• Je suis toujours frappé de constater combien les services publics sont peu démocratiques. Les usagers n’y sont pas représentés. Ils ne décident rien des choses qui les concernent. Ils ne contrôlent pas non plus l’impact des actions engagées par l’administration.

    Pourquoi les services publics sont-ils si peu démocratiques ? Pourquoi devraient-ils le devenir ? Voilà les questions auxquelles tente de répondre le professeur de droit, Thomas Perroud dans son livre, "Services publics et communs : à la recherche du service public coopératif". Dans le pays "le plus animé par l’idée d’égalité, le rapport à la puissance publique est probablement le plus inégalitaire dans son vécu", explique-t-il, dans un livre qui vise à remobiliser les citoyens afin qu’ils arrêtent de se prêter aux consultations pour les convier à réclamer le pouvoir, seul à même de limiter l’arbitraire administratif et politique. Les défis qui sont devant nous, à savoir ceux du climat et de l’opacité du calcul, nécessitent plus que jamais de trouver des pratiques permettant de modifier la relation administrative. Il nous faut passer des services publics aux communs, et pour y parvenir, il faut faire une place inédite aux usagers.

    Le principe démocratique devrait toujours être un objectif de service public, rappelle le professeur de droit. « L’intérêt central du commun est non seulement d’apprendre la démocratie et l’égalité, mais aussi d’apprendre à l’individu à orienter son comportement par des motifs alignés sur l’intérêt général ». C’est par la démocratie qu’on apprend à prendre soin des autres, à tenir compte des autres. C’est par la démocratie qu’on apprend la démocratie.
    https://hubertguillaud.wordpress.com/2023/10/10/cest-encore-loin-les-communs

  • Le saviez-vous ? Privas est une termitière. En sous-sol de Privas s’étend une immense mine de fer, divisée par quartiers. Elle émane de travaux anciens, datant principalement de la révolution industrielle. Le minerai y est incroyablement rougeoyant, c’est de toute beauté.

    Le documentaire complet est disponible ici : https://tchorski.fr/16/rouge-01.htm

    A l’époque, nous disposions d’un accès pour la visiter, mais à la suite de travaux, nous ne possédons plus d’aucune entrée. C’est une mine qui a été creusée avec soin, ça se voit d’ailleurs ; elle est en très bon état.

  • ne changera pas d’heure cette nuit, non — d’une part elle s’en fout, d’autre part elle n’a quasiment pas usé « l’ancienne » qui demeure donc en très bon état : l’heure c’est quelque chose dont elle n’a plus l’utilité puisque qu’après tout ce n’est qu’une convention et pour établir une convention il faut au moins deux parties, or elle elle est plus seule qu’une Robinsone Crusoette ; personne ne l’espère ni ne l’attend, elle n’a pas de vie sociale donc pas de rendez-vous.

    Pas de rendez-vous ? Hum... à voir, ça... Et la grande faucheuse alors, elle a bien rendez-vous incessamment sous peu avec la grande faucheuse ? Oui, mais rien ne prouve que celle-ci soit réglée sur l’heure de la saison sèche ou sur celle de la saison des pluies.

    Bref : dans le doute elle ne touche à rien, elle ne va pas se payer le luxe d’un jet lag au beau milieu de son agonie.

    • ’Du coup, le roi nu change d’heure.’
      Hier soir, le roi nu s’est lassé de son heure et s’est rendu chez le maître des horloges.
      –­ Maître, il me faudrait une nouvelle heure. Là, maintenant, tout de suite, en pleine nuit, presto, incognito.
      –­ Pourquoi donc, répondit le maître des horloges ? Celle-­ci ne vous convient plus ?
      –­ Elle est vieille et toute fanée. Je ne peux plus la voir en peinture. Elle traîne en longueur et je ne ressens plus rien pour elle.
      –­ Ce n’est pas une raison ! La couleur d’une heure passe toujours. C’est sa destinée. Vous imaginez si tout le monde venait chaque instant changer son heure ?
      –­ Je n’y arrive plus. Avez­-vous seulement une idée de ce qu’est un agenda de roi ? J’ai des obligations, moi, Môssieur. Mes sujets comptent sur moi. Rien qu’aujourd’hui, j’ai déposé une grande gerbe chez McDonald’s, j’ai reçu le roi du pétrole pour lui cirer les pompes. J’ai négocié un cessez-­le-­feu avec un incinérateur à ordures. Mais du coup les ordures débordent
      dans mes ministères : à l’intérieur, à la justice, et même à l’environnement !
      –­ Je vois, vous voulez changer d’heure parce­-que vous n’avez plus une minute à vous. Vous êtes fatigué. Je veux bien vous changer votre heure. Mais je vous préviens, c’est la dernière fois.
      Du coup, le roi nu rentre tout sourire chez lui. Ses attributs royaux pendouillent et balancent gaiement, un coup au centre­-droit, un coup au centre­-gauche, comme pour saluer les sujets qui se sont massés aux abords du palais. Il arbore fièrement et ostensiblement sa nouvelle
      heure sous le bras. Elle est d’un bleu roi profond, lumineux, captivant. Elle est si jeune et veloutée ! Les sujets chantent et dansent de joie à la vue de tant de beauté.
      ­- Notre roi est parvenu à obtenir une nouvelle heure auprès du maître des horloges, s’exclament-­ils ! Hourra ! Vive le roi !
      Du coup le roi nu improvise quelques pas de danse tout en montant les marches du palais. Son cœur est léger. Il se sent ragaillardi et plein de joie de vivre. Il a beau avoir été prévenu, il n’a visiblement pas compris que cette fois-­ci, c’est vraiment sa dernière heure.

  • En 2022, 624 SDF sont morts en France, un « drame sociétal scandaleux »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/27/en-2022-624-sdf-sont-morts-un-drame-societal-scandaleux_6196795_3224.html

    Le nombre de sans domicile fixe en France a doublé en dix ans, avec plus de 330 000 personnes selon le dernier décompte de la Fondation Abbé Pierre en 2022. Les femmes, familles et mineurs sont de plus en plus nombreux à la rue.

    31/12/2017 les vœux du président au petit jésus

    « Je veux que nous puissions apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans-abri. Le gouvernement s’est beaucoup engagé dans cette direction ces derniers mois et a beaucoup amélioré les choses, mais il y a encore des situations qui ne sont pas acceptables, a déclaré Emmanuel #Macron à la télévision. Nous continuerons l’effort indispensable pour réussir (...) »

  • est ambivalente ; elle aime parfois bien ce qu’écrit ou dit Nothomb mais souvent par ses postures Nothomb l’agace ; elle est admirative de sa prolixité et exaspérée par ses systématismes ; elle apprécie la stature et est pourtant insupportée par le personnage — bref, ce que la Garreau pense de la Nothomb dépend sans doute davantage de ses humeurs à elle que de l’écrivaine proprement dite, ça fluctue selon les heures de la journée, l’état de ses hormones, une victoire ou une défaite à Candy Crush Saga®... il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte, et tous ne sont pas très littéraires.

    Mais là elle écoute une interview de la dame et reste béate tandis qu’elle énonce ce qui apparaît tout de suite comme devant être une évidence : « La grande erreur serait de croire que pour un oiseau c’est facile de voler », dit-elle à son interlocutrice avant d’expliquer que non, même pour les piafs voler est un truc terriblement compliqué, hyper-technique, ça leur demande une maîtrise de oufs et surtout une énergie de dingues — dans la bouche de l’écrivaine cela sous-entend que ce n’est pas parce qu’elle-même a écrit des milliards de romans en l’espace de trente ans qu’elle fait ça les doigts dans le nez, en sifflotant, presque sans y penser.

