• Le livre de la jungle insurgée - Éditions de la dernière lettre
    https://ladernierelettre.fr/produit/le-livre-de-la-jungle-insurgee

    Le mouvement révolutionnaire naxalite, basé dans les forêts du centre et de l’est de l’Inde, est en guerre depuis 50 ans contre l’Etat indien. Ces hommes et ces femmes qui combattent dans les rangs des naxalites, que les médias présentent comme un groupe terroriste sanguinaire, sont des membres des basses castes et des communautés tribales, allié·es à des rebelles héritiers du marxisme-léninisme pour opposer aux grands projets d’infrastructure une vision du monde égalitaire et communautaire. En 2010, l’anthropologue Alpa Shah enfile un treillis et s’embarque pour une randonnée de sept nuits avec une escouade, parcourant 250 kilomètres à travers les forêts denses et accidentées de l’est de l’Inde.

    Dans ce récit intimiste et limpide paru en anglais en 2019, Shah nous plonge nuit après nuit dans un carnet de route époustouflant. Son récit à la première personne met en scène ses fatigues et ses attentes, décrit minutieusement les scènes de cuisine ou d’ablutions féminines, et nous rappelle la biographie déroutante de certains jeunes compagnons adivasi, habitants autochtones des forêts, qui rejoignent parfois la lutte pour de simples embrouilles familiales. En dialoguant avec des leaders révolutionnaires aux idées parfois rigides et en partageant le quotidien de villageois·es sur les zones libérées par la guérilla, Shah nous embarque au coeur de la dépossession, et raconte pourquoi une part de la population pauvre de ce qu’on appelle « la plus grande démocratie du monde » s’est tournée depuis des décennies vers la lutte armée.

    J’avais contribué un peu par hasard au helloasso de ce projet lancé par Naïké Desquesnes (revue Z), je ne suis pas déçu : le bouquin est vraiment exceptionnel (et super bien traduit par Célia Izoard).

    #inde #révolution #maoïsme #peuples_premiers #extractivisme #féminisme

  • Bruno Latour : « Un conflit oppose les Extracteurs et les Ravaudeurs... »
    https://www.liberation.fr/debats/2021/01/21/bruno-latour-un-conflit-oppose-les-extracteurs-et-les-ravaudeurs_1818077

    C’était, dès le premier confinement, l’une de ses grandes convictions  : crise écologique et pandémie sont liées. Bruno Latour confirme l’intuition dans son nouveau livre, Où suis-je  ? (La Découverte). Suite de son précédent ouvrage à succès Où atterrir  ?, dans lequel il décrivait une humanité hors-sol sous l’effet de la mondialisation – et déchirée entre ceux qui veulent poursuivre sur cette lancée et ceux qui cherchent à retrouver un ancrage terrestre – ce nouvel opus prépare la piste d’atterrissage  : entamer la transition écologique, c’est être capable de se localiser sur Terre, en étant lié au reste du monde vivant. C’est aussi prendre le temps de décrire à la fois ce dont on estime avoir besoin pour vivre, et ce à quoi l’on tient.

    #Bruno_Latour #Paywall (Quelqu’un.e aurait accès à cet article ?) #Où_suis_je ?

    • La pandémie nous a-t-elle métamorphosés  ?

      En tout cas, elle nous a montré à quel point cette métamorphose est nécessaire. Comme dit le dicton, il ne faut jamais gâcher une crise. Pour l’heure, les Gafa ne l’ont pas gâchée du tout, tant ils ont réussi à nous transporter dans un monde « distanciel » qui les enrichit par milliards. Mais dans le même temps, malgré l’étendue de la crise, les questions écologiques n’ont pas été mises de côté. Les divers plans de relance économique – comme ceux qui ont été votés en France ou en Union européenne – incluent par exemple des fonds destinés à la transition écologique. L’esprit n’est plus seulement « on fonce et on se remodernise ». Une métamorphose s’amorce, comme le montre aussi le fait que, lorsque Macron a comparé les opposants à la 5G à des Amish, il a été assez largement moqué. Il n’y a pas si longtemps, cette phrase aurait été prise comme un mot d’ordre. Plus personne ne s’imagine que l’on va « moderniser » sans fin la Terre, car cela impliquerait d’utiliser bien plus de ressources que la planète ne peut nous en fournir  ! Il faut maintenant que les Terrestres, ceux qui souhaitent opérer ces transformations et habiter l’unique planète dont nous disposons, commencent par penser la façon dont ils veulent être dans le monde. La localisation est une expérience métaphysique nécessaire.

      Pour cela, il faudrait commencer par réduire notre « empreinte écologique ».

      Oui, et c’est d’ailleurs à cause de ce que tout cela implique que beaucoup de personnes n’ont pas précisément envie d’amorcer cette réflexion. La deuxième étape, c’est de se poser cette simple question  : « Où suis-je  ? ». La réponse nous est donnée par l’expérience de ces derniers mois. Nous sommes confinés, non pas dans nos logements, mais dans ce que les scientifiques appellent la « zone critique ». Cette fine couche de sol et d’air, épaisse de quelques kilomètres à la surface du globe, est le monde construit depuis presque quatre milliards d’années par l’ensemble des êtres vivants, dont nous ne sommes qu’une espèce. Observer ce qui nous entoure, c’est prendre conscience de l’omniprésence du vivant et des interactions qui s’opèrent en permanence entre les êtres. Cela est vrai partout, que ce soit dans le centre des grandes métropoles ou à la campagne. Se situer dans le monde, en interaction et en interdépendance avec le reste du vivant, doit nous conduire à dépasser le clivage traditionnel entre le naturel et le culturel. Héritée de la philosophie moderne, cette opposition a bloqué notre inventivité, qu’il s’agit aujourd’hui d’égailler en explorant des pistes qui ne s’inscrivent pas dans la conception traditionnelle du progrès. Il y a deux erreurs à ne pas commettre  : continuer comme avant, et vouloir abandonner tous nos acquis scientifiques et technologiques pour revenir dans un passé jugé plus respectueux de la Terre. Pour réduire notre empreinte terrestre, il faut donc augmenter notre capacité d’innovation, de la même manière que les vivants ont innové au cours des quatre derniers milliards d’années.

