• Moi qui croyait que le NJ c’était que des gros beaufs blancs bodybuildés faisant des barbecues avec du diesel... Avec le dernier scandale de Trump répété partout, j’apprends soudain que le NJ aurait de « large Arab populations ». « Large » apparemment ça veut dire pas loin d’1% (Wikipédia donne 0,62% d’arabophones au NJ, et 1% de musulmans). Si à 1% il commence à perdre la boule, faudrait pas qu’il aille à Marseille le pauvre Trump.
    https://www.washingtonpost.com/news/fact-checker/wp/2015/11/22/donald-trumps-outrageous-claim-that-thousands-of-new-jersey-muslims-

  • Suggérer que les services secrets puissent décider qui a le droit de pratiquer tel métier ou pas... Déjà ça nous place dans un véritable état policier et ça rappelle des références historiques pas très joyeuses. Mais de toute façon c’est n’avoir rien compris au concept même de fiche S, qui est de tracer les gens discrètement, sans éveiller leur attention. On est dans la pure surenchère politicienne, où on invente des nouvelles mesures d’un coup sans avoir pris le temps d’y réfléchir ou d’en discuter avec les flics, simplement parce qu’il faut réagir à chaud pour récupérer l’opportunité politique devant les caméras.
    http://www.liberation.fr/video/2015/11/23/pecresse-ne-veut-plus-voir-de-radicalise-s-qui-conduise-un-train_1415461

  • « En dehors de tout contrôle strict par l’autorité judiciaire, c’est donc open bar pour aller chercher de façon extrêmement large n’importe quelle information sur n’importe quel appareil électronique ou informatique de résidents français, et notamment toute information accessible via des identifiants, mots de passe collectés lors d’une perquisition »
    Parmi les nombreuses mesures liberticides adoptées sans débat, j’avais pas tilté sur celle-là. Ca se combine bien avec l’existence de smartphones qui ont toutes sortes d’identifiants stockés...
    http://www.humanite.fr/etat-durgence-letat-policier-pour-eluder-tout-bilan-critique-590256

  • « changer de pied » ? Mais c’était le rêve de Poutine qui se réalise. Depuis longtemps il fait du pied à la France. Il a non seulement son alliance anti-Daesh qu’il a toujours réclamée, mais en plus il fait ça en démarchant directement la France sans passer par les USA, lui qui a toujours voulu placer l’Europe à mi-chemin entre USA et « Eurasie ».
    Le Monde se laisse t-il aller au storytelling farfelu pour donner le grand rôle à Hollande ?
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/18/le-tournant-russe-de-francois-hollande_4812568_3232.html#

  • « Quand, face à une menace permanente, on prend des décisions qui tendent à pérenniser l’exceptionnel, ce n’est jamais bon pour la démocratie »
    "on pourrait imaginer un état d’urgence gradué, sur le modèle de Vigipirate"
    ... Vigipirate ? Ce truc dont le niveau est toujours monté et jamais descendu ? Ce symbole de l’inflation sécuritaire dont les patrouilles de bidasses aux énormes armes non-chargées n’ont jamais fait preuve d’aucune efficacité en-dehors du domaine de la com’ ?

    http://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/etat-de-droit-la-france-en-guerre-franchit-elle-une-ligne-rouge-564b5d933570

  • Petit détail amusant, la série d’attentats qui ont poussé l’Etat à rétablir le contrôle des frontières arrive pile au moment où il devait les fermer de toute façon. On va pouvoir se servir du terrorisme pour justifier des restrictions à la liberté d’expression des citoyens européens sans avoir à en payer entièrement le coût politique. Pratique, non ? Je ne prétends pas qu’il y ait le moindre lien de cause à effet, mais il y a quand même des gens qui doivent être bien contents.
    http://www.france24.com/fr/20151113-cop21-france-retablit-controles-frontieres-mois

  • D’un côté Erdogan continue dans son néo-ottomanisme (ou pseudo-ottomanisme, au choix), et en même temps il exalte l’identité turque encore plus que les kémalistes qu’il critique. Et d’un côté il veut l’islamisme tandis que de l’autre côté il s’entoure de de mecs déguisés en nomades païens. C’est bizarre qu’il se dise pas que la contradiction est dix mille fois trop flag’.
    L’Empire Ottoman aurait pas été grand-chose s’il avait été peuplé uniquement d’envahisseurs nomades, s’il avait expulsé les grecs etc.
    http://fr.canoe.ca/hommes/culture/archives/2015/01/20150122-092013.html

  • Une chose dont j’ai pas encore entendu parler au sujet des arrêts anti-BDS de la cour de cassation (et dont j’espère ne jamais entendre parler), c’est quelles peuvent être les conséquences sur les autres facettes de BDS.
    En effet BDS c’est pas seulement le boycott côté consommateurs. Je pense notamment au boycott universitaire : est-ce que l’Etat va pouvoir obliger un universitaire à collaborer avec Israël ? Est-ce qu’un maître de conf’ qui déclarerait publiquement participer au boycott universitaire pourrait risquer de se faire virer ? Dans le pays de Lyon III et Gollnisch ça serait un peu du foutage de gueule, mais sur ce sujet le foutage de gueule est devenu une habitude solide.
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/06/l-appel-au-boycott-de-produits-israeliens-est-illegal_4804334_1653578.html

  • Réponse du rappeur Kery James à Raphael Enthoven (1)

    Vous intitulez votre chronique « Le vrai respect à conquérir en république est l’indifférence de la couleur de la peau » Pourtant dès les premières secondes de cette même chronique vous posez la question suivante : « Que demande Kery James lorsque il demande le respect ? Qu’on le respecte en tant que noir ou qu’on le respecte en tant que citoyen français ».

