• Quand Kévin Bossuet couvre les agressions antisémites massives de l’extrême-droite | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/merome-jardin/blog/260519/quand-kevin-bossuet-couvre-les-agressions-antisemites-massives-de-le

    Décryptage d’un mensonge symptomatique de la tactique des suprémacistes, et de l’articulation de leur propagande islamophobe et antisémite.

  • Pétition · #TousUnisContreLaHaine du gouvernement : Que Laurence Rossignol soit sanctionnée pour ses propos racistes !

    https://www.change.org/p/tousuniscontrelahaine-du-gouvernement-que-laurence-rossignol-soit-sanctionn%

    C’est avec colère et exaspération que nous avons, une fois encore ce matin, été confrontées à la violence verbale d’un responsable politique. Invitée sur la plateau de Jean-Jacques Bourdin, le coup est cette fois venu de Laurence Rossignol, ministre de la Famille, des Enfants et des Droits des femmes. Interpellée sur le faux débat de la "mode islamique", elle a tenu des propos scandaleux alimentant les amalgames et les stigmatisations visant les femmes musulmanes et les millions de déporté-e-s de l’esclavage. Quelle ironie pour un membre de ce même gouvernement qui a lancé la campagne #TousUnisContreLaHaine ! Y incluait-il le racisme de ses propres ministres ?
    Ôtant aux concernées leur subjectivité, leur pouvoir d’agir et de raisonner par elles-mêmes, elle les a réduites à des poupées de porcelaine nécessitant une aide extérieure pour savoir ce qui est bon et moins bon. Que les goûts vestimentaires de Laurence Rossignol et consorts les amènent loin de la mode islamique est une chose, qu’ils érigent leurs préférences en norme absolu et indépassable en est une autre. Qui sont-ils pour dicter aux femmes leurs codes textiles ?
    Alors que Bourdin lui opposait que certaines femmes se voilent par choix, Laurence Rossignol a répondu « mais bien sûr il y a des femmes qui choisissent, il y a des nègres américains qui étaient pour l’esclavage. » Cette comparaison anachronique et dénuée de tout sens historique et politique est une insulte à la mémoire des millions d’individus, de familles et de pays détruits par l’esclavage et ses conséquences, et ce venant d’une ministre d’un pays qui refuse d’ouvrir le dossier des réparations.
    Il est terrible de voir que cette France qui se revendique partout dans le monde comme le pays des droits humains débatte, en 2016, des choix vestimentaires de certaines de ses citoyennes. Il est terrible de voir que la négrophobie persistante est ici utilisée pour justifier et légitimer une islamophobie genrée. Nous ne sommes pas dupes, nous savons que ce n’est pas la première fois et que le racisme d’État s’exprime sous différentes formes - mais toujours - librement depuis des décennies. Seulement quand c’est aussi limpide que cela, il appartient aux responsables politiques et médiatiques de sanctionner. Nous appelons donc :

    le Président de la République à prendre les mesures nécessaires contre cette ministre dont les propos font honte à la fonction ministérielle

    le CSA à prendre des résolutions fermes contre la libération médiatique des paroles racistes en sanctionnant les chaînes concernées

    Hawa N’Dongo - Sihame Assbague - Ismahane Chouder - Eva Doumbia - Hanane Karimi - Fethia Kerkar - Widad Ketfi - Kiyémis - Mrs Roots - Fania Noël - Ndella Paye - Elsa Ray - Françoise Vergès

  • « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires

    http://orientxxi.info/magazine/islamophobie-un-mot-un-mal-plus-que-centenaires,1155

    Historiquement, l’affrontement armé a encadré la totalité de l’histoire des rapports entre l’Occident et le monde musulman. Il fut le premier mode de contact, lors de la conquête arabe du sud de l’Europe, puis lors des Croisades, en Orient. Et si l’on s’en tient à la colonisation française à l’ère moderne, toutes les générations de Français depuis 1830 ont perçu des échos d’affrontements avec le monde arabo-musulman au sein de l’empire : prise d’Alger (1830), guerre menée par Abd el-Kader (1832-1847), révolte de Kabylie (1871), lutte contre les Kroumirs et établissement du protectorat sur la Tunisie (1880-1881), conquête du Maroc et établissement du protectorat sur ce pays (1907-1912), révolte en Algérie (1916-1917), guerre du Rif (1924-1926), révolte et répression en Algérie (mai 1945), affrontements avec l’Istiqlal et le sultan au Maroc (1952-1956), avec le Néo-Destour en Tunisie (1952-1954), cycle clos par la guerre d’Algérie (1954-1962). La parenthèse fut ensuite refermée...provisoirement, puisque le concept de « choc des civilisations » est revenu en force depuis le début du XXIe siècle.

    L’islamophobie, historiquement inséparable du racisme anti-arabe, a plusieurs siècles d’existence. N’est-il pas remarquable, par exemple, que certains éléments constitutifs de la culture historique des Français soient intimement liés à des affrontements avec le monde arabo-musulman ? Pourquoi Poitiers, bataille mineure, a-t-elle pris la dimension de prélude — victorieux — au « choc des civilisations » ? Pourquoi Charles Martel, un peu barbare sur les bords, est-il l’un des premiers héros de l’histoire de France, comme « rempart » de la civilisation ? Interrogez les « Français moyens », ceux en tout cas qui ont encore la mémoire des dates : Poitiers (732) arrive encore dans le peloton de tête, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en 1515 ou la prise de la Bastille en 1789.

    Pourquoi la bataille de Roncevaux en 778, où pas un seul musulman n’a combattu (les ennemis du preux Roland étaient des guerriers basques) est-elle devenue le symbole de la fourberie des Sarrazins, attaquant en traîtres à dix contre un ? Nul ancien collégien n’a oublié qu’il a fait connaissance avec la littérature française, naguère, par la Chanson de Roland. Et nul ne peut avoir chassé de sa mémoire la personnification du Bien par les chevaliers de lumière venant d’Occident et celle du Mal par les sombres guerriers de la « nation maudite / Qui est plus noire que n’est l’encre ». C’est plusieurs siècles avant les théoriciens et illustrateurs de la pensée coloniale que l’auteur écrit : « Les païens ont tort, les chrétiens ont le droit. » La guerre entre « eux » et « nous » commençait sous les auspices du manichéisme le plus candide. Oui, le racisme anti-arabe, longtemps (toujours ?) inséparable de l’islamophobie, a plusieurs siècles d’existence, remonte au Moyen-âge (croisades), puis à la Renaissance avec, notamment, les matamores, littéralement les tueurs de maures, de la Reconquista espagnole.

    Plus tard, à l’ère coloniale, l’hostilité fut énoncée avec la plus parfaite bonne conscience, sur le ton de l’évidence : « C’est évident : l’islam est une force de mort, non une force de vie »1. Persuadés d’être porteurs des vraies — des seules — valeurs civilisationnelles, les contemporains de la conquête, puis de la colonisation, allèrent de déboires en désillusions : les catholiques et les missionnaires constataient, navrés, que la religion musulmane était un bloc infissurable ; les laïques intransigeants se désolaient, rageurs, de voir que leur conception de la Raison ne pénétrait pas dans ces cerveaux obscurcis par le fanatisme… Dès lors, les notions d’« Arabes » — la majorité des Français appelaient Arabes tous les colonisés du Maghreb — et de musulmans se fondirent en une sorte de magma incompréhensible, impénétrable. Hostilité de race et hostilité de religion se mêlèrent en une seule « phobie ».

    Il revenait à Ernest Renan de synthétiser tout l’esprit d’une époque :

    L’islam est la plus complète négation de l’Europe. L’islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c’est l’épouvantable simplicité de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie : “Dieu est Dieu“.

    La réforme intellectuelle et morale, Paris, Michel Lévy Frères, 1871.

    Un mot qui remonte à 1910

    Il faut nommer cet état d’esprit ; le mot « islamophobie » paraît le mieux adapté. Et contrairement à une vulgate répandue, il est plus que centenaire. La première utilisation du mot retrouvée date de 1910. Elle figure sous la plume d’un certain Alain Quellien, aujourd’hui oublié. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

    L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme2 est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans.

