• Manifeste conspirationnniste, pub : Vaccins, « Great Reset »... Julien Coupat et le Seuil légitiment le complotisme d’extrême gauche - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/vaccins-great-reset-quand-julien-coupat-et-le-seuil-legitiment-le-complotis

    Une couverture noire, un titre choc, un éditeur prestigieux, une quatrième de couverture dont la grandiloquence prête à sourire ("Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds"), mais des auteurs masqués. Défendant une vision complotiste qui se veut de gauche, le Manifeste conspirationniste doit paraître le 21 janvier aux éditions du Seuil. 

    « Nous sommes conspirationnistes, comme tous les gens sensés désormais. Depuis deux ans que l’on nous balade et que nous nous renseignons, nous avons tout le recul nécessaire pour départager ’le vrai du faux’. Les ridicules autoattestations que l’on a prétendu nous faire remplir avaient bel et bien pour but de nous faire consentir à notre propre enfermement et de faire de nous nos propres geôliers. Leurs concepteurs s’en félicitent à présent. La mise en scène d’une meurtrière pandémie mondiale, ’pire que la grippe espagnole de 1918’, était bien une mise en scène » peut-on lire en préambule. Quelques lignes après : « L’acharnement furieux à balayer tout traitement qui n’impliquerait pas d’expérimenter des biotechnologies sur des populations entières, réduites à l’état de cobaye, avait quelque chose de suspect. Une campagne de vaccination organisée par le cabinet McKinsey et un ’pass sanitaire’ plus loin, la brutalisation du débat public prend tout son sens. C’est sans doute la première épidémie mortelle dont il faut convaincre les gens qu’elle existe. » Les 5,5 millions officiellement morts du Covid (selon l’Organisation mondiale de la santé, le bilan pourrait être deux ou trois fois plus élevé) ? Une manipulation statistique destinée à accélérer l’agenda néolibéral, si l’on croit cet ouvrage. 

    Le texte recycle des éléments qui font fureur dans la complosphère. En 2019, le Centre Johns Hopkins, financé par la Fondation Bill et Melinda Gates ou le Forum économique de Davos, a organisé l’Event 201, un exercice de simulation d’une pandémie de coronavirus. Ce serait là une des « preuves » que l’élite avait bien planifié cette crise sanitaire. Selon les auteurs, le timing de la pandémie ne devrait d’ailleurs rien au hasard. Au vu des mouvements sociaux de 2019 à Hongkong, au Liban, en Catalogne, en Chili ou en Colombie, les « puissances organisées » ayant « intérêt au maintien de l’ordre mondial » auraient voulu « siffler la fin de la récréation ». Et pour littéralement confiner les populations, rien de mieux donc que de créer la frayeur à travers un coronavirus. 

    "Les vaccins dominants sont plus néfastes que le virus"

    Sans surprise, la prouesse scientifique des vaccins à ARN ne trouve pas plus grâce aux yeux des auteurs du Manifeste conspirationniste : « La campagne mondiale de vaccination générale ne correspond à aucune rationalité médicale. Les ’vaccins’ dominants sont plus néfastes que le virus pour la plupart des gens, et n’immunisent pas contre la maladie en tant que telle. Ils favorisent même l’éclosion de variants plus virulents. Bref : ils ne satisfont que la passion d’expérimenter de nouveaux joujoux à l’échelle du globe, et la rapacité de ceux qui les vendent » assurent-ils. Rappelons tout de même que c’est la circulation du virus qui favorise l’émergence de nouveaux variants. Les vaccins, même s’ils sont bien moins efficaces contre Omicron, limitent les contaminations et donc les chances de se répliquer du virus. Leur protection contre les formes sévères de Covid reste, elle, conséquente. 
    Le livre reproche notamment à la France d’avoir masqué les effets des vaccins sur les troubles menstruels. Or, selon une récente étude publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology, juste après avoir reçu un vaccin contre le Covid-19, le cycle menstruel est rallongé de moins d’une journée en moyenne, un effet non-grave et qui apparaît comme temporaire.

    #paywall ou #datawal express au choix... si vous avez accès aux élucubrations anti-gauchistes du journal...

    "Le conspirationnisme procède de l’anxiété de l’individu impuissant confronté à l’appareil gigantesque de la société technologique et un cours historique inintelligible. Il ne sert donc à rien de balayer le conspirationnisme comme faux, grotesque ou blâmable ; il faut s’adresser à l’anxiété d’où il sourd en produisant de l’intelligibilité historique et indiquer la voie d’une sortie de l’impuissance.
    On peut bien s’épuiser à tenter d’expliquer aux « pauvres en esprit » pourquoi ils se trompent, pourquoi les choses sont compliquées, pourquoi il est immoral de penser ceci ou cela, bref : à les évangéliser encore et toujours. Les médias peuvent bien éructer d’anathèmes. C’est le plus généralement sans effet, et parfois contre-productif.

    La vérité est qu’il y a dans le conspirationnisme une recherche éperdue de vérité, un refus de continuer à vivre en esclave travaillant et consommant aveuglément, un désir de trouver un plan commun en sécession avec l’ordre existant, un sentiment inné des machinations à l’œuvre, une sensibilité au sort que cette société réserve à l’enfance, au caractère proprement diabolique du pouvoir et de l’accumulation de richesse, mais surtout un réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser à l’extrême-droite."

    http://www.fr.fnac.ch/a16372086/Anonyme-Manifeste-conspirationniste

    on peut s’attendre à des choses... diverses depuis ce recyclage esthétisant du _"cospirare vuol dire respirare insieme", de 1977 (Radio Alice, Bologne)

    #conspirationniste mais... #covido-négationnistes

    • quoi qu’il en soit je crois qu’il faut davantage prendre au sérieux les quelques lignes de l’auteur relayées par la fnac que tel ou tel journal du pays des lumières éteintes qui trouve à justifier une énième dénonciation des gauchistes (qui n’existent plus).

      Sans en appeler encore aux mânes de Thomas Muntzer (qui croirait aujourd’hui faire advenir le paradis sur terre ?), je suggère de (re)lire l’historien Nicolas Guilhot sur ces modalités de refus théories du complot et impasses du debunking
      https://seenthis.net/messages/941895

      plutôt que de dire "négationniste"quoi qu’en ait l’inventeur mort de ce terme si bienvenu pour caractériser son objet il me semble que dénègateurs serait plus approprié.

      intention. il ne s’agit pas non plus semble-t-il de s’enrôler comme tant d’autres voix dans le ou les complotismes (les théories du complot) mais d’en proposer une signification afin d’armer une conspiration contre ce monde.

      (je fulminerais plus tard, à la lecture)

      #conspirationnisme #livre

    • l’apocalypse dévoilée par l’Express, suite et fin

      Le constat n’a rien de surprenant. En 1913, il avait déjà été montré que la vaccination contre la typhoïde était associée à des irrégularités du cycle menstruel.

      Au-delà du Covid, le livre défend la thèse qu’être lucide sur l’état du monde ne peut que mener au conspirationnisme. Les conspirationnistes sont ceux qui cherchent des vérités cachées. Les autres ? Des « somnambules », des « endormis », des « esclaves » assoupis par les « fact-checkers » journalistes, forcément complices du pouvoir. « Dans un monde de paranoïaque, ce sont les paranoïaques qui ont raison », assure [profond, ndc] ce manifeste. On apprend ainsi que le réchauffement climatique aurait été sciemment voulu par l’élite néolibérale ("rien de tel que les catastrophes pour créer de la rareté, donc de nouveaux marchés et de nouveaux sujets économiques"). Que tous les objets de notre environnement, de la pissotière au smartphone, sont planifiés à nos dépens par des designers malveillants ("sous chaque détail de notre environnement se cachent des desseins informulés"). Qu’il faut se méfier du CNRS car il aurait été impulsé par la maléfique Fondation Rockefeller. Ou même que l’immunité serait une notion biologique idéologiquement nocive. « Avec ses systèmes de détection en éveil, ses menaces d’invasions, ses corps étrangers à refouler et ses déplacements de commandos d’anticorps, elle exhale à plein nez le militarisme étatique de son époque de naissance [NDLR : le XIXe siècle]. »

      De La fabrique au Seuil

      « Ce livre est anonyme car il n’appartient à personne ; il appartient au mouvement de dissociation sociale en cours » peut-on lire au début. Le ton aussi insurrectionnel que lyrique, l’usage des italiques pour souligner un propos se voulant important, les illustrations situationnistes appartiennent pourtant à quelqu’un. Selon nos informations, ce Manifeste est ainsi l’oeuvre de Julien Coupat et de son Comité invisible. Auteur de L’Insurrection qui vient en 2007, ce groupe s’est retrouvé au coeur de l’actualité en 2008 avec l’affaire de Tarnac. Julien Coupat avait été arrêté par la police antiterroriste et mis en examen pour sabotage d’une voie de TGV. Libéré en 2009, il avait bénéficié d’une importante mobilisation, notamment de la part des milieux intellectuels de gauche, qui ont dénoncé une enquête policière orientée et bâclée. En 2018, il sera finalement relaxé par le tribunal correctionnel de Paris. La même année, lors d’une manifestation des gilets jaunes, Coupat a été interpellé et placé en garde à vue. On apprend dans ce livre que les auteurs ont participé à la manifestation sauvage contre le couvre- feu du 17 octobre 2020. « Nous étions ce soir-là quelques centaines, pour braver la nouvelle mesure de vexation, à déambuler de la place du Châtelet jusqu’à la gare de l’Est. En refaisant au passage la façade d’un petit commissariat. »

      Influent dans la gauche radicale, le Comité invisible a longtemps été édité par La Fabrique. Une maison fondée par Eric Hazan, marqué « à gauche de la gauche », qui a l’habitude des auteurs sulfureux (Houria Bouteldja, Norman Finkelstein...). Le passage chez un éditeur généraliste, le Seuil, propriété du groupe Média-Participations, peut surprendre, d’autant plus avec un contenu aussi ouvertement conspirationniste. Patron du Seuil engagé très à gauche, Hugues Jallon avait signé une tribune en faveur d’Eric Hazan au moment de l’affaire de Tarnac. Du côté de l’éditeur, on assure n’avoir pas hésité avant de publier ce texte présenté comme « littéralement très puissant » et proposant un « horizon d’émancipation ».

      Ce Manifeste conspirationniste n’a rien d’un point de vue solitaire au sein de la gauche radicale intellectuelle. En février 2020, le philosophe italien Giorgio Agamben, mentor de Coupat, avait par exemple publié une tribune sur le Covid qualifié de « simple grippe », dans laquelle on pouvait lire : « Il semblerait que, le terrorisme étant épuisé comme cause de mesures d’exception, l’invention d’une épidémie puisse offrir le prétexte idéal pour les étendre au-delà de toutes les limites. » Des propos dénoncés par Conspiracy Watch comme relevant d’un « complotisme sophistiqué ».

      Similitudes avec Philippe de Villiers

      Assisterait-on à une convergence des conspirationnismes d’extrême droite et d’extrême gauche ? Il est frappant de comparer ce Manifeste conspirationnisme avec les best-sellers de Philippe de Villiers, pourtant à l’opposé absolu sur l’échiquier politique. Comme dans Le jour d’après, on retrouve ici la théorie du Great Reset et une obsession pour Klaus Schwab, patron du Forum économique de Davos. Diffusée à partir de l’été 2020 sur Internet, avant d’être popularisée par le documentaire à succès Hold-up, cette théorie assure que le Great Reset, ou grande réinitialisation, serait un plan des élites pour instaurer un « nouvel ordre mondial » grâce à la pandémie. Au départ, il y a ce concept lancé par le Forum de Davos en juin 2020 appelant de ses voeux un « capitalisme responsable ». Un mois plus tard, Klaus Schwab en fait un essai, cosigné avec le prospectiviste Thierry Malleret ( Covid-19 : La Grande Réinitialisation, Forum Publishing). « Quel ridicule se sont donné les médias à faire passer pour une ’théorie de la conspiration’ ce qui figure en toutes lettres dans des livres qu’ils n’ont pas pris la peine de parcourir, eux ! », assure le Comité invisible. Nous pouvons les rassurer : L’Express a soigneusement lu La Grande Réinitialisation. Diagnostiquant l’échec du néolibéralisme, le livre plaide pour un capitalisme plus respectueux de l’environnement et pour l’avènement d’un monde plus inclusif, moins inégalitaire. Voeux pieux ? Bons sentiments ? Concept marketing un peu creux ? Sans doute. Mais voir dans le très scolaire essai de Schwab et Malleret un projet diabolique ne peut que faire sourire.

