• #France : une #statue de #Bigeard, le tortionnaire des Algériens, déclenche la polémique

    Alors que l’Algérie continue de réclamer la reconnaissance et la condamnation de la torture coloniale française, le projet d’ériger une statue à #Toul (Meurthe-et-Moselle, nord-est de la France) en l’honneur du colonel Marcel Bigeard suscite une colère légitime chez les Algériens et les Français qui ont conscience des crimes de la #colonisation.

    Bigeard, symbole de la cruauté et de la barbarie de la guerre d’Algérie, est accusé d’avoir commandité et pratiqué la torture contre des Algériens. Son nom est gravé dans la mémoire collective comme synonyme de terreur et de répression.

    Les témoignages poignants des victimes et de leurs familles, ainsi que les documents historiques, accablent Bigeard. Son Manuel de contre-guérilla, véritable manuel de torture, justifie et encourage l’utilisation de cette pratique barbare.

    Le refus de Bigeard de reconnaître ses crimes et son arrogance face aux accusations ne font qu’amplifier la douleur et la colère des Algériens.

    « Comment pouvons-nous envisager d’ériger une statue du parachutiste Marcel Bigeard, comme le souhaite la municipalité de Toul ? Est-il concevable de glorifier la pratique de la torture coloniale dont il est l’un des symboles ? »
    L’association Union Algérienne menace de saisir la justice pour « apologie de crime de guerre »

    C’est ainsi que s’interrogent les historiens français Fabrice Riceputi et Alain Ruscio dans une longue pétition cosignée par les deux hommes et publiée samedi (16 mars) sur le site « Histoire coloniale » (lancé en 2017 par des chercheurs et des enseignants en histoire en France). La pétition est adressée au public français.

    Les historiens annoncent que l’Association française d’histoire coloniale a l’intention de faire pression sur la municipalité de Toul, d’où est originaire Bigeard (décédé en 2010), pour l’empêcher d’ériger la statue.

    La pétition souligne que « l’acte que la municipalité de Toul s’apprête à accomplir intervient au moment où les municipalités de Paris et de Marseille ont retiré les plaques commémorant le maréchal Bugeaud, bourreau du peuple algérien pendant la conquête coloniale ».

    Alors que la France s’engage timidement à reconnaître son passé colonial, glorifier un tortionnaire comme Bigeard est une insulte à la mémoire des victimes algériennes et un obstacle à la réconciliation entre les deux pays.

    De son côté, l’association Unions Algérienne compte saisir la justice pour « apologie de crime de guerre » si la statue de #Marcel_Bigeard est érigée à Toul.

    https://www.algerie360.com/france-une-statue-de-bigeard-le-tortionnaire-des-algeriens-declenche-la-
    #Algérie #monument #toponymie #toponymie_politique #torture #guerre_d'Algérie

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    • Scandale à Toul, une statue pour honorer le général Bigeard, tortionnaire en Algérie

      Dans la sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, l’érection d’une statue en #hommage au général Marcel Bigeard, accusé de torture en Algérie, oppose la mairie, pourtant de gauche, à un collectif citoyen d’historiens, d’associatifs, de communistes et d’insoumis.

      La statue en bronze, haute de plus de deux mètres, dort pour le moment dans un entrepôt de caserne du 516e régiment du train. À moins de deux kilomètres de la vive controverse qu’elle suscite dans cette sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, peuplée de 15 000 habitants.

      Elle représente, glorieux dans son uniforme de parachutiste, Marcel Bigeard. Général multidécoré, résistant, ancien député et secrétaire d’État à la Défense. Né à Toul, élu à Toul, mort à Toul. Bref un « enfant du pays », dont la statue devait être érigée le 18 juin prochain, pour l’anniversaire de l’appel de Charles de Gaulle et celui de la mort de Bigeard.

      Mais le général, décédé en 2010, n’a pas que des thuriféraires. Car l’homme est aussi, bien qu’il l’ait nié toute sa vie, l’un des artisans du système de torture institutionnalisé durant la guerre d’Algérie, notamment durant la « bataille d’Alger ».

      Lorsque l’armée française se livre à des exécutions sommaires, coulant les pieds de ses prisonniers dans le béton avant de les jeter à la mer depuis des hélicoptères, les Algériens surnomment cette technique sordide « les crevettes Bigeard ». Un collectif toulois, « Histoire et mémoire dans le respect des droits humains », s’est donc créé pour protester contre l’érection de la statue, votée deux fois par le conseil municipal, pourtant dirigé par la gauche, en 2018 et en 2023.
      « La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      Le 26 mars, une centaine de Toulois, communistes, insoumis, militants de la Ligue des droits de l’homme ou d’associations antiracistes ont bravé le crachin qui mouille les pavés du vieux centre, non loin de l’hôtel de ville, pour protester à nouveau contre cette décision.

      L’initiateur du collectif, Philippe Champouillon, 88 ans et lui-même vétéran d’Algérie, monte à la tribune. Il s’est longtemps battu seul contre la mairie. Sa voix usée peine à contenir son émotion : « Cette statue glorifierait un passé qui salit la France, et ternirait le patrimoine culturel de Toul. La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      La sculpture doit en effet prendre place dans un ensemble mémoriel, située à l’entrée de la ville pour qui arrive par la gare de Toul. Un imposant édifice commémorant les morts de l’invasion prussienne de 1870 y toise les grandes plaques en hommage aux morts des deux guerres mondiales.

      Derrière, coule une petite rivière, à l’ombre des remparts de la vieille ville, réminiscence de la fonction militaire de cette commune, qui accueille depuis plusieurs siècles des garnisons. Durant l’entre-deux-guerres, il y vivait plus de militaires que de civils. Dans cette commune où l’on peut croiser l’ancienne ministre Nadine Morano, qui fit un mandat de députée dans la circonscription, les soldats ont bonne presse, et la fibre patriote est vive.

      « Nous ne sommes pas dans une ville ouvrière, marquée par des luttes syndicales, confirme Patrick Bretenoux, secrétaire de la section PCF de Toul. C’est plutôt une ville marquée par son passé militaire, et l’ancrage de la religion catholique. Il y a un fort vote RN. » Marine Le Pen a recueilli 49,4 % des suffrages à Toul, au second tour de la présidentielle 2022. Le député actuel est toutefois socialiste. Mais Dominique Potier n’a pas souhaité, pour le moment, s’exprimer sur l’affaire de la statue de Toul. Le maire, Alde Harmand, lui, « assume ».
      Une décision en plusieurs étapes

      Rembobinons. En 2018, la Fondation Général-Bigeard, dépositaire de sa mémoire, propose d’offrir à Toul une statue du général, tous frais payés. Anne-Marie Quenette préside cet organisme. Outre son combat en faveur du gradé, cette ancienne avocate, aujourd’hui très âgée, s’est battue pour réhabiliter la mémoire de son père, Jean Quenette, un préfet « vichysto résistant » déclaré inéligible après la Libération pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain. Le conseil municipal met la proposition au vote.

      Elle est acceptée. Les communistes, qui siégeaient dans la majorité et y siègent encore, s’abstiennent lors de ce premier scrutin. Cinq ans et une pandémie mondiale plus tard, en 2023, le maire organise un second scrutin. Les communistes votent cette fois contre, mais l’installation de la statue est à nouveau adoptée.

      Ses promoteurs s’appuient sur le fait qu’il n’y a pas de preuve directe que Marcel Bigeard se soit livré lui-même à des actes de torture, et sur ses dénégations tout au long de sa vie. En 2000, dans les colonnes du journal d’extrême droite Minute, le général en retraite assurait être « incapable d’écraser un poulet sur la route ou d’égorger un lapin. »

      Bigeard n’a rien avoué ni regretté, tout juste a-t-il évoqué un « mal nécessaire », contrairement à ses compagnons d’armes Aussaresses ou Massu. Ce dernier avait d’ailleurs déclaré, sans qu’on puisse prouver ses dires : « la première fois que j’ai vu une gégène, c’était chez Bigeard. »

      Le général Bigeard a aussi rédigé sept autobiographies pour parler de ses « hauts faits ». « De nombreux participants de la guerre d’Algérie ont éprouvé le besoin d’écrire sur eux-mêmes, de se mettre en scène, relève l’historien spécialiste de la période coloniale Alain Ruscio, qui a fait le déplacement à Toul pour épauler le collectif anti-statue. Bigeard, qui écrit souvent à la troisième personne en parlant de lui-même, se raconte comme le grand vainqueur de la « bataille d’Alger ». »

      En 1957, dix mille parachutistes sont largués sur la capitale coloniale, pour briser les revendications d’indépendance. « Ce n’était pas une bataille, mais une militarisation de la répression, voulue par le pouvoir politique, socialiste en l’occurrence, rappelle l’historien Fabrice Riceputi, présent également à Toul.

      L’objectif n’est pas de combattre les poseurs de bombe, mais de briser une grève anticoloniale déclarée par le FLN. Pour ça, les paras ont carte blanche pour enfermer, torturer, exécuter. C’est à ça qu’a participé le régiment commandé par Marcel Bigeard. Sa responsabilité est évidente. »

      Au vu de son grade d’officier parachutiste pendant la « bataille d’Alger », le fait qu’il ait cautionné et commandé l’utilisation de la gégène ou du supplice de la noyade ne souffre donc aucune contestation. Auprès de l’Humanité, le maire de Toul, Alde Harmand, ex-socialiste, balaie pourtant : « c’est le point de vue de certains, ce n’est pas à la collectivité de juger. Nous recevons autant de courriers de gens pour la statue que de gens contre. »

      L’élu concède qu’il « eut été plus heureux qu’il soit représenté en général ou en civil, plutôt qu’en para. Mais cet uniforme, ce n’est pas que l’Algérie, c’est aussi Dien Bien Phu ». Avant Alger, Marcel Bigeard a en effet opéré en Indochine, sans que l’on comprenne bien en quoi c’est une bonne nouvelle. Alde Harmand s’agace de cette controverse qui dépasse maintenant la seule politique locale : « c’est quelqu’un d’important pour Toul, il y est né, il y est mort.
      Nostalgérie

      C’est un des généraux les plus décorés de France, si on avait estimé qu’il avait commis des actes condamnables, il aurait été déchu. » « Dire qu’il y aurait encore un débat sur l’utilisation de la torture comme système en Algérie, cela relève du négationnisme », tranche l’historien Fabrice Riceputi.

      À Toul, difficile de « déboulonner » l’aura du général Bigeard. Le militaire a déjà une avenue à son nom qui, en longeant la Moselle, permet de rejoindre l’autoroute. Elle fut inaugurée de son vivant, en 1979, en présence de Valéry Giscard d’Estaing, qui l’avait nommé au gouvernement.