    La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose.

    Ainsi, dès sa première apparition écrite, le mot « islamophobie » était accompagné de celui de « préjugé » et du concept de « choc des civilisations ». Suivait une liste impressionnante de citations venant de tous les horizons, multipliant les reproches hostiles : l’islam était assimilé à la guerre sainte, à la polygamie, au fatalisme, enfin à l’inévitable fanatisme.

    La même année, Maurice Delafosse, étudiant lui aussi l’islam, cette fois en Afrique subsaharienne, l’emploie à son tour :

    Pris en bloc, et à l’exception de quelques groupements de Mauritanie encore hostiles à la domination européenne, l’état d’esprit des musulmans de l’Afrique occidentale n’est certainement pas opposé à notre civilisation (…). Quoi qu’en disent ceux pour qui l’islamophobie est un principe d’administration indigène, la France n’a rien de plus à craindre des musulmans en Afrique occidentale que des non musulmans (…). L’islamophobie n’a donc pas de raison d’être dans l’Afrique occidentale.

    Revue du Monde musulman, vol. XI, 1910.

    Deux ans plus tard, Delafosse publie son maître ouvrage, dans lequel il reprend mot à mot son article de 1910, en remplaçant seulement les mots « Afrique occidentale » par « Haut-Sénégal-Niger ».

    En 1912, le grand savant Louis Massignon rapporte les propos de Rachid Ridha, un intellectuel égyptien, lors du congrès international des oulémas. Évoquant les attitudes des différentes puissances à l’égard de l’islam, Massignon reprend le mot à son compte : « La politique française pourra devenir moins islamophobe » (sous-entendu : que les autres puissances coloniales). De façon significative, il titre son article « La défensive musulmane »3. On a bien lu : « défensive » et non « offensive ».

    Après guerre, Étienne Dinet, grand peintre orientaliste converti à l’islam et son ami Slimane ben Ibrahim réemploient le mot dans deux ouvrages, en 1918 puis en 19214. Dans le second, ils exécutent avec un certain plaisir un jésuite, le père Henri Lammens, qui avait publié des écrits à prétention scientifique, en fait des attaques en règle contre le Coran et Mohammed. Dinet conclut : « Il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration l’islamophobie pouvait conduire un savant. »

    Le mot apparaît également dans la presse, justement dans une critique fort louangeuse du premier de ces ouvrages : « Le fanatisme de Mohammed n’est ni dans sa vie ni dans le Coran ; c’est une légende inventée par les islamophobes du Moyen Âge »5.
    Un mensonge historique qui dure

    Le mot (non la chose) va ensuite disparaître du vocabulaire jusqu’aux années 1970-1980. En 2003, deux écrivaines, Caroline Fourest et Fiametta Venner, publient dans leur revue un dossier au titre évocateur, « Islamophobes… ou simplement laïques ? »6. Le titre de l’article introductif utilise le mot « islamophobie » assorti d’un prudent — et significatif — point d’interrogation. Il commence par cette formule : « Le mot “islamophobie“ a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère ». Certes. Mais elles se fourvoient et, exposition médiatique aidant, elles ont fourvoyé depuis des dizaines d’essayistes, probablement des milliers de lecteurs. Car elles affirment que les mots « islamophobie » et « islamophobe » ont été en quelque sorte des bombes à retardement déposées par la révolution iranienne, puis repris par des obscurantistes musulmans un peu partout en Occident. Les deux essayistes affirment en effet :

    Il [le mot « islamophobie »] a été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes“ en les accusant d’être “islamophobes“. Il a été réactivité au lendemain de l’affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu“. De fait, la lutte contre l’islamophobie rentre bien dans cette catégorie puisqu’elle englobe toutes les atteintes à la morale intégriste (homosexualité, adultère, blasphème, etc.). Les premières victimes de l’islamophobie sont à leurs yeux les Talibans, tandis que les “islamophobes“ les plus souvent cités par ces groupes s’appellent Salman Rushdie ou Taslima Nasreen !

    Cette version, qui ignore totalement l’antériorité coloniale du mot, sera reprise sans distance critique en 2010 par l’équipe du Dictionnaire historique de la langue française : « Islamophobie et islamophobe, apparus dans les années 1980… », donnant ainsi à cette datation – une « simple erreur » d’un siècle — un couronnement scientifique.

    Cette « erreur » reste très largement majoritaire, malgré les mille et un démentis. Caroline Fourest a ensuite proposé en 2004 dans son essai Frère Tariq, une filiation directe entre le khomeinisme et le penseur musulman Tariq Ramadan, qui le premier aurait tenté selon elle d’importer ce concept en Europe dans un article du Monde Diplomatique de 1998. En fait, si le mot y figure effectivement, entre guillemets, ce n’est que sous forme de reprise : « On peut parler d’une sorte d’ “islamophobie“, selon le titre de la précieuse étude commandée en Grande-Bretagne par le Runnymede Trust en 1997 »7. Il paraît difficile de faire de ce membre de phrase une tentative subreptice d’introduire un concept dans le débat français. D’autant… qu’il y figurait déjà. Un an plus tôt, dans le même mensuel, le mot était déjà prononcé par Soheib Ben Cheikh, mufti de la mosquée de Marseille : « La trentaine ardente et cultivée, il entend “adapter un islam authentique au monde moderne“, combattre l’ “islamophobie“ et, simultanément, le sentiment de rejet, de frustration et d’“enfermement“ dont souffrent les musulmans de Marseille »8.
    Le « sanglot » de l’homme blanc

    Pour les deux écrivaines déjà citées, c’est le mot même qui est pourtant à proscrire, car il est porteur de « terrorisme intellectuel », il serait une arme des intégristes dans leur lutte contre la laïcité, interdisant de fait toute critique de l’islam.

    L’essayiste Pascal Bruckner, naguère auteur du Sanglot de l’homme blanc, sous-titré Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi (1983), pourfendeur plus récemment de la Tyrannie de la pénitence (2006), ne pouvait que partager les convictions de ses jeunes collègues :

    Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’“islamophobie“, calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme (…). Nous assistons à la fabrication d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à obscurcir le sens. “Islamophobie“ fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire ».

    Libération, 23 novembre 2010.

    Pour sa part, Claude Imbert, le fondateur et éditorialiste historique du Point, un hebdomadaire en pointe en ce domaine, utilisa — et même revendiqua — le mot dans une déclaration sur la chaîne de télévision LCI le 24 octobre 2003 :

    Il faut être honnête. Moi, je suis un peu islamophobe. Cela ne me gêne pas de le dire (…). J’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam — je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes — en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme et en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe.

    Cette déclaration suscita diverses critiques, qui amenèrent le journaliste à répliquer, la semaine suivante, lors de la même émission : « L’islam, depuis le XIIIe siècle, s’est calcifié et a jeté sur l’ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan ». Il se disait « agacé » par l’accusation de racisme dont il était l’objet : « L’islamophobie (…) s’adresse à une religion, l’islam, non pas à une ethnie, une nation, un peuple, pas non plus à des individus constituant le peuple des musulmans… ».

    Est-il bien utile de poursuivre la liste de ces nouveaux combattants, de ces modernes « écraseurs de l’infâme »9 ? Chaque jour, parfois chaque heure, ils ont l’occasion de répéter leurs vérités, dans des hebdomadaires à couvertures en papier glacé, à la télévision, dans des cénacles, sans craindre des contradicteurs ultra-minoritaires… ou absents.

    Si l’utilisation du concept par certains musulmans fondamentalistes, à la moindre occasion, peut et doit irriter, il paraît cependant difficile de contester que des islamophobes existent et qu’ils agissent. Tout acte hostile, tout geste brutal, toute parole insultante contre un(e) musulman(e) parce qu’il (elle) est musulman(e), contre une mosquée ou une salle de prière, ne peut être qualifié que d’acte islamophobe. Et, puisqu’il y a des islamophobes, qu’ils constituent désormais un courant qui s’exprime au sein de la société française, comment qualifier celui-ci autrement que d’islamophobe ?