      Ce ne sont pas les seuls points communs entre Julien Coupat et Philippe de Villiers. Les deux dissertent sur la « biopolitique » qui viserait à imposer un projet transhumaniste. Les deux font de Jean Monnet, des Rockefeller ou de John Foster Dulles (secrétaire d’Etat américain sous Eisenhower) des figures diaboliques. En revanche, la différence de style est notable : emphatique et truffé de références intellectuelles chez le révolutionnaire, gouailleur et riche en anecdotes aussi amusantes qu’imaginaires chez le vicomte vendéen.

      Du côté du Seuil, on défend le livre en expliquant que le conspirationnisme représente un « réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser à l’extrême droite ». Dans la course à la récupération politique des thèses complotistes, il est pourtant loin d’être certain que ce soit l’extrême gauche qui l’emporte. Paru en avril 2021, Le jour d’après de Philippe de Villiers a dépassé les 100 000 exemplaires vendus.

    • À ce point, il serait saugrenu de se demander s’ils conspirent, les 1 % qui détiennent 48 % de la richesse mondiale, qui fréquentent partout le même type d’écoles, de lieux et de gens, qui lisent les mêmes journaux, succombent aux mêmes modes, baignent dans les mêmes discours et dans le même sentiment de leur supériorité héréditaire.
      Évidemment qu’ils respirent le même air.
      Évidemment qu’ils conspirent.
      Ils n’ont même pas besoin de comploter pour cela.

      #plume (et du coup, il y a quand même de quoi alléger)

    • J’en parlais hier ici même, nous voilà donc bien revenu au socialisme des imbéciles (qui désignait l’antisémitisme rance de l’extrême gauche début XXème), bien sûr sous une forme différente. Tout cela a fini par accoucher du fascisme, en d’autres temps... évidemment.

    • Non, le nietzschéisme humanitaire des talk show de Stiegler, la gentillesse d’un hippie qui ne s’arrête pas au "chacun son trip" du gourou Fouché, restent malgré des intersections réelles et potentielles, distinctes de ce #messianisme apocalyptique. Le pari politique veut s’appuyer sur une dynamique présente où toute autorité se trouve fondamentalement récusée depuis l’expérience et la compréhension qui en découle (ce qui a pour avers la quasi déification d’individus sacrés par delà tout logique représentants et incarnation du vrai). Le spectre de la retombée antisémite de l’anticapitalisme hante la gauche, et d’autres. Pas de ça ici (c’est à vérifier par une lecture de l’ensemble).

      Avec cette modestie mégalomane artisane d’un dire par dessus le bruit, on est loin de ces postures minables.

      Ainsi, les quelques lignes citées dans mon seen précédent sont-ils la reprise d’une vérité constitutive découverte depuis la pratique par l’autonomie des années 70 en Italie ("conspirer c’est respirer ensemble"), appliquée ici aux militants de l’économie. Nonobstant des désaccords profonds quant au style politique de divers énoncés intenables (et dangereux), j’y vois une manière bien plus claire de dire la mondialisation du capitalisme mur que ce que les petits complotismes de gauche ont pu raconter à ce sujet ces dernières années. (voir les passages sur la Société du Mont-Pèlerin par exemple).
      Et ce bien que par certains aspects, le texte rappelle cette logique du dévoilement par l’exemple de la mystification du Sanguinetti-Censor Véridique rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie , dont on se souviendra qu’il faisait des BR un jouet aux mains des services secrets italiens. Jusqu’où faut-il croire à son intox ?

      Un choix de citations qui jalonnent (ah ah ah) ce texte pour inciter à aller y voir

      Le pouvoir est un rapport de forces complexes
      http://palimpsestes.fr/textes_philo/foucault/pouvoir.html

      « La différence entre une pensée vraie et un mensonge consiste dans le fait que le mensonge requiert logiquement un penseur et non la pensée vraie. Il n’y a besoin de personne pour concevoir la pensée vraie. […] Les seules pensées auxquelles un penseur est absolument nécessaire sont les mensonges. » (Wilfred R. Bion, L’Attention et l’Interprétation, 1970)

      « Une opinion largement répandue veut que la terreur fasciste n’ait été dans l’histoire moderne qu’un épisode éphémère, à présent heureusement derrière nous. Je ne peux partager cette opinion. Je crois que la terreur est profondément enracinée dans les tendances mêmes de la civilisation moderne, et plus spécialement dans la structure de l’économie moderne. […] Le système moderne de terreur revient essentiellement à l’atomisation de l’individu. Nous tremblons devant les tortures infligées aux corps des hommes ; mais nous ne devrions pas être moins horrifiés par la menace sur l’esprit des hommes. La terreur accomplit son travail de déshumanisation par l’intégration totale de la population en collectivités ; elle vise à priver les hommes des moyens psychologiques de communication directe entre eux malgré le – ou plutôt à cause du – formidable appareil de communications auquel ils sont exposés. L’individu en situation de terreur n’est jamais seul et toujours seul. Il s’engourdit et s’endurcit non seulement vis-à-vis de son voisin, mais vis-à-vis de lui-même ; la peur lui dérobe son pouvoir de réaction émotionnelle et mentale spontanée. Penser devient un crime stupide ; cela met en danger sa vie. La conséquence inévitable est que la stupidité se répand comme une maladie contagieuse parmi la population terrorisée. Les êtres humains vivent alors dans un état de stupeur – dans un coma moral. » (Leo Löwenthal, « L’atomisation de l’homme par la terreur », 1946)

      « gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser » (Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live)

      Un point de vue d’historien récemment relié ici, qui remonte plutôt au communisme qu’a son avatar socialiste : D’un chaman à l’autre : théories du complot et impasses du debunking https://seenthis.net/messages/941895

      Chez Muntzer et dans la Guerre des paysans, une croyance en dieu se libérant de l’église, la Réforme, avait été tordue : c’est sur terre que le paradis pouvait être instauré, par les croyants.

      Ici, on veut partir de l’expérience commune, par delà les chiffres décrivant la pandémie, ce que la sensibilité retient le mieux c’est la dureté des traitements (un phénomène courant avec des cancers passant inaperçus jusqu’à ce que ce soient les traitements qui rendent malades). Les dégueulasseries d’Agamben sur "la gripette" ne lui appartiennent pas, pas plus qu’elles n’appartiennent à Peronne, Macron (c’est une mauvaise grippette de l’économie, qui n’en mourra pas et en sortira renforcée), Raoult ou Fouché.

      Je préfèrerais que ce qui compte dans les esprit soit une affirmation fausse (le paradis sur terre, or on sait que nulle harmonie ne viendra nous sauver) plutôt que la dénégation actuellement de rigueur (bien au-delà des "radicaux dont il est question là https://ravageeditions.noblogs.org/post/2020/05/01/denegations-maria-desmers on peut y inclure les salauds de la déclaration de Great Barrington)

      Il s’agit toujours d’opérer un partage dans le partage, de cliver ce qui tient lieu de commun (destin, situation, croyance). Le coup de dé tenté ici pour un renversement (il y a un siècle il s’agissait de "transformer la guerre impérialiste en guerre civile") me parait plus que glissant. Il persiste à se penser en majesté, contrairement à l’attention et au soin qui conditionne l’existence de néoténiques de longue durée voués à l’interdépendance https://seenthis.net/messages/944319

      Oui, le plaisir d’échapper aux tendances victimaires qui nous tiennent, nous, les perdants, se paye certainement trop cher, on le sait des avoir vu d’exécrables exemples : https://lundi.am/La-guerre-veritable

      C’est au point que Lundi matin semble peut-être ne plus s’en tenir à un pluralisme pour la montre et a voulu répondre par avance à la sortie de La conspiration qui vient :
      https://lundi.am/Sur-la-catastrophe-en-cours-et-comment-en-sortir

      Parce que le pouvoir n’a jamais été aussi technocratique, livide et inhumain, certains tendent une oreille bienveillante aux premiers charlatans venus leur chanter « le #vivant ». Mais l’engrenage est vicieux et une fois qu’on a adhéré à une supercherie du simple fait qu’elle prétende s’opposer au gouvernement, on a plus d’autre choix que de s’y enferrer et d’y croire.

      Dans et contre la #biopolitique. Nous n’en avons pas fini avec l’errance, et les confrontations. Mais, après deux ans, la sidération s’atténue. Et c’est ce que je veux retenir depuis l’an neuf qui a vu la publication enfin d’un point de vue militant (-Pour une santé communautaire-, PLI) qui dise la centralité d’un point de vue (et non pas de "la" science !!) qui parte de la "réduction des risques" contre la société du risque et sa gestion (Ewald, Medef, et alii), et tout ce que "les gauches" et chacun.e de nous lui offre et lui laisse comme terrain.

      Pour revenir sur cet l’opuscule, malgré la disqualification qu’entraîne la théorie de la grippette, je ne crois pas possible de rejeter le texte avant lecture.
      Divers rejetons de l’appelisme ( http://1libertaire.free.fr/Appel01.html ) - plus qu’un courant, une empreinte dominante depuis la lutte contre le CPE parmi bien des révoltés en recherche - en diront quelque chose. Et c’est aussi sans eux qu’il y a à collectivement passer en revue les tours de passe passe et les impasses d’un texte qui ne table pas exclusivement sur son aptitude à séduire.

      Après tout, ce qu’en disait la promo de l’éditeur adressée aux libraires en début d’année, et dépubliée depuis, n’est pas rien. :

      Le conspirationnisme procède de l’anxiété de l’individu impuissant confronté à l’appareil gigantesque de la société technologique et un cours historique inintelligible. Il ne sert donc à rien de balayer le conspirationnisme comme faux, grotesque ou blâmable ; il faut s’adresser à l’anxiété d’où il sourd en produisant de l’intelligibilité historique et indiquer la voie d’une sortie de l’impuissance.

      #singularité #histoire

    • Merci pour tous ces liens et réflexions @colporteur .
      Loin de moi l’idée de dire que Coupat ou Stiegler sont des antisémites. L’histoire se répète rarement (et même jamais) à l’identique. Ce qui me frappe ce sont ces schémas de pensée, absolument pauvres. Ils ont beau être bien tournés, bien écrits, bien parlés (sûrement mieux que ce dont je suis capable de produire), ces discours sont d’une simplicité confondante. C’est ce simplisme qui a conduit des anti-pass/anti-vax de gauche comme de droite (extrême) à défiler main dans la main. Le fascisme est venu en partie de syndicalistes révolutionnaires il y a plus d’un siècle. On ne se dit jamais ou rarement fasciste comme ça, du jour au lendemain, on le devient sans crier gare, au fil du temps, par glissement continuel sur des pentes dangereuses.
      Bon, je n’ai pas lu l’ouvrage en question donc je ne pourrai en dire plus, peut-être que c’est éloigné de ce que je peux présupposer.

    • Bon, au moins n’est tu pas lassé par ce qui pourrait apparaître comme des leçons vu la quantité de mots et de références que charrient des élucubrations où je tourne en rond à me demander ce que c’est et comment ça marche. Ça évite un malentendu puisque je ne sais que penser de ce machin, entre rejet viscéral, curiosité, et un certain effroi.

      Sinon, je ne trouve pas que Stiegler écrive :-). Et son cas est surtout différent du fait qu’elle ne dit pas, elle « il faut conspirer contre ce monde » mais se contente de dénoncer un complot (idée à la racine de laquelle, par « chez nous », on retrouve toujours un antisémitisme : le Juif c’est une fonction dans le monde des Gentils, un embrayeur).

      Ce « Manifeste » m’intéresse de proclamer que rien ne se réglera sans conflit depuis la trame même des existences (respirer ensemble), que la conspiration n’est pas l’apanage des dominants. Si j’ai des réserve sur l’abolition des classes qui y est bien prématurément à l’oeuvre, sous couvert d’appel au sensible et aux formes de vie, c’est ce retournement que je trouve juste. Et puis ce texte se disqualifie de s’appuyer, sous prétexte qu’il règne, sur le mensonge.

      Dérive du style post situ, le faux y devient un moment du vrai. C’est étrange. Mais si ça, ça rappelle effectivement les négationnistes d’ultra-gauche (la fausse question de l’existence des chambres à gaz pour mettre à nu l’autolégitimation de démocraties qui nous relieraient religieusement dans la conviction que « les camps de concentration sont l’enfer d’un monde dont le paradis est le supermarché. ») ? j’essaie comme je l’ai dit d’attendre d’avoir lu et échange sur cette lecture, de ne pas céder trop vite à la colère.

    • Et si conspirer était une bonne idée ? Hervé Kempf
      https://reporterre.net/Et-si-conspirer-etait-une-bonne-idee

      (...) parce qu’on étouffe que cela fait un grand bien de lire le Manifeste conspirationniste.

      Le Manifeste estime clairement que la gravité de la pandémie a été exagérée, mais surtout qu’elle a été « une divine surprise », permettant de mettre en œuvre des stratégies de contrôle préparées de longue date, afin de mettre un terme à des révoltes de plus en plus massives.

