• Israël ne rendra plus les corps des auteurs d’attaque à leur famille - Le Temps

    http://www.letemps.ch/monde/2015/10/14/israel-corps-auteurs-attaque-ne-seront-plus-rendus-famille

    « La famille du terroriste fait de son enterrement une manifestation de soutien au terrorisme et d’incitation au meurtre et nous ne pouvons pas le permettre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, à l’origine de la mesure. « Nous devons tout faire pour que le terroriste ne puisse pas bénéficier d’honneurs et de cérémonies après avoir commis un attentat », a-t-il ajouté. Les corps pourraient être inhumés dans des cimetières réservés aux auteurs d’attentats, à la périphérie du pays, « comme cela a été le cas dans le passé », précise le communiqué.

  • Avant-garde and modernist magazines - Monoskop
    http://monoskop.org/Avant-garde_and_modernist_magazines

    What is the relevance of avant-garde magazines printed on aging paper to a society which views the world in real time and through networked digital lenses? There are two common answers. Regardless of their age, the art they carry can be looked at anew since it is only its techniques that pale, and on the other hand, they provide us with a historical record of several generations of artists and writers. Although what strikes the eye first is a variety of their fabrics and of workings of the page, something estranged from the relentless linearity of digital bits and the UX of the glowing screen. Here, they also remind us that our lenses matter as well, their properties are variables.

    Index

    This index lists avant-garde and modernist periodicals, first issues of which appeared between 1890 and 1939. Besides serving as an engine of discovery, it is also made to help following bibliographic references to sources. A couple of technical notes.. The ’Online’ column lists freely accessible digitized versions of each magazine; the abbreviations used for digital libraries are listed in the section below. The first column points to the wiki pages with more information about titles which in many cases also contain versions mirrored on Monoskop. Some columns are sortable. Information is sourced from a number of repositories and reference websites. The list is far from being exhaustive [1] [2], preference is given to periodicals accessible online. As with all sections on Monoskop this page is a work in progress and contributions are welcome.

    #avant-garde #modernisme #magazine

  • En France, Mohammed a 4 fois moins de chances d’être recruté que Michel
    http://www.huffingtonpost.fr/2015/10/08/complement-enquete-television-discriminations-racisme_n_8263382.html

    Waaaaaaa la grande surprise !

    « Résultat sans appel : les musulmans "sont beaucoup plus discriminés" par rapport aux catholiques en France "que ne le sont les Afro-Américains par rapport aux Blancs aux Etats-Unis", compare l’étude.

    Et selon son auteure, le testing, qui s’arrête avant l’entretien, "sous-estime probablement les discriminations : toutes les études montrent que la discrimination est présente à chaque étape du recrutement". »(Permalink)

    #islamophobie

  • Gilles Pinson : “les élites urbaines ferment les yeux sur les effets sociaux de la métropolisation” - La Gazette des communes
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/130672401384

    Intéressante interview du professeur de sciences politiques Gilles Pinson dans la Gazette des communes, qui étrille les conséquences de la métropolisation de nos territoires, qui sont plus des moteurs d’inégalités que des solutions pour les résoudre. Couplé à la monté de l’opacité démocratique des nouvelles formes de gouvernances locales, nous sommes de plus en plus confronté à un déficit démocratique à l’échelle locale alors que leurs attributions ne cessent de s’élargir. 

    #politiques_publiques

  • Framaboard : les libristes ont réinventé le tableau blanc… mais en mieux ! | Framablog
    http://framablog.org/2015/10/07/framaboard-les-libristes-ont-reinvente-le-tableau-blanc-mais-en-mieux

    Nous aimons les beaux outils qui permettent de s’organiser pour collaborer… mais trop souvent, ce sont des services qui en profitent pour en apprendre beaucoup sur nous. Beaucoup plus en tout cas que ce que nous voudrions leur confier ! Voici un nouvel exemple d’alternative libre qui vous permettra de maîtriser vos projets sans êtres pistés.

  • Des enfants qui naissent « prépollués »
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/10/01/environnement-les-enfants-naissent-pre-pollues_4779381_3244.html

    Les substances chimiques auxquelles les populations sont quotidiennement exposées ont des effets sur la santé de plus en plus manifestes. C’est le sens de l’alerte publiée jeudi 1er octobre dans l’International Journal of Gynecology and Obstetrics par la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO). Elle met en avant la responsabilité de certains polluants de l’environnement dans les troubles de la fertilité et souligne l’urgence d’agir pour réduire l’exposition aux pesticides, aux polluants atmosphériques, aux plastiques alimentaires (bisphénol A, phtalates…), aux solvants, etc.

