• La Boulangère et le théoricien (sur la théorie de la forme-valeur)
    http://ddt21.noblogs.org/articles/la-boulangere-et-le-theoricien-sur-la-theorie-de-la-forme-valeur

    Au risque de passer pour vieux marxistes : Le fétichisme n’est pas dans le fait que la boulangère et moi nous traiterions réciproquement en choses parce que d’une main elle tend une baguette et de l’autre prend ma pièce de 2 €. Il réside dans l’oubli que l’argent exprime un rapport d’exploitation. Oubli inévitable chez la boulangère (elle a d’autres soucis), moins excusable chez celui qui prétend révéler le mystère de la société moderne. Le théoricien renverse la réalité lorsqu’il prend le salariat pour un phénomène accessoire, simple effet de la soumission généralisée au travail abstrait. Fétichiser, c’est parler d’argent-roi ou de règne de la marchandise quand ces souverains-là ne le sont que par délégation. Une caractéristique de l’objet-fétiche, c’est sa capacité d’agir en sujet automate qui échappe aux hommes. La TFV ne se comporte pas autrement quand elle prête à « la valeur » une puissance autonome.

    #communisme #communisation #critique_de_la_valeur

  • Bitcoin : les mécanismes d’une monnaie de singe…
    http://www.tantquil.net/2014/05/22/bitcoin-comprendre-les-mecanismes-dune-monnaie-de-singe

    Comme nous l’expliquions dans la BD sur l’argent, toutes les monnaies sont basées sur la confiance de ceux qui les utilisent. Mais à la différence du Bitcoin, les monnaies de type Euros ou Dollars sont garanties par des États et émises par une banque centrale. Le fait qu’elles soient soutenues par des États capitalistes puissants, possédants de fortes capacités de production et de répression pour la défendre nous pousse à les croire fiables. En revanche, lorsque l’on crée une « monnaie alternative » (aussi appelée monnaie de singe) et qu’on ne dispose pas de tout un appareil d’État pour la garantir, il faut donner d’autres cautions pour créer un climat de confiance et pousser à son utilisation. Le #Bitcoin et les autres cryptomonnaies qui ont par la suite tenté de l’imiter, sont fondées sur plusieurs principes théoriques pour donner une illusion de fiabilité.

  • Fraude : Transpole et la SNCF mènent la guerre aux pauvres
    http://labrique.net/numeros/en-ligne-uniquement/article/fraude-transpole-et-la-sncf-menent

    TGI de Lille, jeudi 22 mai, 8h30. Ce matin sept personnes sont jugées. Elles sont accusées de n’avoir pas payé plus de dix amendes Transpole ou SNCF sur une période d’un an. La procédure est inédite. Frédéric Fèvre, procureur de Lille, a décidé cette audience commune « pour marquer le coup ». Après les arrestations de deux membres présumés de la Mutuelle des fraudeurs le 16 avril dernier, c’est un nouveau coup dans la guerre contre les fraudeurs dont deux ont écopé de prison ferme. Source : La Brique

  • Marx Global – entretien avec Jan Hoff
    http://revueperiode.net/marx-global-entretien-avec-jan-hoff

    En Allemagne de l’Ouest (après la Seconde guerre mondiale), cet intérêt pour Marx plongeait ses racines dans le mouvement étudiant des années 1960, au cours duquel émergea une nouvelle conscience de la pertinence des recherches méthodologiques sur Le Capital (le travail de Roman Rosdolsky fut crucial à cet égard). Le revers de la médaille de ce débat allemand florissant, c’est son « provincialisme », qui s’est même exacerbé ces dernières décennies, notamment depuis les années 1980.
    La plupart des Allemands intéressés par la critique marxienne de l’économie politique ont à peine pris acte des discussions qui se déroulaient dans d’autres langues. Des gens comme Jacques Bidet, Enrique Dussel, Kozo Uno, etc., ne sont généralement ni lus, ni mentionnés dans le débat allemand. Même la littérature anglophone récente sur Marx (je pense notamment à la « dialectique systématique », à la théorie de la forme-valeur et aux discussions sur le rapport Marx-Hegel) est plutôt négligée en Allemagne.

