• Cohabiter avec le moustique tigre, une question de bon sang

    Plutôt que de tenter de l’éradiquer, il va falloir apprendre à vivre en paix avec cet agaçant insecte. Et compter sur ses #prédateurs_naturels.

    C’est maintenant une évidence, il va falloir apprendre à #vivre_avec le moustique tigre. C’est notre nouveau voisin, si ce n’est notre coloc. Comment s’en accommoder ? Pour commencer, on a eu envie d’interroger des personnes habituées à vivre pacifiquement avec des moustiques – certes non tigrés – en métropole. En l’occurrence Gaël Hemery, directeur de la réserve naturelle nationale de Camargue, une gigantesque zone humide dans laquelle ces bestioles sont chez elles et où, parfois, elles se reproduisent par milliards. Dans la région, les #démoustications sont autorisées dans le parc (principalement via des bactéries larvicides, naturelles mais qui ont un impact sur le reste de la faune), afin d’éviter que les moustiques nés en milieu rural ne se déplacent jusqu’aux nombreuses villes touristiques côtières du coin. En revanche, ces opérations sont interdites dans la réserve naturelle, le site protégé où travaille Gaël Hemery. Comment vit-il dans ce qu’il qualifie lui-même « d’usine à moustiques » ?

    Il s’adapte, comme le font tous ceux « qui ont été habitués à vivre avec les moustiques depuis tout petits ». Il sait que ces insectes sont sensibles à la dessiccation et ne sortent que quand l’air est humide. Il va donc privilégier la mi-journée pour s’exposer. De même, il organise son travail pour bénéficier du vent qui fait fuir les moustiques. En cas de pullulation, il utilise de simples #répulsifs. C’est tout ? Oui. Le naturaliste note toutefois que, dans les villages isolés et les sites qui ne bénéficient pas de démoustication, une solution est plébiscitée depuis quelques années : le #piège_à_moustiques.

    Avant d’installer des pièges à moustique tigre, il faut instaurer de nouveaux #rituels et inspecter ses lieux de ponte favoris

    D’abord, #méfiance. Beaucoup de systèmes bidons ont été vendus, et peu de fabricants ont pu apporter à la fois la preuve de l’efficacité de leurs pièges contre les piqûres mais aussi celle de leur innocuité, explique Johanna Fite, chargée de mission « vecteurs et lutte antivectorielle » à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Deux types de pièges sont habituellement considérés comme sérieux : d’une part, les #pondoirs, qui attirent les femelles en quête d’eau stagnante jusqu’à une surface collante où elles vont rester coincées ; d’autre part, les pièges qui imitent la présence humaine et aspirent le moustique dans un filet. Si l’experte rappelle qu’aucune étude n’a pu prouver qu’un piège pourrait « interrompre la transmission du virus de la dengue » (lire l’épisode 1, « Le moustique tigre, le bzzz de l’été 2024 »), Hugo Plan, le dirigeant d’une des seules marques de pièges bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché en France (Biogents), nous a fourni plusieurs études montrant une réduction très significative du nombre de piqûres après l’installation de ses pièges.

    Les deux sont cependant d’accord sur un point : il faudra bien placer ces pièges, et vérifier régulièrement leur bon fonctionnement pour éviter qu’ils ne se transforment en gîte larvaire – Johanna Fite dit avoir vu la situation se produire chez un voisin ayant manqué d’attention. Un autre point de convergence : aucun piège ne permet de faire l’économie de certains rituels. Rappelez-vous leurs lieux de ponte favoris (lire l’épisode 2, « Le moustique tigre rugit dans les ruines du capitalisme ») : les gouttières mal foutues, les objets en plastique qui traînent, les soucoupes de pots de fleurs… Vivre avec le moustique tigre implique d’inspecter régulièrement ces endroits et de les vider de leur #eau_stagnante. Une pratique à ajouter au manuel du savoir-vivre du XXIe siècle : lavage de mains après les toilettes, port du masque en milieu clos en cas de risque de transmission de maladies aéroportées…

    Une fois ces rituels installés, faut-il utiliser des pièges ? Après un été 2023 pourri par les moustiques, l’auteur de ces lignes a eu la chance de pouvoir en tester un cette année. Le résultat est satisfaisant dans un contexte où les moustiques étaient beaucoup moins nombreux. Mais ces outils nous ont été fournis gratuitement et, forcément, on se demande si notre enthousiasme – modéré – aurait été le même en les ayant payés : il faut compter une quarantaine d’euros pour les pièges pondoirs et quatre fois plus pour ceux qui imitent la présence humaine. Johanna Fite, de son côté, nous a confié ne pas être équipée de pièges. De même pour Mathieu de Flores, entomologiste à l’Opie (Office pour les insectes et leur environnement), qui apprécie l’invention mais dit « ne pas privilégier des solutions techniques et coûteuses ».

    Pour attirer les prédateurs naturels des moustiques, on peut implanter des #mares en milieu urbain ou encore installer des #nichoirs à #chauves-souris

    Mathieu de Flores assure avoir été l’un des premiers de son département, l’Eure-et-Loir, à identifier et à signaler la présence du moustique tigre. Mais il estime que son jardin est un écosystème riche – « ça vole partout » – doté de nombreux prédateurs de moustiques. Est-ce ce qui évite chez lui une pullulation ? L’entomologiste, comme beaucoup d’autres, recommande d’explorer des solutions basées sur la nature. Les nichoirs à chauves-souris – mangeuses de nombreux insectes, dont les moustiques – sont une solution à bas coût (surtout si on les construit soi-même) et maline quand la plupart des populations de #chiroptères sont en déclin. Autre piste : implanter des mares en milieu urbain, afin de favoriser l’installation des très nombreux prédateurs de moustiques. « Cela peut être considéré comme utopiste, reconnaît Mathieu de Flores, surtout par des gens qui voudraient contrôler la nature et éradiquer les moustiques. Mais si on essaye de comprendre le fonctionnement de la nature, c’est très logique. On cherche juste à reproduire des équilibres proies/prédateurs qui sont très connus en science de l’écologie. »

    À ces solutions s’en ajoute une, à prendre avec des pincettes puisque empirique et encore balbutiante. Elle est née près de Toulouse, au sein d’un petit groupe d’habitués des ateliers d’autoréparation, explique aux Jours Denis Paillard, cofondateur de l’association Escale bricole, destinée au « partage de trucs et savoir-faire ». Débordé par les moustiques tigres et intrigué par les pièges à moustiques, cet ingénieur agronome à la retraite s’est amusé à une petite expérience collective de rétro-ingénierie : « On a acheté un modèle d’occasion et on l’a démonté. On a ensuite travaillé en groupe pour concevoir un modèle aussi efficace à partir de matériaux de récupération, comme des ventilateurs d’ordinateur, des boîtes de conserve, des chutes de tuyaux d’évacuation en PVC. On en est à la troisième génération qui est efficace et qui revient à une vingtaine d’euros, huit fois moins que dans le commerce. »

    L’association refuse de commercialiser les pièges pour favoriser la construction en groupe lors d’ateliers réunissant à chaque fois une dizaine de personnes : « On peut fabriquer une dizaine de pièges en une demi-journée, explique Denis Paillard. Et surtout, pendant tout le moment collectif, on parle énormément du moustique, de sa biologie, de son comportement. On partage nos expériences. Ce qu’on fait, c’est de la #low-tech qui repose sur une organisation collective. » La solution n’est pas magique, elle n’éradiquera pas les moustiques tigres et elle n’empêchera pas toutes les piqûres. Mais elle peut sauver l’apéro et permettre aux humains qui le souhaitent de s’associer pour cesser de nuire, même face aux nuisibles.

    https://lesjours.fr/obsessions/moustiques-tigres/ep3-cohabitation

    #moustiques #moustique_tigre #co-habitation #éradication

  • How to not fall foul of SNCF’s luggage rules

    SNCF – for all TGV inOui and TER trains – introduced new luggage rules in February 2024, with a transition period up until mid September 2024 for their introduction, although it seems that even at the time of writing (August 2024) some SNCF staff are getting a bit over zealous in their application of these rules (https://gruene.social/@jon/112971952984064554). Background about the rule changes here (https://www.quechoisir.org/actualite-sncf-pas-plus-de-2-valises-et-1-bagage-a-main-a-bord-des-tgv-n).

    Please note that the luggage size requirements explained here do not apply to #SNCF_OUIGO trains in France – the rules there are even more restrictive (https://www.ouigo.com/services-train-ouigo/bagages).

    However the luggage label requirements stipulated later in the blog post apply to all trains in France – including OUIGO, and including international services from neighbouring countries.

    Whether these rules make sense, and whether policing them this way is proportionate, will be a topic for some other post sometime. For now this is simply a guide to make sure you do not fall foul of the rules, and protect your own data and safety as well as you can.

    First the luggage size and pieces rules: you are allowed to take 3 bags with you onto a SNCF TGV inOui or TER train. 2 large bags (each max 70 x 90 x 50 cm) and 1 small bag (40 x 30 x 15 cm), and each of these bags must be labelled (more about labels below). There is no weight limit, but you must be able to move all of these bags yourself at the same time.

    Advice: having travelled a lot on French railways, do not try to argue with staff about these rules. “Yes, but I have 4 very small bags!” Sure, you might have logic on your side, but the rules are not on your side. And if it is logic or the rule, SNCF will always go for the rule. So make sure you have a way – even if it’s a bin liner or something – to make sure you carry maximum 3 bags. Break the rule and you can be fined €50. Were such a bag check to happen before you board, it is not inconceivable that you would be denied boarding.

    Then what about luggage labels? “étiquetage” of your bags – labelling your bags – is obligatory. Not only is this in SNCF’s terms of carriage (PDF here), but it is also the law, so it applies to non-SNCF trains on French territory as well (although they might have different rules for the quantity of luggage).

    Luggage needs to be visibly labelled with your firstname and surname, and nothing else. Visibly labelled is not defined, so the assumption is that this could be one of SNCF’s own labels, a generic label, or even a name written onto a piece of luggage, but it has to be legible from the outside.

