CEPED-MIGRINTER-IC MIGRATIONS-Balkans

Fil d’actualités Covid19-Migration-Balkans (lucie.bacon@univ-poitiers.fr) relié à CEPED-MIGRINTER-IC MIGRATIONS. Serbie, Bosnie-Herzégovine, République de Macédoine, Monténégro, Croatie, Grèce, Bulgarie, Kosovo, Hongrie, Slovénie

  • COVID-19 : QU’EN EST-IL DES RÉFUGIÉS AUX PORTES DE L’EUROPE ?
    « Grand Format Européen » sur les crises migratoires en Europe

    9 avril, par Courrier d’Europe - Made in Sorbonne, Suzanne Dominguez

    Alors que les pays européens prennent des mesures historiques pour se protéger du Covid-19, la situation des demandeurs d’asile aux portes de l’Europe devient de plus en plus inquiétante. L’absence de mesures visant à protéger les migrants étrangers contre le virus pourrait montrer le manque de cohésion des dirigeants européens quant à la gestion du flux migratoire en Europe. Retour sur l’état des camps de réfugiés en Grèce, et leur inaptitude à protéger leurs résidents face au Covid-19.

    La situation des migrants étrangers en Europe, et notamment celle des îles égéennes grecques, retrouve peu à peu la gravité de la situation de 2015. Depuis l’été 2019, les arrivées sur les côtes européennes se multiplient, sans pour autant que la réponse du gouvernement hellénique ou de l’UE ne s’améliore. Les camps à la frontière gréco-turque sont plus saturés que jamais, rassemblant jusqu’à 8 fois plus d’individus qu’ils n’en sont capables [1]. Les conditions sanitaires y empirent, et la sécurité des habitants, de manière générale, n’est absolument pas assurée. Propagation du virus, incendies, mouvements contestataires ; le quotidien est difficile pour ces populations persécutées.

    Pourquoi tant de nouvelles arrivées sur les îles grecques ces derniers mois ?
    Les traversées récentes ont été encouragées à l’approche d’un changement de gouvernement en Grèce (un nouveau gouvernement hellénique a pris place à l’automne 2019 et a effectivement mis en place des mesures durcissant la procédure d’asile en Grèce) ainsi que par l’ouverture de la frontière gréco-turque par le Président de la République de Turquie, fin février dernier. Ce changement d’attitude de Recep Tayyip Erdogan, tant redouté par les dirigeants européens, fait suite à la non-intervention de ces derniers dans la catastrophe humanitaire d’Idlib, dernière région syrienne que Bachar al-Assad désire reconquérir pour se débarrasser des groupes islamistes demeurant sur son territoire. Les habitants de la région, bombardés par le régime syrien et victimes d’offensives russes, espèrent rejoindre la Turquie afin d’y trouver refuge. Cependant, Erdogan refuse d’ouvrir ses portes à davantage d’individus, lui qui accueille déjà 3,6 millions de migrants. Afin de faire pression sur l’UE pour qu’elle négocie un cessez-le-feu avec Poutine et Assad, d’obtenir un soutien de l’OTAN, mais aussi de tenter de réviser l’accord entre la Turquie et l’UE sur la situation migratoire ; Erdogan a retiré ses patrouilles de contrôle à la frontière grecque, laissant des milliers de demandeurs d’asile alors en Turquie s’acheminer vers la Grèce. Kyriákos Mitsotákis, premier ministre du gouvernement hellénique, a donc renforcé ses contrôles aux frontières, aux côtés des équipes de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex). Cette réponse sécuritaire de l’Europe à la frontière gréco-turque a donné lieu à de très graves débordements, faisant récemment un mort, tué d’une balle dans le cou par les autorités.

    De plus, ce drame s’ajoute aux manifestations qui prennent place depuis plusieurs semaines à Lesbos, où les habitants réclament une réponse européenne au flux migratoire adaptée, notamment par la relocalisation des demandeurs d’asile vers d’autres États membres de l’Union. Une minorité de citoyens grecs contestataires a présenté une attitude extrêmement hostile envers les nouveaux arrivants étrangers, les habitants du camp Moria, ou encore les humanitaires œuvrant pour différentes ONG sur l’île. La majorité de ces organisations a dû évacuer Lesbos au début du mois de mars, laissant les résidents de Moria dans un désarroi total. MSF, une des seules ONG demeurant sur l’île, dénonce aujourd’hui une difficulté supplémentaire particulièrement inquiétante : l’arrivée du Covid-19 à Lesbos. En effet, un premier cas y a été confirmé par les autorités sanitaires la semaine dernière. Il est donc probable que les habitants de Moria soient également victimes du virus dans les prochains jours.

    L’arrivée d’un virus meurtrier dans un cadre sanitaire déjà déplorable
    À Moria, le plus grand camp de réfugiés de l’île de Lesbos - et d’Europe, les populations déplacées vivent dans des tentes bien trop petites pour accueillir une famille, tout particulièrement compte tenu du fait que ces tentes constituent le seul abri dont elles disposent. De très jeunes enfants y passent l’hiver sans manteaux et sans chaussures, malgré les efforts déployés par les ONG. Les toilettes y sont peu nombreux et l’intimité est rare tant la promiscuité est grande. De plus, aucun système public ne s’occupe de la gestion des déchets de ces 20 000 personnes. Cette tâche est prise en charge par des ONG, qui rassemblent les déchets des résidents et font organiser leur évacuation par des organismes privés. Les enfants jouent autour des amas de déchets, y trouvant parfois des restes d’animaux décomposés. Le manque d’hygiène à Moria est extrêmement préoccupant. Il y est également très difficile de laver ses vêtements, ce que les résidents ne font alors que plus rarement qu’ils ne l’aimeraient.

    Sans étonnement, ces conditions ne sont pas compatibles avec une quelconque application des règles sanitaires conseillées par les gouvernements européens ces dernières semaines, en réponse à la propagation du virus Covid-19. Comment s’assurer de toujours garder un mètre de distance avec son prochain alors que les tentes ne sont parfois espacées que de cette même distance ? Comment se laver les mains fréquemment alors que les points d’eau sont souvent à plusieurs centaines de mètres du lieu de vie ? Un médecin de MSF, dans un communiqué de presse, indiquait il y a quelques jours que « Dans certaines parties du camp de Moria, il n’y a qu’un seul point d’eau pour 1 300 personnes et pas de savon. Des familles de cinq ou six personnes doivent dormir dans des espaces ne dépassant pas 3m2. Cela signifie que les mesures recommandées comme le lavage fréquent des mains et la distanciation sociale pour prévenir la propagation du virus sont tout simplement impossibles » [2].

    Le 17 mars, le gouvernement grec a annoncé des mesures visant à limiter la propagation du virus dans les centres d’accueils et des camps, comme celle d’établir un contrôle de santé pour les nouveaux arrivants, et celle de suspendre l’entrée du personnel humanitaire dans les camps pendant au moins 14 jours. Plus alarmant encore : le dépôt de demandes d’asile en Grèce a également été interrompu, pour une durée minimale d’un mois.

    Les conséquences politiques de la propagation du virus dans les camps de réfugiés
    Les nouvelles mesures prises par le gouvernement grec, bien que protectrices, auront certainement des impacts collatéraux pesants pour les réfugiés, et pourraient être vectrices d’un enfermement supplémentaire des demandeurs d’asile, dont la relocalisation est déjà grandement compromise. Ces populations étant particulièrement à risque face au virus, leur déplacement d’un pays à l’autre est pour le moment complètement interrompu (il est déjà rare en temps normal) et sera très certainement compromis bien plus longtemps que ne dureront les confinements des pays européens. De plus, la propagation du Covid-19 dans les camps de réfugiés grecs et italiens constitue un argument supplémentaire pour les groupes politiques hostiles à la relocalisation des personnes réfugiées, et pourrait contribuer à renforcer la gestion sécuritaire de l’asile en Europe.

    Le 9 Mars, Erdogan a sollicité l’aide financière de l’UE pour l’assister dans l’accueil des populations déplacées, mais aucun accord n’a été conclu ce jour là. Le 17 mars, une réunion à distance a réuni la Chancelière allemande, le Président de la République français, le Premier Ministre britannique et le Président turc. Cette réunion - largement motivée par la propagation du virus - visait à discuter de la gestion de la catastrophe humanitaire d’Idlib [3], et a également été l’occasion pour Erdogan d’évoquer un nouvel accord entre la Turquie et l’UE concernant la gestion du flux migratoire. Ce sujet n’était cependant pas la priorité des dirigeants ce 17 mars.

    La question sera évoquée plus en détails les 26 et 27 mars, au Conseil Européen. D’ici là, les demandeurs d’asile en Europe et en Turquie resteront particulièrement à risque face à la pandémie.

    https://www.taurillon.org/covid-19-qu-en-est-il-des-refugies-aux-portes-de-l-europe

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp #Hotspot

  • Grèce : quatre blessés dans une rixe à Moria, après la mort d’un adolescent afghan

    Par La rédaction Publié le : 09/04/2020

    Un jeune afghan est mort dans la nuit de mardi à mercredi après avoir été poignardé dans le camp de Moria, en Grèce. L’annonce de sa mort a provoqué une rixe mercredi. Quatre autres personnes ont été blessées, dont deux gravement, dans ces violences.

    C’est un nouveau drame survenu dans le camp de Moria, sur l‘île grecque de Lesbos. Un adolescent afghan de 16 ans a succombé à ses blessures très tôt mercredi 8 avril après avoir été poignardé, la veille, par l’un de ses compatriotes âgé de 20 ans.

    Grièvement blessé dans la nuit de mardi à mercredi, le jeune homme avait été transféré à l’hôpital de Mytilène, le chef-lieu de Lesbos (à 10 km de Moria) avant de succomber à ses blessures quelques heures plus tard.

    La jeune victime était l’un des sept enfants d’une famille afghane qui vivait dans une oliveraie aux abords du camp surpeuplé de Moria.

    L’annonce de sa mort a provoqué une rixe dans la section des mineurs du camp surpeuplé. Quatre personnes ont été blessées, dont deux grièvement, selon la police, qui a précisé qu’elles avaient toutes été hospitalisées.

    Les rixes entre demandeurs d’asile sont fréquentes à Moria où sont entassés plus de 19 000 migrants dans des conditions épouvantables. La capacité initiale de ce camp était de 2 800 personnes.

    « Le climat dans le camp en plein ébullition a empiré à la suite du meurtre odieux du jeune Afghan », a dit à l’AFP une employée d’une ONG médicale présente dans le camp ayant requis l’anonymat.

    Aucun cas de coronavirus n’a encore été détecté à Moria mais deux autres camps situés près d’Athènes ont déjà été placés en quarantaine après l’apparition de 28 cas de Covid-19.

    Environ 100 000 demandeurs d’asile vivent actuellement en Grèce, dont 70 000 dans les 38 camps installés sur son territoire, a déclaré mercredi le ministre des Migrations, Notis Mitarachi, pendant un débat au Parlement.

    Les centres d’enregistrement et d’accueil ("hotspots") sur les cinq îles de la mer Egée regroupent 39 000 personnes alors que leur capacité n’est que de 6 200.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/24006/grece-quatre-blesses-dans-une-rixe-a-moria-apres-la-mort-d-un-adolesce

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp #Hotspot #Moria #Lesbos #Rixe #Mort

  • Frontières européennes et #Covid-19 : la commission des affaires européennes du Sénat sensible à l’inquiétude du directeur exécutif de #Frontex

    Jeudi 9 avril 2020

    La commission des affaires européennes du Sénat a entendu, le 8 avril
    2020, par audioconférence, Fabrice LEGGERI, directeur exécutif de
    Frontex, agence européenne chargée de la sécurité des frontières
    extérieures de l’Union européenne (UE).