    La question en elle même démontre que l’indifférence à la couleur de la peau n’est pas chose acquise en république. En effet, lorsqu’un homme noir vous demande le respect, il ne vous vient même pas à l’esprit qu’il puisse l’exiger en tant qu’être humain. Vous vous demandez immédiatement, si il l’exige en tant que Noir. Est-ce parce que vous le percevez en tant que Noir avant de le percevoir en tant qu’être humain ?

    En effet, je n’ai pas commencé ce texte en disant « J’écris ce texte en tant que noir ». Au contraire, je dis dans la même chanson « Il n’y a pas que les Noirs et les Arabes, ce sont tous les pauvres qu’ils méprisent ». C’est à dire que les pauvres, quelle que soit leur couleur de peau, sont souvent méprisés par ceux qui détiennent le pouvoir économique. Tout comme la couleur de peau de ceux qui sont riches ne dérange jamais ceux qui profitent de leur fortune. Et si je m’étais exprimé au nom d’une classe sociale et non en celui d’une race ? Pourquoi est-ce que cela ne vous a pas effleuré l’esprit ? Il est simple, mais malhonnête de ramener mon discours à des considérations raciales qui sont les vôtres, pas les miennes.

    Figurez vous que l’une des chansons les plus emblématiques de ma carrière et l’un de mes plus grands succès s’appelle justement « Y’a pas de couleur ». Cette chanson est un incontournable pour moi si bien que je l’interprète à chacun de mes concert alors qu’elle date de 2001. Je l’ai notamment interprété à Bercy le 21 Novembre 2013 devant près de 15000 personnes. Pour vous dire ô combien cette chanson et son message sont importants pour moi. La dernière fois que je l’ai interprété c’était en banlieue parisienne à saint-denis le 24 Octobre 2015. Si j’étais un raciste anti-Blanc et que ce racisme anti-Blanc avait un écho en banlieue, je n’aurai pas interprété cette chanson en seine saint-denis.

    Pour dissiper tout malentendu, si malentendu il y a, plutôt que volonté réfléchie et calculée de biaiser mon discours,laissez moi citer un court extrait de cette chanson : « Y’a pas de couleur pour être stupide, ignorant, raciste et borgne. Pas une couleur attitrée à l’absurdité. Pas une couleur qui prouve ton intelligence. Pas une couleur qui témoigne de ta tolérance ». Est-il nécessaire que je mentionne « Pleure en silence » une autre de mes chansons que j’interprète également à chacun de mes concerts en banlieue et ailleurs et dont voici un autre extrait : « La détresse n’a pas de couleur. Réveille-toi, sous combien de peaux blanches se cache la douleur ».

    A la lumière de ces deux extraits, il apparaît clairement que votre tentative de m’accuser de racisme anti-Blanc est infondée voir calomnieuse si cela est volontaire de votre part. Il en est de même pour votre rapprochement très douteux entre mes idées et celles du Front national. Prétendre que c’est ma chanson qui renforce le FN en France est un argument étonnant auquel n’adhéreront jamais ceux qui connaissent ma musique. Et moi qui pensais que c’était la crise économique et l’impuissance des gouvernements successifs à nous en sortir qui expliquait cette montée du FN. Moi qui pensais que cela s’expliquait aussi par la stigmatisation continue d’une certaine partie de la population française par la classe politique et les médias. Je vais même vous avouer un secret, leurs discours m’ont même parfois laissé penser qu’ils voulaient et organisaient la montée du FN .En fait, vous devez comprendre et accepter que quelqu’un puisse être un véritable anti-raciste tout en étant capable de dénoncer des injustices que seuls ceux qui y trouvent leurs intérêts voudraient passer sous silence.

    Vous avez également dérapé quand vous avez expliqué que lorsque je dis « J’ai abandonné l’idée qu’ils me perçoivent un jour comme un Français » cela signifie que « j’ai renoncé à l’intégration ». C’est très grave. Je suis né en Guadeloupe et je suis en métropole depuis 1985 et vous pensez encore que je dois « m’intégrer » ? Ce dérapage à lui seul justifie la totalité de mon texte auquel vous avez tenté maladroitement de vous opposer pour des raisons qui me paraissent obscures. En effet, comme vous en faîtes la démonstration, vous ne me considérez pas comme un Français puisque vous pensez que je ne devrais pas renoncer à "l’intégration".

    Vous auriez été plus pertinent et plus juste, si vous aviez fais une chronique sur l’action que je mène avec mon association ACES, comme Apprendre, Comprendre, Entreprendre et Servir. Dans ma chanson « Banlieusards » dont le leitmotiv est « On est pas condamnés à l’échec » j’écrivais « Une question reste en suspens qu’a t-on fait pour nous mêmes ? ». En effet, je refuse d’être de ceux qui pointent du doigt les problèmes et ne proposent aucune alternative. Comme je crois que la véritable révolution passe par l’éducation j’ai fondé l’ACES en 2008. Son objectif, faire du soutien scolaire et du financement d’études supérieures. Alors depuis près de 2 ans maintenant dans le cadre de l’action menée par mon association, je donne des concerts en France et même dans les départements d’outre-mer comme en Guyane par exemple. A chaque date, je reverse une partie de mon cachet personnel pour financer les études supérieures d’un jeune en difficultés économiques.

    Plus d’une dizaine d’étudiants, de toutes les couleurs ,ont bénéficié de cette bourse à ce jour. Pourquoi ne pas avoir fait une chronique sur cette tournée solidaire ? Pas assez sensationnel ? Est-ce parce que cela ne rentre pas dans le projet qui consiste à faire passe les banlieusards comme des terroristes potentiels et des délinquants ? Ou les deux à la fois ? Est-ce que c’est parce que cela contribuerai à montrer les jeunes de banlieue autrement que comme des prétendus paresseux qui ne font que se plaindre et sont incapables de se prendre en main ?

