marielle 🐱

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Les Etats-Unis demandent Ă  la Chine de faire pression sur l’Iran pour que la navigation en mer Rouge redevienne normale ; rĂ©ponse chinoise : cessez d’aider les criminels sionistes et tout rentre dans l’ordre.

    US urges China to help curb Red Sea attacks by Iran-backed Houthis
    ▻https://archive.ph/2024.01.25-213233/https://www.ft.com/content/bba68661-6c9b-41b5-ab74-d573b3a27c54

    On Wednesday, the Chinese foreign ministry said Beijing was calling for a stop to “disturbance to civilian ships” and had “been in close communication with various parties and worked actively to alleviate the tension in the Red Sea”.

    However, in veiled criticism of the US and UK attacks on the Houthis, the ministry urged the “relevant parties to avoid adding fuel to the fire”, adding that the UN Security Council had “never authorised the use of force by any country on Yemen”.

    The Red Sea tension was also a “spillover” from the Gaza conflict, which should be ended as soon as possible, the ministry said.

  • Cancel culture : le lobby agro-industriel fait annuler une journĂ©e d’étude sur l’écologie - Contre Attaque
    ▻https://contre-attaque.net/2024/01/25/cancel-culture-le-lobby-agro-industriel-fait-annuler-une-journee-det

    Il en faut peu pour Ă©nerver le lobby agro-industriel. Ce jeudi 25 janvier, la prestigieuse Ă©cole d’agronomie Agro Paris Tech devait organiser une journĂ©e d’étude intitulĂ©e : « Paradoxes de l’action stratĂ©gique Ă©cologiste contemporaine ».

    Une rencontre prĂ©vue de longue date, rĂ©unissant des professeurs, des chercheurs et des personnes engagĂ©es dans les mobilisations Ă©cologistes, pour aborder, avec les Ă©tudiant-es, les questions relatives Ă  l’écologie, aux modalitĂ©s de son action et Ă  la rĂ©pression Ă  laquelle elles sont confrontĂ©es.

    Une simple journĂ©e de formation, comme il y en a rĂ©guliĂšrement Ă  Agro Paris, avec des intervenants de diverses sensibilitĂ©, y compris pratiquant l’agriculture intensive. « Cette journĂ©e d’étude s’inscrit dans des recherches que nous menons depuis plusieurs annĂ©es sur les Ă©volutions des pratiques Ă©cologistes, au regard de l’aggravation des situations Ă©cologiques » explique Arnaud Villalbal, enseignant Ă  l’initiative de ces rencontres. Mais cela n’a pas plu au lobby de l’agriculture intensive. Pourquoi ? Parmi les invitĂ©-es se trouvent le collectif Bassines Non Merci, les SoulĂšvements de la Terre, des spĂ©cialistes de la rĂ©pression ou un acteur de la cause anti-spĂ©ciste, entre autres.

    #lobby de l’#agroindustrie

    • « J’ai honte de mon Ă©cole Â» : AgroParisTech annule l’invitation de militants Ă©colos
      ▻https://reporterre.net/J-ai-honte-de-mon-ecole-AgroParisTech-annule-l-invitation-de-militants-e

      L’école AgroParisTech a annulĂ© une journĂ©e d’étude avec des activistes antibassines et antispĂ©cistes, prĂ©vue le 25 janvier. Motif : Ă©viter qu’elle ne leur serve de « caisse de rĂ©sonance ». Elle a finalement Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e ailleurs.

      lundi 22 janvier Ă  13 h 30, Bruno Villalba a reçu un coup de fil d’une tout autre teneur : « Il m’a fait savoir dĂšs le dĂ©part de la conversation qu’il avait dĂ©cidĂ© d’interdire la journĂ©e, se remĂ©more le chercheur dĂ©pitĂ©. Il a remis en cause la portĂ©e scientifique de l’évĂ©nement, sans rĂ©ellement apporter d’élĂ©ments probants. Il a prĂ©cisĂ© que le contexte ne se prĂȘtait pas Ă  cette journĂ©e. Qu’il n’était pas souhaitable de recevoir des personnes condamnĂ©es pour leurs actions . »

  • Avertissement trĂšs grave et Ă©videmment inutile
    ▻https://www.dedefensa.org/article/avertissement-tres-grave-et-evidemment-inutile

    Avertissement trĂšs grave et Ă©videmment inutile

    26 janvier 2024 (07H30) – Il est difficile d’aborder le cƓur vaillant la prĂ©sentation d’un texte aussi Ă©vident et aussi fondamental, tant on sait si bien qu’il ne servira certainement absolument Ă  rien. La chose est adressĂ©e au prĂ©sident des États-Unis et c’est comme si vous vous adressiez Ă  un marchand d’ice-creams : il attendait des livraisons d’un nouveau parfum, vanille au poivre et sel, et vous lui donnez une rĂ©flexion sur la possible probabilitĂ© de la TroisiĂšme Guerre mondiale. Il vous rĂ©pondrait : “allez allez, du vent, va donc jouer avec cette poussiĂšre”.

    Je fais en effet l’hypothĂšse que ce texte du groupe VIPS (Veteran Intelligence Professionals for Sanity), qui rassemble une foule de retraitĂ©s, de dĂ©missionnaires et de lanceurs d’alerte de tous les (...)

    • Il n’est pas nĂ©cessaire de remonter cinq siĂšcles en arriĂšre jusqu’à Philippe II. Comme vous vous en souviendrez, le prĂ©sident Obama a fait face aux pressions bipartites pour envoyer des armes Ă  l’Ukraine. Selon le New York Times , il a averti ses collaborateurs qu’« armer les Ukrainiens encouragerait l’idĂ©e qu’ils pourraient rĂ©ellement vaincre les Russes, bien plus puissants, et que cela entraĂźnerait donc potentiellement une rĂ©ponse plus Ă©nergique de la part de Moscou ».

      Enfin, les tentatives visant Ă  qualifier le prĂ©sident Vladimir Poutine de paranoĂŻaque ne rĂ©sistent pas au constat de l’évidence. Poutine a entendu ces mots de la bouche du secrĂ©taire Austin :

      « L’un des objectifs des Etats-Unis en Ukraine est d’affaiblir la Russie. 
 Les Etats-Unis sont prĂȘts Ă  remuer ciel et terre pour aider l’Ukraine Ă  gagner la guerre contre la Russie. »

      Notre dernier avertissement d’il y a un an mĂ©rite d’ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© :

      « Les États-Unis peuvent-ils atteindre l’objectif d’Austin ? Impossible sans recourir aux armes nuclĂ©aires. »

      Il existe donc une grande dĂ©connexion conceptuelle – et exceptionnellement dangereuse. En termes simples, il n’est pas possible de « gagner la guerre contre la Russie » ET d’éviter la TroisiĂšme Guerre mondiale. Que notre secrĂ©taire Ă  la DĂ©fense, Austin, puisse penser que cela est possible est carrĂ©ment effrayant. Quoi qu’il en soit, le Kremlin doit supposer qu’il le pense. C’est donc une illusion trĂšs dangereuse.

  • est en train d’en avoir une nouvelle preuve : quand on est dans une pĂ©riode « creuse » en ce qui concerne la lecture, c’est-Ă -dire quand depuis quelques jours rien ne trouve grĂące Ă  nos yeux et que l’on a du mal Ă  finir les bouquins commencĂ©s, le mieux pour se remettre le pied Ă  l’étrier reste le polar nordique en gĂ©nĂ©ral et islandais en particulier. LĂ , quasiment aucune chance de se tromper : si ces petits romans insulaires sont rarement rĂ©volutionnaires ils ne sont jamais mauvais.

    Est-ce dĂ» Ă  ce cĂŽtĂ© insulaire, justement ? En Islande tout rĂ©cit est fatalement un huis clos alors les Ă©crivain·e·s du coin ne se dispersent pas, voyez, la rĂšgle des trois unitĂ©s (de temps, de lieu et d’action) est trĂšs souvent respectĂ©e. La seule difficultĂ© consiste Ă  retenir les noms Ă  coucher dehors dont sont affublĂ©s les personnages et aprĂšs hop ! tout roule, on n’a plus qu’à se laisser emporter dans ces dĂ©paysantes histoires de gens hautement civilisĂ©s — du moins du point de vue de notre foutraque latinitĂ©.

    On pourrait d’ailleurs s’étonner qu’un si petit pays, qui compte finalement assez peu d’habitant·e·s et un des plus bas taux de criminalitĂ© du monde, produise autant de polars au kilomĂštre carrĂ© — parce qu’il y en a une sacrĂ©e flopĂ©e, hein, c’est quasiment de la production de masse. Ça laisse l’impression que ça leur manque dans la « vraie » vie, ça, les meurtres et les assassinats ; dans un univers si policĂ© (1) les ceusses sont obligé·e·s de compenser en couchant sur le papier tous les trucs flippants qu’iels n’ont pas l’occasion de rĂ©aliser. Quand dans la rĂ©alitĂ© il faut parcourir deux cents bornes Ă  pieds dans la lave et dans la glace avant de trouver une potentielle victime Ă  trucider, forcĂ©ment ça tempĂšre un peu les ardeurs.

    Bref : « L’Île », de SigrĂ­Ă°ur HagalĂ­n BjörnsdĂłttir. Parfait Ă  lire quand on n’a plus la force de lire.

    –-------------------
    (1) Pas policier, hein : policĂ©. Ce sont quasiment des antonymes.

    • Merci @nicole !

      « L’Île » est considĂ©rĂ© comme l’un des livres les plus importants de ces derniĂšres annĂ©es en Islande. Et ce n’est pas Ă©tonnant, car les questions qui y sont soulevĂ©es ont un caractĂšre intemporel et universel, et le message semble ĂȘtre particuliĂšrement important pour l’Europe au dĂ©but du XXIe siĂšcle. L’auteur est une journaliste de radio islandaise bien connue et une chroniqueuse politique. « L’üle » est un dĂ©but de fiction, qui dans son pays natal a suscitĂ© des dĂ©bats houleux sur la sĂ©curitĂ© de l’Etat, l’état de la sociĂ©tĂ© et de l’individu, la responsabilitĂ© de soi-mĂȘme et d’autres, ainsi que le problĂšme des migrants et des Ă©trangers.

      Traduit par Eric Boury, traducteur des livres d’ Arnaldur Indridason, il se lit vite, facilement, l’écriture est fluide, dynamique, le rythme nous prend et nous laisse couler sur cette terre d’Islande. Le livre commence innocemment. Ou plutĂŽt apparemment innocent. Un jour, l’Internet cesse de fonctionner en Islande, et vous ne pouvez pas Ă©tablir de liens avec d’autres pays. Cela semble ĂȘtre une panne temporaire, quoique mystĂ©rieuse, ou une attaque de pirate informatique.
      Cependant, il s’avĂšre rapidement que l’üle a Ă©tĂ© coupĂ©e du reste du monde, et toutes les tentatives de contact avec elle se soldent par un Ă©chec.

      Les islandais ressentent des inconvĂ©nients diffĂ©rents, mais ils espĂšrent toujours que le gouvernement rĂ©parera et expliquera le mystĂ©rieux casse-tĂȘte.

      La vision et le ressenti des Ă©vĂ©nements se fait par les yeux de personnages de milieux et d’ñges diffĂ©rents. Des islandais « pure souche » et des islandais d’adoption, des personnages dĂ©cisionnaires de l’état et des gens ordinaires.

      L’illusoire, le superficiel n’a plus d’importance, seuls les besoins primitifs, se nourrir, deviennent la prĂ©occupation de ce pays.

      Un exemple, les façades vitrées des banques sont démontées pour en faire des serres de culture.

      Des membres de la communautĂ©, autrefois mal considĂ©rĂ©s deviennent influant. Les paysans dĂ©tiennent la vie de nombreuses personnes dans leur mains. L’argent n’a plus de valeur, le systĂšme qui fait tourner notre monde n’a plus sa place.

      Pour l’instant, c’est encore relativement calme et seuls des Ă©pisodes uniques semblent dĂ©ranger les gens.
      BientĂŽt, cependant, il s’avĂšre qu’il y a une pĂ©nurie de carburant, d’énergie et de nourriture. Le crime est en hausse, et parmi les indigĂšnes d’Islande, des instincts hostiles naissent contre les Ă©trangers qui y vivent 


      Une question apparaĂźt, comment fait un gouvernement pour rĂ©organiser une Ă©conomie qui n’a plus l’habitude de rĂ©pondre aux besoins vitaux de ses habitants ?

