• PEUT-ON CONSTRUIRE UNE THÉORIE DE LA MYTHANALYSE ? - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=yupPNT9RRGQ&list=TLPQMTUwNzIwMjMY5LGhQCwGSQ&index=4

    Artiste-philosophe multimédia, Hervé Fischer a initié l’art sociologique et pratique aujourd’hui le tweet art et la tweet philosophie. Son travail a été présenté dans de nombreux musées internationaux et biennales. Le centre Georges Pompidou lui a consacré une rétrospective, Hervé Fischer et l’art sociologique, en 2017. Pionnier du numérique au Québec, il a fondé en 1985 la Cité des arts et des nouvelles technologies de Montréal, le premier Café électronique au Canada, le Marché international du multimédia, la Fédération internationale des associations de multimédia, le festival Téléscience, Science pour tous. Ses recherches portent sur l’art, la sociologie des couleurs, le numérique, les imaginaires sociaux, l’hyperhumanisme. Il a conçu le médialab québécois Hexagram. Il a publié entre autres Théorie de l’art sociologique (1977), L’Histoire de l’art est terminée (1981), Le choc du numérique (2002), CyberProméthée, l’instinct de puissance (2003), La planète hyper, de la pensée linéaire à la pensée en arabesque (2004), La société sur le divan (2007), L’Avenir de l’art (2010), La divergence du futur (2014), La pensée magique du Net (2014), Market Art (2016), Les couleurs de l’Occident. De la Préhistoire au XXIe siècle (2019), L’Âge hyperhumaniste. Pour une éthique planétaire (2019). Il a fondé la Société internationale de mythanalyse.

    Conférence : Peut-on construire une théorie de la mythanalyse ?
    29 juin 2022, 16h45 - 17h30 — Amphi 34B

    Alors que la psychanalyse s’est construite sur l’écoute des biographies individuelles, en quête de nos malheurs, la mythanalyse tente de construire une analyse sociologique de nos imaginaires collectifs. Elle cherche à repérer et évaluer les mythes que nous habitons. Elle ne se construit pas sur une recherche érudite des mythologies du passé des sociétés, mais de leurs mythes les plus actuels. Il n’existe pas plus d’inconscient collectif (Jung), que d’inconscient individuel (Freud). La mythanalyse ne peut pas mettre les sociétés sur son divan. C’est donc dans la culture de chaque société, ses croyances idéologiques (progrès, démocratie, écologie, individualisme, économie, technoscience, numérique, identité, mondialisation, etc.), qu’elle élucide les configurations fondatrices de nos gouvernes collectives, qui sont aussi les matrices de nos valeurs individuelles. Et elle les soumet à une analyse critique. Car tout ce qui est réel est fabulatoire et tout ce qui est fabulatoire est réel, mais il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations. Elle ne vise pas à guérir les malades en les réintégrant dans le système de valeurs de leur société, mais elle questionne ces valeurs selon que nos imaginaires sont porteurs d’espoir (la liberté) ou toxiques (le posthumanisme). Et elle analyse les étapes de construction de nos facultés fabulatoires, postulant que ce n’est pas l’enfant qui vient au monde, mais le monde qui vient à l’enfant le réduisant à imaginer ce monde, d’abord sans concept (in-fans), selon ses émotions et l’influence de la société.

  • Bien être numérique et surveillance masquée

    Ah tiens, je me suis acheté un téléphone avec Android dessus. Rien de nouveau jusque là.
    Sauf que je suis allergique au traçage.

    Mon téléphone il fait quoi ? ben je veux juste qu’il téléphone, envoie des SMS et des MMS, enregistre mes photos et serve à ma demande de relais internet quand je n’ai pas de réseau. That’s all, et je trouve que c’est déjà suffisant.

    Donc, déballé et à peine allumé il veut absolument avoir ma carte SIM et une connexion WIFI, hé ben non mon petit coco, tu vas attendre que je désactive toutes les saloperies que tu veux me faire valider avant que je me connecte à quoi que ce soit.

    Et en avant pour le grand nettoyage du sournois
    – désactive la géolocoalisation mise d’office
    – désactive tout ce qui ne ressemble pas aux services que j’ai listé plus haut, pff, ça fait du monde.

    Petite pause, Montel me dit qu’il y a des MAJ disponibles, mais comment c’est possible alors qu’il est censé ne pas s’être connecté une seule fois !

    Mais alors le plus beau qui m’a donné envie de faire ce post, c’est une application qui se nomme « Bien-être numérique et contrôle parentale ». Tu n’as pas d’enfant ? qu’importe, c’est toi l’enfant, BigFather est là, qui sait déjà puisque c’est marqué, combien de minute j’ai passé sur telle ou telle application et l’a enregistré dans sa mémoire ! Sans que j’ai rien activé du tout :-/

    • J’ai tout comme toi ce type de préoccupations qd j’installe mon téléphone. Un jour on m’a fait découvrir qu’on pouvait avoir un pare-feu sur son Android pour couper l’accès réseau aux applications, application par application. Ça se nomme netguard, c’est gratuit et bien pratique. Ça n’empêche pas les app de communiquer en push via Google apps, mais les apps ne peuvent plus initier de communications.

    • J’ai réussi à me passer de « smartphone » jusqu’à présent et je crois que je vais continuer. En fait mon bouzin aurait pu devenir « smart » mais je l’ai assigné à rester un simple « phone ». J’ai juste un forfait à 2€/mois chez « frit » et, concernant ce terminal, j’ai bloqué chez lui toute velléité de se connecter à Internet. Je peux juste « téléphoner » et envoyer ou recevoir des texto ; même pas de MMS. Mais ce n’est peut-être plus possible avec les appareils récents.

    • @biggrizzly merci de l’info !
      @sombre, pas mal de jeunes font ça autour de moi aussi parce qu’ils étaient trop accrocs. Donc il y a les dumbphones maintenant :) mais cachés dans les magasins vu que ça rapporte pas grand chose en comparaison.
      J’ai remarqué aussi que les #téléphones_sniffeurs sont devenus énormes et longs. C’est la mode (parce que c’est la mode) sauf si tu es très riche et encore plus mode tu t’offres un moyen.

      Vu qu’il ne se connectera pas toutes les secondes à la CIA celui-là devrait me durer aussi longtemps que le précédent, ça doit lui permettre de tenir un allée retour lunaire à la voile (10 ans). :)

  • The simple ways cities can adapt to heatwaves - BBC Future

    A heat map shows land surface temperatures in Paris during a heatwave in June 2022 (Credit: European Space Agency)

    Satellite images reveal how green spaces, white roads and water features are helping keep cities cool during deadly heatwaves.
    R

    Ribbons of blue snake through the bird’s eye view of Prague, a cool relief from the intense patchwork of hot red, vivid orange, and bright yellow that dominates the satellite images.

    The blue marks the Vltava River, offering cool respite to the Czech Republic’s capital from the blazing heatwave that hit the city in June 2022, while interspersed green patches symbolise parks, another relief from the hot land surface temperatures, which measured up to 45C (113F) last summer.

    These are urban heat map images captured from space. They show the dramatic impact of green spaces, white road surfaces and water on cities, helping them cool in a natural way and resist the rise of deadly heat waves.

