• Glisser sur les fleuves

    Deux récits aux étranges similitudes. Deux histoires de vagabondage sur un fleuve rétif, apprivoisé pour aller voir la mer. D’abord, celle de Misette, partie de l’Île-Verte jusqu’aux calanques de Cassis en kayak de mer. Puis celle de Marie et Christophe, embarqués sur un radeau de bidons de Grenoble à Port-Saint-Louis du Rhône. 57 années les séparent : entre-temps le Progrès, ce salaud, avait parsemé les fleuves de barrages infranchissables et souillé leur eau de produits dégueulasses. L’Aventure, elle, était restée intacte.

    Lire cet article sur https://www.lepostillon.org/Glisser-sur-les-fleuves.html

    #radeau #péripledeproximité #yourigargarine

  • Le receveur de plaintes

    Pour le numéro de cet été, on avait comme envie d’une grande nouveauté, au Postillon. Heureux concours de circonstances : Basile Pevin nous a fait l’honneur de nous proposer la publication de sa dernière nouvelle. Un divertissement postal qui part à la découverte des affres de la Poste moderne, du service Veillez Sur Mes Parents au smartphone Factéo, des avancées du Rentabilisme aux « pick-up stations ».
    Une tentative littéraire spécialement dédicacé à toutes celles et ceux qui continuent à envoyer des lettres manuscrites.

    C’est un long texte à lire sur :
    https://www.lepostillon.org/Le-receveur-de-plaintes.html

    Également disponible en papier en écrivant au Postillon...

    #LaPoste #LaPosteBancale #VeillezSurMesParents

  • Les Makers m’écœurent

    Connaissez-vous le DIY (pour Do it yourself , c’est à dire littéralement « fais-le toi-même ») ? Il désigne une manière de faire, relativement autonome, sans dépendre d’institutions ou de grandes marques.
    Il y a dix ans, on entendait parler du DIY à Grenoble uniquement autour du mouvement punk. Les concerts organisés dans des squats, c’était DIY. Les brochures faites avec une machine à écrire, des ciseaux, de la colle et une photocopieuse, c’était DIY.
    La bouffe à prix libre faite à partir de légumes récupérés sur le marché, c’était DIY.
    Mais depuis les imprimantes 3D et les « fab labs », le DIY s’est institutionnalisé et est maintenant promu par les geeks branchés. Reportage au salon Maker Faire, à Grenoble, où le DIY s’infiltre jusque dans les courses de drones.

    Une gamine s’émerveille et crie « oh ! Un drone ! » comme si elle venait de voir un bébé renard. D’autres enfants pointent l’engin du doigt quand celui-ci, piloté par un type branché (grosses lunettes, barbe, tatouages...), s’en va planer au-dessus du parking de Grand Place.

    La suite sur :
    https://www.lepostillon.org/Les-Makers-m-ecoeurent.html

    #makers #diy #fablabs #coursededrone

    • L’effet pot-pourri de Maker Faire fait que chacun peut s’y retrouver. Il y aura bien dans la masse un stand qui méritera votre intérêt. Sculpter du bois, vendre le Linky ou faire des courses de drones ? Tous makers ! La diversité des pratiques exhibées permet de légitimer celles qui sont nuisibles et tentent de se faire passer pour des créations de passionnés de bricolage. Le plaisir évident de faire soi-même de la petite bidouille réalisée avec ses petites menottes est détourné au profit de technologies et de grosses firmes qui veulent avant tout que « l’autonomie » des bricoleurs passe par leurs services.

      #acceptabilité bien sûr

    • Comme vous l’aurez compris, les makers, ça veut dire les gens qui font. Un peu nous tous en fait, non ? Moi qui fabrique mes propres confitures, aurais-je ma place parmi les 90 stands de makers ? Eh bien oui, à condition que j’utilise un chaudron à commande numérique ou un drone pour décrocher mes cerises perchées trop haut dans l’arbre. C’est là tout l’enjeu du mouvement : promouvoir les nouvelles technologies dans une ambiance très légère et familiale, sans se poser de question sur la finalité de la production. Du moment que c’est DIY et innovant, on prend !

      (...)

      Je passe vite mon chemin devant les dizaines d’imprimantes 3D occupées à fondre du plastique pour fabriquer des petites figurines de Pokemon ou autres chatons. Tout à coup s’ouvre à moi une pièce où l’ambiance est différente, moins frénétique. On y trouve une couturière, des artisans du bois, des autoconstructeurs. Telle une enclave résistante au milieu de la robotisation généralisée, il existe encore quelques makers de tradition, de ceux qui ne cherchent pas la performance ni le gadget high-tech. D’autres cas isolés apparaissent dans les dédales du salon : artistes, brasseurs, radioamateurs, fabricants de petits jouets en bois ou autres loisirs créatifs. On sent la volonté pour certains de se réapproprier des savoir-faire les pieds sur terre plutôt que de nous plonger dans les ondes de la ville intelligente. Le cul entre deux chaises, d’autres hésitent et semblent se poser des questions politiques, comme ce stand de « retrogaming » (jeux vidéos anciens) ou l’on trouve un autocollant « 1984 was not a manual » en référence au best-seller d’Orwell.

      (...)

      Le mouvement maker ne se contente pas de l’autonomie vers laquelle chacun pourrait tendre en répondant à ses besoins basiques (alimentation, logement, habillement...). Ici on produit des robots, du numérique, on fait de la publicité pour des multinationales et des start-ups présentes en masse sur le salon et on compte sur les sympathiques makers pour dorer le blason des technosciences.

      #confusion aussi, dans ce cas.

      Au passage, on notera que rien dans ce qui est décrit n’indique l’existence d’un « mouvement ». Il y a une association de fait entre des bricoleurs et des multinationales dévastatrices, c’est tout.

    • « Confusion » orchestrée de manière très consciente à mon humble avis. C’est un des grands moyens d’acceptabilité que d’entretenir ce genre de confusion et de faire croire que ces techniques complexes (high-tech) ne sont qu’une suite logique d’autres activités passées, dans la continuité, comme si c’était les mêmes finalités, etc.