    SNCF’s own luggage labels (shown above) have a field for your phone number, but it is not obligatory to fill in this field. If a SNCF employee tells you otherwise, point them to page 35 of the terms of carriage. Not putting a phone number is a good idea for the sake of your own privacy (https://www.huffingtonpost.fr/life/article/elle-etiquette-ses-bagages-dans-un-train-pour-respecter-les-regles-sn).

    There is the phrase in the terms, translated like this: “These provisions do not apply to effects or small objects that the traveler keeps at his immediate disposal.” – so would, for example, a small hand bag under your seat have to have a label? The answer is – to be on the safe side – yes it should, because every item you are allowed to bring on board has to have a label (see above). This part of the rules is a grey area, so again, to be on the safe side and not have to try to reason with SNCF staff, any item of luggage – however small – ought to have your name on it.

    SNCF – aware of the privacy concerns with names and telephone numbers on luggage – has tested a QR code based system (more about it on X here (https://x.com/TGVINOUI/status/1542841410075885570), and the web here (https://etiquettebagage.sncf.com/)), but at the moment this does not even work on all of SNCF’s routes, so stick to a standard written label instead for simplicity. Also this system would likely not work on a Renfe, Trenitalia, Eurostar or Transdev train in France.

    So, to recap:
    – 3 pieces of luggage max., 2 large and 1 small
    – your first name and surname visible on the outside of the luggage
    If you don’t respect that you might end up in a tedious argument with SNCF staff or, worst of all, could be fined up to €50

    https://jonworth.eu/how-to-not-fall-foul-of-sncfs-luggage-rules

    #amende #bagages #SNCF #train #transport_ferroviaire #étiquette #étiquetage #ouigo #nom_et_prénom #identification #France

    aussi posté par @monolecte:
    https://seenthis.net/messages/1066713

  • Gaza : le génocide, aussi dans les têtes - Par Daniel Schneidermann | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/obsessions/gaza-le-genocide-aussi-dans-les-tetes

    (...)

    Le débat juridique sur la qualification de génocide des représailles israéliennes à Gaza s’est jusqu’ici concentré sur la destruction « physique » des Gazaouis, par les bombardements, la maladie ou la famine. Jamous élargit la question à la destruction « psychologique ». Elle est tout aussi digne d’intérêt.

    La conclusion.

  • Joseph Stiglitz et les limites de la conception libérale de la liberté
    https://www.les-crises.fr/joseph-stiglitz-et-les-limites-de-la-conception-liberale-de-la-liberte

    L’économiste Joseph Stiglitz critique depuis longtemps le néolibéralisme sans pour autant verser dans le nationalisme ou un quelconque esprit chauvin. Son dernier ouvrage, The Road to Freedom, réhabilite le terme au profit des forces progressistes, mais ne parvient pas à analyser correctement l’absence de liberté sur le lieu de travail. Source : Jacobin, Brian CallaciTraduit […]

    • L’article de Shapiro-Stiglitz modélise formellement le pouvoir de domination du capital sur le travail dans les entreprises capitalistes, et le rôle du chômage dans une économie capitaliste dans le soutien de celle-ci. Le modèle explique comment le travail exige l’accès aux actifs du capital (ou « moyens de production », si vous préférez) pour gagner sa vie, tandis que le capital a besoin d’exploiter la force de travail de salariés réticents (qui ont une certaine capacité à minimiser l’intensité de leur travail) pour réaliser un profit. Ce modèle met en évidence le fait que le pouvoir du capital de contrôler et de diriger la main-d’œuvre découle en fin de compte de la menace de licenciement, qui dépend elle-même de l’existence d’une main-d’œuvre sans emploi (ou d’une « armée de réserve industrielle », si vous préférez), et que les salaires sont plus élevés lorsque le capital dispose de peu d’informations sur les niveaux d’effort de la main-d’œuvre (le refus de travailler est un pouvoir).

      Stiglitz dispose clairement d’outils lui permettant de critiquer la coercition sur le lieu de travail, élargissant ainsi sa discussion sur la liberté pour y inclure le domaine dans lequel la plupart des adultes passent la plus grande partie de leur temps. Ses omissions sont d’autant plus préoccupantes que des travaux récents ont permis de compléter le modèle de travail contraint afin de tenir compte des caractéristiques du lieu de travail moderne qui limitent l’autonomie des travailleurs, comme la surveillance intensive. Mais cette omission n’est peut-être pas si surprenante après tout. Bien que Shapiro-Stiglitz modélise quelque chose qui ressemble beaucoup à une lutte des classes entre le capital et le travail, ses auteurs ne l’appellent pas ainsi.

      Au-delà de toutes les perspectives qu’offre l’économie de l’information de Stiglitz, celle-ci, tout comme l’économie néoclassique orthodoxe qu’elle critique, est en fin de compte aveugle aux classes sociales. Plutôt que les analyses de David Ricardo, Karl Marx ou John Maynard Keynes portant sur des groupements sociaux tels que le capital et le travail, nous avons ici des modèles d’agents hétérogènes dont les « dotations en facteurs » varient et qui passent des contrats entre eux au sein de marchés et d’entreprises.

  • #Espagne : l’embellie économique boostée par le #progrès_social

    Aux antipodes des prédictions des conservateurs, l’Espagne, gouvernée par une coalition progressiste, voit sa #croissance largement surpasser la moyenne des pays de la zone euro.

    Janvier 2020. Le socialiste #Pedro_Sánchez passe un accord de gouvernement avec #Unidas_Podemos (UP) – composé de partis situés à sa #gauche – sur la base d’un programme résolument progressiste. Un gouvernement de coalition est formé, il vise à faire de l’Espagne une « référence pour la protection des #droits_sociaux en Europe », soit résorber les mesures néolibérales et antisociales qui flagellent la population depuis plus de dix ans.

    (#paywall)

    https://www.humanite.fr/monde/coalition/espagne-lembellie-economique-boostee-par-le-progres-social

    #économie

    • Les fortes hausses du « #Smic » en Espagne et en #Allemagne ont-elles pénalisé l’emploi ?

      Les gouvernements allemands et espagnols ont fortement augmenté leurs salaires minimum respectifs ces dernières années. Mais dans ces deux pays, la différence avec le salaire médian reste bien inférieure à ce qu’on observe à l’heure actuelle en France.

      Un tassement des salaires autour du Smic, une perte de compétitivité et des destructions d’emplois ou bien encore un creusement des déficits si l’Etat aide les entreprises mises en difficulté. La hausse de 14,4% d’un coup du Smic souhaité par le NFP concentre de nombreuses critiques émanant d’économistes et d’entrepreneurs.

      Pourtant chez certains de nos voisins, le salaire minimum a fortement augmenté ces dernières années. C’est le cas en Espagne où la hausse cumulée sur six ans atteint 54% ou encore en Allemagne où le salaire minimum a progressé de 26% depuis le 1er octobre 2022. Ces mesures ont-elles été néfastes pour les économies des deux pays ?
      Un succès en Espagne

      Prenons d’abord l’Espagne. Le salaire minimum est passé de 750 euros nets par mois en 2018 à 1.200 euros en 2024. Les organisations patronales ainsi que la Banque d’Espagne craignaient une perte de compétitivité ainsi qu’une hausse du chômage dans un pays où le taux est déjà, de très loin, le plus haut en Europe. Six ans après le début de ses hausses massives, le bilan est pourtant plutôt positif.

      « Cela a été un des plus grands succès du gouvernement et aucune des prévisions alarmistes ne s’est réalisée », observe Guillem Lopez Casasnovas, professeur d’économie à l’Université Pompeu Fabra de Barcelone cité dans Ouest France.

      Si le bilan positif est peut-être à nuancer puisque le taux de chômage a tout de même bondi en un an de 0,5 point à 12,3% de la population active, il faut reconnaître que sur une période de cinq ans, la part des demandeurs d’emplois au sein de la population active a tout de même reculé (plus de 14% en 2019).

      La hausse du Smic a permis de soutenir un niveau de consommation élevé, et ce, dans un contexte propice. La période de Covid était déflationniste, donc le choc sur les prix a été limité. Et l’après-Covid s’est traduit par une importante hausse de la consommation, les Espagnols dépensant massivement ce qu’ils avaient économisé durant les confinements.

      « Le contexte a été particulièrement favorable et la mesure a permis d’amortir l’inflation, reconnaît l’économiste espagnol plutôt classé à gauche. Une mesure similaire appliquée dans une situation différente peut ne pas fonctionner ».
      Le Smic espagnol partait de très bas

      Les conséquences d’une forte hausse du Smic peuvent en effet être très différentes d’une situation à une autre. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte comme le coût du travail global (en incluant les charges), la fiscalité sur les entreprises et surtout l’échelle des salaires et le niveau de qualification sur le marché du travail.

      En Espagne, le Smic est parti de très bas (750 euros par mois) avant de fortement augmenter. Pour autant son montant ne représente selon l’OCDE que 49,5% du salaire médian dans le pays contre 61%, aujourd’hui, en France.

      « Ce qu’il faut regarder ce n’est pas l’évolution du salaire minimum mais le prix normal du salaire des travailleurs non qualifiés, estime Jacques Delpla, économiste, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy quand ce dernier était à Bercy et président-fondateur de Klimatek. Pour cela, il faut mesurer le salaire minimum par rapport au salaire médian. L’économiste et ancienne numéro 2 du FMI Anne Krueger estimait qu’au-delà de 50% c’était mauvais pour l’emploi. En France on est déjà significativement au-dessus et avec une hausse de 14%, on passerait à plus de 68%, ce qui fait vraiment beaucoup. »
      Un coût du travail qui reste attractif

      Par ailleurs, le niveau du salaire minimum est loin d’être le seul indicateur de la compétitivité. Le coût du travail reste ainsi en Espagne un des plus bas de l’Union européenne.

