• Tsig boum tsoin tsoin
    http://cqfd-journal.org/Tsig-boum-tsoin-tsoin

    Chez nous, quand on parle de musique tsigane, c’est surtout pour évoquer la musique d’Europe de l’Est. Cette musique est devenue à la mode avec les films de Kusturica et Gatlif, le tout dans un imaginaire mélangeant exotisme oriental et pratiques festives. Ces films ont stimulé un fantasme occidental : celui du Tsigane libre comme l’air et qui fait la fête tout le temps en dansant autour d’un feu. Fantasme qui se reproduit d’ailleurs de siècles en siècles (Esmeralda, Carmen, etc.) et contraste avec le racisme qu’ils subissent, qui est encore plus fort en Roumanie qu’en Europe occidentale. En fait, lorsqu’on parle de musique tsigane en France, on fait une grande confusion parce qu’on se réfère à tout ce qui est musique balkanique. La seule différence entre musique tsigane et musique locale est dans la manière de l’interpréter. La matière musicale, les mélodies sont les mêmes, mais les Tsiganes ont une manière de les jouer qui en fait un style tsigane avant d’être une musique spécifiquement tsigane. Il n’y a pas d’harmonies ou de rythmes spécifiques qui seraient arrivés d’Inde par exemple, mais des patrimoines locaux communs que les Tsiganes se sont appropriés. On doit donc parler de musiques tsiganes au pluriel. C’est seulement à travers ce processus d’appropriation et d’interprétation de ce qui existe sur place pour le transformer et le vivre à leur manière que l’on peut parler d’un trait commun aux Tsiganes d’Espagne, de Hongrie, de France, de Roumanie…

  • « Fou d’enthousiasme pour la révolution » – les combats de Paul Mattick
    http://www.article11.info/?Fou-d-enthousiasme-pour-la

    Tout ? Il faudrait voir à ne pas exagérer. Certes, la phrase résume bien ce pour quoi Paul Mattick s’est battu toute sa vie. Elle ne dit rien – par contre – de l’ambitieux travail théorique réalisé par celui qui la prononce, infatigable propagandiste du conseillisme (ou communisme de conseil, courant marxiste anti-léniniste). Elle ne dit rien – non plus – de son activisme, au côté des pauvres, des exclus et de tous ceux qui rêvent d’un autre monde. Elle ne dit rien, enfin, d’une existence menée tambour battant, la révolution en ligne de mire, depuis le mouvement spartakiste dans l’Allemagne de l’immédiat après-Première Guerre mondiale jusqu’à la profonde contestation des années 1960, en passant par le mouvement des chômeurs américains lors de la Grande Dépression des années 1930. C’est que Paul Mattick a traversé tout cela. Mieux : il en fut partie prenante, infatigable militant et courageux combattant.

    #histoire #Allemagne #États-Unis #communisme #conseillisme

    Et d’ailleurs, son ouvrage posthume Marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie ? est également à recommander : http://www.entremonde.net/Marxisme-dernier-refuge-de-la-bourgeoisie

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/10RUPTURE-couv2_35.jpg

  • Presse sous perf’
    http://cqfd-journal.org/Presse-sous-perf

    Entre 2009 et 2011, Le Figaro, propriété du Serge Dassault qui milite activement pour une « suppression de toutes les aides sociales », a bénéficié d’une « subvention » de 19 centimes par « exemplaire diffusé » – pour un mafflu total de 18,4 millions d’euros par an, qui a probablement mis du baume au cœur de son bloc-noteur vedette, Ivan Rioufol, au moment de rédiger ses diatribes hallucinées contre « l’État-mamma ». Dans le même temps, L’Express et Le Point, où la fustigation des irrepentis gauchistes qui laissent filer « le déficit public » est une discipline éditocratique à part entière (dont témoignent par exemple les chroniques défiltrées de MM. Attali et Baverez), se sont respectivement garni la tirelire de 6,2 millions et de 4,5 millions – par an, toujours, Raymond, qu’est-ce que tu crois.

