• À Aulnay-sous-Bois, les échauffourées se poursuivent après la mort d’un jeune homme
    Bondy Blog | mercredi 27 septembre 2017 |Par Alban Elkaïm
    http://www.bondyblog.fr/201709271708/a-aulnay-sous-bois-les-echauffourees-se-poursuivent-apres-la-mort-dun-jeun

    À l’origine de ces tensions, le décès de Yacine, 24 ans. Il a été retrouvé sans vie le 14 septembre dans la cave de son immeuble situé dans le quartier Savigny dans des circonstances troubles : face contre terre, le pantalon baissé et une barre de fer sous son corps. Dans un communiqué de presse publié le 15 septembre, le parquet de Bobigny indique que l’autopsie n’a “pas révélé de traces de coups susceptibles d’entraîner le décès et conduit à écarter l’hypothèse d’une mort violente ”. Le lendemain, il a fait savoir que l’analyse toxicologique a “ révélé la présence de cocaïne à un taux très élevé compatible avec un décès par surdose ”.
    #Yacine #Aulnay-sous-Bois
    Les proches de Yacine soulignent plusieurs zones d’ombre dans cette version officielle et réclament une nouvelle autopsie. Ils relèvent notamment des hématomes sur le visage qui ressemblent à des marques de coups. “ Quand on nous ment ouvertement, on nous dit qu’il a juste une trace sur le front et ensuite quand vous voyez son visage… ça n’est pas normal. On n’accuse personne. On voudrait juste pouvoir faire la contre-autopsie, pour que tout le monde connaisse la vérité et que ma mère puisse faire son deuil ”, demande Billel, le grand frère de Yacine.

    La manière dont l’enquête a été menée me dérange, poursuit le trentenaire. Les enquêteurs concluent tout de suite à l’overdose. Ils font une perquisition chez nous. La scène de crime a été laissée ouverte et sans surveillance, ce qui n’a pas permis de préserver les indices éventuels ”. Pour déposer une plainte pour “homicide volontaire contre X”, “ ça a été le parcours du combattant”, témoigne Billel. On m’a envoyé de commissariat en commissariat : Bobigny, Aulnay, Montreuil, Sevran, Aulnay à nouveau où j’ai enfin pu enfin déposer plainte ”, raconte-t-il, d’une voix fatiguée, le ton usé. “ Je travaille, je paie des impôts… La police n’est pas là que pour nous verbaliser. Elle est aussi là pour nous protéger et nous aider. Ils doivent jouer leur rôle quand on a besoin d’eux ”.

    #Yacine #Aulnay-sous-Bois

  • De l’anti-colonialisme à la critique post-coloniale
    https://r22.fr/son/de-lanti-colonialisme-a-la-critique-post-coloniale

    Conférence modérée par Matthieu Renault et avec Jean-Jacques Cadet, auteur de « Sur le communisme haïtien » ; Adler Camilus, auteur de « Haïti et les sociétés postcoloniales : colonisation de la vie et pathologies sociales postcoloniales » ; et Stéphane Dufoix, auteur de « Décoloniser les sciences sociales des pays indépendants. Internationalisation des sciences sociales et trajectoires de chercheurs des années 1950 aux années 1970 ». Durée : 1h46. Source : R22 Tout-monde

  • Dans l’antre de Radio Dragon | Pierre Isnard-Dupuy
    http://syntone.fr/dans-lantre-de-radio-dragon

    Tapie entre Grenoble et Gap, Dragon « crache du son » sur la bande FM depuis l’été 2016. Préférant le faire-ensemble et l’autonomie, plutôt que le professionnalisme à tout prix, cette jeune radio veut être un outil d’expression accessible à toutes et tous. Reportage sur place. Source : Syntone

  • « Le travail moderne, c’est un retour au tâcheronnage du XIXe siècle »

    Rencontre avec un collectif de livreurs à vélo en lutte

    Par Jef Klak

    Avec le concours de Jean-Baptiste Bernard

    http://jefklak.org/?p=4412

    Jérôme : L’outil numérique nous a été imposé comme outil de travail, et nous essayons de le retourner en arme. Comme à Marseille en mars dernier, face à Deliveroo : une quinzaine de livreurs ont décidé de réagir à une baisse marquée de la tarification de la livraison. Ils ont bloqué quatre restos marseillais, empêchant les autres livreurs de prendre livraison des commandes. Deliveroo a dû gérer le mécontentement des clients, puis les rembourser. Elle a aussi dû rembourser les restaurateurs, qui avaient préparé les repas. Un beau bordel !

    Quatre restos bloqués, ça n’a l’air de rien. Mais Marseille est une ville où le marché de la livraison est encore jeune : il n’y a que quarante restaurants partenaires. En bloquer 10 %, c’est déjà beaucoup. Surtout que le mouvement a pris : les livreurs débarquant devant les piquets se mettaient en grève à leur tour. Ça n’a évidemment pas plu à la plateforme, qui a « débranché » les contestataires dès le premier soir. Sans avoir les moyens de ses ambitions : les livreurs désactivés faisaient partie de ceux qui travaillaient le plus, si bien qu’elle a annulé leur déconnexion dès le lendemain. Le mouvement a continué, et Deliveroo a finalement craqué.

