• était en Chine, la nuit dernière — oui oui, vous avez bien lu, elle qui désormais ne s’éloigne plus jamais de trois kilomètres de la thébaïde se retrouvait étrangement dans une banlieue sombre de Pékin ou de Shanghai, où tout en ne parlant que le français elle était hébergée dans un appartement capharnaümique par un couple de hippies LGBTQQIP2SAA++ qui ne parlait que le mandarin ; elle s’échinait à essayer d’expliquer à ses hôte(sse)s qu’étant végétarienne elle ne mangeait pas de pangolin, et elleux cherchaient dans un dictionnaire bilingue qui leur disait que c’était un personnage de Manon des Sources — d’où quiproquo, évidemment.

    En fait elle a un onirisme drôlement riche, pour quelqu’une qui n’a plus aucune imagination une fois réveillée.

  • « Affaire du 8 décembre » : l’inquiétante condamnation de militants comme terroristes - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/12/affaire-du-8-decembre-linquietante-condamnation-de-militants-comme-terrorist

    Pour Me Raphaël Kempf, la décision dans son ensemble est dangereuse. « Ce jugement signe l’extension à la sphère politique et militante de la notion de terrorisme. Les juges disent que le fait d’exprimer un ressentiment à l’égard de l’institution policière pourrait constituer un acte de terrorisme. Le fait de vouloir s’en prendre à des véhicules de police au cours d’une manifestation peut désormais constituer une intention terroriste. C’est-à-dire que l’intention de commettre des dégradations matérielles au cours d’une manifestation constituera un acte de terrorisme. C’est extrêmement dangereux et contraire au droit. »

  • hallucine : votre « VPN gratuit » est subrepticement passé à un euro et des brouettes mais s’appelle toujours « VPN gratuit » ? Saperlipopette ! Vous osez décidément tout, les capitalos, c’est même à ça qu’on vous reconnaît !

    Vous savez quoi ? Allez vous faire cuire un œuf — avec son vieil ordinateur d’avant-guerre la Garreau est plus maligne que vous, elle se passera de vos services et s’y prendra autrement.

    Ouste ! Un logiciel de moins ! C’est que « faut pas gonfler Mamie Nicole quand elle se connecte à Internet / C’est la morale de son dazibao elle la trouve chouette / Pas vous ? Ah bon. » (© Séchan)

  • a terriblement honte quand elle y repense — surtout que de sa part ce comportement était inexplicable, intrinsèquement elle n’a jamais été et n’est toujours pas comme ça ! Elle n’a jamais arraché les ailes d’un papillon, jamais effeuillé une marguerite, jamais écrabouillé un ver de terre, jamais tiré les oreilles d’un(e) chien(ne) ou la queue d’un(e) chat(te), à l’école elle était même régulièrement punie parce que lors des leçons de choses elle refusait catégoriquement d’aller assassiner des pâquerettes ou des champignons pour les examiner à l’aide du « microscope », une sorte d’appareil diabolique que monsieur Leeuwenhoek venait tout juste d’inventer.

    Bref, inexplicable ou pas il se trouve que sur la table de la cuisine de sa mère-grand trônait un gobe-mouches. Tout le monde voit ce que c’est, un gobe-mouches ? Une espèce de récipient campaniforme, en verre, légèrement surélevé sur un petit trépied et doté dans sa partie basse d’une rigole que l’on peut remplir de n’importe quoi mais idéalement d’eau savonneuse. On place un appât au centre du bousin (une croûte de fromage, une miette de sucre, un noyau de pêche...), l’insecte insouciant se faufile sous la cloche, boulotte à s’en faire péter la panse et hop ! au moment de repartir au lieu de s’en aller pépouze en marchant voilà que par réflexe il s’envole, se bute sur les parois, tombe dans le liquide et se noie. Cruel. Même la CIA ou le Mossad n’y auraient pas pensé.

