Lyco

Craignosse, les turlutosses !

  • Publication de l’EPFL : la séquestration du CO2 lors des process de production est efficace et rentable
    https://www.enviscope.com/publication-de-lepfl-la-sequestration-du-co2-lors-des-process-de-producti

    Des ingénieurs travaillant sur le site de Sion de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, EPFL , dans le Canton du Valais ont montré qu’il est possible de parvenir à des émissions « zéro net » et « négatif net » dans des secteurs industriels essentiels en intégrant le captage et la minéralisation du carbone directement dans les procédés. L’étude sur cette intégration dans la production de ciment, la sidérurgie et l’incinération des déchets, publiée Energy and Environmental Science, propose une approche rentable et économe en énergie qui contribue à atteindre de manière significative les objectifs climatiques mondiaux.

    Première fois que j’entends dire que ça peut être rentable et efficace...

    • The two main storage approaches currently discussed are deep-geological storage and mineralization. In recent years, the former has gained traction, and aims to inject compressed CO2 into partially depleted oil and gas fields. However, projects still need to demonstrate its feasibility, scalability, and safety as well as its potential to effectively mitigate GHG emissions. Mineralization, on the other hand, has seen an exponential growth in publications and related patents; this approach consists of producing carbonates, by reacting a metal oxide material – present in alkaline solid residues and mineral ores such as serpentine, olivine, and wollastonite – with CO2. Some of the most pertinent features of ex situ‡ mineral carbonation can be highlighted:

      • Safe and ‘leakage-free’ long-term CO2 storage options, requiring virtually no monitoring; this contrasts with deep-geological storage, which although leveraging enhanced oil recovery field experience, requires monitoring over extended periods of time (years to decades)...

      https://pubs.rsc.org/en/Content/ArticleLanding/2023/EE/D3EE01803B
      #minéralisation

  • Comment Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde, étend son empire au-delà du luxe
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/08/07/comment-bernard-arnault-l-homme-le-plus-riche-du-monde-etend-son-empire-au-d

    « LVMH, un Etat dans l’Etat » (1/2). Le milliardaire, PDG du groupe Louis Vuitton-Moët Hennessy, considéré à l’égal d’un chef d’Etat, est devenu le symbole d’une inversion du rapport de force entre le pouvoir politique et les groupes internationaux. Ce qui ne va pas sans faire grincer des dents.

    Michelle et Barack Obama ne sont finalement pas venus. Personne ne sait s’ils étaient vraiment annoncés, mais qu’importe. La rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre chez les célébrités conviées le 20 juin à l’extravagant défilé Louis Vuitton sur le Pont-Neuf, à Paris. Et tout le monde y a cru. La marque, il y a seize ans, s’était bien offert une campagne de publicité avec Mikhaïl Gorbatchev, la main posée sur un sac Vuitton à l’arrière d’une voiture, devant le mur de Berlin… Comment résister au plus grand groupe de luxe du monde ?

    Un sommet du G20 n’aurait pas été mieux sécurisé : nuée de berlines noires aux vitres teintées alignées sur les quais de Seine, transformés gracieusement pour le groupe en parking VIP, gardes du corps à oreillettes, dizaines de policiers mobilisés pour protéger l’aréopage de stars américaines, de Rihanna à Leonardo DiCaprio, venues admirer le premier défilé du créateur Pharrell Williams… Zélée, la préfecture avait bouclé tout le quartier, suscitant des embouteillages monstres. « Sachez que M. Arnault crée beaucoup d’emplois », s’est entendu répondre par un vigile une riveraine excédée.

    Dans un pays comme la France, être l’homme le plus riche du monde (ou le deuxième, en alternance avec Elon Musk), confère un statut particulier. Personne ne le formule ainsi, mais nul ne le conteste : le PDG de LVMH, Bernard Arnault, est considéré à l’égal d’un chef d’Etat. Jamais, avant lui, la France n’avait occupé la première place de ces classements dont la presse américaine raffole. Tout aussi inédit, le fait qu’une entreprise atteigne une valorisation supérieure au budget de l’Etat, entre 400 et 500 milliards d’euros. « Pour la première fois en France, où il n’y a rien au-dessus de l’Etat, un particulier est plus puissant que le roi », résume l’économiste et philosophe Jérôme Batout.

    [...]


    Le président russe, Vladimir Poutine, à Saint-Emilion (Gironde), lors de sa visite d’Etat de trois jours en France. Le 12 février 2003. POOL INTERAGENCES / GAMMA-RAPHO VIA GETTY IMAGES

    [...] les politiques ne sont, de toute façon, que de passage.

    on m’indique qu’avec l’article suivant : Bernard Arnault et les politiques, la puissance d’un groupe au cœur de la République, ça se trouve là
    https://justpaste.it/aqwsf

    et le #luxe, il est à qui ? à eux ! à eux ! ahou !
    #LVMH #Bernard Arnault #économie #politique

    • j’arrive jamais à piger comment le luxe peut être à ce point au dessus des pétroliers, des GAFAM numériques, etc. Que ça fasse beaucoup de fric ça ok je comprends, mais à ce niveau là, à ce point au dessus des autres industries, je pige pas, vu que dans le concept même c’est qu’une minorité du monde qui peut acheter les trucs de luxe… (contrairement à l’informatique, l’essence/plastique, etc)

      ça me dépasse vraiment

    • l’économie politique est un rapport de pouvoir : le luxe, ce n’est pas une bulle ! c’est le poids de la bourgeoisie mondiale et de sa frénésie de distinction (cf tourisme acheteur chinois en France et ailleurs) dans une permanente contre révolution capitaliste, la classe n’a plus l’initiative (≠ chez Tronti 60’s voire 70’s). ils n’ont aucune raison de concéder quoi que ce soit (≠fordisme) et vont au bout de ce qu’ils peuvent (yachts Hummer gated communities and so on)

      Aucune pratique de réforme n’avance si elle n’est pas accompagnée, nourrie, soutenue par une pensée de la révolution. Les réformistes ne le comprendront jamais. Et c’est pourquoi ils ne vaincront jamais. Nous avons appris que cela vaut pour les réformes au sein du capitalisme comme au sein du socialisme.
      La politique au crépuscule, Mario Tronti.

      rien concéder au point que le capitaliste collectif État (au sens restreint) est moins nécéssaire ("régalien" exclu) pour mettre de l’ordre dans l’anarchie capitaliste, la concurrence désordonnée et potentiellement coûteuse des capitalistes particuliers (faute de regard, de théorie), cède le pas aux « champions de l’économie » c’est à dire de nouveaux monopoles, dont les Gafam, et pas qu’un peu, hein, puisque par de-là les bilans comptables, l’analyse de la profitabilité effective, bulle ou pas ça se répartit le commandement.

  • La peste noire, Patrick Boucheron
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-peste-noire

    #Patrick_Boucheron propose une grande enquête interdisciplinaire autour de la pandémie de peste au milieu du XIVe siècle.

    « Nous sommes confrontés à un #événement de #longue_durée, et il serait bien naïf de prétendre confiner notre conception de la peste noire à une chronique des années 1347 à 1352 en Europe occidentale » (...) « Les progrès conjoints de l’archéologie funéraire et de l’anthropologie, poursuit l’historien, mais aussi de la microbiologie et des sciences de l’environnement, ont révolutionné l’approche de cette pandémie ».

    j’écoute tardivement cette série de 2020-2021, extraordinaire d’érudition (et pas trouvée ici, à ma grande surprise ; pour ma part, lambin, elle était dans une pile « à écouter » depuis longtemps)

    « L’hypothèse, indique Patrick Boucheron, ne consiste pas seulement à réévaluer le rôle des réseaux vénitiens de Tana dans la propagation de la peste, il est de renverser le catastrophisme apocalyptique de la vision du siège de Caffa pour comprendre que l’épidémie n’est pas fille de la guerre mais de la paix, et qu’elle peut remonter les circuits des échanges et des alliances. »

    [...]

    « C’est donc bien à l’histoire décloisonnée d’un monde interconnecté qu’elle nous convie, nous dit Patrick Boucheron, un monde dont le cœur battant n’est pas en Europe, où se situent seulement les terminaux périphériques des réseaux marchands, mais plus à l’est, en ce centre de gravité de l’Eurasie alors dominée par la Horde d’or. »

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/09/17721348-2539-43c8-9e8f-f3983ba097ed/860_loiseau-cartepestexivesiecle.webp

    Carte de Julien Loiseau, intitulée, « Les routes de la peste noire », dans « l’Atlas Global » de Gilles Fumey, Christian Grataloup et Patrick Boucheron, en 2014. - Julien Loiseau / Les arènes

    #peste #Marseille #histoire #histoire_des_sensibilités #imagination #historiographie #mort #mort_de_masse #déni #travail_des_femmes #médecine #épidémie #histoire_environnementale #santé_globale #démographie #catastrophe_démographique #littérature #théâtre #peinture #archives #théorie #pensée #narration #rats et #marmottes_alpines #paléogénomique #Horde_d'or #Inde #Mandchourie #l'impossible_sépulture démentie par l’#archéologie_funéraire ... #exotisme_épidémiologique

    • cette série là, tu n’hésiteras pas, @arno, à ne pas la faire écouter aux enfants, sauf dispositions spéciales. c’est une version lettrée, avec une forte dimension historiographique, de Periclès « qui n’est pas un collègue » (Loraux) à la critique du matriciel Ariès (histoire des sensibilités), le tout truffé de références effectivement pluridisciplinaires. non sans légèreté. dans le premier épisode, par exemple, il reprend la lecture de Freud pour mettre en cause les gargarismes contemporains sur le « travail du deuil ». ailleurs il a la coquetterie de citer l’avènement de Trump comme un évènement sans doute lui aussi de longue durée quant au devenir de la véridicité.

      (qu’il ait fait le macronard illustre la force du légitimisme centriste ?)

      Ça tombait bien, trop bien : ça tombait mal. Face au curieux hasard qui plaçait l’épidémie de Covid-19 sur sa route au moment où il devait entamer, au Collège de France, son cours sur la peste noire, l’historien Patrick Boucheron a failli renoncer. Rien de plus trompeur, explique-t-il en effet, que la fausse évidence de la « concordance des temps », rien de plus hasardeux que la recherche d’écho et de similitudes qui rendraient le passé moins lointain, le présent moins opaque. Puisque les rapports existent néanmoins, puisque ça a à voir malgré tout, que peut dire l’historien du coronavirus, et de quoi l’histoire de la peste est-elle faite ? Que nous apprend la #science, et que transporte l’#imaginaire ? C’est à un regard neuf et à une histoire globale que Patrick Boucheron nous invite.

      https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/patrick-boucheron-la-peste-c-est-un-mal-qu-on-ne-peut-pas-dire-31-01-2021-24
      #paywall

    • il est possible d’éviter la rebutante intro de Radio F/ Collège de France en utilisant la version de fr Q disponible parmi les podcasts L’été du Collège de France dont la mise en onde est digne de l’objet et de son traitement je pige pas pourquoi il faut donner sur RF une version dégradée

  • Mario Tronti : I am defeated | communists in situ
    https://cominsitu.wordpress.com/2015/03/08/mario-tronti-i-am-defeated

    Nostalgia for revolutions?
    No, if anything the twentieth century was the century of revolutions. But not only that. Where are the grand ideas, the great literature, the grand politics or the great art? I don’t seen anything like what the first half of the twentieth century produced.

    When did the explosion of creativity end ?
    In the 60s.

    Your golden years ?
    That’s the irony of history. There was a great twentieth century, and a small twentieth century built out of an awareness that it is no longer able to reflect on itself.

    Is this a farewell to the idea of progress ?
    These days Progressivism is the thing furthest from myself. I reject the idea that whatever is new is always better and more advanced than what was there before.

    It was one of the inviolable creeds of Marxism .
    It was the false security of thinking that the defeat was only an episode. Because meanwhile, we thought, history was on our side.

    And now ?
    We saw how it went, didn’t we ?

    Do you feel like you’ve been defeated, or you’ve failed ?
    I am defeated, not a victor. The victories are never final. But we have lost – not a battle – but the war of the twentieth century.

    And who has triumphed ?
    Capitalism. But without class struggle, without an adversary, it has lost its vitality. It has become something of a monstrosity.

    Do you recognise in yourself a certain amount of intellectual pride ?
    I recognise it, but it’s not such a bad thing. Pride offers clarity, distance, it gives you the force to intervene in things. Better anyway than the renunciation of thought. In all this chaos I would like to protect the ‘point of view’.

    The ‘point of view’ ?
    Yes, I cannot position myself on the level of general interest. I was and remain a partisan thinker.

    When did you discover your party ?
    I was very young. Some people attribute to my Operaismo in the 60s. I think it was during my time as a student that my path was fixed.

    In a book about you by Franco Milanesi – unsurprisingly titled In the Twentieth Century – he describes your thought. When was it born ?
    Even before Operaismo I was a communist. A Stalinist father, a large family, the wealthier suburbs of the city. These are my roots.

    In what area of Rome were you born ?
    Ostiense, which was a bit of Testaccio. I remember the market. The cassisti who worked there. They weren’t working class, but common [popolo]. I was part of that story. Then came intellectual reflection.

    What were the points of references? What opened your eyes ?
    I say it often: we are a generation without masters [maestri].

    #Mario_Tronti #marxisme #opéraïsme

    • You’re alluding to the 70s?

      They started the small twentieth century. This is where the drift started.

      It was a great misinterpretation?

      Let’s face it: it was a generational thing, anti-patriarchal and libertarian. I’ve never been a libertarian.

      Ça fait partie des grands malentendus. Un peu comme Lou Reed qui conchie les punks anglais.