    C’est la première fois qu’une organisation regroupant des spécialistes de santé reproductive s’exprime sur les effets délétères de ces polluants, présents dans la chaîne alimentaire et dans l’environnement professionnel ou domestique. Un appel soutenu par des ONG dont Women in Europe for a Common Future (WECF) et Health & Environment Alliance (Heal).

    ...

    Après la publication, en 2012, du rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), ces deux nouvelles publications creusent un peu plus le fossé qui sépare l’état des connaissances et celui de la réglementation. Celle-ci ne reconnaît toujours pas l’existence de certaines substances – dites « perturbateurs endocriniens » – capables d’interférer avec le système hormonal et d’agir à des niveaux d’exposition très faibles, inférieurs aux seuils réglementaires. « Près de 800 substances chimiques environnementales sont connues ou suspectées d’interférer avec les récepteurs hormonaux, la synthèse ou la conversion des hormones », soulignait déjà, en 2012, le rapport de l’OMS et du PNUE.

    #pollution #enfant

  • http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/45584

    Atelier : Revaloriser de vieux ordinateurs...

    Souvent, en classe :
    - nous avons très peu d’ordinateurs ou alors du vieux matériel
    - les systèmes d’exploitations Windows deviennent vite obsolètes (Windows 98, Windows ME, Vista, XP...)
    - nous n’avons pas les moyens d’acheter les nouveaux systèmes
    - les nouveaux systèmes sont souvent trop lourds pour les vieux ordis
    - les Windows doivent être protégés par des antivirus qui ralentissent encore la machine.

    Comment faire ?

    Récupérer du matériel

    Avec l’obsolescence programmée, beaucoup de matériel se jette, alors qu’il pourrait être récupéré :

    – vos propres ordinateurs obsolètes ou défectueux

    – ceux de vos amis, de votre famille

    – ceux d’un établissement scolaire (se mettre en lien avec le responsable)

    – ceux d’une collectivité

    – ceux d’une entreprise.

    Peu importe que ce matériel fonctionne entièrement ou pas : il y aura toujours des pièces à récupérer (disque dur, lecteur de CD-Rom, mémoires...) pour en réparer un autre.

    Tester et réparer un ordinateur

    C’est là qu’on ouvre la bête, juste pour voir et comprendre ce qu’il y a dans un ordinateur...

    Ensuite, on peut le démarrer tel qu’il est pour voir si tout fonctionne. Si besoin, faire un premier diagnostic de panne.

    Si le système ne fonctionne pas bien, on peut aussi démarrer sur un CD-Rom Linux (voir ci-dessous). Rien ne sera modifié, mais c’est un bon moyen de voir si les grandes fonctions de l’ordinateur (affichage, lecteurs, fonctionnement des programmes...) posent problème à cause du matériel ou à cause du système d’exploitation.

    Installer un système Linux léger

    Si l’ordinateur possède suffisamment d’espace disque (250Go), de mémoire (2Go ou plus) et un processeur récent (au moins double-cœur), vous pouvez toujours tenter d’installer Emmabuntûs.

    Mais en général, vous avez récupéré un viel ordinosaure avec un petit disque dur (20Go), peu de mémoire (512Mo) et un processeur qui a déjà dix ans.
    C’est pas grave, il existe un système d’exploitation Linux ultra-léger dont la version anglaise s’appelle Puppy Linux, la version française Toutou Linux et, celle qui nous intéresse le plus, la version française éducative ASRI Edu :

    http://lea-linux.org/documentations/Installer_ASRI_Edu

    Cette distribution Linux comprend déjà quantité de logiciels libres et multiplateforme déjà installés (OOo4kids, Tuxmath...) et permet d’utiliser la plupart des logiciels courants (Firefox, Thunderbird, LibreOffice...) et bien d’autres.

    En cas de souci, pensez au forum d’entre-aide http://forum.asri-education.org

    #ordinosaure
    #école
    #Linux

  • Un réfugié est un réfugié - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Un-refugie-est-un-refugie

    Elle avance d’abord l’argument habituel selon lequel la situation économique ne le permet pas. Puis, elle indique que si elle ne veut pas des réfugiés sur le sol de l’Hexagone, c’est parce qu’ils sont musulmans, d’une « autre culture » et que, sans être « raciste », elle ne veut pas qu’il y ait « plus de femmes voilées dans la rue », car elle est « féministe »...

