Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • Logiciels libres - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/sciences/gafam/logiciels-libres

    Logiciels libres
    2min
    Mise à jour le 18.12.23 à 15:36

    Noël approche, c’est donc l’heure des contes pour enfants. En voici un recommandé par votre chroniqueur scientifique pour petits et grands. C’est l’histoire d’Ada, une petite fille très débrouillarde, d’un ploutocrate de l’informatique (Zangemann), mais aussi d’un président 1.

    Dans le petit monde d’Ada, les choses importantes sont les skateboards et les glaces. Dont elle ne peut pas profiter car sa maman n’a pas de sous. En outre, elles sont sous la coupe d’un informaticien devenu richissime, imposant à tous, y compris à l’État, des logiciels qui lui permettent de contrôler… les skateboards et les machines à glace (entre autres). Une image enfantine de la domination des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) sur le monde réel.

    #Ada_Zangemann

  • Émission Libre à vous ! diffusée mardi 12 décembre 2023 sur radio Cause Commune - Libre à lire !
    https://www.librealire.org/emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-12-decembre-2023-sur-radio-cause-co

    verbatim de la partie de l’émission « Libre à vous » diffusée sur la radio Cause commune consacrée à Ada & Zangemann.

    Livre illustré Ada & Zangemann

    Frédéric Couchet : On va changer de sujet. Deuxième sujet, justement pour la diversité, ça va être important. Je crois que c’est Florence qui a proposé qu’on parle de cela, je ne sais plus.

    Florence Chabanois : Je croyais que c’était toi.

    Frédéric Couchet : Peut-être moi, on a tous proposé un sujet. C’est toi qui as proposé le deuxième dont on va parler après.
    Là, on va parler d’un livre illustré qui vient de paraître, qui s’appelle Ada & Zangemann, un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise. Il a été écrit par Matthias Kirschner qui est le président de la Free Software Foundation Europe, la Fondation pour le logiciel libre en Europe, et qui est mis en dessin par Sandra Brandstätter ; il fait 56 pages, au tarif de 15 euros, sachant que ce livre illustré est sous licence libre, donc la version PDF est en ligne. On a une version papier pour 15 euros, qu’on peut commander chez l’éditeur, pareil les références sont sur libreavous.org.
    Qui l’a lu ? Je vous l’ai envoyé à l’avance. Florence l’a lu.

    Isabelle Carrère : Moi aussi.

    Emmanuel Charpentier : Moi aussi.

    Frédéric Couchet : Qui veut commencer ? Isabelle, peut-être, parce que sur le salon Open Source Experience, tu n’as pas beaucoup parlé. Que peux-tu dire de ce livre illustré ?

    Isabelle Carrère : J’ai trouvé ça très sympathique. J’en parlais avant l’émission, j’ai regretté qu’il n’y ait pas un endroit dans le PDF et peut-être dans le livre pour que les parents qui liraient ça à leurs enfants puissent dire : pourquoi Ada, qu’est-ce que c’est que ce nom ? Qu’est-ce que ça représente ? C’est dommage que ça ne soit pas dit. Pareil pour Zangemann.
    Je crois que ce que j’ai préféré c’est la glace à la framboise. Je trouve génial la façon très intelligente de présenter le fait que c’est nul à chier qu’il y ait quelqu’un qui décide pour nous qu’il n’y aura qu’une seule chose, et là c’est le parfum du jour. On ne va pas tout dévoiler de l’histoire, mais quand même, il y a une affaire dans laquelle il est dit qu’il y a quelqu’un, un grand chef, un grand maître, qui décide qu’aujourd’hui le goût de la glace c’est la framboise, point. Il n’y aura rien d’autre, il n’y aura pas vanille, il n’y aura pas praline, rien du tout. Je trouve que c’est futé comme façon de présenter le fait qu’il est super important d’arrêter la concentration des pouvoirs et d’arrêter le fait qu’il n’y ait pas un choix.

    Emmanuel Charpentier : Il va falloir que tu nous expliques Ada, quand même, je pense que plein d’auditeurs ne savent pas à quoi tu fais référence. Vas-y.

    Isabelle Carrère : Moi j’ai parlé de la glace à la framboise ! C’est à toi !

    Frédéric Couchet : C’est toi qui as commencé pour Ada !

    Emmanuel Charpentier : Ada, c’est le nom d’un langage de programmation, n’est-ce pas !

    Isabelle Carrère : Bien sûr ! C’est surtout le prénom de quelqu’un.

    Emmanuel Charpentier : Exactement, Ada Lovelace, née Ada Byron, la première programmeuse, en tout cas qu’on considère comme telle, une femme exceptionnelle, sur laquelle on attend des films et des œuvres un peu plus fortes que les quelques biographies qui sont déjà sorties. On rappelle que les premiers programmeurs sont des programmeuses et c’est vrai aussi de l’époque moderne, c’est-à-dire Seconde Guerre mondiale, débuts de la programmation dans les années 60, c’était avant tout des femmes qui étaient là. Ça s’est transformé avec le temps, mais il y a quand même une origine intéressante.

    Isabelle Carrère : Je ne suis pas sûre que ça soit avec le temps que ça s’est transformé.

    Emmanuel Charpentier : Avec l’argent peut-être !

    Isabelle Carrère : Je pense que c’est plutôt parce qu’on s’est rendu compte, soudainement, qu’il y a un pouvoir, là, qu’on ne pouvait pas laisser ce pouvoir-là aux femmes. Par contre, la vraie question serait : si on avait laissé l’informatique plus aux mains des femmes où en serait-on, là, maintenant ? Eh bien je ne sais pas dire ! Je ne pense pas qu’on en serait juste à trouver une petite place pour les hommes, je ne crois pas. Qu’est-ce que ce serait devenu ? Est-ce qu’on aurait une société à ce point encline à tout numériser, tout informatiser ? Je ne suis pas sûre.

    Frédéric Couchet : Petite précision sur Ada Lovelace : sur libreavous.org, vous pouvez rechercher [libreavous.org/45], on a consacré une émission à sa biographie écrite par Catherine Dufour, il y a trois/quatre ans, Ada ou la beauté des nombres. En tout cas, écoutez-la et lisez Catherine Dufour parce que c’est une autrice formidable.
    Concernant le sujet que vous venez d’aborder, je vous conseille notamment la lecture de Les oubliées du numérique, d’Isabelle Collet, qui a aussi écrit pas mal d’articles. Je crois qu’elle est intervenue l’an dernier à l’Open Source Experience, il est possible que ça ait été filmé [1]. Isabelle Collet est une informaticienne, sociologue et spécialiste des questions de genre à l’Université de Genève ; Les oubliées du numérique et les vidéos d’isabelle Collet.
    Florence, qu’as-tu pensé du livre illustré ?

    Florence Chabanois : J’ai beaucoup aimé. Il a des imperfections, mais l’informatique, aujourd’hui, gérer la partie matérielle, mais aussi software, c’est quand même avoir du pouvoir que parce que c’est ça qui va influencer la vie de chacun et chacune. Je trouve que c’est un message qui est assez bien transmis, le côté « on n’est pas obligé de subir les décisions des personnes qui sont sur des modèles propriétaires et de ne pas avoir d’influence dessus ».
    J’ai bien aimé que l’héroïne soit une fille.
    Après, effectivement, ça traite un sujet, et quand même pas trop tout ce qui est inclusion, n’est-ce pas Isabelle. Effectivement, on ne parle pas de handicap ou d’orientation sexuelle, mais, en même temps, c’est une première étape, l’idée c’est qu’on puisse l’enrichir. Je trouve qu’il a le mérite d’exister. Pour expliquer le logiciel libre aux enfants, je trouve que c’est plutôt réussi, pour le coup.
    Enfin, le message « quand c’est gratuit, en fait c’est vous qui êtes le produit » est quand même aussi un peu transmis. C’est aussi quelque chose que j’apprécie.

    Frédéric Couchet : Pas mal de personnes ont commenté ce livre. D’ailleurs, je vais citer une partie de l’avis d’Isabelle Collet dont je viens juste de parler : « La force de ce livre c’est de proposer une vraie histoire qu’on a envie de découvrir et pas juste une histoire prétexte à un message d’orientation scolaire ou professionnelle. Cette histoire se démarque de beaucoup de récits de ce type. Pour une fois, on n’a pas une fille seule contre tous qui se bat pour réussir son rêve, mais une fille bien entourée par un groupe de copains et copines qui construisent avec elle un monde nouveau. Non seulement ce livre met en valeur une fille ingénieuse et passionnée de technique, mais également un groupe de jeunes qui, à sa suite, se réapproprient la technique pour la partager avec la cité. » C’était l’avis d’Isabelle Collet. Et on a l’avis d’un informaticien, Stéphane Bortzmeyer, qu’on a également reçu dans l’émission – on va finir par avoir reçu tout le monde dans Libre à vous !. Il a bien aimé, mais il met un petit bémol, je vais vous lire le bémol, je vais vous demander ce que vous en pensez : « Je n’ai, par contre, pas aimé le fait que, à part pour les glaces à la framboise, les logiciels ne soient utilisés que pour occuper l’espace public sans tenir compte des autres. Zangemann programme les planches à roulettes connectées pour ne pas rouler sur le trottoir donc respecter les piétons. Ada écrit du logiciel qui permet aux planchistes d’occuper le trottoir et de renverser les personnes âgées et les personnes handicapées. L’espace public est normalement un commun qui devrait être géré de manière collective et pas approprié par les valides qui maîtrisent la programmation. Un problème analogue se pose avec les enceintes connectées où la modification du logiciel va permette de saturer l’espace sonore, un comportement très macho, alors que le livre est censé être féministe, et de casser les oreilles des autres. Remarquez, cela illustre bien le point principal du livre : qui contrôle le logiciel contrôle le monde. » Est-ce que vous avez eu ce sentiment-là ? Ou pas du tout ? Isabelle.

    Isabelle Carrère : Je partagerais ça en effet. Comme le disait fort justement Florence tout à l’heure : c’est déjà ça, c’est un début. Oui, ce n’est pas parfait et cela fait partie des choses qu’on peut lui reprocher, effectivement, mais comme on pourrait reprocher d’autres choses sur la façon dont ce groupe d’enfants d’abord, petit à petit des adultes qui viennent. Il y a des choses qui ne sont effectivement pas suffisantes, mais il est déjà là ! Mais je suis d’accord, cela est une problématique.

    Frédéric Couchet : Manu, Florence ? Pas obligés.

    Florence Chabanois : En tout cas, j’aime beaucoup son commentaire, en effet, il pointe des problématiques sont réelles. La plupart des personnes, au moins une moitié de la population, n’a pas forcément conscience du côté espace partagé, que ce soit sonore ou public. Je trouve très cool que Stéphane le dise et le souligne.
    Je pense aussi qu’il y a le côté virilisme qui est plutôt encouragé chez les enfants : c’est marrant d’aller bousculer les gens. Quand on est enfant, c’est mieux, c’est plus prestigieux d’embêter les autres que d’être juste sages. Ce livre surfe un peu sur cette vague, mais je pense que c’est aussi ce qui peut faire son succès dans le sens où les enfants vont, malheureusement peut-être, apprécier ce côté coquin.

    Frédéric Couchet : On précise qu’une possibilité de faire connaître ce livre, au-delà de la famille et des amis, c’est dans des écoles.
    Je précise aussi qu’il y a beaucoup de textes, contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est effectivement un illustré, mais il y a quand même beaucoup de textes et, comme ce sont 56 pages, par rapport à l’âge des enfants, ce n’est pas forcément dès le premier âge, il faut peut-être un accompagnant ou une lecture commune avec un parent. Manu.

