• Quand la Fleur-de-Lys exhalait un parfum révolutionnaire
    http://www.lecourrier.ch/122315/quand_la_fleur_de_lys_exhalait_un_parfum_revolutionnaire

    « Qu’apparaisse un suspect, le signal convenu se transmettait discrètement de table en table : c’était le bourdonnement du frelon. Dès qu’on entendait un zzzeee, zzzeee, personne ne parlait plus de politique, mais seulement de montres et d’échappements. » Ainsi Fritz Jung, secrétaire de l’Ecole primaire du Locle, décrit-il l’ambiance qui régnait à la Fleur-de-Lys et à l’Hôtel de la Couronne dans les années 1840. A cette époque, plusieurs établissements servent de base arrière aux patriotes.

    Les clients de la Fleur-de-Lys sont unis autour d’une seule idée : s’affranchir des Prussiens et, par là-même, de l’absurde double statut de canton et de principauté à la fois. Alors que les autres cantons ont tous obtenu leur indépendance en rejoignant la Confédération suisse. Un dénominateur commun pour une population aux idées variées, puisque autour des tables se trouvent autant des patrons d’industrie, des ouvriers que des disciples de l’utopiste socialiste Charles Fourier qui prône la refonte totale de la société.

    #histoire #Suisse #Neuchâtel #Le_Locle #La_Chaux-de-Fonds

  • Communisme et nationalisme : une lettre inédite de Mirsaid Sultan Galiev
    http://revueperiode.net/communisme-et-nationalisme-une-lettre-inedite-de-mirsaid-sultan-galiev

    J’aimerais être entièrement réintégré dans le Parti, c’est-à-dire que soit pris en compte mon ancienneté au sein du Parti et que me soit octroyé le droit de solliciter plus tard la Commission afin qu’elle considère mon expérience révolutionnaire depuis 1913, comme étant celle de l’un des rares socialistes tatars qui ont osé, dès cet époque, mener un travail souterrain contre le tsarisme malgré notre isolement par rapport au reste du monde révolutionnaire. En ce qui concerne mon expérience à partir de 1917, je prie la Commission de ne pas refuser de reconnaître celle-ci, car j’ai sincèrement donné à cette période de la révolution, de 1917 à 1923, les meilleures années de ma vie, lesquelles n’ont pas été inutiles.

    #histoire #URSS #Russie

  • Théories marxistes du sport : nation, commerce et plaisir
    http://www.contretemps.eu/interventions/th%C3%A9ories-marxistes-sport%C2%A0-nation-commerce-plaisir

    À quoi sert le sport ? À partir d’une analyse des critiques marxistes classiques sur le sport et sur son rapport au capitalisme, Susan Ferguson revient ici sur la nécessité d’une réélaboration de la compréhension de cette activité complexe. Elle fournit une explication de l’idéologie du sport non seulement comme un instrument produisant une « fausse conscience » chez ceux et celles qui le pratiquent ou le regardent, mais aussi comme une possibilité d’émancipation à partir des plaisirs du corps. Elle invite ainsi les critiques marxistes du sport à expliquer cette possibilité où le sport pourrait exprimer les potentialités de l’inaliénabilité et de la résistance des corps aux logiques capitalistes. Susan Ferguson est professeur associé d’études contemporaines et journalisme à l’Université Wilfrid Laurier, à Brantford, en Ontario. Elle a publié dans les domaines de la théorie féministe, de l’économie politique, de l’enfance, et des études de la culture et des médias.

    #sport

  • Lancement de Caliban et la Sorcière au Québec aujourd’hui
    https://www.facebook.com/events/336329273181994

    Dans Caliban et la Sorcière, son oeuvre majeure, elle revisite le concept d’accumulation initiale ou primitive, développé par Marx pour problématiser les origines du capitalisme, à la lumière de la théorie foucaldienne du pouvoir et du contrôle sur les corps. Elle opère cette alliance critique tout en la traversant d’un angle féministe radical, abordant la « sphère » de la reproduction comme source créatrice de valeur mais aussi de relations sociales, et donc lieu d’affrontements déterminants. Elle effectue ce recoupement habile autour d’un récit précis, riche en détails, des luttes anti-féodales et de la réaction qu’elles suscitèrent en Europe comme en Amérique, du 15ème au 17ème siècle, en se concentrant particulièrement sur l’abominable et déterminante chasse aux sorcières.