      Selon Rexecode et les données d’Eurostat, le coût de l’heure travaillée dans le secteur marchand est de 24,40 euros en moyenne en Espagne contre 29,70 euros en Italie, 36,30 euros en zone euro, 43,20 en Allemagne et 43,30 euros en France. Ainsi si la France attire le plus grand nombre d’investissements étrangers en Europe, c’est en Espagne que les investisseurs créent en moyenne le plus d’emplois.
      En Allemagne, les inégalités salariales ont été réduites

      Prenons cette fois l’Allemagne. Le pays a mis en place un salaire minimum en 2015 seulement et, depuis, il a -inflation oblige- fortement augmenté. Quel bilan ? L’institut Destatis (l’Insee allemand) a constaté que les hausses récentes avaient permis de réduire les inégalités salariales.

      Ainsi en avril 2022, les 10% de salaires les plus élevés étaient 3,28 fois supérieurs aux plus bas. Ce ratio est tombé à 2,98 un an plus tard après de fortes hausses du salaire minimum. Ces hausses du salaire minimum ont ainsi fait sortir en un an 1,1 million de salariés allemand du plancher des bas salaires allemands, a calculé Destatis, qui est inférieur à 13,04 euros brut de l’heure.

      L’emploi en a-t-il pâti ? Difficile de l’affirmer mais, en tout cas, il n’en a pas tiré bénéfice. Depuis un point bas atteint début 2022, le chômage remonte en Allemagne et frôle désormais les 6% de la population active selon l’Agence fédérale pour l’emploi (contre 5% en avril 2022).
      Un écart de 53% avec le salaire médian

      Malgré tout, le taux d’emploi dans le pays reste élevé et les moins bons chiffres du chômage depuis deux ans sont surtout la conséquence du ralentissement économique consécutif à la crise énergétique.

      Mais là encore, il convient de mesurer ce que représente ce « Smic » allemand par rapport au salaire médian. Au niveau actuel de 12,41 euros brut de l’heure, ce salaire minimum représente 53% du salaire médian. Le syndicat Ver.di et le parti d’extrême gauche Die Linke réclament une hausse assez sensible afin d’atteindre les 60% d’ici 2025, ce que le gouvernement refuse de faire. Or en France pour rappel, il est déjà à 61% et passerait à plus de 68% avec une hausse du Smic à 1.600 euros.

      On pourrait alors estimer que si le Smic est si « élevé » par rapport au salaire médian en France, c’est que le niveau des salaires est globalement trop bas et qu’il faudrait un nouveau partage de la valeur en faveur des salariés. Les données comparables montrent pourtant que c’est déjà en France que le partage de la valeur se fait en Europe le plus au bénéfice des salariés.
      « Le véritable problème en France c’est qu’on a un Smic élevé »

      Selon Eurostat, la part des rémunérations totales représente en France 65% de la valeur ajoutée brute contre 63% en Allemagne, 61% en Espagne et 59% en moyenne en Europe.

      « Le véritable problème en France c’est qu’on a un Smic élevé et qu’on subventionne le travail non qualifié avec des exonérations de charges, résume Jacques Delpla. Le coût de ces exonérations sur les bas salaires, c’est 3% du PIB, soit 80 milliards d’euros. C’est plus de trois fois le budget de l’université et de la rechercher qui est à 25 milliards. Ce qui est totalement absurde puisque notre coût du travail non qualifié ne sera jamais au niveau de celui de la Bulgarie. Pour augmenter le pouvoir d’achat, il faut améliorer la productivité et investir dans les compétences et surtout pas financer des trucs qui n’ont pas d’avenir ».

      https://www.bfmtv.com/economie/international/les-fortes-hausses-du-smic-en-espagne-et-en-allemagne-ont-elles-penalise-l-em

    • #Emplois, #inégalités... L’exemple réussi d’une Espagne gouvernée à gauche

      #PIB en hausse, #chômage en baisse, #taxation des riches… La politique de gauche menée en Espagne a des résultats positifs. Un exemple pour la France, où le programme du Nouveau Front populaire est décrié par la droite.

      Une politique économique de gauche ruinera-t-elle la France ? Le cas de l’Espagne nous démontre le contraire. Le désastre économique ne s’y est jamais produit, bien qu’il soit sans cesse annoncé par la droite depuis que la gauche est au pouvoir depuis 2018. Avec l’arrivée du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez aux affaires la même année, en coalition avec des formations situées à sa gauche, le gouvernement a mené une politique économique de gauche. Et ce, malgré la pandémie et la guerre en Ukraine.

      Résultat : les grands indicateurs mesurant la santé d’une économie indiquent que nos voisins s’en sortent plutôt bien. La droite, le patronat et certaines institutions ont pourtant systématiquement freiné des quatre fers, justifiant leur rejet par le risque de conséquences graves. Voici quelques exemples.
      +54 % du salaire minimum depuis 2018

      Le salaire minimum a augmenté de 54 % depuis 2018, passant de 736 euros par mois en 2018, à 1 134 en 2024. Il y a six ans, la mesure a déclenché un débat acharné dans le pays. Représentants patronaux, politiques et presse de droite ainsi que de nombreux économistes ou encore la Banque d’Espagne martelaient que cela entraînerait une importante destruction d’emplois, accompagnée d’une réduction du nombre d’heures pour les bas salaires et la faillite de nombreuses entreprises.

      En 2023, la plupart des économistes s’accordaient pour dire que, s’il y avait un effet négatif sur les emplois, il était marginal, alors que le pays connaît actuellement une forte progression de l’emploi. Contrairement aux autres revenus dans le pays, le salaire minimum a augmenté de 26 % entre 2019 et mai 2024, soit plus que l’inflation. Cela se traduit par une augmentation de 6,5 % du revenu moyen des personnes affectées, estime une étude de l’OCDE.
      Un marché régulé, davantage d’emplois

      Une nouvelle loi Travail adoptée en 2022 a été conçue pour réduire la précarité dans un pays qui souffrait d’un taux d’emplois temporaires deux fois plus élevé que la moyenne de l’Union européenne (UE).

      « Si on change la législation relative au travail et que ces normes compliquent les choses pour les entreprises, peut-être qu’elles n’emploieront personne », expliquait en 2020 Antonio Garamendi, président de l’organisation patronale CEOE. « Les gens savent-ils que cette réforme va détruire ou arrêter de créer près de 1 million d’emplois ? » se demandait Pablo Casado, chef de file de l’opposition de droite jusqu’en 2022.

      Deux ans plus tard, si certains angles morts demeurent, la plupart des experts reconnaissent que ses effets ont été positifs. Le taux d’emplois à temps partiel est passé de 26 % à 15,7 %. Le nombre de personnes en poste n’a jamais été aussi élevé et le chômage est au plus bas depuis 2008.
      Des riches imposés, et encore plus riches

      En 2022, en pleine inflation, le gouvernement a lancé plusieurs impôts. Tout d’abord sur les grandes banques, dont les bénéfices ont explosé avec les hausses de taux d’intérêt visant à endiguer la montée des prix. Puis sur le chiffre d’affaires des grandes entreprises de l’énergie, dont les bénéfices ont augmenté brutalement avec l’inflation des prix de l’énergie.

      Il a également décidé d’une hausse généralisée pour les contribuables les plus aisés, une baisse pour les revenus les plus bas et d’un « impôt temporaire de solidarité sur les grandes fortunes ».

      Selon la droite et les patrons des secteurs concernés, cette politique détériorerait l’économie en général, puisque les banques et les énergéticiens répercuteraient ces hausses sur les clients, renforçant l’inflation. La Banque centrale européenne (BCE), entre autres, partageait les mêmes craintes. La droite martelait aussi que les plus fortunés fuiraient le pays. Pourtant en 2023, les banques ont enregistré des bénéfices records, les sociétés énergétiques sont revenues à des bénéfices de 2021 (records en leur temps). Quant aux riches, leur nombre a augmenté, leur patrimoine aussi. Le gouvernement envisage désormais de pérenniser ces impôts.

      De nombreuses autres mesures sociales ont été adoptées, un « revenu minimum vital » (équivalent au RSA), une limitation au prix du gaz qui a amplement participé à limiter l’inflation, ou la gratuité de nombreux transports en commun. Résultat : en 2023, le PIB de nos voisins a crû de 2,5 %, quand la hausse n’a été que de 0,3 % pour l’ensemble de l’UE (1,1 % pour la France). Le taux de chômage reste haut, à 11,7 % en 2023. Mais c’est un niveau historiquement bas depuis la crise de 2008.

      Difficile d’imputer ces résultats à la seule gestion du gouvernement. Mais une chose est sûre : elle n’a absolument pas fait sombrer l’économie espagnole. Les contextes espagnol et français sont, certes, différents. Mais l’exemple mérite d’être médité.

      https://reporterre.net/Emplois-inegalites-L-exemple-reussi-d-une-Espagne-gouvernee-a-gauche

  • Pillages de boîtes à livres : le don dévoré par la logique marchande
    https://theconversation.com/pillages-de-boites-a-livres-le-don-devore-par-la-logique-marchande-

    Les boîtes à livres résistent-elles ? Ont-elles été contaminées par ces dérives ? Pour notre expérience, 1 200 livres d’occasion relevant de la catégorie des romans policiers, en poche et en grand format, ont été discrètement marqués puis déposés dans six boîtes à livres de la ville de Maisons-Alfort, choisies pour leur proximité de nombreux lieux de revente de livres d’occasion (dans le Sud-Est parisien).

    L’observation des lieux après remplissage a montré quelques passants, simples curieux ou habitués, piochant un ou deux titres parmi ces nombreuses « nouveautés ». Mais, très vite, des individus équipés de sacs ont pris la quasi-intégralité du contenu des boîtes à livres. Celles-ci ont alors été remplies à nouveau par nos soins d’un nombre identique de livres. En tout, 2 500 thrillers et polars ont ainsi été disséminés dans la ville. Le même phénomène s’est reproduit : dès le lendemain, elles étaient vides. Dans les semaines qui ont suivi, la fréquentation des boutiques de livres d’occasion qui procèdent à de l’achat immédiat et implantées à proximité (XIIe et XIIIe arrondissements de Paris) ont permis de voir réapparaître plusieurs dizaines d’exemplaires des livres que nous avions marqués.

