e-traces

Le projet e-traces aborde le Web 2.0 dans le contexte de l’instauration progressive d’une société de la surveillance.

  • Cars Have Your Location. This Spy Firm Wants to Sell It to the U.S. Military
    https://www.vice.com/en/article/k7adn9/car-location-data-telematics-us-military-ulysses-group

    15 billion car locations. Nearly any country on Earth. ‘The Ulysses Group’ is pitching a powerful surveillance technology to the U.S. government. A surveillance contractor that has previously sold services to the U.S. military is advertising a product that it says can locate the real-time locations of specific cars in nearly any country on Earth. It says it does this by using data collected and sent by the cars and their components themselves, according to a document obtained by Motherboard. (...)

    #voiture #géolocalisation #surveillance

  • Why you’ll be hearing a lot less about ‘smart cities’
    https://citymonitor.ai/government/why-youll-be-hearing-a-lot-less-about-smart-cities

    Growing backlash against big technology companies, combined with the pandemic, has led to diminishing enthusiasm for a term that once dominated the conversation around the future of cities. We’re not the first to argue that it may be time to retire the phrase “smart cities”, and the evidence of late suggests that the tech industry itself is waking up to the reality that it needs to rethink what and how it’s trying to sell to local governments. Smart cities surfaced as a concept more than 20 (...)

    #SidewalkLabs #Google #Amazon #algorithme #SmartCity #technologisme

  • Haiti : President Abinader announces the construction of a double fence at the border
    https://www.haitilibre.com/en/news-33130-haiti-flash-president-abinader-announces-the-construction-of-

    On Saturday February 27, 2021, Dominican President Luis Abinader announced during his speech on the occasion of the 177th anniversary of the country’s independence that in the second half of 2021, the construction of a double fence on the line will begin at the border separating the Dominican Republic and Haiti in order to protect sovereignty and territorial security. He said that with this fence, the cost of which is unknown at the moment, "Within two years, we want to end the serious (...)

    #capteur #CCTV #biométrie #température #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #frontières (...)

    ##surveillance

  • Whistleblowers : Software Bug Keeping Some Inmates In Prisons Beyond Release Dates
    https://kjzz.org/content/1660988/whistleblowers-software-bug-keeping-hundreds-inmates-arizona-prisons-beyond-re

    According to Arizona Department of Corrections whistleblowers, hundreds of incarcerated people who should be eligible for release are being held in prison because the inmate management software cannot interpret current sentencing laws. KJZZ is not naming the whistleblowers because they fear retaliation. The employees said they have been raising the issue internally for more than a year, but prison administrators have not acted to fix the software bug. The sources said Chief Information (...)

    #algorithme #criminalité #prison #bug

    ##criminalité

  • L’Internet, entre technique, politique et géopolitique

    Bonjour,

    À C&F éditions, nous nous efforçons de développer la « culture numérique », car nous pensons qu’il s’agit d’une compétence citoyenne indispensable pour préserver la démocratie au XXIe siècle.

    Plus de 4 milliards d’humains vivent avec un appareil numérique qui leur permet la communication, l’accès à l’information, et les multiples transactions de la vie quotidienne. Dans le même temps, le numérique favorise la concentration des pouvoirs, la surveillance, l’influence sur les individus et les pays. Autant dire que l’avenir de nos sociétés ne saurait faire l’économie d’une compréhension de ce qui se joue dans ces outils, dans ces échanges... et dans les méga-structures et rapports de force qui se mettent en place autour du numérique.

    C’est en ce sens que, tout comme Stéphane Bortzmeyer qui en a fait le sous-titre de son livre, nous estimons "qu’Internet est un espace politique". Et tout comme Simone Pieranni, qui regarde la place de la Chine au miroir de son investissement dans le domaine numérique, nous avons conscience que ce réseau est devenu un lieu majeur de la géopolitique.

    Simone Pieranni - Red Mirror : l’avenir s’écrit en Chine
    https://cfeditions.com/red-mirror

    Stéphane Bortzmeyer - Cyberstructure : L’Internet, un espace politique
    https://cfeditions.com/cyberstructure

    Pour aller plus loin, cette semaine vous allez pouvoir retrouver ces deux auteurs en visioconférence :

    - Jeudi 18 mars, entre 11h et 12H
    Simone Pieranni sera l’invité du séminaire (en ligne) du Centre Internet et Société du CNRS.
    C’est ouvert, mais il faut s’inscrire (séminaire en anglais)
    https://cis.cnrs.fr/hypertextes-4-simone-pieranni

    - Vendredi 19 mars, à partir de 20h
    Stéphane Bortzmeyer sera l’invité de la Bibliothèque de Quetigny (Côtes d’or) et de l’association Coagul. Diffusion ouverte en direct via peerTube :
    https://peertube.stream/videos/watch/0203bf19-7e2c-4dad-bb6d-2ebf5f7c711c

    J’aimerais ajouter une remarque qui concerne ces deux ouvrages : l’Internet ne se résume pas au web et aux médias sociaux. Souvent, on associe le terme de "politique" avec les usages "politiciens" que l’on a vu se développer sur les médias sociaux. Or ces deux ouvrages traitent bien du numérique et de la politique... mais en considérant dans toute leur complexité les deux termes de "numérique" et de "politique".

    Stéphane Bortzmeyer montre que c’est dans le code, dans les protocoles et dans la matérialité du réseau que se jouent également des questions sur les droits humains. Son livre est très pédagogique, car il explique le fonctionnement du cœur du réseau tout en montrant les enjeux politiques qui s’y cachent.

