• Noam Chomsky : Le monde se trouve à l’instant le plus dangereux de l’histoire de l’humanité
    https://www.les-crises.fr/noam-chomsky-le-monde-se-trouve-a-l-instant-le-plus-dangereux-de-l-histoi

    Source : New Statesman, George Eaton Traduit par les lecteurs du site Les-Crises Le professeur américain avertit que la crise climatique, la menace de guerre nucléaire et la montée de l’autoritarisme font que le risque d’extinction de l’humanité n’a jamais été aussi élevé. Noam Chomsky a averti que le monde se trouve à l’instant le plus dangereux de l’histoire de l’humanité en raison de la crise climatique, de la menace de guerre nucléaire et de la montée de l’autoritarisme. Dans un entretien exclusif avec le New Statesman, le linguiste et activiste américain de 91 ans a déclaré que les périls actuels dépassent ceux des années 1930. « Il n’y a rien eu de semblable dans l’histoire de l’humanité », a déclaré Chomsky. « Je suis assez âgé pour me souvenir, de façon très vivante, de la menace que le nazisme puisse (...)

    • Ayant vécu 22 élections présidentielles américaines, Chomsky a averti que la menace de Trump de refuser de quitter ses fonctions en cas de défaite face au candidat démocrate Joe Biden était sans précédent.

      « Il a déjà annoncé à plusieurs reprises que s’il n’apprécie pas le résultat des élections, il ne partira pas. Et cela est pris très au sérieux par deux officiers militaires de haut niveau, anciens chefs militaires, qui viennent d’envoyer une lettre au chef d’état-major interarmées, passant en revue pour lui ses devoirs constitutionnels si le président refuse de quitter son poste et rassemble autour de lui les forces paramilitaires qu’il utilise pour terroriser les gens à Portland.

      « L’armée a le devoir dans ce cas, avec la 82e division aéroportée, de le démettre de ses fonctions par la force. Il y a un projet d’intégrité de la transition, des personnes de haut niveau des Républicains et des Démocrates ; ils ont mené des « jeux de guerre » en se demandant ce qui se passerait si Trump refusait de quitter ses fonctions – chacun d’entre eux mène à la guerre civile, chaque scénario auquel ils peuvent penser sauf une victoire de Trump mène à la guerre civile. Ce n’est pas une blague – rien de tel ne s’est produit dans l’histoire de la démocratie parlementaire.

  • Les Démocrates et les médias bourgeois cachent le rôle de Trump dans le coup d’État du Michigan - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2020/10/12/pers-o12.html
    https://www.wsws.org/asset/7cf0335a-31c4-4eb9-8c92-41984650a77e?rendition=image1280

    Dans les 24 heures qui ont suivi l’annonce de l’inculpation de treize fascistes du Michigan ayant comploté de kidnapper et de tuer la gouverneure de cet État, Gretchen Whitmer, la presse bourgeoise a fait disparaître l’affaire des premières pages. On est en train de dissimuler les vastes implications de ce complot et ses liens avec la stratégie de Trump, qui vise à faire de l’élection un coup d’État.

    Vendredi matin, les articles sur la conspiration du Michigan avait pratiquement disparu des éditions en ligne du Washington Post et du New York Times. Ni le Times ni le Post – les principaux journaux politiquement alignés sur le Parti démocrate – n’ont publié d’éditorial sur cette conspiration. Sur les chaînes d’information télévisées, on l’a traitée comme une partie mineure du cycle de l’actualité.

    Les candidats Démocrates, Joe Biden et Kamala Harris, n’ont pas publié de déclaration majeure sur le complot et n’y ont même pas fait référence lors d’un meeting électoral jeudi soir à Phoenix, en Arizona.

    Le Parti démocrate et la presse patronale n’ont soulevé aucune question sur le rôle potentiel des conseillers fascistes de Trump ou sur qui leur avait fourni l’argent pour planifier leur opération et acheter leur matériel. Contrairement au Watergate, on ne mènera ni enquête ni audition du Congrès sur les liens entre les comploteurs et des agents hauts placés du gouvernement Trump et de sa périphérie. Aucun Démocrate n’a exigé qu’on cite à comparaître Roger Stone, Stephen Miller, Steven Bannon, Erik Prince ou tout autre conseiller ayant des liens avec des groupes fascistes. Le Parti démocrate nous dit : « Circulez, il n’y a rien à voir. »

    La rapidité avec laquelle l’establishment politique a dissimulé est inversement proportionnelle à la quantité des informations indiquant nettement que les événements du Michigan n’est qu’une partie d’une conspiration en cours au plan national. Il y a en Amérique un danger clair et présent de dictature. Les travailleurs doivent exiger des réponses aux questions sur les liens des comploteurs avec la Maison-Blanche, le Parti républicain et leurs puissantes sources d’argent trouble dans l’élite au pouvoir.

    Les seules déclarations significatives sur le cadre plus large de la conspiration sont venues de responsables du Michigan. La procureure générale de l’État, Dana Nessel, a déclaré vendredi à MSNBC : « Je vais vous dire ceci : cela pourrait très bien être la partie visible de l’iceberg. Je n’ai pas l’impression que notre travail ou celui des autorités fédérales soit terminé. Et je pense qu’il y a encore des individus dangereux en circulation ».

    S’exprimant hier dans l’émission « Good Morning America » sur ABC, Whitmer a averti : « Je ne suis pas le seul gouverneur à vivre cela… Je ne suis pas la seule dans ce cas. »

    Aucune des deux responsables n’a donné de détails sur ce qu’elles savaient. Cependant, il est clair que les menaces de tuer des gouverneurs et de lancer des insurrections se concentrent sur les États contestés, ayant des législatures républicaines et des gouverneurs démocrates : le Michigan, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ces États sont la pierre angulaire de la stratégie de Trump pour réaliser un coup d’État.

    #Trump #fascisme #USA #overthrow #Michigan

  • Fin de l’ISF et flat tax : la politique fiscale de Macron a fait exploser les revenus des 0,1 % les plus riches (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/fin-de-lisf-et-flat-tax-la-politique-fiscale-de-macron-a-fait-expl

    Par rapport à 2017, la fortune des 0,1 % des Français les plus riches a augmenté d’un quart ! Une exacerbation de la concentration du capital incompréhensible alors que la pauvreté continue d’augmenter à un rythme alarmant dans le pays.

    Le verdict est sans appel. Publié le 8 octobre, le deuxième rapport du comité d’évaluation des réformes de la fiscalité a confirmé que les réformes fiscales menées par le gouvernement Macron ont fait exploser les revenus des 0,1% les plus riches de France.

    Mené sous la direction de France stratégie, un organe de prospective rattaché au Premier ministre, le rapport indique que les dividendes ont augmenté de plus de 60% entre 2017 et 2018, passant de 14,3 milliards d’euros à 23,2 milliards d’euros.

    En 2018, « deux tiers des 23 milliards d’euros ont été reçus par 38 000 foyers (0,1 % des foyers), dont un tiers par 3 800 foyers (0,01 % des foyers), alors que l’année précédente la moitié des 14 milliards avaient été reçus par 38 000 foyers, dont un petit quart par 3 800 foyers ».

    En clair : par rapport à 2017, la fortune des 0,1 % des Français les plus riches a augmenté d’un quart ! Une exacerbation de la concentration du capital incompréhensible alors que la pauvreté continue d’augmenter à un rythme alarmant dans le pays.

    « Ce rapport souligne de façon caractérisée et solide : pour les très hauts revenus, le gain est considérable », note le sénateur socialiste Vincent Eblé, ex-président de la commission des finances au Sénat. « Les chiffres sont absolument hallucinants. En une seule année, l’inflexion est énorme. C’est un changement de nature démentiel. »

    Cette tendance en France se vérifie également dans le reste du monde. Un rapport de la banque UBS et du cabinet de conseil PwC, publié mercredi 7 octobre, précise ainsi quela fortune des milliardaires a atteint la somme inédite de 10 200 milliards de dollars durant la crise sanitaire.

    Un accroissement de richesse qui illustre à quel point les marchés financiers jouent un rôle d’accélérateur des inégalités pendant les crises, analyse France24. A la source de cet enrichissement des plus riches dans le territoire français : la sulfureuse suppression de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) pour le remplacer par un IFI (impôt sur fortune immobilière), et l’instauration d’une « flat tax » ou prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% sur les revenus du capital.

    « Contrairement à l’Impôt sur le Revenu (IR), le PFU est un impôt proportionnel. Autrement dit, le PFU avantage les contribuables les plus aisé·e·s puisque les quelques centimes d’intérêts générés par le PEL d’une personne aux revenus modestes sont taxés au même taux que les milliards obtenus sous formes de dividendes par les plus grosses fortunes. Plus grave, le PFU augmente la différence de taxation entre revenus du travail et revenus du capital. » explique l’organisation Attac dans une note de travail

    Résultat, la distribution des richesses fait un véritable retour en arrière en France. Les auteurs précisent ainsi que la « forte progression des dividendes déclarés par les ménages au titre de 2018 (…) est comparable par son ampleur à la chute enregistrée en 2013, au moment où les revenus mobiliers ont été intégrés au barème progressif de l’IR (impôt sur le revenu) ». Plus simplement : les dividendes versés ont retrouvé leur niveau de 2012. L’instauration d’une progressivité de l’imposition des dividendes avait fait chuter la distribution de ces derniers de 22 milliards en 2012 à 13 milliards en 2013.