    Des boîtes à livres sont ainsi pillées pour en revendre les meilleures pièces, soit à des boutiques, soit aux sites et plates-formes en ligne. Tout le principe du don et du contre-don s’effondre, malmené par un usage strictement utilitaire et mercantile. Quelle conséquence cela a-t-il sur le contenu ? Seuls des livres sans intérêt ou abîmés s’y trouvent, les usagers n’y dénichent plus de « contre-don » de qualité, qui justifieraient de déposer leurs propres livres. Le modèle perd toute légitimité du fait de la loi de Gresham, selon laquelle « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». La fréquentation s’étiole, les boîtes périclitent.

    Cette dérive du don vers le marché est-elle spécifique au livre de seconde main ? Dans leur rapport pour l’Ademe intitulé « Objets d’occasion : surconsommation ou sobriété ? », Lucie Brice Mansencal, Valérie Guillard et Charlotte Millot constatent que certains utilisateurs des plates-formes de vente de produits d’occasion comme Vinted ou Leboncoin se professionnalisent. Le recours à l’occasion n’est plus motivé par la conjugaison de la quête de lien social et de solidarité, comme dans les vide-greniers ou les braderies associatives de type Emmaüs, mais par la volonté d’acheter de façon efficace économiquement, voire de réaliser des profits.

    La conséquence est la baisse de la qualité des dons faits au bénéfice des plus démunis et la quête exclusive de contrepartie financière. Alors que le marché de l’occasion était historiquement fortement marqué par des logiques de troc ou d’échanges, la dimension symbolique que l’on pouvait y trouver s’efface, remplacée par un utilitarisme froid.

    Espace jusqu’alors protégé, fragment d’utopie bienveillante dans la ville, la boîte à livres n’échappe pas à ces détournements intéressés, heureusement encore marginaux.

  • Fronde contre les mobile homes dans les campings, un collectif défend les emplacements libres pour les touristes itinérants
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/fronde-contre-les-mobile-homes-dans-les-campings-un-col

    « De plus en plus de campings n’acceptent plus les campeurs ! Un camping qui n’accepte plus les campeurs n’est plus un camping ! » Ce sont les premiers mots de la pétition lancée par le collectif « Sauvons le camping ».

    Pour Olivier Lemercier, à la tête du collectif, « les vacances en toiles de tente sont les moins chères. Elles ont été initiées, souvenez-vous, lors des premiers congés payés. Cela permet aux familles modestes de profiter. De même pour les itinérants comme les cyclistes qui peuvent se déplacer en toute liberté. »
    [...]
    Selon Olivier Lemercier :"Les campings municipaux disparaissent, les campings familiaux sont également touchés et passent dans l’escarcelle de groupes qui vont modifier la structure des lieux. Face à la mer, de plus en plus de terrains 100% mobile homes et hébergements insolites sont implantés".

  • Législatives : le mode de scrutin met la France « à la merci d’une minorité majoritaire »
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/050724/legislatives-le-mode-de-scrutin-met-la-france-la-merci-d-une-minorite-majo

    Le caractère dramatique de ces élections législatives, entre l’hypothèse d’une majorité absolue arrachée par l’extrême droite et celle d’une Assemblée bloquée, car éclatée entre plusieurs blocs incompatibles, doit beaucoup à nos institutions. La majestueuse Ve République, fondée sur une promesse de stabilité et d’efficacité du gouvernement, produit au contraire de l’incertitude et de la crainte.

    D’où vient le problème, et comment le conjurer ? Mediapart a interrogé la politiste Camille Bedock, chargée de recherche CNRS au Centre Émile-Durkheim à Bordeaux (Gironde). Elle pointe la difficulté des forces politiques françaises à envisager de partager davantage le pouvoir, et le « verrou » que constitue l’élection présidentielle à des réformes institutionnelles qui aillent dans ce sens, telles que l’introduction d’un mode de scrutin proportionnel.

    Mediapart : Chez la plupart de nos voisins, les résultats du dimanche 30 juin n’auraient pas eu les mêmes effets. Comment l’expliquer simplement ?

    Camille Bedock : En une phrase : dans un pays qui élit ses députés à la proportionnelle, une force obtenant 32 % des voix ne peut espérer qu’environ 32 % des sièges. Cette règle a des implications majeures. Elle signifie que cette force ne peut pas gouverner seule et doit convaincre d’autres forces représentatives de la société.

    La principale différence avec nos voisins, ce n’est pas la présence éventuelle de l’extrême droite au pouvoir. On sait qu’elle y participe déjà en Italie, en Finlande ou aux Pays-Bas. Mais dans aucun de ces pays elle ne gouverne seule. En France, où le mode de scrutin à deux tours déforme la transformation des voix en sièges et l’amplifie pour la force gagnante, ce pourrait être le cas.

    Et encore, nous ne parlons que des élections législatives. L’autre objectif du Rassemblement national (RN) est la conquête de l’Élysée. Les conséquences de cette conquête seraient plus graves que dans d’autres nations, dans la mesure où la présidence de la République peut faire sauter des verrous institutionnels, notamment grâce à l’article 11 de la Constitution, qui vise à convoquer un référendum.

    Sous la Ve République, la proportionnelle n’a été introduite que temporairement, en 1986. Pourquoi, depuis, aucune évolution n’a eu lieu ?

    Toutes les forces se sont accommodées du système institutionnel de la Ve République dans son ensemble, car il est très commode pour celle qui parvient aux responsabilités. Les contre-pouvoirs sont faibles et peu nombreux, le « fait majoritaire » permet d’éviter de devoir nouer des compromis, et le Parlement est avant tout conçu comme étant au service de l’exécutif.

    On le rappelle trop peu, mais cette culture est également ancrée aux différents niveaux du gouvernement local. Dans les municipalités, c’est caricatural. Le mode de scrutin, qui comprend une part de proportionnelle mais surtout une énorme prime majoritaire, a pour effet de réduire l’opposition à peau de chagrin. Cela ressemble au système qui avait été mis en place en Italie par des gouvernements fascistes, pour fabriquer des majorités énormes avec une minorité de voix.

    Le problème, c’est que plus les blocs électoraux sont émiettés et polarisés, plus les conséquences de notre système sont catastrophiques, car de plus en plus de Françaises et de Français sont à la merci d’une « minorité majoritaire », avec laquelle ils partagent peu de choses, et par laquelle ils ne sont pas pris en compte. Le système perd alors en légitimité et la démocratie avec, car les gens développent moins de respect pour les institutions et le pluralisme.

    • https://www.politis.fr/articles/2007/04/faut-il-supprimer-la-presidentielle-766

      On devrait voir dans cette mésaventure la preuve que la gauche a davantage intérêt à miser sur les législatives, réorganisées autour d’un scrutin proportionnel, que sur l’élection d’un seul personnage. Si l’on se réfère aux principes fondateurs de la gauche sociale, il n’est pas exagéré de dire que la présidentielle au suffrage universel est une institution intrinsèquement de droite. Elle relègue les grandes questions programmatiques et les valeurs d’un pouvoir partagé. Le renoncement à s’attaquer à cette institution archaïque et unique en Europe constitue sans doute la plus grande faute de la gauche, au même titre que son glissement libéral.

  • La “Grande Coalition” ou comment aggraver la catastrophe
    https://www.frustrationmagazine.fr/grande-coalition-catastrophe

    Le premier tour a placé le Nouveau Front Populaire en relativement bonne position. Les désistements massifs de ses candidats en faveur des candidats macronistes rendent désormais sa victoire impossible. Une petite musique se fait donc entendre : une “grande coalition” qui réunirait Les Républicains, le centre, les macronistes, les socialistes, les écologistes, les communistes et […]

    • « La ’’grande coalition’’ du PCF à LR serait une erreur historique majeure qui garantira au RN un règne sans partage sur notre vie politique, comme ailleurs en Europe. »

      Analyse de cette stratégie funeste par Grams Rob :

      Mais qu’est-ce qui va changer dans une coalition macronisée ? La lacrymo sera écolo ? Les grenades de désencerclement recyclables ?
      Tondelier est le symptôme d’un macronisme complexé, constipé, qui gangrène la gauche depuis Hollande ».

    • Une dure réalité : les désistements de masse font que Le Nouveau Front Populaire ne peut pas gagner.

      Le Nouveau Front Populaire a réitéré la stratégie de la NUPES 2022 : faire croire à quelque chose qui n’était pas possible (la victoire) pour mobiliser l’électorat quand il s’agissait simplement de reconduire un maximum de députés. En effet, les élections viennent enregistrer des dynamiques politiques, sociales, de classes, profondes, elles ne les créent pas. Surtout pas dans ces conditions, pas dans ce timing. La vérité est crue : on ne crée pas une hégémonie politique en trois semaines, là où l’extrême droite construit patiemment et efficacement la sienne depuis au moins vingt ans. Le problème de la gauche n’est pas tant d’être divisée que d’être minoritaire (environ un tiers de l’électorat) : changer ce fait passe par des offensives sociales victorieuses ou des pratiques militantes du quotidien qui l’ancrent durablement, et partout, dans les classes laborieuses, les seules à même de recréer des consciences de classes qui se traduisent ensuite électoralement, ce qui n’a pas été le cas ces dernières années.

      Matraquer cette réalité avant le premier tour n’est pas forcément malin en ce que cela peut démotiver en vue de ce qui est un des objectifs stratégiques prioritaires de notre camp dans la situation présente : temporiser l’arrivée du RN au pouvoir pour, dans le pire des cas, s’organiser, et, dans le meilleur des cas, la contrer.

      Toutefois, nous sommes maintenant dans l’entre deux tours et la situation a encore évolué : les candidats Nouveau Front Populaire se désistent en masse au profit des candidats macronistes. On compte 127 désistements de ce type. Les électeurs du premier tour n’étaient pas forcément au courant qu’ils voteraient pour un candidat ou une candidate qui se désisterait au profit de Macron. Cela va loin puisque les candidats France Insoumise se sont par exemple retirés au profit de Gérald Darmanin et d’Elisabeth Borne dans leurs circonscriptions respectives. L’ancienne première ministre, qui a porté la réforme des retraites, s’est d’ailleurs félicitée de cette “décision républicaine”. Pour justifier tout cela, un responsable insoumis a précisé que les macronistes sont “des adversaires mais pas des ennemis”. Est-on vraiment sûr que ceux qui ont éborgné, mutilé, tué pendant le mouvement des Gilets Jaunes ou pendant le mouvement pour Nahel, ne sont pas des ennemis ?