    #France #presse

  • August 12, 1937 : Killing day at Tobolsk
    http://libcom.org/history/august-12th-1937-killing-day-tobolsk

    Tobolsk prison castle was constructed by the Tsarist authorities at the turn of the 17th -18th century. The town of Tobolsk is in Siberia on the banks of the Irtysh. Both political and common law prisoners were sent there. Many Decembrists were sent to this white-walled prison from which no one has escaped, and many died and were buried there. With the Revolution the Bolsheviks , instead of destroying this symbol and instrument of Tsarist authority, took it over for their own use. The Tsar and his family were imprisoned there for awhile, to be followed by many who had themselves worked for his overthrow. Socialists of all descriptions were confined there.

    #histoire #URSS #répression #anarchisme

  • 12 Years a Slave: the sad song of Solomon Northup
    http://www.telegraph.co.uk/culture/film/10498277/12-Years-a-Slave-the-sad-song-of-Solomon-Northup.html

    At home in Syracuse, New York, Adams read Twelve Years a Slave alone in his room - “quicker than any book I’d ever read in my life”. And when he finished, he just sat there and cried like he’d never cried before. “I understood then that this really was my relative who was born free, then kidnapped and sold into slavery,” he says.

    Twelve Years a Slave describes how Solomon Northup, born in upstate New York and married with three children at the time of his capture, ended up working in the cotton fields of Louisiana. It recounts in grim detail the suffering he endured at the hands of several slave owners before being rescued in 1853.

    #histoire #esclavage #États-Unis

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/16RUPTURE2_47.jpg

  • Réforme pénale : la carotte des socialos
    http://www.article11.info/?Reforme-penale-la-carotte-des

    Ce n’est pas un hasard si Taubira remet en avant le principe d’ «  individualisation de la peine  »  : dehors comme dedans, chacun est responsable de sa propre misère. Si l’on est chômeur, c’est parce qu’on est désadapté ; si l’on est prisonnier, c’est parce qu’on est inadapté. Et pour s’en sortir, on doit avant tout compter sur soi-même, quitte à marcher sur les autres au passage  : c’est ainsi qu’on apprend à être le gestionnaire de son «  capital-vie  ». Si l’on a bien intégré les règles du jeu, on pourra espérer avoir une carrière  : un salaire, de l’avancement quand on est dehors, et des remises, des aménagements de peine quand on est dedans. Ces améliorations se calculent au mérite  : maître-mot de la logique entrepreneuriale adaptée à l’individu. Même enfermé, celui-ci doit se percevoir comme un élément valorisable. Dedans, le pouvoir d’appréciation est laissé en grande partie à l’exécution des peines, c’est-à-dire aux juges d’application des peines et à leurs staffs du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP). Là encore, rien de nouveau, la notion de Plan d’exécution de peine date du gouvernement Jospin. Le projet reste le même  : donner une dimension économique au temps de détention, fut-il un temps infini…

    #France #prison #répression

  • “Twelve Years a Slave”: Kidnapped Into the Horror of Slavery
    http://truth-out.org/progressivepicks/item/20444-twelve-years-a-slave-kidnapped-into-the-horror-of-slavery#138626551

    Originally published in 1853, Twelve Years a Slave has periodically been revived to provide a detailed, first-person account of the business and culture of enslavement in the Southern United States. In 2013, Northup’s memoir became a national sensation as a film directed by Steve McQueen, a British-born director, and starring Chiwetelu Ejiofor, an actor also from the UK, as Solomon Northup.

    [...]

    His memoir offers a vivid, horrifying account of the abominable practice. It was released just a few years prior to the Civil War. Although it did not have the widespread impact of writers and abolitionists such as Frederick Douglas, it was an important testimonial that influenced a growing Northern movement to end slavery.