    Attention hein : la Garreau ne participait pas ACTIVEMENT à ces assassinats. Fidèle à sa passivité habituelle face aux choses de l’existence et contrairement à ce que faisaient certain(e)s de ses cousin(e)s qui ne savaient plus quoi inventer pour choper le maximum de bestioles (quitte à déplacer le gobe-mouches pour aller le poser plus loin sur des individus qui n’avaient rien demandé, ce qui était carrément de la triche), elle ne touchait JAMAIS le dispositif, elle ne s’occupait JAMAIS d’y placer le morceau de boustifaille faisant office d’attrape-nigauds... bref, rien, mais elle ne faisait rien non plus pour saboter le processus ou dissuader les petites bêtes de tomber dans un piège aussi grossier. Non : elle restait simplement là, à observer le génocide l’air stupide et les bras ballants, coupable de non-assistance à hyménoptères en danger, faisant tout juste quelques observations et statistiques dans sa tête. Elle avait par exemple remarqué que les guêpes se laissaient moins facilement couillonner que les mouches, mais qu’une fois dans la cloche elles se noyaient presque immédiatement tandis que leurs consœurs pouvaient continuer à virevolter et se cogner sur la paroi durant de longues minutes avant de choir dans le liquide — quelques unes, très rares, parvenaient même à s’échapper sans devoir jouer les Manaudou. Des warriors. De véritables Fifi Brindacier à six pattes. Peut-être une telle étude aurait-elle intéressé la Science ?

    Quoi qu’il en soit elle est aujourd’hui persuadée que cette semi-participation à une série de crimes atroces reste son péché originel, et elle se dit que c’est bien fait pour sa tronche si elle ne s’est ensuite jamais sentie heureuse de toute sa longue vie.

    Comment ça s’appelle, déjà ? Ah oui : le karma.

  • Nothing Compares - Les mots sont importants (lmsi.net)
    https://lmsi.net/Nothing-Compares

    Disparue en pleines vacances d’été, quand la presse tourne au ralenti, elle avait de toute façon quitté depuis longtemps les espaces médiatiques dédiés à la musique populaire. Malgré de fréquents retours sur disque ou sur scène, toujours honorables, souvent formidables, on ne prenait même plus la peine de chroniquer ses productions, et l’on se contentait de « brèves » sur ses « provocations », ses « crises », ses « drames » et ses appels au secours – exacerbés depuis plusieurs mois après le suicide d’un de ses fils malade. Les lignes qui suivent se proposent de prendre un peu du temps qui a manqué cet été, et que personne en France n’a vraiment rattrapé depuis (par écrit en tout cas), pour célébrer comme il se doit l’immense artiste, mais aussi la courageuse activiste que fut Sinéad O’Connor.

  • ne met pas son réveille-matin à sonner dans le but de se réveiller, vous pensez bien — il y a Gai-Luron et Belle Lurette qu’elle n’a d’autres contraintes horaires que celles qu’elle peut éventuellement s’imposer elle-même, or moins elle en voit plus de la « vraie » vie plus elle se porte moins mal. Non : elle le met à sonner pour avoir le plaisir de l’éteindre et de se rendormir, car elle sait d’expérience que c’est dans ce rabiot de sommeil que se situeront la plupart des songes dont elle se souviendra.

    Il faut la comprendre, aussi : à son âge ces phases de roupillon paradoxal sont les seuls moments où elle peut revoir ses amours perdues et où il se passe encore quelque chose dans l’existence.

    (Oups ! Méfiance ! Un dazibao contenant à la fois les mots « plaisir » et « amours », ça signifie sûrement que ce compte SeenThis a été piraté.)

  • The Stranglers - Ground Control - Regarder le programme complet | ARTE Concert
    https://www.arte.tv/fr/videos/114220-000-A/the-stranglers

    https://api-cdn.arte.tv/img/v2/image/q2uTKwpdEs9Q7HkZXpfDwf/1920x1080?type=TEXT&watermark=true

    [...]

    2021

    0:51 Water
    5:14 I’ve Been Wild
    8:59 This Song
    12:11 Norfolk Coast
    16:01 Always The Sun
    20:52 Don’t Bring Harry
    25:39 White Stallion
    30:30 Relentless
    35:34 Hanging Around
    39:55 No More Heroes
    43:37 The Last Men on the Moon
    50:21 Walk on by
    56:16 Go Buddy Go
    1:00:08 Tank

  • Nina Simone : le concert inédit (1965) | Rembob’INA
    https://www.youtube.com/watch?v=CPFatt1ajic

    Ce numéro de Rembob’Ina est un évènement puisqu’il propose une archive inédite que l’INA vient de retrouver et de restaurer. Il s’agit du tout premier récital que Nina Simone a donné en France, en 1965 au festival d’Antibes Juan-les-Pins.