    Ce type de protestation se généralise, avec des grèves en Angleterre, des manifs en Allemagne, des blocages en Italie… À chaque fois, une soirée suffit à mettre une pagaille monstre. C’est révélateur de la fragilité de cette économie : quinze livreurs bloquent quatre restos, et boum ! l’appli est dans les choux.

  • Le livre numérique a-t-il encore un avenir ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-culturel/le-livre-numerique-t-il-encore-un-avenir


    par Mathilde Serrell

    Les derniers chiffres, ceux du premier semestre 2017, le confirment : les ventes de livres physiques augmentent tandis que celles des livres numériques baissent. C’est le cas en France où le livre numérique n’a jamais vraiment pris, mais aussi aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, où il avait connu une forte croissance.
    Se reposer des écrans grâce aux livres

    Cette chronique d’une révolution avortée devrait nous donner une leçon. Cesser de penser les bouleversements technologiques de façon univoque. Une nouvelle pratique venant se substituer à la précédente, dans une vague théorie de l’évolution appliquée aux biens culturels. Le tout sur fond de querelles entre anciens et modernes. La vérité est beaucoup plus nuancée et beaucoup plus intéressante.

    D’ailleurs, ce serait à nouveau caricatural de déclarer la mort du livre numérique. Il progresse partiellement dans des genres bien précis comme la romance type Arlequin, le thriller ou l’heroic fantasy. Mais aussi dans le secteur de l’auto-édition, qui est en pleine croissance.

    #Edition #Livre_numérique

    • Les ventes de livres numériques tenaient grâce aux achats des universités, des écoles, mais personne n’en veut. Ca fini par se voir.

      Je suis en train de terminer le livre de Théodore Zeldin, Histoire des passions françaises, 1200 pages en 5 tomes. Sur un ordinateur, une tablette, j’en aurai lu 20 pages.

  • "Le basculement, ce moment où tout se brise en s’éclairant"

    Entretien avec l’écrivaine Lola Lafon

    paru dans CQFD n°157 (septembre 2017), rubrique Culture, par Emilien Bernard, illustré par Damien Roudeau

    Dans son cinquième roman Mercy, Mary, Patty, Lola Lafon interroge la destinée de jeunes femmes refusant de suivre les rails qu’on leur a assignés, au premier rang desquelles la sulfureuse Patricia Hearst.

    http://cqfd-journal.org/Entretien-avec-l-ecrivaine-Lola

    Chez les captives des Amérindiens au XVIIIe siècle, on retrouve aussi une forme d’ouverture. « Ces adolescentes [...] voient paradoxalement leur espace de liberté s’agrandir en captivité », écrivez-vous...

    Ces jeunes filles ont généralement été rayées des chronologies et arbres généalogiques, comme pour effacer leur existence. Mais il existe de nombreux récits de captivité. Comme les femmes écrivaient alors rarement, ils étaient souvent l’œuvre d’un référent homme, le pasteur ou le père par exemple. Parmi les exceptions, le récit de Mary Jemison, qui raconte son enlèvement par les Sénéca et sa vie à leurs côtés. À contre-courant de la propagande anti-Indiens, qui les présente comme une masse indifférenciée de barbares sanguinaires, elle les décrit comme des personnes, les humanise.

    Quoi qu’il en soit, il y a vraiment un paradoxe dans ces captivités. L’enlèvement est un moment terrible, avec des épreuves physiques, mais c’est aussi l’occasion d’apprendre et découvrir. Ces femmes travaillent, se confrontent à la nature, se lient d’amitié. Elles ont grandi dans une société très puritaine et rigoriste, les confinant au foyer, et les voilà soudain dans le monde extérieur, actives.

    C’est comparable à ce qu’expérimente Patricia. Avec son enlèvement, elle passe d’une vie très monotone, marquée par une éducation ultra-conservatrice, à la découverte d’un pan inconnu de l’Amérique. Un choc difficilement imaginable. Je m’intéresse à ce basculement, ce moment où tout se brise en s’éclairant.

  • Ministère de l’Intérieur contre Indymedia : une censure absurde et choquante
    https://www.laquadrature.net/fr/censure_indymedia

    Paris, le 25 septembre 2017 — Jeudi dernier, le ministère de l’Intérieur a enjoint les sites participatifs Indymedia Nantes et Indymedia Grenoble de procéder au retrait d’un communiqué anonyme revendiquant l’incendie d’un hangar de gendarmerie à Grenoble. D’après le ministère, une telle publication serait constitutive d’un acte de provocation au terrorisme. Les deux instances d’Indymedia se sont exécutées en retirant le contenu litigieux, faute de quoi, elles auraient été ajoutées à la liste noire des sites censurés sur décision administrative et faire l’objet d’un blocage par les grands fournisseurs d’accès à Internet. Le communiqué litigieux a également été relayé sur des sites de grands médias traditionnels sans que ces derniers ne soient inquiétés. Cette (...)