    D’ailleurs comme c’est valable pour à peu près tout on peut aisément extrapoler : ne passe-t-on pas son temps à se casser la nénette pour que vivre nous semble naturel alors que vivre ne sert à rien ?

    Allez, vous avez deux heures.

    • il dit lui même « synthèse » et « truc que je ne connais pas », et il le prouve, par exemple en laissant entendre que le sionisme est un mouvement fondamentaliste religieux, alors que c’était en bonne partie un mouvement de juifs sécularisés et laïcs, qui a émergé non seulement en raison des persécutions en Europe mais danse le cadre du développement des nationalismes européens du XIXeme, repris ensuite encore ailleurs et par d’autres.
      idem, si on n’évoque pas la spécificité de l’antisémitisme (il n’y qu’aux juifs que sont attribué des pouvoirs occultes, ce qui permet le « socialisme des imbéciles » et le complotisme antisémite) ou celles du racisme anti-arabe (à la fois « judéo- chrétien », depuis les monothéisme antérieurs à l’islam, et colonial, effectivement). si on veut faire des machins à l’oral plutôt que de tabler sur la lecture d’ouvrages approfondis et contradictoires, ça me semble plus intéressant de livrer des témoignages, des récits, ou des confrontations entre énonciateurs qui travaillent pour de bon sur ces questions que de prétendre tout embrasser sous l’angle d’une grille de lecture préétablie (décoloniale or whatever).

    • oui, @rastapopoulos, il tâche d’être précautionneux sur l’antisémitisme et il dit vrai dans le passage que tu cites (guerre de religion). mais il loupe ce point historiquement décisif de la (re)confessionalisation progressive des deux mouvements nationalistes, sioniste et palestinien. des deux cotés, la religion n’était en rien essentiele, bien que de part et d’autre cela ai aussi joué initialement un rôle, minoritaire (cf. l’histoire du sionisme et celle de l’OLP). voilà qui est altéré par ce qu’il dit du sionisme originel (où il se plante), dont les coordonnées se définissaient dans un espace résolument mécréant, dans un rapport conflictuel avec le Bund, avec le socialisme révolutionnaire européen.
      pour ce que je comprends d’Israël, on peut dire grossièrement que le religieux se divise en deux, un fondamentalisme messianique et guerrier qui caractérise nombre de colons (dans l’acception israélienne du terme) et l’État israélien, et de l’autre une religiosité qui refuse la sécularisation dans l’État guerrier (exemptions du service militaire pour des orthodoxes d’une part, qui fait scandale, dissidence pacifiste au nom de la Thora d’autre part).

      j’avais vu ce bobino avant qu’il soit cité par Mona et repris par toi et ne l’avait pas aimé. la vulgarisation historique est un exercice à haut risque (simplifications impossibles, déperditions, erreurs), le gars d’Histoires crépues en est d’ailleurs conscient.
      un récit au présent qui sait tirer des fils historiques et politiques nécessaires à ce qu’il énonce (comme l’a si bien réussi Mona avec son dernier papier) ne se donne pas pour objectif une synthèse historique. celle-ci émerge par surcroit depuis le présent (une critique, une représentation du présent).

      edit @sandburg, les persécutions des juifs et l’éclosion des nationalismes en Europe sont déterminantes dans cette « histoire du XXeme ». le sionisme nait, lui aussi, au XIXeme...

      #histoire #politique #présent

  • Cet astéroïde est constitué de matières inconnues, dépassant tout ce que l’on connaît sur Terre
    https://sciencepost.fr/cet-asteroide-est-constitue-de-matieres-inconnues-depassant-tout-ce-que-

    L’exploration spatiale a toujours suscité la curiosité et l’enthousiasme des scientifiques. Au fur et à mesure que nous explorons l’espace, de nouvelles découvertes étonnantes sont faites, nous poussant à remettre en question nos connaissances sur l’univers. Une révélation récente a secoué le monde de l’astronomie : certains astéroïdes semblent être constitués de matière inconnue, qui n’a pas encore trouvé sa place dans la table périodique des éléments.

    La quête des éléments superlourds

    L’équipe de recherche dirigée par Jan Rafelski, du Département de Physique de l’Université de l’Arizona, a récemment fait une découverte qui repousse les limites de notre compréhension des éléments chimiques. Ils émettent l’hypothèse que ces astéroïdes pourraient être constitués d’éléments superlourds, dont le numéro atomique dépasse de loin les frontières de notre table périodique actuelle. Selon le modèle Thomas-Fermi, ces éléments superlourds se trouveraient dans une région mystérieuse de la table périodique, une « île de stabilité nucléaire », où le numéro atomique atteindrait Z=164.

    Les éléments superlourds : un territoire inexploré

    Pour comprendre cette découverte intrigante, il est essentiel de plonger dans le monde des éléments superlourds. Ces éléments sont divisés en deux catégories : ceux dont le numéro atomique se situe entre 105 et 118, qui sont connus mais instables, et ceux avec Z>118, qui n’ont pas encore été observés, mais dont certaines propriétés ont été prédites. Ce sont ces derniers qui nous intéressent. On estime que leur densité serait extrême, en accord avec la densité observée pour des astéroïdes particuliers.

    L’astéroïde 33 Polyhymnia : une clé de l’énigme

    Pour étayer leur théorie, les chercheurs ont porté leur attention sur l’astéroïde 33 Polyhymnia, situé entre les orbites de Mars et de Jupiter. Ce petit corps céleste intrigue les scientifiques en raison de sa densité inhabituelle. Alors que la densité moyenne de la Terre est d’environ 5,5 g/cm³, l’astéroïde 33 Polyhymnia affiche une densité remarquable d’environ 75 g/cm³. C’est ici que la comparaison devient fascinante.

    À la recherche de l’inconnu

    Les chercheurs ne s’arrêtent pas là. Ils envisagent également des substances encore plus exotiques, telles que la matière alpha, composée uniquement de noyaux d’hélium isolés. Selon leurs calculs, des éléments stables avec un numéro atomique Z=164 auraient une densité comprise entre 36,0 et 68,4 g/cm³, une fourchette proche de la valeur observée pour l’astéroïde Polyhymnia.
    Implications et avenir

    Cette découverte a des implications majeures, en particulier pour ceux qui envisagent d’exploiter les ressources minières des astéroïdes. Elle suggère que des matériaux encore inconnus sur Terre pourraient être abondants dans l’espace. L’idée de « mineurs spatiaux » à la recherche de ces éléments exotiques ouvre de nouvelles perspectives passionnantes pour l’avenir de l’exploration spatiale et de l’industrie minière.

    Conclusion : la quête de l’inconnu

    La découverte de ces astéroïdes faits d’éléments inconnus nous rappelle que l’univers est un lieu d’exploration infinie. Alors que nous en apprenons davantage sur les objets célestes qui nous entourent, nous découvrons des mystères qui défient notre compréhension actuelle de la chimie et de la matière. L’exploration spatiale continue d’ouvrir des portes vers l’inconnu, nous incitant à repousser nos limites et à repenser ce que nous savons de l’univers.

  • EXCLUSIVE : In the ’80s, Joe Biden Speculated to Israel’s PM About Wiping Out Canadians
    https://jacobin.com/2023/10/joe-biden-menachem-begin-israel-lebanon-war-civilian-casualties-canada-gaza

    Les USA et Israël partagent le même exceptionnalisme qui les place au dessus de toute autre nation et leur donne le droit de tuer n’importe qui sans raison particulière. Je connais d’autres exemples de cette attitude envers les peuples étrangers.