    En première partie, c’est l’occasion de découvrir un autre concert exceptionnel, enregistré en 1969 à l’Olympia et diffusé en deux parties sur la 2ème chaine, les 2 janvier et 2 avril 1970.

    Suivront deux autres archives : une interview de Nina Simone en 1991 au micro d’Eve Ruggieri pour l’émission « Musiques au coeur », où elle clame sa colère et son amertume de n’avoir pas pu s’imposer comme pianiste classique, et un extrait du spectacle hommage « Autour de Nina », enregistré en 2016 à la Philharmonie de Paris, avec Sandra Nkaké qui interprète « Four Women ».

    #nina_simone

  • jette un œil désabusé sur les faits divers du jour et se dit que là où l’Éducation Nationale a quand même un tort, c’est quand elle persiste à vouloir faire cohabiter les enseignant(e)s et les élèves : pour éviter tout problème, accident ou [tentative de] meurtre l’idéal serait sans doute de les isoler dans des établissements bien distincts et sans la moindre interaction. Une école pour les profs, une école pour les gamin(e)s et chacune fait ce qu’elle veut de son côté ! Zou ! Question réglée.
    — …
    — Naaaaaaan, rassurez-vous, la dictateuse dit ça juste parce qu’elle est cynique, en réalité nous savons qu’avec les Sapiens Sapiens aucune solution ne pourra jamais fonctionner : cette espèce animale est fondamentalement mauvaise, elle est un simple et néanmoins regrettable accident de l’Évolution, et elle ne constitue qu’une voie sans issue.

    #VivementLaFinDuMonde.

  • a souventes fois déclaré ça aux interlocuteurices qui habitent dans sa tête : en prenant des airs de meuf à qui on ne la fait pas elle leur a souventes fois déclaré « qu’elle aura passé moins de temps à vivre qu’à faire le bilan de sa vie » — or ce qui pouvait jadis passer pour une posture ou une pantalonnade est devenu de plus en plus vrai depuis maintenant plusieurs années qu’elle ne vit plus rien du tout mais continue à ressasser ce qu’elle vécut.

    C’est pratique, non ? Elle est de ces personnes pour qui toute nouvelle expérience est superfétatoire et que cinq minutes de souvenirs peuvent rassasier durant des siècles.

    Allez, arrêtez un peu de vous tapoter la tempe de l’index et félicitez-la plutôt de bénéficier naturellement d’une si heureuse disposition d’esprit.

  • en est au cinquième ou sixième roman d’affilée dont elle ne parvient pas à finir la lecture (« trop de droite », « trop ampoulé », « trop misogyne », « trop cucul-la-praline », « trop déjà-lu-mille-fois » et patin-couffin).

    Qui c’est qui va encore finir sa soirée complètement torpide devant un « Fantômette à la plage » ou un « Pim Pam Poum », hein, qui c’est ? Gagné, c’est encore Mamie Nicole qui est chaque jour plus régressive.

    #LaVieillesseEstUnNaufrage.

  • L’usine Sanofi qui produit la Dépakine encore à l’origine de rejets toxiques hors-norme

    Hasard du calendrier, c’est aussi le 15 novembre qu’une première plainte a été déposée contre X pour mise en danger d’autrui par une riveraine de l’usine #Sanofi de Mourenx : Mélanie S., qui s’est confiée au Monde, n’a jamais pris de #Dépakine mais ses deux enfants présentent des troubles neurodéveloppementaux (autisme) similaires à ceux constatés chez les enfants exposés in utero. Elle travaille depuis 2011 dans un bureau situé à une cinquantaine de mètres de la cheminée de Sanofi. Deux jours après le dépôt de la plainte, le 17 novembre, Sanofi assurait au Monde avoir « entrepris un large programme d’investissements sur son installation de Mourenx, qui répond à toutes les prescriptions préfectorales en matière d’émissions ».

