• On a maté les CRS
    https://lundi.am/On-a-mate-les-CRS

    Lundi, tu matraquais des zadistes, 
    Mardi, tu flashballais des migrants, 
    Mercredi, tu te faisais caillasser en cité, 
    Jeudi, tu tabassais des footeux en famille et.. 
    Vendredi, tu gazais des enfants à la Manif pour Tous… 
    Samedi soir ? Tu détruisais des fêtards et leur matos… 
    Tout cela avant de ne pas retrouver tes gosses qui ne veulent plus te voir… 
    Et de recommencer ta semaine merdique sur une autre gamme.
    Éternel retour de l’aliénation au quotidien. 
    Quel travail ! 

    On a maté les CRS au point de leur faire refouler la moindre affinité. Les CRS n’ont pas d’amis ; juste leur corps dont la devise est “Servir”. “Servir” tout court. Certains diront qu’on ne précise pas à quoi ils servent car il s’agirait, disons, du “capital”. La vérité est plus terrible encore : les CRS servent à tout et à rien ; ils sont même à disposition de n’importe qui. La preuve en est leur mode de communication : par le passé, nombre de manifestants naïfs tentaient d’entrer en dialogue avec eux : en vain ! Le vide d’en face est total car avant d’être placés dans la rue, les CRS ont été matés afin d’obéir au moindre aboiement, point barre. 

    Cette dernière assertion est vérifiable sur le terrain : placez-vous derrière eux et usez de l’impératif avec des ordres simples, proférés à haute voix : “Halte, les gars, avancez ! À gauche ! À droite ! On recule ! Halte !” Vous serez surpris de constater que les réactions sont alors excellentes, surtout si vous êtes dans le vif de l’action. Le CRS obéit à n’importe quoi et n’importe qui. Les gendarmes sont moins dociles à cause de leur hiérarchie plus forte et militaire. Les CRS et leurs dérivés consanguins de type Brav-M se pensent plutôt sur le mode de la meute de chiens errants mais vaguement dressés par le passé. 

    C’est donc une erreur magistrale que de se prostrer, de paniquer, de crier, de regarder dans les yeux ou plus ridicule encore, d’engager un dialogue. Si un chien enragé vous menace, il faut garder une posture droite, sans être menaçante, tout en ayant les mains prêtes à se protéger les parties vitales. Si le danger se rapproche, proférez des ordres clairs et distincts sur un mode impératif. Évitez à tout prix l’indicatif ou pire, le conditionnel et le subjonctif. Le meilleur des chiens devient confus si vous commencez à lui faire des phrases. Par contre, il a été conditionné pour obéir à des mots simples du type “Halte !” ; ce qui donne les quelques secondes parfois nécessaires afin de se mettre à l’abri. Tirez parti des bons réflexes pavloviens incrustés dans ces débris d’humains.

    • Comme à chaque période de contestation sociale et politique, le mépris de la police se propage et s’amplifie dans la population. Peut-on cependant se laisser aller à ses intuitions et sentiments viscéraux sans les examiner davantage ? Cet excellent texte nous propose une anatomie de ce personnage mystérieux, pittoresque mais parfois terrifiant : le CRS.

      On a maté les CRS dans les trois sens du terme. Voyons comment.

      Dans un premier sens : les CRS ont été vus grâce à notre système de vidéosurveillance décentralisé qui s’appuie sur l’omniprésence des smartphones. Si la plupart des exactions policières restent invisibles, un échantillon suffisant est néanmoins prélevé puis diffusé en masse.

      Quand on mate les CRS, l’éventail d’actes répugnants surprend par sa diversité : testicule broyé à coup de bâton, hordes de police enragées matraquant des passantes ; ici, ils détruisent des terrasses de café et puis là, ils jettent un SDF à terre, le traitent de “sac à merde” et empêchent les bonnes âmes de le relever. Pensons encore à cette fameuse droite assénée gratuitement, avec une arme de catégorie D (gants de protection !). Horreurs qui n’en finissent pas : œil explosé, pouce arraché, visage pulvérisé… Bref, il suffit d’ouvrir une page web pour le constater : on a maté les CRS et vu de nos yeux le massacre des innocents en cours.

      Le deuxième sens intervient comme conséquence du premier : dans la mesure où les CRS sont ainsi vus dans leur nudité monstrueuse, on les mate à chacun de leurs coups et le roi se trouve mis en échec, sans issue possible. Quand on mate les CRS, on veut descendre dans la rue en masse. Tout décideur fonctionnel composerait avec cette fatale boucle de rétroaction positive : plus il y a de répression ostensible, plus la pression populaire augmente et plus la pression populaire augmente, plus il y a de répression ostensible. Le ba.-ba de la théorie des systèmes nous enseigne qu’il y a là un effet d’emballement, avec une amplification démentielle des phénomènes mis en jeu par le player.

  • Médecin à Sainte-Soline, je témoigne de la répression
    https://reporterre.net/Medecin-a-Sainte-Soline-je-temoigne-de-la-repression

    Je prends la régulation du 15 au téléphone. Je demande à parler au médecin. Je me présente en tant que médecin urgentiste : je demande un Smur [service d’aide médicale urgente] d’emblée pour un patient traumatisé crânien grave, avec une plaie du scalp hémorragique, et des constantes faisant redouter un choc hémorragique. Le médecin me répond que la zone ne semble pas sécurisée et qu’il est impossible pour eux d’intervenir au milieu des affrontements. J’explique que nous sommes à distance des zones d’affrontement. Qu’il y a des champs autour où il est possible de faire atterrir un hélicoptère. Il me dit qu’un point de rassemblement des victimes (PRV) est en cours d’organisation, qu’il va nous envoyer des pompiers pour extraire les victimes. J’insiste sur le fait que cet homme a besoin d’un Smur d’emblée, qu’il s’agit d’une urgence vitale immédiate et qu’il n’est pas en état d’être transporté vers un PRV. L’appel téléphonique prend fin, je n’ai pas l’impression que ma demande ait été entendue.