  • Le rejet de l’islam est-il une spécificité française ?

    L’anthropologue américain John R. Bowen observe la montée, en Europe comme aux Etats-Unis, d’un populisme d’extrême droite qui instrumentalise les citoyens musulmans à des fins électoralistes.

    Quand un anthropologue américain scrute, de son regard caustique, le rapport à l’islam des sociétés occidentales, et déconstruit les idées fausses qui alimentent le rejet des musulmans, cela donne l’Islam, un ennemi idéal (Albin Michel, 2014). John R. Bowen a enseigné à Siences-Po Paris, à la London School of Economics et enseigne à la Washington University of Saint Louis.

    Votre livre s’intitule l’Islam, un ennemi idéal , en quoi est-il « idéal » ?

    De tout temps, dans l’histoire occidentale, certains groupes ont fait l’objet de haine : les juifs, les catholiques, les Roms, les homosexuels. Aujourd’hui, les cibles de cette haine sont les musulmans. L’islam étant une religion méconnue, on peut y projeter toutes sortes de fantasmes : « Les musulmans battent leurs femmes » ; « ils assassinent les juifs, les chrétiens ». C’est très facile d’en faire le bouc émissaire de n’importe quoi. Depuis le 11 Septembre, un sentiment anti-islamique s’est répandu aux Etats-Unis sous l’influence du protestantisme évangélique. En Europe, les différents attentats semblent confirmer l’idée qu’une guerre fait rage entre l’islam et l’Occident. Par ailleurs, la visibilité de l’islam depuis les années 80, par la demande de mosquées, le port du voile, les boucheries halal, change les habitudes et le paysage. Or la réticence à voir la société changer s’exprime par la haine.

    Face à l’intégrisme islamique, cette peur n’est-elle pas légitime ?

    Bien sûr, des formes de violence existent. Mais regardons de plus près. En Europe, sur les dix dernières années, il y a davantage de morts qui résultent du terrorisme non islamique. Rappelons tout de même que les personnes qui vont faire le jihad en Syrie sont considérées comme des terroristes alors qu’il y a deux ans, ils étaient nos alliés contre Bachar al-Assad. Alors il faut décider ! Doit-on traiter ces individus comme des terroristes ? Il faudrait pouvoir poser la question mais cette question est malheureusement taboue.

    La semaine dernière, en France, Valeurs actuelles titrait « Touche pas à mon église ». Ce type d’instrumentalisation politique de la peur de l’islam est-elle spécifique à la France ?

    C’est un exemple type de désignation de l’islam comme ennemi commun. On oublie que dans les années 80, certaines églises avaient donné une place aux musulmans pour qu’ils puissent prier. Il ne s’agissait pas d’églises désacralisées. Il y a toute une histoire de collaboration entre les différents cultes. Aux Etats-Unis, certains politiques jouent sur cette même peur de l’invasion. Mais comme il n’y a pas le principe d’un espace républicain uniforme comme en France, il est plus difficile de soutenir qu’il y a un danger général. En Angleterre, la possibilité de vendre une église à une association islamique serait considérée comme une affaire privée. Ça ne soulèverait probablement pas la même émotion. En Allemagne par contre, on peut imaginer le même genre d’emballement. Il est aussi devenu très utile, d’un point de vue électoraliste, de blâmer l’islam en lui imputant tout un ensemble de problèmes sociaux. Presque partout en Europe, comme aux Etats-Unis, un populisme d’extrême droite s’est implanté, et des politiciens appartenant à une droite plus modérée, comme Nicolas Sarkozy, se sont évertués à reconquérir une partie de leur électorat en s’associant à la condamnation de l’islam. Le populisme est une église accueillante. Plus généralement, nous ne vivons pas un moment de tendresse vis-à-vis des immigrés.

    Le multiculturalisme propre à la société américaine et qui fait peur à certains en France permet-il de réduire les tensions identitaires ?

    La grande différence avec la France, c’est que l’identité nationale américaine est composée d’identités multiples : afro-américains, hispano-américains… Dès le départ, il y a donc moins de tensions. La présence d’un menu sans viande est acceptée. A l’aéroport de Dallas, il y a des femmes en foulard à la douane, même les fonctionnaires peuvent porter le foulard. La liberté religieuse prime. Le problème identitaire américain se situe davantage au niveau du racisme anti-Noir qui persiste. En France, l’islamophobie est un racisme culturel avec l’idée que les musulmans sont identifiables. Ce n’est pas parce que quelqu’un croit en Dieu ou se réfère au Coran que c’est un ennemi, mais parce qu’il est différent.