    Les sénateurs ont interrogé le directeur sur la façon dont Frontex avait
    adapté ses missions à la #fermeture_des_frontières européennes et à la
    période de #confinement actuelle, sur l’évolution récente des #flux_migratoires, sur la situation à la frontière gréco-turque, et enfin sur les moyens alloués à Frontex pour remplir ses missions, en particulier mettre en place le corps européen de 10 000 gardes-frontières et gardes-côtes annoncé pour 2027.

    Fabrice LEGGERI a indiqué que Frontex devait actuellement gérer une
    double #crise : sanitaire, avec les #contrôles imposés par l’épidémie de
    Covid-19, et géopolitique, avec la pression migratoire qu’exerce la
    Turquie sur l’Union européenne en ne régulant plus le flux migratoire à
    la frontière, au mépris de l’accord conclu en 2016. Fin février-début
    mars, 20 000 migrants hébergés en Turquie se sont ainsi présentés aux
    frontières terrestres et maritimes grecques : moins de 2 000 – et non
    pas 150 000 comme allégué par les autorités turques – les ont franchies,
    dans un contexte parfois violent tout à fait inédit. Les autorités
    grecques ont été très réactives, et, avec l’appui de l’UE, la situation
    est aujourd’hui maîtrisée. En dépit du confinement, Frontex a déployé
    900 de ses garde-frontières équipés de protections sanitaires sur le
    terrain, dont 600 en Grèce, priorité du moment pour assurer la
    protection des frontières extérieures européennes.

    Le directeur exécutif a insisté sur le risque budgétaire qui pèse
    lourdement sur Frontex. Alors que cette agence devait se voir allouer 11
    milliards d’euros sur les années 2021 à 2027, les Présidences
    finlandaise puis croate du Conseil de l’UE ont proposé de réduire ce
    budget de moitié. Fabrice LEGGERI a qualifié cette situation de
    « catastrophique » : non seulement, la création du corps européen ne
    serait pas financée, alors que 7 000 candidatures ont été reçues pour
    700 postes à pourvoir au 1er janvier prochain, mais l’agence ne pourrait
    pas renforcer sa contribution au retour effectif des étrangers en
    situation irrégulière vers leur pays d’origine, question pourtant
    essentielle pour la crédibilité de la politique migratoire de l’Union
    européenne.

    Fabrice LEGGERI a indiqué que les flux migratoires avaient logiquement
    diminué dans le contexte actuel de confinement de la majorité de la
    population mondiale, mais qu’il était trop tôt pour évaluer l’effet de
    l’épidémie sur leur évolution de moyen terme. Des sorties de crise à des dates différentes selon les régions du monde devront en tout cas
    conduire à renforcer les contrôles sanitaires aux frontières extérieures
    de l’Europe pour ne pas relancer l’épidémie quand elle sera en voie de
    résorption dans l’UE.

    Le président #Jean_BIZET a déclaré : « Vouloir une Europe qui protège tout en assurant la libre circulation, qui plus est dans un contexte
    d’épidémie, requiert des moyens : il faut absolument sécuriser le #budget de Frontex pour les prochaines années ».

    http://www.senat.fr/presse/cp20200409.html
    #coronavirus #crise_sanitaire #contrôles_frontaliers #crise_géopolitique #pression_migratoire #Turquie #EU #UE #Union_européenne #accord_UE-Turquie #Grèce #frontières #migrations #asile #réfugiés #gardes-frontières #frontières_extérieures #risque_budgétaire

    –----

    –-> commentaire reçu via la mailing-list Migreurop, le 10.04.2020 :

    D’après ce communiqué du Sénat, la pandémie cause des inquiétudes
    à Frontex.
    Mais apparemment ça ne concerne pas la santé des migrants bloqués aux frontières européennes.

    ping @thomas_lacroix @luciebacon

  • AYS Special from Lesvos: COVID-19 and an island bursting at the seams
    COVID-19 reaches Greece with Lesvos at a breaking point. In the face of a pandemic, it is essential for authorities, local communities, asylum seekers, and NGOs to work together closely in order to contain the risk of transmission. Absent productive collaboration between them, an outbreak could visit untold damage on the island.
    https://medium.com/are-you-syrious/ays-special-from-lesvos-covid-19-and-an-island-bursting-at-the-seams-6914754

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp

  • AYS Daily Digest 08/04/20

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-08-04-20-will-working-restraints-now-be-lifted-so-that-refu

    Police violence against asylum seekers is on the rise amidst the corona lock-down and often occurs in the context of patrols for movement restrictions. Three recent cases have been collected by anti-fascist groups in Greece. Two of them took place in Athens, another on Samos. On Samos, a man from Cameroon who was waiting with other people in a queue outside of a super market was checked for his documents of movement based on racial profiling. The police reacted brutally when it turned out he did not have all the required documents. They started to beat him, tried to push him into a police car and later forced him to sign a document in Greek, which he did not understand. No copy has been given to to him.
    In all three cases a criminal complaint has been filed against the police officers.

    *

    According to eyewitnesses, four people tried to set an abandoned building on Lesvos on fire in which refugees are living. The building is near a LIDL supermarket in the area of Kara Tepe. The aggressors halted their plans when they realized that people were in the building, but threatened to come back.

    *

    A sixteen-year-old Afghan boy has been stabbed to death in Moria by a young adult. The boy lived with members of his family in a tent outside the main camp of the Moria Identification Centre. After his death became known, fights broke out amongst teenagers, leading to the injury of four youngsters.
    This event is tragic. But if we consider the circumstances the people and especially the kids live under in Moria, it is a wonder that there aren’t more escalations of violence. Every death in Moria is Europe’s responsibility. Europe is responsible for the overcrowding, the fact that unaccompanied minors stay with no protection, and that mental health issues are not being properly treated

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Lesbos #Moria #Samos #Violence #Xenophobie

  • Help for refugees and undocumented migrants in Greece
    By InfoMigrants Published on : 2020/04/08

    https://www.infomigrants.net/en/post/23948/help-for-refugees-and-undocumented-migrants-in-greece

    Many migrants and refugees are struggling to get by in Greece. The coronavirus pandemic has made things even worse, as many aid services had to close down or reduce their services. Here is a list of places you can still turn to, if you need food, shelter, medical advice, and the like.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Organisations

  • https://www.lefigaro.fr/international/coronavirus-la-cedh-demande-a-la-grece-de-prendre-des-mesures-pour-proteger

    La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), saisie en urgence par trois migrants hébergés dans un camp en Grèce et qui s’estiment menacés par le Covid-19, a demandé à Athènes de prendre les mesures nécessaires à leur protection, a-t-on appris jeudi auprès de la Cour. Les requérants, deux mineurs non accompagnés et un homme âgé de 80 ans, ont fait valoir les conditions d’accueil médiocres dans les camps de réfugiés insalubres et surpeuplés ouverts en Grèce, soulignant le risque d’être atteints par le Covid-19.

    À lire aussi : L’infectiologue Sotirios Tsiodras, nouvelle coqueluche des Grecs
    Dans cette affaire, la Cour paneuropéenne qui siège à Strasbourg a demandé mardi aux autorités grecques « de transférer les requérants, ou du moins de leur garantir un hébergement compatible » avec la Convention européenne des droits de l’homme, qui interdit « les traitements inhumains ou dégradants ». Elle leur a également demandé de prodiguer des soins ainsi qu’une assistance conforme à leur état de santé à ces trois migrants, hébergés dans un camp de l’île de Samos.

    Environ 100.000 demandeurs d’asile vivent actuellement en Grèce, dont 70.000 dans les 38 camps installés sur son territoire, selon les autorités grecques. Deux de ces camps, situés en Grèce continentale, ont été placés la semaine dernière en quarantaine après l’apparition de 28 cas de Covid-19.

    Dans une affaire distincte, la Cour a suspendu provisoirement fin mars l’extradition d’un homme de 60 ans arrêté à Londres à l’été 2017. Les Etats-Unis réclament au Royaume-Uni son extradition pour le juger dans une affaire de trafic de stupéfiants. Relevant que cet homme, dont la nationalité n’a pas été précisée, souffrait de diabète et d’asthme, la CEDH a interrogé les parties sur le risque « qu’il soit soumis à des peines inhumaines et dégradantes » s’il était condamné à une réclusion à perpétuité « irréductible » aux Etats-Unis.

    Mais, avant de statuer sur le fond de cette affaire, elle les a également interrogées sur une possible violation de la Convention européenne en raison des conditions de détention auxquelles il serait soumis aux Etats-Unis dans le contexte de la pandémie de Covid-19.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp #CEDH #Samos

  • Are You Syrious (AYS)
    AYS Daily Digest 07/04/20

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-07-04-20-luxembourg-and-germany-agree-to-take-in-small-numb

    AYS Daily Digest 07/04/20

    FEATURE Luxembourg and Germany are finally going to take in some children suffering in Greece’s island camps.
    Germany is going to take in 50 and Luxembourg will take in…12. There are at least 5,500 unaccompanied minors currently in Greece. A group of countries decided last week to collectively bring in 1,600 of these unaccompanied children, but COVID-19 has slowed this process.
    Luxembourg is the first country escort any these children; their 12 being on Lesvos and Chios currently. Their relocation will happen sometime next week. At least 5,488 unaccompanied children will remain living in horrid conditions afterwards.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp #Luxembourg #Allemagne #Enfant #mineursnonaccompagnés #Lesbos #Chios #transfert

    *

    3rd day of hunger strike in Moria Prison
    On April 5th, the prisoners in Moria’s pre-removal detention centre went on strike for their immediate removal. No Border Kitchen Lesvos explains:
    “These days governments across the world have been releasing people with short sentences from prison, while the Greek state continues to insist that no migrant detainees will be released. The men here in the prison are held in administrative detention and have committed no crime. They are detained only because of their status. Some because of their nationality, some because their asylum claim was rejected, some because they tried to leave the islands, some even because they signed up for supposed “voluntary return”. Many of those with rejected claims haven’t even had the opportunity to apply for asylum, because of recent legal changes discriminating against people who don’t speak the colonialist language of the country they fled from. They are awaiting deportation to Turkey, despite there being no deportations scheduled for the foreseeable future.”

    #Moria #Camp #Expulsion #Turquie #Grèvedelafaim #Asile #Retourvolontaire

    *

    Migration Minister’s page says medical staff is recruited for detention centres:

    “today began(…) recruitment of emergency staff(…), lasting three (3) months to meet the extraordinary needs of the Reception and Identification Centers and Temporary Supply and Supply Structures for Hosting Services. A total of 150 people will be hired at the KYT of #Lesvos, #Chios, #Samos, #Leros and #Kos, as well as at the Structures of #Malakassa and #Sintiki” and #Evros #prison #outpost.
    “new arrivals from March 1 have not been taken to the Reception and Identification Centers of the Islands but in separate quarantine areas, however there are difficulties to do so(…). So far, the Ministry has not received a positive response from the municipalities for hotel rentals for the removal of vulnerable groups from the KYT to the islands. “The European Commission has offered to cover hotels for the most vulnerable for a short time now due to the crisis, we have a written response from the local municipality that it refuses to use hotels to get the most vulnerable out of #Moria. What some are calling for a mass decongestion of Moria, that is, for 15,000 people to come from Moria to mainland Greece amid the crisis of the corona (…).there are no 15,000 vacancies in the hinterland and if there were they would be in structures like Ritsona. And in the end, it is not a given which place is safer “, the Minister stressed.