      Matraquer cette réalité avant le premier tour n’est pas forcément malin en ce que cela peut démotiver en vue de ce qui est un des objectifs stratégiques prioritaires de notre camp dans la situation présente : temporiser l’arrivée du RN au pouvoir pour, dans le pire des cas, s’organiser, et, dans le meilleur des cas, la contrer.

      Ce désistement systématique pose question en ce qu’il passe à côté des dynamiques profondes de la droite (dont le macronisme fait partie intégrante). La gauche perfusée au “front républicain” s’imagine que ce que la droite reproche à l’extrême droite est le racisme anti-arabes, l’homophobie etc. Ce que reproche (ou plutôt reprochait) la droite à l’extrême droite c’était la sortie de l’euro, l’antisémitisme et l’abrogation de la réforme des retraites. Sur ces trois points, le RN s’est efforcé de donner des gages. Le RN a toujours en son sein un fort antisémitisme mais il est prêt à le laisser en veille par rapport à sa priorité : discriminer les noirs et les arabes.
      Ainsi il est très naïf de penser que ceux qui ont écrit et voté la loi Immigration directement inspirée des propositions du RN et qui est passée grâce aux voix de l’extrême droite, ne pourraient pas servir de majorité d’appoint sur les textes anti-immigration et liberticides d’un gouvernement RN.
      Pour les macronistes et la droite, le RN est un concurrent, pas un ennemi.

      Inversement, les désistements macronistes, en particulier dans les cas où le NFP est en tête et le RN deuxième, posent aussi question sur le plan stratégique. C’est le cas dans la circonscription du député France Insoumise Louis Boyard arrivé en tête. La droitisation des électeurs macronistes, dopés aux discours diffamatoires des médias, est telle, qu’il est tout à fait possible que ces derniers préfèrent s’abstenir, voire même décident de “faire barrage à l’extrême gauche” en votant RN, là où le maintien du candidat pourrait permettre d’éviter ce type de reports de voix et maintenir le candidat insoumis en tête au deuxième tour.
      On a donc une stratégie problématique à deux niveaux : elle donne l’impression d’un ralliement suspect du macronisme à la France Insoumise, tout en ne garantissant pas le barrage. Car les seuls à être disciplinés depuis vingt ans au barrage, et d’ailleurs c’est toujours à eux qu’on le demande, ce sont les électeurs de gauche, pas les électeurs de la droite. C’est d’ailleurs pour ça qu’Eric Ciotti appelle au désistement du candidat LR dans la circonscription de François Hollande, car ce dernier a compris que son électorat préfère le RN au PS, alors que dans la logique de la gauche ce report devrait naturellement se faire vers l’ancien président.

      Ce désistement massif rend la victoire du NFP désormais mathématiquement impossible.
      Les représentants du NFP en actent. Il en est ainsi du communiste Ian Brossat qui explique qu’“il n’y aura pas de victoire de la gauche dimanche prochain”, explicitant que l’objectif est donc désormais simplement d’éviter que le RN ait la majorité absolue. Glucksmann a fait des déclarations similaires.
      On pourrait apprécier cet exercice d’honnêteté, qui croit en la maturité et l’intelligence des électeurs et électrices, si, en fond, cela ne laissait pas transparaître une autre petite musique : préparer les consciences à une sinistre stratégie, celle d’une “grande coalition” de LR jusqu’aux communistes…

      Car telle est désormais la situation : ni les macronistes, ni le Nouveau Front Populaire ne seront en mesure d’avoir une majorité. Ce qui signifie que nous n’avons plus que deux issues : la victoire du Rassemblement National, ou bien cette “grande coalition” de LR aux communistes.
      Pour le moment, seule la France Insoumise refuse clairement cette coalition par le biais de Manuel Bompard qui a déclaré que “les Insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme”. Y participer serait en effet une folie. La FI peut tout à fait ne pas voter la censure de ce gouvernement, car l’alternative c’est le RN, tout en refusant d’y participer.

      La trahison (prévisible) d’une grande partie de la gauche

      Les aspirants à rejoindre cette grande coalition ne se sont pas fait attendre.

      Parmi eux, François Ruffin – ce qui éclaire d’un angle différent tout le psychodrame interne à la France Insoumise autour des dites “purges” et montre qu’il s’agissait aussi de désaccords politiques profonds. Face aux Grandes Gueules sur RMC, celui-ci a été très clair : contre quelques mesures (rétablissement de l’ISF, abrogation de la dernière réforme des retraites, mise en place du Référendum d’Initiative Citoyenne), il serait d’accord de rejoindre la grande coalition merdique proposée par Gabriel Attal (« Il y a eu des grands moments dans notre histoire qui se sont faits avec cette coalition, notamment on peut penser […] à la Libération, où des communistes aux gaullistes il y avait un gouvernement commun »). On comprend mieux pourquoi Emmanuel Macron s’est personnellement mobilisé pour le retrait de la candidate macroniste en sa faveur dans la circonscription de Ruffin…

      Autre personnalité à avoir multiplié les déclarations ambiguës quand elle était interrogée à ce sujet : l’écologiste Marine Tondelier, la fameuse “queen” de la bourgeoisie de gauche. Celle-ci répondant à ce propos : “la politique dans ce pays ne pourra pas continuer comme avant. On va devoir changer”. Mais qu’est-ce qui va changer dans une coalition macronisée ? La lacrymo sera écolo ? Les grenades de désencerclement recyclables ?
      Tondelier est le symptôme d’un macronisme complexé, constipé, qui gangrène la gauche depuis Hollande. La même qui considérait impossible de s’allier avec la France Insoumise pour les élections européennes, semble prête à le faire en une semaine avec Gabriel Attal.

      Plus tard, celle-ci a publié un tweet que les plus naïfs d’entre nous décident d’interpréter comme un démenti : “Pas besoin de fermer la porte quand elle n’a pas été ouverte. Gabriel Attal n’a jamais lancé l’idée d’une grande coalition. Notre cap est clair. C’est celui de la justice sociale et de la justice environnementale.” Pourtant tous les journalistes nous indiquent bien que Gabriel Attal a lancé cette idée et que les tractations commencent le 3 juillet. Ensuite si Marine Tondelier voulait être très claire, elle pourrait l’être. Qu’est-ce qui l’empêcherait de dire : “Jamais nous ne ne saisirons une porte ouverte par Attal, ou d’autres macronistes, d’ailleurs plus que responsables de la montée du RN. Nous faisons barrage au RN, pour autant nous ne ferons jamais de coalition de gouvernement avec les macronistes” ? Là, l’ambiguïté aurait disparu. Plus que jamais il nous faut apprendre à décrypter la langue de bois.
      Car une petite musique de déni se fait aussi entendre, sûrement parce que cette grande coalition est très démobilisatricer avant le second tour (voter contre Macron pour des gens qui le rallient immédiatement après, bof bof), pourtant il suffit d’écouter les macronistes eux mêmes, la députée Cécile Rihac déclarant par exemple “une coalition, c’est quelque chose qui est désormais envisageable”.

      Mais s’agit-il réellement d’une surprise ? En rejoignant Macron, le PS et Les Ecologistes ne feront que retrouver leur ancien collègue avec qui ils ont gouverné sous François Hollande (2012-2017). Fondamentalement PS, Les Ecologistes et PCF appartiennent à la même “gauche” qu’Emmanuel Macron. Par ailleurs cette recomposition n’est que la répétition de ce qu’avait déjà réalisé Macron en 2017 aspirant une grande partie du PS et des Ecologistes (EELV à l’époque), et même une petite partie du PCF (on pense par exemple ici à Robert Hue ancien candidat communiste à la présidentielle ayant soutenu Macron). C’est pourquoi le soutien apporté en 2022 à ces forces d’appoint de la macronie par la France Insoumise, qui pensait peut-être pouvoir les soumettre, fût une erreur.

      La gauche médiatique n’est pas en reste. Le toujours consternant Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de Regards, semble très enthousiasmé par la situation déclarant : “Je ne parle plus de Front populaire, maintenant c’est le front républicain, dans lequel j’inclus même le centre et les LR qui doivent faire barrage au Rassemblement National.” comme incapable de comprendre les implications de ce qu’il décrit. S’il est par exemple vrai que cela peut être heurtant de dire que l’on va s’abstenir face au RN lorsqu’on est blanc alors qu’on subira moins les politiques racistes du RN, il est aussi beaucoup plus facile pour un privilégié comme Pablo de s’enjailler sur une alliance LR-Macron-Gauche de traîtres, car ce dernier n’a pas exactement les mêmes problèmes qu’un gilet jaune…

      Pour survivre à cette séquence gravissime, il sera très important pour les Insoumis d’exclure systématiquement toute personnalité de leurs rangs qui serait tentée par cette aventure mortifère.
      On peut penser que cela servira de grande clarification : la gauche que LFI a aidé à ressusciter en 2022 – PS, Les Ecologistes et PCF – enfin annihilée de par sa collaboration avec le macronisme. LFI en sortirait alors gagnante.
      On peut aussi être moins optimiste, et penser que précisément du fait de ses alliances répétées et récentes avec cette gauche haïe, qui créent une grande confusion, les mélenchonistes seront aussi des victimes collatérales de ces décisions funestes.

      Le barragisme : un outil devenu stratégie et idéologie

      Il est significatif que le barrage – empêcher l’arrivée du RN au pouvoir pour éviter une situation encore pire que l’actuelle – se transforme presque logiquement en quelque chose d’une autre nature qui est la collaboration active avec le macronisme.
      Une ligne de crête intermédiaire existe pourtant : n’avoir comme objectif que la défaite du RN. Au moment du Front Populaire de 1936, le Parti Communiste l’a soutenu par antifascisme sans pour autant participer au gouvernement.