    Les musulmans de France n’ont nullement besoin d’avocats. Dans leur grande majorité hostiles à la montée — réelle — de l’intégrisme, ils placent leur combat sur le terrain de la défense d’un islam vrai, moderne, tolérant, tout en restant fidèle à la source.
    Réfuter la logique d’affrontement

    Parallèlement, une forte réaction s’est dessinée, par des auteurs ne se situant pas du tout dans une vision religieuse, pour réfuter et dénoncer la logique d’affrontement. Alors que l’usage même du mot apparaissait à beaucoup comme une concession aux terroristes (au moins de la pensée), Alain Gresh titra justement : « Islamophobie » un article novateur du Monde Diplomatique (novembre 2001). En 2004, le sociologue Vincent Geisser publiait aux éditions La Découverte la première étude synthétique sur la question, La nouvelle islamophobie. L’année suivante, un autre chercheur, Thomas Deltombe, décortiquait chez le même éditeur L’islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005.

    Les essais plus récents d’Edwy Plenel, Pour les musulmans (La Découverte, 2013) et de Claude Askolovitch, Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas( Grasset, 2013) ont entamé une contre-offensive. Ce dernier affirme, dans son chapitre de conclusion :

    Ce que la France a construit depuis vingt-cinq ans à gauche comme à droite, à force de scandales, de lois et de dénis, de mensonges nostalgiques, c’est l’idée de l’altérité musulmane, irréductible à la raison et irréductible à la République ; la proclamation d’une identité en danger, nationale ou républicaine, et tout sera licite — légalement — pour la préserver...

    Chez les catholiques progressistes, même réponse :

    Schizophrénie. Tandis que les révolutions arabes témoignent d’une soif de démocratie de la part des musulmans, la peur de l’islam empoisonne l’atmosphère en France et, à l’approche des élections, l’épouvantail est agité plus que jamais. Sarkozy n’a-t-il pas voulu un débat sur la place de l’islam dans la République ? Il reprend ainsi un des thèmes favoris du Front national.

    Revue Golias, n° 137, mars 2011.

    Autre écho contemporain, sous la plume de Jean Baubérot, spécialiste de la sociologie des religions et de la laïcité :

    De divers côtés, on assiste à la multiplication d’indignations primaires, de propos stéréotypés qui veulent prendre valeur d’évidence en étant mille fois répétés par le moyen de la communication de masse. L’évolution globale est inquiétante, et cela est dû à la fois à la montée d’extrémismes se réclamant de traditions religieuses (au pluriel) et d’un extrême centre qui veut s’imposer socialement comme la (non) pensée unique et rejette tout ce qui ne lui ressemble pas (…). L’Occident est le “monde libre“ paré de toutes les vertus face à un islam monolithique et diabolisé.

    Le Monde, 6 octobre 2006.

    Suit dans le même article un parallèle entre l’antisémitisme du temps de l’affaire Dreyfus et la montée de l’islamophobie au début du XXIe siècle : « De tels stéréotypes sont permanents : seuls changent les minorités qu’ils transforment en boucs émissaires. La lutte contre l’intolérance ne dispense pas de la lutte contre la bêtise haineuse ». En ces temps où les grands qui nous dirigent n’ont que le mot « guerre » à la bouche ou sous la plume, il est des phrases réconfortantes10.
    Alain Ruscio

    1Arnold Van Gennep, La mentalité indigène en Algérie, Mercure de France, septembre-décembre 1913.

    2À l’époque synonyme d’islam.

    3Revue du Monde musulman, vol. XIX, juin 1912.

    4La vie de Mohammed, Prophète d’Allah, H. Piazza & Cie ; L’Orient vu de l’Occident, Piazza & Geuthner.

    5Édouard Sarrazin, Journal des Débats, 6 août 1919.

    6Revue ProChoix, n° 26-27, automne-hiver 2003.

    7Commission présidée par le professeur Gordon Conway, Islamophobia : Fact Not Fiction, Runnymede Trust, octobre 1997.

    8Cité par Philippe Pons, juillet 1997.

    9NDLR. Surnom de Voltaire, pour qui l’« infâme » était le fanatisme religieux.

    10On notera la prise de position de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui a entériné le terme d’islamophobie dans son rapport de 201

  • Urvoas, le ministre de la surveillance des militant-es et de l’atteinte à la vie privée

    http://vendeursesdehaine.yagg.com/2016/01/27/urvoas-le-ministre-de-la-surveillance-des-militant-es-et-de-

    Jean-Jacque Urvoas est l’artisan principal de la loi renseignement votée au printemps 2015 contre l’avis de toutes la société civile et d’expert-es de l’anti-terrorisme. Déni de démocratie, refus de reconnaître l’expertise des associations de défense des droits, mauvaise foi accablante, mépris pour la justice judiciaire, atteinte au secret médical, l’homme s’est notamment illustré en promouvant la surveillance des syndicats et des associations protestataires. Hollande et le gouvernement Valls s’enferment chaque jour dans un une logique autoritaire et anti-démocratique.

    Urvoas défendait notamment des finalités de la loi volontairement floues, par exemple les atteintes aux intérêts économiques, industriels ou scientifiques de la France. Act Up, Médecins du Monde, Aides pourraient ainsi être mises sous écoute pour contester la politique française à l’égard de l’industrie pharmaceutique, une politique de recherche, etc. Des syndicats à la ligue des droits de l’homme en passant par Greenpeace, la surveillance, certainement déjà pratiquée, est devenu légale. Il s’agit d’une atteinte à un droit fondamental, et Urvoas en est le premier responsable.

    Le 13 avril 2015, en lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi Renseignement, Urvoas était interrogé sur les risques que la loi faisait courir aux libertés fondamentales et au travail des syndicats et des associations quand elles remettaient en cause le pouvoir. Il assuma cette position, indiquant que cela se faisait déjà (donc, de façon illégale). Il confirmait ainsi que la lutte contre le terrorisme n’était qu’un alibi, et que la loi visait à protéger l’État du travail des groupes qui pouvait en dénoncer les dérives.

    Urvoas s’est aussi opposé à la protection du secret médical. Quand les députés évoquaient les professions à protéger d’écoutes systématiques, il s’est opposé à y inclure les médecins : « Autant je comprends, du point de vue du fonctionnement de la démocratie et de la vie publique, la nécessité de protéger des professions comme celles de journaliste ou d’avocat, autant il me semble que celle de médecin n’entre pas exactement dans le même champ. ». Le député a simplement oublier qu’il s’agissait de protéger avant tout le/la patient-e : mais Urvoas s’en fout, comme il se fout de chacune de nos libertés. Voici ce qui nous sert de ministre de la « justice ».

    En nommant le modèle par anticipation d’Orwell pour ministre de la justice, Valls récompense un soutien sans faille des récentes mesures dictatoriales et enfonce le clou d’une fuite en avant anti-démocratique, coupée des citoyen-nes et d’un pouvoir définitivement illégitime qui ne cesse de passer en force des lois iniques.

    Image : Par Ericwaltr (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

  • Calais : portrait du pseudo « riverain excédé », véritable skinhead néonazi
    http://lahorde.samizdat.net/2016/01/26/calais-portrait-du-pseudo-riverain-excede-veritable-skinhead-neona

    Quand la presse a décrit l’agression armée contre des migrants lors de la manif du 23 janvier à Calais, on a pu lire : « un riverain excédé brandit un fusil devant la manif de soutien aux migrants » (20 Minutes) ou encore « à l’approche du cortège vers sa maison, un habitant, excédé, est sorti de chez lui. » (Le Point). Bref, un geste d’agacement de la part d’un brave citoyen harcelé par les hordes de barbares qui passent devant sa porte. Même son arme à feu, selon la préfète du Pas-de-Calais, serait « factice ». Évidemment, il s’agit d’une fable que les médias et l’État ont tenté de nous vendre afin de rejeter la faute sur les migrants et leurs soutiens, car la réalité, c’est qu’il s’agit d’un militant d’extrême droite convaincu depuis plusieurs années, qui plus est habitué au maniement des armes.