  • Rromanipen ! – D’une philosophie de vie qui heurte la nôtre
    http://www.article11.info/?Rromanipen-D-une-philosophie-de

    Compagnon de route de familles rroms et manouches dans le Val d’Oise et ailleurs, Jean-Pierre Dacheux est l’auteur de divers ouvrages sur ces populations, et notamment de « Roms de France, Roms en France » (coécrit avec avec Bernard Lamotte). Dans cet entretien, il revient ici sur les fondamentaux des cultures Rroms et dégomme les stéréotypes associés à une culture complexe, en mouvement.(...) Source : Article11

  • Farewell to the middle classes
    http://libcom.org/library/farewell-middle-classes

    The so-called ‘American Dream’ – that if individuals just work hard enough, somehow they’ll rise out of the immiserated masses (usually at their expense) and join the ranks of the many ‘middle class’ careerists with aspirations of homeownership, stock options, and capital gains – has been one of the most pervasive and persuasive myths of the twentieth century. This unwavering faith in ‘bootstrapping’ often leads to a sort of perverse entrepreneurialism. At it’s worst it looks like a try-hard pseudo-aristocratic libertarian sociopathy justified by a leaps of logic that would astound even Nietzsche. At it’s best, it’s a smarmy hagiography written by David Cameron about the entrepreneurs of ‘silicon roundabout’. As many of us are well aware, this new-age fidelity to self-reliance became quite fashionable in the UK circa 1980-Thatcher, and thanks to New ‘Labour’, the neoliberalisation of the state, economy, and society (sorry Maggie but yes it does exist) has continued right through to the present privatisation of the NHS.

    #crise

  • Désastre dans une mine de charbon en Turquie : « Ce n’est pas un accident, c’est un meurtre ! »
    http://www.avanti4.be/analyses/article/desastre-dans-une-mine-de-charbon-en-turquie-ce

    Bien entendu toujours, les responsabilités sont déjà rejetées sur d’autres. Dans les médias, on a rapidement pointé du doigt les différents intervenants et une bataille polémique est déjà en cours dans l’arène politique. Le CHP, principal parti de l’opposition, pointe du doigt l’AKP, parti au pouvoir, rappelant à la population qu’ils ont récemment demandé qu’il y ait plus d’inspections de sécurité dans les mines. Cette demande avait été rejetée par l’AKP il y a tout juste deux semaines, le 29 avril. Un des principaux intervenants pour cette question est Özgür Özel, le député de Manisa – la province dans laquelle se situe Soma – qui avait ensuite agité un casque jaune de mineur dans l’hémicycle du Parlement. Un député AKP de Manisa, Muzaffer Yurttas, a nié l’urgence de cette demande en proclamant que les mines turques étaient plus sûres que la plupart des mines dans d’autres pays du monde.

    #travail #Turquie

  • Les contrats fantômes de Montes del Plata
    http://cqfd-journal.org/Les-contrats-fantomes-de-Montes

    Branko et un de ses camarades décident d’envoyer le récit de leur lutte à divers journaux serbes en espérant trouver chez eux un soutien. L’ASI (Anarcho-syndicalist initiative), branche serbe de l’AIT, prend contact avec eux et leur mandate Héctor, un militant originaire des Canaries et installé depuis peu en Uruguay. Héctor est un personnage énergique, rompu aux confrontations avec les patrons et autres représentants des autorités. Il ne plie jamais face au pouvoir du guichet et peut faire tourner en bourrique n’importe quel rond-de-cuir hermétique. C’est lui qui les accompagne dans toutes leurs démarches. Grâce à sa maîtrise de l’anglais (seule langue de communication avec les Serbes), il facilite aussi les rapports avec l’avocate et avec les institutions. Le 12 mars dernier, un rassemblement est organisé devant le siège de Montes del Plata au World Trade Center (sic !) de Montevideo. Après avoir été « gentiment » invités par la police à s’écarter de la cour privée du centre d’affaires, Héctor prend la parole sur un ton délicatement fleuri : « Nous reviendrons ici autant de fois qu’il le faudra pour distribuer nos tracts jusqu’à ce que l’entreprise daigne décrocher son téléphone et propose enfin un accord acceptable à ces ouvriers pour qu’ils puissent enfin repartir. Ou alors il nous faudra réunir des centaines de personnes pour venir foutre le feu à cet immeuble et à toute cette bande de canailles, car c’est une sacrée merde de savoir que ces ouvriers sont ici, à l’autre bout du monde, parce que ces fils de la grande pute qui nous regardent d’en haut de leur tour avec leurs avocats qui gagnent 4 à 5 fois plus que ce que ces ouvriers réclament, nous envoient leurs flics et leurs espions parce qu’ils n’ont même pas le courage de descendre parler ici ! Ce sont des putain de lâches de merde ! Voilà ce qu’ils sont ! »

