• Construire avec le Vivant c’est possible
    http://www.habitat-impact-positif.fr/construire-avec-le-vivant

    On pourrait croire que construire avec le vivant est une idée neuve, mais c’est en fait une renaissance. Ce concept a un nom : « archiborescence ».
    Ce mot est un néologisme inventé par Luc Schuiten, mais qui techniquement existe depuis très longtemps. Le plus vieil ouvrage que nous pouvons observé a été construit il y a 500 ans en Inde. Il s’agit d’un pont fonctionnel construit avec la végétation qui se renforce d’années en années.

    #architecture #plantes #arbres #vivant #archiborescence (berk)

  • Cops have killed way more Americans in America than terrorists have - Boing Boing
    http://boingboing.net/2015/04/14/cops-have-killed-way-more-amer.html

    Police have killed more Americans on U.S. soil since the year 2000 than the Islamist terrorists. At Vox, Anand Katakam created an interactive map with data from Fatal Encounters, a nonprofit working to build a national database of police killings. This database, and the map Vox created, shows that US police have killed at least 5,600 people since the year 2000. That’s many more than have died in terrorist attacks on American soil.

    https://anandkatakam.cartodb.com/viz/e13166bc-854f-11e4-abdb-0e018d66dc29/embed_map

    #cartographie #police #usa

  • http://www.theguardian.com/world/2014/dec/11/-sp-isis-the-inside-story?CMP=share_btn_fb
    Traduction de Isis : the inside story . Yamine Makri

    L’Etat islamique e l’Irak et du Levant vu de l’intérieur
    Martin Chulov, The guardian

    (Un article du Guardian que j’ai traduit qui donne quelques précisions sur cette organisation.)

    L’un des commandants supérieurs de l’Etat islamique révèle des détails sur les origines de cette organisation à l’intérieur même d’une prison irakienne, juste sous le nez de leurs geôliers américains.

    À l’été 2004, un jeune djihadiste enchainé marche lentement dans la prison du Camp de Bucca, dans le sud de l’Irak. Il est nerveux lorsque deux soldats américains le conduisent à travers trois bâtiments lumineux et un dédale de couloirs, dans une cour ouverte. D’autres hommes portant des uniformes de prison aux couleurs vives reculent prudemment, en le regardant.

    « J’ai reconnu certains d’entre eux tout de suite » m’a-t-il dit. « J’avais craint le camp de Bucca. Mais quand je suis arrivé, c’était beaucoup mieux que ce que je pensais. »
    Le djihadiste, qui utilise le nom de guerre d’Abû Ahmad, est arrivé au Camp de Bucca lorsqu’il était jeune homme il y a une décennie, il est maintenant un haut fonctionnaire dans l’État islamique (Isis), avoir gravi tous les échelons avec aussi la plupart des hommes qui avaient servi à ses côtés en prison. Comme lui, les autres détenus avaient été capturés par des soldats américains dans différentes villes d’Irak et conduit à cet endroit qui était déjà tristement célèbre : une prison-forteresse au milieu désert qui restera un des héritages de la présence américaine en Irak.

    Les autres prisonniers étaient également terrifiés par le camp de Bucca, mais ils se sont vite rendu compte que, loin de leurs pires craintes, la prison américaine pouvait être une opportunité extraordinaire : « Nous ne pourrions jamais être tous réunis comme ceci à Bagdad, ou n’importe où ailleurs » dit-il. « Cela aurait été incroyablement dangereux et risqué. Ici, nous n’étions pas seulement en sécurité, mais nous étions aussi à quelques centaines de mètres des uns des autres avec l’ensemble des dirigeants d’Al-Qaida. »

    C’est au Camp de Bucca qu’Abû Ahmad a rencontré Abu Bakr al-Baghdadi, l’émir de l’Etat islamique qui est maintenant décrit comme le chef terroriste le plus dangereux du monde. Dès le début, « d’autres hommes dans le camp semblaient s’en remettre à lui. Mais aucun de nous ne savait qu’il allait finir en tant que leader. »

    Abû Ahmad était un membre essentiel dès la première incarnation du groupe. Jeune homme, il militait contre l’occupation américaine qui essayait d’imposer un changement de pouvoir en Irak en favorisant la population chiite du pays au détriment des sunnites dominants. (…)

    Abû Ahmad a accepté de parler publiquement après plus de deux années de discussions, au cours de laquelle il a révélé son passé comme l’un des militants les plus redoutables de l’Irak – il a voulu partagé sa profonde inquiétude pour l’Isis et l’avenir de la région. Avec l’Irak et la Syrie en feu, tous le Moyen-Orient est apparemment condamnés à une nouvelle génération de troubles et d’effusions de sang. La brutalité d’Isis est de plus en plus en contradiction avec ses propres idéaux.

    Ses doutes au sujet de ce que l’État islamique est devenu l’ont conduit à parler au Guardian en une série de conversations expansives, qui offrent une perspective unique sur son leader énigmatique et la naissance du groupe armé - qui s’étend de 2004, quand il a rencontré Abu Bakr al -Baghdadi au Camp de Bucca, à 2011, lorsque l’insurrection irakienne a traversé la frontière vers la Syrie.

    Au début, de retour du Camp de Bucca, le prisonnier qui allait devenir l’homme le plus recherché du monde s’était déjà mis à l’écart des autres détenus. Mais, Abû Ahmad nous rappelle, que les geôliers américains avaient une très différente impression de Al-Baghdadi. Ils le voyaient comme une personne influence, conciliante et apaisante dans un environnement incertain et ils se tournèrent vers lui pour les aider à résoudre les conflits entre les détenus. « J’avais ce sentiment qu’il nous cachait quelque chose. Il était à l’opposé des autres émirs qui étaient beaucoup plus facile d’accès. Il se tenait à distance, loin de nous tous. »

    Baghdadi est né Ibrahim ibn al-Badri Awwad al-Samarrai en 1971, dans la ville irakienne de Samarra. Il a été détenu par les forces américaines à Falloujah, à l’ouest de Bagdad, en Février 2004, quelques mois après qu’il ait contribué à fonder un groupe militant, Jaysh Ahl al-Sunna wal-Jama‘a, qui avait pris racine dans les communautés sunnites agitées autour de sa ville natale.

    « Il a été capturé dans la maison de son ami », a déclaré le Dr Hisham al-Hashimi, un analyste qui conseille le gouvernement irakien sur l’Isis. « Le nom de son ami était Nasif Jasim Nassif. Puis il a été déplacé à Bucca. Les Américains n’ont jamais su qui ils étaient. La plupart des autres prisonniers avec Baghdadi - quelques 24 000 hommes, répartis en 24 camps – semblaient ne pas le savoir non plus. La vie dans la prison était organisée selon des règles strictement hiérarchiques. La couleur des uniformes permettait aux geôliers et aux prisonniers de reconnaître la place de chaque détenu dans cet ordre hiérarchique. « La couleur des vêtements que nous portions reflète notre statut, a déclaré Abû Ahmad. Si je me souviens bien, rouge était pour les gens qui avaient fait des choses mal en prison, blanc était un chef, vert était pour les longues peines et jaune et orange étaient pour les autres. »

    Lorsque Baghdadi, 33 ans, est arrivé à Camp de Bucca, l’insurrection anti-américaine sunnite prenait de l’ampleur à travers l’Irak central et occidental. Une invasion qui avait été vendu comme une guerre de libération était devenue une guerre d’occupation. Les sunnites irakiens, privés de leurs droits par le renversement de Saddam Hussein, s’engageaient dans la lutte contre les forces américaines et ils commençaient à tourner leurs armes vers les bénéficiaires du renversement de Saddam Hussein, la majorité de la population chiite du pays.
    Le petit groupe militant qui a dirigé Al-Baghdadi était l’un des dizaines qui ont germé à partir d’une large révolte sunnite dont beaucoup allaient bientôt se réunir sous le drapeau d’al-Qaïda en Irak, puis l’Etat islamique d’Irak. C’étaient les précurseurs de ce mastodonte maintenant connu simplement comme l’Etat islamique, qui a, sous le commandement de Al-Bagdhadi, envahi une grande partie de l’ouest et du centre du pays et est de la Syrie, et qui a finalement provoqué le retour de l’armée américaine dans une région profondément déstabilisé, moins de trois année après l’avoir quitté, jurant à l’époque de ne plus jamais revenir.

    Mais à l’époque de son séjour à Bucca, le groupe de Al-Baghdadi était peu connu, et il était une figure beaucoup moins importante que le chef de file théorique de l’insurrection, l’impitoyable Abou Moussab al-Zarqaoui, qui est venu à représenter la somme de toutes les peurs pour beaucoup en Irak, en Europe et aux États-Unis. Al-Baghdadi, cependant, avait une façon unique de se distinguer des autres leaders potentiels à l’intérieur et à l’extérieur de Bucca et dans les rues de l’Irak :il revendiquait d’une ascendance d’une lignée directe au Prophète Muhammad. Il avait également obtenu un doctorat en études islamiques de l’Université islamique de Bagdad, ce qui légitimera sa demande sans précédent de devenir le calife du monde islamique en Juillet 2014.

    « Al-Baghdadi était une personne calme » dit Abû Ahmad. « Il a un charisme. On sentait qu’il était quelqu’un d’important. Mais s’il n’y avait pas d’autres éléments qui étaient bien plus importants. Honnêtement, je ne pense pas qu’il en serait arriver là. »

    Al-Baghdadi semble aussi avoir une influence sur ses ravisseurs américains. Selon Abû Ahmad, et deux autres hommes qui ont été emprisonnés au Camp de Bucca en 2004, les Américains voyaient en lui un élément qui pourrait résoudre les différends entre factions rivales haineuses et de garder ainsi le camp calme.