    • Deux choses :

      – les lieux spécialisés style fablab sont effectivement de drôles de fourre-tout mais permettent une chose que je trouve intéressante c’est de mutualiser certaines ressources : la place (l’espace), les machines de découpe par exemple (j’aime bien bricoler des trucs mais ma petite scie ne fait pas toujours le poids), ce qui permet de récupérer du bois (par exemple) sans avoir à en racheter (ce qui est le cas si tu vas au casto/brico du coin) pour faire tes découpes.
      – ce qui a changé dans le bricolage du dimanche, c’est le fait qu’il soit plus facile de bricoler des trucs « techniques », et que tu coup tu as un regain pour l’électronique du dimanche qui a toujours existée, sinon pas de radio alternatives hein, sans des passionnés de soudure politisés,
      – qu’il y a une diffusion de « l’esprit hacker » pour le meilleur et pour le pire, cette idée/envie de reprendre la main sur les objets qu’on nous impose, les faire durer, les transformer. Voir le succès des repair café. Un exemple, contourner les limitations des imprimantes qui sont programmées pour ne durer qu’un certain nombre d’impressions. J’ai participé à des reparis cafés où l’espace le plus actif était celui de la couture : réparations d’habits, de chaussettes, les trucs que l’on faisait autour de moi quand j’étais petite, pour économiser et qu’on ne fait plus car les habits sont tellement pourris et peu chers... (Ré)apprendre à coudre, se vêtir moins mais mieux...etc.
      Ça c’est le versant utile de ce foutoir.

      – de l’autre côté il y a une idéologie technophile, libérale, le maker comme entrepreneur, autonome etc... soit-disant dépolitisé mais en fait tout à fait capitaliste. Les deux co-existent parfois dans le même espace. C’est pourquoi aux fablabs, je préfère les hacklabs...

    • Le DIY à la sauce 2010, c’est aussi une manière de conquérir les esprits entrepreneuriaux, branchés si possible, moutons des temps modernes, avec la barbe et la chemise bûcheron, mais bien en troupeau quand même.
      À ce train, même les activités classés « branchées » d’hier et pourtant si proche du faire soi-même ne trouvent plus preneurs (ou pas assez). J’en veux pour preuve le logiciel libre, pourtant hi-tech (ou plus assez ?) qui manque de doigts mieux répartis.
      Quand on tourne le dos à la cathédrale pour se diriger vers le bazar, si c’est trop chiant, trop long, pas assez loisir, pas assez hype, on abandonne et on s’engouffre chez leroy merlin.
      cf https://atelili.tuxfamily.org/wiki/atelier:16

    • Dans ces espaces, comme dans les AMAP, il y a un intérêt pour l’expérimentation et le débat sur et autour de la consommation, de la production, de la monnaie, du réseau, de l’écologie etc. Ça ne veut pas dire que c’est tout bien propre et super, mais au moins il y a des possibilités. Je n’ai pas tellement vu ces possibilités au supermarché ou chez casto.

  • Arnaque éthique au Crédit coopératif

    Au Postillon, comme plein de gens à la recherche d’une banque « moins pire », on a un compte au Crédit coopératif. On n’a jamais eu beaucoup d’illusions sur cette banque, mais on croyait jusqu’à peu que cette structure se tenait quand même un peu éloignée des affres du capitalisme moderne. Sur le site internet de cette « banque coopérative et engagée », on peut d’ailleurs lire qu’elle agit pour « une société où l’homme et son environnement priment sur le capital ».
    Alors on est allé voir de plus près. Et patatras. Les « investissements socialement responsables » que propose la banque servent en fait à financer des entreprises comme Coca-Cola, Carrefour et Vinci. La « finance collaborative » permet avant tout à des riches de payer moins d’impôts, et comme toutes les autres banques, le Crédit coopératif pousse aussi ses clients à s’endetter.

    Voir la suite sur : https://www.lepostillon.org/Arnaque-ethique-au-Credit-cooperatif.html

    #CréditCoopératif #financeéthique #arnaque

    • J’ai longtemps cherché à quitter ma grosse banque capitaliste, la SG et bien sûr, à moment donné, j’ai frappé à la porte du Crédit Coopératif. Bon, déjà, c’est du coopératif de centre-ville aisé, parce que sorti des grosses agglos, pas d’agence, ce qui donne une certaine idée de la cible, mais bon… le Crédit Coopératif a Coopabanque pour ceux qui sont loin et numériques. Donc, on décide d’ouvrir des comptes et de passer chez eux… et là, tout de suite, ça se crispe. Parce qu’ils exigent la domiciliation des salaires et marquent clairement leur désapprobation quand on n’est pas salariés (pas hyper coopératifs, pour le coup) et même quand c’est fait, exigent encore plus de preuve de revenus pour finalement nous lâcher des moyens de paiement pour gens interdits bancaires, ce que nous n’avons jamais été. En gros, on comprend très rapidement qu’on est trop pauvres pour eux et qu’ils nous collent en période probatoire. Mais avec l’éloignement de la moindre agence, leurs exigences nous rendent la gestion totalement impossible, nos interlocuteurs sont désagréables, il n’existe aucune marge de négociation : nous sommes des indésirables dans cette banque qui semble avoir une idée bien précise du genre de clients qu’elle souhaite avoir.
      Même ma banque capitaliste pourrite ne nous avait jamais si mal traités.
      On décide de laisser tomber et de fermer nos comptes chez ces crétins, mais là, quasiment impossible de le faire, bref, gros merdier pas pratique pour changer, interlocuteurs merdiques : on a fini par abandonner une partie du fric (pas beaucoup) qu’on avait là-bas pour des frais imaginaires et on a un compte qu’on n’a jamais pu fermer.

      On a fini par aller chez Monabanq, une filiale numérique du Crédit Mutuel, un autre groupe capitaliste. Mais contrairement à Coopabanque, Monabanq affiche clairement dès le départ sa volonté d’être la banque des pas riches . Depuis le début, on a des interlocuteurs tout à fait compétents, des services adaptés, des tarifs très très raisonnables et relativement peu de sollicitations à consommer (mais un peu quand même).
      Franchement, de par leur politique d’offrir des services même à des gens qui ont le RSA, je les trouve infiniment plus « coopératifs » que les autres faux culs.

  • Libérez la santé !

    En septembre 2016, après quatre ans de préparatifs, une association regroupant médecins, accueillants, travailleurs sociaux et paramédicaux a ouvert un centre de « santé communautaire » à Echirolles : le Village 2 santé, proche du quartier du Village 2. Alors que la troisième ville de l’agglomération voit ses médecins partir à la retraite sans être remplacés, l’arrivée des « jeunes médecins » est plutôt vue d’un bon œil.

    "Quelques particularités le distinguent d’un centre de soins classique. La plus frappante pour nos imaginaires de crypto-marxistes est l’égalité salariale au sein de l’équipe, des travailleurs sociaux aux médecins : onze personnes pour l’instant, qui se réunissent chaque semaine et s’organisent de façon non hiérarchique. Une autre est qu’il se revendique de la santé communautaire : pour faire court, un « système de santé pensé avec et pour toutes et tous » plutôt qu’imposé. Une troisième est que le Village 2 santé a choisi de s’implanter dans un quartier très populaire, longtemps 100 % HLM avec les loyers les plus bas de l’agglo."