    J’essaie en ce moment de monter un documentaire sur les parcours de ces jeunes qui ont bénéficié de la bourse ACES. Ces jeunes qui, partis du plus bas, ne se contentent pas de pleurer sur leur sort. Ces jeunes qui ne s’arrêtent pas au simple constat des difficultés auxquelles ils doivent faire face mais qui se battent au quotidien. Nous avons démarché plusieurs chaînes de télévision et aucune d’entre elles ne souhaite diffuser ce documentaire. Pouvez-vous m’éclairer et me dire pourquoi ? Est-ce que vous pensez honnêtement que les émissions qui montrent une image positive des jeunes de banlieue sont assez nombreuses et que le pays n’en a pas besoin ? Est-ce que ce n’est pas plutôt l’absence de ce genre de documentaires à la télévision qui facilite la montée du FN ? Vous comprendrez peut-être en quelques mots les raisons de ma colère qui n’est pas et qui j’espère ne sera jamais une colère aveugle qui me fera sombrer dans l’idiotie et l’injustice.

    Vous ne pouvez pas prendre l’extrait d’une chanson qui n’est même pas terminée d’ailleurs et le brandir en occultant l’ensemble de ce que j’ai écris dans ma carrière discographique qui dure depuis 23 ans maintenant. Vous devez également être vigilant et faire attention à ne pas faire passer les conséquences pour les causes. Ce texte « 10 ans après » est une conséquence et non une cause. Tout comme les révoltes de 2005 étaient une conséquence et non une cause. Et pour information, lorsque j’ai écrit « Toute arrivée à son départ » cela signifiait pour moi que les conséquences ont souvent une cause connue. La phrase n’a jamais eu dans ma bouche le sens que vous lui prêtez. Heureusement, je ne suis pas encore mort et quelle interprétation peut-être plus précise que celle de l’auteur lui même ?

    Vous avez demandé sur Twitter à ce qu’on vous apporte des arguments qui vous démontrent que votre analyse est fausse et surtout qu’elle ne s’applique pas à ma personne. Vous avez dis que vous seriez ravi de vous être trompé. Je n’ai aucun doute que cette réponse brève contient non pas les arguments mais les preuves sans ambiguité que ni vous ni aucun autre média ne pourrez jamais m’accuser de racisme anti-blanc si ce n’est en ayant recours au mensonge, à la diffamation, à la déformation de mes propos et à la manipulation.

    Dans votre chronique vous nous sommez de choisir entre Malcolm X et Nelson Mandela. Si seulement vous pouviez me laisser choisir par moi même. Je pourrais peut-être me sentir inspiré par la détermination de Malcolm X tout comme par la capacité de Nelson Mandela à pardonner.

    Et puisque vous vous réclamez du pacifisme de Nelson Mandela je compte sur vous pour avoir l’honnêteté de lire cette réponse à l’antenne sans la dénaturer et de reconnaître qu’au minimum vous vous êtes hâté dans votre jugement à mon sujet. Si vous le faîtes alors là vous serez très proche du pacifisme de Nelson Mandela et vous démontrerez que le dialogue entre ce que j’appelle malgré moi les deux France est possible et n’est pas voué à l’échec.
    Je vous invite même à assister à mon prochain concert solidaire qui aura lieu à Vaux en Velin le 21 Novembre au centre culturel Charlie Chaplin à 20 heures. Concert autour duquel une bourse de 6000 euros sera attribuée à un ou plusieurs étudiants pour les aider à financer leurs études supérieures. Ce sera l’occasion pour vous de découvrir ma musique, de me rencontrer ainsi que de constater la grande diversité de mon public qui est loin, même très loin d’être composé uniquement d’Arabes et de Noirs. Vous pourrez voir par vous même, le bonheur, le courage et la détermination de certains lauréats et peut-être même la fierté et les larmes dans les yeux de leurs parents. Venez donc mettre un pied dans notre réalité et abandonnez le fantasme médiatique d’une banlieue anti-blanche.
    Si vous venez et si vous avez le courage de revenir sur vos dires, alors j’aurai la certitude que vous vous êtes simplement trompé à mon sujet et que vous êtes un homme qui sait reconnaître ses erreurs. Si vous ne le faîtes pas,ou pire encore surenchérissez, j’aurai alors la conviction que vous êtes profondément malhonnête et j’en serais peiné pour vous.

    Je souhaiterai conclure par une citation de Nelson Mandela que vous semblez chérir :

    « Je lisais beaucoup de journaux de toutes les régions, mais ils ne donnent qu’une pauvre image de la réalité, les informations qu’ils donnent sont importantes pour un combattant de la liberté non pas parce qu’elles disent la vérité, mais parce qu’elles révèlent les préjugés de ceux qui écrivent les articles et de ceux qui les lisent »
    L’aube est claire pour celui qui a des yeux.

    Kery James

    (1) http://www.europe1.fr/emissions/la-morale-de-linfo/le-vrai-respect-a-conquerir-en-republique-est-linfference-de-la-couleur-de-l

    • La réponse de Enthoven, nulle, à coté de la plaque, toujours aussi raciste.

      Et voici ma réponse à sa réponse... Je vous laisse le soin, cher ‪#‎keryjames‬, de la partager...

      Merci de cette lettre ! Vivent les désaccords.
      Un pays en paix et en bonne santé est un pays dont les citoyens peuvent s’engueuler sans se détester, et loyalement. Permettez-moi donc, sans revendiquer le dernier mot, de répondre à votre réponse.

      Que les choses soient claires : je ne vous fais aucun procès d’intention. Au contraire, je ne doute ni de la pureté de vos intentions, ni de la sincérité de vos engagements. Est-ce votre parcours qui vous a ouvert le coeur ? Peut-être. Le fait est qu’à vos yeux, et malgré votre succès, le monde n’est pas (seulement) un spectacle. Vous savez souffrir des douleurs que vous racontez. Vous êtes un homme politique, au sens noble du terme : les autres vous importent plus que vous-même, vous avez trop d’ambition pour n’être qu’un ambitieux. C’est de cette générosité-là, peut-être, que vient le talent.