    #histoire

  • Le remorquage ne mène pas au large
    http://cqfd-journal.org/Le-remorquage-ne-mene-pas-au-large

    Depuis le 1er janvier 2001, la législation communautaire permet à chaque pays membre de l’Union européenne d’employer un quota important de marins étrangers, les armateurs pouvant les payer au tarif en vigueur dans leur pays d’origine. « Ils font appel à des marchands d’hommes – c’est le terme employé dans la marine – pour constituer leurs équipages, explique le capitaine. En France, on embauche des Roumains, car beaucoup parlent français. Ils touchent un peu plus de 300 euros par mois. Mais les salaires les plus bas sont pour les Chinois ou les Africains, soit 80 euros mensuels. Les mecs ne sont pas motivés, ils sont à bord pour six mois ou un an, ils empochent leur pécule et la plupart ne remettent jamais les pieds sur un navire. » Selon lui, nombre d’accidents maritimes – Erika, Bow Eagle, Jolly Rubino, Ievoli Sun – sont liés à ces pratiques de dumping social. Les statistiques de la Lloyd confirment : « 80 % des accidents maritimes sont dus à des erreurs humaines. »

    #travail

  • Chloe Dewe Mathews’s Shot at Dawn : a moving photographic memorial
    http://www.theguardian.com/artanddesign/2014/jun/29/chloe-dewe-mathews-shot-at-dawn-moving-photographic-memorial-first-worl

    James Crozier was 16 when he presented himself at his local army recruiting office in Belfast in September 1914. He was accompanied by his mother, Elizabeth, who tried in vain to prevent him enlisting. The recruiting officer, who also happened to be called Crozier, assured her he would look out for her son and “would see that no harm comes to him”.

    Throughout the winter of 1915-16, Private James Crozier fought on the Somme in the 36th Ulster Division, 9th Battalion Royal Irish Rifles. In early February 1916, he failed to report for sentry duty in the trenches near Serre on the Western Front. A week later, he was found wandering in a daze some distance behind the front line. An army doctor examined him and declared him fit in both mind and body and, on 14 February 1916, he was court-martialled for desertion. James Crozier defended himself, saying that he had not known what he was doing when he went absent and had been wracked with pains throughout his body. He was sentenced to death.

    #histoire #photographie

  • Lecture musicale de Blackout par Jérôme Richer et Vincent Bertholet

    http://www.youtube.com/watch?v=5XYcAYKUL-A&list=UUi6n-gyAXWmxwZQEyZ8EOkA

    Rendre en vers la parabole des mouvements contestataires des années soixante-dix — leur force, leur rage, leur déclin — c’est l’exploit réussi par Nanni Balestrini. Par un savant équilibre entre la rigueur de la composition, qui repose sur des habiles techniques combinatoires, et une langue fragmentaire, portant inscrite en elle-même la trace d’une histoire en devenir, l’auteur donne vie à une mosaïque vaste et mouvante. Blackout apparaît incontestablement comme le grand poème épique de cette saison de révoltes. Lamentation funèbre pour la mort du mouvement mais aussi ultime cri de rébellion et d’espoir, cette épopée des vaincus, dont l’architecture répétitive évoque un mythique éternel retour, vibre de l’élan des grands événements collectifs et résonne d’une multitude de voix, personnelles et publiques.

    #musique #poésie #New_York

  • Du « bom » foot jusqu’à la nausée
    http://vosstanie.blogspot.fr/2014/06/du-bom-foot-jusqua-la-nausee.html

    De CQFD à Libération c’est le consensus. Il y a d’un côté le bon foot, le « populaire » avec ses idoles aux idées généreuses, un foot des favelas, des miséreux, des petits qui rêvent, « le foot qui relie les hommes », (Nous éviterons ici de parler de la bêtise du foot auto-géré et autres débilités du même acabit *) de l’autre le mauvais, le foot de la finaaance, le foot des puissants, des capitalistes, un foot pervertit par les salaires astronomiques des joueurs (qui gagnent trop), la corruption des instances d’administration du foot planétaire etc...

