L’ART DE PERDRE | Cerveaux Non Disponibles
▻https://cerveauxnondisponibles.net/2023/09/15/lart-de-perdre
Le constat est glaçant, et nous oblige à nous questionner. Prenons la dernière défaite majeure en date : la réforme des retraites. Bien sûr, on pourrait tenter de refaire le match et dire ce qu’il aurait fallu faire différemment pour arriver à faire plier le gouvernement. Bien sûr, les syndicats ont été défaillants à bien des égards.
Mais sincèrement, qui pense vraiment qu’il existait un scénario qui ferait plier le pouvoir sur ce point ? [...]
En quelques décennies, le contrat implicite passé entre la population et ses « gouvernants » a totalement basculé. Il y a 20 ou 30 ans, on aurait jamais imaginé que des mouvements sociaux d’une telle ampleur ne débouchent pas sur des compromis du gouvernement en place. Aujourd’hui, en raison de la violence de la société ultra libérale et la propagande des médias qui la servent, cela est devenu « normal ».
La preuve de ce terrible constat se trouve également du côté des Gilets Jaunes. Comment pouvait-on imaginer qu’une telle révolte n’aboutisse à aucun changement politique, pas même un remaniement ? Le pouvoir a tremblé, s’est barricadé, mais n’a concédé que des miettes.
Qui aurait pu prédire que tout resterait comme avant ? Voire pire.
Car c’est aussi la force de ce système : non seulement il ne cède pas aux protestations sociales, mais il arrive à se renforcer à chaque séquence, notamment sur son volet répressif, sécuritaire et liberticide.
Technocratisme
Les grands corps à la dérive
Alexandre Moatti | Éditions Amsterdam
▻http://www.editionsamsterdam.fr/technocratisme
TECHNOCRATISME
LES GRANDS CORPS À LA DÉRIVE
En France, les élites dirigeantes, tant économiques que politiques, sont pour l’essentiel issues d’une poignée de « grands corps » d’État : le corps des Mines, celui des Ponts et Chaussées, l’Inspection des finances, le Conseil d’État et la Cour des comptes. Pourtant, bien que la moitié des dirigeants du CAC 40 et trois présidents de la République sur quatre depuis trente ans soient issus de ces lieux de production par excellence de la technocratie française, ceux-ci demeurent largement méconnus du public.
Riche d’une connaissance de première main du système des grands corps et de ses dérives, Alexandre Moatti en propose dans cet ouvrage une critique engagée, à la fois historique et systémique. Il décrypte de manière minutieuse les logiques de carrière qui informent les trajectoires des membres de ces corps et leurs effets néfastes, tant sur l’élaboration des politiques publiques que sur le fonctionnement du secteur privé. Surtout, il montre que la montée en puissance des grands corps s’est accompagnée d’un effondrement de l’éthique de l’État, situation à l’origine non seulement d’une déperdition du lien social en France, mais d’un recul progressif de la démocratie.
Alexandre Moatti
Alexandre Moatti est ingénieur au corps des Mines, chercheur associé (habilité à diriger des recherches) à l’université Paris Cité.
ISBN 9782354802738
18 EUROS
256 PAGES
PARU LE 08 SEPTEMBRE 2023
Il désigne les cibles du nouveau clergé, en cas de révolution :-)
Dégager le roi et ses ministres ne suffira pas à nettoyer les écuries, pauvre Hercules, il faudra aussi dégager - ou retourner - tous les grands chefs dans les administrations et dans le privé... Beau travail de reorg en perspective...
Despite limited statistical power
The backpack fallacy rears its ugly head once again | Statistical Modeling, Causal Inference, and Social Science
▻https://statmodeling.stat.columbia.edu/2023/08/22/the-backpack-fallacy-rears-its-ugly-head-once-again
Shravan points to this that he saw in Footnote 11 in some paper:
“However, the fact that we get significant differences in spite of the relatively small samples provides further support for our results.”
My response: Oh yes, this sort of thing happens all the time. Just google “Despite limited statistical power”.
This is a big problem, a major fallacy that even leading researchers fall for. Which is why Eric Loken and I wrote this article a few years ago, “Measurement error and the replication crisis,” subtitled, “The assumption that measurement error always reduces effect sizes is false.”
Anyway, we’ll just keep saying this over and over again. Maybe new generations of researchers will get the point.
billet qui rappelle (et me fait découvrir) ce très intéressant papier (un poil technique)
Measurement error and the replication crisis
▻http://www.stat.columbia.edu/~gelman/research/published/measurement.pdf
The assumption that measurement error always reduces effect sizes is false
En présence de données bruitées et si la puissance du test est faible (taille d’échantillon trop petite) le bruit peut conduire à surestimer l’effet détecté particulièrement en présence de #biais_de_sélection … (dit aussi #cherry_picking qui consiste à ne retenir (et publier) que les expériences dont la #p-value (#probabilité-associée (à l’hypothèse nulle) est bonne. Pratique plus que courante, systématique…
Article de 2017 qui éclaire une des causes de la crise de la réplication (les labos, y compris – fréquemment – celui qui a publié ne retrouvent pas les résultats publiés lorsqu’ils reproduisent l’expérience). On ne parle plus trop de cette crise aujourd’hui, bien que la question se posait (et se pose toujours…) dans la célèbre affaire du druide marseillais – où il ne s’agissait pas que d’erreurs de mesure et de variance un peu large…
(non, c’est vrai, je n’ai toujours pas digéré les vaticinations sur la significativité particulière des effets détectés dans des essais à (très) faible puissance statistique !)
“Why you should always lie to election pollsters” ▻https://bigthink.com/the-present/consequences-of-political-polling
“Predictive power has perverse, anti-democratic consequences. So be a good citizen and lie to election pollsters” poke @simplicissimus
Some critics have long viewed polling as an attack on democracy, potentially poisoning that source of democratic legitimacy, voting. In 1996, a journalist named Daniel S. Greenberg wrote a column in The Baltimore Sun that effectively summed up his problem with what he called “the quadrennial plague of presidential election polling.” Greenberg was hardly a crank. He was a veteran journalist who had helped transform science reporting at Science, the journal of the American Association for the Advancement of Science, and who published the Science & Government Report. He knew of polling’s prediction failures, but that wasn’t really what bothered him about what he characterized as an “infestation of polling moving deeper into the electoral system.”
Greenberg’s critique focused on polling results that “are easily confused with political reality, producing bandwagon effects, heartening the leaders and disheartening the laggards.” Polls can make it seem as if an election is over long before Election Day, undermining “the historic role of campaigns… to educate the voters about candidates and issues.” Polling encourages candidates to alter their personae or issues based on “voters’ anxieties and fears,” leading to governance by polling. Worst of all, in Greenberg’s view, were deceptive push polls, which under the guise of a conventional poll try to influence voters through deceptive questions, spreading “political poison.” (Push polls were the primitive predecessors to Cambridge Analytica’s efforts.)
Merci !
Sur ce sujet, nous disposons du cas d’école de 2002 ; si les instituts de sondage et les médias avaient fait un minimum leur boulot en « prédisant » un deuxième tour Chirac-Le Pen, celui-ci n’aurait pas eu lieu. Dans les années qui ont suivi, je reprenais sans cesse cet exemple lorsqu’était abordé le marronnier : les sondages se trompent.