    Gael « Steinar »[1] Rougemont, âgé de 21 ans, est un skinhead néonazi, chasseur à ses heures perdues, qui aime exhiber des armes à feu. Mais attention : il est aussi un grand ami des bêtes, et les canards de la photo ci-dessous sont certainement endormis, puisque Rougemont ne dispose que d’arme « factice » ou d’airsoft, selon les dires de Fabienne Buccio, préfète du Pas-de-Calais…

    Rougemont_Chasse

    En dehors des armes à feu, Gaël Rougemont partage avec ses amis une autre passion : le nazisme. La preuve en images…

    Rougemont—NSDAPSur la photo ci-dessus, on peut ainsi le voir en compagnie d’un citoyen modèle (probablement lui aussi « excédé ») arborant fièrement un t-shirt NSDAP[2]
    Sylvain Von Toten

    Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

    On peut aussi voir Rougemont avec un certain Sylvain Van Toten, devant un drapeau dont on devine qu’il représente le symbole de la SS (photo 1). Van Toten est lui aussi un parfait démocrate : sa matraque télescopique que l’on voit sur la photo 2 est elle aussi probablement « factice », à moins qu’il ne s’agisse de l’antenne amovible de son téléphone… Quoiqu’il en soit, le bonhomme a quand même de drôles de fréquentations : sur la photo 3, de gauche à droite, on reconnait Van Toten, Kevin Reche (chef de Sauvons Calais) Charlène « Blanc » (la chanteuse du groupe de rock néonazi Northern Impact) et le très antisémite Vincent Vauclin (leader du groupuscule Dissidence française). Sur la photo 4, il pose fièrement (à gauche) avec le SEP, le service d’ordre du Parti de la France Nord-Pas-de-Calais, dont le chef, Sebastien van Westhoek, tout à droite sur la photo, est aussi dans le service d’ordre de Sauvons Calais. Les liens entre les deux structures sont assez étroits, puisque Kevin Reche s’était présenté sous l’étiquette Parti de la France aux dernières départementales.

    Mais après tout, peut-être que Rougemont a juste de mauvaises fréquentations… Sauf qu’elles datent de plusieurs années, et que lui-même n’hésite pas à faire près de 800 kilomètres pour venir aider ses copains d’extrême droite ! Ainsi, le 16 février 2013, à Lyon, on peut le voir avec d’autres petits camarades, venus prêter main forte aux Identitaires de la Traboule à l’occasion d’une manifestation antifa… Rougemont est à cette occasion côte à côte avec Steven Bissuel, chef du GUD lyonnais, un groupuscule qui, dans un esprit d’ouverture, préfère ne pas choisir entre l’antisémitisme et l’islamophobie, considérant à part égale judaïsme et islam comme de la « gangrène » dont il faudrait « libérer la France« …
    GUD Lyon

    Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

    Puisqu’on parle d’islamophobie, on notera au passage que David Rougemont, le père de Gaël, lui aussi présenté comme un simple « riverain excédé », est souvent en première ligne dans les rassemblements français qui singent Pegida et dans lesquels on n’hésite pas, comme en novembre dernier, à brûler un exemplaire du Coran, on imagine dans un esprit de tolérance et d’ouverture…
    David Rougemont, cerclé de blanc sur les photos.

    David Rougemont, cerclé de blanc sur les photos.

    SoutienSi les journalistes et les naïfs se sont laissés abuser, ou du moins n’ont pas voulu voir la vérité en face, l’extrême droite, elle, ne s’y est pas trompée, et a aussitôt organisé le soutien à « Gaël et David ». Damien Rieu, porte-parole de Génération Identitaire, est de tout cœur avec eux sur Twitter, et a fait la publicité de deux initiatives : une page Facebook probablement à l’initiative de Sauvons Calais, et une « cagnotte » sur un site spécialisé, pour un montant de 5000 euros, afin, selon des explications un peu fumeuses, de réparer la clôture des Rougemont. Dans les deux cas, le succès a été au rendez-vous, des dizaines de milliers de personnes ayant liké la page FB et la somme visée est atteinte au trois-quarts… À nous de montrer que la solidarité antifasciste n’est pas non plus un vain mot, et d’apporter notre soutien aux migrants et aux militants antiracistes arrêtés et poursuivis !

  • Radicalisation : les néo-nazis armés désormais présentés comme des victimes.
    http://info-antiraciste.blogspot.fr/2016/01/radicalisation-les-neo-nazis-armes.html

    Radicalisation : les néo-nazis armés désormais présentés comme des victimes.
    La banalisation du néo-nazi ordinaire vient de passer un nouveau cap ce week-end : le voici devenu dans les médias « riverain excédés » .

    Gaël et David sont deux militants calaisiens de l’extrême-droite la plus fanatique et la plus assumée : sur le profil Facebook du père et du fils que des militants antifascistes ont trouvé en quelques clicks, les deux compères affichent leurs tatouages « runiques » et leurs drapeaux nazis ( photo du fils ci-jointe).Comme le dit benoîtement l’un des deux aux journalistes, « ils sont de toutes les manifs ». Avec leur Kamarade Kevin Rèche, fondateur du groupe fasciste « Sauvons Calais », et lui même tatoué de symboles nazis.
    Ce sont aussi des militants armés. Qui, samedi ont sorti leur fusil et visé ostensiblement des migrants et leurs soutiens qui manifestaient. S’ils n’étaient pas néo-nazis, on les eût facilement, en cette période d’état d’urgence, qualifiés de terroristes. Ils auraient sans nul doute passé les dernières quarante-huit heures en garde à vue et les mois suivants en prison.

    En lieu et place, ils se répandent comme « victimes » dans les médias, qui font la publicité de leur page de soutien , relayée sur le site de Soral « Égalité et Réconciliation » et sur Fdesouche. Page, qui pour d’autres que des néo-nazis aurait sans doute valu une inculpation pour « apologie du terrorisme » à ses auteurs et aurait été fermée sur ordre du Ministère de l’Intérieur. On notera d’ailleurs que parmi les premiers et actifs soutiens des néo-nazis au fusil, l’on trouve Damien Rieu, de « Génération Identitaire », jamais condamné à ce jour pour l’attaque contre la mosquée de Poitiers, et dont les troupes ont attaqué un centre d’accueil des réfugiés l’automne dernier, en région parisienne.

    Mais que les antiracistes s’estiment heureux, la police a tout de même confisqué l’arme.

    Cela ne chagrinera pas la mouvance calaisienne néo-nazie outre mesure. Il suffit de compter le nombre d’opérations commando menées par des hommes cagoulés contre les migrants, ces ratonnades de nuit qui durent depuis des mois, sans que jamais on n’en retrouve les auteurs. Il suffit de regarder ces vidéos diffusées par des militants antiracistes, qui montrent les milices d’extrême-droite intervenir aux côtés de la police lors d’opérations répressives dans les bidonvilles où survivent des femmes, des hommes, des enfants traités comme des sous-hommes. Un fusil de plus ou de moins, ce n’est pas grand-chose pour cette mouvance là.

    Surtout quand exhiber ce fusil aura permis de susciter la compassion médiatique, et donc une immense victoire politique : lorsque le néo-nazi devient voisin légitimement exaspéré, il sait que ses cibles peuvent trembler, car elles sont désormais laissées à sa vindicte, en toute impunité.