    "À l’inauguration, le maire Renzo Sulli les félicite mais s’interroge comme tout le monde sur le mot « communautaire. » Il a reçu des appels de citoyens qui se demandent si c’est réservé aux musulmans. « On pourrait enlever communautaire », non ? Sylvette Rochas, son adjointe, lui a répondu : « Oui c’est comme dans parti communiste, on pourrait enlever communiste ? » Le maire n’a plus rien dit ; il est justement communiste. Quant au mot communautaire, assimilé en France et à tort au communautarisme, il est employé sans crainte en Belgique, en Angleterre, outre-Atlantique pour désigner ce « système de santé pensé avec et pour toutes et tous »… « Ça fait que trente ans qu’on en parle, c’est encore un peu tôt », ironise Alex."

    Lire la suite sur :
    https://www.lepostillon.org/Liberez-la-sante.html

    #Santécommunautaire

  • Les start-up : la vraie France des assistés

    Le grand timonier Macron veut faire de la France une "start-up nation".
    Dans nos sociétés modernes-innovantes-à-la-pointe-du-progrès, il n’y a plus d’argent pour les hôpitaux, pour les trains régionaux, pour l’hébergement d’urgence, pour que les aides à domicile aient des conditions de travail décentes, etc. Par contre, il y en a toujours pour les start-up. C’est ce qu’ils appellent le fameux « modèle grenoblois ». Un modèle qui encense la R&D (recherche et développement) et l’esprit entrepreneurial, tout en reposant sur un pillage de l’argent public, une philosophie inepte et des procédés immoraux. Aujourd’hui, Le Postillon vous raconte l’histoire d’Ebikelabs, une jeune start-up sur laquelle pèsent des soupçons de trafic d’influence avec des élus de la Métro (voir www.lepostillon.org/Le-trafic-d-influence-co-construit.html). Elle promeut le « vélo électrique connecté », et a été fondée par un certain Maël Bosson, qui désire « sauver la démocratie par les start-up ». Bienvenue dans ce petit monde innovant où l’argent public coule à flots.

    Voir la suite de cet article sur :
    https://www.lepostillon.org/Les-start-up-la-vraie-France-des-assistes.html

    #Pillagedelargentpublic #StartupNation #véloélectrique #modèlegrenoblois

  • Ineptes tablettes

    C’est Noël après l’heure. Les élèves de cinquième de quinze collèges de l’Isère vont recevoir des tablettes numériques. Un cadeau du Conseil départemental, très fier de lancer son « Plan numérique », visant à terme à mettre dans les mains de chaque collégien un nouveau joujou numérique. Au XXIème siècle, toute l’ambition des classes dirigeantes, en l’occurrence ici la majorité Les Républicains du département, à propos des jeunes et de l’éducation consiste à les abreuver de gadgets technologiques. Quitte à gaspiller des millions d’euros d’argent public pour le plus grand bonheur de la multinationale Apple, qui s’apprête à embrigader plein de futurs clients.
    Ces tablettes vont servir à « lutter contre les inégalités et améliorer les apprentissages », assurent les communicants en ayant l’air d’y croire. Le Postillon pense exactement l’inverse et dresse, avec l’aide d’une enseignante concernée, les principaux enseignements de cette ineptie.

    https://www.lepostillon.org/Ineptes-tablettes.html

    #FuckApple
    #Tablettesaucollège
    #Delathuneilyena

  • Lettre au futur étudiant de Sciences-Po Grenoble

    Pipeau-litiquement correct

    Ils sont partout. Dans les mairies, les conseils départementaux, les banques, les associations, les structures de l’économie sociale et solidaire : dans la cuvette on peut tomber dessus à n’importe quel coin de rue. « Ils », ce sont les anciens élèves de Sciences Po Grenoble. Ils sont souvent cadres ou dirigeants, ou les deux, et savent généralement bien parler. Quand on les côtoie un peu, on se rend vite compte qu’ils peuvent même parler de tout, alors que leurs connaissances sur bien des sujets sont proches du rien : le sobriquet facile de Sciences-Pipeau est amplement mérité. Deux anciens élèves sont venus toquer à la porte du Postillon pour mettre en garde leurs potentiels successeurs.

    voir la suite sur https://www.lepostillon.org/Pipeau-litiquement-correct.html

    #SciencesPo

    • Il y a aussi la Science Popo, d’Alexis Leclef Prononcer Leclé.
      De l’utilité sociale du divin canular démocratique (Science POPO)
      Cours de Science Popo Sur Radio Campus Lille ! Leçon (8)

      Bizarre chose que la religion, qui glorifie ce qui n’existe pas... Ou plutôt qui, au travers de la glorification de ce qui n’existe pas, justifie, approuve et bénit une forme d’organisation sociale qui, pour couvrir ce qu’elle a d’inacceptable, a besoin de créer des illusions à glorifier !
      (Article d’Alexis Leclef paru dans Le Bateau ivre / El Batia moûrt soû, n° 66, nov. 2011)

      Le christianisme en est l’illustration par excellence. Pendant un millénaire et demi, il a fait vénérer aux pauvres leur seigneur féodal comme des ouailles moutonnièrement bêlantes vénèrent sans broncher le Seigneur théologal. Voltaire ne s’y est pas trompé, pour qui « il est infiniment plus utile d’avoir une religion, même mauvaise, que de n’en avoir point du tout ».

      Ni Napoléon, pour qui, selon le mot célèbre qu’on lui attribue, « un curé vaut dix gendarmes », éloquent résumé des raisons pour lesquelles le capitalisme n’a jamais depuis lors renoncé complaisamment à se servir de ce genre de bienfaits qu’offre une Église issue d’un autre temps.Vénérer ce qui n’est pas pour justifier ce qui est, telle est bien en effet la fonction sociale de la religion : masquer des injustices terrestres crevant pourtant les yeux en priant un Dieu céleste illusoire et invisible, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

      De même que le Dieu chrétien, à l’instar de tous les dieux, est pure chimère, la démocratie élevée au rang de nouveau Dieu créateur de l’organisation sociale est vaste blague. Les mots existent, mais les saintes choses qu’ils expriment ne sont, auraient si bien dit Jean Meslier, qu’« illusions et impostures ». Le canular est cependant bien utile et il n’est rien d’étonnant que la science popo la vénère comme l’alpha et l’oméga, le principe et la fin de toute organisation sociale.

      C’est en son nom par exemple que ce sont opérées, à grand renfort de canonnières, ces croisades modernes qu’ont été les expéditions coloniales du XIXe siècle. Elles étaient justifiées par le « fardeau de l’homme blanc », souci philanthropique s’il en est d’y exporter la « civilisation », cet autre nom aux saveurs maintenant désuètes par lequel on la désignait alors.