Au moins que l’un des commentateurs constate que les trois premiers se tenaient dans un mouchoir de poche (à moins de 20%) et que donc l’ordre du tiercé était tout sauf garanti.
Le discours de Macron sur l’école : de plus en plus réactionnaire ! - blog de Paul Devin
▻https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/240823/le-discours-de-macron-sur-l-ecole-de-plus-en-plus-reactionnaire
Pour servir un projet d’asservissement de l’éducation et de la formation aux nécessités ultralibérales, l’ordre est un instrument nécessaire. Désormais le discours macronien en fait injonction à l’école. Retour sur les constantes et les évolutions du discours présidentiel.
et un autre : ▻https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-veran/blog/240823/emmanuel-macron-ou-le-degre-zero-de-la-pensee-educative
via ▻https://mamot.fr/@nojhan/110944985132927565
qui cite l’exemple US : ▻https://tulsaworld.com/news/local/education/deb-gist-tulsa-public-schools/article_ff011d28-411a-11ee-b8c6-dfd192e3f1f1.html
The Three-Body Problem (三体) is a science fiction novel written by the Chinese writer Liu Cixin, ▻https://en.wikipedia.org/wiki/The_Three-Body_Problem_(novel)
existe en série télé (30 épisodes) ▻https://www.youtube.com/watch?v=3-UO8jbrIoM&list=PLMX26aiIvX5oCR4bBg2j0W4KKgjYtYBfv&index=1
One billionnaire with unmatched power in space – NY Times international edition
Starlink has made Elon Musk the dominant player in satellite internet technology, raising alarm around the globe
en pdf
▻https://static01.nyt.com/images/2023/08/15/nytfrontpage/INYT_frontpage_global.20230815.pdf
No Knead Bread
Mark Bittman, a.k.a. The Minimalist, and Jim Lahey, the owner of Sullivan Street Bakery, share a recipe on how to make no-knead bread where the secret is letting the time do the work.
▻https://www.youtube.com/watch?v=13Ah9ES2yTU
Pane in cocotte
Ingredienti
500 g di farina 1
350 g di acqua tiepida
150g di lievito madre
10 g di sale
Procedimento
1
In una ciotola mescola grossolanamente acqua e farina. Copri la ciotola con un canovaccio e lascia riposare a temperatura ambiente per 30 minuti. Quindi, aggiungi il lievito madre e impasta fino a completo assorbimento. Aggiungi infine il sale e continua ad impastare fino a che gli ingredienti risultino ben amalgamati e l’impasto abbia una consistenza elastica.
2
Lascia riposare l’impasto per 3 ore in una ciotola, dunque forma una palla e riponila in un cestino infarinato. Lascia lievitare per altre 2 ore.
3
Ripiega l’impasto morbido su un piano di lavoro infarinato: ripiegalo da un lato all’altro e dall’alto verso il basso. Ripeti per circa 10 - 15 volte
4
Riscalda la cocotte in forno statico con il coperchio a 240°C per 15/20 minuti circa. Adagia il pane nella cocotte calda, spennella con acqua, applica delle incisioni sulla parte superiore e cospargi di farina. Chiudi con il coperchio e cuoci a 240°C per 40 minuti.
5
Anche il pane può essere congelato senza problemi. Nel congelatore può durare fino a 6 mesi, così potete gustarlo fetta dopo fetta senza stress.
▻https://www.lecreuset.it/it_IT/pane-in-cocotte/r0000000001545.html
Et voici celle que je suivrais en premier (mais juste au feeling... moi je faisais du pain sans pétrissage, mais encore la pâte était plus liquide que ça, je la mettais dans une « forme à cake », mais je ne cuisinais pas dans une cocotte en fonte) :-)
World’s Easiest Yeast Bread recipe – Artisan, NO KNEAD crusty bread
How to make the world’s easiest homemade bread – Artisan style!
Here are process steps with tips, but also see the video below – super handy to see the dough consistency, and how to form the dough.
1. Make wet sticky dough
Mix together the flour, salt and yeast, then add warm water and mix. The “dough” will be very wet and sloppy, not kneadable at all – this is what you want! See video at 17 seconds for consistency.
2. Rise!
Cover with cling wrap then place it in a warm place (25 – 30°C / 77 – 86°F) for 2 hours. The dough will increase in volume by double or more, the surface will become bubbly and the dough will be wobbly, like jelly. See video at 24 seconds for consistency.
OPTIONAL – develop flavour: Once dough has risen, you can bake immediately. OR, for better flavour, refrigerate for a minimum of 8 hours, up to 3 days. Time = better flavour development.
Bread in photos and video were baked immediately. I usually make this dough in the morning, refrigerate all day then bake in the evening. Or make the dough in the evening, refrigerate overnight and bake fresh in the morning! (10 – 12 hours in fridge). Beauty of this bread is that you can bake anytime!
3. Preheat oven & pot
https://www.recipetineats.com/wp-content/uploads/2020/03/Preheating-pot-in-oven-1.jpg?resize=650,407 30 minutes before dough has risen, or while refrigerated dough is coming to room temperature, place dutch oven (cast iron pot) in the oven to preheat at 230°C/450°F.
Hot oven + hot pot = bread rising boost!
4. Scrape dough out
Scrape dough out of bowl onto floured work surface. It will be wet and sticky and that’s exactly what you want – because we will not be kneading it! In fact, you won’t even touch it with your hand.
PRO TIP: Dough handling and shaping technique devised to minimise addition of flour. Less flour = wetter dough = bigger air pockets, fluffier bread and more moist.
5. Shape the dough very roughly
Use a dough scraper or anything of similar shape (spatula, cake server, or large knife) to fold the sides in so it roughly resembles a round disc.
Don’t get too hung up on the shaping – you’ll deform it in the next step!! This step is mainly to deflate the dough.
6. FLIP dough upside down onto paper
Slide a large piece of baking / parchment paper next to the dough, then flip it upside down onto the paper using the scraper so the seams from the step above are face down, and you have the smooth side up.
Slide/push the dough into the centre, then briefly reshape it into a round or slightly oval shape.
Do not get too hung up on a neat shape – this bread is supposed to be rustic! Besides, scruffier shape = more awesome crispy ridges
7. Prepare to bake!
Remove very hot pot from oven, then use paper to pick up the dough and put it in the pot, and put the lid on.
8. Bake!
Bake for 30 minutes with the lid on (this creates a steamer effect, allowing the bread to rise while it cooks before crust sets), then 12 minutes with the lid off to brown and crisp up the crust. The surface will crack – and you want this, for extra crispy ridges!! And it looks authentic, just like the Artisan bread you buy at bakeries. 😇
Cool for 10 minutes before slicing. This is important – to let the centre of the bread finish cooking (if you slice too early, it will seem a bit doughy. Patience was never my greatest virtue, so I learnt this first hand!)
▻https://www.recipetineats.com/easy-yeast-bread-recipe-no-knead
[42] Un jour, une archive – 10 août : Dans la nasse (2020)
►https://visionscarto.net/dans-la-nasse
par Le Pantale
Manifester pour défendre ses idées relève du parcours du combattant. Description en images des techniques utilisées par la police pour, casser, pourrir les manifestations.
