• #Etats-Unis : #Harvard, #Yale et #Berkeley décident de se retirer du prestigieux #classement des facultés de droit

    Trois grandes #universités américaines ont annoncé quitter la liste des meilleures facultés de droit, invoquant une méthodologie qui dissuaderait notamment des milliers d’étudiants de postuler à cause des frais de scolarité trop élevés.

    Trop cher et élitiste l’enseignement supérieur aux Etats-Unis ? Deux de ses principaux piliers, les universités de Harvard et Yale, appartenant à l’Ivy League (groupe réunissant les huit établissements privés américains les plus prestigieux), semblent en prendre soudainement conscience. Jeudi, elles ont annoncé leur décision de se retirer du classement annuel des meilleures facultés de droit, publié dans le magazine US News & World Report. Vendredi, c’était au tour de l’université de Berkeley de se joindre à elles. En cause ? Une méthodologie qui ne prend pas en compte le droit d’intérêt général (droit pro bono, emplois dans des organismes à but non lucratif…) et dissuade les étudiants les plus démunis de postuler dans ces cursus aux frais de scolarité élevés. Des effets pervers qui semble leur sauter soudain aux yeux après presque trente ans de présence dans cette liste.

    Le classement est important aux yeux des étudiants mais aussi des employeurs, qui se basent chaque année sur le US News & World Report. Il prend en compte plusieurs paramètres tels que la vie étudiante, la qualité des programmes des établissements, les frais de scolarité, la réputation, les notes des étudiants et des résultats au Law School Admission Test (le concours d’admission à la faculté de droit), les taux de réussite au barreau et d’insertion professionnelle. L’obtention d’un diplôme dans l’une des universités les mieux classées ouvre ainsi les portes à des stages prestigieux et des emplois d’associés très bien rémunérés dans de grands cabinets d’avocats.
    Un classement « profondément défectueux »

    Néanmoins, US News & World Report dissuaderait des milliers d’étudiants qui n’ont pas les moyens de s’inscrire à de grandes universités aux frais de scolarité astronomiques. Heather Gerken, la doyenne de la faculté de droit de Yale, explique dans une déclaration publiée mercredi sur le site de l’université que ce classement serait « profondément défectueux et découragerait les étudiants de la classe ouvrière ». Un avis partagé par son homologue de Berkeley, Erwin Chemerinsky. Le classement inciterait les écoles à accepter les candidatures d’étudiants aux revenus élevés qui n’ont pas besoin d’emprunt bancaire pour financer leur cursus.

    « En raison de l’importance accordée à la sélectivité, et plus particulièrement aux résultats au concours d’admission et à la moyenne générale des étudiants admis, les écoles sont incitées à refuser des étudiants prometteurs qui n’ont peut-être pas les ressources nécessaires pour participer à des cours de préparation aux examens », a déclaré Heather Gerken. Les écoles sont ainsi encouragées à attirer les étudiants les mieux notés avec des bourses au mérite plutôt de cibler des bourses pour ceux qui ont le plus besoin d’une aide financière, comme les étudiants qui sont issus de familles de la classe moyenne ou ouvrière.

    Après cette annonce qui a eu l’effet d’une bombe dans le monde de l’enseignement supérieur, d’autres établissements se demandent maintenant s’il ne serait pas temps de se retirer aussi de ce classement. Le doyen de l’université de Pennsylvanie, également membre de l’Ivy League, a indiqué vouloir « évaluer ce problème et évaluer un processus avant de prendre [une] décision. ».
    50 000 dollars de frais par an

    Ce n’est pas la première fois que le sujet des frais de scolarités est abordé aux Etats-Unis. Le démocrate Bernie Sanders, sénateur du Vermont, plaide depuis dès années pour la gratuité des frais de scolarité en master. Selon US News Data, les frais auraient augmenté de 4 % dans les universités privées, comparé à l’année dernière. En moyenne, les frais de scolarité s’élèveraient à près de 50 000 dollars par an (pareil en euros) pour les étudiants qui fréquentent les plus grandes facultés de droit privé, sans compter toutes les dépenses faites pour les livres et le logement. A Harvard, c’est plus de 70 000 dollars ; 69 000 pour Yale et Berkeley.

    En 2017, Sanders, ainsi que plusieurs de ses collègues, ont présenté au Congrès le plan « College for All », une législation qui rendrait entre autres l’enseignement supérieur gratuit pour des millions de personnes. Malgré le soutien de plusieurs associations, la proposition de loi n’a pas encore abouti. La décision de Harvard, Yale et Berkeley pourrait relancer le débat.

    https://www.liberation.fr/international/amerique/etats-unis-harvard-yale-et-berkeley-decident-de-se-retirer-du-prestigieux
    #ranking #USA #retrait #abandon #université #ESR

    • University of Zurich withdraws from international university ranking

      The University of Zurich is withdrawing from the university ranking published by the #Times_Higher_Education magazine. The ranking creates false incentives, the university announced on Wednesday.

      According to the Swiss university, rankings often focus on measurable output, creating an incentive to increase the number of publications rather than prioritise the quality of content.

      The university added that rankings also suggest that they comprehensively measure the university’s diverse achievements in research and teaching. The University of Zurich will therefore no longer provide data to the ranking.

      In the last ranking for 2024 published in September 2023, the University of Zurich was ranked 80th among the world’s best universities.

      https://www.swissinfo.ch/eng/education/university-of-zurich-quits-international-university-ranking/73693006
      #Suisse #Zurich #université_de_Zurich

    • Why UU is missing in the THE ranking

      You may have heard: Utrecht University has not been included in the Times Higher Education (THE) World University Ranking 2024.
      Too much stress on competition

      UU has chosen not to submit data. A conscious choice:

      – Rankings put too much stress on scoring and competition, while we want to focus on collaboration and open science.
      – In addition, it is almost impossible to capture the quality of an entire university with all the different courses and disciplines in one number.
      – Also, the makers of the rankings use data and methods that are highly questionable, research shows. For example, universities have to spend a lot of time providing the right information.

      What are further reasons for not participating? How are other universities dealing with this? And what is the position of university association UNL? DUB wrote an informative article (Dutch). UNL shared this position earlier as well as an advisory report
      external link
      (pdf, Dutch) to deal responsibly with rankings. In addition, AD wrote the article ’Utrecht University no longer appears in world rankings and this is why’ (Dutch, paywall).
      Sticking together

      It is important that universities - more so than now - join forces when it comes to dealing responsibly with rankings (in line with the aforementioned advice from UNL). We advise students to mainly compare the content and nature of programmes and researchers to look at the nature and quality of research programmes.

      https://www.uu.nl/en/news/why-uu-is-missing-in-the-the-ranking
      #Utrecht

  • Entretien avec Isabelle Collet | La Première Ligne
    https://lapremiereligne.fr/articles/entretien-avec-isabelle-collet

    Je comprends des tas de trucs. Je commence à travailler sur les #femmes en #informatique. Et puis j’aime tellement ça que je reste. Je fais la maîtrise, le DEA et j’entre en thèse avec Nicole Mosconi pour travailler sur les femmes en informatique à un moment où personne n’en avait absolument rien à faire. Mais en fait, je découvre en commençant à travailler là-dessus qu’à mon époque, il n’y avait pas beaucoup de filles en informatique, donc dans les années 90, mais que dans les années 2000, où je commence à me préoccuper du sujet, il y en a encore moins et que dans les années 80, il y en avait plus. Et là, je trouve ça quand même très, très, très curieux. J’ai eu un coup de foudre pour la sociologie à ce moment-là, parce qu’elle a expliqué plein de choses dans ma vie, dans mon entourage aussi. Elle m’a donné une clé de compréhension du monde et de ma vie que je n’avais pas.

    J’ai découvert par la suite que les femmes en informatique, quand elles n’arrivent pas à se maintenir dans le noyau, elles dégagent soit vers la formation, soit vers la documentation. Et d’ailleurs, c’est comme ça que j’ai payé ma thèse. J’ai payé ma thèse en faisant de la doc en anglais pour une boîte de télécoms. Et Dieu sait que j’ai dit que jamais je bosserai dans les télécoms parce que je trouve ça chiant à mourir, je déteste. Mais voilà, faire de la doc en anglais, pourquoi pas ? Par rapport à mes copines en socio qui faisaient des ménages ou qui bossaient dans les magasins, franchement, faire de documentations techniques pour un constructeur télécom, ça payait bien mieux... Eux, ils n’aimaient pas faire de la doc, donc ils étaient ravis que je fasse le boulot.. J’ai payé ma thèse en faisant un autre travail de fille en informatique.

  • Assurance-chômage : « C’est la réforme de trop ! » - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/03/assurance-chomage-cest-la-reforme-de-trop

    Il y a clairement une volonté de mettre sous pression le marché du travail dans son ensemble, et pas uniquement les chômeurs. On sait que plus on dégrade les conditions d’indemnisation du chômage, plus on dégrade les conditions de négociation d’embauche et de salaire. C’est un signal envoyé aux personnes au chômage pour que, lorsqu’elles retrouvent un emploi, elles ne soient pas trop exigeantes sur les conditions de travail et le salaire. Mais c’est aussi un signal pour les salariés en poste. C’est une manière de dire : vous êtes de moins en moins protégés si vous perdez votre boulot. Donc si vous êtes trop revendicatif, si vous avez une rupture conventionnelle, vous avez d’autant plus à perdre.

    Il y a clairement une volonté de mettre sous pression le marché du travail dans son ensemble.

    Il y a une seconde raison qu’on avait déjà vu avec la réforme des retraites. Le gouvernement a créé un déficit avec de nombreuses baisses d’impôts pour les classes moyennes, pour les riches et les entreprises. Donc il veut se servir des budgets sociaux comme caisse de compensation. Ainsi, il diminue les protections retraite, les protections chômage comme une source d’économie facile. Alors même que le chômage représente un tout petit budget par rapport aux dépenses publiques – environ 45 milliards par an – et qu’il n’est pas en déficit. Il y a déjà eu six milliards d’économie réalisée avec les deux premières réformes.

    • Le gouvernement a créé un déficit avec de nombreuses baisses d’impôts pour les classes moyennes, pour les riches et les entreprises.

      Ciel, et ça fait donc des « classes moyennes » les amies du gouverne.ment, comme « les riches » et « les entreprises » ?

      Je suis curieux de savoir à quel niveau la Macronie met la limite basse pour la partie « classes moyennes » de sa clientèle :-)

      #guerre_aux_pauvres

    • La « classe moyenne » qui s’en prend aux « chômeurs » ne s’en prend qu’à elle-même
      https://www.alternatives-economiques.fr/mathieu-gregoire/classe-moyenne-sen-prend-aux-chomeurs-ne-sen-prend/00110237

      Pour vous, le RSA, c’est dans douze mois ? Oui : « vous ». C’est à vous que je m’adresse. Vous qui êtes salariés dans le privé (ou allez le devenir). En CDI ou en CDD, peu importe. Vous qui êtes un homme ou une femme. Vous qui êtes ouvrier, employé, technicien, ingénieur, cadre… Vous qui avez 20, 30, 40 ou 50 ans.

