300 clubs sportifs palestiniens appellent à exclure Israël des Jeux Olympiques
Appels
| Actus | BOYCOTT SPORTIF
Date dâorigine : 18/01/2024
Auteur : Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI)
Source : Site du BNC
Traduit par : JC pour BDS France
Alors que le ComitĂ© international olympique (CIO) se rĂ©unit aujourdâhui, plus de 300 clubs sportifs palestiniens et des dizaines dâimportantes organisations de la sociĂ©tĂ© civile palestinienne lancent un appel (voir ci-dessous) pour exclure IsraĂ«l #BanIsraĂ«l des Jeux olympiques, Ă commencer par ceux de Paris cet Ă©tĂ©.
Les clubs palestiniens, qui comprennent des Ă©quipes masculines et fĂ©minines de football, de basket-ball et de volley-ball, ainsi que celles dont les joueurs ont Ă©tĂ© tuĂ©s par des balles israĂ©liennes, demandent au CIO « dâappliquer ses principes et de remplir ses obligations en excluant IsraĂ«l des prochains Jeux olympiques qui se tiendront Ă Paris en juillet 2024, jusquâĂ ce quâIsraĂ«l mette fin Ă ses graves violations du droit international, en particulier Ă son systĂšme dâapartheid et Ă son gĂ©nocide en cours Ă Gaza. »
Plus de 24 000 Palestiniens de Gaza ont Ă©tĂ© tuĂ©s par IsraĂ«l, dans le cadre de ce que les experts des Nations unies ont qualifiĂ© de gĂ©nocide en cours. Parmi les nombreux athlĂštes et entraĂźneurs professionnels et amateurs tuĂ©s par IsraĂ«l figure lâentraĂźneur de lâĂ©quipe olympique de football palestinienne, le capitaine Hani Al Masdar. Les bombardements israĂ©liens ont Ă©galement dĂ©truit le bureau du ComitĂ© olympique palestinien Ă Gaza.
IsraĂ«l a Ă©tĂ© traduit devant la Cour internationale de justice pour crime de gĂ©nocide par lâAfrique du Sud, avec le soutien dâĂtats, de partis politiques, dâuniversitaires et dâartistes.
Lâappel palestinien rappelle Ă la communautĂ© sportive mondiale que « permettre Ă IsraĂ«l, en plein gĂ©nocide, de participer aux prochains Jeux olympiques signifierait Ă la communautĂ© internationale que le CIO approuve le plus grave des crimes de guerre ».
Les Ă©quipes palestiniennes appellent les communautĂ©s sportives, les amateurs de sport et les militants des pays arabes, de tout le Sud et du monde entier Ă adopter leur demande et Ă « faire pression sur le CIO pour quâil interdise IsraĂ«l, par des moyens efficaces, notamment en perturbant pacifiquement les rĂ©unions et les rassemblements organisĂ©s en vue des Jeux olympiques ».
Les clubs sportifs palestiniens notent Ă©galement que si le CIO a rapidement imposĂ© des sanctions globales Ă la Russie, il a non seulement refusĂ© dâappliquer les mĂȘmes normes au systĂšme dâoccupation militaire et dâapartheid dâIsraĂ«l, vieux de plusieurs dĂ©cennies, mais il a Ă©galement sanctionnĂ© « les fĂ©dĂ©rations sportives et les athlĂštes individuels qui osent sâĂ©lever contre les violations des droits humains commises par IsraĂ«l ou qui prennent des positions morales en solidaritĂ© avec les Palestiniens ».
Le centre de jeunesse de Balata a commenté :
Les attaques dâIsraĂ«l contre les sports palestiniens nous touchent personnellement. Notre joueur de 16 ans, Said Odeh, a Ă©tĂ© tuĂ© par une balle israĂ©lienne. Il fait partie des dizaines et des dizaines dâathlĂštes palestiniens tuĂ©s par IsraĂ«l, notamment lors de lâassaut gĂ©nocidaire contre Gaza. Il est temps de mettre un terme Ă lâapproche honteuse des organismes sportifs dominĂ©s par lâOccident, qui se contentent de faire comme si de rien nâĂ©tait avec lâĂtat gĂ©nocidaire dâIsraĂ«l. Des campagnes mondiales crĂ©atives visant Ă exclure lâAfrique du Sud de lâapartheid ont contribuĂ© de maniĂšre significative au dĂ©mantĂšlement du rĂ©gime oppressif de ce pays. Nous devons exercer le mĂȘme niveau de pression, des conseils dâadministration Ă la rue, pour obliger le CIO Ă mettre fin Ă son hypocrisie et Ă bannir IsraĂ«l. Nous avons besoin de votre soutien pour perturber pacifiquement la route vers les Jeux de Paris.
De plus en plus de voix sâĂ©lĂšvent pour rĂ©clamer lâexclusion dâIsraĂ«l du sport international.