[40] Un jour, une archive – 8 août : Deux cartes qui montrent les formes de discrimination des femmes pour tous les pays du monde. Les données sont de 2013 et 2014, il serait intéressant de recartographier ces situations aujourd’hui
Accès aux ressources et aux richesses
►https://visionscarto.net/discrimination-des-femmes-acces-ressources
Libertés civiles
►https://visionscarto.net/discrimination-des-femmes-libertes-civiles
As I was preparing images for the upcoming book, Tokyo Unseen, I came across a few shots of drunken people. However, like my last post about homelessness, these images raise an ethical dilemma. So, I also treat publicly drunk people with heightened consideration. In the same vein, it is not my intention to embarrass or mock. Nonetheless, these moments exist in the public sphere and so I am compelled to photograph them when I feel they convey a worthwhile narrative or mood
▻https://www.instagram.com/p/CvMbUl1SoVE/?img_index=8
Le code statistique non signifiant (CSNS) : un service pour faciliter les appariements de fichiers − Courrier des statistiques N9 - 2023 | Insee
▻https://www.insee.fr/fr/information/7635825?sommaire=7635842
Les appariements de fichiers permettent d’accroître considérablement les possibilités d’études des phénomènes économiques et sociaux. Le Code statistique non signifiant (CSNS) a été défini par la loi pour une République numérique de 2016 afin de permettre la mise en œuvre d’appariements de fichiers à des fins statistiques en limitant l’usage du NIR (ou numéro de sécurité sociale), et garantir ainsi un niveau élevé de protection des données à caractère personnel. Le principe général est d’utiliser une clé d’appariement calculée à partir d’un chiffrement irréversible du numéro de sécurité sociale. Ce nouveau service offert par l’Insee aux organismes du service statistique public s’applique à une grande diversité de fichiers administratifs ou issus d’enquêtes. Une méthode innovante a été conçue pour identifier des personnes à partir de leurs traits d’identité. À l’issue du processus, la fiabilité de l’identification est mesurée par des indicateurs de qualité.
Les premières utilisations sont prometteuses. Le CSNS permet, par exemple, de contribuer à l’analyse de l’insertion des jeunes diplômés en facilitant l’appariement des données du système éducatif et du ministère du Travail. Il aide aussi à mesurer l’impact de la transition écologique selon les catégories de ménage en rapprochant les données du répertoire de véhicules et les informations sur les revenus.
“Notre maison brûle et”… nous espérons que notre assureur ne regarde pas ailleurs | Freakonometrics
▻https://freakonometrics.hypotheses.org/67288
En 2015, à la veille de l’ouverture de la COP21, Henri de Castries, PDG d’AXA affirmait qu’“une augmentation de deux degrés de la température moyenne dans le monde peut encore être assurable, mais ce qui est certain, c’est qu’une hausse de quatre degrés ne l’est pas” (leparisien). Huit ans après, le ministre de la transition écologique annonce que “la France va se préparer à une élévation de 4°C” (lemonde). Doit-on alors se préparer à un monde sans assurance ? Car c’est ce que commence à connaître la Californie. La tendance lente de long terme, avec une hausse linéaire de la température, engendre une augmentation au moins exponentielle des catastrophes. Et cette petite différence de deux degrés, correspondant à une tendance bien différente quant aux catastrophes.
Cet article est la version initiale, sourcée, et un peu plus longue, d’une tribune publiée dans Le Monde, ce dimanche 9 juillet 2023.
« Ni les assureurs ni les gouvernements ne sont préparés à l’augmentation exponentielle des pertes liées au risque climatique »
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/09/ni-les-assureurs-ni-les-gouvernements-ne-sont-prepares-a-l-augmentation-expo
Le mathématicien Arthur Charpentier observe, dans une tribune au « Monde », que les assureurs américains sont de plus en plus nombreux à renoncer à offrir une couverture contre les catastrophes climatiques.
French riots show how entrenched inequalities have become | Financial Times
▻https://www.ft.com/content/25eda9f0-8bd3-41e1-948c-89cc7c0ec66e
The gulf between immigrants and those born in the country is larger than in almost any other developed nation
dossier accablant…
via @freakonometrics
superbe illustration, au demeurant !
tellement parlante…
French riots show how entrenched inequalities have become
The gulf between immigrants and those born in the country is larger than in almost any other developed nation
Imagine two countries. The first is proudly Christian, it allowed racial segregation in living memory and racism is mentioned more frequently in its media than anywhere else in the developed world. The second is strictly secular and legally prohibits the collection of data on people’s race, a conscious effort by its leaders to avoid using ethnicity to differentiate or divide.
Which do you think would offer people from diverse racial and religious backgrounds the best prospects of success? Of becoming equal participants in society? The answers revealed in the data are surprising.
In 2021, US unemployment was 5.5 per cent for those born in the country, and 5.6 per cent for those born overseas. Black and white employment rates are now neck and neck. In France, unemployment is seven per cent among those born in the country, but 12 per cent for immigrants, rising past 17 per cent among those who arrived in the last ten years. Comparisons with Britain, whose demographics and colonial history perhaps make for a fairer benchmark, are similarly damning.
Following a week of rioting across France, spurred by the death of a teenager of North African descent shot dead by police at a traffic stop, these statistics are worth revisiting. While the number of arrests has declined this week, the need for a serious conversation about how France continues to fail its immigrant communities and their neighbourhoods remains.
Just as in France’s 2005 bout of urban violence, or London’s own riots in 2011, fractious relations between police and ethnic minorities provided the spark for unrest fuelled by deprivation and social exclusion. Rioters tend to come disproportionately from disadvantaged neighbourhoods: those who don’t have a stake in society have little to lose in burning it down.
Across the west, young black and brown men have grown bitterly used to being disproportionately targeted by police stop and searches, but the magnitude of the disparity in France is shocking. In London, black people are between two and three times as likely to be apprehended as their white counterparts, but in Paris the figure rises to six times, and almost eight times for those of Arab origin.
Encounters with French police are more lethal, too, as officers are routinely armed and are allowed to shoot at people who don’t comply with traffic stops if they are deemed to pose a safety risk. There were 26 fatal police shootings in France in 2022, compared to just 2 in the UK, and in the past 18 months French police have shot dead 17 people during traffic stops such as that which sparked the latest riots.
Last Friday as the unrest escalated, the two largest police unions released a statement declaring they were “at war” with “vermin” and “savage hordes”. This culture of hostility has grown since Nicolas Sarkozy abandoned neighbourhood policing two decades ago, in favour of more repressive tactics. A future government led by Marine Le Pen’s far-right party would surely only lean into the adversarial approach.
And there is little sign of improvement on integration. One in five of France’s foreign-born population believe they are discriminated against, the joint highest with Italy in the developed world. Meanwhile France’s immigrants are almost three times as likely as those born in the country to be in poverty. In the UK, the poverty rates between immigrants and others are the same.
This French disparity is compounded by decades of failed urban policy resulting in immigrant communities being concentrated in the banlieues, emphasising their otherness and hampering social mobility. The cheek-by-jowl nature of wealth and poverty in London comes with its own problems, but has been a buttress against the ossification of inequality seen in France. Twenty-eight per cent of recent French immigrants are now in the lowest tenth of earners, compared to just eight per cent of non-immigrants. In the UK, the figure is ten per cent regardless of country of birth.
Despite claims that France is race-blind, the data tells a different story. Without reforms in both policing and social exclusion, there is little hope that these violent episodes will cease any time soon.
john.burn-murdoch@ft.com, @jburnmurdoch
Les langues se délient dans la presse étrangères. Très bien. Mais à moins qu’une agence de notation dégrade à nouveau la France sur le marché de la dette, quels bénéfices pourrait-on retirer de ce « Macronie bashing » ?