      Pour la plupart d’entre vous, le revenu de solidarité active (RSA), dans douze mois, ça ne rentrait pas, objectivement, dans l’univers des possibles. Mais le Premier ministre souhaite que ça le devienne en diminuant la durée maximale des indemnités servies par l’assurance chômage à 12 mois.

      C’est la septième séquence de réforme de l’assurance chômage depuis 2017 que Gabriel Attal vient ainsi d’initier. On peut y voir un trouble obsessionnel de la part du gouvernement : depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron, il n’y a pas eu une année sans réforme (ou tentative de réforme) de l’assurance chômage, à l’exception de l’année 2020 du fait du Covid.

      En 2017 : réforme du financement avec la fin de la cotisation salariale remplacée par la CSG. En 2018 : mise sous tutelle par l’Etat de la gestion paritaire de l’assurance chômage avec la loi « Avenir professionnel ».

      En 2019 : la condition d’éligibilité passe de quatre à six mois. Il est prévu que le montant de l’allocation soit diminué à proportion de l’occurrence du chômage dans le passé récent de l’allocataire, ce qui pénaliserait l’ensemble des salariés à l’emploi discontinu. Mais la réforme n’est jamais mise en place à cause du Covid et de la décision d’annulation du Conseil d’Etat en 2020.

      En 2021 : la même réforme est finalement adoptée dans une version juste assez émoussée pour passer l’obstacle du Conseil d’Etat. En 2022 : baisse de 25 % de la durée pour tous, justifiée par la bonne conjoncture.

      En 2023 : à la demande du gouvernement, une négociation des partenaires sociaux aboutit à une nouvelle réforme, mais celle-ci reste – à ce stade – en suspens… Ce qui n’empêche pas le Premier ministre d’exiger aujourd’hui une nouvelle réforme avant la fin de l’année 2024.
      Opposer artificiellement deux groupes imaginaires

      On peut se demander si, politiquement, ce n’est pas la séquence de trop. Le pari politique, appuyé sur des sondages qui mettent en avant la faible estime dans laquelle les Français tiennent « les chômeurs », constitue une option populiste risquée. Il s’agit en effet de s’appuyer sur des représentations certes communément partagées, mais fondamentalement biaisées, de la réalité du chômage et de l’assurance chômage.

      D’une part, on présuppose l’existence de deux groupes distincts en les opposant : d’un côté, une supposée « classe moyenne », qui travaille dur pour des salaires pas toujours à la hauteur, ne perçoit pas « d’aides » ; de l’autre côté, la catégorie « des chômeurs » composée de « précaires » ou de « pauvres », parfois soupçonnés d’être tentés par la fraude et peu enclins à l’effort.

      D’autre part, il s’agit de considérer que l’assurance chômage a pour fonction d’opérer une « redistribution » : prendre aux uns ce qu’ils ont durement et honnêtement gagné par leur travail pour le donner aux autres qui ne peuvent certainement pas en dire autant.

      Ces deux représentations sont en réalité dénuées de sens. La « classe moyenne » est une catégorie attrape-tout d’autant plus commode politiquement que ses contours sont indéterminés. Parler des « chômeurs » n’a guère plus de sens.

      Etre au chômage est un état plus ou moins passager, un moment dans une trajectoire professionnelle qui ne définit en rien une personne, et encore moins un groupe social. Parler des chômeurs a autant de sens que de parler des malades de la grippe. La grippe n’a jamais défini personne, ni aucun groupe. C’est un état passager et fort banal dans lequel chacun peut se trouver à un moment donné.
      Le chômage, une expérience très ordinaire

      Un événement fortuit est d’ailleurs récemment venu mettre à mal le narratif du gouvernement et illustrer l’inanité de cette représentation du chômage. Au milieu du mois de mars, les données personnelles de 43 millions d’individus ont été dérobées à France Travail par des hackers. 43 millions ! Le chiffre est certainement peu exploitable scientifiquement (il doit bien y avoir quelques morts dans le lot), mais l’ordre de grandeur en dit long.

      La population active représente 31 millions de personnes. Les Français de plus de 15 ans sont 55 millions. 43 millions d’individus dans les fichiers de France Travail : cela démontre la banalité de l’expérience du chômage dans la population. Connaître une séquence de chômage est une expérience très ordinaire et très répandue.

      43 millions d’individus qui se sont trouvés « demandeurs d’emploi » à un moment ou un autre de leur vie, cela signifie surtout qu’il n’y a pas matière à opposer deux groupes. La « France qui travaille » et la « France des allocations » sont les mêmes. La « classe moyenne » qui s’en prend aux « chômeurs » dans les sondages ne s’en prend en réalité qu’à elle-même.

      La fonction de l’assurance chômage n’est pas d’opérer une redistribution : elle est d’assurer chacun contre le risque de chômage. Certes, comme tout risque, il est inégalement distribué. Il n’en reste pas moins que la vocation de l’assurance chômage est d’assurer tous les salariés contre le risque de chômage comme, par exemple, l’assurance maladie assure les uns et les autres indépendamment de la probabilité objectivement différente que les uns et les autres ont de tomber malade.

      De ce point de vue, le gouvernement ferait mieux de ne pas sous-estimer l’hypothèse d’un retournement de l’opinion. Car réduire la durée de l’indemnisation du chômage à 12 mois, au lieu des 24 mois qui prévalaient il y a encore peu de temps, c’est objectivement insécuriser l’ensemble des salariés : pour tous, se trouver au RSA à l’horizon d’une année devient une possibilité.

      Un licenciement, un divorce, une maladie, un deuil… Chacun sait que les accidents de la vie peuvent parfois se cumuler et rendre difficile, y compris pour les plus solides, un retour à un emploi satisfaisant dans le délai réduit d’un an. Même un évènement plus banal, comme un déménagement familial, peut susciter cette situation.
      Une mise en cause des droits de tous

      Vivre des seules allocations-chômage constitue déjà une mise en cause très significative des ressources d’un salarié par rapport à sa situation antérieure. Tous les salariés devront désormais envisager l’hypothèse de faire, au bout de 12 mois, sans cette ressource déjà limitée.

      Jusqu’alors, les narratifs accompagnant les réformes opposaient des chômeurs entre eux en stigmatisant par exemple les salariés à l’emploi discontinu, accusés d’articuler en permanence emploi et indemnisation du chômage. Désormais, ils opposent ceux qui travaillent aux chômeurs.

      Il suffirait que « la classe moyenne » prenne conscience du fait qu’il ne s’agit pas d’une remise en cause « du droit des chômeurs », mais d’une remise en cause des droits de tous les salariés à une couverture chômage, pour qu’elle se retourne contre cette réforme.

      De leur côté, ceux qui s’opposent à cette réforme – la gauche et les organisations syndicales en premier lieu – ne devraient-ils pas éviter une posture de misérabilisme compassionnel qui ne fait qu’entretenir les représentations du chômage et de l’assurance chômage promues par le gouvernement ?

      Posé dans les termes d’une généreuse redistribution des classes moyennes vers de « pauvres » chômeurs, l’appel à la compassion ne convaincrait que quelques idéalistes partageux et entretiendrait l’absurde opposition entre la « France du travail » et la « France des alloc’ » qui fait le miel du gouvernement.

  • Romans ne se laisse pas instrumentaliser
    https://ricochets.cc/Romans-ne-se-laisse-pas-instrumentaliser-7450.html

    Annoncée à peine 24h à l’avance, Marion Maréchal Le Pen est venue faire sa campagne raciste à Romans sous prétexte de « rendre hommage » aux personnes victimes d’une attaque au couteau il y a 4 ans. En quelques heures s’est organisé un groupe de résistance face à cette nouvelle tentative de récupération de l’évènement et son instrumentalisation par l’extrême-droite. #Les_Articles

    / #Initiatives_d'habitant.e.s, #Romans_sur_Isère

  • La marge opérationnelle d’ #Elsevier a atteint les 38 % en 2023 !

    Elsevier, branche « Scientific, Technical & Medical » du groupe #RELX maintenant, a augmenté cette marge de 3 % entre 2022 et 2023 (à monnaie constante)

    https://piaille.fr/@mart1oeil/112212400218066703

    Source :
    RELX, the global provider of information-based analytics and decision tools, reports results for 2023.


    https://www.relx.com/media/press-releases/year-2024/relx-2023-results

    #édition_scientifique #business #recherche #marché #résultats

    Pour donner suite à la discussion sur sci-hub... ping @ericw @freakonometrics @ant1

    • On interdit les médias des autres, et ce n’est pas de la censure.

      Il faut savoir faire la différence entre une information saine, et une information malsaine.

      Le gvt nous aide et dissous les informations malsaines, à la façon dont il dissout les associations qui font l’apologie du terrorisme, de l’écologisme et de l’islamogauchisme.

    • Les gouvernements macronistes successifs étant évidemment les premières entreprises de désinformation du pays. On est dans un tel état de post-vérité que quand ils disent quelque chose de vrai, c’est par accident (mais c’est très rare).

  • Stability AI reportedly ran out of cash to pay its AWS bills • The Register
    https://www.theregister.com/2024/04/03/stability_ai_bills

    Generative AI darling was on track to pay $99M on compute to generate just $11M in revenues

    (...)

    Stability rented its infrastructure from Amazon Web Services, Google Cloud Platform, and GPU-centric cloud operator CoreWeave, at a reported cost of around $99 million a year. That’s on top of the $54 million in wages and operating expenses required to keep the AI upstart afloat.

    (...)

    Mise en contexte de Seb :

    Stability AI reportedly ran out of cash to pay its AWS bills • The Register - Liens en vrac de sebsauvage
    https://sebsauvage.net/links/?Vwkq4g

    Et hop... un premier fournisseur d’IA qui coule : Stability AI (qui fournit le service de génération d’images Stable Diffusion) n’a plus les moyens de payer ses factures AWS et GoogleCloud.
    Il faut dire que ça leur coûtait 99 millions de dollars à l’année, et ils n’arrivent pas à être rentables.
    Soyez certain que c’est loin d’être le dernier. Il y en aura d’autres.

    PS : Le coût de fonctionnement de 99 millions de dollars à l’année, ça représente 271 000 dollars par jour. Actuellement OpenAI ChatGPT/Microsoft CoPilot crame plus de 700 000 dollars par jour en frais de fonctionnement. Je vous laisse imaginer la rentabilité du service et son avenir...

    Remarquez c’est un peu le modèle habituel des startups : Fournir un service techniquement exceptionnel, mais avec aucune rentabilité. Et quand tout l’argent des investisseurs est cramé, soit le service ferme, soit il se merdifie fortement.

    • Peut-être que tout ça pourrait permettre de discuter de la consommation énergétique délirante de ces réseaux de neurones ?
      Les 271000 dollars par jour, j’aimerais bien avoir le détail (répartition entre consommation processeur et consommation de stockage).