    #histoire #esclavage #États-Unis

    http://www.entremonde.net/local/cache-vignettes/L130xH200/arton36-24e15.jpg

  • 1973 : un été raciste
    http://cqfd-journal.org/1973-un-ete-raciste

    La presse – tout en posant cette question essentielle : La France est-elle raciste ? – y répond en relayant une parole raciste libérée au sujet des Arabes jugés, pour certains, « effrayants », « envahissants », « bruyants », voire, pour d’autres, « délinquants », « proxénètes », « violeurs ». L’année se termine par l’explosion d’une bombe contre le consulat d’Algérie à Marseille le 14 décembre, qui fait quatre morts et 22 blessés. Revendiqués par le Groupe Charles-Martel qui fustige la « France algérienne » et « l’occupation de notre sol par des ethnies totalement inassimilables et d’un apport qualitatif nul », une vingtaine d’attentats auront lieu dans la décennie qui feront au moins six morts sans que leurs auteurs ne soient jamais retrouvés.

    #France #histoire #racisme

  • Twelve Years a Slave: the astonishing book that inspired my film
    http://www.theguardian.com/culture/shortcuts/2013/dec/02/twelve-years-a-slave-book-inspired-film-solomon-northup

    Finally, I had the idea of a free man kidnapped into bondage, but that’s all I had. I was attracted to a story that had a main character any viewer could identify with, a free man who is captured and held against his will. For months I was trying to build a story around this beginning but not having great success until my partner Bianca Stigter, a historian, suggested that I take a look at true accounts of slavery. Within days of beginning our research, Bianca had unearthed Twelve Years a Slave, by Solomon Northup.

    “I think I’ve got it,” she said. If ever there was an understatement. The book blew both our minds: the epic range, the details, the adventure, the horror, and the humanity. It read like a film script, ready to be shot. I could not believe that I had never heard of this book. It felt as important as Anne Frank’s diary, only published nearly a hundred years before.

    #histoire #esclavage #États-Unis

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/16RUPTURE2_47.jpg

  • Désormais dans les librairies : Douze ans d’esclavage
    http://www.entremonde.net/Douze-ans-d-esclavage

    Le récit du nouveau film de Streve McQueen 12 Years a Slave
    (Esclave pendant douze ans) sortie en France le 22 janvier 2014
    dans plus de 600 salles.

    Ce livre raconte l’histoire de Solomon Northup, un menuisier et violoniste noir du Nord. Homme libre, il est enlevé une nuit alors qu’il voyage loin de chez lui pour être vendu comme esclave. Pendant douze ans, il vit « l’institution particulière » de près : travail forcé de l’aube jusqu’au crépuscule et des coups de fouet sans cesse. Quand il retrouve enfin son statut d’homme libre, il s’attèle à décrire minutieusement ce qu’il a vécu et ce livre en est le résultat. Malgré son calvaire, il réussit à décrire l’économie du Sud avec un œil de sociologue, une économie agraire qui comble son manque de productivité et son retard en matière d’industrialisation avec cette main d’œuvre particulièrement peu coûteuse que sont les esclaves. Ce récit, qui choque par sa cruauté, est également à la base du film de Steve McQueen prévu pour l’automne 2013.

    Solomon Northup (né en juillet 1808, mort entre 1864 et 1875) est un afro-américain né libre à Saratoga Springs, New York, qui fut enlevé pendant un voyage à Washington et mis en esclavage. Après sa libération, il s’engagea dans les mouvements abolitionnistes et dans le chemin de fer clandestin.

    Matthieu Renault est docteur en philosophie politique, chercheur postdoctoral à la London School of Economics and Political Science (département de sociologie) et chercheur associé au Centre de Sociologie des Pratiques et des Représentations Politiques (CSPRP, Université Paris VII Denis Diderot). Il est l’auteur de : Frantz Fanon, De l’anticolonialisme à la critique postcoloniale, Amsterdam, Paris, 2011.

