• Les règles formelles de #politesse, expliquées comme une arme entre les mains de riches et des puissants, pour disqualifier leurs interlocuteurs, dans cette excellente vidéo d’#Arrêt_sur_Images. (Cela me rappelle une « charte d’utilisation des moyens informatiques » dans une entreprise qui impose de commencer les messages par Bonjour.)

    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-regard-oblique/serrez-moi-la-main-ou-larme-de-la-politesse

    #violence_de_classe

    • No alternative à la poignée de mains ?

      « Serrez-moi la main », exigent les politiques en butte, devant les caméras, à des interpellateurs en colère -récemment, Emmanuel Macron face à des aides-soignantes. Une injonction très télévisuelle, qui oblige soit à manifester sa soumission, soit à se disqualifier en tant que participant au dialogue démocratique.

      https://player.vimeo.com/video/264267759?autoplay=1&app_id=122963

    • Ah la lutte contre la politesse, elle dure depuis quarante ans pour moi. Pas besoin d’une vidéo. Je me rappelle bien comment mes copines gauloises furent étonnées de mes explications pourquoi on ne leur ouvrit pas les portes et ne leur aida pas à enfiler le manteau. Pourtant l’anti-politesse je l’avais apprise avec difficulté en me faisant rembarrer par mes copines féministes allemandes. C’est drôle comment elle refait surface, cette discussion.


      Berlin-Moabit, Stephanstraße 60, les habitants de la Kommune 1 exceptionnellement pas dénudés à l’occasion de la visite d’une équipe de tournage.

      Actuellement je pense que le peuple a toujours le droit de traiter les représentants du pouvir avec une attitude à l’opposé de la politesse.


      Source : Le blog de soutien à la Famille royale de France

      Pour les relations entre hommes et femmes par contre il me paraît tout à fait justifié d’exprimer sa sympathie et son respect avec des gestes de courtoisie.

      On fait ce qu’on peut ;-)

    • @stephane L’innovation des dirigeants de la start up nation France, c’est la guerre de tou(te)s contre tou(te)s, le chacun pour soit, tou(te)s manager !
      Ça a des conséquences, on le voit depuis longtemps dans les entreprises up to date, les affrontements entre services ou personnes font des dégâts, et occasionnent des couts (le plus souvent cachés) considérables.

      Vus le gâchis, les grosses boites ont fait appels aux coaach(e)s expert(e)s et format(rice)eurs divers afin de limiter les dégâts, ils préconisent des régles de politesse minimum.

      Comme macron et lemaire sont au niveau des baltringues de managers, ils recyclent les _découvertes enseignées dans les écoles de commerces.
      C’est leur activité principale en tant que peigneurs de la girafe néo libérale.

      J’ai travaillé au support informatique d’une multinationale.
      400 mails par jour, dont une bonne partie en anglais.
      Le tri était vite fait.
      Les utilisateurs polis, factuels, et qui remerciaient ceux qui se décarcassaient pour eux, étaient traités en priorité, malgré tous les systèmes de surveillance et de suivi mis en place par les kapos.

      Ceci dit, en conclusion, MERCI à @seenthis pour son excellent Blog.

    • Ah la lutte contre la politesse, elle dure depuis quarante ans pour moi. Pas besoin d’une vidéo. Je me rappelle bien comment mes copines gauloises furent étonnées de mes explications pourquoi on ne leur ouvrit pas les portes et ne leur aida pas à enfiler le manteau. Pourtant l’anti-politesse je l’avais apprise avec difficulté en me faisant rembarrer par mes copines féministes allemandes. C’est drôle comment elle refait surface, cette discussion.

      Non @klaus tu as pas compris ce que t’on expliqué tes copines féministes allemandes. Essaye de ne pas mansplanner tes copines françaises ni de t’en servir de faire valoire pour ton « féminisme ».

      La politesse c’est d’ouvrir la porte à une personne qui a les bras chargés, ou qui est derrière toi pour pas la lui envoyé dans la face, ou pour aider une personne avec une canne et cela quelque soit son sexe, sa couleur de peau ou sa classe . La politesse c’est d’aider une personne à enfiler son manteau si elle à mal au bras ou au dos. La politesse c’est pas sexiste, c’est des règles de base de vie en société qui mélange de l’aquis (dire merci ou bonjour ca s’apprend) avec une bonne dose d’ampatie (être attentif·ve aux personnes qui nous entourent, par exemple pour proposer sa place aux personnes agées dans les transports publique, aider les gens chargés dans le metro...).

      Par contre tenir la porte seulement aux femmes ou les aider à mettre leur manteau jusque parceque ce sont des femmes c’est sexiste. C’est ce qu’on appel la galanterie.

      Les féministes, mêmes allemandes n’ont rien contre la politesse, les féministes ont un problème avec la galanterie.

      L’anti-politesse je ne voie pas bien, est-ce que depuis 40 ans tu insulte les gens qui te disent bonjour ?

      Pour revenir à la video, Valls ce qu’il demande c’est pas de la politesse, il exige des marques de soumission à l’autorité de sa fonction de ministre de l’interieur. Il est dans une injonction millitariste. Il veut de la dicipline virile et du respect de la hiérarchie. C’est pas ca la politesse. Quant un soldat se met au garde-à-vous face à son supérieur on ne parle pas de politesse mais d’obeissance.

      Macron de son coté demande de la courtoisie. C’est à dire les règles de comportement à la cours du roi. C’est un peu comme Valls sauf qu’au lieu de se prendre pour le Duce, il se prend pour le roi soleil. C’est pas de la politesse non plus. C’est de la soumission classiste en mode vieilles familles françaises catholiques.

    • @mad_meg J’ai oublié le hastag #ironie . Mea culpa. Voilà, c’est fait.

      #sérieusement : #merci pour ton commentaire élaboré.

      Je ne prétends pas avoir compris quoi que ce soit. Je ne suis ici que pour m’amuser et m’étonner.
      C’est très agréable :-)

      Jamais je n’aiderais la plus importante politicienne allemande à mettre son manteau. Ceci m’obligerait ensuite à me faire soigner les crampes dans mes mains.
      Trop désagréable ;-)

      cf. #mutti
      https://www.google.de/search?q=%23mutti+%23politik&prmd=ivns&tbm=isch&sa=X

    • Les échanges, toujours instructifs, qui suivent cette intéressante vidéo me remettent en mémoire les règles de politesse implicites dans les ateliers en usine.

      Mon expérience commence à être un peu ancienne, mais partout où j’ai eu à circuler dans des sites de production, la première chose à faire était toujours de saluer tout le monde, avec poignée de main, y compris lorsque cela imposait d’enlever l’EPI (équipement de protection individuelle, le gant, quoi…) et pas seulement le chef d’atelier ou les agents de maîtrise. Le personnel de l’atelier n’était, évidemment, pas en situation de l’exiger de son interlocuteur, comme le font hautement «  nos  » représentants actuels, mais c’était unanimement considéré comme une marque de respect dont l’absence choquait et laissait prévoir des rapports difficiles s’il s’agissait d’un premier passage avant une intervention de conseil. Dans ce cas, la convention était facile à repérer car on était accompagné, et présenté, par l’ingénieur, voire le directeur d’établissement et il était facile de s’aligner sur l’attitude du guide.

      Dans au moins un des ateliers, les ouvriers, ultérieurement, racontaient des trucs sur des consultants précédents qui, non seulement, ne saluaient pas, mais se planquaient derrière machines ou piliers avec une planchette à chronos…

    • Il n’y a rien de nouveau la dedans. C’est une forme de rhétorique, d’ailleurs le fait de ne pas serrer la main au ministre pour la personne de la CGT est aussi une forme de rhétorique, ça n’est donc pas nécessairement le « puissant » qui l’initie, cela dit le ministre Lemaire se ridiculise en s’abstenant de répondre à quelqu’un qui n’est pas poli avec lui, car il n’a probablement pas été élu uniquement par des gens polis, il ne représente pas exclusivement des gens polis, d’où sort-il qu’il ne devrait avoir pour interlocuteur que des gens polis ?.

      Mais je pense que la politesse n’est pas une faiblesse et que l’on peut s’opposer en étant poli (dans une démocratie), je dirais même que c’est mieux servir la cause que l’on prétend défendre, de l’être.

  • Une marche funèbre pour les abeilles disparues se poursuit en Bretagne
    https://reporterre.net/Une-marche-funebre-pour-les-abeilles-disparues-se-poursuit-en-Bretagne

    20.000 colonies d’#abeilles exterminées cet hiver, jusqu’à 85 % de pertes chez les professionnels. Les apiculteurs bretons sont désespérés, au bord de la faillite, mais pas désunis : le sexagénaire José Nadan, dans le métier depuis plusieurs décennies au Faouët (Morbihan), a décidé de ne pas laisser dépérir ses collègues et les précieux insectes en silence. Son idée ? Improviser un convoi, constitué de ruches mortes, d’apiculteurs et de soutiens, à vélo, pour protester contre des pratiques agricoles irrespectueuses de l’environnement, des #pesticides tueurs de pollinisateurs et toujours plus pernicieux. José Nadan demande leur interdiction totale et craint particulièrement leur rémanence.

    #agro-industrie #apiculture

    • Sous le règne de la médiocratie, la moyenne devient une norme, le compromis domine : idées et hommes deviennent interchangeables. Il faut résister à la révolution anesthésiante, alerte le philosophe Alain Deneault.