    **

    #Ritsona #camp has been in lock down for 5 days now
    …no asylum seeker in or out since at least 23 out of 2,700 people living in the camp have tested positive for COVID-19.
    The 23 people who tested positive for the virus continue to live with their families, who most likely will contact it soon, and none of them show any symptoms of the virus as of yet. Therefore, they are said to feel discriminated by the tests and are refusing to move to the camp’s designated quarantine areas.
    All 23 persons are from African nations, which is unfortunately increasing acts of #racism in the camp. One of the residents said that the other refugees are avoiding African nationals.
    Testing has stalled in the camp because the medical professionals can only go in to conduct the tests with police, but fewer police are willing to enter now.

  • Les réfugiés abandonnés à leur sort alors que la COVID-19 se répand en Grèce

    https://www.wsws.org/fr/articles/2020/04/08/rltd-a08.html

    Près de 42.000 réfugiés entassés dans des camps de détention surpeuplés et exposés aux maladies restent coincés dans les îles grecques alors que la pandémie de COVID-19 se propage dans toute la Grèce. Les réfugiés qui n’ont accès ni à de l’eau et du savon – en raison du manque de soins de santé de base – sont entassés dans des quartiers d’habitation surpeuplés dans les camps des îles de Lesbos, Chios, Kos, Samos et Leros, des lieux de propagation parfaits pour le virus.

    Pourtant, le gouvernement de droite du parti Nouvelle Démocratie (Néa Dimokratía – ND) continue de bloquer le transfert des réfugiés des îles vers la Grèce continentale, permettant ainsi au virus de potentiellement infecter – sinon même tuer – des milliers de personnes.

    Le nombre de décès dus à la COVID-19 en Grèce est passé à 73 lundi, avec un total de 1735 cas confirmés. Selon le quotidien Kathimerini, la pression économique causée par la pandémie pourrait entraîner des réductions de salaire pour les travailleurs du secteur public, et peut-être un chômage massif dans les semaines ou les mois à venir, tandis que le ministre des Finances Christos Staikouras a récemment déclaré qu’« aucune question de ce genre n’est en cours de discussion, étant donné que nous attendons un retour à la normale prochainement ».

    Réfugiés syriens provenant de la Turquie à leur arrivée par bateau à Lesbos, en Grèce, en septembre 2015 (AP Photo/Petros Giannakouris)
    Le système de santé grec peut à peine suivre le nombre de tests nécessaires pour contenir le virus, sans parler du traitement des personnes infectées. Les années d’austérité de l’Union européenne (UE), appliquées par le précédent gouvernement de pseudo-gauche de Syriza (Coalition de la gauche radicale), ont ravagé le système de santé publique grec.

    Tentant de se laver les mains du désastre social grandissant, Alexis Charitsis, un représentant de Syriza, accuse le gouvernement ND de « concentrer sa rhétorique entièrement sur la responsabilité personnelle des citoyens » et que cela « ne peut et ne doit pas éclipser la responsabilité du gouvernement de soutenir immédiatement le système de santé ». Il ajoute : « le laisser-aller, l’inefficacité et les interventions sont clairement une question de volonté politique ».

    Syriza a jeté les bases de la politique anti-réfugiés du gouvernement ND avec sa campagne brutale ponctuée d’attaques de la police antiémeute et d’évacuations forcées, ainsi qu’avec la création de camps de concentration. En 2016, le gouvernement de Syriza a négocié avec l’UE et la Turquie un accord établissant la Grèce comme le camp de prisonniers de l’UE pour les réfugiés à sa frontière sud. Il a ensuite contraint tous les réfugiés entrant en Grèce par des voies « irrégulières » – ceux qui effectuent le dangereux voyage en bateau de la Turquie à la Grèce – à être expulsés vers la Turquie. Autrement dit, la plupart des réfugiés.

    Le gouvernement ND poursuit et renforce ces politiques anti-réfugiés. Des réfugiés sont abattus par la police grecque et sont victimes de violences fascistes, tandis que le gouvernement autorise la poursuite de la pratique des refoulements illégaux forçant les bateaux de réfugiés à rebrousser chemin lorsqu’ils approchent du littoral grec.

    Le gouvernement utilise le nombre limité de tests de la COVID-19 disponibles ainsi que la menace croissante du virus sur la population grecque de souche comme raisons pour laisser les réfugiés piégés dans l’enfer des camps dans lesquels la pandémie peut se propager comme un feu de forêt. Des centaines, voire des milliers de réfugiés, y compris des enfants et des personnes âgées, risquent de mourir.

    La pandémie s’est déjà propagée dans les îles grecques. À Lesbos, où vivent quelque 20.000 personnes dans le tristement célèbre camp de détention de Moria, conçu pour accueillir 3000 personnes, une femme de 40 ans revenant d’un séjour en Égypte et en Israël a été confirmée positive à la COVID-19 il y a plus de deux semaines et placée en quarantaine.

    Le nombre limité de tests effectués en Grèce indique qu’il est très possible que la COVID-19 se répande sans avoir été détectée à Lesbos et sur d’autres îles. C’est là un cauchemar imminent pour les personnes entassées dans les camps de réfugiés. La COVID-19 pourrait facilement être propagée par les nouveaux arrivants qui pourraient également contracter le virus de réfugiés asymptomatiques. Le manque d’espace signifie que 120 personnes récemment arrivées à Lesbos n’ont pas encore trouvé d’abri sur l’île, toujours en attente d’être placées dans des cabanes séparées des autres.

    La semaine dernière, il a été révélé que 20 réfugiés ont été déclarés positifs à la COVID-19 au camp de Ritsona sur le continent qui abrite 2300 réfugiés et se trouve à environ 70 kilomètres au nord d’Athènes. Le camp est maintenant fermé pour deux semaines, la police étant sur place pour faire respecter la loi et préparer le terrain pour d’éventuelles attaques contre les réfugiés.

    Des tests sont effectués et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’occupe des réfugiés sur place. Dimanche, le gouvernement a été contraint de placer en quarantaine un deuxième camp de migrants sur le continent. Après qu’un homme de 53 ans ait été testé positif à la COVID-19, le camp de Malakasa, situé à 40 kilomètres au nord d’Athènes, a été fermé pour deux semaines et est également gardé par la police qui attend des renforts.

    Ritsona et Malakasa ont l’avantage de se trouver sur le continent, ce qui les rapproche des ressources indispensables plus présentes dans les grandes villes comme Athènes, par opposition aux camps situés sur les îles grecques. Mais avec tant de réfugiés contraints de vivre dans des quartiers surpeuplés, les camps sont confrontés à la possibilité d’une épidémie rapide.

    La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a demandé au gouvernement ND de déplacer les réfugiés présentant le plus grand risque de contracter la COVID-19 – les personnes âgées et les enfants – des camps insulaires surpeuplés vers la Grèce continentale.

    « Nous travaillons avec les autorités et le gouvernement grecs pour convenir d’un plan d’urgence afin de réduire autant que possible le risque dans les points chauds surpeuplés des îles, déclare Johansson. Cela pourrait inclure de déplacer les personnes les plus vulnérables des camps surpeuplés vers d’autres zones dans les îles. »

    Mais comme le rapportent nombre d’ONG et groupes de réfugiés, il n’y a pratiquement pas de tests disponibles pour les réfugiés. Alors il est donc presque impossible de déterminer qui, dans les camps, peut être positif ou non.

    En faisant du surplace, le gouvernement ND met en danger des milliers de réfugiés.

    Au cours des dernières semaines, les groupes de défense des droits de l’homme ont demandé au gouvernement ND d’agir de toute urgence, un groupe déclarant : « Des milliers de personnes, y compris des personnes âgées, des malades chroniques, des enfants... des femmes enceintes, des nouvelles mères et des handicapés sont piégés dans des conditions déplorables et dangereusement surpeuplées sur les îles en pleine pandémie de COVID-19. »

    Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, déclarait il y a plus de trois semaines déjà : « Nous devons agir maintenant... Lorsque le virus frappera des zones surpeuplées dans des endroits comme l’Iran, le Bangladesh, l’Afghanistan et la Grèce, les conséquences seront dévastatrices. »

    Les conditions dans les camps font qu’il est presque impossible pour les réfugiés de se protéger de la pandémie.

    George Makris, médecin et coordinateur de Médecins sans Frontières en Grèce, a qualifié de « tragiques » les conditions sanitaires et en matière d’eau dans le camp de Moria à Lesbos et dans d’autres camps, ajoutant : « La transmission du virus ne peut pas y être contenue. Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises dans le passé dans le contexte d’autres épidémies de maladies infectieuses comme la méningite et la rougeole. Notre message est simple... de la même façon que les autorités sanitaires disent que tout rassemblement de masse doit être interdit, il faut également éviter tout confinement de masse. »

    Gerald Knaus, l’un des principaux architectes de l’accord de 2016 conclu entre l’UE, la Grèce et la Turquie ayant entraîné le retour forcé de milliers de réfugiés en Turquie, a déclaré que les réfugiés pourraient être mis en sécurité dans quelques semaines.

    Interviewé sur DW.com alors que le bilan humain dévastateur de ses politiques devient de plus en plus évident avec la pandémie, Knaus a déclaré : « Il faut évacuer des îles 35.000 réfugiés aussi vite que possible et les transporter en Grèce continentale. Vous pouvez également vite disposer de 15.000 lits supplémentaires dans des camps de tentes temporaires. L’Organisation internationale des migrations (OIM) est en mesure de construire de telles installations en quelques semaines.

    « Un total de 10.000 personnes de plus peuvent être hébergées dans des hôtels en Grèce qui sont maintenant vides. Enfin, 10.000 autres personnes peuvent facilement être hébergées dans des endroits déjà pris en charge par l’UE – des endroits où les réfugiés reconnus sont actuellement hébergés. Si des pays comme l’Allemagne pouvaient accueillir rapidement ces réfugiés reconnus, ils créeraient immédiatement des places pour les familles venant des îles. Cela enverrait également un signal fort aux Grecs pour leur faire comprendre qu’ils ne sont pas seuls. »

    La réalité est que l’Allemagne, première puissance de l’UE, a joué un rôle essentiel dans l’élaboration de la politique du bloc en matière de réfugiés et porte une responsabilité centrale dans la terrible situation des réfugiés et des immigrants emprisonnés dans les îles grecques.

    Le rôle de l’UE, du gouvernement ND, de Syriza et des gouvernements capitalistes du monde entier dans la facilitation des attaques contre les réfugiés et dans la propagation incontrôlée de la COVID-19 montre clairement l’urgence pour la classe ouvrière d’intervenir et de faire passer la vie des gens avant les profits.

    La propagation de la COVID-19 en Grèce est grossièrement exacerbée par les politiques socio-économiques de ND au gouvernement et de Syriza. La défense des réfugiés en Grèce doit être prise en charge par la classe ouvrière grecque et internationale, en opposition aux politiques de ND et de Syriza qui représentent les intérêts de la classe moyenne supérieure et de l’élite financière.

    (Article paru en anglais le 7 avril 2020)

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp #Lesbos #Chios #Kos #Samos #Leros #îlesgrecques #transfert #continent #Moria #Ritsona #Malakasa #confinementdemasse

  • 190 migrants from Tzia being transferred to mainland

    http://www.ekathimerini.com/251503/article/ekathimerini/news/190-migrants-from-tzia-being-transferred-to-mainland

    Greek authorities started on Wednesday evening the transfer to the mainland of 190 migrants who had been stranded on the island of Tzia since the Turkish smuggling ship they were onboard ran aground there on March 16.