    #histoire #esclavage #États-Unis

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/16RUPTURE2_47.jpg

  • « Il Galeone »
    http://www.article11.info/?Il-Galeone

    Le climat révolutionnaire qui a tenu l’Italie en tension dans les années 1960 et 1970 a aussi suscité une intense créativité en matière de chants sociaux. Si cette période faste est désormais révolue, son héritage se fait encore sentir, en Italie et même en France. Retour sur un chant emblématique de cette époque, composé par Belgrado Pedrini : « Il Galeone », soit « Le Galion ». Source : Article11

  • Quand David Graeber étale la dette : une critique du livre « La dette : 5000 ans d’histoire »
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-quand-graeber-etale-la-dette-une-critique-du-livre-la-d

    « La langue du marché a envahi toutes les dimensions de la vie humaine », dit Graeber. Cependant, la façon dont il se sert de cette langue est complètement acritique. C’est bien trop souvent que la terminologie dominante est aussi la sienne. On est frappé par la naïveté totale avec laquelle sont employées des catégories quotidiennes telles que économie, politique, démocratie, capital, crédit. Celles-ci sont utilisées sans la moindre distance critique, comme si aucune d’elles n’était problématique. Il y a un rapport positif constant, voire lassant, à la justice et, bien sûr, aux valeurs. D’après Graeber, la valeur ou les valeurs doivent être comprises en termes de simple bon sens, comme une « manière de se faire une idée ce qu’on désire », ou comme des formulations de ce que nous « devrions vouloir » (David Graeber : La Fausse Monnaie de nos rêves / Valeur, échange et activités humaines [2001], Zürich 2012, p. 20). La valeur est donc discutée en suivant l’ornière apparemment non problématique de l’« axiologie » (ibid., page 21).

    #livres #édition #critique_de_la_valeur

  • Discussion autour du livre On s’en câlisse
    L’Insoumise, 10, rue d’Arras, Lille, samedi 30 novembre à 16h

    Février à septembre 2012 : le Québec est foudroyé par la plus longue grève étudiante de son histoire.
    L’augmentation des frais de scolarité rencontre une résistance acharnée, qui prend les traits d’un soulèvement général avec des actions et manifs du matin au soir, et le fracas des casseroles. Le pouvoir libéral perd pied et décrète une loi d’exception.
    À quoi la rue répond « la loi spéciale, on s’en câlisse », on s’en fout.
    Les grévistes parviennent même à contrer les injonctions juridiques contre la grève elle-même et le mouvement n’en prend que plus d’ampleur. Reparler de ce mouvement, à partir du livre « on s’en câlisse » élaboré collectivement,c’est en rediscuter les forces dans les blocages et les actions, les formes d’organisation dans la rue et les assemblées, les usages d’internet et les rires de défiances, pour s’en faire une histoire et s’en inspirer tout autant en pratique qu’en théorie puisque le printemps québécois est aussi singulier qu’exemplaire des luttes actuelles.

    #grève #Québec #Canada

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/15RUPTURE-couv2_46.jpg

  • A nous de dépasser les « horizons indépassables » !
    http://cqfd-journal.org/A-nous-de-depasser-les-horizons

    Merci par ailleurs au puits de science séditieux Miguel Abensour et aux indestructibles éditions rebelles Sens & Tonka de moucher la chandelle des crabes pour qui l’utopie serait « l’antichambre du goulag, voire des camps et ne nous laisserait rien espérer de l’avenir ». Les très roboratifs Le Procès des maîtres rêveurs et L’Homme est un animal utopique, qui viennent de reparaître dans de nouvelles versions, démontrent avec aplomb que l’utopie est « inséparable d’une pensée de l’émancipation » s’expérimentant en actes. « Pour les tenants de l’ordre existant, il importe de la rejeter du côté de l’impossibilité pour mieux liquider son impulsion à l’altérité. » L’utopie, c’est la recherche de nouveaux modes d’associations harmonieux et libérateurs. C’est donc aussi bien la Commune, la Makhnovitchina, Libertalia, Fiume 1919, les Asturies anarchistes ou les Diggers de 1968 que le TAG, les Black Blocs, Oaxaca, la Zomia ou les « nouvelles constellations subversives » par affinités évoquées par le génial Premières mesures révolutionnaires (La Fabrique). Les deux livres d’Abensour font un bien fou car c’est très scientifiquement, et très poétiquement aussi, qu’ils entendent prouver qu’on peut arriver à « dépasser ce qui se pose comme horizon indépassable ». Car, précise fort bien le cinglant préfacier Louis Janover, « il n’existe d’horizon indépassable que pour ceux dont le regard s’accommode de ce qui se déroule sous leurs yeux et leur soumission à cet état de fait est grosse de tyrannies à venir ». Notons aussi qu’Abensour insiste savoureusement sur la nécessité de réinventer le monde de façon ludique, rappelant à quel point Marx, grand lecteur de Fourier pourtant, a toujours « privilégié le travail au détriment du jeu ».