      C’est au nom de cette même démocratie qu’aujourd’hui encore l’on jauge, en toute conformité avec les préceptes popoliniens, les États qui ne font pas partie de la terre d’élection singulièrement bénie de Popo qu’est le monde occidental : ces États issus tout droit du paganisme, et qui en portent encore tant de stigmates, font-ils enfin allégeance aux formes imposées de la démocratie par définition parlementaire, ou restent-ils au contraire embourbés dans leur mécréance originelle ?

      Et gare à ceux qui n’ont pas appris par cœur le catéchisme qui est de servir sans broncher les intérêts du monde riche et justement dévot ! Car à la moindre divergence avec ces États pieusement démocratiques, à la moindre velléité d’indépendance suspecte, un ouragan de bombes s’abattra sur eux ! En toute impunité. L’impunité qui sied à ceux qui sont dans le « bon droit », parce que leurs valeurs sont autoproclamées bonnes, fussent-elles assénées à coup de pilonnages massifs et par l’occupation militaire.
      Ainsi se permet-on de nos jours de bombarder allègrement la Libye au nom de l’humanisme, pour sauver des vies » dit-on, même si on en supprime bien plus sous les décombres des bombes de l’OTAN infiniment plus puissantes et meurtrières... mais larguées pour la bonne cause.

      Imaginerait-on à l’inverse que ce pays dirigé par un tyran sans foi ni loi pousse sa barbarie à bombarder les capitales occidentales ? C’est un ouragan de feu et de plutonium qui en réplique le dévasterait, au regard duquel l’Apocalypse semblerait une comptine pour enfants. Mais que l’on bombarde les villes libyennes, quoi de plus normal, puisque cela se fait au nom de la démocratie et avec la bénédiction de l’humanisme !

      Tant il est vrai que croire à Dieu permet de s’octroyer des licences en ce bas monde, celles de faire impunément ce qui est réprouvé et réprimé dans le chef des mécréants. Les crimes, les massacres et les génocides sont permis s’ils sont faits au nom de Dieu, et l’on peut même pousser la magnanimité à les perpétrer pour « le bien » des peuples qui en sont les victimes – et le salut de l’âme de ceux des leurs qui ne sont plus.

      Les adorateurs de cette autre mystification révérée sous le nom de démocratie justifient de même ce droit régalien. Popo en fait quant à lui, c’est son rôle, immodérément et inconditionnellement l’éloge ! Contre toute évidence.Depuis quand d’ailleurs l’impérialisme se préoccuperait-il d’autre chose que de ses intérêts économiques et stratégiques ?

      Dans la féodalité, le Dieu imaginaire vénéré par le christianisme permettait de justifier l’oppression et de la faire accepter par ceux qui en sont les victimes. Aujourd’hui, c’est la tout aussi imaginaire démocratie vantée par la science popo qui en a repris la fonction, celle de couvrir de son emballage idéologique jusqu’aux plus barbares horreurs, aux plus criminels forfaits et aux plus inhumaines turpitudes.
      Ainsi s’explique en fin de compte pourquoi ce qui n’a pas d’existence a cependant son utilité. Et pourquoi, pour le bénéfice des puissants et l’assujettissement des autres, il est voué un culte à une démocratie qui n’a de réelle que le nom.

      http://www.campuslille.com/index.php/entry/de-l-utilite-sociale-du-divin-canular-democratique-science-popo

      #SciencesPopo

  • Délocalisez-vous !

    Salut Medhi et Cédric. On ne se connaît pas : sans doute n’avez-vous jamais ressenti le plaisir de lire Le Postillon, même si vous êtes tous les deux grenoblois. Vous n’êtes pas élus, chefs d’entreprise, ou responsables de quoi que ce soit, donc a priori nous n’avons aucune raison de parler de vous sans vous prévenir.
    Mais vous avez la chance d’avoir été choisis complètement arbitrairement pour notre « portrait Twitter ». En 2009, le curieux magazine Le Tigre avait fait sensation en dressant le « portrait Google » d’un inconnu, entraînant un débat national sur la quantité d’informations privées laissées sur Internet. Depuis Le Tigre a hélas disparu, en même temps que les possibilités de livrer sa vie privée aux internautes se sont démultipliées. Joie du monde moderne : il y a maintenant des applications de géolocalisation qui permettent de littéralement suivre à la trace des inconnus.
    Chers Mehdi et Cédric, vous en êtes adeptes, quoique de façon très différente. Grâce à vos comptes Twitter et Instagram, on va donc raconter un peu vos vies. Pardonnez-nous cette indélicatesse, mais après tout, vous n’aviez qu’à faire un peu attention.

    La suite est à lire sur https://www.lepostillon.org/Delocalisez-vous.html

    #Twitter #géolocalisation #foursquare #allezvousfaireconnecter

  • Quand je dis « start-up », vous dites « week-end » !

    À Grenoble les événements conviviaux autour des nouvelles technologies pullulent presque autant que la pyrale du buis. Pas une semaine ne se passe sans un « apéro pitch » (voir Le Postillon n°30), un « apéro entrepreneur », un « business club café », une soirée « beer & biz », ou autre moment liant alcool, high-tech et vénalité. Tenez par exemple, mi-octobre il y avait le « Start-Up Week-end », qui a réuni une centaine de personnes pendant 48 heures. Nos deux reporters, Bouquetin-Transpirant et Renard-Reniflant, se sont incrustés à la soirée d’ouverture et y ont même apporté leur touche espiègle. Où l’on voit que dans ce genre de moment, on peut proposer n’importe quelle idée de business, même les plus scandaleuses.

    voir la suite sur https://www.lepostillon.org/Quand-je-dis-start-up-vous-dites-week-end.html

  • Pour une réserve naturelle de crétins des Alpes

    Cela fait plus de quinze ans que certains veulent créer un parc naturel régional dans le massif de Belledonne. Une envie compréhensible : le Vercors, la Chartreuse, les Bauges ont leur parc. Belledonne, pourtant bien plus élevé en altitude, n’est qu’un vulgaire « massif » : ça la fout mal sur les documents touristiques. Alors les promoteurs de ce projet de parc envoient régulièrement des communiqués de presse, font du lobbying à la région, organisent des réunions, mais se heurtent à un problème lui aussi « massif » : tout le monde s’en fout.

    Lire la suite sur https://www.lepostillon.org/Pour-une-reserve-naturelle-de-cretins-des-Alpes.html

    #crétinsdesalpes

  • Comboire le calice jusqu’à la lie

    Pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour passer de bonnes vacances. Deux reporters du Postillon se sont complètement dépaysés en allant passer 24 heures dans le plus grand centre commercial de l’agglomération grenobloise, l’Espace Comboire. Saviez-vous que Jean-Jacques Rousseau s’était promené vers Comboire ? Que le premier centre Leclerc en dehors de la Bretagne s’est installé à Grenoble ? Que l’écologiste André Gorz a fait l’apologie de ces « centres de distribution » ? Que de nouveaux supermarchés s’installent toujours dans l’agglomération ? Que les commerçants des centres-villes ne sont pas près de voir revenir leur clientèle ? Allez, zou, en route pour vingt-quatre heures trépidantes.