    The migrants, who were quarantined for two weeks after a few among them developed symptoms resembling those of the new coronavirus were boarding Andros Jet that would take them to Nea Kavala.

    Last Saturday, health inspectors visited Tzia to test them for Covid-19 ahead of their scheduled transfer.

    The small oil tanker that ran aground off Tzia has been identified as the Dorduncu, a Turkish-flagged ship that was built in 1968. Its passengers, who were able to get off the vessel safely, told investigators that they had paid smugglers in Turkey 5,000 euros each for passage to Italy.

    The ship had reportedly set sail from Canakkale in northwestern Turkey and managed to cross the Aegean undetected by switching off its Automatic Identification System.

    Authorities say that three traffickers are among the passengers.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp #Tzia #Quarantaine #NeaKavala #

  • ‘We are here to die, or to obtain freedom’: Hunger strike in Moria pre-removal detention centre

    The prisoners detained in Moria pre-removal detention centre (PRO.KE.K.A) in Lesvos have been on hunger strike since 5th April 2020. The #PRO.KE.K.A hunger strikers demand their immediate release to avoid the disastrous consequences of a virus outbreak in the prison.

    According to the hunger strikers, ‘All the world’s prisons have released the prisoners… we decided to die or freedom.’ The police in charge of the detention centre have responded with ridicule, intimidation and violence. A police special forces unit has been stationed in PRO.KE.K.A for at least 24 hours, harassing and threatening the detainees. According to one detainee, ‘They took out prisoners to interrogate one of them who received a beating … They want to know why we do this.’ Four detainees sewed their mouths closed in protest, however after a few hours doctor was called to come and remove the thread by force.

    The Greek state insists that no migrant detainees will be released. This is despite the announcement of a release of prisoners with low sentences remaining and a global release of prisoners during the Coronavirus pandemic. A court determined that those held in a closed camp in northern Greece should remain detained because they were a ‘flight risk’. Instead, the Greek government has increased detention of migrants, turning refugee camps into effective prisons where access to appropriate medical care, hygiene, water, and the ability to maintain social distance are tragically impossible. The hunger strike in Moria PRO.KE.K.A is not the first in Greece after the corona outbreak. On 3rd April, detainees in Drama’s Paranesti detention camp went on hunger strike after being served inedible food. One detainee reported: ”70 riot police entered the camp last night and beat everybody with batons, five people are in critical condition and rumours one is dead.”

    The men in Moria PRO.KE.K.A are held in administrative detention and have committed no crime. They are arrested only because of their status. Many of the detained are held only because of their nationality, coming from countries where statistically less than 25% are recognized as refugees. The claims of many are rejected without even receiving an asylum interview on the basis of ‘non cooperation’ simply because no appropriate interpreter could be found. Also held in Moria PRO.KE.K.A are those who broke the territorial restriction on the islands, people with a second rejection on their asylum claim awaiting deportation to Turkey, as well as those who have signed up to voluntarily return, despite there being no deportations scheduled in the foreseeable future.

    Legal monitors have described conditions in Moria PRO.KE.K.A as ‘inhuman and degrading treatment’. Detainees report regular incidents of police violence and harassment, for which nobody is held to account. This includes beatings, isolation, and collective punishment in the form of lack of access to food and telephones, which are a lifeline inside the centre as they provide access to legal support and a link to family and the outside world. Prisoners are routinely denied access to medical care and psychological support. Detainees regularly report lack of access to staff, denial of vital medicine, and a refusal to take those with serious conditions to the public hospitals. The imprisonment of alleged minors and survivors of torture and war is common. Single Syrian men are ruled ‘inadmissible’ for asylum and are held pending deportation to Turkey, which is considered a ‘safe third country’ for Syrian nationals under the EU-Turkey deal.

    The situation inside has reached crisis point after the implementation of New Democracy’s new asylum law. Since New Democracy was elected, there has been an increasing focus on rejections and deportations. People have been deported despite pending asylum cases. Those in Moria PRO.KE.K.A have no hope as their fellow detainees are deported without having set one free foot in Greece. On 6th January 2020 a 31-year-old man was found hanged in his cell after being placed in an isolated cell. Since then, there have been several suicide attempts. In one case, a man attempted suicide and was deported the following day. In more than one case, suicide attempts were preceded and followed by police violence and harassment.


    Food line in Moria camp: Even people who live in the open part of Moria camp have to queue in close quaters for hours.

    https://dm-aegean.bordermonitoring.eu/2020/04/08/we-are-here-to-die-or-to-obtain-freedom-hunger-strike-in-
    #grève_de_la_faim #Moria #Lesbos #asile #migrations #réfugiés #résistance
    ping @luciebacon

    • D’après les informations du site enoughisenough14 (https://enoughisenough14.org/2020/04/10/lesvos-forced-stop-of-hunger-strike-in-moria-prison-after-police-b) les grévistes de la faim du centre de détention (l’équivalent de CRA) de Moria ont été obligés d’arrêter leur grève, suite à une répression policière brutale. Voir le communiqué de
      No Border Kitchen Lesvos ci-dessous, où ils mentionnent également une grève de la faim à un autre centre de détention avant expulsion situé au nord-est de la Grèce, à Paranesti, près de la ville de #Drama (https://borderlandscapes.law.ox.ac.uk/location/drama-paranesti-pre-removal-detention-centre). Toujours d’après le site enoughisenough14 au #Paranesti (https://enoughisenough14.org/2020/04/10/greece-riot-police-and-brutal-repression-against-migrant-hunger-strikers-are-paranesti-detention-centre-in-drama/#more-69812) pre-removal Center une grève de la faim commencée le 3 avril aurait été très durement réprimée par des forces spéciales de la police anti-émeute, avec une férocité particulière ; il y aurait eu des actes qui relèvent de la torture. Merci à Odile Hélier d’avoir transmis ces informations. Si quelqu’un/une dispose d’informations supplémentaires, merci de relayer.

      –----

      No Border Kitchen Lesvos

      13 h ·

      Forced Stop of Hunger strike in Prison after police brutality.
      After three days of hunger strike the prisoners in Moria were forced to eat again. There have been several concerning allegations of police violence during the week, which people told to there friends on the fence. What exactly happened inside the prison we don’t know yet, because police have blocked prisoners’ communication channels with each other and with the outside world.

      Special-forces police units where present for the duration of the strike and different kind of police violence was reported. There were detainies removed from their cells for interrogation and at least one of them was beaten.

      The prisoners went on hunger strike with the demand for freedom and to be heard but police do everything they could to prevent this. They were not alone - in Paranesti detention centre, police also violently suppressed a hunger strike.

      The abortion of this hunger strike shows the determination of the state and its attack dogs to supress the voices of the people that are incarcerated in detention centres, pre removal centres and prisons worldwide. We must not forget, that the a hunger strike is the last resort if all other possibility’s of protest have been stripped from you. By committing to this, people have to against their survival instinct, because it’s the only option they have left. Now, because of the extreme violence perptuated against them this is also lost to them.

      We demand a world free of prisons. A world free of police brutality and uniforms. A world where no human can be incarcerated for the being born in the “wrong” country, the colour of their skin or their sexual orientation. We demand not only the immediate closure of Moria, but will fight for an end to a system that requires exclusion, prisons and violence to exist.

      We demand freedom of movement for all.

      –-> Reçu par Vicky Skoumbi via la mailing-list Migreurop, le 11.04.2020

  • Who will be on the list of 1,600 refugees relocated from Greece?

    https://www.infomigrants.net/en/post/23468/who-will-be-on-the-list-of-1-600-refugees-relocated-from-greece

    On Friday a group of seven EU states announced they would take in some of the most vulnerable migrants, mostly children, from Greece. The lists are still being finalized, as are the number of countries willing to participate. InfoMigrants asked some international organizations: How it is decided who goes on the list?

    The list of 1,600 vulnerable migrants to be transported from Greece to various EU states has not yet been finalized. So it is difficult to obtain details of who might be on the list, or even how these lists are drawn up. The number of EU states willing to participate is also not set in stone. So far seven countries have signed up, including Croatia, France, Germany, Ireland, Italy, Luxembourg and Portugal.

    InfoMigrants asked a number of international organizations, which have participated in these kinds of humanitarian projects before, to explain how the list might be drawn up and who might be on it.

    Individual states decide who goes on the list

    The EU Commission confirmed that individual member states are responsible for designating who will be accepted in their countries. France for instance already announced its intention to take in about 400 of the most vulnerable asylum seekers in January. Germany too has pledged to take at least 300. The German news magazine Der Spiegel reported on March 13 that roughly 700 of the 1,600 were expected to be shared between Germany and France.

    Der Spiegel also reported that Bulgaria and Lithuania were considering adding their names to the list of seven, as was non-EU member state Switzerland.

    Criteria ’varies from state to state’

    The EU Commissioner for Home Affairs Ylva Johansson in a press conference on Friday, March 13 said that the criteria for deciding who goes on the list varied from state to state. Some stated language criteria, others are looking to expand their quota through family reunification.
    People under subsidiary protection have had to wait for family reunifications to be allowed | Photo: picture-alliance/dpa/S. Pförtner
    People under subsidiary protection have had to wait for family reunifications to be allowed | Photo: picture-alliance/dpa/S. Pförtner
    The German government has been reported saying that on its list it would be looking to welcome mostly the most vulnerable, including children who might be suffering from health problems and their families, as well as unaccompanied children, mostly girls.

    About 93% of unaccompanied children are male

    The UN Children’s rights organization UNICEF states that there are currently about 5,500 unaccompanied children in Greece at the moment. UNHCR says that 92.5% of those unaccompanied minors are boys, mainly from Afghanistan and just 7.5% are girls. That means that about 5,087 of them are male.

    Commissioner Johansson said that Greece had initially asked for relocation of vulnerable and unaccompanied minors “back in September or October last year,” and that the Commission had been approaching individual member states in vain ever since. Johansson felt that the “momentum” to make this happen now was a result of Turkey’s actions at the end of February and a desire on the part of other EU countries “to show solidarity with Greece.”

    ’No point in waiting’

    Johansson said there was “no point in waiting” for the re-locations to begin. Although the time frame was still up for discussion some countries, “like Luxembourg,” would be up for starting relocation this week, “other states might need a little longer,” cautioned Johansson, refusing to name names. Luxembourg’s Ministry of Foreign Affairs (MFA) tweeted a video of its Foreign and European Affairs Minister, as well as Minister for Asylum, Jean Asselborn in which he said, on arrival at the conference in Brussels on Friday, that the only criteria that Luxembourg had was to “help Greece with some of the most vulnerable young people on Lesbos and elsewhere in Greece who didn’t have their parents with them.”

    Der Spiegel reported that the German government also wanted to start as soon as possible.
    Johansson said the only caveat that could lead to delays might be to assess any special action needed to stop the spread of the Covid-19 Coronavirus around Europe, which has been designated a World Health Organization (WHO) hot spot for the virus.
    In terms of numbers, Johansson promised that there would be “at least 1,600” relocated from Greece but failed to explain what would happen to the other 3,900 unaccompanied minors still in Greece.

    She did say that there would be no decisions made on the basis of how long a child might have already been waiting in Greece. Those that had been on the islands for “several years were likely already over 18 by now,” she added with a resigned smile. She also admitted that thorough age assessment had not been carried out on all the minors present in Greece and so the figures were necessarily a bit of an estimate.

    A number of organizations participate
    The Norwegian Refugee Scheme said that the last relocation scheme in the EU was “run by the Greek asylum service and the International Organization for Migration.” In a statement on its website, the Greek asylum service has temporarily suspended its services to the public until mid-April.