      Au village de Lucey, à quelques kilomètres de là, tous les 1er mai, des petits groupes de retraités, anciens d’Algérie, crapahutent dans la campagne lors du traditionnel « rallye Bigeard ». Une promenade au vert, prétexte à un gueuleton nostalgique, où on mange du couscous « comme là-bas ». Il fut un temps où le général Bigeard y participait lui-même. En 2022, sa fille en était l’invitée d’honneur.

      « Au niveau de la commune, on peine à rassembler et surtout à intéresser les jeunes, qui ne connaissant pas Bigeard ou bien s’en fichent », reconnaît le communiste toulois Patrick Bretenoux. Au niveau national, la pétition contre la statue a été signée entre autres par le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et les députés insoumis Antoine Léaument et Thomas Portes. Elle totalise un peu plus de 1200 signatures.

      La statue sera-t-elle révélée en grande pompe le 18 juin 2024, comme prévu à l’origine ? Le bras-de-fer continue. D’autant que le nom du sculpteur choisi par la Fondation Marcel-Bigeard n’a pas échappé aux détracteurs du projet. Boris Lejeune est un collaborateur régulier de la revue Catholica, proche de l’ultra-droite catholique.

      L’artiste a à son actif une statue de Jeanne d’Arc livré à la mairie de Saint-Pétersbourg en 2021. Et, à Orange, ville dirigée de longue date par l’extrême droite, c’est sa signature qu’on retrouve en bas du Mémorial de la Terreur, dédié aux religieux tués lors de la Révolution française.

      https://www.humanite.fr/politique/guerre-dalgerie/scandale-a-toul-une-statue-pour-honorer-le-general-bigeard-tortionnaire-en-

  • Le retour de l’austérité, signe de l’instabilité économique globale | Mediapart | 01.04.24

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/010424/le-retour-de-l-austerite-signe-de-l-instabilite-economique-globale

    Mais ce sont les pays émergents les plus fragiles qui sont le plus durement frappés par cette nouvelle tendance, souvent avec l’action directe du Fonds monétaire international (FMI). Outre l’Argentine soumise à la furie austéritaire de son nouveau président libertarien Javier Milei, on peut citer parmi les pays touchés par ce tour de vis l’Égypte, le Nigéria, la Turquie ou le Kenya. Le mouvement n’est pas encore généralisé, mais il y a clairement un tourbillon disciplinaire en cours.

    Ce mouvement est accompagné d’un discours prônant à nouveau l’austérité comme une solution aux maux économiques. Dans le Financial Times du 25 mars, le président de la banque Rockefeller International, Ruchir Sharma, se réjouissait ainsi que les cinq pays émergents cités plus haut aient eu recours à ces méthodes dignes, reconnaît-il, du bon vieux « consensus de Washington ». « Ils sont en voie de guérison », affirmait-il ainsi.

    Un nouveau « consensus de Washington » ?

    Mais nous ne sommes pas pour autant revenus aux grandes heures du consensus de Washington des années 1980. Ce retour de bâton de l’austérité s’accompagne en effet d’un autre mouvement majeur en apparence contradictoire et pourtant assez général d’un soutien public inédit à l’économie. Après des années de politique monétaire très accommodante, les États ont accéléré les injections de fonds dans le secteur privé.

    Rien qu’aux États-Unis, l’ensemble des plans d’aide mis en place depuis la pandémie s’élève à près de 5 000 milliards de dollars, soit près d’un quart du PIB annuel de la première économie du monde. La Chine n’est pas en reste, l’objectif affiché par Xi Jinping de développer les « nouvelles forces productives » technologiques se fait évidemment avec l’appui d’argent public.

    Mais même dans les pays qui prétendent revenir à des logiques d’austérité, les largesses publiques au secteur privé ne cessent pas. Dans les pays émergents, les problèmes budgétaires tiennent souvent à la faiblesse de l’imposition du capital. Surtout, en Allemagne comme en France, les coupes budgétaires ont servi à maintenir les importantes aides publiques au secteur privé. Outre-Rhin, la censure du « fonds pour le climat et la transformation » (KTF) par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe en octobre a conduit le gouvernement fédéral à favoriser l’aide aux entreprises au détriment des aides sociales. En France, on sait que la nouvelle réforme de l’assurance-chômage n’est justifiée que par le maintien d’un flux fiscal annuel de près de 200 milliards d’euros en faveur des entreprises et du refus d’augmenter les impôts sur le capital.

    • Romariiiic cite un de ses articles d’y à 4 jours
      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/270324/le-recit-de-la-peur-de-la-dette-sert-la-destruction-de-l-etat-social

      qu’il débute façon Vaudeville cf : https://seenthis.net/messages/1047752#message1048280

      et conclu ainsi, toujours aussi rassurant :

      Mais cette logique vient percuter la situation d’affaiblissement structurel de la croissance et le besoin permanent d’autres secteurs, notamment de l’industrie, de bénéficier de flux publics directs et indirects. Pour régler cette tension, et permettre de satisfaire tous les secteurs du capital, la solution est alors de faire peser l’ordre de la dette sur les dépenses sociales et les services publics. La proposition de hausse de la TVA de Bruno Le Maire pour régler le problème – déjà mise en place sous le quinquennat Hollande – s’inscrit également dans ce cadre de répression sociale.

      « Le retour de l’ordre de la dette vient asseoir les inégalités de classes », résume Benjamin Lemoine, qui ajoute : « Il y a un cahier des charges social du maintien de la dette en tant qu’actif sans risques au service des financiers : les plus vulnérables, ceux qui dépendent des services publics, comme les organisations de la main gauche de l’État (santé, éducation, recherche, etc.) sont la variable d’ajustement automatique de cette logique perpétuellement recommencée. »

      L’historien de l’économie états-unien Robert Brenner a, dans un article de la New Left Review de 2020, résumé de cette façon ce qu’il pense être un « nouveau régime d’accumulation » et qu’il appelle le « capitalisme politique » par cette formule simple : « la redistribution directe politiquement pilotée de richesse vers le haut pour soutenir des éléments centraux d’une classe capitaliste dominante partiellement transformée ». C’est cette logique qui semble pleinement fonctionner dans le cas français.

      « Le maintien de l’ordre de la dette demande un dosage incessant entre le soutien au capital privé et une capacité à assurer sans chocs politiques le service de la dette, et depuis des années cette capacité repose entièrement sur le sacrifice de l’État social », souligne Benjamin Lemoine. Le problème est que cette logique, soutenue par le récit sur la dette, craque de toute part. Non seulement elle ne produit pas de croissance, mais elle affaiblit, par son coût social et environnemental, la capacité de remboursement de la dette. La guerre sociale alimentée par le récit sur la dette est une impasse. Derrière le vaudeville, il y a bien un récit mortifère.

  • High Pressure Gas Pipeline Halts Salvage of MV Dali
    https://gcaptain.com/dali-salvage-baltimore-gas-pipeline/?subscriber=true&goal=0_f50174ef03-75a3a1deee-169611349&mc_cid=75a3a1deee&


    Wreckage lies across the deck of the Dali cargo vessel, which crashed into the Francis Scott Key Bridge causing it to collapse, in Baltimore, Maryland, U.S., March 29, 2024.
    REUTERS/Julia Nikhinson

    Salvage efforts to remove the MV Dali from Baltimore’s Key Bridge were delayed indefinitely yesterday after a high-pressure subsea natural gas pipeline was discovered under the wreckage.

    Yesterday, the Maryland Port Authority held a meeting at the unified incident command center located at the Maryland Cruise Terminal in Baltimore. The Army Corps of Engineers and the US Coast Guard outlined their priorities: firstly, to open the shipping channel; secondly, to secure and remove the MV Dali; and thirdly, to initiate salvage operations “from the inside out”.

    According to a source at the meeting, the salvage company DonJon-SMIT has been assigned to work with US Navy Salvage Operations (SUPSALV) to clear the bridge. Meanwhile, SCANSKA has been hired by the State of Maryland to secure the shoreside components of the bridge structure.

    Earlier this week, Secretary of Transportation Pete Buttigieg assigned the most delicate task of the operation, extracting the ship, to the American salvage company Resolve Marine. Founded in 1980 with just one tugboat, Resolve Marine has since grown into an industry leader with offices worldwide. The company has participated in various major projects, including the Deepwater Horizon disaster and the Hoegh Xiamen fire. Resolve told gCaptain that CEO Joe Farrell III is personally leading the efforts in Baltimore to ensure it receives the company’s full attention and resources.

    Our source indicates that Resolve has determined that approximately three to four thousand tons of steel and concrete are presently resting on the ship’s bow. Photos of the ship visibly depict the stern elevated above the bow, and experts suggest that the weight of the bridge is pinning it to the seabed.

    One salvage master we interviewed said sections of the bridge have cut through the deck causing serious structural weakness. “Imagine putting a steel bar in a powerful metal vise,” he said. “Now lift and drop the end of that bar. The tide is your hand lifting and dropping that bar. Each time you do, the vise digs deeper into the steel, and the bar weakens. It’s crucial to loosen that vise by removing the bridge segments that are pinning it down as soon as possible.”

    Time is always a factor in salvage operations with weather conditions near the top of the list of concerns. “The more time an operation takes, the greater the possibility a low-pressure system moves in and does further damage.”

    Salvage Operation On Hold
    Despite the clock’s importance, expert salvage teams such as Resolve will not jeopardize worker and environmental safety and two critical factors have indefinitely paused the salvage efforts.

    The main reason for the delay is the ongoing search and recovery mission. Sources from the Joint Incident Command Center told gCaptain that intense political interest, driven by extensive media coverage, is putting pressure on the command leadership and salvage masters to speed up the process. However, the salvage teams have emphasized that they will not rush and cannot work safely while the search and recovery efforts for the four missing bridge workers are still ongoing.

    “What needs to be priority number one, the looming problem right now, is who’s in charge of this,” said maritime historian Sal Mercogliano in a recent video about the salvage efforts. “There is an election coming in November. There are too many players, too many people, too much posturing.”

    This situation presents challenges. However, sources have informed gCaptain that the salvage companies are navigating around political concerns and have refused to rush the efforts.

    High-Pressure Gas Line
    So far those pressures have only delayed the efforts but yesterday operations were paused indefinitely. The concern came during the due diligence process when salvage engineers discovered a high-pressure gas line near the wreckage. According to one source, both the Department of Transportation’s US Maritime Administration (MARAD) and the US Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration (PHMSA) have been notified.

    A pipeline safety expert from PHMSA confirmed concerns about a particular pipeline. They informed us, off the record, that the operator was notified and the pipeline has been isolated and depressurized. PHMSA records indicate that the pipeline, which carries natural gas under high pressure, is owned by Baltimore Gas And Electric (BGE). It remains unclear when BGE was alerted and when the pipeline was shut down.