  • Entretien avec Silvia Federici
    http://www.solidarites.ch/journal/d/article/6474/Entretien-avec-Silvia-Fedirici-Caliban-et-la-sorciere

    Il y une grande différence entre l’approche de Marx et la mienne. Marx pense et examine la formation du capitalisme à partir de la formation du prolétariat salarié. Sa perspective est déterminée par les rapports de production. Marx se focalise sur les processus qui sont fondamentaux pour la production capitaliste, avant tout la formation marchande et la constitution du prolétariat. Au contraire mon approche est construite par l’expérience du mouvement féministe, à partir de la reproduction de la force du travail. Ce que je propose dans ce livre est de montrer que l’accumulation du capitalisme a transformé aussi le mode de reproduction de la force du travail. Les hommes deviennent les forces principales pour la production du travail et les femmes pour la reproduction des forces du travail. Les femmes sont interdites de travailler dans le marché, et vont travailler dans les sphères privées. Le capitalisme veut s’approprier le corps des femmes et aussi les modes de reproduction. La communauté joue pour les femmes le rôle de policiers, avec les normes qui leur sont imposées. Il n’y a pas seulement une captation des terres mais aussi l’enferment des corps des femmes, avec la première accumulation du capital comme accumulation des forces tu travail, représentant une obsession pour une croissance de la population.

    #histoire

  • « La chaîne de montage commence à la maison »
    http://www.lecourrier.ch/121953/la_chaine_de_montage_commence_a_la_maison

    Non, le repassage ne libère pas la femme. Pas plus que la cuisine ou le ménage. Au contraire, le travail domestique et non salarié la « rend invisible dans une société capitaliste », estime Silvia Federici, professeur émérite et chercheuse en sciences sociales à l’université Hofstra à New York, militante féministe et marxiste. Elle était à Genève le 12 juin pour présenter son ouvrage, Caliban et la Sorcière – Femmes, corps et accumulation primitive, paru en 2004. Dix ans après, ce livre féministe majeur parait pour la première fois en français. La réflexion, elle, a commencé dans les années 1970.

    #histoire

  • Cours camarade, les TCL sont derrière toi !
    http://rebellyon.info/?Cours-camarade-les-TCL-sont-derriere-toi

    Frauder, descendre dans les bouches de métro pour se réchauffer l’hiver, tuer le temps, squatter ou taper la manche pour avoir de quoi manger en fin de journée, tout cela est considéré de manière hostile par les TCL. C’est que dans le beau monde qu’ils nous construisent, il n’y a de la place que pour ceux qui ont des sous et qui filent droit sans poser de questions. Pour les autres, les hors-la-loi, plane toujours la possibilité de se prendre une amende, de se faire virer parce qu’« on a rien à faire là », parce qu’on fait tâche dans le tableau. Pour anéantir le moindre petite geste de solidarité entre voyageurs, le système TCL pousse même le vice jusqu’à diffuser des messages sonores (« n’encouragez pas la mendicité ») dès que des clochards ou des Rroms sont repérés par les caméras.

    #fraude #répression #France #Lyon

    • #it_has_begun
      Les transports en communs et à l’intérieur de leurs enceintes les modes de vie qu’ils obligent à adopter : consommation, déplacement, rapports humains, stress, angoisse, incapacité de communication servent à gérer l’efficacité du contrôle des flux humains. Ces lieux clos par les STIF, TCL, RATP, Tisséo etc sont les laboratoires sécuritaires de la société de demain pour tester les systèmes de contrôle et de pression sociale mis en place.
      A Toulouse, TOUTES les phrases diffusées dans les transports le sont par des voix de robots, que ce soit l’annonce d’un arrêt du bus ou d’une grève, la déshumanisation fait partie du processus de destruction des rapports humains, propre à permettre de régner sur les foules hagardes.