Sur un horizon proche, perso, je ne vois que des emmerdes. Les « investisseurs » se désinvestissent (trop d’insécurité). La France ainsi ostracisée perd tout crédit sur la scène internationale (n’est pas Donald Trump qui veut).
Le gouverne-ment s’arqueboute sur un déni de plus en plus surréaliste. Pendant qu’une grande partie de la population tombe dans la précarité voire la misère, le pays « se tient sage » grâce à la propagande de Brave France Macronnienne (BFM) et consorts...
{edit] j’oubliais grâce aussi au lobbying intense des « syndicats » du crime policier.
sur Twitter, les graphiques ont été traduits, tels qu’indiqué ici
▻https://seenthis.net/messages/1011339
[09] Un jour, une archive - 9 juillet : « Once Upon a Thirst » ou l’assèchement de l’Ouest américain- mars 2015
►https://visionscarto.net/once-upon-a-thirst
Par Marc-André Laferrière
Un peu de l’histoire et des conséquences de ces gigantesques tempêtes de sable (dust bowl) dans l’Ouest américain…
Le 12 août 2014, les habitants d’une ferme de l’État de Washington voient s’abattre sur eux une gigantesque tempête de sable. Ces images font remonter en mémoire le désastre du Dust Bowl, cette région du Mid-Ouest américain où se sont déroulés une série de gigantesques tempêtes de sable (dust storms) lors des années 1930. Le Dust Bowl (en français « bol de poussières ») est en vérité un périmètre dont les frontières, aussi mouvantes qu’indéfinies, réunissaient les États du Colorado, du Nebraska, du Kansas, de l’Oklahoma, du Texas et du Nouveau-Mexique.
Considérée comme l’un des plus grands désastres écologiques d’origine humaine aux États-Unis, l’histoire du Dust Bowl débute en 1932, lorsqu’une sécheresse inédite frappe le Mid-Ouest américain…
j’ai découvert un peu par hasard une superbe bande dessinée, « Jours de sable » d’Aimée de Jongh ▻https://www.dargaud.com/bd/jours-de-sable-bda5322000
Washington, 1937. John Clark, journaliste photoreporter de 22 ans, est engagé par la Farm Security Administration, l’organisme gouvernemental chargé d’aider les fermiers victimes de la Grande Dépression. Sa mission : témoigner de la situation dramatique des agriculteurs du Dust Bowl. Située à cheval sur l’Oklahoma, le Kansas et le Texas, cette région est frappée par la sécheresse et les tempêtes de sable plongent les habitants dans la misère. En Oklahoma, John tente de se faire accepter par la population. Au cours de son séjour, qui prend la forme d’un voyage initiatique, il devient ami avec une jeune femme, Betty. Grâce à elle, il prend conscience du drame humain provoqué par la crise économique. Mais il remet en question son rôle social et son travail de photographe...
Superbe, et merci, je vais essayer de la trouver pour mon dernier jour parisien !
« Il n’y a pas de justice pour nous » : à Pontoise, l’écrasement judiciaire de la révolte se poursuit
▻https://www.revolutionpermanente.fr/Il-n-y-a-pas-de-justice-pour-nous-a-Pontoise-l-ecrasement-judic
Quand vient le moment des délibérés, des policiers envahissent les petites salles d’audience du Tribunal de Pontoise et enserrent de façon anxiogène les rangs du public. Un homme noir, installé dans le public, regarde un instant son téléphone, un policer le menace immédiatement de le poursuivre pour outrage. Du côté des détenus aussi, derrière les vitres, le nombre de policiers est doublé, faisant pressentir à tout le monde la lourdeur des peines à venir et la colère que l’institution judiciaire est consciente qu’elle va déclencher.
Le couperet tombe enfin et comme partout, les peines sont insoutenables. Pourtant la plupart sont sans casier, les dossiers vides, les preuves très faibles, comme le répètent les avocats, mais la plupart prennent des peines de prison ferme. Le groupe d’adolescents de 18 ans, poursuivis pour « groupement… », obtient une peine de 8 mois d’emprisonnement à domicile avec bracelet électronique. « On est soulagés qu’ils ne retournent pas en prison ce soir même si une peine de 8 mois d’emprisonnement à domicile, c’est énorme pour des gens sans casier et pour des faits comme ceux-là. Ils écopent aussi d’une interdiction de paraître à Argenteuil, alors qu’ils y vivent… » conclut Louisa.
Partout les familles et les amis sont brisés par les condamnations. Un lycéen de 18 ans, sans casier prend 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (départ en prison depuis l’audience). Il est accusé d’avoir fourni le briquet qui aurait servi à l’incendie d’une voiture. A la lecture du délibéré, sa mère s’effondre. Dans une autre salle, on annonce qu’un chauffeur de bus, père de famille, part en prison lui aussi pour 12 mois ferme. On lui reproche d’avoir transporté des feux d’artifice et d’avoir été interpellé avec du cannabis sur lui.
Dans la foulée, un jeune homme est condamné lui aussi à 12 mois ferme avec mandat de dépôt pour conduite sans permis et refus d’obtempérer, sans participation aux émeutes. A la nouvelle, sa compagne, enceinte, s’effondre par terre et fait une crise d’épilepsie. Derrière la vitre, son mari la voit, paniqué, et est violemment immobilisé par les policiers autour de lui. Pendant ce temps la juge s’époumone en hurlant sur la famille de quitter la salle, alors même que la jeune femme est inanimée par terre face à elle. Une femme de la famille, est en pleurs : « On a moins quand on est un violeur aujourd’hui en France ».
#justice #tribunal #Pontoise #peines #condamnations #comparutions_immédiates #audiences #emprisonnement #prison_ferme
voir aussi :
En train d’assister aux #audiences de #comparutions_immédiates des personnes arrêtées à #Marseille ces derniers jours. Une #justice_expéditive. 15 mins à peine pour revenir sur des faits, un parcours de vie, le contexte général. Les peines requises puis prononcées sont lourdes.
▻https://seenthis.net/messages/1008819
[04] Un jour, une archive - 4 juillet :
Depuis le 1er juillet, nous poursuivons la publication d’une sélection des archives visionscarto.net. Aujourd’hui :
Otto Neurath et « l’orchestration » de la politique urbaine – mai 2014
par Sophie Hochhäusl, qui enseigne à l’université de Darmstadt
►https://visionscarto.net/otto-neurath-orchestration-urbaine
En 1923, la publication d’une série de figures montrant l’évolution de la construction de logements et la production de produits laitiers constitue le premier acte d’un projet que le philosophe et économiste Otto Neurath (1882-1945) mènera toute sa vie : trouver une manière efficace de représenter des données statistiques grâce à un langage visuel concis. Un demi-million de visiteurs se pressèrent à l’hôtel de ville de Vienne (Autriche) pour l’exposition « Aménagement urbain, quartiers communautaires et jardins familiaux » où étaient présentées ces figures. Il y était suggéré que la façon dont les jardins et quartiers de Vienne s’étaient développés au cours des cinq années précédentes préfigurait une nouvelle manière de cultiver, et surtout de distribuer la nourriture en milieu urbain. C’est à travers l’architecture, l’urbanisme et la planification urbaine qu’Otto Neurath s’est passionné pour la cartographie statistique et la visualisation des données basée sur l’utilisation de pictogrammes.