    Mapping these extreme hotspots are a vital asset to city planners as the world warms up and heat-related deaths continue to rise. In 2022, more than 20,000 people died of heat-related causes in Europe, with temperatures in the UK surpassing 40C (104F) for the first time in history. In June this year, areas in Spain registered 44C (111F) on the thermometer – and city dwellers across the pond in the US aren’t faring much better. There have been at least 13 heat-related deaths in Texas over the past two weeks, as meteorologists predict the extreme heatwave will spread over the southern US, and that temperatures exceeding 43C (110F) will be commonplace.

    Images that are constantly being captured by the International Space Station not only show extreme land surface temperatures in cities, but also dramatically cooler areas that are the result of having parks or water features in densely populated areas. One study found that neighbourhoods within a 10-minute walk of a park are as much as 3C cooler than areas outside that range.

    https://www.esa.int/Applications/Observing_the_Earth/Copernicus/City_heat_extremes

    #climat #temperature #urbanisme #cartographie #parcs_et_jardins #villes

  • Non, les #banlieues ne croulent pas sous l’argent public | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/non-banlieues-ne-croulent-largent-public/00107565

    Au total, la Seine-Saint-Denis contribue beaucoup à la protection sociale (top 7 en France), et reçoit peu. C’est le département qui touche le moins de transferts sociaux. Non seulement les quartiers ne sont pas gorgés d’allocations, mais ils financent largement les prestations sociales dans des départements ruraux vieillissants.

    • Si l’on poursuit la logique d’Eric Zemmour, il est particulièrement intéressant de se pencher sur l’ensemble des volumes de transferts sociaux dont bénéficie chaque département. Le département métropolitain qui en touche le moins est… la Seine-Saint-Denis !

      Un passionnant rapport du Haut conseil du financement de la protection sociale datant de 2015 montrait ainsi qu’en moyenne, les habitants du 93 recevaient 8 403 euros de transferts de la protection sociale par an, contre 12 144 euros en moyenne dans le Var, le record national.

      Surprise ? Pas vraiment. Il s’agit là aussi d’un effet de composition. Le poids des retraites est très important dans le total des prestations sociales, et le Var accueille beaucoup plus de retraités que la Seine-Saint-Denis.

  • Appel à la rédaction d’un statut « d’objecteur·trice numérique » – Halte au contrôle numérique
    https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=3053

    Face à une numérisation toujours plus massive et imposée de nombreux pans de notre vie quotidienne, nous lançons une réflexion collective par le biais d’événements (ouverts au public, en soirée, les 15 et 16 septembre) et de différents ateliers thématiques (groupes de travail fermés mais dont nous diffuserons publiquement des comptes-rendus du travail). Notre objectif est la rédaction de nouveaux droits, qui pourront être revendiqués par chacun.e et être portés par des actions collectives, afin de retrouver un pouvoir décisionnaire face à ces technologies.

    Nos observations :

    Systématiser le numérique revient de fait à exclure un certain nombre de personnes.
    La généralisation des algorithmes et des systèmes robotisés peut attenter aux libertés et entraîner des discriminations sociales, raciales, de genre...
    Les citoyen·ne·s sont exclu·e·s des prises de décision concernant le numérique, alors que ce sont les premier·e·s concerné·e·s.
    Le recours massif au numérique a des impacts en termes environnementaux, sanitaires et géopolitiques.

    Nos objectifs :

    Réfléchir à un cadre légal protecteur des citoyen·ne·s.
    Limiter le pouvoir des entreprises du numérique.
    Obtenir le droit à des solutions alternatives et humaines.
    Offrir la possibilité de dire non à un traitement ou à un outil numérique.

    L’organisation :

    Les ateliers se dérouleront sur une journée, le samedi 16/9/2023.
    Sept ateliers thématiques se dérouleront en parallèle pour réfléchir à l’impact du numérique dans ces domaines : agriculture, droits sociaux, éducation, migrant·e·s, police et justice, santé, travail.
    Des spécialistes dans chaque atelier, pour obtenir des droits pour tou·te·s.
    Ces ateliers ne sont pas ouverts au public, il s’agit de groupes de travail dont les membres sont sollicité·e·s par les organisateur·trices mais les comptes-rendus de leurs travaux seront diffusés.

    via @souriez
    #objecteur·trice_numérique

    • Question ergonomie web, les hyperliens du site du courrier international ne sont pas repérables. Je ne sais même pas comment j’ai cliqué sur ce lien qui mène aux études …

      Les adolescents des nations les plus grandes et les plus petites sont séparés par plus de 20 cm de hauteur

      https://ncdrisc.org

      Over 1.2 billion people have hypertension worldwide

      More than half of people with hypertension are not receiving treatment

      During school ages, children in many countries fail to achieve their potential for growing taller and gain too much weight

      Adolescents in the tallest and shortest nations are separated by more than 20 cm in height

      Emerging economies have achieved some of the largest improvements in children and adolescents’ height over recent decades

      High cholesterol is responsible for about 3.9 million worldwide deaths

      Non-optimal cholesterol had shifted from western countries to east and southeast Asia and Pacific island nations

      More than half of the global rise in BMI over the last three decades was due to increases in BMI in rural areas

      Our “Trends in children and adolescents body-mass index” article ranked number 7 in the Altmetric Top 100 list in 2017

      The rise in child and adolescent obesity has accelerated in low and middle income countries

      More than 124 million children and adolescents and 670 million adults are now obese

      More adults in the world are now obese than underweight
      422 million people have diabetes worldwide

      Middle-income countries experience
      the highest levels of adiposity and diabetes

      et en voila d’autres, dont celui du Times

      British five-year-olds up to 7cm shorter than western peers

      https://www.thetimes.co.uk/article/british-five-year-olds-up-to-7cm-shorter-than-western-peers-38csjnvz2

      et du Guardian

      Britain’s shorter children reveal a grim story about austerity, but its scars run far deeper

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2023/jun/25/britains-shorter-children-reveal-a-grim-story-about-austerity-but-its-s

  • « Emmanuel Macron ne comprend rien aux banlieues » - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues

    Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du mépris, de l’arrogance et de l’ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

    • Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.
      [...]
      Nous câliner [...] Puis ça a viré à la thérapie de groupe. On se serait cru aux alcooliques anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les assurances, c’est le néant.

  • L’#immobilier en France, porte d’entrée du blanchiment : 7,3 millions de #parcelles sans #propriétaire identifié
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/07/05/l-immobilier-en-france-porte-d-entree-du-blanchiment-7-3-millions-de-parcell

    En pleine incertitude sur l’avenir d’#Anticor, qui vient de perdre son agrément, voici une illustration concrète de l’utilité publique des #ONG #anticorruption. Alors que l’achat de biens immobiliers reste une voie royale pour blanchir de l’argent d’origine criminelle, mais qu’il n’existe aucune donnée macroéconomique pour étalonner le risque en #France, Transparency International et sa section française, associées au collectif #Anti-Corruption #Data Collective, comblent le vide. Ensemble, ils publient, mercredi 5 juillet, un rapport détaillé sur le sujet intitulé « Face au mur ».

    Cette radiographie inédite du territoire est riche en révélations. Elle montre que 11 % des parcelles cadastrales françaises – plus de 10 millions sur 98 millions – sont détenues par l’entremise de sociétés privées (sociétés civiles immobilières, sociétés anonymes, etc.), et que, dans trois quarts des cas, l’identité des propriétaires réels n’est pas renseignée dans les registres accessibles publiquement. Ce qui représente le chiffre choc de 7,3 millions de parcelles détenues anonymement, soit par des sociétés françaises, qui ne remplissent pas leurs obligations légales de déclaration de « bénéficiaires effectifs », soit par des sociétés étrangères, non tenues à cet exercice de transparence. Ces données manquantes empêchent la société civile d’exercer son rôle de vigie : les journalistes et les ONG sont en particulier privés d’informations précieuses pour nourrir leurs enquêtes ou révéler des scandales financiers.