    Elle n’e fut pas étrangère aux seigneurs de la période des Royaumes combattants (战国 ; pinyin : zhànguó), les croisés du moyen age la mirent en pratique et mes ancêtres nazis en furent un système juridique et une politique à hauteur de leur époque. Depuis la dynastie des Qin (秦朝 ; pinyin : Qín Cháo) la politique chinoise a développé une tradition pragmatique qui préfère l’échange commercial aux affrontements militaires et l’Allemagne poursuit désormais une politique impérialiste hypocrite qui se veut morale et non belliqueuse.

    La politique de l’extrême violence n’a jamais donné de résultat durable. A la différence avec les époques précédentes les forces élémentaires du capitalisme vont à l"encontre d’un dénouement équilibré mais poussent les protagonistes des affrontements dans une suite sans fin de crises économiques et militaires. Il me semble que ce soit le pari sur l’avenir choisi par les États Unis et Israël.

    Bienvenue dans l’époque dystopique des super-vilains.

    22.19.2023 by Ben Burgis - In 1982, Israeli prime minister Menachem Begin visited Washington, DC. Israel had invaded Lebanon, where various Palestinian factions were then headquartered, and the world was watching bloodshed in the Middle East.

    Normally, Israeli prime ministers can expect a warm greeting when they visit the United States. As with Israel’s war in Gaza now, though, some American politicians were angry at the belligerence of Israel’s actions and wanted de-escalation.

    Some reports at the time (and since) suggested that one of the angry doves in 1982 was Senator Joseph Biden. The truth seems to be more complicated.

    Begin met with Biden, and vague reports described some sort of angry exchange. Begin’s recollections of that meeting were reported at the time in a mainstream Israeli newspaper, Yedioth Aharonot. Some of the details of what Begin recalls Biden telling him are genuinely shocking, but they seem to now be largely forgotten in Israel — especially a hypothetical Biden floated about the United States bombing cities in Canada. “If attacks were launched from Canada into the US,” Biden remarked, “everyone here would have said, ‘Attack all the cities of Canada, and we don’t care if all the civilians get killed.’”

    As far as I can tell, these details have never been reported in the English-language press — until now.
    When Biden Clashed With Begin

    Writing in the Wall Street Journal a couple of weeks after the 2020 presidential election, presidential historian Tevi Troy recounts the meeting between Biden and Begin. Troy doesn’t quote Biden’s side of the conversation, although he vaguely talks about the future president “lectur[ing] the 68-year-old Begin about the settlements” Israel was building in occupied Palestinian territory in the West Bank and warning Begin that Israel might be in danger of losing support in the United States. Instead of giving us any real details about Senator Biden’s perspective, he talks a lot about the theatrics of the meeting — fingers jabbed, fists pounded on the table — and quotes Begin taking umbrage at the senator challenging him in any way. “I am not,” Begin told Biden, “a Jew with trembling knees.”

    Without quoting any of his specific comments, Troy says that Biden warned Begin that “eroding support for Israel” might endanger future US aid. Begin seems to have taken this as a threat to cut off aid if Israeli policy didn’t change, and Troy quotes him railing that Israel would “stand by” its “principles . . . with or without your aid.”

    Honestly, though, everything we know about the way Senator Biden positioned himself on the issue at the time makes it more likely that he was speaking as a supporter of US aid worried that he and his friends wouldn’t be able to deliver it in the future. But what exactly was his concern?

    A more helpful description that appeared at the time in the Sydney Morning Herald makes Biden’s position clearer. Other senators, according to the report in the Herald, were angry about Israeli belligerence in Lebanon. It’s not hard to see why. Many thousands of civilians were killed in Lebanon by the time that war was over. The specific Israeli attack that those other senators were confronting Begin about had, even according to the Israeli army, killed 460 to 470 civilians and made another twenty thousand homeless. Palestinian sources had those numbers at ten thousand civilians dead and another sixty thousand made homeless.

    Senator Biden, though, was splitting the difference between Begin and the angry doves. Biden “said he was not critical of the Lebanon operation, but felt that Israel had to halt the policy of establishing new Jewish settlements in the West Bank.” Biden “said Israel was losing support in this country because of the settlement policy.”

    Predictably, this argument fell on deaf ears. The ultraconservative prime minister “rejected the appeals, saying that Jews had a right to settle in the area he called Judea and Samaria.” And ultimately the pushback from Biden and the other senators was little more than annoyance. “Despite the criticisms,” the Herald reported, “Mr. Begin left Washington pleased at having his basic approach to the Lebanese crisis endorsed by Mr. Reagan.”
    Hypothetically, What If We Had to Kill All the Canadians?

    But what exactly did Senator Biden say about the Lebanese crisis? The report in the Sydney Morning Herald doesn’t say. It doesn’t look like either Biden or Begin described that part of the conversation in any sort of detail to any reporters for the English-language press at the time. Maybe nobody cared much about the opinions of a senator from Delaware.

    Begin did recount the conversation in considerable detail, though, to Yedioth Aharonot. One comment of Biden’s in particular seems to have pleased Begin (the following translation comes from consultation with several Hebrew speakers):

    Biden’s comments were offensive, Begin said. Suddenly he [Biden] said: “What did you do in Lebanon? You annihilated what you annihilated.”

    I was certain, recounted Begin, that this was a continuation of his attack against us, but Biden continued: “It was great! It had to be done! If attacks were launched from Canada into the United States, everyone here would have said, ‘Attack all the cities of Canada, and we don’t care if all the civilians get killed.’”

    If so, Begin told us, I wondered what all the shouting was about. It turned out Biden wasn’t shouting about the operation in Lebanon at all, he was angry about what Israel was doing in Judea and Samaria . . .

    As a matter of fact, Israel’s invasion of Lebanon came after a long cease-fire during which very few attacks on Israeli targets were launched from Lebanon, but Israel frequently hit Palestinian targets there, killing hundreds of people. The immediate justification for the invasion was an assassination attempt against Israeli ambassador Shlomo Argov rather than some sort of massive terrorist attack.

    These inconvenient details notwithstanding, Senator Biden’s moral calculus seemed clear enough. So are the disturbing parallels to his support as president for Israel’s indiscriminately murderous bombing campaign in Gaza. Whatever objections Biden might have had to Begin’s settlement policy in the West Bank, he clearly considered Israel, like the United States, to be a special nation with a right to spill oceans of blood in conflicts with lesser adversaries.

    I do wonder, though, what Canadian officials think about the president of the United States saying that any hypothetical attacks from terrorist groups operating in Canada would justify what sounds like an outright genocidal American response. He thought, remember, that it would be a “phenomenal” thing in such a scenario if the United States attacked “all” the cities in Canada, even if “all” the civilians there died. If Biden really said that, it suggests that not only does he consider Lebanese and Palestinian life to be very cheap — a depressing fact, but not a particularly surprising one — but that Canadian lives are in the same category.

    Someone should ask President Biden about these comments now. And while they’re at it, they should see if they can get a comment from Justin Trudeau.

    Ben Burgis is a Jacobin columnist, an adjunct philosophy professor at Rutgers University, and the host of the YouTube show and podcast Give Them An Argument. He’s the author of several books, most recently Christopher Hitchens: What He Got Right, How He Went Wrong, and Why He Still Matters.