    Despite the shutdown, salvage teams aren’t willing to further risk the ship, the crew, and their own members. They require a review of the undersea documents and a survey of the pipeline before resuming.

    “This will undoubtedly cause additional delays to the operation,” said a senior official at the meeting. Even after the risks to the pipeline have been fully mitigated, “the timeline to remove the debris from the ship is very uncertain.”

    UPDATE
    This update has been published on the official unified command website:
    The Unified Command is working in partnership with BGE to reduce pressure of an underwater pipeline that spans the width of the channel and runs under the incident site. Unified Command is coordinating to inert the pipeline to free it from hazards and risk. Pipeline operations will continue through the weekend.

  • ST Micro, sous le soleil de l’innovation !
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/necrotechnologies/st-micro-sous-le-soleil-de-l-innovation

    Toujours en librairie : Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau ! (L’Echappée, 2012) Nombre de nos visiteurs cherchent ces temps-ci sur notre site des informations et des textes sur ST Microelectronics. Bienvenue à ceux qui s’indignent du pillage de l’eau par l’industrie microélectronique, et qui découvrent à cette occasion tous les méfaits de cette entreprise et de ses pareilles dans la cuvette grenobloise - toutes issues du Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble (...) #Nécrotechnologies

  • Vous avez suivi l’histoire avec la librairie #XZ ?
    C’est Mission Impossible IRL (ou le poisson d’avril le plus dingue de l’histoire des poissons d’avril)

    Rémy sur Mastodon

    Ça fait deux jours que je suis fasciné par ce qui se passe dans le monde de la sécurité informatique, autour de la backdoor XZ. Je vais essayer de vous l’expliquer, ça va être technique, mais c’est important.

    Pour Internet, c’est l’équivalent d’un gros astéroïde qui serait passé à 5000km de la Terre. Pas d’impact, pas de dégâts directs, mais on aurait pu tous y passer et personne ne l’a vu venir.

    Je vais chercher à vulgariser un maximum, tout en donnant des liens vers les sources directes, qui sont souvent très techniques et en anglais.

    Le fil complet :
    https://mamot.fr/@rusty@piaille.fr/112190942190403821

    #cybersecurité #hacking #InfoSec #backdoor #OpenSSH

  • ChatGPT : face aux artifices de l’IA, comment l’éducation aux médias peut aider les élèves
    https://theconversation.com/chatgpt-face-aux-artifices-de-lia-comment-leducation-aux-medias-peu

    Comme le montre une étude de la Columbia Journalism Review, la panique n’a pas commencé en décembre 2022 avec l’événement lancé par OpenAI mais en février 2023 avec les annonces de Microsoft et Google, chacun y allant de son chatbot intégré dans leur moteur de recherche (Bing Chat et Bard, respectivement). La couverture médiatique opère un brouillage informationnel, se focalisant davantage sur le potentiel remplacement de l’humain que sur la réelle concentration de la propriété de l’IA dans les mains de quelques entreprises.

    Comme toute panique médiatique (les plus récentes étant celles sur la réalité virtuelle et le métavers), elle a pour but et effet de créer un débat public permettant à d’autres acteurs que ceux des médias et du numérique de s’en emparer. Pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI), les enjeux sont de taille en matière d’interactions sociales et scolaires, même s’il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences sur l’enseignement de ces modèles de langage générant automatiquement des textes et des images et de leur mise à disposition auprès du grand public.

    Les publics de l’IA, notamment à l’école, se doivent donc de développer des connaissances et compétences autour des risques et opportunités de ce genre de robot dit conversationnel. Outre la compréhension des mécanismes du traitement automatique de l’information et de la désinformation, d’autres précautions prêtent à éducation :

    prendre garde au monopole de la requête en ligne, tel que visé par Bing Chat et Google Bard, en jouant de la concurrence entre elles, donc en utilisant régulièrement plusieurs moteurs de recherche ;

    exiger des labels, des codes couleur et autres marqueurs pour indiquer qu’un document a été produit par une IA ou avec son aide est aussi frappé au coin du bon sens et certains médias l’ont déjà anticipé ;

    demander que les producteurs fassent de la rétro-ingénierie pour produire des IA qui surveillent l’IA. Ce qui est déjà le cas avec GPTZero ;

    entamer des poursuites judiciaires, en cas d’« hallucination » de ChatGPT- - encore un terme anthropomorphisé pour marquer une erreur du système !

    Et se souvenir que, plus on utilise ChatGPT, sous sa version gratuite comme payante, plus on l’aide à s’améliorer.

    Dans le domaine éducatif, les solutions marketing de la EdTech vantent les avantages de l’IA pour personnaliser les apprentissages, faciliter l’analyse de données, augmenter l’efficacité administrative… Mais ces métriques et statistiques ne sauraient en rien se substituer à la validation des compétences acquises et aux productions des jeunes.

    Pour tout intelligente qu’elle prétende être, l’IA ne peut remplacer la nécessité pour les élèves de développer leur esprit critique et leur propre créativité, de se former et s’informer en maîtrisant leurs sources et ressources. Alors que la EdTech, notamment aux États-Unis, se précipite pour introduire l’IA dans les classes, d’école primaire au supérieur, la vigilance des enseignants et des décideurs reste primordiale pour préserver les missions centrales de l’école et de l’université. L’intelligence collective peut ainsi s’emparer de l’intelligence artificielle.

    #Intelligence_artificielle #EMI #Education_medias_information

  • « Il n’existe aucun scénario de transition qui n’implique des changements profonds dans notre relation aux animaux »

    Dans la seconde moitié du mois de mars, quelque part sur la côte qui s’étire entre Kerpape et Larmor-Plage, dans le Morbihan, une laie a pris la mer. Elle s’est jetée dans les flots, sans doute poussée vers l’océan par une battue organisée sur le territoire des deux communes. Mue par une force mystérieuse dont nul ne saura jamais rien, elle a affronté le large. Elle a nagé près de dix kilomètres avant d’accoster sur les rivages de l’île de Groix, au terme d’une épreuve d’autant plus rude qu’elle s’apprêtait à mettre bas.

    L’étrangeté de cette prouesse, son incongruité radicale nous portent à des questions non moins inhabituelles. A quoi pense un sanglier seul, perdu en pleine mer, bousculé par la houle ? Par quelles émotions est-il traversé ? A-t-il peur, et comment ? Hésite-t-il, après un moment, à faire demi-tour ? Quelque chose qui ressemble à de la joie lui passe-t-il par l’esprit lorsqu’il aperçoit enfin une terre à l’horizon ?

    L’épopée de cette laie nous renvoie à ce que nous pourrions projeter de plus humain sur l’animal : la singularité des individus, l’audace exploratrice, la confrontation avec l’inconnu, l’âpreté avec laquelle on lutte pour sa vie et, plus encore, pour celle qu’on s’apprête à donner. Sitôt arrivée à Groix, la laie s’est cachée dans un roncier et y a mis au monde trois petits. Lundi 25 mars, à peine le quotidien Ouest-France avait-il eu le temps de raconter l’histoire que des membres de l’amicale des chasseurs du coin sont tranquillement venus tuer tout ce petit monde – la mère et ses trois marcassins.

    Faits politiques majeurs

    Nul besoin d’être encarté au Parti animaliste pour ressentir un trouble à la lecture de ce fait divers. D’ailleurs, Ouest-France n’a pu l’évacuer en une brève, mais y a consacré pas moins de trois articles. Ce qui trouble, bien sûr, c’est le profond hiatus entre l’énergie déployée par la laie pour survivre et sauver ses petits – et par laquelle elle s’humanise en quelque sorte aux yeux de certains d’entre nous – et la brutalité désinvolte, irréfléchie, avec laquelle la mort, en définitive, lui est administrée.

    Ce n’est pas une histoire pour faire pleurnicher dans les chaumières. Derrière la manière dont nous traitons les #animaux, derrière les motifs et les modalités de leur mort, se cachent souvent des faits politiques majeurs. Et d’autant plus majeurs que nous savons désormais avec certitude qu’il n’existe aucun scénario de transition qui n’implique des changements profonds dans notre relation aux animaux.
    C’est vrai, on le sait, pour ce qui est du #bétail. Outre les questions éthiques qu’elles posent, l’intensification et l’industrialisation de la « production animale » ont des effets catastrophiques sur l’ensemble des #écosystèmes et sur la #santé humaine. La pression sur les #terres_agricoles, dont les deux tiers en Europe sont consacrés à nourrir porcs, bovins et volailles, la disponibilité de la ressource en #eau, la #pollution par les nitrates des cours d’eau, des aquifères et des écosystèmes côtiers, la #déforestation forcenée pour faire place aux monocultures de soja… à des degrés divers, la surconsommation de viande génère ou aggrave tous les grands périls environnementaux et sanitaires.
    Tout cela est directement indexé sur le nombre d’animaux que nous nous permettons de tuer chaque jour : d’une certaine manière, nous payons, et paierons toujours plus, le pouvoir sans limite ni partage que nous nous sommes donné sur leur vie.

    Pour saisir le lien avec notre laie groisillonne, il faut lire un bref et remarquable ouvrage des écologues et géographes Raphaël Mathevet et Roméo Bondon (Sangliers. Géographies d’un animal politique, Actes Sud, 2022). Ils y expliquent comment, et pourquoi, en l’espace d’un demi-siècle, le sanglier est passé du statut d’animal forestier discret à celui d’espèce proliférante et invasive, colonisant tous les milieux. Au début des années 1970, on tuait 35 000 sangliers par an en France. Aujourd’hui, ils sont environ 800 000 par an à être tués, sans que cela semble entamer sérieusement la magnitude des dégâts de toutes sortes qu’ils causent à l’environnement et aux activités humaines.

    Prolifération des sangliers

    Avec le remembrement agricole, l’arrachage des haies et la mise à l’équerre des paysages de nos campagnes, la raréfaction du petit gibier a peu à peu laissé les chasseurs orphelins de leurs proies. Pour perpétuer la chasse et le plaisir de tenir une vie au bout de son fusil, la prolifération des sangliers a été organisée par l’agrainage (nourrissage hivernal), l’#élevage et l’hybridation avec des cochons domestiques plus fertiles, des méthodes de #chasse sélectives, etc. « Alors que, par le passé, le chasseur exerçait un droit de souveraineté qui reposait sur l’alternative “faire mourir ou laisser vivre” le gibier, écrivent les deux auteurs, la chasse du XXe siècle se saisit d’un droit inverse, qui est double : celui de “pouvoir faire vivre et laisser mourir” le gibier. » Ce redoublement du pouvoir que nous nous octroyons sur la vie du gibier vient, là encore, avec un fardeau : subir sa pullulation.

    Mais est-il bien sérieux, alors que le monde traverse tant de drames, et que la famine est redevenue une arme de guerre, de s’appesantir sur le sort des bêtes ? L’indifférence à leur égard, répondent en général les militants de la cause animale, est l’antichambre de celle envers le malheur qui frappe nos semblables les plus fragiles.

