• Le changement climatique contribue à augmenter l’utilisation des pesticides en France
    https://theconversation.com/le-changement-climatique-contribue-a-augmenter-lutilisation-des-pes

    Les résultats issus de nos modèles statistiques montrent que les agriculteurs français répondent à des hausses de températures et de précipitations en augmentant leur usage de pesticides. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, l’utilisation des pesticides pourrait croître de 5 à 15 % en moyenne en France d’ici à 2050 sous l’effet du changement climatique, principalement via l’effet de la hausse des températures. Ces augmentations concerneraient principalement les fongicides et les herbicides et toucheraient surtout les pesticides les plus nocifs pour la santé et l’environnement.

  • Combinaziones (5)

    On touche le fond…

    Source Politico, jeudi 11 juillet

    DÉMISSION POSSIBLE.

    Notez-le dans votre agenda, Emmanuel Macron devrait en toute logique accepter la démission de Gabriel Attal au plus tard le 17 juillet, soit mercredi prochain. C’est ce qu’a laissé entendre hier Emmanuel Moulin, le directeur de cabinet du Premier ministre, aux dircabs des autres ministères, a appris Playbook.
    Cela ne vous a pas échappé : le 17 juillet est la veille du 18, que vous avez déjà entouré dans votre agenda, puisqu’aura lieu, ce jour-là, l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale. Pour que les ministres élus ou réélus députés puissent participer à ce scrutin décisif, il faut que le gouvernement soit “démissionnaire” et passe “en affaires courantes”, ce qui n’est pas encore le cas, puisque le chef de l’Etat n’a pas encore accepté la démission de Gabriel Attal.
    Or, si elle veut peser, il est difficile d’imaginer que la majorité sortante, qui n’est plus composée que de 168 membres, se prive des voix des 17 ministres élus pour cette élection, ainsi que pour celles qui auront lieu les 19 et 20 juillet pour les postes de vice-présidents, questeurs et présidents de commissions.
    Ce calendrier fait écho à la lettre aux Français envoyée hier par le chef de l’Etat. Emmanuel Macron explique qu’il “laisse un peu de temps” aux “forces politiques républicaines” pour “bâtir un large rassemblement”. Et précise que le gouvernement continuera “d’ici là” d’exercer ses responsabilités “puis sera en charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine”

    PRÉSIDENCE DU GROUPE RENAISSANCE

    OPÉRATION RATÉE.

    Les députés Renaissance, eux, n’entendent pas laisser un peu de temps au chef de l’Etat. Ils auront finalement le droit de voter très vite pour élire leur président. Sylvain Maillard, président sortant du groupe, l’a annoncé à ses troupes hier après-midi dans un message consulté par Playbook. Le vote devrait avoir lieu demain, nous a précisé un cadre du parti présidentiel.
    Ce n’était pas acquis d’avance. Votre infolettre vous racontait hier matin qu’Emmanuel Macron en personne avait tenté d’intervenir afin de repousser ce scrutin pour un poste qui sera stratégique dans la nouvelle Assemblée. Le chef de l’Etat espérait ainsi freiner une éventuelle candidature de Gabriel Attal, plébiscitée par une bonne partie du groupe Renaissance. En temporisant, il pensait donner une chance de s’imposer à son candidat : Gérald Darmanin.

    Ou à la trinité.

    C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur est venu voir ses collègues hier pour leur proposer (tiens donc) de repousser à plus tard les élections internes. Il aurait aimé installer de manière provisoire un triumvirat constitué de Gabriel Attal, Elisabeth Borne et lui-même. Son argument : il faut que toutes les sensibilités soient représentées à la tête du groupe.

    Club des Cinq.

    Les discussions en coulisses se sont tendues, la révélation d’une tentative d’immixtion de l’Elysée n’ayant pas aidé, a-t-on cru comprendre. Les ténors de Renaissance (Gabriel Attal, Gérald Darmanin, Elisabeth Borne, Sylvain Maillard et Yaël Braun-Pivet) avaient même tenté, sans succès, de se mettre d’accord entre eux dès hier matin sur la répartition de postes, comme l’a révélé Le Figaro.

    Finalement, la tentative de Darmanin, défendue par quelques élus, a tourné court. Elle a été “mal perçue” par les autres, aux dires d’un député, qui défendait l’importance d’avoir “une incarnation” plutôt qu’une présidence par interim à trois têtes. “La nécessité pour beaucoup d’un vote rapide s’est dégagée”, n’a pu que constater Sylvain Maillard à la fin de la journée. Tout va donc se régler aux voix demain.

    En ordre de marche. Dans les autres groupes déjà constitués, les élections n’ont pas traîné hier et avant-hier : Laurent Wauquiez (La Droite Républicaine), Boris Vallaud (PS), Marc Fesneau (MoDem), Marine Le Pen (RN), Mathilde Panot (LFI), Laurent Marcangeli (Horizons) ou encore Eric Ciotti (À Droite) ont ainsi été élus ou réélus.

    TRACTATIONS DU NFP

    PAS ASSEZ VITE.

    Alors que les discussions entre les chefs des partis de gauche n’ont toujours pas abouti — une troisième réunion a eu lieu hier —, l’impatience commence à gagner les rangs. “Il faut accélérer le tempo, que le NFP démontre sa volonté de gouverner”, pressait par exemple hier après-midi le député Benjamin Lucas (Génération.s) auprès de votre infolettre.
    Ils en sont pour l’orfraie. Des appels qui ont redoublé après la publication de la lettre d’Emmanuel Macron. Certes, la gauche crie au déni de démocratie et demande à Macron de les appeler pour demander un nom de Premier ministre (qu’ils sont bien en peine de déterminer). Mais en coulisses, on sent l’urgence. Quelques minutes après la missive, salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée, l’écologiste Cyrielle Chatelain appelait à “être prêt extrêmement rapidement, si possible demain [ce jeudi]” afin de mettre la pression sur le chef de l’Etat. Dans Libération, ce matin, Fabien Roussel fait aussi part de son impatience.
    La question qui fâche reste toujours la même : celle du Premier ministre. Dans l’idéal, les chefs à plume de la gauche veulent parvenir à faire émerger un candidat par consensus. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a redit sur France 2 hier qu’il était intéressé par le poste. Mais il a aussi indiqué qu’en l’absence de consensus, les élus du NFP seront appelés à voter pour départager les candidats.
    Histoire de jours. “On fera des annonces d’ici la fin de la semaine”, avec des “axes prioritaires”, une “composition et des équilibres gouvernementaux”, promettait le socialiste Arthur Delaporte hier.

    ET NOUS ALORS. Les sénateurs veulent être associés aux discussions. Les trois présidents des groupes de gauche au Sénat (PS, PCF et les Ecologistes) ont écrit une lettre, consultée par Playbook, à leurs homologues de l’Assemblée nationale et aux patrons de leurs partis respectifs pour leur en faire la demande. Mais leur entrée dans le jeu bousculerait l’équilibre puisque LFI ne compte pas d’élu au Sénat.

    RECOMPOSITION À GAUCHE

    DEMANDEURS D’ASILE.

    Le patron sortant du groupe GDR à l’Assemblée André Chassaigne a, lui, rendez-vous aujourd’hui avec Clémentine Autain. La députée de Seine-Saint-Denis ainsi que ses camarades François Ruffin, Alexis Corbière, Danielle Simonnet et Hendrik Davi, en rupture avec la direction de LFI, ont annoncé qu’ils ne siégeraient plus avec les mélenchonistes et sont en recherche active d’un point de chute. Ils ont écrit avant-hier au communiste et à son homologue écologiste, Cyrielle Chatelain, pour leur proposer la création d’un grand “groupe commun”.
    Pas chauds. Cette proposition, discutée lors d’une réunion hier du groupe GDR (composé d’élus communistes et ultramarins) “n’a pas rencontré un grand enthousiasme” chez les élus PCF, a raconté un participant à Playbook.
    En revanche, l’idée de “faire une place” aux cinq frondeurs au sein de GDR était “assez majoritaire”, selon le même. Il faut dire que ce groupe, pour se reformer, a besoin de nouvelles recrues après les défaites de plusieurs de ses figures dont Fabien Roussel.
    Forcément, il y a un mais : selon nos informations, les trois députés réunionnais du groupe GDR ne voient pas d’un bon œil l’arrivée des ex-Insoumis. Elle acterait à leurs yeux, et selon notre interlocuteur, “une forme de défiance” vis-à-vis de LFI. Il faut se souvenir que la présidente du conseil régional de La Réunion, Huguette Bello, est proche de Jean-Luc Mélenchon.
    Faisons les comptes. Si on résume, sans les frondeurs, le groupe GDR pourrait compter sur 17 élus : 8 communistes, Emmanuel Maurel et 8 ultramarins. Peut-être 16, la réunionnaise Karine Lebon aurait déjà acté son départ vers LFI. Si on ajoute les cinq frondeurs, mais en retranchant les trois réunionnais, le groupe arriverait à 19 élus. Le néo-calédonien Emmanuel Tjibaou pourrait également les rejoindre. Le groupe gonflerait donc. Mais perdre des élus ultramarins pour accueillir les frondeurs ne satisferait pas non plus tous les communistes. Bref, “on n’a pas terminé”, lâchait hier notre interlocuteur.

    L’errance est humaine, mais du côté de LFI, on ne peut s’empêcher de porter un regard narquois sur le sort de ses ex. “J’attends de voir qui a envie d’avoir, dans son groupe, des trublions, qui tirent la couverture à eux et qui peinent à jouer collectif”, persiflait le député Insoumis Antoine Léaument. “Ce ne serait plus le groupe communiste, ce serait le groupe de Ruffin !”, ajoutait-il.
    Puisqu’on en parle, un nouveau qualificatif fleurissait hier dans les couloirs de l’Assemblée pour désigner ces cinq députés : après les “purgés”, puis les “insoumis insoumis”, voilà venu les “insurgés”, une contraction des termes insoumis et purgés.

    UN AGENT MANGEANT. S’il a fait couler beaucoup d’encre, le fait,
    révélé par Libé, que Thierry Solère dîne ou organise supposément des dîners avec Marine Le Pen n’a pas surpris grand monde dans les allées du pouvoir. “M’enfin tout le monde sait que Thierry est l’agent traitant de toute la Macronie avec Le Pen !”, balayait hier l’un de ses amis au téléphone. “Bien sûr qu’il est mandaté, et depuis 2022 !”, nous a encore confirmé un visiteur de l’Elysée.
    Mercenaires. Le même détaillait ainsi le rôle assigné à Thierry Solère par le chef de ‘l’Etat : “C’était dans l’intention de voir s’il y avait des textes sur lesquels ils [le RN] s’abstenaient, et avant tout s’il y avait des motions de censure qu’ils comptaient voter…” Et d’ajouter, à propos du duo Thierry Solère – Sébastien Lecornu (les deux hommes, inséparables, auraient dîné ensemble avec Marine Le Pen, affirme Libé) : “C’est des mercenaires, Macron adore les utiliser, c’est tout”.
    N’empêche, l’histoire dite des “dîners secrets” de la Macronie a “fait du dégât”, dans les mots d’un proche du président de la République.
    Si vous avez raté un épisode : la révélation mardi par nos confrères de l’organisation de plusieurs dîners au domicile parisien de Thierry Solère — ancien député du 9-2 venu de la droite et conseiller politique officieux du chef de l’Etat. Le premier, au mois de décembre, réunissait Edouard Philippe et Marine Le Pen, ce qu’ont reconnu et assumé l’ancien Premier ministre sur TF1 ainsi que la députée RN. Un autre fut supposément organisé le 16 mars dernier — jusqu’à “2 ou 3 heures du matin” — autour de Sébastien Lecornu et Marine Le Pen, tandis que Jordan Bardella aurait été reçu le 12 juin dans l’après-midi, soit trois jours après l’annonce de la dissolution. Deux rendez-vous niés en bloc par les principaux intéressés.
    Un coup de sornette. Alors qu’Edouard Philippe a pris le parti de confirmer les agapes sans complexe apparent et au risque de choquer, Solère et Lecornu, deux de ses très proches, ont préféré démentir de leur côté. Commentaire gêné d’un philippiste, joint hier : “S’ils ont démenti un truc vrai, ils ont tort.” Réponse d’un ancien conseiller politique de l’Elysée : “Alors ça, c’est normal. Là-bas, c’est ‘Votre mission, si vous l’acceptez…’ Et quand tu acceptes, il y a une règle : ce qui n’est pas reconnu n’existe pas.”
    Nota bene : les premiers contacts entre Sébastien Lecornu et Marine Le Pen datent de l’examen de la loi de programmation militaire, Thierry Solère servant d’“agent de liaison et de rendez-vous” entre le ministre et la présidente du groupe RN, d’après une source gouvernementale.