    #dystopie #USA #Israël #crise #impérialisme #histoire #Chine

  • Les olives amères de Palestine - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article57.html

    Analyser le monde au prisme de la seule géopolitique risque de faire oublier la réalité bien concrète de l’existence de la société civile. Or, dans la guerre actuelle entre Israël et le Hamas, ce sont bien les sociétés civiles israélienne et palestinienne qui se retrouvent prises en étau et sacrifiées sur l’autel de la violence. Loin des guerres de déclarations entre personnes qui ne connaissent ni l’histoire israélo-palestinienne, ni le sort de la population palestinienne, nous présentons trois reportages signés Johanna Schreiner, parus en 2019 et 2020. Ils témoignent de la situation en Cisjordanie occupée et permettent de mieux comprendre un drame aux multiples facettes.

    Ce premier article date de décembre 2019. La rédaction a décidé de flouter les visages pour préserver l’anonymat des personnes.
    la rédaction

    Chaque année, aux mois d’octobre et de novembre, a lieu la récolte des olives en Palestine. À l’occasion de la cueillette, la violence de certains colons israéliens à l’égard des paysan·nes redouble d’intensité. Pour protéger un tant soit peu les familles de ces agressions, des bénévoles de la Terre entière viennent les assister. Cette saison, des actes de violence ont été commis à l’encontre des bénévoles mêmes. Voici quelques éléments pour tenter de comprendre une situation très problématique.
    par Johanna Schreiner

    Version en anglais : http://www.imagomundi.fr/article58.html

    • « Je suppose qu’il en est de même dans les autres pays, mais au Proche-Orient et en #Israël, en raison de la situation, l’endoctrinement est très fort. Beaucoup d’Israélien·nes et de Palestinien·nes prennent pour argent comptant ce qu’on leur raconte. Le seul moyen de vraiment comprendre la situation est de s’informer soi-même et d’aller à la rencontre des Palestinien·nes, de nous intéresser à leurs luttes.

      Moi, je fais partie de la jeune société israélienne versée dans la technique et les sciences. En tant que personne rationnelle, j’aborde les questions politiques de façon pragmatique, par une démarche empirique. En tant que laïc, je porte sur les questions raciales, nationales et religieuses, toutes trois fortement imbriquées dans l’imaginaire israélien, un regard rationnel et moins émotionnel. Bien sûr, c’est aussi en tant qu’être humain que je m’engage, ce qui va au-delà des questions morales du bien et du mal. J’ai lu comment, il y a plusieurs mois, à Kufr Kadum, des militaires ont tiré dans la tête d’Abd a-Rachman, un enfant de 9 ans. Non seulement je sais que cela est « mal », mais je suis aussi triste, frustré, horrifié de ce que nous faisons... je suis en colère... Ce qui dicte ma démarche, c’est la volonté de faire tomber les murs de la ségrégation, de la peur et du ressentiment, autant que de venir en aide aux personnes privées de leurs droits.

      Je me demande, bien sûr, pourquoi tant de jeunes laïques et « rationnels » comme moi ne se sentent pas concernés par la question israélo-palestinienne et ne s’engagent pas dans une résistance douce et non-violente contre l’occupation et les injustices. C’est que beaucoup (ou : un nombre juste suffisant pour maintenir le statu quo) profitent tout simplement de la situation instaurée par 52 années d’#occupation et n’ont même pas conscience qu’elles contribuent au maintien de cette occupation. Les enfants des classes les plus instruites et des classes socio-économiques supérieures s’enrôlent dans les unités de renseignement de haute technologie de l’armée. Peu après leur service militaire, ils peuvent trouver des emplois bien rémunérés dans des entreprises de la high tech, ou même démarrer leur propre entreprise (de fait, une grande partie des start-ups israéliennes sont développées par d’anciens soldats de ces unités). Alors, pourquoi remettre en question une situation si confortable ? Après, il y a celles et ceux d’entre nous qui se consacrent corps et âme à leurs études ou à leur carrière, qui s’y épanouissent, qui y trouvent un sens à leur vie et sont tellement accaparé·es par leur projet que ce qui se passe tout autour est invisible à leurs yeux… Je n’en fait pas partie, moi, je me sens libre de m’occuper d’autre chose que de mes études ou de mon avancement professionnel.

      #Palestine #territoires_occupés #colons #palestiniens #Tsahal

  • remarque que ce n’est pas la première fois que cela lui arrive, ça : elle est en train de bouquiner pépouze au lavoir municipal en attendant que le lave-linge ait fini de remplir son office, et comme par miracle l’appareil termine son cycle pile-poil au moment où elle-même clôt un chapitre de son livre, quand ce n’est pas le livre lui-même. On a beau être athée, devant une telle synchronisation il devient très difficile de ne pas croire à une intervention divine ou au dessein intelligent !

    D’ailleurs, à bien y réfléchir, est-ce que ce ne serait pas dans un lavomatique que l’on pourrait trouver l’origine de l’expression « deus ex machina » ? Hum... il faudra qu’elle vérifie.

  • BALLAST • John Vasquez Mejías : se souvenir des révoltes portoricaines
    https://www.revue-ballast.fr/john-vasquez-mejias-se-souvenir-des-revoltes-portoricaines

    Si l’his­toire de l’im­pé­ria­lisme éta­su­nien et de ses résis­tances en Amérique du Sud et cen­trale est aujourd’­hui bien connue, l’ou­bli per­siste quand il s’a­git de Porto Rico. En 2017, les rares élec­teurs d’un réfé­ren­dum lar­ge­ment boy­cot­té ont pro­po­sé d’al­ler plus loin dans le rat­ta­che­ment de l’île cari­béenne aux États-Unis : « Nous nous pré­sen­te­rons sur la scène inter­na­tio­nale pour défendre l’importance de voir Porto Rico deve­nir le pre­mier État his­pa­no des États-Unis », affir­mait le gou­ver­neur de l’île après la publi­ca­tion des résul­tats. Soixante-dix ans plus tôt, c’est un élan tout à fait contraire qui sem­blait près de s’im­po­ser : le mou­ve­ment indé­pen­dan­tiste por­to­ri­cain lan­çait alors une insur­rec­tion pour se débar­ras­ser du gou­ver­ne­ment fan­toche mis en place par la puis­sance colo­niale éta­su­nienne. La répres­sion fut bru­tale. Cette his­toire, sou­vent igno­rée des Portoricains eux-mêmes, forme la trame de Et l’île s’embrasa : un récit entiè­re­ment com­po­sé de gra­vures sur bois, récem­ment tra­duit en fran­çais. Nous repro­dui­sons ici l’en­tre­tien mené avec son auteur, John Vasquez Mejías, qui accom­pagne l’ouvrage.

  • En six ans, plus de 43 millions d’#enfants ont été déplacés à cause de #catastrophes_météorologiques

    Les catastrophes climatiques ont déraciné et traumatisé des dizaines de millions d’enfants dans le monde, a alerté vendredi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

    Selon ses estimations, les inondations fluviales pourraient, à elles seules, déplacer presque 96 millions d’enfants au cours des 30 prochaines années.

    Entre 2016 et 2021, quatre types de #catastrophes_climatiques (#inondations, #tempêtes, #sécheresses, #incendies), dont la fréquence et l’intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants à l’intérieur de 44 pays, dont 95% liés aux inondations et aux tempêtes, détaille le rapport. Et ce n’est là que « la partie émergée de l’iceberg », souligne l’UNICEF, déplorant le manque d’attention portée à ces « victimes invisibles ».