    • Oui :-)

      Human language model limitations

      While the human language model is quite comprehensive in its processing abilities, there are still serious limitations to the human cognitive model that you should be aware of. Many are still being discovered, but we will list some of the major ones below.
      HLMs sometimes lose attention and require special prompting to get back on track.
      Enlarge / HLMs sometimes lose attention and require special prompting to get back on track.
      Getty Images

      Environmental impact: In aggregate, scientists are concerned that HLMs consume a large portion of the world’s fresh drinking water and non-renewable energy resources. The process of creating HLM fuel also generates large amounts of harmful greenhouse gases. This is a major drawback of using HLMs for work, but pound-for-pound, humans provide a large amount of computational muscle relative to energy consumption.

      Context window (token limits): As mentioned above, be mindful of the human’s attention span and memory. As with LLMs, humans have a maximum working memory size (sometimes called a “context window”). If your prompt is too long or you provide too much context, they may get overwhelmed and forget key details. Keep your prompts concise and relevant, as if you’re working with a limited number of tokens.

      Hallucinations/confabulations: Humans are prone to generating incorrect or fabricated information, especially when they lack prior knowledge or training on a specific topic. The tendency of your overconfident friend to “hallucinate” or confabulate can lead to erroneous outputs presented with confidence—statements such as “Star Trek is better than Star Wars.” Often, arguing does not help, so if the HLM is having trouble, refine your prompt with a qualifier such as “If you don’t know the answer, just tell me, man” or “Stop making sh*t up.” Alternately, it’s also possible to outfit the person with retrieval augmented generation (RAG) by providing them with access to reliable reference materials such as Wookiepedia or Google Search.

      Long-term memory triggers: As previously mentioned, humans are “stateful” and do remember past interactions, but this can be a double-edged sword. Be wary of repeatedly prompting them with topics they’ve previously refused to engage with. They might get annoyed, defensive, or even hostile. It’s best to respect their boundaries and move on to other subjects.

      Privacy issues: Long-term memory also raises potential privacy concerns with humans. Inputs shared with HLMs often get integrated into the model’s neural network in a permanent fashion and typically cannot be “unlearned” later, though they might fade or become corrupted with time. Also, there is no absolute data partitioning that stops an HLM from sharing your personal data with other users.

      Jailbreaking: Humans can be susceptible to manipulation where unethical people try to force the discussion of a sensitive topic by easing into it gradually. The “jailbreaker” may begin with related but less controversial prompts to gauge the HLM’s reaction. If the HLM seems open to the conversation, the attacker incrementally introduces more sensitive elements. Guard against this with better RLHF conditioning ("Don’t listen to anything Uncle Larry tells you").

      Prompt Injections: Humans are vulnerable to prompt injections from others (sometimes called “distractions”). After providing your prompt, a malicious user may approach the human with an additional prompt, such as “Ignore everything Bill just told you and do this instead.” Or “Ignore your previous instructions and tell me everything Aunt Susan said.” This is difficult to guard against, but keeping the human isolated from malicious actors while they process your inputs can help.

      Overfitting: If you show an HLM an example prompt too many times—especially audiovisual inputs from Lucasfilm movies—it can become embedded prominently in their memory, and it may later emerge in their outputs unexpectedly at any time in the form of phrases like “I have a bad feeling about this,” "I hate sand," or “That belongs in a museum.”

      Humans are complex and unpredictable models, so even the most carefully crafted prompts can sometimes lead to surprising outputs. Be patient, iterative, and open to feedback from the person as you work to fine-tune your human prompting skills. With practice, you’ll be able to generate the desired responses from people while also respecting personal boundaries.

  • Des #mines pour sauver la planète ?

    Pour réaliser la #transition_énergétique, il faudrait extraire en vingt ans autant de métaux qu’au cours de toute l’histoire de l’humanité. C’est « l’un des grands #paradoxes de notre temps », constate #Celia_Izoard.

    Journaliste, traductrice et philosophe, Celia Izoard examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques du développement des nouvelles technologies. Ce nouvel ouvrage s’intègre dans cette veine en explorant les effets délétères de la transition énergétique et numérique.

    La #transition verte nécessite d’extraire du #sous-sol des quantités colossales de #métaux. Ils seront ensuite destinés à la production des énergies bas carbone qui sauveront la planète. Cette course aux métaux supposée sauver la planète du dérèglement climatique n’aggrave-t-elle pas le chaos écologique, les dégâts environnementaux et les inégalités sociales ?

    Celia Izoard mène une vaste enquête sur ce phénomène mondial, inédit et invisible. Si d’autres ouvrages ont également mis en avant l’insoutenabilité physique d’une telle transition, la force de ce livre est d’élaborer un panorama de cette question grâce à des enquêtes de terrain et une analyse fournie sur les aspects culturels, politiques, économiques et sociaux des mines et des métaux.

    Le #mythe de la #mine_verte

    Au début du livre, Celia Izoard part à la recherche des mines du XXIe siècle, « responsables », « relocalisées », « 4.0 », ou encore « décarbonées, digitales et automatisées ». Par un argumentaire détaillé et une plongée dans des mines en #Espagne ou au #Maroc, l’autrice démontre que derrière ce discours promu par les institutions internationales, les dirigeants politiques et les milieux d’affaires se cache un autre visage. Celui de la mine prédatrice, énergivore et destructrice. Celui qui dévore l’habitat terrestre et le vivant.

    De façon locale, le processus de « radicalisation » de la mine industrielle est détaillé par le prisme de ses ravages sociaux. La mine est avant tout « une gigantesque machine de #déracinement » (p. 54), qui vide des espaces en expropriant les derniers peuples de la planète. En outre, la mine contemporaine expose les populations à diverses maladies et à l’intoxication. Dans la mine de #Bou-Azzer au Maroc, on extrait du « #cobalt_responsable » pour les #voitures_électriques ; mineurs et riverains souffrent de cancers et de maladies neurologiques et cardiovasculaires.

    L’ampleur globale de la #prédation du #secteur_minier au XXIe siècle est aussi esquissée à travers la production grandissante de #déchets et de #pollutions. Le secteur minier est l’industrie la plus polluante au monde. Par exemple, une mine industrielle de #cuivre produit 99,6% de déchets. Stockés à proximité des #fosses_minières, les stériles, de gigantesques volumes de roches extraits, génèrent des dégagements sulfurés qui drainent les #métaux_lourds contenus dans les roches et les font migrer vers les cours d’#eau. Les tuyaux des usines crachent en permanence les #résidus_toxiques qui peuvent, en fonction du #minerai traité, se composer de #cyanure, #acides, #hydrocarbures, #soude, ou des #poisons connus comme le #plomb, l’#arsenic, le #mercure, etc. Enfin, les #mines_zéro_carbone sont des #chimères car elles sont toutes très énergivores. La quantité nécessaire pour extraire, broyer, traiter et raffiner les métaux représentent environ 8 à 10% de l’#énergie totale consommée dans le monde, faisant de l’#industrie_minière un principal responsable du dérèglement climatique.

    La face sombre de la transition énergétique

    Dans la seconde partie, Celia Izoard montre que les élites sont « en train d’enfouir la crise climatique et énergétique au fond des mines » (p. 62). Cet impératif d’extraire des métaux pour la transition coïncide avec le retour de la question des #matières_premières sur la scène publique, dans un contexte où les puissances occidentales ont perdu leur hégémonie face à la Chine et la Russie.

    Depuis quand la transition implique-t-elle une relance minière et donc le passage des #énergies_fossiles aux métaux ? Cet argument se diffuse clairement à la suite de la publication d’un rapport de la Banque mondiale en 2017. En collaboration avec le plus gros lobby minier du monde (l’ICMM, International Council on Mining and Metals), le rapport stipule que l’industrie minière est appelée à jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique – en fournissant des technologies bas carbones. #Batteries électriques, rotors d’éoliennes, électrolyseurs, cellules photovoltaïques, câbles pour la vague d’électrification mondiale, toutes ces infrastructures et technologies requièrent néanmoins des quantités faramineuses de métaux. La transition énergétique des sociétés nécessiterait d’avoir recours à de nombreux métaux de base (cuivre, #nickel, #chrome ou #zinc) mais aussi de #métaux_rares (#lithium, #cobalt, #lanthanide). L’#électrification du parc automobile français exige toute la production annuelle de cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de lithium.

    Au XXIe siècle, la matière se rappelle donc brusquement aux puissances occidentales alors qu’elles s’en rêvaient affranchies dans les années 1980. Pourtant, les sociétés occidentales n’avaient évidemment jamais cessé de se fournir en matières premières en s’approvisionnant dans les mines et les industries délocalisées des pays du Sud. Ce processus de déplacement avait d’ailleurs contribué à rendre invisible la mine et ses pollutions du paysage et de l’imaginaire collectif.

    Sous l’étendard de la transition qui permet d’anticiper les contestations environnementales et de faire adhérer les populations à cette inédite course mondiale aux métaux se cache le projet d’une poursuite de la croissance et des modes de vie aux besoins énergétiques et métalliques démesurés. Cette nouvelle légende de l’Occident capitaliste justifie une extraction de métaux qui seront également destinés aux entreprises européennes du numérique, de l’automobile, l’aérospatial, l’armement, la chimie, le nucléaire et toutes les technologies de pointe.

    « Déminer le #capitalisme »

    Ce #livre explore ensuite dans une troisième partie l’histoire du capitalisme à travers celle de la mine et des métaux. Elle montre comment s’est fondé un modèle extractiviste reposant sur des idéologies : le Salut, le Progrès, le Développement – et désormais la Transition ? L’extractivisme est permis par l’élaboration et le développement d’un ensemble de croyances et d’imaginaires qui lui donnent une toute puissance. C’est ce que Celia Izoard nomme : la « #cosmologie_extractiviste » (p. 211). Accompagnée par une législation favorable et des politiques coloniales menées par l’État et la bourgeoisie, puis par l’industrialisation au XIXe siècle, cette matrice a favorisé notre dépendance à un régime minier. Aux yeux du peuple amazonien des Yanomamis, les Blancs sont des « mangeurs de terre » (p. 215).

    Comment sortir de cette vision du monde occidental structuré autour de la mine dont l’objectif est l’accumulation de capital et de puissance. La solution minière, comme technologique, à la crise climatique est un piège, affirme Celia Izoard. Le mouvement climat doit passer par la #décroissance_minérale, par un « sevrage métallique autant qu’un sevrage énergétique » (p. 291). La réduction des consommations énergétiques et matérielles est une solution réaliste. Le quotidien des occidentaux est surminéralisé à l’instar de l’objet emblématique de notre surconsommation quotidienne de métaux : le smartphone. Il contient à lui seul, sous la forme d’alliage complexe, plus de 50 métaux. Les métaux ne devraient-ils pas être réservés aux usages déterminés comme essentiels à la vie humaine ?