    Simone Pieranni va au-delà de la surveillance "à la chinoise" (même si c’est évidemment très prégnant dans son livre) pour aborder l’ensemble des usages et donc des traces qui forment le nouvel extractivisme du "capitalisme de surveillance". Avec l’usage des données, c’est la question de l’apprentissage des "intelligences artificielles", et donc des marchés de demain, qui se joue. Simone met en perspective l’investissement chinois dans le numérique, à tous les niveaux, depuis l’éducation et la recherche jusqu’à la construction des "villes intelligentes", et la stratégie géopolitique des "Nouvelles routes de la soie" portée par Xi Jinping.

    Ajoutons que ces deux ouvrages sont très accessibles à des néophytes, sont écrits dans un langage clair et pédagogique. À ce titre, ils méritent d’être dans toutes les bibliothèques, qu’elles soient personnelles ou collectives, notamment pour les centre de documentation de lycée et les bibliothèques municipales.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

  • Inside Israel’s lucrative — and secretive — cybersurveillance industry
    https://restofworld.org/2021/inside-israels-lucrative-and-secretive-cybersurveillance-talent-pipelin

    The country’s hacking software is recognized the world over. Not everyone thinks it’s a good thing. At age 18, K., like almost all Israelis, began his mandatory army service. “This was my way to give back to society and defend my country,” he says. “I was one of them. I was one of the radical ones.” From violent policing in the occupied West Bank to obscure, mundane office work, assignments in the Israeli Defense Forces vary wildly. K. remembers thinking, “Whatever job I’m given, I’ll do it.” (...)

    #algorithme #hacking #surveillance

  • Statut des livreurs : partout en Europe, les plates-formes lâchent du lest
    https://www.alternatives-economiques.fr/statut-livreurs-partout-europe-plates-formes-lachent-lest/00098429

    En France, en Espagne et au Royaume-Uni, plusieurs décisions récentes ont pour effet d’améliorer les droits sociaux des livreurs. La Commission Européenne doit désormais se pencher sur le sujet. Just-Eat annonce vouloir salarier ses coursiers en France, le gouvernement espagnol impose le salariat aux plateformes de livraison et Uber consent à qualifier ses travailleurs de workers au Royaume-Uni… Il semble bien que la bataille initiée par les plateformes de travail contre la législation sociale ne (...)

    #JustEat #Uber #conducteur·trice·s #FoodTech #GigEconomy #travail

  • The Algorithmic Auditing Trap.
    https://onezero.medium.com/the-algorithmic-auditing-trap-9a6f2d4d461d

    ‘Bias audits’ for discriminatory tools are a promising idea, but current approaches leave much to be desired This op-ed was written by Mona Sloane, a sociologist and senior research scientist at the NYU Center for Responsible A.I. and a fellow at the NYU Institute for Public Knowledge. Her work focuses on design and inequality in the context of algorithms and artificial intelligence. We have a new A.I. race on our hands : the race to define and steer what it means to audit algorithms. (...)

    #HireVue #algorithme #racisme #recrutement #biais #discrimination #pauvreté #travail

    ##pauvreté

  • The Alabama Workers Trying to Unionize an Amazon Fulfillment Center
    https://www.newyorker.com/news/us-journal/the-alabama-workers-trying-to-unionize-an-amazon-fulfillment-center

    South of Birmingham, warehouse employees are voting on whether to form a union. Their decision could have ripple effects around the country. One afternoon in late February, a sixty-five-year-old Alabamian named Randy Hadley stood on a street corner outside an Amazon facility in Bessemer, twenty minutes south of Birmingham. It was about time for a shift change, but the expected exodus from the enormous fulfillment center, which employs nearly six thousand workers, wasn’t happening. “Amazon (...)

    #Amazon #GigEconomy #surveillance #syndicat #travail

  • Hacked Surveillance Camera Firm Shows Staggering Scale of Facial Recognition
    https://www.vice.com/en/article/wx83bz/verkada-hacked-facial-recognition-customers

    Hackers have broken into Verkada, a popular surveillance and facial recognition camera company, and managed to access live feeds of thousands of cameras across the world, as well as siphon a Verkada customer list. The breach shows the astonishing reach of facial recognition-enabled cameras in ordinary workplaces, bars, parking lots, schools, stores, and more. The spreadsheet, provided by one of the hackers to Motherboard, shows more than 24,000 unique entries in the “organization name” (...)

    #algorithme #CCTV #biométrie #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #surveillance

  • La CNIL enquête sur les données personnelles conservées par Clubhouse, le réseau social audio
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/03/17/la-cnil-enquete-sur-les-donnees-personnelles-conservees-par-clubhouse-le-res

    Le gendarme de la protection des données indique avoir « ouvert une instruction » à la suite de signalements sur les risques que présente l’application pour iPhone qui permet de converser en direct. L’autorité française de protection des données personnelles des internautes (CNIL) a annoncé dans un communiqué, mercredi 17 mars, avoir « ouvert une instruction et effectué des premières vérifications » pour savoir si l’application Clubhouse respectait le règlement général de protection des données (RGPD). (...)

    #Clubhouse_ #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #données (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##CNIL

  • Les technologies de surveillance à l’assaut des campus américains
    https://www.nextinpact.com/article/46426/les-technologies-surveillance-a-assaut-campus-americains

    L’analyse de l’Atlas des technologies de surveillance déployées aux États-Unis, un projet de l’Electronic Frontier Foundation, révèle qu’elles auraient tendance à se banaliser dans les campus universitaires. En France, l’initiative Technopolice de la Quadrature du Net vient de son côté de lancer un « CADATHON ». Aux États-Unis, la peur des fusillades dans les écoles et les campus a banalisé l’installation de systèmes de surveillance sophistiqués. Elles vont bien au-delà des caméras de vidéosurveillance : (...)