    Sur cette période de six ans, il s’agit d’environ 20.000 déplacements par jour. « Imaginez la terreur d’un enfant qui voit sa communauté ravagée par un feu incontrôlé, une tempête ou une inondation », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « En plus d’affronter la peur, ceux qui sont contraints de fuir traversent des épreuves aux conséquences particulièrement dévastatrices, sans savoir s’ils pourront rentrer chez eux et retourner à l’école ou s’ils devront se déplacer à nouveau ».

    Inondations, tempêtes, sécheresses

    Les inondations et les tempêtes ont donné lieu à 40,9 millions de déplacements d’enfants entre 2016 et 2021, soit 95% du nombre total recensé. Dans le même temps, les sécheresses ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements internes d’enfants, la Somalie comptant une fois encore parmi les pays les plus touchés, tandis que les feux incontrôlés en ont provoqué 810.000, dont plus d’un tiers au cours de la seule année 2020.

    Même si les impacts grandissants du changement climatique frappent partout, le rapport pointe du doigt des zones particulièrement vulnérables. Ainsi, les Philippines, l’Inde et la Chine sont les pays les plus touchés en nombre absolu (près 23 millions de déplacements d’enfants en 6 ans), en raison de leur très large population, de leur situation géographique, mais aussi de plans d’évacuation préventifs.

    Mais en examinant la proportion d’enfants déplacés, on constate que les enfants vivant dans de petits États insulaires, tels que la Dominique et le Vanuatu, ont été les plus affectés par les tempêtes, tandis que ceux de Somalie et du Soudan du Sud sont au premier rang des victimes d’inondations.

    Le risque de déplacement est particulièrement élevé pour les enfants vivant dans des pays déjà aux prises avec des crises simultanées, telles que les conflits et la pauvreté, et dont les capacités locales à faire face à d’éventuels déplacements d’enfants supplémentaires sont mises à rude épreuve. Haïti, par exemple, pays à haut risque de déplacements d’enfants liés à des catastrophes, est également en proie à la violence ainsi qu’à la pauvreté et pâtit d’un manque d’investissements dans des mesures d’atténuation des risques et de préparation.

    96 millions d’enfants déplacés dans les 30 prochaines années

    Par ailleurs, le rapport avance des projections. Par exemple, les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d’enfants dans les 30 prochaines années, les vents cycloniques 10,3 millions et les submersions marines liées aux tempêtes 7,2 millions. Des chiffres qui n’incluent pas les évacuations préventives.

    « À mesure que les effets des changements climatiques s’accentuent, les mouvements en lien avec le climat s’intensifient eux aussi, et force est de constater que nous n’agissons pas assez vite, alors même que nous disposons des outils et des connaissances nécessaires pour relever ce défi de plus en plus urgent », a ajouté Mme Russell.

    Alors que les dirigeants s’apprêtent à se réunir à Dubaï en novembre à l’occasion de la COP 28 pour aborder la question des changements climatiques, l’UNICEF appelle les décideurs à prendre des mesures pour protéger les enfants et les jeunes exposés à un risque de déplacement et les préparer, ainsi que leurs communautés. Il importe de veiller à ce que les services essentiels pour les enfants, notamment l’éducation, la santé, la nutrition, la protection sociale et la protection infantile, soient résilients aux chocs, mobiles et ouverts à tous, y compris aux enfants déjà déracinés.

    https://news.un.org/fr/story/2023/10/1139392
    #climat #changement_climatique #IDPs #déplacés_internes #réfugiés_climatiques #chiffres #statistiques #UNICEF #rapport #enfance #déplacés

    • Alerte UNICEF : impacts du réchauffement climatique et de la crise environnementale sur les enfants

      La crise climatique et environnementale est l’un des plus grands défis à relever pour nos sociétés, et la jeune génération est déjà la plus touchée. Face à cette vulnérabilité, l’Unicef lance à nouveau l’alerte …

      Avec #Dina_Ionesco Chef de la Division des migrations, de l’environnement et du changement climatique (MECC)

      La situation est critique et ces chiffres devraient malheureusement continuer d’augmenter dans les années à venir. Quels sont les impacts du changement climatique et des dégradations environnementales sur les enfants du monde ? Quelles initiatives et solutions existent et doivent être soutenues au plus haut niveau ?

      Avec Jodie Soret, responsable du service ‘Programmes, plaidoyer et affaires publiques’ chez UNICEF France et Dina Ionesco, spécialiste des questions de migrations climatiques qui a travaillé sur ces questions à l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) jusqu’en 2021 et travaille actuellement pour le Forum des Pays les Plus Vulnérables (Climate Vulnerable Forum, le CVF).

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/alerte-unicef-impacts-du-rechauffement-climatique-et-de-la-crise-environ
      #audio #podcast

  • #ACAB, et c’est eux qui le disent

    Photographe et journaliste, Ricardo Parreira travaille sur les symboles d’extrême droite dans la police. Il revient ici sur l’inquiétante arrivée en France de l’iconographie #Thin_Blue_Line, qui fantasme les bleus en super-héros au-dessus des lois.

    Nous sommes fin 2014, aux États-Unis. Depuis la mort d’Eric Garner et de Michael Brown, deux Noirs américains tués par des policiers pendant l’été, le mouvement Black Lives Matter [La vie des Noir·es compte] s’insurge dans tout le pays contre les violences racistes de la police. Le 20 décembre, deux agents de la police de New York sont tués à Brooklyn, en représailles. En réaction, trois de leurs collègues créent le mouvement Blue Lives Matter [La vie des bleus compte] afin de soutenir les forces de l’ordre face aux accusations de violences et de racisme. Leur symbole ? Une mince ligne bleue (thin blue line). Pour ses partisans, cette ligne représente la police comme dernier rempart contre le chaos, protégeant le bien contre le mal et la population contre les criminels. Un symbole qu’ils prétendent apolitique, censé exprimer une forme d’hommage à la police comme institution.

    La communauté Thin blue line, #TBL pour les intimes, prend rapidement de l’ampleur sur les réseaux numériques. Une panoplie de produits dérivés débarque sur le marché : bracelets, écussons, habits, cagoules, kits et accessoires de survie. Leurs visuels vont piocher dans d’autres univers fictionnels violents : on y retrouve ainsi le très populaire crâne du Punisher (voir encadré), le casque spartiate et autres « héros » contournant l’État de droit pour faire justice eux-mêmes. L’emblème de TBL, un drapeau états-unien noir et blanc estampillé d’une ligne bleue, se propage dans les manifestations d’extrême droite, chez les soutiens de Trump ou encore chez les Proud Boys, organisation néofasciste qui s’est illustrée lors de l’assaut du Capitole en janvier 2021. Face à cette récupération politique, certains membres des forces de l’ordre finissent par renoncer à employer le sigle TBL : en 2017, le chef de la police de la bourgade de Catlettsburg, dans le Kentucky, retire les énormes autocollants Punisher aux couleurs de TBL collés sur le capot de ses huit voitures de service ; en février 2023, c’est le chef de la police de Los Angeles qui interdit l’usage du drapeau TBL dans les commissariats de sa ville. Mais malgré les polémiques, ces symboles se répandent aux quatre coins du pays et arrivent en Europe.
    « All cops are... »

    En France, c’est surtout via les réseaux sociaux que TBL se diffuse à partir de 2018, copiant à la lettre la rhétorique et la symbolique du mouvement états-unien. Aujourd’hui, la société TBL France, dirigée par la femme d’un gendarme, gère un site commercial vendant des produits dérivés. Outre les classiques drapeaux et écussons, on y trouve quelques produits locaux comme un « patch humoristique » représentant un policier donnant un coup de pied dans l’entrejambe d’un civil, sous le slogan « Le génital c’est génial ». S’y ajoutent les figures de #Deadpool, #John_Wick (voir encadré) ou encore #Batman, tous personnages de fictions violents agissant en dehors des lois.