    Un traumatisme crânien grave peut aboutir à la mort cérébrale, ou à la présence de séquelles extrêmement lourdes.

    Je retourne auprès de la victime. Je la réévalue. Son score de Glasgow est tombé à 7. Le coma est de plus en plus profond. Une équipe de médecins infirmiers des gardes mobiles arrive. Je suis en colère. Ils viennent apporter les bons soins à ceux qu’ils ont presque tués. Je ravale ma colère, il faut penser à cet homme, à ce qu’il y a de mieux pour lui. Je fais une transmission médicale. Je propose que le médecin rappelle la régulation pour appuyer ma demande de Smur dans le cadre d’une urgence vitale immédiate. En attendant, j’aide l’infirmier à poser une perfusion. Traitement de l’hypertension intracrânienne. Traitement pour l’hémorragie. Le médecin des gardes mobiles me demande si j’ai de l’oxygène. Je ris nerveusement. Non, moi j’ai des compresses et de la biseptine, j’étais là pour manifester initialement.

  • Le Village - fanzine
    https://zine-le-village.fr

    « La #justice transformatrice ne cherche pas seulement à transformer le comportement d’une personne qui cause du mal. Elle cherche aussi à transformer la manière dont les #communautés parlent de mal et de guérison, à dissoudre la souffrance comme expérience individuelle isolée et à penser la guérison au niveau collectif et structurel. » — Avery Alder — <a href="https://my.framasoft.org/u/rouge-glace/?9HBEzQ&quot ; title="Permalink">Permalink</a>

    #accountability #community #médiation #partage_collegues #réparer

    • Le coût de la vidéosurveillance est un facteur central de la réticence de certaines communes à s’équiper en caméras. Pour y remédier, comme nous le mentionnions précédemment (cf Article 1), l’essor des caméras de vidéosurveillance en France s’appuie sur un système avantageux de subventions, par le biais du Fond interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). Suite à la réorientation de ce fond national, d’autres acteurs ont pris le relais à différentes échelles, démultipliant les sources potentielles de financement pour les communes et participant donc de la réduction de la part de budget à couvrir. Les incitations financières restent telles que les villes n’ont bien souvent plus que 20 à 40% du budget d’installation à couvrir. Il leur reste toutefois ensuite les frais de fonctionnement et de maintenance.

      Les collectivités territoriales peuvent obtenir jusqu’à 50% de financement de leurs projets d’installation et 100% du raccordement de leur réseau de vidéosurveillance aux centres de police ou de gendarmerie. Cette participation, ne couvrant donc ni la maintenance, ni les coûts d’utilisation, s’inspire directement, de la stratégie du Home Office britannique développée dans les années 1990. Elle porta ses fruits puisqu’en février 2014, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 2820 communes et 173 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) avaient été accompagnés pour installer 26 614 caméras, pour un montant total de 148,52 millions d’euros de subventions.

      https://linc.cnil.fr/fr/etat-regions-departements-des-incitations-financieres-multiples-la-videosu

      Même si l’évolution constante du matériel le rend difficile à chiffrer et tend aussi à faire baisser son coût, l’installation d’un système de vidéosurveillance demeure un investissement lourd pour une commune, surtout si elle désire s’équiper d’un centre de surveillance. Pour résoudre ce problème de finance-ment et pour compléter un apport en fonds propres ou un emprunt, les services
      municipaux disposent de deux solutions :
      • recourir aux aides octroyées par les autres collectivités ou l’État ;
      • conclure avec une entreprise intéressée un partenariat public-privé.
      Mais, dans l’un et l’autre cas, une fois l’infrastructure réalisée, la commune
      devra supporter un coût de fonctionnement loin d’être négligeable

      https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/coeur-de-ville/livre_blanc_les-aides-financieres-liees-a-la-videosurveillance.pdf

      Personne n’est dupe, du côté des élus locaux, de la totale inefficacité de la vidéosurveillance (officiellement renommée, en toute candeur orwellienne, « vidéoprotection ») sur le traitement de la délinquance. La motivation de ces élus procède, en partie d’une forme de clientélisme électoral ainsi que d’un acquiescement à la demande de mise en place de contrôle social de l’État. Les élus protègent leur conscience, quand on les interpelle sur les risques incroyables que cela entraîne, par la création d’une charte de bonne conduite. Un simple bout de papier. C’est totalement bidon, d’autant qu’une fois l’infrastructure en place, plus rien ne protège quoi que ce soit pour organiser la surveillance la plus féroce, y compris la reconnaissance faciale, qui arrivera tôt ou tard ; que ce soit avec les élus en place ou avec les suivants, quelle que soit la couleur politique.

      Pour rappel c’est la Grande Bretagne (et non la Chine) qui totalise le nombre le plus important de cameras de surveillance :
      https://seenthis.net/messages/986885

    • C’est quoi cet article (qui copie un autre) qui parle d’une source sans mettre de lien, du coup le soucis c’est que uniquement sur la base de copies de phrase de l’étude (j’imagine, j’espère...) on peut presque imaginer le pire : qu’en fait si ça ne fonctionne pas la vidéosurveillance à ce jour en France c’est peut-être juste qu’il faudrait multiplier le nombre de caméra !

      À ce niveau, autant mettre le lien vers l’article payant source de cet article.