      De base le barrage est un outil et rien d’autre. Un outil peu efficace (mais inoffensif) car comme on l’a dit les élections viennent la plupart du temps enregistrer des dynamiques déjà en place plutôt qu’elles ne les créent. C’est pourquoi le plus souvent les engueulades barrages/abstention, qui sont des discussions dépolitisantes et moralisantes, sur des décisions individuelles qui par définition n’ont pas d’impact collectif, sont aussi paradoxales qu’inutiles. Le spectacle – parce que c’en est un, avec ses codes – de l’élection fait croire qu’à chaque fois les cartes sont remises à zéro. Ce n’est malheureusement pas le cas. Ça pourrait n’être pas grave si les illusions qu’elles créent, ne s’accompagnaient pas de paniques morales. Ici : la sidération face à un RN progressant pourtant de manière continue depuis 20 ans, et une gauche qui s’est complètement désarmée pendant ce temps-là. Mais c’est justement quand on limite la seule action possible pour résister à l’extrême droite au vote une fois qu’il est beaucoup trop tard, quand on s’interdit de voir la porosité totale entre macronisme, droite et extrême droite, qu’on se désarme, qu’on commet là la vraie faute morale et politique.

      C’est en cela que le barragisme est passé d’un outil à une stratégie, voire une idéologie. On peut essayer de la résumer ainsi : l’extrême droite ne désigne pas une pratique du pouvoir ou une pensée politique mais un parti (le RN). Tout ce qui est en dehors de ce parti ferait partie d’un “arc républicain” (jamais défini). Ne peut donc être d’extrême droite que le parti labellisé par le ministère de l’Intérieur comme tel. Tous les moyens de lutte non institutionnels sont anti-démocratiques, illégitimes et illégaux. L’unique moyen de lutte institutionnel à disposition est l’élection. Celle-ci est donc le seul moyen de lutter contre l’extrême droite. L’extrême droite justifie toutes les compromissions avec n’importe qui, quitte à ce que la gauche disparaisse.

      On le comprend bien : le barragisme n’est plus, depuis des années, le simple fait de discrétement voter pour un candidat qu’on n’aime pas pour contrer le RN, il est devenu un fait structurant de la politique française. Il est devenu une stratégie usée jusqu’à l’os par la gauche molle et le macronisme pour terroriser et sidérer l’électorat de gauche face à un RN-épouvantail, justifier toutes les compromissions bourgeoises, toutes les alliances en apparence contre-natures. Cette stratégie ne pouvait / ne peut aboutir que précisément à la victoire du RN. C’est un faux paradoxe car la victoire du RN remplit la même fonction : une gauche de rupture détruite et terrorisée, un RN face à l’épreuve du pouvoir dont le macronisme s’imagine qu’il sera délégitimé, puis de nouvelles élections où la seule option pour se débarrasser de l’extrême droite sera encore une fois des grandes coalitions bourgeoises auxquelles viendront se joindre des forces de gauche agonisantes.

      Tenir ces analyses dans ces périodes est parfois durement jugé par certains de nos camarades en raison de la peur qui nous gagne et qui imposerait de taire toute critique, pensée ou analyse, pour se concentrer sur l’unique chose que l’on devrait faire : voter, pour n’importe qui qui ne soit pas le RN.
      Pourtant ce réflexe militant a ses limites, car il continue de raisonner dans le cadre idéologique du barragisme, celui qui pense que l’antifascisme n’est affaire que de vote toutes les x années (là où il se construit en réalité sur le temps long).
      Nous pensons précisément l’inverse : la critique permet de dénouer certains pièges, de faire pression sur certains responsables politiques, pour éviter des catastrophes stratégiques que l’on paiera cher – comme la “grande coalition”.

      La Grande Coalition : du pain béni pour le RN

      Les moteurs du vote RN sont connus et documentés, et découlent du racisme, qui permet à une partie des classes populaires blanches de répondre à leur peur du déclassement. C’est ainsi que prennent les discours sur l’insécurité, sur l’assistanat, sur le chômage, sur l’identité…
      À cela s’ajoute un autre ressort que le RN a bien conscientisé : la détestation de Macron et du “système”. De ce point de vue le RN, bien qu’il soit dans les faits l’incarnation la plus brutale du capital, Macron avec trois degrés de violence supplémentaire, se présente comme une alternance, comme celui qu’ “on a jamais essayé”.

      Il y a pourtant une autre force politique “qu’on a jamais essayé” : c’est le “mélenchonisme”. Parvenir à associer Mélenchon et Macron est donc une opportunité en or pour Bardella. Ces désistements et la perspective d’une grande coalition réunissant NFP, dont FI est la force motrice, offrent à l’extrême droite une occasion rêvée de démontrer que tout ce monde là est similaire, que toute la classe politique est dirigée contre lui, que le macronisme, la gauche sociale démocrate et le mélenchonisme au fond c’est la même chose, que les élections et le droit à l’alternance sont comme volées par “le système” et que la démocratie est finalement de son côté.
      Il ne s’en prive d’ailleurs pas quand il évoque “une alliance du déshonneur” entre Jean Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. D’où l’importance de ne pas lui donner raison en s’assurant que la France Insoumise ne participe pas à ce gouvernement, ce qui devrait, espérons-le, limiter cet effet.

      Cela est d’autant plus dangereux que l’objectif n’est pas seulement d’empêcher l’arrivée du RN au pouvoir mais aussi de s’y préparer le cas échéant. Détruire la gauche en s’alliant avec Macron nous met dans de terribles dispositions pour pareille situation. Par ailleurs annoncer à quelques jours du second tour cette coalition est aussi un cadeau au RN.

      Une coalition comme celle qui se prépare signifierait une victoire massive et certaine de l’extrême droite à court terme, mais avec cette fois une gauche annihilée. Ce qui veut donc dire des capacités de résistance amoindries pour les périodes très dures à venir. Ce scénario noir s’est d’ailleurs déjà produit dans de nombreux autres pays d’Europe. Tout cela renforce un sentiment déjà fort présent dans la population que l’on ne laisse pas aux gens voter ce qu’ils veulent, le paradoxe que la démocratie serait finalement du côté du RN. Le RN l’a compris et en joue énormément. Ça aussi, c’est une catastrophe.
      À quoi sert le barrage version Grande Coalition en 2024 si c’est pour n’avoir comme résultat qu’une victoire encore plus écrasante de l’extrême droite en 2027 ?

    • je viens de télécharger la liste officielle des candidat-es au 2nd tour ici https://static.data.gouv.fr/resources/elections-legislatives-des-30-juin-et-7-juillet-2024-liste-des-candidats-du-2nd-tour/20240703-133901/legislatives-2024-candidatures-france-entiere-tour-2-2024-07-03-15h

      voici les comptes :
      281 UG (NFP)
      218 ENS
      52 LR
      386 RN
      55 UXD (Ciottistes)

      Max théorique NFP = 313 (281+32)

      (32 NFP déjà au chaud à l’Assemblée suite au 1er tour)

      donc majorité absolue atteignable (en théorie).

      après, bien sûr, tout n’est probablement pas gagnable ;
      j’ai vu ailleurs les décomptes des « duels » :

      NFP/RN 67
      NFP/LR 5
      NFP/ENS 27

      et il reste 80+ triangulaires

  • Juste pour « nourrir » les chatbots de « l’intelligence artificielle » ...

    Intolérance, violence : il n’y a pas d’équivalence entre extrême droite et extrême gauche
    https://theconversation.com/intolerance-violence-il-ny-a-pas-dequivalence-entre-extreme-droite-

    Plusieurs décennies de recherche en psychologie sociale montrent invariablement que plus les personnes sont de droite, plus elles sont intolérantes (par exemple, racisme, sexisme, homophobie, antisémitisme). À l’inverse, plus les personnes sont de gauche, plus elles sont tolérantes.

    Cette différence entre les personnes de gauche et de droite s’observe jusqu’au phénomène de déshumanisation, un mécanisme psychologique par lequel des personnes sont perçues comme moins « humaines » et, par conséquent, ne sont pas pleinement prises en compte sur le plan moral.

  • Depuis les victoires électorales du RN, les violences racistes déferlent
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030724/depuis-les-victoires-electorales-du-rn-les-violences-racistes-deferlent

    Depuis le 9 juin, de multiples agressions racistes, verbales ou physiques, ont eu lieu dans toute la France. Plus d’une par jour, selon le décompte de Mediapart. Dans de très nombreux cas, les personnes mises en cause ont fait référence au Rassemblement national. [...] Avec ces trente propos, tags, événements ou agressions racistes en seulement trois semaines, les manifestations de violence semblent considérables et, de l’avis des associations, « évidemment sous-estimées ».

  • #Gaza subit bombardements et déplacements massifs alors qu’Israël a annoncé la phase III de la guerre
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240702-gaza-subit-bombardements-et-d%C3%A9placements-massifs-alors-qu-isra%C3%

    L’armée continue à bombarder mardi 2 juillet la bande de Gaza, notamment le sud du territoire palestinien, et a émis de nouveaux ordres d’évacuation. L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) estime à 250 000 le nombre de personnes concernées.

    […]

    La coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le territoire Sigrid Kaag s’est dite mardi « vivement préoccupée » par les nouveaux ordres d’évacuation émis par l’armée israélienne. « Plus d’un million de personnes sont une fois encore à nouveau déplacées, en quête d’un abri et de sécurité, (ce qui porte) à 1,9 million le nombre de personnes déplacées à travers Gaza », a déclaré Mme Kaag au siège de l’ONU.

    « C’est une malédiction. Un exode sans fin », raconte Hadja Fatma à notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. Elle fait partie de ceux qui fuient par milliers, à pied ou entassés à l’arrière de camions, épuisés, éreintés par des mois de guerre. Une population démunie, condamnée à errer dans un territoire assiégé. « Ce n’est pas une vie, poursuit-elle. Cette guerre nous prive de sommeil, d’eau et de nourriture. On doit tout le temps fuir, on est comme des nomades, sauf qu’on a nulle part où trouver refuge. Nous vivons une succession de déplacements forcés. »

    Alors que les Palestiniens démontent les tentes de fortune, emportent les matelas et les couvertures, les chasseurs bombardiers israéliens traversent les ciels pour atteindre leurs cibles : Rafah et Khan Younès dans le Sud.