Ă la suite dâun raid militaire israĂ©lien sur le stade Al Yarmouk Ă Gaza, qui a Ă©tĂ© transformĂ© en centre de dĂ©tention, de torture et dâinterrogatoire avant dâĂȘtre dĂ©truit au bulldozer, la FĂ©dĂ©ration palestinienne de football a demandĂ© Ă la FIFA et aux fĂ©dĂ©rations sportives internationales de « soumettre IsraĂ«l Ă la responsabilitĂ© lĂ©gale » pour les violations flagrantes quâil a commises.
Plus de 200 athlĂštes irlandais pratiquant de nombreux sports demandent aux instances sportives internationales, dont la FĂ©dĂ©ration olympique dâIrlande, dâexiger une enquĂȘte sur la violation par IsraĂ«l de la charte olympique et dâimposer des sanctions.
Plus de 37 000 personnes ont signĂ© une rĂ©cente pĂ©tition du Mouvement pour la dĂ©mocratie en Europe 2025 appelant Ă une « suspension immĂ©diate de la participation dâIsraĂ«l Ă tous les sports internationaux jusquâĂ ce quâil se conforme pleinement au droit international et aux rĂšglements sportifs ».
La FĂ©dĂ©ration internationale de hockey sur glace (IIHF) a annoncĂ© quâelle nâautoriserait pas la participation dâIsraĂ«l aux championnats de lâIIHF, invoquant les mĂȘmes raisons de « sĂ©curitĂ© » que celles utilisĂ©es pour suspendre la Russie et le Belarus des compĂ©titions.
Les clubs sportifs palestiniens et les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, qui comprennent les principaux syndicats, lâAssociation du barreau palestinien, lâUnion gĂ©nĂ©rale des femmes palestiniennes et le Conseil des forces nationales et islamiques de Palestine, appellent les comitĂ©s olympiques de la rĂ©gion arabe, du Sud et des Ătats amis de lâOuest Ă les rejoindre et Ă « exiger quâIsraĂ«l soit banni des prochains Jeux olympiques ».
Appel palestinien au CIO pour lâexclusion dâIsraĂ«l aux prochains JO
Nous soussignĂ©s, clubs sportifs et centres de jeunesse palestiniens, et organisations de la sociĂ©tĂ© civile palestinienne, appelons le ComitĂ© international olympique (CIO) Ă appliquer ses principes et Ă remplir ses obligations en bannissant IsraĂ«l des prochains Jeux olympiques qui se tiendront Ă Paris en juillet 2024, jusquâĂ ce quâIsraĂ«l mette fin Ă ses graves violations du droit international, en particulier Ă son systĂšme dâapartheid et Ă son gĂ©nocide en cours dans la bande de Gaza.
Depuis plus de trois mois, IsraĂ«l mĂšne une guerre gĂ©nocidaire contre 2,3 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza occupĂ©e et assiĂ©gĂ©e, dont des dizaines de milliers dâathlĂštes, de supporters et de personnes qui suivent les Jeux olympiques. Face Ă ce gĂ©nocide tĂ©lĂ©visĂ©, les organisations sportives et non sportives internationales nâont plus aucune excuse pour ne pas expulser IsraĂ«l ou, au minimum, suspendre sa participation. Permettre Ă IsraĂ«l, en plein gĂ©nocide, de participer aux prochains Jeux olympiques signifierait Ă la communautĂ© internationale que le CIO approuve le plus grave des crimes de guerre.
Sur la base des principes olympiques, des rĂ©solutions des Nations unies, du Conseil de coopĂ©ration islamique et de la Ligue arabe, ainsi que des confĂ©rences et conventions internationales, en particulier celles relatives aux crimes dâapartheid et de gĂ©nocide, nous appelons les comitĂ©s olympiques de la rĂ©gion arabe, du Sud global et des Ătats amis de lâOccident Ă se joindre Ă nous et Ă exiger quâIsraĂ«l soit banni des prochains Jeux olympiques.
Nous appelons Ă©galement les communautĂ©s sportives, les amateurs de sport et les activistes de la rĂ©gion arabe, du Sud et du monde entier Ă adopter notre demande et Ă faire pression sur le CIO pour quâil interdise IsraĂ«l par des moyens efficaces, notamment en perturbant pacifiquement les rĂ©unions et les rassemblements organisĂ©s en vue des Jeux olympiques.
Au fil des ans, le secteur sportif palestinien a souffert et continue de souffrir des violations israĂ©liennes flagrantes des droits humains et du droit de pratiquer le sport. Les violations israĂ©liennes comprennent lâĂ©tablissement de colonies illĂ©gales sur des terres palestiniennes volĂ©es, ce qui inclut lâĂ©tablissement de clubs sportifs et de stades rĂ©servĂ©s aux colons sur ces terres ; le bombardement et la destruction de stades palestiniens ; la prise dâassaut de clubs sportifs et lâobstruction de matchs ; la confiscation dâĂ©quipements sportifs ; la privation de libertĂ© de mouvement des athlĂštes palestiniens pour assister Ă des entraĂźnements ou Ă des matchs ; la restriction du dĂ©veloppement de clubs sportifs dans la partie occupĂ©e de JĂ©rusalem ; et la prise pour cible dâathlĂštes palestiniens, les tuant ou leur causant des handicaps qui les privent Ă jamais de la pratique du sport. Dans le cadre de son gĂ©nocide en cours, IsraĂ«l a tuĂ© lâentraĂźneur de lâĂ©quipe olympique palestinienne de football, le capitaine Hani Al Masdar, et a dĂ©truit le bureau du ComitĂ© olympique palestinien Ă Gaza.