    « Contrairement à ce que prétend le groupe, ces nouveaux rejets toxiques sont la preuve que Sanofi n’a pas fait tout le nécessaire et continue à émettre dans l’atmosphère des substances dangereuses pour la santé de la population, réagit Marine Martin, la présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac), partie civile dans la procédure en cours. C’est pourquoi il est d’autant plus important que la justice aille au bout de son enquête sur les conséquences sanitaires de cette pollution. »
    « Incident grave »
    La CGT est également partie civile dans l’instruction ouverte en 2022. « Sanofi n’a pas informé les instances représentatives de cet incident grave, ce n’est pas normal, tonne Jean-Louis Peyren, coordinateur de la CGT chez Sanofi. Il ne faut pas s’étonner ensuite si les gens doutent de la bonne foi de Sanofi. » Contacté, le groupe pharmaceutique évoque un « évènement isolé et très bref lié à la dégradation des charbons actifs de l’unité de traitement à la suite des fortes intempéries qui ont touché la région les jours précédents ». « Les charbons ont été remplacés et les émissions en bromopropane sont redevenues conformes, permettant la reprise de la production après accord des autorités », indique-t-on de même source.

    Les filtres à charbon auraient été saturés à cause de problèmes d’étanchéité. Des explications qui ne convainquent pas la CGT : « Nous demandons des investigations pour lever les doutes sur ce qui a conduit à cet incident », commente Jean-Louis Peyren.

    Une plainte avait été déposée en 2018

    Elles laissent également dubitative la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso), à l’origine la plainte en 2018 sur les rejets massifs de Sanofi qui a conduit la justice à ouvrir une enquête. « D’une part, ce n’est pas la première fois qu’il y a des intempéries avec de fortes pluies à Mourenx et Sanofi n’avait jamais mentionné un tel dysfonctionnement ; d’autre part, s’il y a un problème d’étanchéité sur les filtres qui laissent entrer de l’eau, cela signifie qu’en sortie ils laissent aussi passer des substances qu’ils sont censés bloquer », fait remarquer Patrick Mauboules, représentant la Sepanso au comité de suivi du site.

    Selon un rapport de l’inspection des installations classées de février, que Le Monde a pu consulter, le contrôle des eaux pluviales du site a également mis en évidence des dépassements des valeurs limites d’émission pour le valproate de sodium dans des prélèvements effectués fin 2021 et début 2022, en sortie de lagune, avant d’être rejeté dans le Gave. Contactée, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques n’a pas répondu à nos sollicitations.

    https://archive.is/5JTEZ

    #pollution

  • Le drame des enfants placés lâchés à leur majorité : « T’es qu’une enfant de l’aide sociale à l’enfance, arrête de viser trop loin »
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/12/05/le-drame-des-enfants-places-laches-a-leur-majorite-t-es-qu-une-enfant-de-l-a

    L’arrivée des 18 ans rime, pour tous les adolescents placés, avec l’urgence de déterminer comment se lancer dans la vie adulte, eux qui sont contraints à faire le grand saut sans soutien familial.

    [...]

    Plus d’un tiers des jeunes sans domicile [et combien de détenus ? ndc] sont ainsi issus de l’ASE, notait une étude de la Fondation Abbé Pierre en 2019. Une proportion alarmante alors que les enfants placés ne représentent que 2 % de la population générale des mineurs.

    [...]

    Votée en 2022, la loi dite « Taquet » devait en finir avec ces « sorties sèches » de l’#ASE, rendant obligatoire l’accompagnement des jeunes de moins de 21 ans « sans ressources suffisantes ». Mais un an après, son application s’avère « peu efficiente », constatait un rapport du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), en juin. Si le nombre de contrats jeunes majeurs [cet accompagnement individualisé éducatif et financier, parfois d’hébergement, qui peut être accordé par les départements aux majeurs sortant de l’ASE, sous condition de la constitution d’un « projet »] accordés progresse ces dernières années – ainsi, 35 000 jeunes adultes bénéficiaient d’une mesure de la protection de l’enfance, selon les derniers chiffres de 2021 –, les ruptures brutales d’accompagnement persistent et l’accès des jeunes concernés à leurs droits fondamentaux relève du « parcours du combattant », alerte ce rapport. Une grande disparité de prise en charge est aussi relevée selon les départements, avec des territoires où le contrat jeune majeur est « plus rare que l’or », de l’avis des intéressés.