    Pas vu. Mais c’est une réaction qui a fait jaser hier matin. Celle de Gérald Darmanin, un tout proche de Lecornu, Solère et Philippe, qui, interrogé sur CNews, a “simulé l’affectation”, pour reprendre les mots du même philippiste mentionné juste au-dessus, en déclarant : “J’aime beaucoup Edouard Philippe, mais moi je n’aurais pas dîné avec Marine Le Pen”. Une sortie jugée… ahem… culottée par ceux qui le connaissent, certains n’hésitant pas à laisser entendre que les aller-retours avec Marine Le Pen durant l’examen du délicat projet de loi immigration défendu par le ministre de l’Intérieur n’avaient pas été pour rien dans l’adoption du texte.

    VOYAGES DES MINISTRES

    ON VA VOUS FAIRE PRÉFÉRER L’AVION.

    Ça ressemble à quoi un voyage ministériel ? Faute de pouvoir accompagner tous les ministres, votre infolettre a préféré consulter les notes de frais des ministères. On y trouve aussi bien un voyage de Catherine Colonna, ex-ministre des Affaires étrangères, en jet privé à 40 000 euros vers Berlin qu’un trajet de la même en Ouigo à 50 euros pour rallier Toulon.

    Pour se rendre à Bucarest, Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat à la Francophonie, a ainsi bénéficié des services de la société Artheau aviation, qui propose des jets privés. 34 000 euros pour un aller-retour en Roumanie le 14 juillet. Elle devait concilier le défilé militaire à Paris et une conférence de soutien à la Moldavie en Roumanie le même jour : la seule solution était un jet pour elle et son cabinet. “Une demande accordée par le chef de cabinet de la Première ministre”, rassure un conseiller ministériel.

    La Coupe du Monde au Qatar fut éprouvante pour Amélie Oudéa-Castera. Elle a fait trois allers-retours en dix jours. Deux avec l’avion présidentiel et un autre avec Qatar Airways, en “business elite”. Coût du billet : 7000 euros. “Le choix du type de billets pour l’ensemble des déplacements se fait selon des critères de disponibilité, de durée et d’horaires du voyage”, précise un conseiller.

    Les autres trajets sont plus sobres : la plupart des ministres rallient par le rail les capitales européennes accessibles en train. Agnès Pannier-Runacher voyage aux bons soins d’Easy Jet pour rallier la COP27 en Egypte.

    Making of. Pour vous donner toutes ces infos, mon collègue Alexandre Léchenet, très à cheval sur les questions de transparence démocratique, a demandé les justificatifs de transport et d’hébergement à l’étranger aux principaux ministères en juin 2023. Un an et un recours judiciaire plus tard, tous ont répondu. Sauf un : le ministère de l’Economie et des Finances qui renâcle à nous envoyer les factures de Bruno Le Maire, Roland Lescure et des autres. Rendez-vous est pris fin août, pour une audience au tribunal administratif de Paris.

    • Frédo identifie les ceusse qui vont devoir aller au charbon pour sauver la cause : travailleuses travailleurs de la logistique des flux, transports de marchandises, personnes, données.

      Si j’ai bien compris. Pour bloquer le pays économique.

    • Je me délecte avec ce passage de l’excellent discours de Frédéric Lordon :

      " ....... lorsque on a vu qq jours avant le 2nd tour à la République Boucheron, Rozanvallon et Plenel avant eux en tribuns de comices agricoles ......... on sait quelle direction certains veulent faire prendre aux choses, la direction de l’impasse historique sociale démocrate ............de même le refus de l’affrontement, le parti de l’apaisement ou le gouvernement de la tendresse sont voués à finir objectivement en collaborateurs du seul apaisement que connaisse l’ordre bourgeois l’apaisement bourgeois ......."

      Les socio-démocrates Ruffin, Corbière, Autain ainsi que leur mentor et ami le millionnaire Olivier Legrain se reconnaitront ! :))))))

      Bravo camarade !!!

    • La radicalité n’existe ni dans des idées ni dans des personnes, elle est dans la situation. Cependant, il serait aussi irresponsable de ne pas pointer ce simple fait : les « luttes sur la circulation » et la stratégie du blocage, tout comme la pure perspective émeutière, sont vouées à l’échec. Leur seule perspective est de parvenir à déstabiliser l’Etat pour le contraindre à améliorer les conditions d’existence des masses de prolétaires que le capitalisme exclut ou éloigne de sa « normalité », mais une telle perspective intégratrice n’est plus à l’ordre du jour. Dans ce cas il ne reste plus à l’Etat qu’à organiser le déblocage et le retour à l’ordre, ce qu’il a largement les moyens de faire. Quoiqu’en pensent certains rêveurs, on ne sera pas plus efficaces que l’Etat sur le terrain de la logistique, ni par le blocage, ni par l’émeute. Au mieux, si la crise se généralise, on peut obtenir un changement de personnel politique pour organiser le retour à la normale, au pire c’est l’écrasement. C’est ce que ne dit jamais le slogan « bloquons tout ! » Pour quoi faire ? Pour quelle « victoire » au juste ? Et avec quelles chances de réussite ? Face à la perspective de cet échec programmé, il faut au contraire dire qu’un mouvement révolutionnaire qui commencerait à se mettre en capacité de l’emporter n’aurait d’autre choix que de s’attaquer à la production, de s’emparer d’éléments productifs et commencer à pratiquer une production sans échange, la gratuité, de s’emparer de moyens de circulation plutôt que chercher à la bloquer à tout prix, etc., c’est-à-dire à mettre immédiatement en œuvre le communisme.

      https://seenthis.net/messages/1061004

    • Rob Grams :

      Le rôle de la gauche n’est pas d’épouser les idéologies à l’oeuvre dans les classes populaires (par nature diverses) mais de recréer de la conscience de classe.

      Pour être clair : on ne flatte pas les affects réacs par peur d’être minoritaire.

      "Perdre les ouvriers, ce n’est pas seulement perdre les électeurs, pour la gauche, c’est perdre son âme"

    • Comme toujours, Allan BARTE a tout résumé !


      « Unique dans le monde démocratique : le président refuse de reconnaître le résultat des urnes qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête des votes et des sièges à l’Assemblée. C’est le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel. Il prétend donner du temps pour former une autre coalition par magouilles après les élections ! C’est le retour des intrigues de la IVe République. Ça suffit. Il doit s’incliner et appeler le Nouveau Front Populaire. C’est tout simplement la démocratie. » Jlm

    • Vers un coup d’état légal ? Point d’étape
      https://contre-attaque.net/2024/07/10/vers-un-coup-detat-legal-point-detape

      Il est désormais évident pour tout le monde que Macron voulait gouverner avec le RN. Il a dissout l’Assemblée au moment où l’extrême droite venait de réaliser le plus gros score de son histoire alors que la gauche était en miettes, a lancé une campagne éclair au début de l’été, et savait que l’empire médiatique ferait campagne pour Bardella.

      Macron étant allé au bout de ce que la Cinquième République lui permettait en terme d’autoritarisme, de passage en force et de casse sociale, il avait besoin d’une cohabitation avec l’extrême droite, dont il partage quasiment toutes les idées, pour aller plus loin. Mais le plan ne s’est pas passé comme prévu. Maintenant, le pouvoir tente un coup d’Etat légal, pendant qu’une partie de la gauche annonce déjà qu’elle trahira. Point d’étape ce 10 juillet, 3 jours après le scrutin.

      Déni de démocratie

      Macron refuse de prendre la parole depuis dimanche, comme un enfant qui fait un caprice et reste enfermé dans sa chambre.

      Lundi, il a rejeté la démission de Gabriel Attal. Une anomalie, car après une telle défaite électorale, un gouvernement ne peut pas rester en place. Pourtant, tous les ministres continuent à travailler comme avant, les projets de lois continuent d’être examinées… Macron, en bon trumpiste, fait comme s’il n’y avait pas eu d’élection.

      Un politiste s’alarme dans Le Monde. Selon lui, Emmanuel Macron « refuse de reconnaître sa propre défaite ». Des constitutionnalistes – juristes experts de la Constitution – sont tout aussi inquiets : « Cette décision est constitutionnellement incompréhensible et démocratiquement irresponsable », déclare Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille. Que pouvions nous attendre d’autre d’un manager sociopathe élu à deux reprises grâce à un braquage électoral, et qui gouvernait à coups de 49.3 et de grenades ? Nous le savions, c’est confirmé : nous avons un forcené autocratique à l’Élysée.

      Diner avec les fascistes

      Thierry Solère est au cœur de la machine macroniste : ancien député LR, proche d’Édouard Philippe, entré en même temps que l’ancien Premier ministre en macronie, il est conseiller politique à l’Élysée. Cet homme organise, avec Édouard Philippe, des rencontres secrètes entre Marine Le Pen, Jordan Bardella et des représentants du camp présidentiel depuis des semaines.

      Libération révèle que « la dernière fois que Jordan Bardella a été vu dans la rue où réside Thierry Solère remonte au 12 juin, soit trois jours après la dissolution ». Les macronistes et les fascistes préparaient ensemble la transition vers une coalition néofasciste à l’issue des élections.

      Embêté par ces révélations, Édouard Philippe a reconnu mardi soir l’existence de ces diners mondains, en prétendant qu’ils avaient permis de discuter de « désaccords ». Comme s’il y avait besoin de manger du homard dans la maison d’un copain pour connaitre un désaccord.

      C’est le même Édouard Philippe qui a passé la campagne a exclure la France Insoumise du « barrage républicain », à dire qu’« aucune voix ne doit se porter sur les candidats de la France insoumise » et à répéter que la gauche était le vrai danger. La manœuvre est à présent limpide. Et son clan veut, malgré sa défaite électorale, une coalition du RN à Renaissance.

      Des élections ? Quelles élections ?

      Xavier Bertrand, dirigeant des Républicains, dit à la télévision : « Si on veut mettre un coup d’arrêt à Jean-Luc Mélenchon et à La France Insoumise, la seule solution, c’est un gouvernement d’urgence nationale dirigé par les Républicains ».

      Darmanin sillonne les médias de Bolloré ce mercredi pour déclarer : « les électeurs RN veulent davantage de fermeté. Je suis leur homme ». Le même appelle à « gouverner à droite » et à « ne pas avoir de coalition avec la France insoumise et le Front populaire ». Les députés LR étudient la piste d’un « pacte législatif » avec le camp présidentiel. Pendant ce temps, le MEDEF a fait une tribune contre le Front Populaire adressée à Macron.

      Tout est comme s’il n’y avait pas eu d’élection ni de victoire du Front Populaire. Nos dirigeants « républicains » sont tous des fascistes en puissance, qui se revendiquent de la démocratie quand elle les avantage mais qui la nient totalement dans le cas contraire.

      Et que dire des médias ? Si le RN l’avait emporté dimanche, même sans majorité absolue, toutes les chaines parleraient d’une victoire idéologique de Le Pen, leurs éditorialistes répéteraient qu’il faut « écouter les français », respecter le verdict des urnes, répondre à la demande de sécurité et lutter contre l’immigration.

      Qu’avons nous entendu depuis la victoire du Front Populaire ? Un seul chroniqueur a-t-il évoqué l’immense soif de justice sociale qui s’est exprimée ? Les médias sont-ils revenus sur les réformes néolibérales rejetées par la population ? Non, pas une seule fois. Le message du pouvoir est : faisons comme s’il n’y avait jamais eu d’élection.

      Socialistes et communistes ont déjà trahi

      Johanna Rolland, maire de Nantes et négociatrice du PS, se disait mardi « ouverte » à une coalition avec les « macronistes de gauche » et ajoutait « nous sommes clairs mais pas sectaires ». Il paraît qu’il existe des poissons volants. En revanche, les macronistes « de gauche » n’existent que dans le cerveau perturbé des socialistes.

      Le PS a réalisé le braquage du siècle. 2% à la dernière présidentielle, un parti quasiment rayé de la carte. Grâce au Front Populaire et à l’alliance avec la France Insoumise, il vient de doubler ses élus. C’est le retour de François Hollande, qui était tellement détesté qu’il n’a pas pu se représenter en 2017. Le Front Populaire est un cadeau inespéré pour ce parti de la traitrise. Les socialistes sont-ils reconnaissants ? Pas du tout. À présent, ils tentent de recruter des députés non inscrits pour gonfler leur groupe et organiser un coup d’état au sein du Front Populaire, pour imposer un Premier Ministre socialiste. Continuer à faire confiance au PS en 2024 est suicidaire ou masochiste.

      Même son de cloche du côté du PCF. Fabien Roussel n’a même pas été capable d’être élu député, mais on le voit partout à la télévision pour cogner la France Insoumise. Jamais un politicien représentant aussi peu de voix aura été autant médiatisé.

      Pire, un enregistrement pris dans l’entre-deux tour le montre en train de négocier avec la droite, et dire au téléphone : « Moi j’ai eu Darmanin, j’ai eu Véran. Le plus simple c’est de faire sans les insoumis », « est-ce que sans les insoumis, on est un poids suffisant pour que ça fasse une majorité avec les autres ? » et « si ça, ça forme une majorité, quel contenu on lui donne, qui dirige ? »

      Le soir même du 7 juillet, il publiait une vidéo avec Glucksmann, qui ne représente rien non plus mais est lui aussi surmédiatisé, où les deux hommes déclarent : « Nous sommes totalement prêts, ouverts, et on va apaiser ce pays. Dans le dialogue ». Apaiser, ça veut dire renoncer aux mesures de gauche.