    Pour parvenir à ces constats, plusieurs mois de travail ont été nécessaires à Transparency et Anti-Corruption Data Collective. Il a fallu compiler, agréger et comparer les données publiques existant sur les sociétés et sur les biens immobiliers (registre des bénéficiaires effectifs de sociétés, registre des actifs immobiliers détenus par des personnes morales, cadastre, etc.).

    « On est loin du “tout est sous contrôle” »

    Si cette #enquête force l’attention, c’est parce que le blanchiment à travers l’immobilier – secteur-clé de l’économie, avec 11 % du PIB et plus d’un million de transactions chaque année – constitue « une menace élevée » en France, ainsi que le signalait le Conseil d’orientation de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans son « analyse nationale des risques » de janvier. Ce risque est maximal dans l’immobilier résidentiel de luxe, où la possibilité de recycler dans l’économie légale de très grosses sommes d’argent issues de crimes et de délits (trafic de drogue, fraude fiscale, corruption, traite d’êtres humains, etc.) s’ajoute à la difficulté pour les autorités à mener des contrôles, en raison de l’absence de référentiel de prix.

    Surtout, les chiffres de #Transparency révèlent un niveau d’opacité maximal lorsque les achats se font par l’entremise de sociétés, et en particulier celles immatriculées à l’étranger. C’est ainsi que les schémas de blanchiment régulièrement appréhendés par #Tracfin, la cellule #antiblanchiment de #Bercy, comportent immanquablement des sociétés écrans, créées à l’étranger, pour dissimuler l’origine des fonds.

    « On est loin du “tout est sous contrôle”, qui est le discours officiel des autorités, constate Sara Brimbeuf de Transparency International France. On est face à un véritable mur d’opacité, qui empêche le suivi des flux d’argent sale dans l’immobilier français. L’Etat doit réagir. » « Tout le monde sait que l’immobilier résidentiel de luxe français, dans l’Ouest parisien ou sur la Côte d’Azur, est prisé par les kleptocrates », ajoute Mme Brimbeuf.

  • Lettre à un souvenir qui résonne
    https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2023/07/06/lettre-a-un-souvenir-qui-resonne

    Chère Pélagie, Je me souviens si bien de ton arrivée ! Tu avais sur les paupières une épaisse couche de fard vert printemps qui convenait fort peu à tes jolis yeux bleu outremer, un fard à joue presque violet à force d’être rouge et un rouge à lèvres couleur framboises trop mûres. Je me suis tout […]

    #Portrait #Société #contrôle_social #Politique #portrait
    https://0.gravatar.com/avatar/cd5bf583a4f6b14e8793f123f6473b33bb560651f18847079e51b3bcad719755?s=96&d=

  • #Yassine_Bouzrou, #avocat : « Il n’y a pas de problème policier en France, il y a un problème judiciaire »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/05/yassine-bouzrou-il-n-y-a-pas-de-probleme-policier-en-france-il-y-a-un-proble

    Pour moi, il n’y a pas de problème #policier en France, il y a un problème #judiciaire. Tant que la justice protégera d’une manière aussi flagrante les policiers, ils n’auront aucune raison de modifier leur comportement. La responsabilité est d’abord judiciaire. Si, demain, la justice décidait, comme elle le fait en matière de #violences_policières, de prononcer des non-lieux dans toutes les affaires de stupéfiants par exemple, on risquerait d’avoir une explosion du trafic de stupéfiants en France. Dans les faits, comme il y a une #impunité_judiciaire presque complète, il est logique que les actes de violences policières se multiplient. Or, il y a eu une #aggravation des violences policières illégitimes ces dernières années, avec l’impunité totale dans les dossiers de « #gilets_jaunes » éborgnés au #LBD [lanceur de balles de défense], avec l’augmentation du nombre de morts du fait de la loi de 2017 sur les refus d’obtempérer. La justice n’a jamais été aussi radicale dans l’#exonération des policiers.

    Pour moi, l’#IGPN, c’est un faux problème. Conduire des enquêtes pénales suppose de faire appel à des officiers de police judiciaire, eux seuls peuvent placer en garde à vue et conduire des investigations importantes. Remplacer l’IGPN signifiera qu’on changera de nom, c’est tout. Le problème, c’est que l’IGPN ne travaille pas pour les #avocats, mais pour les procureurs, et travaille surtout pour le ministère de l’intérieur. Comme l’IGPN a la double casquette, administrative et judiciaire, ils disent, dans leurs conclusions, s’il y a eu ou non une faute commise, donc ils portent un jugement. Ensuite, il est très facile pour un magistrat de se ranger derrière l’avis de l’IGPN, en expliquant qu’aucune faute n’a été commise, et donc de classer sans suite ou de rendre un non-lieu.

    • En quoi c’est un faux problème puisque dans pas mal de pays l’IGPN locale ne dépend pas du même ministère, c’est vraiment indépendant. C’est bien une énorme différence que juste le nom, de pas dépendre de la même hiérarchie du tout et d’avoir un organisme plus indépendant (dans la mesure du possible, ça reste le même gouvernement).

    • Des premières communications des parquets jusqu’à l’utilisation de l’#IGPN ou des expertises, tout est fait pour criminaliser nos clients et protéger les forces de l’ordre. Nous avons un mal fou à obtenir les dossiers des policiers. Cela serait pourtant important. Ont-ils déjà fait usage de leurs armes ? Ont-ils déjà été l’objet de plaintes ? D’enquêtes ? Dans l’affaire Traoré, il a fallu cinq ans pour obtenir, non pas les dossiers, mais une synthèse de l’#IGGN [inspection générale de la gendarmerie nationale] sur leur parcours. Dans l’affaire Zineb Redouane, nous n’avons rien. Dans un dossier de tir de LBD dans la tête d’une enfant à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), nous avons demandé que l’ADN soit prélevé sur le projectile – que la famille avait remis à la police. La justice a refusé. Puis elle a conclu à un classement sans suite pour défaut d’identification du tireur.

      Nous sommes aussi confrontés à des faux sur les procès-verbaux. Dans un dossier à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), par exemple, d’un homme tabassé par un policier, ce dernier avait rédigé un PV – complètement faux – sans savoir qu’il était filmé. Il avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel et non devant la cour criminelle. Il a fallu se battre pour obtenir qu’il soit jugé pour faux en écriture. Les peines, lorsqu’il y a un procès, sont aussi, très souvent, trop légères. Même lorsqu’ils sont convaincus de la culpabilité des policiers, les magistrats ont tendance à requérir du sursis. Le slogan « Pas de justice, pas de paix » a du sens. Or, il n’y a aucune justice en matière de violences policières illégitimes.

      https://justpaste.it/bnl4t

      #Police #justice #impunité #immunité

    • ce qu’il dit, @rastapopoulos, c’est que si la justice ne sanctionne pas ces fonctionnaires (au moyen de peines diverses, y compris des interdictions d’exercer, des interdictions d’utilisation d’une arme) il n’y aura - sauf exception et a minima -pas de sanction dont l’institution policière elle-même serait à l’origine en cas d’excès de pouvoir, d’abus, de délit ou de crime à l’encontre des justiciables, que c’est à la justice de protéger les justiciables et de traiter les fonctionnaires de policiers comme des justiciables.

      il essaie de creuser une brèche dans et contre la justice comme institution policière, de tordre ce bras de la police. c’est du moins -peut-être est-ce « optimiste » -ce que je comprends.