    The UNHCR stated that it would be standing by to “offer technical support and advice to EU member states in this regard, making use of the experience gained through its operational involvement in the relocation scheme implemented in Greece in the years 2015-16.”

    More than 2,000 unaccompanied children on the islands

    The UNHCR said that more than 2,000 of unaccompanied refugee and migrant children were currently living on the Greek islands and that the majority of them “are living in precarious conditions and facing protection risks, such as exploitation, violence and human trafficking.”

    UNICEF’s regional adviser on Migration Laurent Chapuis added that all decisions regarding who goes on the list “should be made based on the child’s best interests, as well as on EU and international legislation, rather than solely on age and gender.”

    Chapuis added that UNICEF was “currently working on recommendations to Member States on the identification and prioritization of children to be relocated, and on the child protection considerations before, during and following the relocation.”

    Further solidarity expected in May

    Johansson said that there would be a further EU conference planned in May at which she expected member States to announce further kinds of support for Greece and the more than 40,000 migrants, refugees and asylum seekers currently resident there.

    According to the Greek National Center for Solidarity EKKA which supplied data sent by the Norwegian Refugee Council, in the middle of February 2020 about 4,332 of the unaccompanied children were currently in some form of shelter or reception center in Greece. The others, “have been reported as living in informal/insecure housing,” it stated.

    Around 44% of unaccompanied migrant children come from Afghanistan and about 21% from Pakistan. 11% are from Syria and about 24% from various other nations.

    Der Spiegel reported that even without these relocations about 400 migrants and asylum seekers were reaching Germany every day at the moment. According to the latest statistics published by the German Federal Office for Migration (BAMF) more than 14,000 people applied for asylum in Germany in January 2020 this year alone. Most applications were filed by Syrians, Afghans and Iraqis.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp #Transfert #Croatia #France #Germany #Ireland #Italy #Luxembourg #Portugal #Suisse #Lituanie #Bulgarie #enfant #vulnérable #famille #santé #mineurnonaccompagné #

  • Germany to take in 50 refugee children from Greek islands

    https://www.infomigrants.net/en/post/23949/germany-to-take-in-50-refugee-children-from-greek-islands

    Germany will take in fifty unaccompanied minors from the Greek islands next week. Critics say this is too little, too late, given that tens of thousands of migrants and refugees remain in the overcrowded camps.

    The German interior ministry announced on Tuesday that the federal cabinet was set to approve the transfer of 50 unaccompanied minors to Germany on Wednesday.

    The children and teenagers will be brought to Germany “in the following week if possible,” the ministry said. After their arrival, they will be quarantined for two weeks and then send to different states across the country.

    In an interview with German TV stations RTL and n-tv on Wednesday, German Foreign Minister Heiko Maas said that Germany would take in a total of 350 to 500 minors over the next few weeks. He also said that Germany and Luxembourg were currently the only countries within the European Union (EU) willing to take in refugees and migrants from Greece.

    Earlier on Tuesday, Luxembourg had announced that it would take in 12 unaccompanied minors from the islands of Lesbos and Chios.

    According to Maas, Germany and Luxembourg will try to carry out a charter flight together next week.

    Plans to relocate refugees stalled by coronavirus

    In early March, the three governing parties in Germany had agreed on taking in between 1,000 and 1,500 foreign minors that were particularly vulnerable (i.e. either seriously ill or under the age of 14 and without their families) from Greece.

    Also in early March, several EU states had announced that they would take in a total of 1,600 vulnerable refugees from the Greek island camps. Eight other EU countries had agreed to take in underage refugees and migrants from the Greek islands, according to a recent statement by the German interior ministry. These countries were France, Portugal, Ireland, Finland, Croatia, Lithuania, Belgium and Bulgaria. But due to the ongoing coronavirus pandemic, these countries’ relocation plans seem to have been largely suspended.

    Critics: government not doing enough

    Several opposition politicians and activists in Germany criticized the German government’s handling of the situation in Greece, saying that taking in just 50 minors was far too little.

    Claudia Roth, a prominent member of the Green Party, said the interior ministry’s plans were “long overdue” and only amounted to a drop in the ocean.

    Günter Burkhardt, the head of the Pro Asyl NGO, said that the camps in Greece should be completely evacuated to prevent an outbreak of COVID-19 - the respiratory disease caused by the novel coronavirus.

    Erik Marquardt, a migrants’ rights activist, Green Party politician and member of the European Parliament, tweeted: “Germany wants to evacuate 50 children. On Lesbos alone this will mean that the government coalition will sacrifice 19,950 people … They are bringing 80,000 workers to Germany to harvest asparagus but fail to (help) a few thousand people in mortal danger. What a sad embarrassment.”

    arquardt in his statement referred to the fact that an estimated 20,000 people live in the Moria camp on the Greek island of Lesbos. Germany recently announced it would bring in 80,000 foreign farmworkers for the harvest, in spite of various border closures across the EU.

    Camps extremely overcrowded

    Experts and migrant rights activists have long been worried about the situation on several Greek islands, where tens of thousands of migrants are sill living in overcrowded camps. The situation is particularly dire on Lesbos. The Moria camp there was built for no more than 3,000 people – yet around 20,000 migrants and refugees currently live in and around the camp.

    The Greek government has put the migrants camps on partial lockdown to prevent a potential coronavirus outbreak, but many believe that these measures are insufficient to protect the residents.

    In Greece, there have been 1,832 confirmed coronavirus cases and 269 deaths, according to John Hopkins University (as of midday on Wednesday, CEST). There have been no confirmed cases of COVID-19 in camps on the Greek islands thus far. But there has been at least one case on Lesbos among the island’s native population, and there have also been outbreaks at two camps on the Greek mainland.

    With AFP, dpa, epd, KNA, Reuters

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Lesbos #moria #camp #ilesgrecques #Allemagne #Transfert #mineurs

  • No Coronavirus Cases Found Yet Among Migrants, Refugees in Bosnia

    https://balkaninsight.com/2020/04/06/no-coronavirus-cases-found-yet-among-migrants-refugees-in-bosnia

    The IOM says it has not found any cases of COVID-19 among the thousands of migrants and refugees hosted in centres it manages in Bosnia – though several hundred recent arrivals have been placed in isolation as a precautionary measure.

    The International Organization for Migration, IOM, which manages temporary reception centres, TRCs, for migrants and refugees in Bosnia and Herzegovina, told BIRN it had found no cases of coronavirus among the roughly 6,500 migrants held in them.

    “So far, there have been no suspected cases with pronounced symptoms, and one person referred for testing … tested negative,” Edita Selimbegovic, an IOM information officer told BIRN.

    Despite that, 715 migrants and refugees in centres located in the Una-Sana Canton, in western Bosnia, are being held in isolation in special rooms as a precautionary measure to prevent the spread of the coronavirus, Nermina Cemalovic, Health Minister for the canton, told the media on Thursday.

    Selimbegovic said they were not thought to be ill; they were only being kept in isolation because they had arrived in the country recently.

    “Just like any citizens or foreigners arriving in Bosnia from abroad, they are kept in isolation as a precautionary measure to prevent them from bringing COVID-19 to other beneficiaries of the centres,” Selimbegovic said.

    Many are migrants and refugees returning from failed attempts to cross the Bosnia border into EU-member Croatia, who are then treated like new arrivals in Bosnia, and put for 14 days in a separate isolation area.

    Minister Cemalovic said the situation was most critical in the Miral reception centre in the northwestern town of Velika Kladusa, near Croatia, which currently houses about 1,100 migrants and refugees – significantly higher than the projected capacity.

    “A few days ago, about 200 migrants crossed the [camp] fence and simply entered the camp. They had been returned from Slovenia and were immediately put in isolation. We are following the situation and so far have recorded four mild cases of illness, two in Miral and two in Sedra [another TRC]. They have no temperatures, have a cough, and their condition is under control,” Cemalovic said.

    All TRCs in Bosnia now have quarantine spaces where migrants and refugees who have COVID19-like symptoms can be placed. All the centres provide healthcare. The Danish Refugee Council, DRC, is in charge of medical co-ordination at the TRCs and works in conjunction with cantonal health teams.

    However, many migrants and refugees in Bosnia are not staying in TRCs, so their health status is less clear. Bosnian police routinely find them on the streets and take them to the TRCs. Many are not even aware of the new measures introduced in Bosnia, such as bans on outdoor movement and the curfew.

    Amid fears that their uncontrolled movement around the country could spread COVID-19, the authorities have introduced tighter controls in the reception centres, which migrants and refugees can no longer leave, or enter.

    In the northwestern town of Bihac, this has created major difficulties for local authorities. Hundreds of them – for whom there is now no space in the TRCs – have been left to roam in ruins and parks.

    A decision was made to establish a temporary tent settlement for them in controlled conditions in the village of Lipa, some 20 kilometres from Bihac, but this has not been completed yet.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Bosnie-Herzégovine #Camp #Isolation #UnaSanaCanton #Miral #VelikaKladusa #Sedra #Bihac #Lipa #Quarantaine #Encampement #Squat #Refoulements #Croatie #Slovénie

  • Greece confirms first coronavirus case in migrant camp

    https://www.ft.com/content/cee3c95d-f2cd-4529-828f-637a1a9ab380

    Greece has confirmed the first case of coronavirus in a migrant camp on the mainland, as public health workers warn of a humanitarian disaster if the highly contagious disease takes hold in the overcrowded settlements.

    On Tuesday, an asylum seeker who had been living in a camp outside Athens tested positive for the virus after giving birth at a clinic, the first recorded case among an estimated 60,000 refugees and migrants living in camps on the eastern Aegean Islands and remote areas of mainland Greece.

    It is not clear where the woman contracted the virus.

    Migrants describe a climate of fear as they live packed together with little water, sanitation or information about the coronavirus crisis that is raging across Europe. 

    “What hope do we have of defending ourselves from corona? ” said Ahmad, on the phone from a camp under lockdown in northern Greece. He shares his small living space with five other men, his cooking facilities with dozens of people, and his camp recently had no running water for 10 days. 

    Six people have also tested positive for coronavirus on the Greek island of Lesbos, home to the 20,000-strong Moria camp that activists say is particularly ill-equipped to handle an outbreak.

    Residents have been ordered not to leave the camp, even to collect their monthly stipend in the nearby town as police step up patrols on the roads nearby.

    “There are areas in the Lesbos camp […] where there is one water point for 1,300 people. There is one toilet for 167 people. And there is one shower for 200 people,” says Apostolos Veizis, head of mission in Greece for Médecins Sans Frontières (MSF), or Doctors without Borders. “So when we call for people to stay home, this is the paradox: what home?”

    Public health experts say the situation is not only a humanitarian failure, it risks undermining the fight against the pandemic in Europe. 

    “Either we include everyone in this strategy, or we strategically fail. Not including these populations is a recipe for failure for our whole society,” said Karl Blanchet, a public health professor and director of the Geneva-based Centre for Education and Research in Humanitarian Action.

    Human Rights Watch and MSF are calling for the immediate evacuation of overcrowded island camps. Sea Watch, a search and rescue group, has proposed that decommissioned cruise ships could house those who have been evacuated. 

    The European Commission says the risk of a coronavirus outbreak in the migrant camps is “of concern to us and to the Greek authorities” and is seeking to speed up the transfer of people from Greek islands — which host some 41,000 in camps — to the mainland. 

    Athens has also announced measures to improve screening and limit groups or visitors, measures Mr Dr Veizis said would do little good given the already unhygienic, overcrowded conditions.

    Meanwhile, despite coronavirus being spread by close human contact, other countries in south-east Europe have been accelerating moves to corral migrants into camps.