    « Mais avec le temps, à chaque fois qu’il y avait un problème dans le camp, il était lui-même au centre du problème. » Abû Ahmad dit ainsi : « Il voulait être le chef de la prison, et avec le recul maintenant, il s’est en fait imposé en divisant et il a pu obtenir ce qu’il voulait. » En Décembre 2004, Al-Baghdadi a été jugé par ses geôliers américains ne poser aucun risque supplémentaire et sa libération a été autorisée.

    « Il était beaucoup respecté par l’armée américaine » nous dit Abû Ahmad. « S’il voulait visiter des personnes dans un autre camp, il le pouvait, mais nous, nous ne pouvions pas. Et pendant ce temps, sa nouvelle stratégie, de construire l’État islamique s’organisait. S’il n’y avait pas eu cette prison américaine en Irak, il n’y aurait pas eu l’Etat islamique. Bucca était une usine où s’élaborait le projet. Ils y ont construit notre idéologie. »

    Isis a été conduit par des hommes qui ont passé du temps dans les centres de détention américains pendant l’occupation américaine de l’Irak. En plus de Bucca, il y avait le Camp Cropper, près de l’aéroport de Bagdad, et, la tristement célèbre prison d’Abou Ghraib dans la banlieue ouest de la capitale. Plusieurs officiers supérieurs américains qui dirigeaient les opérations de détention ont admis que les prisons avaient un effet incendiaire sur l’insurrection et radicalisaient ceux qui y séjournaient.

    Abû Ahmad précise : « En prison, tous les émirs se réunissaient régulièrement. Nous sommes devenus très proches de ceux avec qui nous étions emprisonnés. Nous connaissions leurs capacités. Nous savions ce qu’ils pouvaient et ne pouvaient pas faire, comment les utiliser pour une raison quelconque. Les personnes les plus importantes dans Bucca étaient ceux qui avaient été près de Al-Zarqaoui. » Il a été reconnu en 2004 comme étant le leader du jihad.

    « Nous avons eu beaucoup de temps pour nous asseoir et planifier », a-t-il poursuivi. « C’était l’environnement parfait. Nous avions tous convenu de nous réunir quand nous sortirons. »

    Selon Hisham al-Hashimi, l’analyste basé à Bagdad, le gouvernement irakien estime que 17 des 25 plus importants chefs d’Etat islamiques exécutant la guerre en Irak et la Syrie ont été incarcéré dans les prisons américaines entre 2004 et 2011. Certains ont été transférés par la garde américaine dans les prisons irakiennes, où une série d’évasions au cours des dernières années ont permis à de nombreux hauts dirigeants de s’échapper et de rejoindre les rangs des insurgés.

    Abou Ghraib a été le théâtre de la plus grande - et la plus dommageable - évasion en 2013, avec un maximum de 500 détenus, beaucoup d’entre eux avaient été remis par l’armée américaine aux autorités irakiennes lors de leur départ. Après la prison a été prise d’assaut par les forces de l’État islamique, qui ont lancé simultanément, et avec autant de succès, d’autres raids à proximité sur la prison de Taji. Le gouvernement irakien a finalement fermé Abu Ghraib en Avril 2014.
    (…) La révélation des abus à Abou Ghraib a eu pour effet de radicaliser de nombreux Irakiens. Alors que Bucca avait déjà eu de nombreuses plaintes pour abus avant sa fermeture en 2009, ces prisons ont été perçu par les Irakiens comme un puissant symbole d’une politique injuste, qui a balayé des maris, des pères et des fils - certains d’entre eux des non-combattants – capturé lors de raids militaires. Beaucoup resteront en prison pendant des mois ou des années.

    À l’époque, l’armée américaine rétorquait que ses opérations de détention étaient valides, et que des pratiques similaires ont été déployés par d’autres forces contre les insurrections - tels que les Britanniques en Irlande du Nord, les Israéliens à Gaza et en Cisjordanie, et les régimes syriens et égyptiens (!!!).

    Même maintenant, cinq ans après que les États-Unis aient fermé Bucca, le Pentagone défend le camp comme un exemple de politique légale pour une période turbulente. « Pendant les opérations en Irak de 2003 à 2011, les forces américaines a incarcéré des milliers de détenus de guerre », a déclaré le lieutenant-colonel Myles B Caggins III, un département américain de la Défense porte-parole de la politique des détenus. « Ce type de détentions sont une pratique courante pendant les conflits armés. Détenir des personnes potentiellement dangereuses est la méthode juridique et humaine d’assurer la sécurité et la stabilité pour les populations civiles. »

    Quelque temps après qu’Al-Baghdadi a été libéré de Bucca, Abû Ahmad a également été libéré. Après avoir atterri à l’aéroport de Bagdad, il a été contacté par les hommes qu’il avait rencontrés au Camp de Bucca. Ils l’ont emmené dans une maison dans l’ouest de la capitale, où il a immédiatement rejoint le djihad, qui s’est transformé d’une lutte contre une armée d’occupation en une guerre sans retenue contre les chiites irakiens.

    Les escadrons de la mort étaient alors courants à Bagdad et une grande partie de centre de l’Irak, tuant des membres de groupes opposés et exilant les résidents des quartiers qu’ils dominaient. La capitale était vite devenu un endroit très différent de la ville qu’Abû Ahmad avait laissé un an plus tôt. Mais avec l’aide des nouveaux arrivants au camp de Bucca, ceux de l’intérieur de la prison avaient été en mesure de planifier chaque nouveau développement dans le déroulement de cette guerre sectaire.

    Al-Zarqaoui voulait intensifier le conflit par quelque chose qui mènerait la lutte au cœur de l’ennemi. En Février 2006, et de nouveau deux mois plus tard, les hommes de Zarqawi ont donc détruit le mausolée de l’imam al-Askari à Samarra, au nord de Bagdad. La guerre sectaire a été totalement enflammé et les ambitions de Al-Zarqawi réalisées.

    Interrogé sur le bien-fondé de cette provocation violente, Abû Ahmad dit qu’« Il y avait une raison pour l’ouverture de cette guerre. Ce n’était pas parce qu’ils sont chiites, mais parce que les chiites coopéraient avec l’armée américaine ce qui a facilité la prise de contrôle américaine de l’Irak. Ils étaient, en coopération l’un avec l’autre. »

    (…) Malgré les réserves qui avaient déjà commencées en 2006, Abû Ahmad était devenu une partie d’une machine à tuer qui fonctionnera à pleine vitesse pendant la majeure partie des deux années suivantes. Des millions de citoyens ont été déplacées, des quartiers ont été nettoyés selon des lignes sectaires, et une population entière impliquée dans des brutalités incontrôlées.

    Cet été là, les États-Unis ont finalement repéré Al-Zarqaoui, avec l’aide des renseignements jordaniens, le tuant dans un raid aérien au nord de Bagdad. Dès la fin 2006, l’organisation était en perte de vitesse - entravée par une révolte tribale qui a déraciné son leadership de Anbar et a diminué sa présence ailleurs en Irak. Mais selon Abû Ahmad, le groupe a bien révélé son pragmatisme, en plus de son idéologie extrémiste. Pour Isis, les années relativement calmes entre 2008 et 2011 représentaient une accalmie, pas une défaite.

    A cette époque, Abou Bakr al-Baghdadi a su devenir une aide de confiance à son chef, Abou Omar al-Baghdadi, et son adjoint, le jihadiste égyptien Abu Ayub al-Masri. Abû Ahmad a déclaré que Isis a effectué une approche auprès de certains cadres du parti Baas de l’ancien régime - adversaires idéologiques mais qui partageaient un ennemi commun : les États-Unis et le gouvernement dirigé par les chiites.

    Les liens de la Syrie à l’insurrection sunnite en Irak ont été régulièrement soulevés par les autorités américaines à Bagdad et par le gouvernement irakien. Tous deux étaient convaincus que le président syrien, Bachar al-Assad, a permis aux djihadistes d’utiliser l’aéroport de Damas, où les responsables militaires les escortaient jusqu’à la frontière avec l’Irak. « Tous les étrangers que je connaissais sont entrés en Irak de cette façon, ce n’était pas un secret. »

    A partir de 2008, lorsque les États-Unis a commencé à négocier la transition de ses pouvoirs aux institutions de sécurité affaiblies de l’Irak - et donc ouvrir la voie à sa propre sortie. L’un d’eux était le major-général Hussein Ali Kamal, le directeur du renseignement au sein du ministère de l’Intérieur du pays. Un Kurde laïque qui avait la confiance de l’établissement chiite, l’une des nombreuses fonctions de Kamal était de sécuriser Bagdad contre les attaques terroristes.

    Comme les Américains, le général Kamal était convaincu que la Syrie cherchait à déstabiliser l’Irak, une évaluation basée sur les interrogatoires de djihadistes qui avaient été capturés par ses troupes. Tout au long de 2009, dans une série d’entretiens, Kamal illustrait son témoignage, en utilisant des cartes qui ont tracé les itinéraires utilisés par les djihadistes de traverser la frontière à l’ouest de l’Irak.

