• Pierre Christin & Annie Goetzinger
      https://www.pierrechristin.com/passe.html
      Ce que disait Christin sur sa collaboration avec cette grande dame de la bande dessinée :

      Tout ce que j’aime chez les femmes, je l’aime encore plus fort chez Annie. Dès le début, j’ai su qu’elle avait ce que seuls les plus grands détiennent : un style à elle, et à elle seule, quelque chose d’immédiatement reconnaissable. Ce n’est pas seulement parce que pendant longtemps il y a eu si peu de femmes dans ce métier, c’est parce qu’elle pouvait aborder des sujets laissant, il faut bien le dire, parfaitement froids les petits mâles parfois un poil macho occupant l’essentiel du terrain. L’éducation d’une jeune fille pauvre (La Demoiselle de la Légion d’Honneur), la solitude d’une petite immigrée (La Voyageuse de Petite Ceinture), les ambitions d’une styliste provinciale inconnue (Charlotte et Nancy), le coup de passion d’une romancière vieillissante (Paquebot). Honnêtement, je ne vois pas qui, en #bande_dessinée, aurait pu traiter ces thèmes à part Annie. En même temps, la réputation de raffinement qui est la sienne à juste titre ne doit pas masquer son fond véritable : elle est animée de convictions rudes et généreuses, ce n’est pas seulement une grande dame de la bande dessinée comme on le dit parfois, mais une combattante qui n’hésite pas à foutre des pains sur la gueule pour les idées auxquelles elle croit. Tout ce que j’aime chez les femmes, vous dis-je !

      La Grande Dame #Annie_Goetzinger (1951-2017)
      https://www.tcj.com/la-grande-dame-annie-goetzinger-1951-2017

  • [Bulletin officiel du démerdentiel : svp, mettez un masque - chirurgical ?- si vous êtes infectés] L’épidémie de #Covid-19 connaît un regain, sans « signal inquiétant » selon les experts
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/10/03/l-epidemie-de-covid-19-connait-un-regain-sans-signal-inquietant-selon-les-ex

    Avec la fin des congés d’été et le retour de la saison froide, la circulation du SARS-CoV-2 est repartie à la hausse. L’augmentation des infections symptomatiques se poursuit chez les 65 ans et plus, appelés à se faire vacciner à partir du 15 octobre.
    Par Florence Rosier

    Chacun connaît, dans son entourage, des personnes infectées par le virus SARS-CoV-2, à moins d’avoir été soi-même directement touché. Cette reprise de l’épidémie n’est en rien une surprise. « Durant tout l’été, le virus a circulé à relativement bas bruit, avec de vaguelettes lors des grands rassemblements comme les Jeux olympiques », rapporte Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars). Avec la rentrée scolaire et le retour de la saison froide, la circulation du virus SARS-CoV-2 est repartie à la hausse.
    Le virus, de fait, s’est installé dans le paysage des infections respiratoires, presque comme la grippe saisonnière. Avec une différence notable : « Les nouveaux variants, pour le Covid-19, surgissent bien plus souvent que pour la grippe, note Olivier Saint-Lary, médecin généraliste et président du Collège national des généralistes enseignants. On est toujours à l’affût d’un nouveau variant. » Pour autant, « il n’y a aucun signal inquiétant », relève Brigitte Autran. Cette tendance à la hausse semble être « en train de plafonner ». Et « les niveaux de circulation du SARS-CoV-2, cet automne, sont très en deçà de ceux des années précédentes ».
    Les indicateurs publiés par Santé publique France (SPF), mercredi 2 octobre, montrent un tableau contrasté. Si les données de la médecine de ville et de l’hôpital suggèrent une stagnation de l’épidémie, le niveau de circulation du virus dans les eaux usées, lui, continue d’augmenter. Et malgré des signes d’essoufflement, l’augmentation des infections symptomatiques se poursuit chez les 65 ans et plus – la classe d’âge la plus vulnérable.
    Cette classe d’âge est particulièrement visée par la campagne de vaccination couplée contre le Covid-19 et la grippe, qui doit commencer le 15 octobre. Tout comme les personnes à risque de forme grave, car atteintes d’une pathologie chronique (immunodépression, maladies cardiorespiratoires, diabète, obésité, cancers, troubles mentaux…), ainsi que leur entourage.

    Des données à analyser avec prudence
    Les données de ville, d’abord. Sur la semaine du 23 septembre, le Covid-19 a représenté 3,8 % des actes de SOS Médecins, en diminution de 0,2 point par rapport à la semaine précédente. De son côté, le réseau Sentinelles, cette veille sanitaire réalisée par un panel de médecins généralistes et de pédiatres libéraux, constate aussi, cette même semaine, une légère diminution des cas chez les 0-14 ans, stables chez les 15-64 ans et en légère augmentation chez les 65 ans et plus. Cette baisse ténue s’inscrit cependant dans une nette tendance à la remontée des cas depuis début septembre, pour les moins de 65 ans ; et depuis la mi-septembre pour les 65 ans et plus.
    Les données hospitalières, elles, montrent une hausse très modeste. Selon SPF, 1 % des passages aux urgences ont été liés au Covid-19 entre le 23 et le 29 septembre (+ 0,1 point par rapport à la semaine précédente) ; et 2,1 % des hospitalisations après passage aux urgences (+ 0,3 point).
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Grippe, bronchiolite, coqueluche : comment expliquer la résurgence des maladies infectieuses ?

    Autre indicateur, le taux de positivité au virus SARS-Cov2 sur les prélèvements réalisés par les laboratoires – sous réserve que les personnes contaminées se fassent tester. Entre le 23 et le 29 septembre, ce taux était de 27 % dans les laboratoires de ville, en légère baisse de 1,9 point ; et de 15,4 % dans les laboratoires hospitaliers, un chiffre stable. Quant à la surveillance du niveau de circulation du virus dans les eaux usées, elle affichait, la semaine du 23 septembre, une hausse de 38,5 % par rapport à la semaine précédente. Mais cette hausse reste « inférieure au niveau de la même période de l’année dernière », note SPF.
    Ces données sont à analyser avec prudence car les moyens actuels, pour suivre l’évolution de la circulation virale, restent « des indicateurs indirects qui manquent de précision », note Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines). La base SI-DEP, qui collectait les résultats des tests de dépistage du Covid-19, a ainsi été arrêtée le 30 juin 2023 ; et le lendemain, c’est la plate-forme SI-VIC qui cessait de remonter les données hospitalières liées à cette pandémie.
    Une immunité collective importante
    Malgré l’incertitude des indicateurs actuels, la situation reste rassurante pour les moins de 65 ans sans facteur de risque de forme sévère. Chez ces personnes, en effet, les contaminations se traduisent par « un gros rhume, qui peut certes être fatigant, imposant parfois un alitement ou un arrêt de travail, résume Brigitte Autran. Mais qui reste sans gravité ». Toux, fièvre, nez qui coule et maux de gorge : sur le front des symptômes, rien de neuf, hormis « un petit retour de la perte de goût et d’odorat », témoigne le médecin généraliste Olivier Saint-Lary.
    En revanche, les plus de 65 ans ou les personnes souffrant de pathologies sont toujours à risque de formes sévères, d’hospitalisations ou de décès. Dans les faits, « ces personnes fragiles restent globalement très favorables à la vaccination, qui est devenue une routine pour elles », note M. Saint-Lary. Par contraste, « le virus est bien moins anxiogène chez les personnes en bonne santé ». Une forme d’habituation s’est installée, d’où une moindre crainte et une application moins stricte des gestes barrières. SPF insiste pourtant sur l’adoption systématique des gestes barrières par tous, « notamment le port du masque en cas de symptômes, dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles ».
    Autre « élément #rassurant », selon la présidente du Covars, Brigitte Autran : le SARS-CoV-2 fait face à une immunité collective importante, en particulier chez les moins de 65 ans. Ce bouclier, qui fait barrage à la circulation du virus, a été acquis grâce à la vaccination et aux contaminations successives d’une grande partie de la population.
    Pour autant, « cette immunité s’estompe au fil du temps », tempère Mircéa Sofonéa, épidémiologiste à l’université de Montpellier et au centre hospitalier universitaire de Nîmes. Ce qui, explique-t-il, rend compte de la reprise observée – en combinaison, on l’a vu, avec la fin des congés d’été et l’arrivée de l’automne. Mais aussi avec l’apparition de nouveaux variants.