Après la "Parade Statistique de New York" de 1913, dix ans après, un autre exemple d’exposition publique de figures statistiques et cartographique.
Homicide de #Nahel à #Nanterre : Premiers éléments d’analyse audio des mots prononcés par les policiers juste avant le coup de feu.
#optimisation #audio #Nahel #forensic_architecture #architecture_forensique #preuve #analyse #analyse_audio
On peine à croire ce qu’on vient de voir au JT de 20h, @infofrance2.
Vous diffusez notre analyse audio des instants qui précèdent la mort de #Nahel, et vous la sous-titrez avec la retranscription qu’en propose(rait) l’IGPN ??!
❌ Vous lui faites dire l’OPPOSÉ de notre analyse.
▻https://twitter.com/index_ngo/status/1675938622078349315
#IGPN #retranscription #médias #interprétation #shoot #coupe #mots #manipulation #Earshot #INDEX
Homicide de Nahel à Nanterre : premiers éléments d’analyse audio - INDEX
▻https://www.index.ngo/enquetes/homicide-de-nahel-a-nanterre-premiers-elements-danalyse-audio
En partenariat avec Earshot, INDEX a procédé à l’analyse audio de la vidéo du tir qui a tué Nahel à Nanterre. L’optimisation audio permet de rendre plus distincts les mots prononcés par les policiers avant le tir. Certains des éléments qui ressortent de cette analyse pourraient indiquer une possible intention de tuer.
Les liens Twitter sont désormais comme morts.
merci @biggrizzly —> j’avais (très, trop) rapidement parcouru leur site et pas trouvé la page sur l’enquête ;-)
Indextrême : les flics et les fachos contre-attaquent
►https://blogs.mediapart.fr/ricardo-parreira/blog/020723/indextreme-les-flics-et-les-fachos-contre-attaquent
Menaces, insultes, appels au doxxing et signalements de masse : voici comment les flics et les fachos essayent de me réduire au silence sur Twitter.
« Gros micmac à France 2 sur la vidéo de la mort de Nahel : Julian Bugier obligé de présenter des excuses (au nom du 20 heures qu’il n’anime pas). Au passage, l’"interprétation de l’IGPN" devient "la version des policiers" et le replay du JT a disparu. »
▻https://www.arretsurimages.net/articles/video-de-la-mort-de-nahel-france-2-fait-disparaitre-son-jt
Dans « Télématin » puis dans le 20 Heures, France 2 affirme que l’IGPN a analysé la bande sonore de la vidéo de la mort du jeune Nahel, et en tire des conclusions à l’opposé de celles des avocats de la famille et des témoignages des passagers de la voiture. L’IGPN dément ces informations. La chaîne a par ailleurs dû s’excuser après avoir utilisé les images de l’ONG Index.
L’extrait de Télématin, posté sur le compte Twitter de l’émission, a fait le tour des réseaux sociaux et a été vue plus de 6 millions de fois. Le 3 juillet, Hugo Puffeney, journaliste à France 2, y fait des révélations : selon ses informations, « l’IGPN a beaucoup progressé sur l’analyse de la vidéo du tir » policier qui a coûté la vie au jeune Nahel le 27 juin dernier. Une vidéo capitale dans la compréhension de qui s’est joué d’autant que les interprétations divergent particulièrement sur les dialogues que l’on peut y entendre entre Nahel et les deux policiers qui tentent de l’appréhender. Deux versions s’opposent drastiquement : celle des deux autres passagers de la voiture, soutenue par les avocats de la famille de Nahel, et celle de...
Kaoutar Harchi, écrivaine, sur la mort de Nahel M. : “Si eux vont sans honte, nous n’irons pas sans révolte”
▻https://www.telerama.fr/debats-reportages/kaoutar-harchi-ecrivaine-sur-la-mort-de-nahel-si-eux-vont-sans-honte-nous-n
Le Président Emmanuel Macron parlait, il y a peu, de la « décivilisation » de la société française. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin évoquait, lui, son « ensauvagement ». Désormais, face aux caméras, ça prend un air grave, ça présente ses condoléances aux proches de Nahel, ça veut montrer que ça a du cœur. Ça sait, surtout, que le monde entier a vu la vidéo du meurtre de Nahel. Ça ne peut plus miser sur le doute et le mensonge.
Avant que Nahel ne soit tué, il était donc tuable.
«inexplicable» a-t-il osé dire
#embrouilleur #Nahel #police #racisme #animalisation #décriminalisation
#Kaoutar_Harchi #tuable #révolte #violence #crimes_policiers #décriminalisation #animalisation #communauté_morale #police #tuerie #traque #contrôles_d'identité #espace_enclavé #racisme #domination_raciale #risque #menace #fuite #mort #décivilisation #ensauvagement #mensonge #lutte #résistance #vérité #justice #égalité #communauté_politique #vies_menacées
Pourtant, l’écrire, le dire, le répéter n’a que peu d’effets car, à peine survenu, le meurtre de Nahel a été, sur les plateaux télévisés de la guerre civile, justifié. J’entends : un sens a été donné à sa mort : il n’était que. Qu’un jeune, qu’un impoli, qu’un fuyard, qu’un délinquant, qu’un récidiviste, qu’une racaille. Pareille décriminalisation du crime commis contre Nahel révèle la violence par laquelle, en France, les hommes racisés des fractions populaires sont chassés de la communauté humaine – soit la communauté morale. Animalisés. Et rendus tuables.
La police est l’organe de cette tuerie, cette grande chasse. Le contrôle d’identité est la traque. Les hommes racisés vont et viennent dans l’espace enclavé. Et, d’un coup, c’est l’arrestation, la capture. Le feu est ouvert.
Avant que Nahel ne soit tué, il était donc tuable. Car il pesait sur lui l’histoire française de la dépréciation des existences masculines arabes. Il pesait sur Nahel le racisme. Il y était exposé. Il courait ce risque d’en être victime. La domination raciale tient tout entière en ce risque qui existe.
Alors que faire lorsque le risque se précise ? Que faire lorsque le risque a un visage, une voix, une arme ? Que faire lorsque le risque s’intensifie au point de devenir une menace ? Que faire lorsque ça hurle « shoote-le » ? Lorsque ça hurle « je vais te mettre une balle dans la tête » ? Ce qu’a fait Nahel, il a fui. Fui ce risque qui était la police. Nahel a voulu garder cette vie que la police allait lui prendre. Et cela est intolérable, n’est-ce pas. Qu’un homme racisé tienne à la vie, défende sa vie, lutte pour elle, n’est pas toléré.
Alors, vouloir sauver sa vie a coûté la vie à Nahel.
Vivre une vie d’homme arabe, d’homme noir, dans une France structurellement racialisée, c’est vivre à bout portant de la mort. La mort a été la peine de Nahel. Et maintenant Nahel est notre peine...
... Si eux, alors, vont sans honte, je voudrais dire que nous, qui refusons l’ordre du racisme et de sa violence, nous n’irons pas dans le calme, nous n’irons pas en paix, nous n’irons pas sans révolte, nous n’irons pas sans lutte, sans résistance, nous n’irons pas sans organisation, sans rassemblement, sans manifestation, nous n’irons pas sans vérité, sans justice. Et cela tant que les hommes arabes, les hommes noirs, ne réintégreront pas la communauté politique des égaux. Et le dire : l’égalité ne peut être blanche. L’égalité est entre tous et toutes. En attendant, alors, nous n’irons pas, sans tenter de protéger, comme nous le pouvons, les vies menacées. Je veux dire : comme nous aurions tous et toutes aimé protéger Nahel.