    Comme l’activité de l’Isis redoublait en Irak, il était devenu de plus en plus obsédé par deux réunions qui ont eu lieu en Syrie au début de 2009, qui a réuni les djihadistes irakiens, des responsables syriens et baasistes des deux pays.
    Lorsque je l’ai rencontré en 2009, il était préoccupé par les transcriptions des enregistrements qui avaient été faites lors de deux réunions secrètes dans Zabadani, près de Damas, au printemps de cette année. Les participants comprenaient des hauts baasistes irakiens qui avaient trouvé refuge à Damas depuis que Saddam a été renversé, des officiers militaires syriens de renseignement, et de hauts responsables dans ce qui était alors connu sous le nom d’al-Qaïda en Irak. Les Syriens avaient développé des liens vers les djihadistes depuis les premiers jours de l’insurrection anti-américaine et les avait utilisés pour déstabiliser les Américains et leurs plans pour l’Irak.

    « Au début de 2004/05, certains djihadistes et baasistes privés de leurs droits commençaient à se réunir », a déclaré Ali Khedery, l’ancien conseiller aux ambassadeurs américains et les commandants supérieurs à Bagdhad. « Ils étaient disciplinés, bien organisés, ce sont des gens qui connaissaient la configuration du terrain. Et au fil du temps, certaines personnes qui étaient baasistes sont devenus de plus en plus islamistes et l’insurrection a fait rage. En 2007, le général [David] Petraeus a dit que la coopération entre le renseignement militaire syrien et les djihadistes étaient évident. »

    Dans nos conversations, Abû Ahmad a souligné le lien syrien à l’insurrection en Irak. « Les moudjahidines ont transité par la Syrie » a-t-il dit. « J’ai travaillé avec beaucoup d’entre eux. Ceux du Camp de Bucca arrivaient par Damas. Un très petit nombre venait via la Turquie ou l’Iran. Mais la plupart sont venus en Irak avec l’aide des Syriens. »

    Cette connexion a été vu par les responsables irakiens comme une vraie menace existentielle pour le gouvernement iraquien et a été la principale source de la relation compliquée entre Nouri al-Maliki, alors Premier ministre de l’Irak, et Bachar al-Assad.

    « Nous avions une source à la réunion secrète de Zabadani, disait le général Kamal à l’époque. « Pour autant que nous sachions, c’est la première fois qu’il y avait eu une réunion à ce niveau stratégique entre tous ces groupes. Cela marque un nouveau tournant. »

    Les baasistes dirigeaient la réunion. Leur objectif, selon la source de général Kamal, était de lancer une série d’attaques spectaculaires à Bagdad et ainsi saper le gouvernement de Maliki à majorité chiite, qui avait pour la première fois commencé à affirmer un peu d’ordre dans l’après-guerre civile en Irak. Jusque-là, al-Qaida en Irak et les baasistes avaient été ennemis idéologiques féroce, mais la montée en puissance des chiites - et leurs bailleurs de fonds en Iran - les a réunis pour planifier une grève majeure sur la capitale.
    (…)

    En Mars 2010, les forces irakiennes, agissant sur une demande des Etats-Unis, a arrêté un chef de file de l’Etat islamique appelé Munaf Abdul Rahim al-Rawi, qui s’était révélé être l’un des principaux commandants du groupe à Bagdad, et l’une des rares personnes qui ont eu accès au chef, Abou Omar al-Baghdadi. Al-Rawi a parlé. Et dans un rare moment de collaboration, trois organes principaux de renseignement de l’Irak, y compris la Division du renseignement du général Kamal, ont pu organiser un dispositif d’écoute et placer un tracker GPS dans la cachette d’Abou Omar.

    Après il a été confirmé qu’Abou Omar et son adjoint, Abou Ayoub al-Masri, étaient présents à une maison six miles au sud-ouest de Tikrit, il a été attaqué par un raid américain. Les deux hommes se sont fait exploser pour éviter d’être capturés. Des messages à Oussama ben Laden et Ayman al-Zawahiri ont été trouvés sur un ordinateur dans la maison. Le repaire d’Abou Omar n’avait pas de connexions Internet ou lignes téléphoniques - tous les messages importants ont été réalisés à l’intérieur et par seulement trois hommes. L’un d’eux était Abou Bakr al-Baghdadi.
    « Abu Bakr était un messager pour Abou Omar » affirme Abû Ahmad. « Il est devenu son plus proche collaborateur. Lorsqu’Abou Omar a été tué, Abu Bakr a été, de faite, le nouveau leader. »

    Les décès d’Abou Omar al-Baghdadi et Abu Ayub al-Masri ont porté un coup sérieux, mais les places qu’ils avaient libérés ont été rapidement remplis par les anciens élèves du Camp de Bucca. « Pour nous, c’était une académie » Abû Ahmad continue « mais pour eux - les hauts dirigeants – c’était une école de planification. Ce n’était pas un vide du tout, parce que de nombreuses personnes avaient été encadrées en prison. »

    « Lorsque [la guerre civile en] la Syrie est devenue grave, a-t-il poursuivi, ce ne était pas difficile de transférer toute l’expertise pour une nouvelle zone de combat. Les Irakiens sont les personnes les plus importantes dans les conseils de direction de l’Isis maintenant, et c’est à cause de toutes ces années de préparation. J’ai sous-estimé Al-Baghdadi. Et l’Amérique a sous-estimé le rôle qu’il a joué en en faisant ce qu’il est. »

    Abû Ahmad reste un membre d’Isis ; il est actif dans les activités du groupe en Irak et en Syrie. Tout au long de nos discussions, il s’est présenté comme un homme réticents à rester avec le groupe, et pourtant pas disposé à risquer toute tentative de le quitter.

    La vie avec Isis signifie pouvoir, l’argent, les femmes et le statut - tous des leurres attrayants pour les jeunes armés d’une cause - mais cela signifie aussi tuer pour une vision du monde dans laquelle il ne croit plus avec tant de ferveur. Il fait remarquer que des centaines de jeunes hommes comme lui, qui ont été attirés par un djihad sunnite après l’invasion américaine, mais ne croient pas, après dix ans de guerre, que ce djihad soit resté fidèle à ses idéaux.

    « La plus grande erreur que j’ai fait est de me joindre à eux », mais il ajoute que quitter le groupe signifierait que lui et sa famille seraient certainement tués.
    « Ce n’est pas que je ne crois pas au Jihad » a-t-il dit. « Mais quelles sont les options que je ai ? Si je pars, je suis mort. »

    L’implication de Abû Ahmad dans ce qui est maintenant le groupe terroriste le plus menaçant du monde reflète beaucoup d’autres qui occupent maintenant des postes de direction dans le groupe : d’abord une bataille contre une armée d’invasion, puis un compte à régler avec un ancien ennemi sectaire, et maintenant, une guerre qui a peu de sens.

    Dans le monde des anciens de Bucca, il y a peu de place pour le révisionnisme, ou la réflexion. Abû Ahmad semble se sentir emporté par les événements qui sont maintenant beaucoup plus grand que lui, ou quelqu’un d’autre.

    « Ce ne sont pas des idéologues », a-t-il dit, se référant aux membres supérieurs d’Isis à proximité de Baghdadi. « Ce sont des gens qui ont commencé au Camp de Bucca, comme moi. Et puis c’est devenu plus grand que n’importe quel d’entre nous. Cela ne peut pas s’arrêter maintenant. C’est hors du contrôle de n’importe quel homme. Al-Baghdadi ou quelqu’un d’autre dans son entourage. »

    Martin Chulov covers the Middle East for the Guardian. He has reported from the region since 2005

    Source : http://www.theguardian.com…/…/11/-sp-isis-the-inside-story…

    #Syrie #Martin_Chulov #Isis #jihadism

  • "Cela est maintenant clair pour tous. Le problème des pays sous-développés, du contraste grandissant entre le monde prospère et repu des sociétés industrielles et l’univers famélique où se débat le reste de l’humanité, est un des deux ou trois grands problèmes capitaux de notre temps. En traiter, c’est soulever en chaîne une masse d’autres questions clés. Tout ce Tiers Monde, comme on dit, est hanté par le désir de s’aligner au plus tôt, du moins à certains égards, sur le monde industriel sous un de ses deux aspects ou avec un mélange des deux. Qu’est-ce que cela implique au juste ? Jusqu’où est-il nécessaire d’aller dans l’alignement pour atteindre cette enviable prospérité ? Faut-il aller jusqu’à sacrifier des valeurs particulièrement chéries, qui ont fait la particularité, l’individualité, l’identité des peuples en question ? Et si c’étaient ces valeurs justement qui avaient causé le retard à présent évident ? Ou certaines d’entre elles ?

    Le problème est débattu partout avec cette ardeur et cette passion que soulève seulement ce qui est réellement vital pour tous. Et en particulier dans cette très importante fraction des pays sous-développés que représente le monde musulman. Précisons : le monde où a dominé pendant les derniers siècles la religion musulmane. Car on ne saurait trop préciser, et l’unité de ce monde sur tous les plans est justement en question. Partout dans ces pays donc le débat se noue autour des notions clés : développement économique, socialisme, capitalisme, nation, Islam. Comment doivent être liés ces différents concepts ? La politique la plus immédiate, la plus pratique, la plus quotidienne requiert des éclaircissements et des solutions. Les gouvernants agissent, les idéologues et les politiciens présentent des programmes en fonction des réponses, implicites ou explicites, réfléchies ou passionnelles, théoriques ou pragmatiques qu’on apporte à la question.