    Plus surprenant, on croise aussi l’historique slogan anti-flic « #ACAB » (All cops are bastards, « Tous les flics sont des salauds »), repris à la sauce policière et transformé en All cops are brothers (« Tous les flics sont frères »). Sur les réseaux, on trouve ainsi des photos montrant un produit TBL devant un tag « ACAB », pour en détourner le sens. À côté de son site marchand et de ses réseaux sociaux suivis par des dizaines de milliers de « brothers », TBL France propose également des ateliers, des formations de tir et des rencontres.

    À en croire la prolifération de ses goodies sur les uniformes de la police et de la gendarmerie française, le succès semble au rendez-vous1. « Je tente par le site et les réseaux de rassembler les forces de l’ordre mais surtout de promouvoir un rapprochement de la police avec la population », explique la directrice de TBL France, affirmant qu’il ne faut en aucun cas voir dans l’adoption de ces symboles une quelconque politisation2. L’Inspection générale de la Gendarmerie nationale n’est pas du même avis quand elle déclare, en mars 2023, que le fait d’afficher le logo TBL contrevenait au devoir de réserve et de neutralité de la police dans la mesure où ils traduisaient l’appartenance à un mouvement politique3. Quant au fait que ces symboles et d’autres – dont le Valknut4 – se retrouvent tatoués à même la peau des forces de l’ordre, l’entreprise défend sur son site qu’il s’agit avant tout d’expressions « artistiques et esthétiques, et qu’ils ne devraient pas être utilisés pour embêter nos forces de l’ordre ».
    La force au-dessus des lois

    Aucun doute, une partie de la police se radicalise, dans un contexte de violences policières de plus en plus médiatisées. Le site TBL France, qui relaie en permanence des campagnes de dons pour les familles de policiers, n’a ainsi pas hésité à afficher son « soutien indéfectible » à la cagnotte en faveur de la famille du policier qui a tué Nahel à Nanterre en juin dernier. Au cours des émeutes qui ont suivi, un membre du Raid est photographié menaçant de son fusil à pompe un mineur au sol, ventre à terre. Le 25 juillet, TBL France présente sur Instagram son nouveau patch, nommé « Résilience », qui reprend cette image avec le slogan : « La force doit rester à la loi ». En l’occurrence, la loi leur interdit d’utiliser une photo sans en demander les droits et l’objet a donc dû être retiré du catalogue. Reste que la petite entreprise ne connaîtra pas la crise : quand il s’agit de rouler des mécaniques, les bleus ont de l’imagination.

    https://cqfd-journal.org/ACAB-et-c-est-eux-qui-le-disent

    ajouté à ce fil de discussion sur les #symboles et la #sémiologie d’#extrême_droite au sein des #forces_de_l'ordre :
    https://seenthis.net/messages/971225
    #violence

  • fait mollement défiler la page d’accueil : tout est moche, tout est de droite, tout est petit-bourgeois, tout est odieux, tout est racoleur, tout est sans-gêne, tout est vulgaire — Internet ressemble de plus en plus à la « vraie » vie.

    Blasée. Elle va plutôt faire sa toilette, sortir s’asseoir sur un banc public et regarder droit dans les yeux le temps qui passe (1).

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    (1) Facilité de langage, bien sûr : en réalité nous savons que ce n’est pas le temps, qui passe, c’est nous qui passons à côté de lui qui reste fixe.

  • Condamnez-vous le Hamas ? Un Palestinien répond

    « Je condamne ma propre naissance de m’avoir fait naître Palestinien, alors que selon bien des gens la Palestine n’existe pas ». Je souhaite diffuser cet admirable texte d’#Abdel_Fattah_Abu_Srour, en réponse à l’injonction à condamner le #Hamas, après le le 7 octobre.

    –—

    Condamnez-vous le Hamas ? Je me condamne

    Abdel Fattah Abu Srour, directeur du centre Al Rowwad dans le camp de réfugiés d’Aida (près de Bethléem)

    Chers amis,

    J’aimerais remercier tous ceux qui m’ont contacté pour m’assurer de leur solidarité et s’enquérir de moi, de ma famille, de ma communauté et de mon peuple. Je suis infiniment reconnaissant envers ceux qui nous soutiennent dans ces temps si difficiles.

    Les journalistes des medias, les interviewers des télés viennent à nous, pointant le doigt vers nous et nous posant sans cesse la même question : condamnez-vous le terrorisme palestinien ? Condamnez-vous le Hamas ?

    Répondons

    Je me condamne vraiment moi-même, je condamne toute mon existence

    Je condamne ma propre naissance dans un camp de réfugiés dans mon propre pays. Comment est-ce que j’ose être un réfugié et vous charger de remettre en question votre humanité ?

    Je condamne ma propre naissance de m’avoir fait naître Palestinien, alors que selon bien des gens la Palestine n’existe pas

    Je condamne mes parents, qui furent déracinés de leurs villages détruits et me donnèrent naissance dans un camp de réfugiés

    Je condamne toute ma vie, avoir grandi, obtenu une éducation, avoir eu des espoirs et des rêves de devenir un grand biologiste, un grand chercheur qui sauverait des vies…, d’être un peintre extraordinaire, un merveilleux photographe, un écrivain talentueux qui inspirerait le monde entier… Rien de ce que j’ai fait ne m’a fait devenir célèbre

    Je me condamne pour clamer et continuer à clamer que je suis un être humain, que je défend mon humanité et ma dignité ainsi que celles des autres… On dirait que je ne suis qu’un animal humain, ou encore moins… que je suis un extraterrestre imaginant qu’il a une place sur cette terre. Comment est-ce que j’ose même penser que je suis un être humain tout comme vous ?

    Je me condamne pour croire que les valeurs et les droits humains nous incluent, nous les extraterrestres… Comment est-ce que j’ose même penser que nous faisons partie de ces valeurs ?

    Je me condamne pour croire au droit international et aux résolutions de l’ONU et à toutes ces déclarations qui disent que : les peuples sous occupation ont le droit légitime de résister par TOUS LES MOYENS. Comment est-ce que j’ose considérer que nous sommes occupés, même par une entité illégale qui est représentée comme l’unique démocratie du Moyen Orient.

    Je vous demande pardon

    Je me condamne pour parler de cette occupation comme d’une entité. Je lis que ce qui définit un état est d’avoir : une constitution, des frontières définies, et une nationalité. Et puisque ce que vous appelez État d’Israël ne possède pas jusqu’à aujourd’hui de constitution, ni de frontières définies, et bien qu’ ils aient voté la loi de Nationalité c’est un pays uniquement pour les Juifs…

    Mais apparemment vous pouvez vous proclamer État sans aucun de ces critères. Pardonnez s’il vous plaît mon ignorance…

    Que puis-je dire… je suis si ignorant…

    Je croyais qu’une victime de viol avait le droit de se défendre. Mais il semble que je me sois trompé… je n’ai pas compris que l’on doive féliciter le violeur et condamner la victime si ou elle oses résister… que il ou elle prend plaisir au viol et en redemande…

    Je croyais qu’être solidaire avec les opprimés était une attitude juste. Erreur encore car je ne devrais jamais m’identifier aux autres peuples opprimés. Il n’y a qu’une entité opprimée au monde et aucune autre.

