L.L. de Mars

Créations artistiques et critiques, spectre large et désordonné

  • Paris : le couple soupçonné d’avoir participé au saccage du Fouquet’s ressort libre du tribunal
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/paris-le-couple-soupconne-davoir-participe-au-saccage-du-fouquets-resso

    « Il n’y a pas eu de vol dans cette affaire », affirme Maître Arié Alimi. « On n’est pas dans une affaire d’Etat, on est dans une affaire ridicule et avec les moyens absolument ridicules », ajoute l’avocat. « Quand j’ai vu cette procédure, je me suis dit mais où est ce qu’on va ? On a fait de la géolocalisation en temps réel, on a envoyé des policiers de Paris dans l’Indre-et-Loire, on a fait des recherches dans toute la France. Autant dire que Tarnac à côté, c’est pas grand-chose. On a mis des moyens disproportionnés qui ont coûté énormément d’argent au contribuable, uniquement pour aller chercher quelqu’un pour un tabouret et quatre fourchettes pour garder un souvenir. Je crois qu’on a dépassé les bornes depuis longtemps, s’agissant des ’gilets jaunes’. Il y a un moment où il faut revenir sur terre », assure-t-il.

  • #Précarité menstruelle : en #prison, des femmes fabriquent des cups avec des bouteilles en plastique
    https://www.nouvelobs.com/nos-vies-intimes/20190319.OBS10781/precarite-menstruelle-en-prison-les-femmes-fabriquent-des-cups-avec-des-b

    En théorie, l’administration pénitentiaire s’engage à ne laisser aucune femme dans la #précarité_menstruelle. En pratique, les serviettes de mauvaise qualité et les prix prohibitifs contraignent les #femmes à faire preuve d’ingéniosité… parfois au péril de leur santé.

  • Des intellectuels causant dans le salon de l’Elysée et au balcon quand passe le mouvement social
    https://nantes.indymedia.org/articles/44992

    Chères et Chers Collègues, Je suis heureux que Fréderic Lordon et d’autres universitaires sollicités aient décliné l’invitation au « Grand débat avec les intellectuels », organisé par le Président Macron, le lundi 18 mars dernier. Deux jours après le 16 mars 2019, journée qui restera historique, quand les pauvres, les laissées pour compte, les « gueux », les méprisés par les élites financières, politiques et sociologiques, ont occupé les Champs Elysées et détruit tous les symboles du capitalisme triomphant.

    #Répression #Resistances #antifascisme #anti-repression #gilets_jaunes #Répression,Resistances,antifascisme,anti-repression,gilets_jaunes

  • L’État et les violences policières : « Une machine de guerre qui n’a ni remords, ni états d’âme, et où tous les coups sont permis »
    https://reporterre.net/L-Etat-et-les-violences-policieres-Une-machine-de-guerre-qui-n-a-ni-remo

    Documenter les violences policières et juridiques : mercredi 20 mars, témoins, experts, journalistes, juristes ont fait ce travail essentiel dans une réunion publique à Paris. Soulignant la gravité de la rupture autoritaire qui est en train de se produire.
    Paris, reportage

    La grande salle de la Bourse du travail, à Paris, était pleine mercredi 20 mars au soir pour la présentation des premières conclusions de la « commission d’enquête » sur la répression, la violence policière, la loi anti-manifestations, organisée à l’appel d’organisations syndicales [1]. Trois heures durant, les « enquêteurs » — le président et cofondateur de Mediapart Edwy Plenel, l’avocate et membre du syndicat des avocats de France (Saf) Judith Krivine et le journaliste à Radio France Antoine Chao — ont orchestré les prises de parole de nombreux témoins sur trois thèmes : les blessés en manifestation, les politiques répressives et les perspectives.

    Ian B., membre du collectif Désarmons-les !, a ouvert la soirée avec le bilan provisoire établi par le collectif — 170 blessés graves depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes, en novembre 2018. Le collectif, qui émane de l’Assemblée des blessé.e.s constituée en novembre 2014 à Montreuil à la suite de la mort de Rémi Fraisse, s’est donné pour mission d’accompagner les personnes blessées et leurs familles dans leur parcours judiciaire et leur reconstruction psychologique, et d’informer sur le maintien de l’ordre en France — notamment les armes utilisées. « C’est une réalité à laquelle on ne s’attendait pas : on a recensé autant de blessés en trois mois que pendant les vingt années précédentes », a souligné Ian B.

    Le bilan du journaliste David Dufresne, diffusé sur son fil Twitter et Mediapart, précise le tableau : un décès — celui de Zineb Redouane, 80 ans, touchée au visage par une grenade lacrymogène alors qu’elle fermait ses volets, le 2 décembre à Marseille —, 222 blessés à la tête, 22 éborgnés et cinq mains arrachées. Depuis décembre, le journaliste indépendant interpelle le ministère de l’Intérieur sur les blessures causées par les armes de la police et les exactions commises par les forces de l’ordre, par la formule devenue rituelle « allo @Place_Beauvau — c’est pour un signalement ». « Pendant plus d’un mois, j’ai travaillé seul. Au début régnait un grand silence médiatique, qui a contribué au déni politique. Cette semaine, on a encore pu entendre le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, déplorer que les lanceurs de balle de défense [LBD 40] n’avaient pas été suffisamment sortis. C’est faux, un jeune homme a perdu son œil près du Fouquet’s le 16 mars et personne n’en a parlé. »

    Laurent Thines, neurochirurgien et chef de service au CHRU de Besançon, a lancé en janvier une pétition demandant « un moratoire sur l’utilisation des armes dites moins létales ». Tout en faisant défiler des images insoutenables de mâchoires déchiquetées, de mains arrachées et d’orbites énucléées, il a alerté sur les dégâts causés par les armes de force intermédiaire — LBD 40, grenades lacrymogènes instantanées GLI-F4, grenades de désencerclement — sur les corps humains. « Un projectile de LBD 40 lancé à plus de 90 mètres par seconde, soit 324 kilomètres par heure, a une force d’impact de 200 joules. C’est comme si on vous lâchait un parpaing de 20 kilos d’une hauteur d’un mètre sur le visage ou la tête ! » Devant la radio d’un Gilet jaune s’étant pris un tir de LBD dans la tempe, il a dénoncé une blessure similaire à celles causées par des accidents de voiture ou des coups de batte de base-ball : « Le crâne est enfoncé et, pire de mon point de vue de neurochirurgien, le cerveau en dessous est abîmé. Or, le cerveau, on n’en a qu’un seul et une fois qu’il est abîmé, on ne s’en remet jamais vraiment. Celles et ceux qui ont un proche qui a fait un accident vasculaire cérébral le savent. »

    « C’est une volonté d’entraver le droit de manifester écrite noir sur blanc »

    Pour protester contre la fabrication et la commercialisation de ces armes, Ian B. a relayé un appel à bloquer les usines de fabrication de ces armes à partir du vendredi 29 mars : le siège social d’Alsetex à Muret (Haute-Garonne) et son usine à Mazères (Ariège), la fabrique de Flash-Balls et de grenades de désencerclement Verney Carron à Saint-Étienne (Loire), la fabrique de grenades lacrymogènes Nobel à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère), etc.

    Ces blessures s’inscrivent dans un contexte de politiques répressives, ont observé et analysé les témoins du débat suivant. Globalement, « les gouvernements qui se succèdent privent les salariés de leurs droits et leur rendent l’accès au juge plus difficile, ce qui rend les recours de plus en plus décourageants. Bientôt, ils ne pourront plus recourir qu’à la violence pour se faire entendre, comme le montre très bien le film En guerre de Stéphane Brizé », a alerté Mme Krivine.

    En parallèle, la répression des mouvements sociaux s’intensifie. Christian Mouhanna, sociologue et directeur du Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), observe une « fuite en avant répressive », que les gouvernements successifs tentent de justifier en faisant un « amalgame entre populations de banlieues assimilées à des terroristes et manifestants ». Cette stratégie, amorcée par la loi sur la sécurité quotidienne de novembre 2001, s’est poursuivie pendant les manifestations pour le climat de fin 2015 et celles contre la loi Travail de 2016. En outre, « on assiste à une remise en cause du maintien de l’ordre à la française qui consistait à créer des troupes spécialisées pour tendre vers le zéro mort et le moins de blessés possible », signale le sociologue, en pointant la présence récente en manifestation de la brigade anticriminalité (BAC), « la plus bêtement répressive », et sa militarisation.

    Anne-Sophie Wallach, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, dénonce de son côté une instrumentalisation du droit « non plus pour punir les personnes qui ont commis des délits, mais à des fins de maintien de l’ordre ». « Le 8 décembre, pour plus de 900 placements en garde à vue, on a eu plus de 500 classements sans suite, faute d’éléments contre les personnes », a-t-elle dit. Derrière ces interpellations massives, le délit de participation à un groupement ayant l’intention de commettre des violences, introduit dans le droit en 2010 pour lutter contre les « bandes » des quartiers populaires — « une qualification floue, en tout cas extensive, qui permet le placement en garde à vue car ce délit est passible d’emprisonnement ». Autre levier, la réquisition particulière, « qui permet aux forces de l’ordre de relever l’identité dans les gares, au niveau des péages, sans recourir aux critères classiques ». Enfin, la magistrate dénonce les pressions exercées sur la justice notamment par la garde des Sceaux : « Le 8 décembre, la ministre s’est rendue à la permanence du parquet de Paris, où les magistrats reçoivent les appels concernant les gardes à vue, pour annoncer que la fermeté était de mise. Ces pressions ne sont pas acceptables. Pourtant, elles sont confortées par le procureur de Paris, qui a livré comme instruction aux magistrats de permanence les week-ends de mobilisation, ne lever les gardes à vue que le samedi soir ou le dimanche matin, même en cas de classement sans suite. C’est une volonté d’entraver le droit de manifester écrite noir sur blanc ! »

    « Le pouvoir est violent, mutile et continue de tuer. Mais nous pouvons renverser ensemble cette machine de guerre »

    Les militants sont nombreux à avoir fait les frais de ces politiques. Parmi eux, le secrétaire départemental de SUD PTT, Gaël Quirante, qui a dénoncé 13 interventions policières dans son centre postal et quatre convocations au commissariat pour violation de domicile, contre des postiers grévistes en Île-de-France. Dans la salle, un Gilet jaune a raconté la répression policière contre la première « Nuit jaune », le 26 janvier place de la République à Paris : « Jusqu’à 19 h, l’ambiance était très festive. Puis, sans crier gare, la police a inondé la place de lacrymos et a chargé pour nous pousser contre les canons à eau. On n’avait nulle part où aller, on s’est pris des gaz, c’était très violent. »

    Les perspectives pour les mobilisations ont été abordées en troisième partie de soirée. « Le gouvernement s’apprête à interdire la lutte par ce qu’il appelle la “loi anti-casseurs”, mais qu’au syndicat nous appelons la “loi anti-manifestants” », a averti Laurence Roques, présidente du SAF. La proposition de loi, déposée à l’origine par le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau, est d’abord tombée aux oubliettes avant d’être ressuscitée par le gouvernement, qui a manœuvré pour la faire adopter le 12 mars, malgré des réticences jusque dans la majorité. « Toute personne pourra faire l’objet d’une interdiction a priori de manifester, dès lors que son comportement laisse entendre qu’il peut causer un trouble à l’ordre public, a expliqué l’avocate. Seul un juge administratif des référés pourra invalider cette décision, mais la manifestation sera finie avant même qu’il ait le temps de statuer. » Autres mesures liberticides aux yeux de Me Roques, le délit de dissimulation du visage — « la loi ne précise pas si des lunettes de soleil ou un foulard constituent des dissimulations » — et le fichage de personnes qui ont troublé l’ordre public ou « exprimé leur opinion » — « une mesure qui va à l’encontre de la loi de 1978, qui interdit le fichage pour opinion politique ou action syndicale ».