      Tout sauf Mélenchon

      Les macronistes préparent une coalition. « Nous allons travailler avec l’ensemble des groupes de l’ancienne majorité présidentielle » annonce le macroniste Sylvain Maillard : « Nous allons créer une alliance avec une majorité relative pour les trois prochaines années ».

      Sa collègue Maud Bregeon estime « un gouvernement incluant LFI, tout comme l’application du programme délétère du NFP, devra être censuré dans la foulée ». Même chose pour l’autre macroniste Benjamin Haddad : en cas de « gouvernement avec le moindre ministre insoumis », il « votera la motion de censure ». Idem pour leur camarade Mathieu Lefebvre : « Un gouvernement comprenant un seul membre de la France Insoumise ? Inscription immédiate dans l’opposition parlementaire et motion de censure dans l’heure ».

      Résumons

      Le clan Darmanin et Philippe veut une coalition avec l’extrême droite. Les « macronistes modérés », élus grâce aux voix de la gauche, comptent empêcher tout gouvernement de gauche en dépit des résultats électoraux. Et Macron l’autocrate se tait, maltraite la Constitution et prépare un sale coup. [voir ci-dessus sa lettre aux français.es ]

      Tout ce petit monde piétine le verdict des urnes. Et jusqu’au sein du Front Populaire, le PS et le PC ont déjà trahi. Comme nous le disions, le seul barrage, c’est la rue. Nos destins sont trop précieux pour les laisser entre les mains de tels dangers publics.

    • Offensive anti-démocratique
      Coup de force : Macron tente de faire barrage au NFP en fixant les conditions du prochain gouvernement

      Dans une lettre envoyée à la presse régionale, le Président fixe les conditions pour la nomination d’un nouveau premier ministre, qui devra émaner selon lui d’une coalition majoritaire. Un coup de force totalement anti-démocratique pour se replacer au centre du jeu. | Paul Morao

      Ces derniers jours, la question de la composition du prochain gouvernement agite le débat politique en France. Après des législatives remportées par la gauche, sans que celle-ci ne parvienne à obtenir une majorité absolue, le NFP demande à gouverner. En face, la macronie et la droite tentent de dessiner des scénarios alternatifs, entre projet de grande coalition et projet d’alliance Ensemble-LR. Une situation d’indétermination face à laquelle Emmanuel Macron a décidé d’intervenir ce mercredi dans une lettre transmise à la PQR.

      Malgré la défaite de son camp aux législatives, celui-ci y appelle à un accord de « l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’Etat de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française » pour « bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle ». Battu aux législatives, Macron fait de cette perspective la condition pour la nomination du prochain Premier ministre, imposant ainsi sa volonté de façon totalement bonapartiste et anti-démocratique. Une position qui va jusqu’à s’immiscer dans le programme du futur gouvernement, en expliquant que celui-ci « devra se construire autour de quelques grands principes pour le pays, de valeurs républicaines claires et partagées, d’un projet pragmatique et lisible et prendre en compte les préoccupations que vous avez exprimées au moment des élections. »

      L’annonce vise non seulement à faire barrage à un gouvernement Nouveau Front Populaire, réclamé par la gauche, mais également à maintenir au pouvoir le gouvernement actuel jusqu’à l’émergence d’une coalition. Il s’agit d’un coup de force qui doit être dénoncé largement. Plus affaibli que jamais, minoritaire dans le pays, Macron continue de vouloir dicter qui peut gouverner, en s’appuyant pour cela sur les rouages anti-démocratiques de la Vème République et les attributions qu’elle confère au Président de la République.

      Cependant, si cette politique est rendue possible, c’est également grâce à la politique de désistements systématiques dans l’entre-deux tours au nom de la lutte contre l’extrême-droite, au profit de figures aussi réactionnaires que Elisabeth Borne ou Gérald Darmanin, désormais ennemi numéro 1 du NFP sur les plateaux télés. Plébiscité par toutes les forces de la gauche, ce « front républicain » a permis à Macron, malgré la haine qu’il suscite dans le pays, de sauver les meubles aux législatives, en conservant un socle de 163 députés qui le place au centre d’éventuelles coalitions. Désormais, le Président explique qu’« aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires », et appelle à prolonger la logique du « front républicain » dans un gouvernement.

      La décision de Macron met ainsi en lumière les limites profondes de la gauche institutionnelles. Ces derniers jours, Jean-Luc Mélenchon et le NFP se limitent à exiger une « cohabitation » avec Macron et montrent leur adaptation totale au cadre totalement anti-démocratique de la Vème. A la menace d’appeler Macron à démissionner exprimée ans l’entre-deux tours s’est substituée son interpellation pour qu’il accepte de nommer un premier ministre de gauche. Cette stratégie institutionnelle est non seulement impuissante, mais elle ouvre la voie aux pires compromissions et trahisons, avec le risque réel qu’une partie de la gauche finisse par accepter de travailler avec Macron, comme certains l’ont envisagé très concrètement dans l’entre-deux tours.

      Alors que le gouvernement à venir sera de toute façon fragile et soumis aux aléas d’une situation éruptive, ce constat rappelle à nouveau combien les travailleurs, la jeunesse et les quartiers populaires ne doivent se faire aucune illusion sur la capacité d’un éventuel gouvernement de gauche à arracher des revendications à la hauteur de leurs aspirations. Qu’il s’agisse des salaires, des retraites, ou du durcissement autoritaire du régime, dans la situation de crise internationale actuelle et de déclin du capitalisme français, c’est plus que jamais dans nos propres forces et dans les armes du monde du travail que nous devons placer notre confiance.

      https://www.revolutionpermanente.fr/Coup-de-force-Macron-tente-de-faire-barrage-au-NFP-en-fixant-le

    • « Nous ne pouvons pas comprendre ce qui se passe avec la seule grille d’analyse politique. Il faut comprendre la psychologie du bonhomme, il est d’un cynisme absolu et il aime la politique politicienne à son niveau le plus bas de gamme… Elle lui apporte une jouissance incroyable par ce que les affrontements de personnes révèlent de l’être humain. Je l’ai observé lors de dîners à l’Élysée autour de la carte électorale. Il aime l’odeur de la poudre et le goût du sang », nous assure un ex-député, qui pense que le Président va se battre jusqu’au bout. S’il arrive que meure Jupiter, ce sera la foudre à la main.

      extrait de cet article : https://www.ladepeche.fr/2024/07/08/decryptage-macron-va-partir-couvert-de-goudron-et-de-plumes-pourquoi-laven

      Nous sommes donc prévenu·es ...

    • Des émeutes en plein milieu des vacances ? La torpeur de l’été, touça. En revanche, à force d’innover et de faire son mauvais joueur, il va peut-être se prendre un article 68.

    • 2017 : Emmanuel Macron promet « un projet de changement et de transformation profonds »

      2018 : « Nous ne reprendrons pas le cours normal de nos vies sans que rien n’ait changé » : sa réponse à la crise des Gilets jaunes

      2019 : un regard sur l’écologie qui a « changé »

      2020 : se « réinventer », en pleine crise du Covid-19

      2022 : « Une ère nouvelle » avec « des changements profonds », au soir de sa réélection

      2023 : la promesse d’une « nouvelle méthode », après l’adoption de la réforme des retraites

      2024 : après la claque des européennes, une nouvelle « manière de gouverner »

      https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/lettre-aux-francais-toutes-ces-fois-ou-emmanuel-macron-a-promis-du-chan

  • The magnificent mind of Emmanuel Macron – POLITICO
    https://www.politico.eu/article/magnificent-mind-emmanuel-macron-france-legislative-election

    Lounging with Emmanuel Macron in the lavish stateroom aboard France’s Air Force One, I asked the French president who he confides in. With whom does he share his deepest feelings when the burden of office weighs him down?

    At first, he didn’t seem to understand my question. To help him out, I suggested perhaps his wife and former high school drama teacher, Brigitte? His media adviser sitting across from us loved this idea and eagerly encouraged him to endorse it.

    Instead, Macron responded rather dismissively. After another long pause and much rumination he finally hit upon the answer — “myself,” he said.

    • Il n’est pas exclu qu’on se souvienne un jour de lui, à condition qu’on se souvienne du tout de ce golem du capital, comme on se souvient de Gorbachev, c’est à dire de la personne qui a préparé l’écroulement d’une sociéte et d’un état qu’on pensait stable et puissant.

      #wtf #politique #France

    • Appartée techno-geek : voici le message que me renvoie Firefox :

      La page n’est pas redirigée correctement

      Une erreur est survenue pendant une connexion à www.politico.eu.

      La cause de ce problème peut être la désactivation ou le refus des cookies.

      Avec mon autre navigateur (Tor), pas de problème ...

    • Je confirme.

      Avec chromium pas de problème. Donc c’est lié aux réglage de FF.

      Le texte vaut le temps de le lire. #mdr

      “Macron doesn’t listen to anyone,” one of his closest advisers told me on the trip to China last year. “And he really hates losing.”

      ...

      At a distance, he comes across like a plastic Napoleon; an ersatz Charles de Gaulle, the soldier, statesman and architect of France’s post-war democracy.

      Why do people, especially “the people” of France, hate him so much? As one of my expert colleagues says, he is a weirdo — seen as arrogant, elitist, unrelatable and a stranger to the French.

      En Chine

      The Chinese dictator spoke for just eight minutes, reading a perfunctory, prepared speech off a piece of paper. Then it was Macron’s turn; without notes, speaking directly to Xi in a highly performative, almost lecturing, style that was clearly aimed at the cameras and any French people watching.

      Xi’s entourage of sycophantic ministers grew increasingly uncomfortable as the lecture continued: 10 minutes, 15 minutes, it just went on. Xi, who is treated in the Chinese system as a modern-day emperor, blinked furiously and looked as if he’d just swallowed a particularly noxious frog. At around the 21-minute mark, he let out a clearly audible sigh — intense impatience emanating from every pore of his body.

      Macron seemed blithely unaware. His speech went on three times longer than Xi’s — an unforgivable breach of protocol in the Chinese system, especially since it came from the leader of a former colonial, barbarian country that has now fallen on hard times.

      By the end, Xi’s ministers could not contain their agitated muttering and fidgeting.

      ...

      On the China trip, one of the things that most struck me was how Macron appeared to be winging things, with little or no input from the French diplomatic service or anyone with deep knowledge and expertise on Xi Jinping’s China.

      The Chinese Communist system has legions of experts who prepare voluminous tactical briefings so Xi can gain advantage in any interaction with foreign governments. They prepare extensive psychological profiles on leaders like Macron so that Xi can know when to flatter, when to threaten and when to cajole.

      “I think [Xi] rather sees France as having a leadership role,” Macron told me in one of our interviews. “And with regards to leaders who last … he respects them. And then he understands our logic of building strategic, financial and military autonomy.”

      For the Chinese Communist Party, these are the words of a useful idiot. Macron is not an idiot — far from it — but nobody can be the smartest person in the world on every single topic. It was totally clear to me that he was unprepared for the flattery and manipulation the Chinese system is famous for.

      It was also clear that his desperate desire to be loved by his audience made him willing to make major concessions to a totalitarian dictator.

      The well-prepared Xi easily played on Macron’s “strategic narcissism” (as American diplomats like to call it) to extract all sorts of rhetorical concessions, including on the crucial topic of Taiwan — a democratic, self-ruled nation that Beijing threatens to absorb by force.

      Brigitte et les grands hommes

      Derriere chaque grand homme il y a une femme“
      ―Pablo Picasso

      Encore faut-il qu’il s’agisse d’un grand homme ...

      Puis ... il n’est pas sûr que Picasso l’ait dit.

      #boulet #gaffe #France #Chine

    • Vu de l’étranger. Dans la tête d’Emmanuel Macron (version française)
      https://www.courrierinternational.com/long-format/vu-de-l-etranger-dans-la-tete-d-emmanuel-macron

      Le président français intrigue. Depuis sa conquête de l’Elysée jusqu’à la dissolution de l’Assemblée, la presse étrangère s’interroge régulièrement sur ses motivations et son fonctionnement. Dans le magazine “Politico”, le journaliste Jamil Anderlini, qui a eu accès au cercle proche d’Emmanuel Macron, décrit un personnage solitaire et tragique dont la personnalité étrange a semé le chaos et le carnage dans la politique française.

  • Damasio, les NFT et les crypto : façade radicale mais argent sale - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/damasio-les-nft-et-les-crypto-18475

    Damasio, le romancier techno-critique, arpenteur de ZAD et chantre du vivant, serait-il impliqué dans la promotion d’un sordide jeu d’argent spéculatif et le greenwashing des cryptomonnaies et des NFT ?
    La réponse est oui et tout est expliqué ici !