      Cela implique-t-il une forme de repli sur le local  ?

      Aujourd’hui, beaucoup de gens se demandent comment maintenir l’habitabilité du petit coin de planète dans lequel ils vivent. Il est utile de se demander d’où vient l’énergie que nous consommons, quel trajet ont parcouru les produits que nous consommons, etc. Mais l’une des leçons utiles du Covid est la démonstration du caractère global, globalisateur, des phénomènes liés au vivant. Si le monde est habitable, c’est grâce à des connexions qui prennent un caractère multiscalaire  : l’oxygène de l’atmosphère provient d’organismes microscopiques vivant dans les océans à des centaines de kilomètres de chez nous, la richesse des sols dépend de la vie microscopique de ce qui se trouve sous nos pieds. En d’autres termes, il nous faut prendre conscience des limites de la notion de limite  : à part pour quelques « capsules » dans l’espace, la seule véritable limite est celle qui délimite la zone critique, puisque la vie est impossible ailleurs. Inversement, les séparations entre régions ou entre Etats-nations ne sont pas hermétiques. La globalisation économique nous avait déjà permis de saisir à quel point un lieu est toujours ouvert et connecté. Il s’agit de réinvestir cette idée, non pas à travers la question des circuits de production et d’échanges commerciaux, mais à travers celle des conditions d’habitabilité de la Terre. C’est à partir de cette compréhension que l’on peut vraiment se réapproprier le lieu où l’on est, et réfléchir à ce dont nous dépendons par nos habitudes de consommation, nos émissions de polluants, etc. C’est, au sens littéral, un atterrissage sur Terre.

      Diriez-vous qu’il s’agit de renouer avec une forme d’empirisme qui avait disparu, faute de rapport direct avec le terrain  ?

      J’ai beaucoup étudié les scientifiques de laboratoire au cours de ma carrière. Les phénomènes qu’ils étudient en « vase clos » sont extraits du contexte dans lequel ils se ­déroulent habituellement. Ce réductionnisme est utile à la compréhension théorique, mais il ne correspond pas à la réalité de terrain, car il ne prend pas en compte les mille autres paramètres qui interviennent. Ceux qui étudient la zone critique mêlent le terrain et le laboratoire  : ils adaptent leurs analyses aux territoires qu’ils étudient – une vallée, un versant de montagne… – mais en utilisant tous les moyens scientifiques à disposition pour analyser les dynamiques physiques, chimiques ou encore biologiques. Cette redécouverte du territoire peut renvoyer au savoir empirique des paysans d’autrefois. Mais celui-ci se trouve complété, précisé, par les outils scientifiques. De la même manière, nous sommes tous appelés à retrouver cette sensibilité au territoire. C’est le sens du questionnaire que j’avais publié au printemps dans le journal en ligne AOC, ou des exercices que nous organisons dans le cadre des ateliers « Où atterrir  ? » Les participants sont invités à dire de quoi ils dépendent. Cela amorce un exercice de description du monde dans lequel ils vivent, des activités qui leur semblent essentielles et des choses dont ils estiment pouvoir se passer.

      A partir de ces façons de se localiser dans le monde, vous opposez deux camps en guerre  : ceux qui veulent « atterrir », et ceux qui poursuivent l’exploitation destructrice de la planète.

      Je distingue les Extracteurs, qui veulent exploiter les ressources de la terre, et les Ravaudeurs, ceux qui essaient de la « réparer ». Il est difficile de proposer une cartographie précise de ce conflit, tant l’enjeu qui se présente à nous est nouveau  : il ne s’agit pas d’une révolution que certains veulent faire et que d’autres voudraient empêcher. Il s’agit de réparer les conséquences d’un événement enclenché au moins depuis le milieu du XXe siècle avec l’accélération de l’urbanisation et de l’industrialisation du monde, et auquel nous avons tous plus ou moins directement participé. Il s’agit de l’anthropocène, c’est-à-dire la période géologique actuelle dans laquelle les humains influent sur les cycles biogéochimiques de la planète. Lorsque vous vous placez du côté des Ravaudeurs, la difficulté est que vous devez apprendre à reconnaître vos ennemis, mais que vous ne pouvez pas les répartir en camps, parce que nous avons tous des positionnements différents sur des questions aussi variées que la consommation de viande, le nucléaire, ou la production agricole. Et nous sommes en partie notre propre ennemi, parce que nous portons tous avec nous des comportements de consommation susceptibles de s’opposer à nos convictions. Tout cela est normal  : de même qu’il a fallu cent ans pour créer une classe ouvrière en Angleterre, il faudra aussi du temps pour créer une population écologique consciente de sa classe géo-sociale.

      Que peut l’Etat pour amorcer une transition écologique et ­favoriser l’émergence de ces classes géo-sociales  ?