      C’est d’une « révolution anesthésiante » qu’il s’agit. Celle qui nous invite à nous situer toujours au centre, à penser mou, à mettre nos convictions dans notre poche de manière à devenir des êtres interchangeables, faciles à ranger dans des cases. Surtout ne rien déranger, surtout ne rien inventer qui pourrait remettre en cause l’ordre économique et social.

      « Il n’y a eu aucune prise de la Bastille, rien de comparable à l’incendie du Reichstag, et l’Aurore n’a encore tiré aucun coup de feu, écrit le philosophe Alain Deneault qui enseigne la pensée critique en science politique à l’Université de Montréal. Pourtant, l’assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir. » Explications.

      Qu’entendez-vous par « médiocratie » ?
      En français, il n’existe pas d’autre mot que celui de « médiocrité » pour désigner ce qui est « moyen ». « Supériorité » renvoie à ce qui est supérieur, « infériorité » à ce qui est inférieur, mais « moyenneté » ne se dit pas. Il y a pourtant une distinction sémantique entre la moyenne et la médiocrité, car la moyenne relève le plus souvent d’une abstraction : revenu moyen, compétence moyenne, c’est-à-dire une place au milieu d’une échelle de valeurs. La médiocrité, en revanche, est la moyenne en acte.

      La médiocratie désigne ainsi un régime où la moyenne devient une norme impérieuse qu’il s’agit d’incarner. C’est l’ordre médiocre érigé en modèle. Il ne s’agit donc pas pour moi de stigmatiser qui que ce soit, mais plutôt de comprendre la nature de cette injonction à être médiocre qui pèse aujourd’hui sur des gens qui ne sont pas forcément enclins à l’être.

      Quelle est cette injonction ? D’où vient-elle ?
      La médiocratie vient d’abord de la division et de l’industrialisation du travail qui ont transformé les métiers en emplois. Marx l’a décrit dès 1849. En réduisant le travail à une force puis à un coût, le capitalisme l’a dévitalisé, le taylorisme en a poussé la standardisation jusqu’à ses dernières logiques. Les métiers se sont ainsi progressivement perdus, le travail est devenu une prestation moyenne désincarnée.

      Aux yeux d’un grand nombre de salariés, qui passent de manière indifférente d’un travail à un autre, celui-ci se réduit à un moyen de subsistance. Prestation moyenne, résultat moyen, l’objectif est de rendre les gens interchangeables au sein de grands ensembles de production qui échappent à la conscience d’à peu près tout le monde, à l’exception de ceux qui en sont les architectes et les bénéficiaires.

      A l’origine de la médiocratie, vous insistez également sur la montée en puissance de la « gouvernance »
      C’est le versant politique de la genèse de la médiocratie. D’apparence inoffensive, le terme de gouvernance a été introduit par #Margaret_Thatcher et ses collaborateurs dans les années 80. Sous couvert de saine gestion des institutions publiques, il s’agissait d’appliquer à l’Etat […]

      On ne le répetera jamais assez.
      https://seenthis.net/messages/437868

      https://www.les-crises.fr/en-politique-comme-dans-les-entreprises-les-mediocres-ont-pris-le-pouvoir

      #Alain_Deneault #Médiocratie #Gouvernance #médias #Histoire #oligarchie #soumission

  • « Là où la violence psychique relevait de l’exception, elle est aujourd’hui l’ordinaire »

    http://www.liberation.fr/debats/2018/04/20/francois-cusset-la-ou-la-violence-psychique-relevait-de-l-exception-elle-

    Burn-out, écocide, calvaire migratoire, cyberharcèlement… nous vivons dans une ère de grande violence. La thèse de François Cusset, historien des idées et professeur à l’Université de Paris Ouest-Nanterre, prend à rebrousse-poil l’idée commune qui veut que, siècle après siècle, nos sociétés se soient civilisées et pacifiées. Une théorie que soutenait récemment le psychologue canadien Steven Pinker dans son livre remarqué, la Part d’ange en nous (les Arènes), paru cet automne en France. Selon le cognitiviste, le prix donné à la vie n’aurait cessé d’augmenter au fil des siècles, tandis que la mortalité, due aux guerres ou aux crimes, n’aurait cessé de baisser. Erreur, soutient François Cusset dans son nouveau livre le Déchaînement du monde (la Découverte). La violence n’a pas reculé, elle a changé de visage. Elle n’est plus irruption soudaine, mais elle infuse notre quotidien. Elle n’est plus un accident mais un rouage de notre système. Encouragés par le marché, nous sommes devenus de « nouveaux sauvages ».
    A l’encontre d’une idée répandue, vous soutenez que la violence n’aurait pas eu tendance à s’effacer au fil des siècles. Bien au contraire, les sociétés contemporaines seraient le théâtre d’une violence inédite. Sur quoi vous appuyez-vous ?

    On calcule que les morts violentes sont moins fréquentes aujourd’hui que dans la première moitié du XXe siècle, et qu’elles étaient moins nombreuses alors qu’au Moyen Age. La violence tue, soit. Mais quand elle ne tue pas ? Comment mesurer ses effets ? En 1939, la philosophe Simone Weil écrivait que « la force qui tue est une forme sommaire, grossière de la force : combien plus variée en ses procédés est l’autre force, celle qui ne tue pas, c’est-à-dire celle qui ne tue pas encore ? » Il s’agit aujourd’hui de modifier le sens même du mot violence, pour en comprendre les dimensions moins visibles. Prendre en compte les nouvelles formes de la violence contemporaine -burn-out, suicides au travail, cyberharcèlement, épuisement, campagnes ravagées, villes de moins en moins vivables… -, et pour cela, changer d’instrument de mesure, dépasser des outils statistiques qui n’ont pas de sens en soi.
    Mais comment la définissez-vous alors ? Stress, contrainte, autocensure, souffrance, conflictualité ? A vous lire, tout devient violence…

    Le parti pris du livre est que la violence est une énergie affective qui circule, nous relie tous, et peut s’emballer jusqu’à la destruction. Il retrace le circuit complexe qui fait qu’elle n’est pas toujours là où on croit, pas seulement en Syrie ou en Seine-Saint-Denis, mais tout autant dans une tour de bureau tranquille d’une ville dite « en paix ». La violence est aussi bien psychique et pérenne, que physique et ponctuelle. Elle ne se résume pas à la déflagration d’un coup. Elle s’inscrit dans les structures, les règles, l’ordinaire. Elle n’est pas seulement, peut être même n’est-elle pas surtout, l’événement, la saillie, la guerre, le meurtre, tout ce qui surgit et détruit soudain.
    Vous réfutez le psychologue canadien Steven Pinker, pour qui nos sociétés accordent bien davantage de prix à la vie que dans les siècles passés…

    Pourquoi tient-on autant à nous montrer que la vie est moins violente aujourd’hui qu’autrefois ? Steven Pinker nous dit de ne pas nous plaindre de la violence du monde contemporain, que c’était pire avant : le XXe siècle fut terrible, et le XIIe avec ses guerres en Asie centrale, encore bien pire. L’argument a toujours été utilisé par les pouvoirs pour délégitimer les revendications, égarer notre besoin de comprendre ce qui nous arrive. Rien, pour nos consciences occidentales, ne saurait être pire que ces points de non-retour historiques que sont, différemment, la Shoah ou la traite négrière. Or, il faut montrer que des formes de violences émergent aujourd’hui, peut-être moindres, mais à coup sûr inédites, qui n’existaient ni dans les camps nazis ni dans les plantations de coton. Un surmoi nous intimide, qui nous empêche de reconnaître la nouveauté de la violence actuelle. Il faut oublier l’approche comparative, cesser de nous demander si nous vivons dans un monde pire ou meilleur, et préférer un questionnement sur les modalités, les logiques, les circulations neuves de la violence. Que ressentons-nous de neuf, qui n’était pas éprouvé par nos ancêtres ?
    Justement, ne sommes-nous pas devenus plus sensibles à la violence, ce qui expliquerait l’impression de vivre dans un monde plus brutal ?

    On peut partir de ce paradoxe. Nous sommes à la fois des êtres hypersensibles, que traumatise une rixe aperçue dans la rue, un vol à l’arraché qui secoue nos corps douillets et, en même temps, totalement indifférents à la violence de masse, qui déroule ses effets sur nos écrans et sous nos fenêtres - errances hagardes, enfants de migrants dormant seuls dans la rue, ou ces femmes SDF qui font sur elles pour dissuader leurs compagnons d’infortune d’abuser d’elles.
    La violence psychique inédite que vous pointez n’existait-elle pas dans les siècles précédents, même si elle n’avait pas de nom ?