    Face à ce constat sévère, la première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé, le 20 novembre, des actions de mentorat ainsi qu’un « coup de pouce financier » de 1 500 euros, versé automatiquement à 18 ans aux sortants de l’ASE. Les collectifs d’anciens enfants placés se sont dits « sidérés » par cette annonce : trop insuffisante à leurs yeux, mais qui impliquera surtout la suppression du « pécule », une somme à laquelle ces jeunes ont droit depuis 2016 à leur majorité. Constituée des allocations de rentrée scolaire mises chaque année sur un compte bloqué le temps de leur placement (et encore aujourd’hui pas toujours perçue ni réclamée, faute d’information), elle peut s’élever, pour certains, largement au-dessus de 1 500 euros. « On nous fait les poches ! », s’est insurgé Lyes Louffok, lui-même ancien enfant placé et auteur de Si les enfants votaient (Harper Collins, 2022).

    Dans le Doubs, Emilie Joly a seulement 19 ans lorsqu’elle reçoit une lettre lui annonçant sans sommation sa sortie de l’ASE et la fin de son #contrat_jeune_majeur, grâce auquel elle pouvait continuer à séjourner dans sa famille d’accueil. A l’ouverture du courrier, elle s’effondre dans les couloirs de son université. « La lettre stipulait seulement que je ne faisais plus partie de leurs effectifs, sans aucune explication. La première chose que je me suis dite, c’est : “Est-ce que j’ai même le droit de rentrer ce soir dans ma famille d’accueil ?” », raconte la jeune femme, cinq ans plus tard.

    A partir de là, Emilie se sent « totalement abandonnée ». L’étudiante, alors en DUT carrières sociales, doit déménager, malgré les réclamations de sa famille d’accueil, trouver un appartement sans aide de l’ASE, puis cumuler les petits jobs étudiants pour pouvoir continuer à financer ses études, en parallèle de sa bourse d’Etat. Le plus difficile, explique celle qui était placée depuis ses 6 mois, a surtout été de voir le lien rompu, du jour au lendemain, avec son éducatrice et la psychologue de l’ASE qui la suivait depuis petite. « J’ai fait une terrible dépression dans les semaines qui ont suivi et j’ai fini hospitalisée quelque temps. Tous mes projets, tous mes espoirs semblaient s’envoler », confie-t-elle.

    Mais même l’horizon des 21 ans prévu par la loi joue en réalité comme un couperet très précoce. « A ces jeunes, on demande d’être autonomes tout de suite : gérer très tôt et seuls la question du budget, l’enjeu des études ou du travail, les aléas du logement, des premiers impôts…, observe Marie Convert, cheffe de service chez Habitat Jeunes Montpellier, une structure de logements sociaux qui accueille des jeunes sortis de l’ASE. Tout cela plus vite que tous les autres. » L’accès à l’autonomie est de plus en plus tardif pour le reste des jeunes Français, qui quittent désormais le domicile familial vers 24 ans, selon les chiffres Eurostat pour l’année 2021.

    « Orientations subies »

    En regard, les jeunes passés par l’ASE doivent avancer à marche forcée, avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. « La peur ne nous quitte jamais. Pas seulement à l’approche des 18 ou 21 ans, mais à chaque échéance de renouvellement, ou pas, de nos contrats jeune majeur, souvent proposés par tranches de six mois seulement », souligne Alissa Denissova, présidente de l’association d’entraide Repairs ! 44 destinée aux jeunes de l’ASE, à Nantes.