    « L’époque n’est plus aux demi-teintes. » (Manifeste de l’Ecole des vivants, cofondée par Alain #Damasio)

    « Il y a 25 packs à gagner pour ceux qui commenteront cette vidéo, alors hésitez-pas ! » (#Alain_Damasio pour la campagne promotionnelle de Cross the Ages)

  • Nous y voilà.
    https://absolument-tout.net/nous-y-voila

    Bonsoir tout le monde.

    Ce soir c’est une newsletter un peu inhabituelle.

    Quel que soit le résultat des élections de dimanche, ma conviction est que l’extrême-droite a déjà gagné, dans les esprits certainement et dans les urnes bientôt — si ce n’est pas cette fois-là, ce sera la prochaine. Je laisse à d’autres leur sport favori en ce moment, à savoir débattre sans fin sur « Comment en est-on arrivé là ? », pour me concentrer sur la question qui m’intéresse : et du coup qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?

    ⌾⌾⌾

    Qu’est-ce que ça voudra dire, concrètement, de vivre dans une France gouvernée par l’extrême-droite ?

    Il est important de comprendre que, tant qu’on n’appartiendra pas aux ennemis désignés (racisés, précaires, « wokes »...) ou déclarés (gauchistes et assimilés) du fascisme et qu’on préférera ne pas trop s’inquiéter de ce qui se passe, demain ressemblera beaucoup à aujourd’hui.

    Encore un texte que je n’ai pas le temps de lire, mais qui pose apparemment quelques problématiques à la mode par chez nous.

    • Est-ce qu’on dit encore #toctoc ?
      Beaucoup aimé cet texte. Je suis abonné à cette newsletter, j’aimais déjà bien ce Martin qui l’écrit.
      Un passsage qui me parle, en particulier - mais je vous invite à tout lire, il évoque même lundimatin.

      Plus fondamentalement, je me méfie instinctivement des rêves de tables rases. Je me méfie des gens qui prétendent « inventer la société de l’avenir » en vase clos, loin des villes, sans se confronter à leurs habitants et à leurs désirs hétérodoxes. Que l’on croie sincèrement ou non à un effondrement de la société actuelle (moi non), les villes et leurs habitants ne disparaîtront pas magiquement. On ne recommencera jamais à zéro. Toute réflexion prospective qui ne part pas de là me paraît condamnée à l’erreur.

      Donc des communs, d’accord, mais moi je veux des communs urbains, distribués, furtifs puisque c’est le thème, bâtis dans tous les interstices qu’on trouvera au milieu des villes que nous ne quitterons pas.

      Et pour prendre des exemples un peu concrets : à côté de chez moi il y a un grand lieu squatté, où on trouve pêle-mêle de l’aide aux devoirs pour les gamins, des écrivains publics pour les sans-papiers et les gens dans la merde, des spectacles et des fêtes incroyables, un hackerspace / repair café, une cantine à prix libre, des distributions de bouffe invendue récupérée à Rungis, des imprimeurs militants, etc. J’ai pas envie de donner leur nom pour leur éviter une publicité certes limitée, mais que j’imagine peu bénéfique — en tout cas si vous êtes du coin vous savez certainement de quoi je parle, et sinon c’est pas nécessaire pour comprendre l’idée.

      Si c’est pas assez bucolique, j’ai visité, à Montreuil encore, un jardin extraordinaire [https://root-cause.fr ], posé au beau milieu du coin le plus bétonné de la ville et pourtant rempli de papillons et de bourdons qui butinent, où des plantes comestibles poussent sur du marc de café filé par les restaurateurs du quartier dans des cagettes récupérées au marché.

      Il y a, je n’en doute pas, quantité de lieux et de projets plus ou moins similaires pas trop loin de chez vous, parce qu’il y a partout des gens qui ont envie d’autre chose que le monde tel qu’il est devenu.

      Certes, le renforcement graduel des lois anti-squat rend très difficile l’installation de lieux de ce type, mais si tous les petits bourgeois comme moi mettaient leurs héritages en commun pour s’acheter des friches dans un quartier pourri au lieu de corps de ferme dans les Cévennes (ou assimilé), on pourrait peut-être faire quelque chose.

      Ou alors peut-être qu’il faudra s’avouer que notre idéal n’est pas tant d’inventer une société de l’avenir que de revenir à un âge d’or fantasmé, que nous ne rêvons pas tant de retrouver la nature que d’avoir notre jardin, que nous ne voulons pas tant le collectif que l’entre-soi, nous aussi.

    • Quand je l’ai lu l’autre jour, ce passage précisément m’a fait pensé inversement aux militants paysans ou de l’autonomie alimentaire, qui critiquent les rêveries et impasses des urbains (et aussi de certains zadistes débutants) qui ne voient pas la somme de travail (et de terres !) qu’il y a pour nourrir vraiment une quantité importante de gens. Et qui donc continue de rêver qu’il ne peut pas y avoir d’effondrement des grandes villes en un temps très court.

      Avoir des friches bourdonnantes en pleine ville, c’est exactement ça : bucolique. Mais sans plus. C’est très bien hein, on va pas cracher sur des abeilles supplémentaires et sur quelques pots de miel urbain fait sur un toit ou dans une friche. Mais c’est pas ça qui va nourrir une métropole (> 400000 hab), ni même une grande ville. Les AMAP c’est super, mais ça nourrit 1% ou moins des métropoles.

      Dire « il y aura toujours des villes », « il y aura toujours des urbains » est beaucoup trop vague et ne dit rien du tout de la taille de ces villes, et de l’aménagement du territoire (et de la vie, de la bouffe, etc) qui en découle.

      Bien sûr qu’on ne va pas/plus vivre dans un monde où il n’y a que des paysans dans des villages de 300 habitants en sabots, au milieu des champs et des forêts. Mais un monde avec des métropoles concentrées et ultra densifiées partout, n’a rien à voir avec un monde fait de plein de villes de 15000 habitants réellement vivantes partout (pas des réservoirs de travailleurs pour la métropole la plus proche), à la fois alimentairement et culturellement. Avec chacun⋅e ayant toujours des liens avec la terre environnante et ses fruits (poules, maraichage, etc) quand bien même notre activité principale n’est pas agricole.

      Les visualisations de @odilon sur les différents niveaux de concentration ou d’étalement ou de petites villes sont très parlantes sur ce point. :)

      C’était le cas il n’y a encore pas si longtemps, et c’est pour ça que les grandes grèves du début du 20ème siècle fonctionnaient et duraient longtemps. On a énormément perdu en autonomie en 100 ans, y compris et surtout les travailleurs industriels/urbains qui avaient tous de la famille dans l’agricole ou eux-mêmes des terres et des poules etc.

      Bref, c’est pas à Montreuil qu’on va sauver le monde non plus, au cœur de la deuxième plus grosse métropole d’Europe après Moscou. :p

    • C’est rigolo parce que les informaticiens cultivent depuis des années des outils de cette sorte pour le principe, parfois presque par jeu, tandis que la masse du public refuse de les adopter pour des questions pratiques (parce que c’est relou d’installer GPG ou de demander à ses potes de migrer sur Signal). Or, dans un pays que l’extrême-droite gouverne, on se trouve très subitement face à un problème : ceux qui auraient besoin d’outils sécurisés ne savent pas les utiliser ou ne connaissent pas leur existence.

      Ça me rappelle quand j’ai voulu faire adopter GPG par mes proches. Rien que leur expliquer le principe de la signature et du chiffrement ça avait été sportif, d’autant que pas grand monde ne captait l’intérêt de la chose. Il va falloir retenter une formation accélérée…

  • Plus de 100000 sites touchés par des malwares, suite à la prise de pouvoir d’un groupe sur un frawework javascript.

    Le CDN (Content Delivery Network = sites de téléchargement) Polyfill (interf. de rétrocompatibilité) en JS.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Polyfill
    Rachat du projet Polyfill JS début 2024.
    Les alertes fusaient déjà en février 2024 suite au rachat, tant il semblait évident que le nouvel acquéreur n’était pas de confiance.
    https://www.reddit.com/r/webdev/comments/1b3y83e/comment/ksyml9a

    Et à présent, la preuve de mauvaises intentions est établie puisque leur soft balance des malware de partout.
    https://www.reddit.com/r/programming/comments/1dovypp/polyfill_js_supply_chain_attack_affects_over/?rdt=53195
    https://sansec.io/research/polyfill-supply-chain-attack

  • #CSS #Pattern : Fancy #backgrounds with CSS #gradients
    https://css-pattern.com

    The biggest collection of background Patterns

    Explore 144 CSS-only patterns made with CSS gradients and optimized with CSS variables.

    You can also surprise yourself with a random CSS Pattern! https://random.css-pattern.com

    Toujours par l’auteur de https://css-tip.com dont on causait ici https://seenthis.net/messages/1001462

  • Les étudiants ne peuvent déjà plus se passer de l’IA générative
    https://edtechactu.com/outils-collaboratifs/les-etudiants-ne-peuvent-deja-plus-se-passer-de-lia-generative

    Un fort plébiscite chez les étudiants

    Les étudiants de 4e année issus de plusieurs cursus (management, ingénierie généraliste, création & design…) ont massivement intégré l’usage des IA génératives (ChatGPT, Midjourney, Gemini, etc.) : 99 % d’entre eux les utilisent désormais, alors qu’un sondage Ifop pour Talan d’avril 2024 montrait que seuls 22 % des Français de plus de 35 ans ont utilisé une IA générative. La raison est simple : « Les étudiants ont de formidables capacités d’adaptation à cette technologie dans leurs usages et leurs méthodes de travail », explique l’étude.

  • La génération Fenwick et le monde la logistique sous l’œil des rappeurs.
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/06/la-generation-fenwick-et-le-monde-la.html

    « Les grands groupes comme Amazon insistent sur la robotisation du travail et l’utilisation des nouvelles technologies dans le secteur de la logistique, laissant croire que ces innovations faciliteraient le travail ouvrier. Or, il n’en est rien. L’omniprésence de la technologie (logiciels pro de gestion, commandes vocales, écrans tactiles) confine les ouvriers dans des tâches hyper-spécialisées, proches de celles développées au temps du taylorisme triomphant. De même, le savoir-faire des salariés est rogné par le travail sous commande vocale, qui existe dans certaines plateformes logistiques. Guidés par une voix numérique, les ouvriers, équipés d’un casque sur les oreilles, manipulent les colis à traiter, puis valident l’action une fois la tâche requise effectuée, par l’intermédiaire d’une reconnaissance vocale. Un pseudo-dialogue se crée avec la machine, mais il n’y a aucune marge de manœuvre, d’autonomie ou d’initiative pour le travailleur. »

    • La #Chine en tête de course pour le prix de l’ #obsolescence absolue. Une voiture traditionnelle avec un entretien adéquat peut durer au dela de soixante ans (cf. le Cuba), les modèles plus récents à partir de 1995 posent de véritables problèmes aux garagistes indépendants et amateurs de véhicules de collection.

      Le #right_to_repair n’existant pas la courte durée de production des circuits intégrés rend obsolète chaque voiture « moderne » dès l’age de deux ans avec le premier problème sérieux. L’histoire des batteries chères et polluantes n’améliore pas la situation.
      Il est dommage que le parti communiste ne favorise pas le développement d’un système de transport commun gradué mais laisse libre cours à la compétition capitaliste et mise sur les marchés internationaux pour y imposer so pouvoir.

      Cerise sur le gateau les voitures américaines vendues au rabais alimentent le business #VTC ou #ride_hailing qui est une machine d’exploitation radicale en Chine aussi. Le capitalisme à la fois nu et encadré y pousse les foules de pauvres à s’endetter auprès des sociétés du type #Uber dans la poursuite du rêve d’entrepreneur indépendant. Le résultat est le même sinon pire que ce que Ken Loach a montré dans Sorry We Missed You .

      I plopped down in the front seat of the Buick Velite 6, the electric wagon I had seen everywhere in Shanghai. I’d find out later from four different on-the-ground sources, including Sundin, that the Velite 6 is highly discounted and sold en masse to Chinese rideshare drivers.

      It is a car that sells in numbers heavily to fleets because it is cheap and available, and less because it is desirable—not great for a brand that wants to retain its market share and raise its transaction prices.

      ...

      Some of the China-only cars I had read about and reported on before, I was finally seeing in person. “Oh wow, that’s a Buick Velite 6; I’ve been reading about those online, they’re everywhere, here in China. Or at least, everywhere in the passenger pickup area,” I said out loud, to no one in particular. For a split second, I wondered: were the reports overblown? Was China’s love affair with Western cars still strong?

      ...

      I’d later learn that the auto show had more than 100 new model debuts and concepts. That’s a far cry from the Detroit Auto Show last September, which only featured one fully new model. Two other models were refreshed versions of current cars already on sale. None were electric.

      ...

      Whatever the flavor, these models are superconnected, full of high-end processors and tech meant to woo discerning Chinese buyers.