    #livres #édition

  • 12 years a slave, mon avis sur un film d’Histoire Historique
    http://www.sita-place.com/2013/11/12-years-slave-mon-avis-sur-un-film.html

    Le réalisateur Steve Mc Queen a voulu raconter l’histoire de l’esclavage d’un autre point de vu, en racontant l’histoire d’un esclave à travers ces yeux. Ce jeune réalisateur noir, anglais de surcroit, a construit du récit réel de Solomon Northup qui se déroule avant la Guerre civile ; une page de l’histoire qui comme il le dit, je cite « Son récit est aussi essentiel à l’histoire américaine que le Journal d’Anne Franck l’est à l’histoire européenne ».
    Solomon Nortup est un homme noir instruit, né libre et sans souci alors qu’une partie des Etats sont encore ségrégationnistes. Il vit paisiblement sa vie de musicien avec sa famille dans l’Etat de New York à Saratoga, jusqu’au jour où, en 1841, il est drogué et kidnappé pour devenir esclave pendant douze ans dans plusieurs plantations de Louisiane.

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/16RUPTURE2_47.jpg

    #histoire #esclavage #États-Unis

  • Ça barde chez les Bretons
    http://cqfd-journal.org/Ca-barde-chez-les-Bretons

    Le 31 octobre, le volailler Tilly-Sabco basé à Guerlesquin annonçait sa décision d’arrêter l’exportation de ses poulets à partir de janvier 2014. Un coup terrible pour cette petite ville de 1 390 habitants dont toute l’activité tourne depuis des décennies autour de l’usine Tilly. Fondée par un fils de boucher dans les années 1950, Tilly était devenue la plus grosse unité d’abattage en Europe dans les années 1980, spécialisée dans le congelé bas de gamme halal à destination des pays du Golfe, jusqu’à 100 000 poulets exportés par jour. C’est l’époque où la famille Tilly possédait la ville si bien que Le Point, en 1989, avait surnommé Jacques Tilly – maire ancré à droite de 1965 à 1989, puis de 1995 à 2001 – « le Ceausescu du Trégor ». Même si les abattoirs Tilly-Sabco sont vendus en 1986 et passent entre les mains de Doumeng, le Milliardaire rouge, puis deux ans plus tard dans celles de Gérard Bourgoin qui les cèdera à son héritière Corinne, avant d’être rachetés sous la direction de Daniel Sauvaget en 2008, et qu’ils n’employaient jusqu’à fin octobre que 335 salariés, l’emprise féodale laisse des traces. Certaines ambiances de bar sont minées et les bouches peinent à se délier. « Si on parle de travers, c’est des coups à finir sur la chaîne d’abattage », plaisante Guy, habitant de Guerlesquin qui travaille hors de la ville. Mais si le temps du patronat paternaliste a vécu, c’est celui de la gestion mondialisée, costumée made in Breizh, qui sonne le glas de l’industrie guerlesquinaise. Dès le mois de mai, Sauvaget annonçait la réduction de 40 % des effectifs, puis il y eut l’inauguration aux allures de deuil d’un nouvel atelier de production de saucisses de poulet, juste une semaine avant l’annonce attendue de l’arrêt des exportations.