    • je savais pas pour Lou Reed (que j’aime beaucoup, dont j’ignorais qu’il avait cette position et dont je ne sais rien des arguments)

      pour Tronti, c’est là because il est mort
      https://seenthis.net/messages/1012583

      Et lui, c’est tout autre chose !
      Tronti a longtemps exalté une figure ouvrière distincte du prolétariat et de ses révoltes, une figure productive centrale qui depuis ce rôle productif était mise en avant comme plus apte à en finir avec la production et non plus à se la réapproprier (≠ socialisme). Comme chez SouB, la critique du socialisme réel est passée par l’opéraïsme.
      C’était avant de devenir le « révolutionnaire conservateur », mémoriel, ce mélancolique du « grand siècle » (≠Hosbawm, non pas depuis sa durée sur laquelle il aurait pu être d’accord mais sur sa radicalité quant aux enjeux communistes), de la « grande politique ». Lui philosophait à coup de marteau, loin de la mélasse des nietzschéens actuels.

      c’était vrai là, et diablement puissant ( c’est un pdf, zapper la préface des 2 marxologues, et lâcher les a priori sur le Moulier d’hier, ou pire, d’aujourd’hui), dans Ouvriers et capital
      https://entremonde.net/IMG/pdf/entremonde-ouvriers_et_capital-tronti-livre-2-2.pdf

      ce livre, dont La ligne de conduite et L’usine et la société [ou Lutte contre le travail https://www.cip-idf.org/spip.php?article8094 ], pour ma part, oui, ça a été décisif, sans que la suite y soit subordonnée, du moins en fut-elle informée.

      et, bien plus tard, là
      http://www.lyber-eclat.net/auteurs/mario-tronti

      florilège de citations au hasard du net
      https://www.babelio.com/auteur/Mario-Tronti/442068/citations

      il est par ailleurs revenu régulièrement sur sa manière de parler (mal) de l’après cadlo autunno, en particulier à propos du mouvement des femmes. pas de l’autonomie ou des autonomes en revanche, ne rechignant pourtant pas ces dernières années à intervenir devant ce qui aujourd’hui en tient lieu à France ( fortement teinté d’appellisme).

      bref, à propos de Tronti, la question, malgré le « retour » au PCI de la fin des 60’s, elle est pas vite répondue.

    • Marx avait prévu une prolétarisation croissante. Nous avons connu une bourgeoisification croissante. Ce ne fut pas une erreur scientifique, ce fut une erreur politique. Marx cherchait une force, non pas pour contester le capitalisme, encore moins pour l’améliorer, mais pour l’abattre. Il la voyait dans la multitude prolétaire, dont l’industrialisation aurait fait grossir les rangs, la transformant, après avoir neutralisé l’armée de réserve, en une classe organisée, hégémonique/dominante. La Révolution industrielle – l’industrialisation accélérée – crée l’illusion d’optique de conditions toujours plus proches de la révolution politique. Dans les années soixante du vingtième siècle, notre opéraïsme a commis la même erreur politique. Mais ce sont des erreurs bénéfiques, parce qu’elles mobilisent l’intelligence des événements pour comprendre politiquement les processus structurels. Ensuite, l’analyse scientifique peut repartir, non pas comme froide analyse de cas, mais comme découverte des nouvelles conditions du conflit.

      Il nous a été donné de vivre le passage de l’ouvrier-masse au bourgeois-masse. J’insiste sur ce point, au risque de répéter ce que j’ai déjà dit. Nous sommes face à une composition sociale formée de petits, moyens et grands bourgeois, avec une tendance, venant du haut et du bas, vers le milieu, avec des zones de marginalisation et d’exclusion, minoritaires en Occident, majoritaires dans le reste du monde. Mais avec une forte propension, de masse, à s’inclure plutôt qu’à se disloquer contre le dehors. Voilà ce que nous dit l’approche réaliste, non idéologique. Le processus trouve encore ici devant lui le chemin tout tracé de l’absence d’opposition politique, qui dénonce l’état de choses, décrit la situation réelle, identifie l’ennemi à combattre et élabore les moyens, les formes pour le vaincre. Exactement ce que faisait Marx. En l’absence de cela, la condition domine la personne.

      Voyons alors ce qui s’est passé. Ce qui s’est passé, c’est que le bourgeois a dévoré le citoyen, le privé a dévoré le public, l’économie a dévoré la politique, la finance a dévoré l’économie, et donc l’argent a dévoré l’État, la monnaie a dévoré l’Europe, la mondialisation dévore le monde. Je propose la formule suivante, et j’invite quiconque à la démentir : les démocraties occidentales sont aujourd’hui les plus parfaites dictatures de l’argent. Tel est le point, délicat et stratégique, où la bataille des idées devient – peut devenir – une lutte politique.
      L’esprit libre, Mario Tronti

      [aux couleurs d’une imaginaire gauche du parti démocrate, ex PCI]

      edit

      Le tout dernier Tronti n’a pas toujours échappé au risque de ces conjurations consolatrices, notamment dans un ouvrage comme De l’esprit libre[3], où le recours à des figures mythologiques et à des expressions chiffrées devient parfois vertigineux. Mais il a su éviter de réduire son discours au pur ésotérisme grâce à son sens aigu des réalités politiques et sociales, qui a chez lui des racines à la fois marxistes et chrétiennes. L’esprit libre trontien ne saurait faire l’économie de toute incarnation.
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-italie-marxisme-trajectoire-politique

    • La politique au crépuscule, Mario Tronti (pdf en ligne)
      http://www.lyber-eclat.net/lyber/tronti/politique_au_crepuscule.html

      On ne veut pas clarifier, « illuminer », on veut comprendre, « saisir ». Ce temps est un temps politique sans connaissance de soi : une stèle posée sur la tombe du passé, et comme futur, celui, seulement, que le présent t’accorde. Impossible pour nous.

      Si, depuis la fin du vingtième siècle, tu regardes le temps de la politique que tu as traversé, il t’apparaît comme une faillite historique. Les prétentions n’étaient pas trop élevées, mais c’étaient les instruments qui étaient inadéquats, comme étaient pauvres les idées, les sujets faibles, médiocres les protagonistes. Et à un certain moment l’histoire n’était plus là : ne restait plus qu’une chronique. Pas d’époque : des jours, et puis encore des jours. Le misérabilisme de l’adversaire a refermé le cercle. Il n’y a pas de grande politique sans grandeur de ton adversaire.

      Aujourd’hui le critère du politique fait peur. Mais l’ami/ennemi ne doit pas être supprimé, il doit être civilisé. Civilisation/culture dans le conflit. Lutte politique sans la guerre : noblesse de l’esprit humain. Il y a donc un message. Dans la bouteille de cette allusive symphonie de psaumes.

      7 octobre 1998.

    • La politique et le destin
      https://legrandcontinent.eu/fr/2022/04/11/la-politique-et-le-destin
      #politique

      Nous publions les bonnes feuilles de l’essai séminal de Mario Tronti « Politique et destin » traduit en français dans l’ouvrage consacré à ce fondateur de l’opéraïsme aux éditions Amsterdam : Le démon de la politique.

      Politique et destin deviennent ici la même chose que liberté et destin. D’où une déclinaison de la politique comme liberté à l’égard de l’histoire, politique qui est certes conditionnée, déterminée, soumise à la nécessité par l’histoire, mais qui ne se remet pas, ne se rend pas, ni à cette déterminité4 ni à ces conditionnements. La politique ne reflète rien, mais produit, elle ne décrit rien, mais crée, et elle produit et crée depuis la cage d’acier de l’histoire, de ce qui est et de ce qui a été. C’est cela, la grandeur, dirais-je, la beauté de la politique, quand elle s’élève, quand elle est contrainte de s’élever, jusqu’à la grande histoire.

      edit

      il faudra arracher Tronti non seulement à la frivolité des salons mondains et des colloques universitaires, mais aussi à la fausse profondeur des chapelles gnostiques cultivant en serre les mythes de la révolte ou de la contemplation, de l’« autonomie » ou de la « destitution », en évitant ainsi le supplément d’âme « radical » que peut toujours fournir le recours à des symboles évocateurs et à des terminologies allusives. [...]

      Un bon exemple de cet usage du dernier Tronti est l’article de Gerardo Muñoz « Un aventurier révolutionnaire dans l’interrègne. Mario Tronti (1931-2023) » de paru sur le site Le Grand Continent le 8 août 2023, qui mobilise presque toutes les catégories de la #droite « gnostique » : l’élite, la communauté, l’aventurier, le salut intérieur par le retrait contemplatif. Ce vocabulaire allusif, qui rappelle le kitsch ineffable dont Ernst Jünger est le maître absolu, a circulé en Italie dans les années 1980, lorsque des anciens proches de Tronti, tels que Massimo Cacciari, ont entrepris une légitimation de la « haute » culture de droite afin de l’incorporer à l’aggiornamento de la vision du monde du PCI.
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-italie-marxisme-trajectoire-politique

    • introduction

      la ligne de conduite

      Prévenons le lecteur : avec ce livre nous n’en sommes qu’à un « prologue dans les nuages ». Il ne s’agit pas de présenter une recherche achevée. Laissons les systèmes aux grands improvisateurs et les analyses fignolées et aveugles aux pédants.
      Ne nous intéresse nous que ce qui possède en soi la force de grandir et de se développer, et par conséquent d’affirmer qu’aujourd’hui cette force est presque exclusivement l’apanage de la pensée ouvrière. Presque exclusivement, car la décadence actuelle du point de vue des capitalistes sur leur propre société ne signifie pas encore la mort de la pensée bourgeoise. Des lueurs de sagesse pratique nous arrivent, nous arriveront encore de ce long coucher de soleil auquel est condamnée la science des patrons. Plus le point de vue ouvrier progressera, et pour son propre compte, plus cette condamnation historique sera rapidement réalisée. L’une de nos tâches politiques aujourd’hui c’est donc de partir des traces ouvertes par les expériences et les découvertes de la recherche pour frayer une nouvelle direction et une nouvelle forme de chemin. Et de donner à ce chemin l’allure d’un processus. Ce n’est pas le concept de science, mais celui du développement de la science que l’adversaire capitaliste doit bientôt ne plus être capable de maîtriser. Du seul fait qu’elle déclenche son propre mécanisme de croissance, la pensée de l’un des partenaires, c’est-à-dire d’une seule classe, ne laisse plus de place au développement d’un autre point de vue scientifique, quel qu’il soit ; elle le condamne à se répéter lui-même et ne lui laisse pour seule perspective que de contempler les dogmes de sa propre tradition.

      C’est ce qui s’est produit historiquement quand, après Marx, les théories du capital ont repris le dessus : les marges offertes au développement de la pensée ouvrière se sont réduites au minimum et ont presque disparu. Il a fallu l’initiative léniniste de rupture pratique en un point, pour remettre aux mains des révolutionnaires la maîtrise théorique du monde contemporain. Cela n’a duré qu’un moment. Tout le monde sait que, par la suite, seul le capital a été à même de recueillir la portée scientifique de la révolution d’Octobre. D’où la longue léthargie dans laquelle est tombée notre pensée. Le rapport entre les deux classes est tel que le vainqueur est celui qui a l’initiative. Sur le terrain de la science comme sur celui de la pratique, la force des deux parties est inversement proportionnelle : si l’une croît et se développe, l’autre stagne et donc recule. La renaissance théorique du point de vue ouvrier, ce sont les nécessités mêmes de la lutte qui l’imposent aujourd’hui. Recommencer à marcher, cela veut dire immobiliser l’adversaire pour mieux le frapper. Désormais la classe ouvrière est arrivée à un tel degré de maturité que, sur le terrain de l’affrontement matériel, elle n’accepte pas l’aventure politique ; cela par principe et dans les faits. En revanche sur le terrain de la lutte théorique, toutes les conditions semblent opportunément réunies pour lui insuffler un esprit nouveau, aventureux et avide de décou- vertes. Face à la vieillesse de la pensée bourgeoise émoussée, le point de vue ouvrier peut, sans doute, vivre maintenant l’époque féconde de sa robuste jeunesse. Pour cela, il lui faut rompre violemment avec son propre passé immédiat, refuser le rôle traditionnel qui lui est attribué officiellement, surprendre l’ennemi de classe par l’initiative d’un développement théorique improvisé, imprévu et non contrôlé. Cela vaut la peine de contribuer personnellement à ce nouveau genre et à cette forme moderne de travail politique.