Traduit en italien par Melting Pot Europa:
Sulla morte di Nahel M.: «Prima di essere ucciso, Nahel era uccidibile»
▻https://www.meltingpot.org/2023/07/francia-sulla-morte-di-nahel-m-prima-di-essere-ucciso-nahel-era-uccidibi
What did the press learn from the big Russian mutiny?
▻https://indignity.substack.com/p/indignity-vol-3-no-104-what-did-the
“But people want to talk about insane events RIGHT AWAY, like while they’re still happening. But it really struck me … it’s not responsible journalism, to sort of cater to that. So how is chaotic news like this best handled? (...) The death of Twitter makes newsgathering much more difficult. Unless you were already following informed people, you’d just be overwhelmed with garbage and nonsense.”
L’espionnage des journalistes est-il sur le point d’être autorisé ? | L’Humanité
▻https://www.humanite.fr/medias/pegasus/l-espionnage-des-journalistes-est-il-sur-le-point-d-etre-autorise-800192
Plus que jamais, la France semble être à la pointe du combat contre la liberté publique et pour la criminalisation du travail journalistique. En parallèle de ses manœuvres au sein du parlement européen, un projet de loi Justice, adopté par les sénateurs et bientôt examiné par les députés, prévoit l’activation à distance des ordinateurs et autres téléphones dans le cadre d’enquête par les services de renseignement. Le rapporteur de ce projet souhaite y ajouter un amendement afin que les journalistes ne figurent plus parmi les professions protégées.
ON NE DISSOUT TOUJOURS PAS UN SOULÈVEMENT - Quand Macron vole au secours de l’agro-chimie et du béton !
►https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/on-ne-dissout-pas-un-soulevement-communique-du-15-juin
Comme à la demande expresse de la FNSEA, Borne a réitèré jeudi 15 juin cette menace en annnonçant la publication d’un décret de dissolution pour mercredi prochain sous l’exigence d’Emmanuel Macron. Dès le lendemain à 22h08, nous recevions une nouvelle notification de dissolution, avec un délai de trois jours en plein week-end, qui ne laisse pas de place au contradictoire, pour présenter nos observations. Nous le redisons aujourd’hui, nous sommes un vaste mouvement, pas un « groupuscule » ni une « nébuleuse d’activistes ». Nous ne sommes pas une association ni une organisation avec de quelconques « dirigeants », mais une constellation de coordinations, d’assemblées et de coalitions qui construisent des actions de terrain au plus près des luttes locales. Nous contestons le fondement juridique comme matériel de cette dissolution et nous engagerons un recours contre cette mesure liberticide si elle était prononcée.
A l’heure où les nappes du pays sont à vide, où les forêts brûlent, les oiseaux disparaissent et les bocages se rétractent, la prétention à dissoudre un soulèvement pour les terres et l’eau est toujours aussi anachronique que concrètement surréaliste. Si le gouvernement veut rendre effective cette dissolution, ce sont des dizaines de milliers de personnes partout en France qu’il devra arrêter demain pour maintien ou reconstitution de ligue dissoute. Des dizaines de milliers de personnes désormais habituées et résolues à désobéir pour faire obstacle au ravage. Avec ou sans l’étiquette des Soulèvements, le mouvement pour la défense des terres ne s’arrêtera pas. Les occupations, les blocages et les désarmements, entre autre actions collectives directement impactantes, sont devenues une nécessité vitale contre l’écocide en cours. Ils vont continuer de se multiplier et de se banaliser.
Au fond, si le gouvernement menace aujourd’hui de nous dissoudre, c’est parce que nous sommes parvenus à instaurer un rapport de force populaire face au secteur du BTP et au complexe agro-chimique. S’ils cherchent à nous bailloner c’est parce que nos actions mettent à nu l’association de malfaiteurs que constitue ce gouvernement avec les industries les plus toxiques du pays. C’est parce que nos actions démontrent qu’ils n’ont plus - et qu’ils n’auront plus - le champs libre pour tout ravager impunément.
Cette dissolution est une reconnaissance de l’impact de nos actions par une autorité ulcérée qui s’entête à nous emmener droit dans le gouffre..
#SdlT
Et du coup un livre qui sort ce mois-ci en même temps :
►https://www.seuil.com/ouvrage/on-ne-dissout-pas-un-soulevement-40-voix-pour-les-soulevements-de-la-terre-collectif/9782021547269
Et une recension pour donner envie 🤡
▻https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/soulevements-de-la-terre-quand-virginie-despentes-verse-dans-le-complotisme
Zahra, morte pour quelques #fraises espagnoles
Le 1er mai, un bus s’est renversé dans la région de #Huelva, au sud de l’Espagne. À son bord, des ouvrières agricoles marocaines qui se rendaient au travail, dont l’une a perdu la vie. Mediapart est allé à la rencontre des rescapées, qui dénoncent des conditions de travail infernales.
Aïcha* s’installe péniblement à la table, en jetant un œil derrière le rideau. « Si le patron apprend qu’on a rencontré une journaliste, on sera expulsées et interdites de travailler en Espagne. On a peur qu’un mouchard nous ait suivies, on est sous surveillance permanente. »
Aïcha sait le risque qu’elle encourt en témoignant, même à visage couvert, sous un prénom d’emprunt. Mais elle y tient, pour honorer Zahra. Foulard assorti à sa djellaba, elle est venue clandestinement au point de rendez-vous avec Farida* et Hanane*, elles aussi décidées à parler de Zahra. « Elle était comme notre sœur. » Deux images les hantent.
Sur la première, la plus ancienne, Zahra sourit, visage net, rond, plein de vie, lèvres maquillées de rouge, regard foncé au khôl. Sur la seconde, elle gît devant la tôle pliée dans la campagne andalouse, corps flou, cœur à l’arrêt. « Elle avait maigri à force de travailler, on ne la reconnaissait plus. Allah y rahmo [« Que Dieu lui accorde sa miséricorde » – ndlr] », souffle Aïcha en essuyant ses larmes avec son voile.
Zahra est morte juste avant le lever du soleil, en allant au travail, le 1er mai 2023, le jour de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs. Elle mangeait un yaourt en apprenant des mots d’espagnol, à côté de Malika* qui écoutait le Coran sur son smartphone, quand, à 6 h 25, le bus qui les transportait sans ceinture de sécurité s’est renversé.
Elles étaient une trentaine d’ouvrières marocaines, en route pour la « finca », la ferme où elles cueillent sans relâche, à la main, les fraises du géant espagnol Surexport, l’un des premiers producteurs et exportateurs européens, détenu par le fonds d’investissement Alantra. Le chauffeur roulait vite, au-dessus de la limite autorisée, dans un épais brouillard. Il a été blessé légèrement.
Zahra est morte sur le coup, dans son survêtement de saisonnière, avec son sac banane autour de la taille, au kilomètre 16 de l’autoroute A484, à une cinquantaine de kilomètres de Huelva, en Andalousie, à l’extrême sud de l’Espagne, près de la frontière portugaise. Au cœur d’une des parcelles les plus rentables du « potager de l’Europe » : celle qui produit 90 % de la récolte européenne de fraises, « l’or rouge » que l’on retrouve en hiver sur nos étals, même quand ce n’est pas la saison, au prix d’un désastre environnemental et social.