    « Des cruautés que l’on voit dans les campagnes commettre sur les animaux, de l’aspect horrible de leur condition, date avec ma pitié pour eux la compréhension des crimes de la force, écrivait Louise Michel dans ses Mémoires, en 1886. C’est ainsi que ceux qui tiennent les peuples agissent envers eux ! »

    Stéphane Foucart
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/31/ecologie-il-n-existe-aucun-scenario-de-transition-qui-n-implique-des-changem

    #indifférence #écologie

  • 75% des auteurs et autrices de BD installé·es à Angoulême sont RSA.

    Comme eux, beaucoup de professionnels de la création tels que les graphistes, photographes, graphistes, peintres, designers, illustratrice, écrivains, traductrices et j’en passe, possède des droits sociaux au rabais.

    Ils cotisent comme tout le monde, mais n’ont pas les mêmes droits que des salariés. C’est pour en finir avec cette injustice que le député communiste Pierre Dharréville ainsi que plusieurs syndicats et associations (SNAP CGT, STAA CNT-SO, La Buse, la SRF, l’AFD) ont rédigé un projet de loi visant à intégrer les artistes-auteur·ices dans la caisse commune de l’assurance chômage.

    Une pétition en faveur de ce projet de loi a été signé près de 15.000 fois. N’hésitez pas à y participer !

    http://www.continuite-revenus.fr/tribune.php

  • Japanese Soul from the ’70s: ライトメロウ with Kengo
    https://www.youtube.com/watch?v=i_3u3uJ4F9E

    Nana kinomi - Omaesan
    Mari and Bux Bunny - Saigo no honne 01:55
    Hiromi Iwasaki - Campus Girl 07:23
    Tatsuro Yamashita - Dancer 09:32
    Lily - Reflection 13:30
    Hatsumi Shibata - Showgirl 16:57
    Yumi Arai - Anata dake no mono (Trimmed out from the video due to copyright restrictions.)
    Kaze - Futto kigatsukya 20:10
    Ogami Rumiko - Futari fuwari 22:58
    Aiko Yano - Katarun Kataran 25:41
    Haruko Kuwana - On the seashore 29:18
    Rie Ida - Koi no arashi 33:12
    Momoe Yamaguchi - Neko ga miteiru 35:17
    Yoko Maeda - yuuwaku 37:12
    Masaki Ueda - Hikaru Umi 40:49

    #musique #soul #Japon #années_70

  • Pourquoi Glucksmann ? | Stefano Palombarini
    https://www.contretemps.eu/pourquoi-glucksmann-parti-socialiste-gauche-strategie-palombarini

    Raphaël Glucksmann semble l’enfant chéri de la presse mainstream, qui voit en lui – dans la perspective des élections européennes à venir – un antidote utile à la gauche de rupture, incarnée depuis plusieurs années par Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise. Son profil politique ne laisse effectivement guère place au doute : il s’agit d’une version vaguement rafistolée de l’orientation d’accompagnement du capitalisme néolibéral qui a plongé la gauche dans une crise historique, partout dans le monde.

    Mais qu’est-ce que cela dit des batailles qui se jouent à gauche actuellement et des stratégies des différents partis qui s’étaient unis dans le cadre de la NUPES, en particulier du PS ? L’économiste Stefano Palombarini, auteur notamment (avec Bruno Amable) de L’Illusion du bloc bourgeois, avance quelques pistes.

    Beaucoup a été dit sur la candidature de Raphaël Glucksmann aux élections européennes, de son choix d’en faire une occasion de propagande des positions ultra-atlantistes sur la politique internationale tout en minorant les thèmes de politique économique et sociale. On sait qu’il parle peu volontiers de la situation à Gaza, pour laquelle il refuse d’utiliser le terme génocide pourtant validé par la Cour Internationale de Justice dans son verdict à la suite de la plainte déposée par l’Afrique du Sud. On sait qu’il va bien au-delà de la volonté de soutenir militairement l’Ukraine, une volonté partagée aussi par ceux qui pensent qu’une aide de ce type est nécessaire pour établir un rapport de force suffisamment équilibré, et laisser ainsi une chance à une solution négociée du conflit. Non, pour lui aucun accord de paix n’est possible avec Poutine, un tyran qui menace nos démocraties : la seule possibilité est de le « défaire totalement », de « l’humilier ». En bon néoconservateur, il va même plus loin : les démocraties occidentales ne sont pas simplement menacées par Poutine, mais par « l’alliance entre la Russie et la Chine […]. Ce n’est pas une alliance conjoncturelle, mais une alliance idéologique, dont le ciment est le ressentiment à notre égard », où évidemment le « notre » ne fait pas référence seulement à la France, mais à l’Occident[1].

    Ces positions ne sont guère étonnantes pour qui connaît son parcours : contributeur regulier de la revue Les meilleurs des mondes, qui a été un soutien indéfectible de la politique étrangère de George Bush ; membre du cercle de l’Oratoire, think tank atlantiste et néoconservateur ; sous l’impulsion de Bernard-Henri Levy[2], conseiller de Mikheïl Saakachvili pendant que celui-ci présidait la Géorgie sur une ligne atlantiste et libérale. En 2007, d’abord candidat pour Alternative Libérale, Glucksmann décida finalement d’apporter un soutien enthousiaste à Sarkozy, qu’il considérait comme « l’héritier rebelle » de 1968[3]. Dix ans plus tard, il accueillait avec ces mots le résultat de la présidentielle :

    « Emmanuel Macron s’adresse à des individus empêchés dans leur quête d’épanouissement par des blocages culturels, des structures sociales ossifiées, des « assignations à résidence » géographiques, identitaires ou économiques, qu’il promet de dépasser. Il est structurellement antiraciste et ouvert sur le monde. Il entend donner à chacun d’entre nous les moyens de se réaliser, rendre la société moins rigide, plus fluide. Il incarne une pensée centrée sur les libertés individuelles, à laquelle la France fut longtemps rétive. Voilà pourquoi il a séduit tant d’anciens soixante-huitards : le président Macron est, de ce point de vue, leur fils spirituel »[4].

    Macron comme Sarkozy, les héritiers de 1968… Si, depuis, Glucksmann dit avoir viré à gauche (une gauche qui s’identifie, comme dans la meilleure tradition du Parti socialiste, avec la toujours très hypothétique construction d’une « Europe sociale »), ses positions sur la politique internationale n’ont pas changé d’un iota, et correspondent toujours à celles du néoconservatisme le plus aveugle.

    Si le profil de Glucksmann ne laisse place à aucun doute, on peut en revanche s’interroger sur les raisons qui ont conduit le Parti socialiste à le désigner pour la deuxième fois comme tête de liste, en renonçant de nouveau à attribuer le rôle à l’un de ses dirigeants. Bien évidemment, il s’agit d’une candidature qui peut se révéler efficace dans une élection qu’on prévoit largement boudée par les jeunes et les classes populaires : selon un sondage Ipsos publié début mars[5], qu’il faut considérer plus solide que d’autres en raison de la taille importante de l’échantillon, le taux d’abstention se situerait à 65% pour les employés et les ouvriers, et dépasserait le 70% pour les moins de 35 ans. Mais la question ouverte porte sur ce que cette candidature dit des perspectives stratégiques d’un parti qui, sorti en miettes de la présidentielle, avait décidé de s’engager dans la NUPES avant de « suspendre » sa participation au mois d’octobre 2023.

    Une première hypothèse, souvent évoquée, est celle d’une volonté de renégocier la NUPES sur la base du résultat des européennes, ce qui permettrait au PS, si les sondages devaient se confirmer, de jouer un rôle majeur dans la désignation du candidat commun à la présidentielle. Mais cette interprétation apparaît plus que fragile : le PS a choisi non seulement de refuser une liste unique, mais aussi de mener campagne sur des thèmes très clivants à gauche, qui l’éloignent radicalement non seulement de la France insoumise, mais aussi du Parti communiste et d’une fraction non négligeable des écologistes. De ce point de vue, le résultat des européennes n’a guère d’importance : si la perspective était toujours celle d’un rassemblement de l’ensemble de la gauche, le PS n’aurait pas désigné Glucksmann, ni décidé d’axer sa campagne sur la guerre comme unique instrument de solution du conflit ukrainien. Il l’a fait, et l’enseignement qu’on doit en tirer est que pour les socialistes, la NUPES est définitivement enterrée.

    Une deuxième hypothèse prend ainsi corps : la décision de rompre durablement toute démarche unitaire pourrait être le produit d’une nostalgie de la longue période qui a vu le PS dominer l’espace de la gauche avec les autres mouvements réduits à la marginalité, une nostalgie qu’on sait être bien présente parmi les cadres du parti. Cette perspective interprétative laisse cependant songeurs tant elle relèverait de l’absence complète d’analyse des échecs subis en 2017 et 2022. La crise du Parti socialiste a été celle de la gauche d’accompagnement, dont le projet depuis les années 1980 était une transition vers le capitalisme néolibéral accomplie « en douceur », qui éviterait toute rupture brutale à la Thatcher, avec des réformes institutionnelles s’attachant d’abord aux domaines les moins directement connectés aux intérêts populaires, comme le système financier ou le commerce international, et menées dans une logique de compromis, à l’image du gouvernement Jospin qui a battu les records en matière de privatisations tout en concédant la réduction de la durée légale du travail à 35 heures.

    Si cette stratégie a fonctionné pendant presque quatre décennies, elle était destinée à rencontrer sa limite : au moment où la poursuite de la réforme néolibérale imposait de s’attacher à la relation salariale et à la protection sociale, le bloc de soutien au PS s’est scindé en deux, avec d’une part les groupes sociaux décidés à prolonger le mouvement qui ont rallié Macron, et d’autre part les catégories populaires définitivement dégoutées par l’action des gouvernements socialistes qui ont pris d’autres directions, principalement vers l’abstention ou vers la gauche de rupture, au cri de « jamais plus le PS ». L’impossibilité de François Hollande de se représenter et le mauvais résultat de Benoit Hamon, puis la déroute d’Anne Hidalgo ne sont pas des événements à l’intérieur d’une parenthèse qu’il s’agirait de refermer : la stratégie de la gauche d’accompagnement, à une époque gagnante, n’est aujourd’hui plus viable.

    En créditant d’un minimum d’intelligence politique les dirigeants socialistes, il faut donc douter de la pertinence de cette deuxième hypothèse et en formuler une troisième en mesure de rendre compte du choix de se ranger derrière Glucksmann. La lutte pour succéder à Macron dans la représentation du bloc bourgeois est destinée à s’ouvrir dans la période qui vient, et rien ne dit qu’elle sera réservée aux composantes de la minorité présidentielle. La dérive droitière du Président et de ses fidèles laisse d’ailleurs imaginer qu’un espace puisse s’ouvrir pour un candidat en mesure de rejouer la campagne « progressiste » du premier Macron, et il y a beaucoup de raisons pour imaginer que le profil de Glucksmann soit adapté à une telle tâche.