    Emmanuel Charpentier : Je pense que ce n’est pas un conte pour enfants, je pense que c’est un conte tout court qui s’adresse très bien aux adultes. Il permet d’aborder des problématiques : la mairie, les choix de vie en société, il y a des choix bien plus élevés. Même le fait d’être bloqué avec un fournisseur de technique : Zangermann est le fournisseur officiel des logiciels de la mairie et la mairie est bien embêtée pour s’en débarrasser. Je pense que ça passe bien au-dessus de la tête des enfants, de celle des adultes aussi, d’où l’intérêt d’un conte qui va essayer d’aborder ce sujet. Je trouve que c’est plutôt bien amené.

    #Ada_Zangemann

  • Des livres pour Noël #5 : Ada & Zangemann, un conte sur le numérique - Geek Junior -
    https://www.geekjunior.fr/des-livres-pour-noel-5-ada-zangemann-un-conte-sur-le-numerique-58284

    Zangemann est un inventeur mondialement connu et immensément riche. Enfants et adultes adorent ses fabuleuses inventions. Mais soudain, gros problème : les skateboards électroniques des enfants buggent et les glaces ont toutes le même parfum. Que se passe-t-il ? Ada, jeune fille curieuse, va découvrir comment Zangemann contrôle ses produits depuis son ordinateur.

    Ada, jeune fille curieuse, va découvrir comment Zangemann contrôle ses produits depuis son ordinateur en or. Avec ses amis, elle va bricoler des objets informatisés qui échappent aux décisions de Zangemann.

    Un livre pour les enfants et jeunes ados qui pourrait bien leur transmettre le plaisir de bricoler. Un livre sur l’informatique libre, la camaraderie et le rôle des filles pour une technique au service de l’autonomie. Un conte vivant et superbement illustré.

    C’est aussi un projet éditorial pédagogique ouvert et collaboratif.

    #Ada_Zangemann

  • Quatre choses à savoir sur le « fédivers » dont parle Threads, le nouveau réseau social de Meta – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/quatre-choses-a-savoir-sur-le-fedivers-dont-parle-threads-le-nouveau-rese
    https://www.liberation.fr/resizer/TYsoizJCnVVVpDgqRHwJ07V4ehU=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2465x1700:2475x1710)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/LCP4W677TNCGHL33W6EWWIEXYU.jpg

    Depuis sa création en juillet, le nouveau réseau social Threads, lancé jeudi 14 décembre dans l’UE par Meta, dit vouloir rejoindre le « fédivers ». On éclaire vos lanternes sur ce mot-valise, en passe de gagner en popularité.

    (Stefani Reynolds/AFP)
    par Elise Viniacourt
    publié le 16 décembre 2023 à 9h55
    (mis à jour le 18 décembre 2023 à 11h44)

    Cryptique, la phrase signée Meta fait sourciller : « Nous prévoyons d’intégrer Threads au fédivers, un réseau social composé de différents serveurs exploités par des tiers », assure l’entreprise sur le site d’Instagram. Threads, on connaît. C’est le réseau social lancé en juillet par la maison mère de Facebook pour concurrencer X (ex-Twitter) et qui vient de débarquer dans l’Union européenne. Mais pour le reste, on relit plusieurs fois : le fédi-quoi ?

    Le fédivers n’est pas un fait divers

    Pas de faute de frappe par ici. Le fédivers est en réalité un mot-valise, contraction entre les termes « fédération » et « univers ». La définition la plus simple du fédivers est certainement celle proposée par la Quadrature du Net. Sur son site, l’association de défense des libertés fondamentales en ligne le décrit comme un « ensemble de médias sociaux composé d’une multitude de plateformes et de logiciels, où les uns communiquent avec les autres grâce à un protocole commun ». Souvent, il s’agit du protocole ActivityPub, un standard défini par le W3C, l’organisme en charge des protocoles et les lignes directrices assurant la croissance à long terme du Web. En ayant recours à ce dernier, les différentes instances (sites de microblogging, partage de vidéos, de photos…) du fédivers créent des passerelles entre leurs serveurs respectifs leur permettant alors de communiquer entre elles. Pour les lecteurs au fond de la salle toujours un peu perdus (et c’est bien normal), on reformule : le fédivers, c’est un peu le réseau social des réseaux sociaux. Une toile créant des liens entre les différents sites la composant.

    Concrètement, grâce à lui, des internautes d’un réseau social sont en mesure d’échanger avec ceux d’un autre sans avoir à s’inscrire sur la même plateforme. Si X et Instagram faisaient partie de cette giga-toile, les twittos seraient aujourd’hui en mesure d’envoyer directement des messages à des instagrameurs. Aussi, si Threads rejoint effectivement le fédivers, ses 100 millions d’utilisateurs réguliers pourraient écrire à des membres de sites concurrents déjà présents dans ce réseau, à l’image de Mastodon.
    Le fédivers n’a pas été fait cet hiver

    Le terme fait aujourd’hui parler de lui mais ne date pas d’hier. Bien au contraire. « Le courrier électronique fonctionne comme un fédivers », explique l’ingénieur en informatique Stéphane Bortzmeyer. Comment, sinon, les adeptes de Gmail pourraient-ils écrire aux mordus de Yahoo Mail ? D’après le spécialiste, le terme a été popularisé autour de 2016 avec l’apparition et le succès d’un autre concurrent à X, Mastodon. « On a souvent tendance à confondre Mastodon avec le fédivers. Mais non, ça en est juste un des logiciels parmi d’autres », précise-t-il.

    Aujourd’hui, dans un contexte où X enchaîne les casseroles depuis son rachat il y a un an par le milliardaire Elon Musk, le terme bénéficie d’un regain d’attention. « On en reparle à chaque fois que X fait une grosse bêtise. Ce qui arrive fréquemment avec Elon Musk », observe avec ironie Stéphane Bortzmeyer. La raison ? Inscrits depuis des années sur le réseau, certains internautes parfois désireux de s’en aller ont pu se sentir « pris au piège » de X. Difficile, en effet, de fermer définitivement la porte d’une place publique sur laquelle tous nos amis et collègues papillonnent encore. Le fédivers remédie à ce problème en permettant de continuer à écrire, de loin, à ses proches restés sur le site quitté. Autrement dit, en assurant « l’interopérabilité » des réseaux.

    Le fédivers fédère divers idéaux

    L’interopérabilité, à savoir la capacité d’une plateforme à interagir avec une autre, est un cheval de bataille de la Quadrature du Net depuis des années maintenant. Collecte exagérée de données personnelles, désinformation, haine en ligne… En dépit de tous les travers de certains réseaux, des internautes n’osent parfois pas partir. « L’interopérabilité permet ainsi de librement décider depuis quelle plateforme communiquer avec ses contacts », défend l’association. Et ainsi de contrebalancer le pouvoir quasi monopolistique des géants du web. En tant qu’il rend techniquement possible cette interopérabilité, le fédivers est donc un réseau prisé des communautés militant pour un Internet plus libre et décentralisé.

    « Ce qui caractérise le fédivers, c’est que ce n’est pas une seule instance qui décide de tout. C’est un ensemble d’instances, gérées par des gens complètement différents, qui n’ont pas de liens entre eux », résume Stéphane Bortzmeyer. L’informaticien est lui-même membre d’un réseau du fédivers depuis 2017 baptisé « Gougère », tenu par une association de Bourgogne gérant des réseaux numériques d’initiative locale. « Outre des associations, parmi les acteurs du fédivers on retrouve aussi des instances comme la Commission européenne ou, tout simplement, des individus », énumère-t-il.

    Et, en matière de modération, chacun d’entre eux établit ses propres règles. Un fonctionnement pour le meilleur comme pour le pire mais qui, d’après Stéphane Bortzmeyer est toujours plus légitime qu’un système centralisé : « A l’échelle d’Internet, quand on y réfléchit, ça n’a pas de sens de faire un réseau unique avec des règles uniques. Par exemple, les entreprises américaines vont avoir tendance à davantage censurer la nudité que la violence ce qui reflète une forme de puritanisme américain qui ne s’applique pas à l’ensemble de la planète ». Avec le fédivers, chacun devient donc théoriquement libre de choisir la modération lui correspondant le mieux.
    Les fervents du fédivers flippent

    Libre aussi à chaque réseau et instance du fédivers de mener sa propre géopolitique. Car, si la toile tissée leur permet d’entrer en contact les uns avec les autres, ils conservent la possibilité de remonter le pont-levis à chaque instant et de bloquer leur accès aux internautes des autres territoires. Ainsi, par exemple, si X et Instagram étaient dans le fédivers, X aurait la possibilité de se brancher à Instagram mais ce dernier pourrait très bien choisir de ne pas s’y associer. Dans cette optique, Meta pourrait bien faire son entrée dans une cour d’école déjà peuplée de camarades refusant de lui parler.

    Certains membres du fédivers, à l’image de la Quadrature du Net, redoutent l’arrivée de ce champion de la centralisation. « L’arrivée de Facebook sur le fédivers ressemble à la stratégie de prendre les devants, d’agir tant qu’il n’existe pas encore d’encadrement, afin de cannibaliser le fédivers en profitant de la circonstance de l’effondrement de Twitter », dénonce l’association. Aussi, certains administrateurs d’instances du giga-réseau ont d’ores et déjà lancé un « Fedipact ». Le principe ? Les signataires s’engagent à bloquer les services de Meta de leur propre territoire. Après le fédivers, bientôt la fédiguerre ?

    #Fédiverse #Médias_sociaux

  • Google Will Turn Off Cookies for 30 Million People on January 4
    https://gizmodo.com/google-chrome-cookie-privacy-sandbox-launch-date-jan-4-1851098807

    Donc, pour vous protéger des méchants cookies de ces infâmes publicitaires et autres courtiers de données, vous allez vous engager dans l’armée Google et son grand président dictateur général.
    Effectivement, un pas en avant pour la vie privée
    Et trois pas en arrière dans la concentration du web sous l’égide des béhémots.
    Mille pas en arrière pour la liberté et l’interopérabilité.

    Google announced Thursday that it will start its long-anticipated slaughter of the internet’s cookies starting on January 4th, when it will block them for 1% of Chrome users, or about 30 million people. It’s the first major step in its Privacy Sandbox project, which aims to replace cookies with a different kind of tracking that Google says is better for your privacy.

    For the past 30 years, websites and tech companies have used so-called “third-party cookies” as the primary way to track consumers online. Has that pair of shoes you added to your cart three weeks ago been following you around in ads on the web? There are probably third-party cookies involved. These cookies let websites partner with other companies including Google and tons of others to keep tabs on everything you do online. That’s great for companies, and terrible for your privacy because it means there are a lot of businesses who get to keep a history of all of your web browsing.

    In place of cookies, Google has introduced a new set of tools that makes the Chrome browser itself keep tabs on what you’re doing online. Essentially, that data stays on your device, and your browser sorts you into various categories, or “Ad Topics” as Google calls them. Think “Yoga Fan” or “Young Conservative.” Websites can ask Chrome what categories you’re in, but they won’t be able to figure out exactly who you are (at least not using cookies, there are other less popular techniques).

    Make no mistake, Chrome is still tracking you, and doing it in a way that browsers like Firefox and Safari don’t. But most people don’t bother to change browsers, and if nothing else, Google’s shiny new version of Chrome is a step forward for privacy because it reveals less information about you and what you’ve been up to on the internet.

    “We are making one of the largest changes to how the Internet works at a time when people, more than ever, are relying on the free services and content that the web offers,” said Victor Wong, Google’s senior director of product management for Privacy Sandbox, told Gizmodo in an interview in April, 2023. “The mission of the Privacy Sandbox team writ large is to keep people’s activity private across a free and open Internet, and that supports the broader company mission, which is to make sure that information is still accessible for everyone and useful.”

    These Privacy Sandbox cookie replacements are already available on the Chrome browser, but for now, it’s an optional tool. You can go into your settings and disable them if you don’t like the idea.

    These moves are a big deal because the vast majority of internet users are on Chrome, which means when Google is done with its cookie killing, they’ll essentially be dead for good.

