L.L. de Mars

Créations artistiques et critiques, spectre large et désordonné

  • Etats-Unis : « C’est l’ensemble du système des admissions à l’université qui est truqué » - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/03/15/etats-unis-c-est-l-ensemble-du-systeme-des-admissions-a-l-universite-qui-

    Inédit, ce scandale jette une lumière crue sur le processus d’admission ultra-compétitif dans les grandes universités du pays, avec des parents, même issus de la classe moyenne, prêts à des investissements financiers massifs, dans un pays où les inégalités ne cessent de se creuser. Il matérialise l’injustice de l’éducation supérieure d’élite et privée aux Etats-Unis, qui représente pour la classe moyenne un sacrifice financier considérable : 44 millions de jeunes Américains doivent rembourser de colossaux prêts étudiants, contractés pour régler des frais de scolarité toujours en augmentation (ils varient de 35 000 à 60 000 dollars par an pour les meilleures universités). La dette étudiante frise aujourd’hui les 1 500 milliards de dollars.

  • « Gilets jaunes » : Philippe fait sauter le préfet et réhabilite le lanceur de balles de défense | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180319/gilets-jaunes-philippe-fait-sauter-le-prefet-et-rehabilite-le-lanceur-de-b

    Édouard Philippe a reproché à la hiérarchie policière parisienne d’avoir fléchi face aux demandes d’interdiction ou de suspension de l’utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD). Du fait « de la polémique sur le LBD », « des consignes inappropriées ont été passées pour réduire son usage », a-t-il soutenu.

    Avant le mouvement des gilets jaunes, le préfet Michel Delpuech n’était pas un chaud partisan de l’usage de LBD. Fin 2017, il avait même annoncé au Défenseur des droits avoir « pris la décision d’interdire » cette arme « dans les opérations de maintien de l’ordre au regard de sa dangerosité et de son caractère inapproprié dans ce contexte ».

    (…) 14 500 balles en caoutchouc ont été tirées du 17 novembre 2018 au 5 février 2019. Les détachements d’action rapide (DAR), unités créées par le ministre de l’intérieur début décembre, ont utilisé à eux seuls près de 80 % de ces munitions.

    On doit déduire des déclarations du premier ministre qu’il encourage désormais les forces de l’ordre à étendre l’usage du #LBD. Édouard Philippe a annoncé, lundi, vouloir « renforcer la fermeté » de la doctrine du maintien de l’ordre.

    • En résumé, le gouvernement est très mécontent parce que la police, en tous cas ses chefs, cherchent à limiter le niveau de violence déployée.
      IL FAUT TAPER ! c’est ça qu’on vous a demandé.

      Ou, comment le gouvernement s’emploie à durcir sa police et à en chasser les " républicains " qui s’y trouveraient encore. Ça commence à ressembler à un appel à la guerre civile…

      « Gilets jaunes » : le préfet de police limogé, des manifestations interdites dans certains quartiers
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/18/gilets-jaunes-les-manifestations-dans-certains-quartiers-interdites-en-cas-d

      Le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, lundi 18 mars, que le préfet de police de la préfecture de Paris, Michel Delpuech, serait relevé de ses fonctions dès le conseil des ministres de mercredi. Il sera remplacé par l’actuel préfet de Nouvelle-Aquitaine, Didier Lallement. Une décision prise deux jours après une manifestation de « gilets jaunes » particulièrement violente, au cours de laquelle de nombreux commerces des Champs-Elysées ont été dégradés. Lundi, M. Philippe a regretté que « des consignes inappropriées aient été passées [samedi] pour réduire l’usage » des lanceurs de balles de défense (LBD).

      Invité du « 20 Heures » de France 2, M. Philippe a insisté, mettant en avant la responsabilité de la préfecture de police de Paris : « La stratégie de maintien de l’ordre que nous avions élaborée après le 1er décembre [manifestation de “gilets jaunes” qui avait été marquée par une éruption de violences] n’a pas été mise en œuvre dans des conditions satisfaisantes. » « Une forme de consigne a été passée pour que ne soient pas utilisés les LBD (…). On a constaté beaucoup moins de tirs [de LBD], beaucoup moins de capacité de projection de nos forces de l’ordre, beaucoup moins de mobilité », a-t-il déploré, précisant que cette consigne ne venait « pas du gouvernement ». Le premier ministre a certifié que la démission du ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, n’avait pas été envisagée.

      « Il n’est pas normal qu’une stratégie définie par le ministre au nom du gouvernement puisse être aménagée » à son insu, a déclaré, de son côté, M. Castaner, sur LCI. « Je sais où, je sais qui » a passé des consignes différentes, a-t-il affirmé, jugeant « nécessaire » que des responsables policiers soient démis de leurs fonctions.

      Lors de son point de presse, qui s’est tenu en fin d’après-midi, Edouard Philippe a également annoncé que les manifestations dans les quartiers les plus touchés par les violences seront interdites lorsque l’exécutif aura connaissance de la participation « d’éléments ultras ». Il a cité le secteur des Champs-Elysées à Paris, la place Pey-Berland à Bordeaux et la place du Capitole à Toulouse. En cas de manifestation, « nous procéderons à la dispersion immédiate de tous les attroupements », a-t-il prévenu.

    • « Les anti fa ne sont plus systématiquement chassés » (...) ll va nous falloir soutenir les collègues face à l’IGPN

      « Syndicat France Police - policiers en colère » joue les outsiders dans la cogestion syndicale du maintien de l’ordre, publie chaque samedi des chiffres aussi gonflés que ceux de la CGT Marseille sur la mobilisation des #gilets_jaunes #TV_Patriotes.

      Par delà toutes les variantes, les syndicats de flics sont là pour dire qu’ils sont mal commandés et passer à la caisse. Quant aux « gilets jaunes 94 », le noyautage ED semble continuer.
      #parole_de_flic

  • « Gilets_jaunes » : après les violences de samedi, la #stratégie_policière critiquée
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/03/17/gilets-jaunes-apres-les-violences-de-samedi-la-strategie-policiere-en-questi

    Ce sont des rangs même de la police que les critiques les plus virulentes sont montées, au long du week-end. « L’#opérationnalisation du maintien de l’ordre a été un #échec hier », estime Yves Lefebvre, le patron du syndicat Unité SGP-Police-FO, première organisation au ministère de l’intérieur, qui pointe la responsabilité de la #Préfecture de police de Paris, responsable du dispositif. Dimanche soir, le gouvernement a admis des « dysfonctionnements » dans le dispositif de sécurité et annoncé un renforcement à venir de la doctrine.

    « Ils ont fait le choix de la résilience, pour éviter les blessés, au détriment de l’intervention : ça donne une situation catastrophique sur le plan matériel, abonde Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa Police, le troisième syndicat de #gardiens_de_la_paix. Est-ce qu’on a eu des blessés graves ? Non. Mais est ce pour autant un maintien de l’ordre réussi ? La réponse est non. » 42 personnes ont été blessées parmi les manifestants, 17 au sein des forces de l’ordre, ainsi qu’un sapeur-pompier.

    « Le jour où on lâche du lest là-dessus, ils s’engouffreront dans la brèche, leur objectif depuis le début c’est d’aller à l’Elysée », explique une source policière à la préfecture de police, pour justifier le maintien d’un fort contingent sur cette zone.

    Seuls les escadrons de gendarmes mobiles et les troupes de la préfecture étaient engagés directement face aux manifestants. « En mobilisant les CRS uniquement sur la partie statique, on s’est privé d’une force de frappe, estime Philippe Capon, lui-même ancien #CRS. La préfecture s’estime la seule sachante, mais hier sa stratégie a échoué. »

    Le choix de la répartition des unités fait débat. « On a eu affaire à des groupes hyper mobiles, on a été d’entrée de jeu dans une situation de guérilla, d’émeute urbaine, pas de maintien de l’ordre, assure Yves Lefebvre. On aurait été beaucoup plus opérationnel avec les CRS. Les #gendarmes_mobiles sont plus difficiles à manœuvrer. »

  • L’ivresse décime Théophraste R - 18 Mars 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/l-ivresse-decime.html

    Pour dire qu’elle souffre, une partie du pays s’expose, tous les samedis depuis 18 semaines, aux énucléations, amputations, fractures, plaies, gazages, matraquages, gardes à vue, procès expéditifs, emprisonnements. La majorité de citoyens la soutient, en dépit d’autres passages à tabac, incessants, par les « grands » médias qui ont lâché leurs chiens. Les animateurs, éditorialistes, politologues, « philosophes » (sic) aboient. L’un dit que l’armée devrait tirer, l’autre qu’il faut mettre les meneurs jaunes en état d’arrestation.