    On rejoint vite d’ailleurs des problèmes qui débordent le temps présent, qui débouchent sur des débats plus théoriques et plus fondamentaux. Quels sont les liens, les rapports entre l’activité économique, l’activité politique, l’idéologie religieuse ou non, la tradition culturelle ? Ici les théories s’affrontent, philosophes, sociologues, savants entrent dans le jeu, proposent leurs thèses, inspirées en partie sans doute par les faits qu’ils étudient (ou qu’ils sont censés étudier !), mais aussi par les passions, les intérêts, les aspirations de leur milieu, par les formes de pensée que leur ont léguées leurs devanciers, parfois, et plus souvent qu’on ne pense, par le simple désir de briller dans quelque salon, quelque amphithéâtre ou quelque salle de réunion. Pourtant on peut y retrouver les mêmes orientations générales qui se sont toujours affrontées à propos de la compréhension des phénomènes de la société humaine.

    Ce livre est une contribution à l’éclaircissement de ces problèmes, orienté à la fois vers les phénomènes actuels et vers les grandes questions fondamentales. Je les ai abordées sous un angle particulier. Mais, à l’écrire, je me suis aperçu que tout était néanmoins mis en cause.

    Capitalisme et Islam. La question a été débattue à la fois par les musulmans et par les orientalistes, les économistes et les historiens européens. Peu de gratuité dans ce débat. Les musulmans, sous l’effet de la piété ou du nationalisme, ou des deux, tenaient à montrer que rien, dans leur tradition religieuse, ne s’opposait à l’adoption de méthodes économiques modernes et progressives ou encore que ladite tradition était orientée vers la justice économique et sociale. Certains savants européens sympathiques à l’Islam maintiennent aussi l’une ou l’autre de ces thèses. D’autres qui lui sont plutôt hostiles (et ils sont rejoints par un flot de publicistes dépourvus de toute science) veulent au contraire montrer que l’Islam, en interdisant à ses adeptes toute initiative économique progressive, voue ceux-ci à la stagnation, à moins que (version récente) il ne les prédispose fatalement à une alliance diabolique avec le communisme intrinsèquement pervers. D’où on peut tirer que ces peuples doivent être ardemment combattus dans l’intérêt du progrès de la civilisation en général. Toutes ces thèses, si contradictoires soient-elles, reposent, remarquons-le bien, sur la même présupposition implicite. Elles supposent que les hommes d’une époque et d’une région, que les sociétés obéissent strictement à une doctrine préalalble, constituée en dehors d’eux, en suivent les préceptes, s’imprègment de son esprit sans transformation essentielle, sans qu’ils l’adaptent à leurs conditions de vie et à leurs modes de pensée implicitement suggérés par celles-ci. Cette présupposition, dont les tenants de ces thèses n’ont même pas conscience en général, me paraît fausser toute la problématique de ce débat. Mais j’examinerai néanmoins leurs idées sans tenir compte de cette objection fondamentale puisque, aussi bien, elle ne sera pas admise par tous.

    Il n’est que quelques auteurs sérieux, en général d’inspiration
    marxiste, pour avoir posé la question d’une manière impartiale et en même temps conforme à une vue sociologique plus saine des rapports entre les doctrines idéologiques et les réalités sociales. Pourquoi, en vérité, le capitalisme a-t-il triomphé à l’époque moderne en Europe et pas (entre autres) dans les pays musulmans ? Mais aussi pourquoi le capillalisme européen a-t-il envahi si facilement le monde musulman ? Dans le passé et actuellement, l’Islam (ou au moins la tradition culturelle des pays musulmans) ont-ils favorisé ou favorisent-ils le capitalisme, le socialisme, une économie arriérée de type « féodal » ou œncore poussent-ils vers une tout autre voie, vers un système économique nouveau qui leur serait spécifique ? "

    [ Maxime_Rodinson , Islam et Capitalisme ]

    • D’un autre côté, la guerre en cours ne se limite pas à l’affrontement des pays riches contre les pays pauvres, puisqu’elle se fait aussi énormément en interne avec la paupérisation des classes moyennes dans les pays riches et l’indécente prospérité des classes privilégiées des pays pauvres.
      En gros, la seule opposition qui transcende toutes les autres, c’est le capital lui-même et la guerre des classes ne connait pas de frontières, précisément.

    • Ce n’est pas si compliqué : la guerre a lieu entre riches et pauvres, elle est internationale, et certains prétendent de l’avoir déjà gagnée. Qu’ils se détrompent.

      Après il y a la question si j’appartiens à telle classe paysanne, telle classe ouvrière ou si je suis un intello appauvri par ce que mes reportages de foot ou people sont maintenant écrits par des robots. On s’en balance. C’est une question tactique, idéologique, scientifique, trop abstraite qui me fait perdre du temps quand je mène un combat précis pour défendre mon existence contre les dérégulateurs qui mélangent #rapture et #disruption afin de créer le meilleur des mondes cryogénético-élitiste.

      C’est à en vomir, passons aux choses sérieuses.

      Concrètement la question d’appartenance à une classe peut servir afin de constater quels nouveaux alliés potentiels sont à gagner pour combattre dans nos rangs de défavorisés.

      Est-ce qu’une alliance est possible avec les petits bourgeois qui vivent encore de l’exploitation directe de ceux qu’ils emploient ? Est-ce qu’elle se justifie par la présence d’un ennemi commun qui met en danger notre modèle d’affaires précaire au point de ruiner le commerce de mon boss et de me plonger dans la misère totale alors que lui passera des jours tranquilles pour pas cher au bord de la méditerranée confortablement servi par ses esclaves grecques ?

      Oublions les questions trop morales et trop théoriques. Il faut choisir con camp et former les rangs pour relever le défi.

      Bon dimanche à vous tous ;-)

      #lutte_des_classes

    • Les « riches » et les « pauvres », c’est quoi, des catégories bibliques...? ;) Le génie de l’ouvrage de Rodinson, c’est à la fois de permettre le décentrement (sortir de l’ethnocentrisme occidental, dont l’évolutionnisme stalinien n’est qu’un des derniers avatars), tout en conservant l’essentiel, à savoir la lecture « matérialiste » de l’histoire comme méthode*... Car, n’en déplaise, il n’y a pas de voie royale pour l’émancipation (cela se saurait) ! *http://seen.li/143s

  • À rebours du Street art carriériste, le muralisme poético-enragé de feu Zoo Project (1991-2014) va beaucoup nous manquer
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=5556

    Bilal Berreni a passé son enfance dans l’Est parisien, entre Belleville et le quartier Saint-Blaise, avant de prendre les pinceaux dès l’âge de quinze ans pour dessiner à l’air libre, puis son blaze de peintre mural vers 2009 : Zoo Project. S’en suivent deux années d’intense activisme pictural entre Stalingrad et le Père Lachaise, renouvelant sans cesse son bestiaire chimérique (homme-oiseau, homme-mouton, homme-singe, etc) ainsi que des clones humanoïdes aux cerveaux à ciel ouvert, dupliqués au doigt et l’œil par l’ordre social. J’avais repéré quelques-unes de ses fresques à cette époque, lors de balades en scooter. Source : (...)

  • Stock photos that don’t suck

    Finding great stock photos is a pain. You’re left with either low-res amateur photos, people wearing cheesy headsets, or photos that are out of budget for the project you’re working on. Below is an ongoing list (so bookmark it) of the best stock photo sites I’ve come across.

    Little Visuals http://littlevisuals.co
    Unsplash http://unsplash.com
    Death to the Stock Photo http://join.deathtothestockphoto.com
    New Old Stock http://nos.twnsnd.co
    Superfamous (requires attribution) http://superfamous.com
    Picjumbo http://picjumbo.com
    The Pattern Library http://thepatternlibrary.com
    Gratisography http://www.gratisography.com
    Getrefe http://getrefe.tumblr.com
    IM Free (requires attribution) http://imcreator.com/free


    http://nos.twnsnd.co


    Folkert Gorter http://superfamous.com

    Vous voulez toujours aller aux Ètats Unis ?

  • #RGBDToolkit - DSLR + DEPTH Filmmaking | Home
    http://www.rgbdtoolkit.com

    The RGBDToolkit invites you to imagine the future of filmmaking.
    Repurposing the depth sensing camera from the Microsoft #Kinect or Asus Xtion Pro as an accessory to your HD DSLR camera, the open source hardware and software captures and visualizes the world as mesmerizing wireframe forms. A CGI and video hybrid, the data can be rephotographed from any angle in post.

    Probabilistic #3D mapping with per-voxel color information using OctoMap and RGBD-SLAM - YouTube
    http://www.youtube.com/watch?v=9f32FmbtHCs

    RGBD Technique - Tan Biónica on Vimeo
    http://vimeo.com/82414802

    Dan Haywood–Suspicious Farms on Vimeo
    http://vimeo.com/81198494

    j’ai découvert ça lors du #hackathon au CERN et j’avais bien envie de scanner des #grottes en 3D, mais voilà-t-y pas que…

    Apple fait fermer OpenNI et ses outils pour bidouiller le Kinect
    http://www.igen.fr/accessoires/apple-fait-fermer-openni-et-ses-outils-pour-bidouiller-le-kinect-110352

    À partir du 23 avril prochain, il sera un peu plus difficile d’exploiter le Kinect à des fins artistiques, scientifiques ou simplement détournées. C’est en effet à cette date qu’OpenNI, le framework ouvert de référence pour exploiter le capteur du Kinect, sera retiré du téléchargement. (...)

    L’acquisition de PrimeSense par Apple remet en cause la distribution de ces logiciels, puisqu’à partir du 23 avril prochain, OpenNI sera purement et simplement fermé.

  • Marlon Brando Rejected Oscar For ’The Godfather’ - Business Insider
    http://www.businessinsider.com/marlon-brando-rejected-godfather-oscar-2014-2

    He wrote:
    The motion picture community has been as responsible as any for degrading the Indian and making a mockery of his character, describing him as savage, hostile and evil. It’s hard enough for children to grow up in this world. When Indian children ... see their race depicted as they are in films, their minds become injured in ways we can never know.