      Just from what I saw, I understood why there were so many people at the Chinese domestic brands. Li Auto’s booth had a consistent queue to view L6 compact PHEV crossover, released at the show.

      ...

      Nobody Cares About Western Brands in China

      ...

      The first stand I stumbled upon was Buick’s. It unveiled two GM Ultium-based concepts, the Electra L and Electra LT. It had also unveiled a PHEV version of its popular GL8 van. But where the hell was everyone? It was barely 10 a.m., on the first day of the Beijing Auto show; two concepts were just revealed sometime earlier that morning, yet there were only a handful of spectators at the Buick stand.

      ...

      “Chinese people don’t really care about concepts here,” Will Sundin of the China Driven internet show told me. “They want something they can buy and drive right away.”

      ...

      Why isn’t the Equinox EV on sale?

      We explored the expo center more, but eventually made our way back to the Buick stand. I plopped down in the front seat of the Buick Velite 6, the electric wagon I had seen everywhere in Shanghai. I’d find out later from four different on-the-ground sources, including Sundin, that the Velite 6 is highly discounted and sold en masse to Chinese rideshare drivers.

      It is a car that sells in numbers heavily to fleets because it is cheap and available, and less because it is desirable—not great for a brand that wants to retain its market share and raise its transaction prices.

      Within five seconds of sitting behind the wheel of the Velite 6, I understood why. Sundin picked up on my disappointment.

      “It’s a bit shit, innit?” he said. He was right. I couldn’t ignore what I was seeing. The Velite 6 felt like an electric version of a generation-old Chevy Malibu.

      The delta of quality, connectedness, and value between the Velite 6 and any of the equivalent of the mid-tier Chinese EV vehicles I had experienced that day, was startling. By comparison, the Velite 6’s small screens and grey plastic interior were downright depressing to the full-width, super brilliant screens in any given Chinese EV.

      #vtc #transport #voitures_électriques

    • @klaus j’ai regardé un peu les photos de l’article : des voitures blindées d’écrans (quasiment plus un seul bouton physique alors qu’il est prouvé que c’est largement plus efficace et du reste ça va être un critère de sécurité pour le NCAP) qui ressemblent à des gros jouets. C’est le même modèle que Tesla, produire un truc qui brille mais vite fait et mal fait, irréparable, au coût écologique désastreux et obsolète en quelques années. Ou l’on comprend (si on en doutait encore) qu’une bonne partie de l’humanité n’a toujours pas compris vers quel désastre on allait, et à grande vitesse (mais en électrique donc ça va !).

    • @alexcorp Mon point de vue pratique est que je veux une voiture dans la quelle je prends place, où j’ai compteur de vitesse, accélérateur, frein et volant et, pour les bagnoles sans boîte à vitesse automatique un compte-tours et pédale d’embrayage.
      Les vitres et rétroviseurs électriques sont sympas, mais enfin ce n’est pas indispensable si les conducteurs ne changent pas tout le temps.

      Les bagnoles modernes des services de location par contre sont toutes équipées de systèmes qui font que tu devrais passer une journée ou plus pour lire le manuel si tu veux les conduire sans mauvaises surprises. Avant de démarrer je passe toujours un long moment désagréable à la recherche du « bouton » pour baisser le volume ou éteindre le système multimédia qui me fait chier avec la musique à la c... de l’utilisateur précédent.

      D’ailleurs il ne faudrait autoriser l’utilisation d’engins aussi dangereux qu’une voiture qu’aux conducteurs professionnels et aux handicapés qui n’ont pas d’autre possibilité de se déplacer.

      Je suis pour l’abolition de ce « marché » qui ne fait que contribuer à la destruction de la terre. Mais c’est une tâche qui occupera encore les générations à venir.

  • Spaceweather.com Time Machine
    https://www.spaceweather.com/archive.php?view=1&day=10&month=05&year=2024

    EXTREME GEOMAGNETIC STORM—NOW! The biggest geomagnetic storm in almost 20 years is underway now. It has reached category G5—an extreme event. Sky watchers with dark skies may be able to see and photograph auroras even at low latitudes. Get away from city lights and look at the sky! Aurora alerts: SMS Text

    CME STRIKE SPARKS WIDESPREAD AURORAS: The first of six CMEs hurled toward Earth by giant sunspot AR3664 hit our planet’s magnetic field today. The impact on May 10th at 1645 UT jolted magnetometers around the world and sparked a geomagnetic storm, which is now extreme. More CMEs are following close behind and their arrival could extend the storm into the weekend. Sign up for Space Weather Alerts to receive instant text messages when the CMEs arrive.

    The ongoing storm is producing low-latitude auroras in the southern hemisphere. Ken James sends this picture from the Snake Valley Observatory in Victoria, Australia:

    “The red, yellow and green colours were easily visible to my naked eye,” says James.

    Readers in the USA should note that the southern latitude of Victoria, Australia, 37 degrees, is the same as the northern latitude of central California. That’s how far down auroras could be seen if it were dark instead of daylight in North America.

    Why is this storm so severe? Take a look at the solar wind data from NOAA’s DSCOVR spacecraft:

    After the CME struck, the speed of the solar wind blowing around our planet abruptly increased to more than 700 km/s. More importantly, south-pointing magnetic fields from the sun washed over the Earth, opening a crack in our planet’s magnetosphere. Solar wind poured through the gap to turbo-charge the storm.

  • A moins de 30 ans, leur corps déjà abîmé par le travail : « Ça a quelque chose de déprimant de se rendre compte qu’on est toute cassée si jeune »
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/04/09/a-moins-de-30-ans-leur-corps-est-deja-abime-par-le-travail-ca-a-quelque-chos

    Des salons de coiffure aux entrepôts de logistique, de jeunes travailleurs et travailleuses racontent les douleurs physiques qui envahissent leur quotidien.

    Par Alice Raybaud
    Publié aujourd’hui à 06h15, modifié à 17h04

    Temps de Lecture 7 min.

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    Désormais, chaque matin, Léa Ruiz revêt tout un attirail. Positionner un masque FFP2 sur le visage, enfiler une paire de gants en latex. Sur son agenda personnel, toujours avoir un rendez-vous chez le kiné programmé à court ou moyen terme. A 32 ans, elle n’a pas le choix si elle veut alléger les troubles physiques qui pèsent sur elle après neuf années en tant que coiffeuse.

    Les premières douleurs sont survenues très tôt, dès ses périodes de stage. Dans les salons de grandes chaînes où la jeune apprentie coiffeuse officiait – debout toute la journée et soumise à une « cadence effrénée » –, son dos a commencé à lui faire mal. Puis ses poignets et ses épaules, à force d’enchaîner les Brushing coudes relevés et sèche-cheveux à la main, et enfin ses jambes, en raison du piétinement continu. « Au début, ça s’en allait, avec du sport ou des séances de kiné. Et puis ça s’est installé, et c’est devenu des douleurs constantes », raconte Léa Ruiz. A l’orée de la trentaine, un eczéma envahit ses mains, abîmées par les shampooings, suivi de violents maux de tête, liés à l’inhalation quotidienne des produits de décoloration.

    Depuis 2020, elle a quitté l’industrie des salons de coiffure « à la chaîne » et a monté une coopérative avec d’autres collègues, décidés à penser une organisation du travail plus respectueuse : Frange radicale, à Paris, où les coiffeurs essaient de prendre davantage leur temps pour chaque coupe. Mais la jeune femme traîne toujours ces séquelles physiques, qui s’aggravent d’année en année. « Je ne vois pas bien combien de temps je vais pouvoir encore tenir comme ça », confie-t-elle.

    « Usure prématurée »

    Dans de nombreux secteurs, en particulier peu qualifiés, des jeunes travailleurs et travailleuses subissent, avant même la trentaine, les impacts précoces de leur activité professionnelle. Des domaines comme la logistique, le BTP, la vente, la restauration, l’esthétique – souvent essentiellement soit féminins, soit masculins – sont marqués par un même turnover, symptomatique de milieux qui essorent les corps en un temps record.

    Si les métiers en question sont caractérisés par une pénibilité intrinsèque, les jeunes entrants sont particulièrement exposés à ce que les chercheurs appellent une « usure prématurée » en raison de la nature des emplois qui leur sont attribués. Souvent en intérim ou en CDD, ils passent en coup de vent, découvrant à chaque contrat un nouvel environnement de travail, auquel ils ne peuvent s’adapter pleinement. Et où on leur confie souvent les tâches les plus harassantes, dont les manutentions les plus lourdes et contraignantes, comme le souligne un rapport du Centre d’études de l’emploi et du travail de 2023.

    Marc (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), ajusteur-monteur de 25 ans, enchaîne depuis ses 19 ans les contrats d’intérim dans des usines d’automobile et d’aéronautique. Il a commencé par du travail de nuit, puis des horaires en trois-huit. « J’ai grandi dans une famille monoparentale, tout le temps avec des galères d’argent. Alors, quand j’ai vu qu’avec ce type d’emploi je pouvais toucher 2 000 euros plutôt que le smic, en tant que non-qualifié, j’ai dit oui direct. C’est un appât pour les jeunes comme moi qui cherchent à tout prix à sortir de la misère », raconte le jeune homme, passé auparavant par la vente et la restauration, « par défaut, après le refus de [ses] vœux d’études supérieures sur Parcoursup ».

    Mais avec ses horaires atypiques couplés au port de lourdes charges et un environnement de travail bruyant, il voit son corps – et son mental – s’écrouler. « C’est comme si j’étais constamment en retour de soirée, avec des difficultés à respirer, une arythmie cardiaque, l’impossibilité de trouver le sommeil. Ce rythme te détruit tout », explique Marc, qui souffre aujourd’hui de plus en plus d’une scoliose, et dont les bras et les poignets sont congestionnés à force des gestes répétés à l’usine.
    Douleurs et blessures

    Concernant en grande partie les plus jeunes, le travail de nuit aggrave tous les impacts physiques. « Certaines expositions, par exemple aux produits dangereux, font davantage de dégâts la nuit, car le corps ne les accueille pas de la même manière, et s’abîme plus vite et parfois de manière durable », observe le chercheur Serge Volkoff, spécialiste des relations entre l’âge, le travail et la santé.

    Plus d’un quart des 15-24 ans sont aussi contraints, à leurs débuts, à de l’emploi à temps partiel. « Or, ce recours au temps partiel les expose aux plus grandes pénibilités physiques et mentales », observe Anaïs Lehmann, doctorante en sociologie, qui rédige une thèse sur les travailleuses de la vente de prêt-à-porter. Dans ce secteur, le temps partiel est utilisé pour placer les jeunes aux moments de fortes affluences. « Des périodes où elles doivent soutenir une cadence élevée, debout, avec l’impossibilité de circuler correctement dans les rayons ou en réserve. Nombre d’entre elles se retrouvent avec des épaules bloquées, des douleurs aux pieds ou même des hernies discales », constate la chercheuse.

    Ces douleurs et blessures ont d’autant plus de probabilité de survenir que les jeunes connaissent moins, « du fait de leur inexpérience, les gestes de prudence, pour bien se positionner et éviter de se faire mal », constate Serge Volkoff. Si bien qu’ils se trouvent particulièrement exposés aux accidents graves et mortels au travail : trente-six travailleurs de moins de 25 ans n’ont pas survécu à un accident du travail en 2022, selon la Caisse nationale d’assurance-maladie.

    Leur statut précaire – de plus en plus fréquent et long en début de carrière – les installe aussi « dans une position de fragilité qui rend compliqué de s’opposer à leur employeur, ou d’user d’un droit de retrait quand ils se sentent mis en danger », ajoute Véronique Daubas-Letourneux, sociologue à l’Ecole des hautes études en santé publique. L’enjeu de s’extraire de cette précarité pousse d’ailleurs les jeunes à « mettre les bouchées doubles pour faire leurs preuves, sans pouvoir écouter les premiers signes de dégradation physique », pointe l’ergonome Jean-Michel Schweitzer.

    « Si tu ne vas pas assez vite, c’est simple, on ne te rappellera pas. Ça, tu l’as tout le temps en tête », témoigne ainsi Pierre Desprez, 26 ans, intérimaire pendant des années dans des entrepôts de logistique, où sa situation ne lui permettait pas de recourir aux gestes ou aux matériels de protection. « Quand tu as une cadence à respecter, tu ne peux pas toujours attendre ton binôme pour porter une charge lourde, alors tu t’y mets seul, quitte à t’esquinter le dos, explique le jeune homme, titulaire d’un CAP boulangerie et pâtisserie, secteur qu’il a quitté en raison d’une allergie à la farine, maladie fréquente chez les boulangers. En ouvrant des cartons, on s’entaillait aussi souvent les mains. Enfiler les gants de protection, puis les retirer, c’était prendre trop de retard. » Aujourd’hui ouvrier dans la métallurgie, Pierre connaît la même urgence, traduite désormais par des mains « pleines d’échardes de métal ».