    Cependant, même dans les sondages sur les prochaines européennes qui lui sont les plus favorables, il n’y a pour l’instant aucun signe d’une capacité du PS d’intercepter le soutien ne serait-ce que d’une petite fraction du bloc bourgeois : celui-ci s’effrite, mais exclusivement à l’avantage de la droite et (surtout) de l’extrême-droite, alors que le total des voix pour les listes socialiste et écologiste est, dans tous les sondages, au mieux identique à celui de 2019[6]. Mais de façon plus fondamentale, il faut rappeler quels étaient les axes structurants de la première campagne macroniste : accent sur démocratie, libertés publiques, droits individuels, certes ; attachement total à la construction européenne, évidemment ; mais aussi volonté ferme d’amener à son terme la transition néolibérale, y compris au prix de réformes impopulaires sur le travail et la protection sociale.

    C’est sur ces axes que le bloc bourgeois s’est construit, et c’est la capacité d’être crédible sur les trois axes qui sera déterminante pour savoir si un autre Macron est vraiment possible[7]. Concrètement, pour le PS cela reviendrait non seulement à se payer plein de mots sur l’Europe et la démocratie, exercice qu’il maitrise parfaitement, mais aussi à réhabiliter la loi El Khomri et François Hollande, ce qui n’est pas à exclure mais qui demanderait d’effacer de la mémoire des électeurs toutes les critiques formulées par le parti à leur encontre, l’inventaire « sans concession » dressé par Olivier Faure du quinquennat de l’ancien président[8], la participation à la NUPES, l’alliance aux législatives avec la France insoumise. Bref, si l’idée est de se positionner de sorte à représenter un bloc bourgeois par ailleurs déclinant, l’éphémère virage à gauche de la période qui va de mai 2022 à octobre 2023 pourrait se révéler un handicap insurmontable.

    Même si c’est à des degrés divers, chacune de trois clés de lecture évoquées a de quoi laisser perplexe. Il y en a en revanche une quatrième qui paraît plus pertinente. Il est possible que le PS ait tiré comme enseignement de ses derniers échecs l’impossibilité de jouer de nouveau un rôle de premier plan dans le gouvernement du pays, et qu’il considère désormais comme objectif prioritaire simplement sa survie : ce qu’on pourrait appeler « le syndrome PCF ». La décision d’intégrer la NUPES, qui restera peut-être dans les mémoires comme la dernière tentative socialiste de traduire une ambition nationale dans une stratégie politique, impliquait un risque sur la viabilité d’un parti qu’elle a profondément divisé.

    Faure n’a gagné le congrès de janvier 2023 qu’avec un très faible écart, résultat d’ailleurs contesté par ses opposants ; et tout indique qu’au moins depuis octobre, il a perdu la main sur un parti aujourd’hui dominé par son ancienne minorité, une (ex)-minorité constituée très largement par des élus locaux dont les choix stratégiques sont liés bien davantage au renouveau de leurs mandats qu’à un projet de gouvernement pour la France. Il suffit de rappeler que ses figures principales s’appellent Carole Delga, présidente de la région Occitanie (ovationnée sur demande de Glucksmann au meeting toulousain du 23 mars), Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, Michaël Delafosse, maire de Montpellier, ou encore Anne Hidalgo, maire de Paris. Tous réunis aujourd’hui, avec Faure, dans le soutien à Glucksmann, dont la candidature s’explique avec la nécessité de réunifier un parti menacé de disparition à cause des mauvais résultats électoraux mais aussi de ses fractures internes.

    Ainsi, comme je l’ai indiqué, le résultat des européennes à venir, quel qu’il soit, ne jouera guère dans la renégociation d’une NUPES que le PS a décidé de dissoudre définitivement ; il pourra éventuellement donner quelques illusions, mais bien fragiles, aux nostalgiques des années glorieuses du parti ; et se révèlera très probablement inefficace pour ceux qui voient dans l’essayiste néoconservateur le successeur possible de Macron. Mais si elle ne correspond à aucun projet politique national solide et cohérent, la candidature Glucksmann permet aujourd’hui au PS de se considérer comme enfin ressoudé : l’appareil n’est pas mort, comme n’est pas morte sa capacité d’aider des notables locaux à garder leur place.

    • « Après l’adoubement de Taubira, la suite...
      Celle qui voulait le "big bang" en 2019 avec les sociaux-libéraux (avant de soutenir Mélenchon après l’échec de son truc) est bien évidemment prête à s’allier avec les sociaux-libéraux. Elle l’a fait à la marie de Paris avec Delanoë » !

      🔴⚡Info @le_Parisien L’option @Clem_Autain pour 2027 | « C’est l’une des rares à LFI avec qui on peut travailler » loue un socialiste. « Il y a quelque chose à créer » affirme un autre du PS. « Je l’aime bien, elle pourrait être une hypothèse » affirme un insoumis.

      https://twitter.com/GastonLefranc/status/1774374732932038767

    • CLÉMENTINE AUTAIN PASSE LA SECONDE

      2027 EN SECRET. Clémentine Autain a décidé d’accélérer sa stratégie, avec 2027 dans le viseur. En toute discrétion, la députée de La France Insoumise a réuni environ soixante-dix personnes dans une salle du XIXe arrondissement de Paris le 29 février, a appris Playbook.

      Objet de la réunion : “Commencer à s’organiser en vue de la présidentielle”, dans les mots de l’un de ces soutiens. Un autre rassemblement de ce type est prévu la semaine prochaine.

      En piste. La députée de Seine-Saint-Denis “a dit qu’elle se préparait pour être une possibilité pour la présidentielle, c’était très clair”, nous racontait un autre participant à cette première soirée. Devant son auditoire, elle “a expliqué pourquoi elle avait pris sa décision et pourquoi elle pensait être une solution pour rassembler la gauche”.

      “C’était la première fois qu’elle le disait comme ça”, relevait-il encore.

      Top secret. “On a assuré la confidentialité aux participants”, relatait le même, qui refusait de dévoiler le nom des présents. Parmi ces derniers, plusieurs, embêtés, n’ont pas souhaité confirmer leur présence ; d’autres ont minimisé la portée de l’initiative.

      Playbook a tout de même gratté : d’après plusieurs sources, une demi-douzaine de députés étaient là, dont Raquel Garrido, Alexis Corbière et Danielle Simonnet — tous les trois en rupture de ban avec la direction de LFI — ou encore la communiste Elsa Faucillon, une proche de longue date d’Autain. Dans la salle étaient aussi présents des maires d’Ile-de-France, des personnalités des milieux associatif, féministe, artistique, ou de la société civile.

      Il va y avoir du sport. “D’habitude ils sont cinq ou dix max, en cercle serré. Là, elle élargit aux deuxième et troisième cercles, elle change de dimension”, détaillait, enthousiaste, le soutien cité en haut. Lequel analysait : “Elle est dans une stratégie de marathonienne, elle a besoin de se compter”. “Elle se bouge, elle est dans une démarche d’unité”, louait un autre.

      Passage à la douane. Interrogée sur cette réunion hier, Clémentine Autain refusait d’en dire plus en pleine campagne des européennes : “Je n’ai rien à déclarer, si ce n’est que oui, c’est vrai, je travaille avec beaucoup de gens dans un cadre privé et dans un spectre large, et j’écoute”, évacuait-elle.

      ET APRÈS ? L’ex-adjointe à la mairie de Paris “a dit qu’elle voulait structurer quelque chose” et engager un “travail commun” avec les participants, nous assurait l’une de nos sources. Mais la démarche n’en est qu’à son commencement : “Personne n’a de rôle déterminé”. Seule une boucle WhatsApp au titre encore imprécis — “Rdv Clémentine Autain” — a été créée.

      To-do list. “Il faut travailler un récit, une personnalité, un style ; une campagne, c’est des années de labeur”, énonçait un proche, expliquant qu’Autain entendait “incarner une gauche alternative mais sans être dans ‘le bruit et la fureur’”.

      Passif. La députée remet régulièrement en cause publiquement cette stratégie de conflictualisation théorisée par Jean-Luc Mélenchon. Début février, les nouvelles critiques qu’elle avait émises ont provoqué la colère de l’Insoumis en chef qui l’a appelée à “cesser” son “sabotage” dans un message Telegram interne révélé par Le Nouvel Obs. “Partir serait mieux”, avait cinglé Mélenchon.

      Privée de micro. Signe de l’état exécrable des relations entre Autain et la direction de LFI, l’élue de Seine-Saint-Denis n’a pas été invitée à dire un mot d’accueil sur scène lors du premier meeting de Manon Aubry pour les européennes, contrairement à l’usage. Ce dernier se tenait pourtant à Villepinte, dans sa circonscription.

      Au passage, notez que Christiane Taubira, l’ancienne garde des Sceaux, interrogée hier par Libération sur les candidats potentiels pour reprendre le flambeau chez LFI, a dit sa préférence pour Clémentine Autain.

      https://www.politico.eu/newsletter/playbook-paris/4498911

    • Tous les deux jours des nouvelles de cette entreprise ultra discrète !

      https://www.liberation.fr/politique/presidentielle-2027-comment-clementine-autain-et-francois-ruffin-se-prepa

      Chacun à sa façon, Clémentine Autain et François Ruffin travaillent à une possible candidature pour 2027. En froid avec la direction de LFI, ils avancent sans entrer l’un et l’autre en confrontation.

  • France expérimentation, le couteau suisse de la start-up nation macronesque

    Dès 2017 Bercy crée une cellule interministérielle qui a pour but d’aider les start up à lever les obstacles juridiques qui pourraient entraver leur avenir licorne. Autrement dit l’administration se met au service des crevures à chaussures pointues sortant d’écoles de commerce pour modifier la loi à leur profit et se faire des tunes.

    La fabrique démocratique de la loi au Parlement, on s’assoit dessus.

    Chômeurs vous savez ce qu’il vous reste à faire...

    https://www.modernisation.gouv.fr/transformer-laction-publique/france-experimentation

  • Collapse highlights need to protect critical foundations | Reuters
    https://www.reuters.com/world/us/baltimore-bridge-collapse-highlights-need-protect-critical-foundations-2024


    U.S. Army Corps of Engineers staff onboard Hydrographic Survey Vessel CATLETT observe the damage resulting from the collapse of the Francis Scott Key Bridge in Baltimore, March 26, 2024.
    USACE Photo

    The collapse of Baltimore’s Key Bridge has highlighted what engineers say is an urgent need to better protect the piers holding up spans over shipping channels as the size of cargo ships has grown in recent decades.