    • Hello@khalyp ;-)
      Quelques liens (parmi une multitude) qui permettent de se faire une idée sur la fragilité de l’argumentaire justifiant la mise en place de la vidéosurveillance à des fins de prévention de la délinquance. J’ai choisi des sources qui apriori ne pourront pas être taxées de parti-pris :

      Extrait du résumé du rapport de la Cour des Comptes (10/02/2022 ) à propos du plan de vidéoprotection de la préfecture de police de Paris :

      L’absence d’évaluation de l’efficacité et de l’efficience du PVPP persiste depuis 2010, alors que sa répartition géographique et ses usages pourraient être améliorés. Il apparaît également urgent de réformer la réglementation relative à la vidéoprotection sur l’espace public et de renforcer fortement le contrôle interne du PVPP. La Cour formule au total six recommandations.
      https://www.ccomptes.fr/fr/publications/le-plan-de-videoprotection-de-la-prefecture-de-police-de-paris

      Au sénat, Rapport d’information n° 131 (2008-2009) de MM. Jean-Patrick COURTOIS et Charles GAUTIER, fait au nom de la commission des lois, déposé le 10 décembre 2008 :

      Vos co-rapporteurs estiment que beaucoup de malentendus sur l’efficacité de la vidéosurveillance s’expliquent par le fait que cette technique a été perçue abusivement comme un instrument efficace de prévention situationnelle49(*).
      Or, les études disponibles semblent indiquer que la vidéosurveillance n’a qu’un faible impact sur la délinquance dans les espaces complexes et étendus. Les vols à la tire ou une agression dans une foule sont difficiles à détecter rapidement par un opérateur et, même dans cette éventualité, il lui sera difficile de suivre à la trace la fuite du délinquant.
      En revanche, de l’avis de tous les personnes entendues, la vidéosurveillance est efficace dans les espaces clos et offrant peu d’issues comme les parkings ou les centres commerciaux.
      Surtout, la vidéosurveillance n’a qu’un faible impact sur les infractions non préméditées. Elle ne permet de dissuader que les infractions préméditées, l’auteur s’étant au préalable assuré de la présence de caméras.
      https://www.senat.fr/rap/r08-131/r08-13110.html

      Sur le site de la CNIL :

      Si les critiques de la vidéosurveillance sur les libertés individuelles se sont taries dans les médias locaux, l’efficacité de ces systèmes de vidéosurveillance fait l’objet de débats récurrents sans qu’aucune évaluation précise n’ait été menée par les pouvoirs publics déployant ces dispositifs. Leur efficacité peine à être démontrée d’autant que les objectifs assignés à cette technologie sont rarement précis. La Cour des Comptes le déplorait dans un rapport publié en 2011 : « contrairement au Royaume-Uni, la France n’a pas encore engagé un programme de recherche destiné à mesurer l’apport de la vidéosurveillance dans les politiques de sécurité publique » (p. 146). Neuf ans plus tard, son constat est identique et elle réitère sa recommandation de 2011 : « Engager une évaluation de l’efficacité de la vidéoprotection de la voie publique, notamment dans l’élucidation des crimes et délits, avec le concours de chercheurs et d’experts (SGMI, DCS, DACG) ».
      https://linc.cnil.fr/fr/comment-la-videosurveillance-se-developpe-t-elle-dans-les-villages

      Sur France-Inter :

      Pour le sociologue, Laurent Mucchielli sociologue, Directeur de recherche au CNRS l’installation de caméras de surveillance sur la voie publique est inefficace, et ne fait que déplacer la délinquance.
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview/laurent-mucchielli-la-videosurveillance-ne-resout-pas-la-delinquance-754

      Ainsi, je l’espère, sera-t-on conduit à ne pas imaginer le pire, à savoir « qu’il faudrait multiplier le nombre de caméra ».
      Bien cordialement

  • La non-histoire du dividu

    _________
    Amel Nour

    L’obsolescence de l’homme, de Günther Anders, scandaleusement "ignorée" en France pendant plus de 50 ans, reste en 2023 une œuvre encore largement méconnue, sans que l’on puisse savoir s’il s’agit d’un silence intéressé ou de l’un des effets de l’ablation universelle de l’attention, dont ce texte nous livre l’accablant diagnostic.

    Anders mène une enquête sur l’état de l’humanité face aux forces proprement impensables qu’elle a déchaînées. C’est ainsi que l’hubris technologique a produit la bombe atomique, dont l’auteur note que les conséquences, littéralement, dépassent l’entendement.

    Mais ce qu’il nous décrit est pire encore : à savoir que cette démesure industriellement suréquipée est elle-même une nouvelle sorte de bombe, et même la bombe ultime, capable d’exploser l’humanité tout en conservant ses apparences :
    « L’effacement, l’abaissement de l’homme en tant qu’homme réussissent d’autant mieux qu’ils continuent à garantir en apparence la liberté de la personne et les droits de l’individu. Chacun subit séparément le procédé du "conditioning", qui fonctionne tout aussi bien dans les cages où sont désormais confinés les individus, malgré leur solitude, malgré leurs millions de solitudes. Puisque ce traitement se fait passer pour "fun" ; puisqu’il dissimule à sa victime le sacrifice qu’il exige d’elle ; puisqu’il lui laisse l’illusion d’une vie privée ou tout au moins d’un espace privé, il agit avec une totale discrétion. »
    Lancé "à la recherche de la vie perdue", cet essai en rencontre l’expression achevée sous la forme du "dividu", soit l’individu en morceaux, auto-divisé et auto-entrepreneur de sa propre dispersion : « l’homme d’aujourd’hui, [qui] est lui aussi un produit (dans la mesure où il est au moins le produit de sa propre production, une production qui l’altère totalement et imprime en lui, en tant que consommateur, l’image du monde produit industriellement et la vision du monde qui lui correspond). »

    L’auteur pourra encore noter qu’ « aujourd’hui, une âme coupée en deux est un phénomène quotidien. C’est même le trait le plus caractéristique de l’homme contemporain, tout au moins dans ses loisirs, que son penchant à se livrer à deux ou plusieurs occupations disparates en même temps (…). L’homme qui prend un bain de soleil, par exemple, fait bronzer son dos pendant que ses yeux parcourent un magazine, que ses oreilles suivent un match et que ses mâchoires mastiquent un chewing-gum. Cette figure d’homme-orchestre passif et de paresseux hyperactif est un phénomène quotidien et international. »
    Soyons justes : ce qui a quand même changé, c’est que le « magazine » a été remplacé par le Smartphone.
    Si, en 1967, Debord exposera, sous une forme hégélienne-marxienne, les mécanismes de la société du spectacle, Anders l’avait déjà soumise, 11 ans avant, à une implacable enquête phénoménologique (ce que Debord semble avoir eu du mal à admettre, mais passons).