    « Management du chiffre »

    Débuter dans ces secteurs, où la manutention est très présente, ou dans certains métiers d’artisanat signifie aussi devoir se plier à « une culture de l’effort et de la souffrance physique, raconte la coiffeuse Léa Ruiz. Plus tu vas te faire mal, plus ce sera dur, plus tu vas être valorisé ». La sociologue Diane Desprat, qui a étudié le milieu de la coiffure, a bien constaté que « toute manifestation de douleur chez l’apprentie ou la jeune salariée y est souvent pensée comme une manière d’apprendre le job, avec l’idée ancrée que le métier “rentre” par le corps ».

    Dans la restauration depuis ses 20 ans, Léa Le Chevrel se souvient, lors de ses débuts comme commis, s’être « usée le dos à porter des trucs super lourds, malgré [son] petit gabarit pour prouver qu’[elle] avai[t] [sa] place ». Aujourd’hui, le corps épuisé bien que toujours passionnée par le métier, « j’essaie de refuser de porter seule tel ou tel élément qu’on devrait soulever à deux, mais c’est mal vu. Tout comme le fait de prendre des arrêts maladie, tabou ultime de notre métier », explique la femme de 26 ans.

    Elle qui est passée par de nombreuses structures se rend compte que « bien des choses pourraient être faites de façon plus ergonomique, [s’il y] avait le matériel adapté, ou si seulement on se préoccupait de ce qui se passe dans les cuisines ». Mais « personne ne vient nous parler d’ergonomie et, quand on voit la médecine du travail, on nous rétorque que ces douleurs font partie du métier, que c’est normal », ajoute-t-elle.

    Bien souvent, ne pas être permanent dans les entreprises empêche aussi ces jeunes de bénéficier d’un suivi préventif. « Les directions se disent qu’avec le turnover élevé, ces jeunes ne restent pas longtemps, et donc qu’elles n’ont pas besoin de se préoccuper de leur ergonomie sur le long terme… sans comprendre que c’est aussi cette pénibilité qui renforce le phénomène de turnover », souligne la chercheuse Anaïs Lehmann.

    « Même en école, on n’a toujours pas beaucoup de cours [de prévention], remarque Lou-Jeanne Laffougere, apprentie paysagiste de 18 ans, qui souffre déjà du dos et des bras. On se débrouille un peu seuls pour trouver les bons gestes. » Cependant, Serge Volkoff observe que, même si la France est toujours « la mauvaise élève européenne en termes de pénibilité », le sujet de l’usure prématurée commence à être pris en compte : « Aujourd’hui, des employeurs font vraiment des efforts, des services de santé au travail arrivent à être proactifs sur ces enjeux. Ce qui n’est pas toujours simple, car économiser les plus jeunes sur les tâches les plus pénibles, par exemple, veut aussi dire moins préserver les anciens. »
    Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés Face à l’intensification du travail, les jeunes plongent dans un malaise profond : « Je m’enfonçais dans le travail, je n’avais plus de distance »

    A cela s’ajoute un autre phénomène : les jeunes débutent dans un marché du travail aujourd’hui marqué par une forte intensification, guidée par un « management du chiffre », qui éreinte encore davantage les corps. A 18 ans, Cloé commence sa vie professionnelle dans des chaînes low cost d’esthétique. « Il y avait une pression du “toujours plus” : c’était du travail à la chaîne, de l’abattage, où la cliente, qui vient sans rendez-vous, est reine. Avec ce rythme, impossible de bien se positionner pour s’économiser, se souvient la Toulousaine de 26 ans. Toutes mes vacances étaient dédiées à me remettre physiquement, je ne pouvais même plus aller faire du VTT avec les copains. »
    Incidences morales

    Bien vite, les conséquences physiques envahissent le quotidien, des douleurs chroniques aux séquelles liées à des accidents du travail. Le coût n’est pas uniquement physique. Léa Le Chevrel investit une partie substantielle de son salaire dans de l’ostéopathie, des massages, du yoga, ou encore de la literie haut de gamme, « pas par confort, mais par nécessité ».

    Les incidences sont aussi morales. « Ça a quelque chose de déprimant de se rendre compte qu’on est déjà toute cassée si jeune », confie Léa Ruiz qui, comme toutes les personnes interrogées, peine à imaginer un horizon professionnel. La sociologue Anaïs Lehmann ajoute : « Les jeunes de mon enquête rapportent que cette pénibilité et ses conséquences en viennent à générer des conflits conjugaux, des tensions personnelles. Mais sans savoir comment trouver une échappatoire, en raison de leur faible niveau de diplôme. »

    Le jeune ouvrier Marc, à bout, cherche à quitter ce secteur trop pénible, bien que ce soit « difficile avec seulement un niveau bac ». Il envisage malgré tout de se lancer dans une formation certifiante pour trouver un emploi de bureau, idéalement dans l’informatique. Sans perspective pour accéder à un emploi moins éreintant, Pierre Desprez, lui, dit éviter de se projeter dans l’avenir : « Parce que, honnêtement, ça me fait trop peur. »

    Alice Raybaud

  • Raphael Pradeau sur X : « Depuis la Révolution industrielle, la mortalité infantile n’a cessé de diminuer en #France au fur et à mesure que l’État se développe et investit dans la #santé. Mais ça c’était avant la #casse du système public de santé : la France est repassée derrière les pays d’Europe du Sud ! » /
    https://twitter.com/raphpradeau/status/1769282325223715193

    • Pays d’Europe riverains de la mer Méditerranée considérés par les ceusses « qui ont fait l’Europe » comme étant « arriérés ». Excepté l’Italie du Nord plus urbanisée et industrialisée que le « Mezzogiorno ».
      C’est surtout d’un point de vue social que l’on pourrait parler d’arriération avec le maintien d’une économie de plantation et son lot d’ouvriers précarisés comme jamais.
      De plus ces régions qui bordent la méditerranée sont fortement impactées par le changement climatique.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mezzogiorno

  • Une sécheresse critique s’installe durablement dans le bassin méditerranéen

    Du Maghreb à l’Italie, en passant par l’Algarve, dans le sud du Portugal, toute la côte est de l’Espagne, les Baléares, l’extrême sud de la France, la Sicile, la Sardaigne, Malte et jusqu’en Crète, le constat s’impose : la situation actuelle ne relève pas d’un épisode exceptionnel lié aux températures record – même si les trois derniers mois se distinguent comme l’hiver le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale –, mais d’un phénomène durable.

    [...]

    Après les températures extrêmement élevées qui ont marqué l’année 2023, 2024 débute dans des « conditions critiques » de #sécheresse dans le bassin méditerranéen, observent les scientifiques du Centre commun de recherche de la Commission européenne (JRC, selon son acronyme anglais) dans un rapport sur ce phénomène publié le 20 février. En s’appuyant sur les indicateurs de leur Observatoire européen de la sécheresse, fondé sur l’exploitation des images satellites du programme européen Copernicus, ils évoquent même un état d’alerte pour le sud et l’est de l’Espagne, le sud de la France, la majorité de l’Italie, Malte, Chypre, une partie de la Roumanie, de la Grèce et de la Turquie. Globalement, tout l’ouest du bassin méditerranéen est frappé de plein fouet. Le JRC insiste sur l’extrême gravité de la situation au Maghreb.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/18/une-secheresse-critique-s-installe-dans-le-bassin-mediterraneen_6222655_3244

    https://justpaste.it/e1up1

    #eau #Méditerranée

    • Face à un déficit en eau historique, « on risque de voir l’agriculture sicilienne mourir »
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/18/face-a-un-deficit-en-eau-historique-on-risque-de-voir-l-agriculture-sicilien

      L’île italienne souffre d’un déficit pluviométrique depuis plus de six mois. Le manque d’eau est tel qu’il menace la survie économique de nombreuses exploitations agricoles. Des orangeraies aux élevages bovins, la Sicile fait face à un « désastre annoncé ».
      Par Allan Kaval (Lentini et Raguse (Italie), envoyé spécial)

      Au bord du chemin poudreux, les orangers ont soif. Leurs feuilles sont flétries et leurs fruits, minuscules. Alessandro Scire, producteur d’agrumes dans la plaine de Catane comme son père et son grand-père avant lui, sort son couteau suisse et coupe une petite orange gorgée de sucre, de la taille d’une mandarine. Elle a beau être délicieuse, elle serait invendable. Le manque d’eau, sévère en cette fin d’hiver sicilien, a engendré des fruits nains, de taille non conforme aux calibres de commercialisation et aux habitudes des consommateurs, mettant en péril toute la filière des agrumes.

      Legs de la période islamique de l’île, entre les IXe et XIe siècles, exploités massivement au XIXe siècle à destination des marins pour éloigner le scorbut, bientôt exportés à travers le monde et faisant la fortune de premiers mafieux, les orangers, citronniers et mandariniers siciliens plongent leurs racines dans les profondeurs de l’histoire insulaire. Leur avenir est désormais menacé alors que la région affronte la pire #sécheresse_hivernale depuis que les mesures météorologiques ont commencé à être prises, en 1921.

      « Nous sommes en colère et émotionnellement éprouvés mais il n’y a rien à faire contre les forces de la nature », déplore, amer, M. Scire, 42 ans, propriétaire de 80 hectares d’orangers, soit environ 40 000 arbres dans une exploitation voisine. « C’est un désastre qui avance et avance et avance… » Les oranges seront probablement abandonnées sur l’arbre. Trop petites pour le commerce, elles pourraient intéresser les industries de transformation, mais selon l’agriculteur, les prix d’achat qu’ils imposent seraient inférieurs aux coûts de production. Les fruits continueront alors à peser sur les branches et à affaiblir l’oranger. De fait, la question n’est plus tant de savoir comment limiter les dégâts pour la récolte de cette année, mais bien de savoir comment les arbres vont survivre à l’été.

      https://justpaste.it/ea6ep

      #agriculture #Sicile

    • Le nord-est de l’Italie subit une sécheresse précoce
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/27/le-nord-est-de-l-italie-frappe-par-une-secheresse-precoce_6163533_3244.html

      Par Olivier Bonnel (Rome, correspondance), le 27 février 2023
      Canaux asséchés à Venise, pénurie d’eau potable… la région connaît une sécheresse persistante, de Venise au Piémont. Le ministre de l’environnement a même mis en garde contre de possibles rationnements.

      Des gondoles échouées dans des canaux asséchés à Venise… L’image, spectaculaire, a beaucoup circulé. Causé par les marées basses qui touchent la ville en cette saison et accentué par les hautes pressions anticycloniques auxquelles les Vénitiens sont habitués, le phénomène n’est pourtant pas lié à la sécheresse persistante qui touche le nord-est de l’Italie.

      [...]

      Selon les relevés pluviométriques de l’agence régionale de prévention et de protection de l’environnement, il est tombé seulement 0,5 millimètre de pluie en Vénétie au cours des quinze premiers jours de février, alors que la moyenne saisonnière est d’ordinaire de 60 millimètres.


      Marée basse à Venise (Italie), le 18 février 2023. LUIGI COSTANTINI/AP


      Le pont de la Becca, sur le fleuve Pô, non loin de Linarolo (Italie), le 21 février 2023. PIERO CRUCIATTI/AFP

      https://justpaste.it/e743c

    • En 2023, une sécheresse sans fin dans les Pyrénées-Orientales
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/12/29/en-2023-une-secheresse-sans-fin-dans-les-pyrenees-orientales_6208256_3244.ht

      Fin décembre, l’aquifère de la plaine du Roussillon reste « extrêmement dégradée, avec des niveaux très bas ». Une situation préoccupante, qui fragilise notamment les secteurs du tourisme et de l’agriculture.
      Par Stéphane Foucart, le 29 décembre 2023


      La retenue de Vinça, dans les Pyrénées-Orientales, le 9 décembre 2023. ED JONES/AFP

      Dans les Pyrénées-Orientales, l’année s’achève comme elle a commencé : sans pluie. Selon les données provisoires de Météo-France, le département a connu une sécheresse record, plus sévère encore que celle de 2022 – année qui avait été déjà la moins arrosée de l’histoire des relevés. Ce déficit de précipitations est une caractéristique forte de la Catalogne française, où il n’y a pas eu de températures plus inhabituellement élevées que dans le reste du territoire français.