    Ces mesures avaient été justifiées par Emmanuel Macron comme un moyen d’inciter les plus riches à investir dans l’économie française grâce à l’illusoire théorie du ruissellement. (...)

    Ce rapport hautement subversif intervient à un moment où l’épidémie de Covid-19 a plongé de plus en plus de ménages dans la pauvreté alors que l’exécutif s’entête à accorder la priorité à des mesures pro-entreprises, sans conditions écologiques et sociales, dans son plan de relance pour l’économie et l’emploi.

    Comme l’indique Le Monde : « la crise sanitaire a fait basculer dans la pauvreté un million de Françaises et Français, qui s’ajoutent ainsi aux 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté monétaire – à 1 063 euros par mois et par unité de consommation, il concernait 14,8 % des ménages en 2018, selon l’Insee. »

    Conséquence directe de cette pauvreté : les demandes d’aide au Secours Populaire et pour le RSA ont dramatiquement explosé partout dans le pays. Pendant le confinement, 1 270 000 personnes ont sollicité l’aide du Secours populaire tandis que les dépenses liées au RSA ont augmenté de 9,2% en août par rapport à la même période en 2019.

    « Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Seconde Guerre mondiale, et il y a urgence pour aider tous ces gens », témoigne Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours Populaire à FranceInfo. « Beaucoup n’avaient jamais demandé d’aide à personne. Et là, non seulement ils n’ont plus de quoi se nourrir, mais ils ne peuvent plus payer leur loyer ni l’électricité. »

    Malgré cette situation déplorable, un retour sur ces mesures fiscales n’est pas à l’ordre du jour selon le ministère des Finances cité par Le Monde. « Il n’est pas question dans le contexte de crise actuelle de revenir à une instabilité fiscale nuisible ni d’augmenter les impôts, qui ont baissé de 45 milliards d’euros pour les ménages et les entreprises depuis le début du quinquennat. », prévient Bercy.

    (...)

  • Les climatologues redoutent un second mandat de Trump
    https://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-les-climatologues-redoutent-un-second-mandat-de-tr

    Pour les spécialistes du climat, il n’y a pas que les questions environnementales qui ont de quoi inquiéter si Donald Trump était réélu.

    À quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, le journaliste de la MIT Technology Review James Temple est allé à la rencontre de plusieurs experts du climat pour avoir leur sentiment quant à un éventuel deuxième mandat de Donald Trump. Ce qui en ressort, c’est que ces personnalités sont inquiètes non seulement pour le réchauffement de la planète, mais aussi pour la démocratie.

    “Les personnes que j’ai interrogées ont vu le gouvernement détricoter les politiques de lutte contre le changement climatique, bafouer l’État de droit, entraver la justice, exploiter politiquement une pandémie puis envisager l’air de rien un troisième voire un quatrième mandat, écrit James Temple. Aujourd’hui, toutes sont terrorisées à l’idée de ce que pourrait faire ce président s’il était reconduit pour quatre ans, sinon plus.”

    La Constitution américaine prévoit deux mandats présidentiels maximum, mais certains redoutent que les choses changent si Trump rempilait. C’est le cas de Ken Caldeira, climatologue à la Canergie Institution, qui s’interroge : “Les États-Unis vont-ils devenir une dictature, un régime totalitaire ?”
    L’humanité menacée d’extinction ?

    La liste est longue des politiques environnementales que le gouvernement Trump a tenté d’affaiblir voire d’inverser totalement. Cela comprend “des règles exigeant que les sociétés pétrolières et gazières empêchent les fuites de méthane, un gaz à effet de serre très puissant ; les restrictions sur les hydrofluorocarbures, des gaz à effet de serre utilisés dans la réfrigération et la climatisation ; les normes d’émissions fédérales des véhicules et la capacité d’États comme la Californie à établir leurs propres règles plus strictes”, énumère la MIT Technology Review.

    Quant aux politiques climatiques à proprement parler, elles n’existent plus depuis que Donald Trump a décidé de sortir de l’Accord de Paris. “S’il n’est pas réélu, le changement climatique ne cessera pas pour autant de m’inquiéter. La tâche restera titanesque”, insiste Jane Long, qui fut directrice associée du Lawrence Livermore National Laboratory. Elle complète :

    Mais s’il est réélu, l’humanité pourrait bien se retrouver menacée d’extinction. Il suffit d’un enchaînement de très mauvaises décisions et c’est tout un pan de la vie qui risque de disparaître.”

    Et ce que craint aussi la communauté scientifique américaine, c’est qu’un second mandat donne à Trump quatre années supplémentaires pour continuer de museler les scientifiques des agences fédérales et les remplacer par des personnes proches des industriels.

  • Les sources objectives des inégalités sociales - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2020/10/10/ineg-o10.html
    https://www.wsws.org/asset/13151cfd-e042-4bc2-98d6-b7c1ec8d8845?rendition=image1280

    Il y a une nervosité grandissante dans les milieux politiques américains et internationaux face aux conséquences explosives des inégalités sociales toujours croissantes, qui s’accélèrent maintenant en raison des milliers de milliards de dollars distribués aux élites financières au pouvoir et aux grandes entreprises pour garantir que leur accumulation de richesse puisse se poursuivre sans relâche durant la pandémie de COVID-19.

    Ceci est associé à des efforts désespérés pour propager le mythe selon lequel une sorte de réforme de l’économie capitaliste serait possible afin de parer à une éruption de la lutte de classe.

    Deux articles récents, l’un dans lemagazine Time, un bastion médiatique de l’establishment politique américain, l’autre dans Foreign Affairs, la première revue américaine de politique étrangère, affichent ces deux tendances.

    Le 14 septembre, Time apublié un article majeur rapportant les résultats d’une étude menée par le personnel de RAND Corporation, un groupe de réflexion américain établi de longue date, qui a révélé l’impact massif de l’élargissement des inégalités sociales aux États-Unis au cours des 45 dernières années.

    L’étude RAND a révélé qu’au cours de cette période, près de 50.000 milliards de dollars avaient été détournés vers les échelons supérieurs de la société américaine au détriment des revenus des 90 pour cent des plus pauvres Américains, allant principalement au 1 pour cent le plus riche. Elle a révélé que si la répartition des revenus était restée ce qu’elle était pendant la période de 1945 à 1975, les travailleurs américains des 90 pour cent les plus pauvres auraient obtenu des revenus supplémentaires de 2500 milliards de dollars en 2018.

    Comme le note l’article du Time : « C’est un montant égal à près de 12% du PIB – assez pour plus que doubler le revenu médian – assez pour payer à chaque Américain travaillant dans les neuf déciles inférieurs 1144 $ supplémentaires par mois. Chaque mois. Chaque année. »

    Bien que l’article n’utilise pas le terme « classe » – un concept qui relève du tabou dans l’analyse politique en pleine campagne menée par le New York Times pour expliquer chaque question sociale à travers le prisme de la « race » – les données produites par les chercheurs de RAND, Carter C. Price et Kathryn Edwards, montrent clairement que c’est le facteur déterminant de la répartition des revenus. Il a noté que, « quels que soient votre origine ethnique, votre genre, votre niveau de scolarité ou votre revenu, les données montrent que si vous gagnez en dessous du 90e centile, la redistribution incessante des revenus vers le sommet de la société depuis 1975 s’est produite aux dépens de votre porte-monnaie ».

    L’article du Time a également cité d’autres recherches du groupe de réflexion American Compass qui ont montré que tandis qu’un travailleur de sexe masculin à revenu médian en 1985 avait besoin de 30 semaines de revenu pour payer le logement, les soins de santé et l’éducation de sa famille, ce chiffre était passé à 53 semaines en 2018 – plus qu’une année réelle.

    « En 2018, le revenu combiné des ménages de couples comptant deux travailleurs à temps plein était à peine supérieur à ce que le revenu d’un ménage à un seul revenu aurait gagné si les inégalités étaient restées constantes. Les familles à deux revenus travaillent maintenant deux fois plus d’heures pour garder une part décroissante du gâteau, tout en s’efforçant de payer les frais de logement, de soins de santé, d’éducation, de garde d’enfants et de transport qui ont augmenté de deux à trois fois le taux d’inflation. »

    L’argent est allé aux couches à revenu supérieur. La part allant au 1 pour cent le plus riche du revenu total est passée de 9 pour cent en 1975 à 22 pour cent en 2018, tandis que les 90 pour cent les plus pauvres ont vu leur part chuter de 67 pour cent à 50 pour cent.

    Cela a abouti à une situation où 47 pour cent des locataires sont au bord du gouffre ; 40 pour cent des ménages ne peuvent pas faire face à une urgence coûtant 400$ ; 55 pour cent de la population n’ont pas d’épargne pour leur retraite ; 72 millions de personnes soit n’ont pas d’assurance maladie, soit sont sous-assurés et ne peuvent payer les fameuses quotes-parts des soins ; et des millions de personnes sont obligées de travailler dans des conditions dangereuses en raison du COVID-19 parce qu’elles n’ont aucun autre moyen de survie.