    • @rastapopoulos
      il me semble que le discours s’entende, voire est même stratégique. L’idée, comme détaillée par @colporteur, est que tant que la justice ne punit pas les mauvais élève, il n’y a aucune raison que cela change, quand bien même les enquêtes seraient menées sérieusement ou que l’IGPN serait un organisme indépendant (les juges sont libres ensuite de suivre, ou non, ses recommandations).

      Il est peut-être d’autant plus stratégique de raisonner ainsi, que les magistrats pourraient être sensibles à ces critiques, issues de praticiens des cours de justice. En tant qu’avocat impliqué depuis plus de 15 ans sur ces cas de violences policières (avec notamment Arie Alimi), il estime en tout cas que c’est par cette brèche qu’il est plus probable de pouvoir avancer sur ces questions dans le cas français... je lui fait personnellement confiance et suis plutôt heureux de la médiatisation des arguments de la défense, qui est souvent relayée en second ordre.

    • Mort de Nahel : la troublante fiche de police qui relance la piste du mensonge
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-de-nahel-la-troublante-fiche-de-police-qui-relance-la-piste-du-menso

      Versée à l’enquête judiciaire, une fiche d’intervention mentionne que l’adolescent a foncé sur le policier auteur du tir mortel. Un comportement depuis remis en doute par la vidéo des faits. La famille de la victime y voit la preuve d’un mensonge policier.

      #Paywall... #faux_en_écriture_publique

    • Un comportement depuis remis en doute

      Même face à l’évidence, notre journaliste ne parvient pas à écrire « ...depuis remis en cause... ». Parce que la parole policière ne doit pas être remise en cause. Remise en doute, à la limite, mais encore faut-il qu’un juge se laisse convaincre, et alors, alléluia, on pourra passer à autre chose et faire comme si la vidéo n’avait jamais existé. Ou l’inverse. L’important étant de passer à autre chose, avec sursis.

    • la presse se fait fort de souligner que la défense Nahel avait pointé un « faux en écriture publique » de manière erronée puisque les premiers éléments policiers ne résultaient que d’échanges radios et de leur résumé (et non de PV). or voici que ce crime spécifique ressurgit mécaniquement. le travail de défense juridique des policiers impliqués avait commencé. il fallait étayer un scénario mensonger qui ne pouvait reposer sur les seules déclarations des concernés par une parole assermentée (qui prend valeur de preuve).
      pas de bol. la défense police s’est effondrée et doit se reconstruire.

      l’expression police criminelle désigne une caractéristique générale de l’institution.

  • Enfin le gouvernement prend une mesure forte en direction des quartiers :

    Émeutes après la mort de Nahel : les soldes prolongées d’une semaine - lindependant.fr
    https://www.lindependant.fr/2023/07/05/emeutes-apres-la-mort-de-nahel-les-soldes-prolongees-dune-semaine-11322

    La ministre déléguée aux PME et au Commerce annonce ce mercredi la prolongation de la durée des soldes d’été.

    « À la demande des commerçants, nous allons prolonger d’une semaine les soldes, jusqu’au 1er août », indique Olivia Grégoire, ce mercredi

    La ministre déléguée aux PME et au Commerce entend ainsi soutenir les commerçants touchés par les émeutes des derniers jours qui n’ont pu ouvrir leurs magasins et qui ont subi de sérieux dégâts.

    Le gouvernement va également « permettre aux commerçants qui le souhaitent d’ouvrir ce dimanche », ajoute-t-elle.

  • Comme un appel après Nahel
    https://blogs.mediapart.fr/nadia-mokaddem/blog/050723/comme-un-appel-apres-nahel

    Sans doute parce que désormais il va de soi que nous habitons des quartiers insensibles où de magnifiques terrasses de café et des parcs proprets et une consommation proprette noie et interdit l’accès à cette humanité sensible car rappelez vous on n’est pas là pour s’aimer et vivre en hommes et en femmes et en êtres de chair et de désirs et de rêves.

    On est là pour adorer le bleu : celui de nos cartes et de nos uniformes et des coups que nous infligeons avec grâce et empressement à nos humanités en acceptant de poser un genou à terre chaque jour en hommage au capitalisme triomphant.

  • « Il n’y a pas de justice pour nous » : à Pontoise, l’écrasement judiciaire de la révolte se poursuit
    https://www.revolutionpermanente.fr/Il-n-y-a-pas-de-justice-pour-nous-a-Pontoise-l-ecrasement-judic

    Quand vient le moment des délibérés, des policiers envahissent les petites salles d’audience du Tribunal de Pontoise et enserrent de façon anxiogène les rangs du public. Un homme noir, installé dans le public, regarde un instant son téléphone, un policer le menace immédiatement de le poursuivre pour outrage. Du côté des détenus aussi, derrière les vitres, le nombre de policiers est doublé, faisant pressentir à tout le monde la lourdeur des peines à venir et la colère que l’institution judiciaire est consciente qu’elle va déclencher.

    Le couperet tombe enfin et comme partout, les peines sont insoutenables. Pourtant la plupart sont sans casier, les dossiers vides, les preuves très faibles, comme le répètent les avocats, mais la plupart prennent des peines de prison ferme. Le groupe d’adolescents de 18 ans, poursuivis pour « groupement… », obtient une peine de 8 mois d’emprisonnement à domicile avec bracelet électronique. « On est soulagés qu’ils ne retournent pas en prison ce soir même si une peine de 8 mois d’emprisonnement à domicile, c’est énorme pour des gens sans casier et pour des faits comme ceux-là. Ils écopent aussi d’une interdiction de paraître à Argenteuil, alors qu’ils y vivent… » conclut Louisa.

    Partout les familles et les amis sont brisés par les condamnations. Un lycéen de 18 ans, sans casier prend 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (départ en prison depuis l’audience). Il est accusé d’avoir fourni le briquet qui aurait servi à l’incendie d’une voiture. A la lecture du délibéré, sa mère s’effondre. Dans une autre salle, on annonce qu’un chauffeur de bus, père de famille, part en prison lui aussi pour 12 mois ferme. On lui reproche d’avoir transporté des feux d’artifice et d’avoir été interpellé avec du cannabis sur lui.

    Dans la foulée, un jeune homme est condamné lui aussi à 12 mois ferme avec mandat de dépôt pour conduite sans permis et refus d’obtempérer, sans participation aux émeutes. A la nouvelle, sa compagne, enceinte, s’effondre par terre et fait une crise d’épilepsie. Derrière la vitre, son mari la voit, paniqué, et est violemment immobilisé par les policiers autour de lui. Pendant ce temps la juge s’époumone en hurlant sur la famille de quitter la salle, alors même que la jeune femme est inanimée par terre face à elle. Une femme de la famille, est en pleurs : « On a moins quand on est un violeur aujourd’hui en France ».