    #censure_et_filtrage_du_Net #communiqué

  • Saint Louis Cemetery
    La rentrée policière aux USA et en France
    Par Ferdinand Cazalis / Klaktualités

    http://jefklak.org/?p=4381

    Après les talents de la plume, les virtuoses du plomb. Maintenant que la rentrée littéraire a fait long feu, braquons les projecteurs sur une tout autre rentrée, policière celle-ci. À Saint-Louis (25 km de Ferguson – Missouri), l’officier Jason Stockley qui avait tué Anthony Lamar Smith en 2011 vient d’être relaxé par la Justice. Depuis, c’est l’émeute. À Atlanta (Géorgie), c’est Scout Schultz, président.e transgenre de l’organisation LGBT du campus de Georgia Tech qui s’est fait abattre par la police cette semaine. Depuis, c’est l’émeute. Et à Vigneux-sur-Seine (Essonne) le week-end dernier, un jeune homme a perdu un œil après un tir de la BAC. Depuis, c’est...

  • [appel à solidarité] Incendie de gendarmerie : à Grenoble et à Nantes, l’État s’attaque au réseau Indymedia

    Communiqué de soutien de médias libres, ouvert à signature.
    https://nantes.indymedia.org/articles/38613

    Après la publication d’un communiqué revendiquant l’incendie d’un garage de la gendarmerie de Grenoble dans la nuit du 20 au 21 septembre, Indymedia Grenoble / @indygrrr https://grenoble.indymedia.org et Indymedia Nantes / @indymedianantes https://nantes.indymedia.org ont été menacés par la police française. Les équipes qui administrent ces sites ont reçu des courriels de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication (OCLCTIC) exigeant la dépublication sous vingt-quatre heures des articles concernés, sous peine de blocage et déréférencement des sites.

    Les auteur·e·s du communiqué expliquaient que l’incendie du garage avait été mené « dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci » dans l’affaire de la voiture de police brûlée du quai de Valmy / https://infokiosques.net/spip.php?article1436. Dans l’incendie de ce garage à Grenoble, plusieurs dizaines de véhicules ont été brûlés. Voici le texte de ce communiqué :

    >> Solidarité incendiaire

    >> Ce jeudi, à trois heures du matin, deuxième jour du procès de la voiture brûlée.

    >> Avons pénétré dans la caserne de gendarmerie Vigny-Musset. Avons incendié six fourgons d’intervention et deux camions de logistique.

    >> Le garage et l’entrepôt ont été ravagés sur plus de 1500 mètres carrés.

    >> Cet acte s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci.

    >> Forte accolade à Kara et Krem. Une pensée pour Damien, récemment tabassé par les flics.

    >> Quelle que soit l’issue du procès, on continuera à s’en prendre à la police et à la justice.

    >> Notre hostilité est un feu qui se propage.

    >> Des nocturnes

    Ce communiqué a également été repris par des médias comme Le Dauphiné Libéré (http://www.ledauphine.com/isere-sud/2017/09/21/grenoble-incendie-volontaire-a-la-gendarmerie) ou BFM-TV (http://www.bfmtv.com/police-justice/incendie-a-la-gendarmerie-de-grenoble-le-parquet-saisi-1260832.html), sans que ceux-ci soient apparemment inquiétés...

    « Provocation à des actes de terrorisme »

    Comme le souligne l’équipe d’Indymedia Grenoble dans un communiqué / https://grenoble.indymedia.org/2017-09-22-Communique-apres-Indymedia , « cette requête (...) fait directement écho à l’attaque qui a eu lieu en Allemagne le 25 août dernier contre Indymedia Linksunten, attaque qui s’est soldée par la perquisition de quatre domiciles et un centre social autogéré, et ce pour des prétextes similaires ». Dans les deux cas, c’est la notion de « terrorisme » qui est mobilisée par les gouvernements pour censurer des médias libres, puisque la police française s’appuie sur la loi du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, et évoque une « provocation à des actes de terrorisme ou apologie de tels actes ».

    Alors que les notions de terrorisme et de provocation ne sont pas définies, la loi française permet depuis février 2015 de faire disparaître des sites ou des textes sans recours au juge, sur simple requête de l’administration policière. À notre connaissance, c’est la première fois que ces dispositions sont brandies contre des médias alternatifs appartenant à la sphère anti-autoritaire. Les deux sites visés par les menaces des autorités ont décidé de retirer le communiquéde revendication incriminé. Les collectifs de modération de chacun des deux sites s’en expliquent dans deux textes distincts :

    – Après Indymedia Linksunten, Indymedia Grenoble et Nantes sont victimes de l’antiterrorisme (Indymedia Grenoble) https://grenoble.indymedia.org/2017-09-22-Communique-apres-Indymedia

    – Entrepôt de gendarmerie en feu, que reste-t-il des libertés sur le Web ? (Indymedia Nantes) https://nantes.indymedia.org/articles/38602

    L’usage de lois anti-terroristes pour attaquer spécifiquement des sites d’informations indépendants renvoie à la violence des peines requises contre les personnes inculpées dans l’affaire de la voiture brûlée du quai Valmy. Il s’agit tout autant de dissuader les militant·e·s que d’en dépolitiser les actes.