    #économie #crise #France #Bretagne

  • 1907 : le Premier Mai selon Jacob Law
    http://www.article11.info/?1907-le-Premier-Mai-selon-Jacob

    Le Temps des révoltes, chronique publiée dans la version papier d’A11, se veut coup de projecteur sur des conflits passés et oubliés – poussées de colère ouvrière, longues grèves et révoltes individuelles d’avant 1914. Pour ce deuxième volet, retour sur la vie de l’anarchiste Jacob Law, insurgé que le bagne ne réussira pas à briser. Source : Article11

  • Les éditions Spartacus : pour le socialisme et la liberté
    http://bataillesocialiste.wordpress.com/2013/11/19/les-editions-spartacus-pour-le-socialisme-et-la-libert

    Nous sommes toujours un peu surpris par cette remarque sur l’ « hétérogénéité » de notre catalogue. Rappelons bien sûr que nous ne sommes pas un groupe politique (nous avons tous eu et avons encore des pratiques militantes différentes) et que notre souci, comme c’était celui de René, est d’éclairer les chemins et les objectifs d’une transformation sociale radicale. Dans les années 1970, les libertaires ne nous considéraient pas comme « des leurs », compte tenu de nos textes à référence marxiste, et les léninistes nous considéraient comme des confusionnistes puisque nous éditions aussi des textes libertaires. Mais ce dont nous sommes sûrs, c’est que vue d’en face, peu importe que la critique radicale de la société vienne de Marx ou de Bakounine.

    #édition #communisme

  • Sur les traces de Panaït Istrati
    http://www.article11.info/?Sur-les-traces-de-Panait-Istrati

    À sa mort en 1935, l’écrivain et intellectuel roumain Panaït Istrati était discrédité auprès d’une grande partie de l’intelligentsia de gauche. Pour avoir « trop tôt » dénoncé les errements de la révolution bolchevique, il était considéré comme un traître. Si l’histoire lui a donné raison, son œuvre romanesque reste méconnue. L’ami Jacques, désireux de pallier ce manque, s’est envolé pour la Roumanie. Sur ses traces.

    Vers l’autre flamme avec une introduction de Louis Janover paraîtra aux éditions Entremonde début 2014.

    #littérature #URSS #histoire

  • Esclave pendant douze ans : brillant, à la limite du supportable
    http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/cinema/201311/18/01-4711856-esclave-pendant-douze-ans-brillant-a-la-limite-du-supportable.ph

    Si vous êtes très sensibles à la question de l’esclavagisme, au départ, vous pourriez être incommodés par le réalisme adopté par le cinéaste britannique Steve McQueen (Hunger, Shame) pour traiter cette histoire. Histoire vécue, ce qui la rend d’autant plus bouleversante et révoltante. Elle a été racontée par Solomon Northup dans un livre en 1853, immédiatement après ses douze années d’esclavage.

    En 1841, Solomon Northup (Chiwetel Ejiofor), un noir, est un homme libre qui vit avec sa femme et ses deux enfants. Northup est un talentueux violoniste et lors d’un voyage de son épouse, il est approché par deux hommes à la recherche d’un musicien pour un spectacle présenté à Washington. Northup s’y rend et est kidnappé pour le compte d’un vendeur d’esclaves qui le cède à un planteur du Sud, M. Ford.

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/16RUPTURE2_47.jpg

    #histoire #esclavage #États-Unis #cinéma

  • Douze ans d’esclavage est arrivé ! Il peut dès maintenant être commandé sur le site et sera disponible dans les librairies tout bientôt.
    http://www.entremonde.net/Douze-ans-d-esclavage

    Le récit du nouveau film de Streve McQueen 12 Years a Slave (Esclave pendant douze ans)
    sortie en France le 22 janvier 2014 dans plus de 600 salles.

    Ce livre raconte l’histoire de Solomon Northup, un menuisier et violoniste noir du Nord. Homme libre, il est enlevé une nuit alors qu’il voyage loin de chez lui pour être vendu comme esclave. Pendant douze ans, il vit « l’institution particulière » de près : travail forcé de l’aube jusqu’au crépuscule et des coups de fouet sans cesse. Quand il retrouve enfin son statut d’homme libre, il s’attèle à décrire minutieusement ce qu’il a vécu et ce livre en est le résultat. Malgré son calvaire, il réussit à décrire l’économie du Sud avec un œil de sociologue, une économie agraire qui comble son manque de productivité et son retard en matière d’industrialisation avec cette main d’œuvre particulièrement peu coûteuse que sont les esclaves. Ce récit, qui choque par sa cruauté, est également à la base du film de Steve McQueen prévu pour l’automne 2013.