      « Sur l’ensemble du département, le bilan des précipitations est catastrophique, avec des stations qui ont souvent cumulé la moitié, voire moins, des niveaux normaux », précise Tristan Amm, prévisionniste à Météo-France. A Perpignan, par exemple, le cumul de pluies atteint 250 millimètres (mm), soit près de 20 % de moins que le record de 2022, à 305 mm de cumul. « Pour donner une idée de ce que cela représente, il faut savoir que la moyenne 1991-2020 se situe à 571 mm de cumul par an sur Perpignan, détaille M. Amm. Le record de précipitations sur la ville a vu un cumul de 222 mm en une seule journée, le 12 novembre 1999. » Soit presque autant en vingt-quatre heures que sur l’ensemble de l’année écoulée…

      Un « rail des dépressions »

      Même les pluies exceptionnelles de l’automne n’ont pas profité à la plaine du Roussillon et au massif des Aspres. « Entre mi-octobre et mi-novembre, la France a été balayée par une succession quasi ininterrompue de passages pluvieux, favorisée par un “rail des dépressions” sur le proche Atlantique (…), explique Météo-France, dans son bilan provisoire. Jamais de telles quantités de pluies n’avaient été mesurées en trente jours consécutifs, à l’échelle du pays. Localement, les cumuls ont approché 900 mm dans le Massif central, 800 mm dans les Vosges, 500 mm dans le Pas-de-Calais, 400 mm en Poitou-Charentes, alors qu’ils n’ont pas dépassé 25 mm à Perpignan. »

      Au 1er décembre, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), constatait dans son bulletin que l’aquifère de la plaine du Roussillon était toujours « extrêmement dégradée, avec des niveaux très bas » et que « la recharge ne sembl[ait] pas avoir débuté ». En tout état de cause, l’année à venir sera elle aussi marquée par les difficultés, en particulier pour le secteur agricole, dominé dans le département par l’arboriculture et la viticulture. « Il semble difficilement envisageable de reconstituer durablement les réserves des nappes du Roussillon d’ici au printemps 2024 », note le BRGM.

      L’une des questions posées par ces deux années de sécheresse est celle du lien avec le changement climatique – et donc la possibilité de voir l’aridité devenir structurelle dans la région. « Les modèles climatiques ont du mal à simuler ce qui pourrait se produire dans l’avenir à d’aussi petites échelles que celle d’un département, explique M. Amm. Mais on a de bonnes raisons de penser que le réchauffement va rendre plus probables des sécheresses plus intenses et plus longues, mais aussi des épisodes de précipitations extrêmes. » Une oscillation entre extrêmes qui est, déjà, l’une des caractéristiques climatiques des contreforts méditerranéens des Pyrénées.

      Fort Impact sur la viticulture et l’élevage

      Le tourisme et l’agriculture font partie des secteurs les plus touchés. « Nous sommes depuis deux ans dans une situation extrêmement compliquée, avec des rendements faibles dans la plupart des secteurs, mais surtout dans les cultures non irriguées, résume Bruno Vila, arboriculteur et responsable local de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. En particulier, la viticulture est très touchée ; la situation étant aggravée par l’état du marché. L’élevage est aussi énormément affecté : sur le département, nous avons beaucoup de fermes extensives autonomes en fourrage. La sécheresse a fortement réduit les réserves et, dès janvier, les exploitants devront acheter du fourrage pour nourrir leur cheptel. »

      Durant le printemps, les milieux agricoles ont affronté des associations écologistes désireuses de voir restreint le pompage dans les rivières, menacées d’assèchement. Le débit réservé de la Têt, par exemple, a été au centre de nombreuses polémiques arbitrées par la préfecture.

      « Tout au long de l’année, nous avons dû discuter avec tous les acteurs du territoire, pour fixer des niveaux de restrictions que nous pouvions imposer à tel ou tel, sans mettre en péril la survie économique des activités, explique-t-on à la préfecture. Nous avons aussi accéléré la mise en place des mesures d’adaptation, telle la récupération des eaux usées pour certains usages comme l’arrosage ou le nettoyage de la voirie… Il y a aujourd’hui sept stations d’épuration habilitées, dans le département. »

      Les restrictions d’usage ont aussi été l’occasion d’inciter les secteurs économiques à investir dans des infrastructures et des systèmes moins gourmands en eau. « Pour l’agriculture, nous avons par exemple modulé les restrictions en fonction des systèmes d’irrigation, en favorisant les plus économes comme le goutte-à-goutte, précise-t-on à la préfecture. Nous avons aussi incité les campings et les hôtels à mettre en place des systèmes de récupération des eaux de lavage de filtre de piscine, de manière que chaque litre d’eau serve deux fois. »

    • Stress hydrique : comment la vallée du Rhône fait face
      https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/article/2023/12/11/stress-hydrique-comment-l-auvergne-rhone-alpes-fait-face_6205214_6065879.htm

      Le déficit en eau, la hausse des températures et la multiplication des épisodes extrêmes placent le bassin rhodanien dans une situation climatique préoccupante.
      Par Richard Schittly (Lyon, correspondant), le 11 décembre 2023.

      C’est arrivé sans prévenir. Le 27 juillet 2022, dans le petit village de Clansayes, dans le sud du département de la Drôme. D’un coup, plus rien n’est sorti des robinets. Une coupure soudaine, généralisée. « Vous vous levez le matin et il n’y a plus d’eau du tout. Vous ne comprenez pas tout de suite ce qui arrive », raconte Maryannick Garin, maire du village de 600 habitants. Rupture de canalisation ? Beaucoup plus grave. En cherchant l’origine de la coupure, la municipalité se rend compte que le niveau de la nappe phréatique a trop baissé à cause de la sécheresse qui dure depuis des mois. Les pompes ne parviennent plus à puiser dans la source qui alimente depuis toujours la commune.
      « C’est un choc énorme. On se sent vulnérable, tout le monde comprend à quel point l’eau est précieuse », témoigne l’élu, (...)

      La hausse des températures va nécessiter de modifier le fonctionnement des quatre centrales nucléaires situées sur les rives du fleuve et de leurs dix-huit réacteurs. Objectif : limiter les rejets d’eau des circuits de refroidissement en périodes trop chaudes. Le ralentissement de la production l’été doit notamment concerner les trois centrales qui fonctionnent en circuit ouvert. Cette seule question des centrales nucléaires donne la mesure des efforts à accomplir : passer en circuit fermé deux centrales nucléaires suppose des travaux d’un coût d’un milliard d’euros.

      https://justpaste.it/edhxo

      #nucléaire

      Au Maroc...
      https://seenthis.net/messages/1038678

      edit 37,2° à Agadir le 7 mars 2023
      https://seenthis.net/messages/1046464
      c’était déjà le cas en février
      https://seenthis.net/messages/1041773

      #canicule #climat #désertification

  • Les raisons du déclin de la recherche en France

    Dépassée par ses concurrents en termes de #productivité_scientifique, la France voit son modèle miné de l’intérieur, dessinant une trajectoire qui l’éloigne toujours plus de son rang historique.

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    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/28/recherche-les-raisons-du-declin-francais_6096227_1650684.html

    Non seulement l’Australie n’achètera pas de sous-marins à la France, mais en plus, ses chercheurs sont sur le point de passer devant les nôtres en termes de productivité. C’est ce qui ressort des premières données provisoires sur l’année 2020, communiquées par l’Observatoire des sciences et techniques (OST) au Monde, portant sur le volume des publications scientifiques nationales.

    En 2017, l’Italie était passée devant la France, qui se retrouve désormais à la limite d’être exclue du top 10 par le Canada, l’Espagne et l’Australie, alors qu’elle en était sixième en 2009. « Décrochage rapide depuis quinze ans », écrivaient, pour qualifier la situation française, les auteurs d’un des rapports destinés à nourrir la loi de programmation pour la recherche (LPR), votée fin 2020. Celle-ci était censée stopper l’érosion mais elle a surtout réveillé les contestations d’une communauté scientifique doutant de l’intérêt des réformes structurelles, qui depuis 2005 accompagnent ce décrochage. Même si corrélation n’est pas causalité.

    Et derrière le flétrissement du prestige français, en termes de #publications, de #moyens_financiers, de #salaires, des #fractures apparaissent au sein même de la communauté scientifique nationale, entre laboratoires riches et pauvres, vedettes et secondes lignes, titulaires et précaires… signant la fin de l’exception du #modèle_français dans le paysage mondial.

    (#paywall)

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/28/recherche-les-raisons-du-declin-francais_6096227_1650684.html

    #it_has_begun #it_is_the_end #recherche #université #France #déclin #ESR #précarité #précarisation

  • Ivan Illich, Le silence comme bien commun, 1981 – Et vous n’avez encore rien vu…
    https://sniadecki.wordpress.com/2024/02/18/illich-silence-fr

    La gestion électronique d’un problème politique peut être envisagée de multiples façons. Je propose, comme introduction à cette consultation publique, d’approcher cette question sous l’angle de l’écologie politique. L’écologie, au cours des dix dernières années, a acquis une nouvelle signification. Il s’agit encore du nom d’une branche particulière de la biologie professionnelle, mais le terme sert à présent de plus en plus de label au nom duquel un large public politiquement organisé analyse et influence les décisions techniques. Je veux me concentrer sur les nouveaux appareils électroniques comme représentant un changement technique dans l’environnement humain qui, même encore bénin, doit rester sous contrôle politique (et pas uniquement celui des experts).

    […]

    Au cours des treize minutes qu’il me reste à cette tribune, je vais m’attacher à clarifier une distinction que je crois fondamentale pour l’écologie politique. Je vais distinguer l’environnement comme bien commun de l’environnement comme ressource.

    […]

    Leur première réaction est de penser à l’apparition d’un nouvel ordre capitaliste. Confrontés à cette douloureuse nouveauté, ils oublient que le mouvement des enclosures signifie également quelque chose de plus simple. L’enclosure des communaux instaure un nouvel ordre écologique : l’enclosure n’a pas seulement pour effet de transférer physiquement aux riches propriétaires le contrôle des pâturages. L’enclosure marque un changement radical dans les attitudes de la société face à l’environnement. Auparavant, dans n’importe quel système juridique, une grande partie de l’environnement était considérée comme faisant partie des communaux desquels une majorité de gens tiraient une large part de leur subsistance sans devoir recourir au marché. Après l’avènement de l’enclosure, l’environnement devint en première instance une ressource au service des « entreprises » lesquelles, en développant une main-d’œuvre salariée, ont transformé la nature en biens et services dont dépendent la satisfaction des besoins essentiels des consommateurs. Cette transformation est l’angle mort de l’économie politique.

    #communs #commons #bien_commun #Ivan_Illich #subsistance

  • La grande subvention : Le capitalisme français sous perfusion
    https://www.frustrationmagazine.fr/subvention-capitalisme

    Le thème est bien connu : dans notre pays, il y aurait d’un côté les « entrepreneurs » du secteur privé qui ne comptent pas leurs heures pour « créer des richesses » et des emplois, ne devant leurs revenus qu’à la force de leur travail, et de l’autre les fonctionnaires, fardeau budgétaire terrible pour la société, qui ne produisent rien d’autre que du service public déficitaire et peu performant. D’un côté un apport, de l’autre un coût. Or, rien n’est plus faux : désormais, le secteur privé coûte au contribuable bien plus cher que nombre de services publics. Car chaque année, l’Etat dépense 157 milliards d’euros en subventions, crédits d’impôts et exonérations de cotisations au profit des entreprises privées de toutes tailles et de tous secteurs. C’est deux fois le budget de l’Education nationale, et cela représente 30% du budget de l’État en 2021.

    (De la théophanie des possédants au pays de l’#argent_magique)

  • Chasse aux #arrêts_de_travail : des médecins dénoncent « une campagne d’#intimidation générale »

    L’#Assurance_maladie contrôle des centaines de #médecins_généralistes qui prescriraient, selon elle, trop d’arrêts de travail, et leur impose des #quotas au mépris de la situation des patients. Des médecins, « écœurés », contestent la démarche.

    « Ça m’a fait perdre confiance en ma pratique. Je me suis dit : où est le problème, qu’est-ce que je ne fais pas bien ? » Comme d’autres confrères et consœurs, Valérie* [1] fait partie des 1000 médecins généralistes ciblés par l’Assurance maladie, parmi 6000 préalablement identifiés. En cause : leur trop grande prescription d’arrêts de travail. En juin 2023, le ministre de l’Économie, #Bruno_Le_Maire, dénonçait l’« explosion » des arrêts de travail et disait vouloir lutter contre les « #dérives » et « #abus ».

    Selon le gouvernement, les arrêts maladie auraient augmenté de 7,9 % en un an, et de 30 % entre 2012 et 2022, passant de 6,4 millions arrêts prescrits en 2012 à 8,8 millions désormais. Les #indemnités_journalières, versées par l’Assurance maladie pour compenser le salaire lors d’un arrête maladie, coûteraient 16 milliards d’euros par an.

    D’où la #chasse_aux_arrêts_de_travail, initiée par le gouvernement, qui se poursuit avec le projet de loi de financement de la #Sécurité_sociale pour 2024, adopté le 4 décembre dernier. Parmi les mesures que la #loi prévoit : la limitation à trois jours des arrêts de travail prescrits lors d’une téléconsultation, sauf prescription par le médecin traitant ou incapacité de se rendre chez le médecin. « Il y a véritablement eu un changement de politique en 2023 », constate Théo Combes, vice-président du syndicat des médecins généralistes MG France. L’homme voit dans cette offensive « une campagne d’intimidation générale contre la profession ».

