Ces composants, qui sont classés parmi la catégorie des « systèmes de surveillance, de poursuite de cible et de reconnaissance », permettent selon Disclose « aux drones israéliens d’éviter tout risque de collision ou de tirs entre aéronefs ‘‘amis’’ ». L’entreprise d’armement israélien, Elbit Systems, avait commandé le 2 mars 2023 huit de ces transpondeurs pour un montant total de 440.000 euros. A nouveau le 5 décembre dernier, deux de ces transpondeurs étaient expédiés vers Israël depuis l’aéroport Charles de Gaulle, le 5 décembre dernier deux mois après le début du massacre à Gaza.
L’Etat français avait pourtant suspendu l’exportation « d’éléments pouvant servir à la fabrication d’obus d’artillerie », à la suite d’une revue de l’ensemble des licences d’exportation vers Israël, fin octobre 2023. Une décision qui faisait suite à la signature par la France du Traité sur le commerce des Armes (TCA) en 2014. Ce traité, en effet, interdit aux États l’ayant signé d’exporter des armes ou des biens « s’[ils ont] connaissance, lors de l’autorisation » qu’ils permettraient de « commettre des attaques contre des civils ».
Un flou que le gouvernement s’efforce de reprendre à son compte en affirmant que ces transpondeurs ne serviraient que comme « composants du dôme de fer » afin d’éviter que « citoyens israéliens se prennent des roquettes sur la tête ». Le 5 avril dernier, la France s’abstenait sur une résolution des Nations unies appelant à un « embargo » sur toute arme à destination de l’État colonial.
Les révélations de Disclose jettent une nouvelle fois la lumière sur les liens étroits entretenus entre la France et Israël en matière militaire, avec 208 millions d’euros de vente d’armes en dix ans. Outre l’export des transpondeurs, Disclose avait également révélé aux côtes de Marsactu, le 26 mars dernier, la présence de composants nécessaire à la fabrication de munitions dans le port de Marseille … à destination d’Israël.
Le gouvernement utilise également le « flou » de la législation internationale pour exporter « du matériel à double usage », c’est-à-dire du matériel à visée civil mais aussi militaire, à l’image des systèmes infrarouges, qui « recouvriraient une gamme de dispositifs allant du leurrage radar à de la protection antimissile sur des avions » selon Le Monde. Selon un rapport présenté au Parlement en 2023 sur « Les exportations à double usage de la France », la France a ainsi exporté l’équivalent de 34 millions d’euros de matériel à Israël, dont 29 millions de « capteurs et lasers », susceptibles d’un usage militaire en 2022.
Et, tiens ? On apprend que « la justice » a invalidé la décision de « la France » qui voulait exclure Israël du salon de défense Eurosatory :
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