    Solomon Northup (né en juillet 1808, mort entre 1864 et 1875) est un afro-américain né libre à Saratoga Springs, New York, qui fut enlevé pendant un voyage à Washington et mis en esclavage. Après sa libération, il s’engagea dans les mouvements abolitionnistes et dans le chemin de fer clandestin.

    Matthieu Renault est docteur en philosophie politique, chercheur postdoctoral à la London School of Economics and Political Science (département de sociologie) et chercheur associé au Centre de Sociologie des Pratiques et des Représentations Politiques (CSPRP, Université Paris VII Denis Diderot). Il est l’auteur de : Frantz Fanon, De l’anticolonialisme à la critique postcoloniale, Amsterdam, Paris, 2011.

    http://www.entremonde.net/client/gfx/photos/produit/16RUPTURE2_47.jpg

    #histoire #esclavage #États-Unis

  • « Après l’économie de marché ? », débat entre Anselm Jappe et Bernard Friot [Enregistrement audio]
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-apres-l-economie-de-marche-debat-contradictoire-entre-a

    Il s’agit ici de faire passer par dessus-bord la superficialité de l’analyse de la crise que l’on retrouve chez tous les économistes de gauche qui sont soit marxistes traditionnels, régulationnistes ou keynésiens, et dont les élucubrations se retrouvent à longueur de colonnes dans Le Monde Diplomatique, Libération, Alternatives Economiques, la Revue des Livres, L’Humanité, Politis, Alternative Libertaire, etc. Pour toute la radicalité bourgeoise de gauche, des économistes attérés à Frédéric Lordon, en passant par Paul Jorion, Bernard Friot, Bernard Marris, Michel Aglietta ou Cédric Durand, les problèmes de la crise sont toujours définis quasi spontanément en fonction de la logique intériorisée du système dominant, c’est-à-dire toujours en termes d’une redistribution des catégories capitalistes à chaque fois transhistorisées par ces auteurs. Pour le populiste Friot, bien sûr, dans sa déclaration d’amour au capitalisme, il s’agit toujours de débarasser le capitalisme (comme le pensaient déjà les nazis dans les années 1930 en parlant du « capital-rapace »), de ses méchants spéculateurs, de ses horribles banquiers et de ses rapaces actionnaires, afin de libérer les gentils-travailleurs véritables créateurs de valeur : l’utopie du gentil-capitalisme qui fonctionnerait pour tout le monde, l’espoir d’une gestion alternative d’un capitalisme enfin à visage humain. Sortir du capitalisme ne sera pourtant jamais le fait de redistribuer autrement la valeur, c’est-à-dire l’argent sous la forme du salaire ou des retraites. Afin de dépasser la fausse conscience de cet anticapitalisme tronqué de la gauche, on retrouvera dans l’intervention de Jappe une présentation de quelques éléments de base propres au courant allemand de la critique de la valeur, notamment une présentation de la critique des catégories/formes capitalistes que sont le travail, la valeur, l’argent, la marchandise, le rapport-capital comme « Sujet automate » (Marx) et l’Etat. Pour comprendre la crise actuelle il s’agit de véritablement changer le cadre de pensée, de commencer à redéfinir complètement les traits fondamentaux du noyau du capitalisme comme jamais la gauche n’a su le saisir depuis deux siècles.