    Et puis les armes, elles tournent, dans cette mouvance là, à peu près tranquillement. Quelques affaires émergent parfois, comme des exceptions qui confirment la règle de l’impunité. Ainsi, pour donner une caution de gauche à l’état d’urgence, le Ministère de l’Intérieur a-t-il fait bruyamment et administrativement Christophe Lavigne et son père, deux autres néo-nazis, qui avaient à leur domicile 200 Kilos de munitions. Mais ces munitions, Lavigne n’aurait jamais du pouvoir les collecter en paix, et si les services de renseignement ont besoin de l’état d’urgence pour les confisquer, c’est bien, qu’en temps ordinaire, rien n’est fait contre les terroristes d’extrême-droite : car Lavigne était parfaitement connu. Interpellé pour un projet d’attentat contre la mosquée de Vénissieux, la veille de passer à l’acte, il a obtenu une relaxe, bien qu’il ait été reconnu coupable de l’incendie de la mosquée de Libourne. Ce qui attestait de sa capacité d’aller jusqu’au bout de ses idées.

    Quant à Claude Hermant, compagnon de route de Serge Ayoub, militant historique de l’extrême-droite extra-parlementaire, il aura manifestement pu trafiquer des armes en toute impunité pendant des années avant d’être enfin interpellé. Un de ses derniers marchés a consisté à procurer les armes qui ont servi à Amedi Coulibaly pour les attentats de l’Hypercacher et de Montrouge.

    A Reims, c’est un trafic d’armes animé par des notables locaux et un ancien candidat du FN qui a été mis à jour.

    De même, juste après les attentats de novembre, Enis se faisait tirer dessus par trois individus, à la sortie d’un kebab à Cambrai, dont l’un se suicidera après son acte : des néo-nazis, encore, et une tentative d’assassinat qui n’a pas fait couler beaucoup d’encre.

    Toutes ces affaires jusqu’ici étaient évoquées par les médias en mode « fait divers » : jamais d’enquête fouillée sur les liens entre elle et leurs auteurs, jamais de détails sur la mouvance auquels il appartiennent et leur degré d’engagement. Jamais d’interrogations sociologiques, jamais de mise en cause de l’extrême-droite parlementaire et du FN. Pourtant, il ne faut pas chercher bien loin les amis des néo-nazis : un des assistants parlementaires de Marion Maréchal Le Pen a du reconnaître récemment avoir aidé l’un d’eux en fuite après des tabassages il y a quelques années. Imagine-t-on le scandale qu’aurait déclenché le soutien de n’importe quel député à un militant même peu actif de l’intégrisme musulman ?

    Avec l’affaire de Calais, la banalisation vient de franchir un nouveau cap, puisque désormais des néo-nazis armés sont présentés comme des victimes.

    Ce n’est pas autre chose qu’un encouragement à aller plus loin,très vite. D’ailleurs , les néo-nazis ne s’y trompent pas qui, dressent des listes de militants antifascistes à attaquer sur leurs forums. En toute quiétude une fois encore.

    Ils ont bien raison : il y a quelques temps, Memorial 98 avait écrit au Délégué Interministériel au Racisme et à l’antisémitisme, pour lui signaler une page ouverte contre l’accueil des migrants à Sernent. Sur cette page, des commentaires négationnistes, des appels au meurtre et au tabassage cohabitaient avec la dénonciation nominative d’habitants du village soutenant le projet d’accueil des migrants. Parmi les néo-nazis qui s’exprimaient sur ce forum, ceux d’ADSAV, : ceux-là même qui avaient été autorisés à manifester en Bretagne le lendemain de la proclamation de l’état d’urgence , et avaient à cette occasion paisiblement ratonné dans les rues. Ils ont recommencé à Quimper ce week-end, s’attaquant en bande à des militants antiracistes. Ils auraient eu tort de se priver puisque personne ne les en empêche.

    On pourrait conclure en disant que les politiques et les médias regretteront leur passivité le jour où il y aura des morts. Mais Clément Méric a été tué par des néo-nazis qui sont aujourd’hui en liberté dans l’attente d’un procès dont plus personne ne parle et des torrents de boue ont été déversés sur sa mémoire dès le lendemain de sa mort, où les chaînes d’info ont invité Serge Ayoub en direct pour déverser sa haine.

    Finalement, il y aura bien eu un procès aujourd’hui à Calais : celui des migrants et de leurs soutiens arrêtés pour avoir symboliquement occupé un ferry.

    Et sans doute la seule note d’espoir est-elle l’existence de ces militantEs extraordinaires, migrants des bidonvilles et leurs soutiens qui agissent sans trève depuis des années, malgré l’effroyable répression dont ils sont victimes, malgré les tonnes de boue que les médias et les politiques déversent à leur encontre.

    « No border », disent-ils , et simplement le dire expose à tous les dangers dans un pays où les apprentis-terroristes néo-nazis agissent en toute liberté, tandis que le gouvernement frappe ceux qui les combattent et défendent des valeurs de gauche.

    Contre le terrorisme d’extrême-droite, la voix antiraciste est bien seule, mais elle est là, en actes, à soutenir et à relayer.

  • Essai clinique de Rennes : des scientifiques réclament la transparence

    https://www.mediapart.fr/journal/international/250116/essai-clinique-de-rennes-des-scientifiques-reclament-la-transparence

    Des scientifiques britanniques réclament la publication de l’ensemble des documents liés à l’essai clinique d’une molécule du laboratoire portugais Bial, qui a tué un homme de 49 ans à Rennes. Le labo oppose le secret industriel.

  • "La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs convictions." CCIF

    http://www.islamophobie.net/articles/2016/01/06/nicolas-cadene-observatoire-laicite-interview

    Face à certains polémistes qui voudraient dévoyer le sens premier de la laïcité tel qu’établie dans la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, nous avons contacté ce matin M. Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la Laïcité afin de clarifier l’acceptation juridique de ce principe :

    La vision de la laïcité consistant à croire que l’opinion religieuse individuelle de chacun doit disparaître du champ de l’expression publique ne menace t-elle pas le vivre ensemble ?

    Il est clair que, juridiquement, cette définition de la laïcité n’est pas exacte. La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs convictions. C’est en posant ce cadre qui permet à chacun de s’exprimer, dans le respect mutuel et dans le cadre de la loi, que l’on assure le vivre ensemble. Seuls ceux qui exercent une mission de service publique doivent être neutres, parce qu’ils doivent ainsi assurer l’égalité des citoyens face au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances. Concernant les élèves des écoles, collèges et lycées publics, il leur est demandé depuis 2004 de ne pas porter de signes ou de tenues « manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ». Cette loi a été justifiée par la nécessité de préserver les enfants de pressions qu’ils subiraient dans l’acquisition des bases du savoir afin qu’ils puissent ensuite faire librement leurs choix. C’est d’ailleurs pourquoi la Commission Stasi avait rappelé que cette loi n’a pas vocation à s’appliquer à l’université.

    Quel serait le lien entre la défense de la laïcité et la revendication du droit à être islamophobe, selon la définition de la laïcité défendue par l’Observatoire de la Laïcité ?

    Si on entend par « islamophobie » les actes antimusulmans, il n’y a évidemment aucun lien. Si on entend par « islamophobie », le droit de critiquer la religion, cela est bien sûr possible (comme l’on peut critiquer toute idée ou conviction) mais dans le cadre de la loi. La liberté d’expression est garantie par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et est à préserver. Mais elle comporte des limites : l’injure, la diffamation et la provocation à la haine raciale, à la discrimination ou à la violence envers des personnes ou des groupes de personnes.

    Est-ce être contre la laïcité que d’exercer son droit individuel de ne pas aimer telle ou telle production journalistique ou artistique ?

    Non bien sûr. Là encore, dans le cadre de la liberté d’expression, chacun a parfaitement le droit de faire part de son désaccord sur telle ou telle ligne éditoriale ou œuvre artistique. Mais avec les mêmes limites que celles rappelées préalablement.

    Quelles seraient les recommandations de l’Observatoire de la laïcité pour que ce principe recouvre son sens premier et redevienne une valeur inclusive respectueuse du vivre-ensemble ?