    If you see a popup in Chrome on January 4th, that means you’re in the test group of 1% of users who are getting “Tracking Protection” by default, which is Google’s name for the cookie-blocking tool. When tracking protection is on, you’ll see a little eyeball logo in the URL bar.

    #Google #Cookies #Vie_Privée
    This is a major change to how the internet works, so there are going to be some bugs. Cookies aren’t just used for spying, they also keep track of whether you’re logged in, what you have in your cart, and a variety of other convenient things. Google is working to single out the bad cookies and save the good ones, but some things will inevitably break in the early stages. You’ll be able to disable Tracking Protection on the fly to solve any issues, and Chrome will prompt you to disable it for a given website if it notices you’re having issues.

  • Apple, Visa and Mastercard sued in proposed class action antitrust case over Apple Pay card fees
    https://www.engadget.com/apple-visa-and-mastercard-sued-in-proposed-class-action-antitrust-case-ove
    https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/BGjetIlCid03383qR5jq6A--/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjt3PTEyMDA7aD03NTY7Y2Y9d2VicA--/https://s.yimg.com/os/creatr-uploaded-images/2023-12/a427cd60-9c51-11ee-9e3f-5ddd3e5fe4af

    Un argument supplémentaire pour développer et imposer (par la loi) l’interopérabilité.
    C’est le thème central du livre de Cory Doctorow « The Internet Con »

    The lawsuit alleges Visa and Mastercard bribed Apple to hamper competition, which drove up merchant fees.
    Cheyenne MacDonald
    Cheyenne MacDonald
    Weekend Editor
    Sat, Dec 16, 2023, 9:34 PM GMT+1·2 min read
    3
    REUTERS / Reuters

    A proposed class action lawsuit has accused Apple of accepting a form of bribe from Visa and Mastercard to ensure their dominance over point-of-sale payment card services for Apple Pay transactions, according to Reuters. As a result, the lawsuit says merchants have been forced to pay higher fees.

    The companies are being sued by beverage retailer Mirage Wine & Spirits in Illinois on behalf of “all merchants in the United States that accepted Apple Pay as a method of payment at the physical point-of-sale.” According to the complaint, Apple made an agreement with Visa and Mastercard that did away with any incentive for it to develop its own competing point-of-sale transaction payment network or allow other companies to make use of iPhone’s “tap to pay” NFC functionality with third-party wallet apps. On the iPhone, Apple’s own wallet app is the only option. All of this has led to inflated merchant fees, the suit argues.

    “In exchange for agreeing not to compete with Visa and Mastercard in the Relevant Market, the two card networks offered Apple a very large and ongoing cash bribe,” the lawsuit states. This bribe came as a percentage of the two companies’ transaction fees for credit and debit card payments made with Apple Pay. “Even as Apple Pay was in its infancy, the Entrenched Networks and Apple understood that this bribe would amount to hundreds of millions of dollars per year.”

    Apple has been accused of anti-competitive behavior with Apple Pay in the past for how it blocks third-party access to its contactless payment technology. But earlier this week, Reuters reported that Apple may open up NFC access in the EU to avoid a fine in a case that has been ongoing since 2020.

    #Apple_card #Interopérabilité

  • « Ada & Zangemann », un beau livre jeunesse sur les logiciels libres - ZDNet
    https://www.zdnet.fr/blogs/l-esprit-libre/ada-zangemann-un-beau-livre-jeunesse-sur-les-logiciels-libres-39963026.htm

    L’esprit libre : Un album jeunesse sous licence libre, traduit en français par une centaine d’élèves, présente un conte moderne : skateboards, glace à la framboise, informatique libre et bidouillage. Un cadeau de Noël très recommandé.
    Thierry Noisette

    Par Thierry Noisette pour L’esprit libre | Jeudi 14 Décembre 2023

    Expliquer les principes du logiciel libre à des adultes, s’ils n’en ont jamais entendu parler, n’est pas toujours facile. Alors à des enfants ? C’est ce que fait brillamment un joli livre, « Ada & Zangemann. Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise » (C&F éditions, 60 pages, 15 euros) : tout récemment paru en français, il oppose une petite fille débrouillarde, Ada – clin d’œil à la pionnière Ada Lovelace -, à un inventeur que ses appareils ont rendu immensément riche (Zangemann, littéralement « homme pince », évoque plusieurs figures de milliardaires de la tech, Gates, Jobs etc.).
    Apologie du bidouillage et de la solidarité

    Ecrit par Mathias Kirschner – par ailleurs président de la Free Software Foundation Europe (FSFE) – et dessiné par Sandra Brandstätter, le livre voit le génial inventeur abuser de son pouvoir : il bloque les skateboards électroniques qui roulent sur les trottoirs, limite le volume de ses enceintes connectées ou encore restreint le choix des glaces à son parfum préféré. Et là, la jeune Ada, qui découvre la notion de logiciel, va hacker ces appareils et avec ses copains œuvrer à rendre le choix aux utilisateurs. De quoi agacer le milliardaire, qui fait pression sur le gouvernement pour interdire ces bidouillages qui lui échappent. Puis...

    Bref, je ne vais pas tout vous spoiler, mais cet album réussit l’exploit de décrire avec clarté et humour, à travers ses exemples qui parleront à tous, la notion de liberté logicielle, et invite ainsi à réfléchir sur la démocratie concrète. Et comme « plus réussi est le méchant, plus réussi est le film » (Alfred Hitchcock), ici l’antagoniste est réussi, ce livre est une réussite à tous égards : LE cadeau recommandé pour Noël et au-delà.

    En outre, la façon dont ce livre est diffusé est en elle-même remarquable. D’abord, sa version numérique est en prix libre (de la gratuité au don à C&F éditions, dont le remarquable travail est à saluer – regardez l’ensemble de leur catalogue, quiconque s’intéresse aux aspects politiques et sociaux de la tech devrait y trouver son bonheur).
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    Un projet libre de A à Z

    Ensuite, le livre, initialement paru en allemand, a été placé sous licence libre (Creative Commons by-sa) par ses auteurs, qui privilégient ainsi sa diffusion maximale : usage, modification et partage de l’œuvre sont autorisés. De quoi faciliter ses traductions, explique Alexis Kauffmann, chef de projet logiciels et ressources éducatives libres au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et fondateur de Framasoft. Il précise aussi que « pour cette édition française, Matthias Kirschner a décidé de reverser tous les droits d’auteur issus des ventes du livre en version papier à la Free Software Foundation Europe ».

    – « sa traduction a été réalisée collaborativement par une centaine d’élèves qui se sont coordonnés sur les outils libres de La Digitale

    – sa chaîne d’édition est libre : HTML, CSS, JavaScript Paged.js + typographie libre Luciole »

    Alexis Kauffmann a initié ce projet pédagogique collaboratif, avec l’aide des enseignantes et de l’ADEAF (Association pour le développement de l’enseignement de l’allemand en France).

    Pour avoir rencontré chez C&F quelques-uns de ces jeunes traducteurs (les participants allaient de la 3e aux classes préparatoires, de 13 à 19 ans, dans quatre établissements scolaires différents, d’Alès, Besançon, Guingamp et Paris) et leurs professeures, l’enthousiasme a été au rendez-vous de ce beau chantier collectif.

    Cette parution en français est déjà couverte d’éloges, je vous invite à la découvrir pour voir combien ce livre le mérite.

    #Ada_Zangemann

  • (3) Publier | Fil d’actualité | LinkedIn
    https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7139870640949338113

    [hashtag#Lecture] 🎁 Plus qu’une idée de lecture, c’est une idée de cadeau. "Ada & Zangemann", paru chez C & F EDITIONS sous l’impulsion d’Alexis Kauffmann va éveiller vos enfants au hashtag#LogicielLibre. ⬇

    « Lorsqu’il eut terminé, il envoya tous les nouveaux programmes depuis son ordinateur en or vers les appareils des gens. Zangemann ordonna à ses enceintes de ne jouer que sa musique préférée lorsqu’il passait à proximité, et aux machines à glace de ne plus vendre de glaces dans l’après-midi… »

    Mais que faire quand l’irascible hashtag#Zangemann, l’inventeur de tous les appareils connectés du pays, décide que les skateboards ne doivent plus rouler sur les trottoirs, que les enceintes connectées ne doivent plus jouer qu’une seule musique, et les glaces n’avoir qu’un seul parfum ?

    C’est la petite hashtag#Ada qui a la solution : recycler, fabriquer, programmer... développer ses propres ordinateurs et logiciels en toute liberté, loin de la domination des grands empires commerciaux.

    "Ada & Zangemann", c’est un très beau conte signé Matthias Kirschner et illustré par Sandra Brandstätter, et adapté en français par Alexis Kauffmann et plusieurs classes de collège et de lycée. Il explique aux plus jeunes, mais aux adultes aussi, toute la problématique du logiciel libre et de notre indépendance matérielle et logicielle face aux GAFAM. 

    Et puis, la bonne nouvelle, c’est qu’en plus d’être un beau livre, ce conte est également disponible gratuitement (ou après un don d’un montant libre) sur le site de C & F EDITIONS, en format hashtag#PDF ou hashtag#ePub, sous licence hashtag#CreativeCommons : Attribution, Partage dans les mêmes conditions.

    Un grand bravo à Nicolas Taffin et Hervé Le Crosnier pour cette initiative.

    Le livre, à commander, lire ou télécharger est là ➡ https://lnkd.in/edQr6evi

    hashtag#LogicielLibre hashtag#Lecture hashtag#CadeaudeNoël hashtag#GAFAM hashtag#CFEditions hashtag#Inspiration hashtag#BonDébutdeSemaine

    #Ada_Zangemann

  • On a adoré : Ada & Zangemann. Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise – Open science : évolutions, enjeux et pratiques
    https://openscience.pasteur.fr/2023/12/11/on-a-adore-ada-zangemann-un-conte-sur-les-logiciels-le-skateboar

    On a adoré : Ada & Zangemann. Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise
    11 décembre 2023 CeRIS - Institut Pasteur

    “Ada & Zangemann. Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise” a tout pour plaire.

    C’est tout d’abord un livre illustré très agréable avec un récit très bien construit, le premier du genre à aborder la thématique des logiciels libres et du numérique en général. Petits et grands ne pourront pas rester insensibles au personnage si inspirant d’Ada, une jeune fille curieuse, ingénieuse et généreuse, pour qui partage et autonomie est initialement une question de survie.

    C’est ensuite une belle histoire de commun et de partage : les auteurs allemands de l’ouvrage, Matthias Kirschner (texte) et Sandra Brandstätter (dessins), ont publié l’ouvrage sous licence Creative Commons BY-SA. Cela a permis, entre autres, de belles initiatives de traductions, comme pour la version française qui a donné lieu à un projet pédagogique collaboratif. Il a été traduit de l’allemand vers le français par une centaine d’élèves de 13 à 19 ans issus de quatre établissements, qui se sont répartis le travail en se coordonnant grâce au numérique.

    Coup de chapeau aux remarquables C&F Éditions d’avoir publié cet ouvrage. Les versions epub et pdf de Ada & Zangemann sont à prix libre (gratuit + une éventuelle contribution pour C&F Éditions si vous le souhaitez). Vous pouvez redistribuer cette version gratuite comme vous le souhaitez, en ajoutant un lien vers la version imprimée. Pour information, Matthias Kirschner a décidé de reverser tous les droits d’auteur issus des ventes du livre en version papier à la Free Software Foundation Europe, dont il est président.