    Après avoir présenté un ensemble de statistiques accablantes, l’article du Time a ensuite cherché à masquer leurs causes sous-jacentes et à empêcher que les conclusions politiques nécessaires ne soient tirées. Il a insisté sur le fait que « cette redistribution à la hausse des revenus, de la richesse et du pouvoir n’était pas inévitable ; c’était un choix : un résultat direct des politiques de retombées que nous avons choisi de mettre en œuvre depuis 1975. » [souligné dans l’original]

    Selon l’article, c’est « nous » qui avons « choisi » de réduire les impôts des milliardaires, d’autoriser les rachats d’actions pour manipuler le marché boursier, de permettre aux entreprises d’acquérir un pouvoir considérable par le biais de fusions et d’acquisitions, de permettre l’érosion du salaire minimum et d’élire des politiciens qui placent les intérêts des riches et des puissants avant ceux de la population américains.

    (...)

  • Affrontements au Haut-Karabakh : une solution négociée est-elle encore possible ?
    https://www.rfi.fr/fr/europe/20200929-affrontements-haut-karabakh-une-solution-n%C3%A9goci%C3%A9e-est-elle-en

    Le Conseil de sécurité doit se réunir ce mardi soir pour évoquer en urgence la situation dans le Haut-Karabakh, après deux journées d’affrontements. Un bilan provisoire faisait état lundi soir de 95 morts, dont onze civils. Ce sont les affrontements les plus meurtriers depuis 2016 entre les forces azerbaïdjanaises et les séparatistes arméniens. Rien ne semble pour le moment pouvoir les arrêter.

    Peut-on encore éviter la guerre ? C’est la grande question aujourd’hui. Vu l’ampleur des affrontements, le nombre de morts déjà très élevé, on peut se demander s’il sera possible de parvenir à un cessez-le-feu, comme en 2016 où les combats avaient cessé au bout de quelques jours. Plusieurs élements sont très préoccupants à cet égard car les moyens militaires déployés depuis dimanche sont beaucoup plus importants qu’en 2016. Autre différence, les affrontements à différents points de la ligne de contact sont bien moins localisés qu’il y a quatre ans. Enfin, la réthorique guerrière et la fièvre patriotique qui se manifestent en Arménie comme en Azerbaidjan sont un élement qui peuvent entraver les efforts de paix. Il faudra agir très vite, et avec des moyens de persuasion très importants, pour contraindre les belligérants à discuter et à s’asseoir à la table des négociations.

    (...)

    Historiquement, la Russie exerce une influence politique, économique et diplomatique majeure sur la région. Enfin, et c’est sans doute crucial, Moscou n’a pas grand-chose à gagner dans cette histoire, et beaucoup à perdre en cas de conflit majeur. Liée à l’Arménie par une alliance politique et militaire, elle pourrait même se voir entraîner directement dans le conflit, en cas d’incursion des forces azerbaïdjanaises en territoire arménien. Le problème aujourd’hui pour la Russie, c’est la question turque et l’attitude très va-t-en guerre de Recep Tayyip Erdogan, qui semble inciter l’Azerbaïdjan à la guerre. Cet élément complique considérablement la donne pour Moscou car la Russie et la Turquie s’opposent déjà sur deux terrains extérieurs, par alliés interposés : la Syrie et la Libye.

    Rappel historique nécessaire, le Haut-Karabakh est un territoire du Caucase qui était historiquement majoritairement peuplé d’Arméniens, mais que Staline dans les années 1920 a décidé de rattacher à l’Azerbaïdjan. C’est la source de ce conflit qui fait 30 000 morts au début des années 1990 lorsqu’à l’éclatement de l’URSS le Haut-Karabakh a proclamé son indépendance. Depuis cette guerre qui a été remporté par les Arméniens, l’Azerbaïdjan réclame le retour de ce territoire – et il est à noter qu’aucun pays au monde n’a reconnu à ce jour l’indépendance du Haut-Karabakh.

  • 73 milliards d’euros en plus, la BCE fait sauter les derniers garde-fous des banques (La Relève et La Peste)
    https://lareleveetlapeste.fr/73-milliards-deuros-en-plus-la-bce-fait-sauter-les-derniers-garde-

    La nouvelle se répand tranquillement dans les journaux et sur les sites économiques. « La BCE accorde un nouvel assouplissement aux banques », « La BCE assouplit ses règles à hauteur de 73 milliards pour soutenir les banques », « La BCE assouplit encore les exigences de fonds propres des grandes banques ». Des titres tellement laconiques qu’ils peuvent nous faire tomber dans des abîmes de perplexité. Mais on trouvait aussi « Crise. Les banques vont mal. La BCE change les règles ». Voilà qui semble plus clair, car c’est bien de cela qu’il s’agit : les banques vont mal et cette histoire d’assouplissement est encore un cadeau qui leur est fait.
    La mauvaise gestion des banques

    A vue de nez, 73 milliards comparés aux déjà 1.300 milliards de « liquidités » accordés par la Banque centrale européenne (BCE) au printemps et aux centaines de milliards de garanties publiques accordés par les états, ça sonnerait presque comme une broutille. Et puis, en comparaison avec l’envergure des destructions et autres problèmes sociaux et écologiques posés par les pratiques bancaires et financières, l’événement pourrait paraître anecdotique. Pourtant, la décision de la BCE est hautement symbolique : elle achève de déconstruire le peu de cadre qui avait été donné aux banques après la crise de 2008.

    La nature même de l’activité bancaire, le crédit, consiste en une prise de risque : le risque que les emprunteurs ne remboursent pas. C’est la fonction de la banque que d’évaluer ce risque et de décider si elle a les moyens de le prendre. Les banques ont pour cela une réserve : leur capital, aussi appelé fonds propres. Le capital est là pour absorber les pertes éventuelles, celles liées notamment au non-remboursement des crédits et aux pertes de valeur des titres financiers qu’elles détiennent.

    Pendant la crise de 2008, les banques ont prouvé qu’elles n’avaient pas les moyens des risques délirants qu’elles avaient pris : leurs fonds propres étaient trop limités pour absorber leurs pertes. Nombre d’entre elles se sont donc retrouvées techniquement en faillite et le choix a alors été fait, dans la panique et vu l’incapacité des dirigeants à concevoir d’autres solutions, de les sauver avec de l’argent public. Un coût abyssal pour la collectivité.

    Au lendemain de la crise, une des priorités des régulateurs a donc été de modifier les réglementations qui régissent le montant des fonds propres des banques. C’était la fonction du comité de Bâle (qui a alors écrit la 3ème version de son dispositif réglementaire, Bâle 3) et des institutions des différents pays.

    Mais la force du lobbying et l’idéologie dominante au sein des gouvernements et de l’appareil législatif ont accouché de règles excessivement compliquées qui se perdent dans mille détails et permettent aux banques, notamment les plus grandes, de s’extraire largement des contraintes par des jeux de pondération des risques et autres exceptions.

    Résultat : dix ans après la crise de 2008, les grandes banques européennes détiennent à peine plus de 5 % de fonds propres par rapport au montant total de leurs engagements. Leur « coussin de sécurité » est bien maigre, et certainement pas suffisant pour absorber des chocs significatifs, mais il est établi dans le respect de la loi.

    Revenons-en à la dernière annonce de la Banque centrale européenne. La grande panique des gouvernants et autres représentants des instances de contrôle, c’est que les banques arrêtent de prêter (l’économie fonctionne à la dette, et s’il n’y a plus de crédit bancaire pour continuer la course folle à la croissance, l’édifice se fissure voire s’écroule) et/ou qu’elles tombent en faillite (ménages et entreprises n’ont plus les moyens de rembourser leurs crédits vu les circonstances, de plus en plus de crédits sont en défaut de paiement, ce qui signifie des pertes pour les banques). C’est ce qui a justifié la débauche de moyens déployés dès le début de la pandémie pour soutenir les banques et tout le système financier.

    Tout a commencé discrètement par l’annulation des « coussins contracycliques » (une réserve de capital justement imposée aux grandes banques pour surmonter les crises) et autres mesures similaires le 12 mars 2020, puis par l’annonce des 750 milliards de liquidités pour les banques le 18 mars 2020 (bientôt suivies par 600 milliards supplémentaires), puis, le 27 mars, par un report d’un an de l’application des règles de Bâle 3 qui seront désormais appliquées en 2023.

    Malgré tout cela, les banques vacillent : les résultats du deuxième trimestre étaient encore relativement positifs pour certaines, mais d’autres affichaient déjà des pertes. Rappelons quand même qu’un an plus tôt, les fameux stress tests de l’organe de contrôle des banques, l’EBA, adoubaient les banques européennes pour leur solidité et leur remarquable capitalisation.