    Je devrais féliciter les Israéliens pour opprimer les soi-disant Palestiniens… et leur apprendre qui ils sont et quelle est leur valeur aux yeux de la communauté internationale. Que leurs vies sont égales à zéro.

    Alors

    Monde !

    Je suis vraiment désolé

    Je ne me suis pas rendu compte que j’étais induit en erreur et mal informé

    Devrais-je m’excuser ?

    Je m’excuse profondément

    Monde !

    Toutes mes excuses

    Mes parents m’ont toujours dit que je devais soutenir les opprimés et empêcher les oppresseurs de continuer leur oppression

    Je m’excuse

    On m’a dit que je devais soutenir les méchants Sud-Africains noirs contre le gentil système d’apartheid blanc censé les humaniser

    Je m’excuse

    On m’a dit que je devais soutenir les sauvages Amérindiens contre ces merveilleux colonisateurs blancs arrivés pour les civiliser et les débarrasser du fardeau de leurs terres et de leurs propriétés

    On m’a dit de soutenir les Aborigènes retardés d’Australie contre ces extraordinaires colonisateurs britanniques civilisateurs blancs qui vinrent les instruire

    Je m’excuse

    On m’a dit de soutenir les terroristes vietnamiens contre les très civilisés colonisateurs… Français ou Américains qui savaient comment exploiter les pays colonisés et domestiquer leurs habitants.

    Je m’excuse

    On m’a dit de soutenir les Indiens en Inde, les Irlandais, les Ecossais

    les Sud-Américains

    les Cubains,

    Les Espagnols et les Italiens contre les dictatures et les fascistes

    Les Allemands et les Européens contre les nazis

    Les Arabes contre les colonisations française et britanniques

    Les Palestiniens contre l’occupation britannique et sioniste

    On m’a même dit de soutenir les Ukrainiens contre les Russes

    Mes parents m’ont même parlé des pauvres juifs qui arrivèrent en Palestine dans les années 1900..

    Et dans ce temps-là on avait pitié d’eux et on les aidait avec de la nourriture et plus encore…

    Je m’excuse

    On m’a dit de soutenir la résistance de l’opprimé contre l’oppresseur

    Je ne savais rien du droit international et des droits de l’homme

    Je ne savais pas que tout ceci était faux et que c’est juste un mensonge qui convient à certains et pas à d’autres

    Donc

    Monde,

    Laisse-moi me condamner et m’excuser encore et encore…

    Je me condamne pour être ce que je suis

    Je m’excuse d’être Palestinien… D’être né dans un pays que mes parents appellent Palestine…

    Je m’excuse d’être né dans un camp de réfugiés… Dans mon propre pays. Et de n’avoir pu oublier les villages de mes parents qui furent détruits en octobre 1948

    Je m’excuse de n’avoir ni cheveux blonds ni yeux bleus… Bien que certains de mes cousins aient des cheveux blonds et des yeux bleus ou verts

    Je m’excuse de toujours m’identifier comme Palestinien alors qu’on me dénie cette nationalité

    Je m’excuse d’encore appeler mon pays du nom de Palestine bien qu’il ait été émietté en morceaux disjoints… et je ne peux toujours pas l’oublier

    Je m’excuse de pas pouvoir oublier que je suis encore un réfugié dans mon propre pays

    De ne pas avoir jeté la vieille clé rouillée de la maison de mes parents dans leur village détruit

    Je condamne la revendication obstinée de mon droit à revenir aux villages détruits de mes parents

    Comment est-ce que j’ose faire ça ? Comment tous ces Palestiniens obstinés osent-ils revendiquer leur droit au retour ? Nous sommes si aveugles que nous ne pouvons même pas voir les faits sur le terrain après les 75 années d’existence de la seule démocratie du moyen orient

    Je condamne mes parents qui m’ont élevé selon « Celui qui est consumé par la haine perd son humanité »

    Comment n’ont-ils pas osé m’enseigner la haine ?

    Je condamne tout acte de résistance contre l’injustice et l’oppression, l’occupation. Comment osent les opprimés défier les oppresseurs ?

    Je condamne chaque victime de viol ayant résisté au violeur. Ne peux-tu pas simplement ouvrir les jambes et l’accepter ? Comment oses-tu refuser le plaisir du viol ?

    Je condamne les assassinats de tout système terroriste. Les oppresseurs devraient avoir carte blanche pour continuer leur oppression sans avoir à en rendre compte.

    Je condamne ces Palestiniens et leurs supporters… Pourquoi ne peuvent-ils pas juste se taire et accepter que cette occupation illégale est le seul super pouvoir de la région et que lui résister est un acte raciste.

    Je m’excuse réellement auprès de vous tous de ne pas avoir été capable de coexister avec l’oppression… et de n’avoir pas été capable d’accepter de prendre plaisir à la torture, à l’oppression et à l’humiliation. Certains y prennent plaisir… Pourquoi pas moi ?

    Je m’excuse de ne pas accepter l’exil de mon frère, l’emprisonnement de mes frères, de mes cousins, neveux, voisins, et tant d’autres… Je ne m’étais pas rendu compte que c’était pour leur bien, et qu’ils étaient mieux en prison ou en exil que dehors au soleil…

    Je m’excuse de ma stupidité. Je n’ai pas compris vos droits de l’homme et votre droit international. Je pensais que j’étais comme vous autres, et non pas un animal humain. Je m’excuse de mon ignorance… Je ne comprends même pas comment on peut être un animal humain. Je pensais qu’il y avait des êtres humains, et des animaux, bien que certains de ces animaux soient plus humains que les soi-disant humains…

    je m’excuse, je me suis trompé…

    J’ai vu comment vous souteniez des résistances comme l’Ukraine et acclamiez ces combattants pour la liberté. Et combien héroïques étaient ces enfants entraînés pour résister aux Russes et qui pensaient que c’était normal. Je suis vraiment stupide et je m’excuse de ma stupidité. Je devrais aussi condamner la résistance ukrainienne.

    Je le promets, je fêterais l’apartheid, je célébrerais la violations des valeurs et des droits humains.

    Je louerai tous les oppresseurs et les dictateurs

    Je devrais louer tous les violeurs pour qu’ils continuent leurs viols

    Je devrais louer tous les menteurs et les manipulateurs pour leur distorsions des faits et de la vérité

    Je suis vraiment désolé d’avoir tant échoué… Vraiment désolé de n’avoir pas su comment coexister avec ces doubles critères. Comment coexister avec l’occupation, l’oppression, la déshumanisation et en être heureux ?

    Avez-vous un entraînement spécial ? J’aimerais vous rejoindre. Ou plutôt vous pourriez me rejoindre, porter ma peau et me montrer comment je peux être le gentil animal que vous pourriez domestiquer ?