    Des « incertitudes » qui génèrent une « énorme pression », confie Romain, 19 ans. Après une mauvaise orientation à la fac, lui qui a grandi en village d’enfants – des ensembles de plusieurs maisons où sont accueillis des enfants placés – vient de commencer, à Lille, une formation de travailleur social, qui dure trois ans. Il en sera donc diplômé à 22 ans. « Sauf qu’à 21 ans tout s’arrête. Je ne sais déjà pas comment je ferai pour vivre la dernière année, alors il faut absolument que je réussisse chaque examen : je ne peux pas me permettre de redoubler en plus de ça », s’angoisse-t-il.

    [...]

    Tous ont intégré cette réalité : ils n’ont « pas le droit à l’erreur » ni au tâtonnement. Pressés par le temps et la nécessité de trouver rapidement un emploi et un logement – y compris parfois pour pouvoir prétendre aux dispositifs d’accompagnement de l’ASE une fois majeurs –, ces jeunes placés sont d’ailleurs massivement dirigés vers des formations courtes professionnalisantes, dès la fin du collège.
    « On ne leur laisse pas beaucoup de part de rêve », déplore Marie Convert. Ainsi, 40 % des adolescents placés se tournent vers un CAP, seulement 17 % vers un bac général (contre 51 % des jeunes de leur âge).

    https://archive.is/PkWlj

    #enfants_placés

  • Ah ben finalement on n’aura ni capteurs ni filtres dans nos écoles, parce la qualité de l’air c’est « rendu sans objet par la fin de la crise sanitaire ».

    Rapport relatif au décret n° 2023-1158 du 9 décembre 2023 portant annulation de crédits
    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000048543280

    8. Une annulation de crédits hors titre 2 d’un montant de 20 907 063,00 € en AE et CP du programme 214 « Soutien de la politique de l’éducation nationale » de la mission « Enseignement scolaire », destiné au remboursement à Santé publique France (SPF) de crédits rendus sans objet par la fin de la crise sanitaire, initialement à destination d’achat de masques, matériels et capteurs CO2 pour les établissements scolaires et les personnels de l’éducation nationale ;

    Après, Macron pourra toujours dire qu’il n’avait pas totalement menti : ils avaient bien crédité 20 millions d’euros. Juste ils les ont pas dépensés.

  • n’a pas envie, vains dieux, elle n’a pas envie et pas la force d’être éveillée, pas envie et pas la force de sortir son corps du lit et sa tête du sable, pas envie et pas la force d’apercevoir quoi que ce soit du monde, de devoir toute une journée encore respirer des milliers de fois comme une débile, d’imposer à son muscle cardiaque ces vaines et invraisemblables quantités de sang à pomper — car oui, si les dictateuses n’ont pas de cœur elles ont quand même un muscle cardiaque, c’est un défaut de fabrication.

    Ce coup-ci la Garreau a carrément dépassé l’âge auquel on rêve de baignoires à portes et de monte-escaliers électriques : elle donnerait aujourd’hui son règne pour connaître le secret des ceusses qui parviennent à claboter durant leur sommeil.

  • fait partie de cette génération qui a déjà dormi dans des couvertures électriques (et puis pas de l’électricité de maintenant aux normes européennes, hein, non non ; avec des vrais fils à moitié dénudés et entortillés et sans retour à la terre), qui partait toute seule de nuit en autostop vers le Larzac pour y retrouver des gens qu’elle ne connaissait pas, qui ne prenait jamais le volant d’une automobile à moins de trois pétards et quatre grammes d’alcool dans le sang, qui faisait de la motocyclette sans casque et accrochée aux frusques d’un Blouson Noir, qui ne se lavait jamais les pognes avant de manger, qui se faisait sauter sans protection dans des squats remplis de seringues et qui bouffait tous les champignons qu’elle trouvait dans les prés « parce que dans le tas ce serait bien le diable s’il n’y en avait pas quelques uns d’hallucinogènes », ET QUI VA QUAND MÊME CREVER DE VIEILLESSE ET DE DÉSESPOIR.

    Alors pitié, hein, avec vos « principes de précaution » : gardez ces blablas pour les jeunes d’aujourd’hui et fichez la paix aux vioques avec ça.

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac.

  • Le 7 décembre 2023, une scène surréaliste s’est déroulée avec l’allumage de la première bougie de Hanouka au cœur du Palais de l’Élysée. Le Grand Rabbin de France, tout en prière, a orchestré la cérémonie en présence du président Macron. Cette scène contraste avec le déboulonnage de la statue de la Sainte Vierge et les interdictions de crèches.