    #algorithme #CCTV #biométrie #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #enseignement #surveillance #LaQuadratureduNet (...)

    ##EFF

  • Uber reconnaît à ses chauffeurs britanniques un statut de travailleur salarié, une première
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/17/uber-reconnait-aux-chauffeurs-britanniques-un-statut-de-travailleur-salarie-

    Le géant américain de réservation de voitures a annoncé, mardi, que l’ensemble de ses quelque 70 000 chauffeurs au Royaume-Uni bénéficieront d’un salaire minimum et de congés payés dès mercredi.

    #Uber #GigEconomy #travail #conducteur·trice·s

  • Manifestation contre le déploiement de la 5G @ Bruxelles
    http://stop5g.be/fr

    Dans le cadre d’une nouvelle journée mondiale contre le déploiement de la 5G (voir stop5ginternational.org), le Collectif stop5G.be organise une manifestation à Bruxelles, Carrefour de l’Europe, devant l’entrée de la gare Centrale, de 14 à 16 h. – Contre la course en avant, la destruction de la nature et le gaspillage des ressources.

    – Pour la protection de notre santé, une société décente et la préservation du climat.

    – Parce que la 5G est inutile et nuisible. Manifestation informative autour des (...)

    #5G #écologie #technologisme #santé

    ##santé

  • Comment les pays européens et l’agence Frontex persécutent les exilés qui se présentent à leurs frontières | Rachel Knaebel
    https://www.bastamag.net/Europe-forteresse-Frontex-refugies-migrants-refoules-naufrages-noyades-fro

    ONG et médias documentent depuis des mois les abus des diverses polices aux frontières, conséquence d’une politique européenne des migrations concentrée sur le refoulement des personnes et le financement de régimes autoritaires ou instables voisins. Source : Basta !

  • Hadopi : 30 % des adresses IP restent anonymes, mais plus pour longtemps
    https://www.nextinpact.com/article/46428/hadopi-30-adresses-ip-restent-anonymes-mais-plus-pour-longtemps

    Depuis ses origines, la Hadopi est confrontée à un problème : le développement du « nattage », soit la mutualisation d’une adresse IP entre plusieurs abonnés. Un bug juridique l’empêche en effet d’adresser ses avertissements. Cette lacune, qui a profité à certains abonnés Free notamment, est en passe d’être corrigée. Rapport annuel après rapport annuel, la Hadopi n’a eu de cesse de dénoncer la problématique dite des adresses IP nattées. Ses racines sont à rechercher dans les textes fondateurs. Dans les (...)

    #HADOPI #surveillance #copyright

  • Paleis der Natie | Een kleine oorlog in de covidmarge
    https://www.tijd.be/opinie/paleis/paleis-der-natie-een-kleine-oorlog-in-de-covidmarge/10290834.html

    Bij de Gegevensbeschermingsautoriteit (GBA) woedt een opmerkelijk conflict dat de Franstalige media bezighoudt. De inzet lijkt de machtspositie van Frank Robben, de gedelegeerd bestuurder van Smals, de ICT-arm van de overheid. Het parlement kijkt toe. Een sleutelscène in het docudrama ‘Brexit : An Uncivil War’ is een ontmoeting in Hyde Park in Londen. Dominic Cummings, de excentrieke campagneleider van het Leave-kamp, treft Zack Massingham. Hij is medeoprichter van het Canadese bedrijf (...)

    #Smals #données #élections #COVID-19 #santé #surveillance

    ##santé
    https://images.tijd.be/view

  • Le rêve de M. Macron : franchir le mur écologique par la numérisation intégrale
    https://reporterre.net/Le-reve-de-M-Macron-franchir-le-mur-ecologique-par-la-numerisation-integ

    « On va continuer à innover et à accélérer », répète M. Macron. L’auteur de cette tribune dénonce la « grande illusion de la dématérialisation, qui ne permettra jamais à nos sociétés de freiner leur course à l’abîme ». Et s’insurge contre le parti pris des technobéats aussi erroné qu’effrayant. Matthieu Amiech est l’un des animateurs des éditions La Lenteur. Co-auteur de La Liberté dans le coma (La Lenteur, réed. 2019), il participe au collectif Écran total, qui fédère des résistances à l’informatisation du travail (...)

    #algorithme #capteur #écologie #technologisme

  • Les Jeux olympiques ouvrent la voie aux technologies sécuritaires
    https://reporterre.net/Les-Jeux-olympiques-ouvrent-la-voie-aux-technologies-securitaires

    Les Jeux olympiques de Paris 2024 ont prévu l’usage d’une débauche de technologies sécuritaires. Mais qui ont besoin d’être légalisées. C’est ce que commence à faire la proposition de loi sécurité globale, examinée par les sénateurs à partir de ce mardi 16 mars. Autant de mesures susceptibles de porter atteinte aux libertés publiques et à la vie privée, dénoncent ses détracteurs. Accéder à un lieu sécurisé après un simple scan de votre visage. Filmer avec des drones le moindre recoin d’espace public. Anticiper (...)

    #RATP #SNCF #algorithme #CCTV #drone #biométrie #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #mouvement #sport #surveillance #CNIL #LDH-France (...)