    C’était bien déjà cette passivité propre au spectateur que décrivait Anders : « Maintenant, ils sont assis à des millions d’exemplaires, séparés mais pourtant identiques, enfermés dans leurs cages tels des ermites – non pas pour fuir le monde, mais plutôt pour ne jamais, jamais manquer la moindre bribe du monde en effigie. »

    Et parmi ces effigies, trônent nécessairement les vedettes, dont Debord notera que c’est le besoin qu’on a d’elles, la misère de ce besoin, qui les fait vedettes, ce qu’Anders exprime tout aussi rigoureusement :
    « Il est on ne peut plus logique que ceux d’entre nous qui réussissent de la façon la plus spectaculaire à avoir de multiples existences (et à être vus par plus de gens que nous, le commun des mortels), c’est-à-dire les stars de cinéma, soient des modèles que nous envions. La couronne que nous leur tressons célèbre leur entrée victorieuse dans la sphère des produits de série que nous reconnaissons comme "ontologiquement supérieurs". C’est parce qu’ils réalisent triomphalement notre rêve d’être pareils aux choses, c’est parce qu’ils sont des parvenus qui ont réussi à s’intégrer au monde des produits, que nous en faisons des divinités. »
    L’auteur poursuit en décrivant précisément cette intégration :
    « Il n’y a plus aucune différence ontologique essentielle entre la star de cinéma disséminée dans les milliers de copies de ses films et le vernis à ongles réparti pour être vendu dans des milliers de flacons. Il est on ne peut plus logique que, dans la réclame, la star et la marchandise de masse se soutiennent mutuellement (la star en recommandant la marchandise, la marchandise en accueillant des images de la star sur son emballage) et s’allient : "Qui se ressemble s’assemble". »
    Ce qui est vrai des marchandises, des vedettes, des marchandises vedettes et des vedettes-marchandises l’est aussi, comme par ruissellement dirait-on aujourd’hui, des citoyens des cités d’illusion (« quand le fantôme devient réel, c’est le réel qui devient fantomatique »), et de la même façon, qui les rend pareillement étrangers : « C’est seulement par mégarde qu’ils peuvent encore se voir, se regarder ; c’est seulement par hasard qu’ils peuvent encore se parler (à condition qu’ils le veuillent ou le puissent encore). Ils ne sont plus ensemble mais côte à côte ou, plus exactement, juxtaposés les uns aux autres. Ils sont de simples spectateurs. »

    Mais spectateurs de quoi ? De n’importe quoi à portée de nos doigts fébriles ou frénétiques, qui puisse nous divertir – au sens pascalien – de nos vies fantomatiques ; de ces milliards d’existences occupées – au sens militaire – à produire et consommer des fantômes (« nous devenons des voyeurs exerçant leur domination sur un monde fantôme »), c’est-à-dire des mensonges en veux-tu en voilà ; alimentaires, diététiques, médiatiques, politiques, électriques, névrotiques toujours : « il est inutile d’arranger après coup de fausses visions du monde, des visions qui diffèrent du monde, des idéologies, puisque le cours du monde lui-même est déjà un spectacle arrangé. Mentir devient superflu quand le mensonge est devenu vrai. »

    Debord aurait pu écrire : « quand le monde n’a d’importance sociale que sous forme de reproduction, c’est-à-dire en tant qu’image, la différence entre être et paraître, entre réalité et image, est abolie. Quand l’événement sous forme de reproduction prend socialement le pas sur sa forme originale, l’original doit alors se conformer aux exigences de la reproduction et l’événement devenir la simple matrice de sa reproduction », mais c’est encore Anders qui l’avait déjà noté.

    De même, il n’y a maintenant plus qu’un seul mot à changer pour qu’il ait également noté que « rien ne nous aliène à nous-mêmes et ne nous aliène le monde plus désastreusement que de passer notre vie, désormais presque constamment, en compagnie de ces êtres faussement intimes, de ces esclaves fantômes que nous faisons entrer dans notre salon d’une main engourdie par le sommeil – car l’alternance du sommeil et de la veille a cédé la place à l’alternance du sommeil et de l’internet (…) Rien ne rend l’auto-aliénation plus définitive que de continuer la journée sous l’égide de ces apparences d’amis : car ensuite, même si l’occasion se présente d’entrer en relation avec des personnes véritables, nous préférerons rester en compagnie de nos portable chums, nos copains portatifs, puisque nous ne les ressentons plus comme des ersatz d’hommes mais comme nos véritables amis », et souvent même nos coachs aussi, puisqu’il « est presque inutile de rappeler que d’innombrables girls réelles se sont donné l’apparence d’images de cinéma et courent çà et là comme des reproductions de reproductions, parce que si elles se contentaient d’être elles-mêmes, elles ne pourraient pas rivaliser avec le sex-appeal des fantômes et seraient, de la manière la moins fantomatique qui soit, reléguées dans l’ombre, c’est-à-dire ramenées dans la dure réalité. »

    La dure réalité, c’est bien sûr d’en éprouver les ruines, le gris, les débris, le vide et l’ennui. C’est de se faire une sensibilité pour de vrai, ce contre quoi ce monde ne tiendrait pas une heure de plus, si elle se généralisait. La représentation, sous ses dehors hypnotiques est avant tout une anesthésie planétaire.