      Si l’on nous demande à juste titre : par quel biais ? avec quels moyens ? nous refuserons cependant un discours méthodologique. Essayons de ne donner à personne l’occasion d’éviter les durs contenus pratiques de la recherche ouvrière, pour se tourner vers les belles formes de la méthodologie des sciences sociales. Le rapport à établir avec ces dernières n’est pas différent de celui qu’on peut entretenir avec le monde unitaire du savoir humain accumulé jusqu’ici, et qui se résume pour nous à la somme des connaissances techniquement nécessaires pour posséder le fonctionnement objectif de la société actuelle. Nous le faisons déjà, chacun pour notre compte ; mais c’est tous ensemble que nous devons parvenir à utiliser ce qu’on appelle la culture, comme on se sert d’un clou et d’un marteau pour fixer un tableau au mur. Certes les grandes choses se font par sauts brusques. Et les découvertes qui comptent coupent toujours le fil de la continuité. Et on les reconnaît à ce trait : idées d’hommes simples, elles semblent folies pour les savants. En ce sens, la place de Marx n’a pas été pleinement évaluée, même dans le domaine où cela était le plus facile, c’est-à-dire sur le simple terrain de la pensée théorique. Aujourd’hui, on entend parler de révolution copernicienne à propos de gens qui se sont contentés de déplacer leur table de travail d’un angle à l’autre d’une même pièce. Mais de Marx, qui a bouleversé un savoir social qui durait depuis des millénaires, on s’est borné à dire : il a renversé la dialectique hégélienne. Pourtant, à son époque, ce ne sont pas les exemples qui manquaient d’un retournement analogue, purement critique, du point de vue d’une science millénaire. Est-il possible que tout doive se réduire à l’addition banale du niveau d’un cours élémentaire, entre le matérialisme de Feuerbach et l’histoire de Hegel ? Et la découverte de la géométrie non euclidienne, par Gauss, Lobatchevsky, Bolyai et Riemann, qui fait de l’unicité de l’axiome rien moins qu’une pluralité d’hypothèses ? Et celle du concept de champ dans l’électromagnétique, qui, à partir de Faraday, Maxwell et Hertz, envoie promener toute la physique mécaniste ? Tout cela ne semble-t-il pas plus proche du sens, de l’esprit et de la portée de la découverte de Marx ? Le nouveau cadre de l’espace et du temps introduit par la relativité ne naît-il pas de cette théorie révolutionnaire, de la même façon que l’Octobre léniniste fraye sa route à partir des pages du Capital ? D’ailleurs vous le savez bien. Tout intellectuel qui a lu plus d’une dizaine de livres, outre ceux qu’on lui a fait acheter à l’école, est prêt à considérer Lénine comme un chien crevé dans le domaine de la science. Pourtant quiconque veut prêter attention à la société et comprendre ses lois ne peut pas plus le faire sans Lénine, que qui- conque veut étudier la nature et comprendre ses processus, ne peut le faire sans Einstein. En cela, il n’y a rien d’étonnant. Il ne s’agit pas de l’unicité de l’esprit humain qui progresserait de la même façon dans tous les domaines, mais d’une affaire plus sérieuse. Il s’agit du pouvoir unifiant qui donne aux structures du capital la maîtrise du monde entier, et qui peut être, à son tour, maîtrisé par le seul travail ouvrier. Marx attribuait à Benjamin Franklin, cet homme du nouveau monde, la première analyse consciente de la valeur d’échange comme temps de travail, et donc la première réduction délibérée de la valeur au travail. Et c’est ce même homme qui avait conçu les phénomènes électriques comme provoqués par une seule substance très subtile qui animerait l’univers entier. Avant que son camp ne se soit transformé en classe sous la pression ouvrière, le cerveau bourgeois a plus d’une fois trouvé en lui-même la force d’unifier sous un seul concept la multiplicité des données de l’expérience. Ensuite, les besoins immédiats de la lutte se sont mis précisément à commander la production même des idées. L’époque de l’analyse, l’âge de la division sociale du travail intellectuel avaient commencé. Et personne ne sait plus rien sur la totalité. Demandons-nous si une nouvelle synthèse est possible, et si elle est nécessaire.
      La science bourgeoise porte en son sein l’idéologie, comme le rapport de production capitaliste porte en lui la lutte de classe. Du point de vue de l’intérêt du capital c’est l’idéologie qui a fondé la science : c’est pour cette raison qu’il l’a fondée comme science sociale générale. Ce qui n’était d’abord que discours sur l’homme, sur le monde humain, c’est-à-dire sur la société et l’État, avec la croissance des niveaux de lutte, est devenu de plus en plus mécanisme de fonctionnement objectif de la machine économique. La science sociale d’aujourd’hui est semblable à l’appareil productif de la société moderne : tous y sont impliqués et en font usage, mais seuls les patrons en tirent profit.

      Ouvriers et capital, recueil de textes paru en 1966.

      Reppublica, RIP, etc
      https://seenthis.net/messages/1012583

    • Superbe compilation !

      L‘association entre Lou Reed et Tronti s’est imposée à moi quand j’ai lu son commentaire désabusé sur le mouvement autonome des années 70 (dont j’ai été contemporain).

      Dans les deux cas, on affaire à de fortes personnalités qui ont chacune inspiré une forme de continuité ou de filiation dans lesquelles elles ne se reconnaissaient pas en totalité, voir pas du tout, pour des raisons différentes, bien entendu.

      Là s’arrête la comparaison, totalement anecdotique.

    • La trajectoire théorique et politique de Mario Tronti, Davide Gallo Lassere (2018)
      http://revueperiode.net/la-trajectoire-theorique-et-politique-de-mario-tronti

      Pour Mario Tronti en guerre avec le monde, Gigi Roggero (2023)
      https://tousdehors.net/Pour-Mario-Tronti-en-guerre-avec-le-monde

      Et, quelqu’un disait, les chemins politiques ne se déroulent jamais dans la régularité de la perspective Nevski. Il y a des courbes mystérieuses et des lignes droites à suivre. Nous le savons. Nous pouvons discuter de ses virages et différents cheminements, notamment dans certains passages tragiques et cruciaux. Dans une certaine mesure, nous devons en discuter, bien sûr. Ajoutons que ce n’est pas que cela n’ait pas été fait. Ce qui, pour nous, ne peut être discuté, c’est la fermeté de son point de vue, de sa volonté de marcher sur cette foutue ligne droite. Ceux qui regardent de l’extérieur, c’est-à-dire du tribunal de l’idéologie (qui est toujours un tribunal bourgeois), verront beaucoup de contradictions, des contradictions retentissantes, cinglantes. Ceux qui replacent ces contradictions dans son histoire seront en mesure de les comprendre non pas pour justifier, mais aussi pour évaluer les égarements politiques. Là-dessus, Mario ne s’est jamais caché ni dérobé. Il a revendiqué chaque pas et chaque erreur, il ne s’est repenti de rien.

      Mario Tronti, itinéraire d’un intellectuel organique, Julien Allavena (2023)
      https://laviedesidees.fr/Mario-Tronti-itineraire-d-un-intellectuel-organique

      Au début des années 1970, cette réflexion, enrichie par un travail plus classique sur l’histoire de la philosophie, aboutit à un nouveau paradigme qui ne cesse de modeler les propositions trontiennes futures : celui de l’« autonomie du politique ». Au fond, comme le relève Jamila Mascat, ce paradigme constitue une forme de retour aux sources, à ceci près que Tronti se place cette fois du côté opposé à celui qu’il occupait quand il formulait pour la première fois le principe fondateur de l’opéraïsme : le parti est assurément autonome vis-à-vis de la classe, mais cela équivaut à une chance quand la classe n’est pas parvenue à prendre le pouvoir – car peut-être alors le parti le peut-il encore.

      Ce qui a tout d’un pacte faustien dans le domaine de la théorie va de pair avec une incarnation pratique. En parallèle de ces développements théoriques, le communiste en exil a en effet été admis à retourner en sa terre natale : Tronti peut reprendre la carte du PCI en 1972. Il y évolue dès lors entre l’aile gauche historique de Pietro Ingrao et la majorité menée par Berlinguer, pouvant accéder au comité central du parti à partir de 1983 et au secrétariat de la fédération romaine en 1985. Autrement dit, trente ans après ses débuts en politique, Tronti est enfin devenu ce qu’il était (...).

      Après la chute des formations épigones du #PCI, contraintes (Tronti avec) de s’associer au centre pour gouverner (et à terme de voter le « Jobs Act » de Matteo Renzi), c’est cette « ligne de conduite » quelque peu brisée qui pousse enfin le Tronti le plus tardif dans les bras des horizons théologico-politiques, de saint Paul à Ratzinger en passant par les Pères du désert, à la recherche de derniers éclairages sur ce qu’il analysait alors comme sa propre défaite autant que celle de tout un camp, voire de la politique même.

      #autonomie_du_politique

    • Mario Tronti, un intellectuel et sa conjoncture, Andrea Cavazzini
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-italie-marxisme-trajectoire-politique

      La trajectoire de Mario Tronti, que la mort vient arrêter au terme d’une longue vie le 7 juillet dernier, n’est pas facile à interpréter de manière univoque. Le goût douteux de l’époque pour les appréciations émotionnelles et hâtives rend d’autant plus nécessaire de dresser un bilan d’une œuvre et d’une activité qui ont rencontré certains des moments politiques les plus incandescents de la deuxième moitié du 20e siècle. Non pas pour noyer les prises de position dans l’océan de la « complexité ». Mais, bien au contraire, parce que, comme Mario Tronti l’aurait rappelé, la prise de position, la « décision », pour parler comme Carl Schmitt, ou la confrontation au « cas décisif » (Ernstfall, qui veut dire littéralement « le cas sérieux »), pour parler comme le théologien catholique Hans Urs von Balthasar, sont des gestes difficiles, qui demandent une rigueur et une discipline rares, refusant toute complaisance à l’égard des approximations vagues et des jugements précipités.

      De ce bilan, nous ne pourrons pas nous acquitter ici ; il s’agira uniquement de rappeler certains jalons d’un trajet singulier qui pourraient marquer autant de points critiques, sur lesquels donc des questionnements devraient être ouverts ou réouverts. Dans une intervention qui a suivi la mort de Tronti, Sergio Bologna, un autre vétéran de l’opéraïsme, dont le parcours a été assez éloigné de celui de l’auteur d’Ouvriers et capital, a rappelé que le risque principal pour un mort aujourd’hui est de recevoir des applaudissements lors de son enterrement, comme un chanteur pop ou une vedette de la télévision[1], et que Tronti a eu le chance d’être salué dans le silence.

      [...]

      il convient d’accueillir l’invitation de Sergio Bologna https://centroriformastato.it/strappiamo-tronti-dalle-grinfie-dei-salotti-buoni à ne pas oublier la « scène originaire » de l’activité de Tronti, celle des #luttes_ouvrières du début des années 1960, dans le « triangle industriel » de l’Italie du Nord, à Milan, à Turin, à Gênes. Tronti ne devient pas Tronti en étudiant les classiques de la pensée politique, ni en auscultant les signes des temps ou les Nouvelles Révélations de l’Être et ce, bien qu’il ait pu céder lui-même à la tentation d’effacer sa propre généalogie, en rattachant fréquemment l’essor et le développement de sa réflexion à la seule irruption tellurique de l’insubordination ouvrière.

      edit

      Le différend ne porte pas uniquement sur les « outils » au sens organisationnel du terme, Panzieri et son groupe refusant de définir une seule forme idéale d’expression politique des luttes et donc une seule ligne à adopter vis-à-vis des organisations politiques et syndicales historiques ; l’enjeu de la rupture touche aussi à la vision des luttes ouvrières et de la classe. Pour Panzieri, en effet, la radicalisation de la conflictualité ouvrière à Fiat « n’autorise guère à croire que la lutte de classe telle qu’elle se développe chez Fiat est généralisable de manière immédiate »[13]. Comme les rapports aux organisations ne peuvent être unifiés immédiatement par un modèle dominant, les expériences de la lutte ouvrière restent plurielles et à apprécier chacune dans son contexte, ses limites et ses possibilités concrètes de généralisation. En revanche, malgré le primat affiché de l’expérience des luttes, la démarche de classe operaia et notamment de Tronti procède de manière axiomatique, en faisant de la description d’une dynamique locale la garantie immédiate d’une nécessité théorique :

      Cette classe ouvrière est déjà un fait social, une masse sociale ; lorsque nous parlons de son caractère politique, nous visons d’emblée cette socialisation, ce fait global au niveau social de la classe, de cette absence totale de divisions au sein de la classe, par laquelle les ouvriers naissent tous avec les mêmes intérêts[14].

      Panzieri et son groupe semblent plus sensibles aux surdéterminations et aux sous-déterminations tant des formes d’organisation que de la composition sociologique et politique des ouvriers. Ils sont conscients du fait que les processus politiquement féconds, ainsi que les synthèses théoriques, ne surgissent pas comme des fulgurations événementielles, mais présupposent un travail long et patient de construction, déconstruction et reconstruction, dans lequel il s’agit de recommencer à chaque fois le travail de dépassement de la passivité ouvrière, de blocage de la reproduction de l’idéologie, de mise à l’épreuve des mots d’ordre et des analyses toujours situés et partiels, de tissage de liens et de contacts entre expériences, langages et histoires profondément hétérogènes… C’est le travail de l’intervention comme analyse interminable, plutôt que comme irruption et comme rupture immédiatement décisives.

      #Raniero_Panzieri (mort en 1964)

      edit
      « L’histoire, c’est eux. Nous, c’est la politique ». Entretien avec Mario Tronti
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-marxisme-operaisme

      Mario Tronti, Michel Valensi
      https://www.cairn.info/revue-lignes-2013-2-page-143.htm

      L’AUTONOMIE DU POLITIQUE CHEZ TRONTI, Toni Negri
      http://www.euronomade.info/?p=11938

      addendum le texte de Sergio Bologna dont l’url est cité plus haut par Cavazzini a été traduit en français

      Arrachons Tronti des griffes des salons mondains !
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-bologna-classe-ouvriere

      ... quand on parle d’opéraïsme, donc forcément de lui, ce ne sont pas les chaires universitaires, les séminaires, les colloques, les tables rondes, les auditeurs sagement assis ou les revues qui viennent à l’esprit, mais les assemblées ouvrières, les piquets de grève, les bousculades même entre camarades, les chants de joie, les inculpations, les emprisonnements, les veillées nocturnes devant des feux improvisés, les discussions passionnées, la production d’idées. Il me vient à l’esprit que quelqu’un veut toujours nous mettre à genoux pour qu’on fasse et qu’on vive comme qu’il le dit. On pense au désir de liberté, au refus de baisser la tête.

    • MARIO TRONTI, IN MEMORIAM
      La politique au crépuscule
      https://lundi.am/Mario-Tronti-In-Memoriam

      Le 7 août dernier disparaissait Mario Tronti (Rome, 1931), dont il a quelquefois été question dans ces pages et qui fut, avec quelques autres, l’inventeur de l’opéraïsme italien, tout en restant toutefois et malgré tout pour la gauche italienne une ‘énigme’ (Negri) qu’il faudra encore bien des années pour la pouvoir résoudre. N’est-ce pas lui qui, en 2017, prononça au Sénat italien (dont il était membre) un discours sur la révolution d’octobre, qui commençait en évoquant un mot de Chou En Lai à qui l’on demandait ce qu’il pensait de la révolution française de 1789 et qui répondit : « il est encore trop tôt pour se prononcer ».