    Sophie Chapelle, journaliste à Bastamag, s’est inquiétée de dix années de régression du droit de manifester, à raison d’une nouvelle loi sécuritaire tous les deux ans : « La loi de programmation militaire de 2013, qui étend la possibilité de surveillance au-delà du contrôle judiciaire, la loi de 2015 sur le renseignement, celle de 2016 contre le crime organisé, qui intègre des mesures de l’état d’urgence, et la loi sur la sécurité intérieure et le terrorisme de 2017, qui autorise la mise en place de périmètres de protection avec fouille systématique. » « La loi anti-manifestants a été adoptée le 12 mars ; de nouvelles mobilisations ont eu lieu le 16, et le 18, le Premier ministre, Édouard Philippe, n’a fait que des déclarations sécuritaires et annoncé un renforcement du maintien de l’ordre », déplore-t-elle.

    Assa Traoré, dont le frère est mort en juillet 2016 sur le sol de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), a fustigé un « État antidémocratique, répressif, violent, une machine de guerre qui n’a ni ni remords, ni états d’âme, où tous les coups sont permis ». « Le pouvoir est violent, mutile et continue de tuer. Mais nous pouvons renverser ensemble cette machine de guerre », a-t-elle assuré.

    Que faire à présent, au-delà de l’information toujours essentielle sur la brutalité croissante de l’État, et alors que, comme l’a rappelé Edwy Plenel, « le droit de manifester est un droit fondamental » ? L’idée d’une Coordination nationale contre la répression a été avancée.

    Une réunion aura lieu cet après-midi jeudi 21 mars à l’Assemblée nationale, réunissant représentants de partis de gauche et d’organisations préoccupées par les droits de l’Homme, pour répondre collectivement aux « attaques contre les libertés publiques », indique à Reporterre la députée France insoumise Mathilde Panot.

    #violences_policières #répression

  • Ouverture du local révolutionnaire « Au Chat Noir »
    https://nantes.indymedia.org/articles/44989

    C’est avec une grande joie et une solide détermination que nous vous annonçons et invitons à l’ouverture officielle du local révolutionnaire « Au Chat Noir » ce vendredi 22 mars 2019, au 33 rue Puget à #toulouse. Cette ouverture est le fruit d’un travail politique commun d’Alternative Libertaire, de la Confédération Nationale du Travail, de la Coordination des Groupes Anarchistes, et de l’Union Antifasciste Toulousaine.Quatre organisations animées par une même volonté : la création et l’animation d’un lieu d’organisation pour les luttes sociales et la révolution, durable dans le temps.

    #Resistances #antifascisme #ant-istalinisme #Resistances,antifascisme,ant-istalinisme

  • Comment une nouvelle « loi travail » pourrait bientôt s’attaquer à la santé et à la sécurité des salariés - Basta !
    https://www.bastamag.net/Comment-une-nouvelle-loi-travail-pourrait-bientot-s-attaquer-a-la-sante-et
    https://www.bastamag.net/IMG/arton7192.jpg?1552752844

    Remis au Premier ministre à la fin de l’été, le rapport « Lecocq », du nom de la députée LREM du Nord, Charlotte Lecocq, s’inscrit dans la droite ligne de la loi Travail de 2016 puis des ordonnances du même nom : les entreprises seraient trop contraintes et trop contrôlées. Des chefs d’entreprise y suggèrent de privilégier « une relation bienveillante » avec les employeurs, « dirigée vers le conseil et l’accompagnement avant contrôle et éventuelle sanction ». « Il suffirait en fait d’arrêter les contrôles et d’être bienveillant pour que les entreprises deviennent vertueuses », ironise Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires. Une vision du travail fascinante et qui n’a pas grand chose à voir avec la réalité. « Ce que nous constatons tous les jours dans le cadre de nos activités sur le sujet de la santé et de la sécurité au travail, c’est qu’il n’y a pas assez de contrôles ni de contraintes », poursuit le syndicaliste.

    https://www.nosdeputes.fr/charlotte-lecocq
    #travail

    • La fonction publique au menu du prochain rapport Lecocq
      par Rozen Le Saint 26/03/2019

      La députée LREM du Nord Charlotte Lecocq s’est vu confier par le Premier ministre la rédaction d’un nouveau rapport sur l’amélioration de la prévention des risques professionnels, cette fois dans la fonction publique. Conclusions attendues le 31 mai.

      Il y aura donc un tome 2 au rapport Lecocq. Et il portera sur l’amélioration du dispositif de prévention des risques professionnels dans la fonction publique. C’est ce qu’indique la lettre mission envoyé le 6 mars par le Premier ministre à Charlotte Lecocq, députée #LREM du Nord. Celle-ci avait déjà corédigé un premier rapport autour du même objectif mais portant sur le secteur privé, rendu en août 2018 et intitulé Santé au travail : vers un système simplifié pour une prévention renforcée. Pour sa nouvelle mission, dont les conclusions doivent être restituées le 31 mai, la députée sera épaulée par Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC et membre du Conseil économique, social et environnemental, et Jean-Marie Verdier, inspecteur général des finances.

      La crainte d’un copier-coller
      Cette annonce est cohérente avec le souhait exprimé par l’élue parlementaire, dans son précédent rapport, d’étendre son diagnostic au secteur public. Elle témoigne aussi de la confiance que lui accorde le gouvernement. Mais elle ne ravit pas forcément les partenaires sociaux. « Compte tenu du peu de temps laissé à ces personnes pour réaliser ce rapport, nous ne pouvons qu’être méfiants : nous craignons qu’il soit un simple maquillage de mesures s’alignant sur le privé », signale Annick Fayard, secrétaire nationale de l’Unsa Fonction publique en charge des questions de santé au travail. La responsable syndicale rappelle que « la médecine de prévention est de nature différente et a une tout autre mission que la médecine du travail dans le privé ». « Il y a une différence entre l’aptitude au poste et à l’emploi, poursuit-elle. Contrairement aux salariés du privé, nous ne bénéficions pas non plus du compte professionnel de prévention. Nos réalités sont différentes, il aurait fallu les traiter différemment. »
      Dans sa lettre de mission, Edouard Philippe insiste en premier sur la nécessité de s’attaquer aux risques psychosociaux (RPS), pour lesquels « les plans d’action en prévention primaire s’avèrent insuffisants ». Il mentionne à ce titre un bilan dressé sur le sujet en juillet 2017 par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), dans le cadre d’une mission d’évaluation de la mise en application de l’accord de 2013 sur la prévention des RPS dans la fonction publique. La conclusion du rapport rédigé pour l’occasion n’était, en effet, pas très positive. « Des mesures comme des cellules d’écoute ont été mises en place, mais les organisations du travail ont été peu questionnées », résume son auteur, Philippe Douillet, chargé de mission à l’Anact.

      Des risques psychosociaux très présents
      Il y a pourtant beaucoup à faire. Annick Fayard insiste ainsi sur la violence des publics à laquelle sont particulièrement confrontés les fonctionnaires. « Les RPS, notamment dans les hôpitaux, ont explosé et le manque de médecins du travail est criant, souligne pour sa part Philippe Douillet. La préoccupation relative à la prévention en santé au travail s’est développée tard dans la fonction publique. Les grands accords sur le stress y ont été conclus cinq à dix ans après le privé. » Il note en revanche « un effort de rattrapage important depuis 2013, d’autant que les problèmes ne sont pas si différents que dans le privé ».
      Autre sujet important, la fusion annoncée des instances représentatives du personnel dans la fonction publique, et donc la suppression des #CHSCT, est présentée dans la lettre de mission du Premier ministre comme un « sujet indépendant » du chantier confié à Charlotte Lecocq. Un choix contesté par la représentante de l’Unsa Fonction publique, qui considère que « l’expertise du CHSCT fait partie des moyens d’identifier les risques et de mettre en place des actions correctrices ».

      http://www.sante-et-travail.fr/fonction-publique-menu-du-prochain-rapport-lecocq
      https://seenthis.net/messages/770295

    • Une critique du rapport Lecocq à la lumière de la catastrophe sanitaire de l’amiante

      Charlotte Lecocq, Bruno Dupuis et Henri Forest ont écrit un rapport de 174 pages sur la prévention, sans avoir rencontré aucun des acteurs essentiels de la prévention. Ils ont simplement écouté les récriminations des employeurs pour qui la santé au travail serait – à les en croire – devenue synonyme de « contraintes excessives », de « contrôles » et de « sanctions. » Ils s’en font les porte-parole.

      https://neplusperdresaviealagagner.org/une-critique-du-rapport-lecocq-a-la-lumiere-de-la-catastrophe-sanitaire-de-lamiante/#more-1827
      https://neplusperdresaviealagagner.org/category/ressources/tribune
      Je suis presque d’accord, pour moi le travail a toujours été synonyme de contraintes excessives, de contrôles, de sanctions, de #fatigue, d’ennui, de mauvais salaires (souvent), de précarité, de galères, de patrons ...

  • Ouf, de retour à la maison avec les enfants. Un de ces merdier, en ville !

    Alors je lis qu’il y avait 8000 manifestants en France, mais 4500 rien qu’à #Montpellier. Toujours aussi délirant, le compteur des flics.

    En début d’après-midi avec les enfants, on était sur l’esplanade à l’aire de jeux. On voit arriver les camionnettes de CRS, qui se garent là le long de l’esplanade. Mais alors, vraiment beaucoup de camionnettes. Comme il s’est mis à faire 26° (sérieusement) et qu’on était en plein soleil, j’ai pris les enfants pour aller m’acheter une casquette à Polygone, le grand centre commercial du centre ville. On longe donc les CRS dans leurs camions, et je remarque qu’en tête du cortège à l’arrêt, il y en a un qui se pavane, juste à l’entrée de la place de la Comédie, genre à 50 mètres de l’office de tourisme, lourdement armé d’un fusil mitrailleur (j’y connais rien : mais le genre Famas, quoi, pas un LDB). Mon mecton l’a repéré, et commente « Ah ben celui-là il est armé jusqu’aux pieds ! ». Sympa l’ambiance. Le type prévoit de tirer dans la foule sur la comédie ? Il protège quelle institution républicaine, à cet endroit ? L’aire de jeu des enfants ?

    Bref, on va acheter ma casquette (qui est très belle, des fois que tu te demandes, elle va me faire la saison), et on ressort avec dans l’idée d’aller chercher une glace chez Cabiron grand-rue Jean-Moulin. Et donc on repasse par la place de la Comédie.