      La thèse reste cependant inaboutie, dans la mesure où elle n’indique ni ne suggère clairement ce qu’il aurait fallu faire devant la pandémie. Certes, « le Covid est une maladie de civilisation, comme le cancer. Au vu du caractère bénin de l’affection chez la plupart des sujets, il faut bien admettre que, s’il y a une ‘cause’ à celle-ci, c’est bien moins le virus lui-même que l’état pathologique normal propre à ce monde ». La focalisation exclusive sur le vaccin et les mesures policières qui l’accompagnent, au détriment de toute politique de santé publique sur les maladies - dites comorbidités - qui accroissent la vulnérabilité au virus, confirme la validité de ce point de vue. Il aurait cependant été utile d’être plus explicite, le refus des injonctions ne pouvant suffire à convaincre.

      « Pendant des millénaires, avant que la biologie ne vienne tout embrouiller, ce que l’on appelle à présent “le #vivant ” était plutôt l’animé — ce qui est doté d’une âme. En latin, en grec, en hébreu et dans tant d’autres langues, la notion d’âme — anima, psyché, rouakh — renvoie au souffle, au vent, à la respiration. Ce qui est vivant est donc ce qui est traversé, traversé d’un souffle. Vivre, ce n’est pas être un centre organique autogène, ni même une volonté de puissance ou une forme d’organisation — c’est participer de ce qui nous entoure. C’est être en état de participation cosmique. »

    • La focalisation exclusive sur le vaccin et les mesures policières qui l’accompagnent, au détriment de toute politique de santé publique sur les maladies - dites comorbidités - qui accroissent la vulnérabilité au virus, confirme la validité de ce point de vue.

      J’en peux plus d’entendre cet argument moisi depuis le tout début de la part de la gauche/des écolos/anti-industriels. J’en peux plus parce que c’est parfaitement vrai MAIS que c’est dans le même temps pourtant évident que rationnellement ça n’a aucun sens pour sauver concrètement les gens LÀ MAINTENANT.

      Se battre contre le sucre, l’obésité, le diabète, les produits cancérigènes, etc, c’est parfaitement nécessaire et obligatoire, mais ce sont des combats sur des années, pour que par génération ces maladies syndémiques du monde capitaliste et industriel se réduisent petit à petit.

      À aucun putain de moment il n’y a d’actions de santé publique possibles qui va D’UN COUP faire disparaître l’obésité, le diabète, etc, et faire que les gens qui ont le covid AUJOURD’HUI n’auront magiquement presque plus de cas graves réa/mort.

      Donc les anti-indus bas du front et comités invisibles brillent surtout par leurs mesures invisibles pour sauver des vies NOW. Et quand on dit sauver des vies, c’est pas juste une image, c’est pas du putain de luxe de riches de vivre un peu mieux, etc, on parle de millions de gens dans le monde qui sont morts à cause de ça en moins de deux ans et encore plus qui vont finir avec des séquelles permanents de covids longs (rappel aux anti-indus français : tout le monde n’a pas la chance d’avoir encore la sécu et des hopitaux publics qui marchent encore et qui ont pu sauver beaucoup de gens, alors même que le but réel doit être de NE PAS arriver à l’hopital du tout !).

      Depuis le début on le dit tout en critiquant le gouvernement pour sa gestion autoritaire : qu’est-ce que NOUS on aurait mis en place pour se protéger les un⋅es les autres ? Pour se protéger réellement MAINTENANT, pas pour réduire les cancers dans 50 ans !

      Ces philosophes discutent la fin des temps, etc, mais sont même pas capable de faire la distinction entre des actions qui s’appliquent en mois, et des actions qui s’appliquent en décennies.

    • l’invocation de La Solidarité comme valeur absolue sert seulement interdire de poser les questions vitales : « avec qui ? sur quelle base ? contre qui dans quelles relations ? »
      Nous interdire de nous les poser, c’est nous interdire de nous défendre contre ce qui nous affaiblit. Contre ce qui nous tue. C’est vouloir nous rendre malades. Et nous livrer à nos bourreaux. Cela advient même physiologiquement chez toutes ces victimes de « #Covid_long » qui n’ont en réalité jamais contracté la maladie. En vertu de l’effet nocébo, ils sont littéralement malades de solidarité ». p. 273

    • La pub écolo droits de l’homme

      Le Manifeste estime clairement que la gravité de la pandémie a été exagérée, mais surtout qu’elle a été « une divine surprise »

      #Raphael_Kampf relève dans Reporterre le clin d’oeil maurrassien, mais ne le commente pas. Dans les gamelles de Maurras, quelle genre de cuisine fait-on ?

      [MBK] a raison sur un certain nombre de points, comme l’idée qu’il n’y a pas de véritable danger dans la pandémie et que l’hystérisation autour de ce virus est profitable financièrement à bien des intermédiaires

      #Stéphane_Zagdanski, Lundi Matin 17/1/2022.

      https://lundi.am/A-quoi-comparer-cela

      les échanges entre covid-négationistes

      Toujours aussi passionnant à lire. Ici, l’application des théories cognitives, de psychologie sociale et comportementale - développées depuis les années 60 aux USA pour la domination et la régulation des populations - lors de la « crise » de 2020 !

      https://twitter.com/SZagdanski/status/1485308377475518473
      La Gestion Génocidaire du Globe @SZagdanski
      et aussi : @parolesdesjours

      (Liké par Aude Lancelin)

      Il tient un séminaire youtube « La Gestion Génocidaire du Globe Réflexion sur l’extermination en cours » pas moins.

    • En ce 24 janvier, l’organe du Horsolistan persiste dans le n’imp

      « C’est donc tout à fait logique que l’on ne trouve pas d’alternatives au vaccin pour justifier son refus. L’équation en face de nous n’est pas vaccin vs tisane au miel mais vaccin vs révolution. »

      https://lundi.am/Toujours-sur-la-catastrophe-et-comment-en-sortir

      avec un autoportrait

    • Ce dernier article est une réponse à https://seenthis.net/messages/945088

      c’est que la science d’État ne cesse pas d’imposer sa forme de souveraineté aux inventions de la science nomade : elle ne retient de la science nomade que ce qu’elle peut s’approprier, et, pour le reste, elle en fait un ensemble de recettes étroitement limitées, sans statut vraiment scientifique, ou bien le réprime et l’interdit simplement

      Ou bien… plus prosaïquement… c’est qu’une bonne partie de ces recettes ne marchent pas ? Sauf que comme durant tout le long cette personne parle dans le vide en ne donnant aucun exemple concret de ce qui marcherait ou pas, ça reste dans la théorie, donc improuvable et indiscutable.

      la science impériale veut s’imposer partout, les sciences nomades sont traquées et détruites. Lorsque le prestige des sciences itinérantes est trop important, des ersatz farfelus et inoffensifs viennent également les remplacer et servir de fausses alternatives aux crétins.

      Sert à critique ensuite Raoult, Fouché etc, sauf que pareil : autrement que « en théorie ça existe », de quoi parle-t-on ça évoque des savoirs nomades qui ne sont ni la science d’État, ni les faux prophètes ?

      Je veux bien que ça existe, et c’est totalement avéré qu’il y a certaines maladies qui peuvent être soignées avec des plantes locales ou diverses méthodes non chimie de synthèse, mais c’est toujours à voir au cas par cas : telle maladie c’est possible et telle autre pas du tout.

      Il n’y a strictement aucun raisonnement magique qui ferait que 100% des maladies (et pire épidémie, pandémie générées par le capitalisme) pourraient forcément se soigner avec un « savoir nomade » qui ne soit ni science industrielle, ni la tisane au miel.

      Du reste, l’aération et les (vrais) masques, sont des solutions plus appropriables, mais qui dépendent tout autant du savoir : le fait qu’on sache de manière certaine que le virus se transmet par aérosol, c’est dû à la recherche par « méthode scientifique », avec des tests reproductibles, etc, et non à un magique savoir nomade qui viendrait… d’où ? L’article ne le dit jamais, on ne sait pas d’où ça sort, par qui, par quelles méthodes…

      On se retrouve avec d’un côté une réponse impériale à la pandémie, de l’autre des sciences nomades inaudibles et invisibilisées par la répression

      Mais QUELLES sciences nomades ? Quoi ? Qui ?

      mais peut-être également s’en remettre à certaines inventions farfelues qui s’avéreront efficaces

      Le flou, le peut-être, la théorie (enfin ya rien de « théorie » là dedans, c’est surtout de la pensée magique)

    • Bé non @alexcorp justement ce n’est pas ça puisque l’article critique l’option « la tisane au miel » + Raoult Fouché etc. Les « savoirs nomades » dont il parle sont un concept issu de Deleuze, et qui concernait des savoirs et outils « qui marchent vraiment » mais qui ne sont ni de la science capitaliste industrielle ni de la tisane au miel. Sauf que comme je le dis, ça reste tellement dans le flou théorique total, sans le moindre début d’exemple, et ça veut tellement rien dire d’une maladie ou accident à l’autre, que ça veut rien dire tout court, pour l’instant, de mon point de vue.

    • @rastapopoulos effectivement, dans ce cas pour ce qui est de définir ce qu’est le « savoir nomade », je pencherais plutôt pour dire que c’est avant tout un positionnement intellectuel surplombant qui n’a pas besoin de se définir, c’est à dire qu’il sert à mépriser à la fois tous les tâcherons qui suivent bêtement toute démarche scientifique et à la fois les remèdes de grand-mère, parce que quand même faut pas déconner. Donc voilà ce qu’est probablement le concept de « savoir nomade » : une pirouette de mauvais philosophe.

    • oups, confondant sans doute avec un autre fils nommé Raphaël (qui travaillait pour son père), j’ai par erreur écrit Raphaël Kempf (honorable avocat, jusqu’à plus ample informé) en lieu et place de son père, Hervé Kempf (Reporterre et ses penchants complotistes). c’est corrigé.

      Deux mots des morts - sur le Manifeste conspirationniste
      https://seenthis.net/messages/946004

      Émergentisme et effet de Seuil - Le Moine Bleu
      https://seenthis.net/messages/946423

    • Manifeste conspirationniste : le style conspirationniste
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/01/26/manifeste-style-conspirationniste

      Un livre sans auteur, tout de noir vêtu, avec titre en lettres blanches. Une épitaphe empruntée à Miles Davis, une quatrième de couverture mystérieuse et prophétique : « Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds. ». Un tableau apocalyptique et halluciné du monde entier, mais aussi des âmes, dont l’objectif semble de provoquer une peur panique. On entend souvent que notre époque est livrée au complotisme. Si cela est le cas, voici le livre qu’elle mérite. Mais comment ce Manifeste conspirationniste fonctionne-t-il ?

    • isolé, l’auteur publie un texte signé Comité invisible :
      COMMUNIQUÉ N°0
      https://schisme.org/comite-invisible/communique-n-0

      La parution récente d’un livre réellement anonyme et parfaitement inacceptable pour l’époque, Le manifeste conspirationniste, a fourni l’occasion d’une remarquable tentative de revanche de tous ceux qui s’étaient sentis humiliés, à ce jour, par les « succès » du Comité invisible. Le signal du lynchage public fut donné à L’Express par des « informations » émanant de la police – une filature mal faite suivie de l’interception et de la destruction des correspondances visant un « prestigieux » éditeur parisien, filature que l’on n’ose attribuer, une nouvelle fois, à la DGSI. La valetaille journalistique suivit courageusement, sans se rappeler combien hurler avec les loups contre le Comité invisible lui avait peu réussi par le passé. Au point culminant de sa campagne, elle se flattait de ne rien comprendre audit Manifeste, non sans s’être préalablement plainte que le livre était trop informé dans trop de domaines pour pouvoir le contredire – pauvres choux ! Et quelle singulière époque ! Pour finir, on vit se joindre à la curée les vieux partisans négristes d’une « biopolitique mineure » voire d’une « biopolitique inflationniste » dont la défaite historique coïncide très exactement avec le succès de leurs idées du côté de l’Empire : c’est maintenant Klaus Schwab, du Forum Économique Mondial, qui est invité au Vatican pour deviser avec le Pape François de son philanthropique projet de revenu universel. Quant à la « biopolitique inflationniste », personne n’a plus besoin de dessin, après ces deux dernières années. « Parce que la plus redoutable ruse de l’Empire est d’amalgamer en un grand repoussoir – celui de la “barbarie”, des “sectes”, du “terrorisme” voire des “extrémismes opposés” – tout ce qui s’oppose à lui » (« Ceci n’est pas un programme », Tiqqun 2, 2001), nos spectres négristes en déroute et autres sous-foucaldiens d’élevage s’empressèrent de crier à la « confusion », au « fascisme », à l’« eugénisme » et pourquoi pas – tant qu’on y est – au « négationnisme ». Il est vrai, après tout, que le Manifeste en question fait un sort au positivisme. CQFD. Ceux dont le cours des choses invalide depuis les Gilets jaunes au moins toutes les certitudes, préfèrent se dire que ce sont les révoltes elles-mêmes qui sont confuses, et non eux-mêmes. Le « fascisme » qu’ils discernent partout est celui qu’au fond ils désirent, car il leur donnerait sinon intellectuellement du moins moralement raison. Quelque chance leur serait alors offerte de devenir enfin les victimes héroïques en lesquelles ils se rêvent. Ceux qui ont renoncé à combattre historiquement préfèrent oublier que la guerre de l’époque se livre aussi sur le terrain des notions – sans quoi, au reste, Foucault n’aurait pas arraché la « biopolitique » à ses concepteurs nazis et comportementalistes. Nous laissons à la gauche impériale la croyance qu’il existe une sorte de révolution qui soit drapée de pureté, et que c’est en multipliant les anathèmes moralisants, les mesures de prophylaxie politique et le snobisme culturel que l’on défait les contre-révolutions. Elle ne fait ainsi que se condamner, décomposée derrière ses cordons sanitaires et ses gestes-barrières, agrippée à ce qu’elle croit être son capital politique accumulé – se condamner à voir sa rhétorique tendre asymptotiquement vers celle des gouvernants.
      Pour nous, nous préférons de loin donner des coups, en prendre et en redonner.
      Nous préférons opérer.
      Nous ne nous rendrons jamais.

      un site et un compte tw. avaient té créés en décembre dernier, @entetementrevue, https://www.entetement.com

      la distance prise d’avec LM s’accompagne d’une icono en n&b qui ravira, elle-aussi, les fans de Debord.