    #travail

  • Les éditions Entremonde seront présentes au salon du livre anarchiste de Berne
    http://ch.indymedia.org/fr/2014/05/92213.shtml

    Du 16 au 18 mai, la Freie Arbeiter_innen Union (« union des travailleurs et des travailleuses ») de Berne organise un week-end sur le thème « Anarchisme – en Suisse aussi ». Au programme : pour commencer, un exposé-débat à la Tour des Prisons (Käfigturm), ensuite un salon du livre anarchiste et de nombreux exposés dans les locaux du Progr ; des concerts sur deux soirées, d’abord au Kulturlokal ONO, puis à la Brasserie Lorraine ; et enfin, une visite guidée à travers les rues de Berne.

    Les questions et les problèmes anarchistes ont gardé toute leur pertinence pour les mouvements politiques : afin de développer des utopies pour une société collectiviste et sans rapports de domination, les anarchistes font un travail intensif sur les formes d’organisation, recherchant la prise de décision selon les principes de la démocratie directe et du consensus, expérimentant de nouvelles formes de coopération et d’organisation de la vie quotidienne, ou encore débattant afin de savoir sur quels principes moraux devrait se fonder une société hétérogène et – par là-même – tolérante et respectueuse d’autrui.

    Ce week-end multiforme offre la possibilité de débattre de ces questions en partant d’exemples tirés de l’histoire ou de notre actualité. Nous nous réjouissons de partager des moments passionnants avec vous !

    Venez nombreux, joignez-vous aux débats, devenez actives et actifs !

    Consultez notre site web pour de plus amples informations.

    #livres #édition

  • Il faut à tout ce monde un grand coup de fouet. Mouvements sociaux et crise politique dans l’Europe médiévale
    http://revueperiode.net/il-faut-a-tout-ce-monde-un-grand-coup-de-fouet-mouvements-sociaux-et-c

    Il faut également revenir sur les luttes sociales du Moyen Âge parce qu’elles écrivirent un nouveau chapitre dans l’histoire de l’émancipation. À leur apogée, elles revendiquèrent un ordre social égalitaire fondé sur le partage de la richesse et le refus des hiérarchies et du pouvoir autoritaire. Elles devaient rester des utopies. En lieu de royaume céleste, que prophétisaient les prédicateurs hérétiques et millénaristes, la disparition du féodalisme céda la place à la maladie, la guerre, la famine et la mort – les quatre cavaliers de l’Apocalypse tels qu’ils sont représentés dans la célèbre gravure d’Albrecht Dürer, hérauts véritables de la nouvelle époque capitaliste. Il faut néanmoins prendre les tentatives que fit le prolétariat médiéval pour « renverser le monde » au sérieux, car malgré leur échec, elles mirent en crise le système féodal et, en leur temps, elles furent « authentiquement révolutionnaires », car elles n’auraient pu vaincre sans « un remaniement total de l’ordre social ». Lire la « transition » du point de vue de la lutte antiféodale du Moyen Âge nous permet aussi de reconstituer les dynamiques sociales sous-jacentes aux enclosures en Angleterre et à la conquête des Amériques. Par cette lecture, nous pouvons surtout faire ressortir quelques-unes des raisons pour lesquelles l’extermination des « sorcières » et l’extension de l’emprise de l’État sur tous les aspects de la reproduction devinrent aux XVIe et XVIIe siècles les pierres angulaires de l’accumulation primitive.

    #histoire

  • Les éditions Entremonde seront présentes au Salon du livre libertaire à Paris
    http://salonlivrelibertaire.cybertaria.org

    Depuis le début des années 1990, des dizaines de maisons d’éditions, de revues, se revendiquant de « l’esprit libertaire » ont vu le jour. Ces structures, majoritairement sans salarié, proposent aujourd’hui plusieurs centaines de titres allant de la brochure à l’ouvrage de plusieurs centaines de pages. Les sujets portent autant sur les grands classiques de l’anarchisme et l’histoire des libertaires que sur les sujets d’actualités. Aujourd’hui, l’édition libertaire n’est plus uniquement cantonnée aux rares lieux spécialisés, librairies de quartier ou grandes surfaces proposent un rayon « rouge & noir » souvent fourni.