    La violence psychique a toujours été indissociable de la violence physique. Ce qui me semble nouveau c’est qu’elle est désormais une condition explicite, légale, managériale, prévue et théorisée, du fonctionnement d’ensemble du système. Là où la violence psychique relevait de l’exception, elle est aujourd’hui l’ordinaire. Elle n’est plus l’œuvre d’un patron sadique, elle est le rouage clé d’un système fondé sur l’accélération, la pression, la performance, la permanence de la précarité. Même les guerres aujourd’hui ont rejoint l’ordinaire : un quart de siècle au Congo, déjà huit ans en Syrie. Elles sont désormais tout à fait compatibles avec le développement économique et les échanges commerciaux. Contrairement aux crises migratoires précédentes, liées à des tragédies politiques précises, celle que nous vivons est vouée à devenir pérenne, notamment avec le changement climatique. D’où notre accoutumance, notre indifférence.
    Et toutes ces violences appartiennent selon vous à une même dynamique…

    Un ferment majeur les relie : la violence de l’économie, et la consigne qu’elle nous donne de nous lâcher. Tout le monde aujourd’hui est incité à se lâcher. Se « lâcher » n’est plus un trait psychique singulier mais une injonction, présentée comme la condition de l’épanouissement intime et collectif. « Libérer les énergies ! » : on comprend mieux le slogan macronien, néolibéral et très suspect, à la lumière d’une tradition intellectuelle - la psychanalyse, Bataille ou Baudrillard - qui analyse les rapports sociaux en terme d’énergies affectives. Nos énergies pulsionnelles, il faudrait les intensifier, les optimiser pour en tirer le plus grand profit. Regardez le syndrome Trump-Sarkozy : insultant les femmes ou les immigrés, lançant du « casse-toi pauvre con », ces hommes politiques ne se contrôlent plus, et sont appréciés pour cela et non malgré cela. On apprécie leur sincérité, ils « libèrent leurs énergies ».
    Vous tirez cette thèse d’une relecture de l’ouvrage fondateur de Norbert Elias Sur le processus de civilisation (1939).

    Alors qu’elle est aujourd’hui souvent critiquée, la thèse de Norbert Elias est essentielle et plus subtile qu’on ne croit. Malgré les guerres, les invasions ou le capitalisme, le comportement de l’homme occidental se serait modifié au fil des siècles pour se faire plus mesuré, retenu, policé. Elias ne dit pas que la violence a disparu, il la dissocie même d’une origine pulsionnelle, ou sauvage, montrant qu’en incorporant les normes de la civilité, on a aussi incorporé la violence sociale que nous font ces normes. Mais dans l’ensemble, il décrit son transfert vers l’armée et l’Etat, qui en ont acquis le monopole. Pourtant je crois que le tournant des années 60-70, a en partie invalidé la thèse du livre, à l’ère de l’informalité obligée : le marché, qui nous veut cool, inverse le processus de civilisation. Une nouvelle forme de sauvagerie a émergé, inhérente au marché total, qui a moins besoin des formes et de la politesse bourgeoise, que de l’extase, de l’hystérie, de l’intensité, de l’injonction à jouir. Les gens ont toujours su qu’ils ne pouvaient pas tout avoir, ni tout être. Mais le marché, plus encore avec la révolution numérique et sa « tyrannie de la visibilité » sur les réseaux sociaux, leur dit exactement l’inverse : être et avoir tout. Ce mensonge-là déstabilise profondément les sociétés, produit une forme inédite de haine et de frustration rentrée, qui un jour rompt le lien social.
    Les membres de la classe moyenne seraient selon vous devenus les « nouveaux sauvages » ?

    Pour Elias, la violence, en tant qu’exception, a toujours été le fait des extrêmes de l’échelle sociale : d’un côté les dominants et de l’autre ceux qui, n’ayant rien, y étaient réduits. Aujourd’hui, la violence concerne aussi bien le cœur du tissu social. Elle a quitté le régime de l’accident pour rejoindre celui de la norme, les marges pour le centre : derrière le vernis de respectabilité, la classe moyenne est en train de péter les plombs. En cause : sa nouvelle fragilité économique et affective (les couples se séparent, les gens ont peur), la promesse intenable du bonheur, qui l’incitent à des formes de folies intériorisées, bénignes pour le moment, sorte de syndrome de Gilles de la Tourette à bas bruit, qui conduit les gens les moins soupçonnables à ne pas se rendre à un rendez-vous clé, à répondre n’importe quoi à une question sérieuse, à commettre une impudeur ou un geste insensé. C’est le circuit de dérivation de la violence intérieure qui est engorgé. Les catharsis traditionnelles ne fonctionnent plus. L’image a envahi nos vies ordinaires. A la place des logiques culturelles de sublimation on a la pléthore de produits pop culturels consommés chaque jour. Frustration et haine de soi sont déviées vers l’autre, le bouc émissaire, le rival symbolique. Au risque de faire de nous des époux sauvages, des travailleurs sauvages, des électeurs sauvages.
    Que faire pour l’éviter ?

    Reprendre le contrôle collectif de nos destins, que ce soit par la discussion, le soulèvement, l’expérimentation locale de zones d’autonomie d’existence, qui peuvent réenclencher un circuit vertueux d’énergie collective. Après quarante ans de censure et de tabou autour de la violence politique, diabolisée jusque par l’extrême gauche, les nouvelles générations contestataires (zadistes, étudiants occupant leur fac, habitants d’un pâté de maison autogéré…) n’opposent plus, dans leur répertoire d’action, le discours à l’action directe, la pétition au blocage, le recours juridique au sabotage, mais les associent. A la violence que leur impose le pouvoir, de Notre-Dame-des-Landes aux amphis de Nanterre ou de Montpellier, elles ne comptent pas répondre seulement par l’indignation. L’insurrection n’est plus exclue, mais elle n’est plus fantasmée non plus, comme chez les gauchistes des années 70. Pendant ce demi-siècle de condamnation totale de la violence politique, on a érigé en idoles Martin Luther King, Thoreau, Gandhi ou Mandela… qui ne sont pourtant pas des figures non-violentes ! A les lire, on voit qu’à de nombreux moments de leur longue lutte ils ont envisagé le recours à la défense active, si les autres formes de combat échouaient. Opposer, dans l’absolu, violence et non-violence est un non-sens.

  • Demain, c’est loin, mais 2020 c’est à portée de main. À deux ans de l’échéance, le bal des ambitions a déjà commencé pour les prochaines élections municipales grenobloises. Parmi les postulants inattendus, on a dernièrement vu sortir du bois patronal Loïck Roche, le directeur de la très chère Grenoble école de management (GEM). Ces dernières années, il promeut sans cesse les théories du management bienveillant et du bien-être au travail. Applique-t-il ces théories au sein de sa propre structure ?{ Le Postillon} a rencontré quelques salariés de Gem et vous propose un voyage au sein de cette nouvelle hypocrisie novlanguesque.

    Lire la suite sur https://www.lepostillon.org/Grenoble-ecole-de-l-hypocrisie-bienveillante.html

    Un petit extrait :
    "Le « management bienveillant » tant prôné par Roche ne semble donc même pas rayonner au sein des professeurs et autres cadres supérieurs de son école, qui sont pourtant les seules catégories professionnelles visées par ces théories de bien-être au travail. Si des entreprises tentent de « mettre en œuvre un nouveau type de management », c’est avant tout pour les cadres, jamais pour les petites gens. D’ailleurs quid des « ouvriers » de Gem ? Il n’y en a presque plus. « Le nettoyage a été sous-traité. Tout comme la réception ou la sécurité à l’entrée » nous ont assuré nos interlocuteurs.

    Même si Loïck Roche faisait preuve d’un minimum de bonne volonté pour appliquer les théories qu’il promeut, toutes ces professions continueraient à subir un management classique, une pression brutale et un salaire de misère. Ce n’est pas demain la veille qu’on verra des stages de mindfulness ou des séminaires sur le bien-être au travail dans des entreprises de nettoyage, chez des éboueurs ou dans le secteur de l’aide à domicile.
    Ces théories de cadres sont faites par les cadres et pour les cadres. Pour le monde des winners, auquel appartient Gem avec fierté, où les réussites et profits de quelques-uns se construisent toujours sur l’exploitation et le mépris de beaucoup d’autres."

    #novlangue #écoledecommerce #managementbienveillant #slowmanagement #nouveaumonde #loickroche #bienetreautravail

  • J’ai attendu d’être un peu plus calme pour aborder le sujet. Et cela m’a pris un peu de temps pour me calmer, ce qui ne surprendra personne, vu le sujet, vu les protagonistes - parce que je dois avouer que mon premier réflexe ces derniers temps dès qu’un ou une sinistre de ce gouvernement l’ouvrent, et c’est souvent, ils et elles ne font que ça, j’ai un peu tendance à leur souhaiter de périr dans des circonstances douloureuses ou encore qu’ils et elles aillent se faire enculer, je sais ce n’est pas malin, je vais donc tâcher d’expliquer ce qui m’énerve sans m’énerver, ça ne va pas être facile, je le sens d’ici. Or donc le gouvernement de gestionnaires de droite a dévoilé son grand plan contre l’autisme ou pour l’autisme - putain faudrait savoir ! - avec du budget, comme on dit dans le milieu de la Très Grande Entreprise.

    Sans surprise pour un vieux de la vieille comme moi, je constate que dans les grands axes de cette gouvernance, comme on dit, ont repris de façon, plus adroitement maquillée que d’habitude - accordons-leur cela -, les grandes lignes de la clique comportementaliste, no-tamment un élément reconnaissable entre mille, le fameux dépistage dès les six mois in utero de l’enfant - bien sûr que j’exagère, mais si je n’exagère pas, on ne se rend même plus compte des énormités en question -, ne doutons pas qu’un jour ce ne sera plus in utero, mais in vitro - mais si je commence à deviser à propos de ce que dépistage devient rapidement synonyme de sélection, nul doute je vais encore égarer mon monde, je vais tâcher de rester sur la piste cette fois-ci. Et naturellement cette nécessité de dépistage est adossée à un chiffre - au gouvernement adepte de la gouvernance, des chiffres et du budget, on n’est pas des rigolos, on est des pros - le fameux 1% et ses 700.000. Il y a, tenez-vous bien, 700.000 autistes en France, soit 1% de la population française. Bon 1% de 66 900 000, ça fait plutôt 669 000, mais c’est pour vous dire, qu’en fait c’est même plus et même, même, en fait, ça augmente - bientôt ils et elles seront majoritaires.