    Nouveau vaccin
    Quid, justement, de ces nouveaux variants ? Selon l’enquête Flash du 9 septembre, JN.1 et ses sous-lignages représentaient plus de 99 % des séquences interprétables en France hexagonale. Tous appartiennent au clan Omicron, apparu en 2021. Le sous-variant KP.3.1.1, dérivé de JN.1, continue d’augmenter : il représente 81 % des séquences interprétables au 9 septembre, « et plus de 90 % aujourd’hui, ajoute le virologue Bruno Lina, membre du Covars. Ce variant KP3.1.1 a hérité des capacités d’échappement immunitaire acquises par JN.1, tout en ayant retrouvé la transmissibilité élevée que celui-ci avait perdue ». D’où son succès actuel. Pour autant, il ne donne pas de formes plus graves.
    Dernier variant connu, XEC a été détecté pour la première fois en juin à Berlin. Trouvé dans 27 pays, il représente près de 14 % des virus séquencés en France il y a trois semaines. S’il semble présenter un avantage initial de transmissibilité, on manque de recul pour savoir s’il se maintiendra. « Sa croissance pourrait aussi plafonner, à moins qu’il ne soit rapidement remplacé par une lignée fille, après mutations ou recombinaisons », note Mircéa Sofonéa.
    Dernier élément rassurant, l’arrivée prochaine du nouveau vaccin, un vaccin à ARN conçu pour cibler le variant JN.1. Il devrait donc conférer une bonne protection contre les formes graves liées aux variants actuels. Lui aussi, cependant, « ne protégera que partiellement contre les infections », reconnaît Brigitte Autran.

    • Il n’empêche, avec ce bourrage de crâne au yaourt prolongé, outre que je me ferais vacciner à nouveau bien que n’ayant ni l’âge, ni leurs critères, eh bien je ne sais pas où nous en sommes et me demande régulièrement si je continue à ma masquer en lieu clos (lieux super clos style train et métro exceptés).

    • Ce qui est problématique avec ce genre de « com’ », c’est qu’on essaie de te faire croire que la recrudescence de Covid est un phénomène « saisonnier », ce qui en soit ne veut rien dire. C’est lié à plusieurs faits sociaux, notamment la recrudescence des « confinements de troupeaux » dans des lieux clos où l’air devient très vite dangereux à respirer : écoles, usines, bureaux, etc.

    • Et ce vieil adage « castexien » dont les « autorités » de santé publique ne se sont jamais déprises :

      Si on ne veut pas aller à l’hôpital, il ne faut pas tomber malade.

      Ces « recommandations » sur le site de l’assurance maladie :
      https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/covid-19/vaccination-contre-le-covid-19/vaccination-covid19

      En septembre 2024, une intensification de la circulation du SARS-CoV-2 semble s’amorcer en France car les indicateurs de suivi (en ville comme à l’hôpital) du Covid-19 sont en hausse, cette hausse étant portée par les adultes et plus particulièrement ceux de 65 ans et plus.
      .../...

      Il n’est plus nécessaire de s’isoler en cas de test positif au Covid-19, en cas de contact avec une personne positive, ou dès l’apparition de symptômes. Cependant, comme pour toute maladie à infection respiratoire aiguë, il est fortement recommandé de porter un masque, de se laver fréquemment les mains , d’éviter les contacts avec des personnes âgées ou fragiles, de favoriser le télétravail et d’informer les personnes avec qui l’on a été en contact lorsqu’on était contagieux.

      Donc en fait, tu es enjoint·e à adopter un comportement responsable alors que toutes ces élucubrations sont totalement irresponsables.

      #démerdentiel

  • Mercury’s magnetic landscape mapped in 30 minutes

    via https://diasp.eu/p/17166240

    https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/BepiColombo/Mercury_s_magnetic_landscape_mapped_in_30_minutes

    As BepiColombo sped past Mercury during its June 2023 flyby, it encountered a variety of features in the tiny planet’s magnetic field. These measurements provide a tantalising taste of the mysteries that the mission is set to investigate when it arrives in orbit around the Solar System’s innermost planet.

    #news #space #science #esa #europeanspaceagency

  • Des médecins s’inquiètent déjà au 19e siècle des effets des #pesticides sur la #santé

    Si l’usage des pesticides s’est généralisé dans les années 1960, il avait commencé bien avant, explique l’historienne des sciences #Nathalie_Jas. Dès le 19e siècle, des médecins se sont aussi inquiétés de leurs effets sur la santé. Entretien.
    Basta ! : Quand a commencé l’usage des pesticides en agriculture ?

    Nathalie Jas : Dès la fin du 18e siècle, des savants et des représentants de l’élite agricole ont essayé d’utiliser des produits chimiques en agriculture. À partir des années 1830, une industrie des engrais se développe aux États-Unis et dans les pays européens. Ce mouvement est étroitement lié à des formes d’intensification de la production agricole qui se mettent d’abord en place dans les zones qui s’urbanisent et s’industrialisent.

    Dans ces territoires, les agriculteurs doivent alors produire plus, en étant moins nombreux, pour nourrir les personnes qui ont quitté les campagnes. L’utilisation de produits chimiques comme les insecticides, anti-parasitaires ou anti-cryptogamiques (c’est-à-dire les antifongiques, contre les champignons, ndlr) en agriculture est ainsi initié dès la première moitié du 19e siècle puis se répand dans la viticulture ou la production de certains fruits. Ce processus ne va jamais cesser.

    Après la Seconde Guerre mondiale, et en particulier dans les années 1960, on assiste à une accélération de l’industrialisation de l’agriculture qui repose, entre autres, sur l’usage des pesticides. Les transformations profondes qui s’opèrent à ce moment-là s’inscrivent dans différentes dynamiques initiées antérieurement, à commencer par la longue confrontation avec des problèmes sanitaires, que ce soit pour les végétaux ou les animaux, qui restaient sans véritables solutions. Par exemple, dès la fin du 18e siècle, on a cherché à utiliser des substances chimiques pour la conservation des semences et des récoltes attaquées par des champignons ou des insectes.

    Est-ce la course au rendement agricole qui a poussé à l’utilisation toujours plus poussée des pesticides ?

    Des textes d’agronomes au début du vingtième siècle décrivent bien les conséquences phytosanitaires des logiques d’intensification que requièrent des cultures orientées vers le rendement. Des formes de monoculture se mettent en place, avec des choix de variétés qui ne sont pas forcément les plus résistantes face aux insectes, aux maladies et champignons. La monoculture réduisant les possibilités de stratégie agronomiques, on se tourne, avec plus ou moins de succès, vers des produits chimiques afin de limiter les dégâts.

    À partir du dernier tiers du 19e siècle, les marchés globaux se développent, notamment avec l’arrivée du chemin-de-fer et des bateaux à vapeur. Cette densification des échanges de produits agricoles s’accompagne d’un accroissement conséquent des circulations de pathogènes, d’insectes, d’adventices. De nouveaux problèmes phytosanitaires s’installent dans des régions où ils n’étaient pas présents auparavant.

    C’est le cas du très célèbre phylloxéra, un puceron venu des États-Unis et, qui, en une trentaine d’années détruit l’ensemble du vignoble européen. Une solution efficace via un système de greffe est mise au point à la fin des années 1870 à Montpellier. Elle n’est cependant adoptée qu’à la fin du 19e siècle, après plus d’une vingtaine d’années d’utilisation massive de produits chimiques pulvérisés sans succès et avec le soutien de l’État. Cette histoire est une illustration parmi d’autres de l’importance qu’a pu prendre la lutte chimique en agriculture avant la Seconde Guerre mondiale, dans certains secteurs agricoles au moins.