  • Communiqué de la FNCS : L’AME n’est pas un instrument de politique migratoire

    https://syndicat-smg.fr/communique-de-la-fncs-l-ame-n-est-pas-un-instrument-de-politique-migrat

    Publié le mardi 4 juillet 2023, par Fédération nationale des centres de santé FNCS

    Le SMG s’associe complètement aux propos de la FNCS tenus dans ce communiqué de presse. L’accès aux soins doit être garanti pour chacun·e, quelle que soit sa situation personnelle, administrative ou économique.

    Fédération Nationale des Centres de Santé : L’AME n’est pas un instrument de politique migratoire

    Restreindre l’AME : un non-sens en termes de santé publique et économique

    Un projet de loi sur l’immigration est actuellement discuté. Il pourrait faire disparaitre l’AME (Aide médicale d’état) au profit uniquement d’une prise en charge des « soins urgents ». Cela permettrait, soi-disant, une économie de 350 millions d’euros.

    L’accès aux soins et à la prévention sont des droits pour toutes et tous quel que soit son statut.
    Soumis à des polémiques récurrentes, l’aide médicale d’Etat répond à cet objectif public et sanitaire comme l’indique le rapport Igas [1]. Elle assure aux étrangers en situation irrégulière le droit fondamental d’être soignés et de rester en bonne santé. Elle permet aussi de protéger toute la population contre les maladies transmissibles non repérées à temps. (…)

    #AME #soins

  • « La Déferlante » : l’inceste commis par des mineurs, un impensé majeur
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/30/la-deferlante-l-inceste-commis-par-des-mineurs-un-impense-majeur_6179880_323

    Bien qu’il n’existe pas de statistiques fiables, la journaliste estime, en croisant les rares données disponibles, que les violences commises par des mineurs (à 92 % des garçons, estime la sociologue Marie Romero) représenteraient entre un quart et un tiers des cas d’inceste, soit environ deux millions de personnes en France. Or, « l’indifférence, la minimisation et le déni conduisent à une silenciation écrasante de ce phénomène », estime Sarah Boucault, qui s’attache à démontrer qu’il s’agit là d’un « fait social majeur ».

    Tabou massif

    Elle dépeint la manière dont le voile du déni recouvre tout ou presque et les formes qu’il emprunte. En particulier dans l’imaginaire collectif, au travers de formules telles que « jeux d’enfants », « touche-pipi » ou la notion d’« inceste heureux », qui permettent d’esquiver la violence et, avec elle, la question du consentement. Au sein des familles incestueuses, l’inceste se propage par la « contamination du silence sur la pratique », comme l’explique l’anthropologue Dorothée Dussy : « Les enfants viennent au monde avec des parents, des oncles, des tantes socialisés avec l’inceste. » Cette « contamination » touche aussi la littérature scientifique, peu bavarde sur ce sujet, et la justice, quasi muette : « La loi ne dit rien ou presque des agressions sexuelles commises par des mineurs, constate Sarah Boucault. Encore moins lorsqu’elles sont intrafamiliales. »

    #femmes #enfance #inceste #agressions_sexuelles #viols #violences_intrafamiliales

  • Le film « Les algues vertes » de Pierre Jolivet d’après la BD d’Inès Léraud sur le phénomène en Bretagne
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-jeudi-29-juin-2023-9333268

    Le film « Les Algues vertes » a été tourné dans les Côtes d’Armor, caméra à l’épaule de Pierre Jolivet. Le réalisateur raconte : « J’ai dû tourner comme ça, car j’ai quand même fait pas mal de films, mais c’est la première fois qu’on m’interdit de tourner, en me disant : « On ne veut plus qu’on parle des algues vertes ». Je leur disais, mais je vais faire ce film. On est remonté jusqu’à la préfecture qui m’a conseillé le droit d’usage que je connaissais : le droit de tourner caméra à l’épaule où vous voulez, à condition de ne pas poser votre pied de caméra, à condition de ne pas installer de travelling. Il n’y avait pas de places réservées pour les voitures… Comme j’étais avec des jeunes techniciens bretons très motivés, ces interdictions nous ont galvanisés… On ne pouvait pas tourner dans la déchetterie où est mort Thierry Morfoisse en 2009, mais suite à des manifestations, cela a été possible ! »

  • « zéro-un-zéro-un » : un devoir de mémoire « digitale »

    Aujourd’hui, où des banlieues brûlent à nouveau, je voudrais parler des "Zéro-Un".

    Même si c’est vieux, et pourtant très actuel à Mantes ou Vénissieux ; même si cela me fait toujours un peu mal.

    C’était dans les années 60 – 70. La croissance économique battait🧵⤵️
    son plein. L’industrie avait besoin de bras. Et les salaires flambaient.

    Le patronat avait alors exigé une politique d’immigration massive, à inscrire dans la Planification. Et le VIe et le VIIe Plan ont opté pour cette solution, afin⤵️
    de réduire la flambée des salaires. C’était inscrit ainsi.
    Renault, Peugeot, Citroën, Talbot : tous les grands groupes automobiles ont alors écumé le Maghreb, pour embaucher directement sur place.

    Lorsque, tout jeune débutant en journalisme, je suivais les grandes grèves,⤵️
    de l’automobile en 1982-1983 ils me l’ont tous raconté de façon identique, la nuit dans les usines occupées.

    Le groupe automobile arrivait dans le village. Il installait des préfabriqués dans un coin, plantait du gazon devant, traversé par une allée en graviers. Et les jeunes ⤵️
    s’y ruaient. Ils avaient 18 à 20 ans, ils rêvaient de sortir de leur trou ; ils rêvaient de Salut les copains, de musique, de filles. Et d’un autre avenir que celui des champs de rocaille, dans un bled étouffant.

    Quand ils entraient, on les mesurait, on les pesait. On leur⤵️
    regardait les dents, en écartant leurs lèvres du pouce et de l’index, comme on le fait aux chevaux.
    Ils connaissaient les chevaux. Ils n’aimaient pas. Mais ils voulaient partir.
    Ils me l’ont tous raconté : on regardait aussi leurs mains.
    Si elles étaient trop propres, ou lisses⤵️
    on les refusait. Alors, en sortant, ils passaient le mot au suivant. Pour que celui-ci se meurtrisse les mains avec le gravier de l’allée, jusqu’à saigner. Ils l’ont fait.

    Et finalement, on leur demandait leur date de naissance.

    Bien souvent, il n’y avait pas d’état civil,⤵️
    au bled. Ils ne connaissaient que l’année. Ils l’indiquaient, penauds.
    – "Mais quel jour ?" insistait le médecin.
    Ils répétaient l’année. Alors le toubib, blasé, disait au secrétaire :

    – Bon, marque : "Zéro Un / Zéro Un". Le 1 er janvier de l’année indiquée.

    Et leurs papiers, ⤵️
    pour toujours, portent cette date de naissance.

    Si l’on cherche à savoir où les banlieues brûlent, aujourd’hui, il suffit de savoir le nombre de « Zéro-Un », parmi les grands-parents.

    Quand ils étaient retenus par le groupe automobile, les jeunes s’en allaient du bled. On les⤵️
    installait dans des bidonvilles, où les enfants se faisaient pipi dessus la nuit – car aller aux toilettes, c’était sortir dans la boue, avec les rats.
    Puis, quand les bidonvilles furent rasés, dans des foyers Sonacotra, créés à l’époque, et installés loin du centre ville – car⤵️
    suite à la guerre d’Algérie, ces populations étaient considérées comme "à risque". Puis dans les cités, également loin de tt.