    Lire l’article en entier sur : https://www.lepostillon.org/Comboire-le-calice-jusqu-a-la-lie.html

    Extrait : (...) Car le développement des centres commerciaux n’est pas un long fleuve tranquille. Quand Edouard Leclerc ouvre ses premiers magasins dans les années 1950, nombre de commerçants, relayés par des politiques, s’inquiètent de cette « concurrence déloyale » que suppose le concept de la « vente au prix de gros ». Le premier endroit où Leclerc va s’installer en dehors de la Bretagne est à ... Grenoble. En 1958, il ouvre sur le cours Jean Jaurès un « centre de distribution de produits alimentaires E. Leclerc », comme ça s’appelait à l’époque. Un article de l’Express (2 avril 1959) nous apprend qu’il a été invité en Isère par des ingénieurs grenoblois de Merlin-Gerin, qui étaient « révoltés par le coût élevé de la distribution », considéré comme un des « freins les plus puissants à l’expansion et à la modernisation de l’économie ». (...)
    Dans cet article, un petit détaillant prévoit le futur que promet ce genre de commerces : « si vous voulez éliminer tous les petits commerçants au profit d’une dizaine de centres Leclerc, il vous faut aussi accepter les conséquences : vous ferez des kilomètres pour remplir votre panier ».
    Une clairvoyance que n’avait pas le journaliste de l’Express : lui s’extasie devant la « frénésie de la concurrence » et affirme que Leclerc a lancé une « initiative désintéressée », « mû par des préoccupations autres que commerciales ». Alors que Leclerc est aujourd’hui une des plus grandes fortunes françaises, ce jugement est d’autant plus surprenant que l’auteur de l’article est un certain Michel Bosquet, pseudonyme du philosophe et journaliste André Gorz. Ce pionnier de l’ « écologie politique » est notamment connu pour avoir vivement critiqué le capitalisme et « l’idéologie sociale de la bagnole », un engin presque obligatoire pour se rendre dans les zones commerciales où se trouve aujourd’hui la majorité des Leclerc.

    #AndréGorz #centrescommerciaux #Gonzo #Vivelabagnole

  • Grenoble sera-t-elle insoumise ?

    Peut-on être « insoumis » une fois arrivé au pouvoir ? Les militants de Mélenchon s’agitent pour la présidentielle avec un slogan phare : « La France insoumise ». À Grenoble, nombre de militants du Parti de gauche regrettent la soumission de leurs élus aux politiques d’austérité. Suite à la présentation du plan de sauvegarde, les co-secrétaires départementaux ont sorti un communiqué pour demander un moratoire et une consultation. Une demande qui pourrait paraître évidente, mais qui n’a pas plu aux instances nationales : le parti a immédiatement été mis sous tutelle. Reportage à l’assemblée générale extraordinaire, qui a mis en évidence les deux lignes politiques s’affrontant à l’intérieur du parti.

    Une femme crie : « Je t’emmerde ».
    Un homme s’insurge : « On dit pas ça, quand on parle de fraternité et de respect, on dit pas aux camarades “je t’emmerde” »
    La femme répond : « Tu sais où tu te la mets ta fraternité ? »

    Sacrée ambiance, ce vendredi 2 septembre, pour l’assemblée générale extraordinaire du Parti de gauche (PG). Une soixantaine de « camarades » est réunie pour tenter de résoudre la pire crise qu’affronte le jeune parti en Isère.

    C’est une crise qui a éclaté au mois de juin, suite à la présentation du plan de sauvegarde de la municipalité grenobloise, dont fait partie le PG. Ce plan, qui taille dans les dépenses sociales, passe mal chez nombre de militants remontés contre les politiques d’austérité.

    Juste après la présentation de ce plan, le 11 juin, le comité de Grenoble envoie à la presse un communiqué pour soutenir sans réserve les élus grenoblois, rejetant la faute sur « 

    le libéralisme et les trahisons du gouvernement Valls-Hollande

     ». Jusque-là, tout va bien dans la discipline de parti. Mais quelques jours plus tard, patatras ! Le 17 juin, les deux co-secrétaires départementaux envoient un autre communiqué. Si ce texte désigne « clairement le gouvernement Hollande-Valls-Macron comme responsable », il se démarque et demande « 

    un moratoire sur ce plan

     ».

    C’est pas bien méchant : juste une demande de « débat / consultation publique ». C’est même le minimum au vu du programme de Piolle. L’engagement n° 8 promettait : « Chaque année, la municipalité débattra avec les habitants du budget municipal en proposant plusieurs scénarios, dans chaque secteur et avant le vote du budget par le conseil municipal ».

    La suite sur https://www.lepostillon.org/Grenoble-sera-t-elle-insoumise.html

    #InsoumissionOuaisOuais #PartideGauche #Piolle #Altergauche #Faitescequejedispascequejefais

  • Des grillages à poules contre les nuages toxiques !

    Les voisins de la plateforme chimique de Jarrie peuvent dormir tranquilles : les autorités viennent de mettre en place un PPRT (Plan de prévention des risques technologiques) pour donner l’illusion que tout est sous contrôle pour rassurer. Ce PPRT est tellement bien fait qu’il permet à un simple grillage à poules d’arrêter un nuage toxique.

    Lire la suite sur :
    http://www.lepostillon.org/Des-grillages-a-poules-contre-les-nuages-toxiques.html

    #Chimie #PPRT #Toutestsouscontrole #Ouaisouais

  • Fermer des bibliothèques, sauver le high-tech ?

    L’annonce a fait grand bruit : pour essayer de faire 14 millions d’euros d’économies dans les prochaines années, la mairie de Grenoble va sabrer dans ses dépenses sociales, en rognant sur les dépenses de santé scolaire et en fermant trois bibliothèques. Au total, les gestionnaires verts & rouges veulent supprimer cent postes d’ici 2018. Derrière l’avalanche des réactions indignées de la part des oppositions, cette politique d’austérité révèle des grands choix de société : préfère-t-on donner de l’argent au high-tech ou aux bibliothèques ?

    La suite sur :
    http://www.lepostillon.org/Fermer-des-bibliotheques-sauver-le-high-tech.html

    #Piolle #Grenoble #Alternativeouaiouais #Antiaustéritéouahaha

  • Enfin un procès !

    C’est avec une émotion non dissimulée que toute l’équipe du Postillon a la joie de vous faire part de l’arrivée de son premier procès. Il a deux petits noms « Injure » et « Diffamation », et la paternité est à aller rechercher du côté de Christophe Ferrari, maire de Pont-de-Claix et président de la Métropole de Grenoble, et de sa directrice de cabinet Yveline Denat.