    La fréquentation de certaines personnes de mon Facebook bio - cartographes et statisti-ciennes, ils et elles se reconnaîtrons - a éduqué un peu mon esprit autrement plus prompt à la fiction et, quand on manipule des chiffres ou encore quand on en étudie, il est toujours très important de se demander de quoi on parle. Bref de bien faire attention de ne pas mélanger les carottes et les pommes de terre comme on dit en statistique, de savoir, avec précision, de quoi on parle, avant de commencer à gribouiller sur ses fonds de cartes, comme on dit en cartographie.

    Du coup j’aimerais beaucoup savoir - en fait, je sais, je fais un peu semblant de ne pas savoir - quelles sont les méthodes envisagées pour trier le bon grain de l’ivraie, de trouver les bons autistes dans un groupe d’enfants qui ne sont pas toutes ni tous autistes. Et pour tout vous dire, depuis que je baigne un peu dans le milieu, je suis frappé par une immense contradiction, d’un côté des personnes déterminées à aller chercher les petits et petites autistes dans les crèches en leur faisant passer des batteries de tests - dont vous seriez étonnés de voir toute la charge poétique par endroits, de mémoire, il y a des trucs remarquables, votre enfant enchaîne-t-il ou elle ses pas dans un escalier ou avance-t-il ou elle toujours le même pied, et ramène l’autre pied à hauteur - ou encore est-ce que votre enfant sépare de façon infranchissable ses saucisses de sa purée ? (et oui, j’ai bien compris que ce que l’on cherchait ce n’était pas que TOUTES les cases soient cochées, la séparation des saucisses et de la purée ET un pied devant l’autre dans les escaliers, mais ce que l’on cherche c’est un faisceau, malgré tout on coche des cases, et quand on coche des cases c’est déjà le début de la gouvernance, de la putain de gouvernance je vais y revenir ) -, donc les cocheurs et cocheuses déterminées d’un côté, et de l’autre, médecins, psychiatres, orthophonistes, psychomotriciens, pédopsychiatres, neurologues, généticiennes toutes plus hésitantes les unes que les autres, soucieuses et soucieux d’éviter le plus longtemps possible d’inscrire le mot d’autisme dans un dossier qui part ensuite à la Maison Départementale des Personnes Handicapées et même que de telles hésitations sont parfois coupables pour ce qui est de pouvoir compter sur l’aide financière de la MDPH, mais voilà faut les comprendre aussi tous ces thérapeutes et soignantes, leur esprit scientifique ne voudrait pas être pris en défaut. Et pour tout vous dire, fier d’une certaine expérience et d’un parcours à la fois long et sinueux dans l’autisme, je peux vous donner un conseil assez simple et jamais démenti : faites con-fiance à celles et ceux qui hésitent et le disent et au contraire fuyez absolument celles et ceux qui affichent certitudes et vont jusqu’à parler de guérison. Celles et ceux qui hésitent vous viendront efficacement en aide, les autres vous égareront dans leurs propres certitudes auto-forgées.

    Les autistes sont des personnes redoutablement énervantes, je peux vous le dire, entre autres choses parce qu’ils et elles refusent de ressembler à la caricature que l’on fait d’elles, et continuent de s’entêter à offrir au regard de celles et ceux qui les soignent ou les accompa-gnent une diversité assez rafraichissante à la fois de facettes, de comportements insolites ou encore de raisonnements étonnants, d’ailleurs dans le milieu de l’autisme il n’est pas rare d’entendre des voix du camp des hésitants expliquer qu’il y a autant d’autismes que d’autistes, ce qui est une manière assez imagée de rappeler qu’une personne autiste, avant d’être autiste est une personne, il y aurait même à s’interroger si autiste ne pourrait pas être une manière de trait de caractère, et surtout il n’est pas inutile de rappeler que la qualification d’autisme couvre un spectre particulièrement étendu, il y autant de points communs entre une jeune autiste dite de Kaner et un adulte autiste dit atypique - oui, certains autistes repoussent sans cesse les limites du genre, et comme s’il n’était pas suffisant d’être singulièrement autiste, ils et elles poussent le bouchon un peu plus loin, des radicales, je connais un garçon comme ça - autant de points communs donc, qu’il y en a entre un sinistre de l’intérieur et une zadiste de Notre-Dame-des-Landes. À vrai dire la résistance des autistes à se conformer à toute classification est à l’image de leur résistance sociale. Vouloir les diagnostiquer, qui plus est à un très jeune âge, et donc les compter, est en fait, délirant. Et nous verrons que la parole gestionnaire de ce gouvernement sur le sujet de l’autisme est une parole délirante. J’y reviendrais.

    Si diagnostiquer, classer et dénombrer les autistes n’est donc pas très utile à la compré-hension de l’autisme - et je préfère dire des autismes -, on pourrait espérer l’opération malgré tout indolore, transparente, c’est sans compter que gouvernance oblige, une fois les étiquettes apposées, il va falloir traiter. Je vais tâcher de faire court et je vais tâcher de ne pas entrer en territoire polémique. Traiter une personne autiste pour atténuer son autisme - et même guérir une telle personne, si tant est qu’une telle chose soit possible - est une démarche curieuse et dont la pertinence mérite d’être interrogée, c’est presque aussi adéquat que de lutter contre la grande taille d’une personne qui serait grande, la rousseur d’une personne qui serait rousse et ainsi de suite. Et les méthodes pour cette lutte risquent d’être aussi violentes finalement que celles, orthopédiques, que l’on pourrait imaginer pour qu’une personne de grande taille soit moins grande et aussi stigmatisant que celles qui consisterait à considérer que les cheveux roux sont socialement inacceptables et qu’il faille par tous les moyens amputer cette rousseur, la cacher, que sais-je encore - - comme diraient mes filles (neurotypiques, elles) je ne suis pas très docte en problématiques capillaires. Des fois je rêve - j’ai de ces fantasmes des fois ! - de faire subir aux partisans et partisanes des méthodes comportementalistes, singulièrement celle dite de l’A.B.A. - pour Applied Behaviour Analysis -, de leur faire subir donc, l’application d’une telle méthode donc, pour la tabagie des unes, l’alcoolisme des autres, les petits travers des unes, les difficultés sociales des autres, bref comme le veut la locution anglaise, to have them get a taste of their medecine - leur faire goûter leur propre médicament. Mais surtout, imaginez que vous traitiez une personne contre, par exemple, une insuffisance cardiaque supposée, et en fait pas du tout avérée, et qu’en sous-main, votre traitement, inutile puisque la personne n’a pas de pathologie cardiaque, crée en revanche des difficultés rénales, ou encore pour déplacer la comparaison dans un contexte déjà plus voisin, imaginez que vous interniez une personne saine dans un hôpital psychiatrique en médicamentant cette personne saine avec de puissants psychotropes autrement réservés à des personnes souffrant de complexes de personnalités multiples ou que sais-je de cette farine, il y a des chances pour que cette personne saine mal aiguillée finisse par développer d’authentiques troubles psychiatriques non ?

    Donc là où la prudence dans le diagnostic, et même une certaine lenteur, seraient de mise, le parti de la gouvernance gestionnaire, ivre de son désir de résultats chiffrés, ne fera pas dans le détail et du coup il n’est pas exclu qu’effectivement on puisse faire augmenter le nombre de personnes qualifiées d’autistes, à la fois en les faisant d’abord entrer dans une catégorie qui n’est pas la leur, mais ensuite en les maintenant dans un tel environnement.

    Fin du premier point. Je vais tenter d’accélérer.

    Je remarque que la gouvernance a un certain talent dans la gestion de ce qu’elle appelle le calendrier. Si, comme moi, vous trempez dans l’autisme depuis quelques années, vous n’aurez pas manqué de remarquer certains signes d’oubli de la part des institutions et de l’État, pour dire les choses poliment et pudiquement : un sentiment de solitude face à l’autisme d’un ou d’une proche n’est pas rare. Du coup, quand soudain on parle de vous, vous avez fini par développer une manière de méfiance, c’est tellement étonnant qu’on parle de votre sujet que vous êtes en droit de vous demander ce que cela peut bien vouloir cacher. Et en ce moment-même, un regard, fût-il de biais, sur l’actualité vous renseigne rapidement : est-ce que des fois la gouvernance et sa gestion du calendrier ne seraient pas en train de se servir de votre cause pour tenter d’attirer l’attention et le regard dans une autre direction, celle, par exemple, assez préoccupante, du climat social du moment, des grèves des cheminots à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ?

    Vous trouvez que j’exagère ? Je vous donne deux exemples récents de ce genre d’impensés.