Cet « or rouge », qui génère plusieurs centaines de millions d’euros par an, et emploie, d’après l’organisation patronale Freshuelva, 100 000 personnes, représente près de 8 % du PIB de l’Andalousie, l’une des régions les plus pauvres d’Espagne et d’Europe. Et il repose sur une variable d’ajustement : une main-d’œuvre étrangère saisonnière ultraflexible, prise dans un système où les abus et les violations de droits humains sont multiples.
Corvéable à merci, cette main-d’œuvre « bon marché » n’a cessé de se féminiser au cours des deux dernières décennies, les travailleuses remplaçant les travailleurs sous les serres qui s’étendent à perte de vue, au milieu des bougainvilliers et des pins parasols. Un océan de plastique blanc arrosé de produits toxiques : des pesticides, des fongicides, des insecticides...
À l’aube des années 2000, elles étaient polonaises, puis roumaines et bulgares. Elles sont aujourd’hui majoritairement marocaines, depuis le premier accord entre l’Espagne, l’ancien colonisateur, et le Maroc, l’ancien colonisé, lorsqu’en 2006 la ville espagnole de Cartaya a signé avec l’Anapec, l’agence pour l’emploi marocaine, une convention bilatérale de « gestion intégrale de l’immigration saisonnière » dans la province de Huelva.
Une migration circulaire, dans les clous de la politique migratoire sécuritaire de Bruxelles, basée sur une obligation contractuelle, celle de retourner au pays, et sur le genre : l’import à moindre frais et temporairement (de trois à neuf mois) de femmes pour exporter des fraises.
Le recrutement se fait directement au Maroc, par les organisations patronales espagnoles, avec l’aide des autorités marocaines, des gouverneurs locaux, dans des zones principalement rurales. Ce n’est pas sans rappeler Félix Mora, cet ancien militaire de l’armée française, surnommé « le négrier des Houillères », qui sillonnait dans les années 1960 et 1970 les villages du sud marocain en quête d’hommes réduits à leurs muscles pour trimer dans les mines de la France, l’autre ancienne puissance coloniale.
Même état d’esprit soixante ans plus tard. L’Espagne recherche en Afrique du Nord une force de travail qui déploie des « mains délicates », des « doigts de fée », comme l’a montré dans ses travaux la géographe Chadia Arab, qui a visibilisé ces « Dames de fraises », clés de rentabilité d’une industrie agro-alimentaire climaticide, abreuvée de subventions européennes.
Elle recherche des « doigts de fée » très précis. Ceux de femmes entre 25 et 45 ans, pauvres, précaires, analphabètes, mères d’au moins un enfant de moins de 18 ans, idéalement célibataires, divorcées, veuves. Des femmes parmi les plus vulnérables, en position de faiblesse face à d’éventuels abus et violences.
Zahra avait le profil type. Elle est morte à 40 ans. Loin de ses cinq enfants, âgés de 6 à 21 ans, qu’elle appelait chaque jour. Loin de la maison de fortune, à Essaouira, sur la côte atlantique du Maroc, où après des mois d’absence, elle allait bientôt rentrer, la récolte et le « contratación en origen », le « contrat en origine », touchant à leur fin.
C’est ce qui la maintenait debout lorsque ses mains saignaient, que le mal de dos la pliait de douleur, lorsque les cris des chefs la pressaient d’être encore plus productive, lorsque le malaise menaçait sous l’effet de la chaleur suffocante des serres.
L’autocar jusqu’à Tarifa. Puis le ferry jusqu’à Tanger. Puis l’autocar jusqu’au bercail : Zahra allait revenir au pays la valise pleine de cadeaux et avec plusieurs centaines d’euros sur le compte bancaire, de quoi sauver le foyer d’une misère aggravée par l’inflation, nourrir les proches, le premier cercle et au-delà.
Pour rempiler la saison suivante, être rappelée, ne pas être placée sur « la liste noire », la hantise de toutes, elle a été docile. Elle ne s’est jamais plainte des conditions de travail, des entorses au contrat, à la convention collective.
Elle l’avait voulu, ce boulot, forte de son expérience dans les oliveraies et les plantations d’arganiers de sa région, même si le vertige et la peur de l’inconnu l’avaient saisie la toute première fois. Il avait fallu convaincre les hommes de la famille de la laisser voyager de l’autre côté de la Méditerranée, elle, une femme seule, mère de cinq enfants, ne sachant ni lire ni écrire, ne parlant pas un mot d’espagnol. Une nécessité économique mais aussi, sans en avoir conscience au départ, une émancipation, par le travail et le salaire, du joug patriarcal, de son mari, dont elle se disait séparée.
Et un certain statut social : « On nous regarde différemment quand on revient. Moi, je ne suis plus la divorcée au ban de la société, associée à la prostituée. Je suis capable de ramener de l’argent comme les hommes, même beaucoup plus qu’eux », assure fièrement Aïcha.
Elle est « répétitrice » depuis cinq ans, c’est-à-dire rappelée à chaque campagne agricole. Elle gagne de 1 000 à 3 000 euros selon la durée du contrat, une somme inespérée pour survivre, améliorer le quotidien, acheter une machine à laver, payer une opération médicale, économiser pour un jour, peut-être, accéder à l’impossible : la propriété.
Cette saison ne sera pas la plus rémunératrice. « Il y a moins de fraises à ramasser », à cause de la sécheresse historique qui frappe l’Espagne, tout particulièrement cette région qui paie les conséquences de décennies d’extraction d’eau pour alimenter la culture intensive de la fraise et d’essor anarchique d’exploitations illégales ou irriguées au moyen de puits illégaux.
Au point de plonger dans un état critique la réserve naturelle de Doñana, cernée par les serres, l’une des zones humides les plus importantes d’Europe, classée à l’Unesco. Le sujet, explosif, est devenu une polémique européenne et l’un des enjeux des élections locales qui se tiennent dimanche 28 mai en Espagne.
« S’il n’y a plus d’eau, il n’y aura plus de fraises et on n’aura plus de travail », s’alarme Aïcha. Elle ne se relève pas de la perte de son amie Zahra, seule passagère du bus à avoir rencontré la mort, ce 1er mai si symbolique, jour férié et chômé en Espagne, où l’on a manifesté en appelant à « augmenter les salaires, baisser les prix, partager les bénéfices ». Les autres ouvrières ont été blessées à des degrés divers.
Trois semaines plus tard, elles accusent le coup, isolées du monde, dans la promiscuité de leur logement à San Juan del Puerto, une ancienne auberge où elles sont hébergées, moyennant une retenue sur leur salaire, par l’entreprise Surexport, qui n’a pas répondu à nos sollicitations. Privées d’intimité, elles se partagent les chambres à plusieurs. La majorité des femmes accidentées est de retour, à l’exception des cas les plus graves, toujours hospitalisés.
« Ils nous ont donné des béquilles et du paracétamol. Et maintenant, ils nous demandent de revenir travailler alors qu’on en est incapables, qu’on est encore sous le choc. Le médecin mandaté par l’entreprise a dit qu’on allait très bien, alors que certaines ont des fractures et qu’on met des couches à l’une d’entre nous qui n’arrive pas à se lever ! On a eu droit à un seul entretien avec une psychologue », raconte Aïcha en montrant la vidéo d’une camarade qui passe la serpillère appuyée sur une béquille.