      Comme l’a expliqué le philosophe John Dewey, l’Etat n’est pas fait pour résoudre les problèmes actuels, mais ceux que la société civile s’est déjà donnée par le passé. Il sait administrer une population nombreuse, organiser le travail, mettre en place des mécanismes de solidarité comme la Sécurité sociale. Mais personne n’a la moindre idée de ce que serait un Etat écologique, une société d’abondance compatible avec le « confinement » dans la zone critique où les ressources sont limitées. Combien de personnes, au sein de l’appareil d’Etat, comprennent réellement quoi que ce soit à la question écologique  ? D’une ­certaine manière, je dirais qu’il ne faut pas que les partis écologistes arrivent trop vite à l’Elysée, car rien ne changera vraiment tant que la société civile ne saura pas où elle est, connaissant son territoire, ses amis et ses ennemis. Des changements sont envisageables à l’échelle des communes, où l’on peut mener des initiatives concrètes. Mais pour opérer vraiment une métamorphose, il faut d’abord multiplier les expériences écologiques locales comme à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

      Vous citez beaucoup la Bible. Pourquoi la question de la religion est-elle nécessaire pour préparer l’atterrissage  ?

      Parce que le texte le plus avancé sur la question du lien géo-social entre pauvreté et écologie est l’encyclique Laudato si’ écrite par le pape François en 2015. Dire que le cri de la Terre et celui des pauvres sont un seul et même cri, cela fait partie des événements intellectuels fondamentaux de l’époque. Ce texte embarrasse les catholiques, peu habitués à ce que l’Eglise s’intéresse à l’écologie, qui plus est en la mêlant à la question de la charité. On ne peut donc pas dire que les catholiques soient plus avancés que les autres sur ces questions. En revanche, il y a une prise de conscience.

      Vous parlez du danger des religions sécularisées. De quoi s’agit-il  ?

      La religion est une forme d’organisation théologico-politique, un arrangement historique qui fixe des croyances et un dogme. Lorsque vous êtes croyant, vous assumez cela en connaissance de cause, mais avec les textes originaux vous avez aussi les « contre-poisons » contre les excès des institutions ou des pensées religieuses. Le problème actuel est que notre Etat laïc fonctionne selon cette même forme d’organisation, en fondant ses croyances autour de l’idée de progrès ou de marché économique. Mais comme nous pensons être sortis de la religion, nous refusons de remettre en cause cette vision des choses. Cela nous empêche de voir que le discours économique n’est pas le seul possible et que la prise en compte des enjeux écologiques passe par d’autres récits.

      Vous prenez beaucoup de plaisir à inventer images et formules. Cette écriture proche du récit ou du conte philosophique vous semble-t-elle nécessaire  ?

      En tout cas, c’est comme ça que j’écris. Je dirais qu’il faut dramatiser. Le mot « tragédie » renvoie à la fois à une situation tragique, mais aussi à une œuvre collective interprétée à plusieurs. Cette forme d’écriture est la machinerie nécessaire pour que la fiction nous aide à passer du tragique de la situation à un projet commun.

    • Du dernier Latour, Nous ne sommes pas seuls sur touiteur
      https://twitter.com/N_n_s_p_s/status/1384126521359491072

      1. Du dernier Latour, nous retenons avant tout ceci : la nouvelle lutte des classes géo-sociales n’a plus rien à voir avec le capitalisme et l’extraction de survaleur ; la notion de camp n’a plus de sens ; et la révolution doit être abandonnée pour la métamorphose. Voir p. 149 :

      2. « Plus seulement une histoire de la lutte des classes, mais une histoire des nouvelles ‘classes géosociales’. Le devenir non-humain des humains déplace l’injustice : ce n’est plus la ‘plus-value’ qui est accaparée, mais les capacités de genèse, la plus-value de subsistance ».

      3. Voilà une analyse qui brouille plus les cartes qu’elle ne les rebat habilement ! Une analyse faisant comme si nous étions devons une alternative : ou bien l’analyse marxiste, ou bien l’analyse écologique/terrestre.

      4. Soit vous restez bloqué dans le combat éculé autour de « l’infrastructure économique », depuis laquelle se repéraient les anciennes injustices et s’identifiait le sujet révolutionnaire par le passé ; soit vous changez totalement de paradigme, pour aller vers le « terrestre »

      5. Là où le premier pôle, « révolutionnaire », combattait la capture de la valeur économique, engendrée par les ouvriers, contre le camp du Capital, le second, « métamorphique », s’occuperait de la capture de la valeur écologique, l’habitabilité engendrée par les formes de vie

      6. @BrunoLatourAIME, la lutte contre l’extraction de survaleur est-elle une histoire du passé ? Comme on peut le penser avec Moore, le capitalisme ne consiste-t-il pas, justement, à capter les capacités de genèse des vivants pour fabriquer de la survaleur (et des inégalités) ?

      7. La conséquence est la suivante : Latour ne nous indique plus précisément qui est l’agent de cette capture, ni dans quel but elle se réalise… (si ce n’est les « Extracteurs »… mais qu’au final nous serions tous… il n’y a plus de camps politiques on vous dit !).