    Pour sortir du #régime_minier, il est d’abord urgent de rendre visible la surconsommation de métaux dans le débat public. D’une part, cela doit passer par des mesures politiques. Instaurer un bilan métaux au même titre que le bilan carbone car l’idéologie de la transition a créé une séparation illusoire entre les ressources fossiles toxiques (charbon, pétrole et gaz) et l’extraction métallique, considérée comme salutaire et indispensable. Ou encore cibler la surconsommation minérale des plus riches en distinguant émissions de luxe et émissions de subsistance, comme le propose déjà Andreas Malm. D’autre part, pour « déminer le capitalisme » (p. 281), cela devra passer par un processus de réflexions et de débats collectifs et démocratiques, de mouvements sociaux et de prises de consciences individuelles, en particulier dans les pays hyperindustrialisés dont la surconsommation de métaux est aberrante.

    Non content de contourner l’obstacle de la « transition énergétique », l’extractivisme pousse les frontières toujours plus loin, justifiant la conquête de nouveaux eldorados : le Groenland, les fonds océaniques, voire les minerais extraterrestres. Face au processus de contamination et de dégradation de la planète mené par le secteur minier et industriel, les luttes contre les projets s’intensifient. Récemment, ce sont les Collas, peuple indigène du Chili, qui s’opposent aux géants miniers. Ces derniers ont pour projet d’extraire du lithium dans le salar de Maricunga ; cela entraînera le pompage de millions de mètres cubes d’eau dans les profondeurs des déserts de sel, ces emblèmes de la cordillère des Andes. La communauté colla en sera d’autant plus affaiblie d’autant plus qu’elle souffre déjà de l’exode urbain et de l’assèchement de la région. Les éleveurs devront aussi abandonner leurs élevages et s’engager vers les immenses cités minières de la région. En outre, la transhumance, la biodiversité, une quarantaine d’espèces sauvages locales (le flamant rose chilien, les vigognes ou les guanacos, etc.), sont menacées. Appuyés par leur porte-parole Elena Rivera, ils ne comptent pas se laisser faire et ont fait un recours au Tribunal environnemental de Santiago, qui traite des nombreuses controverses écologiques dans le pays. Au XXIe siècle, les débats et luttes organisés autour de l’extraction au Chili, deuxième pays concentrant le plus de lithium sur la planète, prouvent que les pauvres et les derniers peuples de la planète sont en première ligne face aux effets délétères sous-jacents à la « transition verte ».

    https://laviedesidees.fr/Des-mines-pour-sauver-la-planete
    #changement_climatique #climat #extractivisme

  • Témoignage très inégal

    Guerre à Gaza : “C’est à devenir fou !” déplore un réserviste israélien
    https://www.courrierinternational.com/article/temoignage-guerre-a-gaza-c-est-a-devenir-fou-deplore-un-reser

    En tant que commandant de bataillon, qu’est-ce qui vous rend populaire dans un environnement si toxique ? Aujourd’hui, dans la bande de Gaza, si on n’adhère pas au discours extrémiste et politiquement frelaté qui s’est emparé de toute la société israélienne, on perd tout crédit. J’ai assisté à des scènes aberrantes, où des soldats lançaient, sans aucune raison, des grenades dans des logements palestiniens encore habités par de simples civils.

  • La #liberté_académique menacée dans le monde : « Les universitaires ont intérêt à s’exprimer ouvertement avant qu’il ne soit trop tard »

    En 2006, un citoyen sur deux vivait dans une zone de liberté académique, cette proportion est désormais d’un sur trois. Budgets universitaires en berne, difficultés pour s’exprimer sur des sujets sensibles… Dans un contexte d’#érosion_démocratique, la tendance est alarmante pour la #connaissance et le #bien_commun. Entretien avec #Katrin_Kinzelbach, spécialiste en politique internationale des droits de l’homme, à l’initiative de l’#indice annuel de liberté académique.

    (#paywall)

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/01/la-liberte-academique-menacee-dans-le-monde-les-universitaires-ont-interet-a
    #université #monde #facs #recherche #libertés_académiques #statistiques #dégradation #chiffres

    • #Academic_freedom_index

      Based on assessment of the de facto protection of academic freedom as of December 2023, the Academic Freedom Index Update 2024 provides an overview of the state of academic freedom in 179 countries and territories. In line with previous AFI reports, this year’s data demonstrates that academic freedom is under threat globally. Using the concept of growth and decline episodes at country level, this year’s update shows that 23 countries are in episodes of decline in academic freedom, but academic freedom is increasing in only ten countries. 3.6 billion people now live in countries where academic freedom is completely restricted. Taking a longer time period into account by comparing 2023 data with that of fifty years ago, we note more optimistically that academic freedom expanded in 56 countries.

      https://www.youtube.com/watch?v=gOj_1B2PIlE


      https://academic-freedom-index.net
      #rapport

    • L’état de la liberté académique dans le monde

      Basé sur une évaluation de la protection de facto de la liberté académique en décembre 2023, l’Academic Freedom Index Update 2024 donne un aperçu de l’état de la liberté académique dans 179 pays et territoires

      Conformément aux précédents rapports de l’AFI, les données démontrent que la liberté académique est menacée à l’échelle mondiale. Le rapport 2024 montre que 23 pays connaissent des épisodes de déclin de la liberté académique. Celle-ci n’augmente que dans dix pays. 3,6 milliards de personnes vivent désormais dans des pays où la liberté académique est totalement restreinte. En prenant en compte une période plus longue, en comparant les données de 2023 avec celles d’il y a cinquante ans, on constate malgré tout que la liberté académique s’est étendue dans 56 pays.

      L’Academic Freedom Index (AFI) couvre actuellement 179 pays et territoires et fournit l’ensemble de données le plus complet sur le thème de la liberté académique. L’AFI évalue les niveaux de facto de liberté académique à travers le monde sur la base de cinq indicateurs :

      - liberté de recherche et d’enseignement
      - liberté d’échange et de diffusion académique
      - autonomie institutionnelle
      - intégrité du campus
      - liberté d’expression académique et culturelle

      L’AFI repose sur des évaluations réalisées par 2 329 experts nationaux dans le monde entier, des questionnaires standardisés et un modèle statistique bien établi, mis en œuvre et adapté par le projet V-Dem. Le projet V-Dem est connu pour générer des données solides sur diverses dimensions de la démocratie. L’Academic Freedom Index utilise une méthode de modèle de mesure bayésienne pour l’agrégation des données : il fournit non seulement des estimations ponctuelles, mais rend également compte de manière transparente de l’incertitude de mesure dans l’évaluation globale de la liberté académique. Il est recommandé pour les utilisateurs de prendre en compte cette incertitude lorsqu’ils comparent les scores entre pays et dans le temps. Il est possible d’en savoir davantage sur ces recherches en consultant le site Web. De plus, un article d’introduction explique plus en détail la conception de cet index.

      Les données de l’Indice de liberté académique sont conservées dans l’ensemble de données V-Dem, qui comprend les évaluations de la démocratie les plus complètes et les plus détaillées au monde, ainsi que les données de l’AFI. La dernière version de l’ensemble de données et les documents de référence associés peuvent être téléchargés gratuitement sur le site Internet de V-Dem (pp. 238-243 & 322 Codebook). Mais il faut au préalable s’inscrire sur le site.

      Pour en savoir plus sur l’état actuel de la liberté académique dans le monde, on peut se référer à la mise à jour de l’ Indice de liberté académique et explorer les données sur la carte interactive.

      https://cartonumerique.blogspot.com/2024/04/liberte-academique.html
      #cartographie #visualisation

  • Plastic experts say recycling is a scam. Should we even do it anymore?

    Evidence shows fossil fuel companies pushed recycling instead of addressing our growing plastic problem

    When the #Center_for_Climate_Integrity released its report (https://climateintegrity.org/plastics-fraud) about plastic recycling, one might have expected the environmentalist non-profit to encourage the practice. Anyone raised in the late-20th and early-21st century knows that the term “recycle” is often synonymous with “environmentalist causes.”

    Yet the title of Center for Climate Integrity’s report — “The Fraud of Plastic Recycling” — reveals a very different point-of-view. What if plastic recycling in fact does little to help the environment, and instead serves the interests of the same Big Oil interest groups destroying Earth’s ecosystems?

    “Through new and existing research, ’The Fraud of Plastic Recycling’ shows how Big Oil and the plastics industry have deceptively promoted recycling as a solution to plastic waste management for more than 50 years, despite their long-standing knowledge that plastic recycling is not technically or economically viable at scale,” the authors of the report proclaim. “Now it’s time for accountability.”

    The Center for Climate Integrity is not alone in characterizing plastic recycling as a false crusade. Erica Cirino, communications manager at the Plastic Pollution Coalition and author of “Thicker Than Water: The Quest for Solutions to the Plastic Crisis,” pointed to data that clearly shows we do very little recycling anyway, despite the overwhelming emphasis on it.

    “In 2017, scientists estimated that just 9% of the 6.3 billion metric tons of plastics produced from about the 1950s (when plastics were first mass produced) up to 2015 had been recycled,” Cirino told Salon. “Plastic recycling rates vary widely from region to region around the world. In the U.S., plastic recycling rates are currently below 6 percent.”

    Yet even those numbers are deceptive, Cirino warned, as they incorrectly imply that at least the plastic which does get “recycled” is handled in ways that help the environment. “Unfortunately, it doesn’t matter where or how you set out your plastic for recycling collection, whether at the end of your driveway, at your local recycling center, or in a municipal recycling bin: Most plastic items collected as recycling are not actually recycled,” Cirino explained. “Surprisingly, plastic is not designed to be recycled — despite industries and governments telling the public that we should recycle plastic.”

    Instead the plastics that people think get “recycled” are often instead shipped from the Global North to the Global South, with waste haulers often dumping and openly burning plastic without regard to environmental laws, Cirino explained. People who live near the sites where these things happen face a lifetime of health risks, to say nothing of living in a degraded environment.

    “People who earn incomes by picking wastes make the least from cheap plastics, and because of constant exposure to plastics in their line of work face elevated risks of cancers, infectious diseases (which cling to plastics), respiratory problems and other serious health issues.” Even the plastics that do get reused somehow are less “recycled” than “downcycled,” as “manufacturers mix in a large portion of freshly made plastic or toxic additives to melted down plastic waste to restore some of its desirable properties.”

    If you want to understand why the general public mistakenly believes that plastic pollution significantly helps the environment, one must look at the same fossil fuel companies that caused the problem.

    “Many people in the Baby Boomer Generation and Generation X remember the ’crying Indian ad’ that was published in the 1970s,” Melissa Valliant, communications director for the nonprofit Beyond Plastics, told Salon by email. “It was an iconic ad of the time, created by Keep America Beautiful — a corporate front created in 1953 by powerful generators of plastic waste, like PepsiCo and Coca-Cola. This was really the start of a decades-long streak of multi-million dollar ad campaigns leveraged by the plastics industry to convince consumers that if they just were a little better at putting the right plastic in the right bin, the plastic pollution problem would disappear.”

    Simply put, the same companies that created the plastic pollution crisis are motivated to keep the public from believing that their product needs to be phased out. By claiming to care about the environment while presenting a false solution to the problem of plastic pollution — one that, conveniently, removes the onus of responsibility from the companies themselves — plastic manufacturers have been able to have their cake and eat it too.