La Charte olympique oblige clairement le CIO Ă « respecter [âŠ] les droits humains internationalement reconnus et les principes Ă©thiques fondamentaux universels dans le cadre du Mouvement olympique ». Pourtant, nous nâavons pas vu le CIO prendre la moindre responsabilitĂ© pour mettre fin ou sanctionner les graves violations des droits humains perpĂ©trĂ©es par IsraĂ«l Ă lâencontre des athlĂštes palestiniens et de lâinfrastructure sportive palestinienne.
Le CIO applique le principe de neutralitĂ© politique de maniĂšre hypocrite et sĂ©lective en fonction du contexte politique mondial et des intĂ©rĂȘts des puissances coloniales qui le dominent. Par exemple, le CIO a rapidement appelĂ© Ă la solidaritĂ© sportive avec lâUkraine Ă la suite de lâinvasion russe, en imposant des sanctions globales aux organismes sportifs russes et aux athlĂštes russes. En revanche, lorsquâil sâagit du systĂšme dâoccupation militaire et dâapartheid mis en place par IsraĂ«l depuis des dĂ©cennies, le CIO impose les sanctions les plus sĂ©vĂšres non pas Ă IsraĂ«l, mais aux fĂ©dĂ©rations sportives et aux athlĂštes individuels qui osent dĂ©noncer les violations des droits humains commises par IsraĂ«l ou qui adoptent des positions morales de solidaritĂ© avec les Palestiniens. Aujourdâhui, alors que les Palestiniens sont victimes dâun gĂ©nocide Ă Gaza, le CIO menace dâune « action rapide » tout athlĂšte ou officiel qui prendrait une position morale contre les crimes israĂ©liens.
Le CIO ignore Ă©galement que lâarmĂ©e dâoccupation israĂ©lienne a crĂ©Ă© un statut spĂ©cial pour les soldats « athlĂštes olympiques » et leur accorde des privilĂšges particuliers afin quâils puissent continuer Ă sâentraĂźner et Ă concourir tout en servant dans lâarmĂ©e israĂ©lienne. LâarmĂ©e israĂ©lienne estime que 150 athlĂštes olympiques israĂ©liens servent dans lâarmĂ©e.
Le prĂ©sident du CIO dĂ©clare : « Nous devons ĂȘtre politiquement neutres, mais pas apolitiques. Nous savons bien que nos dĂ©cisions ont des implications politiques et nous devons en tenir compte dans notre rĂ©flexion ». Nous sommes tout Ă fait dâaccord. Dans le cas du rĂ©gime israĂ©lien de colonialisme, dâapartheid et dâoccupation militaire, sans parler du gĂ©nocide en cours contre notre peuple, ne pas demander des comptes Ă IsraĂ«l est en soi une position politique, qui consacre lâimpunitĂ© dont il jouit pour poursuivre son carnage.
Tout au long de lâhistoire moderne, les dĂ©cisions des organisations sportives « internationales » telles que le CIO, la FĂ©dĂ©ration internationale de football association (FIFA) et dâautres ont jouĂ© un rĂŽle dĂ©cisif pour mettre fin aux violations des droits humains et aux crimes contre lâhumanitĂ© dans le monde entier. Lâexemple le plus marquant est le rĂŽle que les sanctions sportives et le boycott sportif mondial ont jouĂ© dans le dĂ©mantĂšlement du rĂ©gime dâapartheid en Afrique du Sud. Cependant, la lecture de lâhistoire montre Ă©galement que ces dĂ©cisions morales nâont pas Ă©tĂ© prises dâemblĂ©e. Ă lâĂ©poque, les organisations sportives internationales ont Ă©galement invoquĂ© le principe de neutralitĂ© et de sĂ©paration du sport et de la politique pour rĂ©sister aux appels Ă sanctionner lâapartheid. Cependant, la pression mondiale du mouvement anti-apartheid, suivie par la pression des membres des organisations, en particulier dans le Sud, a menacĂ© les intĂ©rĂȘts de ces organisations sportives internationales, les incitant finalement Ă imposer des sanctions au rĂ©gime de lâapartheid.
Nous nous joignons Ă ceux et celles qui protestent contre les Jeux de Paris, qui imposent des infrastructures nuisibles Ă lâenvironnement Ă la « colonie française de Tahiti », qui dĂ©placent les sans-abri et les migrants de la ville, et qui utilisent les Jeux comme un laboratoire pour la surveillance intrusive par lâIA.
Ces organismes dominĂ©s par lâOccident qui prĂ©tendent ĂȘtre mondiaux ne comprennent que le langage de la pression. Unis dans nos appels Ă la justice, nous avons le pouvoir dâexercer la pression nĂ©cessaire pour mettre fin Ă la complicitĂ© et Ă lâhypocrisie du CIO. Si ce nâest pas maintenant, quand ?