    Les mauvaises langues racontent que, rentré précipitamment de La Mongie, Macron a engueulé Castaner (qui lui conseillait d’enlever ses après-skis). « Et toi, ferme ta braguette » aurait-il répliqué sèchement avant de faire filmer une réunion de crise où, livide, les traits durcis, il a averti chacun qu’en matière de gestion du problème, « on n’y est pas ».

    Traduisez, non pas « Il faut céder à ceux qui ont faim », mais « Il faut taper plus fort sur Jojo, les analphabètes-alcooliques-fainéants-fouteurs-de-bordel qui ne sont rien et qui nous les gonflent avec leur histoire de fin de mois ».

    Bref, il faut remplir les prisons et les hôpitaux. Les morgues, peut-être.

    Edouard Philippe, qui pense que son heure approche (Macron étant fini), se pencha sur Nicole Belloubet (défaite comme si elle venait de se découvrir dans un miroir) pour lui chuchoter un petit poème irrévérencieux qui résumait le désarroi macronien :

    « Le Fouquet’s, symbole de la République

    Est incendié par les CRS.

    Brigitte, la muse érotique

    Est restée seule sur le tire-fesse ».

    Théophraste R. Auteur du mémoire (en cours) : « Le méprisant des riches peut-il finir en prison ? » et du pamphlet (déchiré et poubellisé dès le premier chapitre) : « Le jour où la foule haineuse s’empara de Mussolini ».

    #violence #emmanuel_macron #christophe_castaner #nicole_belloube #edouard_philippe

    • faudrait vraiment que ça sorte de la famille, ces putains de vidéo, ça m’énerve de de montrer ça qu’à des gens déjà parfaitement au courant ; mon mode de vie, mon entourage social, politique, est le résultat de trente ans d’une construction éthique qui a coupé dans plein de possibles, notamment dans la diversité de mes relations humaines ; ce qui est bon pour mon psychisme, est nul pour ma puissance politique étendue. Bref, si vous avez des moyens de relayer ça plus utilement qu’ici ou à d’autres cercles aussi préparés que Seenthis, c’est cool.

    • @vazi sincèrement, politiquement, je ne sais pas : plus de quinze ans de dessins pour CQFD, et je ne peux m’empêcher de penser que ces dessins ne servent à rien tant qu’ils ne sont pas publiés dans le figaro ; à quoi ça sert, sinon à se tenir chaud en se disant qu’on n’est pas politiquement seul, de dire à des gens qui le savent déjà des trucs dont le reste du monde ignore globalement l’existence et n’ont aucune chance d’en voir surgir l’évocation dans leur propre champ de vision, leur propre entresoi ? Et pourtant, comment survivre sans se constituer pas à pas un environnement bienveillant, avec lequel on puisse parler, s’entendre, c’est-à dire année après année en en chassant tout ce qui est répétitivement hostile ? Voilà, c’est une non réponse à ta question j’en suis sincèrement désolé.
      Restent les assemblées avec les GJ, of course, mais on voit bien le même problème se repointer, puisque ce ne sont pas les mêmes films, les mêmes vidéos, les mêmes images, qui sont vues selon le degré d’investissement déjà apparu, le travail de rapprochement déjà commencé etc. dans le mouvement. Je vois toute la puissance potentielle de ces assemblées à la Bourse du Travail, par exemple, mais je ne sais pas comment faire pour qu’elles soient vues en dehors de nos cercles déjà convaincus, en dehors de cette partie du monde déjà favorable au mouvement (et plus exactement, qui lui est a priori hostile). Bref, je cherche des portes stratégiques dans mon quotidien, et je l’ai construit de telle manière qu’elles n’existent sans doute pas...

    • @l_l_de_mars ne soit pas désolé, ma question n’était pas une mise en cause mais une interrogation qui me concerne aussi. Pour ma part j’ai conservé un compte Facebook sur lequel je relaie (très ponctuellement) des infos politiques mais... quand je vois leur « score » j’ai parfois envie de mettre des photos de chatons :(
      Effectivement on se construit dans un monde qui nous ressemble, nous raffermit dans nos convictions.
      J’ai l’impression que pour rassembler il faut avoir le mental de « l’homme·femme politique » : savoir servir un discours rassurant à quiconque. C’est la porte ouverte au cynisme et au clientélisme.
      Plus positivement : écouter et comprendre les interrogations de chacun·e·s et les retraduire en terme de proposition intelligibles par la société se serait déjà beaucoup.
      Viser la publication dans le Figaro c’est (si je puis me permettre) faire fausse route. De mon point de vue quand quelque chose (un changement sociétal) est assimilé par le lectorat du Figaro c’est qu’il a déja été totalement digéré par la société et que le débat est ailleurs , dans CQFD par exemple !

    • @vazi l’exemple du figaro, pourtant, me semble assez éclairant de mon désir : précisément parce que mon travail ne pourrait y être assimilé, il n’y sera jamais vu, or c’est bien à ces lecteurs là qu’il est nécessaire de faire voir, faire lire, ces infos sous une forme qu’ils ignorent. Qu’ils soient confrontés à autre chose que la forme familière sous laquelle leur sont présentées les choses. Le but de tels dessins n’est pas de convaincre mais d’ouvrir un brêche dans des certitudes. Sinon quoi ? A quoi bon ? Dans CQFD, ce que j’y fait est précisément déjà largement assimilé par un lectorat familier de cet angle politique. Si un travail rédactionnel, graphique, politique a du sens, c’est dans sa possibilité transformante, heurtante, questionnante, pas dans sa courroie réconfortante. En restant dans des publications amies, je fais un travail politique vain. Dans une publication ennemie (pour faire court) ce travail opérerait, tout simplement, et aurait au moins une chance d’être une question.

  • Si j’ai bien compris, aujourd’hui le gouvernement se réunit pour discuter de :
    – la réponse policière aux manifestations
    – la prise en charge par les assurances des magasins saccagés

    Sur :
    – les victimes des violences policières : rien
    – les revendications des gj : rien
    – les revendications sur le climat : rien
    – les revendications des lycéen·nes et étudiant·es : rien
    – les revendications des stylos rouges : rien
    ...

    et pour terminer la journée, une rencontre avec 60 intellos (liste mystérieuse) choisis par Macron.

  • Film typique de procrastination ; comme je me sens incapable de monter la tonne de rushes importants (crois-je, ce qui est infiniment discutable, évidemment) qui m’attendent, alors je filme et monte n’importe quelle merde selon la méthode Benchley * J’ai même réussi à laisser des coquilles dans les sous titres...

    et ça donne ça :
    https://www.youtube.com/watch?v=-Bm8x4-6dGg


    De la cuisine, donc, en attendant la mort.

    *https://www.le-terrier.net/benchley
    plus particulièrement https://www.le-terrier.net/benchley/mp3/remarquable.mp3

    )

    #cuisine #apocalypse #vidéo #documentaire #copyleft

  • Repression des gilets jaunes : un polytechnicien dangereux - Vu du Droit
    https://www.vududroit.com/2019/03/repression-des-gilets-jaunes-un-polytechnicien-dangereux

    Et c’est comme cela que le premier ministre vient triomphalement revendiquer devant l’Assemblée nationale un bilan de répression de masse inconnu depuis la guerre d’Algérie. Le 12 février, le premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré devant l’Assemblée nationale : « Depuis le début de ces événements, 1796 condamnations ont été prononcées par la justice et 1422 personnes sont encore en attente de jugement » (…) « plus de 1300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt ». Ce bilan qui s’est aggravé depuis lors n’a pas pu être établi dans le respect des règles d’une justice normale, c’est matériellement impossible. Multiplication des procédures illégales, peines hors de proportion, incriminations fantaisistes ont été la norme pendant quelques semaines. En France on s’en est ému, à l’étranger aussi où la presse américaine a été jusqu’à dire qu’Emmanuel Macron allait faire oublier Poutine.