      Espérons toutefois que le temps viendra plus vite où l’on pourra se prononcer sur les apports théoriques de Tronti dans leur globalité et complexité, depuis Ouvriers et capital (1966) jusqu’à la Sagesse de la lutte (2021), que nous avions fait paraître en français l’année dernière « dans le silence le plus tendu ». Nous avons appris la mort de Tronti, alors que nous devions envoyer à l’imprimeur la réédition dans L’éclat/poche de La politique au crépuscule, paru une première fois dans la collection « Premier secours », en septembre 2000. La traduction était de Michel Valensi. Tronti avait été ravi de cette réédition « vingt ans après » et l’attendait d’autant que l’édition italienne chez Einaudi était épuisée et que l’éditeur n’avait pas l’intention de la republier. Elle paraîtra augmentée d’une Note de l’éditeur, que nous avions envoyée à Tronti et sur laquelle il n’a pas pu nous répondre, mais des amis communs nous ont confirmé son nihil obstat. Lundimatin a bien voulu la publier ici en "bonnes feuilles" d’un livre à paraître à la toute fin du mois de septembre. La couverture fleurie de Patricia Farazzi s’était imposée aussi pour donner à ce titre tous ses sens possibles.

      à mario tronti, in memoriam

      Dans un récent entretien accordé à un magazine italien, Mario Tronti (1931-2023) évoque « une extraordinaire page de Lukács dans la préface de 1962 à sa Théorie du roman, écrite en 1914-1915 : La voici : “Dans la mesure où, à cette époque, je tentais de porter à un plus haut niveau de conscience mes prises de position émotionnelles, j’en étais arrivé à la conclusion suivante : les empires du centre l’emporteront probablement sur la Russie, ce qui devrait conduire à l’écroulement du tsarisme et cela me convient parfaitement. Reste aussi la possibilité que l’Occident l’emporte sur l’Allemagne, ce qui entraînera la chute des Hohenzollern et des Habsbourg, et cela me convient tout aussi parfaitement. Mais, parvenu à ce point, demeure la question : Qui nous sauvera de la civilisation occidentale ?” ».

      Et Tronti poursuit : « À y repenser, je ne peux ajouter à cela que cette seule observation : cette question impertinente que l’on pouvait encore poser librement aux débuts de l’obscur vingtième siècle, peut-on encore la poser tout aussi librement aux débuts de ce brillant vingt et unième siècle sans se faire crucifier ? »

      edit Mario Tronti et l’opéraïsme politique des années soixante, Michele Filippini
      https://journals.openedition.org/grm/227

      .... noyau dur dans la pensée comme dans l’action du groupe né dans les Quaderni Rossi et passé ensuite dans classe operaia (...) la tentative de concevoir un radicalisme qui serait à l’opposé de tout velléitarisme...

    • La sagesse de la lutte suivi de «Peuple», Mario Tronti
      http://www.lyber-eclat.net/livres/la-sagesse-de-la-lutte

      À l’occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire, Mario Tronti livre ici, avec son style “scandé, ciselé, combatif, constant, agressif et lucide”, un profil auto­biographique, dans lequel il reparcourt les étapes les plus importantes de sa formation politique et théorique. À travers l’évocation de tant de camarades qui ont partagé avec lui ces années de combat, Tronti donne sa propre interprétation du vingtième siècle et des conditions de la politique et de l’histoire qui l’ont traversé. En s’appuyant sur les auteurs qui ont été ses maîtres de vie et de pensée, Tronti s’interroge sur cette sagesse de la lutte, les aventures de son surgissement, les formes de son déclin, la possibilité de sa résurgence.

      Le texte est suivi d’un essai sur la notion de ‘peuple’ et sur le populisme actuel qui hante la politique européenne, depuis — c’est son analyse — “qu’il n’y a plus de peuple”.

      #politique #théorie #lutte #populisme #peuple #livre

    • Dans les années 80, il fallait être un « battant ». Aujourd’hui les mots ont changé mais le sens perdure. Maintenant il faut être un « mâle Alpha ». C’est quoi le rapport ? le rapport c’est le corps. Le corps exhibé, phallicisé, le corps sans plis, le corps qui ne vieillit pas, qui ne fléchit pas, qui ne se déprime pas, qui ne pleure pas, bref « le #corps_fasciste ».
      Ce corps est aussi un #corps-entreprise. Le corps est une start-up. C’est un corps social.
      Voir sur TikTok, cette application de merde. Ce fonctionnement "désimaginatif". Allez mater le nouveau malaise dans la civilisation. Allez examiner quelles sont les « nouvelles » obsessions sociales : non pas si ma voisine ou mon voisin souffrent, mais plutôt si mon corps est bien en accord avec mon fantasme, avec mon narcissisme de dominant potentiel. Si tu n’es pas le clone du chef spartiate, tu es vraiment une tapette ! comprenez : tu es une merde.

      Il faut montrer que tu en a dans le froc et par tous les moyens possibles : tractions sur une barre, pompes, exercices en salles, accumulation des conquêtes, marchandisation des corps. Et surtout en matière de violence matricielle : l’incontournable MMA. Ce sport-limite semble reproduire ce que la virilité fasciste et capitaliste ont conçu de pire : apologie de la violence, culte délirant du KO, en attendant la mise à mort spectacularisée (et payante). Au passage, constatons chez les chroniqueurs sportifs que la syntaxe est singulièrement écrasée. Tout ce que la langue a de polysémique est, dans les commentaires, atomisé au profit d’une langue biface, tantôt robotique (phrases déclaratives et sans affects), tantôt une langue maniaque, exclamative et guerrière. Et derrière tout ça, des éclats de discours dans ce qu’ils recèlent de plus homophobe, transphobe et mysogine. Tu seras un homme mon fils, un vrai mec, tu seras un "bonhomme", pas une femme, ni un trans. Tout un nivellement de la pensée par le muscle, c’est-à-dire une perte de l’esprit critique, une #dépolitisation massive. Le virilisme est en effet, politiquement démobilisateur : il s’agit de s’épuiser en salle, pas de renverser la domination.

      [...]

      L’absence de pitié est devenu vertu.

      l’avais lu avec intérêt et pas signalé ni vu ici.merci @vanderling !

      #virilisme #MMA #lesiècledunietzschéisme

    • MUSK ANNONCE SON COMBAT CONTRE ZUCKERBERG EN ITALIE, « PAS À ROME » SELON LE GOUVERNEMENT
      https://www.bfmtv.com/tech/musk-annonce-son-combat-contre-zuckerberg-a-rome-dans-un-lieu-antique_AV-2023

      L’idée d’un combat entre les deux milliardaires rivaux, a émergé en juin dernier. Lancé comme une blague, la joute verbale s’est ensuite transformée en véritable combat de MMA (mixed martial arts) sur les tablettes.

      Mark Zuckerberg, grand adepte du jujitsu brésilien, a remporté un tournoi régional cette année et continue de s’entraîner. De son côté, Elon Musk s’est lui aussi lancé dans l’entraînement pour rivaliser avec le patron de Facebook.

  • [la maladie comme outil de lutte] Travail forcé, jubez, Soignant
    https://blogs.mediapart.fr/jubez/blog/010823/travail-force

    Le gouvernement multiplie les mesures pour contraindre les travailleurs à travailler plus, plus mal, plus longtemps, voire gratuitement, et les maintenir au travail à tout prix ; alors que les conditions de travail n’ont fait que se dégrader sous le régime néocapitaliste. Une résistance à ce travail forcé s’impose. Les arrêts maladie en font partie.

    Le ministre de l’économie monte au créneau contre les arrêts maladie dits de complaisance. Des salariés seraient en arrêt maladie alors qu’ils ne sont pas malades. Les médecins (généralistes) vont être davantage contrôlés et sanctionnés, les salariés aussi, les employeurs incités à envoyer des médecins contrôleurs de sociétés privées pour s’assurer de la réalité de la maladie.
    Les allocataires du RSA vont devoir travailler gratuitement pour des entreprises. Ce serait pour les inciter à reprendre le travail, et pour que cet argent de la collectivité ne soit pas donné sans contrepartie. Devant le tollé, il ne serait prévu que ça ne concerne que les volontaires. N’empêche, quoi de mieux qu’une main d’œuvre gratuite.
    Pour ceux qui seront encore en état, ils devront partir à la retraite à 64 ans, soit 4 ans après leurs parents. Là encore plus de travail, plus de temps au travail.
    Les conditions de travail et les relations avec les employeurs, grandes comme petites entreprises, sont à ce point dégradées, que pour un certain nombre de salariés en situation de souffrance au travail, la seule échappatoire en ne perdant pas tout droit était l’abandon de poste. C’était considéré comme une faute grave, et le salarié, s’il perdait toute indemnité de départ, avait encore droit au chômage. Maintenant l’abandon de poste est considéré comme une démission. Crever sur place ou crever de faim. On a encore le choix.
    Les modalités d’inscription, d’indemnisation et de contrôle des chômeurs se sont durcies, et les modalités de radiation allégées. Pôle emploi renommé France Travail (tiens comme par hasard) devient plus que jamais une police des chômeurs, des fainéants, et de moins en moins, s’il l’a jamais été, une aide au retour à l’emploi.

    [...]

     Après 20 ans d’exercice de la médecine générale en libéral, j’ai craqué, et ai voulu me reconvertir vers la médecine du travail. Comme libéral je n’avais pas l’arrêt de travail facile et ça se savait. Cela dit, mon constat de l’époque était que j’étais beaucoup plus souvent confronté à des refus d’arrêt maladie de la part de patients qui en avaient besoin qu’à des demandes dites de complaisance. Ca a dû m’arriver deux fois. Un flic. Une dame seule qui ne se remettait pas de la mort de son animal de compagnie.
    Et puis j’ai découvert la santé au travail. La moitié des consultations étaient liées à la souffrance au travail, quelle que soit la taille de l’entreprise. J’ai eu les témoignages de salariés qui ont dépendu leur responsable dans la réserve de la grande surface. J’ai eu un salarié que j’ai hospitalisé en urgence car il allait mettre fin à ses jours. Après son hospitalisation il est revenu pour me remercier car ce jour là il avait pris une hache dans sa voiture, et s’apprêtait à aller tuer son patron en sortant de la consultation. Lorsque j’ai rencontré le dit patron pour l’inaptitude au poste de son salarié, il n’a cessé de gloser sur la fainéantise du personnel qui ne pensait qu’à sa santé et jamais à la santé de l’entreprise. Je ne cessais intérieurement de me répéter : « je t’ai sauvé la vie connard, et tu ne le sauras jamais ». Je pourrais multiplier les exemples.
    J’ai découvert une véritable épidémie, et je pèse mes mots, de souffrance au travail, et personne n’en avait rien à foutre.

    #travail #maladie #arrêts_de_travail #grève_travestie #Saint-Lundi_everyday #MaladieÉgaleVie
    https://seenthis.net/messages/1011734

  • « La macronie accélère sa banalisation » : l’interview de Sabrina Agresti-Roubache au « JDD » fait bondir la gauche
    https://www.liberation.fr/economie/medias/la-macronie-accelere-sa-banalisation-linterview-de-sabrina-agresti-roubac

    La présence d’un entretien d’une membre du gouvernement dans les pages du premier numéro de l’hebdomadaire version Geoffroy Lejeune suscite l’ire de plusieurs responsables politiques de gauche. L’extrême-droite, elle, se réjouit.

    Nan mais il faut savoir raison garder : le JDD de Bolloré n’est pas plus d’extrême-droite que l’Europe 1 de Bolloré…
    https://seenthis.net/messages/1009599#message1009692

  • Le secret de Meymac, un village à la recherche des corps de soldats allemands exécutés en 1944

    « Cette histoire était connue », confirme un autre historien, Jean-Michel Valade, qui a aussi travaillé sur ce sujet. Elle a malheureusement été reprise dans des ouvrages révisionnistes qui tendent à inverser la chronologie et à faire des exécutions de prisonniers allemands la cause des représailles des SS de la Das Reich.

    [...]

    « On a parfois l’impression que le sujet est traité comme s’il s’agissait de deux armées régulières dans un conflit traditionnel », regrette Nathalie Sage-Pranchère. Cette Tulliste, historienne, chercheuse au CNRS, est aussi la fille de Pierre Pranchère, résistant et ancien député communiste de Corrèze.

    « Il y a, dans la manière dont tout cela est parfois présenté, une mise à égalité de la Résistance et de l’armée d’occupation, regrette celle qui est membre du collectif Maquis de Corrèze. Or, il n’y a pas d’égalité. Dans cette guerre, tout résistant était considéré comme terroriste. Il n’était pas fait prisonnier. Il était torturé et exécuté. En condamnant la Résistance, on condamne ceux qui ont sauvé l’honneur de ce pays. » Elle poursuit : « Donner des leçons de morale à quatre-vingts ans de distance à ceux qui se sont levés contre l’envahisseur, c’est attaquer la notion même d’engagement. Les accuser de crime de guerre, notion créée en 1949 dans les conventions de Genève, est indécent. »
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/08/06/le-secret-de-meymac-un-village-a-la-recherche-des-corps-de-soldats-allemands
    https://justpaste.it/bnu7p

    #maquis #histoire #Résistance #Limousin #otages #massacre #Tulle #Oradour-sur-Glane #Meymac #division_Das_Reich #miliciens #résistants #exécutions #plateau_de_Millevaches

    • Le secret bien partagé de Meymac
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/11/19/le-secret-bien-partage-de-meymac_6201074_4500055.htm

      Que deviennent les histoires une fois les articles parus ? Cette semaine, retour sur les fouilles menées cet été dans le village corrézien pour retrouver les dépouilles de soldats de la Wehrmacht exécutés en 1944. Si elles n’ont rien donné, la médiatisation de l’affaire a permis à une Allemande de reconstituer les derniers jours de la vie de son aïeul.

      [...]
      Ce qui s’est passé depuis

      Les nouvelles recherches, entamées à l’été 2023, n’ont rien donné, sinon quelques restes de munitions. Il est prévu de les reprendre dès que des éléments nouveaux permettront de mieux localiser l’emplacement des fosses, dans ce paysage modifié par les reboisements. Les aveux d’Edmond Réveil n’auront pas été totalement vains pour autant, comme le révèle un article de La Montagne daté du 27 octobre. En Allemagne, Birgit Mertens, 58 ans, en a vent quand la presse allemande se saisit de l’histoire. Elle est la petite-fille d’un soldat appartenant au 8e bataillon du 95e régiment de sécurité de la #Wehrmacht, Johannes Niewels, 39 ans à l’époque, en caserne à Tulle. Après avoir attendu toute sa vie son retour, Agatha, son épouse, est décédée, en 1966, sans savoir ce qu’était devenu son époux.