    Comme le remarque encore Anders : « Qui a déjà eu l’occasion de regarder une course automobile qui, sur l’écran de télévision, a l’air d’une course de modèles réduits a pu constater ensuite, incrédule, que l’accident mortel auquel il a alors assisté ne l’a, en réalité, guère affecté. Certes, on sait bien que ce à quoi l’on vient d’assister vient réellement d’arriver au moment même où on l’a vu sur l’écran de télévision ; mais on le sait seulement. »

    Pour une humanité ainsi éduquée, il devait fatalement devenir tout aussi vrai que l’écran deviendrait total ; qu’il recouvrirait inexorablement toute la réalité, de sorte que « ce n’est pas la véritable place Saint-Marc, celle qui se trouve à Venise, qui est "réelle" pour [les touristes] mais celle qui se trouve dans leur album de photos à Wuppertal, Sheffield ou Detroit. Ce qui revient à dire que ce qui compte pour eux n’est pas d’y être mais d’y être allé. »

    Il est donc ici aisé de conclure que « l’intention de la livraison d’images, de la livraison de l’image totale du monde », était bien dès le début des temps spectaculaires, « de recouvrir le réel à l’aide du prétendu réel lui-même et donc d’amener le monde à disparaître derrière son image. »

    http://www.contrelitterature.com/archive/2023/01/06/presence-de-gunter-anders-6420821.html

  • 6 janvier 2023
    Communiqué de Bassines Non Merci, de la Confédération Paysanne et des Soulèvements de la Terre
    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/la-necessite-de-la-resistance-assumee-face-a-la-justice

    Les 5 et 6 janvier, à La Rochelle et Niort, se sont déroulés deux nouveaux procès de la résistance aux bassines : le premier pour le désarmement par des milliers de personnes d’une bassine construite et remplie depuis des années illégalement à Cram-Chaban le 6 novembre 2022, l’autre pour l’intrusion dans le chantier de la méga-bassine de Mauzé-sur-le-Mignon et la neutralisation d’un tractopelle le 22 septembre 2021.

    Dans les deux cas, après des mois d’un dispositif d’enquête, filatures, géolocalisation et de fichage ahurissant, la justice a choisi d’isoler quelques personnes pour les réprimer lourdement.

    Dans les deux cas, les intrusions dans les méga-bassines et leur démantèlement ont été revendiqués par les centaines de personnes présentes devant les tribunaux comme un geste de désobéissance absolument nécessaire face à l’urgence climatique et à la fuite en avant du modèle agro-industriel. 

    A l’intérieur des tribunaux, la défense avait amené des témoins qui chacun à leur tour ont retourné l’audience en procès des bassines et plaidoirie pour la désobéissance. Une juriste a rappelé l’illégalité de la bassine de Cram-Chaban, un hydrologue que la situation était plus critique que jamais quant à la ressource en eau, un paysan a souligné les difficultés causées par l’accaparement de l’eau au profit de quelques irrigants et par la détérioration des sols liés à l’agriculture productiviste. Un faucheur volontaire a quant à lui rappelé que face aux dangers des OGMs des actes précurseurs jugés illégaux avaient été nécessaires afin d’obtenir des avancées dont toute la population avait pu bénéficier.

    Les accusés - paysans, militants, habitants attachés à leur territoire - ont expliqué avec force et conviction leur présence à ces manifestations. L’un deux a mis en avant dans une déclaration vibrante (ci-jointe) le contraste entre «  un discours verdi et culpabilisant pour les citoyennes de ce pays et de l’autre les subventions pour un modèle destructeur et dénué de sens, ainsi que des autorisations de pompage, même lorsque tous les indicateurs sont dans le rouge. » " Agir, tenter même l’infiniment petit pour ouvrir une brèche dans ce constat n’est que ce que je devais faire. Je n’ai ni honte ni regret d’avoir participé à cette manifestation et de soutenir à 100% la démarche ". (...)

    #eau #mégabassines #Bassines

  • Pétition · Non à la criminalisation des locataires en difficulté et des squatteurs de logement vide
    https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-criminalisation-des-locataires-en-difficult%C3%A9-et-des-squat

    Les députés du groupe Renaissance ont déposé une proposition de loi d’une grande brutalité à l’égard des personnes sans-domicile qui squattent « en état de nécessité » un logement vacant, mais aussi des locataires qui ont une dette de loyer ou qui sont menacés d’expulsion.
    D’une part, elle prévoit de condamner à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende les personnes et familles sans-abri qui occupent un logement vide de tout meuble, pour se protéger de la rue. Elle permet en outre de les expulser sur décision du Préfet, en quelques jours et sans jugement, alors que 3,1 millions de logements sont vacants et qu’aucune action publique n’est mise en œuvre pour en diminuer le nombre…

    D’autre part, le locataire convoqué au tribunal pour une dette de loyer sera sanctionné par la résiliation automatique de son bail et son expulsion prononcée, même s’il réussit à régler sa dette de loyer par la suite.

    Rappelons qu’à l’heure actuelle, pour éviter la résiliation du bail et l’expulsion du locataire, le juge peut lui accorder un échéancier pour rembourser l’impayé de loyer : s’il le respecte, son bail se poursuit et il n’est pas expulsé.

    Enfin, outre une réduction drastique des délais de procédure, la proposition de loi prévoit que si le locataire expulsé ne se met pas de lui-même à la rue, il devient un délinquant : il risque 6 mois de prison et 7 500 € d’amende après interpellation, comparution immédiate et condamnation.

    C’est le choix entre la rue, où l’on meurt à l’âge moyen de 48 ans, ou la prison pour celui où celle qui refusera de quitter son logement afin de protéger sa famille !

    cette PPL est soutenue par Darmanin et Dupont Morreti

    #logement #propriété_privée #rente_foncière #criminalisation #locataires #squatters #expulsion #justice #expulsion_administrative

  • Aux origines de l’effondrement du service public de santé
    https://lvsl.fr/leffondrement-du-service-public-de-sante

    Considéré jusqu’au début des années 2000 comme le meilleur du monde, le service public de santé français avec ses deux piliers, l’hôpital public et les professionnels de santé de premier recours, s’effondre peu à peu. Cet article porte sur l’analyse structurelle de cette destruction progressive et dresse le tableau alarmant de l’évolution de la démographie des soignants. Ce texte est une nouvelle version d’une série de trois articles de Frédérick Stambach et Julien Vernaudon initialement parus sur le site de la revue Respublica.