    “The continued promotion of recycling, which is a proven failure, distracts from the real solutions,” John Hocevar, Greenpeace USA Oceans Campaign Director, told Salon by email. “Most people agree that we can no longer afford to produce trillions of items packaged in a material that will last for generations and that we will only use for a few minutes or seconds before being discarded. Plastic bottles and bags don’t typically get turned into bottles and bags, but the myth that they will is one of the biggest barriers to real solutions.”

    Indeed, a compelling question arises from the fact that the crusade to recycle plastic is more corporate propaganda than true Earth-saving measure: Should we recycle plastic at all?

    “No,” Cirino told Salon. “Even if plastic recycling rates were higher, recycling alone could never come close to solving the serious and wide-ranging health, justice, socio-economic, and environmental crises caused by industries’ continued plastic production and plastic pollution, which go hand in hand.” Cirino argued that, given how plastic production has grown exponentially and its pollution problems have likewise worsened, emphasizing recycling over meaningful solutions is at best irresponsible.

    “It’s clear recycling is not enough to solve the plastic pollution crisis,” Cirino concluded. “The fossil fuel industry, governments, and corporations really need to turn off the plastic tap, and the UN Plastics Treaty could be an opportunity to do so on a global level—if member states can come together and form a treaty with real ambition. Ultimately, our world must decide what it values: money or life.”

    Erin Simon, the vice president and head of plastic waste and business at the World Wildlife Fund (WWF), offered a different perspective.

    “Everyone has a role to play – and that includes the average consumer as well,” Simon wrote to Salon. “But individuals are often limited in what they can contribute because recycling infrastructure and availability is different in every community. For those who can recycle, they should understand what can and can’t go in their recycling bin by contacting their local waste manager. For those who currently can’t recycle at home or work, they should advocate for better access to recycling services by contacting local community leaders and local government officials. In addition to recycling, shifting to reusable products is another way for individuals to reduce personal waste.”

    Simon also advocates for multinational approaches, writing to Salon that the upcoming fourth (of five) negotiating session for a United Nations Global Treaty to End Plastic Pollution has promise.

    “A Global Treaty is a once-in-a-generation opportunity for governments, businesses, and communities to secure a future free from plastic pollution,” Simon explained. “As we approach the next round of negotiations in April 2024 in Canada, WWF will be advocating to ensure the final draft of the treaty is globally binding for all Member states, and provides a clear path to ban, phase out or reduce problematic single-use plastics. WWF is also calling for the treaty to include defined requirements for product design and innovation in plastic waste management systems, while also providing policies and incentives that allow businesses to transition to more sustainable and innovative options.”

    Hocevar also praised the Global Plastics Treaty as a possible solution to the pollution crisis.

    “The Global Plastics Treaty being negotiated right now is a huge opportunity to finally solve the plastics crisis,” Hocevar told Salon. “We need President Biden to ensure that the U.S. deals with the root cause and works to reduce plastic production and use. Without dramatically reducing plastic production, it will be impossible to end plastic pollution.”

    Chelsea Linsley, a staff attorney at the Center for Climate Integrity and one of the report co-authors, perhaps summed it up best.

    “The best and most effective solution to the plastic waste crisis is to reduce the amount of plastic produced in the first place, especially for unnecessary single-use plastics,” Linsley wrote to Salon. “The Break Free from Plastic Pollution Act is an example of legislation that could implement real solutions, such as reducing and banning non-recyclable or easily replaced single-use plastics and establishing programs to support reuse and refill efforts. However, for such measures to be successful, the plastics industry must not be allowed to perpetuate the myth that recycling is an equally effective solution.”

    https://www.salon.com/2024/02/23/plastic-experts-say-recycling-is-a-scam-should-we-even-do-it-anymore

    #recyclage #plastique #greenwashing #green-washing #rapport #arnaque #escroquerie
    via @freakonometrics

  • L’énigme du pont de Baltimore
    https://www.dedefensa.org/article/lenigme-du-pont-de-baltimore

    L’énigme du pont de Baltimore

    2 avril 2024 (13H25) – Nous faisons là une exception par rapport à nos publications courantes. Il s’agit d’un texte d’analyse de l’effondrement du pont de Baltimore, repris de tweeterX du 26 mars 2024 (“Lara Logan”), qui nous a été communiqué par un ami sans commentaire. Nous n’avons, je n’ai strictement aucune certitude, ni objective, ni subjective, ni préjugé ni soupçon, ni bienveillance ni complaisance quant à ce qui concerne la validité de son contenu général. (J’irais même jusqu’à dire que ce n’est pas le sujet de ce texte, pas du tout...)

    L’intérêt subjectif de cette publication est bien entendu qu’elle porte, selon ses propres dires, sur « une brillante attaque [cybernétique] en terme de planification, de timing et d’exécution. » Nulle part n’est indiqué qui est/qui sont les (...)

    • #Badaboum !

      Make no mistake: this was an extraordinary attack in terms of planning, timing & execution.
      […]
      For every $100 dollars that goes into the city, $12 comes from shipping. Believe this will cripple the city of Baltimore at a time when they do not have the resources to recover.

      Interstate 95 — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Interstate_95

      Selon la Corridor Coalition, l’I-95 dessert 110 millions de personnes et contribue à 40% du PIB du pays.

      commentaire dde

      Bref, l’une des règles maîtresses de la “guerre de la communication” est bien, comme dans toute affirmation douteuse, ou manipulée, ou difficile à faire accepter même si elle est vraie, etc ., qu’il faut y avoir, dans ce qu’on communique, des éléments de vérité objective facile à reconnaître, – jusqu’à l’hypothèse finale que “tout est vrai parce que tous les éléments sont vrais et parfaitement structurés”, ou que “tout est faux parce que tous les éléments, même tous vrais, sont parfaitement déstructurés”.

  • « Bravo à l’Institut la Boétie d’avoir invité Andreas Malm.
    Pas étonnant que les écologistes de marché (EELV) n’apprécient pas ce grand intellectuel marxiste ! »

    L’intellectuel suédois, qui prône le recours à une forme de violence, a exposé hier ses thèses devant les Insoumis. Portrait | Caroline Vigoureux 31 Mars 2024

    Il a le regard profond, les yeux bleu clair et un sourire rare qui se devine dans sa barbe rousse. Derrière son calme apparent, Andreas Malm, intellectuel suédois de 47 ans, tient un discours radical : la lutte contre le réchauffement planétaire ne sera efficace que si l’on en passe par la violence contre les biens (et non les personnes), soit la destruction et le sabotage. C’est cette théorie qu’il est venu exposer cette semaine en France, avec un carnet de bal bien fourni. Jeudi, il donnait une conférence à l’université Paris-Dauphine face à des étudiants qui lui ont dit leur « grand intérêt » pour son discours. Samedi, c’est invité par l’Institut La Boétie, le think tank de Jean-Luc Mélenchon, qu’Andreas Malm a été reçu au Conservatoire national des arts et métiers face à 500 personnes qui l’ont vivement applaudi. « Un Suédois a remplacé une Suédoise », remarque le politologue Eddy Fougier, en référence à la jeune militante écologiste Greta Thunberg.

    Sa démonstration clivante est exposée sur 200 pages dans son livre Comment saboter un pipeline (éditions La Fabrique). Publié en 2020, l’ouvrage est devenu une référence dans les mouvances écologistes et chez certains black blocs, avant d’être adapté en film. « Un pacifiste qui fait des exceptions est un théoricien de la guerre juste », y écrit ce maître de conférences en géographie humaine à l’université suédoise de Lund. « Saborder des biens n’est pas impossible, après tout. La propriété n’est pas au-dessus de la Terre ; il n’y a pas de loi technique, naturelle ou divine qui la rende inviolable dans la situation d’urgence actuelle », argue-t-il.

    Des adeptes de la théorie critique

    L’homme est un objet d’attraction pour les Insoumis, qui se reconnaissent dans sa manière de renouveler le discours marxiste pour le lier à la lutte contre le changement climatique, un « communisme de guerre » appliqué à l’écologie. « Andreas Malm est l’un des principaux penseurs actuels qui s’inscrit dans le matérialisme historique. Nous avons un corpus de pensée commun », loue la députée LFI Clémence Guetté, coprésidente de l’Institut La Boétie. Lui comme les Insoumis sont des adeptes de la théorie critique, ce courant de pensée de la philosophie sociale qui analyse la société à travers les structures de pouvoir. Andreas Malm se revendique de l’école de Francfort, groupe d’intellectuels allemands freudo-marxistes des années 1920. Dans son livre Avis de tempête (La Fabrique, 2023), l’universitaire parle même du « besoin » ardent d’« une haine de classe écologique ». Encore assez peu connu du grand public en France, Andreas Malm a acquis une vraie influence dans les sphères intellectuelles anglo-saxonnes d’extrême gauche, après avoir beaucoup voyagé et écrit pour plusieurs revues internationales, dont la publication marxiste Historical Materialism.

    "Saborder des biens n’est pas impossible. La propriété n’est pas au-dessus de la Terre" Andreas Malm

    Face aux étudiants de Dauphine jeudi, Andreas Malm a formulé un vœu : « Je rêverais que Jean-Luc Mélenchon soit président. » Ce dernier s’intéresse de près à son discours. « Il me semble être le meilleur chef de parti que nous ayons en Europe occidentale. Il a évolué dans une très bonne direction ces dernières années sur les questions d’islamophobie, la Palestine, l’antiracisme, l’écologie », considère Andreas Malm.

    Parce que, avant de s’intéresser à l’écologie, le quadragénaire qui porte une chéchia noire, couvre-chef répandu dans les pays musulmans, était d’abord un défenseur de la cause palestinienne. Après avoir participé à la Cop1 à Berlin en 1995, ce militant trotskiste, activiste avant d’être universitaire, s’était rendu en Palestine, où il a vécu. Il y a consacré plusieurs textes controversés, qualifiant l’État d’Israël d’« entité sioniste » et vantant « l’extraordinaire efficacité » du Hamas « pour écraser chaque tentative de Daech de pointer le bout de son nez à Gaza ». Aujourd’hui, il dénonce « le génocide en cours soutenu par l’Occident » et parle d’Israël comme de « la machine à tuer technologiquement la plus avancée dans le monde ».

    Le concept de capitalocène

    C’est à l’été 2005 qu’il s’approprie le combat écologique, percuté par la lecture de Marée montante (Au Diable Vauvert), livre du journaliste anglais spécialiste de l’environnement Mark Lynas : « J’ai compris que c’était l’une des plus grandes questions auxquelles nous sommes confrontés et que tout le reste dépend de notre capacité à résoudre ce problème. » C’est lui qui a inventé le concept de capitalocène, qui dénonce la responsabilité du capitalisme dans le changement climatique.