    Federal authorities continue an investigation into why a massive cargo ship lost power and crashed into a pier of the Francis Scott Key Bridge early Tuesday, bringing down the structure and killing six workers who had been filling potholes atop it.

    The Maryland Transportation Authority did not respond to questions about what, if any, protections were in place for the Key Bridge’s foundation piers — which bore the weight of the structure and all the vehicles on it — and whether updates might have been needed.

    “The construction code has got to do better,” said Erin Bell, chair of the College of Engineering and Physical Sciences at the University of New Hampshire and an expert on bridge engineering. “Our job as engineers and our duty to society is that we learn from these failures.”

    Bridges such as the one in Baltimore are classified as “fracture critical” by the federal government - meaning that if one portion of the bridge collapses, it’s likely to take down the rest of the structure with it.

    According to the Federal Highway Administration, there are more than 16,800 such spans in the U.S. - including such famed structures as the Brooklyn Bridge and the Manhattan Bridge in New York, along with the Golden Gate Bridge in San Francisco.

    Maryland Governor Wes Moore said Thursday that recovering the missing workers and bringing closure to their families remained a top priority.

    U.S. Transportation Secretary Pete Buttigieg said on Wednesday that the Key Bridge “was simply not made to withstand a direct impact on a critical support pier from a vessel that weighs about 200 million pounds.”

    Bell and other engineers said that while that is correct, it doesn’t address the serious questions about what safety measures could have prevented the cargo ship from running into the pier, or absorbed the crush of the impact to keep the foundation intact.

    • NTSB Timeline Reveals Crucial Minutes Leading Up to Baltimore Bridge Strike
      https://gcaptain.com/ntsb-timeline-reveals-crucial-minutes-leading-up-to-baltimore-bridge-strik


      U.S. Army Corps of Engineers staff onboard Hydrographic Survey Vessel CATLETT observe the damage resulting from the collapse of the Francis Scott Key Bridge in Baltimore, March 26, 2024.
      USACE Photo

      The NTSB released the timeline after boarding the ship on Wednesday to gather perishable, factual evidence. The agency also revealed 56 containers with hazardous materials, some of which were breached.

      The U.S. Coast Guard recovered approximately 6 hours of voyage data recorder (VDR) data from the DALI on the morning of the accident and provided it to the NTSB. The data covers the period from 00:00 to 06:00 EDT on March 26, 2024. The NTSB is continuing to obtain the remaining 30 days of data that the VDR is required to record.

      The VDR data, which includes audio from the ship’s bridge and VHF radios, varies in quality due to background noise and alarms. Further analysis will be conducted at the NTSB’s lab to enhance the audio clarity. All information is preliminary and subject to final validation and change.

      The VDR also recorded limited system data such as ship speed, engine RPM, rudder angle, ship heading, and some alarm information.

      The times expressed below are as recorded by the VDR and converted to local eastern daylight time, as shared by the NTSB:

      The VDR recorded the ship’s departure from Seagirt Marine Terminal at approximately 00:39 EDT, recorded the ship’s transit outbound in the Fort McHenry Channel, and the striking of the Francis Scott Key Bridge (1-695).

      By 01:07 EDT, the ship entered the Fort McHenry Channel.

      By 01:24 EDT, the ship was underway on a true heading of approximately 141 degrees in the Fort McHenry Channel at an indicated speed over ground of approximately 8 knots/9 miles per hour.

      At 01:24:59 EDT numerous aural alarms were recorded on the ship’s bridge audio. Around the same time, VDR ship system data ceased recording, however, the VDR audio continued to be recorded using the VDR’s redundant power source.

      Around 01:26:02, the VDR resumed recording ship system data. During this time, there were steering commands and rudder orders on the VDR audio.

      Around 01:26:39 the ship’s pilot made a general VHF radio call for tugs in the vicinity of the DALI. MDTA data from around this time indicated the pilot association dispatcher phoned the MDTA duty officer regarding the blackout.

      Around 1:27:04, the pilot commanded the DALI to drop the port anchor and issued additional steering commands.

      Around 1:27:25, the pilot issued a radio call over the VHF radio and reported the DALI had lost all power approaching the Key Bridge. Around this time, MDTA data shows the following occurred:
      • MDTA duty officer radios two units already, one on each side of the bridge, to close the bridge.
      • All lanes are shut down by MDTA.

      Around 1:29:00, the ship’s speed over ground was recorded as just under 7 knots/8 miles per hour. From this moment until approximately 1:29:33, VR audio recorded sounds consistent with the collision with the Key bridge. Additionally, around this time, an MDTA dash camera shows the bridge lights extinguishing. Additional analysis of the VR audio and comparison of other time sources will be needed to determine the exact time of contact between the DALI and Key Bridge.

      At 1:29:39 the pilot reported the Key Bridge down over VHF to the USCG.

  • Prison avec sursis requise contre un responsable de la CGT à la suite d’un tract sur l’attaque du Hamas en Israël
    Le Monde avec AFP - Publié le 29 mars 2024
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/29/prison-avec-sursis-requise-contre-un-responsable-cgt-apres-un-tract-sur-l-at

    Un an de prison avec sursis a été requis, jeudi 28 mars, contre un responsable de la Confédération général du travail (CGT) du Nord, jugé à Lille pour « apologie du terrorisme » à la suite d’un tract controversé de soutien aux Palestiniens. La décision a été mise en délibéré au 18 avril.

    « Ce tract présente ces horreurs comme si elles avaient eu un caractère inévitable », a lancé la procureure. « C’est une légitimation d’un attentat de masse sous couvert d’une analyse historique », a-t-elle ajouté, estimant le délit « parfaitement caractérisé ».

    En tant que responsable de la publication du site Internet de la CGT 59, Jean-Paul Delescaut, 57 ans , est jugé pour « apologie publique d’un acte de terrorisme » et « provocation publique à la haine ou à la violence », pour la diffusion d’un message le 10 octobre 2023, trois jours après l’attaque sanglante du Hamas contre Israël.

    Un passage avait été particulièrement mis en cause : « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi [7 octobre 2023], elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. » Retiré du site Internet, le tract avait été remplacé par une version « confédérale » corrigée, trois jours plus tard. (...)

    #apologie_du_terrorisme

    • Ici à Montpellier, je crois qu’on a eu la condamnation d’un manifestant lors d’une manif pro-Palestinienne, pour des motifs similaires.

      Pendant ce temps, on a des gens qui se relaient à la télévision pour défendre le fait qu’on peut massacrer 10 000 enfants parce que « regardez, à Dresde, on a rasé la ville… ». Mais je n’ai pas vu qu’on avait des procureurs qui dénonçaient là « une légitimation d’un génocide sous couvert d’une analyse historique ».

      On est vraiment dans un système totalement malade.

    • Répression du soutien à la Palestine : des centaines de personnes aux côtés du secrétaire de l’UD CGT 59
      https://www.revolutionpermanente.fr/Repression-du-soutien-a-la-Palestine-des-centaines-de-personnes
      Un an de prison avec sursis requis contre le secrétaire de l’UD CGT 59 : il faut faire front !
      https://revolutionpermanente.fr/Un-an-de-prison-avec-sursis-requis-contre-le-secretaire-de-l-UD

      Alors que la décision du tribunal sera rendue le 18 avril, la procureure, le tract publié par le syndicaliste constituerait un « délit caractérisé », « une légitimation d’un attentat de masse sous couvert d’une analyse historique ». Une interprétation rejetée par Jean-Paul Delescaut, qui, devant le tribunal, à réinsisté sur les « valeurs d’humanité, de défense de salariés, contre l’injustice sociale et pour la solidarité entre les peuples » de la CGT. « On condamne les actes terroristes en général et bien entendu celui du 7 octobre. On condamne toutes les violences ».

      Des centaines de personnes, regroupant syndicalistes, militants de la cause palestinienne et organisations politiques, se sont rassemblés devant le tribunal de Lille pour réclamer l’abandon de toute poursuite contre le militant ouvrier. Plusieurs figures syndicales et politiques étaient présentes à cette occasion, comme Jean-Luc Mélenchon, Sophie Binet, Olivier Mateu, ou encore Jean-Pierre Mercier, pour soutenir le militant CGT et défendre la voix de la cause palestinienne. Pour Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, les accusation portées contre Jean-Paul Delescaut « s’inscrivent dans un climat très inquiétant de répression des libertés syndicales », avec « plus de 1 000 militants poursuivis au nom des actions menées collectivement par la CGT » contre la réforme des retraites. Alors que le nombre de militants syndicaux poursuivis par la justice atteint en effet un record historique, le syndicat a lancé une pétition pour exiger sa relaxe totale.

      Le rassemblement a également été l’occasion de dénoncer les tentatives pour empêcher depuis 6 mois toutes formes d’expression de soutien et de solidarité avec le peuple palestinien. Des interdictions de manifester aux nombreuses enquêtes ouvertes pour « apologie du terrorisme », le gouvernement a usé de tous les moyens possibles pour faire taire les soutiens à la Palestine et cacher sa complicité avec l’État colonial d’Israël.

      Ce procès ainsi que la réquisition du procureur s’inscrivent dans une offensive répressive majeure contre le mouvement ouvrier et le droit syndical. Dans le cas présent, il constitue une attaque supplémentaire visant à construire un délit d’opinion contre tous ceux qui soutiennent le mouvement pour la Palestine. Une attaque contre toutes les voix qui s’élèvent contre la colonisation, mais aussi une offensive conséquente contre le mouvement ouvrier syndical, et une tentative de tuer dans l’œuf toute convergence entre mouvement ouvrier et soutien internationaliste au peuple palestinien. Contre la répression, solidarité avec Jean-Paul Delescaut !

  • Le cost killer et le post-politique | Mouise Bourgeois presents
    https://mouisebourgeoispresents.wordpress.com/2022/12/13/le-cost-killer-et-le-post-politique

    G. était un cost killer. Un tueur de coûts. Un tueur tout court. Il avait été embauché pour ça. Il avait déjà derrière lui le palmarès de deux boites fermées et quelques milliers d’emplois détruits. A moins d’une surprise, on finirait bien par être la troisième. Les choses ont commencé par une « externalisation » de certains services. « Délocalisation », c’est trop connoté. Trop 90’s. On sait ce que ça veut dire donc on peut s’y opposer. Là, l’externalisation c’était pour réajuster nos missions et nos services, afin de nous offrir des postes à plus hautes compétences. Subtil, n’est-ce pas ? Qui se bat contre une revalorisation des postes apportant des compétences plus hautes ? En moins d’un an, le service le plus important, composé d’une centaine de personnes, tournait à 20. Le reste avait été externalisé à Madagascar. Cette réduction drastique avait été finalement assez facile. Il n’y avait même pas eu besoin de trop licencier. Les gens partaient d’eux-mêmes. C’est l’avantage avec un service composé de salariés à mi-temps, mal payés, en début de carrière ou exerçant cet emploi pour ce qu’il est : un job alimentaire. Il suffit de mettre en place quelques erreurs systématiques sur la fiche de paie, de nouvelles règles de cadences insurmontables, un management violent et les gens partent. Se battre pour un boulot de merde que l’on n’avait pas prévu de faire toute sa vie est absurde. Celles et ceux qui sont restés n’avaient pas le choix. Et c’est un avantage : on peut faire ce que l’on veut avec des gens qui n’ont pas le choix et qui sont trop peu nombreux pour organiser une lutte qui puisse payer. Ils ont donc fait la seule chose qu’ils pouvaient faire : ils ont courbé le dos en espérant que cela ne tombe pas sur leur gueule.