    ##Technopolice

  • Revealed: Israel’s cyber-spy industry helps world dictators hunt dissidents and gays

    Haaretz investigation spanning 100 sources in 15 countries reveals Israel has become a leading exporter of tools for spying on civilians. Dictators around the world – even in countries with no formal ties to Israel – use them eavesdrop on human rights activists, monitor emails, hack into apps and record conversations
    By Hagar Shezaf and Jonathan Jacobson Oct 20, 2018

    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium.MAGAZINE-israel-s-cyber-spy-industry-aids-dictators-hunt-dissident

    During the summer of 2016, Santiago Aguirre divided his time between part-time university lecturing and working for an organization that helps locate missing people. Mexico was then in the news internationally because of presidential candidate Donald Trump’s promise to build a wall on the American border with its southern neighbor. However, for Aguirre, a Mexican human rights activist, the problems of the present were far more pressing than any future wall. At the time, he was in the midst of a lengthy investigation to solve the mystery of the disappearance and presumed murder of 43 students in the city of Iguala two years before. It was becoming increasingly clear that his findings were incompatible with the results of the investigation conducted by the government.
    Aguirre wasn’t concerned when he received a series of text messages containing broken links. “Please help me with my brother, the police took him only because he is a teacher,” one message read. And another: “Professor, I encountered a problem. I am sending back my thesis, which is based on your dissertation, so that you can give me your comments.” The messages looked no different from many of the legitimate messages he received every day as part of his work. And therein lay the secret of their power. When Aguirre clicked on the links, however, he was inadvertently turning his smartphone into a surveillance device in the hands of the government.
    To really understand Israel and the Middle East - subscribe to Haaretz

    “Those text messages had information that was personal,” Aguirre notes, “the kind of information that could make the message interesting for me so I would click. It wasn’t until later that I actually thought – well, it is actually pretty weird that I received three messages with broken links.”

    Mexican human rights activist Santiago Aguirre, left, and colleague Mario Patron. Centro Prodh
    The discovery had a brutally chilling effect on the work of his organization. For the first time, he says, speaking with Haaretz by phone, he really and truly feared that every step he took was being watched, and that perhaps his family too was under surveillance.
    “Over the past 10 years, we have a figure of around 30,000 people who disappeared” in Mexico, Aguirre explains. “Many places in Mexico are controlled by organized crime. It has under its influence and power the authorities of some regions of the country, so they use the police to detain and then disappear people that they think are the enemy. I can tell you of many examples in which the Mexican military, for example, has presented the work human rights defenders as [benefiting] the drug cartels and organized crime. So there’s a pattern of thinking about the human rights sector in Mexico as a sector that needs to be surveilled.”

    The public revelation of the fact that Aguirre was under surveillance was made possible by cooperation between Mexican organizations and the Canadian research institute Citizen Lab. It turned out that Aguirre was one of a group of 22 journalists, lawyers, politicians, researchers and activists who were being tracked by local authorities. An examination of Aguirre’s telephone revealed that the links in the text messages were related to Pegasus spyware, which the authorities were using.
    But how did Pegasus get to Mexico? The trail of the malware led to Herzliya Pituah, the prosperous Tel Aviv suburb that is one of the major hubs of Israel’s high-tech industry. It’s there, in a narrow stretch of land between Israel’s coastal highway and the Mediterranean Sea, that NSO Group, the company that developed this Trojan-horse program, has its headquarters. Pegasus, which Forbes magazine called “the world’s most invasive mobile spy kit” in 2016, allows almost unlimited monitoring, even commandeering, of cellphones: to discover the phone’s location, eavesdrop on it, record nearby conversations, photograph those in the vicinity of the phone, read and write text messages and emails, download apps and penetrate apps already in the phone, and access photographs, clips, calendar reminders and the contacts list. And all in total secrecy.
    Pegasus’ invasive capability was rapidly transformed into dazzling economic success. In 2014, less than five years after entering the world from a space in a chicken coop in Bnei Zion, a moshav in the country’s center, 70 percent of the company’s holdings were purchased for $130 million. The buyer was Francisco Partners, one of the world’s largest private equity firms, which specializes in high-tech investments. That deal followed Francisco Partners’ earlier purchases of Israeli firms Ex Libris and Dmatek, According to Reuters, a year after the NSO takeover, Francisco Partners enjoyed a profit of $75 million.
    But the big money of NSO is only a small part of the big picture. Within a few years, the Israeli espionage industry has become the spearhead of the global commerce in surveillance tools and communications interception. Today, every self-respecting governmental agency that has no respect for the privacy of its citizens, is equipped with spy capabilities created in Herzliya Pituah.

  • Émancipation et culture numérique - Attac France
    https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-27-printemps-2021/dossier-numerisation-et-transformation-des-rapports-sociaux/article/emancipation-et-culture-numerique

    Par Hervé Le Crosnier

    Le terme de « culture numérique » est de plus en plus largement employé, souvent avec des sens différents, ou pour des contextes divers. Il sera envisagé ici comme une forme de « critique numérique », ce qui est loin de vouloir dire qu’on n’aime pas le numérique ou qu’on le rejette. Un « critique de cinéma » doit aimer le cinéma, quitte à refuser de parler de certains films qu’il juge désastreux. Un « critique de science », dans le sens que lui donne Jacques Testart, est quelqu’un qui croit en la science, mais refuse les dérives de la technoscience. L’approche proposée ici pour la culture numérique est celle d’un regard critique porté à la fois comme une réflexion sur les structures du numérique et une réflexivité sur le positionnement de chacun et chacune par rapport aux usages.