    Ou devrais-je simplement dire, non merci …

    Je ne peux jamais accepter vos ordres et votre chantage

    Je ne peux jamais accepter que les opprimés s’habituent à l’oppression et coexistent avec l’oppresseur tant que l’oppression durera

    Nous n’oublierons pas… Nous nous souviendrons

    Nous n’oublierons pas le silence, l’hypocrisie, les ordres et le chantage

    Nous n’oublierons pas ceux qui ont élevé la voix et se sont levés pour ce qui est juste

    Nous n’oublierons rien

    Vous pouvez continuer à nous pousser au désespoir et nous continuerons à faire épanouir l’espoir

    Vous pouvez continuer à promouvoir la mort… Nous continuerons à promouvoir la vie

    Vous continuerez à faire le pire… Nous continuerons à faire le meilleur

    https://blogs.mediapart.fr/dominique-natanson/blog/221023/condamnez-vous-le-hamas-un-palestinien-repond
    #condamnation #réponse #7_octobre_2023 #Palestine #Israël #humanité #dignité #excuses #résistance #réfugiés_palestiniens #torture #oppression #humiliation #droit_international #animal_humain #animaux #viol #coexistence #oppression #silence #hypocrisie #chantage #désespoir #espoir #à_lire

  • a rêvé... d’edelweiss. Maintenant comment dans son sommeil pouvait-elle savoir (et affirmer !) qu’il s’agissait bien d’edelweiss alors qu’elle n’y connaît rigoureusement rien en boutons d’or et consorts, et que les seules choses que le nom de cette fleur lui évoque sont un super-score au Scrabble® et une aventure d’Astérix en Helvétie ? Mystère et boule de gomme.

    Tout ce qu’elle espère c’est ne pas finir par découvrir que ses rêves ne sont que le produit de son imagination.

  • Marie-Laure Piazza devant le CSM : « le ministre a les mains sales »
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/dans-le-pretoire/dans-le-pretoire-du-vendredi-20-octobre-2023-1455665

    Mais diable, qui en veut autant à Marie-Laure Piazza ?
    La magistrate a bien sa petite idée - doux euphémisme. Car le 26 septembre 2016, alors qu’elle préside un procès d’assises tendu à Bastia, elle croise dans une coursive du palais de justice un des avocats de la défense qui lui adresse, je cite, des clins d’œil appuyés, et des mouvements de langue sur ses lèvres en se grattant la braguette. Sous le choc, Marie-Laure Piazza établit un rapport, déclenche une enquête, l’avocat est sanctionné d’un rappel à la loi. Et quatre ans plus tard, l’avocat est devenu garde des Sceaux.

  • ne voudrait pas se mêler de ce qui ne la regarde pas, cher monsieur Xi, mais puisque l’Occident petit-bourgeois et décadent semble actuellement occupé à regarder ailleurs — un œil sur les opérations spéciales en Désunion Soviétique et l’autre sur le 38844700041256e rebondissement de la guerre israélo-palestinienne — ne pensez-vous pas que le moment serait judicieusement choisi pour aller délivrer la gentille petite Taïwan des griffes de l’impérialisme capitaliste qui la retiennent prisonnière ?

    Ah la la, ces apprentis-dictateurs il faut toujours tout leur expliquer.

    #MamieNicoleCabinetConseilPourAutocrates.

  • Via Transilvanica, il cammino di Santiago romeno
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Romania/Via-Transilvanica-il-cammino-di-Santiago-romeno-227602

    Un nuovo itinerario ha messo la Romania sulla mappa dell’ecoturismo: la Via Transilvanica, progetto avviato nel 2018 da una ong locale, è la risposta romena al Cammino di Santiago e ad altri tragitti noti al mondo. Un percorso di 1420 km che unisce e attraversa dieci contee

  • doit être un peu débile : à l’époque où elle avait lu le roman elle n’avait absolument pas tilté mais maintenant qu’on le lui dit c’est évident ! « Les Raisins de la colère », c’est « juste » une réécriture de la Bible ! Tout y est ! Dans le titre déjà — on peut estimer que « Les Raisins de la colère » répondent aux « vignes du Seigneur » —, dans les personnages et dans la trame ensuite : à peu de lettres près les pauvres comme les Joad sont pauvres comme Job, le capitalisme persécute « le peuple élu », le « dust bowl » fait office de nuage de sauterelles, les chimériques récoltes d’oranges ou de pommes représentent le fruit défendu, et même et surtout le déluge final ne peut manquer d’évoquer celui de la Genèse, avec une Rose de Saron dont les attitudes font clairement figure de pietà !

    Bon, après il faut se méfier, hein, puisqu’on trouve toujours des preuves de ce dont on est persuadé(e). La Garreau n’avait-elle pas longtemps été convaincue que « Placid et Muzo » était une des toutes premières bandes dessinées ouvertement LGBTQQIP2SAA++ de toute l’Histoire ?

    N’empêche, maintenant qu’on lui a fait passer ses souvenirs du Steinbeck par le filtre de la bondieuserie, elle va avoir les mille peines du monde à le considérer autrement.

  • n’aime pas dire du mal, vous le savez, mais elle-même avait essayé de lire un Modiano il y a quelques années de cela et se souvient qu’elle ne l’avait pas terminé, trouvant et l’histoire et la prose ennuyeuses au possible. Pouvait-on imaginer pire publicité pour un tel auteur que la tentative de lecture d’un de ses romans ? Ça lui paraissait difficile jusqu’à ce qu’elle écoute l’interview brosse-à-reluire que le ceusse accorda à « La Grande librairie » d’un Trapenard comme à son habitude ébaubi d’émerveillement : thèmes rebattus, enfilade de lieux communs et autosatisfaction manifeste filmée sous les ors de l’Opéra Simone Garnier — franchement il n’aurait plus manqué qu’une Évelyne Leclercq et un Charly Oleg pour parfaire le manège.

    Comment des écrivain(e)s si soporifiques parviennent-iels à bénéficier d’un tel (relatif) succès ? Mystère et boule de gomme. En fait iels doivent probablement leur gloire au seul fait d’être un élément du microcosme, de l’autoproclamée intelligentsia, du petit monde de celleux qui se reconnaissent, s’autorisent et se congratulent entre elleux. Modiano (et quelques autres !) peut écrire ce qu’il veut, et même s’abstenir d’écrire s’il le veut : ça ne fait et ne fera jamais de différence, le ceusse est d’avance adoubé par ses pair(e)s ; il est adoubé parce qu’il est célèbre, et célèbre parce qu’il est adoubé — bref, connu parce que connu !

    Ces écrivain(e)s sont à la Littérature ce que Nabilla Benattia est aux influenceuses(-eurs).

    (Selon les calculs de la vieille Garreau ce dazibao devrait lui faire perdre environ 87 % de ses abonné·e·s.)

  • est bien davantage cruelle que réellement méchante aussi ne fera-t-elle JAMAIS l’apologie de la violence ; toutefois lorsque l’on poireaute à la caisse du temple commercial pour payer son misérable morceau de tofu à 2,98 nouveaux nouveaux francs les quatre cents grammes, que l’on a devant soi une bourge avec un chariot empli de la valeur de trois fois le PIB du Burundi, qu’on se doute déjà que pour scanner tout ça ça va durer des plombes et que là-dessus la caissière, avec un sourire mielleux, fait remarquer à la rupine que l’opercule d’un des pots de yaourt qu’elle s’apprête à acheter s’est accidentellement percé et que si elle veut elle lui laisse le temps d’aller en chercher un autre en boutique, eh bien on commence à se dire qu’on est rudement zen parce que pour moins que ça il y en a qui mettraient la planète à feu et à sang.

    L’honnêteté oblige néanmoins votre envoyée spéciale à reconnaître que contre toute attente la richarde a ensuite grave marqué des points en rétorquant que « Ah non, tant pis, je ne vais pas me retaper tout le magasin et puis je m’en fous que les yaourts arrivent avariés puisque de toute façon il n’y a que mon mari qui en mange ».

    Faire ses courses, c’est un véritable ascenseur émotionnel.