  • « Allo Place Beauvau » : Grand Prix du Jury du Journalisme 2019
    http://www.davduf.net/allo-place-beauvau-grand-prix-du-jury-du

    Un immense merci à tous ceux qui m’aident ou m’ont aidé dans ma démarche : victimes, proches et familles des victimes, twittos, associations, collectifs, street-medics, anonymes des rond-points, syndicats de #Police, ONG, politique de Paris, Strasbourg ou d’ailleurs. Un merci particulier à Perline, Mathilde S, au studio Etamin, à VisionCarto pour leur énergie et leur savoir faire autour de notre data-visualisation hébergée et soutenue par Mediapart. On avance, on avance. Le Grand Prix distingue le (...)

    Police

    / Prix & Récompenses, Une

    #Prix_&_Récompenses
    "https://www.etaminstudio.com"
    "https://visionscarto.net/allo-place-beauvau"
    "https://www.mediapart.fr/studio/panoramique/allo-place-beauvau-cest-pour-un-bilan"

  • De riches parents américains pris dans un vaste scandale universitaire Loïc Pialat/oang - 15 Mars 2019 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/10291184-de-riches-parents-americains-pris-dans-un-vaste-scandale-universitaire.

    Un immense scandale secoue certaines des universités les plus prestigieuses des Etats-Unis et fait la Une de tous les médias américains. C’est, selon le FBI, la plus grande fraude dans l’histoire universitaire du pays.

    Une trentaine de très riches parents ont été interpellés et inculpés il y a quelques jours. Ils sont accusés d’avoir payé des pots de vin, de parfois plusieurs centaines de milliers de francs, pour que leurs enfants puissent être admis dans ces établissements d’élite.

    Système basé sur deux moyens de tricher
    La fraude, basée essentiellement sur deux techniques, a duré pendant près de dix ans, entre 2011 et début 2019.

    Le premier moyen était de tricher au tests SAT, passés par tous les lycéens américains et qui servent de base aux établissements universitaires pour sélectionner les élèves. La triche consistait à envoyer une autre personne, plus douée, passer le test avec la complicité d’employés corrompus qui détournaient le regard. Il était possible aussi de demander plus de temps pour que l’élève passe le test en prétextant des difficultés d’apprentissage.

    L’autre approche était de payer certains entraîneurs des nombreuses équipes universitaires, pour qu’ils recommandent des étudiants à l’établissement. Ces derniers ont en effet souvent le droit à un quota d’étudiants moins brillants mais performants sur le terrain. Reste que les élèves concernés n’avaient rien d’athlétique : les parents et leurs complices ont falsifié leur CV en inventant des performances inexistantes. Ils ont même parfois trafiqué des photos de leurs enfants avec un logiciel, en récupérant celles d’athlètes sur internet.

    Le « conseiller » au cœur du scandale
    Tout le système reposait sur un homme, William Rick Singer, qui conseille depuis longtemps les parents pour préparer un dossier d’admission. La profession est en pleine croissance aux Etats-Unis, tant l’entrée dans les plus grandes universités devient sélective.

    Ce Californien d’une soixantaine d’années avait en fait créé un faux organe de charité, The Key Foundation, à qui les parents versaient de fortes sommes d’argent. En huit ans, il a ainsi amassé quelque 25 millions de francs, une somme dont il se servait pour corrompre employés et coaches. Les parents, eux, pouvaient déduire les montants versés de leurs impôts - ce qui est déjà en soi un délit.

    Une « Desperate Housewife » sur la sellette
    Felicity Huffman a été inculpée devant une cour fédérale de Los Angeles. [AFP] Et si les médias américains parlent tant de cette affaire, c’est parce que des célébrités figurent parmi les parents poursuivis. L’actrice Felicity Huffman, connue pour son rôle dans la série « Desperate Housewives », a ainsi versé 15’000 dollars pour truquer le test de sa fille. On trouve également Lori Loughlin, qui jouait le rôle de Tante Becky dans la sitcom « La fête à la maison », très populaire dans les années 90. Elle et son mari ont donné 500’000 dollars pour que leurs deux filles soient admises à l’Université de Californie du Sud (USC) en les faisant passer pour des membres de l’équipe d’aviron alors qu’elles n’ont jamais ramé de leur vie.

    Les universités en cause - USC, UCLA, Yale, Georgetown ou Stanford - comptent parmi les meilleures au monde. Dans le cas de Stanford, le taux d’admission est inférieur à 5%, ce qui signifie que des étudiants ont pris la place d’autres, plus méritants.

    C’est la preuve, pour l’opinion publique, que la méritocratie est un mythe et que tout peut s’acheter, même son entrée dans ces établissements d’élite. Cet état de fait crée un immense sentiment d’injustice.

    Déjà des conséquences professionnelles
    En attendant d’éventuelles peines de prison, l’actrice Lori Laughlin a déjà été renvoyée de projets qu’elle devait tourner pour la chaîne de télévision Hallmark. Plusieurs entraîneurs ont été par ailleurs suspendus ou licenciés.

    Les écoles et les élèves, en revanche, ne devraient pas être poursuivis. Mais deux étudiantes de Stanford, qui n’ont rien à voir avec le scandale, ont lancé une procédure devant les tribunaux, estimant que cette affaire va dévaloriser leur diplôme auprès des employeurs.

    #USA #université #oligarchie #triche #fraude #méritocratie #élite

    • Un système qui favorise les riches
      Cette affaire a aussi lancé un débat sur le coût de l’éducation aux Etats-Unis, car les dons à une université - pratique courante et parfaitement légale - peuvent aider les étudiants à y entrer. Il y a aussi le système dit de « legacy. » : si les parents sont d’anciens élèves de l’université, les jeunes ont deux à trois fois plus de chances d’être admis dans cette école.

      C’est ce qu’a expliqué William Singer, cerveau du scandale actuel : « La porte d’entrée, ce sont les bonnes notes », a-t-il illustré. « La porte de derrière, ce sont des dons très importants. Moi, je vous ferai rentrer par la fenêtre. »

      Reste qu’une année scolaire coûte de toute façon, frais d’inscription et logement inclus, facilement plus de 30’000 francs aux Etats-Unis. Pour beaucoup, le système est donc injuste et favorise les riches.

  • #Web30 : « Trente ans d’innovations, de scandales et de mèmes : une chronologie du Web »


    Grosse émotion visuelle sur cette, très complète chronologie. On y passe en revue tous les habillages, toutes les modes qui ont fait et défait le graphisme virtuel. C’est hyper bien foutu ! Et l’#Histoire, elle donne le tourni ! Dommage de ne pas voir les noms des auteur-ice-s de ce bel hommage, mais s’il y a bien une chose que le web m’a appris, c’est de chérir autant les sources que l’anonymat
    < 3 love !

    https://www.lemonde.fr/pixels/visuel/2019/03/13/trente-ans-d-innovations-de-scandales-et-de-memes-une-chronologie-du-web_543 #web #internet #informatique #graphisme

  • Ouverture du procès de dix militantes saoudiennes de la cause des femmes ats/ebz - 13 Mars 2019 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/10286443-ouverture-du-proces-de-dix-militantes-saoudiennes-de-la-cause-des-femme

    Le procès de dix militantes saoudiennes de la cause des femmes s’est ouvert mercredi devant un tribunal pénal de Ryad. Il braque l’attention sur la situation des droits humains dans ce royaume ultra-conservateur du Golfe.