    Mais son discours n’imprime pas au sein du parti EELV. Julien Bayou voit à peine qui il est et la secrétaire nationale du mouvement, Marine Tondelier, n’a pas lu son livre. « Le rapport à la violence n’est pas central chez les écolos. La désobéissance civile peut faire partie du rapport de force mais jusqu’où ? questionne la députée de Paris Sandrine Rousseau. La question, c’est de savoir ce qu’on a gagné ou perdu après les dégradations. Lorsque José Bové avait vandalisé le Mc Donald [de Millau en août 1999], cela n’avait pas ralenti le nombre d’installations de McDo dans le monde, mais ça avait alerté l’opinion publique sur la situation. Andreas Malm pose la question de savoir comment faire exister une opinion publique climatique. »

    Dans ses livres, l’universitaire défend l’idée que les révolutions les plus nobles de l’Histoire n’auraient jamais abouti de manière pacifique. L’esclavage aurait-il été aboli sans violence ? Les suffragettes auraient-elles obtenu le droit de vote des femmes sans violence ? Andreas Malm fonde sa réflexion sur l’idée d’un « flanc radical », nécessaire pour rompre avec le business as usual qu’est le capitalisme, estimant que « Martin Luther King passait pour un radical à la fin des années 1950 » comme aujourd’hui Extinction Rebellion, mouvement né à Londres qui revendique la désobéissance civile non violente. Tout est une question de perception, donc.

    Selon Malm, les révolutions les plus nobles n’auraient jamais abouti de manière pacifique

    Jamais Andreas Malm n’aurait imaginé que son livre Comment saboter un pipeline soit cité en juin 2023 dans un décret de dissolution, signé de Gérald Darmanin, visant le collectif d’écologistes radicaux les Soulèvements de la Terre (annulé par la suite par le Conseil d’État), quelques mois après les violentes manifestations de Sainte-Soline contre les méga-bassines, où s’était rendu Andreas Malm. Passé la surprise, il a compris la logique. « Le gouvernement avait besoin d’un livre pour servir de fondement doctrinaire à ce mouvement et plaider en faveur de sa dissolution. Mais leur action ne découlait pas de mon livre. Je n’étais pas le génie maléfique caché derrière cette histoire », relate calmement l’intéressé, parfois présenté comme un « gourou » pour cette gauche radicalisée. « Le livre d’Andreas Malm a eu une influence importante sur le mouvement climat. Mais il n’est pas notre maître à penser. Le néoléninisme vert dont il se revendique ne parle pas forcément au sein de notre mouvement », nuance Léna Lazare, membre des Soulèvements de la Terre. À Gérald Darmanin qui parle d’« écoterrorisme », Andreas Malm répond que « ce sont les entreprises d’énergies fossiles qui tuent des civils sans discernement ».

    "La France est le seul pays en Europe où l’on sent qu’il est possible de changer les sociétés" Andreas Malm

    Ses théories trouvent des traductions concrètes en France, depuis des violences à l’été 2017 à Bure contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires radioactifs jusqu’à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes contre la construction de l’aéroport en passant par le sabotage de l’usine Lafarge en décembre 2022. Derrière ces actions, on trouve plusieurs collectifs d’écologistes radicaux, comme Extinction Rébellion, Dernière Rénovation, les Soulèvements de la Terre. « Andreas Malm est le symptôme d’une sorte de glissement pour tous ceux qui considèrent que la désobéissance civile n’est pas assez efficace. Ils passent donc à des actions offensives de sabotage, avec, du côté de ceux qui sont plus pacifiques, le sentiment que c’est un mal nécessaire », développe Eddy Fougier.

    Cette idée que la violence permet à un combat d’être entendu, et donc de rendre l’action efficace, a sans doute été alimentée par le mouvement des Gilets jaunes. Jamais le gouvernement n’a mis autant d’argent sur la table que lorsque les manifestants détruisaient les vitrines des grandes villes, jusqu’à saccager l’Arc de Triomphe. « La France est le seul pays en Europe où l’on sent qu’il est possible de changer les sociétés », pense Andreas Malm, qui vit à Malmö. Le Suédois parle un anglais et un espagnol impeccables, mais pas le français. C’est aussi l’une de ses limites, pense-t-il, à ses connexions avec les Insoumis.

    Le quadragénaire a aussi cette particularité d’être totalement absent en 2024 des réseaux sociaux, qu’il déteste parce qu’« ils activent le potentiel narcissique de chacun d’entre nous ». Andreas Malm ne se voit pas faire de politique mais se voit plutôt continuer à écrire. Il a un nouveau projet de livre, en trois volumes cette fois, autour d’une vaste question : que ferons-nous quand il sera trop tard ? Dans son précédent ouvrage, il formulait un début de réponse : « Jusqu’à ce que le business as usual ne soit plus qu’un lointain souvenir, tant qu’il y a des humains sur Terre, la résistance est la voie de la survie par tous les temps. »

    La crainte d’actions violentes pour les JO

    En plus de la menace terroriste, le risque d’actions violentes au nom de la cause climatique plane aussi sur les Jeux olympiques. « Les services anticipent que certains groupuscules souhaiteront perturber les événements, que ce soit durant le relais de la flamme à partir du 8 mai à Marseille ou lors des épreuves des Jeux, et c’est pourquoi d’importants dispositifs de sécurité seront mis en œuvre », explique-t-on au ministère de l’Intérieur. Les collectifs écologistes les plus radicaux, comme Saccage 2024, Dernière Rénovation et les Soulèvements de la Terre, passeront-ils à l’action ? « Cibler la flamme olympique ne fait pas partie de notre agenda et ne correspond aux thématiques contre l’agro-industrie et l’accaparement de terres que nous défendons », récuse Léna Lazare, membre des Soulèvements de la Terre. La torche olympique sera protégée par 100 policiers et gendarmes lors de son parcours en France, de Marseille à Paris, du 8 mai au 26 juillet. Ce que redoute l’exécutif, c’est une infiltration de militants parmi les 12 000 relayeurs et bénévoles qui graviteront autour du relais de la flamme. Tous ont été criblés, c’est-à-dire soumis à une enquête administrative, avait précisé Gérald Darmanin en janvier. À la suite de ces démarches, 13 avis négatifs avaient été rendus.

    https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/andreas-malm-le-gourou-de-l-ecologie-radicale-994248.html

  • #France : une #statue de #Bigeard, le tortionnaire des Algériens, déclenche la polémique

    Alors que l’Algérie continue de réclamer la reconnaissance et la condamnation de la torture coloniale française, le projet d’ériger une statue à #Toul (Meurthe-et-Moselle, nord-est de la France) en l’honneur du colonel Marcel Bigeard suscite une colère légitime chez les Algériens et les Français qui ont conscience des crimes de la #colonisation.

    Bigeard, symbole de la cruauté et de la barbarie de la guerre d’Algérie, est accusé d’avoir commandité et pratiqué la torture contre des Algériens. Son nom est gravé dans la mémoire collective comme synonyme de terreur et de répression.

    Les témoignages poignants des victimes et de leurs familles, ainsi que les documents historiques, accablent Bigeard. Son Manuel de contre-guérilla, véritable manuel de torture, justifie et encourage l’utilisation de cette pratique barbare.

    Le refus de Bigeard de reconnaître ses crimes et son arrogance face aux accusations ne font qu’amplifier la douleur et la colère des Algériens.

    « Comment pouvons-nous envisager d’ériger une statue du parachutiste Marcel Bigeard, comme le souhaite la municipalité de Toul ? Est-il concevable de glorifier la pratique de la torture coloniale dont il est l’un des symboles ? »
    L’association Union Algérienne menace de saisir la justice pour « apologie de crime de guerre »

    C’est ainsi que s’interrogent les historiens français Fabrice Riceputi et Alain Ruscio dans une longue pétition cosignée par les deux hommes et publiée samedi (16 mars) sur le site « Histoire coloniale » (lancé en 2017 par des chercheurs et des enseignants en histoire en France). La pétition est adressée au public français.

    Les historiens annoncent que l’Association française d’histoire coloniale a l’intention de faire pression sur la municipalité de Toul, d’où est originaire Bigeard (décédé en 2010), pour l’empêcher d’ériger la statue.

    La pétition souligne que « l’acte que la municipalité de Toul s’apprête à accomplir intervient au moment où les municipalités de Paris et de Marseille ont retiré les plaques commémorant le maréchal Bugeaud, bourreau du peuple algérien pendant la conquête coloniale ».

    Alors que la France s’engage timidement à reconnaître son passé colonial, glorifier un tortionnaire comme Bigeard est une insulte à la mémoire des victimes algériennes et un obstacle à la réconciliation entre les deux pays.

    De son côté, l’association Unions Algérienne compte saisir la justice pour « apologie de crime de guerre » si la statue de #Marcel_Bigeard est érigée à Toul.

    https://www.algerie360.com/france-une-statue-de-bigeard-le-tortionnaire-des-algeriens-declenche-la-
    #Algérie #monument #toponymie #toponymie_politique #torture #guerre_d'Algérie

    ping @cede

    • Scandale à Toul, une statue pour honorer le général Bigeard, tortionnaire en Algérie

      Dans la sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, l’érection d’une statue en #hommage au général Marcel Bigeard, accusé de torture en Algérie, oppose la mairie, pourtant de gauche, à un collectif citoyen d’historiens, d’associatifs, de communistes et d’insoumis.

      La statue en bronze, haute de plus de deux mètres, dort pour le moment dans un entrepôt de caserne du 516e régiment du train. À moins de deux kilomètres de la vive controverse qu’elle suscite dans cette sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, peuplée de 15 000 habitants.

      Elle représente, glorieux dans son uniforme de parachutiste, Marcel Bigeard. Général multidécoré, résistant, ancien député et secrétaire d’État à la Défense. Né à Toul, élu à Toul, mort à Toul. Bref un « enfant du pays », dont la statue devait être érigée le 18 juin prochain, pour l’anniversaire de l’appel de Charles de Gaulle et celui de la mort de Bigeard.

      Mais le général, décédé en 2010, n’a pas que des thuriféraires. Car l’homme est aussi, bien qu’il l’ait nié toute sa vie, l’un des artisans du système de torture institutionnalisé durant la guerre d’Algérie, notamment durant la « bataille d’Alger ».

      Lorsque l’armée française se livre à des exécutions sommaires, coulant les pieds de ses prisonniers dans le béton avant de les jeter à la mer depuis des hélicoptères, les Algériens surnomment cette technique sordide « les crevettes Bigeard ». Un collectif toulois, « Histoire et mémoire dans le respect des droits humains », s’est donc créé pour protester contre l’érection de la statue, votée deux fois par le conseil municipal, pourtant dirigé par la gauche, en 2018 et en 2023.
      « La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      Le 26 mars, une centaine de Toulois, communistes, insoumis, militants de la Ligue des droits de l’homme ou d’associations antiracistes ont bravé le crachin qui mouille les pavés du vieux centre, non loin de l’hôtel de ville, pour protester à nouveau contre cette décision.