      Comment transformer un systĂšme fonctionnant avec des apports extĂ©rieurs par un autre basĂ© sur les ressources seules de l’üle ?

      Comment faire face Ă  une opposition politique qui critique et veux profiter de l’état d’urgence pour prendre le pouvoir. Comment rĂ©soudre des problĂšmes immenses en trĂšs peu de temps ?

      Comment faire pour maĂźtriser les instincts des plus forts contre les plus faibles ?

      Comment donner Ă  manger Ă  tous, quand le bien commun n’est plus Ă  l’ordre du jour ?

      De nombreuses questions se posent, dans le roman, mais aussi sur notre systĂšme actuel. Le roman montre un fonctionnement existant, sous jacent, prĂȘt Ă  Ă©clater.

      Cette expĂ©rience est partagĂ©e par deux personnages principaux : le journaliste Hjalti, connu pour son intransigeance, et son ex-partenaire, Maria, qui vient d’Espagne et Ă©lĂšve seule deux enfants.

      La situation particuliĂšre dans le pays signifie qu’ils doivent tous les deux prendre les dĂ©cisions les plus difficiles dans leur vie, sans ĂȘtre sĂ»rs qu’ils vont bien.

      Et pour un journaliste indépendant, et pour un violoniste sans emploi dont le fils a la peau sombre, des temps dangereux arrivent.

      Etes-vous influencĂ© par l’environnement et le pouvoir, ou Ă©chappez-vous dans l’inconnu, incertain, mais peut-ĂȘtre en vous garantissant une chance de briser la place ? Ce ne sont que quelques-unes des questions qui hantent les hĂ©ros. Trouver la rĂ©ponse dans le chaos du pays est plus difficile qu’il n’y paraĂźt au premier abord.

      Comme je l’ai mentionnĂ©, l’histoire se dĂ©roule en Islande, mais ce pourrait ĂȘtre n’importe quel autre endroit. Comme la tension et les Ă©vĂ©nements turbulents sont suivis, il est difficile de ne pas ĂȘtre impressionnĂ© que la mĂȘme chose puisse arriver et oĂč nous vivons.

      Comment notre gouvernement se comporterait-il alors ? Comment rĂ©agirions-nous nous-mĂȘmes ? – Ce sont des questions qui naissent dans l’esprit du lecteur.

      N’espĂ©rer pas trouver la solution dans les derniĂšres pages du livre, la fin est ouverte, comment cela se finira t’il ? L’Islande retrouvera t’elle contact avec le reste du monde ?

      ▻https://legrandnord.org/lile-roman-de-sigridur-hagalin-bjornsdottir

  • Surprise ! En 2027, les thermostats connectĂ©s seront obligatoires dans tous les logements

    AprĂšs l’obligation d’avoir un compteur de gaz et d’électricitĂ© connectĂ©, les lobbies de l’industrie viennent de nous pondre une petite loi sympathique qui devrait faire rentrer plein de soussous dans le popoches de leurs actionnaires : Une loi rendant obligatoire le thermostat connectĂ©.

    Tout ça, comme d’hab, au nom de l’économie (ça a marchĂ© dans le secteur de l’énergie, hein ?)

    Et paf ! l’UFC dĂ©montre dĂ©jĂ  que les acteurs du marchĂ© ont dĂ©jĂ  insĂ©rĂ© dans les petits caractĂšres quelques closes trĂšs sympathiques comme la possibilitĂ© de pouvoir baisser vos chauffages Ă  votre place et sans votre consentement. Ils appellent ça du « gagnant gagnant ».

    Si on ajoute Ă  ces joyeusetĂ©s la faible espĂ©rance de vie, la vulnĂ©rabilitĂ© et l’obligation d’entretien propres aux gadgets connectĂ©, cela vous offre des perspectives assez certaines d’occupation de vos soirĂ©es sous forme de joute verbales avec des hotlines situĂ©es dans des pays Ă  main d’Ɠuvre compĂ©titive (comme ils disent).

    Chauffage - Que cachent les thermostats connectĂ©s gratuits ? - ActualitĂ© - UFC-Que Choisir
    ▻https://www.quechoisir.org/actualite-chauffage-que-cachent-les-thermostats-connectes-gratuits-n1156

    #thermostats_connectés #lobby_industriel #obsolescence programmé #économie_d_énergie

  • Une #Ăźle_artificielle pour dĂ©porter les palestiniens ?

    Ce lundi 22 janvier Ă  Bruxelles, une rĂ©union du Conseil des affaires Ă©trangĂšres de l’Union EuropĂ©enne Ă©tait organisĂ©e, en prĂ©sence de Ministres des 27 États membres ainsi que du reprĂ©sentant d’IsraĂ«l, invitĂ© pour parler de la situation au Proche-Orient.

    À cette occasion, le chef de la diplomatie IsraĂ©lienne, #IsraĂ«l_Katz, a proposĂ© la construction d’une Ăźle artificielle en #MĂ©diterranĂ©e, au large de Gaza, pour y “loger” la population palestinienne, selon les mot du journal anglais The Guardian. Le ministre a montrĂ© deux vidĂ©os lors de cette rĂ©union, l’une montrant une ligne de train reliant Gaza Ă  la Cisjordanie, et l’autre montrant ce projet d’üle artificielle comprenant un port, une zone industrielle et des habitations. Cette modĂ©lisation d’üle hautement militarisĂ©e et comprenant des checkpoints parait toutefois bien trop petite pour y dĂ©porter un grand nombre de palestiniens.

    Cette proposition semble aussi dystopique que dĂ©placĂ©e, car cette rĂ©union avait pour objectif de discuter de la crise humanitaire qui frappe Gaza et les moyens d’aller vers une dĂ©sescalade de la violence. Josep Borell, le reprĂ©sentant des affaires Ă©trangĂšres pour l’Union EuropĂ©enne, a dĂ©clarĂ© aux journalistes : « Je pense que le ministre aurait pu mieux utiliser son temps pour s’inquiĂ©ter de la situation dans son pays ou du nombre Ă©levĂ© de morts Ă  Gaza ». Plusieurs ministres ont exprimĂ© leur « perplexitĂ© ». C’est un euphĂ©misme.

    Ce projet d’üle remonterait Ă  l’époque oĂč Katz Ă©tait ministre israĂ©lien des Transports et a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois dans une vidĂ©o de 2017 comme « une rĂ©ponse Ă  une rĂ©alitĂ© qui est mauvaise pour les Palestiniens et pas bonne pour IsraĂ«l », selon Reuters.

    La rĂ©union avait lieu aprĂšs que le Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahou ait rĂ©pĂ©tĂ© son opposition Ă  la crĂ©ation d’un État palestinien. Sachant que la « solution Ă  deux États », palestinien et israĂ©lien, est celle proposĂ©e par les États europĂ©ens. Une idĂ©e hypocrite, puisque l’extrĂȘme droite israĂ©lienne est en train de raser Gaza et d’éliminer ses habitants tout en colonisant morceaux par morceaux la Cisjordanie. Tout ceci vise Ă  rendre impossible toute crĂ©ation d’un futur État palestinien viable. La seule option rĂ©aliste est celle d’un seul État, multiconfessionnel, avec une Ă©galitĂ© des droits, sans murs, sans discrimination, sans colonisation.

    Netanyahou et ses complices n’ont jamais cachĂ© leur volontĂ© d’annexer toute la terre palestinienne, au nom de textes religieux vieux de plus de 2000 ans attribuant, selon eux, ce territoire au seul peuple juif. Dans cette logique messianique, il faudrait donc chasser tous les palestiniens.

    Il y a quelques jours, les mĂ©dias rĂ©vĂ©laient un autre projet du gouvernement israĂ©lien : celui de dĂ©porter la population de Gaza vers un pays africain, affirmant mĂȘme que des nĂ©gociations avaient lieu avec le Congo. Une proposition finalement dĂ©mentie face au scandale.

    Au dĂ©but de la seconde guerre mondiale, les nazis annonçaient leur projet de chasser tous les juifs d’Europe et envisageaient sĂ©rieusement de les dĂ©porter sur l’üle de Madagascar. Un plan appelĂ© « Madagaskar Projekt » a mĂȘme Ă©tĂ© Ă©laborĂ© par des cadres du Reich. Face aux contraintes logistiques posĂ©es par la guerre, et animĂ© par un antisĂ©mitisme exterminateur, Hitler avait optĂ© pour la solution finale et les camps de la mort.

    L’idĂ©e d’üles « ghettos » ou d’üles « prison » pour parquer les indĂ©sirables n’est pas unique dans l’histoire. Au large de l’Australie, l’üle de Nauru et celle de Manus ont Ă©tĂ© transformĂ©es en camps visant Ă  enfermer des personnes sans-papiers pendant des mois voire des annĂ©es. Ce modĂšle inspire l’Europe, qui installe des points de contrĂŽles et des camps de rĂ©fugiĂ©s sur les Ăźles aux portes de l’Europe.

    Cependant, le projet israĂ©lien serait d’une ampleur sans commune mesure, et paraĂźt difficilement rĂ©alisable s’il fallait y dĂ©placer des centaines de milliers de personnes. Mais le fait mĂȘme qu’une telle idĂ©e soit Ă©voquĂ©e tĂ©moigne d’une volontĂ© d’épuration ethnique de la part de l’État israĂ©lien.

    ▻https://contre-attaque.net/2024/01/22/une-ile-artificielle-pour-deporter-les-palestiniens

    #ßle #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_palestiniens #Palestine #ßles #Israël

    voir aussi, signalĂ© par @gonzo :
    Sources, Katz proposes artificial island in front of Gaza.
    â–șhttps://seenthis.net/messages/1037778

    ajoutĂ© Ă  la mĂ©taliste autour des #Ăźles qui sont utilisĂ©es (ou dont il a Ă©tĂ© question d’imaginer de le faire) pour y envoyer des #rĂ©fugiĂ©s :
    â–șhttps://seenthis.net/messages/881889

  • Le Bon, la Brute et le Militant : un hommage Ă  Toni Negri
    ▻https://lundi.am/Le-Bon-la-Brute-et-le-Militant-un-hommage-a-Toni-Negri

    Trop jeunes pour en avoir Ă©tĂ© directement tĂ©moin, les annĂ©es soixante-dix italiennes constituent l’un de nos derniers mythes. Consciemment ou non, la plupart de nos expĂ©riences de lutte, des squats aux places, se sont coulĂ©es dans les vestiges de ses rĂ©pertoires fragmentaires, seule vĂ©ritable collectivitĂ© que nous ayons connue.

    Le Negri que nous aimions Ă©tait celui qui avait renoncĂ© Ă  une carriĂšre universitaire prometteuse et confortable pour se changer en agitateur. Celui qui nous avait appris que la rage, la colĂšre, le dĂ©sespoir, la haine et l’aliĂ©nation que nous ressentions n’étaient rien d’autre que le dĂ©sir fiĂ©vreux d’une vie et d’un monde diffĂ©rents, rien d’autre qu’une passion Ă©trange et profonde pour nos camarades, rien d’autre qu’un dĂ©vouement total et obsessionnel au service de l’abolition des tyrannies du capital. C’est le Negri qui affirmait que ricominciare da capo non significa andare indietro (recommencer ne signifie pas reculer), transformant Potere Operaio en Autonomia, Ă©tablissant une mĂ©thode de rupture qui cĂ©lĂ©brait le refus prolĂ©tarien de la mĂ©moire mĂ©lancolique et institutionnelle de la gauche. C’est le Negri qui a vu dans chaque concept de l’économie vulgaire une catĂ©gorie de l’antagonisme. C’est le Negri qui nous a montrĂ© la dignitĂ©, l’ardeur et la joie inhĂ©rentes Ă  la lutte, Ă©chappant au cynisme critique. C’est le Negri qui a pris au pied de la lettre l’affirmation de Marx selon laquelle le communisme est « mouvement rĂ©el d’abolition [de l’état actuel] », en saisissant comment les moments de lutte Ă©taient aussi des moments de communion et, par consĂ©quent, des exemples de quelque chose Ă  venir.

    Le Negri que nous avons rejetĂ©, avec un empressement rĂ©servĂ© Ă  ceux que l’on aime, Ă©tait le Negri de la chasse sisyphĂ©enne au prochain sujet collectif, chaque nouvelle hypothĂšse se dissolvant en fumĂ©e, l’une aprĂšs l’autre. C’est le Negri qui affirmait que chaque nouvelle tendance sociale Ă©tait une nouvelle expression de « rĂ©sistance », sans jamais vraiment expliquer pourquoi ni comment. C’est le Negri qui a transformĂ© le post-opĂ©raĂŻsme en une sociologie insipide. C’est le Negri de l’Union europĂ©enne, le Negri du revenu de base universel, le Negri constituant, le Negri dĂ©mocratique, le Negri accĂ©lĂ©rationniste, etc.

