J’avais, avant l’écriture de cet article, publié un post sur les réseaux sociaux disant ma déception face au film. Celui-ci avait un ton trop provocateur et explicitant visiblement mal le propos développé ici d’une contradiction possible entre un discours et une production d’images dans le cadre d’un régime esthétique dominant. Celui-ci a déclenché un bad buzz (et malheureusement un phénomène de harcèlement assez violent), si bien que j’ai fini par le supprimer. La polémique entourant notre réaction initiale à The Substance illustre à quel point la réception critique d’une œuvre peut dépasser son contenu et révéler des tensions qui ne concernent pas seulement le film, mais aussi les dynamiques politiques et médiatiques qui lui sont associées. Ce qui aurait pu être une discussion nuancée sur les limites et les mérites d’un cinéma de genre subversif s’est transformé en une bataille campée sur les perceptions individuelles. Pour nous, cet épisode renforce deux convictions fondamentales. D’une part, il est nécessaire de maintenir une exigence critique qui va au-delà des validations institutionnelles et des consensus superficiels. D’autre part, il faut reconnaître que toute critique, surtout lorsqu’elle s’inscrit dans une approche politique, engage des affects et des rapports de pouvoir, y compris dans la manière dont elle est formulée et reçue.
C’est pourquoi nous espérons que cet article, débarrassé des provocations et des malentendus, pourra offrir un espace de réflexion plus serein sur les enjeux soulevés par The Substance. Non pas pour imposer une lecture unique, mais pour rappeler que le cinéma, même dans sa dimension la plus politique, reste un terrain de dialogue, de confrontation mais aussi de passion partagée.