    Il y a quelques mois, faisait rage le débat sur l’écriture épicène avec la très courageuse levée de boucliers des gardiens du temple - l’académie française, pour laquelle, un jour, je prendrais le temps de démontrer, raisonnements capillotractés à l’appui, que la destruction serait LA mesure qui permettrait de venir à bout du terrorisme, j’exagère à peine, un peu quand même -, qui venait à la défense de la langue française, arguant notamment que le point médian et d’autres méthodes épicènes seraient nécessairement nocives pour les personnes avec des difficultés de lecture, notamment les dyslexiques, dont on pouvait avoir le sentiment que l’académie française était en train de découvrir leur existence. Eh bien, les dyslexiques vous emmerdent et aimeraient autant que faire se peut ne pas servir de couverture à vos petites aigreurs conservatrices de vieux fossiles dégoûtants.

    Autre exemple. Si vous avez des enfants ou si vous avez des informaticiens dans votre entourage - je plaisante qu’à moitié - vous aurez, nul doute, entendu parler de la mode des fidget spinners, ces petites toupies que l’on peut faire tourner sur le bout du doigt et dont le système de contrepoids, dans sa rotation très rapide, provoque une vibration que l’on qualifie d’apaisante, en fait seulement apaisante pour la personne qui a ce truc au bout du doigt et, au contraire, désespérante pour toutes les personnes enfermées dans le même bureau et tâchant de se concentrer sur leur travail. Il était remarquable du temps de cette mode que l’on ne puisse absolument pas objecter à quiconque avait l’air d’un idiot avec ce truc au bout du doigt que cela tapait sur nos nerfs à nous, on se faisait répondre qu’au contraire la chose était calmante pour l’otarie digitale et que justement si nous étions si tendu, peut-être devrions-nous faire l’acquisition de cette saloperie. J’aurais tellement aimé que toutes ces personnes adeptes de la toupie calmante soient capables de la même bienveillance lorsqu’elles croisent des personnes autistes atteintes de stéréotypies dans les transports, au bureau, bref dans l’espace public.

    Bref je pense que si les autistes avaient de meilleures capacités d’expression et de com-préhension de ce genre d’impensés, ils et elles ne manqueraient pas, de temps en temps, de prier les sinistres de la gouvernance, quand ils et elles se servent de leur pathologie comme prétexte, de se foutre des fidget spinners dans le derche.

    Les autistes sont, en fait, au-dessus de ça. Grand bien leur fasse. Et je ne parle pas en leur nom, je m’en garderais bien.

    Le dernier point que je voudrais aborder, c’est celui de cette déclaration du premier si-nistre qui voudrait désormais " accompagner dans la vie sociale, dans l’autonomie de la personne, de les faire monter en qualification. On se prive de ressources colossales dans notre pays, d’inclusion dans l’entreprise de personnes autistes. "

    Alors là autant dire qu’on est dans le délire le plus complet.

    Pour bien comprendre mon raisonnement qui suit, je vais préciser certaines des équa-tions qui me servent de boussole politique. Depuis 1973, soit depuis 45 ans - presque un demi-siècle tout de même -, le chômage de masse est en augmentation constante et depuis 1973 les différents gouvernements de droite qui se sont succédés n’ont cessé de nous expliquer que la seule façon de lutter contre ce chômage de masse étaient d’alléger les finances des entreprises et leur faciliter la possibilité de licencier du personnel, non seulement il est admirable que le remède puisse être aussi stupide, mais qu’il ne cesse de montrer à quel point il est inefficace, 45 ans de cette politique produisent, de façon avérée, l’aggravation du mal qui, si on s’y intéressait vraiment, montrerait surtout qu’il est incurable, entre autres raisons parce que toutes les formes différentes d’automatisation concourent à détruire des emplois et là où cela devrait libérer hommes et femmes du fardeau du travail, cela crée davantage d’inégalités. Essayez de tenir ce raisonnement, pourtant simple, cohérent et facile à comprendre, en société et je préfère vous dire qu’on va rapidement vous soupçonner de vous radicaliser sur internet. Soi-disant ce n’est pas si simple, et on risque de beaucoup vous opposer toutes sortes de raisonnements économiques dans lesquels chiffres et équations auront vite fait de vous donner le tournis, bref vous serez ostracisés en tant que déraisonnable et pas réaliste du tout, avec les doux rêveurs et les vilains zadistes profiteurs du système. Je dois ici avouer que j’ai un peu capitulé ces derniers temps à tenter d’opposer que les gouvernements de droite depuis 1973 sont dans le déni, en grande partie parce que cela ne m’intéresse pas tant que cela de tenter de réunir les preuves algébriques du délire ambiant - d’autres s’y emploient avec une intelligence et une patience qui forcent mon admiration, je pense à mon ami @laurent2 et à son Journal de la crise -, bref je jette l’éponge quand j’entends parler de plein-emploi, par lassitude et parce que j’ai d’autres chats à fouetter, vraiment - parmi lesquels tenter d’influer positivement sur la trajectoire erratique de mon fils autiste - et qu’on ne peut pas faire boire des ânes qui ne veulent pas boire.

    Sans trop développer, je pourrais également arguer que d’aucunes et d’aucuns parmi nous ont compris une mauvaise fois pour toutes que d’une part le travail n’est pas en quantité suffisante pour toutes et tous et qu’à tout prendre ils et elles aimeraient d’une part éviter de s’ennuyer et perdre leur vie à la perdre - on ne peut pas dire gagner sa vie, cela ne veut rien dire - et d’autre part préfèrent effectivement vivre, ils et elles font de la résistance au travail et on a bien compris que pour la gouvernance, ils et elles montrent le mauvais exemple, du coup la gouvernance se fait kafkaïenne et traque ces esprits éclairés pour tenter de les reconvertir au mensonge du travail - qui par ailleurs a perdu tout son sens, parce que la gouvernance l’a dénaturé en le procédurant (un jour, j’écrirai le raisonnement pas du tout capillotracté qui met à jour comment en supprimant les procédures et le principe de précaution on règle définitivement dans le même coup la question du terrorisme ET celui du chômage de masse).

    Et du coup quand j’entends un premier sinistre - en plein délire transparent du plein-emploi - évoquer les autistes comme une force potentielle de travail inexploitée, gâchée, mon sens de l’humour est soudain en panne. Je ne peux alors m’empêcher de penser que quelques-uns et quelques-unes parmi nous, les autistes, qui ont trouvé la parade absolue pour résister à la violence absolue de la société, vont bientôt être inutilement dérangées dans leur part la plus intime parce que la gouvernance délire et voudrait nous convaincre que le travail a encore un sens. Je tente de me rassurer en me rappelant que ce sont toujours les autistes qui gagnent à la fin, mais est-ce qu’on ne pourrait pas leur épargner ces violences et viols inutiles.

    Mais à vrai dire, de devoir expliquer tout cela, bras m’en tombent et j’enterre mon lapin.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

  • Mort du dessinateur #F’murr, l’auteur de la BD « #Génie_des_alpages »
    http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/04/11/mort-du-dessinateur-f-murr-l-auteur-de-la-bd-genie-des-alpages_5283743_3382.

    Le scénariste et dessinateur Richard Peyzaret, alias F’murr, s’est éteint, mardi 10 avril, à l’âge de 72 ans. Il laisse derrière lui une œuvre traversée par le non-sens et la poésie.

  • Pronote, Sconet...Quels sont les effets pervers des logiciels de vie scolaire ? (20 minutes)
    https://www.20minutes.fr/societe/2246675-20180404-pronote-sconet-effets-pervers-logiciels-vie-scolaire

    Les parents ne sont pas tous connectés à ces plateformes, ce qui crée une inégalité dans l’accès à l’information.
    A contrario, certains parents les consultent beaucoup. Au risque de focaliser encore plus sur les notes de leurs enfants.
    Les élèves en difficultés peuvent être démotivés par la manière dont ces logiciels soulignent leur positionnement par rapport au reste de la classe

    #éducation #ENT #TICE #NTIC #relations_école_famille

  • Eichbaumoper - Un train peut cacher un opéra de raumlaborberlin

    http://strabic.fr/raumlaborberlin-eichbaumoper

    Merci Strabic de signaler ce trait de génie !

    http://raumlabor.net

    Concevoir et donner un opéra pour réactiver une station de train délaissée en Allemagne, tel est le défi que s’est lancé le collectif raumlaborberlin en 2008. Renversant le statut du lieu qui passe de décor infréquentable à genèse d’une œuvre, le collectif d’architectes, en collaboration avec les usagers, a démontré que l’opéra peut venir à la rescousse de l’urbain. Bilan, dix ans après.

    Raumlaborberlin, formé de neuf architectes associés installés dans la capitale allemande depuis 1999, s’intéresse tout particulièrement aux questions de transformation et de renouvellement urbain. Sous cette bannière qui signifie « laboratoire spatial », le groupe collabore avec d’autres professionnels pour développer des projets impliquant la participation des habitants et renforçant le lien social. Leurs architectures mobiles et modulables prennent le plus souvent place dans des espaces publics délaissés, selon une approche protéiforme et ludique. Le projet pour la station de train d’Eichbaum (Mülheim, Allemagne) initié en 2008, a consisté à utiliser l’opéra comme levier de transformation urbaine. Par la construction d’espaces de travail, puis de représentation et la mise en place d’ateliers participatifs, raumlaborberlin a renversé le rapport au lieu jusqu’alors peu fréquentable. De spectatrice passive et délaissée, la station est devenue actrice, porteuse d’histoire, ciment du projet. Strabic revient, dix ans après les premières actions menées, sur la genèse du projet et son développement.