    #Laïcité #Soutien_inconditionnel

  • vous donne de vos nouvelles afin que vous sachiez comment vous allez. Ah vous pouvez toujours essayer d’en trouver d’autres, des dictateuses attentionnées comme elle.

    (Mille demandes de pardon à feue madame Bretécher pour lui avoir honteusement détourné et abîmé ses « Frustrés » — ce qu’en réalité les abonné·e·s au présent flux SeenThis ne sont évidemment pas. Cher Lectorat, ne vous contentez pas de cet immodeste pillage pourtant perpétré à votre gloire : il FAUT absolument lire et relire la vraie Bretécher, qui était une déesse, qui éclatait d’intelligence et qui n’a commis QUE des chefs-d’œuvre.)

  • Des Malawites en quête de travail en Israël, « une chance », en dépit de la guerre
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/12/01/des-malawites-en-quete-de-travail-en-israel-une-chance-en-depit-de-la-guerre

    Des Malawites en quête de travail en Israël, « une chance », en dépit de la guerre
    Lilongwe a signé un accord avec Tel-Aviv « d’exportation de main-d’œuvre » alors que de nombreuses fermes israéliennes sont désertées depuis les attaques du Hamas début novembre.
    Ils considèrent ça comme une chance, malgré la guerre : au Malawi, pays d’Afrique australe parmi les plus pauvres de la planète, des centaines de jeunes font la queue, prêts à rejoindre Israël pour y travailler, avec l’espoir d’une vie meilleure. « C’est risqué, mais c’est mieux que de rester chez nous à ne rien faire », lâche à l’AFP une jeune femme de 24 ans, qui ne souhaite pas donner son nom. Comme elle, ils sont plusieurs centaines ce jour de novembre à attendre pour déposer leur candidature au départ, dans cet hôtel de la capitale, Lilongwe, transformé temporairement en centre de recrutement. Serrant contre elle une enveloppe marron contenant son dossier, elle raconte être au chômage depuis la fin de ses études, il y a trois ans : « Je prie pour que nous rentrions tous chez nous sains et saufs, mais c’est un risque que je prends. »
    Le Malawi, où près des trois quarts des 20 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, mène un programme d’émigration ciblant les jeunes, pour leur permettre notamment de gagner des devises étrangères, dont le pays a désespérément besoin.
    Lilongwe a tissé des liens étroits avec Tel-Aviv au fil des années, alors que d’autres pays africains défendent plus radicalement les droits des Palestiniens. Par le passé, le pays a déjà envoyé en Israël des diplômés en agriculture. Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre, suivis de bombardements israéliens massifs sur Gaza en représailles, des milliers d’employés agricoles ont quitté les fermes en Israël, dépouillant ce secteur important de l’économie nationale d’une partie de sa main-d’œuvre. En plus de cet exode, quelque 350 000 Israéliens ont été appelés sous les drapeaux et les travailleurs palestiniens de Gaza ont vu leur permis de travail israélien révoqué après les attaques.
    « La vie est faite de hasard, on fait des paris. Parfois c’est bien de prendre des risques », philosophe Blessings Kanyimbo, un autre candidat. Mercredi soir, un avion a décollé pour Tel-Aviv. Un autre était déjà parti la semaine dernière, transportant plus de 200 jeunes hommes et femmes attirés par les promesses d’embauches dans les fermes désertées.Jusqu’à 5 000 Malawites pourraient ainsi être envoyés en Israël, selon les autorités. Les recrutements sont prévus jusqu’à fin janvier 2024. « La vie est dure au Malawi, de plus en plus. On ne voit pas le bout du tunnel », se lamente Graciam Banda, qui attend aussi patiemment dans la file. Ce commerçant de 30 ans dit gagner l’équivalent de 60 dollars (55 euros) par mois quand Israël lui promet un salaire mensuel de 1 500 dollars. « Je dois nourrir ma famille, payer mon loyer et m’occuper de tout le reste. Avec ce que je gagne ici, c’est impossible, calcule-t-il. Ce job, même à 6 800 km de là, c’est une chance pour moi. »
    L’opposition au Malawi a qualifié l’accord « d’exportation de main-d’œuvre » du gouvernement de « transaction diabolique » avec une région où la guerre a déjà fait des milliers de morts. Les organisations de défense des droits humains ont exigé que soient dévoilées les conditions exactes de l’accord avec Israël afin que les Malawites soient informés des risques qu’ils encourent. Mais le gouvernement rejette les critiques en bloc alors que des dizaines de travailleurs étrangers figuraient parmi les 239 personnes prises en otage par le Hamas, selon Israël.
    « Nos jeunes travaillent dans de nombreux pays comme le Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït, Israël et bien d’autres, a expliqué à l’AFP le ministre de l’information, Moses Kunkuyu. Tout peut arriver n’importe où, mais le même niveau de sécurité que celui accordé aux citoyens israéliens sera accordé aux citoyens malawites. » L’ambassadeur d’Israël au Malawi, Michael Lotem, a pour sa part assuré dans la presse locale qu’il s’agit d’un accord « gagnant-gagnant », arguant que les Malawites gagneront de l’argent et du savoir, tandis qu’Israël comblera en partie son déficit de main-d’œuvre. Les travailleurs malawites « ne vont pas à Gaza. Ils travailleront en Israël », a souligné M. Lotem, promettant : « Nous prendrons soin d’eux autant que nous prenons soin des Israéliens. »