    Depuis des années, les sites du réseau Indymedia permettent entre autres de rendre visible la nature politique d’actions directes. Cette nouvelle attaque contre des médias libres vise à faire taire les oppositions politiques radicales, et à criminaliser les collectifs et individus qui communiqueraient sur leurs objectifs politiques sans le prisme déformant des médias traditionnels. Cette attaque est aussi à rapprocher des perquistions qui ont visé cette semaine les militant·e·s anti-nucléaires de Bure. Leurs ordinateurs, ainsi que la photocopieuse qui leur servait à imprimer des tracts, ont été saisis par les gendarmes. Tous les moyens semblent être mobilisés pour réprimer l’expression autonome des mouvements de lutte.

    Comme nous le disions en mai 2015, suite à des poursuites visant le site toulousain IAATA.info : « Face à la répression, l’information est une arme ». Malgré les nouvelles formes de censure qui se déploient, nous continuerons à animer et à multiplier les espaces d’expression autonome. Soutien à Indy Nantes et Indy Grenoble. Solidarité avec les inculpé·e·s du quai de Valmy, et avec celles et ceux qui mettent des bâtons dans les roues de la machine répressive.

    Premiers signataires : @rebellyon, @larotative, @paris Luttes, Expansive, Renversé, Rennes info, Brest mediaslibres, Marseille Infos Autonomes

    vous pouvez envoyer vos signatures de soutien à IMCnantes[at]riseup.net qui transmettra.

    #indymedia #Informatique #libertés #Médias #mediaslibres #automedias #Répression #contrôle_social #Grenoble #Nantes #Linksunten #OCLCTIC #Mutu

  • Dret a decidir La Catalogne sur le chemin de l’indépendance ?

    Par Ferdinand Cazalis

    Mariano Rajoy voit rouge. Et jaune. Et encore rouge. Et encore jaune… Hier, mercredi 20 septembre, le chef de l’État espagnol a pris la décision que la plupart des catalan.es ne pensaient pas possible la veille encore : employer la force militaire pour empêcher le référendum sur l’indépendance de la Catalogne prévu le 1er Octobre prochain. (Ce texte sera remis à jour dans les jours qui viennent)

    http://jefklak.org/?p=4321

    Pas mal de militant.es de gauche, dont les plus révolutionnaires, voient même dans cette possibilité d’indépendance une échappée pour non seulement faire vivre et perdurer langue et culture, mais aussi rompre avec un État central structurellement corrompu, coresponsable de la crise et des expulsions massives de logement après l’explosion de la bulle immobilière de 2008. Une manière en somme de renouer avec des idéaux libertaires cristallisés par la Guerre civile contre l’extrême droite catholique de Franco. Réponse du gouvernement central de droite (Partido popular – PP), soutenu par le PSOE (Parti socialiste espagnol aussi socialiste qu’en France) : mobiliser tous les corps et les esprits nécessaires pour empêcher le vote prévu.

    • Mise à jour 22 septembre 2017 à 17h.

      http://jefklak.org/?p=4321

      Jeudi 21 septembre au petit matin, les dockers de Barcelone se sont rassemblés en assemblée générale et ont voté le refus d’accorder les services portuaires aux « navires de la répression », comme ils les appellent. Deux bateaux de croisière barrent le port de Barcelone, dont l’un arborant les terrifiantes couleurs de Titi et Gros-Minet, et un autre est amarré à Tarragone, pour loger les renforts de police envoyés par Madrid – chacun ayant une capacité de 3000 personnes environ. « Nous sommes vigilants. Vous n’êtes pas les bienvenus », pouvait-on lire sur le fil Twitter de la CNT portuaire de Barcelone.

      Quatre organisations syndicales ont déposé un préavis de grève générale à la date la plus proche légalement, le 3 octobre – Confédération générale des travailleurs (CGT), Coordination ouvrière syndicale (CO), Intersyndicale alternative de Catalogne (IAC) et la Confédération syndicale catalane (CSC). Avec pour double objet : dénoncer la casse des droits des travailleurs par les dernières réformes du droit du travail, et les attaques contre les droits fondamentaux de l’État espagnol en Catalogne ces derniers jours.

      (...)