    Cette émergence de la chimie dans l’agriculture s’accompagne-t-elle de tentatives de réglementations, liées à la peur de l’empoisonnement collectif ?

    C’est ce que l’on appelle les législations sur les substances vénéneuses, qui ont une très longue histoire, antérieure même au 18e siècle. Ces législations ont été revues et développées à différentes époques. Au-delà de la question de la consommation de produits alimentaires potentiellement contaminés, on trouve des traces de l’inquiétude de médecins, d’agronomes et de chimistes du 19e face aux conséquences sur la santé des ouvriers et ouvrières agricoles et des paysans et paysannes de l’utilisation de produits chimiques.

    Ainsi, à la fin du 19e siècle, ce qui est considéré comme le premier manuel de « médecine agricole » rédigé par un médecin, décrit les maux de santé rencontrés en milieu agricole et rural. Quelques pages sont consacrées à l’utilisation de produits chimiques pour protéger les récoltes et les animaux, et sur les effets délétères de ces produits sur la santé de ceux et celles qui y sont exposés.

    L’ordonnance de 1846, qui vise à encadrer les multiples usages de l’arsenic en agriculture, est-elle appliquée ?

    À cette époque, on utilisait des produits à base d’arsenic pour traiter les semences et les cultures, et lutter contre certaines maladies cutanées animales comme la gale, qui pouvaient rendre les animaux très malades et engendrer d’importantes pertes. Cet usage s’est notamment développé parmi certains éleveurs de moutons qui plongeait leurs bêtes dans des bains d’arsenic. Il y avait aussi un usage domestique pour lutter contre les mouches.

    Dans les années 1840, les autorités publiques s’inquiètent des empoisonnements criminels alimentaires à l’arsenic. Pour tenter de lutter contre ce qui est présenté comme un problème majeur de sécurité publique, elles ont inclus cette préoccupation dans la législation les « substances vénéneuses » via un article d’une ordonnance royale de 1846 qui la réforme.

    L’usage des « composés arsenicaux » est interdit en 1846 sur les cultures et les récoltes ainsi que dans la sphère domestique. Mais cette ordonnance continue à autoriser l’usage de ces produits pour le bain des animaux. Les autorités considèrent alors que pour les semences, il y a des solutions alternatives, mais qu’il n’en existe pas pour les animaux. C’est une première manifestation de ce que j’appelle une « politique de segmentation » pour les produits chimiques toxiques utilisés en agriculture.

    Cette politique est toujours structurante : les politiques publiques différencient les mesures appliquées à ces produits suivant les produits, mais aussi suivant l’usage qui en est fait. Ce qui est intéressant aussi avec la législation de 1846, c’est qu’elle n’est pas appliquée. Les écarts plus ou moins importants aux normes prescrites par les réglementations portant sur les toxiques en agriculture que l’on désigne comme pesticides après la Seconde Guerre mondiale sont aussi très structurants dans le long terme.

    Est-ce aussi ce qui s’est passé pour la vigne ?

    La vigne est soumise à de nombreuses problématiques phytosanitaires que l’on a très tôt cherché à solutionner en utilisant des produits chimiques : produits à base de cuivre, nicotine (dont les stocks nationaux sous la Troisième République font l’objet d’une répartition départementale âprement négociée, votée chaque année au Parlement), souffre, arsenicaux notamment. Le cas du phylloxéra montre bien que le réflexe « produits chimiques » étaient déjà bien installé dans certains secteurs agricoles dans le dernier tiers du 19e siècle. Ce que le cas du phylloxéra nous enseigne aussi, c’est que ce réflexe était aussi le produit de l’activité voire de l’activisme d’un ensemble d’acteurs : des élites viticoles, mais aussi des industries.

    Mais à cette époque, ce n’était pas forcément les industries fabricant les produits chimiques qui conduisaient ce que l’on appellerait aujourd’hui du lobbying. En France, ce secteur était alors très éclaté, et peu organisé. Les entreprises qui organisent la promotion des solutions chimiques auprès des autorités publiques et agricoles afin de lutter contre le phylloxera, c’est la compagnie ferroviaire PLM (pour Paris Lyon Marseille), qui assure le transport de produits et de pulvérisateurs mais aussi l’entreprise Vermorel, alors le premier fabricant de pulvérisateurs du pays.

    Bien que la crise du phylloxera ait été solutionnée par le greffage, la viticulture n’a pas alors remis en cause l’utilisation de produits chimiques dans la lutte phytosanitaire. Au contraire, le coût pour replanter les vignes était conséquent : la vigne est donc devenue à la fin du 19e siècle une importante culture qui reposait sur la minimisation des risques de perte de récoltes. La logique de la solution chimique va se poursuivre.

    En 1916, en plein milieu de la Première Guerre mondiale, une autre loi encadrant l’usage des pesticides voit le jour. Qu’apporte-elle de nouveau ?

    Le décret-loi du 14 septembre 1916 concernant l’importation, le commerce, la détention et l’usage des substances vénéneuses est une législation très importante qui ne concerne pas principalement l’agriculture, mais qui jette les bases d’un ensemble de règles qui encadrent encore aujourd’hui l’usage des pesticides.

    Ce texte mentionne par exemple l’obligation d’avoir un local séparé et fermé pour stocker les produits définis réglementairement comme toxiques ou dangereux et utilisés en agriculture, l’obligation de mentionner des informations précises sur les étiquettes des sacs ou des bidons contenants ces produits ou encore l’obligation de porter des vêtements de protection pour manipuler ou épandre les produits, vêtements qui devaient être enlevés et lavés systématiquement après chaque utilisation. Les employeurs étaient tenus d’informer les ouvriers et les ouvrières agricoles des dangers des produits utilisés. Et ces travailleurs et travailleuses devaient avoir des endroits où se laver avant de repartir à leur domicile

    Pourquoi les préoccupations pour la santé publique apparaissent à ce moment-là dans les débats politiques ?

    Il y a plusieurs raisons. La fin du 19e siècle et le début du 20e siècle ont été marqués par un ensemble de luttes ouvrières visant, entre autres, à supprimer l’utilisation de certains produits toxiques dans les industries. De ces luttes ont résulté des législations sur les accidents du travail et les maladies professionnelles qui ne concernaient pas le secteur agricole.

    Cependant, certains médecins hygiénistes et chimistes toxicologues, forts de leur expérience du milieu industriel, s’inquiètent de l’utilisation de certains toxiques en agriculture, au premier rang desquels les arsenicaux. Ils craignent ce qu’ils nomment l’épidémie d’« arsenicisme à venir » résultant d’expositions répétées à de petites doses (la cancérogénicité de l’arsenic n’est pas encore identifiée) via le travail agricole, la contamination des habitations par les travailleurs et travailleuses agricoles (et donc des enfants) et l’alimentation.

    Au-delà, ils s’interrogent aussi des effets sur la faune, notamment les abeilles. Par ailleurs, les préfets sont préoccupés par la circulation de produits à base d’arsenicaux non seulement interdits mais pouvant aussi contaminer les aliments. Des intoxications collectives visibles retentissantes confirment cette préoccupation.

    Les interpellations de l’État sont suffisamment importantes pour qu’il intervienne. Sa réponse, via le décret-loi de 1916 tente d’articuler développement de l’agriculture à la protection de la santé publique via l’instauration de réglementations qui encadrent les usages. Non seulement l’efficacité de ces mesures n’est pas évaluée, mais aucun moyen n’est alloué pour s’assurer de leur mise en œuvre. Elles restent donc largement ignorées.

    Est-ce en vertu de ce pragmatisme économique et industriel que la notion « d’usage contrôlé » fait son entrée dans la loi ?