    Aujourd’hui, on risque de voir le niveau de fonds propres de nombreuses banques passer sous le niveau réglementaire. Pour remédier à ce problème, la BCE a donc décidé de modifier le mode de calcul par lequel on évalue si les fonds propres ont un niveau suffisant, c’est-à-dire le rapport entre le montant de fonds propres et le montant des engagements pris par la banque.

    Ce rapport est aussi appelé “ratio de levier”. Et pour augmenter le ratio rien de plus simple : on enlève certains éléments du total des engagements (le dénominateur), en l’occurrence les fameux 73 milliards à l’échelle du système bancaire européen. Et hop, le ratio monte. De la magie.
    On frôlait déjà le néant réglementaire, maintenant on touche le fond : il n’y a plus de limites à ce qui peut être modifié dans le peu que la construction réglementaire « démocratique » a produit.

    Certes les circonstances sont exceptionnelles, mais elles n’en finissent plus d’être exceptionnelles et de tout justifier. On va de circonstance exceptionnelle en état d’exception, que ce soit en matière de contrôle de la population et de restriction des libertés ou en matière de réglementation bancaire, l’exception s’installe.

    (...)

    Mais n’oublions pas que dans cette histoire ce sont les emprunteurs qui prennent finalement le plus de risques : quelle maîtrise du marché de l’emploi a un. ouvrier.e, un.e employé.e ? Aucune.

    Les grandes banques, elles, ont la maîtrise de tout cela. Elles peuvent anticiper les risques qu’elles prennent. Elles peuvent calculer les risques de défaut de paiement dans un secteur donné, à une période donnée, et constituer des réserves en fonction. Elles peuvent remplir cette fonction de prise de risque sans la faire peser sur la population.

    Mais pour l’instant, leurs dirigeants savent très bien que s’ils n’ont pas assez de capital pour absorber leurs pertes, les gouvernants seront là pour les aider. C’est tellement confortable, c’est ce qu’on appelle l’aléa moral.

    Certes, les pratiques sont aujourd’hui plus discrètes que les sauvetages en grande pompe de 2008-2011, mais elles sont là. Alors lorsque la prochaine faillite arrivera, de deux choses l’une : soit on met les mauvais payeurs en esclavage pour que la richesse produite par leur travail paie les dettes et évite la faillite des banques, soit on continue de faire des cadeaux en platine aux banques.

    Tout cela ressemble à une alternative infernale, un choix entre la peste et le choléra qui pétrifie et bouche l’horizon. Reste donc à faire sauter les verrous que nous avons dans la tête : la possibilité d’une faillite bancaire est un impensé qui nous tient, qui nous empêche de réfléchir aux options qui s’offrent à nous si on décide de s’organiser pour faire porter le coût des risques à ceux qui en ont les moyens et qui sont là pour ça : les dirigeants, les actionnaires et les créanciers des banques.

    La bonne nouvelle c’est qu’il y a des chemins de traverse, car une dette, ça se répudie, ça se déshonore. Comme le disait David Graeber, une dette n’est qu’une promesse, et le monde dans lequel nous vivons est truffé de promesses que ceux qui nous dirigent et nous dominent n’en finissent pas de bafouer.

  • ’His abuses have escalated’: Barr’s kinship with Trump fuels election fears | William Barr | The Guardian
    http://www.theguardian.com/us-news/2020/sep/25/bill-barr-donald-trump-election-steal-fears
    https://i.guim.co.uk/img/media/311563783fad7492aa77174bd7ce3d5b0b015a7c/0_72_5472_3283/master/5472.jpg?width=1020&quality=85&auto=format&fit=max&s=a6ffc508c6c9df75bf183

    Donald Trump’s astonishing suggestion at a campaign rally last weekend that the US president will deploy government lawyers to try to hit the brakes on the counting of ballots on election night relies on the complicity of one federal official more than any other.
    Trump’s most powerful ally in undermining the election: William Barr
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    That official is attorney general William Barr, who, as leader of the justice department, directs the army of government lawyers who would sue to halt the counting of votes.

    Conveniently for Trump’s stated plan, Barr appears not only ready to acquiesce, he seems eager to bring the lawsuits, having laid groundwork for challenging the election with weeks of misleading statements about the integrity of mail-in voting.

    To some observers, the attorney general appears to have also laid the groundwork for a further alarming step, one that would answer the question of what action the Trump administration is prepared to take if a contested election in November gives rise to large new protests.

    In order for Trump to steal the election and then quell mass demonstrations – for that is the nature of the nightmare scenario now up for open discussion among current and former officials, academics, thinktankers and a lot of other people – Trump must be able to manipulate both the levers of the law and its physical enforcement.

    In Barr, Trump not only gets all of that, critics say, but he also enjoys the partnership of a man whose sense of biblical stakes around the election imbues him with a deep sense of mission about re-electing Trump.

    In a break with the relative reticence of his first 18 month in office, Barr has laid out his own thinking with a series of recent speeches, interviews and internal discussions. Even routine critics of Barr have been struck by the Barr that has now revealed himself.

    The erstwhile mild-mannered Washington lawyer has been spouting attacks on election integrity and hostility toward street protests while describing, in explicitly religious terms, an epochal showdown between the forces of “moral discipline and virtue” – which he believes he represents – and “individual rapacity” manifesting as social chaos, embodied by leftwing protesters among others.

    “His abuses have only escalated as we have gotten closer and closer to the election, and as the president has felt more and more politically vulnerable,” said Donald K Sherman, deputy director of the Citizens for Responsibility and Ethics in Washington watchdog group, which has called for Barr’s impeachment.

    “I can’t put it more plainly than this: the attorney general is a threat to American citizens having free and fair access to the vote, and is a threat to American having their votes counted.”

    In recent weeks, Barr has reportedly asked prosecutors to weigh charging protesters under sedition laws, meant to punish conspiracies to overthrow the government, and to weigh criminal charges against the Seattle mayor for allowing residents to establish a small “police-free” protest zone. He has designated New York City, Portland and Seattle as “anarchy” zones that he says “have refused to undertake reasonable measures to counteract criminal activities,” threatening federal funding.

    Such designations cleanly feed Trump’s re-election narrative of public safety under threat. They also reflect a constitutionally questionable, and normally non-conservative, eagerness on Barr’s part to reach the arm of federal government into local law enforcement.

    Barr has demonstrated this tendency before. In June, he took the highly unusual step, as attorney general, of personally directing federal officers to use crowd suppression tactics to eject peaceful protesters from Lafayette Square near the White House.

    Barr later denied giving any direct orders, but the White House stated flatly: “It was AG Barr who made the decision.”

    Meanwhile Barr has competed with Trump to erode faith in the upcoming election, peddling baseless conspiracy theories about foreign nations printing counterfeit ballots, spreading tales about mass mail-in ballot fraud – in a lie that was later retracted by the justice department – and expressing frustration that the United States uses mail-in voting and multi-day voting, which are common measures to accommodate voters going back decades.

    “We’re losing the whole idea of what an election is,” Barr complained in an appearance earlier this month at Hillsdale College in Michigan.

    Neil Kinkopf, a Georgia State law professor who worked in the Office of Legal Counsel under Bill Clinton, said that Barr’s solicitousness for Trump’s political wellbeing was historic.

    “I think this attorney general is demonstrably more committed to the political success of the president, and the president’s political agenda than any attorney general in history I can think of,” Kinkopf said.

    What drives Barr? For political observers familiar with Barr’s long Washington career, which included an earlier stint as attorney general under George HW Bush, the notion that he could help lead American democracy off a cliff might provoke some cognitive dissonance. Like other powerful Republicans and everyday voters who have enabled Trump, Barr does not appear to be motivated by personal loyalty to Trump per se, but by a sense of Trump’s role in a greater plan.

    Before his appointment by Trump, many insiders saw Barr as a committed institutionalist who would protect the independence of the justice department from Trump’s most damaging tendencies, though Barr clearly was a strong believer in a muscular presidency.

    But others saw Barr coming. They include Kinkopf, who testified against Barr before the senate at Barr’s January 2019 confirmation hearing. In his testimony, Kinkopf warned about Barr’s subscription to so-called unitary executive theory, which lays out an “alarming” and “dangerously mistaken” view of “an executive power of breathtaking scope, subject to negligible limits,” Kinkopf said.

    “It appears that, if confirmed, William Barr will establish precedents that adopt an enduring vision of presidential power; one that in future administrations can be deployed to justify the exercise of power for very different ends,” Kinkopf warned at the time.

    But today even Kinkopf says he is “deeply surprised” by the extent to which Barr has surpassed that warning (....)

  • Un rapport sur la criminalité et la corruption du système bancaire mondial - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2020/09/23/bmcr-s23.html
    https://www.wsws.org/asset/b31011eb-0251-434e-a23f-d6f0674e4549/image.jpg

    Un rapport explosif publié dimanche par le site BuzzFeed News documente le rôle que les grandes banques américaines et internationales jouent sciemment dans le blanchiment et la circulation de milliers de milliards de dollars d’argent sale qui proviennent d’organisations terroristes, de cartels de la drogue et de divers criminels financiers internationaux.