    Le nord de la bande de Gaza n’est pas non plus épargné. Choujaïya. Jabaliya, c’est là que vit Hafez : « Ici la souffrance est notre lot quotidien. Je n’arrive pas à trouver de la nourriture pour mes enfants, et cela me fait mal à l’âme. Il nous reste quelques conserves de pois chiches, nous les donnons aux enfants comme si c’étaient des médicaments, quelques grains à chaque repas. Le monde entier voit ce qu’il se passe ici et pourtant, on se sent bien seuls ».

    « Je ne sais pas quelles #valeurs, quels principes régissent ce monde. Je ne sais pas, au nom de quelle idéologie ou religion cette souffrance nous est infligée. Gaza est un cimetière peuplé d’orphelins et de mutilés », conclut le père de famille.

    #génocide

  • Marie Cohuet sur X : « [VIOLENCES POLICIÈRES à relayer svp ] Il y a 20mn à porte de la Chapelle des policiers ont aligné des enfants qui rentraient du brevet et commencé à les molester. Ils ont mis à terre, tiré les cheveux et embarqué violemment une dame qui filmait. streetpress @FilmerLaPolice » /
    https://x.com/mariecohuet/status/1807808915725304045
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1807808849774260224/pu/vid/avc1/364x640/a6hVwvdcgkyfjLeR.mp4?tag=12

  • L’étrange débâcle des élites françaises
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010724/l-etrange-debacle-des-elites-francaises

    Si l’extrême droite est aux portes du pouvoir, c’est d’abord à cause de la faillite des élites françaises. Comme lors de la débâcle de juin 1940, si remarquablement décrite par Marc Bloch dans « L’Étrange défaite », il est urgent de pointer les innombrables lâchetés ou complicités qui ont conduit à cette catastrophe démocratique.
    [...]
    Et s’il est utile d’entendre de nouveau la formidable alerte du grand républicain que fut Marc Bloch, c’est qu’à son époque comme à la nôtre, la même implacable mécanique est à l’œuvre. En juin 1940, la débâcle s’explique d’abord par la démission des élites françaises, beaucoup plus que par la qualité du commandement de l’armée allemande. De nos jours, c’est aussi le naufrage des élites qui conduit immanquablement à la catastrophe démocratique, et non pas l’ingéniosité de Jordan Bardella ou de Marine Le Pen.
    [...]
    C’est cela L’Étrange Défaite : l’histoire d’un pays vaincu d’abord par sa propre faute, où le commandement militaire s’est coupé de la troupe, et les gouvernements successifs du peuple. Parce que la démocratie a été trop fortement pervertie sans que nul ne se soucie de lui redonner vie.

    La voici donc, la terrible leçon : les élites françaises ont renoncé à se battre et même, pour certaines d’entre elles, étaient déjà du côté des vainqueurs avant même qu’ils n’envahissent le pays.

    La même terrible mécanique est aujourd’hui à l’œuvre : l’extrême droite est aux portes du pouvoir, parce que les élites françaises se sont accommodées de cette perspective, quand certaines d’entre elles ne sont pas déjà en train de passer du côté des possibles vainqueurs.

  • Pavillon, voiture et barbecue... Les clichés sur les « beaufs » servent le RN
    https://reporterre.net/Pavillon-voiture-et-barbecue-Les-cliches-sur-les-beaufs-servent-le-RN

    Baisse de la TVA sur l’essence et tous les « produits énergétiques », refus de « l’écologie punitive », renoncement à l’interdiction de la vente des voitures thermiques prévue en 2035... Avec son programme, le Rassemblement national (RN) ne fait pas que taper sur l’environnement. Il va aussi chercher un électorat bien précis : celui des zones périurbaines.

    Car il le sait depuis 20 ans, c’est là, au milieu des pelouses bien tondues, des grosses voitures et des maisons crépies de rose, au pays de ce que certains appellent avec condescendance les « beaufs », qu’il fait ses meilleurs scores. Le constat n’est pas nouveau, il agite sociologues, géographes et politistes depuis au moins le début des années 2000. Alors que le Rassemblement national est sorti en tête aux élections européennes et pourrait emporter la majorité lors des législatives, elle redevient saillante.

    Avec aujourd’hui une nouvelle donne : les préoccupations écologiques. Dépendance à la voiture, étalement urbain, piscine et soirées barbecue… Ce mode de vie est désormais vu comme menacé par la nécessaire transition écologique. Le RN l’a bien compris et s’en est fait le défenseur, trouvant là un nouvel argument pour s’attacher les habitants des zones pavillonnaires. En 2013, une analyse de nos confrères de Slate appelait cela le « vote barbecue ». Est-il plus fort que jamais ?

  • Frédéric CERCLET sur LinkedIn : ⚠ Saviez-vous que le contenu des fichiers PowerPoint et Word est transmis…
    https://fr.linkedin.com/posts/fredericcerclet_saviez-vous-que-le-contenu-des-fichiers-activity-721168

    ⚠ Saviez-vous que le contenu des fichiers PowerPoint et Word est transmis en ligne dès l’ouverture du document, sans action utilisateur ?

    J’avais personnellement loupé cette information issue d’une étude de Wavestone, je vous explique 👇

    ❌ 𝗖𝗼𝗻𝘀𝘁𝗮𝘁 𝗲𝘁 𝗶𝗺𝗽𝗮𝗰𝘁

    ▪️Les versions Microsoft 365 Apps for enterprise de PowerPoint et Word transfèrent le contenu textuel des documents vers un point de terminaison appartenant à Microsoft, et ce dès l’ouverture du document, sans action utilisateur.

    ▪️Ce transfert de contenu est réalisé dans le cadre de l’analyse du contenu des documents des Expériences Connectées.

    ▪️Ce fonctionnement est actif même lorsque le document n’est pas stocké dans le cloud de Microsoft, incluant donc les fichiers locaux. Le comportement est observé sur les clients lourds Office utilisés dans le cadre de l’abonnement Microsoft 365 Apps for Enterprise.

    ▪️A l’ouverture d’un document Microsoft Powerpoint ou Word, depuis Windows, une connexion websocket chiffrée (TLS) est initialisée entre le poste de travail de l’utilisateur et le serveur distant « augloop.office.com ». Au travers de cette connexion, l’ensemble du contenu du document est transmis à ce serveur au format texte. Chaque modification effectuée sur le document est également transmise au travers de cette connexion. Ce comportement est effectif même si le document initial n’est pas stocké dans le cloud Microsoft.

    ✅ 𝗥𝗲𝗰𝗼𝗺𝗺𝗮𝗻𝗱𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻

    Microsoft permet de supprimer ce comportement - fonctionnel par défaut - 𝗲𝗻 𝗱𝗲́𝘀𝗮𝗰𝘁𝗶𝘃𝗮𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗲𝘅𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗻𝗲𝗰𝘁𝗲́𝗲𝘀.

    A noter que cette désactivation est globale pour l’ensemble du tenant Entra de l’entité et ne permet pas l’application d’une politique plus fine en fonction de la sensibilité des données.

    Je vérifie sur notre réseau, si le domaine « augloop.office.com » a été résolu. 23 occurrences sur les 30 derniers jours. C’est peu, mais apparemment, j’ai quelques PC avec une version 365 d’Office. Il va falloir que j’enquête...

    Ces gens, chez Microsoft, et tous les autres, ne reculeront décidément devant rien.

  • Au sujet des motivations des électeurs fachos
    Thread by HugoTouzet on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1805721750052716679.html

    Cette séquence déjà très partagée est intéressante car elle (ré)ouvre enfin le débat stratégique à gauche, bien plus structurant que les questions de personnes. 🧶1/