    Le système de santé français a longtemps fait office d’exemple à l’international, au début des années 2000 il était même considéré comme le meilleur au monde. A la suite d’une destruction incrémentale du fondement même de notre système de santé, quel que soit les majorités gouvernementales, celui-ci est dorénavant à l’agonie. Les déserts médicaux progressent et l’hôpital public est au bord de l’implosion du fait de la diminution du nombre de lits, l’introduction en force du Nouveau management public et la dégradation des conditions de travail entraînant le départ en masse de personnels soignants épuisés et écœurés.

    Nous considérons que le point d’entrée dans le système de santé pour l’immense majorité de la population est l’hôpital public par le biais des urgences et ce que nous nommerons les professionnels de santé de premier recours (PSPR), par définition conventionnés en secteur 1. Ces derniers sont représentés par les médecins généralistes principalement mais il existe également d’autres « portes d’entrée » subtiles et souvent méconnues. C’est le cas notamment des pharmacies d’officine et, dans une moindre mesure, des infirmier(e)s et kinésithérapeutes libéraux. Pour les jeunes enfants, la Protection Maternelle et Infantile (PMI) lorsqu’elle existe encore sur le territoire peut également avoir ce rôle. Les chirurgiens-dentistes et les sage-femmes font également partie des PSPR.

    Mais d’une façon générale et majoritaire, lorsqu’un patient a un problème de santé (en dehors des grosses urgences) il va se rendre chez son médecin généraliste ou chez son pharmacien. C’est uniquement si ces deux voies sont fermées qu’il se rendra aux urgences directement.

    La pénurie médicale et la fermeture progressive des pharmacies d’officine, notamment en milieu rural, entraînent donc une suppression pure et simple de l’accès au système de santé, en particulier pour les classes populaires. Les services d’urgence, en grande souffrance, ne peuvent compenser la pénurie médicale de généralistes sur le territoire.

    La situation est complexe et assez catastrophique par bien des aspects, en particulier parce qu’elle relève de décisions gouvernementales qui, pour des raisons budgétaires mais pas uniquement, ont choisi délibérément de mettre en danger sanitaire la population française dans son ensemble. Cependant, les effets sont encore plus dramatiques pour les plus démunis, témoignant ainsi d’une politique de classe très violente : nous parlons ici de ceux qui ont la possibilité de se soigner ou pas.

    Nous allons revenir brièvement sur l’histoire de l’organisation puis de la désorganisation des médecins généralistes et de l’hôpital public, ensuite nous évalueront la situation actuelle (peu brillante) en termes d’effectifs soignants. Nous proposerons pour terminer une analyse politique et nos propositions pour changer de paradigme.

  • Gunther Anders - De l’entreprise capitaliste a l’entreprise nazie

    Ce texte est un extrait du livre L’Obsolescence de l’homme. Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle, initialement paru en 1956 (traduction française publiée en 2002 par les éditions de l’Encyclopédie des Nuisances/Ivrea). Gunther Anders y expose en quoi les abominables crimes des nazis ont été rendus possibles et même favorisés par le fonctionnement général du capitalisme (qui, de la même manière, pour la même raison, génère en permanence toutes sortes de désastres sociaux et écologiques). Günther Anders (1902 – 1992) est un penseur, journaliste et essayiste allemand puis autrichien Ancien élève de Husserl et Heidegger et premier époux de Hannah Arendt, il est connu pour être un critique de la technologie important et un auteur pionnier du mouvement antinucléaire. Le principal sujet de ses écrits est la destruction de l’humanité..

    https://s-edition.gitlab.io/infokiosque/page/brochures/gunther-anders---de-lentreprise-capitaliste-a-lentreprise-nazie

  • Une politique transsexuelle à l’encontre de l’identité (brochure)

    • Une politique transsexuelle à l’encontre de l’identité (Marlène Ducasse) • Comment penser la transitude ? Une approche matérialiste (Anastasia) • La socialisation comme théorie du genre incomplète (Soeur Nathalie) • Traître à sa classe (Anastasia).

    https://s-edition.gitlab.io/infokiosque/page/brochures/une-politique-transsexuelle-%C3%A0-lencontre-de-lidentit%C3%A9

  • La construction de l’antisémitisme à gauche s’est faite par l’association du juif et du capitalisme. @LeGrooooove
    https://twitter.com/LeGrooooove/status/1431999801642602498

    Pour rappel, quelques citations

    Toussenel : « La répulsion universelle, écrit-il, que le juif a inspirée si longtemps n’était que la juste punition de son implacable orgueil, et nos mépris les représailles légitimes de la haine qu’il semblait porter au reste de l’humanité »

    Blanqui : « La Bourse est en rut. […], l’agiotage, l’industrialisme, la juiverie sont en liesse. »

    Proudhon : « Juifs. Faire un article contre cette race, qui envenime tout en se fourrant partout, sans jamais se fondre avec aucun peuple. […] Abolir les synagogues, […] Le Juif est l’ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie ou l’exterminer. »

    Jules Guesde : "Les juifs sont une pieuvre, bienheureuses les caricatures."

    « Ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus ».

    Bref, la gauche historique en France a aussi défini l’antisémitisme comme critère de l’anticapitalisme et la résurgence d’une part de ce lexique interpelle à juste titre, même si on peut débattre de ce qu’elle est réellement dans l’actualité.

    De fait, @noemie_issan, à qui j’apporte tout mon soutien, peut faire erreur, là n’est pas la question. Son interrogation demeure absolument légitime si l’on situe l’association historique entre l’usurier et le juif.

    Il ne s’agit pas de dire que l’anticapitalisme est gangréné par cette question, mais que cette question a participé aux revendication anticapil[ta]stes, et qu’ainsi, l’héritage d’un vocabulaire n’est pas anodin.

    On peut mille fois affirmer que la phrase de Mélenchon n’est pas préparée [mais ce n’est pas le cas, c’est un discours écrit, ndc] , qu’elle est sans rapport, il n’en demeure pas moins vrai que son vocabulaire s’inscrit dans une tradition d’insinuations, de déclarations, voire de quolibets.