    La laïcité française n’est-elle pas en train de devenir inégalitaire ?

    Dans les faits, on peut dire que oui. Rappelons d’abord que la loi de 1905, même si elle affirme un principe de neutralité de l’Etat envers toutes les confessions, n’a jamais été appliquée aux églises catholiques. Les églises construites avant 1905 sont devenues propriété de l’Etat et sont donc entretenues par l’Etat. Tandis que la grande majorité des églises évangéliques, plus de la moitié des synagogues et bien sûr toutes les mosquées construites après 1905, n’ont pas bénéficié de ce soutien de l’Etat. Symboliquement cette loi est intouchable mais dans les faits, elle a beaucoup évolué. Prenons l’exemple des écoles islamiques sous contrat, il y en a deux en France : à Lille et à Lyon. Il y a eu plusieurs tentatives de développer les écoles islamiques, mais un blocage politique au niveau du ministère de l’Education nationale l’empêche. Là encore, il faudrait être vraiment neutre. On a fait le choix de garder des écoles religieuses, il faut donc appliquer ce principe de manière équitable à toutes les religions. Une autre tradition en France, qui date de Philippe le Bel au XVe siècle : l’idée que l’Etat a son mot à dire dans les affaires religieuses et sa volonté de traiter avec des entités représentatives. On le voit avec le Conseil français du culte musulman. En France, il faut avoir un numéro de téléphone pour parler avec l’islam. Ce volontarisme politique n’est pas forcément négatif. Depuis les années 80, l’Etat travaille sur le sujet de la viande halal pour que tous les musulmans aient de la viande pour l’Aïd, par exemple.

    A propos de la loi sur l’interdiction de la burqa, vous laissez penser que c’est une atteinte à la liberté religieuse ?

    L’Assemblée nationale a proscrit le port de la burqa, en dépit de l’avis négatif du Conseil d’Etat, qui soulignait que cette loi violerait les droits constitutionnels et conventionnels de la liberté religieuse. Elle a sollicité le Conseil constitutionnel pour que celui-ci trouve un moyen d’en assurer la constitutionnalité. Le Conseil constitutionnel a ainsi inventé de toutes pièces un nouveau principe de la vie commune : la réciprocité. Pour avoir de la réciprocité, il faut pouvoir se voir. Mais si on part de ce principe, il faut interdire le port des lunettes de soleil parce c’est avec les yeux qu’on communique.

    http://www.liberation.fr/monde/2015/07/16/john-r-bowenle-populisme-est-une-eglise-accueillante_1348877

  • De l’Universalisme

    "Il y a des conditions historiques de l’émergence de la raison. Et toute représentation, à prétention scientifique ou non, qui repose sur l’oubli ou l’occultation délibérée de ces conditions tend à légitimer la plus injustifiable des monopoles, c’est-à-dire le monopole de l’universel. Il faut donc au risque de s’exposer à leurs feux croisés, opposer le même refus aux tenants d’un universalisme abstrait passant au silence les conditions de l ’accès à l’universel - ces privilèges du point de vue du sexe, de l’ethnie ou de la position sociale qui, détenant un monopole de fait des conditions d’ appropriation de l’universel, s’octroient par surcroît la légitimation de leur monopole - et aux défenseurs du relativisme cynique et désenchanté. Aussi bien dans les relations entre les nations qu’à l ’intérieur de celles-ci, l’universalisme abstrait qui sert le plus souvent à justifier l’ordre établi, la distribution en vigueur des pouvoirs et des privilèges – c’est-à-dire la domination de l’homme, hétérosexuel, euro-américain (blanc), bourgeois -, au nom des exigences formelles d’un universel abstrait (la démocratie, les droits de l’homme, etc) dissocié des conditions économiques et sociales de sa réalisation historique ou, pire, au nom de la condamnation ostentatoirement universaliste de toute revendication d’un particularisme et, du même coup, de toutes les « communautés » construites sur la base d’un particularisme stigmatisé (femmes, gays, noirs, etc) et suspectes ou accusées de s’exclure des unités sociales plus englobantes (« nation », « humanité »). De son côté, la répudiation sceptique ou cynique de toute forme de croyance dans l’universel, dans les valeurs de vérité, d’émancipation, d’ Aufklärung en un mot, et de toute affirmation de vérités et de valeurs universelles, au nom d’un forme élémentaire de relativisme qui tient toutes les professions de foi universalistes pour des leurres pharisiens destinés à perpétuer l’hégémonie, est une manière, en un sens plus dangereuse, parce qu’elle peut se donner des airs de radicalisme, d’accepter les choses comme elles sont.