    A tsunami of criticism toppled over Brando and Littlefeather following the Oscars, from peers in the industry and the media.

    Still, Brando lent the Native American community a once in a lifetime opportunity to raise awareness of their fight in front of 85 million viewers, leveraging an entertainment platform for political justice in unprecedented fashion. His controversial rejection of the award (which no winner has repeated since) remains one of the most powerful moments in Oscar history.

  • De la "colonisation discursive"

    « C’est par la production de cette "différence du tiers-monde" que les féminismes occidentaux s’approprient et "colonisent" les complexités et les conflits fondamentaux qui caractérisent les vies des femmes de classes, de religions, de cultures, de races et de castes différences dans ces pays.... » (#Chandra_Mohanty).

    #feminisme

  • La stratégie de la bouffonisation

    "Malgré leur diversité, les codes, les lignes de conduite proposées aux personnes affligées d’un certain stigmate s’accordent très généralement sur quelques thèmes, d’ailleurs contradictoires. L’individu stigmatisé est presque toujours prévenu contre la tentation du faux-semblant intégral. (Il est vrai que l’on voit mal comment quiconque, si ce n’est le confesseur anonyme, pourrait s’en faire l’avocat public.) On l’avertit de ne pas trop reprendre à son compte les attitudes dépréciatives des autres à son égard. On s’efforce en outre de le détourner de toute « bouffonisation » qui l’amènerait à danser complaisamment devant les normaux la ronde des défauts attribués à ses semblables, figeant ainsi une situation vécue en un rôle clownesque :

    J’ai appris aussi que l’infirme doit prendre garde à ne pas agir différemment de ce que les autres attendent. Et, par-dessus tout, ils attendent de lui qu’il soit infirme : invalide et impuissant ; leur inférieur ; et, s’il ne répond pas à leur attente, leur malaise les rend soupçonneux. C’est assez étrange à dire, mais l’infirme est obligé de jouer le rôle de l’infirme, de la même façon que beaucoup de femmes doivent se contenter d’être ce que les hommes veulent qu’elles soient, rien que des femmes ; et les Noirs ont souvent à jouer les clowns devant la race blanche « supérieure », afin que la vue de son frère noir n’effraie pas l’homme blanc. J’ai connu une naine qui constituait un exemple réellement pathétique de cette réalité. Elle était très petite, environ un mètre vingt, et d’une éducation raffinée. Malgré cela, devant les gens, elle prenait grand soin de n’être rien d’autre que « la naine », et elle jouait le rôle du bouffon avec ce rire moqueur et ces gestes vifs et comiques qui n’ont cessé d’être le propre de ses pareils depuis les cours du Moyen Age. Ce n’est que lorsqu’elle se trouvait avec des amis qu’elle osait enfin rejeter son capuchon et ses clochettes et se montrer la femme qu’elle était en réalité : intelligente, triste et très seule .... "

    [Erving Goffman, Stigmate. Les usages sociaux des handicaps]

    #goffman
    #stigmate

  • How to screw learning with one simple belief
    http://pjf.id.au/ethics/2014/01/25/how-to-screw-learning-with-one-simple-belief.html

    This. Right here. Look at it.

    It’s a graph showing the performance of children after they’ve been praised for their intelligence (“you must be smart”) versus their effort (“you must have put a lot of effort into that”), and then given a series of hard problems to try to solve. The kids who are taught that effort count increase in the number of problems they can solve. Those who are told that they’re smart show a frightening decrease.

    #enfants #éducation

  • Des scientifiques montrent qu’un livre change la vie, biologiquement
    http://www.actualitte.com/societe/des-scientifiques-montrent-qu-un-livre-change-la-vie-biologiquement-4723

    Durant quelques jours après la lecture d’un roman, une sorte de rémanence persiste dans le cerveau, ont découvert les chercheurs de l’université d’Emory. Leurs conclusions sont simples : la lecture peut provoquer des changements dans les connexions neuronales, lors de périodes de repos, après une lecture, tout en augmentant l’activité de certaines régions du cerveau. Une persistance qui a été analysée et dont les résultats sont publiés dans la revue Brain Connectivity.

    #livre #lecture

    • L’effet papillon du mental - Ce qui est troublant avec les scientifiques, c’est qu’ils expliquent laborieusement avec des dizaines d’années de recul ce que chacun(e) a expérimenté soi-même. Qui n’a pas changé (ou eu l’intention) de changer sa vie après la lecture d’un certain livre, la vision d’un certain film, etc...? Merci la psychophysiologie... #parlamatêtemonculestmalade

    • @picabraque : il y a une différence entre ressentir quelque chose et savoir ce qui se passe au niveau neurologique, physique, hormonal, sanguin quand « l’on ressent ». etc. Je ne comprends pas vraiment ce qui te trouble. Oui, c’est « laborieux » d’arriver à comprendre les différents mécanismes du vivant... mais personnellement, je préfère qu’on travaille même lentement à comprendre les mécanismes physiologiques des émotions et psychologies humaines plutôt que l’on continue de croire que les épileptiques ou les gens ayant eu des AVC sont possédés par des démons.

    • @Supergéante : « trouble » était un euphémisme. On nous dit dans le texte que les scientifiques ont « découvert », comme si les non-scientifiques, gens ordinaires et naturellement stupides, ignoraient ce genre d’expérience. J’aurais préféré lire quelque chose comme « les scientifiques expliquent... » où leur apport, quant à la connaissance du mécanisme du phénomène, serait évident, sans pour autant faire passer les autres pour des neuneu ou des simplets n’évoluant qu’à la surface des choses en y entravant que couic :-) Bonne année, avec ou sans démons ;-)

    • @Jean-no : ce serait cependant présomptueux de la part des scientifiques de vouloir faire croire, à moins de se reprendre pour des créateurs, ce qu’ils ne sont pas, qu’ils « découvrent » ce qu’ils ne font qu’expliquer.

    • @ Jean-no : la distinction découvrir et créer a au contraire tout à fait lieu d’être et ne l’est sans doute pas assez d’ailleurs, ce qui laisse à trop de scientifiques des illusions de docteurs Frankenstein et de démiurges, le XXe siècle en est hélas trop le témoin, et le XXIe ne promet hélas guère mieux

    • Une critique de l’étude :
      Reading a Novel Alters Your Brain Connectivity — So What ?
      http://www.wired.com/wiredscience/2014/01/reading-a-novel-alters-brain-connectivity-so-what

      It’s important to note that the researchers didn’t ask the participants to do any psychological tests after the book reading, so they don’t know the functional significance of these brain changes. Other issues to bear in mind: We don’t know what the participants were doing with their minds while they were in the scanner (more criticism of resting-state scans here); we don’t know what they were getting up to during the 19 days of the study when they weren’t at the lab or reading the book; it’s very hard to tell what influences on resting brain connectivity were due to reading per se and which were due to the quizzes conducted just before the scans. There’s also no information in the paper on the size of the connectivity changes. There’s no control group, so we don’t know if spending time in a bar with friends (or any other activity) each evening prior to the scan would have had a larger or different effect than reading a novel. We also don’t know much about the participants – whether they read regularly or if this was the first novel they’d read in years.

      Despite all these unknowns, the researchers speculated that the connectivity changes they observed may have optimized their participants’ brains for reading stories and understanding other people’s perspectives. This is plausible (in fact, behavioural research by others has shown such benefits of reading; although this research has been criticized), but not exactly revelatory – we already know that practice at almost anything brings improvement, and it would be astonishing if this wasn’t accompanied by brain changes.

      In the Indy news report, lead author Berns says: ““We already knew that good stories can put you in someone else’s shoes in a figurative sense. Now we’re seeing that something may also be happening biologically.” This comment is amusingly similar to Jerry Fodor’s dry observation in his classic 1999 neuroskeptical essay: “… [W]e always sort of knew that there’s a difference between nouns and verbs, or between thinking about teapots and taking a nap, we didn’t really know it till somebody found them at different places in the brain. Now that somebody has, we know it scientifically.”

  • The Ambassador

    « Pour son nouveau rôle, Mads Brügger prévient d’emblée : » Je ne suis pas très bon diplomate, mais je suis bon en alcool « . Après la Corée du Nord, c’est donc dans l’ancienne colonie française, la République centrafricaine, que le reporter ( ?) a décidé de mener sa nouvelle enquête. Dans la peau d’un ambassadeur bling bling (costume blanc, cigare et lunettes d’aviateur), il a traversé le pays, rencontré les dirigeants locaux, déclarant un peu partout qu’il souhaitait ouvrir une manufacture d’allumettes –qui emploierait exclusivement des autochtones. Une couverture acquise sans grande difficulté par le journaliste :

     » J’ai trouvé un lien sur Internet vers une entreprise qui vend des titres de diplomates dans les pays du Tiers-monde à des occidentaux qui recherchent un peu de panache et de prestige " explique Mads Brügger dans une interview accordée au Danish Film Institute.

    Pendant des semaines, le danois a mené son entreprise fake, filmé par une petite équipe ou en caméra cachée. Mais son véritable objectif était d’investir les réseaux clandestins de trafic de diamants –un commerce juteux dans l’ancienne colonie française, livrée depuis son indépendance (1960) aux coups d’état à répétition et aux luttes rebelles. Si The Ambassador est présenté comme une comédie ( "pourquoi ne pas aller en Afrique, filmer des assassins en caméra cachée, juste pour le fun ?" s’interroge Mads Brügger), et joue à fond la carte du déguisement, le film n’en reste pas moins une enquête à charge dans un pays pourri par la corruption entretenue depuis Paris.