      8. Là où Latour fait jouer écologie contre marxisme (lutte pour l’habitabilité contre lutte anticapitaliste), le capitalisme continue en réalité d’être l’opérateur de la « capture des capacités de genèse », étendue au non-humain, donc une catégorie plus que jamais pertinente

      9. Il ne faut justement pas sortir le capitalisme de l’analyse comme agent politique du ravage planétaire, mais écologiser notre analyse du capitalisme en intégrant une multiplicité d’autres agents, autres qu’humains – CO2, atmosphère, forêts, microfaunes, rivières…

      10. Il s’agit moins de rejeter Latour que de voir que ses formulations se « dé-brouillent » dès lors que l’on dit que le capitalisme est ce système de domination qui capte les capacités de genèse des formes de vie pour fabriquer ses plus-values, capacités humaines et non-humaines

      11… capturées selon différentes modalités : le salariat = l’exploitation de la force de travail ; et hors du marché, par l’appropriation d’un travail extra-économique, gratuit ou quasi, non-reconnu comme tel : travail domestique, écologique, animal et métabolique, cf. Moor Barua

      12. Bientôt dans la revue Terrestres, une recension de Où suis-je ? par Daniel Tanuro, qui nous offrira une belle occasion de discuter de cet ouvrage depuis un héritage et une analyse marxiste.

      #exploitation #capture #travail #mise_au_travail #Jason_Moore

  • (néo-)municipalisme et humanisme

    Message aux seenthisien·nes...

    Je vais animer un atelier avec des étudiant·es de master en urbanisme autour du #municipalisme et de l’#humanisme...

    Un thème qui est relativement nouveau pour moi...

    Je suis donc preneuse de vos suggestions, surtout bibliographiques sur ce thème...

    J’ai déjà quelques éléments, mais je suis sure que votre bibliothèque est plus riche que la mienne :-)

    #néo-municipalisme #ressources_pédagogiques #municipalisme

    • Tout dépend quelle tradition du municipalisme : liberal, libertaire, socialiste, communalisme ou inter-municipalisme ? cf https://m.uneseuleplanete.org/Qu-est-ce-que-le-municipalisme. D’un point de vue historique "Municipalités de tous pays, unissez vous ! L’Union Internationale des Villes ou l’Internationale municipale(1913-1940),
      Renaud Payre, Pierre-Yves Saunier : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00002762/document

    • Ok ! Je me suis permis de le préciser car comme le municipalisme a eu tendance à devenir un nouveau buzzword, on oublie parfois que ces stratégies politiques ont eu longues histoires qui ne se résume pas à la pensée de Murray Bookchin (même si sa pensée continue de beaucoup nous inspirer) !

    • @monolecte ça sera sous forme d’atelier, et pas de cours... mais il devrait y avoir un temps fort de présentation/discussion organisé par les étudiant·es lors de la Biennale des villes en transition (premier weekend d’avril, à Grenoble et distanciel) :-)

    • Du coup, en train de lire...

      Guide du municipalisme. Pour une ville citoyenne, apaisée, ouverte

      De plus en plus, nos villes sont devenues le lieu où sévissent la spéculation, les exclusions de toutes sortes et la ségrégation sociale. Pourtant, de l’Espagne aux États-Unis et à l’Afrique du Sud, en passant par le Chili, le Rojava syrien, la Serbie, la Pologne ou la France, des groupes renversent cette logique et inventent une nouvelle manière de vivre ensemble. Ce mouvement de démocratie radicale, qui s’ancre au niveau local mais se connecte au monde, place les citoyens au centre des décisions publiques et de la sauvegarde de l’intérêt général. Il réintroduit la démocratie directe en s’appuyant sur des valeurs sociales, féministes, écologiques et solidaires pour ouvrir le champ politique et en faire un espace d’émancipation et de transformation.

      Le municipalisme s’impose comme une alternative politique aux traditionnelles formes d’organisation et de pouvoir fondées sur la verticalité, la centralisation et le patriarcat. Ce guide est le fruit de la collaboration de plus de 140 maires, conseillers municipaux et militants du monde entier, tous investis dans le mouvement municipaliste mondial.

      Coordonné par la Commission internationale de Barcelona En Comú, il présente :

      – les bases théoriques du municipalisme et le rôle qu’il peut jouer, notamment dans la féminisation de la politique et la lutte contre l’extrême droite  ;

      – les outils pour préparer une candidature municipaliste, développer un programme participatif, rédiger un code éthique ou financer une campagne politique  ;

      – des exemples de politiques de transformation mises en œuvre dans des municipalités du monde entier en matière de logement, d’espace public ou de démocratie participative  ;

      – un répertoire des 50 principales plateformes municipales dans le monde.

      https://www.eclm.fr/livre/guide-du-municipalisme

    • POLICY ROUNDTABLE 17 RADICAL DEMOCRACY IN THE CITY COUNCIL

      Debate on the challenges, limits and opportunities of participatory procedures to develop real democracy at the local level.

      Speakers

      Elvira Vallés, Zaragoza City Council
      Bernardo Gutiérrez, MediaLab Prado, Madrid
      Gala Pin, Councilor for Participation and Districts, Barcelona City Council
      Brad Lander, Deputy Leader for Policy, New York City Council
      Áurea Carolina de Freitas, Councilor, Belo Horizonte City Council

      http://2017.fearlesscities.com/radical-democracy-in-the-city-council

      https://www.youtube.com/watch?v=xm7xOTsKpK8&feature=youtu.be

      #démocratie_radicale

    • Un #MOOC sur le municipalisme
      https://nos-communes.fr/actualites/mooc-sur-le-municipalisme

      Quelques captures d’écran :

      #Jonathan_Durand_Folco :

      « Dans [le] contexte [actuel] de crises et de revendications, c’est comme si il y avait une intuition qui est le fait que pour reconstruire la démocratie, on devait commencer à se réapproprier l’#espace_public comme tel et par la suite non seulement occuper des #places mais aussi à occuper les institutions. On pourrait dire que le relai organique de ces mouvements par la suite sera d’aller voir au plus près des conseils municipaux pour essayer de transformer les institutions de l’intérieur. Pour essayer de non seulement gouverner autrement, mais de pouvoir s’auto-gouverner et avec un certain relai revendications pour essayer de changer les choses par la suite »