    Là, il y a une ligne de CRS alignés, postés devant l’office de tourisme, et en face la Comédie est absolument pleine de monde. Les GJ évidemment, mais tout autant les promeneurs d’un samedi après-midi où il fait un grand soleil. Avec les enfants, on passe rapidement les CRS, on croise la première ligne des manifestants qui progressent vers les flics, et quand on arrive à peu près au centre de la place (qui est immense), on entend des détonations. À ce moment, franchement, on est au milieu d’une foule carrément tranquille, des milliers de gens venus défiler avec leurs pancartes, beaucoup de gens d’un certain âge, enfin bref, ambiance de manif sympa. Et là, ils gazent. Ils ne gazent pas les premiers rangs des manifestants, près des flics : ils balancent une volée de grenades lacrymogènes en plein milieu de la place de la Comédie. Je peux pas me tromper : je vois atterrir les grenades juste à notre droite, avec les enfants.

    Les gens, à cet endroit, furieux. Il est 15h20, par là, l’ambiance était calme, et ils gazent une foule immense en plein sur la Comédie.

    Bref, j’évacue mes gamins, on arrive à aller suffisamment vite pour ne pas respirer les gaz, alors on va se faire notre glace rue Jean Moulin, un peu plus loin (fraise, chocolat, et rouergate). Là on discute avec les commercants, dont on peut s’attendre à ce qu’ils soient plutôt du côté de l’« ordre ». Hé ben pas franchement : certes ils n’aiment pas « les casseurs qui se cachent parmi les manifestants », mais les gaz balancés à tout bout de champ en pleine ville toutes les semaines, clairement ils apprécient moyennement la gestion policière du truc. La phrase la plus entendu aujourd’hui : « mais c’est n’importe quoi ! ». À côté, une femme GJ me raconte qu’elle a dû aider son ami en fauteuil roulant à évacuer la Comédie quand ils ont gazé, et qu’elle regrettait de pas avoir pu aider toutes ces familles avec des enfants qui se sont retrouvés piégés par les jets de grenades en plein milieu de la place.

    En tout cas, avec nos glaces on essaie de remonter, mais non, rue de la Loge évidemment c’est les gens qui refluent de la Comédie, accueillis par les CRS. Alors on part dans l’autre sens, et je décide d’aller attendre le bus à la Babotte, parce que l’après-midi en ville avec les enfants, clairement c’est mort.

    Donc on attend notre bus, et là je vois arriver la marée des manifestants, rapidement, depuis la gare, suivis par des CRS. Je prends les gamins et je les entraîne sous la tour de la Babotte, me disant que si ça se met à courir, dans ce coin généralement y’a moins de monde. Sauf que le fond de la cours de la Babotte est verrouillée, et quand on essaie de revenir vers l’autre sortie, il y a des manifestants qui courent partout et un épais nuage de lacrymogène qui s’abat, à nouveau, juste devant nous (je te rappelle qu’avec mes enfants, on n’est pas en train de manifester, hein, juste on essaie de rentrer chez nous). J’aperçois les gens du club d’échecs de la Babotte qui regardent depuis leur perron, à l’étage, je prends les gamins, on monte les escaliers en vitesse et on se réfugie au milieu du tournoi d’échecs régional… Pendant que ça castagne en bas.

    Bref on est restés là une grosse heure avec les enfants, en jouant aux échecs, mecton a mangé une crêpe, les filles ont eu des sucettes et des têtes brûlées… je peux donc te conseiller le club d’échecs de Montpellier : c’est très sympa comme ambiance :-))

    Ensuite on a voulu rentrer : l’arrêt de tram/bus abîmé (bon, du verre cassé, hein, c’est pas la guerre civile non plus), le bus il passe plus là, il faut aller le chercher derrière le Peyrou. En chemin on re-longe la collection de camionnettes de CRS, au Peyrou on longe des gilets jaunes, on traverse le Peyrou, pas de bus avant 35 minutes, du coup on est rentrés à pied.

  • Profession : Haut Commissaire à la tromperie sociale | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/les-economistes-atterres/blog/210319/profession-haut-commissaire-la-tromperie-sociale

    Premièrement, il a confirmé que le futur système à points inciterait à travailler beaucoup plus tard que 62 ans. Le faible nombre de points lorsqu’on aura eu une carrière à trous (temps partiel et maternité pour les femmes, chômage…) et/ou à faibles salaires pourrait être compensé par des points supplémentaires en travaillant jusqu’à extinction des forces. Il s’ensuit que le principe de « la liberté pour chacun de choisir » le moment où il part en retraite, décliné à l’envi par le Haut Commissaire, est un déguisement de l’obligation pour beaucoup de travailleurs et surtout de travailleuses à travailler toujours plus longtemps pour avoir une pension décente, en susurrant que l’âge qui permet d’équilibrer le système de retraite est de 63 ans ou 63 ans et demi.

  • Le psychodrame du week-end à #Montpellier, c’est une interview du maire, assez clairement en rupture avec le consensus bourgeois/médiatique de la ville quant aux manifestations du samedi. Pourtant le gars était considéré comme macroniste, évoque régulièrement sa supposée proximité avec Macron, et il n’y a pas si longtemps, des rumeurs le donnaient comme possible premier-ministrable :
    https://e-metropolitain.fr/2019/03/22/colere-gilets-jaunes-philippe-saurel-gouvernement-deputes-responsabl

    Les manifestations qui dégénèrent à tout moment cela peut arriver dans toutes les villes. Pour le moment, Montpellier a été, je dirais, assez épargnée par le mouvement des Gilets Jaunes. Même si des équipements publics ont été fracassés, les vitrines des commerçants et les habitats ont été très peu dégradés.

    Est-ce que, comme certains, vous auriez souhaité le déploiement de militaires ?

    Je ne suis pas favorable à cela. Le droit de manifester est inscrit dans notre ADN républicain, il est sacré. Le droit de casser est illégal. Mais dans les manifestations, il y a, à la fois ceux qui veulent manifester pour exprimer leur désaccord avec les mesures gouvernementales, et en même temps, il y a un certain nombre de casseurs qui utilisent la manifestation pour mettre le bordel. Je crois que les événements qui se sont produits à Montpellier ne relèvent pas de l’armée. Certes, il y a eu des phases violentes qui ont été bien contenues par les forces de l’ordre sans violence majeure. Je trouve que les équilibres, pour l’instant à Montpellier contrairement à d’autres villes, ont été relativement respectés des deux côtés. Je souhaite que samedi se passe dans le même esprit.

    Est-ce que vous pensez que les agents mis en place par la CCI sont utiles ?

    Je suis opposé aux milices. Qu’est-ce que vous voulez que je dise.

    Si les Gilets Jaunes sont dans la rue, et qu’il y a des manifestations tous les samedis depuis 18 semaines, c’est parce qu’ils condamnent les mesures prises par le gouvernement sur un certain nombre de sujets, qui vont tout d’abord de l’augmentation du carburant et qui après deviennent exutoires pour toute une série de revendications, dont certaines sont très justes.

    […]

    Si les manifestations se poursuivent tous les samedis, c’est qu’une partie du peuple français ne s’est pas, malgré la casse, opposé aux Gilets Jaunes et aux manifestations. Je considère que ceux qui portent la responsabilité de cet état de fait, c’est avant tout le gouvernement et l’Assemblée nationale. Les députés sont en grande partie, puisqu’ils ont voté ces budgets, responsables de la colère d’une partie de la population.

    Et sur un sujet différent, une position sur le danger de la métropolisation :

    La réforme territoriale est pour moi totalement avortée, cela ne fonctionne pas. Les villes se renferment sur elles-même et les campagnes deviennent exclues des villes. Quand on arrive à dire qu’il y a une France des villes – ce qui se traduit par la France des riches alors que ce n’est pas le cas – et une France périphérique, cela veut dire que la réforme territoriale est totalement obsolète. Sinon on parlerait de la France. Il est normal que les services publics, les médecins… puissent s’installer dans des lieux où il en manque. Mais pour cela il faut pouvoir prendre les mesures. Les Métropoles ne doivent pas être absorbantes, elles doivent partager.

    Alors c’est sans doute un repositionnement « à gauche » en vue des élections municipales de l’année prochaine, avec la rumeur d’une candidature de droite plus crédible que d’habitude si jamais Mohed Altrad se présente, ou un « plan B » une candidature du président de la CCI (ce qui expliquerait la pique sur « les milices » – de la CCI). Ça semble tout de même indiquer que le macronisme est devenu un positionnement politique suicidaire si on veut se faire réélire même dans une métropole.

  • luc_lemonnier, Maire du Havre, assurant l’intérim d’#edouard_philippe aimait montrer sa bite #en_marche . Tout le monde était au courant. Sophie, victime, rappelée à la loi.

    Sophie* (son prénom a été modifié), une mère de famille havraise engagée en politique, reçoit sur son téléphone une photo de l’actuel maire.

    Un « selfie » où l’on voit Luc Lemonnier, le sexe en érection. « Pour moi, ça a été un viol !, explique Sophie. Je suis mariée depuis plus de 20 ans, j’ai des enfants, je suis épanouie dans ma vie de couple, on se connaissait depuis longtemps (avec Luc Lemonnier, NDLR), j’ai été choquée. » La Havraise prétend qu’elle a demandé à l’élu, à plusieurs reprises, d’arrêter de lui envoyer de telles photos. Elle aurait tout de même reçu une dizaines de clichés. 
    . . . . . .
    En 2018, Sophie décide à son tour d’envoyer ces clichés à des élus de la majorité municipale. Cette fois, c’est le maire, Luc Lemonnier, qui dépose plainte le 31 mai pour avoir diffusé ces clichés intimes sans autorisation. A l’issue d’une enquête préliminaire menée par le SRPJ de Rouen, Sophie a écopé, le 18 mars 2019, d’un rappel à la loi par le procureur du Havre. 
    . . . . .

    Edouard Philippe était-il au courant ?
    Sous couvert d’anonymat, de nombreux élus normands nous ont confié qu’ils savaient depuis longtemps que ces clichés pornographiques avait été envoyés à des femmes par le maire du Havre. « C’était un secret de polichinelle » , nous dit un élu de premier plan à la Région Normandie. Une ancienne élue de la mairie raconte : « j’ai coupé nos relations pourtant très fortes il y a plusieurs mois, quand j’ai été informée du phénomène. Je n’ai pas été destinataire des photos mais je me suis rendue compte qu’elles avaient été envoyées à plusieurs dizaines de femmes. » En revanche, tous les actuels adjoints ou conseillers de la majorité que nous avons contactés nous ont adressé une fin de non-recevoir, parfois en termes assez brutaux. « Certaines élues ont reçu les photos mais ont préféré se taire, explique sous couvert d’anonymat une employée de la mairie. Certaines par peur de perdre leur fonction, d’autres parce qu’elles l’avaient caché à leurs proches... D’autres encore par peur de représailles et parce que dans des situations fragiles. » Une ancienne salariée nous a expliqué avoir quitté son emploi notamment en raison « de l’ambiance hyper-sexualisée » qui régnait à l’hôtel de ville.