    De même, il n’a jamais été affirmé que Mélenchon était un antisémite sanguin, mais que son propos correspondait à un cadre situé historiquement, perpétuant une tradition de ciblage des juifs.

    De même, les réactions et les procès en appropriation de la douleur, en délit politique et en chantage, montrent que cet antisémitisme, s’il n’était pas dans la bouche de Mélenchon, était au moins dans la tête de certains de ses soutiens.

    Et désolé, mains interroger un discours n’est jamais un tort, et il serait bon de garder vos nerfs intacts et vos hymnes indignés dans vos poches, @noemie_issan est tout à fait prompte à discuter de son analyse, à condition que vos réactions ne l’approuvent pas.

    Pour tout dire, je ne sonde pas les intentions de Mélenchon, je m’en branle. Mais sa complaisance avec Maboula Soumahoro, des associations qui cautionnent Sarsour, me fait penser que l’antisémitisme passe au millième plan de la question antiraciste.

    Et le problème avec la gauche moderne, pour respecter les universitaires, est parfaitement bien décrit ici, par la gauche elle-même, qui s’inquiète pour les juifs :

    INTERSECTIONNALITÉ ET ANTISÉMITISME. UNE NOUVELLE APPROCHE

    http://golema.net/analyses/intersectionnalite-et-antisemitisme-une-nouvelle-approchezz

    Il faut unir la société par la laïcité et le refus absolu de la diabolisation d’une religion, quelle qu’elle soit. Non, l’ennemi ce n’est pas le musulman, c’est le financier !, Mélenchon 28 août 2021, discours de lancement de sa campagne présidentielle.

    #gauche #antisémitisme #républicains #chauvinisme #souverainisme

    • De même, les réactions et les procès en appropriation de la douleur, en délit politique et en chantage, montrent que cet antisémitisme, s’il n’était pas dans la bouche de Mélenchon, était au moins dans la tête de certains de ses soutiens.

      Si je comprend bien le pbl c’est les réactions des soutiens de Méluch qui ne voient pas d’antisémitisme dans cette phrase et le fait qu’il soutienne Maboula Soumahoro et Sarsour. Je vais allé chercher qui c’est je connais pas ces gens qui doivent etre probablement antisémite vu le contexte.

      edit - c’est plutot deux femmes militantes antisionistes mais vu que l’antisionisme est taxé d’antisémitisme par les sionistes et que des antisémites se cachent derrière l’antisionisme ....

    • FINANCIER, IÈRE, adj. et subst.

      I.− Adjectif
      A.− Relatif aux grandes affaires d’argent, à ceux qui s’occupent de grandes affaires d’argent. Scandale financier ; page financière d’un journal ; opérations financières. Le père Goriot (...) allait à la Bourse et (...), suivant une expression assez énergique de la langue financière, carottait sur les rentes (Balzac, Goriot,1835, p. 34).[Les jeunes gens du Sud des États-Unis] s’occupent, en général, de questions financières : cours du coton, valeurs et obligations (Camus, Requiem,1956, 1repart., 2etabl., p. 828) :
      1. Le crédit viticole s’appuyait sur un excellent système financier : il prêtait aux cultivateurs la moitié du prix d’estimation de leurs biens, garantissait le prêt par une hypothèque, et touchait des emprunteurs les intérêts, augmentés d’un acompte d’amortissement. Zola, Curée,1872, p. 417.
      − En partic.
      ♦ Vx. `Écriture financière, écriture en lettres rondes. On dit de même, lettre financière,, `(Ac. 1835, 1878).
      ♦ [En parlant d’un attribut, d’une manifestation de l’esprit hum.] Talents financiers. Mon goût financier Me refit caissier En Bohême (Dumas, Père, Noce et enterrement,1826, I, 5, p. 79).Chargé (...) de représenter la France (...) comme contrôleur de la Dette, en Égypte, où grâce à ses grandes capacités financières il avait rendu d’importants services (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 434).
      B.− Relatif aux ressources en argent
      1. de l’État. En présence des lois financières qui se préparaient, la plus grande partie des gens qui avaient de l’argent le plaçaient à l’étranger (Goncourt, Journal,1895, p. 870).Alexander Sachs (...), spécialiste des crises financières, un homme que les pays d’Europe appelaient en consultation quand il fallait effectuer une dévaluation à chaud (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 32) :
      2. ... le pouvoir, loin d’être absolu, était tenu en échec par les parlements dont l’opposition aux réformes financières paralysait le gouvernement... Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 291.
      2. d’un particulier. Embarras financiers. Elle [la jeune femme] avait réglé, avec une sûreté d’homme d’affaires, tous les détails financiers du ménage (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 214).Ce ton de comptable dont il tentait de mesurer le volume financier de l’un des trente ou quarante hommes les plus riches du monde (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 174) :
      3. Malheureusement, mes affaires financières étaient alors assez embrouillées. Depuis que je m’étais livré à la muse, mon oncle le bonnetier m’avait fermé sa porte, et il parlait de me déshériter. Reybaud, J. Paturot,1842, p. 8.
      C.− [En parlant d’une pers. phys. ou mor., d’un ensemble de pers.] Qui s’occupe de grandes affaires d’argent. Bourgeoisie, entreprise, société financière. Une oligarchie financière tenant (...) tout l’État dans sa main, l’argent était le roi et le dieu de Carthage (Michelet, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 190) :
      4. ... Paulo Prado, agent financier du gouvernement brésilien depuis que les récoltes du café garantissaient les emprunts d’État de la banque fédérale... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 346.
      − Qui s’occupe du budget. Directeur administratif et financier. La direction « arbitre », après consultations, pour donner ses instructions aux services de fabrication et aux services financiers (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 554).
      D.− (Sauce, garniture) financière/à la financière. (Sauce, garniture) avec des truffes émincées, des quenelles, des ris d’agneau, des olives, des crètes et des rognons de coq, etc. (d’apr. Ac. Gastr. 1962). Vol-au-vent à la financière (Zola, Nana,1880, p. 1301).Poulet financière (Proust, Guermantes 2,1921, p. 503) :
      5. ... dans toutes les séries d’apprêts (...), il y en a toujours un ou plusieurs qui portent pour qualification : à la financière. Et on sait que ce n’était pas le roi, mais les fermiers généraux qui mangeaient autrefois le premier plat de petits pois (...). Les choses ne se passent pas autrement de nos jours : les tables financières continuent à offrir tout ce que la nature a de plus parfait, les serres de plus précoce, l’art de plus exquis... Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 155.
      II.− Substantif
      A.− Masc. Celui qui s’occupe de grandes affaires d’argent. Il est riche comme un financier (Ac.1835, 1878).Voilà M. Grandet, excellent financier, qui comprend l’argent et ses mouvements (Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 332).Le financier Laffite, un homme à qui tout avait réussi (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 154) :
      6. Collé avait placé une somme d’argent considérable, à fonds perdus et à dix pour cent, chez un financier qui, à la seconde année, ne lui avait pas encore donné un sou. Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 129.
      − En partic. [Sous l’Ancien Régime] Celui qui régissait des biens appartenant au roi. Le contrôleur général des finances, M. de Silhouette, après avoir fait rendre gorge aux financiers, se [vit] contraint de quitter sa charge (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 61).
      − P. méton. Personnage littéraire, en particulier de théâtre, qui s’occupe de grandes affaires d’argent. Jouer les financiers (Ac.). [Les financiers] sont toujours les mêmes. Aussi, au théâtre, le financier est-il un personnage épais, grossier et fastueux, avare avec les pauvres, prodigue avec les riches (Balzac, Œuvres div.,t. 2, 1831, p. 410).Sauf le financier, plus rien (...) ne subsiste maintenant de l’épopée balzacienne (Léautaud, Essais,1899, p. 47).
      B.− Fém., rare, vieilli. Épouse d’un homme qui s’occupe de grandes affaires d’argent. Ce fut de sa main [de MmeLauwerens] que Renée reçut son premier ennui, le jeune duc de Rozan, que la belle financière plaçait très difficilement (Zola, Curée,1872, p. 424).La financière [Mmedu Moley], aux lundis où l’on ne recevait que des hommes à dentelles (...) est encore séduisante en ce portrait qui n’est plus celui de sa première jeunesse (Goncourt, Mais. artiste,1881, p. 146).
      Prononc. et Orth. : [finɑ ̃sje], fém. [-sjε :ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1440 subst. financiere « personne qui possède, propriétaire »