      #manifeste_conspirationniste

    • L’autre organe créé pour l’occasion : Entêtement - La prise des Champs-Élysées par le convoi de la liberté
      https://www.entetement.com/la-prise-des-champs-elysees-par-le-convoi-de-la-liberte

      Les routes de France sont habitées par un non-mouvement inconnu déjà largement méprisé. L’immanence de ce non-mouvement est antipolitique comme un certain autre non-mouvement de 2018. Voir ce surgissement de l’antipolitique en pleine campagne présidentielle montre le désir de vivre sans les tocards de la politique. Dès avant vendredi, les premières critiques ont fusé contre le convoi de la liberté. L’extrême gauche insulte et s’indigne sur leur smartphone et nie encore une fois la singularité de ce qui se trame sur les routes. Préférant encore une fois dénigrer et insulter ce non-mouvement de fascistes, de non-vax eugénistes, de conspirationnistes. Oui ! Il y a des groupes d’extrêmes droites, mais ils restent bien isolés face au reste de la composante de ce non-mouvement. Et non ! Cette puissance n’est pas contre la communauté, bien au contraire elle diffuse une joie immense de vivre ensemble de tenir un monde commun, de sortir de l’isolement du quotidien pour partager son expérience vécue. Toutes ces images de liesse au passage des convois sur les lieux de repos, cette entraide entre les êtres définissent la tonalité de cette puissance, de cette communauté qui circule. Il faut se rendre compte du vide métaphysique de la France laide périurbaine pour comprendre en soi le soulagement d’une irruption. Aux rageux qui continuent de pleurnicher perpétuellement sur la pureté, nous conseillons de tracer des lignes dans le néant de leur existence pathétique.

      L’ambition audacieuse du convoi de la liberté est de bloquer Bruxelles avec l’aide d’autres convois européens. Cela n’est pas sans rappeler un autre convoi cinématographique mené par Kris Kristofferson contestant les persécutions policières. Mais avant cela, il fallait s’attaquer au symbole même du mépris, s’attaquer à la Métropole, monter sur Paris. Si la tentative audacieuse du convoi de la liberté de bloquer Paris et son périph’ fut une bataille bien compliquée, la prise des Champs-Élysées pendant plus de huit heures fut une réussite. Ce fut une joie immense de revenir sur ces fameux Champs, de bloquer de nouveau cette incarnation d’un monde marchandisé, de se rappeler l’histoire de luttes, de ressentir encore à quel point la police n’aime personne et surtout pas les sentiments communs. La police avec ses intimidations et ses armes a échoué à détruire la volonté commune de bloquer les Champs. Quoi que l’on en dise, ce fut une victoire éthique de monter sur Paris et de tenir le symbole. La route est encore longue. Il y a encore de nombreuses occasions de porter des coups aux pouvoirs, il y a une variété de cibles à briser, pas seulement institutionnelles, mais aussi industrielles. Car, s’il semble qu’il y est quelque chose que le convoi ait compris avec les « gilets jaunes », c’est que le monde est logistique. Il ne reste plus qu’à approfondir les liens tissés dans ce convoi de la liberté, de continuer à s’organiser pour frapper fort. Comme nous l’avons vu inscrit sur les murs des Champs-Élysées samedi soir : « les conspirationnistes triompheront ! »

  • DotSPIP. Conversion de fichiers divers (docx, odt) au format #SPIP
    https://github.com/Fil/DotSPIP

    Une application drag-drop pour macOS, qui convertit des textes de divers formats vers les {{raccourcis SPIP}}.

    Ce petit utilitaire bien pratique n’avait pas été mis à jour depuis 2012… la version 2 est désormais compatible 64 bits, ce qui lui assure un avenir radieux pour les prochains millénaires. le #développement est sur passé sur github plutôt que dans un recoin de mon disque dur, ce qui n’est pas plus mal. (On utilise toujours #Platypus.)

    L’ancienne documentation est sur http://zzz.rezo.net/DotSPIP.html ; n’hésitez pas à jouer de la pull-request.

    #DotSPIP

    (ah et pour la compatibilité Linux il y a une possibilité cachée ici https://github.com/Fil/DotSPIP/blob/master/src/linux-gnome.txt — si quelqu’un·e arrive à le faire marcher, ce serait super)

  • Puisque c’est les vacances et que tu ne sais pas quoi faire avec tes niards, je te livre mon truc à moi que j’ai développé un peu par hasard, un peu par goût, et que j’aurais bien aimé qu’on me donne le truc plus tôt : avec les enfants, on dessine.

    Oui, je sais, évidemment que tes enfants ils dessinent déjà. Mais ce qu’on a trouvé, avec ma bande, c’est de se promener systématiquement avec des carnets et une trousse de crayons, à chaque fois qu’on va se promener. Parfois c’est juste pour se passer le temps quand on a une pause dans l’après-midi, mais le plus souvent c’est l’alibi de la visite.

    La règle number ouane, je pense, c’est que tu dois dessiner aussi. Si l’adulte, déjà, il fait son timide (« mais je sais pas dessiner »), je crois que c’est pas la peine. Avec les enfants, on dessine tous, on s’encourage, on se trouve des idées de dessins, des thèmes, et on rate et on réussit, mais ensemble.

    Ça a commencé un peu par hasard l’année dernière, aux soldes de février. Au supermarché, ils bradaient des carnets un peu rigolos, mais de bonne qualité, couverture rigide, format A5, avec un élastique de fermeture. Normalement vendus 9 euros, bradés à 1 euro pièce. J’en ai pris une dizaine, en me disant que ça ferait plaisir aux enfants.

    On a commencé timidement, un dimanche de mi-saison : on s’est fait un « safari-dessin » dans Montpellier, en commençant par notre rituel dimanche matin au Peyrou. Comme tu te doutes, un safari-dessin, c’est comme un safari-photo, mais avec des dessins. On a poursuivi en ville, la porte du Peyrou, la petite s’est mise à dessiner les lampadaires, ma bande ultra-concentrée. Idée géniale de ma grande (9 ans à l’époque) : une fois terminé son dessin sur la page de gauche, montrer et recueillir nos commentaires, et les écrire sur la page de droite. Ça a super-bien donné. Les petits s’y sont mis aussi, avec des pages de droite entièrement en phonétique (6 ans au moment du crime).

    Et puis après presque deux heures, un peu marre, alors fish-and-chips et direction le parc de jeux. C’est pratique les carnets et les crayons, ça coûte rien, et quand on en a assez on fait autre chose sans culpabiliser.

    On a continué comme ça pépère depuis. J’ai toujours nos carnets (j’insiste : j’ai un carnet aussi, forcément, sinon c’est pas du jeu). Le plus souvent c’est pour combler une pause. Souvent tout de même c’est l’alibi de la promenade (« safari-dessin » donc). Et de temps en temps, c’est vraiment l’activité de la journée : par exemple, les dimanche où il pleut, à Montpellier c’est un peu mort, je propose « on va dessiner au musée Fabre ? », et figure-toi que mes petits, ça les botte d’aller au musée pour dessiner les statues. Des fois, on se pose sur un banc et on se dit des sujets (les sujets les plus cons sont les meilleurs), et en fonction du temps on fait une page façon bédé, ou juste un dessin pour illustrer, et ensuite on compare nos trouvailles en ricanant parce que c’est très con.

    Astuce du musée : il y a des gens tout nus et on voit leurs fesses, et ça ça les amuse beaucoup. Mon mecton est hyper-concentré, il peut dessiner la même statue pendant une bonne heure. La ch’tite, elle, va plus vite, il faut trouver des sujets. Une fois au milieu des Injalbert, elle commençait à gigoter mais avec les autres on n’avait pas terminé, je lui ai suggéré de dessiner les fesses des statues, ça l’a éclaté. Sinon, règle aussi dans les musées : on a le droit de s’étaler dans n’importe quelle position pour réussir à dessiner ce qu’on veut. S’il faut être assis tout droit en tailleur, c’est chiant.

    Un jour ma grande m’a dessiné en train de dessiner mon ch’tit et ma ch’tite qui étaient en train de dessiner un tableau de Bazille en train de peindre Sisley (lequel était peut-être en train de peindre la Macreuse qu’on peut voir dans la même salle…) au musée Fabre. Le concept qu’on s’est surtout bien marrés…

    Si tu veux, le but n’est pas tant de dessiner pour dessiner, même si je trouve ça très bien de s’entraîner à dessiner. Pour les enfants, je vois plein d’autres avantages…

    – D’abord on s’occupe intelligemment pour pas cher. N’est-ce pas que c’est bien de mettre les sous ailleurs. Et je trouve très sympa de s’habituer à faire des activités qui ne sont pas basées sur la pure consommation (ce qui était un aspect qui me pesait dans nos sorties à Paris).

    – Ce que j’aime beaucoup dans cette activité, c’est qu’on fait quelque chose ensemble, ou plutôt l’un·e à côté de l’autre, sans trop parler. Un peu comme regarder la mer sans parler avec un·e ami·e. Quand on dessine, on est ensemble, on le fait parce qu’on sait qu’on est ensemble, et on n’a pas besoin de bavarder ni pour s’occuper, ni pour « échanger ». (Ça n’empêche que c’est marrant et que souvent on rigole bruyamment après.) C’est aussi pour ça que l’adulte doit dessiner, à mon avis : pour que ce soit bien un instant de complicité.

    – Un avantage induit épatant : c’est un outil formidable pour les enfants pour discuter avec des adultes qu’ils rencontrent. On tombe sur un·e dessinateurice en dédicace, on visite une petite expo, etc. : alors on montre les carnets des enfants, et les artistes-adultes sont toujours super-sympas quand ils voient ça, délivrent des encouragements de professionnels, les plus sympas en profitent pour demander une dédicace aux enfants, je ne sais quoi, et tu as des petits de 6/10 ans qui interagissent de manière très créative avec des adultes qui ne sont pas en train de se forcer pour trouver quelque chose à dire à des petits gosses (tu sais, le genre « et tu es en quelle classe ? » pour essayer de faire mine de s’intéresser). Là, c’est assez systématique : « ah bon, vous dessinez ? Faites voir ? Ouah c’est super… », et hop des petits se retrouvent dans une conversation « d’égal à égal » avec un adulte lui-même plutôt content de la tournure de la discussion.

    – Et enfin ça nous donne une raison d’entrer dans les galeries quand on se promène, alors que sinon on n’oserait pas (et j’aurais peur que les enfants n’aient pas envie et s’ennuient : maintenant ils sont demandeurs). On a même visité plein d’ateliers d’artistes quand c’étaient les portes ouvertes, ils étaient ravis (et figure-toi : les artistes aussi, de voir des petits qui posent des questions et montrent leurs œuvres).