    Mais il n’y a, en rĂ©alitĂ©, pas d’opposition entre le Negri cagoulĂ© et le Negri citoyen. AprĂšs sa mort, nous devons admettre, en toute honnĂȘtetĂ©, qu’une telle distinction Ă©tait notre propre invention. Negri Ă©tait parfaitement cohĂ©rent. La continuitĂ© de sa pensĂ©e rĂ©sidait dans la maniĂšre dont son optimisme beckettien Ă©tait intrinsĂšquement tissĂ© dans son travail philosophique et politique.

    â–șhttps://seenthis.net/messages/1032920
    â–șhttps://seenthis.net/messages/1032212

    #Toni_Negri #antagonisme

    • avec une note de la rĂ©daction de Lundi matin qui va bien...

      Le Spectacle et le Biopouvoir auront atteint un degrĂ© d’intĂ©gration inĂ©galĂ© dans nos vies – dont le confinement est le signe et l’accĂ©lĂ©ration synthĂ©tique (santĂ© et distantiel)

      pour un texte tout Ă  fait contemporain, croyant discerner dans

      une passion Ă©trange et profonde pour nos camarades

      le marqueur ’indubitable du communisme.

      #bouffons

  • Les arguments en faveur de sanctions sportives Ă  l’encontre d’IsraĂ«l
    Posted on janvier 20, 2024 | Karim Zidan | The Guardian | Traduction MUV pour l’AURDIP

    ▻https://aurdip.org/les-arguments-en-faveur-de-sanctions-sportives-a-lencontre-disrael

    Alors que le nombre de Palestiniens tuĂ©s par les bombes israĂ©liennes Ă  Gaza ne cesse d’augmenter et que des rapports font Ă©tat de l’apparition de « poches de famine » dans le territoire, les Palestiniens semblent avoir peu de moyens de se dĂ©fendre. L’un d’entre eux pourrait ĂȘtre le sport, qui unit le monde entier.

    À la veille du Nouvel An, la FĂ©dĂ©ration jordanienne de football (JFA) a publiĂ© une dĂ©claration appelant la communautĂ© sportive mondiale Ă  prendre « des mesures dĂ©cisives pour mettre fin Ă  l’agression contre les Palestiniens Ă  Gaza et dans les territoires occupĂ©s ».

    La dĂ©claration appelle Ă  des sanctions sĂ©vĂšres Ă  l’encontre des associations sportives israĂ©liennes afin de les isoler du sport international. Il s’agirait notamment d’interdire aux Ă©quipes, clubs, joueurs et reprĂ©sentants israĂ©liens de participer aux compĂ©titions internationales « jusqu’à ce que l’État occupant se conforme aux exigences internationales relativement au cessez-le-feu ».

    « Le mĂ©pris flagrant des lois morales et humanitaires a transformĂ© les installations de football Ă  Gaza en lieux de danger, d’humiliation et d’agression pour des civils et des enfants innocents, les dĂ©tournant ainsi de leur vocation d’espaces de joie et d’espoir », peut-on lire dans la dĂ©claration. « Le silence dans ces circonstances critiques peut ĂȘtre perçu comme une approbation implicite des pratiques illĂ©gales de l’occupation, impliquant potentiellement certaines parties dans ces atrocitĂ©s graves. »

    La dĂ©claration de la JFA intervient quelques jours aprĂšs la diffusion d’images troublantes montrant les troupes israĂ©liennes transformant le stade de Yarmouk – l’une des plus anciennes installations sportives de Palestine – en un camp d’internement de fortune pour les dĂ©tenus palestiniens. Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont Ă©tĂ© rassemblĂ©s, dĂ©shabillĂ©s jusqu’à leurs sous-vĂȘtements et ont eu les yeux bandĂ©s tandis que des soldats armĂ©s et des chars encerclaient le terrain. (...)

    • 300 Teams & Sports Clubs Call to Ban Israel from the Olympics
      Jan 22, 2024 - IMEMC
      ▻https://imemc.org/article/300-teams-sports-clubs-call-to-ban-israel-from-the-olympics

      As the International Olympic Committee (IOC) met this weekend, more than 300 Palestinian sports clubs and dozens of major Palestinian civil society organizations launched a call to #BanIsrael from the Olympics, starting with the games in Paris this summer.

      The Palestinian clubs, which include men’s and women’s football, basketball, and volleyball teams – some of whose players have been killed by Israeli bullets, are calling on the IOC to “apply its principles and fulfill its obligations by banning Israel from the next Olympic Games to be held in Paris in July 2024, until it ends its grave violations of international law, particularly its system of apartheid and its ongoing genocide in Gaza.” (...)

  • Vous ne comprenez rien au chĂŽmage ? C’est le but
    ▻https://www.frustrationmagazine.fr/comprendre-chomage

    On a comptĂ© et en cinq ans, il y a eu pas moins de 30 aller-retours de nĂ©gociation et de rĂ©forme de l’assurance chĂŽmage. Au total, deux grandes rĂ©formes et une dizaine de lois, dĂ©crets et rĂšglements ont profondĂ©ment transformĂ© le droit au chĂŽmage en France. Nul besoin de culpabiliser, Ă  ce niveau de complexitĂ© [
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    • un droit universel au chĂŽmage, sans conditions, financĂ© par les cotisations

      Et la cotisation sociale crĂ©era l’emploi (1999) du regrettable Bernard Friot a fourni une position idĂ©elle Ă  la gauche sur l’enjeu du chĂŽmage. Ne rien comprendre pour ne rien transformer. Mouvant maquis rĂ©glementaire et propagande d’un cĂŽtĂ©, dormitif brouillard idĂ©ologique de l’autre (vous ne comprenez rien Ă  la politique ? c’est le but), enfumages croisĂ©s.

      #idéologie #chÎmage #gauche #gauche_débile

  • Gramsci, penseur lĂ©niniste de la rĂ©volution
    ▻https://www.revolutionpermanente.fr/Gramsci-penseur-leniniste-de-la-revolution

    Simple consensus « Ă©thico-politique » ou processus d’« Ă©volution rĂ©formiste » et, surtout, disparition systĂ©matique de toute notion de prolĂ©tariat : dans sa relecture contemporaine le concept d’hĂ©gĂ©monie, thĂ©orisĂ© par Antonio Gramsci, est devenu un poncif politico-culturel aux contours flous, rĂ©cupĂ©rĂ© tous azimuts jusque dans les rangs de l’extrĂȘme-droite. Pourtant la notion d’hĂ©gĂ©monie et sa thĂ©orisation par le rĂ©volutionnaire italien restent d’une actualitĂ© brĂ»lante pour penser la rĂ©volution, Ă  condition cependant qu’on l’inscrive dans une juste filiation, celle de LĂ©nine.

  • Le prix de l’électricitĂ© explose pour les particuliers alors qu’il baisse sur les marchĂ©s : explications
    ▻https://contre-attaque.net/2024/01/22/le-prix-de-lelectricite-explose-pour-les-particuliers-alors-quil-bai

    9,8% d’augmentation le 1er fĂ©vrier, +44% sur deux ans

    Le Ministre de l’économie Bruno Le Maire, surnommĂ© « gros renflement brun » au gouvernement, vient de l’annoncer sur TF1 : le prix de l’électricitĂ© va augmenter de 9,8% en heures pleines le 1er fĂ©vrier. C’est le mĂȘme ministre qui promet, depuis deux ans, que l’inflation est derriĂšre nous et que les prix vont baisser. Histoire de bien se foutre de tout le monde, il a quand mĂȘme prĂ©cisĂ© qu’il avait promis que la hausse ne dĂ©passerait pas 10%
 Merci pour les 0,2% Bruno !

    Le projet du gouvernement est de mettre fin progressivement au « bouclier tarifaire » mis en place fin 2021 pour limiter la hausse des prix pour les particuliers.

    Sur deux ans, l’électricitĂ© a augmentĂ© de 44% pour les particuliers. Pourtant, le « prix de gros » sur les MarchĂ©s ne fait que baisser depuis l’automne 2022. Le coĂ»t de l’électricitĂ© avait fortement augmentĂ© au moment du dĂ©clenchement de la guerre en Ukraine, et ne cesse de diminuer depuis. Il n’y a donc, a priori, pas de raison Ă  une telle hausse. Quelle est donc cette diablerie ?

    Il existe une Commission de rĂ©gulation de l’énergie – CRE – institution chargĂ©e de fixer les prix de l’énergie, en accord avec les directives europĂ©ennes. On trouve Ă  sa tĂȘte une proche de Macron, l’ancienne ministre Emmanuelle Wargon, qui fut aussi lobbyiste pour Danone.

    C’est que le prix de l’électricitĂ© est indexĂ© au niveau europĂ©en. MĂȘme si la France produit de l’électricitĂ© peu chĂšre, elle ne peut pas la vendre en-dessous du prix de marchĂ© fixĂ© Ă  l’échelle de l’Union EuropĂ©enne. L’électricitĂ© est donc vendue et achetĂ©e sur le marchĂ© de gros et elle est alignĂ©e sur un tarif de l’énergie qui comprend le gaz, puisque le prix du KWh correspond au coĂ»t du dernier KWh produit, bien souvent issu de centrales Ă  gaz pour mieux s’ajuster Ă  la demande.

    C’est un peu technique, mais l’arnaque est totale : si le prix du gaz augmente, celui de l’électricitĂ© aussi, sans aucun lien avec son coĂ»t rĂ©el. Les prix du gaz ont tirĂ© les prix europĂ©ens de l’électricitĂ© Ă  la hausse au dĂ©but de la guerre en Ukraine. Sauf qu’ils ne sont jamais redescendus. Les gouvernants français ont pourtant imposĂ© l’industrie nuclĂ©aire en France contre la promesse d’une Ă©lectricitĂ© peu chĂšre. On voit le rĂ©sultat.

    En juin 2023, la Commission de rĂ©gulation de l’énergie avait mĂȘme prĂ©conisĂ© une hausse de plus de 74,5% de l’électricitĂ© en France ! On y arrive, puisque l’électricitĂ© continuera d’augmenter en 2025.

    L’augmentation massive du prix de l’électricitĂ© et du gaz frappe les mĂ©nages les plus pauvres pour satisfaire la soif d’austĂ©ritĂ© de l’Union EuropĂ©enne qui demande Ă  la France de supprimer les protections.

    Selon une Ă©tude de l’Insee publiĂ©e en 2022, « 10% des Français vivent dans un mĂ©nage qui n’a pas les moyens financiers » de se chauffer, contre 5 Ă  7% entre 2014 et 2021. Et la forte augmentation des prix aggrave la situation. Des pans entiers de la population basculent dans la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique et l’insĂ©curitĂ© sociale. Merci Bruno !

    • Maxime Combes

      RĂ©sumons
      âžĄïžquand les marchĂ©s spĂ©culatifs s’envolent, les prix augmentent & l’Etat dĂ©pense un #pognondedingue pour en limiter l’effet
      âžĄïžquand les marchĂ©s se calment, les prix augmentent car l’exĂ©cutif nous fait payer le bouclier tarifaire

      Les spéculateurs ne sont pas inquiétés

      C’est dingue : depuis plusieurs annĂ©es, Bruxelles et Paris ont fait le choix de protĂ©ger quoi qu’il en coĂ»te des « fournisseurs » d’électricitĂ© privĂ©s qui ne produisent rien mais qui s’engraissent sur le dos des contribuables, des consommateurs et d’EDF.

      Tu perds
      Ils gagnent !

      ▻https://twitter.com/MaximCombes/status/1749341014626648331

  • « La ministre des barres parallĂšles, du pentathlon et de l’éducation nationale crache d’emblĂ©e sur l’institution scolaire et ça ne doit plus passer »
    ▻https://qg.media/blog/haroldbernat/la-ministre-des-barres-paralleles-du-pentathlon-et-de-leducation-nationale-cra

    ArrivĂ©e en fanfare pour AmĂ©lie OudĂ©a-CastrĂ©a au poste de ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Si l’intitulĂ© Ă  rallonge de la fonction laisse dĂ©jĂ  perplexe, il en va de mĂȘme pour le choix d’avoir nommĂ© Ă  une telle fonction une « maman », ainsi qu’elle se dĂ©signe niaisement sur les plateaux de tĂ©lĂ©vision, qui a fait le choix du privĂ© pour ses propres enfants. Et pas n’importe quel privĂ© : le plus inĂ©galitaire, cher et rĂ©actionnaire qui soit. Diffamant d’emblĂ©e l’école publique, ayant possiblement bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un contournement de Parcoursup, il est clair dĂ©sormais que les syndicats doivent obtenir sa dĂ©mission pour en finir avec une situation dĂ©lĂ©tĂšre. Sur QG, Harold Bernat tire le portrait d’une macronie toujours plus lamentable

    Aux syndicalistes de l’Éducation nationale qui ont perdu tout honneur en n’exigeant pas la dĂ©mission sans conditions d’AmĂ©lie OudĂ©a-CastĂ©ra.