    Loujain al-Hathloul, Hatoon al-Fassi et Aziza al-Yousef figurent parmi ces militantes arrêtées il y a près d’un an, a déclaré le président de la cour Ibrahim al-Sayari à des journalistes et à des diplomates occidentaux, sans préciser les charges pesant contre elles. Seules les familles de ces femmes ont été autorisées à assister à l’audience.

    Mardi, un proche de Loujain al-Hathloul et Amnesty International avaient indiqué que cette militante allait comparaître devant un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de « terrorisme » et qui prononce généralement des verdicts très sévères.

    Emprisonnées près d’un an sans inculpation
    Ces femmes ont passé près d’un an en prison sans inculpation.

    Plus d’une douzaine de militants avaient été arrêtés en mai 2018, un mois à peine avant la levée historique d’une mesure interdisant aux femmes de conduire en Arabie saoudite.

    La plupart des militants ayant défendu le droit des femmes à conduire ou demandé la levée du système de tutelle qui impose aux femmes d’avoir la permission d’un parent masculin pour de nombreuses démarches ont été accusés de porter atteinte aux intérêts nationaux et d’aider les « ennemis de l’Etat ». Certains ont été relâchés depuis.

    #arabie_saoudite #Femmes #répression

  • Pontivy : un renard tué par des poules - France 3 Bretagne
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/pontivy-renard-tue-poules-1636874.html

    Il a certainement été pourchassé par les poules et n’a pas pu ressortir car les trappes qui ouvrent sur l’extérieur se ferment automatiquement en fonction de la luminosité. L’animal, « un jeune renard de six ou sept mois », s’est donc retrouvé piégé par la nuit et livré à la vindicte des volatiles.

  • Italie : ses violeurs sont acquittés car elle est trop « masculine »
    https://www.rtl.fr/actu/international/italie-ses-violeurs-sont-acquittes-car-elle-est-trop-masculine-7797189017

    Cette affaire scandalise les associations de défense des droits des femmes. Elles sont nombreuses à avoir manifesté lundi 11 mars devant la cour d’appel d’Ancône en Italie, où 2 hommes ont été acquittés du viol d’une femme, survenu en 2015.

    Ces 2 Péruviens avaient été acquittés en 2017, au motif que la victime était « trop laide » et « masculine » pour qu’ils aient pu être attirés par elle. Des motifs dévoilés seulement vendredi 8 mars. Ce jugement de la cour d’appel, rendu par 3 magistrates, n’a pas tenu compte du fait que les 2 hommes avaient déjà été reconnus coupables de ce viol en 2015. « Une honte ! », ont crié les 200 manifestantes, qui ont accusé le système judiciaire de misogynie et de « chasse aux sorcières », selon une video publiée par des médias italiens.

    La victime, une Péruvienne, affirme avoir été violée après qu’ils aient mis une drogue dans son verre. L’un surveillait les alentours pendant que l’autre la violait. Des médecins avaient établi que les blessures correspondaient bien à celles d’un viol, et avaient retrouvé des traces de drogue dans son sang.

    #viol #culture_du_viol #impunité #insensé

  • (1) « Bon cul », « salope », « pétasse »… A « Vice », des mecs plus qu’ultras - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/03/12/bon-cul-salope-petasse-a-vice-des-mecs-plus-qu-ultras_1714627

    Dans la filiale française du média nord-américain, des hommes, en grande partie des journalistes, ont longtemps dénigré, insulté et harcelé leurs collègues femmes. « Libération » a recueilli les témoignages de victimes de ce système sexiste généralisé dans l’entreprise.

    « Bon cul », « salope », « pétasse »… A « Vice », des mecs plus qu’ultras

    « Mitard Party. » C’est le nom d’un événement privé, organisé sur Facebook le 1er juillet 2017, par l’ancien directeur de la rédaction française de Vice. D’un ton badin, plein de forfanterie, Sébastien C. invite dans un bar parisien quelques collègues du média d’information et de divertissement, filiale hexagonale du géant nord-américain Vice Media, en ces termes : « Lundi 3 juillet à 9 heures […], je passe en jugement pour "violences volontaires avec arme" suite à une affaire ultranulle survenue l’été dernier et dont pas mal d’entre vous sont déjà au courant. Comme c’est pas tous les jours qu’on a une chance de se retrouver en taule - une chance mince, selon mon avocate, mais sait-on jamais -, j’aimerais fêter ça en buvant des trucs avec vous et en échangeant des regards virils qui en disent long comme dans les clips de rap. » En illustration de l’événement : une photo du rappeur américain Gucci Mane, plusieurs fois emprisonné pour violences et possession de drogue.

    #sexisme #culture_du_viol

    • A lire les titres des articles du violeur présumé on découvre des fantasmes et dadas bien maculins.
      https://motherboard.vice.com/fr/contributor/sebastien-chavigner

      Il m’a quand même eu avec un truc assez gros :

      Toutankhamon possédait un poignard forgé avec du fer extraterrestre
      https://motherboard.vice.com/fr/article/53ybzk/toutankhamon-possedait-un-poignard-forge-avec-du-fer-extraterrestr

      C’est qu’on a tous les deux vu Le Cinquième Élément , cette oeuvre de l’autre homme qui aimait les femmes qui depuis a été écarté du cercle des immortels pour cause d’avances inopportuns faites à ses contemporains féminins, enfin c’est ce qu’on m’a raconté sur Besson, je n’ai pas suivi l’affaire de près.

      Natalie Portman Audition for Léon (1994)
      https://www.youtube.com/watch?v=VQsas1ST33Y

      A son age Natalie Portman ne se rendait sans doute pas compte de tout ce qui se passait, aujourd’hui elle comprend et explique très bien les mécanismes qui mènent au viol :
      https://seenthis.net/messages/766958

      Luc Besson and the Disturbing True Story Behind ‘Léon : The Professional’
      https://www.thedailybeast.com/luc-besson-and-the-disturbing-true-story-behind-leon-the-professional

      ... the film was a critical and commercial hit, grossing $46 million worldwide against a $16 million budget and elevating Besson to the A-list.

      What many were—and still are—unaware of was that Léon was a creepy example of art imitating life.

      According to The Washington Post, Besson met the child actress Maïwenn when she was 12, the same age as Mathilda in the film. He was 29. They claim to have started seeing each other romantically when she turned 15. Maïwenn gave birth to their daughter when she was 16 (and Besson was 33), and subsequently relocated to Los Angeles. She appears briefly during the opening sequences of Léon as “blonde babe”—her listed character name—lying naked in bed, her body wrapped in sheets, having just serviced a middle-age crime boss.

      “When Luc Besson did Léon, the story of a 13-year-old girl in love with an older man, it was very inspired by us since it was written while our story started. But no media made the link,” Maïwenn said.

      In an interview with the French publication L’Express, Maïwenn claimed that Léon was “this love story between a 12-year-old girl and a 30-year-old man [that] was still very much inspired by ours,” and explained how she attempted to write a book about her relationship with Besson and years rubbing shoulders with movie stars in Los Angeles. But when the publisher gave it the title Beverly Hills or Lolita Love, she banned its publication. (Maïwenn did not respond to requests for comment for this story, while a representative for Besson issued the following statement to The Daily Beast: “Luc Besson has never commented [on] his private life, his approach remains unchanged.”)

      During the filming of Besson’s follow-up movie, The Fifth Element, wherein Maïwenn portrayed the memorable blue opera-singing alien Diva Plavalaguna, the director left her for the film’s lead actress, Milla Jovovich. “I had my daughter very young, so I had fulfilled my dream, and then… he left me. Everything then collapsed for me,” Maïwenn recalled. She moved back to France with their young daughter and gradually evolved into a gifted filmmaker.

      Her most acclaimed film to date is the 2011 drama Polisse, about a photographer (Maïwenn) assigned to shadow a Child Protection Unit that tracks down pedophiles and rescues sexually exploited children.