    • Et un ami photographe de Barcelone, entendant vers 19h les clameurs sous ses fenêtres me disait au téléphone : « Bon, ben là, je vais sortir, j’en ai marre de regarder tout ça sur Twitter. Ce n’est pas un délire d’indépendantistes, c’est une question toute simple de démocratie. Même ma mère, qui regardait tout ça de loin ces dernières semaines, est déjà en train de manifester ce soir. Pour elle, voir la Guardia civil intervenir de la sorte, ça fait remonter de très mauvais souvenirs de famille. C’est une image terrible que donne Rajoy, par rapport à un mouvement populaire qui ne demande qu’à pouvoir voter. Maintenant que les flics de Madrid quadrillent la ville, ils ne vont pas partir. Barcelone va être occupée comme ça jusqu’à la date prévue du référendum, qui n’aura donc peut-être pas lieu. Et alors ? On va être dans la rue, tous les soirs, on a l’habitude maintenant depuis 2011 ! Tout ça, c’est très bon pour nous : on ne demande qu’une chose, c’est plus de justice sociale, plus de liberté, et en face, ils nous envoient l’armée. Aucun.e catalan.e ne va prendre une Kalashnikov contre les flics de Rajoy, mais on va être beaucoup à affronter cette stratégie de la peur. »

  • « L’administration est dans ton corps »
    Validisme, fauteuils électriques et dignité. Entretien avec Zig Blanquer

    Par Joëlle Kehrli

    Zig Blanquer est le rédacteur de la chronique « Usure des mots » dans la revue Jef Klak . Le 19 septembre 2017, cet homme tétraplégique de 38 ans était au tribunal de Nantes. Il accuse un prestataire médical d’avoir mis cinq mois pour réparer son fauteuil électrique, l’immobilisant à son domicile durant toute cette période. Un enfermement non sans séquelles, dont ne se serait pas relevé Zig sans ressources militantes. À travers ce combat, c’est la lutte contre le « validisme » et le profit sans vergogne des entreprises qui est en jeu. Et pour la dignité de tou.te.s.

    http://jefklak.org/?p=4303

    En réalité, tu te rends compte que les décisions sont guidées par des médecins, dictées par les institutions financières, organisées par des services de prestataires médicaux ou d’aide à domicile – tout un ensemble sociétal valide qui a déjà décidé de quoi allait être faite ta journée, ta vie. Le validisme, c’est ça : comment, d’heure en heure, tu es dépossédé.e de tes choix, de tes volontés, de ton autonomie. Après, il y a la strate supérieure de la considération sociale : la façon dont, au guichet de la Poste, on ne t’adresse pas la parole, ou alors comme à quelqu’un qui viendrait de l’époque protozoaire – et ça continue comme ça, inlassablement. Il n’y a jamais (ou très rarement) de pause au validisme.

    Et, de façon inconsciente, ça fait une boule de discrimination, que tu avales au début parce que tu as l’impression que c’est normal, que c’est comme ça. Or toute vie mérite le respect des choix et la dignité. De nombreuses personnes me demandent comment j’en suis venu à une posture autonomiste… Probablement par quelque chose d’intersectionnel 6. Initialement, ma culture politique est queer, elle se situe plutôt du côté de tout ce qui est minorisation sexuelle, plutôt que par rapport au fait de pouvoir exister en tant qu’handi.e. Mais de fil en aiguille, j’ai constaté que le prisme de la discrimination que l’on applique aux minorités sexuelles convient parfaitement aux handicaps.

  • La France a enfin son atlas sonore des langues régionales
    https://positivr.fr/atlas-france-langues-regionales

    Génial !!!!

    On ne s’en rend pas toujours compte, mais la France compte une centaine de variétés de langues régionales. Un trésor culturel unique et insoupçonné qu’un outil génial permet enfin de découvrir (et d’entendre !) d’un simple clic. Des chercheurs ont en effet conçu un atlas sonore des langues régionales… et c’est un véritable bonheur pour les oreilles !

    La langue basque n’a rien à voir avec le picard. Pas plus que le breton ne ressemble à l’alsacien. Et encore, ce ne sont que des exemples parmi des dizaines et des dizaines d’autres. Pour mettre en évidence et partager cette magnifique richesse linguistique, trois chercheurs du laboratoire d’Informatique pour la Mécanique et les Sciences de l’Ingénieur (LIMSI) ont sillonné la France de long en large.

    Au cours de leurs nombreuses étapes, ces scientifiques ont demandé à 126 habitants issus de 126 communes de lire, dans leur langue régionale, La Bise et Le Soleil, adaptation de la fable d’Esope, Borée et Le Soleil. Résultat : des différences évidentes, surprenantes, chantantes et passionnantes compilées au sein d’une seule et même carte de France interactive.