    #livres #édition

  • C.L.R. James : vers un matérialisme postcolonial
    http://revueperiode.net/c-l-r-james-vers-un-materialisme-postcolonial

    Il ne s’agira pas ici de s’engager dans un énième débat sur les méfaits de l’eurocentrisme, de distribuer les bons points en jugeant qui est eurocentriste et qui ne l’est pas ; il ne s’agit pas plus d’en appeler à une quelconque « réconciliation », à une synthèse qui ne pourrait manquer d’être artificielle, entre des positions « marxiste » et « postcoloniale » pré-données et opposées. L’enjeu est bien plutôt de reformuler les termes mêmes du débat qui oppose la critique postcoloniale à ses critiques, et tout particulièrement ses critiques marxistes, ce qui implique de poser à nouveaux frais deux questions dont les réponses ne devraient rien avoir d’évident : Que signifie eurocentrisme ? En quoi l’eurocentrisme est-il un problème ? Il est à cet égard particulièrement heuristique de porter une attention scrupuleuse aux marxismes-socialismes anticoloniaux dans la mesure où leur héritage, revendiqué par les deux (au moins) parties en conflit, constitue un véritable champ de bataille des débats et controverses contemporains ; ce qui implique à son tour de ne présupposer ni que ces marxismes ont préfiguré la critique postcoloniale, ni qu’ils ont simplement consisté à appliquer-adapter le(s) marxisme(s) européen(s) à des conditions particulières, non-européennes et coloniales.

  • Les éditions Entremonde seront présentes au salon du livre de Genève
    http://www.salondulivre.ch/fr

    On y venait avec l’école ou accompagné de nos parents ou grands-parents, pour visiter la plus grande librairie qui soit. Un air de magie flottait dans ces allées avalant sur son passage les différences, les jugements, la morosité, pour ne laisser place qu’au plaisir de lire, de découvrir, de s’émerveiller.

    Cela commença il y a 27 ans.

    C’est aujourd’hui le rendez-vous de quelque 100’000 visiteurs. Qu’ils soient amoureux des livres, passionnés des mots ou tout simplement à la recherche d’un moment d’évasion, le Salon du livre et de la presse est désormais considéré comme l’un des rendez-vous culturels incontournables en Suisse romande.

    #livre #édition #Genève #Suisse

  • Année zéro - d’après le poème Blackout de Nanni Balestrini, en présence de l’auteur
    http://www.mabeloctobre.net/creations/annee-zero/#inline1

    Année zéro est une proposition de spectacle autour de l’œuvre de l’artiste italien Nanni Balestrini, d’après le poème Blackout et ses œuvres plastiques et des propos filmés de l’auteur (recueillis pour l’occasion).

    Balestrini a su traduire les tensions qui traversèrent l’Italie après 1968 dans son écriture, comme dans sa production plastique, profondément traversées par le politique aussi bien dans leur contenu que dans leur forme. Réinterrogeant le rapport entre langage et réalité, il fait violence aux mots pour mieux rattraper le réel. Il recourt aux techniques du cut-up (découpage), du fold-in (pliage), des permutations, de la répétition et se libère des signes de ponctuation. Dans ses compositions plastiques, le mot est pris pour matière comme chez les Dadaïstes ou les Lettristes (voire notamment Paysages verbaux, Colonnes verbales, Avec les yeux du langage, Langue fleurie…). Prenant son inspiration dans le tumulte des conflits sociaux, Balestrini arrive à insuffler à son écriture et à ses collages l’énergie de la contestation collective.

    #théâtre #Italie #poésie

  • Rencontre avec Matthieu Renault
    https://www.youtube.com/watch?v=Yai4FOja6z4&feature=youtu.be

    Rencontre avec Matthieu Renault : chercheur postdoctorant en philosophie politique et en études postcoloniales, il est l’auteur de Frantz Fanon. De l’anticolonialisme à la critique postcoloniale (éditions Amsterdam), il a participé à l’ouvrage collectif De quelle couleur sont les Blancs ? (La Découverte), a postfacé la réédition de l’ouvrage Douze ans d’esclavage de Solomon Northup. Il prépare actuellement une biographie intellectuelle de C.L.R. James (dont l’ouvrage le plus connu en traduction française a été publié aux éditions Amsterdam : Les Jacobins noirs). Il prépare également la préface à la traduction prochaine de l’ouvrage de C.L.R. James Mariners, Renegades and Castaways (ouvrage que James a écrit sur H.Melville).