      Le corps de ce dernier est retrouvé peu après, lors des premières fouilles du VDK, et identifié grâce à sa médaille militaire et à son portefeuille. Quand il est enterré au cimetière ­militaire allemand de Berneuil, à la fin des années 1960, la famille a connaissance du décès mais ne sait rien des circonstances de sa mort. Birgit Mertens n’a jamais connu son grand-père autrement qu’à travers les correspondances échangées avec Agatha. Grâce à Edmond Réveil, elle sait désormais dans quelles circonstances il a été exécuté à Meymac. Puis, à l’initiative de ­l’hebdomadaire Die Zeit, Birgit Mertens a fait le pèlerinage en Corrèze. Elle a découvert l’endroit où son grand-père est mort. Et, ­surtout, elle a rencontré Edmond Réveil. « Heureusement que vous avez parlé », l’a-t-elle remercié. « C’était la guerre », s’est excusé le vieil homme.

      Edmond Réveil

      Mais Edmond Réveil ne condamne pas pour autant ce massacre, alors que quelques jours auparavant 99 habitants avaient été pendus à Tulle. « Les Allemands ne respectaient pas la convention de Genève, on ne l’a pas respecté non plus. Eux ils n’ont pas hésité, ils ont tué 47 jeunes Français juste avant. C’était œil pour œil, dent pour dent », tranche-t-il.

      https://seenthis.net/messages/1026869

      Qu’on ait été chouette ou tordu
      Avec les ans tout est foutu
      Alors on maquille le problème
      On s’ dit qu’ y’a pas d’âg’ pour qui s’aime
      Et en cherchant son coeur d’enfant
      On dit qu’on a toujours vingt ans...

      #guerre

  • En complément du post de @socialisme_libertaire sur la nomination de Maryline Poulain, cadre confédérale de la CGT, à la Préfecture de la région Grand-Est :
    https://seenthis.net/messages/1012195

    – L’article du site Où va la CGT des militants de de l’OCML Voie Prolétarienne au sein de la CGT :

    Maryline Poulain officiellement nommée préfète de Darmanin - Où va la CGT ?
    http://ouvalacgt.over-blog.com/2023/07/maryline-poulain-officiellement-nommee-prefete-de-darmanin.html

    Maryline Poulain officiellement nommée préfète de Darmanin

    Alors qu’un nouveau tour de vis anti-immigrés est prévu pour l’automne, c’est elle-même, ancienne responsable confédérale CGT sur l’immigration, qui l’annonce (voir les captures ci-contre) : « Extrêmement fière et honorée d’avoir été nommée en conseil des Ministres de ce jour « Préfète pour l’égalité des chances » auprès de la Préfète du Bas-Rhin, préfète de la région Grand-Est ». Et ce n’est pas un piratage, puisque le Compte rendu du Conseil des Ministres annonce la nomination officielle. Et elle complète : « Merci au Président de la République Emmanuel Macron, à la Première Ministre Elisabeth Borne et à Gérard Darmanin pour leur confiance ». Merci aux responsables des lois Travail, à la répression des Gilets Jaunes, à la réforme des retraites, à la mort de Nahel ??? Une ancienne responsable confédérale CGT ??

    Alors, qu’en pensent tous ses copains par exemple à l’UD de Paris ? Une réaction ? Lol !

    – Le portait du Monde de Maryline Poulain, du 5 août 2022 :

    Marilyne Poulain, ou les années de défense des travailleurs migrants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/05/marilyne-poulain-ou-les-annees-de-defense-des-travailleurs-migrants_6137275_

    Marilyne Poulain, ou les années de défense des travailleurs migrants

    Celle qui a porté des milliers de régularisations quitte ses fonctions au sein de la CGT, usée. Son savoir-faire était apprécié dans les entreprises et les ministères.

    Par Julia Pascual
    Publié le 05 août 2022 à 15h00, modifié le 06 août 2022 à 02h05

    Marilyne Poulain, à Figari (Corse-du-Sud), le 27 juillet 2022. KAMIL ZIHNIOGLU POUR « LE MONDE »

    Nous sommes début 2020, dans les locaux vieillots de la CGT du 19e arrondissement de Paris. Une centaine d’hommes se sont serrés dans une salle de réunion. Ils sont Maliens, Mauritaniens, Sénégalais… Livreurs, plongeurs, ripeurs… Tous travailleurs. Tous sans-papiers. Bientôt, ils sortiront de l’ombre et exigeront de leurs patrons d’accompagner leur demande de régularisation devant le ministère de l’intérieur.

    https://jpst.it/3kpGv

    • Sur l’immigration, la gauche cherche à faire entendre sa voix
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/16/sur-l-immigration-la-gauche-cherche-sa-voix_6177854_823448.html

      Sur l’immigration, la gauche cherche à faire entendre sa voix
      Par Sandrine Cassini et Julia Pascual
      Publié le 16 juin 2023 à 05h00, modifié le 16 juin 2023 à 18h25
      La Nupes ne veut pas laisser le terrain politique à la droite et à l’extrême droite alors que le gouvernement prépare son projet de loi sur l’immigration. Mais l’entreprise est difficile tandis que les forces de gauche sont divisées sur le sujet et que l’opinion publique s’est raidie.

      [...]
      Les partis de gauche semblent craindre d’apparaître en décalage avec leur électorat alors que, ces dernières années, l’opinion publique dans son ensemble s’est crispée. « La moitié des gens de gauche peuvent approuver un durcissement des conditions d’accueil des étrangers en France », constate Brice Teinturier. Revers de la médaille, en donnant l’impression « d’avoir des idées qu’elle n’assume pas, la gauche a perdu la bataille idéologique », estime le politologue Rémi Lefebvre.

      Réunion dans la plus grande discrétion

      Mais, à l’heure où Marine Le Pen ne cesse d’engranger des forces à quatre ans de la présidentielle de 2027, ce supposé « déni » n’est plus tenable. L’exécutif a lancé à l’automne un projet de loi sur l’immigration, prévoyant à la fois des régularisations sur les métiers en tension et un durcissement des conditions d’accueil des étrangers. Même si le gouvernement d’Elisabeth Borne cherche à négocier avec la droite sur ce texte attendu avant l’été, son porte-parole, Olivier Véran, a exhorté la gauche à ne pas rester « en dehors de ce débat ».
      Dans la plus grande discrétion, une quinzaine de députés et sénateurs se sont réunis le 31 mai au sous-sol du Bourbon, la brasserie qui jouxte l’Assemblée nationale, à l’invitation de Pascal Brice, ancien directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides et de Marilyne Poulain, ancienne référente de la CGT sur les travailleurs migrants. Ce rendez-vous discret avait pour objectif de « proposer à des parlementaires des convergences face à un débat politique qui nous inquiète », explique M. Brice, aujourd’hui président de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui réunit plus de 800 structures de lutte contre l’exclusion.

      Parmi les convives figuraient le président des députés socialistes, Boris Vallaud (Landes), l’élu de la Somme François Ruffin (LFI), le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, ainsi que le député de la Vienne et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Sacha Houlié (Renaissance). « Le but est de faire passer des messages, et notamment que tout n’est pas à jeter dans le projet de loi, explique M. Houlié, une des figures de l’aile gauche de la Macronie. La régularisation de plein droit pour les travailleurs sans-papiers constitue un pas important. »

      https://jpst.it/3kpLK

      Donc l’affaire était déjà bien engagée, dès le 31 mai dernier. Et il est vrai que la CGT - organe confédéral - ne s’est jamais clairement opposée frontalement à la notion de « métiers en tension » de Darmanin, notamment sur le fait que l’État organisait un tri entre les « bons immigrés, dont on a besoin » pour satisfaire les nécessités du marché de l’emploi et les autres :

      https://cgtpoleemploiara.fr/declaration-de-la-cgt-sur-le-plan-metiers-en-tension-2022

      Tiens, j’en profite, puisqu’il est fait mention dans cet article du Monde, du terme no border pour rappeler qu’en France, avant qu’on utilise ce terme à toutes les sauces, il existait un journal, expression des travailleurs immigrés en lutte, qui s’appelait Sans Frontière :

      https://agitations.net/2021/11/09/la-presse-des-travailleur%C2%B7ses-maghrebin%C2%B7es-en-france
      Sans Frontière
      1979-1985


      En 1972 est fondé par un groupe de travailleurs immigrés issus du Maghreb, le Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA), très lié à différents courants communistes post-Mai 68, comme le groupe Gauche Prolétarienne. Il fut notamment très impliqué dans la grève des loyers de foyers SONACOTRA dont nous avons parlé. En 1979, après la dissolution du MTA, certains de ses anciens membres décident de fonder le journal Sans Frontière afin de donner une tribune d’expression aux différentes communautés de travailleur·ses immigré·es. Le journal, tantôt hebdomadaire, tantôt mensuel, se veut indépendant vis-à-vis des organisations politiques classiques d’extrême-gauche ou des mouvements nationalistes des pays arabes. Il se fixe plusieurs objectifs : « favoriser l’insertion des immigrés résidant en France, être vigilant sur toute forme de discrimination raciale, sexiste, ou autre… ». Le journal s’investit notamment beaucoup dans la marche pour l’égalité de 1983. Il finira par être dissous en 1985, le conduisant à changer de nom et se renommer Baraka.

      Je ferme la parenthèse

    • Pour rappel, la macronie, avec cette loi sur l’immigration - version « métiers en tension » - estime faire une « ouverture politique vers la gauche » (« après la réforme des retraites de droite ») ; ce qui explique toute cette mascarade où, en définitive, les immigrés sont les dindons d’une farce politique et syndicale (mise en scène de "victoires sociales" - cad, quelques régularisations triées sur le volet - qui ne sont que les contrepartie des pires compromissions). On devrait avoir une levée de rideau pour un nouvel acte en octobre.

      J’ai la nausée.

    • ben oui, le socle de l’accord qui fabrique ce genre de #renégats parfaitement formés, c’est la sanctification de l’#emploi (#métiers_en_tension), la sanctification du travail et de la France ("en s’abattant", avait ajouté Joseph Aragon). vive le productivisme ! le produire n’importe quoi !
      j’avais oublié que Voie Prolétarienne existait, merci @cabou.
      la CGT fourni les Doriot d’aujourd’hui ou bien c’est juste Ndiaye-Blanquer à l’étage du dessous ? pas un Leschi (ex trotro) de plus en tout cas (décadence du PCF : il s’est fait doublé au sommet par des sortis de la IV).

      #CGT #sans-papiers #régularisation #migrants #renégate

      edit ou sont les femmes ? ça vaut le coup de regarder, en même temps- le pédigrée d’une autre fuckin’ « préfète à l’égalité », je spoile, elle s’appelle ni Robespierre ni Olympe de Gouges
      https://www.mediapart.fr/journal/france/150723/lydia-guirous-nommee-prefete-l-egalite-des-chances-macron-promeut-la-droit

      re et on s’étonne qu’une certaine méfiance, voire une hostilité déclarée puisse viser le SO CGT à Paris et ailleurs

      #chauvinisme_prolétarien

  • la sécu assaisonne les pauvres - relevé aux marges de l’oiseau mort

    ça me rappelle quand la sécu m’est tombé dessus pour une merde dans le traitement ortho [de l’enfant].
    la salope me demandait à moi un trop perçu alors que c’était IMPOSSIBLE que je sois la source de l’erreur. ce sont les SOIGNANTS qui font les déclarations d’actes, pas moi !
    et pareil j’avais du chercher partout comprendre la cotation en TO d’un foutu orthodontiste qui gagne 150k par an et faire bosser sa secrétaire pour arriver à PROUVER une erreur de SA PART qui ne pouvait PAS m’être imputée. je ne passe pas les actes sur ma vitale moi même hein.
    mais la sale conne de la #cpam elle était FASCISTE DONC elle voyait aucun prb à me dire à moi de rendre 300 euros au lieu de demander à la soignante de vérifier sa compta !
    et vous voyez pas le NOMBRE de VIES que vous BOUSILLEZ comme ça INJUSTEMENT en BROYANT DES GENS qui n’ont pour la plupart pas les moyens de défendre parce qu’ils sont PAS même AUTORISES à entrer dans leur propre dossier !!

    pour ma part, je paume près de 200 euros de remboursement de frais de santé (une paille) et je ne suis pas certains après moultes démarches de récupérer un #indu en ma faveur de 200 balles résultant de prélèvements automatiques pour une couverture solidarité santé (#CSS, mais ils aiment pas la langue ordinaire, faut dire #C2S !) à laquelle j’étais de droit éligible gratos et de façon automatique du fait de dépendre du RSA socle durant la période concernée.
    après déplacements, messages, coups de fils, courriers divers, tous suivis de non réponses (on me parle d’autre chose que ce qui motive mes démarches ah ah ah), j’ai l’impression de devoir entamer une procédure... pour que - comme Pôle, CAF et préfectures savent le faire - ils lâchent le morcif la veille d’une audience afin d’éviter une condamnation. grosse fatigue.

    dernier contact en date :
    moi, en guise de politesse un tant soit peu politique, une manie avec les employés qui font du phoning (I did some), quelque soit l’objet, et pour les commerciaux c’est le standard " non je suis pas disponible pour vos employeurs, désolé, et puisque vous ne pouvez sans doute pas faire grève, n’hésitez pas à prendre un arrêt maladie si vous avez une mutuelle qui vous couvre", après avoir pris un énième râteau dans les ratiches, je conclue , "bon courage à vous, ça ne doit pas être facile de claquer la porte au nez des gens comme ça madame"
    l’agente qui m’a dit que c’est #normal que l’on me rembourse 40€ sur 220€ de frais de santé parce que c’est l’État mais pas eux qui fait payer chaque année 50 euros de #franchise sur les frais et que j’ai fait l’erreur d’aller au même labo d’imagerie que de coutume pour un truc éventuellement urgent mais qu’ils ont contrairement à l’habitude fait payer un dépassement : "mais non, rassurez-vous ! je suis très contente de mon métier, on aide les gens"

    l’impression d’avoir affaire à un contrôleur sncf zélé qui fait tout pour te mettre à l’amende et que ça sourd, effectivement, le fascisme, l’obéissance infinie dans la bonne conscience à bloc.