      Bon, fini les histoires anciennes, voici les parents moderndes de futures stars de cinéma :
      https://www.youtube.com/watch?v=hMgZ4kAt6PA

      #misogynie #pédophilie

  • RECIT. « Personne n’a compris quoi que ce soit » : comment Tim Berners-Lee a créé le web il y a 30 ans
    https://www.francetvinfo.fr/internet/recit-personne-na-compris-quoi-que-ce-soit-comment-tim-berners-lee-a-cr

    Super article, avec des insights que je ne connaissais même pas !

    En tout cas, c’est clair, avec cette histoire, il devrait y avoir moyen de fêter les 30 ans du web tous les jours pendant quatre ou cinq ans...

    « Il m’arrivait d’avoir 50 comptes ouverts sur différents logiciels et sur différents ordinateurs pour échanger des données avec des collègues. » L’ingénieur français François Flückiger, qui a fait sa carrière au Centre européen pour la recherche nucléaire (Cern), a encore des sueurs quand il se souvient des difficultés à partager des informations avant la création du web, qui fête ses 30 ans mardi 12 mars.

    A la fin des années 1980, il fait partie de la poignée de scientifiques à être sur internet. Le Cern est connecté au réseau dès 1988. Cette année-là, le campus suisse situé entre le lac Léman et le massif du Jura est en pleine effervescence. Un immense chantier touche à sa fin : les équipes composées de scientifiques du monde entier ont enfin relié les 27 km de tunnel du grand collisionneur électron-positron (LEP), l’accélérateur de particules qui a précédé le LHC.
    De la difficulté d’échanger des données

    Pour avancer, cette communauté de chercheurs dispersée aux quatre coins de la planète a besoin de partager une immense masse de données disparates. « Les physiciens doivent échanger tous les documents de travail qui permettent aux collaborations de fonctionner. Ce sont les notes de réunion, les articles écrits en commun, mais surtout les documents de conception et de réalisation des détecteurs » du LEP, explique François Flückiger, alors chargé des réseaux externes au Cern.

    Mais les échanges sont lents et fastidieux. Avant chaque action, les utilisateurs doivent s’identifier. Puis, pour que les échanges aient eu lieu entre deux machines, un premier ordinateur doit en appeler un autre et ce dernier doit rappeler son homologue. « Partager de l’information, à l’époque, c’était compliqué et ça marchait mal », résume François Flückiger, évoquant la « tyrannie des logins » et la « guerre des protocoles ».

    C’était extrêmement complexe d’utiliser internet. C’était infernal.François Flückigerà franceinfo

    Aujourd’hui, dans le langage courant, les termes « internet » et « web » sont devenus interchangeables. Mais il convient de les distinguer. Internet, qui est né dans les années 1970, est, en résumé, l’infrastructure qui permet d’interconnecter des ordinateurs et des objets. Le web, lui, n’est que l’une des applications qui utilisent ce réseau, comme, entre autres, la messagerie électronique, la téléphonie ou la vidéophonie.

    Et avant l’arrivée du web, l’utilisation d’internet relève du parcours du combattant. Face à ces difficultés, des membres du Cern cherchent des solutions. Parmi eux se trouve Tim Berners-Lee. Ce Britannique, physicien de formation et autodidacte en informatique, fait partie d’une équipe qui déploie la technologie Remote Protocol Control, permettant d’appeler depuis son ordinateur des programmes se trouvant sur d’autres machines.
    Au commencement était un schéma

    Il n’y a pas eu de « moment Eureka », comme le raconte la légende concernant Isaac Newton sous son pommier, répète souvent Tim Berners-Lee. Mais à la fin de l’année 1988, le physicien de 34 ans fait part à son supérieur, Mike Sendall, de sa réflexion sur l’amélioration du partage de données. Il lui parle d’un système fondé sur internet et l’hypertexte, autrement dit les liens tels que nous les connaissons toujours aujourd’hui (comme ce lien qui renvoie vers les mémoires de Tim Berners-Lee). En réalité, le Britannique lui propose une version améliorée d’Enquire, un système qu’il avait mis au point quelques années auparavant. Ce système, lui aussi fondé sur l’hypertexte, liait les noms des chercheurs à leurs thèmes de travail.

    Mike Sendall lui demande de rédiger une note à ce sujet. Tim Berners-Lee la lui remet le 12 mars 1989. Le document de 16 pages, disponible sur le site du Cern (PDF), est sobrement intitulé « gestion de l’information : une proposition ». Il montre un schéma buissonnant avec des ronds, des rectangles et des nuages, tous reliés par des flèches. L’idée est de lier entre eux des documents variés du Cern qui, à l’origine, n’ont rien à voir entre eux. « Vague but exciting » ("vague mais excitant"), écrit laconiquement Mike Sendall en haut de la première page de ce document, aujourd’hui considéré comme l’acte fondateur du web.

    Aperçu de la note de Tim Berners-Lee déposée en mars 1989, présentant le principe du web, avec le commentaire écrit de son supérieur Mike Sendall \"vague but exciting...\"
    Aperçu de la note de Tim Berners-Lee déposée en mars 1989, présentant le principe du web, avec le commentaire écrit de son supérieur Mike Sendall « vague but exciting... » (CERN)

    « En 1989, je peux vous assurer que personne n’a compris quoi que ce soit », affirme François Flückiger, qui travaillait dans le même bâtiment que Tim Berners-Lee, à un étage de différence. Et d’insister : "Mike Sendall a écrit ça ["vague but exciting"] mais c’était vraiment incompréhensible." « Je ne pense pas que quelqu’un ait dit que c’était fou », commente dans le documentaire The Web, Past and Future Peggie Rimmer, l’une des supérieures de Tim Berners-Lee.

    Vous devez d’abord comprendre quelque chose avant que vous puissiez dire que c’est fou. Nous n’avons jamais atteint ce point.Peggie Rimmerdans « The Web, Past and Future »

    Aussi incompréhensible soit-elle, cette proposition n’est pas totalement isolée. La même année, sur le même campus, à un kilomètre d’écart, Robert Cailliau a une intuition proche de celle de Tim Berners-Lee. « J’ai écrit une proposition pour étudier les hypertextes par les réseaux du Cern parce que je voyais beaucoup de physiciens qui transportaient des disquettes ou les envoyaient les uns aux autres alors qu’en fait il y avait un réseau », a-t-il expliqué en 2016 lors d’une conférence donnée à l’université de Fribourg (Suisse).

    Mais le Belge met rapidement de côté son projet et se joint au Britannique. Selon ses explications, la proposition de Tim Berners-Lee, « fondée sur internet », « était beaucoup plus ouverte, beaucoup plus utilisable ». Si Tim Berners-Lee fait un premier converti, ses supérieurs l’ignorent poliment. Ils ne peuvent lui allouer de moyens : son idée concerne d’abord l’informatique et non la physique, l’objet premier du Cern. Cela n’empêche pas son supérieur de l’encourager passivement en le laissant faire sur son temps libre.
    Un puissant ordinateur et un nom temporaire

    Le tandem britannico-belge se met au travail. Le Britannique se penche sur l’aspect technique, tandis que le Belge, présent au Cern depuis longtemps, fait marcher ses réseaux et joue les évangélistes au sein de l’institution. « Il a beaucoup œuvré à formuler la pensée de Tim Berners-Lee avec des mots simples et compréhensibles par d’autres communautés », explique Fabien Gandon, directeur de recherches en informatique à l’Inria, qui connaît Tim Berners-Lee. Selon François Flückiger, Robert Cailliau est un « excellent communicant » contrairement à Tim Berners-Lee qui, à l’époque, est plutôt perçu comme un « professeur Tournesol ». Pour lui, l’apport de Robert Cailliau est crucial.

    Robert Cailliau n’est pas le co-inventeur du web, comme cela a pu être écrit, mais il n’y aurait pas eu de web sans lui.François Flückigerà franceinfo

    Au début de l’année 1990, un ordinateur NeXT – la marque fraîchement lancée par Steve Jobs – arrive au Cern. Tim Berners-Lee, impressionné, demande à son supérieur la possibilité d’en acquérir un. Cet outil, particulièrement puissant pour l’époque, est idéal pour développer son projet. Mike Sendall valide : il justifie cet achat en expliquant que Tim Berners-Lee va explorer les éventuelles utilisations de cet ordinateur pour l’exploitation du LEP.