    Extraits de : Accusé d’avoir envoyé des photos pornographiques à plusieurs femmes, le maire du Havre démissionne Par Coralie Moreau, Christine Wurtz, Delphine Garnault, Bertrand Queneutte, Sylvain Tronchet et Elodie Guéguen, France Bleu Normandie (Seine-Maritime - Eure), France Bleu et France Bleu Normandie (Calvados - Orne) - 21 Mars 2019 - France bleu
    https://www.francebleu.fr/infos/politique/exclusif-accuse-d-avoir-envoye-des-photos-pornographiques-a-plusieurs-fem

     #en_vedette #psychiatrie #santé_mentale #femmes #exhibitionisme #maire

  • Gilets jaunes : un cadet de la République soupçonné de pillages et de dégradations

    https://www.lci.fr/police/info-lci-gilets-jaunes-acte-18-champs-elysees-paris-un-cadet-de-la-republique-so

    Un cadet de la République en formation dans la police nationale, a été placé en garde à vue ce mardi, selon nos informations. Il avait été interpellé pour port d’arme prohibé lors de la manifestation parisienne des Gilets jaunes, samedi dernier. Mardi, il a été convoqué dans un commissariat parisien.

    Des investigations plus poussées ont permis d’établir qu’il est aussi soupçonné d’être l’auteur de pillages et de dégradations dans des commerces lors des manifestations des 1er, 8 et 15 décembre 2018. Le suspect est âgé de 19 ans et originaire de Seine-et-Marne.

    Les cadets de la république bénéficient d’une formation d’un an pour se présenter au concours interne de gardien de la paix. Après cette année de formation, sous réserve d’obtention du concours, ils passent adjoints de sécurité pendant deux ans avant devenir gardien de la paix. Leurs missions en service sont centrées sur la protection des biens et des personnes, en renfort des forces de l’ordre.

  • "La justice des « gilets jaunes » en chiffres" [encore un titre délirant où on écrit "des gilets" au lieu de "contre les gilets"]
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/03/21/01016-20190321ARTFIG00061-la-justice-des-gilets-jaunes-en-chiffres.php

    Les mandats de dépôt représentent près d’un quart des comparutions immédiates et 5% des gardes à vue.

    Comment la justice traite-t-elle les dérives violentes de certains « #gilets_jaunes » ? Nous dévoilons les chiffres de la Chancellerie :
    Depuis le 17 novembre dernier, les autorités policières ont procédé à 8645 #gardes_à_vues. Certes, toutes ne se sont pas traduites par des #comparutions_immédiates. Ces dernières se sont élevées, sur la France entière, à 1665. Elles ont débouché sur 388 mandats de dépôt exactement, c’est-à-dire à de l’emprisonnement immédiat après l’annonce du jugement. Cela représente très exactement 23,3% des condamnations, soit près d’un quart.

    En tout, 1800 affaires sont en attente de jugement. Un chiffre en constante évolution qui grossit samedi après samedi, au fil des exactions. Au nombre de ces dernières, les convocations ultérieures devant les chambres correctionnelles, au nombre de 1655, certains auteurs présumés étant sous #contrôle_judiciaire.

    Actuellement, on compte 111 informations judiciaires - des affaires dont la complexité exige l’enquête longue de juges d’#instruction -. C’est notamment le cas pour le saccage de l’Arc de Triomphe et les destructions du week-end dernier qui ont donné lieu à plusieurs interpellations. Mais l’on ignore le nombre de #détentions_provisoires.
    Sur ces près de 9000 gardes à vues, il faut retrancher le cas particulier des mineurs : pas moins de 349 d’entre eux ont été présentés à un juge pour enfants.

    Par ailleurs, la justice a classé sans suite, souvent faute de preuves suffisantes, 1725 dossiers. Elle a déjà infligé 1796 mesures alternatives aux poursuites, soit près de 20% des gardes à vues, et a déclenché 518 comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité, qui n’ont pas vocation à déboucher sur des incarcérations.

    On notera l’us et l’abus des "mesures alternatives aux poursuites soit des #rappel_à_la_loi, une reconnaissance de culpabilité extorquée sous la menace de procès voire d’emprisonnement (élision radicale du "contradictoire", supposé régir le droit)..

    #justice #prison #répression

    • Vol au Fouquet’s : les deux Gilets Jaunes tourangeaux en comparution immédiate samedi Info Tours.fr l’actualité de Info Tours.fr
      http://www.info-tours.fr/articles/tours/2019/03/23/10738/vol-au-fouquet-s-les-deux-gilets-jaunes-tourangeaux-en-comparution-immedi

      Après leur arrestation jeudi.

      Une semaine après les dégradations du célèbre restaurant parisien le Fouquet’s sur les Champs-Elysées, deux personnes se retrouvent devant la #justice ce samedi 23 mars : un couple de Gilets Jaunes tourangeau (Ambre et Franck). Ils sont accusés d’avoir volé des éléments de l’établissement. Arrêtés jeudi matin à leur domicile, ils ont été identifiés par la gendarmerie suite à la publication de photos sur #Facebook, la jeune femme posant avec un tabouret ramené de Paris après l’Acte XVIII du mouvement. Des proches avaient pourtant conseillé de retirer rapidement les clichés.

      Prévenus par la gendarmerie, les policiers parisiens sont venus interpeller la jeune femme avec son compagnon jeudi matin dès 8h aux portes de l’agglomération tourangelle, avant de ramener les deux jeunes gens dans la capitale pour des interrogatoires dans les locaux du commissariat du Ier arrondissement.

      La garde à vue a été prolongée pour la journée de vendredi, et on apprend ce samedi que les deux militants très impliqués depuis le 17 novembre (où on les décrit comme pacifistes et modérateurs) sont convoqués devant le tribunal dès ce week-end. Ils devront s’expliquer sur la présence du tabouret mais aussi de couverts à leur domicile. Selon leurs proches, ils n’auraient pas participé aux violences et ne se seraient pas non plus rendus coupables de vol, ils pourraient même avoir reçu un accord tacite d’un membre du personnel du Fouquet’s pour emporter les objets.

      Depuis la révélation de l’arrestation, de nombreux messages de soutien ont été publiés sur les réseaux sociaux. Notons que le couple a la possibilité de demander un délai pour affiner sa défense.

      On rappellera également que la jeune femme a été placée en garde à vue 10h mercredi pour une action [tentative de blocage du centre de stockage pétrolier de La Sotrapid] à La-Ville-aux-Dames, une interpellation qui avait déjà entraîné bon nombre de commentaires hostiles aux forces de l’ordre. Néanmoins, les deux affaires n’auraient pas de lien entre elles.

      #gilets-jaunes

    • « Gilets jaunes » : près de 2 000 condamnations depuis le début des manifestations
      Environ 40 % des jugements ont abouti à une peine de prison ferme
      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/03/24/2-000-condamnations-en-justice-depuis-le-debut-du-mouvement-des-gilets-jaune

      (...) la garde des sceaux a précisé que « 390 mandats de dépôt [avaient été] prononcés », représentant le nombre de personnes à être effectivement allées en prison, soit dans le cadre d’une condamnation, soit dans le cadre d’une détention provisoire dans l’attente d’un procès.
      Lors d’une condamnation à de la prison ferme sans mandat de dépôt, la personne concernée est laissée libre avant d’être convoquée à une rencontre avec le juge des libertés et de la détention, qui est chargé d’examiner les modalités de la peine et de possibles aménagements (placement sous bracelet électronique par exemple).

      1 800 personnes en attente d’être jugées

      Les quantums de peine prononcés sont très variés et s’étalent entre un mois et trois ans de prison, parfois avec une partie assortie d’une mise à l’épreuve, selon les données de la chancellerie :
      « Il peut par ailleurs être observé que la peine d’#interdiction_de_séjour, notamment à Paris, est fréquemment prononcée à titre complémentaire, notamment dans le cadre des comparutions immédiates. »
      « Près de 1 800 » personnes interpellées lors des manifestations, qui se tiennent tous les samedis depuis plus de quatre mois en France, doivent encore être jugées, selon la ministre, (...)

      #incarcération #détenus #interdits_de_séjour

  • Qui est l’ennemi ? - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/03/22/qui-est-l-ennemi_1716759

    Les militaires redoutent tous d’être confrontés à une foule de civils hostiles et violents. Ils le reconnaissent, et avec eux leurs chefs, ils n’ont ni la formation ni l’équipement appropriés pour répondre de manière adaptée. On imagine tous l’effet désastreux de l’image renvoyée par la France au monde d’un militaire faisant face, arme à la main au cœur de Paris, à des manifestants, fussent-ils des Black Bloc.

  • L’Ariège, l’anti-Start-Up Nation - Les Echos
    https://weekend.lesechos.fr/business-story/enquetes/0600936642295-lariege-lanti-start-up-nation-2254529.php

    Le paradis pyrénéen des randonneurs est l’enfer des entrepreneurs macronistes. Avec ses deux députés La France insoumise, ses communautés alternatives perchées dans les montagnes, et malgré 12% de chômage, ce département rejette le développement économique au nom du bien vivre. Une enquête sociologique.

    Si la voix de l’Elysée a du mal à porter jusqu’en Ariège, ce n’est pas à cause des quelque 800 km qui séparent Foix, sa préfecture, de Paris. C’est plutôt la doxa sociale libérale d’Emmanuel Macron qui passe mal dans la partie la plus sauvage et certainement la plus belle des Pyrénées. Ici, le ruissellement et les premiers de cordées chers au président de la République évoquent les sources, les rivières et les randonnées en montagne,...

    Ah ... ça consonne avec des impressions ressenties sur place, beaucoup de personnes ordinaires, ni fans de possession de bagneules distinctives, ni affolées par l’esprit de lucre et la concurrence, je l’aurais bien lu. #paywall #Ariège_terre_d'asile

    • Quant à la start-up nation, elle n’a aucun sens : la fibre commence à peine à être installée dans le département. Le discours volontariste présidentiel n’y est pas seulement inaudible, il est même à l’opposé de l’esprit ariégeois. L’Ariège, sobre et rurale, c’est tout simplement l’anti-start-up nation.

      Aux deux-tiers montagnard, le petit département de 150 000 habitants, terre d’élection des ours et des loups au sud, dans les hauteurs du Couserans ; bastion industriel de l’aéronautique au nord, dans la plaine d’Ariège, a été socialiste pendant plus de cent ans, depuis la IIIe République. « Et pas socialiste rose pâle : ici, nous sommes d’un rose vif franc et courageux », précise Alain Duran, l’unique sénateur (PS) qui se situe lui-même « à gauche de la gauche ». En 2017, le département rompt brutalement avec cette tradition : Jean-Luc Mélenchon y réalise son meilleur score au premier tour de l’élection présidentielle, avec plus de 26% des voix - six points devant Emmanuel Macron -, 18,5 points devant Benoît Hamon qui culmine à... 7 300 voix. Un mois plus tard, aux législatives, les deux circonscriptions ariégeoises choisissent de nouveau La France insoumise, faisant de l’Ariège le seul département 100% LFI. « L’Ariège a fait le choix du dégagisme humaniste, s’enorgueillit Michel Larive, le député de la deuxième circonscription, à l’ouest. Nous construisons ici une société qui n’est pas fondée sur la consommation. Comment cela serait-il possible : plus on monte dans les montagnes, moins il y a de magasins... »

      Bordallo, Trigano, deux visions

      Ce jour-là, installé dans la minuscule mairie de Loubaut, 31 habitants, le quinquagénaire est venu faire la connaissance du maire du village, Ramon Bordallo, un libertaire qui s’est battu devant le tribunal administratif pour éteindre la nuit les deux lampadaires de sa commune et a barricadé le compteur électrique de la mairie pour empêcher l’installation de Linky. Les deux hommes s’entendent bien, mais le député ne convainc pas : « La France insoumise est trop productiviste, soupire Ramon Bordallo, je crois en la résilience par la solidarité humaine, pas à la croissance ni à la surexploitation des mers et des terres. » Pourtant, le département vit mal, avec 18,5% de sa population sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee. Ne faudrait-il pas créer de l’emploi, attirer des cadres, des entreprises ? « Vous avez envie d’être riche, vous ? » demande Michel Larive à Ramon Bordallo. L’autre rigole franchement. La mairie, située sur une butte face aux Pyrénées enneigées, offre un panorama spectaculaire. Aux alentours, des vallons, des arbres, quelques maisons tranquilles. Le silence total est brisé par ce seul rire.