  • Notes d’Alabama
    http://www.article11.info/?Notes-d-Alabama

    Système de santé en capilotade, gauche déserteuse, religion et complotisme en plein essor, etc... Le paysage politico-social du Sud des États-Unis, et plus particulièrement de l’Alabama, n’a rien de rieur. Zig-zaguant entre passé et présent, Curtis Price livre sur le sujet quelques notes de terrain éclairantes - même si on n’est pas forcément d’accord avec tout. (...) Source : Article11

  • Tant qu’il y aura des bitcoins, des aurora coin, etc
    http://www.tantquil.net/2014/06/19/tant-quil-y-aura-des-bitcoins-des-aurora-coin-etc

    Voici le dernier article de notre série sur le bitcoin et autre monnaies virtuelles à la mode. On s’intéressera ici à une « expérience » particulière. Celle visant à remplacer la monnaie nationale islandaise par une monnaie virtuelle, « l’ aurora coin ». Sympas, les promoteurs de cette monnaie offrent aux prolétaires d’Islande une alternative à leurs conditions : au lieu d’être pauvres en couronnes islandaises, ils leur proposent d’être pauvres en auroracoin.

    #bitcoin #auroracoin #Islande

  • Après les morts écrabouillés, la confiance rétablie
    http://cqfd-journal.org/Apres-les-morts-ecrabouilles-la

    « La crise vue comme une opportunité », titrait avec allant le principal quotidien anglophone du Bangladesh à l’occasion du premier anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza (The Daily Star, 25/04/14). Un an après la pire tuerie jamais commise dans l’histoire de l’industrie textile (1 135 morts, 2 500 blessés, une centaine de disparus), les milieux d’affaires de Dacca célèbrent leur optimisme retrouvé. Les carnets de commande sont pleins, de San Diego à Montluçon le « made in Bangladesh » inonde les rayons des marchands de frusques. La hantise du boycott n’a pas résisté à l’intérêt bien compris du consommateur occidental. Bonne fée, la crise qui frappe les pays riches rend toujours plus irremplaçables les petites fourmis « low cost » qui s’échinent au bout du monde dans leurs sarcophages vétustes.

    #Bangladesh

  • « Mine Utopia », ou la grève contre le New Deal culturel
    http://www.article11.info/?Mine-Utopia-ou-la-greve-contre-le

    Quand ils traitent du mouvement des intermittents, les médias évoquent en large part le sort des grands festivals de l’été. Et de trembler : telle grande messe culturelle ou musicale aura-t-elle lieu ? Loin des caméras et des questions de gros sous, la grève concerne pourtant aussi des rendez-vous beaucoup plus modestes - reportage au festival des Gohelliades, à Loos-en-Gohelle.

    #grève #culture

  • « Le chômage est inhérent au système capitaliste »
    http://labrique.net/numeros/numero-39-mars-mai-2014/article/le-chomage-est-inherent-au-systeme

    En 1926, les pouvoirs publics recréent le fonds national de chômage qui avait été ouvert durant la guerre et qui permet, par le biais des communes, de verser une aide aux chômeurs. Certaines mesures comme les lois de 1928 et 1930 sur les assurances sociales, même si l’assurance chômage en est exclue, peuvent être interprétées comme visant à améliorer la situation des travailleurs et donc des chômeurs. Mais un décret-loi d’octobre 1935 sur la rééducation professionnelle des chômeurs permet également au patronat d’avoir à sa disposition une manne d’ouvriers payés en partie par les fonds de chômage, auxquels les employeurs n’ajoutent qu’une rémunération additionnelle. Le patron peut ainsi utiliser une main-d’œuvre bon marché qu’il n’est pas obligé de garder au-delà de sa « formation ».