    Tim Berners-Lee et Robert Cailliau posent avec l\’ordinateur NeXT sur lequel le Britannique a codé les premiers outils du web, à Genève (Suisse), le 13 mars 2009.
    Tim Berners-Lee et Robert Cailliau posent avec l’ordinateur NeXT sur lequel le Britannique a codé les premiers outils du web, à Genève (Suisse), le 13 mars 2009. (MARTIAL TREZZINI/AP/SIPA)

    En attendant que l’ordinateur arrive, la réflexion de Tim Berners-Lee progresse. En mai 1990, il fait une seconde proposition (PDF) et y évoque le vocable de « mesh » ("filet") pour désigner son idée. Le même mois, en compagnie de Robert Cailliau, il se penche sérieusement sur le nom du projet. Le Belge raconte dans une note (en anglais) vouloir écarter d’emblée les références à des dieux grecs ou à la mythologie égyptienne, une habitude à la mode chez les scientifiques. « J’ai regardé dans la mythologie nordique mais je n’ai rien trouvé qui convenait », précise-t-il auprès du New York Times (en anglais) en 2010.

    Tim Berners-Lee, lui, a plusieurs pistes. Il pense donc à « mesh » mais l’écarte rapidement car il trouve que la sonorité ressemble trop à « mess » ("bazar"). La possibilité de l’appeler « Mine of information » traverse également son esprit mais il trouve que l’acronyme MOI est trop égocentrique. Même réflexion pour « The information machine » dont l’acronyme TIM résonnerait comme une autocélébration. Le Britannique affectionne également « World Wide Web » ("la toile d’araignée mondiale"). Ses collègues sont sceptiques. Ils soulignent que l’acronyme « www » est long à prononcer en anglais : « double-u, double-u, double-u ».

    Dans ses mémoires, Tim Berners-Lee précise que pour Robert Cailliau, qui parle flamand, et comme pour ceux qui parlent des langues scandinaves, « www » se prononce simplement « weh, weh, weh ». « World Wide Web » finit par figurer sur la proposition commune des deux hommes déposée le 12 novembre 1990 (PDF). Mais il ne s’agit, pensent-ils, que d’une solution temporaire.
    Il ne fallait surtout pas éteindre le premier serveur

    Entre temps, l’ordinateur NeXT a fini par être livré, en septembre 1990. De quoi ravir Tim Berners-Lee, se souvient Ben Segal, le mentor du Britannique. « Il m’a dit : ’Ben, Ben, c’est arrivé, viens voir !’ Je suis allé dans son bureau et j’ai vu ce cube noir sexy. » Tim Berners-Lee peut enfin donner forme à son projet. Il s’enferme et propose, à quelques jours de Noël, le 20 décembre, la première page web de l’histoire et un navigateur appelé lui-même World Wide Web. Ce premier site, visible à cette adresse, pose l’ambition encyclopédiste du web et affirme que le projet « entend fournir un accès universel à un large univers de documents ». Il propose, entre autres, une présentation, une bibliographie et quelques liens.

    Capture d\’écran de la reproduction du premier site web mis en ligne en décembre 1990 par Tim Berners-Lee.
    Capture d’écran de la reproduction du premier site web mis en ligne en décembre 1990 par Tim Berners-Lee. (CERN)

    L’ensemble tient grâce aux trouvailles imaginées et développées par le Britannique : le protocole HTTP (grâce auquel des machines peuvent échanger entre elles sans les lourdeurs jusqu’alors nécessaires), la notion d’URL (qui donne une adresse précise à chaque document disponible sur le réseau) et le langage HTML (langage informatique qui permet d’écrire et de mettre en forme les pages web).

    Si le protocole HTTP et le langage HTML marchent si bien ensemble, c’est parce qu’ils proviennent d’un seul et même cerveau.François Flückigerà franceinfo

    Le fameux ordinateur NeXT de Tim Berners-Lee sert de serveur à ce web embryonnaire. Autrement dit : sans lui, pas de web. Pour que personne ne l’éteigne par mégarde, il colle dessus une étiquette et écrit en rouge « Cette machine est un serveur. NE PAS ÉTEINDRE !! »
    Le web tisse sa toile

    Dix-huit mois après la première proposition, la donne change totalement. François Flückiger le concède sans détour : ce n’est qu’à partir de cette première mise en ligne qu’il est convaincu par l’innovation de Tim Berners-Lee, anticipant au moins un succès au sein de la communauté scientifique. Le projet séduit également le Français Jean-François Groff. Ce jeune ingénieur en télécom de 22 ans vient de débarquer au Cern, dans le cadre de son service civil, « pour travailler sur l’acquisition de données ». « Tim Berners-Lee était un voisin de bureau et c’est un collègue qui nous a présentés assez vite à mon arrivée », raconte-t-il. Aussitôt, c’est l’entente parfaite. « J’avais la culture nécessaire pour comprendre ce qu’il faisait. Et étant exposé au succès du minitel en France, j’ai tout de suite saisi la portée que pourrait avoir son sytème », ajoute-t-il.

    Le jeune Français fait rapidement part de ses idées à celui qui travaille alors seul au développement du projet. Pour lui, le système doit tourner sur tout type de plateforme. « Tim était d’accord. Mais il nous fallait un peu de temps et de ressources pour transférer ce prototype », relate Jean-François Groff. Ce dernier se met alors à travailler « en sous-marin » avec Tim Berners-Lee pour « écrire une librairie de logiciels ». Au cœur de l’hiver, il ne compte pas les heures supplémentaires à coder en écoutant à la radio les dernières nouvelles de la guerre du Golfe.

    Souvent, je terminais vers 17 ou 18 heures ma journée normale. Je rentrais chez moi, je mangeais et je rejoignais Tim à 21 heures jusqu’à 2 ou 3 heures du matin.Jean-François Groffà franceinfo

    Avec le travail accumulé, l’ouverture s’accélère. En mars, le logiciel est mis à disposition à des collègues sur des ordinateurs du Cern. A la même période, Jean-François Groff bascule, de façon non officielle, à plein temps avec Tim Berners-Lee.

    Le 6 août, le Britannique fait part de son innovation à l’extérieur du Cern. Il partage sur un groupe de discussion un texte présentant les grandes lignes de son projet. « Nous sommes très intéressés par le fait de propager le web dans d’autres endroits. (...) Les collaborateurs sont les bienvenus », écrit-il. C’est avec cette annonce que le web commence à intéresser du monde, à tisser sa toile sur d’autres campus et à se répandre sur la planète. Le début d’une révolution historique qui connaît un coup d’accélérateur déterminant lorsque le Cern verse le web dans le domaine public en avril 1993.

    Mais aujourd’hui Tim Berners-Lee se dit « dévasté » par ce qu’est devenu le web. Il regrette la toute puissance d’une poignée de géants comme Google, Amazon ou encore Facebook, et déplore l’utilisation qui est faite des données des utilisateurs. Le Britannique, qui a été anobli en 2004, milite désormais pour un web décentralisé. Avec son nouveau système baptisé Solid (en anglais), il souhaite que les internautes « reprennent le pouvoir » sur leurs données personnelles. « Il n’y aura plus de streaming reposant uniquement sur la publicité, a-t-il anticipé lors d’une conférence, en octobre 2018. Du point de vue des développeurs, leur seule préoccupation sera de construire des services utiles pour les utilisateurs. » Une ambition qui renverse en grande partie le modèle économique du web actuel, et renoue avec l’idéal des débuts.

    #Histoire_numérique #Web #Tim_Berners_Lee

    • MESH !!! C’est aussi le nom qui avait été donné à une application géniale qui transformait ton smartphone en talkie-walkie. J’en attendais beaucoup mais ça n’a jamais pris et j’ai jamais compris pourquoi. J’ai voulu le re-tester récemment et j’ai vu que l’application demandait l’autorisation d’accéder à un paquet de données, je sais plus trop quoi en penser... Bref, là n’est pas le sujet : #merci @hlc pour cette super trouvaille qui ne nous rajeuni pas !