    Le rapport est une mise en accusation sans appel non seulement contre les banques, mais aussi contre les gouvernements et les organismes de réglementation occidentaux, qui sont pleinement conscients des activités illégales, mais très lucratives des banques et les sanctionnent tacitement.

    BuzzFeed écrit que son enquête démontre « une vérité sous-jacente de l’ère moderne » : les réseaux par lesquels l’argent sale circule dans le monde sont devenus des artères vitales de l’économie mondiale. Ils permettent un système financier parallèle si vaste et si incontrôlé qu’il est devenu inextricable de l’économie dite légitime. Les banques de renom ont contribué à ce qu’il en soit ainsi. »

    « Le blanchiment d’argent est un crime qui rend possible d’autres crimes. Il peut accélérer l’inégalité économique, drainer les fonds publics, saper la démocratie et déstabiliser les nations — et les banques jouent un rôle clé. Certaines de ces personnes, en chemise blanche impeccable et en costume moulant, se nourrissent de la tragédie des personnes qui meurent dans le monde entier ». C’est Martin Woods, un ancien enquêteur sur les transactions suspectes de la société Wachovie, qui l’explique. »

    Le rapport poursuit en expliquant que « même après avoir été poursuivi ou condamné à des amendes pour faute financière, des banques telles que JPMorgan Chase, HSBC, Standard Chartered, Deutsche Bank et Bank of New York Mellon, ont continuéà transférer de l’argent pour des criminels

    Le rapport, intitulé« L’argent sale se déverse dans les banques les plus puissantes du monde », ne comprend qu’un petit échantillon censuré de la masse de rapports d’activités suspectes du média.

    Le gouvernement américain maintient une politique de secret total en ce qui concerne les rapports d’activité suspects, refusant de les divulguer même en réponse à des demandes de liberté d’information. Au début de l’année, le département du Trésor a publié une déclaration selon laquelle la divulgation non autorisée des rapports d’activité suspects est un crime.

  • Coronavirus : Oxfam accuse les pays riches d’avoir déjà réservé la moitié des futures doses de vaccins
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/coronavirus-oxfam-accuse-les-pays-riches-d-avoir-deja-reserve-la-moitie

    Un groupe de pays riches représentant 13% de la population mondiale a pré-acheté la moitié des futures doses de vaccins contre le Covid-19, selon un communiqué (en anglais) publié par l’ONG Oxfam, jeudi 17 septembre. (...)

    Les Etats-Unis de Donald Trump (330 millions d’habitants) ont réservé un total de 800 millions de doses auprès de six fabricants et l’Union européenne (450 millions d’habitants) a au moins acheté 1,5 milliard de doses, selon un décompte de l’AFP. Les 49% restants des doses ont été promis à des pays en développement dont l’Inde (où se trouve le fabricant géant Serum Institute of India), le Bangladesh, la Chine, le Brésil, l’Indonésie et le Mexique, selon l’ONG.

    Le communiqué souligne avec urgence la difficulté qu’aura une partie de la population mondiale à trouver des vaccins dans la période initiale, alors qu’un dispositif de mutualisation internationale appelé Covax, soutenu par l’Organisation mondiale de la santé, est boycotté par Washington et manque de financements. « Même dans le cas improbable où les cinq vaccins seraient concluants, près des deux tiers (61%) de la population mondiale n’auraient pas de vaccin avant au moins 2022 », redoute l’ONG.

    Des experts en santé publique ont proposé plusieurs modes de répartition mondiale : l’OMS voudrait donner à chaque pays de quoi vacciner 20% de sa population, tandis qu’un groupe d’éthiciens a suggéré de donner la priorité aux pays où le virus tue le plus.

    Mais les Etats-Unis ont annoncé qu’ils entendaient offrir d’abord le vaccin à tous leurs habitants, et pas seulement aux personnes vulnérables et âgées. Ce type de « nationalisme vaccinal » a été dénoncé par de multiples responsables de santé publique, et par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un discours, mercredi, devant le Parlement européen.

  • « Les SUV sont des machines à tuer »
    https://usbeketrica.com/article/les-suv-sont-des-machines-a-tuer

    En octobre 2019, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) aboutissait à une conclusion qui avait surpris ses propres chercheurs : les SUV ont été la 2e source d’augmentation des émissions de CO2 dans le monde entre 2010 et 2018, après le secteur de l’énergie, mais devant l’industrie lourde, les poids lourds ou l’aviation... Chaque année, les SUV émettent 700 mégatonnes de CO2, environ l’équivalent de ce qu’émettent le Royaume-Uni et les Pays-Bas réunis, note le Guardian. Si tous les conducteurs de SUV s’alliaient pour former un pays, celui-ci se classerait à la 7e place des plus grands émetteurs au monde.

    Le lobbying de l’industrie automobile ayant permis de les classer, dans les années 1980, comme des « camions légers » plutôt que comme des voitures, les SUV échappent à la régulation classique de consommation de carburant. Ils ont aussi été « marketés » par les constructeurs « en suivant les critères auxquels les gens accordent de l’importance, estime Harvey Miller : machisme (« macho-ness », ndlr), robustesse, protection de la famille, et en les exploitant. » « Les SUV ont des noms de montagnes et d’endroits où vous n’irez jamais », poursuit-il - nous avons en effet admiré les paysages désertiques de l’Utah sur la plupart des photos de SUV consultées pour illustrer pour cet article - tandis qu’ils sont de plus en plus utilisés en ville, pour des trajets courts, loin de toute aventure. Et ce en consommant un espace toujours plus grand : en témoigne la place dédiée aux parkings à Los Angeles, « qui équivaut à la superficie de Manhattan. »

    En 2019, 38% des véhicules vendus en France étaient des SUV, « alors qu’en 2009, on était à 5% », rappellait Mathieu Chassignet, ingénieur mobilité et qualité de l’air à l’ADEME, dans un article où nous évoquions quatre pistes pour sortir du « tout voiture » en ville. Les SUV se vendent toujours plus, en polluant plus, sans qu’un malus soit pour l’instant imposé. Un amendement déposé en ce sens en octobre 2019 à l’Assemblée a été rejeté. Mais en France comme dans d’autres pays en Europe, le débat existe désormais. Aux États-Unis, en revanche, « la domination des SUV ne va faire que s’étendre », assure Stephanie Brinley, une analyste du secteur chez IHS Markit, un cabinet qui prévoit qu’en 2020 les SUV représenteront pour la première fois la moitié des ventes de voitures neuves, et que ce niveau pourrait atteindre 54% en 2025.

  • Yanis Varoufakis: capitalism isn’t working. Here’s an alternative | Economics | The Guardian
    http://www.theguardian.com/books/2020/sep/04/yanis-varoufakis-capitalism-isnt-working-heres-an-alternative
    https://i.guim.co.uk/img/media/513b124ac4abe7eb85d496abb448ac85f5ef2d68/0_141_5754_3452/master/5754.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    (...) Before 2020, politics seemed almost like a game, but with Covid came the realisation that governments everywhere possessed immense powers. The virus brought the 24-hour curfew, the closure of pubs, the ban on walking through parks, the suspension of sport, the emptying of theatres, the silencing of music venues. All notions of a minimal state mindful of its limits and eager to cede power to individuals went out of the window.

    Many salivated at this show of raw state power. Even free-marketeers, who had spent their lives shouting down any suggestion of even the most modest boost in public spending, demanded the sort of state control of the economy not seen since Leonid Brezhnev was running the Kremlin. Across the world, the state funded private firms’ wage bills, renationalised utilities and took shares in airlines, car makers, even banks. From the first week of lockdown, the pandemic stripped away the veneer of politics to reveal the boorish reality underneath: that some people have the power to tell the rest what to do.

    The massive government interventions misled naive leftists into the daydream that revived state power would prove a force for good. They forgot what Lenin had once said: politics is about who does what to whom. They allowed themselves to hope that something good might transpire if the same elites that had hitherto condemned so many to untold indignities were handed immeasurable power.

    It was the poorer and the browner people who suffered most from the virus. Why? Their poverty had been caused by their disempowerment. It aged them faster. And it made them more vulnerable to disease. Meanwhile, big business, always reliant on the state to impose and enforce the monopolies on which it thrives, boosted its privileged position.

    The Amazons of this world flourished, naturally. The lethal emissions that had temporarily subsided returned to choke the atmosphere. Instead of international cooperation, borders went up and the shutters came down. Nationalist leaders offered demoralised citizens a simple trade: authoritarian powers in return for protection from a lethal virus – and scheming dissidents.

    If cathedrals were the middle ages’ architectural legacy, the 2020s will be remembered for electrified fences and flocks of buzzing drones. Finance and nationalism, already on the rise before 2020, were the clear winners. The great strength of the new fascists was that, unlike their forerunners a century ago, they don’t need to wear brown shirts or even enter government to gain power. The panicking establishment parties – the neoliberals and social democrats – have been falling over themselves to do their job for them through the power of big tech. (...)