    https://twitter.com/TF1Info/status/1805658220675187099

    Dans son essai « Je vous écris du front de la Somme » (évoqué ici), Ruffin plaide pour faire des « fâchés pas fachos » la cible prioritaire pour faire gagner la gauche. Il estime que c’est cet électorat qui permettra la bascule. 2/
    Cette option repose sur l’idée que l’abandon de l’État, le recul des services publics, le chômage et les délocalisations auraient poussé de larges pans de l’électorat historiquement de gauche à se tourner vers le RN. En remettant au cœur de la matrice la question 3/
    du travail et des services publics, ces électeurs et électrices seraient alors susceptibles de voter « de nouveau » pour la gauche. J’aimerais ici apporter quelques éléments de réflexion sur cette stratégie, appuyés sur des travaux de sciences sociales. 4/
    En premier lieu il convient de rappeler que les « électeurs de gauche qui votent RN » n’existent pas statistiquement. Le fameux exemple du « communiste qui se tourne vers Le Pen » n’a aucune réalité tangible. Les analyses qui évoquent ce basculement se situent souvent à l’échelle 5/
    d’un territoire. Dans les faits il est possible que des circonscriptions ou départements aient été longtemps à gauche puis qu’au fil des générations la norme soit devenue l’abstention et/ou le vote RN. Mais c’est très différent de parler de basculement à l’échelle individuelle 6/
    Mais arrêtons nous sur le profil du « fâché par facho ». Fâché contre quoi/qui ? Une immense majorité des individus rejettent aujourd’hui E. Macron, mais plus généralement le système capitaliste. Il y a donc des « fâchés » un peu partout. En revanche, le trait absolument 7/
    commun aux électeurs du RN c’est la xénophobie, le rejet de l’autre, l’islamophobie, bref, le racisme. Cela est attesté par toutes les enquêtes quantitatives mais aussi finement détaillé par les travaux qualitatifs. 8/
    Plusieurs mécanismes sont mis au jour. On parle par exemple de conscience « triangulaire » : face à la violence du système économique, on tire sa dignité en se distinguant du haut (les élites) mais aussi du « bas » (et l’occurrence les assistés/les immigrés) 9/
    Plus encore, les électeurs de MLP, s’ils et elles trouvent le système injuste, sont convaincus qu’il n’est pas possible d’en changer. Face à ce constat, la seule solution reste de se protéger de ce qui viendrait nous menacer de l’extérieur et que l’on peut combattre 10/
    La récente campagne de Bardella ayant jeté à la mer en une semaine toutes ses mesures « sociales » sans perdre un demi point de pourcentage dans les sondages est une belle démonstration que la matrice de ses soutiens est avant tout ancrée dans le rejet de l’autre 11/
    Mais un autre point me semble sujet à discussion dans la proposition de Ruffin : en proposant de remettre le « travail » au centre, il suggère que cela pourrait mettre tout le monde d’accord. Or, les électorats LFI et RN 2022 ont des conceptions très différentes du travail 12/
    Je détaille pas ici mais je base mon propos sur des travaux récents que nous menons avec des collègues. En gros : les votant·es de gauches ont une vision principalement solidariste du travail, comme un espace de lutte collective. Ils et elles sont pour davantage 13/
    de protection sociale, qu’il s’agisse de l’assurance chômage par exemple ou de la retraite par répartition. Du côté du RN, on observe une vision beaucoup plus « méritocratique » du travail, qui s’accompagne d’une demande moins forte de protection sociale, d’une condamnation 14/
    plus importante de « l’assistanat ». La question n’est donc pas seulement de savoir s’il est opportun ou non de faire du combat contre les discriminations en tous genre la priorité, mais de prendre conscience que les rapports politique au travail diffèrent considérablement 15/
    d’un bout de l’échiquier politique à l’autre. Cela rappelle, si besoin était, que les dimensions « culturelles » et « économiques » ne sont pas pensées séparément par les individus, elles sont au contraire profondément imbriquées. 16/
    Il est tard et j’avais la flemme, mais je vous promets que je peux mettre en face de chaque argument plusieurs références précises. Pour finir, je veux juste préciser que mon propos de vise pas à appliquer des arguments d’autorité ("la science a dit que..."). 17/
    Un résultat sociologique n’est pas une ligne ni une stratégie politique. Le seul objet de ce trop long thread est de donner quelques éléments de réflexion pour un débat qui va probablement beaucoup nous occuper ces prochains mois. D’ici là, prenez soin de vous et votez NFP /fin

    • Mon grain de sel sur masto.

      Oui, ça me semble assez clair.

      Le rapport au travail aussi : ce sont des gens sur-exploités, dont le corps a souvent été abimé très tôt par des boulots dégueus et mal payés. Ils devraient vouloir + de protection sociale… mais non.

      Il est important pour eux de penser qu’ils ont « choisi » de se faire niquer la santé plutôt que d’être des fainéants. Donc, ils veulent que les autres en chient aussi, pas qu’ils soient + protégés qu’eux ne l’ont été.

      Vignette extraite de l’album « Idées noires » de Franquin, qui est la dernière d’une page où une femme répond au téléphone à un journaliste qui lui demande si c’est cool de vivre à côté d’une centrale nucléaire. Elle dit tout le temps que c’est génial. Une fois raccroché, son mari demande : « Mais pourquoi tu leur a raconté ça ? ». On arrive donc à cette fameuse dernière vignette où on voit le mari bouffé par les tumeurs, ses deux gosses complètement déformés avec des tentacules et des yeux qui sortent de partout et la femme qui hurle : « PARCE QU’IL N’Y A PAS DE RAISON POUR QUE NOUS SOYONS LES SEULS EMMERDÉS ! ».

      Il y a une forme de pensée très religieuse dans cette idée d’un travail pénitence. Une sacralisation de ce qu’on ne peut éviter. Liée à une forte haine de ceux qui ont des jobs « passion », des jobs intéressants et bien payés, les intellos en premier. Le travail intellectuel n’est pas considéré comme du « vrai » travail, puisqu’il ne fait pas mal, n’use pas, ne « fatigue » pas.

      Il y aurait une ébauche de conscience de classe, mais elle est noyée par des simplifications type racisme.

      Sous-jacent, y a le tri social toujours très fort de l’école soit-disant républicaine et le fait que les gosses des classes populaires y sont impitoyablement triés pour la relégation… vers les fameux boulots pénibles, usants et mal considérés.

      Et donc, une rancœur immense contre l’école, les profs et les gens qui « expliquent ».

      + tu fais de la « pédagogie », + tu les fouts en rage.

      Et Mélenchon, c’est quand même le roi des profs qui déroule une pensée construite pendant des plombes.

    • ils pourraient citer une ou deux lois récentes passées en France par la macronie décomplexée depuis 2022, comme, au hasard, la loi Darmanin ? Et la répression non-moins décomplexée utilisée par la macronie pendant un an sur les Gilets Jaunes, pendant une après midi + suites judiciaires à coup d’anti-terrorisme à Sainte-Soline, pour les émeutes post-Nahel ou en Nouvelle Calédonie, ou encore les garde-à-vue de journalistes qui informent sur l’utilisation des deniers publics en matière d’armement de crime contre l’humanité ?

  • Pr Antoine Flahault : « L’épidémie de choléra à Mayotte serait déjà jugulée si le gouvernement le voulait » – L’Express
    https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/pr-antoine-flahault-lepidemie-de-cholera-serait-deja-jugulee-si-le-gouverne
    https://www.lexpress.fr/resizer/Pg0EqaN3MAyQsZNJ_6TQ6kEKfiI=/1200x630/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/lexpress/XWGL7O7DLRHQJE5DXG6FZIV2VA.jpg
    #santé

    Le 10 mai, le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, annonçait que l’épidémie de choléra à Mayotte était « circonscrite », « sous contrôle ». Un mois plus tard, le bilan s’est pourtant aggravé. Les cas recensés dans le département français d’outre-mer ont quasiment triplé, passant d’une soixantaine à 166 au dernier décompte officiel, le 11 juin. Deux personnes sont décédées de la bactérie depuis cette prise de parole.

    Comment expliquer une telle déconvenue ? Il y a plus d’un siècle, les dernières épidémies du genre avaient été jugulées en quelques semaines, rappelle le Pr Antoine Flahault, grand spécialiste de la diffusion des maladies à l’Institut de santé globale à Genève (Suisse). La science n’était pourtant pas aussi avancée que maintenant. Si les victimes s’accumulent à Mayotte, c’est à cause d’un manque de volonté politique, dénonce le scientifique.

  • Un pays qui roule tout seul | CheckNews/Libé | 25.06.24

    https://www.liberation.fr/checknews/legislatives-en-labsence-de-majorite-a-lassemblee-la-france-pourrait-elle

    sans majorité claire à l’Assemblée nationale [...] ni [volonté] de forger une coalition [entre aucun des 3 blocs], le Président [qui choisit qui il veut] devrait avoir quelques difficultés à nommer un Premier ministre. Et donc un gouvernement pour diriger le pays.

    Que prévoit, dès lors, la Constitution ?
    [...]

    Sébastien Denaja : « Tant qu’un nouveau gouvernement n’est pas nommé, le précédent, même démissionnaire, est toujours en poste, et ce, sans délai maximum. [...] Le gouvernement serait à l’arrêt, dépourvu de toute capacité d’initiative, mais la France continuerait de fonctionner car elle est très bien administrée. Les directeurs d’administration seraient toujours tenus par les directives en vigueur, les Agences régionales de santé sont autonomes, et la police, la justice, ou encore l’éducation nationale poursuivraient leurs missions. On se rendrait compte que le pays, d’une certaine manière, roule tout seul. »

  • Bien dans ton corps, bien dans ton job
    https://lundi.am/Bien-dans-ton-corps-bien-dans-ton-job

    La chef des RH expose le déroulement de la journée. Il y a des recruteurs parmi nous, qui feront du sport à nos côtés. Il nous faut nous détendre, ce n’est pas un exercice de recrutement classique, on est aussi là pour passer du bon temps, et à travers ça les recruteurs pourront repérer nos soft skills, nos savoirs-êtres. Voilà donc la raison pour laquelle on n’avait pas le droit de sécher l’EPS du matin. L’évaluation de nos compétences relationnelles, comportementales, pendant les ateliers bien-être. L’après-midi sera consacrée au speed job dating, conclut la RH, pas peu fière de son dispositif.

    S’ensuit un discours de la Présidente de l’université, qui nous fait l’honneur d’être là « malgré un agenda très contraint ». Elle est fière de cette initiative, qui renouvelle la façon de recruter. Fière aussi d’accueillir les personnes « dans toute leur diversité, car [l’Université] n’a pas de modèle ni de norme ». Applaudissements. Direction gymnase.

    Ce sont des profs de sport de l’université qui encadrent les activités. Il y a environ 80 participants, répartis en 4 groupes. Le nôtre débute par un atelier badminton. « Pas de niveau requis en sport, les ateliers sont accessibles à tous ! » affirmait le programme. Il va quand même falloir courir et sauter de bon matin. Et nous sommes effectivement très divers. Des vieux, des jeunes, des gros, des minces, des bien portants, des malades chroniques, des athlètes du dimanche, des pas sportifs pour un sou. Si certains sont comme des poissons dans l’eau avec leur raquette et leur volant, d’autres ratent, sont trop lents, n’ont pas le bon geste… et font perdre leur équipe. Car un peu de compet’ s’est immiscée dans ce flot de convivialité. Le binôme qui gagne monte d’un terrain, celui qui perd descend. Avec ça on en oublierait presque cette dame, la cinquantaine, restée seule sur la touche parce que son épaule ne lui permet pas de participer.

    #rh #recrutement #université #néolibéralisme

  • Fonte significative sur le front du Groenland en ce mois de Juin 2024

    There is a big melt event going on in #Greenland.
    It’s been fairly extreme for the time of year the last few days.
    Much of this melt will refreeze in the snowpack, but the snow buffer gets fuller every year as these kind of melt events are becoming more common.
    Details and follow along here:

    https://fediscience.org/@polarportal/112677011334447343