    #berlin #métro #transport #lien_social #animation_de_rue #animation_de_metro

  • _"Rédigé après 18 mois de recherches et 133 dossiers de mineurs étudiés par Laurent Bonelli et Fabien Carrié, sociologues et chercheurs, ce rapport présente les conclusions de leur étude. Ils se sont intéressés aux différentes manières de s’approprier une forme de radicalisation et aux conditions sociales qui les produisent. Les conclusions de leur travail montrent que le profil des mineurs radicalisés ne correspond pas à tous les a priori associant très souvent radicalisation, précarité et délinquance. La recherche met en évidence d’autres mécanismes qui permettent de mieux comprendre les processus de radicalisation : il n’existe pas qu’un type de radicalité, mais plusieurs formes et ces dernières influent sur le type d’actes commis. Quatre formes de radicalités et* deux profils sont distingués, les révoltés (les plus proches de la délinquance sont les plus éloignés des passages à l’acte les plus sérieux) et les engagés (radicalité utopique : sont le plus souvent perpétrés par des jeunes issus de familles stables, aux parcours scolaires prometteurs)*"_
    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/184000167/index.shtml

  • Emma Gonzales a l’air d’être une jeune femme extraordinaire. Mais j’ai le sentiment qu’elle ne va pas bien. Rescapée de la récente tuerie dans son lycée en Floride, elle mène de-puis une campagne militante contre la prolifération des armes dans l’état de Floride, se faisant en devenant une des porte-paroles emblématiques de toute une génération de jeunes Américains et Américaines qui se heurtent au cynisme de la très puissante National Rifle Association et des hommes et des femmes politiques américains auxquelles la NRA graisse les pattes, combat singulier en somme entre des jeunes gens armés de mots-dièses et qui biberonnent aux free hugs depuis qu’ils sont tout petits, contre une armée de l’ombre tentaculaire, armée jusqu’aux dents - c’est son fonds de commerce - et qui gave sénateurs, gouverneurs, juges, procureurs et même avocats, de substantielles sommes pour que la raison d’état ne puisse jamais changer quoi que ce soit à la folie furieuse tellement lucrative pour une poignée de mafieux. Bref, David au berceau contre Goliath au sommet de sa force.

    Lors de la récente marche sur Washington, elle a pris la parole sur une estrade devant des milliers de personnes assemblées pour marcher vers le Congrès américain. Avec beaucoup de courage sans doute, elle n’a rien caché de ses émotions bien compréhensibles, pour dire dans un premier temps son dégoût de la politique de son pays, notamment sa perméabilité au lobbying de la NRA, puis elle a cité le nom de ses dix-sept camarades de lycée récemment tombés sous les balles d’un psychopathe armé - en les mettant en scène assez adroitement, Keith ne sortira pas avec Jennifer, je sais j’exagère -, ses larmes étaient filmées et projetées sur les écrans géants, on pouvait entendre le moindre de ses sanglots dans la sonorisation, et dans la vidéo que j’ai vue de ce discours, les larmes étaient sur tous les visages des jeunes gens aux fronts plissés de chagrin, ainsi assemblés et qui avaient fait le voyage à Washington depuis les autre coins de ce pays immense que sont les Etats-Unis d’Amérique. Puis, brusquement, elle s’est tue et a fermé les yeux pendant de longues minutes, d’interminables minutes en fait, des minutes dont on pouvait se demander combien de temps elles dureraient, créant une tension à tout rompre poussant les unes et les autres à toutes sortes de réactions spontanées - we love you Emma -, elle respirait fort, et même reniflait, ce qui était parfaitement retranscrit dans la sonorisation. J’ai initialement pensé que ce seraient dix-sept minutes, dix-sept interminables minutes qui allaient durer de la sorte, dix-sept minutes pour dix-sept victimes - ce que j’aurais trouvé d’une grande justesse, mais c’était sans doute beaucoup demander à la foule des jeunes personnes en présence tellement habituées désormais à l’immédiateté en toutes choses -, avant que ce silence, parfois entrecoupé par des personnes de cette immense foule, ne soit interrompu, au bout de 6 minutes et demi, 32 secondes je crois, par la sonnerie du téléphone de poche d’Emma Gonzales qui a arrêté son application de compte à rebours en précisant que c’était le temps qu’avait duré la tuerie de son lycée de Floride, minutes qui avaient paru interminables à toutes et tous, prisonniers dans le lycée, et sans défense devant l’avance inexorable du tueur. Et naturellement ce qui était remarquablement sous-entendu, c’est que le sentiment d’insécurité drastique qui avait été celui des personnes ayant survécu avait duré aussi long-temps que l’inconfort de ce long temps de silence, dont on ne pouvait pas savoir combien de temps il durerait et comment il serait rompu. Autant le dire tout de suite, en termes de gestion scénographique de la tension, c’est pour ainsi dire imbattable, la scène du meurtre de la logeuse dans Crime et châtiment de Dostoïevski à côté c’est de la petite bière et Hitchcock, un enfant de chœur. Et j’étais admiratif de cette jeune femme, à la fois pour son courage, je serais incapable de faire cela, et surtout pas à son âge, 18 ans, et pour l’effet saisissant de son affaire. Et comble de prouesse scénique en somme, juste après avoir expliqué à quoi correspondaient ces six interminables minutes de silence, et leurs sanglots, elle s’est retirée sous les applaudissements, la chute est parfaite, cassante, pleine d’écho, en revanche ce qui l’est moins, scéniquement parfait et parfaitement scénique, c’est la façon hautaine, agressive, prétentieuse, fière de son effet avec laquelle Emma Gonzales a tourné des talons et qui montre à quel point elle vit intensément son numéro et à quel point il est prémédité, et non, comme on pourrait d’abord le penser, un geste adolescent tellement porteur de générosité et, passez-moi l’expression, désarmant.

    Dans ce volte-face dont tout montre qu’il a été répété, tout comme sans doute tout le discours, mais aussi toute sa dramatique, se tient tapie l’horreur de quelque chose de très fa-briqué, rempli à craquer d’intentions égotiques, et finalement d’arrière-pensées gestionnaires du quart d’heure warholien et du désir de le faire durer et de capitaliser dessus. Emma Gon-zales vient d’embrasser une carrière politique, dont on pourrait penser, à tort, qu’elle sera ai-mablement orientée, ce sera sûrement le cas à ses débuts, mais auxquels nous n’avons aucune assurance qu’elle restera fidèle, en revanche elle a déjà du métier, de l’assurance, du savoir-faire, une grande capacité à la préméditation et donc une certaine perversité qui est le propre même, à quelques exception près, de toutes les femmes et les hommes politiques.

    Vous allez trouver que j’exagère, vous allez me rétorquer que je suis sévère ou encore qu’elle n’a que 18 ans et que je vois le mal partout. Et vous avez peut-être raison, après tout, ce serait une bonne nouvelle pour Emma Gonzales, quand le soufflé warholien sera retombé, on peut alors penser qu’elle aura du temps et de l’espace pour panser ses plaies, qui, elles, existent et la font authentiquement souffrir, on peut lui souhaiter de tomber sur de bonnes personnes thérapeutiques qui vont l’aider. En revanche quelque chose me dit qu’elle n’optera pas, ni son entourage, pour une approche aussi calme et cicatrisante, au contraire. Elle vient de goûter à une drogue qui a la puissance - et les effets secondaires - de l’héroïne. Et c’est en droguée que désormais elle fera tout, jusqu’à s’oublier elle-même, pour obtenir de nouvelles doses de cette reconnaissance sociale - si la reconnaissance sociale est un opium émollient, la célébrité c’est de l’héroïne non coupée - qui seront de moins en moins satisfaisantes, mais de plus en plus avilissantes.

    Et en vieille personne, née au mitan des années 60 du dernier siècle du millénaire précédent, je ne peux que m’interroger - et au-delà d’elle, j’étends l’application du même raisonnement à sa génération, à laquelle appartiennent justement mes enfants, c’est dire si je raisonne en vieux con du millénaire précédent - à propos de ses prédispositions manifestement naturelles à une telle addiction et à la construction d’une telle destinée. Elevée aux free hugs disais-je - Elevée à la forme électronique du free hug. Elevée aux likes surtout.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

  • Le ministère du travail permet le licenciement d’un responsable syndical de La Poste
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/03/26/le-ministere-du-travail-permet-le-licenciement-d-un-responsable-syndical-de-

    Dans un communiqué, SUD fait valoir que cette autorisation de licenciement va à l’encontre d’un « avis de l’inspection du travail » et des conclusions de la « contre-enquête » réalisée par la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) préalablement à la décision du ministère. Tous deux établissaient « un lien » entre la demande de licenciement et « les mandats exercés » par M. Quirante et se prononçaient contre son renvoi.

    « A aucun moment la décision de la ministre ne revient sur le caractère discriminatoire », a pour sa part déclaré Gaël Quirante, pour qui cette décision « politique » est destinée à « bâillonner une partie du personnel ».

    C’est normal qu’une décision de licenciement vienne de la ministre #Muriel_Pénicaud ??