  •  » Emmanuel Todd : « En bas l’intelligence progresse, tout comme le taux de crétins diplômés en haut »
    https://www.les-crises.fr/emmanuel-todd-en-bas-l-intelligence-progresse-tout-comme-le-taux-de-creti

    (...) J’avais parlé de l’importance de la stratification éducative dès mon livre L’illusion économique (Gallimard, 1997). J’avais suggéré que c’était cette stratification éducative qui avait entrainé l’affrontement du populisme et de l’élitisme. J’expliquais que les gens qui ont fait des études supérieures, qui représentent en moyenne, avec des variations selon les pays, autour du tiers d’une génération, finissent par se sentir supérieurs. Ensuite, ce groupe compte assez de membres pour se permettre de vivre en vase clos. En prétendant regarder les autres d’en haut, un mécanisme de séparation culturelle s’est mis en place. Il existe toujours, j’ai pu le mesurer dans des discussions avec des professeurs en Bretagne, qui n’étaient pas hostiles aux gilets jaunes, mais qui pensaient qu’ils étaient vraiment différents d’eux. Ils n’avaient donc pas approché les ronds-points.

    Il y a eu une époque où, effectivement, avoir un diplôme supérieur vous mettait dans une situation qui était plus favorable, de façon homogène. On avait plus de possibilités culturelles, intellectuelles. De plus, à une époque, les gens qui intégraient cette frange supérieure étaient réellement recrutés par un mécanisme méritocratique. Ils apprenaient vraiment des choses, avaient des salaires correspondants et donc étaient vraiment privilégiés. Mais là, c’est différent.

    La mobilité scolaire tend vers 0. Le système ne fonctionne plus. Je me rends compte que c’est vraiment un livre où je déclare, non pas fausse, mais obsolète une bonne partie de ma vie de recherches. Si la description de la société par le niveau éducatif reste pertinente pour décrire les phénomènes, c’est surtout pour décrire des phénomènes de fausse conscience parce que la réalité économique ne suit plus. Et pour moi, l’intelligence réelle est en train de se séparer du niveau éducatif.

    Vous dites que c’est même distinct…

    Il ne faut pas être dogmatique, ni exagérer. La plupart des bons élèves qui font de bonnes études sont des gens intelligents qui méritent leur diplôme. J’ai un peu forcé le trait.

    En terme de tendance, il y a eu une phase où la France a été véritablement méritocratique. A l’après-guerre, le secondaire, puis le supérieur, se sont développés. Une proportion importante de gens des milieux populaires ont pu accéder aux études supérieures. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu reproduction au sens de Bourdieu. Mais en fait il y avait de la place pour tout le monde, pour les enfants de bourgeois et pour les bons élèves des milieux populaires.

    Ce que l’on n’a pas vu c’est que cela a produit un désarmement des milieux populaires parce que ceux-ci ont perdu leurs élites naturelles. Maintenant, si la mobilité scolaire tombe à 0, c’est certes une catastrophe selon l’idéal méritocratique, mais d’un point de vue révolutionnaire c’est une excellente nouvelle. Cela signifie qu’en bas, il y a de plus en plus de gens intelligents qui n’ont pas de diplôme particulier et qu’en haut le taux de crétins diplômés progresse. (...)

  • Interpol alerte sur l’explosion du commerce illégal de déchets plastique [La Relève et La Peste]
    https://lareleveetlapeste.fr/interpol-alerte-sur-lexplosion-du-commerce-illegal-de-dechets-plas

    À titre d’exemple, au premier trimestre de 2018, les exportations de plastique des États-Unis ont ainsi augmenté de 330 % vers la Malaisie, de 300 % vers la Thaïlande, de 277 % vers le Vietnam… De la sorte, les pays exportateurs dont la France affichent « des taux de recyclage artificiellement élevés, indique le rapport, alors que dans les faits, ils se sont simplement débarrassés du problème. »

    C’est dans ce contexte de difficultés extrêmes que des organisations criminelles « opportunistes » ont mis la main sur la circulation et le traitement des déchets plastique. Leur mode opératoire est redoutable : maintenant que les États versent des sommes colossales pour se défaire de leur plastique, les réseaux illégaux récupèrent auprès des organismes de collecte réguliers des cargaisons de déchets, qu’ils font transiter par plusieurs pays pour « déguiser leur origine » et acheminent vers des « économies émergentes » et de petits pays comme « le Laos ou le Myanmar », où les ordures seront déchargées, mais jamais recyclées.

    Interpol signale également que l’Afrique pourrait devenir l’une des destinations privilégiées pour les réseaux criminels, étant donné que « les itinéraires pratiqués par le commerce illégal de déchets électroniques pourraient être éventuellement utilisés pour les cargaisons de déchets plastique ».

    Au début de l’année 2020, face à ce fléau, la Malaisie a renvoyé 150 conteneurs de déchets plastique illégaux vers leurs pays d’origine (3 737 tonnes), dont 43 vers la France, en annonçant qu’elle prendrait « les mesures nécessaires » pour que les États d’Asie du Sud-Est ne deviennent pas « la décharge du monde », en particulier celle des pays développés.
    La ministre malaisienne de l’environnement Yeo Bee Yin, le 28 mai 2019 à Port Klang – Crédit : Mohd RASFAN
    Le fléau de la pollution plastique

    Depuis une dizaine d’années, la production mondiale de déchets plastique est en perpétuelle augmentation, de dix millions de tonnes par an environ. En 2018, elle aurait atteint le niveau record de 360 millions de tonnes, venant s’ajouter aux plus de 6 milliards de tonnes déjà produites par l’ensemble des êtres humains.

    On estime que 91 % de ces déchets plastique ne sont pas recyclés et que seuls 12 % d’entre eux sont incinérés, ce qui veut dire que l’écrasante majorité des ordures de cette matière mettant quatre siècles à se dégrader sont amoncelées dans des sites d’enfouissement ou déversées dans la nature sous la forme de détritus, qui finissent dans les rivières et les océans.

  • Les États-Unis sanctionnent la procureure de la CPI Fatou Bensouda
    https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20200903-%C3%A9tats-unis-procureure-cpi-fatou-bensouda

    La procureure de la CPI avait déjà été privée de visa en avril. Elle et son collaborateur n’auront dorénavant plus accès au système bancaire américain et les biens qu’elle pourrait avoir aux États-Unis seraient donc gelés.

    En juin, l’administration Trump avait déjà menacé l’institution internationale. Washington dénonce l’enquête menée par Fatou Bensouda contre des militaires américains et la CIA, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Afghanistan. Les Américains dénoncent également régulièrement les procédures similaires qui visent Israël et le dossier palestinien. Ces sanctions arrivent d’ailleurs après une récente visite de Mike Pompeo à Jérusalem.

    En condamnant une nouvelle fois la CPI et en visant ses collaborateurs, Donald Trump répond par ailleurs aux attentes de certains conservateurs américains qui brandissent la souveraineté des États-Unis face à toute ingérence d’organisations internationales.

    Mercredi, la Cour a dénoncé des « actes sans précédent » et qui constituent de « graves atteintes à la justice et à l’État de droit ». Les menaces du gouvernement américain, proférées ouvertement depuis 2018, inquiètent très sérieusement les 123 États qui ont adhérés à la CPI. Ils ont, en effet, l’obligation de coopérer avec la Cour et la finance. Ils craignent donc de subir, eux aussi, les sanctions de Washington.

  • Inside the Iraqi Kleptocracy - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/07/29/magazine/iraq-corruption.html

    15 ans après le London Review of Books
    (https://www.lrb.co.uk/the-paper/v27/n13/ed-harriman/where-has-all-the-money-gone), le New York Times se penche sur le vol massif et permanent de l’argent des Irakiens, avec la participation et la complicité avérée et assidue (bien plus importantes que ne le laisse supposer l’article) des #États-Unis, qui en sont par ailleurs les initiateurs (fait occulté par le nyt).

    In the annals of American diplomacy, corruption has long had an equivocal status: deplored in public but in practice often regarded as a tolerable, even useful vice. The United States has a long history of supporting kleptocrats who were on the “right side” of one geopolitical rivalry or another.

    [...]

    The political bosses who preside over this graft are well known; some are staunch American allies. The Barzani and Talabani families of Kurdistan have used their control over that region’s contracts and its central bank to become immensely rich.

    [...]

    The cash that has fueled Iraq’s descent into kleptocracy originates, for the most part, from a heavily guarded Federal Reserve compound in East Rutherford, N.J. There, every month or so, a truck is loaded with more than 10 tons of plastic-wrapped U.S. currency, a haul worth $1 billion to $2 billion. The money is then driven to an Air Force base and flown to Baghdad. It belongs to the Iraqi government, which routes the proceeds of its oil sales through an account at the New York Federal Reserve. This unusual arrangement is a legacy of the U.S. occupation, when America directly controlled the Iraqi government and its finances. It has remained in place because it suits both sides: The Iraqis get quick, preferential access to dollars, and the United States retains tremendous leverage over Iraq’s economy. Ostensibly, the periodic dollar shipments (a small part of the country’s overall oil revenue) are to meet the needs of Iraqi exchange houses and importers, who require hard cash. In practice, many of the dollars have found their way into the hands of money launderers, terrorist groups and Iran’s Revolutionary Guards, thanks to a little-known ritual run by the central bank of Iraq: the “dollar auction.”