    « 

    Le film est une critique violente contre le modèle postcolonial de la Françafrique, explique Mads Brügger. La République Centrafricaine pourrait être la Suisse de l’Afrique, ils ont tout : l’or, des diamants en grande quantité, le pétrole, le cobalt (…) Toutes ces ressources, nécessaires au développement du pays, sont utilisées pour lutter contre l’armée rebelle. Le Chef de la sécurité d’Etat m’a expliqué que l’aviation française envoie deux engins par jour survoler la zone pour pister les rebelles. Mais la France refuse de collaborer, de donner ses informations.

     »

    Un journalisme dévoyé ?

    Le réalisateur semble être allé très loin dans sa mission d’infiltration, frayant avec les politiciens ripoux et les trafiquants de diamants. Trop loin même selon le Danish Film Institute, qui pose la question des limites (déontologiques, morales) de ce journalisme next-gen –où le reporter et son avatar diplomate se confondent parfois. Au-delà de l’humour très grinçant du film (des scènes où Mads Brügger insiste un peu sur la satire du néo colon), c’est la position ambigüe du journaliste qui dérange.

    «  Précisément parce que je suis dans la peau d’un diplomate je peux rencontrer des propriétaires sinistres de mines de diamants (…). Pour un journaliste, ce serait beaucoup plus problématique » se défend Mads Brügger, dont le film, produit par la société Zentropa (propriété d’un autre agitateur danois, Lars Von Trier), sortira en octobre prochain au Danemark. Pas sûr qu’il trouve un distributeur français ."

    http://www.lesinrocks.com/2011/08/11/cinema/the-ambassador-une-satire-trash-de-la-francafrique-1111183

  • Tout le monde connaît le Terrier ? (http://www.le-terrier.net ) Oui, sans doute, mais est-ce que tout le monde connaît la rubrique Polis du Terrier http://www.le-terrier.net/polis ?, peut-être pas. Et dans ceusses qui connaissent la rubrique Polis du Terrier , est-ce que tout le monde connait la rubrique Au fil, les dessins politiques du Terrier , principalement ceux de L.L. de Mars ? http://www.le-terrier.net/polis/aufil/index.htm. Quant à ceux qui connaissent déjà le Terrier, la rubrique Polis , et même la section Au fil , il faut savoir qu’à partir du dessin 169, ce sont 30 nouveaux dessins.

    J’avoue que j’envie ceux qui ne connaissent pas encore cette rubrique presque autant que ceux qui découvrent leur premier Tintin.

  • De l’injonction à l’intégration

    "L’injonction à l’intégration est la « sommation », l’« obligation » pour les héritiers de l’immigration postcoloniale de s’intégrer pour pouvoir participer pleinement à la citoyenneté française, ce qui est vraiment irritant : pourquoi s’intégrer lorsqu’on est né et qu’on a toujours vécu en France ? A partir de quel moment est-on intégré ? A quoi doit-on s’intégrer ? On retrouve aujourd’hui cette injonction à travers plusieurs canaux. Par exemple, lorsqu’un étranger fait une demande naturalisation en vue de l’acquisition de la nationalité française, il doit passer par un entretien d’assimilation, doit faire la preuve de sa « francité », même si on ne sait pas trop ce que cela veut dire. Mais cette injonction s’exprime tous les jours, à l’école (la prohibition du port du voile étant une des formes les plus violentes), au travail, dans les médias (comme pendant la guerre du Golfe de 1991), bref, tout l’espace public et politique porte en lui cette « sommation ».

    Historiquement, cette injonction est étroitement liée à la construction nationale française. En effet, elle s’est caractérisée par la volonté, de la part des groupes dominant le territoire, d’une véritable homogénéisation de la nation (à l’époque, les « autres » sont les Bretons, les Occitans, et autres « patois » locaux). La nation française n’a pas existé en tant que tel, comme s’il existait une continuité entre « nos ancêtres les Gaulois » et la France moderne. Cette continuité est une fiction nationaliste, parce que la nation française est le fruit d’un processus de « nationalisation », qui a marqué une rupture avec la Révolution française, et qui a connu une apogée sous la 3ème République. La nationalisation de la France est allée de pair avec une domination culturelle (le Français de la bourgeoisie parisienne), et les groupes dominés devaient s’assimiler, se transformer pour faire partie de la nation. Ainsi pour être citoyen français, il faut être « français », c’est-à-dire « culturellement » français, ce qui n’est qu’un euphémisme pour ne pas dire « racialement » français. Ainsi citoyenneté (l’exercice des droits et devoirs du citoyen) est liée à la nationalité (les attributs « culturels » d’un individu). En fait, l’injonction à l’intégration correspond à la nécessité de faire allégeance : il faut accepter les conditions des dominants pour faire partie du jeu. L’injonction à l’intégration est la solution indispensable pour la nation française pour résoudre un paradoxe insoluble sans elle : l’homogénéité culturelle est « menacée » par ces « autres » étrangers, il faut donc les assimiler pour résoudre ce « problème ». Nous héritons aujourd’hui de cette logique assimilationniste de la construction nationale française, et elle se combine avec la logique propre du rapport colonial.

    Le mot intégration est polysémique et chacun met un peu ce qu’il veut à l’intérieur. Mais on peut retracer la généalogie du mot, et étudier les usages qui en est fait. Le mot intégration, dans le discours politique et médiatique, est arrivé dans le « marché symbolique » dans un contexte bien précis. Il vient succéder à d’autres termes qui ont perdu leur « valeur » sociale et politique : adaptation (des nouveaux ouvriers à l’ordre capitaliste et urbain du 19ème siècle), insertion (à l’entreprise) ou assimilation (des colonisés à la métropole). Ce dernier a perdu sa valeur à cause des connotations coloniales. Au moment de la remise en cause de l’ordre colonial, en particulier par le début de l’insurrection indépendantiste en Algérie, justifier la politique française en Algérie par une politique d’assimilation était devenue anachronique. C’est vers 1955 que Soustelle, nouveau gouverneur général d’Algérie, affirme que « la France a fait un choix : celui de l’intégration ». Ainsi, le concept d’intégration est venu légitimé la continuité de l’existence l’Algérie française.

    Pour ce qui est du sens, assimilation signifie, de manière idéale, le passage de l’altérité totale à l’identité totale (au sens de identique). L’#intégration était censée définir ce même processus mais dans le « respect des cultures ». En fait, il existe une continuité de sens entre assimilation et intégration, et donc une continuité entre période coloniale et période #postcoloniale. Pour ma part, je refuse d’utiliser ce terme pour comprendre la situation des héritiers de l’immigration postcoloniale, sauf pour l’analyser comme tel. La logique intégrationniste se base sur au moins trois mécanismes : 1) elle établit une frontière entre deux cultures (pour ne pas dire « race », ou « religion ») supposées être radicalement « différentes » ; 2) elle construit une hiérarchie entre ces cultures, l’une étant supérieure à l’autre ; et 3) elle veut que la culture « inférieure » disparaisse en s’assimilant à la culture inférieure (c’est le versant « assimilationniste »), ou bien, en fonction du contexte historique, elle accepte la « différence » mais une différence toujours inférieure et séparée (versant « ségrégationniste »)."

    #Abdellali_Hajjat

    #immigration
    #rhétorique

  • Du rapport sur l’intégration

    "Mais revenons aux rapports, que peu de ceux qui s’en offusquent ont lus, probablement. Alors, ces rapports, ils disent quoi, ils proposent quoi ? Rien de plus et rien d’autre que ce qui se dit et que ce qu’on propose, depuis des années, dans les milieux universitaires. Rien de bien révolutionnaire.

    Utiliser le mot « #intégration » à propos de personnes issues de l’#immigration mais nées en France est évidemment un non-sens. Thierry Tuot, conseiller d’Etat, le disait avec éloquence dans un autre rapport, présenté au Premier Ministre en février 2013... et lui aussi aussitôt enterré (il y a beaucoup de places au cimetière des rapports) ! Sa liberté de parole lui a coûté son poste. Ne savait-il donc pas qu’on préfère la langue de bois ? Titre de son œuvre ? La Grande Nation. Pour une société inclusive.

    Ca s’annonçait mal, c’est sûr. M. Tuot, qui avait dirigé le Fasild et qui, à ce titre, connaissait bien le sujet, appelait déjà à une refonte de la politique d’intégration, il utilisait déjà le mot « inclusion ». Or les rapports qui font jaser aujourd’hui abordent de la même manière certaines des questions soulevées par M. Tuot. Les auteurs de V ers une politique française de l’égalité demandent ainsi qu’on travaille le sentiment d’appartenance, plaident pour un « Nous inclusif et solidaire », et pour cela préconisent de reformuler la question nationale. Ils ajoutent, avec raison, que l’altérisation des populations perçues comme « étrangères » a pour conséquence immédiate et nocive de restreindre la définition du « Nous ». La stigmatisation de l’immigration, de l’islam ou des populations dites Roms renforce et relégitime le « Nous » nationaliste qui périphérise d’emblée des groupes entiers tenus pour des « outsiders ».

    La récurrente instrumentalisation politique de quelques populations construites en ’bouc émissaire’, insistent les auteurs du même rapport, se retrouve à peu de choses près dans les discours de tout l’échiquier politique". Qui pourrait dire le contraire ? Mais cela ne plaît évidemment pas à ceux qui se croyaient vertueux en la matière et découvrent qu’ils ne le sont guère... Allons, encore une belle phrase qui froissera les mêmes, je suppose : « le grand retour du thème de la laïcité est moins lié à un enjeu de religion (et de rapport de l’Etat avec les religions, problème qui est globalement réglé) qu’avec un enjeu idéologique pour le nationalisme : utiliser la question de la religion pour maintenir à distance la reconnaissance des populations vues comme ’musulmanes’. » Cela me semble assez clair.