    Editor’s note

    The Financial Times is making key coronavirus coverage free to read to help everyone stay informed. Find the latest here.

    Migrants have been forced into makeshift settlements in Serbia, Bosnia and Herzegovina. In Serbia some migrants said they had no access to disinfectants or gloves and that camps were under military guard. In some camps, those with a fever said they were left among the camp population while others were whisked into isolation. Some anxious residents wondered whether a coronavirus outbreak had begun.

    “The scariest thing is we have no idea who might be sick and who isn’t,” said Mohammed, living in Serbia’s Sombor camp.

    Many Balkan states appeared to be trying to push migrants across their borders and into Serbia, where the migrant population in its camps climbed from 5,000 to 8,000 in just a few weeks.

    “They [other Balkan states] have taken note of Serbia’s relatively open stance and are pushing migrants into their territories as they try to get rid of migrants in this Covid-19 crisis period,” said Stefan Lehmeier, the deputy director of International Rescue Committee in Europe, “I’m not sure what governments intend to do — the migrants cannot make themselves disappear.”

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Camp #Lesbos #Moria #Bosnie-Herzégovine #Serbie

  • CARITAS 6 APRIL 2020

    We keep working regardless of the virus. Migrants need our support more than ever!

    https://www.caritas.eu/migrants-struggling-in-the-face-of-covid-19

    On 17 March, Bosnia and Herzegovina declared a state of emergency due to the coronavirus. As in many other countries in Europe and the world over, the consequences of the outbreak are problematic and serious. For example, many people have lost their temporary jobs. The country is struggling to develop a strategy to support the hundreds of migrants who are living on the streets or in non-suitable accommodations outside dedicated camps, which are already crowded and operating at full capacity. Each of the ten cantons of the federation has its own agenda and responsibilities, which does not make things any easier.

    The situation of migrants is indeed of great concern. In Tuzla, migrants and asylum seekers are not allowed to gather in one place, making it difficult for NGOs to assist them. There are still some local citizens who show their empathy and support as they can, for example by distributing blankets and sleeping bags. However, the vast majority of the local community is living in distress and showing a hostile attitude towards migrants. The Red Cross is the only organisation allowed to distribute food, but in a very restricted way.

    Migrants and asylum seekers are human beings who need to eat, sleep and be protected in a dignified way. Their living standards are minimal, yet they fear to ask for help and feel that they need to hide from other people and from the police. Nobody should ever feel unwelcome and lost, even less so during a pandemic. Now there are restrictions also on renting houses, rooms or other type of shelters. Even persons wishing to help find it very difficult to do so.

    In Tuzla, the local NGOs operate as one. For example, one of Caritas’ partner organisations opened a new safe house. Caritas does not close under these difficult circumstances either and continues to operate the laundry service to ensure a minimum standard of hygiene for those in need. The Caritas laundry service in the Bira camp is also still working every day. Now, it is needed more than ever!

    Blažuj camp
    In the Sarajevo canton, the treatment of migrants and asylum seekers is a little bit better. The police is patrolling the area and if they see any migrants, they drive them to Blažuj. This new camp has a capacity to house 1,500 people, but the conditions are incredibly challenging. The residents find it hard to endure the imposed isolation and some tend to leave after a few hours. Many migrants and asylum seekers are afraid of each other, especially since they need to stay in rooms with many people they do not know – different nationalities, with different languages and cultural differences! Hygiene keeps being a major issue: in Blažuj there is running water, but there is no laundry service, for example. Also, the residents still lack hygiene products like soap, shampoo and toothpaste, which in the current situation are very precious.

    The number of persons currently accommodated in Blažuj camp is very high; in fact, it is not even clear how many there are exactly. These people are not allowed to leave the camp, despite that there isn’t enough food for everybody. Even if they could leave, shops in the village display signs saying migrants are not welcome as customers, even if they have money.

    Living in squats
    Migrants who do not want or cannot go to the camps are living in squats. Only those who are not aware of the lock-down or who are desperate for money come out and risk to be taken to a camp. The people living in these squats are hungry and cold; yet, they manage to maintain a positive attitude: the memory of the long journeys they had to travel are enough to keep them hopeful now. But they need more help. Caritas receives many calls for assistance from them. Some of them are desperate for food or other basic necessities. We know that we cannot respond to all this by ourselves, so we try our best to join forces with other local partners to exchange information and find solutions where we can. We simply cannot accept to see people going hungry in the 21st Century. The migrants in squats live in extremely poor conditions, without water nor electricity. Most of the squats are located in ruined, abandoned houses without windows and with living spaces as tiny as broom closets. One such squat is a shelter hosting 40 young men; some lucky ones have tents to stay in.

    The coronavirus pandemic is affecting the daily lives of all people in Bosnia and Herzegovina. But, it is those most vulnerable who are the most highly impacted, and migrants and refugees are for sure among them.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Bosnie-Herzégovine #Tuzla #Sarajevo #Blažuj #Camp #Squat

  • En Grèce, les migrants enfermés subissent en plus le coronavirus

    https://reporterre.net/En-Grece-les-migrants-enfermes-subissent-en-plus-le-coronavirus

    Sur l’île grecque de Chios, un des « hotspots » imaginés par Athènes et les institutions européennes afin de faire face à l’afflux migratoire depuis 2015, des abris de fortune s’étalent à perte de vue et des montagnes d’ordures s’accumulent. La menace du coronavirus fait désormais craindre un désastre sanitaire à huis clos.

    Chalkeio, île de Chios (Grèce), reportage
    Vial, le camp de réfugiés de l’île de Chios, est planté là, au milieu des champs d’oliviers. La capitale de l’île (qui porte le même nom qu’elle) est à une dizaine de kilomètres. Il faut rouler, longer le petit aéroport de l’île, dépasser les luxueuses villas dont les hauts murs de pierre protègent les citronniers et les orangers des vents violents. D’ici, on ne voit pas la mer. Seulement les montagnes rocailleuses. Des abris de fortune s’étalent à perte de vue. À hauteur des premières tentes, un homme attend, assis sur le bord de la route. Il lève un doigt vers le ciel, poing fermé, et l’accompagne d’un « Fuck Vial ».

    Le camp est un labyrinthe aux dédales de chemins boueux. Il faut sans cesse enjamber des rigoles rudimentaires creusées dans la terre orange. Ceux qui sont coincés ici s’y repèrent avec facilité. Des familles entières s’entassent et survivent, coûte que coûte, dans des abris de deux à trois mètres carrés. Sous les bâches, la chaleur étouffante succède déjà au froid rude de l’hiver. Partout, des montagnes d’ordures s’accumulent. Elles ne sont plus ramassées depuis des mois. Lorsque le vent tombe, la réalité revient en plein visage, ça pue la pisse et l’ammoniaque, la pourriture et le désespoir. Une réalité qui remplace peu à peu le rêve d’Europe. « Il faut rester alerte, tout le temps. Surtout ne pas s’oublier, ne pas oublier qui tu es et quels sont tes objectifs, pour ne pas mourir ici », résume Aram, dans un anglais précis. Elle a seulement 20 ans et a quitté Mossoul en octobre. Elle est accompagnée d’un autre Irakien, plus âgé qu’elle. Un ami de sa sœur. Ils étaient au collège ensemble, se sont retrouvés par hasard en Turquie. Depuis, ils ne se quittent plus.

    Si l’enfer avait un visage, Vial pourrait en être le reflet. Ils sont plus de 6.000 à s’entasser ici sur quelques hectares, un immense bidonville à ciel ouvert siglé UNHCR — l’agence de l’ONU chargée des réfugiés. « La capacité originale n’était que de 1.100 places », précise Louisa [*], responsable dans une organisation internationale. Et d’ajouter : « Jusqu’à août 2019, la situation était loin d’être bonne, mais cela se calmait par rapport aux arrivées massives de 2015. Mais, à partir de septembre, l’an dernier, les arrivées sont reparties à la hausse. Le camp est totalement saturé, c’est une honte que les gens soient traités ainsi. »

    « Certains sont sur l’île depuis deux ans, on les laisse croupir ici »
    En cause, la situation en Syrie, qui pousse inlassablement des millions de personnes à l’exode, mais aussi la crise économique qui touche la Turquie. Sans compter les lois promulguées en Grèce par le gouvernement de droite de Kyriákos Mitsotákis — élu en juillet 2019 — afin de restreindre au maximum les mouvements des nouveaux arrivants vers le continent, désormais réservés à de très rares cas de « vulnérabilité ». Résultat : les « hotspots » imaginés de concert avec la Commission européenne afin de fixer l’afflux migratoire débordent de toutes parts. Moria, le camp de Lesbos — une autre île proche de la Turquie, au nord de l’île de Chios —, compte plus de 20.000 personnes en attente de traitement de leur demande d’asile. Rien qu’en 2020, plus de 10.000 personnes ont tenté la traversée, selon l’UNHCR. En première ligne, les îles grecques les plus proches, dont Chios. Par temps dégagé, on aperçoit au loin les côtes turques. Des réseaux de passeurs prennent entre 800 et 1.000 dollars pour les envoyer vers les îles à la nuit tombée, souvent leurs dernières économies.

    Abdullah jure avoir réussi au bout de la dixième fois. « Mon histoire est celle de tous les gens ici. » Ce Syrien de 31 ans, originaire de Damas, est arrivé il y a cinq mois à Vial après quatre ans passés en Turquie et quatre années à fuir les combats dans son pays. Cinq mois sans que sa demande d’asile soit enregistrée. « Certains sont sur l’île depuis un, voire deux ans, on les laisse croupir ici en dépit du droit international et de la Convention de Genève », confirme Louisa. Et de s’emporter : « Les gens ici sont privés de leurs droits les plus basiques : ils devraient avoir accès aux soins, à l’éducation… » La femme d’Abdullah, enceinte d’un deuxième enfant depuis quatre mois, n’a toujours pas pu voir de médecin. Sa mère, elle, est toujours à Idlib, en Syrie, en proie à de violents affrontements entre le régime de Damas et la Turquie. La situation ? Il la connait. Des nouvelles de là-bas ? Aucune.

    Les institutions ne sont pas pour autant absentes du camp. Au cœur des abris de fortune se dresse un immense bâtiment de tôle entouré de barbelés et gardé par des hommes en armes. C’est dans cette usine de recyclage désaffectée que cohabitent 80 employés du gouvernement grec, de l’Union européenne et des organisations internationales. Frontex, Europol, le service d’asile grec et son équivalent européen, l’Easo. Mais aussi l’UNHCR, des médecins et des psychologues. Sans oublier la douzaine de policiers antiémeutes détachés en permanence afin de gérer les bagarres quasi quotidiennes. « C’est toujours la même histoire, deux ou trois personnes commencent à se battre et ça finit en affrontement général entre communautés : jets de pierres, tentes brûlées, etc. Les policiers usent de grenades lacrymogènes pour calmer tout le monde », résume Louisa. Elle ajoute : « Encore la semaine dernière, ça a dégénéré entre des Somaliens et des Palestiniens. Dix-sept personnes ont été condamnées à quatre ans de prison sans avocat ni traducteur… »

    En attendant un enregistrement ou le résultat de leur procédure de demande d’asile, les exilés, livrés à eux-mêmes, organisent leur survie. Ils se regroupent naturellement entre communautés. Les Syriens sont les plus nombreux, suivis des Afghans. Mais on trouve aussi des Somaliens, des Kurdes, des Palestiniens, des Yéménites, des Guinéens ou des Togolais. Bien que les autorités distribuent tous les jours à chaque personne 1,5 litre d’eau et trois repas sous forme de barquette, c’est le système D qui prime. Certains sacs poubelles débordent de rations alimentaires encore intactes. « Personne n’y touche tellement c’est infâme, on a peur de tomber malade », s’énerve Abdullah. Cette nourriture vient du continent, l’armée grecque a décroché le contrat d’approvisionnement. « C’est évident que certains s’enrichissent », glisse Louisa.