    L’air goguenard, le rictus un peu figĂ©, le timbre niais, AmĂ©lie OudĂ©a-CastĂ©ra – nous allons dĂ©couvrir progressivement cette dame – prend la parole devant les sĂ©nateurs. « Monsieur le prĂ©sident de la RĂ©publique, monsieur le Premier ministre m’ont confiĂ© un continuum de responsabilitĂ©s aux synergies qui sont en effet nombreuses mais au cƓur de ce continuum, il y a une ambition, le rĂ©armement civique de notre jeunesse. » Non, il ne s’agit pas d’une cadre sup’ en burn out dans une clinique privĂ©e qui inventerait des formules insensĂ©es devant son thĂ©rapeute avec un sourire inquiĂ©tant. Il ne s’agit pas non plus de l’imitation numĂ©rique filtrĂ©e par une IA d’un discours pĂ©tainiste des annĂ©es 40. Nous avons lĂ , droit dans son tailleur Ă©cru et dans sa classe sociale, la dĂ©nommĂ©e AmĂ©lie OudĂ©a-CastĂ©ra, nouvelle ministre du volley de plage, des barres parallĂšles et de l’éducation nationale. J’attendrai longtemps et certainement en vain l’explication de la diffĂ©rence entre ce discours et celui d’un malade en crise de dĂ©mence qui aurait perdu le contact avec la rĂ©alitĂ©. Peut-ĂȘtre faut-il faire l’hypothĂšse dĂ©finitive que le macronisme, dans son effondrement terminal, ne soit plus qu’un hĂŽpital sans mĂ©decins dans lequel des patients non stabilisĂ©s et jouant avec des billets de Monopoly et des forceps ont pris les clĂ©s. Avec des CRS tout autour qui protĂšgent la France de la populace sĂ©ditieuse.

    Le choc des savoirs y a remplacĂ© l’électrochoc. Il se murmure mĂȘme, entre les murs, qu’un jeune patient, brillant Ă  force de se faire astiquer, placĂ© lĂ  par sa mĂšre et se proclamant « Premier ministre » avec un bonnet d’ñne sur la tĂȘte, « Assas » Ă©crit dessus au jus de citron, rĂ©clame la paternitĂ© de cette formule asilaire. Se prendre pour Macron, jadis pour NapolĂ©on, est d’ailleurs un symptĂŽme aujourd’hui reconnu qui touche aussi bien les grandes endives ramollies de la bourgeoisie affairiste que les managers pĂ©teux de la petite bourgeoisie qui voudraient en ĂȘtre. Cette mĂ©nagerie lugubre, hĂ©las, est nettement moins sympathique que les compagnons d’infortune de Jack Nicholson dans « Vol au-dessus d’un nid de coucou ». Ce tout petit monde, on l’appelle aussi le premier cercle des politiques disparus, a la particularitĂ© de produire des phrases insensĂ©es avec de grands airs, tout en vous signifiant sans dĂ©tour qu’il vous emmerde. Enfin, pour ĂȘtre plus prĂ©cis qu’il ne peut recevoir dĂ©cemment dans une dĂ©mocratie qui se respecte des propositions fort peu constructives comme les vĂŽtres. Ce qui signifie, en pratique, exactement la mĂȘme chose.

    Je ne connaissais cette dame, aujourd’hui ministre du BMX, de la flamme olympique et de l’éducation nationale, qu’à travers sa sortie sur les appartements du Crous. Elle invitait en effet les Ă©tudiants, en tant que ministre des sports, Ă  faire « le petit effort » de laisser leur appartement aux sportifs pendant deux mois. RĂ©Ă©coutons AOC, rien Ă  voir avec le camembert mĂȘme si ça pue, sur une des innombrables bandes-son de la condescendance macroniste : « Je pense que les Ă©tudiants seront fiers de se dire, voilĂ , qu’ils peuvent prĂȘter leur logement, mettre Ă  disposition leur logement pendant deux petits mois d’étĂ© (elle fait en mĂȘme temps un geste pour montrer cette courte durĂ©e avec sa main). » Pour rĂ©sumer, la gratification symbolique de faire « le petit effort » avant de se retrouver deux mois Ă  la rue vaut compensation. Les logements du Crous sont occupĂ©s par les plus prĂ©caires, des Ă©tudiants qui n’ont bien souvent aucune autre possibilitĂ© de logement. Cette proposition, en elle-mĂȘme ahurissante, pour tout dire obscĂšne, est pourtant Ă©noncĂ©e en toute bonne conscience avec la certitude de la dame patronnesse qui croit faire le bien absolu en apportant une galette des rois Ă  la sortie de Sainte-Clothilde de la TrinitĂ© l’Assomption, l’école de son fils qui, plus tard, voudrait faire comme papa. Avant d’user de mots forcĂ©ment vulgaires pour dĂ©crire une telle attitude vis-Ă -vis des Ă©tudiants les plus pauvres, je les ai aussi en tĂȘte, gardez bien Ă  l’esprit que ces gens ne se reprĂ©sentent pas le monde exactement comme vous. Il y a des Ă©carts entre votre façon de voir et la leur. Dans le cas contraire, vous ne seriez pas en train de lire ce compte-rendu clinique de la maltraitance sociale qui nous tient lieu de proposition politique progressiste en France. Disons, pour reprendre le vocabulaire de la dĂ©mence macroniste, que le continuum entre vos Ă©valuations morales et les leurs est largement altĂ©rĂ©. Dans leur monde, la gratification symbolique remplit le rĂ©frigĂ©rateur et les Ă©tudes sont une question de bons rĂ©seaux. Dans leur monde, les solutions de logement se rĂšglent au tĂ©lĂ©phone en cinq minutes, y compris et surtout pour se loger Ă  Paris centre. Dans leur monde, il n’est absolument pas ahurissant, encore moins obscĂšne, de prendre les Ă©tudiants pour des demeurĂ©s car lĂ  n’est pas leur intention. La rĂ©alitĂ©, une dĂ©pendance de leurs caprices, doit toujours s’aligner sur leurs bonnes intentions, lucides, pragmatiques, raisonnables. Beaucoup plus que les vĂŽtres, extrĂ©mistes en goguette et pouilleux.

    Cette dame, actuellement ministre du pentathlon, du rugby Ă  sept et de l’éducation nationale, a fait une entrĂ©e particuliĂšrement remarquĂ©e dans le ministĂšre. Elle a trouvĂ© bon, en effet, en rĂ©ponse Ă  une question d’un journaliste de Mediapart sur la scolarisation de ses enfants, question classique et devenue rituelle, de gauche Ă  droite, de cracher, face camĂ©ra, sur l’école publique. Elle aurait, selon elle, placĂ© ses enfants dans l’établissement catholique privĂ© de niche, Stanislas, excĂ©dĂ©e par le non remplacement des professeurs de ses enfants dans le public. Il est important de prendre le temps de la lecture exhaustive pour mesurer de quoi nous sommes exactement en train de parler. Ce temps, il est nĂ©cessaire de le prendre car la machine Ă  exterminer le sens de la parole publique et politique fonctionne Ă  plein rĂ©gime. Voici : « Moi je vais vous dire pourquoi nous avons scolarisĂ© nos enfants Ă  l’école Stanislas, je vais vous raconter briĂšvement cette histoire. Celle de notre aĂźnĂ©, Vincent, qui a commencĂ© comme sa maman Ă  l’école publique, Ă  l’école LittrĂ©. Et puis la frustration de ses parents, mon mari et moi, qui avons vu des paquets d’heures qui n’étaient pas sĂ©rieusement remplacĂ©es et, Ă  un moment, on en a eu marre comme des centaines de milliers de familles, Ă  un moment on fait un choix, voilĂ , d’aller chercher une solution diffĂ©rente. On habitait rue Stanislas, scolariser nos enfants Ă  Stanislas Ă©tait un choix de proximitĂ©. Depuis, de maniĂšre continue, nous nous assurons que nos enfants sont bien formĂ©s avec de l’exigence dans la maĂźtrise des savoirs fondamentaux et qu’ils sont heureux, qu’ils sont Ă©panouis, qu’ils ont des amis, qu’ils sont bien, qu’ils se sentent en sĂ©curitĂ©, en confiance, et c’est le cas pour mes trois petits garçons, mes trois enfants qui sont lĂ -bas. Alors je pense qu’avant de stigmatiser les choix des parents d’élĂšves, il est important de rappeler que l’école, c’est celle de la RĂ©publique, et que la RĂ©publique travaille avec tout le monde dĂšs lors qu’on est au rendez-vous. » Le mot « cracher » est ici important et doit ĂȘtre soulignĂ© car la bourgeoisie sĂ©ditieuse s’en offusquera. Elle vous parlera libertĂ©, choix individuel et rĂ©alisme. Nous rectifions ses mots : glaviots, bave et diffamation sont autrement plus objectifs. Tailleur Ă©cru ou pas. Ils dĂ©crivent le rĂ©el quand la dĂ©mence de classe voudrait le vaporiser. Une enquĂȘte, facile Ă  mener, y compris pour une chaĂźne d’information, cela situe le niveau de difficultĂ©, conclura le lendemain au mensonge. L’école LittrĂ©, oĂč a Ă©tĂ© scolarisĂ© en effet son fils, rĂ©agit et rectifie la calomnie. Une plainte pour diffamation est d’ailleurs en cours. Aucune absence lors de la scolarisation de son enfant mais un problĂšme de saut de classe. Comprenez, le gĂ©nie, dans un certain milieu, s’étalonne quand les couches sont encore pleines.

    Dans ce feuilletonnage indĂ©cent, sur fonds publics, Ă  plusieurs milliers d’euros la journĂ©e tout de mĂȘme, le pire Ă©tait pourtant Ă  venir. Une sĂ©rie de contre-feux chercheront Ă  minorer l’ampleur du mensonge et la taille du crachat sur l’institution dont elle a dĂ©sormais la charge en tant que ministre du mountain bike, de la GRS et de l’éducation nationale. Le plus infantilisant ? « Je me suis appuyĂ©e sur le souvenir d’une expĂ©rience d’une maman d’il y a 15 ans. Les statistiques du rectorat, et ce qui compte le plus, la parole d’une enseignante me donnent tort. Dont acte. » Maman, enfant, bĂ©bĂ©. Vous ne croyez pas une seconde, naĂŻfs et crĂ©dules que vous n’ĂȘtes pas, que ces mots bien choisis, sentant bon la poudre et le lait maternel, sont les beaux fruits innocents des sentiments qui s’épanchent de l’instinct de maman. DerriĂšre cette liqueur, ce jus frais TĂ©lĂ©matin, une Ă©quipe de communication, cynique et rodĂ©e. Il faut tenir la ligne quitte Ă  resservir une lichette de dĂ©mence aurĂ©olĂ©e de niaiserie. Le nudge et trois biscottes. La tentative psycho-affective pour amadouer des spectateurs dĂ©politisĂ©s Ă  moitiĂ© endormis peut trouver son public. Elle ramassera au moins un millier de beurres mous.

    Il ne s’agit pas, Ă©videmment, de minorer la question des remplacements de professeurs sur des courtes durĂ©es. Mais le sĂ©rieux exigeait de dĂ©blayer avant. C’est chose faite. Les remplacements de courte durĂ©e sont majoritairement assurĂ©s par des vacataires maltraitĂ©s par les rectorats, payĂ©s avec des accomptes, mĂ©prisĂ©s et souvent mal formĂ©s et mal accompagnĂ©s, placĂ©s en situation d’échec. Les classes populaires sont les premiĂšres touchĂ©es. Mais depuis quand la grande bourgeoisie qui navigue entre l’École alsacienne et Stanislas s’intĂ©resse Ă  cette question sans s’en servir de prĂ©texte pour enfoncer l’école publique ? C’est aussi cela qui redouble l’ampleur du crachat. L’instrumentalisation de la misĂšre professionnelle pour accĂ©lĂ©rer la destruction du lien social et des principes qui font notre RĂ©publique, une RĂ©publique sociale qui n’est Ă©videmment pas la leur.