    Sommaire

    1 - Définir la culture numérique
    2 – Internet et les mouvements sociaux
    3 – Des méga-corporations
    4 – Géopolitique du numérique
    5 – Comprendre pour agir
    6 – Penser l’écosystème numérique

    #Hervé_Le_Crosnier #Culture_numérique #Emancipation

  • Matthieu Amiech : « La gestion de la crise sanitaire nous entraîne vers une société-machine »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130321/matthieu-amiech-la-gestion-de-la-crise-sanitaire-nous-entraine-vers-une-so

    Pour l’éditeur Matthieu Amiech, penseur du développement des technologies, la crise liée au Covid constitue « un effet d’aubaine pour les géants du numérique ». Face à « l’informatisation de toute la vie sociale », face à la mise « à l’arrêt » ou presque de la vie démocratique, les citoyens se retrouvent aujourd’hui « sans défense morale et politique ». Sa réponse : une « désobéissance concertée ».

    Voilà un an que nous vivons sous le « régime Covid ». Un nouveau régime de relations sociales fait de perte du toucher, de disparition du festif, d’assèchement culturel et de reculs démocratiques. Un régime où le numérique s’impose à tous les niveaux, sans que l’impact écologique de cette mutation ne soit jamais interrogé.

    Pour Matthieu Amiech, penseur de longue date du développement des technologies, celle-ci est pourtant profonde. En 2013, déjà, il alertait, dans un ouvrage collectif signé du groupe Marcuse (Mouvement autonome de réflexion critique à l’usage des survivants de l’économie), La Liberté dans le coma – Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer, sur les menaces que fait peser la société numérique sur l’égalité et les libertés. Aujourd’hui, il s’alarme de la gestion technocratique et autoritaire de la pandémie.

    Coordinateur et cofondateur des éditions La Lenteur, petite maison créée dans le Tarn en 2007, Matthieu Amiech a publié de nombreux textes critiques des évolutions technologiques, de la sphère internet au monde agricole, en passant par le nucléaire, ainsi que des ouvrages traitant d’anarchisme ou d’écologie politique. Entretien.

    Télétravail, téléconsultations, visioconférences, click and collect, plateformes VOD… Le Covid et l’isolement auquel nous avons été contraints ont démultiplié depuis un an la place du numérique dans nos vies. Quelles traces cela va-t-il laisser ?

    Matthieu Amiech : Non seulement les traces vont être profondes, mais la question est carrément de savoir si l’on assiste (ou pas) à une mutation de la vie sociale. Face à un bouleversement si rapide et considérable, on est tenté de regarder l’événement Covid de manière hégélienne : des forces historiques travaillaient de longue date à cette évolution vers une vie « sans contact », largement informatisée, et il a suffi d’un choc – un mouvement de panique – pour que des parents soient prêts à ne plus embrasser leurs enfants, pour que des gens pensent protéger leurs aînés en les laissant seuls à Noël, pour qu’on trouve possible que des enfants masqués apprennent à lire et s’exprimer avec des instits masqués…

    Il ne s’agit pas seulement du numérique, c’est tout un rapport au monde. L’historien américain Christopher Lasch avait bien analysé dès 1980 l’évolution des dispositions émotionnelles dans nos sociétés urbanisées et consuméristes. Il parlait de narcissisme, de « moi assiégé », de la généralisation d’une mentalité de survie face à la multiplication des alertes écologiques, des risques de guerre et d’effondrements divers. Le numérique est devenu le support privilégié de ces évolutions psycho-comportementales.

    On peut d’ailleurs se demander comment se serait déroulée une telle crise sanitaire à une époque où Internet n’existait pas – mettons en 1980. Il est certain que le scénario aurait été différent. À notre époque, cette crise a constitué un effet d’aubaine pour les géants du numérique. Une « divine surprise », comme l’avait été la défaite française face aux nazis en juin 1940 pour la bourgeoisie anticommuniste et antisémite.

    Les traces risquent d’être profondes aussi sur le plan politique. Au nouveau régime de relations sociales correspond un nouveau recul de la démocratie. En Occident, nous vivions déjà dans des oligarchies plus ou moins libérales, où restait la possibilité de protester, de faire reculer ou négocier les pouvoirs en place. Depuis mars 2020, ce qui subsistait de vie démocratique est presque entièrement à l’arrêt : les manifestations, et plus encore les réunions publiques, les procédures d’information et de consultation de la population (aussi insatisfaisantes soient-elles), sont empêchées. La gestion de la crise sanitaire a un effet centrifuge, elle éloigne les citoyens les uns des autres, elle leur enlève toute prise sur la marche du monde. Elle nous entraîne vers une société-machine à tendance totalitaire.

    Qu’entendez-vous par « société-machine » ?

    Je me réfère aux travaux du groupe Pièces et Main-d’œuvre [« site de bricolage pour la construction d’un esprit critique grenoblois », ainsi que le précise la une du site, né en 2000 – ndlr], qui a introduit ce terme pour dénoncer le projet de smart planet d’IBM – couvrir la société et le milieu naturel de capteurs électroniques pour en rationaliser le fonctionnement grâce à l’intelligence artificielle.

    Quand on voit la façon dont l’épidémie est traquée en Chine et en Corée du Sud par des applications de smartphone et des caméras de vidéosurveillance qui permettent de retracer toutes les interactions sociales d’une personne testée positive, cela fait penser au fonctionnement d’une machine. Les projets scandaleux de « pass sanitaire » et autre passeport vaccinal relèvent aussi de la société-machine. En un sens un peu différent, penser que des enfants et même des étudiants puissent s’instruire avec un enseignement assuré par informatique relève de la société-machine.