    Pour terminer : la grosse surprise c’est que les gamins adorent ça. Je n’imaginais pas qu’on pouvait aller régulièrement au musée le dimanche quand il pleut pour faire dessiner de jeunes gamins, et que ça les amuse autant. Quand j’en parle à d’autres adultes, j’ai trop souvent des réactions du genre « mais mes enfants ne savent pas dessiner » (alors ça, c’est faux et de toute façon on s’en fout), parfois « mais moi je sais pas dessiner » (alors ça, encore une fois, on s’en fout, c’est pas concours d’entrée aux Beaux-Arts, c’est un truc pour passer du temps en complicité avec les niards), et le plus souvent : « ça va pas leur plaire, c’est pas leur truc, ils aiment pas ça… », alors que pour le coup c’est le préjugé de l’adulte qui s’exprime – que j’ai constaté que, surprise surprise, c’est l’une des activités préférées des enfants.

  • Vers un système modulaire de publication : éditer avec le numérique – Antoine Fauchié

    Le domaine du livre, et plus particulièrement l’édition, connaît des mutations profondes au contact du numérique. Après des phases successives d’informatisation, l’une des manifestations les plus visibles de ces bouleversements est probablement l’ebook. Si le livre numérique est une approche inédite de l’écrit tant dans sa diffusion que dans sa réception, il y a en filigrane des transformations plus essentielles dans la manière de faire des livres. Des structures d’édition imaginent des nouvelles chaînes de publication originales et non conventionnelles pour générer des versions imprimée et numériques d’ouvrages et de documents, remplaçant les traditionnels traitements de texte et logiciels de publication par des méthodes et des technologies issues du développement web. Ainsi un système modulaire de publication peut se substituer à des chaînes linéaires, repositionnant l’humain au cœur des machines ou des programmes. À travers des commentaires de textes et des analyses de cas nous étudions les évolutions du livre avec un regard plus global sur notre rapport à la technique, et nous exposons les principes fondateurs d’un nouveau modèle.

    Mémoire d’Antoine Fauchié dans le cadre du Master Sciences de l’information et des bibliothèques, spécialité Publication numérique, de l’Enssib, sous la direction d’Anthony Masure, maître de conférences en design à l’université Toulouse – Jean-Jaurès et de Marcello Vitali-Rosati, professeur au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.

    #publications_hybrides #prepostprint #web2print #digital-first_publishing #système_modulaire_de_publication

  • EFF has released STARTTLS Everywhere: free tools to encrypt email between mail servers / Boing Boing
    https://boingboing.net/2018/06/26/hop-to-hop.html

    the Electronic Frontier Foundation — as part of its ongoing quest to encrypt the whole internet (see also: Certbot, Let’s Encrypt, HTTPS Everywhere, and related toold) — has just released STARTTLS Everywhere, an automated tool that generates the certificates, helps install and configure them, and double-checks the configuration to make sure everything is safe and secure.

    Unless you run your own mail server, you can’t do anything with this: but you can (and should) send it along to whomever administers your email and get them to have a look. It’s totally free, and solves a real problem, widely observed in the wild, of mass email surveillance.

    #email #server

  • RFC 8446 : The Transport Layer Security (TLS) Protocol Version 1.3

    Après un très long processus, et d’innombrables polémiques, la nouvelle version du protocole de #cryptographie #TLS, la 1.3, est enfin publiée. Les changements sont nombreux et, à bien des égards, il s’agit d’un nouveau protocole (l’ancien était décrit dans le RFC 5246, que notre nouveau #RFC remplace).

    http://www.bortzmeyer.org/8446.html

    #HTTPS

  • En Chine, les musulmans premières victimes de la surveillance de masse
    https://usbeketrica.com/article/les-musulmans-chinois-en-premiere-ligne-de-la-surveillance

    Le nationalisme religieux est dans la ligne de mire du Parti Communiste chinois. Le gouvernement cible particulièrement les minorités musulmanes du Xinjiang concentrées dans une région située à l’opposé des capitales économiques et politiques chinoises. Comme le souligne un article de The Atlantic, la région fait donc office de zone de test à grande échelle pour les technologies de contrôle dernière génération et les programmes de propagande au sein de camps de rééducation. Pendant que les oiseaux (...)

    #CCTV #géolocalisation #aérien #Islam #surveillance #vidéo-surveillance #HumanRightsWatch #drone (...)

    ##GPS

  • Breaking Out With CSS Grid Layout - Cloud Four
    https://cloudfour.com/thinks/breaking-out-with-css-grid-layout

    A while back I shared a simple technique for allowing certain elements to fill the full viewport width from within a fixed-width container (...). As concise as this technique was, it had one big, dumb caveat: On some platforms, you’d see a horizontal scrollbar unless you set overflow-x to hidden on the body element.
    It’s now a year later and every modern browser supports (or will soon support) CSS Grid Layout (hooray!!). I thought it might be fun to reexamine this problem with a fancy set of modern layout tools at our disposal.

    #css #web_design #graphisme

  • Why is decentralized and distributed file storage critical for a better web? | Coin Center
    https://coincenter.org/entry/why-is-decentralized-and-distributed-file-storage-critical-for-a-better-

    The team behind #IPFS and #Filecoin explain how advances in distributed data storage and strong alignment of market incentives are combining to create a much more secure and efficient #web.

    BY JUAN BENET, JESSE CLAYBURGH, & MATT ZUMWALT / June 20, 2017

    #cccp

    • À chaque fois ça me pose la question : ça augmente la résilience, et ça fait aussi moins de requêtes lointaines à faire, donc moins d’énergie pour ça, puisqu’on peut récupérer du contenu depuis le plus proche possible, parfois dans sa propre ville donc. Mais en revanche ça va augmenter beaucoup… beaucoup… BEAUCOUP le stockage ! Puisque TOUT va être dupliqué des millions de fois partout en permanence. Donc ça va forcément augmenter de manière exponentiel les disques durs à utiliser partout ?

    • Pourquoi TOUT serait dupliqué ? Seul ce qui est utilisé le sera, tout comme c’est déjà le cas actuellement avec le cache des navigateurs. Sauf que là une fois que c’est dans un des caches, c’est utilisable par d’autres.

  • Pourquoi nous n’irons plus acheter nos graines chez #Kokopelli - Le Jardin des Possibles
    https://www.lejardindespossibles.org/divers/article/pourquoi-nous-n-irons-plus-acheter

    Puis des regrets, nous sommes passés à la consternation puis à la rage ! il y a quelques jours, à la librairie « Le Tracteur Savant » à Saint Antonin, nous tombons le nez sur un livre (et quel livre !) « Nous n’irons plus pointer chez Gaia ». Ce livre est à la fois une compilation de témoignages issus de plusieurs salarié(e)s (dont la majeure partie sont des femmes) sur leurs conditions de travail au sein de l’association Kokopelli et une révélation qui décrit la gestion toute particulière et singulière des semences « rares et anciennes » que le cartel familial « Guillet » a entrepris depuis des années

    #semences

    • Et donc :

      https://www.hobo-diffusion.com/catalogue/1419/nous-n-irons-plus-pointer-chez-gaia

      NOUS N’IRONS PLUS POINTER CHEZ GAÏA
      JOURS DE TRAVAIL À KOKOPELLI

      Ce livre est le fruit d’une lutte salariale qui n’a pas eu lieu. Il est presque impossible, dans une association, de critiquer ses conditions de travail et le sens de celui-ci. Encore plus quand on a affaire à Kokopelli, un symbole de la résistance aux OGM et à l’appropriation des semences par l’industrie. D’ancien.ne.s salarié.e.s et jardinières, écoeurés par les pratiques de l’association, se sont attelés à faire la critique rare et nécessaire de cette forme particulière d’exploitation : de sa politique de management aux rapports qu’elle entretient avec les petits producteurs, de son discours new age à ses pratiques commerciales, Kokopelli est une incarnation parfaite du capitalisme vert.

    • J’ai été étonné par la subjectivité de l’article, très à charge.
      Son seul rapport avec Kokopelli est qu’il a acheté des graines qui germaient mal, mais il reprend toutes les attaques du livre à son compte.

      Il faut donc lire également le droit de réponse de Ananda Guillet :
      https://www.lejardindespossibles.org/divers/article/droit-de-reponse-d-ananda-guillet

      Je ne connais pas Kokopelli mais je connais assez bien le Mas d’Azil et la vallée où ils sont implantés, et je vois très bien le milieu « alternatif » dont il parle.
      Un vrai réseau vivant, plein de gens formidables, mais aussi pas mal de punks à chiens. Pas toujours faciles (euphémisme)...

    • À partir du moment où il y a des échanges d’argent en grande quantité ET surtout des salarié⋅e⋅s à payer pour que la structure tourne, je suis toujours partisan que ce soit une coopérative plutôt qu’une association. Sinon il y a toujours de gros mélanges entre bénévolat et travail, et ça finit toujours par péter, enfin quasiment.
      Ça ne change rien qu’il peut aussi y avoir des vraies merde à Kokopelli (et notamment l’aspect new age qui était déjà critiqué avant cette histoire hein). Mais au moins la coopérative clarifie les choses.

    • Oui, c’est une remarque que je m’étais faite il y a un moment déjà sur Kokopelli.
      Il y a une activité commerciale, ils louent des grands locaux et ça fonctionne suffisamment bien pour leur permettre de gagner des procès qui leur sont fait. Tant mieux.
      Mais effectivement le statut d’asso est le pire dans ce cas là.

      C’est peut être ce qui s’est passé ou se passe, un gros mélange des genres...

    • Cela fait plusieurs années que de jeunes amis grainetiers bio indépendants m’ont relaté maintes histoires tristes avec kokopelli qui ne ressemblent pas du tout à l’idée qu’on se fait du partage ou de la démocratie associative … Ils sont tombés des nues, car c’est vrai que kokopelli a été précurseur et que beaucoup de jeunes les idéalisant s’en sont inspiré, tant mieux, vraiment. Sauf que les courriers vengeurs que ces potes ont reçu les traitants de sales bourgeois voulant profiter du bio les ont laissé sans voix avec leur stock de graines que kokopelli devait intégrer dans son catalogue, sur les bras.
      Dans tous les cas, il y a un souci réel avec la chefferie arrogante et fortuné de kokopelli, et c’est bien que ça sorte, car beaucoup, dont mes amis, ne voulaient pas rendre public leur déconvenue profonde de manière à ne pas faire de tort à l’image des grainetiers bios, kokopelli étant LA référence, mais à force de dire qu’à la FNSEA c’est pire, ça n’aide pas.

      Et j’avoue que là nous taquinons notre rapport politique à la pratique de nos idéaux. Doit-on faire silence devant des agissements qui vont à l’encontre pour laisser les fantasmes intacts ? ou doit-on ne pas perdre le sens critique, même avec ceux qu’on espère « de notre bord » et qu’il faudrait soutenir (ou taire) malgré tout face aux vrais affreux ? Cela me taraude souvent, (non pas ma capacité critique que je réserve le plus souvent au privé) mais pour douter de la meilleure stratégie à adopter.

      Sinon il y a 20 ans j’avais acheté chez Kokopelli des graines une petite fortune qui ont à peine donné, un peu l’arnaque à #touristes_du_bio. Comme @odilon je suis contente des relations et des graines de chez germinance, BiauGerme ou graines delpaïs.

    • Réponse à Nicod :
      L’article est la chronique d’un livre qui rapporte entre autres des témoignages sur l’exploitation du salariat et la violence dans les rapports sociaux dans une structure pour laquelle on ne s’y attend pas. Le témoignage qui porte sur la sélection et la vente peu scrupuleuse des graines recoupe nos propres expériences sur le faible taux de germination des graines Kokopelli que nous avions constaté bien avant la parution de ce livre. Par conséquent, je ne reprends rien à mon compte.

      Daniel du Jardin des Possibles

    • Colportez des allégations invérifiées, il en restera toujours quelque chose. Je note le courage des signataires du livre, qui s’appellent « le collectif du Grimm », sans plus de précisions que leur prénom, dont on ne sait même pas si c’est le leur.

      L’éditeur qui a publié le livre n’est pas plus clair. On sait seulement qu’il a démarré en 2012.

      Moi, j’aime bien savoir QUI parle.

      Pourquoi ne sont-ils pas allés aux prud’hommes, s’ils étaient aussi sûrs de leur fait ?

      Et à propos de « capitalisme vert » : M. Vivas facture ses stages entre 120 et 780 euros. Et il fait bosser ses stagiaires et des bénévoles ainsi que des « woofers » ??? (voir son rapport d’activité de 2015, sur son site). Quant à l’éco-hameau de Verfeil, il a été bâti sur une zone non constructible à l’origine (en ZNIEFF). L’ancienne maire de la commune en est l’une des résidentes (source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/08/04/la-bastide-de-verfeil-ne-veut-pas-d-un-eco-hameau_1395514_3224.html)

      La charité qui se fout de l’hôpital, en clair. Même si je n’ai rien contre la permaculture, était-il urgent de cogner sur Kokopelli ? Quel intérêt y avait M. Vivas, à part râler sur des graines qui n’ont pas germé ?