    La notion d’ « usage contrôlé » est postérieure mais c’est bien cette logique qui guide le décret-loi de 1916. Il établit trois tableaux dans lesquels les substances sont classées. Les substances qui ne sont classées dans aucun des trois tableaux ne sont pas soumises au décret-loi. On trouve des substances utilisées en agriculture à des fins vétérinaires ou phytosanitaires dans les tableaux A (substances toxiques) et C (substances dangereuses). Les substances classées dans ces tableaux sont soumises à des réglementations spécifiques qui encadrent leur commercialisation, leur détention et leurs usages et qui visent à protéger la santé publique.

    La loi dit que les produits classés comme A, qui sont considérés comme les plus toxiques, ne sont théoriquement pas autorisés à être utilisés en agriculture. C’était le cas des arsenicaux. Le décret-loi institue cependant un système dérogatoire au bénéfice de certains arsenicaux. Il est à noter que des systèmes similaires se mettent alors en place dans d’autres pays et que ce type de classement des substances chimiques suivant leur toxicité qui organise leur encadrement réglementaire se retrouve aujourd’hui dans de nombreuses législations internationales, dont la législation européenne.

    Ce système dérogatoire va être largement utilisé dans l’entre-deux-guerres, et le nombre de produits utilisés ne va cesser de croître...

    Oui, il va y avoir une extension des dérogations à d’autres substances en fonction de ce qui est considéré comme étant des urgences. C’est le cas de l’arseniate de plomb, qui était totalement interdit en 1916 et qui est autorisé dans l’entre-deux-guerres via un système dérogatoire pour lutter contre les invasions de doryphores sur les pommes de terre.

    Si les médecins hygiénistes s’indignent, les agronomes et nombre d’agriculteurs considèrent alors que c’est l’unique solution pour préserver les récoltes de pommes de terre qui est un aliment essentiel dans l’Entre-deux guerre. De nombreux autres produits sont utilisés, le souffre, le cuivre et la nicotine déjà évoqués mais aussi les huiles de pétrole ou des produits comme la chloropicrine, issus des recherches sur les gaz de guerre. À partir des années 1930, de nouveaux produits font leur apparition sur les marchés par exemple pour la désinfection des semences (dont le Zyklon B, utilisé dans les chambres à gaz par les nazis) ou des herbicides élaborés à partir de produits pétroliers.

    Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, il y a une accélération de la structuration des industries phytosanitaires. Co-construite avec l’État, cette structuration et cet encadrement de l’usage des pesticides ne riment pas nécessairement avec une meilleure protection des usagers. Pourquoi ?

    Avant la Seconde Guerre mondiale, il existait une multitude de petites entreprises qui produisaient des insecticides, des anti-parasitaires, des produits anti-cryptogamiques voir des herbicides. On ne parlait pas encore de pesticides. Ces entreprises avaient mauvaise réputation car la qualité de leurs produits n’étaient pas contrôlée et et encore moins réglementée, à l’exception des produits à base de cuivre.

    Les plus grosses entreprises dont celles qui constituèrent ensuite Rhône-Poulenc et Péchiney – les deux très grandes entreprises françaises des pesticides post Seconde Guerre mondiale, ainsi que Vermorel, le gros fabricant français de pulvérisateurs – étaient d’un avis différent. Elles voulaient gagner en crédibilité pour développer leur marché. Elles ont donc travaillé avec certains haut-fonctionnaires du ministère de l’Agriculture, des scientifiques convaincus par la lutte chimique et des représentants du monde agricole.

    https://basta.media/des-medecins-s-inquietent-des-le-19e-siecle-des-effets-des-pesticides-sur-l
    #histoire #médecine #histoire_des_sciences #agriculture #industrie_agro-alimentaire #produits_chimiques #industrialisation #urbanisation #insecticides #viticulture #WWII #seconde_guerre_mondiale #industrialisation_de_l’agriculture #rendement_agricole #monoculture #phylloxéra #lutte_chimique #chimie #législations #lois #substances_vénéneuses #médecine_agricole #ordonnance #1846 #arsenic #semences #élevage #composés_arsenicaux #politique_de_segmentation #normes #vigne #lobbying #PLM #Vermorel #greffage #1916 #santé_publique #travail #conditions_de_travail #maladies_professionnelles #travail_agricole #abeilles #alimentation #intoxications #usage_contrôlé

  • Lutte hégémonique et classes populaires rurales. Le combat antifasciste à la lumière de Gramsci
    https://www.contretemps.eu/lutte-hegemonique-classes-populaires-rurales-extreme-droite-gramsci

    La faiblesse de la gauche et la force de l’extrême droite dans un certain nombre de territoires ruraux et semi-ruraux, mais aussi de petites villes, est une composante essentielle du débat stratégique actuel, que doit affronter la gauche de rupture. En s’appuyant sur une lecture de Gramsci et sur un effort d’actualisation de l’élaboration gramscienne au regard des coordonnées sociales et politiques de notre temps, Yohann Douet propose une contribution importante à ce débat.

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    Les apports potentiels de la pensée de Gramsci au combat contre l’extrême droite sont innombrables, ne serait-ce que parce que son parcours politique et intellectuel est indissociable de la lutte contre le fascisme. Dans cet article, je m’appuierai sur les résultats de mon ouvrage L’Hégémonie et la révolution – Gramsci penseur politique mais je développerai des réflexions qui n’y sont pas traitées directement. Je discuterai de la manière dont les réflexions gramsciennes peuvent éclairer un problème politique décisif pour nous : la division des classes populaires, et le fait qu’une partie importante d’entre elles vote pour l’extrême-droite.

    On le sait, l’espace politique français est aujourd’hui structuré selon une tripartition entre – pour utiliser les termes de Julia Cagé et Thomas Piketty – un « bloc libéral-progressiste » (le macronisme au sens large), un « bloc national-populiste » (l’extrême-droite) et un « bloc social-écologiste (la gauche). Le premier bloc, qui attire largement les voix des classes dominantes, correspond à ce que Bruno Amable et Stefano Palombarini appellent le « bloc bourgeois ». C’est entre les deux autres blocs politiques que se répartissent la plus grande part des votes des classes populaires.

    La gauche (le bloc « social-écologiste ») réunit un vote beaucoup plus urbain tandis que l’extrême droite (le bloc « national-patriote ») attire massivement les voix des classes populaires des « villages et des bourgs ». Or il se trouve que, malgré des différences majeures, cette configuration historique présente des analogies frappantes avec celle qu’a connue Gramsci.

    De l’Italie des années 1920

    • Attention cependant à la licence qui interdit les usages commerciaux libres

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  • "Tous doivent être décapités" : Révélations sur les #atrocités commises dans le bastion africain de #TotalEnergies

    Les villageois de la péninsule d’#Afungi, dans le nord du Mozambique, connaissaient bien ces conteneurs : une douzaine de boîtes en acier collées les unes contre les autres pour former un mur, avec une barrière au milieu. Ils servaient de portail de fortune pour un site de production de #gaz_naturel en cours de construction par TotalEnergies, dans une région isolée en proie à une violente insurrection islamiste.

    Ces mêmes villageois avaient été pris entre les feux croisés de l’#armée_mozambicaine et des combattants affiliés à l’#Etat_islamique. Après avoir fui leurs maisons, ils étaient allés chercher la protection des soldats du gouvernement. Au lieu de cela, ils ont trouvé la violence.

    Les soldats ont accusé les villageois d’avoir participé à l’#insurrection. Ils ont séparé les hommes — un groupe de 180 à 250 personnes — de leurs femmes et de leurs enfants. Puis ils les ont entassés dans les deux conteneurs situés de part et d’autre de l’entrée, les frappant à coups de pied et de crosse.

    Les soldats ont détenus ces hommes pendant trois mois. Ils les ont battus, affamés, torturés puis finalement exécutés. Finalement, seuls 26 prisonniers ont survécu.