      Mais (à mes yeux) la colère vous aveugle à l’instant où elle vous donne le sentiment de voir plus clair que les autres.
      Qu’il y ait des injustices, c’est un fait. Qu’il faille lutter contre, c’est une certitude, sinon le sens de la vie. Mais la France n’est pas coupée en deux. La France est coupée en mille. Le monde n’est pas seulement réparti en oppresseurs et en opprimés, ce serait trop facile. La lecture en termes de race ou de classe relève, à mon sens, d’une simplification abusive du monde. D’autant que la bonté n’est pas toujours du coté des victimes. Et la force n’est pas toujours une méchanceté. La vie n’est pas noire ou blanche, mais grise (ou marron, les jours de beaux temps).

      Contrairement à vous, je n’ai aucun message à faire passer, mon travail consiste à prélever des paradoxes dans l’actualité, et quand je tombe sur l’un d’entre eux, je suis heureux comme un chercheur d’or quand il met le doigt sur une pépite.

      Pour rédiger ma chronique, je me suis appuyé sur trois de vos textes : Banlieusards, Lettre à la République, et votre hommage (inachevé) à Zyed et Bouna. Et « je revendique » (avec votre permission) le droit d’être en désaccord frontal avec vous.
      La France a un affreux passé colonial, dont il faut enseigner les tortures. Et, sous l’alibi de valeurs universelles, le mal-nommé « pays des droits de l’homme » s’est parfois (pas toujours) conduit en bourreau. Mais la République est belle, malgré tout ; elle ne se confond pas toute entière avec cette histoire sinistre. Et rien n’est plus faux que de traquer dans ses lois le symptôme ou la puanteur d’un passé qui ne passe pas. Bien sûr, le racisme s’y porte bien (comme ailleurs en Europe) mais la France n’est pas l’Afrique du Sud (des années 80), ni l’Alabama.

      La France est un ancien empire, un géant fatigué, dont le déclin n’est plus couvert par le lyrisme d’un héros, et qui a la nostalgie de sa grandeur. Or, l’un des symptômes de cette nostalgie, c’est paradoxalement le discours même qui consiste à la prendre pour la cause de tous les maux ! Même si elle a des raisons d’être, rien n’est plus franchouillard que la détestation de la France. Rien n’est plus paternaliste (et colonial) que le discours qui tient la France pour ce qu’elle n’est plus : une grande puissance coloniale. Quand vous lisez l’actualité à l’aune d’un passé colonial, vous donnez à ce passé une force nouvelle. Et sous le déguisement d’une critique radicale, vous perpétuez l’orgueil des colons. De même que l’idée de « diversité » est une arnaque politique, un racisme à l’envers, une invention de la blancheur qui, sous couvert de respecter l’autre, l’enferme dans une certaine idée (faussement flatteuse) de lui-même, de même qu’il arrive que des débauchés deviennent des puritains sans pour autant changer de nature profonde, la métamorphose du discours colonisateur en discours pénitent ne doit pas nous induire en erreur. « L’odeur du sang, écrivez-vous, vous poursuit même si vous vous parfumez » ? Mais qui est ce « vous » ? Et quel est ce parfum ? Non, décidément. Le devoir de mémoire, ce n’est pas l’éternité d’une pénitence. Sinon, les Allemands, les Turcs, les Serbes et les Hutus seraient pour toujours en enfer.

      Dans la même chanson, vous parlez au nom de « Nous les Arabes et les Noirs » et vous demandez « comment aimer un pays qui refuse de NOUS respecter ? » Mais, encore une fois, qu’entendez-vous par là ? De quel respect parlez-vous ? de celui qu’on doit aux « arabes et aux noirs » ou de celui qu’on doit à tout individu ? Ce n’est pas moi qui réduis votre définition du respect. C’est vous-même ! Moi, je me contente de vous lire (et de vous écouter).Mon sentiment (mais je voudrais me tromper), c’est que, exacerbée par une infinité d’injustices, votre colère vous fait confondre l’universalité du respect avec le respect d’une différence. Et qu’au lieu de demander l’égalité, vous demandez réparation. Ce qui n’est pas pareil. C’est même toute la différence entre Martin Luther King et Malcolm X, entre Obama et Jeremiah Wright... C’est toute la différence entre le courage (de faire la paix) et la rage (qui prolonge une injustice en réclamant une vengeance). L’ennemi, ce n’est pas la pensée molle. L’ennemi, c’est la vengeance comme alibi d’un racisme inversé.

      Quand Mandela, au mépris de sa colère (Dieu sait s’il en avait en lui !), instaure la justice au lieu de satisfaire la vengeance, il crée les conditions de la paix. Parce que la grandeur consiste à être plus grand que soi-même, à dépasser sa propre cause et sa propre indignation pour servir la cause d’un avenir commun. Et que, comme dit Vladimir Jankélévitch, « la violence, c’est de la force faible ».

      Vous déclarez fièrement, à plusieurs reprises, que vous n’êtes pas une « victime ». Mais le ressassement, à longueur de chansons, des offenses de la colonisation, conduit à l’effet inverse : ceux dont vous prenez la défense, vous les enfermez précisément dans la catégorie de victimes. Et parler de « France d’en bas », c’est encore la regarder d’en-haut.

      De même que Marx voyait dans le prolétariat « une sphère qui possède un caractère d’universalité par l’universalité de ses souffrances » (et qui, à ce titre, incarne à elle seule l’injustice toute entière), vous semblez désigner les descendants des victimes de la colonisation comme seuls dépositaires de la souffrance légitime. Il en résulte une lecture raciale des comportements qui n’est pas toujours pertinente, et qui, le plus souvent, obscurcit les choses quand elle croit les éclaircir. C’est pour cela qu’il est si important que vous précisiez ce que vous entendez par « respect ». Encore une fois : est-ce le respect d’une différence, ou le respect indifféremment de celui dont on parle ? (Suis-je le seul à entendre cette ambivalence ?)