« On a perdu le sommeil », renchérit Hanane. Chaque nuit, elles revivent l’accident. Farida fait défiler « le chaos » sur son téléphone, les couvertures de survie, les cris, les douas (invocations à Allah), le sang. Elle somnolait quand le bus s’est couché. Quand elle a rouvert les yeux, elle était écrasée par plusieurs passagères. Elle s’est vue mourir, étouffée.
Le trio montre ses blessures, des contusions, des entorses, un bassin luxé, un traumatisme cervical. Elles n’ont rien dit à la famille au Maroc, pour ne pas affoler leurs proches. Elles ne viennent pas du même coin. « Tu rencontres ici tout le pays. » Des filles des montagnes, des campagnes, des villes, de la capitale… Elles ont la trentaine, plusieurs enfants en bas âge restés avec la grand-mère ou les tantes, sont divorcées. Analphabètes, elles ne sont jamais allées à l’école.
« Ici ou au bled, se désole Hanane en haussant les épaules, on est exploitées, mais il vaut mieux être esclave en Espagne. Au Maroc, je gagnais à l’usine moins de cinq euros par jour, ici, 40 euros par jour. » Elles affirment travailler, certaines journées, au-delà du cadre fixé par la convention collective de Huelva, qui prévoit environ 40 euros brut par jour pour 6 h 30 de travail, avec une journée de repos hebdomadaire. Sans être payées plus.
Elles affirment aussi avoir droit à moins de trente minutes de pause quotidienne, « mal vivre, mal se nourrir, mal se soigner », du fait d’un système qui les contrôle dans tous les aspects de leur vie et les maintient « comme des prisonnières » à l’écart des centres urbains, distants de plusieurs kilomètres.
Il faut traverser la région de Huelva en voiture pour mesurer l’ampleur de leur isolement. Le long des routes, des dizaines d’ouvrières marocaines, casquette sur leur voile coloré, seules ou à plusieurs, marchent des heures durant, en sandales ou en bottes de caoutchouc, faute de moyen de transport, pour atteindre une ville, un commerce. Certaines osent l’autostop. D’autres se retournent pour cacher leur visage à chaque passage de véhicule.
Les hommes sont nombreux aussi. À pied mais surtout à vélo, plus rarement à trottinette. Originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, une grande partie d’entre eux est soumise à l’emploi illégal, qui cohabite avec « le contrat en origine », au rythme des récoltes de fruits et légumes. Dans les champs de fraises, ils sont affectés à l’épandage des pesticides, au démontage des serres, à l’arrachage des plastiques…
« La liste des abus est interminable, surtout pendant les pics de production, quand il faut récolter, conditionner, encore plus vite », soupire Fatima Ezzohairy Eddriouch, présidente d’Amia, l’association des femmes migrantes en action. Elle vient de débarquer dans le local sombre, escortée de Jaira del Rosario Castillo, l’avocate qui représente la famille « très affectée » de Zahra au Maroc, une spécialiste du droit du travail.
Aïcha, Hanane et Farida lui tombent dans les bras, heureuses de rencontrer en vrai « Fatima de TikTok », une épaule pour de nombreuses saisonnières qui se refilent son numéro de portable, tant elle ne vit que pour l’amélioration de leur sort, malgré « un climat d’omerta, de terreur ».
Travail forcé ou non payé, y compris les jours fériés, les dimanches, heures supplémentaires non rémunérées, passeports confisqués par certains patrons, absence de repos, contrôles du rendement avec renvoi vers le Maroc si celui-ci est jugé insuffisant, absence de mesures de sécurité et de protection sur le lieu de travail, tromperie à l’embauche, harcèlement moral, violences sexuelles, racisme, xénophobie, logement indigne, accès aux soins de santé entravé… Fatima Ezzohairy Eddriouch est confrontée au « pire de l’humanité tous les jours ». Avant de nous rejoindre, elle aidait Rahma, qui s’est brisé le cou en cueillant les fraises : « Son employeur veut la licencier et refuse de prendre en charge les soins médicaux. »
Elle-même a été saisonnière pendant plus de dix ans. Elle en avait 19 quand elle a quitté Moulay Bousselham, au Maroc, et rejoint Huelva. Elle doit sa « survie » à Manuel, un journalier andalou rencontré dans les champs devenu son époux. « Vingt-trois ans d’amour, ça aide à tenir », sourit-elle. Seule ombre au tableau : alors que sa famille a accueilli avec joie leur union, celle de son mari continue de la rejeter. « Le racisme est malheureusement très fort en Espagne. »
Le 1er mai, Fatima Ezzohairy Eddriouch a été l’une des premières informées de la tragédie. Des travailleuses blessées l’ont sollicitée. Mais elle s’est heurtée aux murs de l’administration, de l’employeur : « Un accident mortel de bus qui transporte des ouvrières agricoles étrangères, le jour de la Fête des travailleurs, c’est une bombe à l’échelle locale et nationale. Heureusement pour le gouvernement et le patronat agricole, elles sont des immigrées légales, pas sans papiers. »
Devant le logement de San Juan del Puerto, elle a découvert le portail cadenassé, une entrave à la liberté de circuler des ouvrières. Elle l’a dénoncée sur les réseaux sociaux. Et dans la presse, auprès du journaliste indépendant Perico Echevarria notamment, poil à gratter avec sa revue Mar de Onuba, seul média local à déranger un système agroalimentaire et migratoire qui broie des milliers de vies. Surexport a fini par faire sauter le verrou.
« Elles ont été enfermées, interdites de parler à des associations, à la presse. Ce n’est pas tolérable », s’indigne encore la militante. Son regard s’arrête sur une des photos de Zahra. Celle où elle a basculé de vie à trépas. Elle n’était pas prête. Elle s’effondre. Cette fois, ce sont Aïcha, Hanane et Farida qui l’enlacent en claudiquant. Le corps de Zahra a été rapatrié, enterré dans un cimetière d’Essaouira.
La presse, d’une rive à l’autre, spécule sur le montant des pensions et des indemnités que pourraient percevoir les proches de la défunte, selon le droit espagnol. « C’est indispensable de rendre justice à cette famille meurtrie à jamais, à défaut de pouvoir rendre la vie à Zahra », dit l’avocate. Aïcha, Hanane et Farida, elles, veulent qu’on retienne son visage souriant à travers l’Europe, en France, au Pays-Bas, en Belgique..., et qu’on l’associe à chaque barquette de fraises marquée « origine : Huelva (Espagne) ».
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/270523/zahra-morte-pour-quelques-fraises-espagnoles
#décès #Espagne #agriculture #exploitation #esclavage_moderne #migrations #travail #Maroc #agricultrices #femmes #conditions_de_travail #ouvrières_agricoles #Surexport #industrie_agro-alimentaire #Alantra #saisonniers #saisonnières #Andalousie #or_rouge #abus #féminisation #féminisation_du_travail #convention_bilatérale #Anapec #migration_circulaire #genre #violence #contrat_en_origine #contratación_en_origen #émancipation #sécheresse #eau #isolement #travail_forcé
–—
ajouté au fil de discussion sur la cueillette de fraises en Espagne :
►https://seenthis.net/messages/693859
sur Félix Mora et des pratiques d’embauches similaires dans les années 80 en France on peut écouter ▻https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/on-ferme-les-mines-7968090