      À 40 km de là, il y a leur exact opposé, André Trigano, maire de Pamiers, la plus grosse ville du département, 16 000 habitants, 35 000 si l’on compte l’aire urbaine. Frère de Gilbert (Club Med), oncle de Serge (Mama Shelter), fondateur de Campeole (Campings), c’est un entrepreneur, un capitaliste fier de l’être. Ils ne sont pas nombreux dans le département, mais il a réussi à en fédérer bon nombre sur son territoire, de loin le plus dynamique du coin. À 93 ans, le jeune homme en costume trois-pièces affiche « 75 ans de vie professionnelle et 49 ans de vie publique ». Il prévient qu’il ne se représentera pas aux prochaines municipales... « Sauf s’il faut barrer la route au Rassemblement national. » André Trigano a d’abord été élu maire de Mazères en 1971. La petite ville, au nord du département et au sud de Toulouse, n’a alors plus un seul emploi salarié : il ne reste plus que des fonctionnaires et quelques artisans. Tout le reste a disparu, les habitants partent en continu s’installer ailleurs.

      Trigano se fait élire sur une seule promesse : créer 100 emplois salariés. Il va en créer 200 dès son premier mandat, en attirant Ruggieri, l’entreprise marseillaise de feux d’artifice et d’explosifs qui cherche une usine plus grande et a besoin d’un site Seveso gigantesque en raison des dangers d’explosion - l’usine explosera d’ailleurs en partie en 1993, sans faire de victime car c’était un dimanche. « Vingt ans plus tard, j’étais toujours maire, j’avais créé 700 emplois salariés et Mazères comptait 7 000 habitants, contre 1 800 au départ. »

      André Trigano prend goût à la politique. Il est élu député, siège au conseil départemental, à la Région, finit par être élu à Pamiers : « J’y ai créé 5 700 emplois, attiré 220 entreprises, toujours avec la même méthode : des entreprises diversifiées, un bon équipement, des permis de construire rapides, une aide efficace pour monter les dossiers, un financement grâce à nos relations. » Mais Trigano, paisiblement positionné au centre droit, se sent bien isolé au milieu des socialistes ariégeois qui le décrivent comme un libéral endurci. Il sourit avec une bienveillance très bien jouée et assène, faussement désolé : « Ils ne connaissent rien à l’entreprise, les pauvres. Ce sont des fonctionnaires, vous savez. »

      Le fait est que d’entreprise privée, de carrière, on ne parle pas beaucoup ici. L’enrichissement personnel, la réussite professionnelle, tout cela est beaucoup moins valorisé que l’épanouissement de l’humain et l’harmonie avec la nature - le parc naturel couvre 40% de la superficie du département. « Ici, on préfère la qualité de vie au stress des transports en commun bondés, on mange sainement, on respire un air pur », assure Bénédicte Taurine, députée de la première circonscription du département. C’est vrai, la qualité de l’air ariégeois est l’une des meilleures de France et sa densité l’une des plus faibles, avec 31 habitants au kilomètre carré, contre 21 000 à Paris, soit 700 fois plus. Bénédicte Taurine, elle-même, n’avait pas du tout prévu de faire carrière. La syndicaliste de toujours était persuadée de n’avoir aucune chance d’être élue quand, toute jeune quadra, elle a accepté en 2017 d’être tête de liste de La France insoumise... Pour elle, l’entreprise s’apparente plus à un risque qu’à une promesse. Elle a vécu au sortir de l’adolescence la catastrophe de l’arrêt de l’usine Pechiney (1 000 emplois supprimés à Tarascon, qui comptait alors 8 000 habitants) et la disparition progressive de l’industrie textile qui faisait vivre Lavelanet, en pays cathare. Alors le privé et ses incertitudes, elle ne leur fait pas confiance : « Je crois qu’il faut de nouvelles activités, mais pas forcément une industrie de masse. »

      Le public et l’associatif avant tout

      Cette idée - ignorante de toute réalité économique- que le salut ne viendra pas du privé, mais du public et de l’associatif, est partagée par la plupart des cadres politiques locaux. Norbert Meler, maire de Foix, élevé dans un milieu libertaire par des parents anarchistes, donne priorité à la réparation des inégalités du système plutôt qu’au développement économique. Dans une ville où le taux de pauvreté est élevé - 30% des élèves paient la cantine 1,30 euro (soit une réduction de 50%, sous conditions de ressources) -, il mise sur la cohésion sociale par le sport : piscine dernière génération, vélodrome rénové en 2017, stade d’athlétisme, dojo, aires multisports, boulodrome, aire de skate, terrains de volley, espaces de streetball, stade d’eaux vives... Pour une ville de moins de 10 000 habitants. « Nous concentrons l’offre sportive pour tous les environs, défend Norbert Meler. Et puis c’est ainsi que nous pouvons identifier les enfants les plus démunis et les aider. Très peu passent entre les mailles du filet, nous avons un système associatif très performant. »

      Le tourisme, lui, a été un peu négligé. Pourtant, la petite cité est une merveille médiévale, avec des rues entières conservées quasiment intactes depuis l’époque du puissant comté de Foix. Elle est surplombée par un spectaculaire château fort millénaire, orné de deux tours quadrangulaires et d’une tour ronde entourés par une enceinte fortifiée. On le visitait naguère en moins d’une heure. Des travaux pour revaloriser l’endroit se termineront en juin, moyennant quoi « les touristes pourront désormais rester une bonne demi-journée sur les lieux. Nous espérons passer de 80 000 visiteurs par an à 120 000 », assure le maire.
      Solidarité et vaste plan fibre

      À l’hôtel du département, peu après la mairie, le discours est tout aussi ferme quand il s’agit de solidarité et tout aussi étrangement indifférent au développement économique. Henri Nayrou, le président du conseil général, issu d’une grande famille de cadres socialistes locaux, fait partie des 13 présidents de département prêts à expérimenter le revenu universel : « J’avais proposé revenu décent, c’était plus parlant. » Le projet a été bloqué par le Parlement à la fin du mois de janvier. Engagé en politique depuis des décennies, il sait de quoi il parle en matière de solidarité : le département y consacre 67% de son budget, soit 116 millions d’euros. Une bonne partie de l’enveloppe va au RSA, passé de 19 millions en 2006 à 37 millions en 2017. L’Etat ne compense pas tout, contrairement aux promesses faites. Malgré des finances très serrées, un plan colossal a tout de même été lancé pour installer la fibre partout d’ici à 2025 et désenclaver ceux qui vivent dans les coins les plus reculés. En revanche, aucune réflexion n’a véritablement été menée pour identifier les entreprises qui pourraient venir s’installer grâce à la fibre. « On a mis le terreau, tranche Henri Nayrou, ce n’est pas notre rôle de faire du business. »

      Un état d’esprit qui s’exprime de manière encore plus radicale dans les montagnes du Couserans, au sud du département. La nature y est sauvage, les montagnes s’y élèvent jusqu’à 3 000 m. C’est là qu’ont été relâchés les ours slovènes, qui seraient environ 50 aujourd’hui, que des loups ont été aperçus cet hiver. Là que les derniers bergers luttent pour le pastoralisme malgré la présence des deux espèces de prédateurs qui égorgent des dizaines de brebis chaque année. Là encore que se sont fixées des populations qui ont choisi de vivre autrement, dans des yourtes, des cabanes, des granges retapées. Discrets, voire invisibles, il est difficile de les trouver si l’on ne sait pas exactement où les chercher. Ils veulent rester « les pieds dans l’herbe », « à l’air libre », « hors les cadres », « sans pollution, ni sonore ni visuelle », comme ils le disent au hasard des rencontres, toujours sous couvert d’anonymat. Le confort est assuré par des panneaux solaires, des branchements sur des sources, un poêle à bois. On trouve ici le plus grand nombre d’enfants non scolarisés - 300 en Ariège au total -, et les trois seules écoles hors contrat du département. Dans des épiceries solidaires, ouvertes 24h/24, on prend ce dont on a besoin et on place soi-même l’argent dans la caisse.

      Combien sont-ils ces néoruraux qui, tout en travaillant (certains sont même salariés à Paris), ont choisi de créer une société d’« autonomie collective » ? « Nous sommes des centaines », assurent-ils. Dans cette atmosphère à la fois frondeuse et militante, précaire et vulnérable, certains se sentent très seuls. « L’attractivité économique, ici, c’est secondaire », enrage Jérôme Azéma, candidat malheureux pour LREM aux législatives, qui a des idées à la douzaine pour relancer le tourisme avec des hôtels, un parc d’attractions médiéval, un nouveau portail interactif pour proposer séjours à thème et parcours fléchés... « L’autoroute entre Toulouse et Barcelone ? Elle ne se fera jamais », se désole de son côté Paul-Louis Maurat, président de la CCI, qui sait bien que jamais des usines exportatrices ne s’installeront si les infrastructures ne sont pas performantes. Et ne se fait aucune illusion : les associations de protection de la nature ne laisseront pas un seul engin de chantier approcher de la montagne. L’Ariège restera une terre de lutte. Mais après tout, « vous voulez devenir riche, vous ? »

      –—

      Villégiature pour caciques

      Terre socialiste, l’Ariège a longtemps attiré les grands noms du PS, qui s’y sont retrouvés... en toute discrétion. Laurent Fabius a acheté en 2003 dans le village du Carla-Bayle une résidence avec vue panoramique sur les Pyrénées qu’il a évaluée à 680 000 euros dans sa déclaration de patrimoine de 2013, lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères. Le ministre a financé, sur sa réserve parlementaire, des rénovations nécessaires dans le petit village dont les ressources financières sont limitées.

      Tony Blair a, pendant près de dix ans, passé tous ses mois d’août dans le village circulaire de Saint-Martin-d’Oydes, où il était devenu une célébrité locale.

      Jean-Pierre Bel, président du Sénat pendant le quinquenat de François Hollande, s’est retiré depuis 2014 vers Lavelanet, dans le pays d’Olmes, pour préparer les élections municipales de 2020 à Toulouse.

      Enfin, non loin de l’Ariège, mais en Haute-Garonne, se trouve Cintegabelle, l’ancien fief rural de Lionel Jospin...