    #esclavage #histoire #États-Unis

  • Le surréalisme de la revue Front noir
    http://zones-subversives.over-blog.com/2014/04/le-surrealisme-de-la-revue-front-noir.html

    La critique du surréalisme s’accompagne donc d’une critique du socialisme de parti. La revue Front noir semble proche du communisme de conseils, attaché à l’auto-émancipation du prolétariat. La critique de la division du travail s’accompagne d’une critique de toutes les aliénations de la société capitaliste moderne dans la démarche d’une praxis révolutionnaire unitaire. Selon le projet initial du surréalisme, le dépassement de l’art et de la littérature dans une créativité artistique doit permettre le bouleversement de la vie quotidienne. Mais la séparation entre deux tendances, politique et artistique, perdure dans le mouvement surréaliste.

    #surréalisme

  • L’Orchestre tout puissant prend du champ
    http://next.liberation.fr/musique/2014/04/23/l-orchestre-tout-puissant-prend-du-champ_1003106

    Créé en novembre 2006 au sein du milieu alternatif genevois, lors d’une carte blanche offerte par la Cave 12 au contrebassiste Vincent Bertholet (Space Heads), le groupe évolue au fil de plusieurs changements de programmations. Autour de Vincent Bertholet s’agrègent des musiciens de divers milieux, parmi lesquels Wilf Plum, le batteur de Dog Faced Hermans, groupe anarcho-punk (fondé en 1986 et dissous en 1995) d’Ecossais vivant à Amsterdam et donc proche de la bande néerlandaise post-punk The Ex. Pas étonnant ainsi de retrouver sur le disque deux textes signés G.W. Sok, l’ancien chanteur du groupe underground culte et d’y noter une certaine filiation, par exemple sur Apo. Vocaliste hors norme et violoniste, Liz Moscarola, animatrice d’ateliers d’éveil musical, se joue sans fard des mélodies minimalistes comme des virées noise, tandis que l’autre élément féminin du sextet, Aïda Diop, libère son approche du marimba jusqu’au déluge polyrythmique d’une batucada.

    #musique #Genève

  • Surenchère de souffrances et soif de sang
    http://cqfd-journal.org/Surenchere-de-souffrances-et-soif

    A croire que le nom du lieu était prédestiné. Condé ! Ou plus exactement Condé-sur-Sarthe, petit bourg de deux mille habitants à l’ouest d’Alençon dans le département de l’Orne. C’est là qu’a été bâti un lieu de détention ultra sécuritaire – conçu par des cervelles exsangues – concentrant « les résultats de douze années d’études ministérielles sur les types d’établissement censés tenir enfermés des prisonniers difficiles et condamnés à de très longues peines ». Installé sur presque trois hectares, composé de trois bâtiments dont seuls deux sont pour l’heure en fonction, ce dernier né des centres pénitentiaires se distingue, ainsi que le précise la plaquette promotionnelle du produit, par « la haute technologie des moyens de sureté et la gestion en petits groupes de personnes détenues ». Dans les faits, aucune communication n’est possible entre les bâtiments, les soixante-huit détenus actuels, encadrés par cent quatre-vingt neufs surveillants, sont maintenus dans un quartier d’isolement ayant la taille d’une prison. Les fenêtres ont été faites de telle manière que les prisonniers ne puissent ni voir à l’extérieur, ni être vus. Contrairement aux maisons centrales où l’usage permettait auparavant une relative circulation entre les cellules, ici les portes sont closes en permanence.