      De façon générale, il ne suffit pas de dénoncer le « système » pour ne plus lui appartenir. Au contraire (et votre succès, par exemple, en témoigne), le système adore les gens qui le combattent ! C’est son plat préféré. Croire qu’on est libre parce qu’on dénonce les tyrannies, c’est un péché d’orgueil. Les moutons noirs ne sont pas moins moutonniers que les autres. On est moins libre quand on croit qu’on l’est, que quand on sait qu’on ne l’est pas.

      Autre chose : je n’ai jamais assimilé vos idées à celles du FN ! Il faudrait être fou pour le faire. Mais il y a la matière et il y a la manière. Et des discours ouvertement antagonistes recouvrent parfois des proximités inattendues : Nadine Morano ne vous donne-t-elle pas raison quand elle déclare que la France est un « pays de race blanche » ? Je vous cite : « A tous ces racistes à la tolérance hypocrite / Qui ont bâti leur nation sur le sang /Maintenant s’érigent en donneurs de leçons/ Pilleurs de richesses, tueurs d’africains / Colonisateurs, tortionnaires d’algériens... » Mais qui, à part la droite de la droite de la droite, peut se reconnaître dans le portrait que vous faites de la France elle-même ? Comment entendre « Nous, les arabes et les noirs, on est pas là par hasard, toute arrivée a son départ... » autrement que comme l’autre versant de l’affreux « La France, tu l’aimes ou tu la quittes » ? Encore une fois, comment voulez-vous lutter contre le délit de facies et tous les clichés négrophobes, si vous vous dites « noir et fier de l’être » ?
      Si je me disais « blanc et fier de l’être », vous trouveriez que j’ai l’air con, n’est-ce pas ? Vous auriez raison.

      Enfin, l’essentiel. Zyed et Bouna. Leur mort est une tragédie. Et la preuve de bien des malaises qui asphyxient la société (à commencer par le délit de non-assistance à personne en danger). Mais leur mort n’est pas un assassinat. Quand j’entends certains (pas vous, il est vrai) confondre la mort des deux adolescents avec le meurtre de Malik Oussekine en 1986 (assassiné à la matraque par des policiers), je me dis qu’on a perdu en lucidité, qu’on mélange tout, que l’injustice (incontestable) empêche de voir des nuances essentielles, et que, comme chaque fois qu’on pratique les amalgames, les extrêmes ont gagné du terrain.

      La police française n’est pas parfaite. Heureusement. Mais ce n’est pas la police de Vichy, ni même celle de Charles Pasqua ! En vérité, il y a chez les flics la même proportion de connards, de racistes et d’abrutis que dans n’importe quel corps de métier. Mais on y trouve aussi d’authentiques républicains qui ne font aucune différence entre les citoyens, et qui font respecter la loi (c’est-à-dire la liberté de chacun). Ni plus, ni moins. La mort de Zyed et Bouna est une catastrophe, mais, si difficile que cette phrase soit à entendre, ce n’est pas un scandale d’Etat.

      Voilà. J’arrête ici cette réponse, dont la longueur vient uniquement de l’intérêt que je prends à discuter avec vous. Et puis, comme dit Maeterlinck, (un autre amoureux du silence) « les paroles passent entre les hommes, mais le silence, s’il a un moment l’occasion d’être actif, ne s’efface jamais. »

      Merci pour l’invitation. Je ne suis pas libre le 21 novembre.
      Mais une prochaine fois, avec plaisir. Et intérêt.

      Respectueusement.

    • Cette tendance à vouloir expliquer aux Autres, comment ils doivent se sentir et penser, c’est plus qu’usant, c’est épuisant. On a eu récemment un exemple sur un débat seenthis sur les femmes (je ne sais plus lequel - cela parlait d’une jeune fille courtoise au travail et de l’interprétation de sa gentillesse par un homme). C’est comme si l’homme blanc, puisque c’est de cela qu’il s’agit, qui n’expérimente aucune des oppressions sur lesquelles il s’exprime, détenait intrinsèquement le discours universel, ad nauseam sur l’expérience humaine et qu’aucune remise en cause de celui-ci n’était possible, à ses yeux. Cette position de "celui qui sait parce qu’il s’ait" s’accompagne d’une tare presque génétique, celle de la surdité sélective, car presque systématiquement la faconde s’accompagne d’un incapacité non seulement à écouter, mais surtout à entendre ce que disent ceux qu’IL disqualifie d’un revers de bras éditorial. Où sont les docteurs ?

    • Une transcription du rap de Kery James

      « Dix ans après tu peux faire le constat, très peu de choses ont changé.
      Rabsa et renoi on est toujours des étrangers.
      J’ai abandonné l’idée qu’ils nous perçoivent un jour comme un Français
      Mais je n’abandonne pas l’idée que l’Etat français me doit le respect
      Je l’ai déjà dit, le respect n’est pas une chose qui se mendie
      L’indépendance a un prix souvent trempée de sang sous des drapeaux brandis
      Val de Meurtre où j’ai grandi, la violence nous heurte on doit rester en vie
      On n’a jamais rien attendu de l’Etat, on ne va pas commencer aujourd’hui
      ( Zyed et Bouna )
      De la gauche à la droite, ils font du fric entre énarques
      De Sarkozy à Guéant en passant par ce gros mytho de Cahuzac
      Et c’est les mêmes qui font la leçon à nos petits frères qui sont dans l’arnaque
      Ils envoient les flics pour mater la rébelion à coup de matraques
      C’est nous qu’ils accusent sans cesse d’avoir pillé le pays
      Alors qu’ils tapent dans la caisse, ne font jamais ce qu’ils ont promis
      Six heures du mat, ils envoient les condés défoncer ta porte
      Eux se rendent au tribunal en voiture sous escorte
      Ils n’ont jamais connu la crise.
      Et ils s’étonnent que le peuple se rebelle, les pourchasse et arrache leur chemise
      Il n’y a pas que les noirs et les arabes, ce sont tous les pauvres qu’ils méprisent
      Lorsqu’ils nous parlent de l’Islam, ils espèrent que ca nous divise
      Quand vous chercherez des solutions ca se verra
      Pour l’instant, vous ne faites que fabriquer des futurs Merah
      Votre mépris du peuple, les patrons, il se paiera
      Pourquoi à l’Assemblée, on dirait un opéra ? »