    • With the threat of resource scarcity on the horizon, military control [China, USA] of waterways may provide access to precious material in the near future.

      And thus when Macron began lamenting climate change at the conservation event, and how we must all collaborate to overcome it—just minutes after dining with fossil fuel executives, who remained upstairs—it sounded like he plans on using the Managalas Plateau to greenwash France’s image as its largest energy company bores into Papuan soil, emitting 220 million tonnes of carbon dioxide over the next twenty years. Such carbon bombs exact a high price on people, planet and pocket. But offsetting them costs peanuts.
      [...]
      World “leaders” would like us to believe that carbon accounting—not accountability—will solve the crisis. Rather than putting their money where their mouth is, their fossil fuel investments divest us from the future; the only green they’re committed to is that stamped with a currency sign. Perhaps they feel as disempowered as their citizens, compelled to play a game of Russian roulette in which all the chambers are loaded. Certainly, that’s what the fossil fuel executives suggested, as they wondered out loud whether we’ve run out of time for a transition. Yet, the cunning on Macron’s face as he leveraged climate change to greenwash political relationships with resource-rich nations, decrying their dependence on “old hegemonies”, suggested he really does think he can out-strategise both science and nature—or at least offset both cost and responsibility.

      #sans_vergogne #les_Fourberies_de_Macron :-)

  • Symptom profiles of community cases infected by influenza, RSV, rhinovirus, seasonal coronavirus, and SARS-CoV-2 variants of concern
    https://www.nature.com/articles/s41598-023-38869-1
    Avec ces deux figures :

    Symptom profile of common respiratory viruses: frequency of symptoms reported during illness by virus type (points represent the mean estimates, shaded areas represent the 95% confidence intervals (CI)). SARS-CoV-2 includes the wild-type, Alpha, Delta, Omicron BA1, Omicron BA2 and Omicron BA5 variants.

    Symptom profile by SARS-CoV-2 VOC: frequency of symptoms reported during illness by VOC (points represent the mean estimates, shaded areas represent the 95% confidence intervals).

    Over time, the symptom profile of SARS-CoV-2 illnesses gradually became more similar to other respiratory viruses through increased frequency of cough, sneezing, runny nose and sore throat. Furthermore, the frequency of SARS-CoV-2 illnesses meeting the WHO ARI case definition has significantly increased with the Omicron BA2 and BA5 variants. Fever remains more common in influenza than other respiratory viruses studied. The growing similarity between symptoms of SARS-CoV-2 and other respiratory illnesses will make syndromic surveillance less effective, emphasising the importance of multi-pathogen virological surveillance. Continued use of diagnostic tests to distinguish between influenza and SARS-CoV-2 will be important for high-risk patients in whom antiviral medication is being considered.

    #covid-19

    • la symptomatologie se banalise pendant qu’on ne teste plus (au mieux antigéniques individuels)
      y a du rhume de juillet (...) et puis voilà que les fêtes de Bayonne (donc en extérieur, situation bien moins pathogène) donnent du 13 pour 100 000. à quoi il est répondu que 100 pour 100 000 est l’indicateur de référence d’une pandémie effective de covid.

      il semble qu’un vaccin adapté au variant devenu majo [XBB.1.5] sera disponible à la rentrée (pas de nouvelle d’un vaccin « universel » ou multivariant, ni d’un vaccin nasal immunisant), sûrement pour protéger « les fragiles ».

      cela n’a rien d’évident de piger à qui les anti viraux efficaces sont prescrits (ce d’autant plus qu’ils doivent l’être tôt après l’infection) : les réputés fragiles ? les plus moins éloignés socialement de Johnnson, Trump, Bolsonaro, Berlusconi ?

      bref, difficulté accrue à se repérer. il ne reste pour ainsi dire que le nombre des décès covid en hosto pour lire rétrospectivement la tendance. je trouverais pas mal qu’ici la veille collective reprenne de la consistance, toute fatigue mise à part.

      Edit surveiller le variant #EG.5.1 dont la prévalence augmente en Italie

      fautes de données, chercher des aperçus partiels, tel celui fourni par @SaiyanBio (sachant que juin 23 était avec 10 décès jour le pallier le plus bas en terme de mortalité)
      https://twitter.com/SaiyanBio/status/1686731811773173760

      Suite du suivi PCR COVID de mon labo sur la seconde quinzaine de juillet :
      ↘️ de tests
      🔴↗️ du taux de positivité
      🔴↗️ du nombre de cas total

      (Pour rappel, les données de toutes les PCR de France alimentent toujours SIDEP, mais le ministère refuse de les rendre public)


    • Dans la mesure où même les hostos ne testent plus, les malades et morts du covid deviennent indétectables.

      Les gens se testent quand ils ont des symptômes qu’ils associent au covid, donc, les symptômes attendus.
      Ils ne se testent pas pour une grosse migraine avec une chiasse sans fièvre… alors qu’ils devraient. Et les tests actuels sont en retard sur les variants.

      Bref, on ne verra rien parce qu’on s’est arraché les yeux et troué les tympans pour faire bonne mesure.

      Tout ce qu’on verra, c’est une surmortalité par rapport aux attendus… sachant que les agences de santé étaient en train de penser à faire glisser les périodes de référence vers 2020… et abracadabra : pouf, a pu, la surmortalité.

    • @colporteur comment tu veux faire du suivi avec ça :

      (Pour rappel, les données de toutes les PCR de France alimentent toujours SIDEP, mais le ministère refuse de les rendre public)

       ?

      et pour le suivi des réas et morts covid à l’hosto, spf a simplement cessé de publier les données et voilà.

  • Interdiction européenne des « produits chimiques éternels » : Berlin se rétracte
    https://www.euractiv.fr/section/sante/news/interdiction-europeenne-des-produits-chimiques-eternels-berlin-se-retracte

    En janvier dernier, cinq États — l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège, non-membre de l’UE — ont proposé une interdiction à l’échelle de l’UE de plus de 10 000 substances per- et poly-fluoroalkyles (#PFAS) dangereuses, surnommées « produits chimiques éternels » en raison de leur longue durée de décomposition.

    Bien que Berlin ait été parmi les premiers à suggérer cette interdiction, le ministre de l’Économie verte et du Climat a fait part de ses inquiétudes jeudi (3 août) et a appelé à un « sens de la proportion » lorsqu’il s’agit de réglementer les PFAS.

    [...] M. Habeck a souligné que ce groupe de produits chimiques joue un rôle clé dans les « technologies du futur  », telles que les #semi-conducteurs, les électrolyseurs et les moteurs électriques, dont beaucoup sont essentiels pour les transitions écologique et numérique.

    « Dans ce cas, les PFAS ne peuvent pas être simplement remplacés et nous ne devons pas empêcher le développement de technologies en les réglementant de manière excessive », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il fallait trouver un cadre réglementaire permettant des exemptions pour les « technologies clés ».

    Les préoccupations de M. Habeck concernant une interdiction générale ont été reprises par plusieurs associations industrielles [ou l’inverse].

    Dans une déclaration publiée le même jour, des représentants de l’industrie automobile, de l’ingénierie mécanique et de l’#industrie électronique et numérique ont alerté sur le fait que « sans les PFAS, la transition énergétique et la mobilité risquent de s’arrêter complètement  ».

  • Affaire Hedi : le préfet de police de Paris refusera certains arrêts maladie des agents – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/affaire-hedi-le-prefet-de-police-de-paris-refusera-certains-arrets-maladi
    https://www.liberation.fr/resizer/jDREMtIEVtfD_XyFj-ffgTFNQYM=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1232x1373:1242x1383)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/BYKBZ3IDPZGOZKP3HOJRB3KRNQ.jpg

    Laurent Nuñez hausse le ton face aux policiers qui avaient fait des demandes d’arrêts maladies abusives pour protester contre l’incarcération de leur collègue marseillais ayant gravement blessé le jeune homme avec un tir de LBD à la tête.

    #allo_papa_bobo

  • Le tabassage d’Hedi R., grièvement blessé par des policiers à Marseille, reconstitué minute par minute par la justice

    Sur les quinze pages d’un réquisitoire aussi neutre qu’implacable, la liste des blessures subies par Hedi R., 22 ans, dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille, en occupe près de trois. Le document, que Le Monde a pu consulter, a été rédigé par le parquet d’Aix-en-Provence (...)

    « Le témoin, poursuivent les magistrats, affirmait n’avoir pas eu le temps de répliquer dans la mesure où l’un des membres du groupe sortait quelque chose de son pantalon, qui s’apparentait à une matraque télescopique, pour tenter de lui donner un coup sur la tête. Il parait le coup et partait en courant. » Hedi le suit, paniqué. Un « plop » caractéristique retentit. Il chute au sol presque aussitôt.

    [La PJ identifie] une « colonne constituée de sept policiers de la brigade anticriminalité, engagés sur les lieux et aux horaires correspondant à la commission des faits ». Quatre d’entre eux, un major et trois gardiens de la paix, désignés de XH01 à XH04 sont directement impliqués

    (...) en garde à vue, tous les policiers décrivent à l’unisson « le contexte insurrectionnel dans lequel ils étaient amenés à intervenir, synonyme d’épisodes de violences sur la voie publique inédits dans leur intensité, auxquels ces policiers expérimentés n’avaient jamais été confrontés ». Ils évoquent aussi un trafic radio saturé et des geôles de garde à vue bondées, et n’oublient pas de préciser le manque de visibilité dans la rue d’Italie, théâtre des violences, totalement dépourvue d’éclairage. Plus troublant, tous s’accordent à affirmer n’avoir été témoins d’aucun tir de LBD sur place. A cela s’ajoutent des déclarations pour le moins troublantes quant au rôle et aux gestes de chacun des policiers présents sur les lieux cette nuit-là.

    Le plus gradé, le major, affirme d’abord « ne jamais avoir frappé quelqu’un qui se trouvait au sol ». Puis, confronté à des images de vidéosurveillance, il admettra l’avoir fait. Un autre, qui fait pourtant partie de la même équipe, affirme « ne pas être en mesure d’identifier quiconque sur les images tirées de la vidéosurveillance, formule qu’il appliquait à sa personne », note le parquet d’Aix-en-Provence. Le tireur au LBD, lui, nie contre l’évidence toute participation aux violences : « Pour ma part, dit-il au magistrat instructeur, je n’ai pas assisté aux faits. Encore une fois, la rue d’Italie étant dans le noir, je n’ai pas assisté à la scène. » Mais, finira-t-il par ajouter, « il se trouvait dans un état d’épuisement qui pouvait avoir entamé sa lucidité », étant entendu que « l’absence de souvenirs plus précis ne se réclamant aucunement d’une volonté de dissimulation ». Deux autres policiers, enfin, présents sur les lieux, ne se souviennent pas du déroulement de la soirée, pas davantage que d’une « confrontation » avec deux individus.

    Quatre caméras de surveillance appuient les témoignages de Hedi R. et son ami Lilian P., selon le réquisitoire du parquet d’Aix-en-Provence. « L’exploitation, dans le temps de la flagrance, des images issues de la vidéoprotection municipale, ne semblait pas remettre en cause l’économie générale de ce récit quant au cheminement du plaignant et de son ami », précise même le texte.
    En dépit de positionnements parfois éloignés de l’action, et d’une luminosité basse dégradant la qualité des images, ces quatre angles de vue racontent un assaut durant au total moins d’une minute. L’exploitation de la caméra de la synagogue Ohel-Torah, située du 96 rue d’Italie, offre même des « éléments primordiaux ». Elle montre ainsi qu’à 1 h 56 min et 35 secondes – l’horodatage commence avec le déclenchement de la caméra, il ne coïncide pas nécessairement avec l’horaire proprement dit – alors qu’il vient d’être touché par le tir de LBD, Hedi est déséquilibré par un « violent coup de pied (…) au niveau des mollets ou des chevilles, ce qui faisait chuter le jeune homme au sol. Ce dernier se retrouvait alors en position assise, entouré de plusieurs policiers ».
    Deux secondes plus tard, le même policier qui vient de le balayer lui assène « deux coups de pied en direction de son bassin ou de son ventre ». Couché, Hedi reçoit encore un coup de poing. Puis, à 1 h 56 min et 48 secondes, un nouveau policier fait son apparition pour lui donner « une gifle ou un coup de poing au visage ou sur la tête ». Le jeune homme parvient à se rétablir, s’assied tant bien que mal « avec une main sur son visage ou sa tête, s’apprêtant à se relever » et prend un « nouveau coup de pied dans les jambes ».
    Une autre vidéo, tournée par un riverain témoin direct des faits, vient même ajouter une touche d’humiliation à ce traitement. Alors que le jeune homme quitte les lieux « d’un pas hésitant », totalement sonné, un policier lui délivre un coup de pied aux fesses. Il s’effondrera, inconscient, quelques minutes plus tard, au moment où le propriétaire d’une épicerie de nuit et son camarade Lilian P. le chargent dans la voiture qui le conduira en trombe vers les urgences de l’hôpital de La Timone.

    Jeudi matin, parmi les douze dossiers au menu de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, celui de C. I., 35 ans, concentrera toutes les attentions. Ce membre de la BAC Sud Nuit de Marseille, identifié comme le tireur au LBD, demande la levée de son incarcération à la prison de Luynes. Son audition sera suivie de très près. Par les policiers marseillais et leurs collègues qui multiplient, depuis son incarcération, débrayages perlés et dépôts d’arrêts-maladie. Par la hiérarchie, qui redoute l’effet d’une décision de maintien en détention sur les troupes. Par l’institution judiciaire, enfin, soucieuse de démontrer son indépendance à cette occasion après, notamment les déclarations du directeur général de la police nationale Frédéric Veaux, qui avait estimé dans une interview accordée au Parisien qu’« avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ».