    Nous sommes le vendredi 19 janvier quand j’écris ces lignes et la ministre de l’équitation, de Paris 2024 et de l’éducation nationale est toujours en poste. Sans une puissante mobilisation nationale, elle le restera. Il n’y a pourtant aucune justification au maintien en place de cette maman d’élĂšves Ă  Stanislas, un Ă©tablissement qui n’est d’ailleurs pas du tout reprĂ©sentatif des privĂ©s sous contrat en France oĂč sont scolarisĂ©s un peu moins de 20 % des Ă©lĂšves – un Ă©tablissement actuellement sous le coup d’un rapport d’inspection faisant Ă©tat de nombreux cas d’homophobie, de sexisme et de brimades. Mais les bourgeois sĂ©ditieux veulent imposer leur modĂšle sado-rĂ©pressif et leur sĂ©paration de classe comme une consĂ©quence des rĂ©sultats de ce qu’ils dĂ©truisent, certainement pas comme un choix parfaitement dĂ©libĂ©rĂ© qui vient d’eux. DĂ©molisseurs et lĂąches. En dĂ©truisant d’un cĂŽtĂ© ce qu’ils critiquent de l’autre, ils gagnent sur les deux tableaux, sur le dos d’une institution publique qui s’effondre. Je ne trouve pas de meilleur concept pour les dĂ©finir que le « salaud » de Sartre, la libertĂ© de faire le mal qui se nie. Nous sommes trop tendres avec ces gens, trop passifs, trop faibles. Le nombre ne suffit pas sans la force d’une cohĂ©sion sociale et d’une cohĂ©rence politique implacable. Ils le savent et en jouent parfaitement. Ils dĂ©membrent, ils sont en place pour cela. Mais pour un texte sĂ©rieux sur le sujet qui nous occupe, un appel clair et net Ă  la dĂ©mission, sans conditions, de la ministre de la pĂ©tanque, non, des flĂ©chettes, non plus, de la communication dĂ©mente, pour rĂ©sumer, combien de fausses dolĂ©ances signĂ©es par des syndicalistes qui s’arrangent de tout. Nous en crevons et nos libertĂ©s politiques avec. A force de tout accepter, de tout laisser passer, de tout relativiser ou de s’en foutre, de nos institutions publiques, il ne restera bientĂŽt plus rien.

    Harold Bernat

    À l’heure oĂč QG publie ce texte, une nouvelle affaire vient s’ajouter Ă  un dossier « OudĂ©a-Castera » dĂ©jĂ  trĂšs chargĂ© : « Le fils de la ministre OudĂ©a-CastĂ©ra a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un systĂšme de contournement de Parcoursup Ă  Stanislas », Mediapart, 20 janvier 2024

  • Cher RaphaĂ«l Glucksmann - François Ruffin
    â–șhttps://francoisruffin.fr/cher-raphael-glucksmann
    ▻https://francoisruffin.fr/wp-content/uploads/2024/01/GDzTY65WUAARyJk.webp

    VoilĂ  plusieurs fois que vous me tendez la main, « il faudra parler avec Monsieur Ruffin ». Il le faut, oui, ce dialogue, avec vous. Permettez-moi de dĂ©marrer cet Ă©change ici...

    Mes meilleurs vƓux, d’abord, de bonheur, politique comme personnel, de paix partout et pour tous.

    VoilĂ  plusieurs fois que vous me tendez la main, « il faudra parler avec Monsieur Ruffin ». Il le faut, oui, ce dialogue, avec vous, dont la voix compte, et avec d’autres.

    Permettez-moi de démarrer cet échange ici.

    A l’automne 2018, Ă  la veille d’un hiver en jaune, vous dĂ©clariez avec franchise : « Quand je vais Ă  New-York ou Ă  Berlin, je me sens plus chez moi, a priori, culturellement, que quand je me rends en Picardie ». Tout le monde ou presque vous Ă©tait tombĂ© dessus : « dĂ©connexion », « gauche bobo », « nomade sans ancrage », etc. Votre propos ressort aujourd’hui, et Ă  nouveau pour vous dĂ©noncer comme « hors sol ».

    J’avais, pour ma part, apprĂ©ciĂ© votre luciditĂ©. C’était en vĂ©ritĂ© une autocritique de classe, si l’on prenait soin de vous citer plus longuement : « Moi, je suis nĂ© du bon cĂŽtĂ© de la barriĂšre socio-culturelle, je fais partie de l’élite française, j’ai fait Sciences-Po, comme la majoritĂ© des gens qui nous gouvernent. Quand je vais Ă  New-York ou Ă  Berlin, je me sens plus chez moi, a priori, culturellement, que quand je me rends en Picardie. Et c’est bien ça le problĂšme. Ce qu’il faut essayer de faire, c’est sortir de soi-mĂȘme
 » J’avais lu et apprĂ©ciĂ© votre essai, Les Enfants du vide (2018), qui pointait lui aussi cet entre-soi des Ă©lites, qui Ă©tait traversĂ© de ce retour sur vous-mĂȘme, critique.

    Comme vous le savez, la Picardie, j’en suis, j’y vis, j’y suis Ă©lu. Je la laboure depuis vingt-cinq maintenant que je suis « sorti de moi-mĂȘme », d’usines en boites d’intĂ©rim, de sa ruralitĂ© Ă  ses quartiers, du Ponthieu au Vimeu. Je sais pour qui je me bats. Mille vies, mille rĂ©cits, qui m’habitent, me portent, quand, par une nuit triste Ă  Paris, dans une AssemblĂ©e quasi-vide, je me demande : « A quoi bon ? » Ce sont des paroles, des prĂ©noms, d’Annie, d’Ahmed, de Jacky, d’Hayat qui me regonflent pour ferrailler sur des alinĂ©as au Palais Bourbon, pour batailler entre deux Ă©ditorialistes Ă  la tĂ©lĂ©vision.

    Je pars de lĂ , de chez moi.

    Parce que, avec sincĂ©ritĂ©, sans agressivitĂ©, vos propos, ces derniers temps, me paraissent pour de bon hors sol, dĂ©connectĂ©s, sans ancrage. Je n’y retrouve plus rien du « retour sur soi-mĂȘme », mais au contraire tout – pardonnez ma franchise – d’une Ă©lite qui avance, avec arrogance et inconscience. C’est un chemin inquiĂ©tant pour la gauche, mĂȘme pour le centre-gauche. C’est un grand bond en arriĂšre, comme si les vingt derniĂšres annĂ©es n’avaient pas comptĂ©.

    Une phrase m’a alertĂ©, notamment : « Le personnel politique ne prend plus le risque de l’impopularitĂ©. »

    C’est faux. Rien n’est plus faux. Depuis quarante ans, nos dirigeants ne font que ça, « prendre le risque de l’impopularitĂ© ». Fermer des maternitĂ©s, vous croyez que c’est populaire ? Couper les budgets de la santĂ© ? Geler les salaires ? Repousser l’ñge de la retraite ? Imposer le libre-Ă©change avec la Chine ? Baisser les impĂŽts des plus riches ? etc.

    Depuis des dĂ©cennies, et ils en sont fiers, eux prennent des « mesures impopulaires ». Ils appellent ça « des rĂ©formes courageuses ». Mais quel est ce « courage » ? C’est le « courage » non pas de dompter les marchĂ©s financiers dĂ©chaĂźnĂ©s, non pas d’affronter les firmes multinationales, non pas de combattre ces nouvelles puissances, mais au contraire de plier, de se courber devant elles. De mĂ©riter leur confiance, de flexibiliser le travail pour elles, de diminuer leur fiscalitĂ©. Et, pour ça, de montrer du « courage », mais du courage face Ă  qui ? Face aux peuples, aux peuples qui jugent ces rĂ©formes injustes, qui voient leurs conquĂȘtes rognĂ©es, leur sĂ©curitĂ© entamĂ©e, leur bien-ĂȘtre Ă©rodé  Alors, oui, le « courage » d’aller contre les caissiĂšres et les infirmiĂšres, contre les enseignants et les Ă©tudiants, contre les cheminots et les ouvriers, mais jamais contre les banquiers et les actionnaires, contre les mĂ©cĂšnes des campagnes Ă©lectorales. Le « courage » d’ĂȘtre faible avec les forts et fort avec les faibles : le voilĂ , le « courage » tant vantĂ©. Le « courage » d’une dĂ©mocratie contre le demos


    Alors, prendre le risque d’ĂȘtre impopulaire, je veux bien, mais auprĂšs de qui ? Des ouvriers Ă©crasĂ©s par la mondialisation ou des financiers qui se sont gavĂ©s ? De la bonne sociĂ©tĂ© qui vous applaudit, et moi parfois aussi, ou des petits, des sans-grades, des Ă©ternels laissĂ©s pour compte qui demandent, Ă  raison, stabilitĂ© et protection ?

    Il nous faut la dĂ©mocratie, aujourd’hui, pleinement, « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », et non pas sans lui et contre lui. Il nous faut d’autant plus la dĂ©mocratie avec le choc climatique Ă  affronter, qui rĂ©clame un peuple rassemblĂ©, Ɠuvrant ensemble, comme le dĂ©crivait le commissaire au plan Jean Monnet aprĂšs-guerre : « Je ne sais pas encore exactement ce qu’il faut faire, mais je suis sĂ»r d’une chose, c’est qu’on ne pourra pas transformer l’économie française sans que le peuple français participe Ă  cette transformation. » Et plus loin : « Toute la nation doit ĂȘtre associĂ©e Ă  cet effort. »

    Enfin, dans quel esprit je vous Ă©cris tout ça ? Je ne veux pas d’un retour des « deux gauches irrĂ©conciliables ». Ce serait la certitude de la dĂ©faite, la voie ouverte au pire.

    Car, oui, je vois se dessiner le tableau. Une partition mĂȘme oĂč chacun joue son solo, se tourne le dos : une gauche radicale qui fait tout pour effrayer, et un centre-gauche tout pour dĂ©sespĂ©rer. Une gauche radicale qui n’assume pas sa nouvelle centralitĂ©, qui ne s’élargit pas, qui ne grandit pas. Un centre-gauche qui revient en arriĂšre, qui revient sur les ruptures, nĂ©cessaires, avec le triptyque concurrence-croissance-mondialisation.

    Je le fais sans agressivité, mais avec sincérité. Avec un franc désaccord.
    Mais surtout avec inquiĂ©tude pour l’avenir de notre camp celui de la gauche et du progrĂšs humain.

    Cordialement,
    François Ruffin.

    #Politique #France #François_Ruffin

    • Une interpellation de RaphaĂ«l Glucksmann qui se pose en humaniste sans jamais faire rĂ©fĂ©rence au gĂ©nocide en cours Ă  Gaza dont il est complice, en dit long sur le positionnement de Ruffin !

      Il est l’heure de choisir. Soit la gauche radicale « qui effraie » (le bourgeois), soit la gauche de droite pour un dĂ©sespoir mortifĂšre.

      « La bourgeoisie exaspĂ©rĂ©e, racisme dĂ©gondĂ©, se propose de rendre la sociĂ©tĂ© entiĂšre raciste avec elle, pour mieux se maintenir quand tout condamne son ordre. Et c’est MĂ©lenchon qu’on accuse de draguer les banlieues avec cynisme »
      F. LORDON ▻https://seenthis.net/messages/1036989

      #AileDroiteLFI

    • La diffĂ©rence

      S’il y a un paradoxe dans cette pĂ©riode spĂ©cialement sombre, c’est qu’il y surnage malgrĂ© tout quelques motifs d’espoir. Entre soutien inconditionnel, loi « immigration » et « rĂ©gĂ©nĂ©ration » — rĂ©gĂ©nĂ©ration... —, une puissante clarification est en train de s’opĂ©rer. Sur le plan idĂ©ologique au moins, la tripartition vasouillarde a volĂ© en Ă©clats. Il ne reste plus que deux blocs. Un bloc de droite extrĂȘme, RN-LR-Renaissance, dont l’homogĂ©nĂ©isation s’effectue sous nos yeux et sur tous les plans : le RN confirmant son libĂ©ralisme Ă©conomique foncier par ralliement Ă  l’euro, d’un cĂŽtĂ© ; de l’autre LR devenu un parti ouvertement d’extrĂȘme-droite, rejoint par Renaissance, aspirateur de la bourgeoisie exaspĂ©rĂ©e raciste : confirmation par Attal, SNU, abaya, uniforme Ă  l’école, autoritĂ© et rĂ©armement Ă  tous les Ă©tages, sous la houlette de qui la fascisation du pays s’apprĂȘte Ă  connaĂźtre — en effet — un « nouvel Ă©lan », un « second souffle ». Hommage de l’extrĂȘme droite avant mĂȘme son arrivĂ©e Ă  Matignon : « Attal a piquĂ© nos idĂ©es ».