    Le problème est que face à cette mutation menée tambour battant par un certain nombre d’industriels et de technocrates, la population est sans défense morale et politique. La numérisation de nos existences est encore rarement perçue comme un problème politique majeur. Les élus ne songent, dans le meilleur des cas, qu’à encadrer ce qu’ils considèrent comme des dérives. Les mouvements sociaux n’ont jamais dénoncé cette numérisation comme un vecteur crucial de précarisation économique, d’augmentation des inégalités et d’affaiblissement des capacités de contestation populaire – sur ce dernier point, c’est même plutôt le contraire.

    Pourtant, depuis 70 ans, des penseurs majeurs nous ont donné les outils pour politiser la question de la technique : les écrits de George Orwell, Hannah Arendt, Günther Anders, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau ou encore Lewis Mumford permettent de saisir la centralisation et la perte de liberté induites par l’informatique, y compris l’ordinateur personnel. Mais la gauche refoule cette critique fondamentale. Elle refuse de réfléchir au fait dramatique qu’une grande partie de ce qui est produit depuis plusieurs décennies est nocif pour la liberté, l’égalité et l’environnement.

    « Un despotisme hybridant Silicon Valley et Chine post-maoïste ? »

    Le problème avait pourtant affleuré dans les années 1970. La dénonciation de l’aliénation au travail et du taylorisme était au centre de la révolte de Mai 68. Les premiers mouvements écologistes (le journal La Gueule ouverte, le groupe de scientifiques dissidents Survivre et vivre…) avaient posé clairement le problème du contenu de la production industrielle et du rôle de la science dans la domination capitaliste, ainsi que dans la catastrophe écologique. Mais assez vite, la montée du chômage a donné un prétexte parfait pour recouvrir ces questionnements vitaux. Le problème écologique a été éludé pendant 30 ans, et quand il est (re)venu au premier plan, dans les années 2000-2010, l’industrie et la technoscience n’en étaient plus vues comme responsables mais comme porteuses de solutions.

    Aujourd’hui, les dirigeants politiques ne sont là que pour accompagner et stimuler le développement technologique. Nous vivons dans une technocratie. La gestion de la pandémie par le pouvoir des experts et la fuite en avant technologique illustrent ce renoncement à la démocratie.

    Cette place accrue de la technologie et du numérique avec le Covid ouvre-t-elle un boulevard à la 5G ? Ce déploiement ne pose-t-il pas de nombreux problèmes ?

    La détermination de l’État à déployer la 5G est très compréhensible. L’objectif est de démultiplier le débit d’Internet pour radicaliser l’addiction d’un grand nombre de gens au numérique et pour mettre en relation des milliards d’objets connectés. Seulement, il y a un imprévu : une partie de la population se méfie de ce projet, à tel point que certains politiciens se prononcent contre – fait exceptionnel. Même des personnes qui n’avaient jusqu’ici aucun problème avec l’usage intensif des technologies trouvent que cela va trop loin, à l’image du mouvement des « gilets jaunes », largement tributaires des réseaux sociaux mais au sein desquels des mots d’ordre anti-5G étaient apparus.

    Et c’est vrai, la 5G marque un seuil important. Je ne pense pas tant à la baisse des temps de téléchargement des vidéos, mais surtout à l’automatisation accrue des process de production et de circulation des marchandises. La 5G est d’abord un projet industriel et logistique. Mais elle a aussi une dimension politique : la surveillance de la population risque de s’affiner à travers la prolifération des petites antennes-relais dans les rues et des caméras de vidéosurveillance avec système de reconnaissance faciale.

    La 5G pose donc la question du type de société que l’on souhaite : société humaine ou société-machine ? Mise en chantier d’un projet démocratique ou despotisme hybridant Silicon Valley et Chine post-maoïste ? Est-il souhaitable d’éliminer au maximum le travail et les décisions humaines ? La 5G sera par exemple au service d’une agriculture dite 4.0, ou « de précision », c’est-à-dire tendanciellement sans intervention humaine : gestion automatisée des cheptels d’animaux, surveillance par drones et satellites des besoins des cultures en engrais et pesticides, robots de désherbage ou de pulvérisation…

    Alors qu’il faudrait produire moins, mais avec plus de travail humain, en préservant et réinventant des savoir-faire manuels et des techniques conviviales (au sens d’Ivan Illich), nous nous dirigeons vers des niveaux de chômage technologique très élevés. Ce ne sont pas les projets de décroissance qui mettent de plus en plus de gens des classes moyennes et populaires sur la touche ; ce sont les promoteurs de la quatrième révolution industrielle.

    Enfin, se pose la question fondamentale de la puissance. Si la France ne passe pas à la 5G (puis à la 6G…), elle risque de se retrouver en position de faiblesse, y compris militaire, par rapport à d’autres pays. Aujourd’hui, il faut assumer le choix politique, profondément éthique, d’arrêter cette course à la puissance. Seul un tel choix permettrait peut-être de freiner le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources. Dans son essai L’Aigle, le Dragon et la crise planétaire, Jean-Michel Valantin montre a contrario comment la rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis verrouille la trajectoire de l’humanité vers la destruction de la biosphère.

    Est-il encore possible de s’opposer au déploiement de la 5G ?

    Il faudrait pour cela un vaste mouvement populaire, au moins équivalent à celui des gilets jaunes, qui mette en son cœur la remise en cause de notre dépendance chaque jour croissante au numérique. Autant dire qu’on en est loin ! Quelque chose aurait peut-être pu émerger dans un contexte non confiné. De ce point de vue aussi, le Covid-19 et sa gestion politique ont ouvert, ou élargi, un boulevard pour la 5G.