    Résumé éditeur : “Zangemann est un inventeur mondialement connu et immensément riche. Enfants et adultes adorent ses fabuleuses inventions. Mais soudain, gros problème : les skateboards électroniques des enfants buggent et les glaces ont toutes le même parfum. Que se passe-t-il ? Ada, jeune fille curieuse, va découvrir comment Zangemann contrôle ses produits depuis son ordinateur en or. Avec ses amis, elle va bricoler des objets informatisés qui échappent aux décisions de Zangemann. Un livre pour les enfants et jeunes ados qui pourrait bien leur transmettre le plaisir de bricoler. Un livre sur l’informatique libre, la camaraderie et le rôle des filles pour une technique au service de l’autonomie. Un conte vivant et superbement illustré.”

    Édition originale : Ada & Zangemann, Ein Märchen über Software, Skateboards und Himbeereis. © dpunkt.verlag GmbH, 2022.
    Édition française : Ada et Zangemann, Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise. C&F Éditions, 2023. ISBN 978-2-37662-075-4

    #Ada_Zangemann

  • L’usage revendiqué de l’intelligence artificielle par l’armée israélienne questionne le droit de la guerre
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/14/l-usage-revendique-de-l-intelligence-artificielle-par-l-armee-israelienne-qu

    Cette question des applications militaires est importante. Une opération militaire donne le plein pouvoir aux militaires, qui ont en principe un « objectif » fixé par le pouvoir civil, mais ont ensuite la maîtrise des moyens pour y parvenir, sans devoir rendre de compte devant la justice (la CPI reste trop faible). Dès lors si en deuxième main la responsabilité léthale est confiée à une IA, on est encore plus loin de la responsabilité (souvent jugée ultérieurement... pas les vainqueurs) qui pourrait être relevée pour crimes de guerre.

    Enfin, quand la guerre se résume à détruire son voisin en limitant ses risques, on peut s’attendre à des guerre de plus en plus terribles pour les populations civiles. On retrouve le débat sur les drones armés.

    Parmi toutes les horreurs de la guerre qui a éclaté le 7 octobre entre Israël et le Hamas, il en est une qui est venue, de façon inattendue, ajouter une dimension dystopique à ce conflit : le recours assumé, par l’armée israélienne, à la puissance de l’intelligence artificielle (IA) pour maximiser son écrasement du mouvement islamiste. Une IA présentée comme une des composantes-clés de l’un de ses outils de ciblage pour ses campagnes de frappes aériennes sur la bande de Gaza, baptisé Habsora (« Evangile »).

    Difficile de savoir à quel point cette révélation inopinée, début novembre, au lendemain de la trêve de sept jours ayant permis la libération de 110 otages, a été le résultat d’une stratégie de communication maîtrisée. Des enquêtes de presse rapportaient alors les états d’âme d’anciens membres de l’armée israélienne sur l’emploi de ce logiciel capable de proposer des cibles à une vitesse inédite à partir d’une masse de données hétérogènes. Les mots « intelligence artificielle » sont parfois un fourre-tout qui englobe beaucoup d’applications numériques, qu’elles soient civiles ou militaires.

    Une chose apparaît néanmoins évidente, depuis, aux yeux d’experts : l’ampleur des destructions et le nombre inédit de victimes civiles à Gaza – plus de 18 000, selon le ministère de la santé du Hamas – pourraient faire bouger les lignes sur l’encadrement de l’IA dans les systèmes d’armes. « Cela fait des années que le sujet ne fait l’objet d’aucun consensus chez les spécialistes. Cette guerre pourrait permettre d’accélérer certains débats », soutient ainsi Julien Nocetti, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI), spécialiste des conflits numériques.
    Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Israël-Hamas : « Le Monde » face à la guerre des images

    Les armements sont en effet aujourd’hui divisés en deux grandes catégories. D’un côté, les systèmes d’armes létales autonomes, totalement automatisés, dont il n’existe pas réellement d’exemples sur le marché. De l’autre, les systèmes d’armes létales « intégrant » de l’autonomie (SALIA), qui permettent en principe à l’homme de rester « dans la boucle ». Or l’immense majorité des puissances militaires occidentales – dont Israël avec Habsora – assurent aujourd’hui avoir fait le choix des SALIA, et peuvent ainsi jurer être du côté respectable de l’emploi de la force.

    Mais, pour Laure de Roucy-Rochegonde, également chercheuse à l’IFRI, autrice d’une thèse sur la régulation des systèmes d’armes autonomes, les spécificités de la guerre entre Israël et le Hamas pourraient ringardiser ces catégories aux contours flous et redonner de la vigueur à un autre concept de régulation, celui de « contrôle humain significatif ». Une définition plus stricte, poussée sans grand succès jusqu’ici par certains défenseurs des droits de l’homme, dont une ONG dénommée Article 36. « Le problème, c’est que l’on ne sait pas quel type d’algorithme est utilisé [par l’armée israélienne], ni comment les données ont été agrégées. Ce ne serait pas un problème s’il n’y avait pas, au bout, une décision de vie ou de mort », reprend Mme de Roucy-Rochegonde.

    #Intelligence_artificielle #militarisme #Guerre

    • Article36
      https://article36.org

      Article 36 is a specialist non-profit organisation, focused on reducing harm from weapons. We are a small and effective team of advocacy and policy experts based in the UK.

      We partner with civil society groups and governments to develop new policies and legal standards to prevent civilian harm from existing and future weapons.

      Our team has more than a decade of experience in diplomatic negotiations and developing practical, actionable policies.

    • Traités de DIH - Protocole additionnel (I) aux Conventions de Genève, 1977 - Article 36
      https://ihl-databases.icrc.org/fr/ihl-treaties/api-1977/article-36

      Article 36 - Armes nouvelles
      Dans l’étude, la mise au point, l’acquisition ou l’adoption d’une nouvelle arme, de nouveaux moyens ou d’une nouvelle méthode de guerre, une Haute Partie contractante à l’obligation de déterminer si l’emploi en serait interdit, dans certaines circonstances ou en toutes circonstances, par les dispositions du présent Protocole ou par toute autre règle du droit international applicable à cette Haute Partie contractante.

      Protocole I — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_I

      Ratification
      En février 2020, ce protocole avait été ratifié par 174 États ; certains pays importants n’ayant pas ratifié le protocole sont les États-Unis, Israël, l’Iran, le Pakistan, l’Inde et la Turquie.

      surprise !

  • Adrian Daub, La Pensée selon la tech. Le paysage intellectuel de la Silicon Valley
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/32235

    https://cfeditions.com/pensee-tech

    La Pensée selon la tech est un livre passionnant pour qui s’intéresse aux influences intellectuelles et philosophiques des gourous de la tech américaine et aux stratagèmes des entreprises du secteur de la Silicon Valley. Il montre par quels procédés communicationnels la Silicon Valley transforme à son avantage une réalité souvent peu brillante. Elle n’invente pas nécessairement les idées mais les absorbe de manière très superficielle pour servir ses intérêts. Des lieux communs teintés d’académisme s’enracinent dans des traditions américaines anciennes et le tissu local. Leur banalité facilite leur recyclage, tandis que la passivité dispense de toute discussion. Entrepreneurs, bailleurs de fonds, leaders d’opinion, journalistes continuent à exporter les théories et le style de la Silicon Valley, grâce aux enseignements de la contre-culture des années 1960.

    Observateur clairvoyant, A. Daub livre un témoignage vivant issu de son vécu professoral dans le campus de Stanford. Des anecdotes servent d’accroches à des propos plus généraux tout en les illustrant. Le lecteur est fréquemment pris à partie. L’essai tire sa dynamique de ces effets de style et de sa liberté de ton. Il est loin d’être neutre : l’auteur livre un regard sans concession sur des pratiques qui ont droit de cité mais qui sont tout sauf égalitaires. On devine une certaine indignation sous la dénonciation de la casse sociale qui touche les femmes et tout un pan invisibilisé de travailleurs démunis. C’est pourquoi A. Daub montre la voie vers une pensée critique sur cette partie du monde que beaucoup de pays envient et cherchent à copier sans prendre garde à ses spécificités et ses côtés sombres. Son livre sonne comme un avertissement à ne pas reproduire le modèle tel quel. Il pousse à faire évoluer la représentation que l’on s’en fait et la vision des professionnels du secteur.

    #Adrian_Daub #Silicon_Valley

  • Paro : un robot peluche en forme de phoque
    https://www.bfmtv.com/normandie/replay-emissions/bonsoir-la-normandie/paro-un-robot-peluche-en-forme-de-phoque_VN-202312110738.html

    Paro : un robot peluche en forme de phoque
    Cécile Dolbeau-Bandin, maîtresse de conférences à l’Université dé Caen et membre active à l’IERHR, était l’invitée de BFM Normandie, ce lundi 11 décembre 2023.

    Interview sur les usage en thérapie non-médicamenteuse du robot dans le traitement des personnes victimes de Alzheimer.

    Le livre de Cécile Dolbeau-Bandin est disponible :
    https://cfeditions.com/paro

    #Paro #Cécile_Dolbeau_Bandin

  • Ada & Zangemann : retour sur une bonne impression - LinuxFr.org
    https://linuxfr.org/news/ada-zangemann-retour-sur-une-bonne-impression

    Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) le 11/12/23 à 09:30. Édité par Ysabeau. Modéré par Ysabeau. Licence CC By‑SA.

    C’est l’histoire d’un livre découvert au boulot et d’une première dépêche écrite dans un train traversant l’Europe. Et c’est aussi l’histoire d’un ouvrage illustré Ada & Zangemann - Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise, écrit par Matthias Kirschner (président de la FSFE) et illustré par Sandra Brandstätter, pour promouvoir notamment le logiciel libre avec pédagogie auprès des enfants (de 6 à 106 ans).

    Et cette histoire évolue : nouvelles traductions, nouvelles versions imprimées notamment en français, nouveaux éloges, etc.

    Couverture de la version imprimée en français

    Les évolutions :

    deux traductions supplémentaires sont disponibles, en catalan et danois, portant le total à 8 langues disponibles
    deux versions imprimées supplémentaires, en italien (par StreetLib ou Lulu.com) et surtout, par notre lectorat francophone, en français aux éditions C&F, ISBN 978-2-37662-075-4 (depuis le 1er décembre 2023) (annoncée par deux journaux d’Alexis Kauffmann 1 et 2 ; Alexis dont le rôle dans l’existence de la version française est explicité dans la première dépêche, et que je m’empresse de citer : ce livre est 4x libre :
    son histoire parle de libre (et, sans vouloir spoiler, ça parle aussi d’exercice citoyen de la démocratie)
    sa licence est libre : la Creative Commons By-SA
    sa traduction a été réalisée collaborativement par une centaine d’élèves qui se sont coordonnés sur les outils libres de La Digitale
    sa chaîne d’édition est libre : HTML, CSS, JavaScript Paged.js + typographie libre Luciole
    la liste des éloges du lectorat s’est allongée et les premières en français ont été ajoutées. Sans compter celles d’Alexis et moi sur Linuxfr.org, une émission de France Culture, des retours de Frédéric Couchet (délégué général de l’April), et Stéphane Bortzmeyer, ou bien encore #adaZangemann sur Mastodon, ou lors de OSXP 2023
    la version française a été soutenue par le ministère français de l’Éducation nationale notamment pour que tout le monde puisse accéder librement aux versions numériques du livre le jour de sa sortie.
    cette nouvelle dépêche est encore écrite lors d’une traversée de l’Europe en train, il y a une certaine continuité.

    Citant de nouveau Alexis : Si le livre vous a plu, n’hésitez pas à en parler autour de vous et à en commander des versions papiers pour vous ou vos proches (à l’approche de Noël !). Cela permettra également de témoigner que le modèle «  payant/papier gratuit/numérique  » est viable économiquement et de convaincre d’autres éditeurs de l’adopter à l’avenir. et pour cette édition française, Matthias Kirschner a décidé de reverser tous les droits d’auteur issus des ventes du livre en version papier à la Free Software Foundation Europe.