    • y a pas à dire, ça ne nous rajeunit pas tout ça. Mais dites-moi, vous autres, ça fait combien de temps que vous êtes accro à Internet ? Moi perso, ma première connexion (en RTC puisque habitant dans un bled d’à peine 200 habitants) remonte à 2002. J’avais 45 ans. Mon premier PC ? Acheté en 1999 (4,3 Go de disque dur, 64 Mo de RAM, processeur AMD K6-2 cadencé à 350 Mhz). On commençait à parler de Google qui se définissait comme un « méta-moteur » (de recherche) et certains se la pétaient en prétendant pouvoir télécharger des trucs copyrightés sur Napster. Les gosses utilisaient eMule et ça prenait plusieurs jours pour télécharger un film (56 kbps oblige). J’arrivais même pas à visionner des vidéos sur Youtube. Le FAI que j’avais choisi : Free, car assez compétitif sur les offres bas-débit (15 €/mois pour 50 h de connexion). Après, 4 ans plus tard, quand l’ADSL est arrivé jusque chez moi, je suis passé obligatoirement chez Orange vu que l’opérateur « historique » n’avait pas encore ouvert ses tuyaux à la concurrence pour les bouseux.
      Et sinon, je naviguais avec Internet Explorer (navigateur par défaut installé sur Windows 98). Quelques années plus tard je suis passé à Firefox en commandant un CD-ROM d’installation avec le manuel utilisateur (en anglais) arrivé dans une belle pochette tout droit des États-Unis. J’avais pas dû comprendre assez rapidement qu’on pouvait l’avoir gratos en le téléchargeant en ligne mais vu le débit que j’avais sur ma connexion RTC, je me dis que j’ai pu gagner du temps en soutenant financièrement la Mozilla Foundation ...

    • Ah, c’est beau d’être jeune... Ma première navigation sur le web, c’était en 93, sur un terminal VT 220 (caractères oranges sur fond noir, 25 lignes de 80 colonnes). Les liens étaient en surbrillance, entre crochet avec des numéros... et il fallait faire « escape + le numéro » pour suivre le lien. Comme dans Lynx quoi ;-) Le modem à 9600 bauds était un champion de course par rapport au modem à 300 bauds et écouteurs sur lesquels on plantait le téléphone pour la porteuse qui fut ma première connexion (transpac, hein, pas internet... en 1984, fallait vraiment être un geek comme @Bortzmeyer pour avoir un accès internet...)

    • Ma première page web (en mode local, je n’avais pas de serveur) était en 94. Je devais faire une présentation à une conférence. J’avais insisté pour avoir un vidéoprojecteur. A l’époque, c’était des machines énormes, 1,5m de long !!! Mais les gens étaient enthousiastes : depuis des heures les bavards parlaient de l’internet, mais dans la salle personne n’avait jamais rien vu... alors autant dire que ma démo a soulevé les foules.
      Evidemment, c’était une copie locale de chose existant sur le web... mais c’est la magie du spectacle : faire croire qu’on est en direct live alors qu’on fait du playback.
      Bon, la fin de l’histoire, c’est que ça a tellement plu qu’on m’a invité à une conférence à Moscou en 94. Valab !
      Faut dire aussi que tout avait failli mal tourner : le disque dur externe de 10Mo (oui Mega) sur lequel j’avais préparé ma démo est tombé de mon bureau la veille... tout éclaté. J’ai couru dans le labo d’informatique pour faire ressouder... et quand je suis arrivé, les techniciens n’avaient pas vraiment envie de toucher à ça. J’ai fait la soudure moi même. Et hop, c’est reparti !!!

    • en 91, pendant l’organisation d’un festival d’art contemporain avec quelques amis ( https://www.le-terrier.net/albums/acte_festival/index.htm ), nos recherches de jeunes artistes dans les écoles d’art et ailleurs nous avaient conduit au départ de notre périple à rencontrer, aux beaux arts de Nantes Pierre Giquel et Joachim Pfeufer, qui y enseignaient. On a assisté pendant notre séjour à une drôle d’expérience qui les tenaient en haleine depuis pas mal de temps (je ne sais pas si c’était lié ou non au projet Poïpoïdrome ou pas, je crois que oui, faudrait leur demander) : tenter d’échanger entre trois pôles géographiques très éloignés (mes souvenirs me disent Japon et USA, mais hmmm...) des images (façon de parler) simultanément.
      Je trouvais si disproportionnés les efforts techniques mis en place et le résultat, que je ne voyais pas du tout l’intérêt de ce bordel, et moins encore artistiquement.
      Cinq ans après, la toute première version du Terrier apparaissait sur Mygale et me tenait éveillé des nuits entières à bricoler des pages HTML et je considérais que j’étais en train de vivre l’aventure artistique la plus excitante depuis l’invention de la video.

    • Ben non j’étais aux Arts Déco, sur la date je suis à peu près sûr que c’était en deuxième année, donc 87-88. Le cours d’histoire de l’art de Don Foresta. Ou alors en vidéo. Puisqu’il donnait des cours de vidéo aussi, certains auxquels j’ai assisté quand bien même je n’étais pas en vidéo. Il faudrait que je demande à une amie qui y était aussi et avec laquelle je suis encore en contact.

      En tout cas je suis sûr que ce n’était pas aux États-Unis, où je n’ai jamais entendu parler de connexion pendant les trois ans où j’y ai étudié (88-91).

      Et je suis sûr que ce n’était pas au Japon où de fait je ne suis jamais allé.

    • Et sinon j’ai le souvenir de connexion entre des postes connectés des deux côtés de l’Atlantique entre Paris et les Etats-Unis dans une école de photographie où j’ai accompagné Robert Heinecken qui y donnait un stage. Il y avait une sorte de partage d’écrans à distance, mais cela ne fonctionnait pas bien du tout. L’école en question était rue Jules Vallès à Paris et ça c’était en 1991 ou 1992.

    • Première connexion en 1992, j’étais en DEA au Canada (Guelph), mais je n’avais qu’un seul correspondant, un copain qui faisait sa thèse à Orsay.

      Retour à Paris, à Jussieu, je demande à créer un nom de domaine pour mon labo, mais je suis le seul à l’utiliser, les autres ne comprenant pas à quoi ça peut servir. Mes correspondants ne sont encore que des copains scientifiques étudiant dans des universités.

      Je crois qu’il faut attendre 1995, mon post-doc aux USA, pour que je commence à avoir des correspondants qui ne sont pas des scientifiques. A l’époque mes mails sont en fichier texte et j’archive tout. Jusqu’en 2005, une année de mail « pèse » à peine 10 Mo...

    • Alors ça ! Je suis impressionnée par les croisements de liens que contiennent ces commentaires. Je sais pas par où commencer, donc autant le faire chronologiquement :

      – en 1987/88 j’ai eut un prof de math, remplaçant, très jeune, et tellement passionné qu’il a réussi en quelques semaines à élever le niveau de la classe de premières littéraires dont je faisais partie. Je me rappelle particulièrement de son cours où il nous avait expliqué et fait découvrir sa passion : ce truc qui s’appelait ordinateur et faisait plein de trucs à partir du 0 et du 1 ! Je revois très bien ce machin, bizarre, cette sorte de télé sans image. Je me rappelle m’être dit que c’était complètement loufoque de tout « coder » en 0 et 1 et que c’était assez surréaliste pour me plaire...

      – je me rappelle quelques années plus tard, 1992/93, de l’émulation et de l’électricité qui régnait dans le sous-sol de l’école des Beaux-Arts de Nantes autour de Joachim Pfeufer et des quelques écrans, toujours squattés, que je n’avais jamais vraiment pu approcher. Du coup j’avais feint le dédain, mais surtout, c’était l’autre labo, celui de photo, qui m’attirait. (Bon en fait j’ai fini par m’embrouiller avec quasi tous les profs, donc j’ai pas gardé de supers souvenirs de cette seule année passée dans ce lieu qui m’avait tant fait rêver pendant toute ma scolarité...)