    Il n’y a pas de contradiction, en dépit des apparences, à lutter à la fois contre l’hypocrisie mystificatrice de l’universalisme abstrait, et pour l’accès universel aux conditions d’accès à l’universel, objectif primordial de tout humanisme que la prédication universaliste et la (fausse) subversion nihiliste ont en commun d’oublier. Condition d’ une Aufklärung permanente de l’ Aufklärung, la critique de la critique formellement universaliste s’impose d’autant plus impérativement que la propension à l’universalisation du cas particulier, qui est au principe de toutes les forme d’ethnocentrisme, a pour elle, en ce cas, toutes les apparences de la générosité et de la vertu. L’ impérialisme de l’universel qui est impliqué dans l’annexion assimilatrice de l’universalisme verbal peut s’exercer dans les rapports domination au sein d’une même nation, à travers une universalisation des exigences scolastiques qui ne s’accompagne pas d’une semblable universalisation des moyens d’y satisfaire. L’institution scolaire, dans la mesure où elle est capable d’imposer la reconnaissance à peu près universelle de la loi culturelle tout en étant très loin d’être capable de distribuer de manière aussi large la connaissance des acquis universels qui est nécessaire pour lui obéir, donne un fondement fallacieux, mais socialement très puissant, à la sociodicée épistémocratique.

    La violence annexionniste peut s’exercer aussi dans les rapports de domination symbolique entre des Etats et des sociétés ayant inégalement accès aux conditions de production et de réception de ce que les nations dominantes sont en mesure de s’imposer à elles-mêmes (donc à leurs dominés) et d’imposer aux autres comme universel en matière de politique, de droit, de science, d’art ou de littérature. Dans les deux cas, la manière d’être dominante, tacitement instituée en norme, en réalisation accomplie de l’essence de l’humanité (tous les racismes sont des essentialismes ), tend à s’affirmer avec les apparences du naturel par la vertu de l’universalisation qui constitue les particularités issues de la discrimination historique, les unes (masculines, blanches etc.) en attributs non marqués, neutres, universels, les autres en « natures » négatives, stigmatisés. Définies comme des manques liés à une « mentalité » (« primitive », « féminine »,« populaire »), c ’est-à-dire à une nature parfois revendiquée comme telle, contre toute raison, par les victimes de cette naturalisation), ou à une quasi nature dont le caractère historique est oblitéré, les propriétés distinctives du dominée (« Noir », « Arabe » notamment, aujourd’hui) cessent d’apparaître comme imputables aux particularités d ’une histoire collective et individuelle marquée par une relation de domination.

    Et, par un simple renversement des causes et des effets, on peut « blâmer la victime » en imputant à sa nature la responsabilité des dépossessions, des mutilations ou des privations qu’on lui fait subir. Entre mille exemples, dont les plus remarquables sont sans doute ceux qu’engendraient la situation coloniale, on retiendra une perle empruntée à Otto Weininger qui, dans une œuvre se réclamant de la philosophie kantienne, décrivait les Juifs et les femmes comme les incarnations les plus pernicieuses de la menace d’hétéronomie et de désordre à laquelle le projet d ’Aufklärung est exposé : tenant le nom propre et l’attachement à ce nom pour une « dimension nécessaire de la personnalité humaine », il reprochait aux femmes la facilité avec laquelle elles abandonnent leur nom et prennent celui de leur mari, pour conclure, que « la femme est par essence sans nom et cela parce qu’elle manque, par nature, de personnalité ». On a là le paradigme de tous les paralogismes de la haine raciste, dont on pourra trouver des exemples chaque jour dans les discours et les pratiques à propos de tous les groupes dominés et stigmatisés, femmes, homosexuels, Noirs, immigrés, dépossédés, ainsi déclarés responsables du destin qui leur est fait ou rappelés à l’ordre de l’ « universel » dés qu’ils se mobilisent pour revendiquer les droits à l’universalité qui leur sont, en fait, refusés.