    Même s’il n’y a pas encore de cas de contamination, le coronavirus rend la vie encore plus dure
    Chaque réfugié reçoit une carte de crédit de l’UNHCR, avec une allocation d’en moyenne 80 euros par mois. Argent vite dépensé en ville pour du riz, des pâtes, de l’huile et autres produits de première nécessité. Dans le centre-ville de Chios, impossible de ne pas remarquer ces allers-retours permanents des exilés qui ne quittent jamais leur petite pochette bleue plastifiée contenant leurs papiers, de peur de se les faire voler. Paradoxalement, l’afflux migratoire a fini par constituer un secteur économique pour la petite île. « Entre les travailleurs des ONG, les envoyés du gouvernement, ceux des institutions européennes : les réfugiés deviennent une économie. Tous ces gens louent des voitures, des appartements… » confirme Louisa. L’essentiel de l’activité des taxis rouges du centre-ville, par exemple, consiste à emmener et ramener les réfugiés de Vial jusqu’à la place centrale de Chios.

    Pour autant les relations avec les insulaires sont loin d’être harmonieuses. Des histoires de vol, des ordures disséminées… ont rapidement empoisonné la cohabitation avec les habitants du village tout proche, Chalkeio. Lorsque l’île s’est embrasée, début mars, à la suite de l’annonce par Athènes de la construction d’un nouveau camp fermé, des barrages ont été érigés sur l’unique route menant au camp pendant presque une semaine. L’irruption du coronavirus a rendu permanent cet état de siège. Bien qu’aucun cas n’ait encore été détecté à Chios, les ONG et les organisations caritatives qui portaient à bout de bras la vie des réfugiés ont drastiquement réduit leur activité. Entre le retour au pays des volontaires internationaux et les mesures de confinement imposées le 23 mars par Athènes, la situation fait craindre un drame sanitaire.

    Louisa confirme la présence minimale des ONG et des organisations humanitaires : « Le gouvernement a annoncé mercredi 25 mars que les services de traitement des demandes d’asile allaient être mis en pause » et que les mesures de restriction dureraient au moins jusqu’au 21 avril. Difficile, sur place, de communiquer les gestes barrière aux réfugiés. « Ils n’ont pas vraiment conscience de la situation », explique Louisa. Si on a un cas, ils vont fermer tous les accès au camp… On est en train de mettre en place des systèmes pour continuer à travailler à distance si ça arrive notamment via WhatsApp. »

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Chios #Camp #îlesgrecques #Vial #Hotspot #Moria #Lesbos #Asile #Chalkeio

  • L’île de Lesbos, l’enfer des réfugié・es en pleine pandémie

    https://radioparleur.net/2020/04/08/lesbos-coronavirus-grece-migrations

    Le camp de Moria sur l’île grecque de Lesbos a cinq ans déjà. Il devait accueillir 2200 personnes exilées. Il compte aujourd’hui plus de 19 000 habitant.es. Une catastrophe humanitaire qui s’aggrave encore avec la pandémie. Avec ses invité・es, Radio Parleur vous emmène dans ces îles, auprès de ces réfugié・es que l’Europe refuse d’accueillir.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Moria #Lesbos #îlesgrecques # Camp

  • SUR LES ÎLES GRECQUES

    Lesbos : une traînée de poudre qui n’en finit pas
    http://cqfd-journal.org/Lesbos-une-trainee-de-poudre-qui-n

    Actes de haine, incendies criminels, refoulement de bateaux vers la Turquie, enfermement arbitraire et brutalité aveugle : ces dernières semaines, les événements dramatiques se sont succédé à une vitesse folle du côté de l’île de Lesbos, à la frontière maritime orientale de la Grèce. Passé le choc ou l’effroi, ils apparaissent pour ce qu’ils sont : une forme exacerbée du rejet systémique et de la violence que vivent, chaque jour, les exilé·es cherchant asile en Europe.

    Aux frontières, la violence première est celle de l’État – ou plutôt des États. Au cours des dernières semaines, elle s’est déployée en Grèce et ailleurs par la répression des mouvements sociaux, une dramaturgie géopolitique funeste et une violation des droits humains plus furieuse encore qu’à l’ordinaire.

    Le ton était donné dès le début du mois de février. Aux protestations des demandeurs et demandeuses d’asile contre leur confinement dans l’insalubre et surpeuplé camp de Mória, sur l’île de Lesbos, le gouvernement grec répondait par du gaz lacrymogène, des coups de matraque et des arrestations. Il réaffirmait dans la foulée sa volonté de construire des centres de rétention fermés sur trois des îles où l’Union européenne (UE), depuis 2016, parque les exilé·es.

    Pour cela, l’État s’est réservé le droit de saisir les terres des municipalités récalcitrantes. La recette répressive s’est étendue aux habitant·es de Chios et Lesbos, qui virent arriver en catimini des dizaines de bataillons de flics anti-émeutes. La riposte des insulaires fut immédiate : manifestations, affrontements de jour comme de nuit, grève générale. La lutte a fini par payer, quoique provisoirement : les condés ont été rappelés par Athènes et les travaux suspendus.

    Manœuvres cyniques
    C’est dans ce contexte explosif que le président turc Erdogan, porté par son élan militariste en Syrie, a orchestré un coup d’éclat destiné à faire pression sur l’UE : en ouvrant ses frontières et en y acheminant des milliers d’exilé·es, il pouvait être certain de déclencher la panique sur un continent où ceux-ci sont jugé·es indésirables [1].

    Le stratagème n’est pas nouveau. La politique d’externalisation des frontières menée par l’UE, par laquelle celle-ci délègue à des États tiers ses basses manœuvres, transforme les vies humaines en monnaie d’échange. De même, la réplique agressive du gouvernement grec ne fut qu’une prolongation, dans des proportions massives, de pratiques courantes aux frontières gréco-turques : refoulement, séquestration, coups, vols, humiliations à l’encontre d’hommes, de femmes et d’enfants, pris·es dans des jeux politiques cyniques d’États criminels.

    Les témoignages de personnes forcées de se déshabiller à la frontière terrestre par des hommes cagoulés puis refoulées vers la Turquie apparaissent comme une forme paroxystique du dénuement auquel les exilé·es sont exposé·es dès leur entrée en Europe. Outre sa manifestation matérielle (interdiction de travailler, surveillance et confinement, dépendance vis-à-vis des autorités), ce dénuement recouvre tous les aspects personnels et sensibles des êtres, artificiellement réduit·es à l’identité de « demandeurs d’asile ».

    Mais même ce statut a été retiré à celles et ceux qui sont entré•es en Grèce après le 1er mars : malgré l’illégalité de la mesure, aucune demande d’asile n’y est plus acceptée jusqu’à nouvel ordre. Désormais, les réfugié·es sont arrêté·es à leur arrivée, enfermé·es (certain·es pendant près de dix jours à l’intérieur d’un navire militaire), puis transporté·es vers des centres de détention.

    Impunité des groupes fascistes
    La violence qui suit celle de l’État, car justifiée et encouragée par elle, s’exprime par les actes de haine qui ont rythmé les mois de février et mars à Lesbos. Le renfort apporté aux groupes fascistes locaux par des militants d’autres pays d’Europe – Allemands, Français, Irlandais – fut permis par l’impunité dont jouissent leurs exactions. Des bandes d’hommes armés de barres de fer purent contrôler et intimider réfugié·es et bénévoles pendant plusieurs semaines sans que les flics ne bronchent.

    L’apogée de la violence fasciste eut lieu le jour même où le gouvernement grec annonça son refus d’accepter de nouvelles demandes d’asile. Sept voitures transportant des médecins, des infirmiers et des infirmières bénévoles furent attaquées et leurs vitres brisées. Dans la soirée, un camp désaffecté, qui avait accueilli jusqu’à janvier dernier des migrant·es après leur traversée en mer, fut incendié.

    Le dimanche 1er mars encore, des dizaines de citoyen·nes repoussaient à coups de pied et d’insultes une embarcation charriant hommes, femmes, enfants et bébés. Cette insoutenable scène est à l’image de ce qui s’est déroulé au large des îles de la mer Égée, où les gardes-côtes helléniques et ceux de l’agence européenne Frontex ont attaqué ou laissé à la dérive des personnes en détresse [2]. En définitive, les discours et les gestes des chargé·es de l’ordre (flics, politicien·nes, fonctionnaires…) légitiment et attisent les flambées de haine. Une des dernières en date – l’incendie criminel d’une école autogérée par des réfugié·es, le 7 mars – est sans équivoque – tout comme le nom de l’établissement calciné : « École de la Paix ».

    Avec les cendres, les tensions sont retombées à Lesbos. Les mesures prises par le gouvernement grec pour limiter la propagation du virus Covid-19 ont vidé les rues. Les allées du camp de Mória sont, elles, plus bondées que jamais. Depuis le 17 mars, plus personne n’est autorisé à en quitter l’enceinte. Les fameux « gestes barrières » promus à travers le continent y sont irréalisables. Se laver les mains, quand il n’existe qu’un robinet d’eau courante pour 1 300 personnes ? Pratiquer la distanciation sociale, là où 20 000 personnes cohabitent dans (et aux abords) d’un espace conçu pour 3 000 ? Rien n’est prévu en cas de propagation du virus à Mória, ou dans les autres camps de la mer Égée.

    La plupart des ONG ont quitté l’île de Lesbos. Seule une poignée de médecins, d’infirmiers et d’infirmières alertent, au côté des habitant·es des camps, sur l’urgence qui se joue aux frontières. Leurs appels restent, pour le moment, lettre morte.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #refoulement #îlesgrecques #Lesbos #Moria #Asile #Chios #Lesbos #Turquie #Frontière #Camp #Groupesfascistes

  • Greece/Turkey: Asylum-seekers and migrants killed and abused at borders

    In the midst of violence at the Greek-Turkish border, at least two men were killed and a woman remains missing after Greek border forces reportedly fired live ammunition and tear gas against asylum-seekers and migrants. This occurred after Turkish authorities recklessly encouraged them to travel to Greece under false pretences, new research by Amnesty International has revealed.

    From 27 February onwards, thousands of people headed to the Greek border after Turkish authorities encouraged and facilitated their movement there. Some asylum seekers and their families living in Turkey even gave up their accommodation and spent all their money to make the journey. However, Greek authorities repressed the movement of people attempting to cross by bolstering border control, sending in police and army forces who used tear gas, water cannons, plastic bullets and live ammunition.

    “People travelled from Turkey to Greece to seek safety, yet they were met with violence so serious that at least two were tragically killed. Allegations of violence must be promptly and impartially investigated. Everyone should be treated humanely, shielded from violence and be granted access to protection in the countries where they are seeking safety” said Massimo Moratti, Deputy Director of the Amnesty International Europe Regional Office.

    At least two people killed at the land border with Turkey

    Amnesty International has confirmed the deaths of two men at the Greece/Turkey land border on 2 and 4 March.

    A third person, Fatma (not her real name) from Syria, is missing and presumed dead after she and her husband were separated from their six children while attempting to cross the Evros/Meriç river, south of Edirne, to enter Greece. Ahmed (not his real name) told Amnesty International that his wife has been missing, presumed dead after Greek soldiers fired shots towards her as she attempted to join their children on the Greek side of the river.