    The dollar auction has been called the “sewage system of Iraqi corruption,” but its inner workings have rarely been written about. The fraud schemes that revolve around it have fueled every side in the Syrian civil war, including ISIS. The U.S. Treasury Department has made serious efforts to keep auction dollars out of the hands of ISIS and Iran, but it has often turned a blind eye to other kinds of money laundering . And terrorists have repeatedly found new companies and methods to disguise their participation in the auction, often with the complicity of central-bank officials.

  • La Russie avertit qu’elle considèrera tout missile en approche comme une attaque nucléaire – Le Cri des Peuples
    https://lecridespeuples.fr/2020/08/13/la-russie-avertit-quelle-considerera-tout-missile-en-approche-comme-

    Dans l’article de Krasnaya Zvezda, des officiers supérieurs de l’état-major de l’armée russe, le major général Andrei Sterlin et le colonel Alexander Khryapin, ont noté qu’il n’y aura aucun moyen de déterminer si un missile balistique entrant est équipé d’une ogive nucléaire ou conventionnelle, et que les militaires y verront donc une attaque nucléaire.

    « Tout missile arrivant sur notre territoire sera perçu comme portant une ogive nucléaire », indique l’article. « Les informations sur le lancement du missile seront automatiquement transmises aux dirigeants militaro-politiques russes, qui détermineront la portée des mesures de rétorsion des forces nucléaires en fonction de l’évolution de la situation. » (...)

    En plus de cela, le document indique pour la première fois que la Russie pourra utiliser son arsenal nucléaire si elle reçoit des « informations fiables » sur le lancement de missiles balistiques visant son territoire ou ses alliés et aussi dans le cas « d’attaques de l’ennemi sur des installations gouvernementales ou militaires de la Fédération de Russie, dont la neutralisation pourrait entraîner l’échec des mesures de contre-attaque des forces nucléaires. »

  • « Il n’y a effectivement plus de voix de gauche qui portent à l’intérieur de la corporation policière » - Basta !
    https://www.bastamag.net/syndicalisme-policier-droitisation-de-la-police-Fasp-Alliance-etat-d-urgen

    ...On observe des formes de militarisation de police, tant dans ses apparences – il suffit de comparer ce qu’est l’équipement actuel avec ce qu’était un uniforme dans les années 1980 – que dans son armement, supposé non-létal et qui est dès lors utilisé largement – différentes grenades, lanceurs de balles ou Taser… Les forces de l’ordre valorisent de plus en plus le caractère offensif et répressif de leur action au détriment d’autres pratiques de police. Nous ne sommes clairement pas dans un moment de pacification du maintien de l’ordre, le paradigme qui a longtemps dominé les études sur la police des mouvements sociaux. Nous avons traversé des années d’état d’urgence qui ont très largement élargi le mandat policier et augmenté le caractère discrétionnaire des interventions policières, en même temps qu’elles ont également augmenté le niveau d’usage de la force tolérée par les gouvernants.

    (...)

    Ce pouvoir exécutif est de moins en moins légitime : on a eu une succession de présidents de la République qui ont tous été très critiqués par une partie importante de l’opinion publique, qui obtiennent des taux de confiance extrêmement faibles dans les sondages et qui ont été confrontés à des mobilisations d’ampleur même si elles ont rarement été victorieuses. De ce point de vue, le mandat d’Emmanuel Macron est emblématique, son supposé charisme s’est très vite démonétisé et à peine élu il a été confronté à un vaste mouvement social inédit.

    Ce pouvoir exécutif affaibli est par ailleurs très dépendant de sa police puisqu’il a lui-même choisi d’être jugé au travers de l’action des forces de l’ordre : c’est en effet à cela qu’aboutit l’accent mis sur l’immigration ou sur la lutte contre l’insécurité… Et il en est même doublement dépendant puisque, n’étant plus légitime, il a besoin de sa police pour cantonner les mobilisations populaires, pour limiter les capacités d’expression et de mobilisation des différents mouvements sociaux. C’est ce que racontent nombre de policiers en off : « On lui a sauvé son trône et son c**, il ne peut plus venir nous chercher des poux dans la tête ». Autrement dit, il est très difficile pour ce pouvoir exécutif et les gouvernements successifs de prendre des mesures impopulaires parmi les forces de police.

    (...)

    Ensuite, il y a une socialisation qui se fait à travers le métier et qui contribue à faire changer les représentations des policiers. Or, en général, dans leur métier, les policiers se « droitisent » – même si c’est rarement formulé ainsi – sous l’effet des valeurs d’ordre et de hiérarchie, de l’accent mis sur la lutte contre le crime, mais aussi des stigmates négatifs – et notamment racialisés voire racistes – contre les clientèles policières habituelles. Ces représentations se renforcent d’autant au travers de la socialisation policière que leur culture politique originelle n’y fait pas barrière.

    Jusqu’aux années 1970, la prégnance d’une culture de gauche, largement communiste, dans un certain nombre de quartier, faisait que les policiers, s’ils ne l’étaient pas eux-mêmes, avaient des cousins, des frères, des ascendants ou des descendants qui l’étaient et qui baignaient dans cette culture. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et il n’y a plus guère de garde-fous contre ce mouvement de droitisation des policiers. Bien au contraire, le niveau déjà très élevé du vote Rassemblement national dans la France des « petits-moyens », dont sont largement issus les policiers de base, est encore renforcé parmi ces derniers. Les données électorales – sondages et analyses de vote – sont fragmentaires et fragiles mais convergent : parmi les policiers qui votent, la majorité accorderait ses suffrages au parti de Marine Le Pen.

  • Les nitrates d’ammonium, l’un des dangers de l’agriculture industrielle.
    https://lareleveetlapeste.fr/explosion-a-beyrouth-les-nitrates-dammonium-lun-des-dangers-de-lag

    La France est le premier consommateur d’engrais chimiques à base de nitrates d’ammonium en Europe. En 2014, la France produisait 40 % des engrais de synthèse qu’elle utilise, en importait 35 % depuis des États de l’Union européenne et 25 % hors-Europe. En revanche, elle importe la quasi-totalité de ses matières premières pour la production des engrais, faisant de nos ports industriels, par lesquels transitent et sont stockés les produits, de véritables bombes à retardement comme le dénonce l’association les Amis de la Terre.

    « En France, nous avons des sites qui contiennent beaucoup plus de nitrates que ce qu’il s’est passé à Beyrouth, et ce, sans respect des règles de sécurité ! Le leader mondial des engrais Yara, implanté dans les régions du Havre, de Saint-Nazaire ou encore de Bordeaux, a ainsi fait l’objet de pas moins de 11 mises en demeure depuis 2015 ! Comment ne pas s’inquiéter d’un stockage de 20 000 tonnes de nitrates d’ammonium à proximité de Bordeaux par une multinationale qui ne respecte pas la réglementation et pour laquelle l’État fait preuve de largesses ? » explique Anne-Laure Sablée, chargée de campagne agriculture chez les Amis de la Terre, à La Relève et La Peste

  • Coronakrach, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 11 mars 2020)
    https://blog.mondediplo.net/coronakrach

    En tous les sens du terme le coronavirus est un accusateur. Il accuse — révèle, souligne — les effets des politiques néolibérales, leur nuisance désorganisatrice, leur toxicité générale. Mais il accuse également, au sens plus courant du terme, tous ceux qui les ont conduites, et spécialement ceux qui les conduisent aujourd’hui — sans mauvais jeu de mots : à tombeau ouvert. Ceux-là, qui ont porté l’ignominie politique à des niveaux inédits, ne perdent rien pour attendre. Il est vrai que le coronavirus leur achète un peu de temps. Car l’épidémie ne disloque pas que les institutions : également les conditions élémentaires de la politique de combat qui, comme toute politique, et même plus encore, suppose la coprésence compacte des corps. Cette dislocation-là heureusement n’est qu’une parenthèse. Bientôt nous en sortirons, la tête pleine de souvenirs très frais et piquants… Joie de reprendre sans réserve l’espace public — et de tous ces nouveaux lieux à visiter, où adresser la note : sièges bancaires, salles de marché, ministères aux portes encore vierges, médias de service. L’Élysée bien sûr, toujours.

    Ici on pense immanquablement à La guerre des mondes où de terribles puissances extraterrestres mettent l’humanité et la planète à sac, résistent aux armes les plus sophistiquées, mais sont vaincues sans crier gare par d’infimes créatures : microbes et virus précisément. Se peut-il que le coronavirus, son pouvoir accusateur, son potentiel de scandale, soit l’agent inattendu de la chute du monstre ? Coronakrach, le krach couronné, le roi des krachs, pourrait-il être d’une généralité qui étende son pouvoir de destruction jusqu’à emporter les destructeurs ?

    #Economie #Krach #Coronavirus

  • Pourquoi les Américains sont plus vulnérables face au coronavirus
    https://www.courrierinternational.com/article/pandemie-pourquoi-les-americains-sont-plus-vulnerables-face-a

    des experts alertent sur le fait que les “États-Unis pourraient être particulièrement vulnérables à la propagation de la maladie”. En cause : les inégalités du système de santé américain, selon le Financial Times, qui rappelle que près de “18 millions d’Américains étaient sans assurance maladie en 2018”. Un nombre important de non-assurés auquel s’ajoutent les personnes ayant une couverture santé insuffisante et dont les restes à charge, en cas de maladie, peuvent être faramineux.