      L’extrĂȘme pĂ©ril de cette convergence-lĂ  ne laisse en face qu’un bloc pertinent : celui qui la reconnaĂźt comme telle, la dĂ©nonce comme telle, et se constitue dans le projet explicite de la combattre. À l’évidence, LFI est devenu l’élĂ©ment central de ce bloc-lĂ . C’est bien pourquoi elle est l’objet hystĂ©risĂ© des poids et mesures. Il faut y voir un excellent signe. La domination nĂ©glige les ennemis nĂ©gligeables — ou bien fait des courtoisies aux opposants rĂ©cupĂ©rables, couvertures de presse avantageuses, articles frĂ©quents et flatteurs, « lui au moins », « pas comme l’autre », etc. Être attaquĂ© par cette presse, si possible violemment, est l’unique indice de la qualitĂ© oppositionnelle. Dans l’univers des mĂ©dias bourgeois et de leurs consĂ©crations Ă  l’envers, il n’y en a pas d’autre. Il faut prendre celle-lĂ  comme un honneur.

      L’attaque violemment stigmatisante, trahissant elle-mĂȘme ses inquiĂ©tudes par ses propres outrances, a aussi pour excellente propriĂ©tĂ© d’accuser une diffĂ©rence. Or la diffĂ©rence est devenue le capital politique le plus prĂ©cieux dans une pĂ©riode qui n’a fait que remplacer le mĂȘme par le mĂȘme au travers des alternances sans alternatives, toutes euro-libĂ©rales, autoritaires, tendanciellement racistes. Ça n’est pas la fusion du bloc de droite extrĂȘme qui contredira ce mouvement : elle le porte au contraire Ă  son comble. Si bien qu’une diffĂ©rence, il n’en reste plus qu’une dans le paysage de la politique institutionnelle : c’est la FI...

      ... Conditions

      Si la clarification a sa force propre, elle demeure toutefois sous deux hypothĂšques. La premiĂšre tient Ă  la conversion toujours problĂ©matique de la logique idĂ©ologique en logique Ă©lectorale — Ă©cart de la condition nĂ©cessaire et de la condition suffisante. La rĂ©sorption de l’écart tient en grande partie Ă  la promotion de la diffĂ©rence comme diffĂ©rence sociale. Mais Ă  condition de ne pas oublier que la diffĂ©rence sociale — le dĂ©bat public le dĂ©montre nĂ©gativement depuis des dĂ©cennies — n’a aucune chance de se faire entendre tant que l’idĂ©e de la diffĂ©rence tout court n’est pas d’abord installĂ©e dans les esprits, et son porteur identifiĂ© comme tel dans le dĂ©bat public. Se faire reconnaĂźtre comme la diffĂ©rence, voilĂ  la tĂąche premiĂšre. AprĂšs quoi il est possible de faire entendre que cette diffĂ©rence est principalement sociale.

      La seconde est de plus long terme. Sans doute le bloc antifascisation est-il homogĂšne d’ĂȘtre antifascisation. Il l’est probablement moins au fil du dĂ©pli des consĂ©quences. Car combattre la convergence extrĂȘme-droitiĂšre comme telle, c’est-Ă -dire comme l’expression qu’elle est de la domination bourgeoise devenue folle, implique de se donner pour ennemi la domination bourgeoise. À l’évidence on ne peut pas compter identiquement sur tous les Ă©lĂ©ments du bloc en cette matiĂšre. On ne parle pas ici des professionnels de la posture sans suite, des sociologues convaincues que « l’Europe sociale est la meilleure maniĂšre de rendre moins attractifs les discours de l’extrĂȘme-droite », ou de l’antifascisme bourgeois qui ne veut rien savoir ni rien toucher des causes de la fascisation. On ne parle pas davantage des partis du milieu, #PS, #EELV, #PC, satellites grotesques, prĂȘts Ă  toutes les compromissions, vouĂ©s Ă  finir concassĂ©s par la polaritĂ© des blocs. Le parti mĂ©diatique de la #gaucheDeDroite peut trĂ©pigner tant qu’il veut Ă  l’idĂ©e de rechaper un #VieuxPneuHollando-Glucksmanniste Ă  faire rouler dans l’espace supposĂ©ment rouvert entre FI et macronisme extrĂȘme-droitisĂ© : dans ses rĂȘves (qui ne survivront pas aux insignifiantes europĂ©ennes, comme d’habitude). Dans l’acuitĂ© extrĂȘme des enjeux en train de se former, tous ces dĂ©bris sont heureusement condamnĂ©s Ă  l’inanitĂ©. Non, c’est bien de la FI qu’il s’agit, composante centrale, et pourtant questionnable, du bloc...

      Clarification Frédéric Lordon Les blogs du Diplo 17 janvier 2024

    • La France est fĂ©brile.

      RaphaĂ«l Glucksmann va rĂ©pondre Ă  François Ruffin, qui l’a qualifiĂ© de « hors-sol, dĂ©connectĂ©, sans ancrage » dans une note de blog.
      Info LibĂ© : « Une Ă©lite qui avance avec arrogance et inconscience »

    • « Ruffin commence Ă  flipper. Le garçon est embarquĂ© dans le piĂšge sempiternel des socdems : je racole Ă  gauche et je gouverne Ă  droite. De surcroĂźt, il leur sert aujourd’hui de diviseur dans la LFI, puis se fera pulvĂ©riser Ă  l’approche de l’échĂ©ance prĂ©sidentielle. DĂ©loyal et NaĂŻf ! »

      ▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1763988900123377664/pu/vid/avc1/540x540/g1zLem1QpK886pdH.mp4?tag=12


      Je considĂšre comme actĂ© qu’il y a des ruptures, Ă  gauche, avec le libre-Ă©change, avec la concurrence et le marchĂ© partout. Qui revient en arriĂšre sur ces ruptures est mort, politiquement mort. Qui revient en arriĂšre ne sera plus un camarade.

      ▻https://twitter.com/AppiusCoockie/status/1764237069390340104

  • Marseille : les couleurs de la Palestine effacĂ©es en un temps record
    20 janvier 2024 - Contre Attaque
    ▻https://contre-attaque.net/2024/01/20/marseille-les-couleurs-de-la-palestine-effacees-en-un-temps-record

    En moins de 48h les marches ont Ă©tĂ© repeintes par une entreprise mandatĂ©e par les pouvoirs publics locaux. Les couleurs du drapeaux disparues sous des litres de peinture grise. Ces escaliers, trĂšs souvent taguĂ©s, « n’ont jamais Ă©tĂ© aussi propres » nous confie un lecteur marseillais.

    Les autoritĂ©s font tout pour rendre invisible la solidaritĂ© avec le peuple palestinien et le massacre de dizaines de milliers de civils, le dĂ©placement forcĂ© de prĂšs de 2 millions d’autres et la famine organisĂ©e dĂ©libĂ©rĂ©ment. En France, les mairies ont projetĂ© le drapeau israĂ©lien sur tous les bĂątiments publics pendant des jours, les dirigeants ont apportĂ© leur soutien « inconditionnel » Ă  l’État colonial, mais de simples peintures sont traquĂ©es et censurĂ©es. (...)

  • Demande d’explication au Premier ministre au sujet de la politique Ă©trangĂšre de la France

    jeudi 18 janvier 2024 - Association France Palestine Solidarité
    ▻https://www.france-palestine.org/Demande-d-explication-au-Premier-ministre-au-sujet-de-la-politique

    (...) Pour rappeler la position de la France, Il a toutefois demandĂ© - dans ce que nous imaginons ĂȘtre un terrible lapsus - de « permettre de garantir les souffrances des Palestiniens ». Une expression nullement corrigĂ©e par son auteur, ce qui Ă  nos yeux justifierait la prĂ©sentation de ses excuses. À moins qu’elle ne rejoigne la demande du mĂȘme StĂ©phane SĂ©journĂ©, alors dĂ©putĂ© europĂ©en, lors de la derniĂšre confĂ©rence des prĂ©sidents, d’enlever le terme « permanent » Ă  « cessez-le-feu » dans la rĂ©solution prĂ©sentĂ©e au Parlement europĂ©en par la dĂ©putĂ©e Manon Aubry ce 18 janvier : un cessez-le-feu oui, mais temporaire, les Palestiniens n’ont pas fini de souffrir !

    Mais nous n’étions pas au bout de notre stupĂ©faction. Quand le ministre a abordĂ© la position de la France quant Ă  la rĂ©solution de l’Afrique du Sud au sujet du gĂ©nocide en cours Ă  Gaza, il a tenu les propos suivants : « accuser l’État juif de gĂ©nocide c’est franchir un seuil moral – on ne peut exploiter la notion de gĂ©nocide Ă  des fins politiques, c’est notre position constante [
] ».

    Nous avons donc dĂ©couvert que dĂ©sormais une nouvelle page s’ouvrait et que la France, par la voix de son ministre, qualifie dĂ©sormais IsraĂ«l d’« Ă‰tat juif ».

    Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous nous dire ce qui justifie ce virage dans la politique extĂ©rieure de la France ? Depuis quand la France se fait-elle la porte-parole d’un État Ă©tranger, en l’occurrence IsraĂ«l, qui dans son droit constitutionnel ignore 20% de sa population ? (...)

  • Escalade des tensions entre les Etats-Unis et les Houthis en mer Rouge : quel impact sur l’économie mondiale ? – La Tribune
    ▻https://www.latribune.fr/economie/international/escalade-des-tensions-entre-les-etats-unis-et-les-houthis-en-mer-rouge-que

    Les attaques des Houthis en mer Rouge perturbent le commerce maritime mondial depuis novembre. Et les inquiĂ©tudes montent quant aux consĂ©quences possibles sur l’économie mondiale si ces incidents persistent dans les mois Ă  venir. D’autant que les tensions se sont exacerbĂ©es dans la rĂ©gion depuis les frappes occidentales au YĂ©men.

    Depuis le mois de novembre, dans la foulĂ©e de l’attaque du Hamas contre IsraĂ«l, la mer Rouge est devenue le thĂ©Ăątre des multiples attaques menĂ©es par les Houthis, les rebelles du YĂ©men, Ă  l’encontre de navires commerciaux. Des incidents qui perturbent le commerce maritime mondial. MĂȘme si les consĂ©quences Ă©conomiques restent pour le moment limitĂ©es Ă  l’échelle de la planĂšte, l’escalade des tensions ces derniers jours dans la zone fait monter le degrĂ© d’inquiĂ©tude, notamment aprĂšs les premiĂšres frappes britanniques et amĂ©ricaines sur des positions houthies au YĂ©men ces derniers jours.

    Des attaques qui, pour l’heure, n’empĂȘchent pas les Houthis de continuer de frapper les navires commerciaux liĂ©s, selon eux, Ă  IsraĂ«l : un navire marchand amĂ©ricain a, en effet, Ă©tĂ© touchĂ© ce vendredi. Le groupe, reconnu dĂ©sormais comme entitĂ© « terroriste » par Washington, a Ă©galement annoncĂ© garantir « un passage sĂ©curisĂ©e » aux navires chinois et russes. De quoi alimenter les tensions politiques entre les blocs sur une zone sensible pour l’économie mondiale.

    D’autant plus que des entreprises se trouvent dĂ©jĂ  affectĂ©es par des retards de livraisons. Tesla a Ă©tĂ© le premier constructeur la semaine derniĂšre Ă  suspendre pendant deux semaines son usine europĂ©enne. Volvo a Ă©galement annoncĂ© fermer une usine en Belgique pendant trois jours en raison d’un manque de boĂźtes de vitesses. Fin dĂ©cembre, le gĂ©ant suĂ©dois du meuble Ikea prĂ©venait, lui, de l’absence probable de certains produits en provenance d’Asie dans ses rayons.