    Ils me l’ont tous raconté. On les faisait travailler à Flins, à Mantes, chez Berliet, à Vénissieux. La situation, chez Renault, était meilleure.⤵️
    Chez Peugeot, chez Citroën, à Talbot, le racisme était institutionnalisé.

    Ils me l’ont ts raconté : ils devaient rapporter des cadeaux au contremaître, lorsqu’ils revenaient de vacances au pays. Et l’humiliation était la règle.

    Akka Ghazi, le leader CGT de Citroën Aulnay, ⤵️
    me l’a raconté en 1983 : il était colonel de l’armée, il avait fui le Maroc, pour raisons politiques. Il n’était pas un « Zéro-Un ».
    Mais comme on savait qu’il était un intellectuel, la maîtrise l’obligeait à monter sur une machine, devant tout le monde, pour leur jouer⤵️
    de la flûte à cloche-pied.

    En 1982, ils se sont mis en grève. Souvent en dépit de la CGT "blanche". On a appelé cela le « printemps de la dignité ».

    Et en 1984, on les a licenciés, avec des plans sociaux de milliers de personnes. Au nom de la "modernisation" vantée par⤵️
    le gvt Fabius.

    Les « Zéro Un » n’ont généralement pas retrouvé de travail. Ils sont restés dans leur HLM, perdant face à leurs enfants leur stature sociale.

    Je me souviens : en 1994, lors des grèves contre le CIP, des « bandes de casseurs » détruisaient tout, Place Bellecour,⤵️
    à Lyon. TF1 ouvrait ts les jours le 20 h, avec ce leitmotiv : « les bandes de casseurs ». *
    Et grand reporter à Libé, j’avais voulu savoir qui étaient ces "casseurs".

    Il a fallu que je me fasse volontairement matraquer plusieurs fois par les CRS, que je me batte avec⤵️
    des « grands » casseurs, pour que des jeunes m’acceptent. 😉

    Mais finalement, j’avais pu suivre une bande de jeunes, chaque jour ; et jour et nuit.
    *Parfois, j’avais du mal : ils couraient vite, en cassant les vitrines… et j’étais plus vieux.

    Mais la nuit,⤵️
    en haut des cages d’escalier sombres de Vénissieux, en fumant un pétard, ils me parlaient doucement.

    Sauf un, qui se faisait appeler Rachid pour s’intégrer, mais était d’origine normande, se prénommait André et était une teigne, ces 5 garçons et ces 2 filles étaient des mômes.⤵️
    Gentils. Mais ils avaient au ventre une rage qu’ils n’analysaient pas.

    Et l’une des premières choses qu’ils m’ont dit, c’était : "Nous, on est des fils de Zéro Un".

    Ils le disaient avec du mépris pour leurs pères, qui ne savaient même pas leur date de naissance. Bcp⤵️
    de respect, en même temps : le pire des casseurs n’aurait "jamais osé fumer devant son père". Et une envie inconsciente de venger l’exil paternel et ses rêves humiliés.

    Avant de l’envoyer, je leur ai lu mon papier. Ils n’étaient parfois pas d’accord. Mais ils n’ont pas eu⤵️
    le sentiment d’être trahi.
    Alors je l’ai publié.

    Je me souviens, quand je leur ai lu, de 2 choses.

    J’avais remarqué que chacun, quand il brûlait une voiture, s’attaquait à une voiture de la marque pour laquelle son père avait travaillé. Ils n’en avaient pas pris conscience.⤵️
    Et cela les a beaucoup perturbé.

    Sur les 8 de "ma bande", 2 sont morts. 2 sont passés par la prison et ont eu une vie agitée, jusqu’à ce qu’ils se marient. Les 2 filles, peut-être suite à mon reportage, sont devenues journalistes et font de la radio au Maghreb.

    Des autres,⤵️
    je n’ai plus de nouvelles.

    Peut-être ont-ils également des enfants. Qui aujourd’hui, cassent la nuit. Avec une rage qu’ils ne veulent pas analyser.

    Car dans la nuit, peut-être, flotte encore, cette vieille histoire : le préfabriqué du bled, les rêves de musique et⤵️
    de filles, le gravier et le geste du pouce et de l’index pour découvrir les dents.

    Dans mon papier sur mes "casseurs", en 1994, j’avais aussi noté qu’ils étaient "fils de Zéro Un". Et quand je leur ai relu, à ce moment, ils ont eu un peu honte - et m’ont demandé de l’enlever.⤵️
    Puis finalement, ils m’ont dit : « Non, dis-le. C’est important ».

    Alors, je ne sais pas bien pourquoi, aujourd’hui, je le redis.

    (source : https://twitter.com/FrancoisCame/status/1674364535795249154)

  • Une employée d’un centre dentaire low-cost reconnue comme lanceuse d’alerte par le Défenseur des droits - Maison des Lanceurs d’Alerte
    https://mlalerte.org/lanceuse-dalerte-centre-dentaire

    Après les affaires Dentexia et Proxidentaire, Anne a révélé, quant à elle, d’importantes dérives dont elle a été témoin au sein du groupe Dentexelans qui l’employait. L’employée décrit, entre autres, la surfacturation ou la facturation d’actes fictifs pratiquée. Mais ce n’est pas tout : elle évoque l’usurpation d’identité ou encore l’exercice illégal de l’art dentaire par des praticien·ne·s non autorisé·e·s à exercer

  • Communiqué du collectif SMG 44 en lutte contre l’Ordre des médecins : l’après procès - SMG, Syndicat de la Médecine Générale
    https://syndicat-smg.fr/communique-du-collectif-smg-44-en-lutte-contre-l-ordre-des-medecins-l-a

    Nous n’avons pas gagné notre procès, mais, comme celui des médecins ariégeois eux aussi condamnés, celui-ci nous a permis de dénoncer publiquement le fait que l’Ordre ne remplit pas sa mission de service public et que son action va globalement à l’encontre de la santé publique et des droits des habitant.es .

    Nous remercions vivement l’ensemble des personnes, associations et syndicats qui ont soutenu notre lutte et la presse qui l’a relayée.

    Nous allons continuer de lutter collectivement pour la dissolution de l’Ordre des médecins et pour un contrôle plus démocratique et plus juste du pouvoir médical.

  • Annie Ernaux : « Les Soulèvements de la Terre sont un mouvement pour la vie »

    Dans cet entretien, Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, affirme soutenir Les Soulèvements de la Terre. Les traiter de terroristes est une « aberration » dit celle qui « espère un mouvement de masse » contre ce gouvernement.

    https://reporterre.net/Annie-Ernaux-Les-Soulevements-de-la-Terre-sont-un-mouvement-pour-la-vie

    Comment définiriez-vous ce mouvement ?

    Il exprime la volonté de vivre autrement, de vivre avec la nature dont on est de plus en plus privés et qui est de plus en plus détruite. C’est une manière différente de vivre, mais aussi un changement du rapport humains, qu’ils ne soient plus dans la domination de ceux qui ont le pouvoir et la richesse sur le reste de la population. C’est cela qui fait peur. Tout ce qu’a fait le gouvernement depuis 2017, c’est de favoriser les grands groupes économiques, la FNSEA, les chasseurs.
    Le mot dissolution est absurde. Est-ce qu’on pouvait dissoudre le Larzac dans les années 70 ? Est- ce qu’on pouvait dissoudre les mouvements de femmes qui demandaient la liberté de la contraception et de l’avortement ? Non.

    Appartenez-vous aux Soulèvements de la Terre ?