    La particularité des patients oubliée

    « Qu’on discute de nos pratiques oui, mais on est dans le #soin, pas dans l’abus », réagit Valérie. Installée en Vendée, elle a eu la surprise de recevoir en juin dernier un courrier recommandé de l’Assurance maladie l’informant de sa trop grande prescription d’indemnités journalières. « En six ans, il y a une personne de 36 ans qui m’a demandé de lui faire un arrêt pour un rhume, que j’ai refusé. Là je suis d’accord qu’il ne faut pas abuser, mais ça m’est arrivé une fois ! » met-elle en avant. Surtout, les critères de contrôles ne tiennent selon elle pas du tout compte des particularités des patientèles.

    Partagée entre son cabinet en libéral et l’hôpital, Valérie est spécialisée en addictologie. « Pour les patients avec des problématiques d’addiction, on sait que les arrêts de travail, pour virus ou autre, sont source de rechute. Donc après, la pente est plus longue à remonter, et les arrêts aussi par conséquent. Pareil pour des patients qui ont des troubles psychiatriques, pour qui c’est vraiment source de décompensation », explique-t-elle. La professionnelle de santé a en effet constaté que ses prescriptions d’indemnités journalières ne font qu’augmenter : « Mais parce que ma patientèle ciblée augmente », précise-t-elle.

    Médecin depuis 30 ans dans le troisième arrondissement de Lyon et membre du Syndicat des médecins libéraux (SML), Laurent Negrello fait le même constat : « Je suis dans un quartier un peu défavorisé, avec 50 % de logements sociaux et plus de difficultés, ce qui impacte probablement mes quotas d’arrêts de travail », appuie-t-il. Contrôlé pour la deuxième fois en cinq ans, il insiste aussi sur le contexte sanitaire global, qu’il a vu nettement évoluer ces dernières années. « L’inflation des arrêts est à mon avis aussi due à des #conditions_de_travail qui sont devenues très difficiles. Les gens sont en #burn-out, ont des #accidents, une pression de rentabilité… ». Les conditions de travail (contraintes posturales, exposition à des produits toxiques, risque d’accidents, etc.) ne se sont globalement pas améliorées depuis 30 ans selon le ministère du Travail.

    Crainte de dépasser le quota

    Et il devient de plus en plus compliqué d’obtenir un rendez-vous chez un spécialiste. « À Lyon, il faut trois mois pour voir un orthopédiste ou un rhumatologue, et je ne parle même pas des psys, avec qui c’est impossible… », explique le généraliste. Plus les délais de prise en charge s’allongent, plus l’état d’un patient peut se dégrader et nécessiter un arrêt de travail. La #Caisse_nationale_d’Assurance_maladie (#Cnam) assure de son côté à Basta ! que ses données sont « standardisées » : « On essaie d’avoir des patientèles comparables. » La limite d’arrêts à ne pas dépasser, c’est plus de deux fois la moyenne du département. « Une approche purement statistique », déplore Théo Combes de MG France, qui pointe une « méthodologie contestable à plusieurs niveaux ».

    Alors que Michel Chevalier, médecin depuis 36 ans à Ousse, près de Pau, se remémore d’anciens contrôles par « entretiens confraternels », il déplore aujourd’hui « une absence de dialogue ». Après la réception d’un courrier recommandé en juin, il a été convoqué avec deux jeunes consœurs : « L’une exerce dans un quartier très pauvre de Pau et une autre dans un désert médical. Elle a 34 ans et n’en dort plus depuis le mois de juin », rapporte ce membre du Syndicat de la médecine générale (SMG). Valérie confie elle aussi s’être sentie « stressée d’être pointée du doigt » à la réception de ce courrier : « Je trouve la procédure violente en elle-même. Sachant qu’on a des délégués médicaux qui viennent régulièrement nous voir, avec qui ça se passe très bien. Je pense que ça aurait pu être fait autrement », met-elle en avant.

    À la réception du courrier, chaque médecin dispose d’un mois pour répondre et faire ses observations à l’Assurance maladie, qui décidera si les éléments apportés sont « suffisamment probants », nous détaille le service communication de la Cnam. Si ce n’est pas le cas, la procédure prévoit qu’il soit proposé au médecin ciblé une #mise_sous_objectif (#MSO) : pendant six mois, ce dernier doit réduire ses prescriptions d’arrêts de travail de 15 à 20 %. Ce que Valérie a refusé, comme de nombreux autres : « Heureusement, car au sein du cabinet médical où j’exerce, plus personne ne prend de nouveaux patients sauf moi quand ça touche des problématiques d’addiction. »

    Déjà contrôlé il y a cinq alors, Laurent Negrello avait alors accepté « la mise sous objectif » : « Pendant six mois, j’ai réduit mon temps de travail, donc les patients allaient voir ailleurs et j’ai atteint mes objectifs », relate-t-il avec ironie. Cette année, il a refusé ce procédé qu’il juge « très pesant et stressant » : « On travaille toujours dans la #crainte de dépasser le quota qui nous est imparti. Mais on est un peu dans le #flou parce qu’on ne sait pas vraiment quels sont les quotas exacts. On nous dit qu’il faut baisser de 20 %, mais c’est une zone grise, on ne sait pas comment baisser nos arrêts. Quels sont les critères ? On a face à nous des situations concrètes, donc baisser de 20 % c’est absurde », critique-t-il.

    En cas de refus de mise sous objectif, les médecins peuvent être « mis sous accord préalable », procédure pendant laquelle un médecin conseil de l’Assurance maladie doit valider tous les arrêts de travail prescrits par le médecin sous 48 heures. Valérie raconte avoir été convoquée à une commission ayant pour but de statuer sur sa soumission à ce dispositif en novembre.

    Convoqués à des « #commissions_des_pénalités »

    « Ça m’a occasionné beaucoup de stress et pris beaucoup de temps. J’ai préparé un argumentaire, fait des recherches. Sans compter les deux heures de route pour 30 minutes d’entretien prises sur ma journée de repos », relate-t-elle. La commission a voté à l’unanimité le refus de sa « #mise_sous_accord_préalable ». Mais la professionnelle de santé a dû attendre la réception d’un courrier de la CPAM, mi-décembre, pour avoir la confirmation de « l’abandon de la procédure ».

    Le 7 novembre dernier, Théo Combes a participé à l’une de ces « commissions des pénalités », notamment composées de représentants syndicaux et médecins d’un côté, et de représentants des employeurs et salariés de l’autre. « Des médecins sont venus s’expliquer. Ils étaient proches de la rupture d’un point de vue moral et psychologique, avec des risques suicidaires qui transparaissaient. J’aurais pensé que leurs récits auraient ému un mort, même si c’est peut-être un peu fort. Mais après quatre heures d’audition on s’est dit que c’était vraiment une #mascarade. C’est un système pour broyer les gens, les humilier », décrit le vice-président de MG France, écœuré.

    À l’issue des contrôles, des #pénalités_financières de plusieurs milliers d’euros peuvent s’appliquer s’il n’y a pas d’évolution du nombre de prescriptions d’arrêts de travail. « C’est très, très infantilisant. On a l’impression d’être dans la #punition plutôt que dans le dialogue, et de faire ça intelligemment », déplore Valérie, qui craint pour ses patients tout autant que pour sa profession. « On peut très bien imaginer maintenant que les médecins vont sélectionner les patients et ne plus s’occuper de ceux qui leur font faire trop d’arrêts », ajoute Michel Chevalier.

    L’Assurance maladie espère de son côté avoir un bilan chiffré de ces mesures « autour du deuxième trimestre 2024 ». Michel Chevalier, lui, ne sera plus là : « Le côté dramatique, c’est que j’ai décidé de prendre ma retraite à la suite de ces contrôles, ça a été la goutte d’eau. » Comme il n’a pas trouvé de successeur, ses patients n’ont plus de médecin depuis le 1er janvier.

    https://basta.media/chasse-aux-arrets-de-travail-medecins-denoncent-campagne-intimidation

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1041346
    #santé #France #humiliation #infantilisation #macronisme

    • Pourquoi ce médecin prescrit trois fois plus d’arrêts de travail que la moyenne à #Dieppe

      Le docteur Tribillac exerce au #Val-Druel, à Dieppe. Sanctionné pour avoir délivré trop d’arrêts de travail, il tente en vain d’expliquer la situation à l’Assurance maladie.

      « Je suis un lanceur d’alerte ! », commence #Dominique_Tribillac. Depuis 35 ans, ce médecin de famille exerce dans le quartier du Val-Druel, à Dieppe (Seine-Maritime). Âgé de 70 ans, il est ce que l’on appelle « un retraité actif ».

      Il devrait prendre bientôt sa retraite, avant l’été, mais un problème administratif l’occupe fortement depuis plusieurs mois : l’Assurance maladie l’a sanctionné car il donne trop d’arrêts de travail.

      La Sécurité sociale a fait les calculs, entre le 1er septembre 2022 et le 28 février 2023 : 4 911 journées indemnisées ont été prescrites.
      Trois fois plus d’arrêts de travail

      « Le nombre d’indemnités journalières versées, rapporté au nombre de patients a été de 16,7 », indique l’Assurance maladie. « En Normandie et au sein du groupe de communes semblables au sens de l’indice de défavorisation de l’Insee, l’institut national de la statistique et des études économiques, pour les praticiens exerçant une activité comparable, le nombre d’indemnités journalières versées par nombre de patients est de 5,90. »

      Le médecin du Val-Druel prescrit donc trois fois plus d’arrêts de travail.

      Une lettre aux médecins de France

      Mais le docteur Tribillac ne se laisse pas faire. Il conteste notamment l’indice de défavorisation mis en place par la Sécurité sociale. Selon lui, il ne reflète pas la réalité. « Il est très mal conçu, souligne-t-il. Il fait le contraire de ce qu’il est censé faire ». C’est-à-dire protéger et prendre en compte les populations les plus fragiles.

      « J’ai débusqué une véritable saloperie, ajoute Dominique Tribillac qui a le sentiment qu’on l’empêche d’aller au bout de sa démarche : « L’Assurance maladie essaie d’étouffer l’affaire. »

      Il va même envoyer une lettre ouverte à tous les médecins de France pour raconter son histoire et sa trouvaille concernant le référentiel sécu.
      Une population défavorisée

      Ce docteur, très apprécié de ses patients, ne cesse d’invoquer l’usure de ces derniers, dans un quartier prioritaire de la cité dieppoise. « Un quartier fermé avec une patientèle qui ne bouge pas, précise le professionnel. En tant que médecin de famille, j’ai vu les grands-parents, les parents, les enfants… Les gens qui vivent là y restent. »

      Au Val-Druel, « plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, indique-t-il. Les #polypathologies sont donc plus fréquentes, en moyenne deux fois plus élevées ». Le secteur dans lequel le médecin évolue est principalement touché par des problématiques psychologiques, de l’obésité, de chômage, de tabac, de cancers…

      Manque de spécialistes

      Selon lui, la moitié des habitants de ce quartier populaire arrive à la retraite invalide. « Ce sont des travailleurs qui ont des conditions de travail difficiles, explique Dominique Tribillac. Jusqu’à 45 ans, ils n’ont pas d’arrêt, et après ça commence.

      L’usure se déclare à cause de mouvements répétitifs qui sollicitent les mêmes membres ou muscles. « On arrive donc à une situation bancale en fin de carrière. Le patient peut-il encore travailler ou non, faire le même job… »

      Le médecin pointe aussi le manque de spécialistes dont les délais d’attente pour un rendez-vous sont de plus en plus élevés : « Les gens ne peuvent donc pas reprendre leur travail sans les avoir vus. »

      Un médecin dans l’#illégalité

      Mais tous ces arguments n’ont pas convaincu l’Assurance maladie. Ainsi, le docteur Tribillac a été sanctionné malgré un avis favorable d’une commission consultative pour le laisser exercer sereinement. C’était sans compter sur la direction de la CPAM de Seine-Maritime qui en a décidé autrement. Cette dernière n’a d’ailleurs pas souhaité répondre à nos questions au sujet du médecin du Val-Druel.

      Il exerce donc sa fonction dans l’illégalité depuis le 1er février 2024, refusant de remplir des papiers supplémentaires permettant à un médecin-conseil de vérifier les prescriptions d’arrêts maladie du docteur Tribillac. On appelle cette procédure une MSAP, une mise sur accord préalable.

      « Pas coupable »

      « Je ne suis pas coupable ! », argue-t-il. « Je ne remplirai pas ces dossiers. Ce médecin-conseil devrait plutôt voir ou appeler lui-même mes patients. »

      Conséquence pour ces derniers : ils ne peuvent plus toucher leurs indemnités journalières versées par la Sécu.

      https://actu.fr/normandie/dieppe_76217/pourquoi-ce-medecin-prescrit-trois-fois-plus-darrets-de-travail-que-la-moyenne-

  • Ikea, le seigneur des forêts
    https://disclose.ngo/fr/article/ikea-le-seigneur-des-forets

    Pendant deux ans, Disclose a enquêté sur l’ogre suédois et son système de prédation du bois à travers le monde. Nous en avons tiré un documentaire de 90 minutes, diffusé sur Arte mardi 27 février à 20h55. Lire l’article