      Enfin, nos gentils salariés mécontents espéraient quoi ? Glander toute la journée en étant payé ?

      Perso, j’ai bossé dans une radio associative pendant deux ans. Et j’ai constaté combien certains profitaient quelque peu de la gentillesse (voire du laisser pisser) du responsable : ils pouvaient arriver bourrés, fumer des pétards (j’ai rien contre, au contraire, mais pas à l’antenne) et raconter des conneries genre humour pipi caca (si c’est ça une radio « libertaire », merci), aller et venir quand ils voulaient, facturer des frais de transport fantaisistes, passer leur vie au téléphone, tout ça sur le dos de l’asso, etc...

      Or, Kokopelli a besoin d’argent. Pour continuer son job, payer les producteurs et les salariés. Pour faire ce qu’il fait depuis des années. Et accessoirement payer ses avocats, contre Baumeaux, par exemple.

      Bref, je continuerai « d’aller chez Gaïa »... !

    • https://reporterre.net/Graines-de-zizanie-a-Kokopelli-le-semencier-conteste-poursuit-un-blogueu

      Actualisation le 26 mars 2018 — Daniel Vivas a finalement gagné son procès. Kokopelli ne fera pas appel de la décision des juges. Ceux-ci ont débouté Kokopelli de toutes ses demandes et l’ont condamné à payer 3000 euros de participation aux frais de justice. Ils ont reconnu la bonne foi du blogueur et le sérieux des affirmations contenues dans le livre Nous n’irons plus pointé chez Gaïa.

  • Remercions les rédacteurs du #comité_invisible de nous donner l’occasion de leur dire franchement qu’ils nous emmerdent.
    http://www.vacarme.org/article3054.html

    1. Prenons le texte comme il se présente : un condensé agressif et stylisé de politique. Naïvement, on croyait une lettre écrite à des amis, un désir de conversation planait dans l’air. « Il n’y a donc d’autres choix que de déployer un art de la #conversation » (p. 154). Même si c’était, il est vrai, que de la conversation par défaut, puisque les amis à qui parler se font rares, manifestement, et qu’en plus, les « moyens de communication » sont contrôlés « par ceux qui ne sont pas nos amis », si bien, que ce livre-même là, cet objet marchandisé qui passe entre nos mains, est sans doute déjà, aussi, le malheureux, le résultat de petites compromissions, encore ! Encore des petites compromissions, à l’issue d’un catalogue infini d’entres elles. Maintenant est le titre de ce catalogue de compromissions. « Quand on a des amis, plus besoin d’avoir d’ennemi » adage réécrit d’Aristote ou de Montaigne vérifié à la lecture de Maintenant . Car si les rédacteurs de Maintenant s’adressent à leurs « amis », c’est bien pour leur signifier sur tous les tons, et dans toutes les langues, qu’en réalité ils ne le sont pas.

    #La_gauche

    • Le Comité invisible est un producteur en série de vignettes spectaculaires toujours écrites en vue de signaler à la masse qu’elle succombe aux illusions tandis qu’eux, aristocratiquement placés de l’autre côté de la signalisation spectaculaire, s’en retrouvent les fabricants !

      (…) avec l’exposition Soulèvement au Jeu de Paume, le titre Révolution donné au pseudo-livre de Macron qui, sans honte, dans le magazine Elle, appelle aussi les jeunes à relire le Capital, il se passe que le romantisme insurrectionnel a été récupéré par la machine médiatique, ce qui rend difficile, en l’absence de situation insurrectionnelle réelle, de sauver ce qui fait le cœur positif de Maintenant. Que les rédacteurs de Maintenant le veuillent ou non, ils appartiennent désormais au secteur du marché de l’illusion insurrectionnelle.

    • Flash back : "Vous allez tous mourir et vos pauvres vacances n’y changeront rien" , clamait une banderole déployée sur une plage lors d’une des "actions d’éclat" du Parti imaginaire dont on trouve une photo dans Tiqqun...

      Pas possible d’isoler Maintenant de l’histoire dont il est issu, et du contexte dans lequel il s’inscrit (à tout le moins une crise des perpectives révolutionnaires). Quelques éléments.

      Pour un autre point de vue que celui proposée sur @vacarme, on peut consulter quelques pages de En quel temps vivons-nous ? (Rancière, 2017), à ce sujet :
      https://seenthis.net/messages/602424

      À partir des thèses énoncées par la revue #Tiqqun à la fin des années 90, pratiquant un usage singulier de l’héritage de l’#autonomie en Italie (cf. La Horde d’or ), le Comité invisible s’inscrit dans un courant #insurrectionnaliste qui n’a cessé de se développer depuis les émeutes de 2005 et la mobilisation lors du #CPE (2006). L’utilisation du CI par l’État et son antiterrorisme ( "affaire de Tarnac") a in fine accru le succès de thèses qui, sous une autre forme, servaient déjà de viatique à une frange importante des jeunes qui s’étaient politisés lors de la #lutte contre le CPE. Le texte qui suit a fait l’objet de mille réunions, conversations, reprises, usages : #Appel, 2004
      http://bloom0101.org/wp-content/uploads/2014/10/appel.pdf

      Rien ne manque au triomphe de la civilisation. Ni la terreur politique ni la misère affective. Ni la stérilité universelle. Le désert ne peut plus croître : il est partout. Mais il peut encore s’approfondir. Devant l’évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s’indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s’organisent. Nous sommes du côté de ceux qui s’organisent.

      Pour ne citer qu’un exemple des diverses approches qui se sont directement inspirée de L’appel, un très beau texte, bien loin de la morgue arrogante du Comité invisible : Défendre la zad , livre-appel publié en janvier 2016
      https://constellations.boum.org/spip.php?article125

      Bref, on peut penser en termes de récupération, et on trouvera aisément des confirmations (les deux numéros de Tiqqun, ancêtre revendiqué, sont en salle des ventes), mais une telle approche raterait l’influence de ce versant de l’insurrectionalisme (cf, le succès de @lundimatin ou l’ampleur des ventes des extraits de Tiqqun par La fabrique). Ce serait aussi louper l’intérêt et les échanges que suscitent ces textes. Ainsi, cette semaine, le séminaire Conséquences a réuni pour une lecture de Maintenant 300 participants à la #lutte_contre_la_loi_travail aux Beaux-arts à Paris, autour de quatre thèmes qui n’ont pas pu être tous abordés : #guerre_civile, #destitution, la #figure_du_crevard, #déterminations_sociales
      https://fr-fr.facebook.com/consequencesintervention

      Retour sur une matrice, lointaine :

      Rions un peu avec Tiqqun
      http://www.multitudes.net/Rions-un-peu-avec-Tiqqun

      Le Tiqqun est un être très sensible. « Nous autres décadents avons les nerfs fragiles. Tout ou presque nous blesse, et le reste n’est qu’une irritation probable, par quoi nous prévenons que jamais on ne nous touche ». C’est toute une ontologie qui se dit dans ces quelques lignes inaugurales d’une « introduction à la guerre civile »[[Tiqqun, page 2.. Une ontologie très duale et assez simple : le réel c’est nous et les autres. Les autres supportent tout, leurs nerfs sont narcosés par les poisons psycho-actifs d’un #Spectacle omniprésent, leurs corps pris en charge par le #Biopouvoir à un point que ça en est fichu. Les autres, en fait, c’est tous les faux contestataires (dont Multitudes). C’eût été digne d’un léninisme déplacé et vieillot que de boviniser ou oviniser le prolétariat qui parle par la bouche du Tiqqun. Du coup, « nous » c’est beaucoup plus que le Tiqqun, autrement dit, le Tiqqun c’est beaucoup plus qu’une revue. « Nous, c’est une masse de mondes, de mondes infra-spectaculaires, intersticiels, à l’existence inavouable, tissés de solidarités et de dissensions impénétrables au pouvoir[[Tiqqun, page 32. ». On est très impressionné. Ça fait quand même rêver cette zone rouge que le pouvoir ne pénètre pas. Mais le plus amusant est de tomber, en feuilletant la revue, sur le passage de La Volonté de savoir, où Foucault parle de l’essaimage des foyers de résistance, qui ne s’explique que par la dissémination en réseau des relations de pouvoir, à travers tout le corps social, par delà les appareils et les institutions. Un tel souci philologique nous laisse pantois[[Rions un peu : « certes on ne peut pas dire que les négristes se soient jamais embarrassés de soucis philologiques ».. On se perd en conjectures et hypothèses quant à la cohérence d’un discours qui se réclame de Foucault et situe son ego révolté dans un en dehors des relations de pouvoir. « Là où il y a pouvoir, il y a résistance et pourtant, ou plutôt par là même, celle-ci n’est jamais en position d’extériorité par rapport au pouvoir [… Il n’ y a donc pas par rapport au pouvoir un lieu du grand Refus – âme de la révolte, foyer de toutes les rébellions, loi pure du révolutionnaire[[La volonté de savoir, pages 125-126, Tel Gallimard. ».
      On sera sensible au vide de ces énoncés, vide de l’ontologie, en dépit des lectures affichées (Deleuze et Guattari). C’est le vide des énoncés du #post-situationnisme qui en appelle au chaos et à la guerre sociale contre tous les réformismes mous. Un certain anti-programmatisme, qui a dépassé le léninisme, mais reste incapable d’envisager une ontologie du désir et la question des stratégies politiques immédiates, par où les « sujets » misent, entre autres modalités stratégiques, sur l’efficace d’une parole agissante. Et cette parole agissante constitue bien autre chose que ce vide dont souffrent ces énoncés ( « le chaos sera notre grève », « oui au mouvement réel et à tous les comportements qui rompent avec la passivité »).
      Au delà de ce vide, il y a aussi, dans ce discours de l’hyper-nervosité, non seulement un dispositif de distinction, mais, si l’on y regarde bien, un risque d’épicurisme vraiment drôle, et très peu séduisant sur le plan politique. Au beau milieu de tout l’attirail des références prestigieuses que Le Tiqqun ne manque jamais d’exhiber, voilà ce bon vieil Épicure et son hypersensibilité maladive qui revient. Nietzsche, en bon philologue, lui, a remarquablement formulé la vérité effroyable de l’épicurisme : « L’épicurien choisit pour son usage les situations, les personnes, voire les événements qui conviennent à sa constitution extrêmement irritable, et il renonce à tout le reste ; ce qui revient à dire presque tout[[Le Gai Savoir, IV, § 306. ». Laissons les hyper-nerveux dans leur retranchement mortifère (mort du monde). C’est peut-être ça que ça veut dire « Tiqqun », dans la langue imaginaire de « cet organe de liaison du #Parti_imaginaire » : « mort du monde ». Il y a des conceptions plus joyeuses et productives de la fuite, des réactions plus constructives à la honte qui peut nous saisir face au monde comme il va.

      Tiqqun, une #rhétorique de la remontrance, Jacques Guigou
      http://tempscritiques.free.fr/IMG/pdf/tc_15_a5_187_190.pdf

      Le dernier métaphysicien de l’histoire de la philosophie occidentale, #Heidegger, est traité de « vieille ordure » mais Tiqqun s’empare de son ontologie (« l’homme est le berger de l’être », etc.) car elle permettrait de sortir du nihilisme. Il s’agit donc de « politiser la métaphysique » (p. 16), de la remettre sur ses pieds comme Marx voulait le faire de l’idéalisme hégélien. Au « Spectacle1 », entité hypostasiée, puissance abstraite et universelle, véritable « métaphysique marchande » de la domination, la « communauté des métaphysiciens critiques » oppose « la création d’un monde » (p. 20), une pratique « col- lective et positive de communauté et d’affectivité indépendantes et supérieures » (p. 20), une « utopie concrète » dans laquelle chacune des grandes métaphysiques du passé serait réalisée non plus comme discours, mais comme « Demeure de l’Être » et ceci dans le « fécond tissu de l’existence ».

      #comité_invisible #aristocratisme #livre #idéalisme

      Vu tout autrement : Les Communes de l’insurrection du Comité invisible
      http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2011/06/propos-des-communes-du-comite-invisible.html

      « Il n’est pas question d’occuper,
      mais d’être le territoire. »

      En matière d’« urbanisme insurrectionnel »,
      les propos de la mouvance impliquée dans la revue Tiqqun, le Parti imaginaire et le Comité invisible, constituent un renouvellement des idées et de la posture de l’#intellectuel : il n’y a plus lieu de raisonner encore comme si le dilemme était de choisir entre réforme ou révolution, entre alternative et révolution, entre théorie ou action. Le livre L’insurrection qui vient paru en 2007 appelle à la destruction de l’Empire et il institue la Commune comme un des moyens pour y parvenir.