    En discutant avec des survivants et des témoins et en faisant du porte-à-porte, j’ai pu reconstituer un récit détaillé des #atrocités perpétrées au cours de l’été 2021 par un #commando_mozambicain, dirigé par un officier qui disait avoir pour mission de protéger “le projet de Total”.

    La nouvelle du massacre ne peut qu’ajouter aux airs de désastre qui entourent désormais un projet qui — avec le développement d’un second #champ_gazier par #ExxonMobil — a été présenté comme le plus gros investissement privé jamais réalisé en Afrique, avec un coût total de près de 50 milliards de dollars.

    La construction de la #concession_gazière est interrompue depuis 2021, date à laquelle les rebelles islamistes ont envahi la région, massacrant plus de 1000 personnes. La justice française a déjà ouvert une enquête sur la gestion de TotalEnergies à la suite de la mort de sous-traitants lors de cette attaque.

    Ce second #bain_de_sang, que nous révélons, a été perpétré non pas par des islamistes mais par une unité militaire mozambicaine opérant à partir de la guérite de TotalEnergies.

    L’alliance de la major pétrolière avec l’armée mozambicaine soulève inévitablement des questions sur la gestion de #Patrick_Pouyanné, PDG de TotalEnergies.

    Il avait prévu de faire du mégaprojet mozambicain la vitrine de ses ambitions pour un avenir à faible émission de carbone. Au lieu de cela, sa stratégie d’investissements risqués dans des régions instables du monde risque désormais de se heurter aux efforts juridiques croissants visant à traduire les #multinationales devant la justice internationale.

    Pour évaluer à quel point l’entreprise est exposée, deux questions sont primordiales : TotalEnergies savait-elle qu’elle travaillait avec des tortionnaires et des tueurs ? Savait-elle — ou aurait-elle dû savoir — que des atrocités avaient été commises dans ses conteneurs ?

    En réponse à un résumé détaillé de cet article, #Maxime_Rabilloud, directeur général de #Mozambique_LNG, la filiale de TotalEnergies dans le pays, a déclaré que son entreprise n’avait “aucune connaissance des événements présumés décrits” ni “aucune information indiquant que de tels événements ont eu lieu”.

    Il a également déclaré que la société n’était pas présente sur le terrain au moment des #meurtres, ayant confié le site aux forces de sécurité mozambicaines. “Néanmoins, étant donné la gravité des allégations, nous prenons votre message très au sérieux”, a-t-il ajouté.

    https://www.politico.eu/article/totalenergies-mozambique-patrick-pouyanne-atrocites-afungi-palma-cabo-delga
    #Afrique #Françafrique #Mozambique #viols #violence #torture #massacre

    • L’explosion de Deepwater Horizon en 2010 — qui a tué onze travailleurs de la plate-forme et dont la marée noire a dévasté des centaines de kilomètres de côtes du golfe du Mexique, au large des Etats-Unis — a été un moment charnière pour le secteur des combustibles fossiles, a déclaré Patrick Pouyanné lors d’une conférence à Londres en 2017.

      Les pénalités financières “absolument énormes” de 62 à 142 milliards de dollars (selon le calcul utilisé) imposées au géant pétrolier britannique BP ont annoncé l’arrivée de ce que Patrick Pouyanné a appelé un nouveau “risque juridique” interdisant d’opérer dans les pays où de telles amendes pourraient être prononcées.

      La solution de Patrick Pouyanné a consisté à chercher des territoires moins réglementés au Moyen-Orient, où l’entreprise a débuté, et en Afrique, berceau d’Elf Aquitaine, le producteur de pétrole absorbé par Total en 1999.

      Opérer dans ces régions comporte souvent un risque politique plus élevé — corruption, instabilité, insurrection — reconnaît Patrick Pouyanné. Mais c’est le genre de risque face auquel Total, l’une des plus grandes entreprises du monde (cotée à 150 milliards d’euros), est bien équipée. La taille de l’entreprise lui a également permis de diversifier ses investissements dans le monde entier, en veillant à ce qu’aucun projet ne soit suffisamment important pour faire couler l’ensemble de l’entreprise.

      C’est ainsi qu’en mai 2019, Patrick Pouyanné a annoncé la pièce maîtresse de sa nouvelle stratégie : l’achat d’une participation de 26,5% et le rôle d’opérateur principal dans un champ gazier géant situé dans une zone de guerre à l’autre bout de la planète. “Nous aimons le risque, c’est pourquoi nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure du Mozambique”, a-t-il déclaré une semaine plus tard à l’Atlantic Council de Washington.

      “L’avantage d’être une grande entreprise avec un portefeuille très important est que nous pouvons absorber ce type de risque…” Mentionnant la Papouasie-Nouvelle-Guinée comme “un autre bel endroit” dans lequel Total investit, il a ajouté : “[Ni l’un ni l’autre], même s’il y a un effondrement, ne mettront Total en danger.”

  • La carte des pensées écologiques

    La carte des pensées écologiques est enfin disponible !

    Il aura fallu des mois de discussions et de travail collectif pour aboutir à cette #carte qui a l’ambition de représenter dans toute leurs pluralités les pensées de l’#écologie_politique en montrant les liens entre ses principaux courants, penseurs et penseuses, luttes et organisations.

    L’objectif premier est de montrer que l’#écologie est un #champ_de_bataille, un terrain où s’affrontent des #idées. En conséquence figurent sur cette carte des « #écoles » pauvres en apports théoriques mais riches en capitaux et en relais d’influence. Comme toute cartographie également, elle fige des positions par nature dynamiques, des espaces mouvants, et impose une vision qui lui est propre.

    Cette citation d’André Gorz résume bien la situation :

    “Si tu pars de l’impératif écologique, tu peux aussi bien arriver à un anticapitalisme radical qu’à un pétainisme vert, à un écofascisme ou à un communautarisme naturaliste”.

    La carte des pensées écologiques n’aurait jamais vu le jour sans un formidable travail de toute l’équipe du média Fracas. Nous avons décidé de la laisser gratuitement en accès libre. Pour soutenir Fracas et avoir la version poster, vous pouvez acheter leur premier numéro directement sur ce lien. Abonnez-vous pour soutenir la presse indépendante !

    La carte des pensées écologiques

    Voici la carte des pensées écologiques. 8 grandes familles, plus de 150 personnalités représentées :

    Les 8 grandes familles des pensées écologiques

    Pour vous y retrouver plus facilement, voici en détail les 8 grandes familles des pensées écologiques, avec leurs autrices et auteurs clés. Si vous souhaitez aller plus loin, plus de 150 noms sont à retrouver sur la carte, et des sources sont disponibles à la fin de cet article.
    1/ ÉCOLOGIES ANTI-INDUSTRIELLES

    Les #écologies_anti-industrielles rejettent le productivisme et l’hyper-mécanisation du travail issus de l’ère industrielle. Elles développent une approche technocritique tout au long du XXe siècle. Critiques du gigantisme de l’appareil productif et de l’État pour les ravages qu’ils causent aux écosystèmes et à la personne humaine, les écologies anti-industrielles prônent la petite échelle et refusent une certaine idéologie du Progrès.

    Elles critiquent vertement la dépossession des populations de leurs propres moyens de subsistance. Elles encouragent enfin le fait de considérer l’industrie et la technique comme un système avec ses logiques propres, dont on ne peut se contenter de critiquer tel ou tel effet pris isolément.

    Autrices et auteurs clés : #Ivan_Illich, #Jacques_Ellul et #Günther_Anders

    2/ ÉCOLOGIES LIBERTAIRES

    Les #écologies_libertaires s’inscrivent en filiation des traditions du socialisme ouvrier anglais et de l’anarchisme, et entretiennent une grande proximité avec les écologies anti-industrielles. L’idéal d’émancipation et d’autonomie des libertaires se trouve régénéré par une analogie : les dominations de l’homme sur l’homme, de l’homme sur la femme et de l’homme sur la nature ne peuvent être prises séparément, et doivent être combattues d’un bloc.