    Maintenant, je considère que j’appartiens aux Soulèvements de la Terre.

    Que pensez-vous de l’argument du gouvernement selon lequel Les Soulèvements de la Terre incitent à la violence ?

    C’est la répression qui a été violente, on l’a bien vu au moment [du rassemblement contre les mégabassines] de Sainte-Soline ou lors de la dernière manifestation contre la ligne Lyon-Turin.

    Bien sûr, il y a toujours la tentation de se dire que si l’on n’obtient rien, alors peut-être qu’on obtiendra davantage par la violence. À mon avis, ce n’est pas une bonne méthode. Mais c’est quand même le dernier recours la plupart du temps.

    L’idée du gouvernement est de parler d’“écoterrorisme”, de faire passer les Soulèvements de la Terre pour des terroristes. C’est une aberration totale. On fait passer pour des terroristes tous ceux qui manifestent contre le gouvernement.

    • philippe.duke@instagram (Philippe Mangeot)

      J’ai beau me méfier de la référence (extensive, complaisante, grandiloquente) à la Résistance, je l’emploierai désormais. En interdisant les Soulèvements de la terre, en interpelant certain.e.s de ses militant.e.s sous l’égide de l’anti-terrorisme, le gouvernement m’y incite. Le versant activiste de l’engagement des SLT s’est limité jusqu’à présent à des dégradations matérielles et largement symboliques — contre un méga-cimentier, contre la préemption de l’eau par des particuliers, contre des méthodes d’agriculture intensives —, au prix d’affrontements avec la police. Ce n’est pas ce que j’ai appris à nommer « terrorisme », sauf à tout confondre pour le pire. Ce sont des actes de désobéissance civile assez sages, en regard du péril écologique, de la marche fossile du monde qui l’aggrave et de la perpétuation de pratiques écocidaires. La France et les autres pays signataires des accords de Paris ne sont pas en mesure d’honorer les engagements qu’ils ont pris de réduction de CO2 d’ici 2050. La fonte des glaciers de l’Himalaya, réservoir d’eau stratégique de la planète dont dépendent des millions de personnes, s’accélère à un rythme que même les scientifiques les plus alarmistes n’imaginaient pas. Les enfants qui naissent en Francé aujourd’hui vont subir une hausse continue des températures qui affectera tous les équilibres dont dépend la vie. Il en résultera, on le sait, un accroissement des inégalités, la précarisation de populations entières, une multiplication des conflits dans le monde, la mort de millions de personnes. Mais plutôt que de s’inquiéter des pratiques des avionneurs ou des bétonneurs qui annoncent des profits records au prix de l’habitabilité de la planète, plutôt que de s’en prendre à une agriculture intensive responsable de la disparition de milliers d’espèces, plutôt que... on dissout les Soulèvements de la Terre.

      Dans son dernier livre, co-écrit avec Nikolaj Schultz, Bruno Latour invitait à déclarer, pour faire face à l’urgence écologique où nous sommes et à l’illusion de paix dans laquelle nous nous entretenons, un « état de guerre généralisée ». Nous y voilà.

    • Dissolution des Soulèvements de la Terre : « Le gouvernement s’en prend à ceux qui refusent de demeurer passifs face à la catastrophe » TRIBUNE Collectif

      https://www.nouvelobs.com/opinions/20230624.OBS74918/dissolution-des-soulevements-de-la-terre-le-gouvernement-s-en-prend-a-ceu

      Après le lancement d’une procédure de dissolution visant le collectif écologiste, de très nombreux chercheurs et intellectuels dénoncent dans une tribune à « l’Obs » le tournant autoritaire du gouvernement, et la poursuite d’une politique écocidaire.

    • Des figures de l’activisme climatique mondial et du syndicalisme réagissent à la dissolution du mouvement.

      Vanessa Nakate, Rise Up Climate Movement ;
      Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT ;
      Clémence Dubois, directrice de campagnes, 350.org ;
      Léna Lazare, Youth for Climate, membre des Soulèvements de la Terre.

      Diana Nabiruma, Africa Institute for Energy Governance, défenseuse des droits humains et de l’environnement en Ouganda ;
      Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac ;
      Simon Duteil, co-délegué général du syndicat Solidaires ;
      Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire ;
      Disha Ravi, Fridays For Future MAPA (Most Affected People and Areas) ;
      Luisa Neubauer, Fridays for Future Allemagne.

      https://twitter.com/i/status/1672275365035929603
      Montage de 6 minutes d’une émission de Mediapart de 2h

    • marioncotillard@instagram

      Ce qui se passe dans notre pays est extrêmement grave et je pense que l’on doit se poser les questions suivantes : Où se situe la véritable violence ? Qui sont les véritables criminels ?

      Des arrestations d’une brutalité sans nom aux gazages lors de manifestations pacifistes blessant parfois grièvement de nombreuses personnes, en passant par des assignations à résidénce de celles et ceux qui se battent pour l’intérêt commun... la liste des violences policières et, de ce fait, gouvernementales contre les mouvements écologistes donne le vertige et la nausée.

      Celles et ceux qui alertent sur la dérive éminemment dangereuse de notre monde et de notre humanité, les activistes qui demandent une action du gouvernement à la hauteur de l’urgence, sont aujourd’hui qualifiés de criminels ou d’écoterroristes.

      Pendant ce temps, de grandes multinationales, de grandes banques, continuent à investir massiveñient dans les énergies fossiles, à construire des infrastructures qui contribuent à réchauffer le climat et à provoquer des morts, des catastrophes à travers le monde, à mettre en péril les conditions de vie sur notre planète. Est-ce que ces actes ne sont pas infiniment plus violents, plus graves, plus criminels ? Pourtant ces entreprises ne sont jamais inquiétées.

      La dérive sécuritaire de ce gouvernement, couplée à son incapacité à nous protéger des conséquences du changement climatique, est effrayante. Mais ces intimidations n’arriveront pas à nous faire taire.

      Aujourd’hui, dans notre pays, la liberté est en danger. Cela provoque naturellement l’indignation.

      Soutien absolu au @soulevements.de.la.terre

  • Dissoudre les Soulèvements de la Terre concrètement : qu’est ce que ça veut dire ?

    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/ce-qui-repousse-partout-ne-peut-etre-dissout

    Alors que le décret officiel vient d’être publié pour enterriner la dissolution, voici quelques clarifications sur ce que ça implique concrètement.

    Sur la communication :

    D’un point de vue administratif, notre site ne sera pas bloqué, ni nos réseaux sociaux. Mais à partir de ce vendredi 23 juin, les utiliser constituerait un délit, comme répondre à un mail ou se réunir. Nous pouvons en revanche continuer de communiquer sur la procédure de dissolution.

    On vous invite donc à vous tenir informé-es via :

    Un blog Mediapart d’ami-es des Soulèvements de la Terre : https://blogs.mediapart.fr/les-ami-es-des-soulevements-de-la-terre/blog

    Un canal telegram inter-orga à rejoindre : https://t.me/infoline_25mars

    Une adresse mail d’ami-es du mouvement qui se sont engagé-es à relayer les suites de la dynamique : lesamiesdessoulevements@cryptomail.ch

    En solidarité face à la mesure de dissolution, différents médias s’engagent à proposer des espaces pour relayer les informations sur les déclinaisons du mouvement à travers le pays dans les semaines et mois à venir. Voici les premiers : basta !, Cerveaux Non Disponibles, la Relève et la peste, Contre-attaque, Le Média, Partager c’est sympa, Lundi Matin, Dijoncter.info, Terrestres, Politis, Fakir ...