    • Nouvelle réponse de Kery James

      RAPHAËL ENTHOVEN

      Je ne voudrais pas vous accuser de recourir à des sophismes mais je constate que vous n’avez pas répondu à mes interrogations et aux graves contradictions que j’ai pointées dans vos propos. La réponse que j’ai publiée hier reste donc la même et elle sera la seule.
      Je crains qu’il y ait toujours un fossé entre un discours fondé et ancré dans la réalité et un autre qui consiste à prétendre produire de la pensée coûte que coûte quitte à déformer ou nier le réel.
      Un fossé entre les acteurs et les spectateurs.
      Un fossé entre ceux qui subissent et ceux qui commentent, expliquant à ceux qui subissent avec quelle grandeur d’âme ils doivent subir.
      Néanmoins, mon invitation à l’un de mes concerts, celui de votre choix, car je vous sais très occupé à produire de la pensée, est toujours valable. Ce sera l’occasion de vous rencontrer et d’échanger. J’espère toujours en effet, voir une France unifiée et cela ne peut se faire que dans le réel.
      Je vous souhaite le meilleur.
      Humainement.

      Kery James

      https://www.facebook.com/keryjamesofficial/posts/10156292644535235

    • @biggrizzly Bien sur, mais dans ce cas cela s’applique bien. Il n’écoute clairement pas ce que dit Kery James, qu’il disqualifie par défaut... Je parlais plus que du biais du privilège surtout de la surdité selective de certains dominants.

    • Je parlais plus que du biais du privilège surtout de la surdité selective de certains dominants.

      C’est de cela dont il s’agit, une surdité sélective qui consiste à ne relever que les propos, les idées qui alimentent les à-priori.
      Donc une malhonnêteté patente vis à vis de l’auteur et de son message.
      Dans le but de faire de l’audience, de faire réagir ; sans aucun doute. Mais toutes ces « têtes pensantes » médiatiques contrôlent-elles les réactions qu’elles se flattent de provoquer ?
      Par contre, certaines personnalités politiques assoiffées de pouvoir et biberonnées à l’idéologie de la supprématie blanche trouveront là l’aubaine pour exploiter le filon de l’opinion.

      Gougueule est ton ami :
      https://www.google.fr/webhp?tab=mw&ei=F008Vtj-IIHd-QHUuIGAAg&ved=0CAQQqS4oAQ#q=rapha%C3%ABl+enthove

    • @aude_v Quant à moi, je suis un vieil homme blanc, avec quatre enfants métis. Le plus jeune en souffre déjà, car les cons l’entourent, ce que j’ai envisagé depuis très longtemps. Une vieille femme dans la rue m’a un jour soufflé à l’oreille, à propos du petit qui n’avait que trois ans « Petit bâtard ». Il faut un peu arrêter d’essentialiser l’homme blanc. J’ai connu un paquet de racistes pas blancs du tout, et une jeune noire en co-voiturage il y a deux mois m’a raconté son lot d’injures dans la cité face à d’autres minorités pas blanches non plus... Le manichéisme à l’américaine - celui qui est si souvent défendu ici - nous mène au gouffre : c’est son but. Et les rappeurs en sont les porte-voix, bien trop souvent.

    • je vois ce que tu veux dire , cependant je n’en pense pas moins à des formes d’illusions dans l’efficacité de la pensée magique ( malgré les univers parallèles) ; ainsi de la chansonnette !

    • @aude_v : merci, tu m’as compris. Exprimer ce point de vue est sensible, puisque évidemment, il peut être pris comme une forme de reprise de contrôle du débat de la part du/de la privilégié•e... et c’est alors sans fin... Quand les arguments des uns et des autres ne sont écoutés qu’à l’aune de la position de privilège de ceux qui les expriment, j’ai un petit peu l’impression que le dialogue devient impossible.

  • « It is perfectly legal to advocate sanctions against Iran, or Russia, or Sudan, or virtually any other country. Indeed, sanctions and boycotts against those countries are not only frequently advocated in the West but are official policy. »
    https://theintercept.com/2015/10/27/criminalization-of-anti-israel-activism-escalates-this-time-in-the-lan
    La chose amusante c’est que si in prend la loi Lellouche au pied de la lettre :

    à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, des victimes à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée

    ,
    il est justement interdit de boycotter la Russie, qui est une nation, mais pas Israël. En effet Israël n’est pas une ethnie, malgré leur mise en avant de théories historico-génétiques foireuses. Ni une nation, Israël « état des juifs du Monde » refusant avec entêtement que ses « citoyens » soient considérés comme étant de nationalité israélienne plutôt que « juive ». Ni une religion, ou en tout cas pas la religion juive, ça c’est quelque chose qu’on répète assez souvent.