    Un premier procès est une étape très importante dans le développement d’un petit journal local indépendant. Chacun sait que cela permet de faire un maximum de publicité, d’augmenter les ventes et de prouver son utilité. Cependant, la recherche du procès est un art très délicat : il ne faut pas se faire poursuivre par une personne insignifiante (un procès contre un responsable d’union de quartier ou un obscur conseiller municipal est ainsi à éviter), ni pour des attaques trop bêtes (se faire poursuivre pour avoir écrit « le maire est une sous-merde crapuleuse crypto-fasciste » est également à proscrire). Cela fait six ans et demi que Le Postillon cherchait à tâtons un procès intéressant : ce procès contre le président de la Métropole est donc une consécration.

    (...)
    Nous invitons le tout-Grenoble à un « vernissage judiciaire » à l’ occasion de ce procès. Ça se passe le mercredi 29 juin, entre midi et 13h30, devant le palais de Justice. Il y aura des nappes blanches, du vin d’honneur et des petits fours. Venez comme vous êtes !

    Voir la suite de l’article sur :
    https://www.lepostillon.org/Enfin-un-proces.html

    Et lire aussi cette interview pleine de philosophie :
    https://haro-grenoble.info/spip.php?article76

    #Proces #LePostillon #Ferrari #Champagne #pressepaspareille

  • Comment les banquiers de la poste « s’éclatent »

    Des mauvaises langues assurent qu’Alpexpo ne sert à rien, à part à engloutir des millions d’euros d’argent public. Pas du tout. Ce centre de congrès accueille aussi des événements œuvrant à la paix dans le monde et à l’harmonie entre les peuples. Par exemple, l’autre jour, un des petits malins du Postillon est parvenu à s’intégrer dans un séminaire de la Banque Postale. Il a ainsi pu écouter pendant plusieurs heures des encravatés expliquer comment « se gaver » en aiguillant leurs clients vers des systèmes d’endettement continu. C’était tellement bien qu’il nous raconte.

    La suite ici : http://www.lepostillon.org/Comment-les-banquiers-de-la-poste-s-eclatent.html

    Extrait :
    " Le « crédit renouvelable » avec sa carte de crédit associée est la nouvelle obsession de La Banque Postale. Ce crédit permanent permet aux clients qui ont souscrit à l’offre de faire leurs dépenses à crédit sans devoir revoir un conseiller, ce qui entraîne généralement dans un cercle vicieux d’endettement continu. Autrement dit, c’est très juteux, d’autant que les taux d’intérêts sont à deux chiffres. En 2009, le PDG de la Poste s’était engagé devant la commission des affaires économiques à « ne pas proposer de crédit renouvelable afin de ne pas pousser à l’endettement ». Depuis 2012, la supposée « banque citoyenne », comme le disent les plaquettes de communication, a pourtant mis en place ce système et presse ses salariés de « s’assurer du succès de sa commercialisation ». De quoi faire jouir Julien Tétû qui exulte à la tribune : « Il y a 21 milliards d’euros chez les clients à aller chercher. (…) Voila la troisième raison pour laquelle on va s’éclater en 2016. Le meilleur conseil que vous pouvez donner à vos clients c’est d’emprunter, et d’emprunter le plus possible ». Emprunter pour quoi ? Pour faire grossir le chiffre d’affaires de la Banque Postale, enfin.

    L’entubage des gens est un sport à part entière, qui requiert donc un minimum de technique. Julien Tétû explique : « Il faut toujours aller chercher plus haut que ce que son client demande. S’il demande 8 000 euros pour une voiture, elle coûte sûrement 10 000 alors faites lui emprunter 10 000... et puis faites rajouter un toit ouvrant, et puis la peinture métallisée, et puis l’accroche caravane, et puis la caravane. (...) ». Et ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que « la clef d’un crédit à la consommation, c’est qu’un client qui y a goûté, il y retourne toujours (…). Vous l’aurez compris, au moment où notre groupe vit un moment majeur, il faut faire en sorte que l’Isère fasse un carton sur les crédits à la consommation. Je compte sur vous et toute La Poste compte sur vous. » We need you for mettre les gens dans la merde.

    #LaBanquePostale #Moralisationducapitalisme #LaPosteBancale

  • L’état d’urgence, c’était mieux avant ?

    Depuis les attentats parisiens, comme après chaque grand événement, la parole est aux experts. Politologues, islamologues, terroristologues, kamikazologues, traumatismologues, Bfmtvologues... Les médias dénichent de véritables pépites pour éclairer la lanterne de leurs auditeurs. Au Postillon, on est parvenu à trouver un seul expert acceptant de nous apporter sa science : c’est Père Castor. Alors que nous vivons sous état d’urgence depuis le 14 novembre, nous lui avons demandé de nous raconter comme s’est passé l’état d’urgence de 1958 à Grenoble.

    http://www.lepostillon.org/L-etat-d-urgence-c-etait-mieux-avant.html

  • Les singes de Clinatec ont raté le prix Nobel

    Grenoble vient d’échapper à un tsunami médiatique. Le célèbre neurochirurgien grenoblois Alim-Louis Benabid était pressenti pour devenir Prix Nobel de médecine. Raté : celui-ci est revenu à trois chercheurs étrangers travaillant autour des maladies parasitaires. Pour donner à Benabid un maximum de chances dans sa quête du Saint-Graal, ses collaborateurs ont reçu l’ordre de se taire. Car depuis quelques mois, Clinatec – le centre de recherche autour des maladies du cerveau qu’il a cofondé avec le directeur du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) Jean Therme - est en proie à de vives tensions internes. Les singes de Clinatec prennent-ils de l’héroïne ? L’éthique médicale est-elle soluble dans le CEA ? Pourquoi le directeur François Berger a-t-il fait jouer sa clause de conscience pour alerter sur le sens du projet ?

    La suite sur :
    http://www.lepostillon.org/Les-Singes-de-Clinatec-ont-rate-le-prix-nobel.html

    #Minatec #transhumanistes #CEA #Benabid #JeanTherme #Medecinedufutur

  • Allez vous faire connecter !

    Extraits :
    " Le visage, c’est votre fond de commerce. Car vous êtes le fondateur et patron d’une start-up spécialisée dans l’« analyse faciale en temps réel ». Son petit nom, c’est Smart me up, qu’on pourrait traduire par « rends-moi plus intelligent » ou « fais de moi un génie ». Vaste programme, surtout quand on apprend la façon dont vous vous y prenez. En gros, votre but est de rendre la vidéosurveillance « intelligente » , comme vous l’expliquez dans une interview : « La reconnaissance faciale, c’est une technologie qui permet, à partir de n’importe quel flux vidéo, de n’importe quel système, d’extraire toutes les informations de manière similaire à un humain, c’est-à-dire le nombre de personnes dans une pièce, comprendre le genre des personnes, leur âge, analyser leurs émotions »."