      #Corinne_Morel_Darleux sur les limites du niveau local :

      « La #proximité dans un village ou dans une petite ville notamment est aussi source de #conflits, de #promiscuité, elle est aussi source de blocages politiques. Il faut les prendre en compte et ne pas sacraliser le local »

      #Magali_Fricaudet : Municipalisme et droit à la ville

      Les 4 caractéristiques du municipalisme :
      – la #radicalité_démocratique —> « comment est-ce qu’on gouverne en obéissant », comment est-ce qu’on applique la #démocratie_directe des #assemblées, mais aussi des mécanismes de contrôle de l’exercice du pouvoir, soutenir l’#expertise_citoyenne, travailler sur un #code_éthique des élus pour contrôler leur mandat
      – la #féminisation de la politique —> féminiser la politique c’est aussi changer l’approche de la politique et remettre en cause, par la pratique, le #patriarcat et ses valeurs (#compétitivité, exercice d’un #pouvoir basé sur le culture du chef et l’#autorité), c’est faire de la politique en écoutant
      – la #transition_écologique (#relocalisation_de_l'économie, les #remunicipalisations), comment changer le #paradigme_économique à partir du #local, contribution à la relocalisation, encourager l’#agriculture_urbaine et la gestion des #biens_communs
      – les #droits et les droits dans leur #universalité —> c’est la question des #migrants, quand on parle de #droits_universels on parle de #droits_pour_tous. Référence au #document_local_d'identité qui donne droit à toustes aux #droits_essentiels, aux équipements publics
      #universalité_des_droits —> « on gouverne pour les gens et par les droits ». Il s’agit de partir des droits et pas de la « machine qui prend en charge les gens »

    • "Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible !"

      Le nouveau rapport de l’AITEC « Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible ! Politiques publiques de #transition démocratique et écologique : #résistances et #alternatives locales à la libéralisation » se fonde sur une enquête approfondie menée en 2017 auprès d’élu-e-s, d’agents territoriaux, et d’acteur-trice-s du monde associatif. Il met en avant des politiques publiques locales alternatives, plus démocratiques, plus justes et plus durables, à rebours de la libéralisation des marchés, du tout-privé et d’une économie hors-sol.

      L’aspiration modeste est de dresser un paysage non exhaustif des contraintes réglementaires que rencontrent les collectivités locales progressistes pour porter des politiques publiques locales de transition démocratique et écologique. Ce rapport propose des pistes pour saisir les opportunités permettant de créer un “écosystème” d’alternatives afin de renouveler ou inventer des formes de gouvernance locale plus démocratiques, justes et durables.

      Les politiques néolibérales d’austérité et de libéralisation des échanges commerciaux et financiers ont poussé dans le sens d’une transposition des règles du marché dans la sphère publique. Elles placent les grandes entreprises, souvent transnationales et fortes de moyens techniques et financiers importants, en partenaires idéaux des pouvoirs publics. Ces politiques participent de l’assèchement des systèmes de solidarités publics et de l’asphyxie de l’économie de proximité : remise en cause de l’universalité des services publics, difficultés de relocalisation de l’économie, gestion comptable déshumanisée des politiques publiques, etc. Elles étouffent les possibilités de développer les politiques nécessaires pour répondre aux défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face localement et globalement.

      Pour autant, ces contraintes n’éliment pas la motivation de certaines collectivités à faire émerger tout un panel de solutions pour contre-carrer les ambitions de lucrativité et d’accaparement portées par les tenants de la doxa néolibérale. Trois entrées d’alternatives ont pu être identifiées :

      1. Premièrement, il s’agit de (re)démocratiser des services publics : remunicipaliser les services publics, investir dans des sociétés coopératives d’intérêt général (SCIC), ne pas s’enfermer dans des contrats de partenariats publics-privés etc. Cela permet de pouvoir garder la main publique sur les services et donc le contrôle des dépenses et des orientations, d’inclure les citoyen-ne-s dans les processus de contrôle et de décision, et d’orienter les (ré)investissements pour l’amélioration et l’accessibilité du service ;

      2. Deuxièmement, il s’agit d’aller vers une commande publique responsable : privilégier les achats publics locaux en prenant en compte les notions de cycle de vie ou de circuit-court, bien connaître l’offre territoriale pour adapter la demande publique aux capacités des TPE/PME et entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), etc. Cela permet de prendre en compte l’impact social et environnemental de l’achat public tout en relocalisant l’économie et en soutenant les acteurs socio-économiques locaux ;

      3. Troisièmement, il s’agit de travailler avec et pour le tissu socio-économique du territoire : structurer l’offre des acteur-trice-s économiques locaux (familiaux, artisanaux, agricoles ou éthiques), faciliter l’accès au foncier et aux équipements publics pour les acteur-trice-s de l’ESS, soutenir des initiatives de coopératives citoyennes (d’habitant-e-s, d’énergies renouvelables, etc.), etc. Cela renforce l’offre locale face aux grands groupes, tout en allant vers une (re)démocratisation des rapports socio-économiques locaux.

      https://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?article1663

      #rapport #AITEC

    • Le « municipalisme libertaire » de Bookchin : un chemin vers la reconquête démocratique ?

      Débat entre #Pinar_Selek, sociologue et militante féministe, et #Aurélien_Bernier, essayiste et défenseur de la démondialisation. Tous deux discutent des thèses de Murray Bookchin concernant le « #communalisme », et des expériences qu’elle nourrissent.