      Allégorique tungstène

      La possible réouverture d’une mine en sommeil depuis trente-deux ans, sur la rivière Salat, divise profondément les Ariégeois. La société australienne Apollo Minerals souhaite exploiter à nouveau son tungstène, un métal extrêmement dur et résistant aux plus hautes températures, utilisé pour fabriquer des pales de turbine ou des foreuses, qui intéresse particulièrement l’industrie spatiale et l’armement. La Chine, qui dans les années 80 a inondé le marché mondial de son tungstène bon marché, a provoqué la fermeture de nombreux sites et assure aujourd’hui 85% de la production mondiale. L’augmentation de la demande et des prix a rendu l’exploitation en France de nouveau intéressante. L’Etat a encore trois ans avant de se prononcer sur la réouverture. Le maire de Couflens est vent debout contre le projet.

    • merci @lyco ! Le brevet décerné par Les Échos enjolive les positions des édiles radsocs et PS quant à leur rapport à l’économie et à la morale du travail (ils n’ont pas hésité à faire la #chasse_aux_pauvres). Leur enquête « sociologique » (attention, expliquer c’est justifier !) néglige une autre histoire tout juste lisible entre les lignes : des néo ruraux il y en a des générations successives depuis le début des années 60 ; de plus l’exode rural des Ariégeois s’est beaucoup fait vers Toulouse et alentour, avec le maintien de liens locaux autour de maisons et terres familiales.

  • Dans un signalement de @le_bougnoulosophe, cette photo de Renaud Camus à #Montpellier avec la Ligue du Midi en octobre 2016 :
    http://www.slate.fr/story/174768/nouvelle-zelande-christchurch-idees-terroriste-france-grand-remplacement-renau

    Alors certes ce n’est pas un massacre au fusil automatique, mais du coup l’idée que Camus n’aurait aucun lien avec la violence…

    Violences à la fac de Montpellier : la Ligue du Midi impliquée ?
    https://www.liberation.fr/france/2018/09/13/violences-a-la-fac-de-montpellier-la-ligue-du-midi-impliquee_1678593

    Six personnes ont été déférées jeudi matin au TGI de Montpellier. Cinq hommes et une femme, tous soupçonnés d’être liés aux violences commises le 22 mars sur les étudiants qui occupaient un amphi de la fac de droit et de sciences politiques. Et toutes semblent être proches de la Ligue du Midi, le groupuscule régionaliste et identitaire constitué autour de la famille Roudier.

    Pour mémoire, cette nuit de mars, un commando d’une dizaine de personnes, la plupart cagoulées, certaines armées de planches, avait violemment expulsé des étudiants et militants. L’enquête a établi que le doyen de la fac, Philippe Pétel, et Jean-Luc Coronel de Boissezon, codirecteur du master en histoire du droit, n’ignoraient rien de ce qui se préparait. Tous deux ont été mis en examen et suspendus. Selon les informations livrées jeudi par Christophe Barret, procureur de Montpellier, c’est la compagne de Coronel de Boissezon qui aurait organisé cette opération en demandant à des connaissances d’« évacuer l’amphi ». Après avoir passé quelques coups de fil (sur lesquels les enquêteurs se sont appuyés), la petite bande s’était ainsi retrouvée aux abords de la fac. Dans le groupe : un colonel à la retraite, qui reconnaît avoir été dans l’amphi mais nie avoir violenté les étudiants. Et Martial Roudier, 38 ans, le fils de Richard Roudier, figure de proue de la Ligue du Midi. Lui affirme qu’il n’était pas sur les lieux.

    Quant à l’organisatrice de l’opération, âgée de 47 ans, elle dirige une société de conseil en relations publiques et évolue, selon nos informations, dans différents milieux de l’ultra-droite. En 2012, elle se serait présentée aux législatives, dans le Rhône, sous la bannière « Alliance royale », un groupuscule royaliste et pro-vie. Elle pige à l’occasion pour Lengadoc Info, le site identitaire de Martial Roudier, et intervient dans des événements de la Ligue du Midi.

  • https://www.le-terrier.net/pccba/inactuel

    voilà, c’est un petit bouquin sorti discrètement cette année qui rassemble des dessins choisis (par les éditeurs) publiés dans CQFD, le Plan B etc, et comme il n’y a pas vraiment d’autre source faciles d’accès à moins d’habiter à Toulouse ou de les croiser sur un salon, je rend commandables la dizaine d’exemplaires dont je dispose à cette page. Le travail éditorial est soigné, la maquette est jolie comme tout.
    Voilà. Autopromo, donc, et racolage sur la voie publique.

    • @rastapopoulos oui, je sais pas trop comment faire, avec ces histoires de paiement... Mais comme je ne peux pas recevoir de chèque (bien que je vive très au-dessous du seuil de pauvreté, les services sociaux me harcèlent pour que je justifie tout mouvement sur mon compte, les dernières inspections interminables pour rien - évidemment - m’ont saoulé), je vois peu d’autres solutions simple. Et dans ce cas, la surveillance automatique des stocks (j’ai huit exemplaires, pas un de plus, en fait, à vendre) m’évite de m’emmêler les pinceaux entre les commandes et les expéditions, de ne pas faire de promesses que je ne peux pas honorer (je suis pas une flèche en gestion).

    • Je sais pas, ya pas moyen de monter un truc du genre boutique.le-terrier.net, et d’être autonome sur les quelques trucs à vendre qu’il y a de temps en temps ? (bon faudra toujours un intermédiaire bancaire vers un compte existant, à toi ou à une amie, hein mais c’est déjà le cas pour paypal de toute façon, sauf que là ça ne serait vraiment que pour la partie paiement, sans avoir à donner aucune autre info que le moyen de paiement à ce tiers)

    • Bah parce qu’il y a des services bancaires de merde et que les banques c’est des vieux arnaqueurs qui fournissent un vieux service de merde compliqué à mettre en place et qui en plus coûte cher, mais pas forcément.

      Par exemple Stripe (qui sont énormes maintenant), c’est hyper transparent : tu payes absolument zéro euros, seulement suivant ce que tu vends, avec des tarifs clairs et toujours pareils.
      https://stripe.com/at/pricing

      1,4 % + 0,25 € pour les cartes européennes.

    • S’il a l’énergie de raconter,

      Non, pas vraiment.

      Au delà de la déconvenue suite au changement des règles du jeu au bout de deux ou trois ans, c’est-à-dire qu’on est passé d’un système où on ne payait un pourcentage de 2% à la banque que si on vendait quelque chose, à un autre système où en plus il fallait débourser un abonnement annuel de deux mille euros et de fait, c’est là que le Fourbi (notre fière petite boutique en ligne) s’est arrêté puisqu’il n’était évidemment pas question de payer une telle somme, surtout au vu de nos ventes, au delà de tout cela donc ce que j’ai retenu de cette expérience c’était qu’elle réclamait surtout de notre part un effort d’implication commerciale (relancer la clientèle potentielle, assurer des mises à jour régulières, en faire la réclame etc...) qui était au delà de nos forces et même en contradiction totale avec nos façons de voir les choses. Bref faire du commerce c’est un métier et ce n’était pas le nôtre.

      Oui, nous avons passé beaucoup de temps à construire ce truc avec l’aide précieuse d’@archiloque, sans qui ... , et je pense que ce n’était pas la plus fameuse de nos coopérations. Tant s’en faut.

      A toute choses malheur est bon sans doute, cela m’a entièrement guéri d’une vocation déjà pas très vaillante à la base de faire commerce. Un autre avantage, je sais désormais de façon certaine que ce n’était pas pour nous et je n’aurai donc pas de regret plus tard en me disant que si j’avais consenti à un tel effort peut-être que ceci ou cela. Nous l’avons fait, nous avons essayé, cela n’a pas fonctionné.

      Pas grave.

    • @philippe_de_jonckheere le fait est que @l_l_de_mars vend régulièrement encore des choses depuis des années, un peu chaque année, et qu’il fait passer les gens par paypal pour ça. Donc au moins pour lui il y a encore le besoin.

      @l_l_de_mars Stripe est uniquement un prestataire de paiement et uniquement ça, rien d’autre. Ça fait pas de gestion des acheteurs, des stocks ou que sais-je, c’est juste la passerelle entre ton site ou appli perso et un compte en banque de ton choix. Tu dois donc absolument avoir un site où tu présentes tes choses à vendre, et surtout où tu récupères les infos des gens. Mais donc c’est TOI qui contrôle ça, et les informations des gens (les miennes en l’occurrence), nom complet, adresses, téléphone, etc, ne vont chez personne d’autres que ton site à toi, en qui on a confiance. C’est quand même un peu mieux question autonomie et privacy. Tu me dis si je ne suis pas clair.

    • S’il a l’énergie de raconter,

      Non, pas vraiment.

      je savais bien qu’il raconterait quand même
      c’était aussi très mal adapté à la vente de petits trucs pas chers, fallait atteindre un certain volume de vente pour que ça vaille le coup. Bref, c’était pas fait pour nous de toute façon.
      Quand au stripe, j’ai beau fouiller leur site, je vois nulle part ce que ça changerait pour moi d’avec Paypal, en fait.

    • @rastapopoulos @philippe_de_jonckheere une appli perso ? Je vois même pas ce que ça peut vouloir dire (appli, ça veut dire que j’ai un portable, c’est ça ? J’ai pas ça, moi) et je sens déjà que je vais devoir rajouter un métier aux douze que j’exerce déjà (notamment celui des mes éditeurs, au moins partiellement, qui branlent pas grand chose pour vendre mes livres, je dois dire), tout ça pour vendre trois livres par an .
      Du coup, je crois que je ne vais pas faire ça, que je vais continuer avec un truc imparfait, et tant pis pour les détails éthiques que je laisse pourrir derrière moi ; je fais de mon mieux ailleurs, sur d’autres points, je n’aurai pas réussi à cocher toutes les cases, à réunir toutes les conditions pour être vraiment à la hauteur d’un autoportrait politique digne. Pardon. Pardon. Pardon.

    • J’ai dit ton site OU appli, puisque j’expliquais Stripe qui s’en fiche d’où ça vient. Mais donc un site web dans ton cas.

      Donc oui faut un site qui va présenter des choses, demander les infos persos aux gens, et ensuite les envoyer payer sur Stripe (ou autre du même genre). Par exemple un site en SPIP, mais ya sûrement plein d’autres logiciels pour gérer les contenus d’un site qui savent utiliser Stripe (c’est juste que moi je connais celui là). Les éditions de la Cerise par ex, ça utilise SPIP + Stripe.

    • @rastapopoulos c’est cool pour la Cerise, mais ils sont éditeurs, c’est leur boulot, ils en vivent, ils sont deux à plein temps à bosser dans leur local. En gros, ils peuvent investir leur temps là-dedans s’ils le souhaitent, ça a du sens dans l’économie générale de leur existence, quand moi, je suis un type dans sa cave, qui travaille sur ses planches et le reste de son travail artistique entre 12 et 14h par jour, et qui soustrait de ce temps de travail là toutes les petites conneries annexes. Autant te dire que chaque minute de ma vie est rationnée au mieux pour faire le moins de choses sans intérêt possible - notamment quand il s’agit d’argent, question sur laquelle je me penche au maximum un quart d’heure par semaine si j’y suis contraint - dès je peux l’éviter (dans un savant mélange d’adéquation à mon moi idéal et de cette négociation éthique qui en écorche légèrement le beau projet).
      Il faudrait vraiment quelque chose de très très très stimulant pour que je trouve, tout simplement, du désir disponible pour faire ça (toute transaction pour moi, s’il s’agit d’argent, doit être tenue le plus loin possible de la notion d’investissement charnel ; autant te dire que s’il me fallait le moindre effort réel à faire pour en gagner, je renoncerais dix fois plus vite à l’argent qu’à mon temps de repos psychique.)