  • Pascal Rogard : « La France a laissé tomber la défense du droit d’auteur pour faire plaisir à Mistral »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/03/30/pascal-rogard-la-france-a-laisse-tomber-la-defense-du-droit-d-auteur-pour-fa

    Jusqu’à présent, dans tous les dossiers liés aux droits d’auteur et à la défense de la création, Bruxelles apparaissait prolibérale, et la France était partisane de la régulation et de la défense de la création. Là, pour la première fois, les rôles étaient inversés : celui du « gentil » était tenu par Thierry Breton, tandis que les « méchants » étaient Bruno Le Maire [ministre de l’économie] et Jean-Noël Barrot [ministre délégué chargé de la transition numérique sous le gouvernement Borne, entre 2022 et 2024]. La France, pays inventeur des droits d’auteur, est apparue à front renversé, à l’inverse de ce qu’elle a toujours défendu. MM. Le Maire et Barrot ont laissé tomber la défense du droit d’auteur au nom d’un développement du numérique national. Mais surtout pour faire plaisir à Mistral – l’une des principales start-up françaises de l’IA –, dont le lobbyiste à Bruxelles est Cédric O, ex-ministre chargé du numérique.

  • France Inter a-t-elle embauché une journaliste « en lien avec Daech », comme l’affirme Philippe Val ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/france-inter-a-t-elle-embauche-une-journaliste-en-lien-avec-daesh-comme-l

    Dans son édito hebdomadaire du lundi 25 mars, Philippe Val, ex-patron de France Inter désormais chroniqueur sur Europe 1, a pris pour cible son ancienne maison. A l’antenne, il ironise sur le décalage apparent, selon lui, entre une « présomption d’innocence » qu’il juge inexistante dans le cas de Jean-François Achilli, suspendu de l’antenne à titre conservatoire pour avoir collaboré au livre du président du RN, Jordan Bardella, et le cas d’une journaliste, « embauchée » par France Inter alors qu’elle « aurait des liens avec Daech ».

    #paywall

    Voilà, sache-le, les journalistes islamogauchistes de la radio publique financent les rebelles irakiens financés par nos alliés qataris et saoudiens et lafargiens afin de faire la guerre à notre ennemi la Syrie d’Assad.

  • Butler, Alimi et l’« éthique » | par Frédéric Lordon
    https://blog.mondediplo.net/butler-alimi-et-l-ethique

    L’intervention il y a un mois de Judith Butler n’en finit donc pas de produire du remous. Judith Butler a dit « résistance » — et pu mesurer ce qui s’en est suivi. Arié Alimi lui rétorque « éthique de la résistance ». On a compris le fond de l’affaire : il va s’agir de juger — donc de condamner. C’est à ça que servait « terrorisme » : à produire de la condamnation, dont l’unique fonction est que rien ne puisse être ajouté derrière elle. Mais « terrorisme » c’est du niveau de Macron, BHL ou Léa Salamé. Entre intellectuels, on passera donc par l’éthique et la philosophie morale. Car pour émettre de la condamnation bien fondée, il faut disposer d’une norme du juste et de l’injuste. Voilà à quoi Alimi ramène Butler. Disons que Judith Butler n’était pas entièrement à l’abri d’une objection de cette nature. Objectivement, une partie de sa propre philosophie l’appelle. C’est la possibilité de ce porte-à-faux qu’Arié Alimi a utilisée.

    La philosophie morale a toute sa dignité, et la réflexion éthique son domaine propre, ça va sans dire. Elle devient problématique quand elle sort de son ordre, comme dirait Pascal, et qu’elle entend annexer, ou au moins détourner, la lecture d’un événement qui appartient en première instance à un autre registre, entre autres celui de la philosophie politique.

    Il n’est pas fortuit que le mot « éthique » ait proliféré ces dernières décennies, et nous savons parfaitement à quoi cette prolifération a servi : à une vaste entreprise de dépolitisation. Dont le capitalisme néolibéral aura été le premier lieu, pour ne pas dire le premier bénéficiaire. Les entreprises sont éthiques, la finance est éthique ; comme Total, Orpéa a un comité d’éthique ; notre consommation devrait être éthique, notre tri des déchets aussi.

    Il ne s’agit pas de dire que la philosophie éthique est tout entière de cette eau de vaisselle. Mais qu’il y a un climat intellectuel général, et que, même à distance, la philosophie en enregistre les effets, dans les problèmes qu’elle choisit de se poser. La pensée politique également. Dont les lignes de réflexion immédiate s’en trouvent pré-orientées, sans qu’elle en ait toujours grande conscience. C’est pourquoi, le plus souvent, quand nous entendons « éthique », nous devrions dresser l’oreille : il se pourrait qu’il y ait du problème absurdement posé dans l’air. À l’évidence, avec l’objection qu’Alimi fait à Butler, nous y sommes en plein. Ça n’est pas tant qu’« éthique de la résistance » sonne comme un moyen de gagner sur tous les tableaux — on a dit résistance, mais on ajoute qu’il faut que ça demeure raisonnable. C’est qu’à mettre aussitôt le mot « éthique », toute lecture strictement positive, c’est-à-dire causale, de l’événement se trouve distordue, en fait empêchée, par rabattement immédiat dans la logique du jugement.

    Or il faut d’abord produire cette lecture positive, et la produire jusqu’au bout, au moins pour s’éviter le ridicule scolastique du jugement éthique suspendu dans les airs. Il se trouve que, là où on nous répète ad nauseam que tout est complexe, cette lecture est non seulement accessible mais tragiquement simple. Elle part de l’hypothèse que, parmi les combattants du Hamas le 7 octobre, il n’y en avait probablement pas un qui n’avait souffert antérieurement l’assassinat par Israël de ses êtres les plus chers, qui n’avait tenu dans ses bras le corps d’un enfant, d’un parent, d’un époux ou d’une épouse aimés, déchiquetés par les balles ou écrasés par les bombes. Que fait un individu qui est passé par là ? Il s’engage. Il s’engage dans une cause plus grande que lui, qui dépasse ses propres mobiles, mais qui s’alimente aussi de ces mobiles. Il s’engage parce qu’avant de vouloir la libération nationale, il a voulu la vengeance. Or la vengeance n’est pas juste, elle n’est pas éthique : elle est la vengeance. Et elle est sanguinaire. Celui qui veut la vengeance est possédé de rage meurtrière.

    En 75 ans, Israël a produit de la rage vengeresse à l’échelle d’un pays entier – et l’on préfère ne pas penser à ce que les événements actuels sont en train d’y ajouter. On comprend assez bien qu’en mettant bout à bout tous ces destins brisés, devenus autant de destins vengeurs, il risque tôt ou tard de s’en suivre des choses terribles. Abominables, possiblement. Et l’on voit au passage, qu’il n’y a aucun besoin d’invoquer de l’éthique pour en être horrifié, ou bien une éthique minimale seulement, du simple respect de toute vie humaine. Car oui, les crimes du 7 octobre nous laissent horrifiés. On se souvient des derniers mots de Kurz dans Au cœur des ténèbres : « horreur, horreur ». Et Conrad ne fait pas de l’éthique.

    Nous savions que, dans l’ordre des opérations intellectuelles, condamner est radicalement hétérogène à comprendre, auquel il fait obstacle la plupart du temps. Mais nous voyons que, à l’intérieur même des sentiments moraux, condamner se distingue d’être horrifié. On a besoin d’un équipement éthique somme toute modique, sans grand appareil normatif du juste et de l’injuste, pour être horrifié. L’éthique n’est nullement indispensable à produire ce qu’elle se croit seule à même de produire : le sentiment d’être horrifié. Ce sentiment ne naît pas d’une réflexion préalable sur le juste et l’injuste. L’horreur n’est pas justifiée ou injustifiée : elle est l’horreur.

    La grammaire de la justification n’est pas seulement superflue ici : elle est une impasse intellectuelle. Alimi écrit à l’adresse de Butler que « la contestation des termes de terrorisme et d’antisémitisme va dans le sens d’une justification politique et morale des actes du 7 octobre ». Tout est faux dans cette phrase, entendre : tout est absurde, rien n’a de sens, tout est construit de travers – et surtout tout est parfaitement scandaleux. Finalement « terrorisme » n’était pas réservé à BHL et Léa Salamé.

    Sans surprise, Alimi cite alors Sartre — qui a « justifié » le septembre noir des JO de 1972. Il aurait dû citer Fanon — que Sartre pourtant a préfacé. Fanon lui ne justifie rien. Il ne fait pas de l’éthique : il fait de la physique décoloniale. Il dit : voilà comment ça va se passer, et voilà pourquoi. En d’autres termes, il est matérialiste. Être matérialiste c’est analyser un paysage de forces, saisir comment elles se déterminent mutuellement, anticiper dans quel sens probable leur résultante pourra emmener, et si cette résultante ne nous plaît pas réfléchir à l’intervention d’une force supplémentaire qui n’était pas dans le paysage de départ mais qui pourrait en changer la dynamique d’ensemble. Voilà ce qu’est être matérialiste.

    Le drame de la pensée éthique c’est qu’elle est indécrottablement idéaliste et individualiste. Alors elle va en appeler à des principes, imaginant qu’ils ont quelque force propre, et puis à l’effort des individus. À leur effort éthique, à leur discernement en matière de juste et d’injuste. Si quelqu’un se sent d’aller donner des recommandations éthiques à Gaza en ce moment, qu’il n’hésite pas à se faire connaître, on le regarde. À défaut de faire le voyage et comme, inévitablement, l’éthique, une fois lâchée, prolifère, Alimi en appelle maintenant à celle « de l’intellectuelle ». Bien sûr, pour sommer l’intellectuelle de ne plus dire « résistance » sans la soumettre à une éthique de la résistance. On pourrait aussi considérer que si, par extraordinaire, de l’éthique pouvait trouver sa place dans la situation présente, elle devrait davantage être laissée à ceux qui y souffrent et s’y battent qu’à ceux qui regardent à distance.