  • Stephen Hawking, le mythe du génie solitaire | Pour la Science
    https://www.pourlascience.fr/sd/sociologie/stephen-hawking-le-mythe-du-genie-solitaire-8320.php

    Article indispensable, à mon avis ! En accès libre. Pour la Science diffuse un numéro spécial de 60 pages à télécharger à partir de la Newsletter. (pas tout lu, encore…)

    Chercheur brillant mais lourdement paralysé, le théoricien britannique est, contrairement à l’image qu’on se plaît à donner de lui, l’antithèse du savant solitaire armé de la seule puissance de son cerveau.

  • Talks on #Iron_Rhine Belgium-Netherlands-Germany link resume - The Loadstar
    https://theloadstar.co.uk/talks-iron-rhine-belgium-netherlands-germany-link-resumed

    Here’s a classic #Catch-22: the Iron Rhine is the rail link, dating back to the 19th century, between Germany and the Belgian port of Antwerp, which also passes through the Netherlands. (Incidentally, the agreement to originally build the link was part of the Treaty of Belgium in 1839 in which the independence of the country was established. However, use of the line declined to virtually nothing by the early 1990s). Now, the Belgians and Germans want to bring it back into operation, but that will require investment on the part of the Dutch government, which would lead to increased competition to Rotterdam and is clearly against national interest.

  • « Les métaux rares sont le pétrole du XXIe siècle »
    https://usbeketrica.com/article/podcast-metaux-rares-petrole-du-xxie-siecle

    Et si les énergies renouvelables n’étaient finalement pas renouvelables ? Et si elles contribuaient au réchauffement climatique en émettant de fortes quantités de CO2 ? Et si, au lieu d’ouvrir une ère d’abondance et d’indépendance énergétique, elles ne faisaient que nous rendre dépendant de monopoles de la Chine sur les métaux rares ? Pierre angulaire omniprésente des nouvelles technologies énergétiques et numériques, ces matières premières indispensables sont sources d’enjeux majeurs pourtant peu médiatisés. Usbek & Rica a échangé avec Guillaume Pitron, auteur de La guerre des métaux rares (Les liens qui libèrent, 2018), pour une plongée fascinante des mines chinoises de Baotou jusqu’au Pentagone. Durée : 49 min. Source : Usbek & (...)

  • Le Projet Gutenberg, site patrimonial de livres numériques, bloqué en Allemagne
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/le-projet-gutenberg-site-patrimonial-de-livres-numeriques-bloque-en-allemagne/87627

    L’explication est assez simple : les législations sur la propriété intellectuelle et le droit d’auteur diffèrent, dans le monde entier. Quand certains pays, comme la France ou l’Allemagne, ajoutent 70 ans de protection des œuvres après la mort de l’auteur avant l’entrée dans le domaine public, les États-Unis se basent sur la date de publication de l’œuvre et non sur le décès de son auteur.

    Ainsi, les 18 livres incriminés par S. Fischer Verlag étaient bien entrés dans le domaine public, au plus tard en 1976, mais aux États-Unis, et non en Allemagne, raison pour laquelle l’éditeur a demandé leur retrait immédiat de la plateforme, sous peine d’« une amende de 250.000 € ou bien d’une peine de prison pouvant s’étendre jusqu’à 6 mois », comme l’indique la décision des juges allemands.

    En réaction à la décision de justice, le Projet Gutenberg est désormais bloqué en Allemagne. « Parce que la Cour allemande a outrepassé sa juridiction et autorisé le plus grand groupe d’édition au monde à intimider le Projet Gutenberg pour ces 18 livres, il y a tout lieu de penser que ce cas se reproduira. Il existe des milliers de livres numériques dans les collections du Project Gutenberg qui pourraient faire l’objet d’actions similaires et illégitimes », indique l’équipe du Projet Gutenberg.

    Effectivement, le Projet Gutenberg et des centaines d’autres plateformes qui mettent à disposition des livres numériques pourraient être inquiétés par cette décision de justice. Or, si le Projet Gutenberg est hébergé aux États-Unis, où la plainte de S. Fischer Verlag aurait dû être traitée, c’est bien une Cour allemande qui s’est penchée sur le cas et a rendu un jugement sur une durée de droit d’auteur américaine.

    En conséquence, de nombreux sites de partage de livres numériques qui proposent des ouvrages tombés dans le domaine public au Québec ou en Belgique, mais toujours protégés en France — c’est par exemple le cas du Petit Prince — pourraient eux aussi faire l’objet d’attaques en justice. En effet, ces sites avertissent souvent les lecteurs qu’il leur appartient de vérifier la législation de leur pays avant téléchargement, ou bloquent les accès en se basant sur les adresses IP, mais de telles précautions n’ont pas empêché le Projet Gutenberg d’être attaqué en justice et jugé coupable...

    #Edition #Copyright_madness #Domaine_public #Projet_Gutenberg

  • Work hard, have fun, make history. Amazon et la contre-révolution logistique : un regard depuis l’Italie
    http://www.platenqmil.com/blog/2018/02/25/work-hard-have-fun-make-history-amazon-et-la-contre-revolution-logistiqu
    http://www.platenqmil.com/file/si473778/Amazon+1-fi9515623.jpg

    C’est à partir des années 1960 que la logistique se constitue sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. La « révolution logistique » à l’origine de cette dynamique, qui est bien plus à comprendre comme une « contre-révolution », un préalable indispensable à l’instauration du régime néolibéral, représentait alors un investissement stratégique sur la désagrégation de la grande usine. Avec une myriade de travailleurs toujours plus mécanisés et écrasés sous son poids - réduits à des « tapis roulants » - la logistique dicte aujourd’hui le rythme de la circulation mondiale.
     
    Lors de la dernière décennie, une nouvelle vague de conflictualité a cependant fait tache d’huile dans ce secteur. Ce texte - après une analyse du rôle crucial joué par Amazon - revient précisément sur les mobilisations en Italie. Proposant une lecture des conflits passés et à venir, il souligne la nécessité de mener - en parallèle des enquêtes « à chaud », lors de moments de conflits - des « enquêtes à froid », dans le but de construire une « logistique des luttes » qui puisse œuvrer à des connexions politiques à travers l’usine globale.

    #logistique #enquête_militante

    • On peut donc soutenir que la fortune accumulée d’Amazon a été bâtie sur l’exploitation toujours plus intensive du travail, davantage que sur l’automatisation et l’innovation de façade qui rendent l’entreprise emblématique du moment actuel. L’énorme flux de marchandises charrié par Amazon circule grâce au travail d’une myriade de travailleurs mécanisés et écrasés sous son poids, réduits à des tapis roulants. Pour s’en faire une idée, nous reportons les paroles d’un travailleur employé dans un entrepôt d’Amazon à Rovigo (Italie) :

      Nous avons un contrat de 39h par semaine et nous sommes payés 960€ nets par mois. Pour moi c’est une misère, mais vraiment une misère […] Nous recevons un salaire qui n’est pas adapté aux postes que nous occupons à l’intérieur de la filière productive. [..] Il s’agit d’un travail massacrant, ce n’est pas juste de le payer ainsi. Et si on pense à combien de fric ils se font, eux, avec quelques clicks sur un ordi pour quelques ordres, c’est scandaleux… […] Le travail est physique, stressant, t’as jamais la certitude des horaires, de ce que tu feras, parce qu’il y a des pics de travail… Toujours des heures sup’, souvent le samedi et le dimanche. On peut aussi refuser, mais après on est mal vus par les contremaitres. Il vaut mieux baisser la tête et dire : « Ok, je viens ; ok je fais des heures sup’ ; ok, ça va, je suis là ». […] Nous n’avons pas la certitude des horaires, ils nous sont toujours communiqués la veille pour le lendemain. […] Ils décident de manière totalement arbitraire quand tu travailles. Et c’est une chose que je ne supporte plus, c’est inconcevable pour moi, mais c’est ainsi. […] On vit toujours dans l’angoisse, il n’y a jamais de certitude, tu ne peux pas organiser ta vie au-delà du travail .

  • « Dunkerque, malade de l’amiante », un documentaire à ne pas rater sur France 5 - La Voix du Nord
    http://www.lavoixdunord.fr/326508/article/2018-03-02/dunkerque-malade-de-l-amiante-un-documentaire-ne-pas-rater-sur-france-5

    À l’heure où la cour de cassation va rendre un avis sur les pourvois dans les dossiers Jussieu et Normed, le Magazine de la santé est allé à la rencontre des victimes et de tous les acteurs qui dénoncent à Dunkerque le scandale de l’amiante. Le documentaire, en cinq parties, est à visionner dès lundi 5 mars.

    #amiante #dunkerque #adeva

  • Fight Google Campus & Co
    http://googlecampusverhindern.blogsport.de

    KIEZSPAZIERGANG 3.3.2018 AT 3 PM, SCHLESISCHES TOR

    take a look under stuff to find the layouted flyer… and spread the word

    [german version below / deutsche Version unten]

    Demonstration: Fight Google Campus & Co

    This year in spring or summer, Google plans to open its „Berlin Campus“ in the premises of the former Umspannwerk on Ohlauerstraße / Paul-Linke-Ufer. According to Google, this campus will be a place for start-ups to network and exchange. Google’s basic idea for establishing the Campus is to be the first one to spot those concepts that are promising to be the most profitable ones and to win the attracted founders for their company on the long run.