    En conséquence, elles aspirent à la constitution d’éco-communautés et d’institutions autogérées et démocratiques à l’échelon local et défendent des principes fédératifs contre les dynamiques centralisatrices de l’État. La vision de la société s’articule autour du champ, de l’usine et de l’atelier, et d’une démocratie radicale, parfois exprimée par le recours au tirage au sort.

    Autrices et auteurs clés : #Murray_Bookchin, #Kristin_Ross, #Bernard_Charbonneau

    3/ ÉCOFÉMINISMES

    Né dans les années 1970 sous la plume de Françoise d’Eaubonne, l’#écoféminisme est une famille qui propose une analyse de la catastrophe écologique fondée sur le genre et sur l’oppression des femmes sous le capitalisme patriarcal. Nébuleuse aux contours flous, l’écoféminisme se conjugue dès le départ au pluriel, soulignant la diversité des origines géographiques et des influences idéologiques qui composent ce courant : socialisme, spiritualisme, queer, marxisme, pensées décoloniales, etc.

    Elles partagent pour la plupart le constat que, d’une part, le rôle des femmes a été subordonné à une fonction purement reproductive et, d’autre part, que la nature a été associée à l’image de cette femme dominée, que le capitalisme doit soumettre, exploiter, et même violer.

    Autrices et auteurs clés : #Françoise_d’Eaubonne, #Vandana_Shiva, #Starhawk

    4/ ÉTHIQUES ENVIRONNEMENTALES

    Les #éthiques_environnementales émergent au sein de la philosophie de l’environnement aux États-Unis, et explorent, chacune avec des options parfois radicalement différentes, le lien qu’entretient l’homme avec la « nature ». Certaines écoles défendent que les espaces naturels ont une valeur intrinsèque, d’aucunes qu’on ne peut juger de la nature que par son utilité pour l’homme, d’autres encore que nous devons nous concevoir comme une espèce au sein d’une « communauté biotique ».

    Faut-il préserver des espaces vierges ? Faut-il au contraire être les stewards d’espaces dont l’homme ne s’exclue pas ? Les polémiques et conflits n’ont certainement pas manqué au sein de cette famille…

    Autrices et auteurs clés : #Aldo_Leopold, #Imanishi_Kinji

    5/ #ÉCOSOCIALISME

    La famille écosocialiste émerge comme un prolongement du #marxisme mais s’oppose à ses interprétations productivistes portées notamment par l’URSS. En partant de l’insuffisante prise en considération des écosystèmes dans les traditions socialiste et marxiste, il s’agit alors de les dépoussiérer et les adapter au tournant écologique des sociétés, en portant l’idée que l’oppression sociale et la destruction de la nature ont une même et unique cause : le capitalisme.

    Si la socialisation des moyens de production et l’autogouvernance démocratique restent au cœur de ce projet, les écosocialismes proposent une variété de réponses allant d’un interventionnisme fort de l’État à des perspectives davantage autogestionnaires. Certains écosocialismes contemporains, dont la branche étatsunienne, ont même rompu avec une perspective anticapitaliste claire et la tradition révolutionnaire.

    Autrices et auteurs clés : #André_Gorz, #Michael_Löwy, #John_Bellamu_Foster

    6/ ÉCOLOGIES DÉCOLONIALES

    Conceptualisée dans les années 1980, les #écologies_décoloniales pointent l’#impensé_décolonial de l’écologie dominante, à la fois libérale et occidentalo-centrée, qui empêcherait la constitution d’une lutte écologiste pleinement libératrice car internationaliste. Par son universalisme « naturaliste » et raciste, sa vision mortifère de la nature, son extractivisme et son colonialisme producteur de natures appauvries (dont la plantation coloniale est l’emblème), l’Occident est en grande partie responsable de la catastrophe en cours.

    De ce point de vue, une écologie de « transition » qui supplanterait les énergies fossiles par des ressources minières au profit d’énergies renouvelables ne serait pas seulement insuffisante : elle ne ferait que trouver de nouvelles formes au colonialisme.

    Autrices et auteurs clés : #Joan_Martinez_Alier, #Malcolm_Ferdinand

    7/ #CAPITALISME_VERT

    La crise écologique fournit chaque jour de nouvelles preuves de la logique mortifère qui se loge au cœur de la dynamique d’accumulation capitaliste. Pour autant, le capitalisme a aussi ses théoriciens, et ceux-ci ont eux aussi tenté d’intégrer les paramètres écologiques dans leur défense de l’ordre en place.

    Dès lors, il s’agit bien souvent de corriger les « excès » ou les « impensés » du capitalisme en intégrant la dimension environnementale aux échanges marchands (taxes, compensation, technologies vertes…). Certains vont jusqu’à vouloir accélérer la dynamique du système capitaliste, y voyant un moyen de contrôler le Système-Terre dans un sens qui ne nuise pas aux intérêts de la classe possédante.

    Autrices et auteurs clés : #Christiana_Figueres, #David_Keith

    8/ ÉCOFASCISMES

    Les #écofascismes, qui ont émergé à bas bruit depuis les années 1980, sont extrêmement fragmentés. En Europe, ils défendent un éco-différentialisme, soit l’idée d’une humanité divisée en différentes « races » ou civilisations non hiérarchisées mais qui doivent rester séparées, car adaptées à leur environnement immédiat : « chacun chez soi » devient « chacun dans son propre écosystème ».

    Aux États-Unis, le néo-malthusianisme et la xénophobie se doublent d’une apologie des grands espaces vierges, de la wilderness, souillée par l’immigration. Cette obsession démographique se traduit souvent par un repli sur des « bases à défendre », dans des logiques « survivalistes ».

    https://bonpote.com/la-carte-des-pensees-ecologiques
    #visualisation #cartographie #infographie #pensée_écologique #épistémologie #pensées_écologiques #décolonial #ressources_pédagogiques

    ping @reka

  • Nucléaire : les EPR de Gravelines sous la menace de la montée des eaux | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/031024/nucleaire-les-epr-de-gravelines-sous-la-menace-de-la-montee-des-eaux

    Le site nucléaire d’EDF dans le Nord, où doivent être construits deux réacteurs EPR2, est trop vulnérable à la hausse du niveau de la mer dans le contexte du dérèglement climatique, selon une étude de Greenpeace. L’industriel assure s’appuyer sur les rapports du Giec.

  • Alors que les médias de l’Occident Global commencent à nous beurrer la tartine avec des commémorations du 7 octobre, il serait bon que cet article soit largement diffusé :

    Israël-Palestine : Le 7 octobre : la double falsification de l’histoire - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/10/israel-palestine-le-7-octobre-la-double-falsification-de-lhistoire

    L’infamie a frappé quiconque a osé rappeler le contexte historique et affirmer le caractère colonial du conflit. Elle a inhibé quiconque rappelait l’instrumentalisation du Hamas par la droite israélienne depuis le début des années 1990, sa complicité objective avec le mouvement islamiste dans la liquidation de toutes possibilités de paix et dans la délégitimation des courants palestiniens ouverts à la négociation.

    Sur ce socle s’est organisée une campagne de répression dont la France a été le théâtre principal en Europe. La qualification « d’apologie du terrorisme » a été brandie ad nauseam pour intimider ceux qui ne se résigneraient pas à reproduire le récit israélien. Elle s’est alimentée de l’amalgame construit autour de la question du terrorisme. Le Hamas et Daech ont été confondus dans un même brouillard idéologique. On a assisté à l’organisation d’une véritable police de la pensée imposant un lexique unique, interdisant manifestations et meetings, et black-listant dans les médias ceux qui ne pensent pas « bien ».