    Un autre membre du groupe de policiers, G. A., 51 ans, soumis pour sa part à un contrôle judiciaire, sera lui aussi entendu jeudi, dans l’espoir de recouvrer la liberté. D’après le réquisitoire lié à son dossier, il confirme avoir donné un coup de pied « en haut de son corps vers sa tête » à Hedi R. mais nie avoir compris que le jeune homme était grièvement blessé. Du reste, n’était-il pas « habillé en mode délinquant », capuche rabattue sur le visage ? Au passage, le réquisitoire des magistrats aixois fait le lit de rumeurs distillées par des sources policières anonymes depuis une dizaine de jours : loin du délinquant multirécidiviste complaisamment décrit « en off », Hedi R. n’a fait l’objet que de deux procédures mineures, une conduite sous l’empire de produits stupéfiants, un défaut de permis de conduire.
    Les réquisitions de l’avocat général appellent en revanche à confirmer le placement en détention de C. I. et le contrôle judiciaire de son collègue G. A. Les occasions de discussion, voire de dissimulation inquiètent d’autant plus la justice que les premières auditions des policiers ont révélé aux yeux des magistrats des indices d’entente. La « nécessité d’éviter toute concertation frauduleuse » implique, selon le parquet, de tenir les prévenus isolés les uns des autres.

    Fait rare, dans un communiqué publié le 24 juillet, le premier président de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, Renaud Le Breton de Vannoise, et la procureure générale Marie-Suzanne Le Quéau ont prévenu : « Il appartient à l’autorité judiciaire seule de qualifier les faits et de conduire les investigations utiles à la manifestation de la vérité, et ce en toute impartialité et à l’abri des pressions. »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/03/c-est-alle-tres-vite-minute-par-minute-la-justice-a-reconstitue-le-tabassage

    edit un des journaflic de Le monde est donc chargé en ce jour d’audience de défendre l’état de droit ou à tout le moins ses apparences

    #Hedi #police #BAC #justice

    • Enquêter sur les policiers - Entre devoir de réserve, héroïsation et accès au monde privé, Geneviève Pruvost
      https://journals.openedition.org/terrain/5059

      Contraints de rendre des comptes, les policiers n’hésitent pas à forger un récit vraisemblable pour couvrir un collègue ou justifier une action non conforme à l’éthique policière ou au protocole judiciaire. Ils sont à bonne école : une partie de leur travail consiste à entendre différentes versions des faits par les victimes, par les mis en cause et par les divers témoins. Pour enregistrer et valider quotidiennement les témoignages d’autrui, les policiers connaissent bien les ruses de l’interrogatoire biographique. À force d’entendre des histoires, ils maîtrisent les ficelles du récit fabriqué, au point qu’il est facile, pour certains d’entre eux, de verser dans une certaine forme de mythomanie.

    • Affaire Hedi à Marseille : Le policier en détention provisoire avoue « un tir de LBD »
      https://www.20minutes.fr/marseille/4047859-20230803-affaire-hedi-marseille-policier-detention-provisoire-avou

      Dans le box des accusés de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, le Marseillais de 35 ans au crâne rasé demande à pouvoir prendre la parole dans une déclaration spontanée plutôt rare dans ce cas de figure. (...)

      « J’ai fait usage du LBD à une reprise », reconnaît l’accusé. (...)

      « Mon client n’a fait que son devoir », insiste l’avocat de l’accusé, Me Pierre Gassend. « Il a reçu l’#ordre très clair de ne pas faire d’interpellation et surtout rétablir l’ordre par tous les moyens ».

      La défense du flic a dû décider d’offrir "la reine des preuves", l’aveu (aussi partiel que possible, et même alambiqué : c’est pas sur lui que j’ai tiré), avec un zeste de poukaverie incontestable ("c’est la #hiérarchie"). pour mieux plaider une libération.

      « Vive l’incarcération si elle permet aux gens de réfléchir et de dire enfin la vérité », ironise Me Preziosi [partie civile]. Pour la partie civile, si le policier n’a rien dit jusqu’à ce jour sur ses responsabilités, c’est parce qu’il s’était entendu au préalable avec trois collègues également mis en examen sur la version des faits à livrer aux policiers, atteints en début d’instruction « d’amnésie collective. » Un risque que soulève également l’avocat général, qui requiert le maintien en détention provisoire afin de « préserver l’interrogatoire » du policier prévu le 30 août.

      comme ils se doit, les lyncheurs disent par ailleurs ne pas avoir su qu’Hedi était blessé lorsqu’ils le tabassaient.

      edit et Preziosi, le conseil de la famille d’Hedi, de raconter de la merde sur BFM en mode : "si il n’y a pas de tir de LBD, il n’y a pas d’affaire, parce que c’est par solidarité que ses collègues ont tabassé Hedi, par solidarité que la cheffe de groupe a dit qu’il n’y avait pas de LBD". les déclarations de Hedi sur la police qu’elle est utile et bien sauf que comme partout il y a les gentils et les méchants les méchants me paraissaient un peu trop naïves, ou préparées... ordure de baveux.

      #survivant #assassins

    • Violences sur Hedi à Marseille : le policier soupçonné du tir de LBD est maintenu en détention provisoire
      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/direct-violences-sur-hedi-a-marseille-le-policier-incarcere-reconnait-u

      La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a prononcé, jeudi 3 août, le maintien en détention provisoire du policier soupçonné de violences à l’encontre d’Hedi début juillet à Marseille. "Ce n’est pas de l’acharnement contre la police", a immédiatement réagi l’avocat de Hedi, Jacques-Antoine Preziosi. Cette décision "révèle surtout la nécessité de protéger le déroulement de l’instruction", selon lui. La justice a par ailleurs décidé de restreindre (sic) le contrôle judiciaire de l’un des autres policiers impliqués dans cette affaire. Ce dernier pourra exercer son activité, mais uniquement pour des activités de bureaux, a rapporté Jacques-Antoine Preziosi. Suivez notre direct.

      les lyncheurs, ça va, faut juste pas tirer en pleine tête au LBD à 3 mètres en étant assez idiot et pressé pour pas le faire dans un angle mort des caméras (comme pour Théo).

  • Quel est le coût social de l’alcool, du tabac, des drogues « licites » et « illicites » ?
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/02/alcool-tabac-drogues-licites-et-illicites-quels-couts-pour-la-societe_618415

    Par an, le coût du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards, selon une étude menée pour l’Observatoire français des drogues. Par Mattea Battaglia

    Les calculs sont complexes mais ils donnent à voir, en quelques tableaux, une estimation de ce que coûtent à la société, chaque année, les drogues « licites » (alcool, tabac) et « illicites », selon la terminologie retenue par Pierre Kopp, professeur à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et avocat au barreau de Paris, auteur d’une note sur le sujet commandée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), rendue publique lundi 31 juillet. Une porte d’entrée statistique, pour appréhender, autrement que par le prisme des faits divers, saisies et interpellations, les conséquences de la consommation, de la vente et du trafic de ces substances au sens large.
    Coût des vies perdues, coût des pertes de production (pour les entreprises), coût de la perte de qualité de vie (pour l’individu consommateur), mais aussi coût des soins, de la prévention, de la répression pour les finances publiques, rapportées aux économies faites sur les retraites non versées (aux personnes décédées) et sur les taxes prélevées (alcool et tabac)… L’équation telle que l’a posée l’auteur, prolongeant une précédente étude publiée en 2015, lui a permis d’obtenir trois chiffres-clés : par an, le « coût social » du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards d’euros, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards d’euros.


    #tabac #alcool #drogues #économie #santé

  • « Ça fait 450 ans qu’on est là » : à Paris, les bouquinistes refusent de déménager pour les JO 2024
    https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/ca-fait-450-ans-quon-est-la-a-paris-les-bouquinistes-refusent-de-demena

    La préfecture de police de Paris a demandé aux bouquinistes de retirer leurs boîtes dans lesquelles ils vendent des livres d’occasion sur les quais lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques en 2024. Mais les commerçants ont annoncé qu’ils ne bougeraient pas.

    Penser à dissoudre les bouquinistes des quais de Seine avant 2024.

  • Ukraine is now the most mined country. It will take decades to make safe.
    https://www.washingtonpost.com/world/2023/07/22/ukraine-is-now-most-mined-country-it-will-take-decades-make-safe

    About 30 percent of #Ukraine, more than 67,000 square miles [175 000 km2 ~ la Floride, dont 30% de sol agricole], has been exposed to severe conflict and will require time-consuming, expensive and dangerous clearance operations, according to a recent report by GLOBSEC, a think tank based in Slovakia.

    [...] Ukraine’s contaminated territory is so massive that some experts estimate humanitarian clearance would take the approximately 500 demining teams in current operation 757 years to complete.

    [...] Demining is not just slow, it’s also expensive. The World Bank estimates that demining Ukraine, which costs between $2 and $8 per square meter, will cost $37.4 billion over the next 10 years.

    #mines #uxo

  • « Prévenir les cancers implique de taxer, limiter et surtout interdire des substances aussi pathogènes que rentables »

    Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger plus équilibré… Pour prévenir les cancers, l’incitation à changer les comportements ne suffit pas. Elle doit s’accompagner d’une réglementation stricte et de la suppression des produits industriels cancérigènes, affirment, dans une tribune au « Monde », quatre spécialistes universitaires.

    A l’heure où Santé publique France et l’Institut national du cancer (INCa) révèlent que l’incidence des cancers a doublé en trente ans, la question se pose de savoir si ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé ont conduit une politique préventive à la hauteur de ce problème majeur de santé publique.
    Parmi ces cancers, quatre sur dix sont évitables, autrement dit n’apparaîtraient pas si l’exposition aux facteurs de risque connus était prévenue, aux premiers rangs desquels le tabac, l’alcool et l’obésité, soit 153 000 nouveaux cas par an en France. L’exemple de la lutte antitabac illustre deux grandes stratégies préventives mises en œuvre : l’une visant à informer le public, et l’autre s’attaquant à l’agent cancérigène.
    Lutte contre le tabagisme, et lutte contre le tabac : quand les deux stratégies sont associées, des résultats tangibles sont observés. Les campagnes d’information, la loi Evin et les mesures qui ont suivi ont permis une réduction significative du tabagisme, même si aujourd’hui 12 millions de Français fument encore quotidiennement.

    Les limites de l’information
    Force est de constater qu’en matière de cancers évitables c’est surtout la première stratégie qui est le plus largement mobilisée par les pouvoirs publics. Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger plus équilibré sont les messages les plus diffusés pour diminuer les trois principaux facteurs de risque identifiés à ce jour.
    On connaît pourtant les limites de cette approche. Quelle est la portée du message « bien manger, bien bouger » du ministère de la santé et de la prévention quand il s’inscrit en petites lettres au pied d’images publicitaires vantant les qualités gustatives d’aliments ultratransformés dont on sait qu’ils augmentent les risques d’obésité et de cancer ?
    Est-il vraiment surprenant de constater un doublement du nombre de personnes obèses en vingt-cinq ans quand les gouvernements successifs ont été aussi peu enclins à réglementer l’offre industrielle en aliments obésogènes ? Les consommateurs sont avertis, mais cela exonère-t-il les pouvoirs publics de leurs responsabilités ? On peut le craindre en entendant les propos tenus par le président de la République, déclarant le 4 février 2021 que « 40 % des cancers pourraient être évités par des comportements plus vertueux ».

    L’importance des cancers professionnels
    Aussi vertueux que vous soyez, comment éviterez-vous d’être exposés à la pollution de l’air, de l’eau et des sols à l’origine de 10 % des cancers en Europe ? Comment vous protégerez-vous contre la dissémination des perturbateurs endocriniens et des polluants organiques persistants ? Faut-il rappeler le niveau alarmant de contamination par des molécules chimiques indestructibles appelées polyfluoroalkylés (PFAS) – révélé le 23 février par Le Monde et le « Forever Pollution Project » –, dont certaines cancérigènes probables, avec près de 1 000 sites pollués répertoriés sur notre territoire ? Que dire de l’exposition généralisée des Français aux pesticides ?

    L’autre sujet occulté par l’appel aux qualités morales individuelles est celui des cancers professionnels. Plus de 11 % des salariés dont 34 % des ouvriers qualifiés sont exposés à au moins une substance reconnue comme cancérigène dans le cadre de leur travail. Environ 4 % des cancers seraient d’origine professionnelle, un chiffre certainement sous-estimé car la contribution de seulement un cinquième des cancérigènes certains a pu être étudiée par les épidémiologistes faute de données robustes.

    Les cancers professionnels constituent la première cause de mortalité due au travail en Europe. Serait-ce, là aussi, une question de vertu et de prévention individuelle ? Nous serions en droit d’attendre que les pouvoirs publics affirment par leurs arbitrages la primauté de la santé publique sur la profitabilité des industries chimique, phytosanitaire et agroalimentaire.

    L’environnement le grand impensé du plan cancer
    Or, l’histoire du combat contre le tabac, l’amiante ou le chlordécone a montré la puissance et l’efficacité des lobbies industriels pour fabriquer du doute sur la validité des données scientifiques et obtenir des gouvernements qu’ils repoussent l’interdiction des produits toxiques qu’ils commercialisent.
    Le cas des nitrites, ces additifs alimentaires utilisés en charcuterie et qui, selon une publication de 2018 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) provoqueraient chaque année en France 3 880 cancers du côlon et 500 cancers de l’estomac, est un exemple de plus d’un choix politique permissif aux intérêts économiques d’une filière industrielle. Il n’est, en effet, plus question de bannir ces composés comme le prévoyait la proposition de loi déposée en décembre 2021 par le député (MoDem) Richard Ramos, mais d’appeler les citoyens à limiter leur consommation de charcuterie tout en évoluant vers une baisse des doses maximales utilisables.