    Actuellement, il n’y a presque pas de possibilité de réunions publiques. Il y a par contre des antennes qui brûlent régulièrement. Et il y a des prises de position d’élus locaux, de conseils municipaux. Pourtant, tout a été fait pour que ces élus de base ne puissent plus s’opposer à la construction d’antennes de téléphonie mobile. Aujourd’hui, un maire ne peut pas faire valoir le principe de précaution contre la 5G. Il ne lui reste que des arguments urbanistiques ou patrimoniaux.

    Dans ce contexte, l’arrêté de Fontenay-sous-Bois [commune du Val-de-Marne dont la majorité municipale est issue de la liste de rassemblement de la gauche Vivre Fontenay – ndlr] est intéressant. Il ordonne la suspension du déploiement des antennes-relais jusqu’à la publication du rapport de l’Anses [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, sous tutelle de différents ministères – ndlr] sur les conséquences sanitaires de la 5G. Il annonce l’organisation de débats contradictoires sur la commune. Et il donne beaucoup de place à l’impact écologique énorme du numérique (émissions de gaz à effet de serre, pollutions par les déchets) qui ne peut que s’aggraver avec la 5G.

    Le coût écologique est d’ailleurs un impensé de la gestion de la crise Covid…

    C’est un grand mensonge du XXIe siècle. Les technologies de pointe, l’informatique, l’intelligence artificielle sont présentées par les décideurs comme des moyens de freiner la catastrophe écologique. Le déploiement de la 5G contribuerait à ce qu’ils appellent la transition énergétique : cette technologie plus sophistiquée et puissante ferait moins de dégâts que les étapes antérieures de l’industrialisation.

    « S’opposer par la désobéissance concertée »

    Or, c’est impossible. Avec l’explosion du trafic que la 5G appelle, on consommera beaucoup plus d’électricité ; on produira plus de puces RFID, de smartphones, d’écrans tactiles, d’antennes, de serveurs informatiques dans des data centers encore plus grands. Et donc, on aura besoin de plus de métaux rares ; on ouvrira de nouvelles mines où on creusera plus profondément, en dépensant plus d’énergie et en polluant davantage autour des sites d’extraction.

    Dans une tribune publiée l’an dernier, l’historien des techniques François Jarrige expliquait qu’il n’y a pas de transition énergétique. Ce terme fait écran devant la seule question qui importe : va-t-on continuer de produire plus, en prétendant que la technologie nous permettra de maîtriser les dégâts ? Ou va-t-on procéder à un inventaire collectif de nos besoins et y répondre par des moyens moins destructeurs, en laissant s’affirmer d’autres conceptions de la vie ?

    Quelle est votre réponse personnelle à tout cela ? Dans l’ouvrage collectif auquel vous avez contribué, La Liberté dans le coma – Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer, paru en 2013 et réédité en 2019 aux éditions La Lenteur, vous écriviez : « Nous considérons qu’une vie sans Internet, sans appareils photos numériques, sans baladeurs musicaux, sans centrales nucléaires et sans TGV vaut plus la peine d’être vécue que celle que les humains endurent actuellement, et que tous ces artefacts sont incompatibles avec la liberté et la démocratie. […] Avoir un monde en partage implique que les gens aient encore du plaisir à se fréquenter directement, à s’aimer ou à entrer en conflit les yeux dans les yeux. Or tout est fait aujourd’hui pour nous éviter cette épreuve du face-à-face. » Avez-vous la même analyse en ce début 2021 ? Est-ce encore possible de se passer d’Internet ?

    Avec mes collègues du groupe Marcuse, nous pensons toujours ainsi. Par contre, nous sommes comme tout le monde réduits à prendre le TGV ou à passer plus de temps sur Internet, quand la société ne laisse pratiquement plus aucun choix.

    La possibilité d’échapper un tant soit peu à l’emprise numérique dépend beaucoup du métier qu’on exerce. Mais rien ne sert de chercher à s’en prémunir seul, il n’y a que des réponses collectives qui peuvent arrêter ce rouleau compresseur.

    Ma réponse personnelle, c’est donc de m’impliquer dans des groupes qui tentent de s’opposer à l’informatisation de toute la vie sociale par la désobéissance concertée. Ainsi, le collectif Écran Total fédère depuis 2013 des résistances et des réticences au numérique dans différents mondes professionnels : des profs qui refusent l’école numérique, des assistantes sociales qui s’opposent à la taylorisation de leur travail par les statistiques et les ordinateurs, des éleveurs hostiles au puçage électronique des animaux, etc. Des gens de toute la France s’y retrouvent pour échanger sur ce qui leur est insupportable dans leur boulot, dans le management et les normes qu’ils subissent, et on s’épaule mutuellement dans nos refus. C’est une expérience humaine très forte, mais ce n’est pas du tout miraculeux politiquement : nous sommes tous sur la défensive, il nous faudrait être plus nombreux et inventifs pour tenir face à la déferlante.

    Jusqu’ici, la seule résistance à la numérisation qui a pris de l’ampleur et perturbé quelque peu la technocratie, c’est le rejet des compteurs Linky. Cela donne des pistes. Surtout, ne pas rester seul avec la peur de passer pour un blaireau rétrograde : il y en a toujours d’autres près de chez nous !

    Pourquoi l’impact écologique de ce système numérique ne fait-il pas plus débat ?

    La fable de la dématérialisation est extrêmement puissante. De nombreux écologistes ont cru ou croient encore que les technologies de pointe peuvent aider à la création d’un système productif moins destructeur. Même André Gorz, critique souvent acéré de la division du travail industriel, s’est fourvoyé dans cette illusion informatique à la fin de sa vie.