    Pascal nous met en garde contre « deux excès : exclure la raison, n’admettre que la raison ». Le peu de raison, qui au terme de longues luttes historiques, est institué dans l’histoire doit être sans cesse défendu, d’abord par une critique incessante du fanatisme de la raison raisonnante et des abus de pouvoir qu’il justifie et qui, comme le notait Hegel, engendrent l’irrationalité ; ensuite et surtout par les luttes d’une Realpolitik de la raison qui, pour être efficaces, ne peuvent se limiter aux affrontements réglés d’un dialogue rationnel, ne connaissant et ne reconnaissant aucune autre force que celle des arguments."

    [Pierre #Bourdieu, "Méditations pascaliennes"]

  • Du pacemaker au tracteur : les hôpitaux-musées de l’homme réparé
    http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2015/08/hopitaux-musees-homme-repare.html

    Dans un article de Sciences et Avenir je viens de lire que le coeur artificiel d’une femme opérée en 1992 n’avait plus que 14% de batterie. Son pacemaker arrive au bout de son autonomie. Il suffit de changer la pile me direz-vous. Oui. Sauf que cette technologie, vieille de 23 ans, n’est plus (...)

  • La revue lesbienne Well Well Well a été entièrement rédigée selon des règles de #grammaire égalitaires
    http://www.huffingtonpost.fr/2015/06/06/revue-lesbienne-well-well-well-regles-grammaire-non-sexistes_n_751191

    De quoi s’agit-il ? « Adjectif et participe passé s’accordent en genre et en nombre avec le dernier terme d’une énumération. S’il y a plusieurs substantifs ou groupes nominaux sujets, l’accord se fait avec le plus proche », explique la charte de Well Well Well. Si cela a l’air compliqué, en fait, ça ne l’est pas. Par exemple, au lieu de dire « les hommes et les femmes sont géniaux », il faudrait écrire « les hommes et les femmes sont géniales », l’adjectif « génial » s’accordant avec le dernier groupe nominal « les femmes ».

    Surtout, cet accord n’est pas une élucubration féministe. Il était d’usage avant que certains grammairiens en décident autrement. Un argument historique que les quarante gardiens de l’Académie française ne sont pas prêts à entendre. Car comme le souligne un article du Monde publié en 2012 suite à la pétition féministe, l’Académie n’aime pas les révolutions. « La règle de l’accord de l’adjectif est d’un usage constant depuis trois siècles, et je n’ai pas l’impression qu’elle fasse l’objet de débats chez les grammairiens, ni que l’usage, chez les Français, soit hésitant », expliquait alors Patrick Vannier, chargé de mission au service du dictionnaire de l’Académie. « L’Académie ne cède pas aux modes, elle s’inscrit dans la durée », ajoutait-il.


    Pour la bande de filles derrière Well Well Well, c’est néanmoins tout sauf une mode. « Il faut se rendre compte que ce n’est pas un détail. L’idéologie derrière la langue est sexiste », insiste Marie Kirschen. C’est pourquoi, quand elle a proposé à l’équipe de bâtir ce deuxième numéro avec une autre grammaire et en réhabilitant plusieurs règles de formation des noms féminins, l’enthousiasme s’est fait sentir. « On était tout de suite emballées », nous confirme Mathilde Fassin, journaliste, auteure pour ce magazine de l’article « ’Le masculin l’emporte sur le féminin’, vraiment ? » et de la charte, que Well Well Well nous autorise à publier dans cet article :

    #égalité #sexisme #les_mots_sont_importants

  • Londres, décembre 1912 : « Mais quelles sont les limites de l’#Albanie ? »

    « L’Albanie offre tant d’analogies avec mon propre pays [la Corse], que souvent je me suis plu à en étudier non seulement les ressources que présentent ces régions primitives, mais encore les mœurs, l’organisation sociale, et la diversité des races qui la peuplent : un instinct guerrier, un âpre désir de vengeance, l’hospitalité sûre et désintéressée sont les caractères principaux de cette race si rebelle à toute contrainte et à toute autorité. Ensuite une organisation superficielle, rudimentaire, toute simple mérite d’être étudiée de très près de façon à en connaître les avantages pour en tirer un profit quelconque, et les inconvénients dans le but d’y remédier dans la mesure de nos moyens. »


    http://www.courrierdesbalkans.fr/bazar/blogs/l-en-dehors-balkanique-o-le-blog-de-nicolas-trifon/l-albanie-les-macedoniens-et-les-aroumains-vus-par-le-colonel-ord
    #frontières #histoire