    " Je ne trouve pas ça « plutôt sympa », bien au contraire : complètement abject. Vous n’avez pas la tête de Big Brother (d’ailleurs a-t-il vraiment une tête ?) : votre visage est « cool », cheveux en bataille, barbe pas tout à fait rasée, style un peu hipster assez classique pour vos trente-quatre ans. Mais vos actes vont faciliter la tâche de tous les petits Big Brother du monde. À votre décharge, il est vrai que vous vous inscrivez dans l’air du temps. Où les réfractaires à la surveillance de masse passent pour des illuminés, où chaque jour se multiplient les « objets connectés » collectant toute une série de données, où la ville entière est en passe de devenir « intelligente », c’est-à-dire ubiquitaire, scrutant tous les faits et gestes des habitants."

    " Quand j’ai découvert votre start-up, j’ai tiré une sale gueule. Genre pas du tout aux « normes internationales » de Photomaton. Ce qui me rend le plus triste, ce n’est pas l’horreur de vos « innovations », mais la faiblesse de la contestation. Vous et vos clones développez vos atrocités dans la plus grande impunité. Quelquefois des voix discordantes se font heureusement entendre : en octobre dernier, un groupe de personnes a fait annuler une soutenance de thèse de l’INPG (Institut national polytechnique de Grenoble) autour – justement – de la vidéosurveillance intelligente. Leur motivation : contester les recherches scientifiques qui « développent et perfectionnent au contraire les outils technologiques qui permettront de contrôler, surveiller et contraindre demain la population ».
    Je rêve du jour où vous serez contestés jusque vos locaux de la zone Innovallée, jusque dans votre résidence cossue du haut-Meylan, où vous entendrez le dégoût que nous inspirent vos recherches.
    En attendant, je vous prierai, cher monsieur, d’aller vous faire connecter."

    https://www.lepostillon.org/Allez-vous-faire-connecter-474.html

    #vidéosurveillance #innovation #bigbrother #camérasintelligentes

  • Stendhal réparera-t-il le tunnel du Chambon ?

    Aussitôt élu, le nouveau président du Conseil général, Jean-Pierre Barbier, a lancé un appel aux collectivités pour initier des chantiers et donner de l’argent au BTP. La montagne a répondu promptement : quelques jours après, le 10 avril, la menace d’effondrement du tunnel du Chambon a obligé les autorités à couper la route entre Grenoble et Briançon pour une durée indéterminée et à lancer un grand chantier. Le pseudo-sportif du Postillon a profité de l’occasion pour aller rencontrer les habitants désemparés, les « professionnels du tourisme » énervés et les montagnards alcooliques. La copie qu’il a rendu est tellement baroque que la direction de la rédaction s’est sentie obligée de rajouter quelques notes de bas de page.

    La suite sur : http://www.lepostillon.org/Stendhal-reparera-t-il-le-tunnel-du-Chambon.html

    #JournalismeGonzo #Chambon #Lagrave #Stendhal #Escartons

  • « Pour faire durer une grève, il faut avoir des idées »

    Au mois de mars, les facteurs d’Échirolles ont fait un mois de grève illimitée pour protester contre leur « délocalisation ». Leur direction projette de remplacer leur bureau par un ensemble immobilier et de séparer les facteurs en les envoyant dans les bureaux d’Eybens ou de Lionel Terray (à Grenoble). Ils ont fini par reprendre le travail début avril, sans obtenir pleinement satisfaction. Si le projet immobilier est maintenu, les facteurs iront finalement tous travailler à Lionel Terray, détail très important. Le bureau d’Echirolles a en effet la réputation d’être un des bureaux les plus combatifs de l’Isère, notamment parce que les facteurs y sont soudés. Il ont fait plusieurs fois des grèves dures pour contester la tornade de « réorganisations » et la course à la rentabilité qui se sont abattues sur les facteurs ces dernières années (voir Le Postillon n° 8). À La Poste comme ailleurs, des grèves d’un mois, c’est un peu devenu un phénomène en voie de disparition. Même si elles ne sont pas (toujours) victorieuses, elles permettent de faire vivre une certaine combativité dans le marasme et fatalisme ambiant. Alors on est allé discuter avec François, un facteur échirollois militant au syndicat Sud, pour voir comment ils s’y prennent.

    La suite sur :
    http://www.lepostillon.org/Pour-faire-durer-une-greve-il-faut.html

    Extraits :

    "De plus en plus de bureaux ne sont pas tenus syndicalement, et donc il ne s’y passe rien. Le problème c’est que les militants syndicaux sont de plus en plus des permanents. Ce processus de bureaucratisation n’est pas forcément voulu : avec les multiples réorganisations, les dossiers sont de plus en plus complexes, il y a un gros travail juridique à mener, donc ça implique des gens à temps plein. Ceci arrange bien La Poste qui veut des syndicalistes spécialisés et qui fait la guerre contre les militants de bureau. Ces syndicalistes à temps plein peuvent par ailleurs faire du bon boulot, mais c’est pas la même chose que d’être sur le terrain. Les bureaux où il n’y a que des délégués qui viennent de temps en temps mais pas de militants de bureau, il y a moins de conflit. Échirolles, ça a toujours été un bureau où il y a eu des bagarres syndicales. Ici, il y a une tradition de lutte."

    "Le plus important dans les luttes, c’est d’avoir des idées. Il n’y a rien de pire que de ne pas donner de perspectives.
    Une grève « passive », où il n’y a pas d’actions et où tout le monde reste chez soi, ne dure jamais longtemps.
    Donc il faut poser des perspectives. On a eu l’idée du loto parce qu’on voulait faire un événement « populaire » qui ne soit pas un concert, qui risquait de ne ramener que des jeunes ou des militants. Il y a plein de vieux qui nous soutiennent, donc on voulait les faire participer. L’organisation du loto a duré quinze jours. Pendant ce temps, plus aucun facteur ne se posait la question de reprendre le boulot ou pas. Finalement il y a eu cent soixante-dix personnes qui sont venues. Et avant le loto, on avait déjà la perspective de faire une manifestation, le 21 mars, où il y a eu trois cents personnes. Après la manifestation, on a fait monter la pression autour de l’expertise CHSCT, et c’est finalement un élément supplémentaire qui les a fait reculer, et qui nous a permis de rester ensemble, ce qui est important pour nous.
    L’idée c’est que plus tu mets des trucs dans la balance, plus ça peut marcher. Il faut ouvrir un maximum de fronts. Le problème de beaucoup de directions syndicales, c’est qu’ils ne réfléchissent pas au coup d’après."