    Ces technologies ont quelque chose d’ensorcelant. Elles paraissent sublimer la pesanteur de la vie matérielle. Elles donnent l’impression de nous délivrer des contraintes du temps et de l’espace, des efforts physiques pour nous nourrir, des efforts moraux pour vivre avec les autres. On ne veut pas voir ce qu’il y a derrière l’écran, ni les dégâts sur la nature, ni les rapports de domesticité et d’exploitation abominables qui perdurent ou resurgissent. Commander sur Amazon, par exemple, c’est s’éviter un déplacement dans un magasin. Mais c’est aussi commander au sens propre : donner des injonctions. C’est de la néo-domesticité.

    Puis, la propagande est tellement massive ! Pensons à la façon dont les voitures électriques ou à l’hydrogène nous sont présentées comme des solutions miracles par les grands médias et la pub… Que pèsent les voix dissonantes ? Dans dix ans, il sera évident que ces innovations déplacent et aggravent la catastrophe écologique, mais ce sera trop tard parce qu’elles se seront imposées dans les usages.

    Cet hiver, il y a eu une autre épidémie : celle de la grippe aviaire, qui a conduit à l’abattage de près de 3 millions de canards dans le Sud-Ouest. Ces dernières décennies, les pandémies se sont multipliées à l’échelle de la planète. Observez-vous un parallèle entre la gestion du Covid et ces différentes épidémies ?

    Il y a des parallèles à faire, c’est sûr. Je renvoie aux enquêtes de Lucile Leclerc qui parlent de production industrielle des pandémies à propos des élevages géants. Pour la FAO [Food and Agriculture Organisation ou, en français, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – ndlr], la réponse est de mettre en cause et menacer les petits élevages paysans et domestiques au nom de la « biosécurité ». Le renversement idéologique est total : il est clair que ce sont les grands élevages industriels qui sont des nids à virus et affaiblissent l’efficacité des antibiotiques dont ils utilisent des quantités astronomiques.

    Mais en France, cet hiver, les préfectures ont demandé aux maires de recenser toutes les petites basses-cours et de diffuser des mesures d’hygiène extrêmes, typiques des fermes-usines, dans les poulaillers familiaux. Ce credo de la biosécurité, ce soutien inconditionnel à la grande industrie, est-ce un effet de l’ignorance ? Du cynisme ? De la corruption ? Ou d’une folie bureaucratique ?

    Effectivement, on peut se poser les mêmes questions à propos du Covid-19. Comment expliquer la focalisation obsessionnelle sur une vaccination improvisée, biotechnologique et aux effets radicalement incertains, alors qu’il y a tant à faire socialement pour améliorer l’immunité de la population et lutter contre les comorbidités chroniques que sont le cancer, le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et rénales ?

    Dans leur ouvrage de 2008, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, René Riesel et Jaime Semprun anticipaient cette façon dont la société de masse traite ses catastrophes industrielles : elle paralyse la réflexion critique par la peur et renforce les facteurs qui sont les causes profondes du problème.

    C’est ainsi qu’à un coronavirus de dangerosité modérée, on répond par des mesures qui accentuent l’extractivisme et la déstabilisation des écosystèmes qui aggravent l’état de santé général de la population et son incapacité à se soigner sans moyens technologiques extravagants. L’idéologie hygiéniste, gestionnaire et solutionniste nous enferme dans un cercle vicieux, apparemment durable.

    #IBM #algorithme #CCTV #smartphone #5G #écologie #technologisme #vidéo-surveillance #COVID-19 #GAFAM #santé (...)

    ##santé ##surveillance

  • Politicians can do well on Instagram. Political posts, less so.
    https://algorithmwatch.org/en/instagram-algorithm-politicians

    An experiment by AlgorithmWatch, Groene Amsterdammer, Pointer and NOS in the Netherlands shows that Instagram probably prioritizes images of faces and pushes down images that contain text. On 5 February 2021, Daniel Koerhuis posted a selfie from the banks of the Waal river in Nijmegen, with children in the background. This was not his first shot. In the past year, Mr Koerhuis posted eleven “selfies with children” on Instagram. The other 13 posts he shared all show pictures of himself, mostly (...)

    #Facebook #Instagram #algorithme #manipulation #discrimination #AlgorithmWatch

  • Le Parlement norvégien victime d’une intrusion informatique, permise par les failles de Microsoft Exchange
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/03/10/le-parlement-norvegien-victime-d-une-intrusion-informatique-permise-par-les-

    C’est une série noire pour l’institution, qui avait déjà révélé, en septembre, avoir été victime d’une cyberattaque ayant mené à la compromission des messageries de plusieurs députés. Quelques jours après l’Autorité bancaire européenne, les alertes aux cyberintrusions liées à de graves failles de sécurité découvertes dans un outil de Microsoft se poursuivent en Europe. Mercredi 10 mars, le Parlement norvégien a annoncé que l’institution avait subi une intrusion sur ses systèmes informatiques. Cette infiltration (...)

    #Microsoft #hacking

  • Tesla (TSLA), Cloudfare (NET) Breached in Verkada Security Camera Hack
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-03-09/hackers-expose-tesla-jails-in-breach-of-150-000-security-cams?sref=ylv224

    A group of hackers say they breached a massive trove of security-camera data collected by Silicon Valley startup Verkada Inc., gaining access to live feeds of 150,000 surveillance cameras inside hospitals, companies, police departments, prisons and schools. Companies whose footage was exposed include carmaker Tesla Inc. and software provider Cloudflare Inc. In addition, hackers were able to view video from inside women’s health clinics, psychiatric hospitals and the offices of Verkada (...)

    #Tesla #CCTV #données #vidéo-surveillance #hacking #surveillance