      L’initiateur du collectif, Philippe Champouillon, 88 ans et lui-même vétéran d’Algérie, monte à la tribune. Il s’est longtemps battu seul contre la mairie. Sa voix usée peine à contenir son émotion : « Cette statue glorifierait un passé qui salit la France, et ternirait le patrimoine culturel de Toul. La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      La sculpture doit en effet prendre place dans un ensemble mémoriel, située à l’entrée de la ville pour qui arrive par la gare de Toul. Un imposant édifice commémorant les morts de l’invasion prussienne de 1870 y toise les grandes plaques en hommage aux morts des deux guerres mondiales.

      Derrière, coule une petite rivière, à l’ombre des remparts de la vieille ville, réminiscence de la fonction militaire de cette commune, qui accueille depuis plusieurs siècles des garnisons. Durant l’entre-deux-guerres, il y vivait plus de militaires que de civils. Dans cette commune où l’on peut croiser l’ancienne ministre Nadine Morano, qui fit un mandat de députée dans la circonscription, les soldats ont bonne presse, et la fibre patriote est vive.

      « Nous ne sommes pas dans une ville ouvrière, marquée par des luttes syndicales, confirme Patrick Bretenoux, secrétaire de la section PCF de Toul. C’est plutôt une ville marquée par son passé militaire, et l’ancrage de la religion catholique. Il y a un fort vote RN. » Marine Le Pen a recueilli 49,4 % des suffrages à Toul, au second tour de la présidentielle 2022. Le député actuel est toutefois socialiste. Mais Dominique Potier n’a pas souhaité, pour le moment, s’exprimer sur l’affaire de la statue de Toul. Le maire, Alde Harmand, lui, « assume ».
      Une décision en plusieurs étapes

      Rembobinons. En 2018, la Fondation Général-Bigeard, dépositaire de sa mémoire, propose d’offrir à Toul une statue du général, tous frais payés. Anne-Marie Quenette préside cet organisme. Outre son combat en faveur du gradé, cette ancienne avocate, aujourd’hui très âgée, s’est battue pour réhabiliter la mémoire de son père, Jean Quenette, un préfet « vichysto résistant » déclaré inéligible après la Libération pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain. Le conseil municipal met la proposition au vote.

      Elle est acceptée. Les communistes, qui siégeaient dans la majorité et y siègent encore, s’abstiennent lors de ce premier scrutin. Cinq ans et une pandémie mondiale plus tard, en 2023, le maire organise un second scrutin. Les communistes votent cette fois contre, mais l’installation de la statue est à nouveau adoptée.

      Ses promoteurs s’appuient sur le fait qu’il n’y a pas de preuve directe que Marcel Bigeard se soit livré lui-même à des actes de torture, et sur ses dénégations tout au long de sa vie. En 2000, dans les colonnes du journal d’extrême droite Minute, le général en retraite assurait être « incapable d’écraser un poulet sur la route ou d’égorger un lapin. »

      Bigeard n’a rien avoué ni regretté, tout juste a-t-il évoqué un « mal nécessaire », contrairement à ses compagnons d’armes Aussaresses ou Massu. Ce dernier avait d’ailleurs déclaré, sans qu’on puisse prouver ses dires : « la première fois que j’ai vu une gégène, c’était chez Bigeard. »

      Le général Bigeard a aussi rédigé sept autobiographies pour parler de ses « hauts faits ». « De nombreux participants de la guerre d’Algérie ont éprouvé le besoin d’écrire sur eux-mêmes, de se mettre en scène, relève l’historien spécialiste de la période coloniale Alain Ruscio, qui a fait le déplacement à Toul pour épauler le collectif anti-statue. Bigeard, qui écrit souvent à la troisième personne en parlant de lui-même, se raconte comme le grand vainqueur de la « bataille d’Alger ». »

      En 1957, dix mille parachutistes sont largués sur la capitale coloniale, pour briser les revendications d’indépendance. « Ce n’était pas une bataille, mais une militarisation de la répression, voulue par le pouvoir politique, socialiste en l’occurrence, rappelle l’historien Fabrice Riceputi, présent également à Toul.

      L’objectif n’est pas de combattre les poseurs de bombe, mais de briser une grève anticoloniale déclarée par le FLN. Pour ça, les paras ont carte blanche pour enfermer, torturer, exécuter. C’est à ça qu’a participé le régiment commandé par Marcel Bigeard. Sa responsabilité est évidente. »

      Au vu de son grade d’officier parachutiste pendant la « bataille d’Alger », le fait qu’il ait cautionné et commandé l’utilisation de la gégène ou du supplice de la noyade ne souffre donc aucune contestation. Auprès de l’Humanité, le maire de Toul, Alde Harmand, ex-socialiste, balaie pourtant : « c’est le point de vue de certains, ce n’est pas à la collectivité de juger. Nous recevons autant de courriers de gens pour la statue que de gens contre. »

      L’élu concède qu’il « eut été plus heureux qu’il soit représenté en général ou en civil, plutôt qu’en para. Mais cet uniforme, ce n’est pas que l’Algérie, c’est aussi Dien Bien Phu ». Avant Alger, Marcel Bigeard a en effet opéré en Indochine, sans que l’on comprenne bien en quoi c’est une bonne nouvelle. Alde Harmand s’agace de cette controverse qui dépasse maintenant la seule politique locale : « c’est quelqu’un d’important pour Toul, il y est né, il y est mort.
      Nostalgérie

      C’est un des généraux les plus décorés de France, si on avait estimé qu’il avait commis des actes condamnables, il aurait été déchu. » « Dire qu’il y aurait encore un débat sur l’utilisation de la torture comme système en Algérie, cela relève du négationnisme », tranche l’historien Fabrice Riceputi.

      À Toul, difficile de « déboulonner » l’aura du général Bigeard. Le militaire a déjà une avenue à son nom qui, en longeant la Moselle, permet de rejoindre l’autoroute. Elle fut inaugurée de son vivant, en 1979, en présence de Valéry Giscard d’Estaing, qui l’avait nommé au gouvernement.

      Au village de Lucey, à quelques kilomètres de là, tous les 1er mai, des petits groupes de retraités, anciens d’Algérie, crapahutent dans la campagne lors du traditionnel « rallye Bigeard ». Une promenade au vert, prétexte à un gueuleton nostalgique, où on mange du couscous « comme là-bas ». Il fut un temps où le général Bigeard y participait lui-même. En 2022, sa fille en était l’invitée d’honneur.

      « Au niveau de la commune, on peine à rassembler et surtout à intéresser les jeunes, qui ne connaissant pas Bigeard ou bien s’en fichent », reconnaît le communiste toulois Patrick Bretenoux. Au niveau national, la pétition contre la statue a été signée entre autres par le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et les députés insoumis Antoine Léaument et Thomas Portes. Elle totalise un peu plus de 1200 signatures.

      La statue sera-t-elle révélée en grande pompe le 18 juin 2024, comme prévu à l’origine ? Le bras-de-fer continue. D’autant que le nom du sculpteur choisi par la Fondation Marcel-Bigeard n’a pas échappé aux détracteurs du projet. Boris Lejeune est un collaborateur régulier de la revue Catholica, proche de l’ultra-droite catholique.

      L’artiste a à son actif une statue de Jeanne d’Arc livré à la mairie de Saint-Pétersbourg en 2021. Et, à Orange, ville dirigée de longue date par l’extrême droite, c’est sa signature qu’on retrouve en bas du Mémorial de la Terreur, dédié aux religieux tués lors de la Révolution française.

      https://www.humanite.fr/politique/guerre-dalgerie/scandale-a-toul-une-statue-pour-honorer-le-general-bigeard-tortionnaire-en-

  • Le retour de l’austérité, signe de l’instabilité économique globale | Mediapart | 01.04.24

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/010424/le-retour-de-l-austerite-signe-de-l-instabilite-economique-globale

    Mais ce sont les pays émergents les plus fragiles qui sont le plus durement frappés par cette nouvelle tendance, souvent avec l’action directe du Fonds monétaire international (FMI). Outre l’Argentine soumise à la furie austéritaire de son nouveau président libertarien Javier Milei, on peut citer parmi les pays touchés par ce tour de vis l’Égypte, le Nigéria, la Turquie ou le Kenya. Le mouvement n’est pas encore généralisé, mais il y a clairement un tourbillon disciplinaire en cours.

    Ce mouvement est accompagné d’un discours prônant à nouveau l’austérité comme une solution aux maux économiques. Dans le Financial Times du 25 mars, le président de la banque Rockefeller International, Ruchir Sharma, se réjouissait ainsi que les cinq pays émergents cités plus haut aient eu recours à ces méthodes dignes, reconnaît-il, du bon vieux « consensus de Washington ». « Ils sont en voie de guérison », affirmait-il ainsi.

    Un nouveau « consensus de Washington » ?

    Mais nous ne sommes pas pour autant revenus aux grandes heures du consensus de Washington des années 1980. Ce retour de bâton de l’austérité s’accompagne en effet d’un autre mouvement majeur en apparence contradictoire et pourtant assez général d’un soutien public inédit à l’économie. Après des années de politique monétaire très accommodante, les États ont accéléré les injections de fonds dans le secteur privé.

    Rien qu’aux États-Unis, l’ensemble des plans d’aide mis en place depuis la pandémie s’élève à près de 5 000 milliards de dollars, soit près d’un quart du PIB annuel de la première économie du monde. La Chine n’est pas en reste, l’objectif affiché par Xi Jinping de développer les « nouvelles forces productives » technologiques se fait évidemment avec l’appui d’argent public.

    Mais même dans les pays qui prétendent revenir à des logiques d’austérité, les largesses publiques au secteur privé ne cessent pas. Dans les pays émergents, les problèmes budgétaires tiennent souvent à la faiblesse de l’imposition du capital. Surtout, en Allemagne comme en France, les coupes budgétaires ont servi à maintenir les importantes aides publiques au secteur privé. Outre-Rhin, la censure du « fonds pour le climat et la transformation » (KTF) par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe en octobre a conduit le gouvernement fédéral à favoriser l’aide aux entreprises au détriment des aides sociales. En France, on sait que la nouvelle réforme de l’assurance-chômage n’est justifiée que par le maintien d’un flux fiscal annuel de près de 200 milliards d’euros en faveur des entreprises et du refus d’augmenter les impôts sur le capital.

    • Romariiiic cite un de ses articles d’y à 4 jours
      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/270324/le-recit-de-la-peur-de-la-dette-sert-la-destruction-de-l-etat-social

      qu’il débute façon Vaudeville cf : https://seenthis.net/messages/1047752#message1048280

      et conclu ainsi, toujours aussi rassurant :

      Mais cette logique vient percuter la situation d’affaiblissement structurel de la croissance et le besoin permanent d’autres secteurs, notamment de l’industrie, de bénéficier de flux publics directs et indirects. Pour régler cette tension, et permettre de satisfaire tous les secteurs du capital, la solution est alors de faire peser l’ordre de la dette sur les dépenses sociales et les services publics. La proposition de hausse de la TVA de Bruno Le Maire pour régler le problème – déjà mise en place sous le quinquennat Hollande – s’inscrit également dans ce cadre de répression sociale.