    #critique_de_la_valeur

  • Spontanéité, Médiation, Rupture
    http://endnotes.org.uk/translations/36

    Les limites du mouvement ouvrier étaient entièrement prises dans la question de la diffusion de la conscience de classe au sein d’une population qui n’avait alors été que partiellement prolétarisée. Confrontés à une importante paysannerie dans les campagnes et à un ensemble hétérogène de classes ouvrières dans les villes, les stratèges du mouvement ouvrier espéraient un moment futur, lorsque la prolétarisation complète, dépendante du développement des forces productives, éliminerait les divisions entre prolétaires. L’unité objective de la classe trouverait alors son corolaire subjectif. Il se trouve que ce rêve n’est pas devenu réalité. Le développement des forces productives qui s’en est suivi a renforcé certaines des divisions entre prolétaires, tout en en créant d’autres. Dans le même temps, ce développement a détruit le fondement de l’unité des ouvriers. Ils ont découvert qu’ils n’étaient plus la force vive de l’époque moderne : à la place, ils avaient été transformés en appendices — en accessoires d’un ensemble proliférant de machines et d’infrastructures qui échappait à leur contrôle.

    #communisation #communisme #théorie

  • A propos de l’édito de Endnotes 3 : LA CONTRADICTION ET SON DOUBLE
    http://dndf.org/?p=12934

    Mais il y a plus, dans cette confusion où le tour de magie consiste à faire apparaître une contradiction en faisant disparaître les classes, Endnote cherche par dessus tout à nous faire croire qu’il répond à la question des genres sans même l’avoir posée. Ici, il ne s’agit pas tant de savoir comment la question des genres, dans la société capitaliste, s’articule et se réactive « en rapport avec la logique du capital » mais pourquoi le rapport de genres existent et comment il s’articule avec le rapport de classes comme une seule totalité contradictoire. En posant les genres comme un antagonisme social parmi d’autres qui s’articule et se réactive par rapport au capital, Endnote renoue avec l’idée que la question des genres est une question secondaire par rapport à la question des classes… À moins de faire disparaître les classes dans le concept d’antagonisme social qui n’a plus rien à voir avec le capital.

    #communisation #communisme #théorie #genres

  • Le Monstre Festival commence aujourd’hui. Les éditions Entremonde y seront samedi et dimanche pour la convention :
    http://www.lemonstre.ch

    Du 14 au 17 novembre, le Monstre vient envahir une nouvelle fois Genève avec une série d’événements autour de la micro-édition et de la sérigraphie. Encore et toujours à contre-courant, le Monstre, pour cette troisième édition, ne se contente pas d’investir la quasi-intégralité de l’Usine et de copuler avec ses amis attitrés, les espaces d’exposition le Labo, Hard Hat et Halle Nord. Il déploie cette année ses tentacules jusqu’à l’Usine Kugler et compte bien s’arroser le gosier à son propre abreuvoir, le Monster Muschi bar, monté spécialement pour le festival. Pas moins de six lieux donc, pour mettre en avant toutes les formes d’édition réalisées artisanalement, sous l’éthique Do it Yourself. Toujours sans subventions alors que l’argent coule à flot dans notre beau pays, ce glouton de Monstre n’a pas pu s’empêcher de concocter une programmation encore plus copieuse. Au Rez et au Zoo de l’Usine, la Convention se déploie cette année sur deux étages, non pas pour en montrer plus, mais mieux ! En plat de résistance, treize expositions font découvrir presque toutes les tendances à l’oeuvre chez les amoureux.ses de l’objet-papier.
    Sans oublier les nombreux vernissages, concerts, performances, rencontres et ateliers qui viennent engraisser durant quatre jours un Monstre 2013 qui s’annonce gargantuesque. Rappelons que le Monstre n’existe que parce qu’il a beaucoup de tentacules et plein d’amitiés. La grande majorité des participant.e.s du Monstre sont actif.ve.s hors des circuits commerciaux et sont souvent à cet égard peu connu.e.s du grand public. A vous de découvrir les pérégrinations graphiques des amoureux.ses du « fais-le toi-même ». Une avalanche d’images mouvantes ou pas, de sons, d’odeurs, de rencontres et de questionnements. Le Monstre est un virus géant terrible, il propage sa fièvre amoureuse du DI Y le plus largement possible et compte bien te contaminer.

    #Suisse #Genève #édition