    De Lille à Perpignan en passant par Quimper, Wolfskirchen, Bourganeu, Risoul et 120 autres communes, pour savoir comment les langues régionales sonnent dans tout l’hexagone, il n’y a qu’à cliquer sur cette carte (puis sur les points de votre choix) :

    #Multilinguisme #France #Langues_régionales #Atlas_sonore

  • « À la croisée du féminisme et de l’antiracisme » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/A-la-croisee-du-feminisme-et-de-l

    je suis arrivée à une vision critique de la société par le #féminisme. Ce que j’ai d’abord lu sur les #discriminations, ce sont notamment les textes de Christine Delphy : sa façon de parler de la « production ménagère » m’a influencée. Dans la société française, on formule plus facilement le fait qu’on est discriminée en tant que femme qu’en tant qu’Arabe. Le milieu social joue aussi. Mes parents sont profs, j’ai grandi dans une banlieue très mixte de Paris, pas « en quartier ». Même si ça ne constituait pas une part énorme de mon identité d’ado, j’ai rapidement pris conscience de la montée du #racisme, du FN.

    Via Twitter, j’ai rencontré des femmes arrivées au #militantisme « par l’autre côté » : en se découvrant d’abord noire ou arabe. Je suis tombée sur tout un microcosme de collectifs de femmes en ébullition, et j’ai découvert les questions de l’#afroféminisme, de l’#intersectionnalité. J’avais déjà participé à des groupes de parole entre femmes, non mixtes (même si ça faisait encore polémique dans les milieux militants), mais j’ai découvert que la #non-mixité racisée était encore moins acceptée.

    Enfin, mon cheminement militant s’est aussi fait par les sciences sociales. J’ai eu l’occasion de travailler pour une enquête de l’Insee sur l’immigration. Une des variables de l’enquête, c’était le pays de naissance des parents. Une approche forcément biaisée. Pour prendre mon exemple : mes parents sont nés en France, ou plutôt en Algérie française. Cette #catégorie administrative occulte l’expérience quotidienne du racisme. De même pour les personnes issues des DOM-TOM : on n’a aucun moyen de saisir leur expérience spécifique, puisque les statistiques ethniques sont interdites. Il y a à peine dix ou quinze ans que des sociologues (blancs pour la plupart) se penchent sur ce hiatus.

  • Célia Izoard, Les technologies bouleversent le quotidien pour mieux conserver le statu quo, 2017
    https://sniadecki.wordpress.com/2017/09/14/izoard-statuquo

    C’est dans les laboratoires de recherche, publics et privés, que se joue la poursuite de cette déferlante kaléidoscopique de technologies qui révolutionne notre quotidien pour mieux conserver le système. C’est pourquoi les luttes anticapitalistes et écologistes doivent se donner les moyens de contester ces activités sans se laisser intimider par le prestige de l’activité scientifique. La recherche est actuellement dominée par un programme général d’artificialisation des conditions d’existence, et cela n’a rien d’inéluctable. La soif de connaissance des chercheurs qui, de plus en plus précaires et atomisés, subissent cette recherche productiviste en constante accélération, pourrait s’appliquer à toute autre chose qu’à développer l’intelligence artificielle, construire des êtres vivants génétiquement modifiés, fabriquer des robots, travailler à l’interconnexion généralisée ou créer des nano-objets. Mais pour cela, les programmes de recherches doivent cesser d’être un trou noir de la démocratie, socle intouchable des politiques de croissance, qu’elles soient néokeynésiennes ou néolibérales.

    Bien sûr, cela changerait tout. N’était-ce pas le but ?

    #recherche #science #financement #impôts #démocratie #Célia_Izoard #critique_techno

  • Création du collectif Medic’Action

    https://rebellyon.info/Creation-du-collectif-Medic-Action-18153

    Guide Medic en Manif (Brochure actualisée en PDF – enfin !)

    https://rebellyon.info/home/chroot_ml/ml-lyon/ml-lyon/public_html/IMG/pdf/brochure_1_les_gestes_a_adopter_en_manif.pdf

    Le collectif Medic’Action n’a pas pour seul objectif de réunir des Streets Médics venant en aide sur le terrain : notre volonté est aussi de fournir aux manifestant·es une certaine autonomie. C’est pourquoi vous trouverez ici notre première brochure, intitulée : « Les gestes à adopter en manif’ » et présentant l’ensemble de l’arsenal policier français et les réponses adaptées pour chaque type de blessures.

  • Whose Security is it Anyway ?

    Guide sur la violence institutionnelle à l’encontre des racisé.e.s ou LGBT & « sécurisation » dans les centres sociaux/de soin

    http://www.thepicis.org/whose-security

    The non-profit industrial complex increasingly governs the lives of marginalized young people who are being criminalized by institutions like schools, hospitals, detention centers, and correctional facilities. Young people in group homes, at drop in centers, in homeless shelters, and recreational facilities are finding highly securitized spaces that are quick to punish and expel them. Our current social context is characterized by heightened racialized surveillance and increasing state violence particularly against people of color.

    Institutional violence within community centers, healthcare organizations, and social services, in concert with the “helping” industry’s increasing collusion with and reliance on law enforcement, fuels the prison pipeline.

    In response to pervasive institutional violence and increasing policing, surveillance, and targeting of queer and TGNB (trans and gender non-binary) youth of color, street-based youth, and youth experiencing homelessness, Project NIA created a toolkit to share strategies of resistance to the increased securitization of non-profit spaces. We hope our experiences, which are specific, activate organizations and the individuals working within them to reflect and take action, implementing both short- and long-term strategies to prevent, interrupt, and transform violence.