      Citation de Bookchin pour commencer le débat :

      https://www.youtube.com/watch?v=ejksnPBJVtU

    • Agir ici et maintenant. Penser l’#écologie_sociale de Murray Bookchin

      L’effondrement qui vient n’est pas seulement celui des humains et de leur milieu, mais bien celui du capitalisme par nature prédateur et sans limites. Historiquement désencastré du social et nourri par l’exploitation et la marchandisation des personnes, il étend désormais son emprise sur toute la planète et sur tous les domaines du vivant. C’est en se désengageant d’un constat fataliste et culpabilisant que nous retrouverons une puissance d’agir ici et maintenant. Quoi de mieux, pour cela, que de relire Murray Bookchin et d’appréhender toutes les expérimentations et pratiques qui se développent après lui, aujourd’hui, autour de nous ?

      Floréal M. Romero dresse ici le portrait du fondateur de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Il retrace son histoire, son cheminement critique et politique. De l’Espagne au Rojava, en passant par le Chiapas, l’auteur propose, à partir d’exemples concrets, des manières d’élaborer la convergence des luttes et des alternatives pour faire germer un nouvel imaginaire comme puissance anonyme et collective.

      Essai autant que manifeste, ce livre est une analyse personnelle et singulière de la pensée de Bookchin qui trouve une résonance bien au-delà de l’expérience de l’auteur. Il apporte des conseils pratiques pour sortir du capitalisme et ne pas se résigner face à l’effondrement qui vient.

      https://www.editionsducommun.org/products/agir-ici-et-maintenant-floreal-m-romero

    • L’illusion localiste. L’arnaque de la décentralisation dans un monde globalisé

      Rapprocher le pouvoir du citoyen , instaurer la « démocratie participative, soutenir le développement territorial et l’économie « de proximité…

      A l’approche des élections municipales, on assiste à une surenchère des mots d’ordre localistes et décentralisateurs. On les retrouve dans tous les discours politiques, de la gauche à l’extrème-droite en passant par la droite et les socio-démocrates.

      La participation des habitants et les promesses de changement « par en bas » sont dans tous les programmes. Les démarches et les listes « citoyennes », plus ou moins instrumentalisées par les partis traditionnels, se multiplient. Même le président de la République s’affiche localiste : en réponse à la crise de « Gilets jaunes », il promet une nouvelle phase de décentralisation pour la deuxième moitié de son mandat. A en croire nos élites, c’est donc par l’action municipale ou régionale que les problèmes économiques, sociaux, environnementaux ou démocratiques pourraient être résolus...

      Ce livre s’attache à déconstruire ce mensonge. Car la mondialisation, elle, ne rapproche pas le pouvoir du citoyen, mais l’éloigne considérablement. Les décisions économiques sont concentrées aux mains des grandes firmes et de leurs actionnaires, et s’imposent aux peuples par delà les principes démocratiques. Les droits sociaux sont en régression permanente à cause de la concurrence internationale. Et la classe politique n’en finit plus de se discréditer en obéissant aux injonctions des marchés.

      La « mondialisation heureuse » ayant fait long feu, c’est le « localisme heureux » qu’à présent on cherche à nous vendre. Le terroir et les circuits courts pour compenser les ravages de la mondialisation. Le régionalisme pour masquer le désengagement de l’État, la destruction ou la privatisation des services publics.

      Cette « illusion localiste » doit être dénoncée. Non pas que l’action de proximité soit négligeable, car s’engager dans la vie locale est tout à fait nécessaire. Mais pour sortir du piège de la mondialisation, cela ne suffit pas. Plutôt que d’opposer l’action locale et celle de l’État, mieux vaudrait les articuler.

      http://www.editions-utopia.org/2019/11/04/lillusion-localiste

    • Un séminaire en ligne (et en italien) avec #Iolanda_Bianchi, qui a écrit une thèse de doctorat sur Barcelone:

      Città, beni comuni, partecipazione: Esiste il modello Barcellona? Seminario online di formazione con Iolanda Bianchi

      PRESENTAZIONE
      Barcellona è stata al centro delle mobilitazioni popolari contro le politiche di austerità che si svilupparono in Spagna a partire dal 2011 (il cosiddetto movimento degli indignados - M-15). Nel 2015 fu eletta al governo della città una coalizione civica «Barcelona en comú» guidata da Ada Colau, un’attivista per il diritto all’abitare. Da allora il governo locale si è impegnato a mettere in campo politiche volte a correggere le distorsioni dello sviluppo urbano di segno neoliberale, sui temi della regolamentazione degli alloggi turistici (a partire dal piano PEUAT del 2017), della vivibilità dello spazio pubblico (la pedonalizzazione di isolati urbani, i cosiddetti «superblocchi» o «supermanzanas»), della gestione dei beni comuni. Queste iniziative sono state segnate da successi come da fallimenti. Alla luce di questa esperienza, in questo seminario discutiamo del cosiddetto «modello Barcellona» di neo-municipalismo, in connessione con le esperienze italiane di campagne per il diritto alla città e all’abitare in cui noi in prima persona siamo stati coinvolti in questi anni.