    #prison #répression #France

  • La guerre des mondes de pauvres
    http://cqfd-journal.org/La-guerre-des-mondes-de-pauvres

    Le règne du libre-échange a ceci d’admirablement cohérent qu’il ne se contente pas d’orchestrer la guerre des pauvres à l’échelle des individus. La mise en concurrence de chacun contre tout le monde autour de l’os à ronger des emplois délocalisables ne s’acharne pas seulement sur les travailleurs du premier monde et les forçats d’Asie, d’Afrique du Nord ou d’Europe de l’Est : elle attise aussi les rivalités entre pays « low cost ». Depuis quelques mois, le gouvernement du Bangladesh scrute avec consternation les accords de libre-échange que l’Union européenne est en train de négocier dans son dos avec l’Inde et le Vietnam. S’ils aboutissent, ces accords ouvriront les vannes aux exportations de textile indien et vietnamien à destination du marché européen. Pour le Bangladesh, qui écoule 65 % de sa production de liquettes vers l’Europe, les conséquences seraient évidemment calamiteuses. « Nous risquons de perdre une bonne partie de nos bénéfices à l’exportation », s’alarme le Daily Star, un quotidien bangladais proche du pouvoir. Lequel prédit, sur la foi d’un calcul d’une précision ésotérique, une « chute du produit intérieur brut de 0,27 % » (05/03/14).

    #Bangladesh #Inde #Vietnam

  • Plus que jamais, Carnaval est une hérésie
    http://cqfd-journal.org/Plus-que-jamais-Carnaval-est-une

    Pourquoi sont-ils apparus ? Depuis les années 1980, dans les pays occidentaux s’est mise en place une nouvelle technique d’occupation préventive de l’espace extérieur. Aujourd’hui, on ne gouverne plus seulement en faisant le vide dans les rues, mais en faisant aussi de temps en temps le plein. À coups de festivals, de fêtes de quartier livrées clé en main, d’animations et de performances diverses auxquelles les gens sont conviés à assister, les autorités prennent possession de la rue, de la place : que l’espace public ne puisse jamais devenir un espace commun, mais qu’il soit simplement, à date et à heure fixes, occupé par une foule de spectateurs dûment encadrés. Les carnavals indépendants sont nés de la frustration éprouvée face à cela. Et Carnaval, contrairement à toutes les teufs sponsorisées et subventionnées, a un passé. Des gens savent que ce fut tout autre chose qu’un défilé un peu niais, des gens ont entendu parler des bacchanales et des saturnales, ils ont entendu parler de la Fête des Fous. Certains ont eu la chance de se retrouver dans un carnaval où tout cela est encore palpable. L’événement est donc possible, dans lequel chacun peut s’exprimer en toute liberté en bricolant, en improvisant.

    #histoire

  • Une histoire critique du surréalisme
    http://zones-subversives.over-blog.com/2014/04/une-histoire-critique-du-surrealisme.html

    « Le surréalisme appartient à une des phases terminales de la crise de la culture », ouvre Raoul Vaneigem. Le situationniste critique la société de classes qui repose sur l’isolement, l’aliénation et la séparation. Les différents domaines de la vie semblent cloisonnés. La culture devient une activité séparée des autres aspects de la vie. Dans la première moitié du XIXème siècle, les artistes semblent mépriser les valeurs bourgeoises. « Initialement, tout ce qui s’y conçoit de neuf porte la marque du refus de la bourgeoisie, de l’utilitaire, du fonctionnel », rappelle Raoul Vaneigem. Mais la culture devient rapidement une marchandise et le surréalisme peut faire l’objet d’une récupération.

    #surréalisme

  • Pour un féminisme matérialiste et queer
    http://www.contretemps.eu/interventions/f%C3%A9minisme-mat%C3%A9rialiste-queer

    Dans cet article, je souhaiterais plutôt développer la seconde approche, c’est-à-dire m’intéresser à des réflexions récentes qui cherchent explicitement à articuler la pensée queer avec la pensée matérialiste ou marxiste. Émerge en effet un « tournant économique » ou « matérialiste » dans la littérature et l’activisme queer à la fin des années 2000 à travers une attention accrue aux inégalités au sein du mouvement LGBTQI, notamment du fait des queer of color qui posent les questions d’inégalités de classe à partir de leurs expériences subalternes (voir Social Text, 2005). Il se développe également une critique du néolibéralisme et une réflexion sur les dynamiques de régulation étatique et capitalistique des sexualités. Si la réflexion sur les inégalités économiques n’est pas toujours inscrite dans une analyse matérialiste, il semble toutefois que de nombreux écrits queer renouent avec des conceptualisations matérialistes et souvent même marxistes afin de mettre en lumière le rapport entre hétéronormativité et capital. Le « tournant économique » queer est ainsi dans une large mesure lié à un « tournant matérialiste », et surtout à un « tournant marxiste », bien qu’il ne s’y réduise pas.