    #histoire #France #chômage

  • La Coupe du monde n’aura pas lieu
    http://cqfd-journal.org/La-Coupe-du-monde-n-aura-pas-lieu

    Jeudi 15 mai, ce matin là, devant l’Arena Corinthians, stade où doit bientôt s’ouvrir la Coupe du Monde, à São Paulo, il flotte dans l’air comme une forte odeur de soufre. L’énorme stade flambant neuf contraste avec les épaisses colonnes de fumée noire provenant des barricades de pneus enflammés entravant l’avenue. Les quelque 2 000 manifestants présents occupent depuis le début du mois un terrain situé aux abords du stade. Derrière le foulard qui protège son visage de la fumée, Fabio parle fort, comme s’il s’adressait à une foule : « Nous avons baptisé notre occupation Copa do Povo (« Coupe du Peuple ») car nous avons compris que cette coupe-là », il pointe alors son doigt en direction du stade, « cette coupe qui dépense des milliards tirés des coffres publiques pour enrichir les entreprises et les amis du maire, sans rien apporter au peuple, qui ne pourra même pas se payer un billet pour assister aux matchs, cette coupe-là n’est pas la nôtre. Mais de son côté, le peuple prépare sa réponse. » Au même moment, une dizaine de manifestations différentes bloquent les principales artères de la ville. Dans le centre-ville, une foule hétéroclite se rassemble peu à peu sur la place Dos Ciclistas. Bia, jeune enseignante d’un lycée actuellement en grève, raconte : « Ce n’est qu’un aperçu d’un mouvement social beaucoup plus large et très diversifié. » La foule grossit rapidement, jusqu’à occuper la totalité de la place. L’avenue en face est peu à peu investie et la circulation est interrompue. On y déploie une large banderole, sous un concert de klaxons : « La Coupe n’aura pas lieu. »

    #Brésil

  • Politiques sexuelles et besoins sociaux : pour un féminisme marxiste
    http://revueperiode.net/politiques-sexuelles-et-besoins-sociaux-pour-un-feminisme-marxiste

    L’envers de la production de plus-value est donc la production de « besoins proscrits ». Le « besoin proscrit » est un concept très utile, que Deborah Kelsh a proposé pour comprendre les conséquences de la marchandisation du travail sous le capitalisme. Selon cette autrice, quand les travailleurs et les travailleuses échangent leur force de travail contre un salaire, beaucoup de leurs capacités et besoins sont exclus de cette transaction – il s’agit d’une clause implicite du contrat. Le besoin proscrit est également une dimension de la reproduction de la force de travail. Dans la mesure où la nécessité de reproduire la force de travail ne fait pas partie du travail socialement nécessaire couvert par le salaire, le travail domestique consistant à nourrir, habiller, et prendre soin des personnes constitue un ensemble de besoins socialement occultés. Le travail qui comble ces nécessités est soit sous-payé, soit non payé, invariablement non valorisé, et souvent rendu invisible en tant que travail, en étant considéré comme le rôle naturel d’une femme.

    #féminisme #marxisme

  • Silvia Federici vient présenter Caliban et la Sorcière à Paris et à Genève
    http://www.entremonde.net/actualite

    Silvia Federici revisite ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes.

    Elle nous invite à réfléchir aux rapports d’exploitation et de domination, à la lumière des bouleversements introduits à l’issue du Moyen Âge. Un monde nouveau naissait, privatisant les biens autrefois collectifs, transformant les rapports de travail et les relations de genre. Ce nouveau monde, où des millions d’esclaves ont posé les fondations du capitalisme moderne, est aussi le résultat d’un asservissement systématique des femmes. Par la chasse aux sorcières et l’esclavage, la transition vers le capitalisme faisait de la modernité une affaire de discipline. Discipline des corps féminins dévolus à la reproduction, consumés sur les bûchers comme autant de signaux terrifiants, torturés pour laisser voir leur mécanique intime, anéantis socialement. Discipline des corps d’esclaves, servis à la machine sociale dans un formidable mouvement d’accaparement des ressources du Nouveau Monde pour la fortune de l’ancien.