  • Les conditions de travail dans le monde associatif. Ou comment être fier d’être content de se faire auto-exploiter... (ou l’inverse)

    http://upbordeaux.fr/Les-conditions-de-travail-dans-le

    La diversité des statuts qu’on y retrouve (bénévoles, volontaires, salariés, administrateurs, stagiaires...) brouille les frontières entre salariat et travail gratuit, faisant du monde associatif le terreau d’une nouvelle précarité. De petites structures, partiellement professionnelles, se voient confier par l’État la charge de ses politiques publiques d’action sociale sans pour autant bénéficier des financements pérennes et des moyens dont disposait auparavant le service public... et dont dispose aujourd’hui le secteur privé marchand.

    Quelles sont les conséquences de ces nouvelles règles du jeu sur les conditions de travail dans le monde associatif ? Quelles concessions les associations ont-elles faites pour maintenir leurs activités ? Ont-elles encore les moyens de constituer une alternative au secteur marchand ? Quelles marges de manœuvre sont les nôtres aujourd’hui pour mêler « vocation professionnelle » et « salariat digne » ?

    https://www.youtube.com/watch?v=p-2yEywQ1zY

    Tous petits extraits de la conférence de Pauline et Yohann sur le monde associatif (le bénévolat, les salariés, le service civique).

    La conférence est évidemment plus drôle que les extraits. :D

    Spéciale dédicace à @aude_v, si tu as l’occasion de les voir… ou de les faire venir. :)

    #conférence_gesticulée #UPB #association #travail #bénévolat #service_civique #exploitation #auto-exploitation #reconnaissance

  • The Rise of #AdBlock Reveals A Serious Problem in the #Advertising Ecosystem | Monday Note
    http://www.mondaynote.com/2014/12/08/the-rise-of-adblock-reveals-a-serious-problem-in-the-advertising-ecosyst

    On grounds that it represents a major economic threat to their business, two groups of French publishers are considering a lawsuit against AdBlockPlus creator Eyeo GmbH.

    Eyeo’s AdBlock Plus takes the advertising rejection in its own hands — but these are greedy and dirty ones. Far from being the work of a selfless white knight, Eyeo’s business model borders on racketeering. In its Acceptable Ads Manifesto, Eyeo states the virtues of what the company feels are tolerable formats:

    1. Acceptable Ads are not annoying.
    2. Acceptable Ads do not disrupt or distort the page content we’re trying to read.
    3. Acceptable Ads are transparent with us about being an ad.
    4. Acceptable Ads are effective without shouting at us.
    5. Acceptable Ads are appropriate to the site that we are on.

    We are being paid by some larger properties that serve non-intrusive advertisements that want to participate in the Acceptable Ads initiative.
    Whitelisting is free for all small and medium-sized websites and blogs.

    #Publicité

  • Creating distraction-free reading experiences
    http://azumbrunnen.me/blog/creating-distraction-free-reading-experiences
    On m’a passé cet article par rapport à la mise en page de certains sites d’infos alternatifs, du coup je me le synthètise ici pour garder quelques notes ;) Voilà donc une liste de recommandations pour garantir une lecture de qualité sur écran :
    – de la bonne #typographie (l’auteur renvoie à Butterick’s practical typography http://practicaltypography.com un livre en ligne que je ne connaissais pas, ça a l’air très fourni en plus d’être une expérience éditoriale singulière : http://practicaltypography.com/how-to-pay-for-this-book.html )
    – l’imitation de ce qui marche déjà (faire gaffe à l’innovation) ;
    – la limitation des éléments « fixes » ;
    – virer les éléments non relatifs au contenu (les listes d’articles sur le côté par exemple)


    – l’illisibilité d’un contenu réparti avec une pagination par rapport au contenu publié sur une seule page ;
    – une organisation qui permette au lecteur d’aller directement à ce qu’il cherche, puis seulement de lui proposer d’autres liens ;
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    Le site en lui-même est déjà assez intéressant, notamment sur sa capacité à rythmer l’article verticalement, sans parler de sa jolie typo (en Chapparal Pro, corps 23 !)

  • Michel Foucault voulait être considéré comme un cartographe...