    #Ada_Zangemann

  • Blog Stéphane Bortzmeyer : Fiche Ada & Zangemann
    https://www.bortzmeyer.org/ada-zangemann.html

    Par Stéphane Bortzmeyer

    Ce livre pour enfants a pour but de sensibiliser au rôle du logiciel dans nos sociétés. Difficile aujourd’hui d’avoir quelque activité que ce soit, personnelle ou professionnelle, sans passer par de nombreux programmes informatiques qui déterminent ce qu’on peut faire ou pas, ou, au minimum, encouragent ou découragent certaines actions. Les enfants d’aujourd’hui vont vivre dans un monde où ce sera encore plus vrai et où il est donc crucial qu’ils apprennent deux ou trois choses sur le logiciel, notamment qu’il existe du logiciel libre.

    Le livre est originellement écrit en allemand, je l’ai lu dans la traduction française, publiée chez C&F Éditions. Il a été écrit à l’initiative de la FSFE.

    Donc, l’histoire. Zangemann (un mélange de Jobs, Gates, Zuckerberg et Musk) est un homme d’affaires qui a réussi en fabriquant entre autres des objets connectés dont il contrôle complètement le logiciel, et il ne se prive pas d’appliquer ses règles suivant sa volonté du moment. Les utilisateurices des objets sont désarmé·es face à ces changements. Ada est une petite fille qui commence par bricoler du matériel (c’est plus facile à illustrer que la programmation) puis comprend le rôle du logiciel et devient programmeuse (de logiciels libres, bien sûr). Je ne vous raconte pas davantage, je précise juste, pour mes lecteurices programmeur·ses que ce n’est pas un cours de programmation, c’est un conte pour enfants. Le but est de sensibiliser à l’importance du logiciel, et d’expliquer que le logiciel peut être écrit par et pour le peuple, pas forcément par les Zangemann d’aujourd’hui.

    Le livre est sous une licence libre. J’ai mis une illustration sur cet article car la licence est compatible avec celle de mon blog, et cela vous permet de voir le style de la dessinatrice : ada-zangemann.png

    Je n’ai par contre pas aimé le fait que, à part pour les glaces à la framboise, les logiciels ne soient utilisés que pour occuper l’espace public sans tenir compte des autres. Zangemann programme les planches à roulette connectées pour ne pas rouler sur le trottoir et donc respecter les piétons ? Ada écrit du logiciel qui permet aux planchistes d’occuper le trottoir et de renverser les personnes âgées et les handicapé·es. L’espace public est normalement un commun, qui devrait être géré de manière collective, et pas approprié par les valides qui maitrisent la programmation. Le film « Skater Girl » représente bien mieux cette tension entre planchistes et autres utilisateurs. Un problème analogue se pose avec les enceintes connectées où la modification logicielle va permettre de saturer l’espace sonore (un comportement très macho, alors que le livre est censé être féministe) et de casser les oreilles des autres. Remarquez, cela illustre bien le point principal du livre : qui contrôle le logiciel contrôle le monde.

    Le livre parait en français le premier décembre. La version originale est déjà disponible, ainsi que la version en anglais.

    #Ada_Zangemann

  • Le livre en partie traduit par les élèves de Guingamp repris et offert par le ministre Gabriel Attal
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/guingamp-22200/le-livre-en-partie-traduit-par-les-eleves-de-guingamp-repris-et-offert-
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzEyMWE2MzE2NTM2YWM4MWIxMjA0YzllZGY3M2Q2MGVkZjE?width=1260&he

    Le livre Ada et Zangemann, en partie traduit par des élèves du collège Prévert de Guingamp (Côtes-d’Armor), a terminé dans les mains du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, lundi 4 décembre, à Bonn. Il a annoncé en faire cadeau à tous les parlementaires. De quoi ravir les élèves et leur professeure.
    Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a distribué à tous les parlementaires de l’assemblée parlementaire franco-allemand un livre en partie traduit par des élèves du collège Prévert de Guingamp.
    Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a distribué à tous les parlementaires de l’assemblée parlementaire franco-allemand un livre en partie traduit par des élèves du collège Prévert de Guingamp. | CAPTURE D’ÉCRAN
    Ouest-France Donovan GOUGEON. Publié le 06/12/2023 à 19h30

    C’est un clin d’œil qui devrait ravir les élèves du collège Prévert de Guingamp. Alors que des élèves guingampais ont mené un travail de traduction, avec leur professeure Annaïck Richomme, d’un livre allemand, Ada et Zangemann, ce dernier s’est retrouvé dans les mains du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, lundi 4 décembre 2023.

    C’était à Bonn en Allemagne, à l’occasion de l’Assemblée parlementaire franco-allemande (APFA).
    De quoi « faire plaisir à nos élèves »

    Le ministre a annoncé, lors de son audition, l’offrir à tous les parlementaires présents. « C’est un livre pour enfants qui parle du potentiel et des risques associés aux technologies et qui parle notamment du rôle des lois, a-t-il exprimé, le livre en main. C’est surtout un livre allemand qui a été traduit par une centaine d’élèves germanistes en France, avec leurs professeurs, dans plusieurs établissements. Grâce au numérique, ils ont travaillé tous ensemble. »

    De quoi « faire plaisir à nos élèves » appuie la principale du collège Prévert, Geneviève Roussel. Trois autres établissements en France avaient pris part à l’opération. « Ils sont, je crois, la plus belle incarnation de ces liens que nous avons le devoir et la capacité par ces actions de renforcer encore », a ajouté le ministre.

    #Ada_Zangemann #Guingamp

  • EU lawmakers bag late night deal on ‘global first’ AI rules | TechCrunch
    https://techcrunch.com/2023/12/08/eu-ai-act-political-deal

    Tout l’article est très intéressant.

    Full details of what’s been agreed won’t be entirely confirmed until a final text is compiled and made public, which may take some weeks. But a press release put out by the European Parliament confirms the deal reached with the Council includes a total prohibition on the use of AI for:

    biometric categorisation systems that use sensitive characteristics (e.g. political, religious, philosophical beliefs, sexual orientation, race);
    untargeted scraping of facial images from the internet or CCTV footage to create facial recognition databases;
    emotion recognition in the workplace and educational institutions;
    social scoring based on social behaviour or personal characteristics;
    AI systems that manipulate human behaviour to circumvent their free will;
    AI used to exploit the vulnerabilities of people (due to their age, disability, social or economic situation).

    The use of remote biometric identification technology in public places by law enforcement has not been completely banned — but the parliament said negotiators had agreed on a series of safeguards and narrow exceptions to limit use of technologies such as facial recognition. This includes a requirement for prior judicial authorisation — and with uses limited to a “strictly defined” lists of crime.

    Civil society groups have reacted sceptically — raising concerns the agreed limitations on state agencies’ use of biometric identification technologies will not go far enough to safeguard human rights. Digital rights group EDRi, which was among those pushing for a full ban on remote biometrics, said that whilst the deal contains “some limited gains for human rights”, it looks like “a shell of the AI law Europe really needs”.

    There was also agreement on a “two-tier” system of guardrails to be applied to “general” AI systems, such as the so-called foundational models underpinning the viral boom in generative AI applications like ChatGPT.

    As we reported earlier, the deal reached on foundational models/general purpose AIs (GPAIs) includes some transparency requirements for what co-legislators referred to as “low tier” AIs — meaning model makers must draw up technical documentation and produce (and publish) detailed summaries about the content used for training in order to support compliance with EU copyright law. For “high-impact” GPAIs (defined as the cumulative amount of compute used for their training measured in floating point operations is greater than 10^25) with so-called “systemic risk” there are more stringent obligations.

    “If these models meet certain criteria they will have to conduct model evaluations, assess and mitigate systemic risks, conduct adversarial testing, report to the Commission on serious incidents, ensure cybersecurity and report on their energy efficiency,” the parliament wrote. “MEPs also insisted that, until harmonised EU standards are published, GPAIs with systemic risk may rely on codes of practice to comply with the regulation.”

    The Commission has been working with industry on a stop-gap AI Pact for some months — and it confirmed today this is intended to plug the practice gap until the AI Act comes into force.

    While foundational models/GPAIs that have been commercialized face regulation under the Act, R&D is not intended to be in scope of the law — and fully open sourced models will have lighter regulatory requirements than closed source, per today’s pronouncements.

    The package agreed also promotes regulatory sandboxes and real-world-testing being established by national authorities to support startups and SMEs to develop and train AIs before placement on the market.

    #Intelligence_artificielle #AIAct #Europe #Régulation

  • Next - Un roman graphique explique les logiciels libres aux enfants
    https://next.ink/119505/un-roman-graphique-explique-les-logiciels-libres-aux-enfants

    Ada & Zangemann est roman graphique de 60 pages qui se présente comme un « conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise ». Il a été créé pour expliquer l’intérêt des logiciels libres aux enfants, mais semble aussi intéresser les adultes peu au fait de leurs vertus.

    Ce livre a été publié par la maison C&F Éditions, dirigée par Hervé Le Crosnier, dont la liste des auteurs fait référence en matière de numérique. On y trouve en effet des ouvrages de Stéphane Bortzmeyer, danah boyd, Anne Cordier, Cory Doctorow, Olivier Ertzscheid, Xavier de La Porte, Helen Nissenbaum, Tristan Nitot, Zeynep Tüfekçi, Fred Turner...
    Le risque d’enfermement et de dépendance…

    Elle raconte l’histoire d’Ada (en référence à Ada Lovelace, la première personne à avoir réalisé un véritable programme informatique), une jeune fille curieuse, et de Zangemann, un inventeur mondialement connu et immensément riche, semble-t-il inspiré de Steve Jobs et Elon Musk. Les enfants et adultes « adorent ses fabuleuses inventions », qui vont des skateboards sonores à la machine à glace capable de mixer n’importe quel parfum.

    Or, résume François Saltiel dans sa chronique numérique Un Monde connecté sur France Culture, Zangemann prend « un malin plaisir à imposer ses goûts grâce à ces millions de machines connectées dont il est le seul à avoir la clef », jusqu’à ce que soudainement, les skateboards électroniques des enfants buguent et les glaces ont « toutes le même parfum ».

    Ada va alors découvrir comment Zangemann « contrôle ses produits depuis son ordinateur en or ». Elle découvre également, « sur un Internet libre », comment bricoler et programmer avec ses amis des objets informatisés qui échappent aux décisions de Zangemann, « pour tenter de reprendre la main sur ce monde numérique, et ne plus en être une esclave ».

    #Ada_Zangemann #Logiciel_Libre

    • Malheureusement Ada n’apprend pas comment « bricoler » un logement décent, une fileuse à laine, et des outils de maraichage, afin qu’elle, ses amis, et sa famille puissent subvenir à leurs besoins sans argent et sans informatique, et donc n’être réellement plus des esclaves. 🤓

      (Parce que bon vouloir ne plus être esclave en perpétuant sans jamais l’évoquer l’esclavage très direct et massif des milliers d’africains dans les mines à la fois des métaux de l’informatique + et des millions d’africains et asiatiques dans les décharges quand on les jette + de tous ceux qui extraient l’uranium pour nos consos électriques d’informatique en augmentation permanente, etc, etc. Bon. Bah. Libération bourgeoise quoi.)

    • C’est complètement vrai.
      Mais on peut aussi objecter que le logiciel libre ne doit pas tant être pris pour son coté « logiciel » (donc silicium, métaux rares, pollution, voracité énergétique...) mais pour son coté « libre », qui est plutôt une exception dans un monde néo-capitaliste.

      Et de plus, comme ce sujet touche majoritairement les bourgeois, c’est l’occasion rêvée de leur inculquer des notions libristes, avec l’espoir qu’un jour, ils feront le parallèle avec autre chose que l’informatique : la propriété intellectuelle, la presse, l’éthique, la terre, les communs, les frontières, l’argent...

      Se dire que ce n’est pas du temps perdu que d’aller éduquer une fille de grands-bourgeois pour éventuellement contrecarrer tout ce qu’elle apprendra en école de commerce. Forger une rebelle de salon, quoi.