    L’un des objectifs prioritaires de la Stratégie décennale de lutte contre les cancers (2021-2030) dont s’est doté notre pays est de réduire de 60 000 cas le nombre de cancers évitables annuels d’ici à 2040. Pour atteindre ce but ambitieux, ce plan recense une série de dispositifs incitatifs pour favoriser les changements de comportement individuels, en priorité vis-à-vis du tabac, de l’alcool et des modes de vie obésogènes. Cependant, comme le soulignait une chronique de Stéphane Foucart dans Le Monde du 28 février 2021, « l’environnement est le grand impensé de ce plan cancer ».

    Classes sociales et cancer
    Car s’il existe bien des actions prévues pour agir sur les facteurs de risque environnementaux et les cancers professionnels, elles seront inefficaces si elles ne s’accompagnent pas d’une intervention résolue de la puissance publique à l’échelle nationale, mais aussi européenne, pour taxer, limiter et surtout interdire des substances qui sont aussi pathogènes que rentables.

    La lutte contre ce fléau passe aussi par la réduction des inégalités sociales de santé puisque le cancer tue deux à trois fois plus les ouvrières et les ouvriers que celles et ceux appartenant à des classes sociales plus favorisées.
    En matière de cancer, une politique de santé publique réellement responsable doit s’appuyer sur deux jambes pour être efficace : une politique préventive visant à informer la population et une politique de réglementation stricte et de suppression des produits industriels cancérigènes. C’est à cette aune que devra être mesurée la détermination du gouvernement à lutter contre les cancers évitables.

    Les signataires de la tribune : Marc Billaud, directeur de recherche, CNRS ; Marie Castets, chargée de recherche, Inserm, responsable de l’équipe « Mort cellulaire & Cancers pédiatriques » ; Pierre Sujobert, hématologue, professeur des universités et praticien hospitalier ; Alain Trautmann, directeur de recherche émérite en immunologie, CNRS.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/29/prevenir-les-cancers-implique-de-taxer-limiter-et-surtout-interdire-des-subs

    #cancer #pathogènes #cancers_évitables #santé_publique #travail

  • « L’indifférence face aux morts en Méditerranée est le signe d’un effondrement en humanité »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/25/l-indifference-face-aux-morts-en-mediterranee-est-le-signe-d-un-effondrement

    « L’indifférence face aux morts en Méditerranée est le signe d’un effondrement en humanité »
    Tribune
    Michel Agier Anthropologue, directeur d’études à l’EHESS
    Filippo Furri Anthropologue, membre du réseau Migreurop
    Carolina Kobelinsky Anthropologue, chargée de recherche au CNRS
    Jusqu’à la difficile acceptation, le 22 juin, de la mort des cinq touristes embarqués dans le submersible Titan pour voir de près l’épave du Titanic, les médias du monde entier ont suivi heure par heure les rebondissements de cette tentative de sauvetage, dans laquelle plusieurs Etats s’étaient impliqués. L’émotion suscitée par cet accident a mis crûment en évidence, par contraste, le calme plat des Etats et de la plupart des médias européens face à un autre drame maritime, le naufrage, une semaine plus tôt, le 14 juin, d’un chalutier parti de Libye avec environ 750 passagers originaires pour la plupart du Pakistan, de Syrie et d’Egypte, dont seulement 104 personnes sont rescapées. A ce jour, seuls 84 corps ont été retrouvés.

    Reste un calcul que presque personne ne semble vouloir faire, portant à plus de 600 le nombre de victimes fatales. Ce naufrage n’est tristement pas le premier, mais il est l’un des plus meurtriers de ces dernières années. Pourtant, si le naufrage, déjà en Méditerranée, du 3 octobre 2013 et celui survenu dans la nuit du 18 au 19 avril 2015 ont provoqué un grand retentissement médiatique ainsi que des réponses des autorités italiennes, cette énième tragédie, elle, n’a pas eu d’effet.

    La tragédie n’a pas donné lieu à la sidération collective, elle n’a pas provoqué de polémique publique sur les politiques sécuritaires qui sont aujourd’hui la norme de presque tous les Etats européens. Elle n’a pas fait changer d’un pouce les discours xénophobes et sécuritaires des dirigeants européens. En France, les tractations continuent autour de la nouvelle loi sur l’immigration, sans cesse repoussée faute d’accord entre la droite et le centre droit, avec en perspective la remise en cause des conventions internationales de droits humains, et le durcissement des mesures sécuritaires antimigrants. En Europe, le nouveau pacte sur l’asile et la migration porte moins sur la capacité des pays membres à organiser un dispositif d’asile européen que sur le renforcement, une fois de plus, de la fermeture des frontières et de la logique d’externalisation [consistant à délocaliser la gestion administrative et policière des migrants dans les pays de départ ou de transit].
    Comme cela s’est passé après le naufrage dans la Manche du 21 novembre 2021, lorsque les gardes-côtes et sauveteurs français et britanniques se rejetèrent la responsabilité du drame, ou après celui de Cutro, en Calabre, le 26 février 2023, où la police, les douanes et les gardes-côtes italiens sont mis en cause, l’Agence européenne des frontières externes (Frontex) et les gardes-côtes grecs se renvoient la responsabilité de cet abandon en mer pour le drame du 14 juin. Plusieurs témoignages de rescapés accusent directement les gardes-côtes grecs d’avoir provoqué l’accident après avoir attaché un câble au chalutier afin de l’éloigner des eaux territoriales grecques pour ne pas avoir à prendre en charge ses occupants une fois à terre. Une telle pratique pour remorquer le bateau n’est pourtant pas recommandée, puisqu’elle comporte le risque de déstabiliser l’embarcation, voire de la faire chavirer.
    Détournant les regards ailleurs que sur les administrations grecques et européennes, la mise en cause rapide de neuf supposés « passeurs » parmi les rescapés n’est autre que l’invention cynique d’un bouc émissaire. Le renvoi (« push back »), l’abandon ou le harcèlement aux frontières sont devenus la règle implicite de la gestion migratoire contemporaine, au mépris du droit. Depuis que l’Europe de Schengen existe, elle a tué ou au moins « laissé mourir » plus de 55 000 exilés, hommes et femmes, à ses frontières. L’Organisation internationale pour les migrations, liée aux Nations unies, évoque quant à elle, selon ses données actualisées en juillet, le total de 27 675 morts et disparus dans la seule Méditerranée depuis 2014. Mais la publication de ces nombres, aussi édifiants soient-ils, semble sans effet.
    C’est surtout l’indifférence apparente des sociétés qui interpelle. Pour les uns, le sentiment d’impuissance et l’accablement laissent sans voix, pour les autres une acceptation ou une accoutumance coupables à une hécatombe interminable. Huit jours après le naufrage du 14 juin, un autre a déjà eu lieu près de Lampedusa, faisant 46 morts, passés cette fois totalement inaperçus. Des hommes et des femmes originaires d’Afrique subsaharienne avaient embarqué à Sfax pour échapper aux persécutions en Tunisie, alors que, dans le même temps, à l’instar de l’Italie, les pays européens marchandaient avec le président de ce pays, dont les propos racistes contre les Africains ont pourtant été largement rapportés, pour faire de la Tunisie un pays de rétention, comme l’est déjà la Libye.
    Ces politiques d’externalisation sont des manières de mettre en œuvre le rejet des indésirables, leur disparition des radars de l’attention publique, et elles ont besoin de l’indifférence des sociétés. A la peur des étrangers venus des pays du Sud, régulièrement entretenue ou suscitée par des dirigeants bornés, aveugles aux réalités du monde, succèdent des politiques de repli et de fermeture, puis, logiquement, des dizaines de milliers de « vies perdues », selon les mots du sociologue Zygmunt Bauman (1925-2017) dans son livre qui porte ce titre (Payot, 2006), consacré à « la modernité et ses exclus ».
    On évoque souvent, à propos de ce naufrage du 14 juin, « au moins 80 morts » et « des centaines de disparus ». Certes, parler de « disparus » peut être une forme minimale de respect à l’égard des familles et des proches qui attendent encore de voir les corps de leur frère, cousin ou enfant. Mais c’est aussi une façon de ne pas faire face collectivement à la réalité. Attend-on que les corps noyés se volatilisent ? Plus probablement, l’absence de reconnaissance et de deuil pour ces plus de 600 personnes qui avaient un nom, une vie et des proches contribuera à en faire des fantômes pour l’Europe. En 2015, après le naufrage du 18 au 19 avril, l’opération de récupération de l’épave organisée par le gouvernement italien de l’époque, coûteuse et complexe, avait interpellé la conscience collective, avec l’ambition de récupérer les corps des victimes et de mettre en place un dispositif médico-légal pour les identifier et leur donner un nom. Cette fois, ces corps semblent destinés à rester emprisonnés à jamais au fond de la mer. L’écart entre l’émoi suscité par la disparition des cinq occupants du Titan et l’indifférence à l’égard des centaines de personnes migrantes subissant le même sort huit jours plus tôt ne tient-il qu’à l’anonymat de ces dernières, au fait qu’il n’y aurait pas d’histoires à raconter, pas de suspense à susciter, tant leur sort s’est banalisé ? S’émouvoir, comprendre, agir sont trois moments indispensables pour faire face.
    L’indifférence face aux morts en Méditerranée est le signe d’un effondrement en humanité dont il nous faut prendre la mesure pour sortir du cercle infernal qui l’a provoqué. Il nous faut, collectivement, raconter toutes ces vies perdues, retracer ces destins individuels, comprendre ce qui est en train de se passer, et agir dans le respect de toutes les vies humaines. La tâche est « titanesque » et demande du temps et du courage, mais elle est absolument urgente. Paradoxalement, l’accoutumance, l’accablement ou l’indifférence apparente sont les signes les plus éclatants de cette urgence.
    Michel Agier(Anthropologue, directeur d’études à l’EHESS), Filippo Furri(Anthropologue, membre du réseau Migreurop) et Carolina Kobelinsky(Anthropologue, chargée de recherche au CNRS)

    #Covid-19#migrant#migration#mortalite#UE#mediterranee#traversee#politiquemigratoire#humanitaire#postcovid

  • Le Pen en Algérie : lutter contre l’oubli, Fabrice Riceputi
    https://www.mediapart.fr/journal/dossier/culture-et-idees/le-pen-en-algerie-lutter-contre-l-oubli


    Massu décore Le Pen

    Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national devenu Rassemblement national, a d’abord revendiqué d’avoir pratiqué la torture avant de faire volte-face. Alors qu’un certain négationnisme se fait jour, Mediapart revient sur les trois mois du lieutenant d’extrême droite à Alger, en 1957, et rassemble des témoignages jusque-là épars.

    #France #1957 #extrême_droite #Guerre_d'Algérie #Pleins-pouvoirs #disparitions_forcées #tortures #histoire

  • Les parasites (suite)

    Sur les six premiers mois de l’année, les 500 personnes les plus riches au monde ont vu leur fortune bondir de 852 milliards de dollars, selon les calculs de Bloomberg, qui a mis à jour ce mardi son « Billionaires Index » . Selon les données compilées par l’agence, chaque membre de ce classement a gagné en moyenne 14 millions de dollars par jour au cours des six derniers mois.

    […] D’après Bloomberg, au premier semestre, le S&P 500 a affiché une hausse de 16 % tandis que le Nasdaq a bondi de 39 %, porté notamment par l’euphorie autour de l’intelligence artificielle.

    Ce sont d’ailleurs les patrons de la tech qui ont le plus profité de cet emballement des marchés. En premier lieu, Elon Musk. L’excentrique propriétaire de Twitter, mais surtout de Tesla et Space X, a gagné 110 milliards de dollars depuis le début de l’année. Avec une fortune estimée à 247 milliards au 30 juin, il conforte son statut d’homme le plus riche du monde.

    Il devance Bernard Arnault qui, selon Bloomberg, a gagné 37,3 milliards sur les six premiers mois de l’année. La fortune du patron de LVMH (propriétaire des « Echos ») atteignait 199 milliards de dollars fin juin. A la troisième place du podium, Jeff Bezos, patron d’Amazon, a engrangé près de 50 milliards de dollars sur le semestre portant sa fortune estimée à 155 milliards.

  • BALLAST • La forêt, l’incendie et la carte
    https://www.revue-ballast.fr/la-foret-lincendie-et-la-carte

    Depuis le début de l’é­té, chaque jour un nou­veau record de cha­leur est bat­tu. Les pro­jec­tions cli­ma­tiques les plus pes­si­mistes semblent se réa­li­ser sous nos yeux. Tout un lot de catas­trophes les accom­pagne, par­mi les­quelles des incen­dies de plus en plus récur­rents et des­truc­teurs : d’au­cuns parlent désor­mais de « pyro­cène » pour décrire l’his­toire récente de l’hu­ma­ni­té, à la fois dépen­dante du feu pour sa sur­vie et mena­cée dans sa péren­ni­té par les ravages que les incen­dies entraînent. On en vient à oublier les forêts que les flammes effacent. Le trai­te­ment qu’on leur réserve n’est pour­tant pas pour rien dans le pro­ces­sus qui a conduit à la situa­tion actuelle. Les incen­dies, l’in­dus­tria­li­sa­tion des forêts et leur ges­tion par­tagent un outil, une pra­tique : les cartes et la car­to­gra­phie. Nous avons récem­ment ren­con­tré l’ar­tiste et car­to­graphe Agnès Stienne à l’oc­ca­sion de la paru­tion de son pre­mier livre, Bouts de bois — Des objets aux forêts, aux édi­tions Zones. Les consé­quences de l’ex­ploi­ta­tion indus­trielle des forêts et, plus lar­ge­ment, des terres, appa­raissent, à l’é­cou­ter, comme une évi­dence : une grande sim­pli­fi­ca­tion du monde est en cours. ☰ Par Roméo Bondon

  • Natural gas can rival coal’s climate-warming potential when leaks are counted
    https://www.npr.org/2023/07/14/1187648553/natural-gas-can-rival-coals-climate-warming-potential-when-leaks-are-counted

    A new peer-reviewed analysis in the journal Environmental Research Letters finds that when even small amounts of #methane escape from natural gas wells, production facilities and pipelines, it can drive up the industry’s emissions to equal the effects of coal.

    [...]

    The findings are a challenge to the natural gas industry, which bills itself as part of the solution to addressing climate change.