      Une oeuvre magistrale pour la pensée urbaine anti-libérale car les auteurs ne s’attaquent non plus à la critique mais à l’élaboration de principes pragmatiques, non utopiques, destinés à inventer une autre #communauté préparant l’insurrection qui vient. Le plus grand intérêt de leur pensée, pour ce qui concerne le domaine de l’urbanisme, est qu’elle relie, à nouveau, les différentes formes de luttes au sein d’une emprise spatiale : la Commune.

    • @supergeante Vacarme critique le dernier livre du comité invisible, Maintenant paru aux éditions #La_Fabrique.

      Remercions les rédacteurs du comité invisible de nous donner l’occasion de leur dire franchement qu’ils nous emmerdent.

      Pour dire qu’ils nous emmerdent, faut-il encore les avoir lus.
      L’article d’Arthémis Johnson est très long surtout pour quelqu’un qui n’a pas lu l’ouvrage en question.
      Je me suis arrêté à L’insurrection qui vient et à Contributions à la guerre en cours. J’ai du lire, ce dernier, en biais comme longtemps, je me suis couché de travers.
      De la littérature et beaucoup de théorie.
      https://lafabrique.atheles.org/auteur/tiqqun

      Le comité invisible s’échange très bien chez les bouquinistes. Entre autres, par exemple, contre le premier roman de Jim Thompson, Ici et Maintenant (1942) avec une superbe préface de Stephen King.

      http://www.vacarme.org/auteur846.html

    • Sur le lien précédent (merci) :

      Or ces affirmations d’évidences qui n’en sont pas, et surtout ce ton souvent méprisant, produisent un effet sur le lecteur : il doit déterminer de quel côté il se range. Cela interfère avec la discussion dont nous avons besoin, et qui est en cours, pour élaborer des catégories communes. Cela interfère d’ailleurs aussi avec tout ce qu’il y a de chouette dans Maintenant : les développements conceptuels, les retournements de perspective malins, les traits d’esprit rigolos, les citations bien choisies, les propositions intrigantes, la vigueur de la pensée. Tout cela, c’est ce qui remue le lecteur et peut l’amener à changer d’avis, à se dire qu’il avait tort – sauf qu’au lieu de se dire qu’il avait tort, il doit se dire qu’il était un peu bête au fond, puisqu’on le lui signifie avec un certain mépris et depuis une position d’évidence. Bref, le Comité invisible alimente la réflexion politique autant qu’il interfère avec elle, c’est pourquoi la lecture est à la fois enthousiasmante et agaçante.

    • Jacques Rancière En quel temps vivons-nous ?
      https://seenthis.net/messages/602424

      « D’un côté, l’écart affirmé (par rapport au fonctionnement de ce qu’on entend par politique) est orphelin d’un monde symbolique et vécu auquel s’adosser (plus de communauté déjà-là qui garantisse la communauté à venir. Le travail ne fait plus monde). De l’autre, il a du mal à trouver les formes dans lesquelles se développer. C’est pourquoi l’idée que le système est moribond et prêt à s’effondrer reste commode. Elle comble l’intervalle entre les écarts actuels et l’avenir espéré et elle permet de s’imaginer alternativement qu’il suffit qu’on donne un petit coup d’épaule au système pour que tout s’effondre ou qu’il suffit qu’on se retire pour qu’il se dissolve."

    • Donc l’émeute : les « vivants » d’un côté ; les mort-vivants de l’autre... Le « subversivisme » d’époque fonde sa ligne sur son culte réitéré. Définie comme « intelligente », c’est-à-dire capable, « d’un même geste », de « désertion » et d’ « attaque », d’ « élaboration » (le « graffiti ») et de « saccage » (la destruction du symbolique publicitaire-marchand) (p. 85), cette émeute tant vantée relève d’un corps-à-corps sans frottement, d’une dialectique de l’avancée et de l’esquive, de la construction d’un monde réduit à une zone d’autonomie temporaire où tout est possible dans l’éphémère d’un instant. N’ayant d’autre but que de tenir l’espace du conflit, comme « Nuit debout » tenait la place, le principal caractère de ce simulacre d’émeute, fougueusement ritualisé, est de faire spectacle et, ce faisant, de substituer une impuissance singulière à l’impuissance générale. En s’inventant un supplément d’âme, en somme, au prétexte que le « parti de la rue » serait « tout » (p.63). Mais tout, c’est quoi ? Précisément quoi ?

      #subversivisme Quoi est-ce ?
      Une autre critique de Maintenant par Freddy GOMEZ
      http://acontretemps.org/spip.php?article630#nh4

      « Ce qui s’est passé au printemps 2016 en France n’était pas un mouvement social, mais un conflit politique au même titre que 1968 » (p. 60). Fanion nostalgique, la phrase claque au vent, comme sentence, pour finir par flotter, comme évidence, sur une subjectivité résolument assumée qui n’a rien à justifier de cette curieuse comparaison. Tout est dans la suite : « Cela se repère, nous dit-on, à ses effets, aux irréversibilités qu’il a produites, aux vies qu’il a fait bifurquer, aux désertions qu’il a déterminées, à la sensibilité commune qui s’affirme depuis lors dans toute une partie de la jeunesse, et au-delà. Une génération pourrait bel et bien se rendre ingouvernable. » Ces voyants-là ne voient que ce qu’ils veulent voir : un monde qui s’inventerait, dans les décombres du négatif, au pas de course des « émeutiers » d’un printemps héroïsés jusqu’à l’enflure.

      #tiqqun

  • Cyril Hanouna est un danger public | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/145842/cyril-hanouna-danger-public

    On parle ici de #persécution. Pas de canular, pas de blague potache, ni même de harcèlement. Une persécution est « un type d’oppression consistant à appliquer à une personne ou un groupe de personnes des mesures ou des traitements injustes, violents ou cruels pour des raisons d’ordre idéologique, politique, religieux ou encore racial ».

    Rire d’un homme parce qu’il est homosexuel, le rabaisser, l’humilier, le jeter en pâture aux rires d’un public, et être tout content de soi, c’est l’exacte définition de la persécution. Sans compter que, comme le rappelent de nombreux internautes sur Twitter, cette méthode, consistant à se faire passer soi-même pour gay, est exactement « la technique des casseurs d’homosexuels ».

    Quant au contexte : l’émission est diffusée le lendemain de la journée mondiale de lutte contre l’#homophobie et la transphobie, alors que les actes homophobes sont repartis à la hausse, et alors qu’en Tchétchénie, les homosexuels sont traqués, torturés par les autorités avec la complicité de la population. J’entends déjà ceux qui vont dire que, quand même, « c’est pas pareil ». Bah si. Bien sûr qu’Hanouna n’est pas un génocidaire, mais il passe son temps à mettre plein de pièces dans la machine à homophobie, et légitime dans l’esprit de certains, que rire des homosexuels et de les rabaisser est tout à fait normal. La #violence physique à l’égard d’un groupe commence toujours comme ça : on moque, on parodie, on humilie, on essentialise, on rit... et la malveillance, puis la violence physique finit toujours par débouler.

  • J’ai ajouté un gros paragraphe consacré à « Image adaptative, recadrage et direction artistique » dans ma documentation du #plugin #SPIP image_responsive :
    http://www.paris-beyrouth.org/Plugin-SPIP-Image-responsive

    Ça explique les critères de recadrage que l’on peut utiliser directement dans le filtre image_responsive, comme ceci :

    [(#LOGO_ARTICLE_NORMAL|image_responsive{
            0/480/800/1280/1920/480/800/1280/1920,
            0, 0,
            (max-width: 480px) and (orientation:portrait)/(min-width:481px) and (max-width: 800px) and (orientation:portrait)/(min-width:801px) and (max-width:1280px) and (orientation:portrait)/(min-width:1281px) and (orientation:portrait)/
            (max-width: 480px)/(min-width:481px) and (max-width: 800px)/(min-width:801px) and (max-width:1280px)/,
            4x5/4x5/4x5/4x5/3x2/3x2/3x2/3x2
            })]

    (lequel code fabrique une bonne grosse balise picture en HTML5, extrêmement efficace au niveau de l’affichage, puisque l’image est préchargée, et l’affichage est instantané quand on revient sur une page déjà affichée).

    Pour le plugin lui-même :
    http://zone.spip.org/trac/spip-zone/browser/_plugins_/image_responsive

    • Et je viens d’ajouter un paragraphe sur le précalcul des images avec _IMAGE_RESPONSIVE_CALCULER, ainsi que l’ajout de liens <link> pour faciliter l’aspiration du site, avec _SPIP_LIER_RESSOURCES.

  • Grosse nouveauté dans mon #plugin #SPIP Insertion avancée d’images :
    https://zone.spip.org/trac/spip-zone/browser/_plugins_/medias_responsive_mod

    Outre le raccourci <imgXXX> et ses tripotées de variables (zoom, habillage automatique, image dans un rond, « flip »…), il y avait donc le raccourci <ligneXXX> pour placer plusieurs images l’une à côté de l’autre, éventuellement sur plusieurs lignes bien alignées, en fonction des dimensions des images et de l’écran.

    Il y a désormais un raccourci super-méga-trop-la-classe : <slideXXX>, qui fabrique automatiquement un slider horizontal quand on en met plusieurs à la suite. Par exemple :

    <slide970>
    <slide971>
    <slide972>

    provoque l’affichage suivant :

    Je suis très content, c’est totalement responsive, multilingue (même en direction rtl) et ça fonctionne entièrement sans Javascript. (Attention, limitation : on ne peut mettre que 8 images à la suite.)

    L’intérêt c’est de mettre ces petits spiders (idéalement 2 ou 3 images pas plus) directement dans le corps du texte, et donc d’en mettre plusieurs dans différents endroits du texte si on veut.

    Pour la suite (cette semaine j’espère), j’ajouterai un petit script pour gérer le swipe du doigt pour faire défiler les images sur écran tactile.

    • Et je viens d’ajouter le javascript qui gère le swipe gauche-droite sur écran tactile, pour faire défiler horizontalement le slider. Du coup je passe en translate3d pour que l’animation soit plus fluide. (D’après caniuse, désormais translate3d a grosso modo le même taux de compatibilité que translate.)

    • Juste un retour d’expérience d’une novice : 4 utilisations pour votre plugin Insertion avancée d’images (particulièrement le slide) : 2 utilisations « telles quelles » => 1) en espace public ; 2) espace privé, pour afficher des slides de copies écran des fantaisies typographiques (exergue, épigraphe et autres qui ne « passent » pas autrement dans l’espace privé (et l’affranchissement de Java est un gros « plus » dans l’espace privé) ; et 2 utilisations « hors-normes » (ou "hack si vous voulez !) dans l’espace public : 3) création de slide façon « vrai slide javascript », avec les poignées précédent/suivant sur le côté et les bulles de positionnement en haut (ça marche super, le seul hic c’est qu’évidemment la bulle de positionnement ne se met pas à jour - ne change pas de couleur - quand on choisit la slide avec les poignées de côté, mais bon, les visiteurs s’en accomoderont !) et 4) un super petit truc pour afficher les articles suivant/précédent façon « Monde Diplomatique » (les flèches en Java du haut de l’article), en jouant à nouveau sur le CSS uniquement (ce qui fait que, en affichant une double flèche en haut de l’article, ce qui s’affiche en-dessous est initialement « rien » puis si on clique dessus, on fait venir le titre de l’article suivant à l’intérieur du système « slide » (invisible) et de même pour le « précédent ». Je suis très contente de ma trouvaille de débutante et voulais vous en faire part, ça fonctionne à merveille. Merci beaucoup.

  • Nouveau #plugin #SPIP : Fonds d’articles
    https://zone.spip.org/trac/spip-zone/browser/_plugins_/fonds

    C’est un plugin particulièrement important dans les sites que je réalise désormais, parce qu’il me permet d’installer les images qui viendront se fondre sous le texte de l’article, ce qui constitue un aspect central de mes #longforms avec SPIP.

    Par exemple :
    – dans les dossiers histoires d’Orient XXI :
    http://orientxxi.info/l-orient-dans-la-guerre-1914-1918/german-asymmetric-warfare-in-world-war-i,1423
    – les articles d’Orient Palms :
    http://fr.orientpalms.com/L-oeil-de-Tony-Hage
    – la page d’accueil de Paris-Beyrouth :
    http://www.paris-beyrouth.org
    – les « formes longues » du site de l’OPPIC :
    http://www.oppic.fr/rubrique18.html
    – bien entendu, ma spectaculaire démonstration à base d’images de la NASA :
    http://www.orientpalms.com/demo/spip.php?rubrique2

    Le principe est de créer des images se terminant par un dégradé vers un aplat de couleur (de la même couleur que le fond de la page, que l’on indiquera aussi dans l’interface du plugin), puis d’installer cette image en « fond » d’article, une partie se trouvant avant le pavé de texte, et la seconde (la partie peu contrastée) en dessous du pavé de texte. Le plugin permet d’installer de telles images en haut et en bas de l’article. D’autres options permettent d’installer une image « en fond » d’article, sans notion de haut et de bas.