      Ada attagirl !

      On avait déjà entamé ce débat : https://seenthis.net/messages/986827

  • Halte aux clichés : les jeunes savent écrire et ils aiment ça | Actualités | CIDJ
    https://www.cidj.com/actualite/halte-aux-cliches-les-jeunes-savent-ecrire-et-ils-aiment-ca
    https://www.cidj.com/sites/default/files/styles/og_image/public/2023-12/jeunes_ecriture_passion_etude_2023.webp?itok=6PpFS-QW

    Loin des clichés, les ados écrivent. Pas toujours en vers, mais parfois à la plume ! C’est le constat à tirer de la nouvelle enquête « Les adolescents et leurs pratiques de l’écriture au XXIe siècle : nouveaux pouvoirs de l’écriture ? », réalisée par Christine Mongenot et Anne Cordier. Pour arriver à cette conclusion, Lecture Jeunesse et l’INJEP, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, ont compilé les réponses de 1 500 jeunes Français âgés de 14 à 18 ans, mais aussi réalisé une cinquantaine d’entretiens individuels.
    Peu importe le support pour peu qu’il y ait l’allégresse

    Pour cette enquête, l’Observatoire de la lecture des ados a souhaité analyser toutes les formes possibles d’écriture. Et un chiffre en particulier sort du lot : « Au total, 92 % des jeunes ont une activité de scripteur déclarée ». Comprendre le « scripteur » par « l’émetteur » d’un message écrit. Parmi ces jeunes interrogés, 59% estiment écrire « tous les jours ou presque ». Et ces écrits ne sont pas essentiellement scolaires : SMS, liste de course, rédaction de fanfiction ou de bande dessinée, tweets ou posts Instagram …

    Le rapport insiste sur le fait que : « les jeunes écrivant sur les réseaux sociaux rédigent plus que la moyenne quels que soient les types d’écrits considérés, et quels que soient les formats ou les supports (+13 %, pour les messages ou mots d’amour, +7 % pour les messages écrits à la main à des amis, +16 % pour les brouillons de publications sur les réseaux sociaux, +10 % pour des contenus sur un blog ou +6 % pour des histoires et fanfictions) ».
    Des billets et des fictions au format électronique

    Envoyer un DM (message privé sur Instagram) serait moins littéraire que de rédiger des vers à la Rimbaud ? En pratique, le rapport démontre que ces nouvelles façons d’écrire bénéficient de moins de reconnaissance que les formats considérés comme plus scolaires.

    L’enquête relève un sentiment d’illégitimité chez beaucoup de jeunes à se définir comme « scripteur », lorsque ces derniers ne pratiquent pas une activité d’écriture encadrée, comme la rédaction d’une lettre, d’un essai ou d’une carte.

    Souvent moins valorisés par leurs aînés, les écrits publiés sur les réseaux sociaux sont pourtant des sources de créativité chez les jeunes. L’étude souligne d’ailleurs que 39 % des jeunes interrogés écrivent occasionnellement ou régulièrement des paroles de chansons ou de rap, 43 % des histoires ou des fanfictions, et que près d’un jeune sur trois participe à l’écriture de traductions de mangas !

    #Ecriture #Adolescents #Anne_Cordier

  • Dans les rumeurs d’enlèvements d’enfants, pourquoi est-il toujours question de camionnette blanche ? - Edition du soir Ouest-France - 07/12/2023
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-12-07/dans-les-rumeurs-d-enlevements-d-enfants-pourquoi-est-il-toujours-quest

    Dans les rumeurs d’enlèvements d’enfants, pourquoi est-il toujours question de camionnette blanche ?

    Par Anne-Louise SEVAUX.
    Un homme qui rôde, dans une camionnette blanche, aurait essayé d’enlever des enfants. Cette rumeur se diffuse régulièrement partout en France. Il en est d’abord question sur les réseaux sociaux, puis directement en classe ou dans les médias. Mais d’où sort cette histoire ? Et pourquoi est-il toujours question d’une camionnette blanche ? On passe cette rumeur à la loupe.

    « Attention, une tentative d’enlèvement d’enfant a eu lieu. Un homme conduisant une camionnette blanche a tenté d’enlever une petite fille sur le bord de la route, en lui proposant des bonbons. » Cette sordide histoire revient comme un leitmotiv dans l’actualité de nos communes. Aucune région n’est épargnée.

    En ce début décembre 2023, il en est question au Havre (Seine-Maritime) ; le mois dernier, le Morbihan était concerné… On pourrait citer des dizaines d’exemples partout en France ces derniers mois.

    Mais pourquoi cette rumeur revient-elle sans cesse ? Et comment faut-il la traiter ? Y a-t-il des raisons de s’inquiéter ? Pour mieux aborder cette histoire, on a choisi de l’examiner à la loupe.

    Qu’est-ce qu’une rumeur ?

    « La rumeur, c’est la diffusion d’énoncés non vérifiés, dans un contexte particulier, explique Cécile Dolbeau Bandin, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Caen. Autre particularité : elle n’est jamais confirmée. »

    La rumeur a généralement un bouc émissaire. Une catégorie de personnes est particulièrement visée. Quant à sa diffusion, avant c’était « par le bouche-à-oreille, aujourd’hui avec les médias sociaux, la rumeur se propage à toute vitesse ».

    Que raconte la rumeur de la camionnette blanche ?

    L’histoire part généralement de parents d’élèves, qui sont réellement inquiets par cette menace d’enlèvement. Soit ils ont aperçu un comportement qui leur semblait louche, soit l’enfant lui-même a raconté quelque chose. Il est toujours question d’une mystérieuse camionnette blanche, qui rôde autour des écoles ou des arrêts de bus. Les pires histoires vont jusqu’à parler de trafics d’organes. Les parents alertent ensuite leur entourage via les réseaux sociaux. Et l’histoire se diffuse alors très vite.

    À la sortie de l’école, les parents d’élèves, effrayés, ne parlent plus que de ça. Les professeurs mettent en garde les enfants en classe, et les élus appellent chacun et chacune à la plus grande prudence.

    La police et la gendarmerie entendent à leur tour parler de cette rumeur, sans qu’aucune plainte ne soit déposée. Ils lancent alors des appels à témoignages, renforcent la surveillance aux abords des écoles. Les médias viennent même à se saisir de l’affaire. Jusqu’à ce que la rumeur s’éteigne d’elle-même.

    Mais pourquoi cette camionnette blanche ?

    C’est le véhicule passe-partout par excellence : « La camionnette de couleur blanche, c’est l’un des modèles le plus vendu en France », avance Cécile Dolbeau Bandin. Mais surtout, ce véhicule est celui de deux criminels tristement célèbres : Marc Dutroux et Michel Fourniret.

    « Et c’est précisément le fameux « contexte particulier » que j’évoquais tout à l’heure, pour qu’une rumeur se propage », précise la chercheuse. Ces deux criminels ont hanté et continuent de hanter les familles de France et de Belgique. Le nouveau procès de Monique Olivier, ex-femme de Michel Fourniret, qui a lieu en ce début du mois de décembre 2023, ravive les inquiétudes.

    Monique Olivier, l’ancienne femme du tueur Michel Fourniret, est jugée en ce début du mois de décembre 2023 à Nanterre pour complicité de trois meurtres, dont celui de Marie-Angèle Domèce, en 1988, à Auxerre. (Photo : AFP)

    Et Cécile Dolbeau Bandin insiste : « L’enlèvement d’enfants est l’une des plus grandes peurs de la société contemporaine. » Et pour qu’une rumeur prenne, « il faut de l’affect, de l’émotion : on est en plein dedans ! »

    De quand date cette rumeur ?

    Le tueur en série Michel Fourniret est décédé lundi 10 mai 2021. (Franck Dubray / Archives Ouest-France)

    Le sujet daterait des années 1980-1990, en France et en Belgique, années durant lesquelles ont sévi les deux criminels Marc Dutroux et Michel Fourniret. Mais les réseaux sociaux semblent lui avoir offert un nouvel essor. Il suffit de taper « camionnette blanche » sur Facebook, pour s’en rendre compte.
    Le 13 novembre : « Nous venons de savoir par l’école qu’un homme roulant dans une camionnette blanche rôde dans la commune et interpelle les enfants pour les faire monter » ; le 16 novembre : « Ce matin, sur le trajet de l’école entre 8 h et 8 h 30 en direction du collège, une jeune fille s’est fait enlever par deux individus dans une camionnette blanche » ; ou encore, le 25 novembre : « Ma fille de 14 ans qui sortait le chien vient de se faire poursuivre par deux personnes en noir, visages masqués, sortant d’une camionnette blanche. »

    En une semaine seulement, on trouve des dizaines de messages similaires partagés dans des groupes Facebook. Ils suscitent chaque fois des centaines de likes et des dizaines de commentaires. Et personne ne doute de cette histoire.

    Quels rôles jouent les autorités ?

    La rumeur s’emballant, les professeurs viennent à en parler en classe et les élus alertent leurs administrés. « Tout le monde devient alors un informateur officiel, analyse Cécile Dolbeau Bandin. Mais ils ne sont généralement pas allés vérifier l’information, auprès de la police ou de la gendarmerie. Ils n’ont parfois même pas prévenu leur hiérarchie de leur intervention. Le protocole n’existe plus, la rumeur prend le dessus. »

    Quant aux médias, « ils sont nombreux à relayer ce genre d’informations. Notamment parce que ça intéresse les lecteurs et donc que ça fait de l’audience ». Mais selon la maîtresse de conférences, « il est important d’insister sur le fait qu’il n’y ait ni plainte, ni enlèvement ». Il faut entendre la peur des parents, mais s’en tenir aux faits.

    Cette histoire de camionnette blanche existe-t-elle ailleurs qu’en France ?

    La camionnette blanche est une peur très française « qui sévit généralement dans les villes de taille moyenne », détaille la chercheuse. Mais selon elle, chaque pays à son équivalent : « Aux États-Unis par exemple, ce sont les clowns qui enlèvent les enfants. Et il n’est pas question de bonbons, mais de glaces. »

    D’autres marqueurs, d’autres rumeurs, mais une même peur.

    #Rumeur #Cécile_Dolbeau_Bandin #Sociologie #Médias_sociaux

  • L’éducation à l’évaluation de l’information, un défi sociétal majeur
    https://jouvenot.com/un-defi-societal-majeur-entretien-avec-monica-macedo-rouet-sur-son-ouvrage

    Mônica Macedo-Rouet aborde, dans son dernier ouvrage, un enjeu crucial dans notre ère numérique : l’éducation à l’évaluation de l’information. Dans cette interview, elle nous livre les clés de cette compétence essentielle à développer dès le plus jeune âge.

    Bonjour Mônica Macedo-Rouet, pourquoi avoir écrit ce livre… maintenant ?

    Mônica Macedo-Rouet : Pendant deux décennies après l’invention du Web, l’évaluation de l’information était un sujet relativement marginal. Avec l’arrivée des réseaux sociaux et la propagation des nouvelles fausses, douteuses ou biaisées en ligne, l’évaluation est devenue un défi sociétal majeur et une compétence essentielle à tout un chacun. Il suffit de regarder les exemples de désinformation sur la vaccination contre la Covid-19, les élections présidentielles au Brésil, ou encore la guerre en Ukraine. Or, cette compétence ne s’acquiert pas ou rarement de manière spontanée. Elle nécessite un apprentissage systématique et adapté aux différentes situations et âges de la vie. Mon livre « Savoir chercher : pour une éducation à l’évaluation de l’information » passe en revue un ensemble de recherches réalisées depuis trente ans, au niveau international, pour tenter de comprendre et d’expliciter les conditions d’un enseignement-apprentissage efficaces de la recherche et l’évaluation d’informations. L’évaluation est une compétence complexe, qui ne se résume pas à vérifier la conformité d’une information à certains critères, comme dans une check-list. Aujourd’hui nous avons des pistes prometteuses pour développer cette capacité chez internautes, dès le plus jeune âge. Mais il nous faut des théories plus solides et des preuves empiriques obtenues à travers des études rigoureuses, afin de pouvoir identifier plus précisément les contenus et méthodes les plus efficaces pour former à l’évaluation. C’est un problème actuel et socialement important.