      IOLANDA BIANCHI è una studiosa di processi politici in una dimensione urbana. Ha conseguito il dottorato di ricerca in urbanistica e politiche pubbliche presso l’Università Autonoma di Barcellona e l’Istituto Universitario di Architettura di Venezia. La sua ricerca si focalizza sulle forme alternative di soddisfacimento dei bisogni e dei diritti primari alla scala urbana, osservate dal punto di vista delle collaborazioni tra società civile e istituzioni pubbliche. Attualmente è ricercatrice post-dottorato «Juan de la Cierva» presso l’IGOP, l’Istituto di Governo e Politica Pubblica dell’Università Autonoma di Barcellona. E’ autrice di numerosi articoli scientifici in riviste internazionali e italiane.

      https://www.facebook.com/events/409241853637821

    • Hello,

      La Fondation Roi Baudouin a initié pas mal de travaux, réflexions, projets visant à développer au niveau communal des analyses et/ou des projets qu’on pourrait qualifier « d’inspiré.e.s par un certain humanisme ». Je discerne un lien avec les études en urbanisme et je trouve (un peu « vite fait »...) par exemple 2 documents qui me semble potentiellement inscrits dans la liaison entre les thématiques Commune/Humanisme/Urbanisme (mais les « ismes », dont le municipal, sont sous-jacents, non spécifiquement étudiés). Cela pourrait être utile par exemple comme fond documentaire pour un tel atelier ? ;-)

      – La pauvreté des enfants au niveau local : cartographie communale
      https://www.kbs-frb.be/fr/cartographie_pauvreteinfantile
      – Communes Alzheimer Admis – Un guide pour vous inspirer
      https://www.kbs-frb.be/fr/Virtual-Library/2011/295136

  • Voilà un livre qui a l’air passionnant
    Abondance et liberté - Pierre CHARBONNIER - Éditions La Découverte
    https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Abondance_et_libert__-9782348046780.html

    Sous la forme d’une magistrale enquête philosophique et historique, ce livre propose une histoire inédite : une histoire environnementale des idées politiques modernes. Il n’ambitionne donc pas de chercher dans ces dernières les germes de la pensée écologique (comme d’autres l’ont fait), mais bien de montrer comment toutes, qu’elles se revendiquent ou non de l’idéal écologiste, sont informées par une certaine conception du rapport à la terre et à l’environnement.
    Il se trouve que les principales catégories politiques de la modernité se sont fondées sur l’idée d’une amélioration de la nature, d’une victoire décisive sur ses avarices et d’une illimitation de l’accès aux ressources terrestres. Ainsi la société politique d’individus libres, égaux et prospères voulue par les Modernes s’est-elle pensée, notamment avec l’essor de l’industrie assimilé au progrès, comme affranchie vis-à-vis des pesanteurs du monde.
    Or ce pacte entre démocratie et croissance est aujourd’hui remis en question par le changement climatique et le bouleversement des équilibres écologiques. Il nous revient donc de donner un nouvel horizon à l’idéal d’émancipation politique, étant entendu que celui-ci ne peut plus reposer sur les promesses d’extension infinie du capitalisme industriel.
    Pour y parvenir, l’écologie doit hériter du socialisme du XIXe siècle la capacité qu’il a eue de réagir au grand choc géo-écologique de l’industrialisation. Mais elle doit redéployer l’impératif de protection de la société dans une nouvelle direction, qui prenne acte de la solidarité des groupes sociaux avec leurs milieux dans un monde transformé par le changement climatique.

    à ajouter à https://seenthis.net/messages/818991

  • L’Autre-Dame-de-Paris : Notre-Dame des sans-abri

    La photo de #Macron en maraude avec le samu social, habillé comme Hondelatte dans Faits entrer l’accusé, vous vous rappelez ? Olivier Minot a essayé de retrouver qui était dans la tente...

    https://www.arteradio.com/son/61661338/notre_dame_des_sans_abri

    Cette semaine, #Livo est à la rue comme Vernon Subutex. Il a raté Macron pour cause d’incendie à #Notre-Dame, mais il ne rate pas Victor-John Vial-Voiron, président régional de l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI) qui veut ficher les mauvais #locataires. Une fausse pub plus tard, il enquête sur la fameuse #maraude de Macron auprès des #SDF à Paris, en février dernier. Et retrouve peut-être la dame qui vivait dans #la-tente-qu'on-voit-sur-la-photo.
    Des scoops, des blagues et du réel, c’est Dépêche ! tous les mardis.

    #Dépêche !, le podcast qui expulse l’actualité. À retrouver aussi sur la chaîne YouTube ARTE Radio.
    https://youtu.be/5FdlZztZ8DM

    Mise en ligne : 16 avril 2019
    Enregistrements : 14 mars-9, 10, 15 avril
    Mix : Charlie Marcelet
    Réalisation : Olivier Minot

    #Société #Presse #Logement #Wake-up !

  • Les ami·es, la seule chose que j’arrive à faire, là, c’est de pleurer sur de vieilles photos. Celles-ci résument un peu ce qu’on aimait en lui (douceur, mélancolie, franchise) et notre complicité (une photo que Diala voulait drôle, avec ses pieds à elle entre nous, et qui est finalement une des plus jolies qu’on ait tous les trois ensemble).

    J’en ai aussi toute une collection de Yann avec nos enfants, qui te montreraient à quel point le bonhomme était extraordinaire de tendresse, mais tu comprends que je les gardes pour nous.

    • À ce sujet, c’est amusant quand tu t’écries que Charlie n’est quand même pas Valeurs actuelles : le hasard veut que l’ensemble des sommes et opérations que tu cites de manière erronée dans ton article de représailles proviennent d’un rapport de TRACFIN commandité par un certain Yves de Kerdrel, châtelain à Tarnac, et qui voyait d’un mauvais œil notre arrivée dans un village déjà flanqué d’un maire communiste, et qui traitait le ci-devant sans façon. Et tu sais quoi ? Le gars, justement, il dirige Valeurs actuelles maintenant. L’histoire a de ces raccourcis qui prêtent à réflexion.