    Episode 4: The Cartography of Power | The Funambulist

    http://thefunambulist.net/2012/06/24/foucault-episode-4-the-cartography-of-power

    In the last ‘episode’, I was evoking the will of Michel Foucault to be considered as a cartographer. In a text written for the journal Critique (dec 1975), Gilles Deleuze proposes an analysis of the book Surveiller et Punir: Naissance de la prison (Discipline and Punish: The birth of the prison) under the title: Un Nouveau Cartographe (A new cartographer). Through this text, Deleuze introduces Foucault’s method to map the mechanisms of power (which legitimizes somehow the fact that he has been called a structuralist) as well as his very definition of power: (French original version is at the end of this article)

  • De l’alternative infernale

    « Par « alternatives infernales », nous entendons un ensemble de situations formulées et agencées de sorte qu’elles ne laissent d’autres choix que la résignation, car toute alternative se trouve immédiatement taxée de démagogie : « Certains affirment que nous pourrions faire cela, mais regardez ce qu’ils vous cachent, regardez ce qui arrivera si vous les suivez. »

    Ce qui est affirmé par toute alternative infernale, c’est la mort du choix politique, du droit de penser collectivement l’avenir. Avec la mondialisation, nous sommes en régime de gouvernance, où il s’agit de mener un troupeau sans le faire paniquer, mais sous l’impératif : « Nous ne devons plus rêver. » Affirmer qu’il est possible de faire autrement, ce serait se laisser abuser par des rêves démagogues. On dira par exemple : « Ceux qui critiquent le libre-échange ne vous disent pas que les conséquences de mesures protectionnistes seront l’isolement total et l’arrêt cauchemardesque de tout échange avec les autres pays. Si vous voulez que notre pays reste ouvert, il faut accepter le libre-échange et donc les sacrifices que demande la compétitivité. » Or, le protectionnisme n’a jamais signifié la fin des échanges. De la même manière, lorsqu’on critique l’innovation comme synonyme de progrès, on entend souvent : « Renoncer à l’innovation, c’est faire le choix d’une société frileuse, qui refuse l’avenir ; nous ne pouvons plus revenir en arrière, nous devons nous adapter et faire confiance. » Cet opérateur rhétorique, ce « nous-ne-pouvons-plus », a précisément vocation à faire taire ceux qui disent « mais-qu’êtes-vous-en-train-de-faire ? ». Nous devons faire confiance, car nous n’avons pas d’autre choix.

    Le problème, c’est que ça marche. Quand on entend un politicien énoncer cela, on n’entend malheureusement derrière lui ni mugissement de rires ni concert de ricanements. Reconnaître ces types de discours et se protéger de leur emprise, voilà qui ferait partie d’une culture de la sorcellerie. S’en protéger, c’est aussi savoir en rire, ricaner, avoir sur soi des boîtes à rire qui meuglent – faire d’abord preuve d’irrespect.

    Or l’énonciateur de ce type de discours ne peut pas être réduit à un vendu, un corrompu, un bankster, etc. Le problème est plus compliqué, en ce sens que ceux qui annoncent une alternative infernale se trouvent eux-mêmes séparés de leur puissance d’agir et de penser. Ils ne savent réellement pas comment faire autrement. C’est pourquoi j’ose penser que la dérision et la compassion sont plus efficaces que la dénonciation. Celle-ci peut renforcer leur sentiment d’héroïsme responsable face à des accusations injustes. Il s’agit plutôt de les démoraliser, de leur faire abandonner leur rôle de berger moralisateur et pédagogue – voire d’exiger d’eux qu’ils partagent avec nous ce qui les réduit à l’impuissance, au lieu de relayer des mensonges lénifiants. S’ils prétendent lutter, qu’ils nous donnent des nouvelles du front, qu’ils nous expliquent ce à quoi ils se heurtent, qu’ils nomment les « sorciers » et la manière dont ils agissent – bref qu’ils cessent de collaborer sous prétexte que sans eux ce serait pire. »

    Isabelle Stengers

    http://jefklak.org/?p=1711

    #Alternative #infernale
    #Stengers
    #Capitalisme

  • Que se passe-t-il quand on quitte un #réseau_social ?
    http://fluxetfixe.wordpress.com/2013/11/02/quitter-reseau-social

    Chronique de la Place de la toile du 2 novembre 2013 : « Qu’est-ce que le numérique ? » Que se passe-t-il quand on quitte un réseau social ? Malheureux, vous n’y pensez pas ! Quitter un réseau social, c’est quitter le social tout court, c’est initier un lent déclin qui mène tout droit au solipsisme, […]