    Une page de votre livre, ou un passage, qui vous représente le mieux ?

    M. M-R. : « Ce livre paraît au moment où le monde entier fait face à une gigantesque crise sanitaire, qui est aussi une crise de l’information (Zarocostas, 2020). Les discours scientifique, institutionnel, populaire et subversif concernant la maladie, sa prévention et ses traitements se juxtaposent de façon chaotique, et chacun peut mesurer l’impact profond des campagnes de désinformation sur les comportements, avec des conséquences parfois dramatiques. Ce contexte illustre de façon grave mais claire l’urgence d’inscrire l’éducation à l’évaluation de l’information comme un objectif prioritaire pour l’éducation des adolescents. Si plusieurs formes pédagogiques peuvent avoir un impact positif sur la culture et les compétences des jeunes, il existe également un risque que des interventions mal configurées aboutissent au mieux à une perte de temps, et au pire aux effets contraires à ceux attendus. Pour maximiser ses chances de réellement contribuer à la formation de l’esprit critique et à l’auto-défense du public face aux périls de l’information en ligne, l’enseignement de l’évaluation de l’information doit reposer sur des bases scientifiques solides. Cependant, il s’agit encore d’un domaine émergent, où beaucoup reste à inventer pour trouver un équilibre entre éducation formelle et informelle, et relever les défis aujourd’hui amplement reconnus d’éducation aux médias et à l’information. Les recherches dans ce domaine doivent se poursuivre en développant les collaborations internationales, la mise en place de méthodologies innovantes de formation et de recherche, et la publication de résultats. Il s’agit d’un enjeu primordial auquel doivent contribuer les chercheurs, les enseignants, les professionnels de l’information, les étudiants et les élèves. » (p. 208)

    Les tendances qui émergent à peine et auxquelles vous croyez le plus ?

    M. M-R. : Je ne sais si l’on peut parler de « tendances » en ce qui concerne l’éducation à l’évaluation de l’information. Les résultats de la recherche montrent que certaines approches pédagogiques ayant fait leurs preuves dans d’autres domaines, telles que l’enseignement explicite, sont celles qui marchent le mieux pour apprendre aux élèves à évaluer la qualité et la crédibilité des informations en ligne. Simplement, il n’est pas évident d’enseigner l’évaluation comme l’on enseigne les disciplines traditionnelles à l’école. Nous avons à la fois moins de recul et plus de diversité en ce qui concerne les savoirs mobilisés par l’évaluation de l’information par rapport aux disciplines scolaires traditionnelles. Si l’on peut parler de « tendance », je dirais que c’est justement le fait de ne pas considérer l’évaluation comme une discipline scolaire qui s’impose ces dernières années. Les recherches sur l’éducation à l’évaluation montrent au contraire qu’il est important d’enseigner l’évaluation dans toutes les disciplines et de mobiliser différents savoirs, formels et non-formels, afin d’augmenter les chances de généralisation de l’évaluation à tous les domaines. Car évidemment on ne veut pas que les élèves évaluent l’information uniquement quand leurs enseignants ou leurs parents le leur demandent. Il faut que chacun puisse s’émanciper par rapport à la désinformation, en sachant « quand » et « comment » évaluer les messages qui nous parviennent, soient-ils diffusés par des influenceurs dans les réseaux sociaux ou par des sources officielles ne dévoilant pas leurs intérêts aux yeux de tous.

    Si vous deviez donner un seul conseil à un lecteur de cet article, quel serait-il ?

    M. M-R. : Bien faire attention à la source des informations quel que soit le sujet que l’on aborde, y compris à propos des méthodes pour apprendre à évaluer l’information. Il existe une multitude de sites, logiciels et services pour apprendre à distinguer « le vrai du faux », vérifier la crédibilité des informations, et identifier les « bonnes sources ». Certains sont basés sur des savoirs professionnels ayant fait leurs preuves dans des domaines spécifiques (ex., Les décodeurs/fact-checking), d’autres relèvent d’initiatives purement commerciales qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’éducation et la formation des individus. Même lorsqu’elles sont fondées sur des savoirs professionnels, ces applications peuvent ne pas être efficaces pour l’apprentissage car elles font l’évaluation « à la place » de l’individu. La seule manière de savoir si une méthode ou un outil est efficace pour l’apprentissage est de se tourner vers des sources qui fondent leurs arguments sur des données objectives. Plusieurs initiatives en ce sens ont vu le jour ces dernières années, tels que les sites « What Works Clearinghouse » (IES, États-Unis), « What the research says » (Becta, Angleterre ; archives), ou encore les notes du Conseil Scientifique de l’éducation nationale (Notes du CSEN, France). Un bémol est que ces sources ne détaillent pas les éléments qui rendent l’enseignement efficace. Il y a donc un travail de « traduction », ou plutôt d’adaptation, des conclusions des études par l’enseignant ou le concepteur d’un site ou service, en pistes d’actions concrètes.

    En un mot, quels sont les prochains sujets qui vous passionneront ?

    M. M-R. : Le rôle du contexte, de la motivation et des croyances personnelles des individus dans l’évaluation de l’information est un sujet que je souhaite développer. Je veux comprendre comment ces aspects non purement cognitifs influencent l’évaluation de l’information et des sources dans la vie quotidienne, que ce soit sur Internet ou dans d’autres lieux et moyens d’information. Un autre sujet est bien sûr l’impact de l’intelligence artificielle sur l’évaluation de l’information et des sources. Pour le moment, ChatGPT par exemple ne permet pas d’identifier les sources des textes générés automatiquement. Quelle est la crédibilité que l’on peut attribuer à ces textes dans ces conditions ? Indépendamment du contenu, peut-on dire qu’un texte est crédible lorsque l’on connait pas l’origine de l’information ? Ces questions seront sans doute au cœur des recherches et débats sur la recherche et l’évaluation de l’information dans les années à venir.

    Merci Mônica Macedo-Rouet.

    Merci Bertrand Jouvenot.

    Le livre : Savoir chercher : Pour une éducation à l’évaluation de l’information, Mônica Macedo-Rouet, C&F Editions, 2023.

    #Mônica Macedo-Rouet #Savoir_Chercher #Education_media_information

  • Rhapsodies in Blue : Anna Atkins’ Cyanotypes – The Public Domain Review
    https://publicdomainreview.org/essay/anna-atkins-cyanotypes

    Superbe article, qui partant de cyanotypes d’algues revisite la question de l’illustration botanique, et les débats autour de la théorie de l’évolution autant que de l’étude des relations entre espèces passant avant la description isolée d’une espèce. Un travail de poète au XIXeme siècle... dont Goethe fut un des porteurs. Anticipation. Et en plus les illustrations sont magnifiques.

    We can see a similar attitude displayed in Atkins’ cyanotypes. Rather than the artist choosing which parts of the plant to show or emphasize, her subject is put in a position to “draw” itself. Throughout her work, Atkins acts as an equal collaborator, arranging her specimens in desirable configurations but ultimately endowing each plant with the capacity to produce its own image. This authorial shift has important ramifications, not only for the study of Atkins’ work but for the understanding of the human relationship to the natural world at a time when the professionalization of science was still underway. While the Enlightenment vision of nature — and the illustrational conventions it produced — supported the idea that humans existed at the apex of a rigid hierarchy of being, Atkins’ cyanotypes, with all their individual imperfections, seem to hint at the existence of an underlying flux that could not be sufficiently captured by a fixed natural order.

    In many ways these images are the product of a distinct historical moment — cyanotypes would not catch on as a viable replacement for botanical illustration — but modern science has legitimized a version of the worldview that Atkins’ images tacitly endorsed. Increasingly we are discovering that the maintenance of a livable biome relies upon vast webs of entanglement, yet still many of us cling to the nineteenth-century notion that we are somehow set apart from the natural world. We have developed tools that allow us to “see” everything from individual atoms to the origins of our solar system, but all of this knowledge has not stopped us from plunging headfirst into the earth’s sixth mass extinction. To understand Atkins’ cyanotypes as merely the relics of an outdated science or the fanciful experimentation of a budding artist is to disregard their most salient contribution. Her images demonstrate a way of knowing the world that is based in mutuality rather than domination. We discount such a lesson at our peril.

    Photographs of British Algae: Cyanotype Impressions
    Anna Atkins 1843
    New York Public Library
    Metropolitan Museum of Art
    Public Domain Review

    The editors would like to thank Madeline Grimm, who oversaw the initial rounds of editing on this essay for Lapham’s Quarterly.

    Paige Hirschey is an independent writer and critic specializing in the intersection of art, science, and technology. She holds a PhD in art history from the University of Toronto.

    #Domaine_public #Cyanotypes #Algues #Théorie_evolution #Botanique

  • Grandir informés : les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes | Bulletin des bibliothèques de France
    https://bbf.enssib.fr/critiques/grandir-informes-les-pratiques-informationnelles-des-enfants-adolescents-

    Le nouveau livre d’Anne Cordier, Grandir informés, est un prolongement de l’ouvrage Grandir connectés publié par la même auteure dans la même maison d’édition en 2015. La démarche de cette enseignante-chercheuse en sciences de l’information et communication (SIC) reste la même : à partir de ses recherches, renouveler le regard sur les pratiques numériques juvéniles. Dans ce second ouvrage, il s’agit « de voir comment l’information 1

    et les objets numériques participent de l’être-au-monde de ces acteurs, dans leur quotidienneté et à travers l’évolution de leur parcours biographique » (p. 14) et de « proposer des pistes pédagogiques pour accompagner les élèves dans l’acquisition de compétences informationnelles » (p. 35).
    L’auteure structure son propos autour de 12 chapitres : présentation de sa méthodologie de recherche ; place des émotions dans les pratiques informationnelles ; rôle de la famille et des familiers dans ces pratiques ; état des lieux des apprentissages informationnels à l’école ; regard des jeunes sur le paysage informationnel et médiatique ; rapport des jeunes aux espaces documentaires ; apprentissages informels ; inégalités sociales et culturelles ; crédibilité face à l’information ; stratégies des jeunes face aux designs des plateformes numériques ; formats d’information et de médiation des savoirs ; perspectives pour un déploiement de la culture informationnelle des élèves.

    Bien que cet ouvrage soit résolument scientifique, les entrées thématiques et le ton employé (texte écrit à la première personne du singulier) le rendent accessible à tous. Les résultats des recherches sont présentés en annexe et les références bibliographiques sont indiquées en bas de page. Ces choix éditoriaux rendent l’ouvrage convivial et centrent l’attention sur les résultats des recherches.

    Le parti pris de cet ouvrage est d’accorder une place centrale à la parole des jeunes. De longs extraits des échanges entre la chercheuse et les jeunes sont en effet retranscrits. Ce choix, en adéquation avec la démarche quasiment ethnographique d’Anne Cordier, nous invite à écouter les jeunes nous faire part de leurs émotions, de leurs plaisirs, de leurs expériences, de leurs craintes. Ainsi, au fil des pages, les individus prennent le dessus sur les chiffres, les pratiques numériques s’incarnent dans des parcours, des identités, des contextes et le regard se fait plus intime, plus humain. Comme en écho à ce processus de personnalisation, l’auteure, par ses prises de position et son regard critique sur les politiques éducatives et les discours médiatiques, nous invite, nous, les adultes, les parents, les professionnels de l’information et de l’éducation, à nous engager activement dans l’acquisition par les élèves d’une culture informationnelle. Cet engagement nécessite de déconstruire les représentations, de privilégier une approche par l’expérience subjective de l’autre et de prendre en compte les individualités et les inégalités. Au fil des chapitres, Anne Cordier nous accompagne dans ce changement de posture et prolonge les résultats de ses recherches par des recommandations pour éduquer aux médias et à l’information.