    Mais tout ceci respire tellement l’humanisme bourgeois. C’est un pli, et lui aussi est indécrottable. Alimi reprend de Butler l’idée que « les moyens que nous utilisons reflètent le monde que nous voulons créer », mais pour l’affliger là encore d’un recodage éthique dont elle n’a en fait aucun besoin : on peut s’en donner une compréhension entièrement stratégique et politique.

    Contre la dynamique de la vengeance, il n’y a qu’un moyen et un seul : l’interposition d’un tiers — une institution — capable, elle, de produire de la condamnation, mais juridique, et de la réparation. Voilà, non pas le « principe éthique », mais la force à faire intervenir dans la situation.

    Sous les attendus d’une guerre de libération contre un oppresseur colonial, il y a les forces actives de la vengeance. Ce n’est pas l’invocation de principes éthiques qui pourra les modérer. La vengeance, c’est la réciprocité négative chimiquement pure, et contre la dynamique de la vengeance, il n’y a qu’un moyen et un seul : l’interposition d’un tiers — une institution — capable, elle, de produire de la condamnation, mais juridique, et de la réparation. Voilà, non pas le « principe éthique », mais la force à faire intervenir dans la situation. Or : qui a vu un tiers en Palestine ? Qui a vu de la réparation ? Typiques de toutes les situations coloniales, les arriérés de réparation s’accumulent en longue période, 75 ans en l’occurrence, promettant à l’explosion d’être plus violente à mesure que le temps passe. Et il faudrait que les Palestiniens se dotent d’une « éthique de la résistance » quand ils se soulèvent ? Mais dans quel monde vivent les gens qui peuvent dire des choses pareilles ? Le tiers est aux abonnés absents, et les puissances qui pourraient en tenir lieu ont pris outrageusement parti pour l’oppresseur. Peut-on s’étonner qu’après 75 ans les choses tournent mal, parfois même qu’elles tournent abominables.

    On n’en finit peut-être pas aussi vite. On dira par exemple que vouloir à tout prix sortir l’éthique de l’analyse finit par faire oublier ce dont elle est capable. À l’image de cet homme cruellement endeuillé lors des attentats de 2015 à Paris, qui a trouvé, on ne sait comment, la force d’écrire « Ils n’auront pas ma haine », et que c’est bien là un mouvement éthique, un admirable mouvement de l’âme même. Et c’est vrai, ça l’est. Mais voilà, on ne bâtit pas de la politique sur l’hypothèse de miracles individuels. Au reste, d’événements de cette nature, c’est le corps politique, transcendant aux individus, qui se charge, avec des moyens normalement orthogonaux à la haine et à la miséricorde : les moyens de la justice — non pas de la justice éthique mais de la justice judiciaire. Cette forme d’interposition qui fait tant défaut à Gaza.

    On dira aussi que tout ce propos est incohérent, puisqu’à la fin des fins, il prend parti — donc ne tient pas son registre de positivité jusqu’au bout. C’est vrai : il prend parti. Mais selon aucun argument de justification. On prend parti en regardant laquelle des deux colonnes de torts soufferts est la plus grande. On regarde, et la décision est vite faite. Finalement, c’est simple, simple — et laid — comme une situation coloniale : il y a un oppresseur et il y a un opprimé. D’aucuns soutiennent qu’à propos du 7 octobre toute réflexion devrait partir de « terrorisme ». Non, elle devrait partir de là.

    Frédéric Lordon

    • Fanon lui ne justifie rien. Il ne fait pas de l’éthique : il fait de la physique décoloniale. Il dit : voilà comment ça va se passer, et voilà pourquoi. En d’autres termes, il est matérialiste. Être matérialiste c’est analyser un paysage de forces, saisir comment elles se déterminent mutuellement, anticiper dans quel sens probable leur résultante pourra emmener, et si cette résultante ne nous plaît pas réfléchir à l’intervention d’une force supplémentaire qui n’était pas dans le paysage de départ mais qui pourrait en changer la dynamique d’ensemble. Voilà ce qu’est être matérialiste.

    • Dans mon souvenir ce que Fanon dit c’est que lutte de libération (et non pas tel ou tel individu) a à démont[r]er son surcroît de qualité éthique sur la domination qu’elle combat, en particulier dans l’usage de la violence (ce qui a peu à voir avec la comptabilité des torts de notre économiste de gauche).

    • Nous ne légitimons pas pour autant les réactions immédiates de nos compatriotes. Nous les comprenons, mais nous ne pouvons ni les excuser, ni les rejeter. Parce que nous voulons d’une Algérie démocratique et rénovée, parce que nous croyons qu’on ne peut pas s’élever, se libérer dans un secteur et s’enfoncer dans un autre, nous condamnons, le cœur plein de détresse, ces frères qui se sont jetés dans l’action révolutionnaire avec la brutalité presque physiologique que fait naître et qu’entretient une oppression séculaire.

      – Frantz Fanon, L’an V d la révolution algérienne, Paris, Maspero, 1966

    • On prend parti en regardant laquelle des deux colonnes de torts soufferts est la plus grande. On regarde, et la décision est vite faite. Finalement, c’est simple, simple — et laid — comme une situation coloniale : il y a un oppresseur et il y a un opprimé. D’aucuns soutiennent qu’à propos du 7 octobre toute réflexion devrait partir de « terrorisme ». Non, elle devrait partir de là.

      Frédéric Lordon

    • merci @rastapopoulos.
      On oublie trop (merci Sartre...) que Fanon fut aussi un psychiatre, d’abord au contact, à Saint-Alban, de ce qui deviendra la psychothérapie institutionnelle. De celle-ci on rappelle volontiers qu’elle se donne pour tache de soigner l’institution.
      Un mouvement de libération, processus instituant, exige lui aussi du soin. Ce n’est pas un enjeu moral mais une clé pour son devenir et c’est ce sur sur quoi Butler (son Hamas comme composante de « la gauche mondiale ») comme Lordon font allègrement l’impasse.

      #Franz_Fanon

    • En 75 ans, Israël a produit de la rage vengeresse à l’échelle d’un pays entier – et l’on préfère ne pas penser à ce que les événements actuels sont en train d’y ajouter. On comprend assez bien qu’en mettant bout à bout tous ces destins brisés, devenus autant de destins vengeurs, il risque tôt ou tard de s’en suivre des choses terribles. Abominables, possiblement.

      Mon interprétation :
      Dans les pays de « l’Occident global », nul ne pourra désormais prétendre être à l’abri de la vengeance de ceux que nos dirigeants ont laissé se faire opprimer et déposséder. Quant aux dirigeants, ils auront toute latitude de se bunkériser et de bunkériser nos esprits et nos corps. Israël a signé l’arrêt de mort de la démocratie et les veuleries de nos « démocrates » ne sont que la manifestation de ses derniers sursauts d’agonie. Bienvenue dans un monde néo-féodal.

      #brutalité #arbitraire #théocratie

    • @colporteur mais Fanon comprend, il condamne et il comprend… Car comme le dit Lordon (et c’est il me semble vrai sur ce point) Fanon fait de la « physique » coloniale, matérialiste : après des décennies d’oppression, d’horreur, de meurtres en toute impunité avec l’approbation de la plupart des nations unies qui n’ont presque rien fait en 75 ans… il est logique que les oppressés explosent (au figuré et parfois au sens propre). Ce qui était pareil pour les algériens qui n’en pouvaient plus. Fanon sait que ça ne va pas, il condamne « plein de détresse » la brutalité et l’horreur, mais il comprend la logique qui presque à coup sûr aboutit à ça. La fenêtre pour sortir par une piste moins brutale est minuscule, si elle existe… :(

  • Jared Kushner nei Balcani, investimenti controversi
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Albania/Jared-Kushner-nei-Balcani-investimenti-controversi-230623

    Il genero di Donald Trump intende investire oltre un miliardo di dollari in tre mega progetti immobiliari tra Serbia e Albania, due dei quali su terreni di proprietà statale. Le trattative poco trasparenti tra Kushner, Vučić e Rama hanno già fatto partire accuse di corruzione e conflitto di interessi

  • Paris 2024 : « plusieurs nations étrangères » vont envoyer des soldats pour renforcer la sécurité des Jeux
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/03/28/paris-2024-plusieurs-nations-etrangeres-vont-envoyer-des-soldats-pour-renfor

    Parisiennes et Parisiens, bon courage !

    « Plusieurs nations étrangères », dont la Pologne, vont envoyer des militaires pour aider à sécuriser les Jeux olympiques à Paris cet été, a appris, jeudi 28 mars, l’Agence France-Presse (AFP), auprès du ministère des armées. « Plusieurs nations étrangères vont nous renforcer dans certains domaines critiques, comme les capacités cynophiles, où les besoins sont énormes » pendant les JO, selon le ministère.

    Le ministre de la défense polonais a annoncé que son pays allait envoyer des renforts militaires pour aider à la sécurisation des JO, alors que la France est en alerte maximale face à la menace d’attentats.

    « Les forces armées polonaises rejoindront la coalition internationale [!!!] mise en place par la France pour soutenir la préparation et la sécurité des Jeux olympiques d’été 2024 », a déclaré, sur X, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, sans préciser le nombre de soldats déployés.


  • vu sur insta

    Un arbre sauvé par un arbre. Lorsque les branches ou les racines de différents arbres sont en contact intime prolongé, elles s’abrasent souvent les unes les autres, exposant leurs tissus intérieurs, ce qui peut éventuellement fusionner. Ce processus s’appelle l’inosculation, un phénomène naturel dans lequel poussent ensemble les troncs, les branches ou les racines de deux arbres. Il est biologiquement similaire au greffage et ces arbres sont appelés en foresterie sous le nom de gemmes, du mot latin signifiant « une paire. ”
    Crédit photo : Pósa Tamás

  • Planter des arbres au mauvais endroit pourrait contribuer au réchauffement planétaire
    https://fr.euronews.com/green/2024/03/28/planter-des-arbres-au-mauvais-endroit-pourrait-contribuer-au-rechauffem

    Les environnements humides et tropicaux comme l’Amazonie et le bassin du Congo sont parfaits pour la reforestation, grâce à leur stockage élevé de carbone et à leurs faibles changements d’albédo.

    Dans les prairies et les savanes tempérées, c’est l’inverse qui s’est produit.

    #climat

  • Israeli Officer Who Ordered Illegal Search of Palestinian Woman’s Genitals Gets Promotion - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/2024-03-28/ty-article/.premium/israeli-officer-who-ordered-illegal-search-of-palestinian-womans-genitals-gets-promotion/0000018e-85bf-d9b3-abcf-87ff99520000

    An Israel Defense Forces officer who once illegally ordered a search of a Palestinian woman’s genitals was promoted last week to the rank of colonel, the fourth highest rank in the military.