    Ahmed told Amnesty International that Greek authorities subsequently detained him and their children for four or five hours, during which they were stripped and had their possessions taken. They were then driven back to the river and put in a wooden boat that took them and others back to the Turkish side. Despite enlisting lawyers in both countries to find out what happened to his wife, Ahmed has been unable to determine her whereabouts or fate.

    Muhammad Gulzari, a 43-year-old man from Pakistan, was shot in the chest as he attempted to cross into Greece at the Pazarkule/Kastanies border crossing point, and pronounced dead in a Turkish hospital on 4 March, in an incident which saw five others injured with gunshot wounds. A 22-year-old Syrian man, Muhammad al-Arab, also died in the area. His killing was documented by Forensic Architecture.

    Other violence against asylum-seekers and migrants at the borders

    Asylum-seekers and migrants told Amnesty International how Greek border forces implemented a government policy to repel them instead of taking their asylum claims even after they had entered Greek territory. This violates international human rights law.

    People reported being beaten by border guards with truncheons, being detained at sites in the border area for periods of time ranging from hours to several days and being returned to Turkey in boats across the Evros/Meriç river in groups. Asylum-seekers and migrants told Amnesty International that border forces also took their money - in some cases thousands of dollars and their only savings - with which they had hoped to start a new life in Europe.

    This violent response was not limited to the border areas. One man from Deir ez-Zor, Syria, told Amnesty International about his experience of crossing into Greece on 4 March “I crossed the river and walked inside Greece for four days and four nights before I was caught. They drove me to a place where they beat me and took my phone and money, 2000 Lira [approx. 275 euros], it was all I have. They took me back across the river to Turkey and left me there without a coat or shoes.”

    Arbitrary detention and suspension of asylum

    In response to Turkey’s actions, Greece also reinforced its patrol capacity at sea, with 52 additional vessels employed to prevent people from arriving to the islands and additional Frontex resources, the EU’s border and coast guard agency. In parallel, emergency legislation suspended all new asylum applications across the country for a month, in brazen violation of international and EU law. While the act ceased to have effects on 2 April, people seeking safety continue to be prevented from accessing asylum as the Greek Asylum Service operations have been suspended since 13 March due to Covid-19.

    Across the Aegean islands, everybody who had arrived after 1 March 2020 was arbitrarily held in port facilities and other areas, unable to claim asylum and at risk of return to Turkey or to countries of ‘origin or transit’. In Lesvos alone, around 500 people – including over 200 children – who arrived by sea were held for over 10 days on a Greek Navy ship normally used to transport tanks and other military vehicles. Hundreds more asylum-seekers and migrants were held in other port facilities across the Aegean.

    All of those detained on the islands were eventually transferred to bigger detention centres on mainland Greece on 20 March where they are currently held pending return decisions and unable to claim asylum.

    “Greece must now quickly change course and allow all new arrivals to access asylum procedures and basic services. They must move people from detention facilities and unsanitary camps to safe and adequate accommodation. The rapid spread of COVID-19 has only made that more urgent,” said Massimo Moratti.

    “European countries should effectively and meaningfully relocate asylum seekers from Greece and resettle refugees from Turkey. With the correct public health checks and quarantines in place, COVID-19 need not be a barrier to providing safety to people forced to flee their homes.”

    https://www.amnesty.org/en/latest/news/2020/04/greece-turkey-asylum-seekers-and-migrants-killed-and-abused-at-borders

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Turquie #Frontière #Asile #Suspensionasile #Détention #Camp

  • WELCOME INITIATIVE

    *This report is referring to the period from 30 March to 3 April 2020, and some information could be outdated.

    The Coronavirus pandemic is still in full swing and is affecting the everyday life of all of us, most of all those who are not in a position to stay “home” because they don’t have one. On Monday, the Ministry of Interior announced a decision to suspend measures against foreigners on short-term stays as per the Foreigners Act. However, the question is, what about the existence of the most vulnerable groups caught up in the current situation - people whose claims for international protection have been denied and who have been ordered to leave Croatia, people who have resided in Croatia based on work quotas or residence and work permits and have found themselves now in an irregular status and out of work. These people do not have the opportunity to leave Croatia, but they also do not have a guaranteed roof over their heads, health care or secured existence. The Portuguese government’s decision to guarantee civil rights during the pandemic to asylum seekers and migrants is certainly a model that the other Member States, including Croatia, should aspire to.

    The current pandemic is not the time to leave human destinies to individuals who can and want to help, instead, the government needs to provide protection and support to those in need.

    The measures in place in most EU Member States, as a consequence of the coronavirus crisis, affect common (not always ideal and desirable) practices. Thus, in some EU Member States, the measure of migrant detention has been abolished - because its purpose, the removal of irregularly resident third-country nationals, is impossible. Spain will, therefore, by Monday 6th April, empty all detention centres in the country and relocate all irregular migrants to facilities intended as alternatives to detention. In Croatia, it’s still unknown what the situation is in detention facilities (Ježevo, Trilj, Tovarnik) - as the appropriate authorities don’t provide information nor answer queries. We advocate and urge Croatia to act in the same way as the other Member States and to find an alternative to detention. This is an opportunity to reflect on the implementation of measures as alternatives to detention in the Republic of Croatia, which the Centre for Peace Studies wrote in 2017.

    In the past month, the Croatian media have been reporting on plans to move unaccompanied children from Greece to Croatia. The appropriate authorities didn’t provide much information on further plans, but this was the topic of the week for the LIBE Committee at the European Parliament. At the meeting, Ylva Johansson (minutes: 12:04), discussed the plans pointing out that about 1,600 children will be moved to Luxembourg, Germany, France, Finland, Croatia, Portugal and Lithuania. The move will begin this or next week with Luxembourg. Some plans will be delayed due to the lack of flights and the introduction of measures to address the COVID-19 crisis. As for Croatia, the delay would be due to the reception centre intended for unaccompanied children being damaged by the earthquake. As we didn’t notice news reports of such damage in the media, we will certainly investigate the object in question. Regardless, we believe that with other adequate facilities, as well as the possibility of foster care, the relocation of children should not wait.

    The Special Representative of the Secretary-General for Migration and Refugees of the Council of Europe and the EU Fundamental Rights Agency (FRA) published an announcement regarding main guarantees of fundamental rights applicable at the external borders of the EU Member States and the Council of Europe. The purpose of the announcement is to support the EU Member States and the Council of Europe in their duties of safeguarding measures, including combating the spread of COVID-19 and addressing issues of public order, public health or national security. While protecting external borders and preserving public order and public health, States also have an obligation to protect fundamental human rights. Some of the issues the announcement focuses on are: what duties do the Member States have when protecting their external borders, what legal repercussions should be applied in the event of excessive use of force at the borders, what rules apply when people cross borders illegally, can access to asylum be suspended, how to respect the principle of no pushbacks, what can be done to help the most vulnerable, especially unaccompanied children? You may read the full announcement here.

    Refusing protection, non-solidarity and failing to participate responsibly in providing a secure refuge is not only cruel but also contrary to the EU law - the European Court of Justice confirmed yesterday in a ruling that Poland, Hungary and the Czech Republic violated EU law by refusing to receive refugees from Italy and Greece during the 2015 refugee crisis. Despite the decision of the Ministers of the Internal Affairs, these countries refused to accept responsibility for human lives and have violated the principles of solidarity and the rule of the law.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Croatie #Détention #Camp #Ježevo #Trilj #Tovarnik #Mineurs #Transfert #Grèce

  • Migration.Europe : aux frontières, des violences dans le silence

    https://www.lecourrierdelatlas.com/migration-europe-aux-frontieres-des-violences-dans-le-silence-23

    Depuis fin février, la Grèce ferme les frontières européennes de manière violente, et ce, sans condamnation de l’Union Européenne.

    Violences aux frontières

    « En mer, les garde-côtes [grecs, ndlr] coupent la route aux bateaux des migrants et réfugiés, tirant en l’air et blessant certains passagers » rapporte Migreurop.

    C’est une situation explosive qui est en place en Grèce aux portes de l’Europe. Une partie de la population, ainsi que des milices fascistes, prêtent main forte à la police et à l’armée grecque pour refouler les personnes exilées, souvent en mettant délibérément la vie de ses dernières en danger, parfois en causant des morts.

    C’est ce que rapportent de nombreuses organisations, françaises (Utopia 56), européennes (Statewatch (Royaume-Uni), Federación SOS Racismo (Espagne)) et au-delà (Migreurop (réseau euro-africain), AMDH Maroc (Association marocaine des droits de l’homme)).

    Illégalité ?

    Selon le droit international et européen, le refoulement à la frontière, d’une personne en demande de protection internationale sans avoir examiné sa situation, est interdit.

    Pourtant, selon Migreurop, l’UE tarde à rappeler ce point de droit aux autorités grecques. L’organisation de soutien aux personnes migrantes s’alarme même de certains propos de dirigeants européens : « Charles Michel, président du Conseil européen, a ainsi encensé les efforts des Grecs pour « protéger les frontières de l’Europe » (...) Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a qualifié la Grèce de « bouclier européen » ».

    Situation délicate

    Pour rappel, cet afflux soudain de migrants à la frontière gréco-turque est le résultat direct d’une décision de la Turquie.

    Suite à une attaque syrienne à Idlib ayant fait plus de 30 morts dans l’armée turque, les autorités ont décidé de laisser passer les migrants syriens, pour forcer l’UE à la soutenir dans ses opérations militaires en Syrie.

    A Paris, diverses organisations avaient appelé à se rassembler mercredi (18 mars), Place de la République, pour dénoncer ces violences aux frontières de l’Europe contre des personnes exilées.

    Un rassemblement très incertain, dû à la situation dictée par les précautions à prendre pour endiguer le Covid-19.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Turquie #Frontière #Refoulement #Police #Armée #Milicesfascistes

  • Migration.Europe : aux frontières, les exilés exposés au Covid-19

    https://www.lecourrierdelatlas.com/migration-europe-aux-frontieres-les-exiles-exposes-au-covid--237

    Dans la lutte contre le Covid-19, la fermeture des frontières européennes devient un alibi pour mieux refouler les personnes migrantes.

    Confinement forcé

    Dénoncés depuis plus de quatre ans par toutes les organisations de défense de droits de l’homme, les hotspots, notamment ceux des îles grecques, sont surpeuplés.

    Si cela posait déjà problème avant la pandémie de Covid-19, déjà pour des raisons sanitaires, aujourd’hui ces conditions de vie dans les camps, comme celui de Moria sur l’île de Lesbos, deviennent dangereuses.

    Le collectif Migreurop rappelle que depuis le 22 mars dernier, un confinement forcé des exilés dans ces camps a été décidé par les autorités grecques.

    Une décision problématique pour Migreurop : « Leur surpopulation [des camps, ndlr] rend la prévention de la propagation du virus pratiquement impossible, malgré les efforts des exilés qui s’auto-organisent ».

    Refoulements

    Outre le confinement dans des conditions inappropriées pour les exilés déjà présents sur le territoire européen, le combat contre la pandémie est pris en excuse pour un durcissement de la fermeture des frontières européennes occasionnant de nombreux refoulements :

    « Les refoulements sous-traités aux garde-côtes libyens continuent de plus belle, tout comme ceux exécutés par les autorités grecques ou chypriotes. Les actes de violence à l’égard des exilé·e·s se multiplient également tout au long de la route des Balkans ».

    Un durcissement visible même à l’intérieur de l’UE selon Migreurop : « les autorités françaises par exemple continuent de refouler vers l’Italie, alors que ce pays est actuellement l’un des épicentres de la pandémie ».

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Hotspot #Moria #Lesbos #Confinement #Refoulement