    Working in collaboration with youth workers from across Chicago, this toolkit evolved from practicing violence prevention in complex spaces, youth and adult workshops, thousands of conversations, meetings convened from organizational crisis due to the impact of policing and surveillance, strategies used at the Broadway Youth Center (BYC), and research released by Young Women’s Empowerment Project (YWEP) and Project NIA.

  • Venezuela
    « C’est une curieuse guerre où Maduro réarme sans cesse ses ennemis »

    paru dans CQFD n°157 (septembre 2017), rubrique Actualités, par Mathieu Léonard, illustré par Oscar B. Castillo

    http://cqfd-journal.org/C-est-une-curieuse-guerre-ou

    La crise politique qui met le Venezuela en ébullition depuis des mois est au cœur d’une guerre d’information et de propagande qui s’invite même, quoique à d’autres fins, dans le débat politique français. Au-delà des discours binaires, nous avons voulu prendre le risque de la complexité avec Fabrice Andreani, doctorant à Lyon-II, qui travaille sur la révolution bolivarienne.

  • « On remet la photo choc à sa bonne place »
    Entretien avec Valentina Camu et Yann Levy, de la revue photographique États d’urgence

    Par Ferdinand Cazalis

    http://jefklak.org/?p=4242

    (via CQFD )

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    La nouvelle revue États d’urgence regroupe six professionnel.le.s de la « photographie sociale ». Tous les ans, 128 pages de regards au long cours sur nos urgences quotidiennes : casse sociale, crise migratoire, violence d’État, catastrophe écologique… Entretien à deux voix pour interroger le rôle de la photo dans les luttes : l’histoire est-elle soluble dans l’esthétique ?

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    Prendre une bonne « photographie sociale », comme vous dîtes, est-ce aussi prendre une belle photo ?

    Y. L. : Prenons un exemple : depuis un certain temps, les médias se focalisent sur l’esthétique de l’émeute, avec les affrontements de personnes habillées de noir et en cagoule. Et nous, en tant que photographes, on voit bien que photographier cela est plus vendeur. Mais on perd du même coup toutes les autres réalités qui font une manifestation. On se retrouve donc avec 50 photographes autour de 10 ou 15 personnes qui lancent un pauvre cocktail Molotov : l’info est réduite à cela. Et ils essaieront tous de vendre la même photo du CRS en flammes, car ils savent que c’est ce que veulent les rédactions en termes de « belle photo » : du spectaculaire et de l’effrayant. Alors qu’au même moment, il se passe plein de belles choses parmi les milliers de personnes présentes.

  • MARSEILLE SOCIAL CLUB
    Expulsion des pauvres pour la saison touristique

    http://jefklak.org/?p=4112

    "Derrière l’action d’occupation menée ce vendredi 7 juillet, il y a de nombreuses associations regroupées sous la houlette d’un collectif : Délinquants Solidaires. Parmi elles : Médecins du monde, la Fondation Abbé Pierre, la Cimade, Emmaüs, etc. De grosses structures, qui pèsent dans ce petit monde. Constatant la situation d’urgence sociale à Marseille (entre 12 000 et 15 000 personnes à la rue, système d’hébergement et 115 complètement dépassés, hausse du nombre de migrants mineurs isolés, familles séparées dès lors qu’elles sont prises en charge, etc.), elles ont décidé de passer à l’offensive, ciblant des bâtiments inoccupés pour y loger des familles et mettre les pouvoirs publics devant le fait accompli. Le terme utilisé : « réquisition citoyenne ». Une façon de ne pas se réclamer du « squat », qui se rattache à un univers politique plus radical. Il faut dire que si la méthode d’ouverture est la même, la suite est différente : le but est de négocier un loyer avec la mairie pour entrer dans la légalité.

    « Face à l’urgence et à l’inertie de l’état, on a décidé d’expérimenter de nouvelles formes d’action, fondées sur l’idée de réquisitions négociées », résume Jean-Régis Rooijackers, de Médecins du Monde, très impliqué dans la démarche. « On a écrit un manifeste en ce sens qui a été signé par des fondations, associations et fédérations engagées. C’est une grande avancée : des gens pas forcément radicaux politiquement se positionnent sur de nouveaux types d’actions, se montrent prêts à avancer différemment. Avec cette conviction : c’est l’État qui est délinquant, pas nous. »"

  • Disque Ch’val de course / Jef Klak

    http://jefklak.org/?page_id=3998

    Après le western sonore « Pour qui chante le coq ? », fiction collective réalisée à neuf personnes pour le disque de « Selle de ch’val », le groupe sonore jef klakien a voulu revenir à des formes plus diverses et indépendantes, en se donnant pour ce numéro quelques règles du jeu :

    Écrire au singulier et au pluriel / Imaginer ensemble des jeux sonores – réservoir sonore commun, écriture collective sous forme de cadavre exquis sonore etc. / Fabriquer du commun par le biais du jeu / Suivre le fil ludique du jeu (Yamakasi, jeux d’enfance), explorer son lien avec le risque(dépendances et addictions), ou encore vaciller tel un funambule sur la ligne de la mise en jeu (le hasard et son point de bascule).
    Le tout pris dans une grande cavalcade !