    #Covid-19#migrant#migration#israel#malawi#gaza#travailleurmigrant#economie#recrutement#economie#agriculture

  • Sauver notre humanité des décombres de Gaza
    30 novembre 2023 Par Samah Jabr
    https://www.chroniquepalestine.com/sauver-notre-humanite-des-decombres-de-gaza

    Par Samah Jabr

    Mesdames et messieurs, chaque matin, nous nous réveillons et une nouvelle image atroce nous parvient de Gaza. Des chiens sauvages dévorant les cadavres de Gazaoui·es tué·es à l’hôpital Al-Shifa. Le corps d’un Palestinien attaché à une corde et traîné par un véhicule militaire israélien non loin de la plage Zikim. Des travailleurs et travailleuses palestiniennes forcées de se dénuder et torturées. Aujourd’hui, c’est la vidéo d’un tank israélien écrasant le cadavre d’un civil palestinien.

    Chères auditrices et auditeurs, je suis psychiatre clinicienne et travaille de longue date avec les professionnel·les de santé mentale de Gaza. Mais je ne suis pas ici pour vous parler de l’impact inimaginable d’un génocide sur la santé mentale des Palestinien·nes, ni pour faire du sumud palestinien une réalité romantique.
    Je suis ici pour vous avertir de l’effondrement imminent de notre sens commun d’humanité. (...)

    7 oct 23

  • n’ayant JAMAIS été enfant elle n’a évidemment pas su devenir adulte, et c’est ainsi qu’elle a végété dans une sorte d’adolescence sénile toute sa vie durant : elle en veut pour preuve que bien qu’ayant en théorie largement atteint l’âge auquel on peut lire des vrais livres, elle a passé toute une partie de son après-midi à (re)lire de vieilles bandes dessinées régressives et lénifiantes — et qui étaient néanmoins destinées à l’édification des jeunes des siècles passés.

    À bouquiner ces finalement très petites-bourgeoises histoires avec « du recul » on ne s’étonne guère de ce que le monde soit devenu ce qu’il est.

  • L’affaire Dupond-Moretti pour celles et ceux qui n’ont rien compris
    https://www.frustrationmagazine.fr/affaire-dupond-moretti

    Le traitement médiatique des #affaires judiciaires touchant des politiques français est largement incompréhensible : le plus souvent, l’historique n’est jamais ou très succinctement rappelé, seules des expressions juridiques absconses sont utilisées (« prise illégale d’intérêt », dans le cas Dupond-Moretti, ça veut dire quoi ?) de telle sorte que les ministres sortent doublement blanchis : […]

    #Décrypter_-_Politique_politicienne #dupond_moretti #justice_de_classe