      #mon_premier_ordinateur_à_moi, avec accès immédiat à internet puisque c’est pour ça que je l’avais acheté, ça a été quelques années plus tard, mais j’arrive plus à me rappeler précisément, je dirai 1998 ou 99. Je l’avais pris en leasing chez Ooreka et ... ça a bouleversé ma vie, ça m’a permis d’apprendre, de comprendre, de travailler... à tel point que lorsque mon appartement a été incendié en 2000, c’est une des premières choses que j’ai voulu récupérer (après mes négatifs et mon appareil photo, bien sûr !)

      Je vois que nulle part n’est mentionné le #minitel, mais pour moi il fait partie de l’histoire, un peu, aussi ;)

    • @val_k oui, le minitel a pas mal pris de place également dans l’histoire pour moi également ; j’ai pu y découvrir toute la fécondité de l’hétéronymie : un ami avait monté un serveur en 88, à Rennes, qu’il avait appelé Factel. J’y passais des nuits entières à composer des textes/images, sous divers hétéronymes, que je postais sur le forum, tirant des réponses des autres connectés la matière pour les réalisations suivantes ; j’ai quelque part dans mon bordel des pages imprimées sur une matricielle à aiguilles, sans doute très délavées, de ces espèces de calligrammes électroniques. Tout ça a été la matière première de ce qui allait devenir dans les newsgroups (frap, essentiellement) les newsgroup-poems de Olivier Wattez.
      celui-là jouait avec le tempo des expéditions (comme pas mal de gens causaient sur frap, des messages hétérogènes pouvaient s’insérer à tout moment dans une tentative de filer des messages)

      https://www.le-terrier.net/lestextes/wattez/wattezpoemes/pli/pli.htm

      celui ci sur les imbrications de messages produisant des changements de sens

      https://www.le-terrier.net/web_art/heraclite/heraclite.htm

      celui-ci sur les limites de l’ascii imposées par les contraintes de cadre formel des newsgroup

      https://www.le-terrier.net/web_art/menines/01/index.htm

  • FESTIVAL HORS SUJET « APPEL À PROJETS & MANIFESTE »
    https://laspirale.org/texte-597-festival-hors-sujet-appel-a-projets-manifeste.html

    FESTIVAL HORS SUJET « APPEL À PROJETS & MANIFESTE »Paris s’éveille, Paris s’agite, Paris revit. Encore une fois, au travers d’une nébuleuse de lieux atypiques et généreux, hors-castes, hors business, hors-normes, qui pensent et entreprennent autrement, différemment, ravivent la flamme et impulsent un autre art de vivre.

    Ce qui nous donne l’occasion de relayer ce premier appel à projet de nos amis du Festival du Documentaire Expérimental de la Gare XP, dont la première édition se tiendra du 29 mai au 1er juin 2019.

    Leur équipe veut visionner vos films documentaires, au sens le plus large du terme. Que ceux-ci s’avèrent contemplatifs ou sans moyens, pour adultes, performatifs ou hors sujet, voire même qu’ils tirent sur la fiction et quelques dimensions indicibles.

    Il ne vous reste plus qu’à jouer et (...)

    #laspirale

  • Je connais pas le gars, Pablo Servigne, mai je suis assez ravi que, tout en douceur, se soustrayant au bête jeu de fight de Sky, il lui fasse abdiquer cette espèce d’arrogante hauteur sarcastique (gagnée sur quoi ? Mystère... Mais qui lui dégage une place bien au-dessus « des gens », catégorie fumeuse qui n’a pas d’autre propriété que d’offrir de s’en extraire) dont il teinte tous les entretiens : https://www.youtube.com/watch?v=5xziAeW7l6w


    j’ai peu de goût en général pour la collapsologie, mais le type tient bien et souplement sa position (on partage au minimum quelques certitudes, notamment sur la question de l’échelle des assemblages sociaux)

    @val_k @arno (je suppose que cette fois-ci le lien est bien placé, mais j’imagine que l’entête est trop long)

    • Non, pour moi c’est parfait ! De toute façon depuis quelques jours, le pont #Seenthis > #IFTTT > #Twitter est complètement cassé et ne donne plus de lien vers seenthis, je suis obligée de tout refaire à chaque fois !

      Je ne sais pas si tu sais que la petite flèche sombre à côté de ton lien youtube signifie que cette vidéo a déjà été seenthissée. Quand tu cliques dessus, tu tombes sur les occurences précédentes (uniquement des commentaires : dans l’une des #metalistes de @sinehebdo et initialement pour compléter la publication native du site de #ThinkerView par @ant1 (et si tu cliques sur le tag thinkerview, tu verras que je me suis bien pris la tête avec eux depuis, ils m’ont carrément bloquée sur twitter !)

      J’en profite pour mettre un autre lien relatif à la même vidéo : celui du site dédié aux vérifications d’infos, #CaptainFact : https://captainfact.io/videos/GO1J : pas mal d’assertions de Pablo Servigne y sont décortiquées... qui est une des rares personnes que j’apprécie dans cette nouvelle discipline devenue mode puis dogme, hélas, oubliant trop rapidement ce pourquoi elle est née : faire face à l’angoisse de la Fin (y’a toujours un monde qui s’effondre, un jour ou l’autre) et trouver le moyen de s’y mouvoir, encore, sans espoir, mais avec savoir.

    • @val_k amerde, j’avais pas fait gaffe à la flêche (c’est pas la première fois que j’oublie de regarder ce détail) ; bon, un doublon, donc. Tanpiche. Voilà qui m’aura au moins fait découvrir par tes soins captainfact , c’est plutôt chouette ce truc.
      Pour Thinkerview, clairement, les poses condescendantes de Sky (à base de « les gens », et de « moutons », fin analyste comme un chansonnier) sont ridicules et sa façon de couper la parole à ses interlocuteurs par des stupides petites blagues, des recours à une espèce d’entresoi embarrassant (on se connait, hein, on sait des trucs, hein, je dis pas tout, mais j’en pense pas moins, hein), sa volonté maladroite de conduire opiniatrement l’interviewé à ses petites marottes, ses positions arrêtées, tout ça me gonfle ; et il faut vraiment prendre une bonne respiration à chaque entretien pour ne pas envoyer bouler Thinkerview une bonne fois pour toutes et écouter quand même les invités.

  • Quimper. Une vidéo montre un #Gilet_jaune à terre recevant de multiples coups de matraque
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-une-video-montre-un-gilet-jaune-terre-recevant-de-multiples-cou

    Pour Lionel Botorel, le « street médic » qui a filmé la scène, « ce n’était pas lui (Max, ndlr) qui était visé par la charge des gendarmes, mais des personnes qui se sont enfuies en courant ». « Max s’est fait attraper par la deuxième charge, les gendarmes l’ont matraqué assez violemment, ça a duré au moins 45 secondes », raconte le « street medic » de 37 ans, qui était sur place depuis une vingtaine de minutes avant de filmer la scène.

    La charge a probablement été provoquée, selon lui, par une bouteille jetée sur les forces de l’ordre de ce côté de la rivière « qui ne venait pas de Max ».

    « Je lui ai soigné un énorme hématome au niveau du mollet, du côté droit de la tête, des saignements au nez et au niveau du cuir chevelu. Ils lui ont aussi mis le doigt dans les yeux », poursuit le vidéaste amateur, ajoutant qu’un gendarme avait également « craché dans la chaussure du Gilet jaune avant de la jeter à l’eau ».

    Contactée par l’AFP, la préfecture du Finistère n’a pas souhaité faire de commentaire. Dans un communiqué publié samedi, elle avait fait état de 9 interpellations, et condamné l’action de « nombreux casseurs provenant de départements voisins ».

    #gj #violences_policières et on peut appliquer le hashtag #lâcheté #illégalité