    #US #Coronavirus

  • Contre « la-démocratie », par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 20 janvier 2020)
    https://blog.mondediplo.net/contre-la-democratie

    ... les forcenés ne sont pas ceux qui sont managés mais ceux qui managent (lesquels par ailleurs pensent que les « forcenés », les « fous », comme tout le reste, sont à manager). De la politique quasi-anthropologique, où l’on voit, par différence, l’essence des forcenés qui managent et, à leur propos, surgir la question vertigineuse : mais qui sont ces gens ? Qu’est-ce que c’est que cette humanité-là ?

    À Radio France, Sibyle Veil demeure comme un piquet, statufiée. Belloubet, elle, ne connaît qu’un léger décrochage de mâchoire inférieure, et la même inertie. Le directeur du Mobilier national choisit le déni massif de réalité, et continue son discours, comme les directeurs d’hôpitaux. Que se passe-t-il à l’intérieur de ces personnes ? Se passe-t-il seulement quelque chose ? Y a-t-il des pensées ? Si oui lesquelles ? En fait, comment peut-on résister au-dedans de soi à des hontes pareilles ? Que ne faut-il pas dresser comme murailles pour parvenir à se maintenir aussi stupidement face à des désaveux aussi terribles ? Comment ne pas en contracter l’envie immédiate de disparaître ? Comment continuer de prétendre diriger quand les dirigés vous signifient à ce point leur irréparable mépris ? Quel stade de robotisation faut-il avoir atteint pour ne plus être capable de recevoir le moindre signal humain ?

    Et de nouveau : qui sont ces gens ? Qu’est-ce que c’est que cette humanité-là ? À l’évidence, elle est d’une autre sorte. N’importe qui à leur place entendrait, et se retirerait aussitôt, définitivement, le rouge au front. Eux, non. Ils restent, pas la moindre entame. On imagine sans peine alors au sommet — Macron, Philippe : totalement emmurés. Logiquement, comment leur sorte pourrait-elle comprendre quoi que ce soit à la vie de l’autre — puisqu’elles n’ont tendanciellement plus grand chose en commun.

    (...)

    En réalité on sait comment ils le peuvent : comme l’histoire l’a souvent montré, les destructeurs organisent leur tranquillité d’âme en se soustrayant systématiquement au spectacle de leurs destructions — signification historique du tableur Excel qui, à l’époque des connards, organise la cécité, le compartimentage des actes et de leurs conséquences, et joue le rôle du pare-feu de confort en mettant des abstractions chiffrées à la place des vies.

    #management #libéralisme #mépris #pouvoir #luttes #révoltes

  • Forum de Davos : les chiffres chocs d’Oxfam sur les inégalités dans le monde
    http://www.rfi.fr/economie/20200119-forum-davos-chiffres-chocs-oxfam-in%C3%A9galit%C3%A9s-monde

    les comparaisons chocs, Oxfam n’en manque pas. L’ONG relève ainsi que les 1% les plus riches de la planète possèdent plus de deux fois la richesse de 90% de la population mondiale. Elle souligne également que les 22 hommes les plus fortunés détiennent plus de richesses que l’ensemble de la population féminine d’Afrique. Ou encore que Bill Gates, qui a pourtant dédié une partie de son patrimoine à des causes humanitaires, a vu sa fortune doubler depuis qu’il a quitté la direction de Microsoft. Une « absurdité » pour Pauline Leclère, porte-parole d’Oxfam France, qui dénonce « un système économique défaillant et qui dysfonctionne ».

    Oxfam déplore par ailleurs que l’extrême richesse « s’appuie également sur le sexisme ». Elle a d’ailleurs choisi de consacrer une large part de son rapport intitulé cette année « celles qui comptent » aux femmes. Ces dernières sont en effet en premières lignes des inégalités et de la pauvreté. « Elles sont les grandes perdantes de notre système économique défaillant, sexiste et injuste », dénonce Pauline Leclère, qui rappelle qu’au niveau mondial, les femmes assurent les ¾ du travail domestique non rémunéré, qu’il s’agisse du ménage, de la cuisine, de la gestion du budget, du soin aux proches ou encore de la collecte du bois et de l’eau dans les pays du sud.

    L’ONG a donc calculé la valeur économique que représente ce « travail de soin » (care en anglais). « Cela ne veut absolument pas dire que nous voulons que ce travail soit rémunéré mais il s’agit de se rendre compte de ce que cela représente vraiment », précise Pauline Leclère. Et pour cause, selon Oxfam, ce secteur pèse pas moins de 10 800 milliards de dollars, soit trois fois la valeur du secteur du numérique dans le monde, un secteur en plein essor et qui crée énormément de richesses. En France, il représente 15% du PIB, un chiffre validé par l’Organisation internationale du travail.

    #inégalités #économie #pauvreté #monde #sexisme

  • Violences policières : une autre police est-elle possible ?
    https://usbeketrica.com/article/violences-policieres-une-autre-police-est-elle-possible

    Par rapport à ses voisins européens, l’Hexagone met d’ailleurs à disposition de ses policiers un stock d’armes extrêmement important. Enclenchant ainsi, d’après Aline Daillère, une forme d’escalade de la violence lors des manifestations (...) C’est une refonte complète des techniques d’interpellation et de maintien de l’ordre qui apparaît nécessaire au regard de l’ampleur des violences commises. Le journaliste David Dufresne, qui recense les violences policières depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », avait répertorié plus de 800 signalements entre novembre 2018 et décembre 2019 dont deux personnes décédées et cinq ayant perdu leur main (...) D’après un décompte publié par le collectif Désarmons-les, entre 1999 et 2019, 65 personnes ont perdu un œil du fait de l’usage d’un LBD ou d’une grenade de désencerclement par la police, dont 16 pour la seule année 2019 (...) Aline Daillère : « Si on décidait de retirer ne serait-ce que le LBD, la police se soulèverait. » Difficile de ne pas reconnaître, en effet, que la logique d’un armement de plus en plus important s’étend, en ce moment, jusque dans les commissariats locaux. Sans revenir dans le détail sur les cas de certaines villes suréquipées, notons que, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur, jamais les policiers municipaux n’ont autant été armés : depuis 2018, près de la moitié des 21 000 agents sont équipés d’une arme à feu.

    le candidat du NPA à la dernière élection présidentielle Philippe Poutou proposait de… désarmer complètement la police. Une idée beaucoup moins inédite qu’elle n’y paraît puisqu’elle est appliquée outre-Manche depuis de nombreuses années (à quelques exceptions près, comme le relevait Libération à l’époque, en 2017). Ce choix semble même y faire consensus, que ce soit au sein de la population ou au sein de la profession. Dans un sondage datant de 2006 cité par la BBC, 82% des policiers du Royaume-Uni déclaraient qu’ils ne souhaitaient pas être systématiquement armés en service. En 2016, le Washington Post montrait que les armes sont en réalité loin de protéger systématiquement les policiers qui les portent. L’enquête du média américain revenait notamment sur les cas de l’Irlande, de la Norvège et de la Nouvelle-Zélande, où les forces de l’ordre sont également très peu armées. Résultat : en Nouvelle-Zélande, par exemple, de 1886 à 2009, 29 policiers seulement ont trouvé la mort dans l’exercice de leur fonction. D’un point de vue purement statistique, John Buttle, l’auteur de l’étude, en concluait ironiquement qu’« en Nouvelle–Zélande il est plus dangereux d’être fermier que policier ».

    #violences-policières #manifestations #démocratie #luttes #désarmement

  • Quelle « violence légitime » ?, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 14 janvier 2020)
    https://blog.mondediplo.net/quelle-violence-legitime

    Les confirmations, comme la pourriture du poisson, venant toujours par la tête, le plus effrayant est à situer tout en haut. Dans le bureau du préfet de police de Paris, il y a un individu comme on n’en avait pas vu depuis Papon — rappel que l’histoire ne passe jamais complètement. L’opinion ne s’y trompe pas quand tous les faits, gestes, attitudes, dégaines, rictus, sourires du préfet Lallement la renvoient irrésistiblement à des évocations de l’Occupation, c’est-à-dire génériquement à une époque sommet de la violence pulsionnelle d’institution. Le sentiment de licence est tel que l’usuelle limitation de l’expression au registre corporel, protectrice puisqu’on ne peut rien lui faire dire formellement, a cédé à son tour, et livré passage à l’explicite : « nous ne sommes pas dans le même camp », « les partis contestataires ». Tout le monde maintenant, sauf peut-être Anne Sinclair, connaît les propos du préfet Lallement. Là où d’habitude c’est le black bloc qui défonce, ici la ruine de la vitrine aura été autoadministrée. En deux phrases confirmant tous les sourires tordus, la fiction de « la police gardienne de l’ordre républicain » a volé en éclats.

    #macron #lallement #luttes #violences-policières