      Haha excellent. Si l’on peut dire…

  • Ou comment se faire payer des notes de frais avec du réchauffé : « Le premier ministre portugais conseille aux jeunes de partir » titre ce soir Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/04/20002-20120704ARTFIG00611-le-premier-ministre-portugais-conseille-aux-jeune

    L’information, qui fait la Une, ne date après tout que de décembre dernier. Le 18 décembre 2011, pour être précis. Elle avait d’ailleurs fait scandale au Portugal :
    http://rr.sapo.pt/informacao_detalhe.aspx?fid=25&did=43214

    Et il n’en a plus jamais été question (sauf dans des réactions offusquées) :
    http://www.google.pt/#hl=fr&output=search&sclient=psy-ab&q=emigrar+passos

    On voit par là que la seule utilité de cet article est d’offrir à Monsieur Nodé-Langlois des vacances à l’oeil dans cette bonne ville de Peniche. Ce qu’on peut lui pardonner - la ville est charmante, l’employeur peu regardant. N’empêche qu’avec 6 mois de retard sur l’info, lui offrir la Une et dissimuler les dates, c’est quelque peu mentir.

  • Cuatro de Agosto » The Clinic Online
    http://www.theclinic.cl/2011/08/05/cuatro-de-agosto

    Y empezaron los caceroleos. El llamado a golpear ollas como tambores esta vez no pretendía significar hambre, sino hacer ruído, evidenciar un reclamo que pocas veces encuentra cabida en la televisión y los grandes medios de prensa. Hubo quienes quisieron tomarse Chilevisión. Fue un día inolvidable, en que el caos, pero también los ciudadanos comunes y corrientes, se apoderaron de la escena. Como en la gloria de los ochentas, a lo largo de todo el país retumbaron las baterías de cocina. Se congregó gente en los parques. Reinó un ambiente revolucionario, y como siempre que sucede esto, hubo excesos.

    Visiblement (je suis de retour en France, malheureusement...), au #Chili, le ministre de l’intérieur #Hinzpeter a réussi à transformer une dernière manifestation lycéenne "pour l’honneur" en mouvement quasi-insurrectionnel, en interdisant la manifestation et en lâchant la police. Barricades et "caceroleos" dans toute la ville hier soir...

  • Los Chacarilla Boys (o de la amnesia Chilena) » The Clinic Online
    http://www.theclinic.cl/2011/07/23/los-chacarilla-boys-o-de-la-amnesia-chilena

    No hay peor enfermedad social que la falta de memoria histórica. Chile la sufre de modo agudo. El 9 de julio de 1977 un grupo de 77 jóvenes nacionalistas de extrema derecha subió al cerro Chacarillas, al lado del San Cristóbal, en el acto más fascista de todos los tiempos de este país. (...) ¿Quiénes subieron a Chacarillas? Ayer fue el cambio de gabinete. El listado de El Mercurio de la época señala el número 15 de los valientes: Andrés Chadwick, hoy Ministro Vocero de Gobierno; número 38, Cristián Larroulet, Ministro del triunvirato de La Moneda; y 39, Joaquín Lavín, defenestrado Ministro de Educación y resucitado Ministro de Planificación Nacional.

    Effet collatéral du fort mouvement étudiant et lycéen des deux derniers mois au #Chili, accompagné d’une importante baisse de popularité du président #Piñera et son équipe, et de dissensions en son sein : lors du remaniement ministériel de cette semaine, si Lavin, ministre de l’éducation, est rétrogradé, deux membres de premier plan de l’UDI (Unión Demócrata Independiente, principal parti soutenant le gouvernement militaire de #Pinochet à l’époque), Chadwin et Longueira, font leur entrée au gouvernement, à des postes clefs.

    En effet, Piñera lui-même avait eu une attitude plus distante vis-à-vis de la dictature (à l’époque, il faisait des affaires... et a voté non au plébiscite pour le maintien au pouvoir de Pinochet en 1988). Il est arrivé au pouvoir il y a un an en disant que la droite chilienne avait changé, qu’il faisait plutôt un gouvernement technique, d’experts (comprendre "de patrons"), laissant les "coroneles" historiques de l’UDI de côté.

    Un an plus tard, la "nouvelle droite" a fait long feu, et les historiques réapparaissent... En termes symboliques, ça fait mal, à voir ce que ça donnera concrètement, car dans le même temps, Piñera essaie aussi de donner des gages d’ouverture vis-à-vis de la Concertación de centre gauche, par exemple sur l’éducation :

    http://latercera.com/noticia/politica/2011/07/674-382186-9-presidente-pinera-convoca-a-timoneles-de-partidos-a-la-moned

  • Très forte #mobilisation étudiante et lycéenne au #Chili en ce moment, pour un financement public de l’éducation, contre les systèmes de « lucro » (des prêts avec taux d’intérêt prohibitifs que contractent les étudiants pour financer leurs études). Manifestation de plus de 100000 personnes hier dans les rues de Santiago et dans le reste du pays...

    http://www.elmostrador.cl/noticias/pais/2011/06/16/alta-convocatoria-de-marcha-estudiantil-supera-expectativas-y-refuerza-s

    “Algunos han dicho que la gente no quiere manifestaciones, pero hoy día más de 100 mil personas decimos que sí queremos manifestarnos, que sí queremos participar para recuperar la educación pública y para que el Estado se haga cargo de garantizar el derecho de la educación”

    Des photos ici :

    http://www.theclinic.cl/2011/06/16/la-marcha-de-los-estudiantes