    La déchéance antidémocratique d’Israël a contaminé la France et plusieurs pays occidentaux, à l’exception notable de l’Espagne. Comme si les colons fascistes Ben-Gvir et Smotrich, qui dictent sa conduite à Netanyahou, étaient devenus les dignes représentants des « valeurs occidentales ». Toute critique du sionisme comme mouvement colonial a été prohibée et réprimée. Son évocation est devenue synonyme de destruction d’Israël.

    https://justpaste.it/dyhod

  • Someone Put Facial Recognition Tech onto Meta’s Smart Glasses to Instantly Dox Strangers
    https://www.404media.co/someone-put-facial-recognition-tech-onto-metas-smart-glasses-to-instantly-d

    A pair of students at Harvard have built what big tech companies refused to release publicly due to the overwhelming risks and danger involved: smart glasses with facial recognition technology that automatically looks up someone’s face and identifies them. The students have gone a step further too. Their customized glasses also pull other information about their subject from around the web, including their home address, phone number, and family members.

    Ils ont interconnecté ce qui est disponible dans les silos. A la façon « si c’est possible, pourquoi on ne le fait pas ? ». C’est vrai ça. Tous les jours, les fachos dans les rues de Lyon te disent la même chose. Si je peux casser une ou deux dents à des pédés, pourquoi je ne le ferais pas tous les jours ?, et de fait, ils le font, et le ciel ne nous tombe pas sur la tête pour autant.

  • Les mythes du dépistage · Cancer Rose
    https://cancer-rose.fr/2023/11/29/les-mythes-du-depistage
    https://i0.wp.com/cancer-rose.fr/wp-content/uploads/2024/07/cover_information.webp?fit=1280%2C853&ssl=1

    « L’une des croyances les plus courantes est qu’une détection précoce de la maladie produit toujours de meilleures issues cliniques chez les patients. Une détection précoce est nécessaire, mais elle n’est pas suffisante pour que le dépistage soit bénéfique. »

    En effet, une lésion petite est plus facile à traiter qu’une lésion de gros volume.
    Cependant une première question est : le dépistage est-il apte à détecter les cancers les plus graves alors qu’ils sont encore petits ?
    Une autre faille est que la taille des lésions n’est pas automatiquement corrélée au temps et n’est pas automatiquement corrélée non plus à la gravité de la lésion. Petit n’est pas « précoce », et surtout n’est pas toujours « à temps ».

    L’histoire naturelle du cancer nous apprend que les cancers n’ont pas tous la même vélocité, certains, agressifs, peuvent être d’emblée très rapides et ainsi ratés par le dépistage parce qu’ils se développent entre deux mammographies, en quelques semaines.
    Et certains cancers même petits peuvent être d’emblée agressifs et métastatiques.

  • « Ne plus se faire arnaquer » : la mécanique auto, un outil féministe - Basta !
    https://basta.media/ne-plus-se-faire-arnaquer-mecanique-automobile-outil-feministe
    https://basta.media/local/cache-gd2/78/b19ec419724704d38941fdce4ae42b.webp

    Savoir de quoi on parle quand on évoque un vilebrequin, une soupape ou une courroie de distribution, « cela permet de comprendre le garagiste et de faire des économies, explique Sarah. L’une des motivations des participant.es aux ateliers, c’est de ne plus se faire arnaquer. Les tarifs qu’on leur propose sont souvent plus élevés que ceux que l’on propose aux hommes. » Plusieurs femmes racontent que les prix diminuent miraculeusement quand elles se présentent accompagnées d’un homme devant les garagistes…

    C’est de cette dépendance dont Sarah a voulu se défaire quand elle s’est lancée dans l’apprentissage de la mécanique. C’était en 2017, elle commençait une thèse en économie sur les circuits courts en agriculture et avait besoin de s’acheter une voiture. « Je me suis rendue compte que je n’y connaissais rien, qu’il n’y avait d’information nulle part et que j’étais tributaire des mecs qui m’entouraient. J’ai proposé à un copain mécano d’organiser un petit atelier pour un groupe de copines. »

  • Sorry, GenAI is NOT going to 10x computer programming
    https://garymarcus.substack.com/p/sorry-genai-is-not-going-to-10x-computer

    We spent 18 months hearing about how Generative AI was going to “10x” coding, improving programmer productivity by a factor of 10.

    The data are coming in – and it’s not.

    "Si tu comprends le problème, et que ta structure de données est correcte, tu es un de ces programmeurs à la productivité x10.

    • « ah mais nous, notre IA, elle sait détecter si une structure de données est correcte, et elle sait comprendre le problème, puis elle sait quelle expérience utilisateur est la meilleure, et enfin, pour tout vous dire, elle est super efficace, elle sait comment tout résoudre. Elle s’appelle Skynet, et c’est un vrai rouleau compresseur. Elle élimine les problèmes, pour tout dire, et ça, c’est pas x10, c’est x1000, au minimum »

    • Use it to type faster, not as a substitute for clear thinking about algorithms + data structures.

      C’est exactement ça, ça doit me faire gagner quelques minutes par jour tout au plus, quand l’IDE (Phpstorm) me suggère mes lignes de code dans un contexte très précis, et que je dois toutefois retravailler une fois sur 2 mais ça me tape la moitié du code quoi (bon, certains diront que c’est même pas de l’IA ça). Loin du x10 hein.

    • Figurez-vous qu’on va insérer de l’IA dans une application. Le client doit nous transmettre sa spécification incessamment. Dans l’application, pour qualifier le projet, il y a une information, qui possède 3 modalités. Et en fait, les vendeurs, à priori, ne renseignent pas forcément correctement l’information. Plus par flemme à mon sens, que par incompétence. Et donc, le client final doit donner une photo de son projet. Et depuis la photo de ce projet, et l’IA qui va être mise en œuvre (un opencv entraîné, j’imagine), on va choisir une des trois valeurs. J’imagine. On attend la spec’.

      Un des membres de l’équipe hier : « on a le droit de refuser de répondre à certaines demandes ? »

      (je précise qu’évidemment, on ne va pas nous demander de la préparer cette IA, j’imagine qu’ils vont nous imposer un fournisseur, avec une API magique, et une dépendance externe, donc, où nous n’aurons aucune valeur ajoutée...)

  • La vidéosurveillance algorithmique, expérimentée pendant les JO, va être généralisée par le gouvernement Barnier
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/info-franceinfo-la-videosurveillance-algorithmique-experimentee-pendant

    Le ministère de l’Intérieur assurait jusqu’ici que l’expérimentation n’irait pas au-delà de la période des Jeux olympiques, même si le texte de la loi prévoyait déjà une prolongation jusqu’au 31 mars 2025.

  • Infiltré dans la fachosphère de Twitter/X | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/sleeping-giants-france/blog/011024/infiltre-dans-la-fachosphere-de-twitterx

    Il faut raser tout ça. Pour assurer la liberté d’expression, il faut supprimer les entités qui la garantissent. Il faut être Charlie mais rétablir le délit de blasphème, la liberté doit être totale mais les homos doivent se cacher, les trans doivent être mis à l’asile, les écolos en prison, les gauchistes exilés, les enfants d’immigrés déportés et les antifascistes ont bien mérité qu’on leur casse la gueule.

    La liberté qu’ils demandent n’est pas universelle, il s’agit d’avoir enfin la liberté de violer tous les principes de la République, de pouvoir condamner sans preuve et sans procès, de séparer les français « de souche » (blancs) des autres, d’imposer une religion. Oh, on accepterait toutes les autres couleurs de peau, mais à condition que l’autre soit soumis, qu’il prouve en permanence qu’il est reconnaissant et qu’on puisse l’expulser au moindre faux pas. La liberté dont ils rêvent est celle dont jouissent les gardiens des camps d’un régime fasciste.

  • Autopsie des trottinettes électriques - Le site du journal Le Postillon
    https://www.lepostillon.org/Autopsie-des-trottinettes-electriques.html

    Au début ça nous choquait, maintenant on s’y est fait. Plusieurs fois par jour, on se fait doubler par des trottinettes électriques, malgré nos qualités hors-pair de cyclistes. Par contre on ne s’est toujours pas habitués au fait qu’on puisse présenter comme « écolos » des objets qui ont besoin, outre d’énergie nucléaire pour être rechargés, d’une énorme complexité minière et industrielle pour être produits. Alors pour en savoir plus, on est partis à la rencontre du monde de la trottinette électrique grenobloise.