    Ce diagnostic est posé par les concernés eux-mêmes. Pas par des technocrates à la langue de bois. Pas par des chercheurs théorisant dans leur cabinet sans avoir à salir leurs mocassins dans les quartiers. Cette parole-là, les politiques ont du mal à l’entendre. Ils préfèreront toujours, sur ces sujets, un autisme protecteur à la prise de conscience, qui oblige à faire retour sur ses préjugés et qui dérange. Ceux qui parlent là savent de quoi ils parlent, ils l’approchent avec les outils de la critique, mais ils l’ont aussi vécu dans leur chair. Insupportable prise de parole qui est une prise de pouvoir.

    C’est sans doute ce qui fait dire au chercheur Hervé Le Bras, de son bureau du 6e arrondissement de Paris, dans le JDD du 15 février : « aucun des chercheurs qui font autorité sur ces questions à droite comme à gauche, n’y a participé ». C’est sûr : ces chercheurs aux noms à consonance arabe (à côté, tout de même, de quelques autres aux noms « bien français »), ces associatifs qui sont sur le terrain, tous ces auditionnés venus d’"en bas" ne sont de toute évidence pas les mieux placés pour parler de ce dont ils parlent... On le sait depuis longtemps, et on n’est pas étonné : les élites sont un vrai frein pour l’"inclusion", le grand « Nous » préconisé par les rapporteurs leur fait peur. Et si ces gens-là, si mal-nommés, venaient un jour leur prendre leurs places ?"

    Esther Benbassa

    http://www.huffingtonpost.fr/esther-benbassa/quand-les-arabes-prennent_b_4451281.html

  • « On peut assurément trouver toutes sortes de raisons économiques et sociologiques au retour du racisme : le chômage qui fait accuser l’étranger de prendre la place de l’autochtone, l’urbanisation sauvage, la déréliction des banlieues et des villes-dortoirs. Mais toutes ces causes « socio-économiques » qu’on attribue à un phénomène politique désignent en fait des entités inscrites dans la question politique du partage du sensible.

    L’usine et sa disparition, le travail comme emploi et le travail comme structure de l’être-en-commun, le chômage comme manque de travail et le chômage comme « trouble d’identité », la distribution et la redistribution des travailleurs dans des espaces définis par leur distance avec le lieu du travail et ceux de la visibilité du commun, tout cela concerne le rapport de la configuration policière du sensible et des possibilités d’y constituer la visibilité d’objets litigieux et de sujets du litige. Le caractère de la combinaison de tous ces éléments appartient à un mode de visibilité qui neutralise ou accuse l’altérité de l’étranger. C’est de ce point de vue qu’on peut discuter la simple inférence du trop grand nombre des immigrés à leur indésirabilité. Manifestement, le seuil d’indésirabilité n’est pas affaire de statistique.

    Il y a vingt ans, nous n’avions pas beaucoup moins d’immigrés. Mais ils portaient un autre nom : ils s’appelaient travailleurs immigrés ou, tout simplement, ouvriers. L’immigré d’aujourd’hui, c’est d’abord un ouvrier qui a perdu son second nom, qui a perdu la forme politique de son identité et de son altérité, la forme d’une subjectivation politique du compte des incomptés. Il ne lui reste alors qu’une identité sociologique, laquelle bascule alors dans la nudité anthropologique d’une race et d’une peau différentes.

    Ce qu’il a perdu, c’est son identité avec un mode de subjectivation du peuple, l’ouvrier ou le prolétaire, objet d’un tort déclaré et sujet mettant en forme son litige. C’est la perte de l’un-en-plus de la subjectivation qui détermine la constitution d’un un-en-trop comme maladie de la communauté. On a célébré bruyamment la fin des « mythes » du conflit des classes et l’on est en même venu à identifier la disparition d’usines rayées du paysage urbain avec la liquidation des mythes et des utopies.

    Peut-être commence-t-on maintenant à percevoir la naïveté de cet « anti-utopisme ». Ce qu’on appelle fin des « mythes », c’est la fin des formes de visibilité de l’espace collectif, la fin de la visibilité de l’écart entre le politique et le sociologique, entre une subjectivation et une identité. La fin des « mythes » du peuple, l’invisibilité ouvrière, c’est le non-lieu des modes de subjectivation qui permettaient de s’inclure comme exclu, de se compter comme incompté.

    L’effacement de ces modes politiques d’apparence et de subjectivation du litige a pour conséquence la réapparition brutale dans le réel d’une altérité qui ne se symbolise plus. L’ancien ouvrier se scinde alors en deux : d’un côté, l’immigré ; de l’autre, ce nouveau raciste auquel les sociologues donnent significativement un autre nom de couleur, l’appelant « petit Blanc », du nom naguère attribué aux colons modestes de l’Algérie française.

    La division qui a été exclue de la visibilité comme archaïque reparaît sous la forme plus archaïque encore de l’altérité nue. La bonne volonté consensuelle propose en vain ses tables rondes pour discuter du problème des immigrés. Ici comme ailleurs, le remède et le mal font cercle. L’objectivation post-démocratique du « problème » immigré va de pair avec la fixation d’une altérité radicale, d’un objet de haine absolue, pré-politique. C’est du même mouvement que la figure de l’autre s’exaspère dans le pur rejet raciste et s’évanouit dans la problématisation de l’immigration.

    La visibilité nouvelle de l’autre dans la nudité de sa différence intolérable, c’est proprement le reste de l’opération consensuelle. C’est l’effacement « raisonnable » et « pacifique » de l’apparence dans l’exposition intégrale du réel, du mécompte du peuple dans le décompte de la population et du litige dans le consensus qui ramène le monstre de l’altérité radicale dans le défaut de la politique.

    C’est le décompte exhaustif de la population interminablement sondée qui produit, à la place du peuple déclaré archaïque, ce sujet appelé « les Français » qui, à côté des pronostics sur l’avenir « politique » de tel ou tel sous-ministre, se manifeste par quelques opinions bien tranchées sur le nombre excessif d’étrangers et l’insuffisance de la répression. Ces opinions, bien sûr, sont en même temps des manifestations de la nature même des opinions en régime médiatique, de leur nature en même temps réelle et simulée.

    Le sujet de l’opinion dit ce qu’il pense sur les Noirs et les Arabes sur le même mode réel/simulé selon lequel il est par ailleurs invité à tout dire de ses fantasmes et à les satisfaire intégralement au seul prix de quatre chiffres et d’autant de lettres. Le sujet qui opine ainsi est le sujet de ce nouveau mode du visible qui est celui de l’affichage généralisé, un sujet appelé à vivre intégralement tous ses fantasmes dans le monde de l’exhibition intégrale et du rapprochement asymptotique des corps, dans ce « tout est possible » de la jouissance affichée et promise, c’est-à-dire, bien sûr, promise à déception et conviée, par là, à rechercher et à pourchasser le « mauvais corps », le corps diabolique qui se met partout en travers de la satisfaction totale qui est partout à portée de la main et partout dérobée à son emprise. »

    [Jacques #Rancière , La Mésentente]
    #Racisme
    #Race
    #Peuple

    • Dit autrement, dans Aux bords du politique :

      Et peut-être faut-il alors repenser le sens de la division démocratique, penser que la guerre politique des partis et la guerre sociale des pauvres et des riches dont on se félicitait d’être sorti avaient, par elles-mêmes et dans leur entrelacement conflictuel, un pouvoir mal compris de remédier au mal radical. Comme si la guerre des pauvres et des riches avait aussi, à sa manière, pacifié une guerre plus ancienne. Comme si la double division du politique et du social avait une fonction régulatrice par rapport à ce déchirement plus radical que provoque une certaine passion de l’unité, en sorte que le retour des gestes et des charismes archaïques de l’apaisement serait corrélatif à l’effacement même de la division.

  • « J’emploie souvent un paradigme pour décrire les luttes entre intellectuels. Je vais l’exposer parce qu’il est assez drôle : c’est une expérience de #Köhler qui est un psychologue qui a beaucoup travaillé sur l’intelligence des singes. Köhler raconte qu’un jour il a eu l’idée de suspendre une banane hors de portée des singes : un des plus malins, à un certain moment en pousse un autre sous la banane, grimpe dessus et attrape la banane ; et ensuite tous les singes sont là, une patte en l’air pour essayer de monter sur les autres, mais plus personne ne veut rester au-dessous, puisque tout le monde a compris qu’il faut être au-dessus... Cela me paraît être une métaphore des luttes intellectuelles... Quand vous assisterez à ces débats intellectuels, si vous avez cette métaphore en tête, cela vous donnera beaucoup de satisfaction et aussi beaucoup de liberté, parce que vous ne serez pas tenté de lever la patte, vous serez beaucoup plus contrôlé. »

    [#Pierre_Bourdieu, "Sur l’Etat"]

  • Comment les Français sont devenus blancs

    "L’amnésie du passé colonial qui a longtemps été de règle en France explique l’agacement de certains devant ce déni du poids de la pensée racialiste - donc de la race - dans l’histoire hexagonale. Dès le XVIIIe siècle en effet, la France étend son empire sur les Antilles, où l’économie de plantation prospère, adossée à la stricte hiérarchisation sociale entre Blancs, Noirs et « mulâtres ». Si la théorie raciale de la supériorité des « Blancs » était établie de longue date dans la pensée française, elle devient alors partie intégrante de la vie politique et sociale française. À la veille de la Révolution et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la France « allait réunir une population disparate et multiraciale, si bien que les problèmes posés par les différences raciales allaient jouer un rôle encore sous-estimé, mais néanmoins réel, dans l’effort de définition de ce que signifiait être français ».