    Nous avons besoin d’un gigantesque plan de formation à la laïcité, pour les acteurs de terrain, les associations, les fonctionnaires, mais aussi pour les élus et les journalistes. L’Observatoire de la laïcité se veut pédagogue, en apportant des réponses concrètes aux problèmes qui peuvent se poser et en éliminant certaines confusions. Une de nos premières tâches a donc été d’éditer des guides pratiques qui expliquent comment répondre à des problématiques de terrain en lien avec le fait religieux et la laïcité (consultables sur www.laicite.gouv.fr). Par ailleurs, il faut que les médias parlent davantage de ce qui marche, et prennent du recul dans le traitement de ces questions.

    N’y a t-il pas nécessité d’un débat clair sur cette question sujet à clivage actuellement dans notre société ? Si oui, avec quels acteurs ?

    Oui, bien sûr. On constate d’ailleurs, et c’est une bonne chose, le besoin pour beaucoup de se réapproprier ce principe de laïcité. Il faut donc multiplier les débats partout dans la société et bien sûr dans les médias de masse. En y associant les acteurs de terrains, les associations, les mouvements d’éducation populaires, les élus, les cultes, les obédiences maçonniques, bref tous ceux qui ont des choses à dire à ce sujet. Mais, ce qui est important, c’est de garder la « tête froide » sur ces sujets et de dépassionner le débat.

  • État d’urgence : l’infamie ne doit pas cacher la mise en place d’un état policier

    Une tribune de Ph Aigrain salutaire
    https://www.laquadrature.net/fr/etat-d-urgence-infamie-constitution

    Dans son blog du Monde, Thomas Piketty a caractérisé comme infamie le projet de déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux même nés Français, projet dont il apparaît de plus en plus qu’il est poursuivi avec acharnement par François Hollande, y compris dans l’éventualité d’une opposition parlementaire. Thomas Piketty le décrit comme créant :

    une inégalité insupportable et stigmatisante – en plus d’être totalement inutile et inefficace dans la lutte contre le terrorisme – pour des millions de Français nés en France1, dont le seul tort est d’avoir acquis au cours de leur vie une seconde nationalité pour des raisons familiales.

    On pourrait ajouter qu’il représente aussi une dénégation majeure et porteuse des pires dérives et retours du refoulé : ce projet veut nier que ce sont bien des Français, ayant grandi dans l’état réel de nos sociétés qui commettent les crimes qui lui servent de prétexte. Tout comme ce sont des Français qui se servent de ces crimes pour déverser leur propre haine contre des populations entières.

    Infamie il y a donc bien. Mais c’est sur autre chose que je veux insister ici. À considérer ce seul aspect de la révision constitutionnelle dont le projet a été adopté en Conseil des ministres le 23 décembre 2015, on risque de considérer le reste du projet comme anodin, alors qu’en réalité, si on le situe dans son contexte, il s’agit bel et bien d’une dérive gravissime vers la mise en place d’un état policier autoritaire.

    De ce point, je suis surpris et choqué de lire sous la plume de nombreux juristes que l’inscription constitutionnelle de l’état d’urgence ne serait en elle-même pas choquante. Cela me paraît relever d’une incompréhension fondamentale de la situation des droits fondamentaux en France. La Constitution de 1958 ne comporte dans son texte proprement dit qu’un article établissant clairement un droit fondamental : l’article 66 qui affirme

    Nul ne peut être arbitrairement détenu.

    L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi.

    Une interprétation ouverte de cet article a longtemps servi à la reconnaissance d’autres droits fondamentaux avant que le Conseil constitutionnel ne limite cet usage en affirmant par une série de décisions à partir de 1999 qu’il est d’interprétation stricte. Notons cependant au passage que ce n’est pas par hasard que les rédacteurs de la Constitution ont affirmé que seul le juge judiciaire est gardien de la liberté individuelle. La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, partie intégrante du socle de constitutionnalité, affirme d’autres droits fondamentaux, y compris le premier d’entre eux : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » que l’infamie piétine allègrement. Mais ces droits (par exemple la liberté d’expression définie à l’article XI) ne sont que faiblement défendus, que ce soit contre les abus de la loi (exemple des nombreux articles instituant une censure administrative de sites internet) ou contre les actes de police administrative ou les décisions du pouvoir politique. Ce malgré quelques sursauts comme la décision du Conseil constitutionnel du 10 juin 2009 sur la loi HADOPI.

    Dans ce contexte de faiblesse structurelle de la défense constitutionnelle des droits fondamentaux, l’inclusion dans la Constitution de dispositions sur l’état d’urgence, loin de constituer un rempart contre des abus de l’état d’urgence ouvre la porte à une extension des atteintes aux droits qui lui sont associées à travers des lois de police. L’exposé des motifs de la révision constitutionnelle le reconnaît d’ailleurs :

    Mais les mesures que cette loi [de 1955 sur l’état d’urgence], même modifiée, permet de prendre pour faire face à des circonstances exceptionnelles sont limitées par l’absence de fondement constitutionnel de l’état d’urgence.

    Par ailleurs, le seul recours contre des abus sera le juge administratif. À répétition Bernard Cazeneuve et Jean-Jacques Urvoas prétendent que le juge administratif serait aussi ou plus défenseur des libertés que le juge judiciaire. Il s’agit d’une novlangue particulièrement scandaleuse. Dès qu’il y a invocation de la raison d’État et de l’ordre public, c’est tout le contraire.

    Il faut crier haut et fort notre rejet absolu des menaces que font peser cette perspective sur nos libertés (menaces avérées dans la loi sur l’état d’urgence du 20 novembre 2015 et les abus innombrables relevés depuis le 14 novembre 2015, menaces prévisibles au vu des diverses lois de police annoncées). Il faut crier non moins fort notre indignation qu’on débatte à partir du 3 février de la constitutionnalisation de l’état d’urgence en situation d’état d’urgence, c’est-à-dire avec une possibilité discrétionnaire pour le pouvoir politique d’interdire les manifestations de défense des libertés. L’état policier n’est pas une perspective lointaine. Il est là si nous ne lui fermons pas la porte.

  • « Sortir du discours victimaire et de la laïcité galvaudée » #Vidéo de Tariq Ramadan au meeting du 11 décembre
    http://contre-attaques.org/magazine/article/sortir-du

    Depuis le 11 décembre, soir du meeting pour une politique de paix, de justice et de dignité, les fantasmes médiatiques et politiques s’emballent. Sur la présence de Tariq Ramadan, sur des propos qui se seraient tenus...les caricatures prennent place face à la réalité d’un mouvement de contestation naissant contre l’état d’urgence et les violences islamophobes. Retour en vidéo sur l’intervention de Tariq Ramadan. « Ce qui est train de se passer en France » Tariq... par (...)

    #Magazine

    / Vidéo, #Etat_d'urgence, #Lutte_contre_l'Islamophobie, #carousel, #video

  • « Depuis 4 ans en Syrie, tous les jours il y a un Bataclan qui meurt. » #Vidéo d’Omar Slaouti au meeting du 11 décembre
    http://contre-attaques.org/magazine/article/depuis-4-ans

    « Omar président ! », scande une salle comble à la fin du discours d’Omar Slaouti lors du meeting du 11 décembre, celui « pour une politique de paix, de justice et de dignité » contre lequel Valls ne décolère pas et accuse d’avoir fait perdre la région Ile de France aux socialistes, le même que Gilles Clavreul, actuel délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA), dénonce comme une offensive qui vise à" légitimer l’islamisme, à défendre des prédicateurs fondamentalistes et à (...)

    #Magazine

    / #carousel, #video, Vidéo, #Lutte_contre_l'Islamophobie, #Etat_d'urgence

  • Communiqué du NPA sur les ratonnades d’Ajaccio
    http://npa2009.org/communique/i-fascisti-fora
    http://npa2009.org/sites/default/files/styles/thumbnail/public/manip.jpg?itok=Stn5nFXd

    Ces actes de nature fascisante n’avaient rien de spontanés, ils étaient au contraire clairement prémédités. Ils sont inacceptables.

    Il ne faut pas que les graves événements d’Ajaccio ne servent de prétexte à faire oublier le racisme d’état et l’islamophobie qui sévissent en France continentale.

    Ce sont le président et le premier ministre « socialistes » qui, en accord avec la droite et l’extrême-droite, valident la déchéance de nationalité.