    • Oui oui, je comprends parfaitement. Mais au moins tu sais que c’est possible un peu plus facilement qu’à l’époque précédemment évoquée, si jamais quelqu’un (archiloque ou autre d’ici) est un jour intéressé pour vous aider à mettre en place ce genre d’outil plus autonome et plus respectueux de la vie privée des autres (ça ne me plait pas vraiment de dire tout haut aux big data que j’achète un livre de dessins de cqfd et tutti quanti avec mon nom complet et coordonnées, et je ne dois pas être le seul, ni par ici, ni dans ton lectorat en général).

    • Avec @visionscarto on teste Gumroad, un site orienté vers les créateurs indépendants, et qui semble bien le faire avec honnêteté.
      https://gumroad.com/visionscarto

      Il y a deux types de comptes : l’un gratuit avec un pourcentage un peu plus élevé pour gumroad, l’autre payant, qui offre quelques services en plus comme la mailing-liste.

      Les trucs horriblement chiants sont pris en charge par gumroad (la banque, les cartes, la TVA, les réglementations), et tu peux le brancher sur ton site ou juste travailler ton « catalogue » sur le leur.

      J’aurais plutôt tendance à recommander, mais vu le chiffre d’affaires réalisé jusqu’ici (3 ventes…) je n’ai pas un recul formidable.

    • Mais pour Gumroad, nous n’avons pas encore déployé toute notre force de vente et de promotion :) Et nous n’avons pas encore mis en dispo toutes les publications possibles. Il faudra voir avec un catalogue étoffé et une vraie « campagne » d’info pour faire savoir que ça existe (je n’aime pas trop ça mais c’est sans doute un passage obligatoire).

  • Montpellier : un SDF meurt à l’arrêt de tram, les riverains ont tenté de lui porter secours - 20/03/2019 - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2019/03/20/montpellier-un-sdf-meurt-a-larret-de-tram-les-riverains-ont-tente-de-lui-p

    Ce sont d’abord les pompiers qui ont été appelés. Ces derniers ont transféré l’appel au Samu en précisant bien que c’était un SDF qui était allongé par terre mais qu’il respirait. Le Samu leur a répondu : “On ne peut rien faire, appelez la police”. Ce qu’ils ont fait. Entre-temps, un équipage de Tam est arrivé sur les lieux et a à son tour appelé les secours sans préciser qu’il s’agissait d’un SDF et là, comme par enchantement, les pompiers ont décidé de venir sur site. Je pense que s’il n’avait pas attendu autant de temps l’arrivée des secours, il serait toujours en vie", confie ce témoin, des sanglots dans la voix.

    • Note : la fin de l’article interroge les pompiers, qui ont une explication pour la différence d’intervention : la première fois on leur signale un « simple » malaise, donc transfert au SAMU parce que c’est ce qui est prévu. La seconde fois, on leur dit qu’il y a des convulsions, donc il interviennent directement parce que les convulsions indiquent une urgence grave.

      En revanche, le journaliste ne précise pas q’il a interrogé le Samu sur le premier appel et la réponse « on ne peut rien faire, appelez la police ». Je ne comprends pas bien non plus si les gens ont appelé la police, si elle est intervenue et sinon pourquoi.

    • Voir ce commentaire (peut-être ?) :

      Par expérience, je sais qu’ il ne faut jamais dire qu’il s’agit d’un SDF lorsqu’une personne fait un malaise sur la voie publique lorsqu’on appelle les secours, les services de secours préfèrent les laisser à leur invisibilité, il s’agit d’une non assistance à personne en danger.
      Un personne qui fait un malaise sur la voie publique est une personne ./ son statut n’a rien à voir, les seules indications à donner sont ,son sexe, son âge supposé, l’état dans lequel il ou elle est ; le lieu exacte où se situe la personne !

  • #Acte_XIX des #Gilets_jaunes : Emmanuel #Macron appelle l’#armée en #renfort pour assurer la sécurité - 20/03/2019 - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2019/03/20/gilets-jaunes-emmanuel-macron-appelle-larmee-en-renfort-pour-lacte-19-same
    #ah_ok

    La décision a été prise au plus niveau de l’Etat puisque c’est Emmanuel Macron qui en est à l’origine et qui l’a annoncé en Conseil des ministres. Après les débordements, les #violences et les pillages survenus à Paris à l’occasion du 18e samedi de manifestations des Gilets jaunes, le Président de la République a décidé de sortir les grands moyens. Les militaires de la mission antiterroriste Sentinelle seront en effet mobilisés de manière « renforcée » samedi prochain dans le cadre de l’acte 19 des Gilets jaunes. Le chef de l’État a décidé de faire appel à l’armée afin de protéger des bâtiments officiels et autres « points fixes ».

    « Cette initiative permettra aux forces de l’ordre de se concentrer sur les mouvements, sur le maintien et le rétablissement de l’ordre, a justifié Benjamin Griveaux. On a à notre disposition cette mission Sentinelle assurée par des militaires et qui ont parfaitement vocation à sécuriser les lieux, comme d’ailleurs nos concitoyens ont l’habitude de les voir. »

    Cette décision intervient deux jours après de nouvelles mesures sécuritaires annoncées par Edouard Philippe comme l’interdiction pour les casseurs de manifester dans certains lieux, dont la Place du Capitole à Toulouse, ou encore l’augmentation des amendes pour les participants à une manifestation interdite. Dans la foulée de ces annonces, plusieurs têtes sont tombées, dont celle du préfet de police Michel Delpuech.

    Cette nouvelle escalade sécuritaire risque d’être au centre de toutes les discussions ce soir sur BFMTV où six chefs de partis débattront en direct des issues à la crise des Gilets jaunes. À deux mois des élections européennes, qui font l’objet d’une grande défiance des Gilets jaunes, François Bayrou pour le Mouvement démocrate (MoDem), Olivier Faure pour le Parti socialiste (PS), Stanislas Guerini pour la République en marche (LREM), Marine Le Pen pour le Rassemblement national (RN), Jean-Luc Mélenchon pour la France insoumise (LFI) et Laurent Wauquiez pour les Républicains (LR) échangeront sur « la crise et après ? », dans une émission spéciale animée par la journaliste Ruth Elkrief.

  • La France, phare mondial de l’islamophobie – ACTA
    https://acta.zone/la-france-phare-mondial-islamophobie

    Car ce n’est pas l’extrême-droite qui était à l’initiative de la loi sur le voile de 2004. Loi qui sous prétexte d’émanciper les jeunes filles qui portaient le foulard (le blanc a souvent la prétention d’émanciper le non blanc, et plus particulièrement les non blanches) a en réalité privé d’une scolarité normale des centaines de jeunes filles et n’a fait qu’aggraver leur exclusion du monde du travail, accroissant ainsi leur dépendance vis-à-vis des hommes de leur foyers. 
    Année après année, c’est l’ensemble du champ politique français qui s’est engouffré dans l’islamophobie la plus crasse, que ce soit par la promulgation de lois et de mesures d’exception réglementant la visibilité religieuse des français.es musulman.e.s dans l’espace public ou par des campagnes racistes infâmes. Tout y est passé, de la manière de se vêtir aux habitudes alimentaires, des pratiques rituelles aux débats ignobles sur la légitimité d’une jeune femme voilée à chanter dans une émission de télévision.
    Dans chacune de ces « affaires », on retrouve des représentants de tous bords, dont les médias bourgeois se font les relais serviles. Manuel Valls, Caroline Fourest, Jean-François Copé, Éric Zemmour, BHL, Finkielkraut, Onfray etc., ont bien plus contribué à l’émergence et la banalisation des discours islamophobes que ne l’ont fait Génération Identitaire ou le GUD. Rappelons qu’Anders Breivik, qui avait également eu la charmante idée de justifier son massacre dans un texte immonde, citait plusieurs fois Finkielkraut, adepte lui aussi de la thèse du grand remplacement. En France, Finkielkraut est producteur sur France culture et académicien.

    Nos élites se targuent souvent du rayonnement intellectuel de la France, force est de constater que celui-ci tient aujourd’hui pour une large part aux élaborations islamophobes de ses « penseurs ». Partout sur les plateaux de télévision et dans les journaux, on déroule le tapis rouge aux discours anti-musulmans sans que cela ne semble jamais choquer personne. Au lendemain des attentats en Nouvelle-Zélande, David Pujadas invite Robert Ménard, raciste notoire et défenseur de la thèse du grand remplacement pour analyser le massacre. Y voir du cynisme serait une erreur. David Pujadas est tout simplement un relai du racisme ambiant : un raciste qui en invite d’autres pour parler d’un acte raciste. L’immense majorité des médias français sont sinon des acteurs, du moins des complices de cette campagne abjecte, qui a été parallèlement menée au sein de l’appareil d’État et de ses appareils idéologiques, progressivement acquis aux discours et pratiques islamophobes.

  • « Passée à tabac par les flics, j’ai une commotion cérébrale mais ils ne me feront pas taire ! », Amandine
    http://www.revolutionpermanente.fr/Amandine-Passee-a-tabac-par-les-flics-j-ai-une-commotion-cerebr

    « Vers 16h, quand la barricade en tôle de BULGARI a cédé, il y a eu un mouvement de foule de ceux qui descendaient cette rue, et à l’angle juste en face du BULGARI je me suis fait matraquer. J’ai réussi à fuir, et c’est là que j’ai pris un coup sur l’omoplate, car même de dos ils tapaient encore. Mon sac-à-dos a absorbé le reste des coups.

    Des Blacks-Blocs (BB) m’ont sortie de là pour m’emmener auprès des Médics de l’autre côté des Champs, au niveau de la HSBC. Puis après avoir fait les premiers soins les Médics m’ont évacuée sous une pluie de lacrymogènes, vers le poste de secours le plus proche. J’ai été emmenée par les pompiers à l’Hôpital Saint-Louis, dans le même véhicule que Laurence, une autre gilet jaune qui a pris un tir de flashball en pleine tête.

    Mon passage à tabac par les flics m’a valu une fissure et luxation de la main, un hématome sur l’épaule, les 2 coups pris sur la tête m’ont causé un traumatisme crânien, par chance sans hémorragie cérébrale... et une commotion cérébrale. La commotion me donne des difficultés à parler, à structurer mes pensées, à écrire... je mélange toutes mes lettres, j’écris donc grâce à la reconnaissance vocale. (...)

    « Je tiens à dire à tous ceux choqués par des vitrines cassées que ce n’est pas ça la violence, la violence n’est pas matérielle. La violence est vécue par beaucoup de gens chaque jour, je pense notamment à nos SDF qui meurent dans la rue dans l’indifférence médiatique la plus totale, la violence c’est également tous ces gens qui n’arrive plus à se nourrir à la fin du mois, la violence c’est nos vieux qui crèvent de froid car pas les moyens de se chauffer alors qu’ils ont travaillé toute leur vie, la violence c’est encore une fois les plus démunis qui en sont victimes cela tout au long de l’année, la violence a lieu chez chacun d’entre nous, la violence ce n’est pas des vitrines cassées. Je le répète la violence le gouvernement nous la fait subir depuis plus de 40 ans.