    ArmĂ©s de drones, les Houthis disent agir en soutien aux Palestiniens de Gaza depuis le conflit qui a Ă©clatĂ© avec IsraĂ«l le 7 octobre dernier. Ils visent principalement les navires de commerce transitant notamment par le dĂ©troit de Bab el-Mandeb. Ce point de passage stratĂ©gique, positionnĂ© juste en face du YĂ©men, permet de rejoindre l’OcĂ©an Indien, via le golfe d’Aden Ă  la mer Rouge. Les navires doivent donc l’emprunter pour rejoindre le canal de Suez, par lequel sont passĂ©s prĂšs de 25.000 navires rien qu’en 2022, soit 68 par jour, selon les chiffres de l’AutoritĂ© du canal. La mer Rouge concentre ainsi prĂšs de 12% du commerce maritime mondial. Une route essentielle pour les navires, notamment ceux transitant entre l’Asie et l’Europe.

    Un détour qui coûte cher
    En consĂ©quence des attaques, plusieurs compagnies pĂ©troliĂšres et maritimes ont dĂ©cidĂ© de dĂ©router certains de leurs navires pour une durĂ©e temporaire. C’est notamment le cas de BP, Shell, QatarEnergy ou encore Maersk, Hapag-Lloyd et CMA CGM (propriĂ©taire de La Tribune). Un dĂ©tour qui les oblige Ă  passer par le cap de Bonne-EspĂ©rance, au sud de l’Afrique. Pour preuve, au cours des 10 jours ayant prĂ©cĂ©dĂ© le 7 janvier, le volume du commerce maritime transitant par le dĂ©troit de Bab el-Mandeb a dĂ©clinĂ© de 53% en glissement annuel, d’aprĂšs les chiffres d’Allianz Trade. La baisse est de 30% concernant les navires commerciaux passant par le canal de Suez et de 19% pour les tankers, sur cette pĂ©riode. Le nombre de navires commerciaux transitant par le cap de Bonne-EspĂ©rance a, en revanche, augmentĂ© de 66% et les tankers de 65%.

    Mais un tel crochet par le Sud de l’Afrique ajoute en moyenne une semaine pour les porte-conteneurs et prĂšs de deux semaines pour les pĂ©troliers et gaziers, et revient de ce fait plus cher. Des conditions qui obligent les transporteurs Ă  relever leurs tarifs Ă  l’image de MSC ou encore CMA CGM. Les prix du fret ont commencĂ© Ă  augmenter dĂšs novembre dernier aprĂšs les premiĂšres attaques et ont mĂȘme grimpĂ© de 240% dĂ©but janvier, prĂ©cise Allianz Trade dans sa note.

    « Pour l’instant, l’impact de cette situation reste modĂ©rĂ©. MĂȘme si le coĂ»t du fret maritime a fortement augmentĂ© depuis novembre 2023 et le dĂ©but des attaques, il n’atteint que le quart du pic observĂ© en 2021. Toutefois, si les attaques devaient se prolonger au-delĂ  du premier semestre 2024, l’impact sur les chaĂźnes d’approvisionnement pourrait ĂȘtre bien plus important », souligne Ano Kuhanathan, responsable de la recherche sectorielle chez Allianz Trade.
    De quoi peser sur l’inflation. En effet, un doublement des coĂ»ts du fret maritime impliquerait une hausse des prix de 0,7 point en Europe et aux Etats-Unis, pointe la note d’analyse Allianz Trade publiĂ©e la semaine derniĂšre, entraĂźnant une baisse de 0,9 point de croissance du Produit intĂ©rieur brut (PIB) pour l’Europe et de 0,6 point pour le pays de l’Oncle Sam.

    InquiĂ©tudes autour de l’énergie
    Outre les marchandises, c’est la possible augmentation des prix de l’énergie qui dĂ©coule de cette situation.

    « Ce qui se passe en mer Rouge semble, pour l’instant, ne pas avoir de consĂ©quences sur les prix de l’énergie et l’inflation. Mais nous pensons qu’il faut surveiller cela de trĂšs prĂšs, car ces consĂ©quences pourraient se matĂ©rialiser dans les semaines Ă  venir », a notamment prĂ©venu lundi le commissaire europĂ©en Ă  l’Economie, Paolo Gentiloni.
    Car une partie non nĂ©gligeable du pĂ©trole et du gaz circule par la mer Rouge, situĂ©e non loin du golfe Persique. Pour le seul premier semestre 2023, environ 12% du total du pĂ©trole nĂ©gociĂ© pour le commerce maritime et prĂšs de 8% du commerce mondial de gaz naturel liquĂ©fiĂ© (GNL) ont transitĂ© par cette zone au premier semestre 2023, selon l’agence d’information sur l’énergie des États-Unis,

    Or, les attaques rendent nerveux les marchĂ©s. Les prix du pĂ©trole et du gaz ont ainsi augmentĂ© au fil des semaines en fonction de la situation en mer Rouge. Ainsi, entre le 17 et le 22 novembre, soit aprĂšs les premiĂšres attaques houthies, le prix du Brent a augmentĂ© de 2%, d’aprĂšs la note d’Allianz Trade. Les prix du gaz naturel en Europe ont, eux, pris 3,6%. Le Premier ministre du Qatar a Ă©galement averti mardi lors du sommet de Davos que le transport du Gaz naturel liquĂ©fiĂ© « sera affectĂ© » par l’escalade dans la rĂ©gion, le pays Ă©tant un gros producteur de GNL dans le monde.

    « Toutefois, la situation en la matiĂšre n’a pas encore atteint un stade critique », rassure Ano Kuhanathan, « les prix du pĂ©trole continuent globalement de baisser car l’offre des producteurs est plus Ă©levĂ©e que prĂ©vue, d’autant que des navires pĂ©troliers continuent de naviguer en Mer Rouge ». Concernant le gaz naturel, les rĂ©serves, notamment europĂ©ennes, sont encore bien remplies et la fin de l’hiver approche.

    • Tensions en mer Rouge : les Houthis garantissent « un passage sĂ©curisĂ© » aux bateaux russes et chinois – La Tribune
      ▻https://www.latribune.fr/economie/international/tensions-en-mer-rouge-les-houthis-garantissent-un-passage-securise-aux-bat

      Les rebelles yĂ©mĂ©nites Houthis, dont les attaques plombent le trafic maritime en mer Rouge, garantissent « un passage sĂ©curisĂ©e » aux navires chinois et russes sur cette voie stratĂ©gique, a dĂ©clarĂ© vendredi un de leurs tĂ©nors au quotidien russe Izvestia.

      Le canal de Suez s’invite dans la guerre des blocs. Alors que les tensions s’intensifient en mer Rouge et menace le commerce maritime mondial, les Houthis du YĂ©men, soutenus par l’Iran, garantissent « un passage sĂ©curisĂ©e » aux navires chinois et russes sur cette voie stratĂ©gique qui voit transiter 12% du trafic maritime mondial. C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© vendredi Mohammed al-Bukhaiti, un membre de la direction politique des Houthis, au quotidien russe Izvestia.

      « Les navires israĂ©liens, ou ceux ayant un lien mĂȘme tĂ©nu avec IsraĂ«l, n’auront pas la moindre chance de traverser la mer Rouge (...) notre but est d’augmenter le coĂ»t Ă©conomique pour l’Etat hĂ©breu afin de stopper le carnage Ă  Gaza », a-t-il dĂ©clarĂ©. Et les bateaux amĂ©ricains et britanniques sont particuliĂšrement surveillĂ©s de trĂšs prĂšs aprĂšs les bombardements de sites houthis au YĂ©men par l’armĂ©e amĂ©ricaine, parfois appuyĂ©e par l’aviation britannique.

      « La folie et l’idiotie des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont jouĂ© contre eux : dĂ©sormais aucun de leur navire ne pourra franchir une des principales voies commerciales au monde. Les pertes pour les pays agresseurs sont supĂ©rieures aux pertes pour le YĂ©men », a indiquĂ© ce chef des Houthis.

      « Pour les autres pays, incluant la Chine et la Russie, leur transport maritime dans la rĂ©gion n’est pas menacĂ©. D’ailleurs, nous sommes mĂȘme prĂȘts Ă  assurer le passage sĂ©curisĂ© de leurs navires en mer Rouge », a assurĂ© Mohammed al-Bukhaiti.

      Rien de surprenant si l’on songe que l’Iran, qui soutient les Houthis, est proche de Moscou et de PĂ©kin. Depuis mi-novembre, les Houthis ont menĂ© une trentaine d’attaques en mer Rouge et dans le Golfe d’Aden, affirmant y cibler des navires se dirigeant vers IsraĂ«l en « solidaritĂ© » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

      En pouvant emprunter la mer Rouge et donc le canal de Suez, les navires russes et chinois Ă©vitent ainsi de passer par l’Afrique du Sud et gagnent ainsi entre 10 et 20 jours de trajet par rapport aux navires qui prĂ©fĂšrent Ă©viter la mer Rouge pour des raisons de sĂ©curitĂ©. Mais cette nouvelle route est beaucoup plus coĂ»teuse et commence Ă  perturber les chaĂźnes d’approvisionnement.

      Escalade
      Ce vendredi, les rebelles yĂ©mĂ©nites ont revendiquĂ© des frappes contre un navire marchand amĂ©ricain circulant dans le Golfe d’Aden, qui n’a toutefois pas fait de dommage selon Washington.

      « Les forces navales des forces armĂ©es yĂ©mĂ©nites (nom que se donne la branche armĂ©e des Houthis, ndlr) ont menĂ© une opĂ©ration ciblĂ©e contre un navire amĂ©ricain, le Chem Ranger, dans le Golfe d’Aden avec plusieurs missiles antinavires dont certains ont touchĂ© leur cible », ont-ils affirmĂ© dans un communiquĂ©.

      Le commandement militaire amĂ©ricain au Moyen-Orient (Centcom) a confirmĂ© l’attaque, mais avec « deux missiles », le navire marchand Chem Ranger sans toutefois l’atteindre comme le prĂ©tendent les rebelles.

      L’équipage « a vu les missiles toucher l’eau prĂšs du navire » et « il n’a pas Ă©tĂ© fait Ă©tat de blessĂ©s ou de dommages », a ajoutĂ© le Centcom. Selon le site spĂ©cialisĂ© Marine Traffic, le Chem Ranger est un pĂ©trolier amĂ©ricain battant pavillon des Ăźles Marshall qui se trouvait ces derniers jours au large des cĂŽtes du YĂ©men. De son cĂŽtĂ©, l’agence de sĂ©curitĂ© maritime britannique (UKMTO) a fait Ă©tat d’un incident Ă  115 milles nautiques au sud-est de la ville d’Aden avec une explosion Ă  30 mĂštres du navire et prĂ©cisĂ© qu’un drone avait volĂ© Ă  proximitĂ©.

      Les Etats-Unis ont frappé jeudi pour la cinquiÚme fois des sites des Houthis au Yémen.

      Plus prĂ©cisĂ©ment, Washington a dit avoir frappĂ© des missiles Houthis. « Nous pensons qu’ils Ă©taient prĂȘts Ă  ĂȘtre lancĂ©s de maniĂšre imminente en mer Rouge », a expliquĂ© le porte-parole du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale John Kirby.

      La porte-parole adjointe du ministĂšre de la DĂ©fense, Sabrina Singh, a dit que ces bombardements, entamĂ©s en fin de semaine derniĂšre et parfois menĂ©s avec le Royaume-Uni, ont pu « dĂ©truire une part importante des capacitĂ©s » des Houthis.

      Moscou appelle Washington Ă  cesser leur « agression » contre le YĂ©men
      A Moscou, le ministre russe des Affaires Ă©trangĂšres a toutefois appelĂ© les Etats-Unis Ă  cesser leur « agression » contre le YĂ©men. « Plus les AmĂ©ricains et les Anglais bombardent, moins les Houthis voudront parlementer », a dit SergueĂŻ Lavrov.

      Les bombardements amĂ©ricains de jeudi Ă©taient les seconds en moins de 24 heures sur des missiles des Houthis, groupe remis mercredi par Washington sur une de ses listes d’ « organisations terroristes ».

      La France veut Ă©viter l’escalade
      Le prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden a dĂ©clarĂ© d’ailleurs cette semaine que ces frappes continueraient tant que les Houthis perturberont le commerce maritime international.

      Face Ă  ces attaques, les Etats-Unis ont mis sur pied une coalition pour patrouiller au large du YĂ©men et protĂ©ger le trafic maritime. Tous les pays de cette coalition ne participent pas aux frappes mais le Danemark, berceau du N.2 du transport maritime mondial Maersk, a annoncĂ© jeudi qu’il allait s’y joindre. La France a, elle, dĂ©cidĂ© de ne pas y participer « pour Ă©viter toute escalade » dans la rĂ©gion, selon son prĂ©sident Emmanuel Macron.

      (Avec AFP)

  • Abstraction et inĂ©galitĂ©s sociales (sept 2017)

    Qu’est-ce que l’abstraction en Ă©conomie ?