    #Laposte #grève #syndicalisme

  • J’ai rencontré #Ceuxquifont (de la merde)

    À Grenoble, des lieux permettent vraiment de voyager. Aujourd’hui, je vous propose de partir à la découverte de l’esprit « Silicon Valley » [1].. Ce que j’appelle l’esprit « Silicon Valley », c’est d’avoir à la fois les dents de requin du businessman avide, et à la fois le sourire mièvre du jeune cool du XXIème siècle. De n’avoir aucun scrupules pour développer des nouvelles applications numériques ineptes dans le seul but de se faire de la thune, de n’avoir aucun complexe pour détourner de l’argent public, et en même temps de bien aimer tout ce qui est convivial, bio, solidaire, éco-responsable ou partagé. À Grenoble, un lieu incarne mieux que tout autre cet esprit guidant la marche du monde : c’est Cowork In Grenoble. Vous ne connaissez pas ? Allez, je vous fais visiter.

    La suite sur http://www.lepostillon.org/J-ai-rencontre-Ceuxquifont-de-la.html

    Extraits :

    (...)

    Ce jeudi de mars, ni « Spontanez-vous », ni les feedbackers n’ont critiqué ou même posé des questions sur le sens et l’utilité sociale des projets présentés. Si j’avais eu plus de panache, je serais allé pitcher un projet idiot, comme vendre des drones permettant de suivre à la trace ses enfants ou sa femme potentiellement infidèle. Si j’avais osé, je suis presque sûr que je n’aurais eu que des retours sur ma manière de parler en public et les difficultés techniques de mon projet.
    Car peu importe le sens ou la non-utilité sociale des innovations : ce qui compte pour les coworkers, c’est de « faire ». Sur un des murs de Cowork, il y a une affiche présentant un slogan représentant assez bien leur « esprit » : « we have a strategic plan, it’s called doing things » (nous avons un plan stratégique, il s’appelle faire des choses). Sur Twitter, le « hashtag » (mot-clef) favori des coworkers est #Ceuxquifont. Qui font quoi ? Peu importe. Inutile d’en discuter, car comme dirait Isabelle Millet, une des coworkeuses, sur Twitter : « je préfère #ceuxquifont à ceux qui parlent ».

    (...)

    En attendant, il fait la promotion d’un nouveau bouquin, écrit par une certaine Séverine Perron et intitulé Manifeste d’une femme de la Gen Y en 21#. Pour les incultes, je précise que « 21# » désigne le XXIème siècle, et « Gen Y » désigne la génération Y, soit les jeunes nés entre les années 80 et 2000 et ayant donc grandi avec l’Internet et l’impossibilité de se concentrer plus de cinq minutes sur la même chose. Je connais bien, j’en fais partie. Hélas, je n’ai pas réussi à me procurer le bouquin, par contre j’ai pu lire des extraits :
    « La Gen Y veut Kiffer. La Gen Y veut prendre du plaisir dans TOUT ce qu’elle fait. Enthousiaste, positive, enjouée, dès que vous leur lancez des défis, le kiff est dans son ADN, un moteur bien plus stimulant que l’argent, le statut, tous ces attributs obsolètes du pouvoir. (…) La Gen Y est une Génération de makers.
    Elle aime faire. C’est une génération pragmatique, ambitieuse, dans le « savoir faire » et le « faire savoir ». #ceuxquifont. Elle est très décomplexée. (…) Si vous voulez mener les changements indispensables à votre business, prenez des GenYiers dans vos équipes ! »

    (...)

    L’annonce, écrite par Matthieu Gentil, faisait envie : « Durant l’heure du déjeuner venez rencontrer Cyril qui vous livrera les ‘‘astuces’’ que l’on crois réservé au ‘‘grosse boite’’ [sic] pour améliorer sa tréso, préparer sa retraite (vous croyez encore au régime général vous ?) ou pour obtenir immédiatement des économies fiscales et sociales réelles. J’ai passé une heure avec lui, il est plein de ressources, je me devait [sic] de vous le faire rencontrer. »
    Cyril est effectivement plein de ressources : il est expert-comptable. Pendant une heure, il a exposé plusieurs combines pour arrondir ses fins de mois. Attention : ces combines ne s’adressent pas à des galériens qui ont du mal à remplir leur frigo, mais plutôt à des requins qui ont du mal à remplir leur compte en Suisse.
    Le premier truc s’adresse par exemple à ceux qui achètent un appartement pour le louer. « Partons sur un T3 à 170 000 euros, qui vous rapporte 800 euros par mois, soit 10 000 euros de revenus annuels. En conditions normales, vous aurez au moins 30 % de ponctionnés, et en plus l’impôt sur le revenu. Et bien moi j’ai une ficelle pour payer zéro euro d’impôts. Cela permet d’économiser 2500 euros par an sur au moins 30 ans ». Lecteurs fortunés, je suis désolé : je n’ai pas compris la ficelle.

    #coworking #detournement_fiscal #generationY #siliconvalley #espritdeGrenoble

  • Qui va à la chasse espère le Center Parcs ?

    On n’a jamais autant parlé de Roybon et de la forêt des Chambaran depuis qu’une Zad (Zone à défendre) s’y est installée le 30 novembre dernier pour lutter contre le projet de Center Parcs (voir Le Postillon n°28). Mais les articles et reportages se suivent et se ressemblent pour la plupart, avec le désormais rituel reportage à la Zad, quelquefois agrémenté de quelques questions aux commerçants ou élus pour le Center Parcs. Le Postillon a voulu décaler le regard et partir à la rencontre des chasseurs de Roybon.

    http://www.lepostillon.org/Qui-va-a-la-chasse-espere-le.html

    #Center_Parcs #Roybon #chasseurs #zad

  • Ne me parlez plus d’attractivité

    Vous êtes lecteur du Postillon et vous avez la désagréable sensation que sa lecture vous fait stagner dans la cuvette ? Ça tombe bien, Le Postillon vous propose dans cet article un voyage, un vrai, un grand. Qui vous emmènera de votre compteur électrique, dont les jours sont comptés, à la Silicon Valley, qui est – comme vous le savez – notre modèle à tous. Un périple qui vous transportera du « Bien » et du « Gid », les premières agences d’attractivité économique grenobloises, à la désormais célèbre AEPI (agence d’études et de promotion de l’Isère), dont les membres sillonnent le monde pour vendre notre chère cuvette. Une odyssée où l’on reparlera de la libération de Grenoble, où l’on évoquera la disparition des emplois suite à l’invasion des nouvelles technologies, et où l’on effleurera la bêtise de l’économie mondialisée. Vous êtes prêt ?

    http://www.lepostillon.org/Ne-me-parlez-plus-d-attractivite.html

    #mondialisation #Linky #compteursintelligents #siliconvalley #grenoble #attractivité