  • Zéro député de centre-gauche, sur 460, décidément la Pologne c’est un pays hostile. Si c’est pour faire des scores comme ça, ils ont plus leur place à retourner dans l’Empire Russe de Poutine plutôt qu’à rester dans l’UE.
    Et après notre droite passe des heures à nous parler du danger de l’adhésion des turcs dans l’UE, que les turcs ils sont pas comme nous, qu’on peut pas intégrer l’UE quand on a une grosse moustache. Ces gros tarés de polonais par contre eux ils leur posent aucun problème à la bande à Sarko.
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/27/pologne-majorite-absolue-confirmee-pour-les-conservateurs-aucun-depute-pour-

  • Je viens d’apprendre le mot « solutréen », comme dans « Solutreanism and American values ». Une théorie pseudo-scientifique douteuse qui fait beaucoup penser à la quête des aryens originels il y a un petit siècle, tout en y ajoutant une myopie sacrément troublante par rapport aux siècles d’Histoire qui ont défilé entre temps, aux massacres d’indiens etc.
    https://uk.answers.yahoo.com/question/index?qid=20151026163907AARXNr5

  • « La droite conservatrice est prête à revenir au pouvoir en Pologne »... Elle l’avait quitté ? On avait rien remarqué.
    ... Ah, non, en fait c’est juste la mascarade entre « droite conservatrice » et « droite libérale ». Ils peuvent continuer à être un des pays les plus réacs du Monde.
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/24/la-droite-conservatrice-est-prete-a-revenir-au-pouvoir-en-pologne_4796318_32

    • L’agression d’un journaliste repose la question de la dissolution de la Ligue de défense juive
      23 octobre 2015 | Par Marine Turchi
      http://www.mediapart.fr/journal/france/231015/lagression-dun-journaliste-repose-la-question-de-la-dissolution-de-la-ligu

      Un journaliste de Buzzfeed a été pris pour cible jeudi soir, alors qu’il couvrait la manifestation de la Ligue de défense juive (LDJ), devant le siège de l’AFP. Le débat sur la dissolution de cette organisation juive d’extrême droite revient sur la table. « J’aurais été lynché si les policiers n’avaient pas fait une brèche », explique à Mediapart notre confrère, qui va déposer plainte ce vendredi.

      (...)

      Joint vendredi par Mediapart (lire notre "boîte noire"), David Perrotin raconte : « C’était très calme au début, puis la situation a dégénéré au moment de la dispersion. Le groupe où j’avais aperçu plus tôt des drapeaux de la LDJ sont restés, une trentaine de personnes, certaines étaient cagoulées. Ils ont insulté des journalistes de l’AFP qui étaient aux fenêtres. Des pétards ont été lancés, un projectile sur le bâtiment de l’AFP. Je me suis mis sur le côté, j’ai pris des photos. Une manifestante est venue vers moi en disant : "C’est pas bien de prendre des photos" ; "Je sais qui vous êtes, j’ai des informations sur vous. Vous êtes David Perrotin. Attendez, je préviens la LDJ que vous êtes là". Elle s’est dirigée vers ce groupe où j’avais vu plusieurs fois des drapeaux de la LDJ ».

      Le journaliste se dirige alors vers un fourgon de policiers pour les alerter. « 
      Le policier m’a dit "prenez le premier métro", mais j’ai expliqué qu’ils m’avaient reconnu et allaient me suivre. Un type casqué et une femme se sont approchés de moi. J’ai re-tapé à la fenêtre du fourgon pour demander de rentrer. Il a prévenu par radio ses collègues. Pendant ce temps-là, une dizaine de jeunes, avec des casques ou des cagoules, se sont postés devant moi. Le policier m’a dit de courir vers le cordon de sécurité devant l’entrée de l’AFP. J’ai couru, j’ai entendu des cris, "Perrotin tapette", etc. Je suis arrivé devant les policiers en levant les mains, j’ai hurlé "je suis journaliste", j’ai sorti ma carte. J’ai pris des coups dans le dos de la part de personnes derrière moi. Dans la confusion, les policiers m’ont donné quelques coups en pensant que je les attaquais, puis ils m’ont aidé. Ensuite j’ai frappé à la porte de l’AFP, qui était fermée, j’ai montré ma carte, j’ai attendu à l’intérieur un moment. D’après un policier, ils étaient encore 24 dehors. Pour me faire sortir, les policiers ont ramené un fourgon devant une autre issue de l’AFP en me disant de m’allonger dedans. Les journalistes étaient la cible du jour, pour eux j’étais avec l’AFP. J’étais leur cible. J’aurais été lynché si les policiers n’avaient pas fait une brèche. J’étais clairement pourchassé ».

    • Jewish Defense League mob attacks Paris journalists | The Electronic Intifada
      https://electronicintifada.net/blogs/asa-winstanley/jewish-defense-league-mob-attacks-paris-journalists
      https://electronicintifada.net/sites/electronicintifada.net/files/styles/medium/public/pictures/picture-1057-1385819060.jpg?itok=GqMnIKwA

      Founded in the United States, JDL militants were convicted of a string of bombing attacks, and are thought to be behind the 1985 assassination of Palestinian American civil rights activist Alex Odeh.

      The group was listed in the Federal Bureau of Investigation’s annual terrorism report for 2001.

      Although its Israeli affiliate was eventually banned, the JDL is still active and legal in France, Canada and the UK.

      The French JDL – the Ligue de Défense Juive – is probably the most well-organized and violent radical Zionist group outside Israel.

      It is notorious for violent and relatively sophisticated street-level attacks against Palestine solidarity campaigners in France.

      There have been several calls to outlaw the JDL in France. But talk of a ban by interior minister Bernard Cazeneuve (who once condemned their actions as “excessive”) has so far come to nothing.

      In June last year two JDL members in Paris were found guilty of placing a bomb under the car of an anti-Zionist journalist. They were given prison sentences, but one absconded to Israel.

      Armed members were also involved in a riot in the Bastille area of Paris in summer 2014, as they attacked Palestine solidarity demonstrators during rallies against the Israeli offensive in Gaza.

  • Je découvre au hasard d’une image du zapping de Canal+, censée montrer un centre de rétention administrative, une pancarte « machin Jules Ferry ». Je dis « machin » parce que sur le coup j’ai pas eu le temps de lire. Un centre de rétention administrative du nom du colonialiste/raciste Jules Ferry ? Sacré trait d’humour me dis-je !
    Eh bien en effet, il existe bien, c’est pas une vieille pancarte d’ex-MJC. Voilà d’autres gens qui se sont fait la même remarque : https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/2015/04/16/who-was-jules-ferry
    Bon en fait c’est pas officiellement un « centre de rétention administrative ». Et quand rétrospectivement je reviens sur l’image et que je mets en pause pour regarder les pattes de mouche, « machin » devient « Services d’Accueil et d’Aide aux Personnes Migrantes ».
    Enfin si un journaliste se met à confondre ça avec un centre de rétention administrative, et à le désigner comme l’endroit où la flicaille va faire ses rafles pour expulser, c’est que la dimension « accueil » et « aide » devait pas être si flagrante que ça...