    Le capitalisme contemporain présente des similitudes avec son passé le plus violent. Ce qu’on a décrit comme barbarie et dont aurait su triompher le siècle de la raison est constitutif de ce mode de production : l’esclavage et l’anéantissement des femmes n’étaient pas des processus fortuits, mais des nécessités de l’accumulation de richesse. L’auteur nous invite à partager son son regard d’historienne et de féministe sur la situation actuelle et sur ses mécanismes.

  • Et une, et deux, et trois bulles du bitcoin !
    http://www.tantquil.net/2014/06/02/et-une-et-deux-et-trois-bulles-du-bitcoin

    Le #bitcoin est la réalisation d’un vieux fantasme d’ultra libéral anarcho-capitaliste (ceux qui pensent que le capitalisme serait le système idéal si seulement il n’y avait pas l’État pour lui faire faire n’importe quoi). L’idée de faire une monnaie privée, décentralisée et qui ne serait contrôlée par aucune banque centrale remplissait les rêves humides des chefs de file du courant comme Friedman et Hayek. Au niveau de la monnaie, la plus grosse phobie de ce type de personne, c’est la planche à billets. Ce qu’ils recherchent avant tout serait une monnaie qui ressemblerait à l’or (c’est-à-dire avec un nombre presque fixe de devises en circulation), mais qui serait plus facilement échangeable qu’un gros lingot et que l’on puisse le faire sans trop de frais envers les intermédiaires qui le stocke et le protège. Ils pensent que si une monnaie rassemble toutes ces conditions, elle serait parfaite pour échanger, car plus stable et ne dépendant pas des volontés d’un pouvoir politique.

  • Monuments oubliés
    http://www.lecourrier.ch/121317/monuments_oublies

    Ceux qui appartenaient à cette branche du mouvement d’avant-garde soviétique, parfois ­appelée constructivisme, rejetaient le décor et l’ornementation comme propres à la décadence bourgeoise. Ils estimaient au contraire que la ­forme d’un édifice devait en exprimer la fonction. Souvent influencés par des peintres contemporains tels que Vassily Kandinsky et Kazimir Malevitch, ils repartirent de zéro, avec la composition de formes géométriques de base. Outre Tchernikhov, d’autres architectes innovateurs et visionnaires figuraient parmi les pionniers, comme Constantin Melnikov, Moisei Ginzbourg et les frères Vesnine – Alexandre, ­Léonid et Viktor. Si, plus tard, l’Union soviétique se ferma aux influences extérieures, les années 1920 furent marquées par un ­intense échange d’idées avec l’Europe occidentale et les Etats-Unis. Les intellectuels ouest-européens affluaient alors pour voir par eux-mêmes comment le socialisme était mis en pratique. Ce fut le cas notamment de Stefan Zweig, Nordahl Grieg, ­Bertrand Russell, Walter Benjamin, Arthur Koestler, George Bernard Shaw et bien d’autres. Deux des architectes les plus célèbres du monde, Le Corbusier et Erich Mendelsohn, furent invités à participer à la « construction de la révolution ». Contacts et collaborations se multiplièrent entre architectes occidentaux et ­soviétiques. Pour Makogonova, les réalisations de Mendelsohn figurent parmi les plus belles. L’usine textile Drapeau rouge, édifiée selon ses idées en 1926, rompt ­radicalement avec les palais impériaux chargés de fioritures.

    #histoire #URSS #architecture #modernisme

  • Salaire contre le travail ménager (Silvia Federici)
    https://paris-luttes.info/salaire-contre-le-travail-menager

    Où que nous allions, nous pouvons constater que les emplois féminins ne sont en général que des extensions de nos travaux ménagers. Non seulement nous devenons toutes des serveuses, des institutrices, des secrétaires, des infirmières — toutes les 
fonctions pour lesquelles nous avons été formées au foyer ! - mais
 encore nous nous retrouvons dans la même situation que celle qui bloque notre lutte dans la maison : l’isolement, le fait que la vie d’autres personnes dépende de nous, l’impossibilité de voir quand commence et quand finit notre travail, où il s’arrête et où commence notre désir. Est-ce que porter le café au patron et le consoler de ses problèmes matrimoniaux est un travail de secrétaire ou une faveur personnelle ?

