• « La boucherie éthique » vous redonnera foi dans l’industrie de la viande…
    15 mai 2017
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    Beaucoup d’entre nous l’attendait, la voilà enfin arrivée : la première boucherie éthique. Grâce à ce projet ambitieux et innovant, chacun pourra enfin manger de la viande en son âme et conscience. Le principe est simple : au lieu d’abattre les animaux d’élevage, on leur prélèvera désormais seulement une partie de leurs corps, sans toucher aux organes vitaux. Les bêtes se verront ensuite soignées avec des prothèses. Pour convaincre les plus dubitatifs, le studio cinéma Les Parasites a mené son enquête. Au menu : cynisme et second degré.

    Et si l’on pouvait produire de la viande sans tuer les animaux ? Sans même les faire souffrir ? Et ce de manière éthique, pour préserver notre bonne conscience ? À l’heure où l’on dénonce les violences commises dans les abattoirs et que l’on évoque la mise en place de labels « éthiques », les Parasites, un studio de production de courts-métrages, s’attaquent à un sujet sensible et d’actualité.

    L’industrie de la viande face à ses paradoxes

    Engagés sur de nombreux terrains, cela faisait quelques temps que les Parasites voulaient dénoncer les conséquences de la consommation de viande dans une de leurs réalisations vidéos. Cependant, le jeune studio tenait à le faire de manière originale, en sortant des sentiers battus. « On a voulu en parler d’une manière différente que celle qu’on peut trouver habituellement sur les réseaux. On a été dans l’absurde pour questionner et faire réagir les gens sur la cause animale » expliquent Guillaume, Bastien et Jérémy, auteurs du scénario.

    L’équipe a finalement opté pour l’absurde, la dérision et le cynisme afin de mieux mettre en lumière les paradoxes (et hypocrisies) de l’industrie de la viande, mais aussi ceux du consommateur. Aujourd’hui, de nombreuses alternatives à la viande existent, et il est possible de se nourrir facilement avec des produits d’origine non animale. « À partir de là, le choix est possible : allons-nous continuer par plaisir à financer ce massacre inutile ? », questionne les trois collègues.

    « Il a été très dur d’accepter de remettre en question une pratique qui nous paraissait autrefois évidente et indispensable »

    Plus longue que les précédentes, la vidéo a été un défi à réaliser, aussi bien sur le fond que sur la forme. « Le sujet est délicat car il remet en question une façon quotidienne de s’alimenter pour la majorité des personnes, donc dès l’écriture ça n’a pas été facile. On a essayé au maximum d’éviter la culpabilisation » racontent les Parasites. Dans le même temps, avec ce nouveau format, il a fallu multiplier le nombre d’intervenants ainsi que les décors. Soutenus par le Centre National du cinéma et de l’image animée ainsi que par de nombreuses personnalités, telles que Daniel Singer, L214, Paul Watson, Marion Seclin, Grégory Guillotin, GoVegan, GoLife, Les Parasites ne déçoivent pas, une fois de plus.

    Si le studio a voulu éviter la polémique, leur message n’en reste pas moins engagé. « L’industrie de la viande est clairement fondée sur l’ignorance et l’hypocrisie. Nous aimons tous (quasi) les animaux et pourtant nous sommes prêts à financer un génocide animal pour manger leur viande. » Pour aller jusqu’au bout de la supercherie, une fausse page Facebook et une fausse publicité (extraite du court-métrage) ont été également publiées avant la sortie du film. Sur Facebook, ce choix audacieux de l’absurde n’est pourtant pas toujours accueilli les bras ouverts : de nombreux internautes se font prendre au jeu, ce qui laisse place à des échanges irréalistes sur la plateforme, entre trolls, végétarien.ne.s engagés, et internautes déboussolés. Preuve s’il en est que la viande reste un sujet extrêmement délicat à aborder. https://youtu.be/vwZee0r_ICs

    • Preuve s’il en est que la viande reste un sujet extrêmement délicat à aborder.

      J’aurais plutôt dit complexe. Manger de la viande ou n’en point manger n’est pas, pour moi, vraiment la question.

      N’en point manger relève plutôt d’une conviction. ne plus faire souffrir, ne pas porter atteinte à la vie, être acteur-rice-s de la protection de l’environnement ...
      En manger relève plus (enfin pour moi) de la gourmandise. Bien cuisinée (et accompagnée), la viande m’apporte une réelle satisfaction gustative.

      Maintenant, quelle viande manger ? Comment a-t-elle été « produite » ? Que privilégie-t-on en tant que modèle de production et plus généralement sociétal dans nos comportements de consommateur-rice-s et de mangeur-euse-s de viande ?