    Il ne faut donc pas s’étonner du coup que les gens à bout n’aient plus peur, n’aient plus peur de casser pour se faire entendre, n’aient plus peur de se faire attraper, n’aient plus peur de perdre quoi que ce soit car ils m’ont déjà plus rien. Voilà ce qu’est la violence. Maintenant certains me jugeront, certains diront que je suis irresponsable alors soit , je serai irresponsable mais je ne laisserai pas un monde pourri à mes enfants, je ne leur laisserai pas des dettes, je ne leur laisserai pas de la merde et surtout je leur laisserai un avenir, un monde plus juste, je refuse qu’ils vivent ce que nous vivons nous depuis tant d’années.

    Ce qui se passe dépasse l’entendement, on se fait dégommer ! Si les BB ne m’avaient pas sortie de là, je n’ose imaginer ce qu’ils m’auraient fait ! Quand ceux appelés casseurs sauvent des gens des griffes de ceux censés les protéger, où se trouve la réelle casse ? Et le pire c’est qu’ils disent que ça va se durcir, et pourtant on arrêtera pas. Cela prouve bien que les gens sont à bout.

  • Grand #débat : des intellectuels pris en otage - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/03/19/grand-debat-des-intellectuels-pris-en-otage_1716086

    En le regardant parler pendant huit heures, écoutant certes chacun et répondant en effet aux questions, j’ai compris à quoi nous servions. Comme les maires, nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir.

    Sur les questions économiques et sociales, là où il y aurait en effet pu avoir débat, c’est-à-dire discussion animée sur des solutions diverses, la porte a été systématiquement refermée. La réponse aux toutes premières questions a clairement indiqué la voie : il n’y aura ni augmentation des dépenses publiques (ici litanie sur la dette léguée aux générations futures) ni augmentation des impôts des plus aisés (là refrain sur le poids de la pression fiscale) ni grand plan d’investissement dans la transition écologique et sociale (Nicolas Sarkozy l’a fait, et cela n’a rien changé…) ni expérimentation du revenu de base. Fermez le ban.

    • Avec toutes ces boules à facettes, je propose que ce soit un jour sur deux la salle de bains collective parce que danser c’est bien mais se laver c’est pas mal aussi, faudra repeindre les machins romains dorés en jaune, c’est moins cher. Et virer ces chaises qui sont d’un triste.

    • Frédéric Lordon ainsi que Gérard Noiriel ont refusé cette prise d’otage. La réponse de Lordon :

      Cher Monsieur Macron,

      Vous comprendrez que si c’est pour venir faire tapisserie le petit doigt en l’air au milieu des pitres façon BHL, Enthoven, ou des intellectuels de cour comme Patrick Boucheron, je préférerais avoir piscine ou même dîner avec François Hollande. Au moins votre invitation ajoute-t-elle un élément supplémentaire pour documenter votre conception du débat. Savez-vous qu’à part les éditorialistes qui vous servent de laquais et répètent en boucle que la-démocratie-c’est-le-débat, votre grand débat à vous, personne n’y croit ? Vous-même n’y croyez pas davantage. Dans une confidence récente à des journalistes, qui aurait gagné à recevoir plus de publicité, vous avez dit ceci : « Je ressoude, et dès que c’est consolidé je réattaque ». C’est très frais. Vous ressoudez et vous réattaquez. C’est parfait, nous savons à quoi nous en tenir, nous aussi viendrons avec le chalumeau.

      En réalité, sur la manière dont vous utilisez le langage pour « débattre » comme vous dites, nous sommes assez au clair depuis longtemps. C’est une manière particulière, dont on se souviendra, parce qu’elle aura fait entrer dans la réalité ce qu’un roman d’Orwell bien connu avait anticipé il y a 70 ans très exactement – au moins, après la grande réussite de votre itinérance mémorielle, on ne pourra pas dire que vous n’avez pas le sens des dates anniversaires. C’est une manière particulière d’user du langage en effet parce qu’elle n’est plus de l’ordre du simple mensonge.

      Bien sûr, dans vos institutions, on continue de mentir, grossièrement, éhontément. Vos procureurs mentent, votre police ment, vos experts médicaux de service mentent – ce que vous avez tenté de faire à la mémoire d’Adama Traoré par experts interposés, par exemple, c’est immonde. Mais, serais-je presque tenté de dire, c’est du mensonge tristement ordinaire.

      Vous et vos sbires ministériels venus de la start-up nation, c’est autre chose : vous détruisez le langage. Quand Mme Buzyn dit qu’elle supprime des lits pour améliorer la qualité des soins ; quand Mme Pénicaud dit que le démantèlement du code du travail étend les garanties des salariés ; quand Mme Vidal explique l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers par un souci d’équité financière ; quand vous-même présentez la loi sur la fake news comme un progrès de la liberté de la presse, la loi anti-casseur comme une protection du droit de manifester, ou quand vous nous expliquez que la suppression de l’ISF s’inscrit dans une politique de justice sociale, vous voyez bien qu’on est dans autre chose – autre chose que le simple mensonge. On est dans la destruction du langage et du sens même des mots.

      Si des gens vous disent « Je ne peux faire qu’un repas tous les deux jours » et que vous leur répondez « Je suis content que vous ayez bien mangé », d’abord la discussion va vite devenir difficile, ensuite, forcément, parmi les affamés, il y en a qui vont se mettre en colère. De tous les arguments qui justifient amplement la rage qui s’est emparée du pays, il y a donc celui-ci qui, je crois, pèse également, à côté des 30 ans de violences sociales et des 3 mois de violences policières à vous faire payer : il y a que, face à des gens comme vous, qui détruisent à ce point le sens des mots – donc, pensez-y, la possibilité même de discuter –, la seule solution restante, j’en suis bien désolé, c’est de vous chasser.

      Il y a peu encore, vous avez déclaré : « Répression, violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit ». Mais M. Macron, vous êtes irréparable. Comment dire : dans un Etat de droit, ce ne sont pas ces mots, ce sont ces choses qui sont inacceptables. À une morte, 22 éborgnés et 5 mains arrachées, vous vous repoudrez la perruque et vous nous dites : « Je n’aime pas le terme répression, parce qu’il ne correspond pas à la réalité ». La question – mais quasi-psychiatrique – qui s’en suit, c’est de savoir dans quelle réalité au juste vous demeurez.

      Des éléments de réponse nous sont donnés par un article publié il y a de ça quelques jours par le Gorafi sous le titre : « Le comité de médecine du ministère de l’intérieur confirme que le LBD est bon pour la santé ». On peut y lire ceci : « Christophe Castaner s’est réjoui des résultats des tests du comité de médecins et a aussitôt signé une ordonnance qualifiant de rébellion et outrage à agent toute personne qui mettrait en cause la fiabilité de cette étude ». M. Macron, voyez-vous la minceur de l’écart qui vous tient encore séparé du Gorafi ? Vous êtes la gorafisation du monde en personne. Sauf que, normalement, le Gorafi, c’est pour rire. En réalité, personne ne veut vivre dans un monde gorafisé. Si donc le macronisme est un gorafisme mais pour de vrai, vous comprendrez qu’il va nous falloir ajuster nos moyens en conséquence. Et s’il est impossible de vous ramener à la raison, il faudra bien vous ramener à la maison.

      Tous les glapissements éditorialistes du pays sur votre légitimité électorale ne pourront rien contre cette exigence élémentaire, et somme toute logique. En vérité, légitime, vous ne l’avez jamais été. Votre score électoral réel, c’est 10%. 10% c’est votre score de premier tour corrigé du taux d’abstention et surtout du vote utile puisque nous savons que près de la moitié de vos électeurs de premier tour ont voté non par adhésion à vos idées mais parce qu’on les avait suffisamment apeurés pour qu’ils choisissent l’option « ceinture et bretelles ».

      Mais quand bien même on vous accorderait cette fable de la légitimité électorale, il n’en reste plus rien au moment où vous avez fait du peuple un ennemi de l’État, peut-être même un ennemi personnel, en tout cas au moment où vous lui faites la guerre – avec des armes de guerre, et des blessures de guerre. Mesurez-vous à quel point vous êtes en train de vous couvrir de honte internationale ? Le Guardian, le New-York Times, et jusqu’au Financial Times, le Conseil de l’Europe, Amnesty International, l’ONU, tous sont effarés de votre violence. Même Erdogan et Salvini ont pu s’offrir ce plaisir de gourmets de vous faire la leçon en matière de démocratie et de modération, c’est dire jusqu’où vous êtes tombé.

      Mais de l’international, il n’arrive pas que des motifs de honte pour vous : également des motifs d’espoir pour nous. Les Algériens sont en train de nous montrer comment on se débarrasse d’un pouvoir illégitime. C’est un très beau spectacle, aussi admirable que celui des Gilets Jaunes. Une pancarte, dont je ne sais si elle est algérienne ou française et ça n’a aucune importance, écrit ceci : « Macron soutient Boutef ; les Algériens soutiennent les Gilets Jaunes ; solidarité internationale ». Et c’est exactement ça : solidarité internationale ; Boutef bientôt dégagé, Macron à dégager bientôt.

      Dans le film de Perret et Ruffin, un monsieur qui a normalement plus l’âge des mots croisés que celui de l’émeute – mais on a l’âge de sa vitalité bien davantage que celui de son état civil –, un monsieur à casquette, donc, suggère qu’on monte des plaques de fer de 2 mètres par 3 sur des tracteurs ou des bulls, et que ce soit nous qui poussions les flics plutôt que l’inverse. C’est une idée. Un autre dit qu’il s’est mis à lire la Constitution à 46 ans alors qu’il n’avait jamais tenu un livre de sa vie. M. Macron je vous vois d’ici vous précipiter pour nous dire que voilà c’est ça qu’il faut faire, lisez la Constitution et oubliez bien vite ces sottes histoires de plaques de fer. Savez-vous qu’en réalité ce sont deux activités très complémentaires. Pour être tout à fait juste, il faudrait même dire que l’une ne va pas sans l’autre : pas de Constitution avant d’avoir passé le bull.

      C’est ce que les Gilets Jaunes ont très bien compris, et c’est pourquoi ils sont en position de faire l’histoire. D’une certaine manière M. Macron, vous ne cessez de les y inviter. En embastillant un jeune homme qui joue du tambour, en laissant votre police écraser à coups de botte les lunettes d’un interpellé, ou violenter des Gilets Jaunes en fauteuil roulant – en fauteuil roulant ! –, vous fabriquez des images pour l’histoire, et vous appelez vous-même le grand vent de l’histoire.

      Vous et vos semblables, qui vous en croyez la pointe avancée, il se pourrait que vous finissiez balayés par elle. C’est ainsi en effet que finissent les démolisseurs en général. Or c’est ce que vous êtes : des démolisseurs. Vous détruisez le travail, vous détruisez les territoires, vous détruisez les vies, et vous détruisez la planète. Si vous, vous n’avez plus aucune légitimité, le peuple, lui, a entièrement celle de résister à sa propre démolition – craignez même que dans l’élan de sa fureur il ne lui vienne le désir de démolir ses démolisseurs.

      Comme en arriver là n’est souhaitable pour personne, il reste une solution simple, logique, et qui préserve l’intégrité de tous : M. Macron, il faut partir. M. Macron, rendez les clés.