    There already exist six other “Google Startup Campus”, e.g. in Sao Paulo and in Seoul. The neighborhoods close to them soon experienced their impacts. In London for example commercial rents doubled within the first two years. However, we do not just critisize that gentrification is boosted by tech-companies like Google. As one of the biggest companies in the world, it also plays an important role for the technological attack. Its main task is collecting and selling data. Data may be the most valuable resource in today’s capitalist economy. The huge amounts of digital data are stored indefinitely – even after e.g a Gmail account.The majority of them are created by using one of the many Google products like the Google search engine (market share 90% in Europe), Google Maps, YouTube, Google Chrome, Google Books or the Android smartphone operating system. With the help of (self-learning) algorithms, mass data that appears to be irrelevant at the first sight will sooner or later be processed e. g. be used for well placed personalised (electoral) advertisement. Furthermore, the company works together with the military, secret services and other state institutions. With „big data“ it has become theoretically possible to analyse social developments. With this possibilty social movements could be fought even before they even exist.
    With the development of artificial intelligence and the ideology of transhumanism, tech-companies want to adjust humans to machines up to there fusion.

    Everyone can easily imagine what all this means: The systems power structures will be stabilized and strengthened and exploitation will be optimised.

    We think that our resistance against the technological attack symbolized by the Google Campus is important to fight for a better life for
    everybody – in Kreuzberg and worldwide. In Kreuzberg there is not only Google but many other tech-companies that push
    gentrification and technologistion of work forward.

    Our demonstration will pass by at view of the masses of premises of tech-companies that are already existing in Kreuzberg 36 and you will learn more about them. But resisting places and initiatives, e. g. DeliverUnion, should become a part of the demonstration. Opposition against companies like Google is possible – as, among others, the resistance against „Google Glass“, which led to its failed market
    launch, has shown.

    Let`s show together that Google, but also other actors like Zalando, Deliveroo, RocketInternet etc. are not welcome – neither in Kreuzberg nor everywhere!

    A nice life for everybody!

    _________________________________________________________________________________________

    Deutscher Aufruf

    Kiezspaziergang am 03.03.2018 um 15 Uhr am Schlesischen Tor

    unter Stuff findet ihr Mobimaterial dazu…

    Im Frühling oder Sommer diesen Jahres plant Google die Eröffnung des “Campus Berlin” im alten Umspannwerk in der Ohlauerstraße/ Ecke Paul-Linke-Ufer. Dieser Campus soll laut Google ein Ort der Vernetzung und des Austausch für Startups sein. Grundgedanke
    ist, dass Google so die profitversprechendsten Konzepte als erstes erkennt und so die mit kostenlosen Weiterbildungsangeboten angelockten Gründer ans eigene Unternehmen bindet.

    Weltweit gibt es bereits sechs “Google Startup Campus”, unter anderem in Sao Paulo und in Seoul. Deren Auswirkungen sind in der Nachbarschaft meist schnell zu spüren. So verdoppelten sich beispielsweise in London die Gewerbemieten um den Standort innerhalb der ersten zwei Jahre.
    Doch unsere Kritik bezieht sich nicht nur auf die Gentrifizierung, die durch Tech-Firmen wie Google angekurbelt wird. Im technologischen Angriff spielt Google als einer der größten Konzerne der Welt eine wichtige Rolle. Er hat als Hauptinteresse das Sammeln und Verkaufen von Daten. Denn Daten sind in der Ökonomie des heutigen Kapitalismus vielleicht das wertvollste Gut.
    Die enormen Massen an digitalen Daten, die zum Großteil auch durch das Benutzen der vielen Google Produkte wie der Google Suchmaschine (Marktanteil in Europa von 90%), Google Maps, YouTube, Google Chrome, Google Books oder Android als Smartphone-Betriebssystem entstehen, werden auf unbestimmte Zeit gespeichert – auch weiterhin nach dem Löschen eines Gmail-Kontos beispielsweise. Mit Hilfe von (selbstlernenden) Algorithmen werden früher oder später auch die auf den ersten Blick unwichtig erscheinenden Massendaten verarbeitet und z.B. für gut platzierte personalisierte (Wahl-) Werbung genutzt. Zudem arbeitet der Konzern mit Militär, Geheimdiensten sowie anderen staatlichen Institutionen zusammen. Es ist durch „Big-Data“ theoretisch möglich geworden gesellschaftliche Entwicklungen zu analysieren. So könnten soziale Bewegungen bekämpft werden noch bevor sie überhaupt
    entstehen. Mit Entwicklung von künstlicher Intelligenz und der Ideologie des Transhumanismus forcieren Tech-Konzerne die Anpassung des Menschen an die Maschine, bis hin zu deren Verschmelzung.
    Was das Alles bedeutet kann mensch sich leicht vorstellen: Herschafftsverhältnisse werden verschärft und stabilisiert und Ausbeutung wird optimert.

    Wir halten den Widerstand gegen den technologischen Angriff am Beispiel des Google-Campus für wichtig um für ein besseres Leben für alle zu kämpfen – in Kreuzberg und weltweit. In Kreuzberg gibt es aber nicht nur Google sondern auch viele andere Tech-Unternehmen, die die Gentrifizierung und oder auch die Technologisierung der Arbeitswelt vorantreiben.

    Beim Kiezspaziergang werden wir bei einige Tech-Unternehmen vorbeigehen, die es in Kreuzberg 36 bereits massenhaft gibt und ihr werdet mehr über diese Firmen erfahren. Doch auch widerständige Orte und Initiativen, wie z.B. DeliverUnion, sollen Teil des Spaziergangs werden. Denn Widerstand gegen Firmen wie Google ist möglich – wie unter anderem die Verhinderung der Einführung von “Google Glasses” gezeigt hat.

    Lasst uns gemeinsam zeigen, dass Google, aber auch andere Akteure wie Zalando, Deliveroo, RocketInternet etc. nicht willkommen sind – in Kreuzberg und überall!

    Ein schönes Leben für Alle!

    #Berlin #disruption #immobilier #loyers #résistance #événement

  • (Tr)oppressé (1/10) | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/071494-001-A/tr-oppresse-1-10

    Accélère ! Toujours plus fort ! Il faut aller au bout de ses rêves ! Nous voulons toujours plus, plus de la même chose ! Nous sommes shootés à l’intensité quitte à en souffrir. Au fond, ça nous fait sentir vivants. Sauf qu’à vouloir augmenter nos performances, et ensuite augmenter l’augmentation de nos performances, comment ne pas frôler le burn out ?

  • « La jeunesse populaire a été abandonnée à son sort » (Stéphane Beaud, Alternatives Economiques)
    https://www.alternatives-economiques.fr/stephane-beaud-jeunesse-populaire-a-ete-abandonnee-a-sort/00083363

    La profonde désindustrialisation et la très forte diminution des emplois non qualifiés condamnent quasiment à une sorte de mort sociale les jeunes non diplômés. Mais le lien essentiel se joue entre le marché du travail et l’école. […] L’école est devenue l’instance principale de légitimation et la clé d’entrée dans le monde social.
    […]
    Ce mouvement structurel de poursuite d’études lié à la transformation du marché du travail fait que les jeunes non diplômés ou peu diplômés sont des « jeunes sans avenir ». Ils le savent, et très tôt.
    […] le « grand partage », celui qui distingue, en fin de troisième, ceux qui vont poursuivre leurs études en seconde générale et ceux qui vont en lycée professionnel, voire en apprentissage. Et ce grand partage est à la fois social et symbolique. […] Il y a différentes solutions pour « s’en sortir ». Les jeunes femmes peuvent envisager de s’en sortir par une « carrière matrimoniale », en restant femme au foyer. Pour les jeunes garçons, c’est le statut d’intérimaire permanent, voire de chômeur. […] on oublie trop facilement qu’il y a toujours eu des classes populaires surnuméraires. Avant, pour ceux-là, il y avait l’armée ou les colonies. Ces débouchés qui faisaient qu’ils trouvaient malgré tout leur place dans la société.
    […]
    Le problème, c’est que l’on dise d’eux qu’ils sont irrécupérables […]. On les transforme en seules « classes dangereuses », sans aucune perspective de rebond. Le seul horizon qu’on semble leur donner, c’est la prison. C’est consternant et, il faut bien le dire, une régression historique.
    Aujourd’hui, dans toutes les institutions (scolaire, judiciaire, etc.), on constate un durcissement.
    […]
    Dans la jeunesse populaire, à part la minorité que Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron appelaient les « miraculés scolaires », la plupart des autres sont « à leur place » : ils subissent les lois implacables de la reproduction sociale et sont de plus en plus inemployés, voire considérés comme inemployables. On ne fait rien pour aller vers eux. De plus, les travailleurs sociaux vous le diront, on a « managérialisé » le travail social.
    […]
    La caractéristique de la situation actuelle, à mon sens, tient à ce que la lutte pour les places est plus que jamais cruciale, et donc que l’affrontement de classe est plus que jamais évident.
    […]
    Le système social en France est victime de ce culte de la précocité scolaire, de la priorité accordée à la formation initiale et de l’insuffisante attention accordée à la formation professionnelle. En France, il n’y a pas ou peu de vie après l’échec scolaire. Nous avons un système scolaire hyperhiérarchisé, avec nos classes prépas, nos écoles privées, notre filière S. Cette production de l’élite républicaine a un effet très coûteux en soi et des effets en cascade : que fait-on des autres ? C’est, à mes yeux, la grande question.

    #éducation #classes_populaires #échec_scolaire #tri_social #sélection #entre_soi #inégalités #orientation #diplôme