  • Des artistes dénoncent le racisme de Homeland dans un épisode avec des tags en arabe, Showtime répond - Big Browser

    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/10/15/des-artistes-glissent-des-tags-anti-homeland-dans-un-episode

    http://series-tv.premiere.fr/News-Series/Homeland-est-raciste-Showitme-repond-aux-graffitis-4278303

    Heba Amin, Caram Kapp et Stone, ont révélé sur leur blog, avoir été engagés par la série pour écrire de tags sur les murs du décor représentant un camp de réfugiés syriens, traversé par Carrie (Claire Danes) dans l’épisode 5x02. Ils ont profité de l’occasion pour inscrire en langue arabe ces messages contre la série : « Homeland est raciste ». « Homeland est une blague, et elle ne nous fait pas rire ». Ou encore : « #blacklivesmatter ».Pour justifier leur action, ils expliquent : « Ils ne se sont pas préoccupés de savoir ce qui était écrit sur ces murs. A leurs yeux, l’écriture arabe était un simple visuel supplémentaire pour compléter l’horreur-fantaisiste et cette image déshumanisante qu’Homeland donne de toute une région ».

  • Un jour Merkel joue à « on va être généreux, mais on peut pas accueillir tout le monde il faut partager avec les autres pays européens », et puis juste après l’UE signe un accord pour au contraire forcer les réfugiés à tous rester dans un même pays, qui accueille déjà la moitié du total. Pays qui en plus est loin d’avoir les mêmes moyens financiers et opportunités économiques que l’Europe, et aussi pays qui n’est pas forcément la meilleure garantie de droits de l’Homme etc pour des réfugiés.
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/16/migrants-un-accord-conclu-a-bruxelles-avec-la-turquie_4790609_3214.html

  • Les mêmes qui il y a peu réclamaient la libéralisation, mettaient en avant le culte de la concurrence et critiquaient un « monopole » qui protégeait les revenus des taxis, ces mêmes gens se plaignent aujourd’hui des conséquences de la concurrence avec les taxis. Et oui, la libéralisation c’est bien quand on est en position de force mais ça dure pas longtemps. Et après il suffit pas de dire « perché » pour conserver son maigre avantage.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/10/13/les-chauffeurs-parisiens-uber-creent-un-syndicat_4788221_3234.html

  • Amusant la vision du Guardian sur la Syrie. C’est un peu l’équivalent de la position Russe dans l’excès inverse : pour les uns il y a des « terroristes » partout et tous les islamistes sont pareils, pour les autres il y en à peu près nulle part et tous les rebelles sont pareils.
    Sur la carte on a une grosse tâche jaune « rebel control » qui ne fait aucune différence entre Al-Nusra (qui contrôle la majorité de la zone) et les autres rebelles. Il est vrai que leurs positions sont pas mal enchevêtrées, qu’il y a tout un continuum d’orientations politico-religieuses entre Al-Nusra et « l’ASL », et qu’il y a des batailles où ils ont été explicitement alliés contre Al-Assad. Mais quand même, il doit bien y avoir un moyen de les séparer un peu dans la représentation de la carte.
    Sinon il y a des incompatibilités avec le tableau suivant, si on colorie d’une même couleur des gens armés par les USA et des gens que les USA considèrent comme terroristes. D’ailleurs dans le tableau suivant, qu’est-ce que c’est que ces étranges colonnes « islamistes » et « modérés » ? Ca entretient la confusion. Est-ce que « modérés » ça fait référence à « islamistes modérés » (auquel cas pourquoi il y a pas de colonne pour les laïques ?), alors qu’il y a déjà une colonne « islamistes » à côté ? Ou à « musulmans modérés » ? (expression qui ne veut pas dire grand-chose et qui oublie tant les athées que les chrétiens/yazidis/etc) Les gens liés aux Frères Musulmans par exemple, je les mets dans quelle colonne ?
    http://www.theguardian.com/world/ng-interactive/2015/oct/09/who-backs-whom-in-the-syrian-conflict

  • Voilà qui résume très bien l’approche russe : c’est pas vraiment qu’ils tirent sur d’autres gens que ceux qu’ils disent, c’est que pour eux tous les rebelles sont des « terroristes », et que les russes (autant les dirigeants que la population) mettent facilement tous les groupes plus ou moins islamistes dans le même sac (malgré l’islamisme de Kadyrov ! Pragmatisme quand tu nous tiens). Cela va avec le fait que, si on fait attention, les autorités russes ont tendance à parler d’ « ISIS et d’autres groupes terroristes » dans les communiqués où ils ont la place, « ISIS » tout seul étant plus une abréviation pour les cas où ils doivent faire court qu’une référence à ISIS stricto sensu.
    https://twitter.com/RusEmbassyUAE/status/650898242318680064

  • On entend beaucoup le « sous les yeux de leurs enfants »...
    Mais c’est quoi ces « terroristes » qui tuent juste deux colons (i.e. des occupants responsables d’un crime de guerre, quand même) mais qui laissent vivre les enfants ? Ca ressemble pas vraiment à l’image de la violence aveugle et de la destruction d’innocents qui normalement est plus ou moins censée faire partie du concept de « terrorisme », même si le terme n’a jamais eu de définition précise.
    Il suffit d’ailleurs de lire la liste de morts déroulée dans l’article pour donner une n-ième confirmation d’une chose qu’on sait déjà : il n’y a que Israël qui tue des enfants.
    http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/10/05/Netanyahu-donne-carte-blanche-a-ses-forces-devant-les-violences