    L’identité fantasmée de la France contemporaine prend donc formellement sa source au cours d’une Révolution française plus ambiguë qu’il n’y paraît. Selon le discours national alors élaboré, que Claude Nicolet nomme l’« idéologie républicaine », tout républicain est citoyen et tous les citoyens appartiennent à la « race française ». La nation est une et indivisible, sans distinction aucune. En son nom se met alors en place une contradiction intenable : la proclamation d’un idéal humaniste, assimilationniste et abolitionniste né de la Révolution, et le développement simultané de la domination coloniale - brièvement interrompue- encouragée au nom de la supériorité des Européens qui, peu à peu, en viennent à se définir comme « blancs ».

    L’historienne Françoise Vergès relève avec pertinence cette contradiction et en fournit une explication : « De très nombreuses études ont été consacrées à ce phénomène d’unification de la nation française autour de principes universalistes, mais peu ont souligné un de ses aspects : la racialisation de la nation française. En effet, un des éléments "attractifs" de cette politique d’assimilation fut d’associer le statut de "Français" à la couleur de peau blanche. Pour que la couleur blanche construise une unité "spontanée" d’intérêt entre des personnes dont les cultures, les idées et les objectifs pouvaient diverger, il fallait qu’une autre couleur agisse » . Mais la France, à la différence notoire des pays scandinaves et allemands ou des États-Unis, ne s’est que tardivement identifiée à une « race blanche ». Une race, certes, mais française.

    Cent soixante-dix ans après la Révolution, le président Charles de Gaulle brossait le portrait de la France. De sa France. Il faisait alors très directement le lien entre les Français et la blancheur :« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires » [cité par Peyrefitte, 1994]. "

    http://bougnoulosophe.blogspot.be/2013/11/comment-les-francais-sont-devenus-blancs.html

    #Race
    #racisme
    #Blanc
    #Privilège

  • La vie de ma mère, tu vas kiffer grave l’article de @gonzo : Les rappeurs arabes au prisme de l’orientalisme
    http://orientxxi.info/magazine/nouvel-orientalisme-et-rappeurs-de,0365

    De temps à autre, on se satisfait d’une brève liste de quelques noms célèbres (Naguib Mahfouz, Adonis, Youssef Chahine...) qui composent une sorte de mini-panthéon aussi guindé que marginal auprès du grand public local. Il faut des circonstances exceptionnelles, comme celle que traverse la région depuis plus de deux ans, pour qu’on se donne la peine de renoncer à cette dernière approche et pour ouvrir les yeux sur d’autres propositions artistiques. Malheureusement, ces dernières, découvertes avec un enthousiasme naïf, servent moins à enrichir le regard et à rompre avec les idées préconçues qu’à finalement conforter une perception terriblement biaisée.

  • La tautologie

    (A propos d’Alain #Finkielkraut)

    "Oui, je sais, le mot n’est pas beau. Mais la chose est fort laide aussi. La tautologie est ce procédé verbal qui consiste à définir le même par le même (« Le théâtre, c’est le théâtre »). On peut voir en elle l’une de ces conduites magiques dont Sartre s’est occupé dans son Esquisse d’une théorie des émotions : on se réfugie dans la tautologie comme dans la peur, ou la colère, ou la tristesse, quand on est à court d’explication ; la carence accidentelle du langage s’identifie magiquement avec ce que l’on décide d’être une résistance naturelle de l’objet. Il y a dans la tautologie un double meurtre : on tue le rationnel parce qu’il vous résiste ; on tue le langage parce qu’il vous trahit. La tautologie est un évanouissement à point venu, une aphasie salutaire, elle est une mort, ou si l’on veut une comédie, la « représentation » indignée des droits du réel contre le langage. Magique, elle ne peut, bien entendu, acte de magie honteuse, qui fait le mouvement verbal du rationnel mais l’abandonne aussitôt, et croit en être quitte avec la causalité parce qu’elle en a proféré le mot introducteur. La tautologie atteste une profonde méfiance à l’égard du langage : on le rejette parce qu’il vous manque. Or tout refus du langage est une mort. La tautologie fonde un monde mort, un monde immobile."

    (Roland #Barthes, Mythologies )

    #Tautologie
    #Peur
    #penséeMagique

  • Comité de Soutien au Docteur Rodriguez : ou comment le patronat tente de museler un lanceur d’alertes sur le #harcèlement moral et ses dégâts.
    http://csdr.fr/wp

    Je me présente : je suis psychiatre hospitalier à l’hôpital de Montfavet, ancien chef de service.
    Je suis le fondateur de la première consultation sur la #souffrance psychique au #travail de la région PACA.

    Je suis attaqué par le Conseil de l’Ordre des Médecins de Vaucluse à la demande de la famille MULLIEZ propriétaire entre autre du groupe AUCHAN (Auchan, Alinéa) et du groupe ADEO (Weldom, Bricoman, Zodio…), pour un certificat médical qui fait le lien entre la pathologie présentée par une de leurs employées et ses conditions de travail et surtout qui parle de harcèlement moral.

    Il faut savoir que je prends en charge de nombreux employés de ces diverses sociétés, tous pour des faits de harcèlement moral au travail.

    Il faut savoir qu’Auchan Avignon Nord, le plus grand Auchan de France, a été la première entreprise française à se mettre en grève contre le harcèlement moral au travail.

    Il faut savoir que j’ai mis en place un groupe de harcelés au travail qui fonctionne maintenant depuis 2 ans et qui accueille régulièrement associations contre le harcèlement, syndicalistes, médiateur, médecins du travail, victimes et témoins du harcèlement. Que ce travail a fait l’objet de plusieurs reportages dans le presse écrite locale ainsi que sur FR3 PACA.

    Il faut savoir que je travaille maintenant en réseau avec l’association des médecins du travail couvrant l’ensemble du Vaucluse et du nord des Bouches du Rhône (plus de 80.000 salariés suivis), ainsi qu’avec de nombreux généralistes.

    Il faut savoir que la famille MULLIEZ a envoyé son avocat de Lille pour une conciliation au Conseil de l’Ordre des médecins du Vaucluse, alors que le cabinet dont celui-ci dépend avait un correspondant sur place.

    Il faut savoir que cet avocat a demandé une condamnation pour l’exemple !

    Il faut savoir que le Conseil Départemental a repris à son compte à la lettre prêt l’argumentaire patronal. Le médecin n’a pas le droit de parler de ce qui se passe dans l’entreprise. Le médecin n’a pas le droit de parler de harcèlement. Le médecin n’a pas le droit de faire de diagnostic de trouble psychique réactionnel. Le médecin n’a pas le droit d’évoquer les causes de la souffrance qu’il constate. Le médecin n’a donc plus de moyen de traiter ces états !

    Le Conseil départemental de Vaucluse se substitue à l’employeur qui n’a pas le droit de me poursuivre en tant que médecin hospitalier et porte plainte contre moi auprès de la Chambre judiciaire du Conseil Régional de la région PACA, pour non respect des articles 28 et 76 du Code de déontologie, alors qu’il ne le fait que sur ses commentaires sans valeur juridique et en contravention avec l’article L 461-6 du Code de la Sécurité Sociale.

    Il faut savoir que cette année je ne suis pas le seul poursuivi sur le territoire, 3 médecins du travail le sont également.

    Il s’agit de la première inculpation d’un médecin hospitalier, la première également d’un spécialiste.

    Il faut savoir que les dernières dispositions législatives et réglementaires, ainsi que les arrêts de la Cour de cassation vont tous dans le même sens d’une reconnaissance de l’importance du phénomène du harcèlement moral dans l’entreprise.

    C’est le moment que choisit le patronat, épaulé par le Conseil de l’Ordre, pour faire des exemples.

    Les plus dangereux pour eux sont les psychiatres et les médecins du travail, les seuls spécialistes reconnus comme pouvant faire le lien de causalité nécessaire entre le harcèlement et la pathologie.

    C’est pourquoi je fais appel à vous pour faire cesser ce scandale de poursuivre ceux qui sont à même de défendre les salariés en proie au harcèlement de leur direction lorsque le harcèlement devient une méthode de management comme on a vu à France Télécom (dont je prends d’ailleurs en charge quelques victimes sur PACA, des survivantes puisqu’il s’agit de femmes).

    Dr Jean RODRIGUEZ

  • « Je dirais que les médias et les arts en général, et le cinéma et la télévision en particulier, occupent une place centrale dans la circulation des images et, dans une certaine mesure, dans la circulation des stéréotypes concernant la race, les rapports de race et ce que l’ethnicité veut dire dans une société donnée. D’une certaine manière, ce qu’une société sait et pense de la race n’existe pas en dehors de ses modes de représentation médiatique. Les médias sont en effet constitutifs de ce que nous connaissons et pensons, de ce que nous ressentons à propos de nous-même. En regardant, les manières dont la race émerge et est traitée dans les médias à un moment donné, il est ainsi possible d’obtenir une vision approfondie des transformations en cours dans les rapports de race et d’ethnicité. »

    [Stuart Hall , Race et cinéma]

    #Race
    #CulturalStudies
    #Medias
    #Stuart_Hall
    #Image
    #Iconographie