  • M. Le Pen et la disparition de l’identité ouvrière
    http://dndf.org/?p=13614

    Le petit patronat représente idéalement cette réconciliation du travail respectable et du capital mérité, s’épanouissant dans le cadre de la nation, sociale et familiale. Malheureusement, si c’est un idéal c’est que c’est aussi une réalité. La moitié des ouvriers travaillent dans le cadre d’une petite, voire d’une toute petite entreprise, on pourrait dire que ce n’est pas le nombre qui compte mais la place dans la composition de la classe ouvrière par rapport aux dynamiques capitalistes en cours, or, de ce point de vue, force est de constater que cet éclatement n’est pas archaïque. Comme leur patron, ces ouvriers sont souvent soumis à la pression directe de la clientèle qu’elle soit privée ou celle d’entreprises plus importantes, celui qui apparaît comme aggravant les conditions de travail, forçant à tenir les salaires, c’est tout autant le patron que le client impérieux. » A de nombreux égards, le point de vue ouvrier fait plus souvent corps avec celui du patron : ils dénoncent avec lui le poids des charges sociales, des règlements… L’alliance entre les ouvriers et les petits patrons du commerce et de l’industrie devient possible (…). ”, relève Daniel Cohen dans le Monde du 3 mai 2002, on pourrait ajouter l’attitude face aux délocalisations, à la mondialisation de la concurrence et à l’envolée des revenus » indus « du capital. Face aux transformations sociales, non seulement le petit patron formalise le mouvement populiste, mais encore les petits patrons sont spécifiquement mis en mouvement en tant que catégorie sociale dont le pouvoir économique et politique est attaqué. Les contradictions actuelles retravaillent donc la tradition de l’extrême droite (travail, famille, patrie, racisme) pour produire les thèmes du populisme : justice économique, communauté nationale, respectabilité du travail, république et souveraineté rendue au peuple. Mais c’est continuellement face à l’exacerbation des contradictions entre les classes que le populisme du travail respectable et du capital mérité doit se prouver comme la représentation en acte de la communauté du peuple, et cela en produisant le peuple contre l’ » impopulaire ”, le non-patriotique : la finance, les élites politiques de la démocratie représentative, les » intellectuels et artistes cosmopolites « et les grands capitaines d’industrie d’un côté ; les » profiteurs du Welfare « et le » groupe repoussoir « des enfants d’immigrés de l’autre.

    #communisation

  • Un pétrodollar. Du rêve
    http://revueperiode.net/un-petrodollar-du-reve

    Évidemment, cette richesse n’est pas uniformément distribuée à travers le CCG et ces chiffres masquent surtout la présence de millions de travailleurs et travailleuses précaires immigré-e-s qui composent la vaste majorité de la main d’œuvre du Golfe. En effet, une des raisons clés expliquant la polarisation de richesses dans le monde arabe réside dans la présence de ces travailleurs et travailleuses dans la région du Golfe. Face à la crise de 2008-2009 et l’effondrement de la bulle immobilière à Dubaï et ailleurs, les États du Golfe ont pu mettre à profit leur grande dépendance à cette main d’œuvre précaire immigrée – qui est équivalente à la moitié de la force de travail de tous les États du CCG – pour se décharger des pires effets de la crise sur leurs pays voisins, ceux fournissant justement cette main d’œuvre facilement déportable et hautement exploitable.

  • Feu sur l’Oltretorrente
    http://www.article11.info/?FEU-SUR-L-OLTRETORRENTE

    Août 1922 : les habitants d’un quartier populaire de Parme, l’Oltretorrente, s’unissent pour repousser les troupes fascistes venues mater l’agitation sociale de la ville. Une révolte victorieuse, qui s’inscrit dans la droite ligne de l’histoire d’une ville longtemps insoumise. L’historienne italienne Margherita Becchetti revient ici sur les luttes qui ont précédé et préparé l’embrasement de 1922. (...) Source : Article11