• ARGENTINE • La educación prohibida : un #webdoc qui fait fureur | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2013/01/14/la-educacion-prohibida-un-webdoc-qui-fait-fureur

    Comme eux, L’Education interdite séduit un public de gauche mondialisé, connecté, écologiste et peu épris du capitalisme. C’est le premier film indépendant en espagnol à être financé par une collecte de dons : en moins de trois ans, 704 personnes ont apporté plus de 60 000 dollars [soit 46 000 euros] au projet. “Certains ont donné 1 000 dollars, d’autres 100, certains à peine 10, précise Germán Doin, le réalisateur. Il n’a été vendu à aucun distributeur ni à aucune salle de cinéma. Ce n’est pas un produit de divertissement, mais un outil de transformation.”

    L’Education interdite fait une critique de fond de nombreux aspects du modèle actuel : son système de récompenses et de punitions, de notation compulsive, son enseignement orienté vers la compétitivité et les objectifs à atteindre, son habitude de transmettre des vérités éternelles…

    Au passage, il nous rappelle que notre modèle éducatif répondait aux besoins de main-d’œuvre créés par la révolution industrielle. Ainsi, L’Education interdite souligne que ce sont les grands industriels des XIXe et XXe siècles qui ont financé l’enseignement obligatoire destiné aux masses.Lancée sous licence de type copyleft (n’importe qui peut la voir, la télécharger, l’utiliser et l’enrichir), L’Education interdite a été conçue par Doin comme une œuvre ouverte : “Nous voulons que les gens se l’approprient, la coupent en morceaux, la réorganisent.” Le film est peut-être simpliste et tendancieux. Mais il a le mérite d’ouvrir la discussion, clairement et directement, sur un thème réputé ennuyeux. Pourquoi ne pas accepter un débat de fond ?

    http://www.youtube.com/watch?v=-1Y9OqSJKCc&feature=player_embedded

    #éducation

  • Qui défend l’enfant queer ? - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2013/01/14/qui-defend-l-enfant-queer_873947

    L’enfant est un artefact biopolitique garant de la normalisation de l’adulte. La police du genre surveille le berceau des vivants à naître, pour les transformer en enfants hétérosexuels. La #norme fait sa ronde autour des corps tendres. [...] La #police du #genre exige des qualités différentes du petit garçon et de la petite fille. Elle façonne les corps afin de dessiner des organes sexuels complémentaires. Elle prépare la reproduction, de l’école au Parlement, l’industrialise.

    Cf. http://seenthis.net/messages/107965

  • Quelques représentations genrées de l’autre sexe chez des enfants de six ans

    Depuis deux ans, le Planning Familial (#MFPF) intervient dans l’école et notamment dans une classe de Cours Préparatoire (CP) accueillant des enfants de six ans. Lors d’une des deux interventions, la situation suivante est proposée : « Imaginez que pendant votre sommeil, un magicien ou une magicienne vous transforme en garçon (respectivement fille). Le matin lorsque vous vous réveillez, quelle est votre réaction ? Qu’est-ce qui est mieux ou moins bien ? Qu’est-ce que vous pouvez faire que vous ne pouviez pas faire avant ? Qu’est-ce que vous ne pouvez plus faire ? ». Les élèves sont répartis en deux groupes non-mixtes avant un temps de synthèse collective qui permet notamment d’interroger certaines des affirmations énoncées lors de l’activité à la lumière de l’expérience de chacun(e).

    Le groupe des filles
    Lorsqu’on est une fille et qu’on se réveille garçon, les points négatifs sont :

    - J’ai moins de choix pour m’habiller (pas de jupes, de collants, de bracelets).
    – Je dois me battre et taper, les autres auront peur de moi et j’aurai moins d’amis.
    – Je devrai me raser.
    – Je ne pourrai plus avoir des jouets de fille.
    – Je ne pourrai plus m’entraîner à m’occuper d’enfants en jouant à la poupée.

    Lorsqu’on est une fille et qu’on se réveille garçon, les points positifs sont :

    - Je n’aurai pas de bébé dans le ventre, je serai tranquille, je n’irai pas à l’hôpital.
    – Je n’aurai pas de mari.
    – Je n’aurai pas besoin de me coiffer.
    – Je pourrai faire pipi debout.
    – Je courrai plus vite.
    – J’aurai un zizi.
    – Je pourrai avoir des jouets et des habits de garçon.
    – Je pourrai avoir les cheveux courts.

    Le groupe des garçons
    Lorsqu’on est un garçon et qu’on se réveille fille, les points négatifs sont :

    - Je devrai porter des jupes et on verra ma culotte.
    – J’aurai des seins et c’est trop gros.
    – J’aurai des seins et on va se moquer de moi.
    – J’aurai des bébés et après il faut s’en occuper.
    – Il faudra enlever ma culotte pour faire pipi.
    – Il faudra mettre du rouge à lèvres, du maquillage et toujours se coiffer les cheveux.
    – Je ne pourrai plus jouer au basket.
    – Il faudra se coucher plus tôt.
    – J’aurai moins de force.
    – J’aurai moins d’intelligence.
    – Je ferai moins de sport.
    – J’aurai plus peur.

    Lorsqu’on est un garçon et qu’on se réveille fille, les points positifs sont :

    - Je serai sage à l’école.
    – Je pourrai être amoureux de Théo.
    – Je pourrai faire des bisous à Thibault.
    – Je pourrai porter des bijoux.
    – Je pourrai faire de la cuisine.
    – Je pourrai faire des bisous.

    #éducation #sexisme #genre

    • Tellement édifiant qu’il faudrait l’encadrer dans toutes les lieux d’éducation (à hauteur d’adulte) ! Ça montre bien à quel point les enfants ont intégré les stéréotypes, malgré leurs désirs parfois contraires. Effrayant ce « j’aurai plus peur » !

      Et je me rends compte aussi avec quelle liberté j’ai personnellement pu piocher dans ces listes, faisant fi des règles sociales, pour me construire l’identité qui me convenait.

    • Il m’a fallu tellement de temps pour m’émanciper de ces clichés et j’y bosse toujours. Et chaque jour, je découvre de nouvelles limites sociales. Que je dois déconstruire. Un peu comme le : « mais tu fais du vélo toute seule ? », où il est rapidement apparu que les gens s’inquiétaient moins des voitures qui me rasent les mollets pour rigoler ou qui me klaxonnent pour m’encourager que du fait qu’une femme seule dans la campagne est forcément exposée, dans tous les sens du terme.

    • Incroyable que ces garçons associent qu’être une femme ce serait pouvoir (enfin ?) donner de l’affection,( faire des bisoux, aimer) cela suppose-t-il qu’être un homme c’est ne pas en donner ? Un « Les hommes ne pleurent pas » comme un « les hommes n’éprouvent rien » bien ancré, comme c’est triste.