    C’est le ministère de l’intérieur qui fait perquisitionner les mosquées et multiplient les assignations à résidence de musulmans.

  • Boutin et l’étable de la loi
    http://vendeursesdehaine.yagg.com/2015/12/26/boutin-et-letable-de-la-loi

    « Le droit du sol est l’absurdité qui consiste à dire qu’un cheval est une vache parce qu’il est né dans une étable…ça vous inspire quoi ? ». Puisque Christine Boutin nous demande ce que nous inspire son tweet, ne nous privons pas de ce plaisir.

  • Contre les islamophobes, en défense de l’Autre
    Par Edwy Plenel
    | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/261215/contre-les-islamophobes-en-defense-de-l-autre-0

    « Pour la première fois, l’Autre devient réellement un problème interne à la culture européenne, un problème éthique concernant chacun de nous. »

    Cette phrase est d’un journaliste européen, et pas n’importe lequel. D’un immense reporter qui sillonna le monde entier, dans une vie passée en voyages à la découverte généreuse des autres justement, autres hommes, autres peuples, autres cultures, notamment en Afrique. D’un citoyen polonais, né en 1932 et n’ayant pas oublié que sa terre fut choisie par les nazis comme territoire des camps d’extermination, marquée à jamais par l’assassinat d’hommes, de femmes et d’enfants parce qu’ils avaient le tort d’être nés autres – juifs, tziganes…

    Le livre d’où je l’extrais s’intitule Cet Autre (Plon, 2009), et c’est un propos testamentaire, comme un legs aux générations futures. Ryszard Kapuscinski l’a publié l’année qui a précédé sa mort, en janvier 2007, à Varsovie. Rassemblant plusieurs conférences, il y transforme son expérience professionnelle en réflexion politique. Le chemin toujours incertain du grand reportage, où « chaque rencontre avec l’Autre est une énigme, une inconnue, un mystère même », lui a notamment appris que « nous sommes responsables du voyage que nous effectuons ». Autrement dit que cet Autre, dont la rencontre nous surprend, nous dérange ou nous désoriente, dépend en définitive de nous. De notre approche, de notre regard, de notre curiosité. De notre « bienveillance à son égard », résume-t-il. De notre refus de céder « à cette indifférence qui crée un climat susceptible de mener à Auschwitz ».

    « Arrête-toi ! Regarde ! lance Kapuscinski à son lecteur dans une évocation de la pensée du philosophe Emmanuel Levinas. A côté de toi se trouve l’Autre. Va à sa rencontre. La rencontre est l’épreuve, l’expérience la plus importante. Regarde le visage que l’Autre te propose ! A travers ce visage, il te transmet sa propre personne, mieux encore il te rapproche de Dieu. » La froideur, l’insensibilité, l’ignorance qui amènent à négliger l’Autre sont autant de pas qui nous éloignent du bien, alors que la découverte de sa différence, « cette altérité qui est une richesse et une valeur », nous en rapproche.

  • Act Up-Paris | Accès aux traitements contre l’hépatite C : lettre ouverte à la Ministre de la Santé
    http://www.actupparis.org/spip.php?article5459

    Si l’ouverture des prescriptions ne pouvait s’accompagner d’une importante renégociation à la baisse des prix de ces traitements, nous rappelons que le gouvernement possède des outils pour choisir de fixer unilatéralement des prix supportables par notre système solidaire d’assurance-maladie. Plusieurs pays ont également permis un accès universel à ces traitements par le recours à la licence d’office, rendu possible dans le cadre de l’accord international sur les droits de propriété intellectuelle qui touche au commerce (ADPIC). Cette disposition prévue dans le code de la propriété intellectuelle français doit être utilisée dans le cas où les négociations avec les firmes ne permettraient pas d’obtenir des prix raisonnables que notre système d’assurance-maladie puisse supporter. Il existe des génériques de sofosbuvir, ledipasvir et daclatasvir vendus à des prix au moins 40 fois moins chers et qui peuvent être importés immédiatement.

  • Réponse du Bureau francilien de l’UJFP à la lettre de Valérie Pécresse, adressée aux Juifs d’Île-de-France - [UJFP]
    http://www.ujfp.org/spip.php?article4607

    Après avoir rappelé les liens qui unissent la France et ses citoyens juifs, vous affirmez votre attachement à la laïcité. De quelle laïcité s’agit-il ? Celle qui affirme, en plus de la séparation de l’Etat et du culte, la liberté religieuse, y compris celle de vivre ouvertement sa religion, ou celle qui discrimine en excluant les femmes et jeunes filles portant le foulard islamique ?

  • Pétition · Non au Diplôme national de danseur Hip-hop
    https://www.change.org/p/madame-la-ministre-fleur-pellerin-monsieur-le-pr%C3%A9mier-ministre-manuel-v

    Depuis 30 ans le hip-hop français rayonne dans le monde entier, la France dispose de danseurs aussi authentiques que spectaculaires. Ils ont donné corps à des créations underground que les US nous envient, tout en dansant pour de grands noms comme Madonna ou Mugler. Et ça, sans diplôme, sans formatage, sans modèle édulcoré.

    Laissons l’art grandir en dehors des chemins académiques.

    Le hip-hop ne rentre pas dans le cadre que l’Etat veut lui imposer
    Le DNSPD suppose la maitrise d’un « répertoire », que le danseur doit savoir interpréter.

  • Les Yvelines mettent l’éducation de rue à la rue | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/les-yvelines-mettent-leducation-de-rue-la-rue-593402

    le nombre de centres de PMI devrait passer de 69 
à 21 fin 2016, et celui des plannings familiaux de 26 aujourd’hui à 12 fin 2016. Contactés hier, les services de Pierre Bédier n’ont pas souhaité commenter ces choix budgétaires pour le moins «  ciblés  ».

  • Sorties scolaires : Le Tribunal Administratif donne raison aux mamans voilées de Méru.
    http://www.islamophobie.net/articles/2015/12/23/sorties-scolaires-le-tribunal-administratif-donne-raison-aux-mamans-vo

    Le 22 décembre 2015, le Tribunal a rendu son jugement et a donné raison aux mamans !

    Il a considéré que les mamans ne sont pas tenues, du simple fait de leur participation à une sortie scolaire, à l’obligation de stricte neutralité qui incombe aux agents publics, qui sont interdits du port de tout signe religieux même discret.

    Dans ces affaires, le Tribunal a considéré que les interdictions de sorties scolaires n’étaient motivées que par la manifestation ostentatoire des croyances religieuses des mères, qu’elles étaient donc entachées d’une « erreur de droit », et donc illégales.

  • Grands principes : Duflot, impeccable (ou presque) - Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/2015-12-24/Grands-principes-Duflot-impeccable-ou-presque-id8330

    Impeccable, oui, jusqu’à la question de 8 heures 27 sur Christiane Taubira. Taubira qui, quelques heures encore avant le revirement de Hollande, assurait que la mesure, inefficace, ne figurerait pas dans le projet de loi constitutionnelle (au point que les matinautes les plus avisés s’interrogeaient gravement sur le coup de com’ de Hollande). Et qui, la couleuvre avalée, assurait imperturbable que la question de sa démission n’était pas à l’ordre du jour. « Peut-elle défendre ce projet au parlement ? » lui demande avec insistance Marc Fauvelle. Esquives à répétition de l’invitée. Je ne donne pas de leçons, je suis malheureuse que Hollande et Valls lui aient imposé de piétiner ses engagements, Christiane Taubira est une amie, et ce sera aux parlementaires de prendre leurs responsabilités en votant contre.

  • Le Point attaque Arrêt sur Image pour injure publique (si si) - Arrêt sur images

    https://www.arretsurimages.net/chroniques/2015-12-24/Le-Point-attaque-si-pour-injure-publique-si-si-id8332

    Ce pourrait être une blague. D’ailleurs j’ai cru à une blague. Mais cela semble tout à fait sérieux : Le Point nous attaque pour injure publique.