    #féminisme

  • Silvia Federici : Reproduction et lutte féministe dans la nouvelle division internationale du travail
    http://revueperiode.net/reproduction-et-lutte-feministe-dans-la-nouvelle-division-internationa

    Une autre tendance consiste à penser les problèmes rencontrés par les femmes internationalement en termes de « droits de l’homme », et donc de privilégier la réforme légale comme terrain premier de l’intervention gouvernementale, une approche qui à nouveau omet d’affronter l’ordre économique international et l’exploitation économique sur laquelle il repose. De surcroît, le discours sur la violence faite aux femmes a généralement porté sur le viol et la violence domestique, suivant en cela la ligne développée aux Nations Unies, tout en ignorant souvent la violence structurelle inhérente à la logique d’accumulation capitaliste : la violence des politiques économiques qui condamne des millions de femmes, d’hommes et d’enfants à la misère, la violence qui accompagne les expropriations territoriales exigées par la Banque Mondiale pour ses « projets de développement » et, non la moindre, la violence des guerres et des programmes anti-insurrectionnels qui, dans les années 1980 et 1990, ont ensanglanté presque chaque coin du globe et qui représentent l’autre face du développement.

    #féminisme

  • L’anarchisme révolutionnaire de Flores Magon
    http://zones-subversives.over-blog.com/2014/04/l-anarchisme-revolutionnaire-de-flores-magon.html

    Le révolutionnaire insiste sur la spontanéité de la révolte populaire. Le prolétariat n’a pas besoin d’écouter des théoriciens anarchistes ou gauchistes pour exprimer sa colère et comprendre les injustices. « Ils pourront y constater que les peuples simples, mais disposés coûte que coûte à être libre et heureux, n’ont nul besoin de fréquenter les lycées, ni de connaître la signification des mots boycott et grève générale, pour s’emparer par le fer et par le feu de la richesse sociale que quelques bandits ont accaparé », souligne Ricardo Flores Magon.

    #anarchisme #Mexique

  • Nietzsche et le communisme (par Georges Bataille)
    http://www.in-limine.eu/2014/04/nietzsche-et-le-communisme-par-georges-bataille.html

    Le communisme revendique, au nom de chaque être humain, le droit de vivre dont le prive en partie le système juridique en vigueur. Autour de moi, l’intérêt de la masse est en jeu : même à supposer qu’il le soit moins péniblement que ne le fut celui du prolétariat du temps de Marx ou que ne l’est celui des nations défavorisées (comme l’Inde ou la Chine), je connais l’importance des forces que le communisme met en mouvement. Au surplus, le communisme, représenté par des puissances qui occupent dans le monde une place considérable, conteste le droit de vivre à ceux qui bénéficient des avantages de la société bourgeoise, qui en bénéficient par exemple pour écrire. Ainsi le communisme est-il bien le problème qui se pose, de la base, à chacun de nous, qu’il l’accueille ou qu’il le refuse : il lui pose une question de vie ou de mort. À leur fin, les militants disposent non seulement d’un corps de doctrine cohérent, dont la pensée lucide de Marx est le fondement, mais d’une organisation agissante à laquelle la discipline a donné son efficacité exemplaire. De chacun, la soumission doctrinaire aveugle, le dévouement jusqu’à la mort et l’abandon de la volonté individuelle sont attendus, sans la promesse d’une récompense à la mesure de ces sacrifices (la récompense peut même être, pour une partie, cette destruction des uns par les autres qui est la suite des grandes révolutions). C’est que, la cause étant donnée, rien ne compte davantage, pour le partisan d’abord, mais à la fin pour quiconque entre dans la société communiste. L’engagement personnel du partisan découle d’une obligation qui incombe à tous les hommes, mais cette obligation, ce n’est pas l’engagement qui l’a créée. L’indifférence ou l’hostilité n’y change rien : rien n’a plus d’importance dans le monde, pour le neutre ou l’ennemi, n’importe, que l’entreprise communiste. Pour tous les hommes, la conviction des militants lui donne aujourd’hui la valeur exclusive : elle a su mettre en jeu le sort du monde, il n’est rien qui demeure en dehors.

    #philosophie