      « Le retour de l’ordre de la dette vient asseoir les inégalités de classes », résume Benjamin Lemoine, qui ajoute : « Il y a un cahier des charges social du maintien de la dette en tant qu’actif sans risques au service des financiers : les plus vulnérables, ceux qui dépendent des services publics, comme les organisations de la main gauche de l’État (santé, éducation, recherche, etc.) sont la variable d’ajustement automatique de cette logique perpétuellement recommencée. »

      L’historien de l’économie états-unien Robert Brenner a, dans un article de la New Left Review de 2020, résumé de cette façon ce qu’il pense être un « nouveau régime d’accumulation » et qu’il appelle le « capitalisme politique » par cette formule simple : « la redistribution directe politiquement pilotée de richesse vers le haut pour soutenir des éléments centraux d’une classe capitaliste dominante partiellement transformée ». C’est cette logique qui semble pleinement fonctionner dans le cas français.

      « Le maintien de l’ordre de la dette demande un dosage incessant entre le soutien au capital privé et une capacité à assurer sans chocs politiques le service de la dette, et depuis des années cette capacité repose entièrement sur le sacrifice de l’État social », souligne Benjamin Lemoine. Le problème est que cette logique, soutenue par le récit sur la dette, craque de toute part. Non seulement elle ne produit pas de croissance, mais elle affaiblit, par son coût social et environnemental, la capacité de remboursement de la dette. La guerre sociale alimentée par le récit sur la dette est une impasse. Derrière le vaudeville, il y a bien un récit mortifère.

  • High Pressure Gas Pipeline Halts Salvage of MV Dali
    https://gcaptain.com/dali-salvage-baltimore-gas-pipeline/?subscriber=true&goal=0_f50174ef03-75a3a1deee-169611349&mc_cid=75a3a1deee&


    Wreckage lies across the deck of the Dali cargo vessel, which crashed into the Francis Scott Key Bridge causing it to collapse, in Baltimore, Maryland, U.S., March 29, 2024.
    REUTERS/Julia Nikhinson

    Salvage efforts to remove the MV Dali from Baltimore’s Key Bridge were delayed indefinitely yesterday after a high-pressure subsea natural gas pipeline was discovered under the wreckage.

    Yesterday, the Maryland Port Authority held a meeting at the unified incident command center located at the Maryland Cruise Terminal in Baltimore. The Army Corps of Engineers and the US Coast Guard outlined their priorities: firstly, to open the shipping channel; secondly, to secure and remove the MV Dali; and thirdly, to initiate salvage operations “from the inside out”.

    According to a source at the meeting, the salvage company DonJon-SMIT has been assigned to work with US Navy Salvage Operations (SUPSALV) to clear the bridge. Meanwhile, SCANSKA has been hired by the State of Maryland to secure the shoreside components of the bridge structure.

    Earlier this week, Secretary of Transportation Pete Buttigieg assigned the most delicate task of the operation, extracting the ship, to the American salvage company Resolve Marine. Founded in 1980 with just one tugboat, Resolve Marine has since grown into an industry leader with offices worldwide. The company has participated in various major projects, including the Deepwater Horizon disaster and the Hoegh Xiamen fire. Resolve told gCaptain that CEO Joe Farrell III is personally leading the efforts in Baltimore to ensure it receives the company’s full attention and resources.

    Our source indicates that Resolve has determined that approximately three to four thousand tons of steel and concrete are presently resting on the ship’s bow. Photos of the ship visibly depict the stern elevated above the bow, and experts suggest that the weight of the bridge is pinning it to the seabed.

    One salvage master we interviewed said sections of the bridge have cut through the deck causing serious structural weakness. “Imagine putting a steel bar in a powerful metal vise,” he said. “Now lift and drop the end of that bar. The tide is your hand lifting and dropping that bar. Each time you do, the vise digs deeper into the steel, and the bar weakens. It’s crucial to loosen that vise by removing the bridge segments that are pinning it down as soon as possible.”

    Time is always a factor in salvage operations with weather conditions near the top of the list of concerns. “The more time an operation takes, the greater the possibility a low-pressure system moves in and does further damage.”

    Salvage Operation On Hold
    Despite the clock’s importance, expert salvage teams such as Resolve will not jeopardize worker and environmental safety and two critical factors have indefinitely paused the salvage efforts.

    The main reason for the delay is the ongoing search and recovery mission. Sources from the Joint Incident Command Center told gCaptain that intense political interest, driven by extensive media coverage, is putting pressure on the command leadership and salvage masters to speed up the process. However, the salvage teams have emphasized that they will not rush and cannot work safely while the search and recovery efforts for the four missing bridge workers are still ongoing.

    “What needs to be priority number one, the looming problem right now, is who’s in charge of this,” said maritime historian Sal Mercogliano in a recent video about the salvage efforts. “There is an election coming in November. There are too many players, too many people, too much posturing.”

    This situation presents challenges. However, sources have informed gCaptain that the salvage companies are navigating around political concerns and have refused to rush the efforts.

    High-Pressure Gas Line
    So far those pressures have only delayed the efforts but yesterday operations were paused indefinitely. The concern came during the due diligence process when salvage engineers discovered a high-pressure gas line near the wreckage. According to one source, both the Department of Transportation’s US Maritime Administration (MARAD) and the US Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration (PHMSA) have been notified.

    A pipeline safety expert from PHMSA confirmed concerns about a particular pipeline. They informed us, off the record, that the operator was notified and the pipeline has been isolated and depressurized. PHMSA records indicate that the pipeline, which carries natural gas under high pressure, is owned by Baltimore Gas And Electric (BGE). It remains unclear when BGE was alerted and when the pipeline was shut down.

    Despite the shutdown, salvage teams aren’t willing to further risk the ship, the crew, and their own members. They require a review of the undersea documents and a survey of the pipeline before resuming.

    “This will undoubtedly cause additional delays to the operation,” said a senior official at the meeting. Even after the risks to the pipeline have been fully mitigated, “the timeline to remove the debris from the ship is very uncertain.”

    UPDATE
    This update has been published on the official unified command website:
    The Unified Command is working in partnership with BGE to reduce pressure of an underwater pipeline that spans the width of the channel and runs under the incident site. Unified Command is coordinating to inert the pipeline to free it from hazards and risk. Pipeline operations will continue through the weekend.

  • ST Micro, sous le soleil de l’innovation !
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/necrotechnologies/st-micro-sous-le-soleil-de-l-innovation

    Toujours en librairie : Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau ! (L’Echappée, 2012) Nombre de nos visiteurs cherchent ces temps-ci sur notre site des informations et des textes sur ST Microelectronics. Bienvenue à ceux qui s’indignent du pillage de l’eau par l’industrie microélectronique, et qui découvrent à cette occasion tous les méfaits de cette entreprise et de ses pareilles dans la cuvette grenobloise - toutes issues du Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble (...) #Nécrotechnologies

  • Vous avez suivi l’histoire avec la librairie #XZ ?
    C’est Mission Impossible IRL (ou le poisson d’avril le plus dingue de l’histoire des poissons d’avril)

    Rémy sur Mastodon

    Ça fait deux jours que je suis fasciné par ce qui se passe dans le monde de la sécurité informatique, autour de la backdoor XZ. Je vais essayer de vous l’expliquer, ça va être technique, mais c’est important.

    Pour Internet, c’est l’équivalent d’un gros astéroïde qui serait passé à 5000km de la Terre. Pas d’impact, pas de dégâts directs, mais on aurait pu tous y passer et personne ne l’a vu venir.

    Je vais chercher à vulgariser un maximum, tout en donnant des liens vers les sources directes, qui sont souvent très techniques et en anglais.

    Le fil complet :
    https://mamot.fr/@rusty@piaille.fr/112190942190403821

    #cybersecurité #hacking #InfoSec #backdoor #OpenSSH

  • ChatGPT : face aux artifices de l’IA, comment l’éducation aux médias peut aider les élèves
    https://theconversation.com/chatgpt-face-aux-artifices-de-lia-comment-leducation-aux-medias-peu

    Comme le montre une étude de la Columbia Journalism Review, la panique n’a pas commencé en décembre 2022 avec l’événement lancé par OpenAI mais en février 2023 avec les annonces de Microsoft et Google, chacun y allant de son chatbot intégré dans leur moteur de recherche (Bing Chat et Bard, respectivement). La couverture médiatique opère un brouillage informationnel, se focalisant davantage sur le potentiel remplacement de l’humain que sur la réelle concentration de la propriété de l’IA dans les mains de quelques entreprises.

    Comme toute panique médiatique (les plus récentes étant celles sur la réalité virtuelle et le métavers), elle a pour but et effet de créer un débat public permettant à d’autres acteurs que ceux des médias et du numérique de s’en emparer. Pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI), les enjeux sont de taille en matière d’interactions sociales et scolaires, même s’il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences sur l’enseignement de ces modèles de langage générant automatiquement des textes et des images et de leur mise à disposition auprès du grand public.

    Les publics de l’IA, notamment à l’école, se doivent donc de développer des connaissances et compétences autour des risques et opportunités de ce genre de robot dit conversationnel. Outre la compréhension des mécanismes du traitement automatique de l’information et de la désinformation, d’autres précautions prêtent à éducation :

    prendre garde au monopole de la requête en ligne, tel que visé par Bing Chat et Google Bard, en jouant de la concurrence entre elles, donc en utilisant régulièrement plusieurs moteurs de recherche ;

    exiger des labels, des codes couleur et autres marqueurs pour indiquer qu’un document a été produit par une IA ou avec son aide est aussi frappé au coin du bon sens et certains médias l’ont déjà anticipé ;

    demander que les producteurs fassent de la rétro-ingénierie pour produire des IA qui surveillent l’IA. Ce qui est déjà le cas avec GPTZero ;

    entamer des poursuites judiciaires, en cas d’« hallucination » de ChatGPT- - encore un terme anthropomorphisé pour marquer une erreur du système !

    Et se souvenir que, plus on utilise ChatGPT, sous sa version gratuite comme payante, plus on l’aide à s’améliorer.

    Dans le domaine éducatif, les solutions marketing de la EdTech vantent les avantages de l’IA pour personnaliser les apprentissages, faciliter l’analyse de données, augmenter l’efficacité administrative… Mais ces métriques et statistiques ne sauraient en rien se substituer à la validation des compétences acquises et aux productions des jeunes.

    Pour tout intelligente qu’elle prétende être, l’IA ne peut remplacer la nécessité pour les élèves de développer leur esprit critique et leur propre créativité, de se former et s’informer en maîtrisant leurs sources et ressources. Alors que la EdTech, notamment aux États-Unis, se précipite pour introduire l’IA dans les classes, d’école primaire au supérieur, la vigilance des enseignants et des décideurs reste primordiale pour préserver les missions centrales de l’école et de l’université. L’intelligence collective peut ainsi s’emparer de l’intelligence artificielle.

    #Intelligence_artificielle #EMI #Education_medias_information