    Des équipes juridiques en soutien qui continueront à suivre les procédures engagées : antirep-bassines@riseup.net, legal-lutteslocales@riseup.net

  • Crimes sans châtiment – ou comment l’UE transforme la Méditerranée en charnier liquide - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/crimes-frontex-europe-exil-migrations-morts-grece-naufrages

    Le naufrage du 14 juin en mer Ionienne est venu s’ajouter à la longue série noire de tragédies similaires dont une partie seulement bénéficie de couverture médiatique, ou même d’un quelconque signalement. Avec sans doute plus de 650 morts (104 survivants sur un total de 750 à 800 personnes à bord), ce naufrage est d’ores et déjà le second plus meurtrier jamais enregistré en Méditerranée, après celui du 19 avril 2015 (plus de 900 morts) au large des côtes libyennes mais dépassant la « tragédie de Lampedusa » d’octobre 2013 (366 corps retrouvés).

    Pourtant, aussi terrifiantes soient-elles, ces tragédies ne représentent qu’une fraction des pertes humaines occasionnées par les traversées de la Méditerranée que tentent quotidiennement réfugié·es et migrant·es venant du Sud global à bord d’embarcations de fortune. Les estimations varient mais ce qui est certain c’est qu’elles se comptent par dizaines de milliers rien que pour la dernière décennie : 27000 depuis 2014 selon Missing Migrant Project, entre 17 et 18000 pour la période 1993-2014 selon d’autres estimations, parmi les plus modérées. Il s’agit donc d’une véritable hécatombe, qui s’est produite et se déroule quotidiennement, sans que cela soulève d’émotion particulière en dehors d’événements perçus comme exceptionnels à l’instar des naufrages évoqués ci-dessus.

    Au-delà de la comptabilité macabre, il y a bien sûr la question des responsabilités politiques. Celles des États bien entendu, mais s’agissant de notre continent, celle de l’instance qui définit dans le détail et met en œuvre le cadre d’ensemble, à savoir l’Union européenne (UE). Car, contrairement à ce qui est souvent dit les frontières européennes n’ont pas toujours été létales pour les populations venues du Sud, et, en tout cas, certainement pas à l’échelle à laquelle les opinions publiques se sont habituées depuis des décennies. Le phénomène cesse d’être marginal à partir de 1990, lorsque commencent à se mettre en place les dispositifs de l’espace Schengen, et il ne prend de l’ampleur qu’à partir de 1995, lorsque le dispositif s’applique pleinement.

    C’est donc la politique dite d’ « externalisation des frontières », revers de la « libre circulation » (fort relative) à l’intérieur de celles-ci qui, en réduisant drastiquement (et de façon croissante), les voies d’accès régulières aux Etats-membres de l’UE pour les personnes venant en particulier du Sud global a conduit à des trajets de plus en plus dangereux et mortels. La méthodique construction de ce qu’on appelle couramment l’« Europe forteresse » s’est ainsi traduite par une politique délibérée de « laisser mourir » à une échelle de masse.

    Cette politique est désormais justifiée par la « promotion de notre mode de vie européen » selon la dénomination officiellement adoptée par l’UE pour désigner le domaine au sein duquel prend place la politique d’asile et de migration. Implicitement mais non moins clairement, une vie non-européenne, en particulier si elle est non-blanche et/ou non-chrétienne, peut passer par pertes et profits, au nom de la défense des prétendues « valeurs » qui fondent l’« Europe » telle que les divers traités du néolibéralisme constitutionnalisé l’ont façonnée au fil des décennies.

    À vrai dire, une telle escalade meurtrière ne saurait surprendre de la part d’une construction issue d’un continent d’où est partie l’expansion coloniale et impérialiste, avec le cortège d’horreurs qui l’a accompagnée. C’est de cette Europe que parlait Frantz Fanon quand il écrivait, en conclusion des Damnés de la terre : « Voici des siècles que l’Europe a stoppé la progression des autres hommes et les a asservis à ses desseins et à sa gloire ; des siècles qu’au nom d’une prétendue ‘aventure spirituelle’ elle étouffe la quasi-totalité de l’humanité. Regardez-la aujourd’hui basculer entre la désintégration atomique et la désintégration spirituelle. (…) L’Europe s’est refusée à toute humilité, à toute modestie, mais aussi à toute sollicitude, à toute tendresse. Elle ne s’est montrée parcimonieuse qu’avec l’homme, mesquine, carnassière, homicide qu’avec l’homme. »

    C’est avec cette Europe – et avec cet « Occident »-là – qui aujourd’hui encore osent parader en modèles de morale et de civilisation sur la scène internationale, qu’il nous faut radicalement et définitivement rompre.

    Pour notre commune humanité, il y a urgence.

    Stathis Kouvélakis

  • Comment la FNSEA a eu la peau des Soulèvements de la Terre
    https://reporterre.net/Comment-la-FNSEA-a-eu-la-peau-des-Soulevements-de-la-Terre

    On croyait l’opération enlisée et repoussée aux calendes grecques, mais le lobby agro-industriel a encore une fois eu gain de cause face aux écologistes. À la suite de la pression insistante de la FNSEA — la Fédération nationale des exploitants agricoles, syndicat dominant —, le gouvernement a accéléré brutalement la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. C’est chose faite depuis le mercredi 21 juin. En conseil des ministres, l’exécutif a présenté son décret de dissolution.

    Tout s’est joué en quelques jours la semaine dernière, alors que l’opération était gelée depuis deux mois, du fait de nombreuses difficultés juridiques. Mais après l’action des Soulèvements de la Terre à Saint-Colomban (Loire-Atlantique) le 11 juin et la dégradation de serres de maraîchers industriels, tout a changé. Le syndicat majoritaire est passé à l’offensive et a arraché à ses opposants une première victoire. Il a activé ses réseaux au plus haut sommet de l’État et mené une campagne de dénigrement massive dans les médias dominants. Quitte à dramatiser à l’excès la situation.

    .../...

    « La FNSEA ment, manipule, violente et insulte »

    Depuis les années 1960, la FNSEA multiplie les destructions de biens publics, le saccage de préfectures et les agressions d’élus. « La FNSEA s’estime propriétaire de l’agriculture. Il a toujours existé un pacte de cogestion entre elle et le ministère de l’Agriculture, souligne le journaliste Gilles Luneau, spécialiste des questions agroalimentaires. Pour devenir ministre, il faut être adoubé par la FNSEA. »

    Le gouvernement aurait une nouvelle fois plié devant ses exigences. « Ce qui se passe est très grave, poursuit Gilles Luneau, on assiste à un véritable emballement. La fièvre monte. La FNSEA ment, manipule, violente et insulte. »

    #FNSEA #lobbying #chantage
    (je vous laisse rajouter d’autres hashtags : là, j’ai pas trop les mots)

  • Soulèvements de la Terre : la dissolution est un contresens historique | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/200623/soulevements-de-la-terre-la-dissolution-est-un-contresens-historique

    Le gouvernement doit examiner mercredi la dissolution de ce mouvement écologiste. Il n’est pourtant pas la cause mais la conséquence d’une colère qui atteint son paroxysme. Cette mesure est une erreur démocratique et une absurdité politique.

    #soulèvements_de_la_terre #dissolution #darmanain #écologie #destruction_du_vivant