  • Le ministre des Affaires étrangères israélien annonce que le Secrétaire général des Nations unies est persona non grata en Israël, officialisant un peu plus le statut d’État voyou de son pays.
    https://x.com/Israel_katz/status/1841422324890812763

    Today, I have declared UN Secretary-General @antonioguterres persona non grata in Israel and banned him from entering the country.

    Anyone who cannot unequivocally condemn Iran’s heinous attack on Israel, as almost every country in the world has done, does not deserve to step foot on Israeli soil.

    This is a Secretary-General who has yet to denounce the massacre and sexual atrocities committed by Hamas murderers on October 7, nor has he led any efforts to declare them a terrorist organization.

    A Secretary-General who gives backing to terrorists, rapists, and murderers from Hamas, Hezbollah, the Houthis, and now Iran—the mothership of global terror—will be remembered as a stain on the history of the UN.

    Israel will continue to defend its citizens and uphold its national dignity, with or without António Guterres.

    • et l’ONU, il peut voter une résolution pour déclarer l’État d’Israël persona non grata à l’Assemblée ? Une exclusion temporaire, probatoire, le temps qu’il se mette en règle avec la CIJ ?

  • Abandon du dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie : le député macroniste loyaliste Nicolas Metzdorf annonce qu’il va « voter la censure du gouvernement »
    https://www.francetvinfo.fr/france/nouvelle-caledonie/abandon-du-degel-du-corps-electoral-en-nouvelle-caledonie-le-depute-mac

    « Devant la violence, Michel Barnier fait reculer la démocratie, c’est une honte pour la République », a critiqué ce député de Nouvelle-Calédonie, mercredi sur franceinfo. La veille, Michel Barnier a annoncé que la réforme visant à élargir le corps électoral allait être abandonnée.

    #chienlit_fasciste

  • Procès des violeurs de Mazan : « Le sexisme est omniprésent, y compris dans l’attitude des accusés », la carte blanche d’Anna Margueritat - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/09/proces-mazan-le-sexisme-est-omnipresent-y-compris-dans-lattitude-des-accuses

    La photojournaliste Anna Margueritat couvre le procès des violeurs de Mazan. Elle raconte, dans ce texte inédit, l’ambiance sexiste dans la salle d’audience et la violence différemment perçue par les hommes et femmes journalistes présent·es.

  • De grandes dents, Enquête sur un petit malentendu, Lucile Novat
    https://www.editions-zones.fr/livres/de-grandes-dents


    Pas beaucoup de bruit autour de ce bouquin, pourtant il est bien et se lit vite (puisque ça compte aujourd’hui). Il m’a beaucoup fait penser aux échanges avec @tintin @mad_meg et @touti et autres déclinés à partir d’ici https://seenthis.net/messages/399841

    dispo ici en lyber
    https://www.editions-zones.fr/lyber?de-grandes-dents

    Et si l’on avait fait fausse route dans l’interprétation du Petit Chaperon rouge ? De cette histoire familière, on a surtout retenu une mise en garde contre des prédateurs inconnus, intégré l’idée que le danger rôdait dehors. Et pourtant...
    Il était une fois, sous une flamboyante capuche rouge, un petit malentendu. Perrault et les frères Grimm s’étaient donné de la peine, ils avaient semé les indices comme d’autres sèment les cailloux, mais en vain. Quelque chose en nous résistait, à nos corps défendants. Affabulation collective, le déni mit tout à l’envers : on verrouilla, d’un même geste, et le contresens et la porte de nos maisons. Rembobinons. Qu’est-ce que c’est que cette grand-mère « folle » de sa petite-fille ? Pourquoi l’enfant donne-t-elle si prestement son adresse au loup ? Aurait-elle d’excellentes raisons de traîner des pieds en chemin ? Est-il bien vrai que la forêt est un danger et la maison un lieu sûr ? Et, surtout, qui se cache sous la couverture ? Un loup grimé en mère-grand, vraiment ?
    L’enquête est rouverte. À travers un réseau de récits fictionnels et familiaux, où surgissent, au détour d’un sentier, Sigmund Freud, Virginia Woolf ou encore David Lynch, Lucile Novat dissèque la fable, débusque le tabou, et fait retentir un tout autre avertissement.

    Suivi de Barbe-Bleue, un conte dont vous êtes le Perrault.

  • Besoin d’un conseil : qu’est-ce qui se fait comme alternative à Mantis BT ?

    – J’ai besoin de noter facilement et rapidement mes interventions sur les sites que je maintiens. Possibilité d’exporter des rapports pour chaque site.

    – Mais interface simplifiée. C’est pas pour faire du débug en groupe, c’est juste moi pour noter mes interventions.

    – Possibilité d’inviter des clients à venir signaler un problème. Mais pas en mode « J’attribue ce bug de sévérité “mineur” mais de priorité “immédiate” car “non reproductible” à Arnaud (qui est pourtant seul) et je dois renseigner un résumé et une description, et je choisis si c’est public ou privé… ». Mes clients habituellement m’envoient un mail en mode « ça marche pas, tu peux aller voir pourquoi ? », pas en mode « je débeugue en comittant un pull-request sur la v2.2 du Git ».

    Mantis BT fait tout ça, mais l’interface est vraiment usine à gaz par rapport à mes besoins. Donc est-ce que vous avez quelque chose de plus simple, éventuellement plus joli graphiquement (j’aime bien que mes outils aient une tête potable), qui me permette de classer rapidement mes interventions ?

  • Doctolib déploie une IA pour capter et analyser les conversations patients-médecins ! | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/un-monde-connecte/doctolib-deploie-une-ia-pour-enregistrer-et-analyser-les-conversations-p

    Dans quelques jours, vos prochaines consultations chez votre médecin généraliste pourront être captées en écoute activent par un programme d’IA développé par la licorne française Doctolib. Une fois votre consentement obtenu, le micro de l’ordinateur du médecin s’enclenche et une IA capte toute la conversation. Au-delà de la captation, ce programme sera capable de trier les informations et de gérer toute la partie administrative pour constituer le dossier d’un patient. Une fois la consultation achevée, cette IA devenue assistant délivre un rapport complet et récapitule le diagnostic formulé par le médecin.

  • Fin des Ad’ap : la France inaccessible et hors-la-loi - Faire Face - Toute l’actualité du handicap
    https://www.faire-face.fr/2024/09/26/la-france-inaccessible-hors-la-loi

    Ce 26 septembre, sauf exceptions, les derniers Agendas d’accessibilité programmée (Ad’ap) arrivent à échéance. Les quelque deux millions d’établissements recevant du public (ERP) existants devraient donc tous être accessibles… mais c’est loin d’être le cas. Dans la plus parfaite illégalité, très souvent.

    #validisme
    #inaccessibilité
    #handicap

    • Quand on pense à l’espoir qu’avait soulevé la loi de 2005, il y a presque 20 ans... C’est affligeant et cela dit quelques-chose du capacitisme systémique de la société française.

    • (et après, ça te fait l’étonné quand un ministre médiocre et crétin déblatère des propos fascistes sans même s’en rendre compte ; les journalistes médiocres et crétins qui se disent neutres savent toujours reprendre les chercheurs qui leurs disent que bon, ça ressemble fort à du fascisme ; à ces moments là, ces journalistes savent sortir de leur neutralité, et sermonner leur invité en leur expliquant que non, c’est pas du fascisme monsieur, vous êtes dans l’outrance et le ridicule ; je veux dire, l’état de droit n’existe déjà plus dans de fort nombreux cas, où l’état et bien d’autres organismes, sont dans l’illégalité la plus complète, du droit au logement au droit d’asile, en passant par le sujet du fil, l’accessibilité des ERP, pour ne citer que les plus emblématiques...)