    En début de semaine, nous avons reçu en document attaché cette aimable réquisition, dans laquelle Alain Korkos et moi-même sommes sollicités de donner tous nos renseignements d’état-civil (date et lieu de naissance, identité des parents, etc).

    Pourquoi Alain ? Parce que M. Etienne Gernelle, directeur de l’hebdomadaire, attaque pour injure publique cette chronique d’Alain Korkos, « Les Arabes : aux origines de la couverture du Point », parue au printemps dernier.

    @si Le Point

  • Entre le PS et les musulmans, rien ne va plus

    http://abonnes.lemonde.fr/religions/article/2015/12/19/debut-de-divorce-entre-les-musulmans-et-le-ps_4835056_1653130.html

    es régionales marqueraient-elles un début de divorce entre l’électorat musulman et la gauche, et plus particulièrement le Parti socialiste ? C’est une petite goutte dans l’océan quotidien de Twitter. Mais dans la semaine de l’entre-deux-tours des élections régionales, les hashtags #LeCopainPS (pas flatteur du tout pour ledit copain) et #PasDeJusticePasDeVoix (qui listait de nombreuses raisons de ne pas voter pour les listes socialistes) ont envahi les comptes de militants de l’anti-islamophobie. Une véritable campagne de défiance envers le gouvernement et sa politique à l’égard de la diversité et dans les quartiers.

    Lors du premier tour, c’est un tout petit pourcentage relégué au bas des résultats qui a attiré l’attention. En Ile-de-France, les listes de l’Union des démocrates musulmans de France (UDMF) ont réuni 0,40 % des voix. Récent, inconnu des électeurs et désargenté (7 000 euros en tout et pour tout pour faire campagne), le parti, né en 2012, n’a pu proposer des bulletins de vote partout et encore moins de propagande électorale. Pourtant, dans certaines communes, il a obtenu des résultats significatifs : 5,90 % à Mantes-la-Jolie (Yvelines) ; 4,38 % aux Mureaux (Yvelines) ; 4,44 % à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Si l’on descend au niveau des quartiers, on relève à certains endroits des pourcentages plus élevés, comme au nord de Poissy (Yvelines), avec près de 16 % des voix, affirme Najib Azergui, le fondateur de l’UDMF.

    Ces deux démarches sont différentes, mais elles semblent indiquer une amorce de rupture. Pourtant, ces dernières années, l’alliance entre les deux semblait solide. Aux élections présidentielles de 2007 et 2012, les électeurs musulmans, qui représenteraient environ 5 % du corps électoral, ont massivement soutenu la gauche. D’après une étude de l’IFOP de 2012, ils auraient ainsi voté, au second tour, « à 86 % pour François Hollande, soit plus de 34 points de plus que la moyenne nationale ». « C’est tout à fait massif, voire exceptionnel, note Claude Dargent, professeur à l’université Paris-VIII. Si l’on s’intéresse à la variable confessionnelle, ce sont traditionnellement les sans-religion qui sont les plus à gauche, et c’est de l’ordre de deux pour un. »

    « Une forme de protestation »

    Que faut-il déceler dans cette inclination à gauche ? Pour Jérôme Fourquet, de l’IFOP, la surreprésentation des jeunes et des milieux populaires dans la population musulmane n’est pas la clé de compréhension, « car les musulmans votent nettement plus à gauche que la moyenne des personnes du même âge et du même milieu ». Pour Claude Dargent, « la question est de savoir s’ils votent à gauche parce qu’ils sont d’origine immigrée ou parce qu’ils sont musulmans. Dans les enquêtes, quand on essaye de neutraliser les différents facteurs, on voit bien que tous les immigrés ne votent pas à gauche. Mon hypothèse, c’est que le fait d’adhérer ou de revenir à l’islam est une forme de protestation par rapport aux discriminations dont ces personnes font l’objet en tant qu’immigrés ».

    En outre, ce vote appuyé en faveur de François Hollande trouve une explication dans la présence, face à lui, de Nicolas Sarkozy. En agissant comme un repoussoir, après avoir tenu, durant son quinquennat, un discours offensif à l’égard de l’islam et des banlieues, il a été un véritable facteur de mobilisation à gauche. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Un autre processus est à l’œuvre.

    « Insatisfaction »

    Dans l’ouvrage collectif Karim vote à gauche et son voisin vote FN (éditions de l’Aube et Fondation Jean-Jaurès, 192 p., 17,80 euros), dirigé par Jérôme Fourquet et fondé sur l’analyse des votes selon la récurrence de prénoms d’origine « arabo-musulmane » sur les listes d’électeurs, un décrochage est observé dès les municipales de 2014. « Les musulmans n’ont pas vu le changement en matière de logement, de pouvoir d’achat, de chômage, d’insécurité… analyse Jérôme Fourquet. On est sur un mouvement de fond, une insatisfaction qui touche plus particulièrement cet électorat car il est plus fragile socialement. »

    Cette déception est flagrante du côté des militants anti-islamophobie. Marwan Muhammad, ancien porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dont un tweet a déclenché la vague #LeCopainPS, décrit ce mouvement :

    « Lorsque j’étais au CCIF [de 2010 à 2014], nous avions pour stratégie de maximiser la participation des électeurs musulmans pour, ensuite, pouvoir peser sur le débat politique avec les partis de gouvernement. Mais ces dernières années, surtout depuis l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, il y a eu une politique de mépris. Non seulement le gouvernement ne prend pas en compte ce qui se passe sur le terrain, mais en plus la gauche essaie de se servir de ces électeurs en les appelant au secours au motif que “les autres sont pires”. Cela n’a jamais rien apporté aux quartiers. Le seul moyen de faire changer les choses, c’est d’envoyer des signaux de choc, de rupture. La gauche a tout à prouver si elle veut être à la hauteur. »
    « Plafond de verre »

    Les militants de l’UDMF ont choisi une autre voie mais leur constat n’est pas très éloigné. Les musulmans, affirme Najib Azergui, font « partie de la nation » mais sont « pourtant souvent perçus comme un groupe à part ». « Certains d’entre nous ont tenté de passer par les partis de gouvernement, explique-t-il. Mais ils se sont tous heurtés à un plafond de verre qui leur a interdit l’accès aux vraies responsabilités. En nous engageant dans les élections, nous voulons justement témoigner que nous sommes des citoyens comme les autres. Aujourd’hui, la réponse ne peut plus être seulement associative. Elle doit être aussi politique. »

    Pendant la campagne, les affiches de l’UDMF, pourtant peu nombreuses, se sont parfois retrouvées seules sur les panneaux dans certains secteurs de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis. De fait, la forte abstention souvent constatée dans les zones de fort peuplement musulman va de pair avec une faible présence des partis de gouvernement. « Les variables classiques d’abstention jouent à plein car c’est une population plutôt jeune et fréquemment en situation précaire ou sans-emploi », ajoute Claude Dargent. Aux municipales de 2014, « l’électorat “arabo-musulman” s’est massivement abstenu, ce qui a coûté cher à la gauche », confirme Jérôme Fourquet.

    En revanche, le rejet du Front national semble demeurer un facteur de mobilisation puissant. C’est ce qu’a constaté Amar Lasfar, le président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Pour la première fois, dans le Nord et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’UOIF a donné une indication de vote et appelé à faire barrage au FN au second tour. Selon lui, elle a été très suivie. Mais il n’y avait plus de liste socialiste pour recueillir leurs voix.

    Julia Pascual

  • « Subventions territoriales à la santé : Le Pen l’a rêvé, et, à Paris, le Front de Gauche le fait »

    En refusant une subvention au Lotus Bus et à Médecins du Monde, le groupe parisen PC-Front de Gauche soutient la même logique que Marion Maréchal Le Pen à l’égard du Planning Familial. Explications.
    #sida #frontdegauche #prostitution #travaildusexe #vih #paris #pcf
    https://blogs.mediapart.fr/merome-jardin/blog/191215/subventions-territoriales-la-sante-le-pen-la-reve-et-paris-le-front-