    Au programme des jeux : sept pièces sonores dont deux collectives, émaillées de six interstices « hippiques ».

  • Nuclear History X | Grégoire Vilanova
    http://jefklak.org/?p=3980

    Début mai 2017, un tunnel rempli de déchets radioactifs s’est effondré sur le site de Hanford, dans l’État de Washington, à 275 km de Seattle. Depuis 1943, les réacteurs nucléaires et les usines de retraitement de ce complexe ont généré soixante tonnes de plutonium, équipant les deux tiers de l’arsenal nucléaire américain. Cette production, extrêmement polluante, a créé d’immenses quantités de déchets chimiques et radiologiques qui empoisonnent encore aujourd’hui les rives du majestueux fleuve Columbia, si bien que ce gigantesque combinat, seize fois plus grand que Paris, où s’agitent aujourd’hui 9 000 décontaminateurs, est considéré comme le plus grand dépotoir nucléaire du continent américain. Source : Jef (...)

  • Coma social / Vérité et Justice pour Akram

    par Ferdinand Cazalis

    https://paris-luttes.info/coma-social-verite-et-justice-pour-8380

    Jeudi 15 juin, le jeune homme de 24 ans était envoyé à l’hôpital dans un état grave par un policier. Selon les premiers témoignages, l’officier s’était caché derrière un conteneur, attendant le passage d’Akram pour le pousser pendant qu’il roulait en scooter. De sa chute en pleine course, le jeune homme aurait été laissé là, après avoir tout de même été fouillé, agonisant. C’est une deuxième équipe de police, quelques dizaines de minutes plus tard, qui l’aurait traîné jusqu’à leur fourgon pour le conduire à l’hôpital. Une version qui ne manquera pas d’être contredite par la police, qui a porté plainte dès hier.

    La famille, quant à elle, s’est fait claquer la porte au nez de deux commissariats qui ont refusé de recevoir leur plainte, protégeant ainsi leur collègue. Ce soir, l’hôpital ne pouvait rassurer personne sur l’état de cette énième victime des uniformes racistes. Souffrant d’un traumatisme crânien et d’une hémorragie cérébrale, Akram a été plongé en coma artificiel. Entre la vie et la mort. « On se retrouvera sur cette place tous les soirs, nous a dit avec détermination et dignité le frère d’Akram ce soir. On n’a rien à se reprocher, on appelle au calme et à la vérité, quelle qu’elle soit. »

    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-vignettes/L614xH348/539f1cf0-eda9-11e4-ac05-7b12ae10444b_ap070117029598crop-2cdc6-d62f2.j

  • Rocky et ses bêtes
    Une rétrospective animalière de l’Étalon italien

    Par Malik Mellah et Ferdinand Cazalis

    http://jefklak.org/?p=3951

    John G. Avildsen, réalisateur oscarisé de Rocky en 1976 et de Rocky V en 1990 s’est éteint ce 16 juin 2017. La sortie de Creed : l’héritage de Rocky Balboa en novembre 2015 avaient célébré les 40 ans du boxeur de Philadelphie. Film après film, match après match, l’Étalon italien s’est pris l’Histoire dans la gueule – comme autant d’imparables crochets. Le personnage totem de Sylvester Stallone a inlassablement occupé le centre du ring hollywoodien, autrement dit le territoire culturel mondial. Dans son numéro 3 (« Selle de Ch’val »), Jef Klak rendait hommage à cette figure du combat contre soi-même. Quarante ans pour devenir – et transmettre comment devenir – un être humain digne de ce nom, au milieu des bêtes, grâce aux bêtes.

  • Grignoter le vide
    par la racine

    Avec Kate Tempest

    Par Émilien Bernard / Le cri du Gonze

    http://jefklak.org/?p=3940

    « We are lost / We are lost / We are lost ». Le constat n’a rien de neuf, évidemment. Il est même singulièrement répandu. N’empêche : avec Let Them Eat Chaos, album sorti en 2016, la poète et musicienne anglaise Kate Tempest est parvenue à donner un coup de polish à la grande armée noire des désillusions contemporaines. Consommation jusqu’à l’absurde, intrusion des écrans, gentrification rapace, pollution des imaginaires, etc., le Londres qu’elle dépeint est d’une tristesse sans appel. Et les sept personnages qui habitent ses poèmes scandés s’y démènent en vain, condamnés à l’angoisse. Désespéré, désespérant, mais aussi magnifique d’inspiration et de rage

    https://www.youtube.com/watch?v=3xu5HL1Xl64explosive

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