      https://www.cnrtl.fr/definition/financier

    • Pour la phrase sur Jesus c’est une phrase antisémite ? Je découvre que des tas de ref antisémite m’échappent totalement. La misogynie je la détecte facilement mais pas l’antisémitisme lorsqu’il est insidieux. Je comprend cette phrase comme des accusations imaginaires contre les juifs puisque jesus a pas été crucifié et le déicide dont on accuse les juifs est une accusation mensongère pour les persécuté. Mais je comprend probablement mal ayant un a priori favorable sur Méluch ca me fait chier de découvrir ca.

    • Aujourd’hui, on peut être d’extrême droite et avoir de bonnes relations avec Israël, et porter les insignes nazis, et être antisémite, tout en étant soutenu par l’UE. Dans les faits, tu peux être antisémite, tant que tu es sioniste, ça ne justifie pas qu’on fasse l’exégèse de tout ce que tu peux déblatérer quotidiennement. Un exemple sympa, Darmanin et son livre où il fait part de son antisémitisme et dont tout le monde se contrefout...
      Sérieusement, vous pensez vraiment que Mélenchon est le prochain Hitler ? Il a écrit l’équivalent de Mon combat ? Ou c’est juste qu’on aimerait bien qu’il finisse comme Corbin ?

    • @biggrizzly C’est vrai que l’antisémitisme de droit est pas beaucoup dénoncé tant que ca reste sioniste et qu’on cherche des poux à Mélenchon probablement à cause de ses soutiens pro-pal. C’est aussi qu’on est plus sévère avec son propre camps à gauche et je sais plus qui parlait de recherche de pureté. Je croi pas que Mélenchon soit antisémite je croi qu’il cherche plutot à ménagé la chèvre et le chou et faire la quadrature du cercle. C’est aussi le piège de la fausse laicité qu’on nous inflige depuis 20-30 ans pour discriminer les français·es racisé·es et accablé les immigré·es de tous les maux. Les affiches de Blanquer surf sur ce même racisme en parlant de laïcité et en montrant des gosses qui portent des prénoms à consonnance africaine. « L’ennemi c’est pas le musulman, c’est le financier » dans ce contexte de confusion ca renvoie à beaucoup trop de significations parasites pour qu’on y trouve pas midi à sa porte.

    • @unagi j’avoue avoir du mal à y croire mais cela fait de moi aussi une raciste par antisémitisme car les choses sont clairement limpides.
      Mais je croi que tu es toi aussi antisémite avec ton « ni raciste, ni antisémite » puisque sur un autre poste @val_k partage ceci :

      Si dans ton esprit, la catégorie des « racisé-e-s » n’inclut pas les Jui-f-ve-s ou si tu prétends que « les Jui-f-ve-s ne sont pas racisé-e-s », tu n’es pas au clair sur l’antisémitisme.

      https://seenthis.net/messages/927911

    • @mad_meg si ça peut te rassurer dis-toi que LFI est encore plus perdue : rembarrer voire agresser les personnes concernées choquées par l’évocation d’un trope antisémite dans un contexte qui s’y prête, plutôt que de simplement reconnaître ce qu’elles disent et essayer d’en tenir compte comme tu le fais.

    • Merci @zorba d’essayer de me rassurée mais j’ai commencé aussi par me moquer des arguments des personnes concernées et je ne suis pas dans une complète reconnaissance de leurs arguments, d’où les réactions exaspérées de @unagi qui sont toute à fait compréhensibles.