    Par ailleurs, l’affichage est responsive, avec un balisage moderne qui autorise le pré-chargement des images et l’affichage adapté sur écran haute définition.

    • Pour créer l’effet de dégradé ci-dessus…

      (1) Je pars de l’image d’origine (celle-ci n’est pas très grande, je préfère si possible travailler avec des images de 2400 pixels de large, pour couvrir les besoins d’un écran haute définition de type iPad) :

      (2) Dans mon logiciel de dessin, je déterminer (avec des règles bleues ici) comment découper mon image :


      – La partie supérieure du ciel sera ici supprimée.
      – La partie centrale sera la partie qui apparaîtra au-dessus de la zone de texte : on n’écrira donc pas sur cette partie (par choix graphique, et parce que c’est une image trop contrastée pour que du texte qui soit lisible).
      – La partie inférieure sera la partie sur laquelle on commencera le bloc de texte : on écrira donc « par dessus » cette partie, qui devrait être faiblement contrastée.

      (3) Étape particulièrement importante : j’applique un dégradé vers une couleur d’aplat (qui correspondra à la couleur de mon fond d’article) sur la partie basse de l’image :

      (4) Je découpe l’image en deux parties :

      Je sauvegarde ces deux images (img_haut.jpg et fond_haut.jpg par exemple) sur mon disque dur.

      (5) Je me rends dans l’espace privé de mon site, sur l’article qui convient, et je trouve en colonne de droite, l’encadré suivant :

      Les deux intitulés qui m’intéressent sont : « Image du haut », où je vais installer img_haut.jpg, et « Dégradé du haut » où j’installe fond_haut.jpg. Je peux uploader via « Enregistrer », mais ici, je vais cliquer plutôt sur la pipette.

      Et hop… Cela donne directement une vue réduite de la page :

      La pipette a indiqué que je voulais extraire automatiquement la couleur en bordure bas de l’image. Si le résultat automatique ne convient pas, je peux évidemment renseigner le code de la couleur à la main. (Et à l’inverse, si j’ai oublié de passer par la pipette pour uploader les images, je peux simplement cliquer sur la pipette une fois les images déjà chargées, ça fonctionnera aussi.)

      Si nécessaire, j’effectue la même opération pour le bas de l’article.

    • On peut tout à fait n’installer qu’une image de haut, ou qu’une image de dégradé du haut, ou la même chose en bas, selon la nature des images qu’on utilise. Toute la difficulté, c’est de bien prévoir à quel endroit on accepte ou on interdit de placer le texte par dessus l’image, avant tout par souci de lisibilité.

      Un autre usage très simple consiste à ne même pas utiliser d’image, ni en haut ni en bas, mais à simplement choisir une couleur de fond d’article.

    • Au niveau des squelettes, il faut modifier son squelette d’article pour appeler fonds_article.html, par exemple :

      [(#INCLURE{fond=fonds_article}{id_article})]

      Ce squelette gère l’ajout des images. En revanche, c’est toujours à vous de créer le squelette d’affichage du bloc de texte de l’article (contenant le texte, mais aussi le titre, le sous-titre, et tout ce que vous voulez…).

      De manière automatique, le squelette du plugin essaiera de charger un squelette : inc/contenu-article.html

      mais vous pouvez aussi lui passer un autre nom de squelette, que vous passerez dans une variable contenu_article :

      [(#INCLURE{fond=fonds_article}{id_article}{contenu_article=inc/mon_squelette_a_moi)]

      Oui, c’est un peu brut de décoffrage, il va falloir bosser un peu de votre côté…

    • Ah, un détail mignon : sur écran de petite taille (smartphone, tablette verticale), les images sont recadrées automatiquement, on conserve tout leur contenu vertical, mais on supprime une partie de la droite et de la gauche de l’image. De cette façon, sur petit écran, on limite l’aspect « minuscule bandeau horizontal », en « zoomant » un peu par rapport à l’image d’origine.

    • Quelques remarques :

      – d’expérience, ce n’est pas évident du tout à utiliser ; pas techniquement (une fois qu’on a réussi à bidouiller les squelettes), ni de l’interface, mais surtout au niveau graphique ; si on n’a pas de solides compétences de graphisme (et si on ne sait pas bien utiliser un logiciel de manipulation d’images), on n’y arrivera pas ;

      – du coup : ça réintroduit un graphiste dans la mise en ligne des articles. (Je te laisse réfléchir à ça…)

      – réaliser les images du haut avec des dégradés est généralement beaucoup plus difficile que de créer les images du bas de l’article. Avec les images du haut, on est généralement coincés par le corps des gens, sur lesquels on ne peut pas facilement appliquer de dégradé de couleur… avec les images du bas, on a souvent le ciel ou le plafond, c’est nettement plus facile (mais moins spectaculaire puisqu’on ne le voit qu’après avoir scrollé tout l’article)

      – par ailleurs, il faut essayer de faire des images « du haut » (au-dessus) du texte très larges et pas trop hautes, c’est-à-dire de grands bandeaux très horizontaux, puisque sinon on va rejeter le texte après l’image, possiblement en dehors de l’écran ; ça ajoute encore de la difficulté dans la création des images de fond du haut de l’article (alors que, en bas de page, on n’a aucun problème à avoir une image très haut).

    • Le plugin permet aussi de gérer une image en fond d’article (ni en haut, ni en bas, « en fond »…). Cela se passe dans la partie basse de l’interface :

      On chargera donc une image dans « Image de fond », qui devra s’afficher sous le bloc de texte de l’article.

      Il y a alors trois options pour dimensionner ce bloc de texte :

      taille automatique, le bloc aura naturellement la taille fabriquée par son contenu ; c’est l’image qui tentera de s’adapter aux dimensions du bloc de texte (donc de manière potentiellement grotesque) ;
      remplir l’écran, le bloc aura la hauteur de la fenêtre du navigateur ; si nécessaire, le plugin ajoutera de l’espace en haut et bas du texte pour centrer le texte dans l’écran, ou au contraire provoquera un ascenseur vertical (pas dément). C’est surtout destiné à un texte très court. Et c’est excessivement difficile à maîtriser, à cause des grandes différences de tailles d’écrans ;
      proportions de l’image : fabriquer un bloc de la « taille » de l’image affichée sur toute la largeur de l’écran ; on ne cherche pas à « remplir » l’écran, mais à afficher toute l’image. Comme précédemment, c’est destiné aux textes courts, ça ajoute du blanc ou ça ajoute des ascenseurs selon la hauteur du bloc de texte, mais c’est généralement plus facile à maîtriser…

      Dans le cas de remplir l’écran, par défaut le plugin affichera l’image en « position : fixed », l’image s’affichera avec cet effet de « parallaxe » (qui personnellement me sort désormais par les oreilles…), c’est-à-dire un élément qui ne scrolle pas pendant que le reste de la page défile.

    • Et une dernière technique : si tu fais ça en haut et bas d’articles, et que tu affiches tous les articles d’une rubrique les uns après les autres dans la même page, tu obtiens un énorme… longform. Et c’est comme ça que j’ai fabriqué ma démo de la Nasa. (Ou, moins « fondue » graphiquement, la page d’accueil de Paris-Beyrouth.)

      Dans le cas de la Nasa, toute la difficulté consiste à découper les images pour que le bas de l’article se « fonde » pour devenir le haut-dégradé de l’article suivant, et qu’on ait ainsi une impression de passage d’un article à l’autre avec une même grande image dégradée vers le haut et vers le bas. C’est pas évident à faire graphiquement, ça demande des images très spécifiques, le choix des couleurs se complique d’autant, mais le résultat est assez bluffant.

    • Super !

      Au niveau technique (je fais ce que je sais hein :p) il y aurait sûrement moyen de rendre ça générique pour l’activer (avec une config) sur n’importe quel type de contenu (objet SPIP). Le stockage est dans un sous-dossier « article123 » donc on devrait pouvoir avoir la même chose pour « rubrique123 » ou « patate123 ».
      (D’ailleurs je ne vois pas pourquoi l’id est répété dans le nom des fichiers, puisqu’on stocke déjà tout dans un sous-dossier dédié à tel contenu précis.)

      Pour les images, effectivement je ne vois pas ce qu’on pourrait automatiser de plus, et donc il faut forcément des compétences graphiques, c’est sûr.

      À la limite, avec une interface plus complète dans l’admin avec du JS, on pourrait imaginer faire le découpage, définir la ligne où va commencer le dégradé, et créer le dégrader (pas auto, avec un outil graphique pour définir l’amplitude, etc)… il y a des librairies JS qui permettent de manipuler ce genre de choses. Mais bon ça demande un sacré gros boulot en plus…

    • @rastapopoulos :

      – oui sur la généralisation, très juste, juste faire attention que ça stocke trois petites infos en base de donnée de l’objet (intitulé des images, et dimensionnement quand image de fond) ;

      – ne me demande pas pourquoi je répète le numéro dans un dossier déjà numéroté :-))

      – une évolution que j’envisage, effectivement, c’est de ne plus demander deux images pour gérer l’endroit où commence le texte, mais d’utiliser directement un curseur à gérer par glisser-déposer sur l’image dans l’interface privée ; parce que c’est un des points les plus bloquants pour les usagers ;

      – une autre difficulté : mon plugin image_reponsive ne fabrique pas de timestamp, et comme il faut souvent s’y reprendre à plusieurs fois, hé ben c’est pas pratique parce que l’usager lambda se fait planter par son cache quand il veut voir ses nouvelles images…

  • #seenthis_fonctionnalités Je propose de reprendre (les) différentes fonctionnalités (éditoriales !) qui caractérisent #Seenthis, de voir si ça fonctionne, bien, pas bien, voir si on les retrouve ailleurs, si ça peut servir de paniers à idées pour d’autres, et évidemment ce qu’on pourrait très hypothétiquement améliorer si des fois on trouverait le temps…

    Histoire de pouvoir en faire une discussion ouverte, je vais mettre une fonctionnalité par message, comme ça on a le forum en dessous pour en discuter, avec ce hashtag : #seenthis_fonctionnalités

  • #seenthis_fonctionnalités La composition/maquette des messages

    Pour moi c’est la grosse caractéristique intéressante de Seenthis, qui permet de maquetter des messages plus ou moins longs, rythmés visuellement, à la fois sans outils Wysiswyg, ni raccourcis façon SPIP…

    Le principe premier est d’avoir une maquette en paragraphes (comme SPIP), mais aussi le respect des retours à la ligne. L’astuce était que sauter deux lignes ne provoque pas deux retours à la ligne mais un vrai changement de paragraphe (visuellement, c’est différent).

    Le second principe, c’est la détection automatique des liens hypertextes, même un peu complexes (à l’époque, ça n’avait rien d’évident, et notamment pas sur Twitter), ainsi que les hashtags.

    Le seul « raccourci » technique initial, ce sont les blocs de citation. En fait, initialement, j’ai essayé de ne vraiment avoir aucun « raccourci », et le principe était qu’un paragraphe qui commence et se termine par des guillemets est un bloc de citation. En pratique, ça ne marchait pas trop bien, et j’ai introduit le système de « gros guillemets bizarres » qui n’a aucune chance d’utiliser sans le faire exprès.

    Par la suite, on a ajouté le gras, l’italique et le code source. J’étais un peu inquiet, je craignais que ça transforme le flux régulier des messages en arbre de Noël, mais non, c’est utilisé de manière plutôt discrète. (Et en fait, je ne suis pas certain que le gras et l’italique étaient vraiment indispensables.)

    Enfin, une importante caractéristique a été de faire un « oembed », c’est-à-dire d’insérer les images et les vidéos (accessoirement, quelques sites de musique) quand on tape l’URL de leur page.

    • Mon commentaire : je trouve que c’est l’aspect le plus frappant pour caractériser Seenthis. Ça fonctionne vraiment bien et c’est très agréable à utiliser : on peut faire des messages courts ou longs, ça se maquette tout seul joliment, la lisibilité et le look sont – pour cette partie de la page – vraiment bons, et chaque message s’insère bien dans la verticalité et le flux de l’ensemble des messages.

      J’ai un peu de mal à voir ce qu’on pourrait améliorer de ce côté (idées bienvenues), et j’ai toujours peur de transformer le truc en sapin de Noël… :-))

      Peut-être commencer par afficher les vidéos sur toute la largeur de la colonne de texte, et aussi les images larges, et bidouiller pour mettre plusieurs images hautes l’une à côté de l’autre.