    #Anne_Cordier #Grandir_informés #BBF

  • Inside France’s courtship of Binance
    https://www.ft.com/content/47fe6542-d000-4051-86d9-feb0055697da

    “Honored to have dinner with (a few hundred people and) President Macron. @ Choose France”, CZ tweeted in July 2022 © @cz_binance on X

    Akila Quinio

    Ten years ago, France had an innovation problem. Despite training top engineers and financiers, the country struggled to build successful homegrown start-ups and attract venture capital. Its boldest scientists were flocking to Silicon Valley.

    Then came Emmanuel Macron. Vowing to make France a “start-up nation” the former financier set out to shake things up. He brought in tech visas, boosted public grants and relaxed investment rules to foster entrepreneurship.

    Their zeal to attract tech companies to invest in Paris has attracted US giants like Google and Netflix, as well as helping establish a stable of domestic “unicorns”. But in seeking to cure its innovation problem Macron’s government has taken risks. The open-door policy might yet become an embarrassment around crypto in particular, as its courting of Binance has shown.

    It all started when Changpeng “CZ” Zhao met Macron at the Elysée palace in November 2021. That same month, Binance said it would invest €100mn into France’s burgeoning crypto scene — a pledge dubbed “objective moon” by its founder. The courtship culminated with France’s Autorité des Marchés Financiers, the financial watchdog, granting the exchange regulatory approval last May — a move that contrasted sharply with other national regulatory stances.

    Cue the honeymoon phase. In October last year, CZ headlined France Fintech’s flagship conference in the business district of La Défense. The industry’s best-known founders, including Cyril Chiche of payment app Lydia, lined up to shake hands and be photographed next to him.

    A person familiar with the discussions told the FT that the French government granted Binance more than a hundred tech visas to help it grow its operations on French soil. On stage, CZ joked that he was spending so much time in France that he had started to buy his socks in Paris. (I later asked if he also paid taxes there, to which he said he had no awareness of his own fiscal residency.)

    French Minister of Economy and Finance Bruno Le Maire last year told BFM Business that he was “proud” of Binance’s French registration. Attracting foreign players including Binance was key to France’s bid to become a “European hub of the crypto assets ecosystem”, he said.

    This initial courting was taking place when crypto was still hot. The industry has since suffered a few reputational hits. Sam Bankman-Fried fell from grace and was convicted of fraud and money laundering in the US. Regulators were also scrutinising Binance, leading to its guilty plea last month to criminal charges related to money laundering and breaching international financial sanctions. In France, authorities are investigating the exchange for having allegedly advertised and promoted its services before it was allowed to operate there.

    One may expect recent events to have rocked the nascent relationship. But the French government appears to have remained under Binance’s charm.

    Following the collapse of FTX, French legislators beefed up the requirements for newcomers wishing to set shop in the country. Getting an Autorité des Marchés Financiers registration will from January take into account new criteria including having a resilient and secure IT system and a process to manage conflicts of interest. But such requirements will not apply to companies already registered with the AMF, including Binance.

    The government also resisted pressure to bring forward to October 2023 the deadline by which registered crypto companies are forced to apply for a regulatory licence, claiming it might make investors “flee” the country.

    Under the revised legislation and European law, Binance’s French regulatory status means it is set to benefit from an 18-month grace period before it has to apply for a licence as mandated by upcoming European law, meaning it is able to keep operating on a local registration until July 2026.

    For companies that are already registered, “the least I can say is that the government was not in favour of making the regulatory framework tougher,” said Hervé Maurey, a senator who was involved in the negotiations. “What we are putting in place will allow us to control the arrival of new players but not so much those who are already here.”

    Last month I spoke with a member of Macron’s parliamentary majority who reiterated that France had been right to embrace the exchange. Binance’s presence was a testament to the country’s changed attitude towards innovation, he said. I suggested it may also be a testament to its changed attitude towards alleged financial crime. You never know who might become “the next Google”, he replied.

    Less than three weeks later, CZ resigned as Binance CEO and pleaded guilty to a US criminal charge related to money laundering. He could face up to 18 months of imprisonment.

    The parliamentarian also made a fair point: French regulators were among the first to create a regulatory framework for digital asset providers, which formed a template for Europe’s upcoming Mica regulation. Under a two-tier system, Binance has only been granted a registration rather than a full-fledged licence that offers consumer protection. Only the exchange’s French operation is allowed to operate in the country and certain activities such as futures trading are banned in France.

    But a closer look at Binance’s activities suggests the exchange may have pushed the limits of its strict regulatory mandate.

    Behind a seemingly benevolent charity programme, Binance has used aggressive tactics to solicit people to use its services in some of France’s most deprived areas. Far from its glitzy office in Place de la Bourse, the company has targeted banlieues such as Aulnay-sous-Bois and Montreuil.

    Its promise was to train students from all walks of life with the technical skills required to find employment in blockchain-related industries, including as engineers. The goal was to reach 10,000 students by the end of this year.

    Last October, I attended one such “awareness” course in Aulnay-sous-Bois, a suburb of Paris known for its poverty and crime rate. It lasted half a day and consisted of a slideshow on blockchain technology followed by a short practical exercise with Solidity, a blockchain programming language.

    In class, students received Binance goody bags with branded hats, promotional leaflets, pens and notebooks. They were asked to download MetaMask wallets, software that allows access to decentralised applications and storage of digital assets including unregulated financial instruments.
    Binance said its charity initiative would “provide training for 10,000 people in Web3 application, awareness and software development.”

    French regulation does not allow registered crypto companies such as Binance to make unsolicited approaches to prospective customers for marketing purposes. Doing so is a criminal offence which can result in fines of up to €7,500 for individuals and €37,500 for companies, according to Henry des Horts, a financial regulation lawyer at Addleshaw Goddard.

    Binance France said: “We recognise that digital education and skills development can be out of reach for many, resulting in a blockchain industry that lacks diversity and talent. The Binance Scholar Program helps to change that, covering the costs of tuition and course fees at some of the world’s leading universities, colleges and vocational training providers.”

    Bryan Houblon, a then-24-year-old attendee from Bondy, was retraining as web developer after his philosophy degree failed to secure him a job. “They told us that a junior blockchain developer could earn 100K per year so obviously we all had starry eyes — it’s attractive,” he said.

    For Terry Jenly, a student from Aulnay-sous-Bois who was part of the same cohort and was 20 years old at the time, the gifts were a sign of CZ’s charitable streak. “The Binance T-shirt I got is of amazing quality so it’s always a nice touch,” said Jenly. “Maybe CZ had a childhood like us in the banlieues and that’s why he wants to share with the less fortunate.”

    In class, Houblon was told that he needed a Binance account in order to receive his NFT diploma after the half-day course — a proof of ownership and security, said his teachers. He started the registration process during the lesson but did not complete it.

    “I started to create the Binance account because they asked me to and now they are harassing me with follow-up emails,” said Houblon, who received 17 promotional emails, seen by the FT, in the month that followed his lesson. More than a year later, Houblon is still receiving emails from the exchange, including some urging him to redeem cryptocurrency vouchers on the platform.
    More than a year later, Houblon is still receiving advertisements from Binance urging him to redeem crypto vouchers on the app

    Neither student had signed up to take the class voluntarily. They were made to participate as part of a retraining course subsidised by the government and hosted by coding school Simplon.

    “This looks more like a marketing operation than anything else,” said French MEP Aurore Lalucq who last June opposed France’s registration of Binance. To her, the initiative looked like an attempt by the platform to find new users in vulnerable areas disguised as an educational project.

    “Many companies set up foundations to work on projects which are normally unrelated to their commercial interests like fighting discrimination, or advocating for women . . . but I struggle to see the educational value in this”.

    Out of the 10,000 people Binance has targeted to train by the end of 2023, less than a hundred will have received coding lessons. The rest are set to receive “awareness courses”.

    One person familiar with the outreach programme who asked not to be named said Binance’s main “KPI” (key performance indicator) for the charity initiative was “user acquisition”.

    Asked about his due diligence, Simplon founder Frédéric Bardeau said he felt safe partnering with Binance because the trading shop had been vetted by both France’s government and its market regulator.

    When I rang him about publishing this piece, Bardeau said he has since demanded Binance would stop issuing students with their attendance certificates by NFT that could only be obtained on Binance digital wallets.

    “Our mission was to make people understand and like blockchain and all its use cases beyond crypto,” he said. “Not mixing genres and hard-selling.” The next day, promotional content about the Binance partnership had disappeared from Simplon’s online homepage.

    France’s ministry of finance said: “The French government’s position remains very clear: regulation must apply with strength to Binance just like it must apply to all other financial entities while supervisors; and law enforcement if need, are charged with the enforcement of this regulation”.

    The French ministry of labour, employment and economic inclusion has been asked for comment. The AMF declined to comment.

    Thierry Philipponnat, who sat on the board of the AMF at the time of Binance’s registration, said Binance Charity’s education initiative could be the subject of legal wrangling in the future.

    “One thing is certain: the [AMF crypto registration regime] does not allow direct solicitation of customers,” he said. “I imagine that the practices [described] could give rise to a fine debate between lawyers as to whether or not they should be considered as marketing.”

    #Cryptomonnaies #Arnaque #Binance #Chômeurs #Etat_complice

  • Ada & Zangemann, épisode 3, la publication française - LinuxFr.org
    https://linuxfr.org/users/akauffmann/journaux/ada-zangemann-episode-3-la-publication-francaise

    Journal Ada & Zangemann, épisode 3, la publication française
    Posté par Alexis Kauffmann (site web personnel) le 04/12/23 à 22:11. Licence CC By‑SA.
    Étiquettes :

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    4 déc. 2023

    Le livre libre qui parle du libre Ada & Zangemann a déjà donné lieu à une dépêche (où l’on évoquait sa traduction française) et un journal (où l’on évoquait la sortie prochaine du livre en français chez C&F Éditions).

    Le livre est paru officiellement le 1er décembre dernier avec, comme promis, ses versions numériques intégrales (PDF et ePUB accessible) disponibles à prix libre sur le site de l’éditeur.

    Vous pouvez donc le lire avant d’acheter (et le lire sans l’acheter aussi).

    Pour rappel, ce livre est 4x libre :
    – son histoire parle de libre (et, sans vouloir spoiler, ça parle aussi d’exercice citoyen de la démocratie)
    – sa licence est libre : la Creative Commons BY-SA
    – sa traduction a été réalisée collaborativement par une centaine d’élèves qui se sont coordonnés sur les outils libres de La Digitale
    – sa chaîne d’édition est libre : HTML, CSS, JavaScript Paged.js + typographie libre Luciole

    Le ministère de l’Éducation nationale a soutenu le projet notamment pour que tout le monde puisse accéder librement aux versions numériques du livre le jour de sa sortie.

    Si le livre vous a plu, n’hésitez pas à en parler autour de vous et à en commander des versions papiers pour vous ou vos proches (à l’approche de Noël !). Cela permettra également de témoigner que le modèle « payant/papier gratuit/numérique » est viable économiquement et de convaincre d’autres éditeurs de l’adopter à l’avenir.

    –> https://cfeditions.com/ada

    P.S : Pour cette édition française, Matthias Kirschner a décidé de reverser tous les droits d’auteur issus des ventes du livre en version papier à la Free Software Foundation Europe.

    P.P.S. : J’ai offert ce livre à des amis (adultes) qui n’ont rien à voir avec le numérique et encore moins avec le numérique libre. Après l’avoir lu, ils m’ont dit : « Ah, OK, on comprend mieux ce que tu fais désormais et pourquoi tu t’intéresses à tout ça » ;)

    #Ada_Zangemann