    L’abstraction est dans la notion de travail elle-mĂȘme, qui suppose l’échange. N’importe quelle activitĂ© est rapportĂ©e Ă  un Ă©talon, qui permet de convenir d’un Ă©change : mon heure de travail en tant qu’ingĂ©nieur, ça vaut 4 heures de travail de ton travail, toi qui cultive la terre.

    L’économie ne gĂ©nĂšre donc pas seulement des inĂ©galitĂ©s, mais l’acceptation sociale de ces inĂ©galitĂ©s.

    Certains travaux valent plus que d’autres, mais l’abstraction de l’échange le masque car ce ne sont pas des travaux que l’on Ă©change, mais de l’argent contre des marchandises. Si je paie 12 euros ton panier de lĂ©gumes qu’il te faut une heure pour produire, tu ne sais pas que moi, j’ai mis 15 minutes pour obtenir ces 12 euros. Peu importe en fait, puisque l’économie, c’est de l’échange donnant-donnant avec de l’argent. Chaque fois qu’on achĂšte un truc, on croit jouer Ă  la marchande, alors qu’on rĂ©actualise les classes sociales. Et mĂȘme bien souvent : c’est l’acheteur qui prĂ©tendument « aide » le vendeur
 L’économie n’est pas qu’une rĂ©alitĂ© inventĂ©e, mais une rĂ©alitĂ© inversĂ©e. Une vassalisation du monde social dĂ©guisĂ©e en fluiditĂ© des Ă©changes.

    Critiquer l’abstraction Ă©conomique, ce n’est donc pas juste critiquer le non-sens des activitĂ©s qu’on mĂšne pour de l’argent (comme le font les tenants de la nouvelle droite, pour mieux fantasmer un retour aux « mĂ©tiers » qui ont du sens). L’abstraction Ă©conomique fait qu’à la fois l’économie nous Ă©chappe politiquement, autant qu’elle maintient une stratification sociale.

    Évidemment la solution n’est pas de donner la mĂȘme valeur Ă  l’heure de travail de chacun, et de continuer Ă  Ă©changer. C’est une solution irrĂ©aliste car quand nous aurons la main politiquement sur l’économie pour organiser les choses ainsi, nous n’aurons plus besoin de l’économie pour dĂ©finir une organisation matĂ©rielle dĂ©cente.

    #inégalités-sociales #classes-sociales #post-capitalisme #monnaie #post-monétaire

  • Les 4 leçons bourgeoises de l’affaire OudĂ©a-CastĂ©ra
    â–șhttps://www.frustrationmagazine.fr/oudea-castera-bourgeoisie

    AmĂ©lie OudĂ©a-CastĂ©ra, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale et des sports, enchaĂźne les dĂ©clarations mensongĂšres, voire stupides et de mauvaise foi, depuis qu’elle fait partie des gouvernements d’Emmanuel Macron. Épouse d’un ex-PDG de la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale et actuel PDG de Sanofi, niĂšce d’éditorialistes et ex-directeur de France tĂ©lĂ©vision, multimillionnaire, on pourrait dire, en Ă©tant polis, [
]

  • Le ministĂšre de l’IntĂ©rieur envisage la dissolution de trois associations qui soutiennent la Palestine
    ▻https://www.streetpress.com/sujet/1705598072-ministere-interieur-envisage-dissolution-rois-associations-p

    Selon des documents rĂ©digĂ©s par les services de renseignements, le ministĂšre de l’IntĂ©rieur envisage la dissolution de trois associations pro-palestiniennes : le ComitĂ© Action Palestine, Samidoun Paris Banlieue et Capjpo EuroPalestine.

    Ce cauchemar.

  • Paris 2024 : IsraĂ«l participera Ă  la cĂ©rĂ©monie d’ouverture des Jeux
    ▻https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/01/19/paris-2024-israel-participera-a-la-ceremonie-d-ouverture-des-jeux_6211722_32

    Paris 2024 : IsraĂ«l participera Ă  la cĂ©rĂ©monie d’ouverture des Jeux

    La prĂ©sidente du ComitĂ© olympique israĂ©lien se dit convaincue que les autoritĂ©s françaises « feront tout ce qu’elles peuvent pour que cet Ă©vĂ©nement soit sĂ»r ».

    Le Monde avec AFP
    PubliĂ© aujourd’hui Ă  06h19, modifiĂ© Ă  08h05

    « Nous serons lĂ  », sur la Seine, pour la cĂ©rĂ©monie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris-2024, a assurĂ© la prĂ©sidente du ComitĂ© olympique israĂ©lien, Yael Arad, se disant confiante, dans un entretien accordĂ©, jeudi 18 janvier, Ă  l’Agence France-Presse Ă  Tel-Aviv, dans le fait que les autoritĂ©s françaises sauront en assurer la sĂ©curitĂ©.
    [...]

    Aucun doute lĂ -dessus.

    • 300 clubs sportifs palestiniens appellent Ă  exclure IsraĂ«l des Jeux Olympiques - BDS France
      ▻https://www.bdsfrance.org/300-clubs-sportifs-palestiniens-appellent-a-exclure-israel-des-jeux-olymp

      300 clubs sportifs palestiniens appellent à exclure Israël des Jeux Olympiques
      Appels
      | Actus | BOYCOTT SPORTIF
      Date d’origine : 18/01/2024
      Auteur : Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI)
      Source : Site du BNC
      Traduit par : JC pour BDS France

      Alors que le ComitĂ© international olympique (CIO) se rĂ©unit aujourd’hui, plus de 300 clubs sportifs palestiniens et des dizaines d’importantes organisations de la sociĂ©tĂ© civile palestinienne lancent un appel (voir ci-dessous) pour exclure IsraĂ«l #BanIsraĂ«l des Jeux olympiques, Ă  commencer par ceux de Paris cet Ă©tĂ©.

      Les clubs palestiniens, qui comprennent des Ă©quipes masculines et fĂ©minines de football, de basket-ball et de volley-ball, ainsi que celles dont les joueurs ont Ă©tĂ© tuĂ©s par des balles israĂ©liennes, demandent au CIO « d’appliquer ses principes et de remplir ses obligations en excluant IsraĂ«l des prochains Jeux olympiques qui se tiendront Ă  Paris en juillet 2024, jusqu’à ce qu’IsraĂ«l mette fin Ă  ses graves violations du droit international, en particulier Ă  son systĂšme d’apartheid et Ă  son gĂ©nocide en cours Ă  Gaza. »

      Plus de 24 000 Palestiniens de Gaza ont Ă©tĂ© tuĂ©s par IsraĂ«l, dans le cadre de ce que les experts des Nations unies ont qualifiĂ© de gĂ©nocide en cours. Parmi les nombreux athlĂštes et entraĂźneurs professionnels et amateurs tuĂ©s par IsraĂ«l figure l’entraĂźneur de l’équipe olympique de football palestinienne, le capitaine Hani Al Masdar. Les bombardements israĂ©liens ont Ă©galement dĂ©truit le bureau du ComitĂ© olympique palestinien Ă  Gaza.

      IsraĂ«l a Ă©tĂ© traduit devant la Cour internationale de justice pour crime de gĂ©nocide par l’Afrique du Sud, avec le soutien d’États, de partis politiques, d’universitaires et d’artistes.

      L’appel palestinien rappelle Ă  la communautĂ© sportive mondiale que « permettre Ă  IsraĂ«l, en plein gĂ©nocide, de participer aux prochains Jeux olympiques signifierait Ă  la communautĂ© internationale que le CIO approuve le plus grave des crimes de guerre ».

      Les Ă©quipes palestiniennes appellent les communautĂ©s sportives, les amateurs de sport et les militants des pays arabes, de tout le Sud et du monde entier Ă  adopter leur demande et Ă  « faire pression sur le CIO pour qu’il interdise IsraĂ«l, par des moyens efficaces, notamment en perturbant pacifiquement les rĂ©unions et les rassemblements organisĂ©s en vue des Jeux olympiques ».

      Les clubs sportifs palestiniens notent Ă©galement que si le CIO a rapidement imposĂ© des sanctions globales Ă  la Russie, il a non seulement refusĂ© d’appliquer les mĂȘmes normes au systĂšme d’occupation militaire et d’apartheid d’IsraĂ«l, vieux de plusieurs dĂ©cennies, mais il a Ă©galement sanctionnĂ© « les fĂ©dĂ©rations sportives et les athlĂštes individuels qui osent s’élever contre les violations des droits humains commises par IsraĂ«l ou qui prennent des positions morales en solidaritĂ© avec les Palestiniens ».

      Le centre de jeunesse de Balata a commentĂ© :

      Les attaques d’IsraĂ«l contre les sports palestiniens nous touchent personnellement. Notre joueur de 16 ans, Said Odeh, a Ă©tĂ© tuĂ© par une balle israĂ©lienne. Il fait partie des dizaines et des dizaines d’athlĂštes palestiniens tuĂ©s par IsraĂ«l, notamment lors de l’assaut gĂ©nocidaire contre Gaza. Il est temps de mettre un terme Ă  l’approche honteuse des organismes sportifs dominĂ©s par l’Occident, qui se contentent de faire comme si de rien n’était avec l’État gĂ©nocidaire d’IsraĂ«l. Des campagnes mondiales crĂ©atives visant Ă  exclure l’Afrique du Sud de l’apartheid ont contribuĂ© de maniĂšre significative au dĂ©mantĂšlement du rĂ©gime oppressif de ce pays. Nous devons exercer le mĂȘme niveau de pression, des conseils d’administration Ă  la rue, pour obliger le CIO Ă  mettre fin Ă  son hypocrisie et Ă  bannir IsraĂ«l. Nous avons besoin de votre soutien pour perturber pacifiquement la route vers les Jeux de Paris.

      De plus en plus de voix s’élĂšvent pour rĂ©clamer l’exclusion d’IsraĂ«l du sport international.

      À la suite d’un raid militaire israĂ©lien sur le stade Al Yarmouk Ă  Gaza, qui a Ă©tĂ© transformĂ© en centre de dĂ©tention, de torture et d’interrogatoire avant d’ĂȘtre dĂ©truit au bulldozer, la FĂ©dĂ©ration palestinienne de football a demandĂ© Ă  la FIFA et aux fĂ©dĂ©rations sportives internationales de « soumettre IsraĂ«l Ă  la responsabilitĂ© lĂ©gale » pour les violations flagrantes qu’il a commises.

      Plus de 200 athlĂštes irlandais pratiquant de nombreux sports demandent aux instances sportives internationales, dont la FĂ©dĂ©ration olympique d’Irlande, d’exiger une enquĂȘte sur la violation par IsraĂ«l de la charte olympique et d’imposer des sanctions.

      Plus de 37 000 personnes ont signĂ© une rĂ©cente pĂ©tition du Mouvement pour la dĂ©mocratie en Europe 2025 appelant Ă  une « suspension immĂ©diate de la participation d’IsraĂ«l Ă  tous les sports internationaux jusqu’à ce qu’il se conforme pleinement au droit international et aux rĂšglements sportifs ».

      La FĂ©dĂ©ration internationale de hockey sur glace (IIHF) a annoncĂ© qu’elle n’autoriserait pas la participation d’IsraĂ«l aux championnats de l’IIHF, invoquant les mĂȘmes raisons de « sĂ©curitĂ© » que celles utilisĂ©es pour suspendre la Russie et le Belarus des compĂ©titions.

      Les clubs sportifs palestiniens et les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, qui comprennent les principaux syndicats, l’Association du barreau palestinien, l’Union gĂ©nĂ©rale des femmes palestiniennes et le Conseil des forces nationales et islamiques de Palestine, appellent les comitĂ©s olympiques de la rĂ©gion arabe, du Sud et des États amis de l’Ouest Ă  les rejoindre et Ă  « exiger qu’IsraĂ«l soit banni des prochains Jeux olympiques ».

      Appel palestinien au CIO pour l’exclusion d’IsraĂ«l aux prochains JO

      Nous soussignĂ©s, clubs sportifs et centres de jeunesse palestiniens, et organisations de la sociĂ©tĂ© civile palestinienne, appelons le ComitĂ© international olympique (CIO) Ă  appliquer ses principes et Ă  remplir ses obligations en bannissant IsraĂ«l des prochains Jeux olympiques qui se tiendront Ă  Paris en juillet 2024, jusqu’à ce qu’IsraĂ«l mette fin Ă  ses graves violations du droit international, en particulier Ă  son systĂšme d’apartheid et Ă  son gĂ©nocide en cours dans la bande de Gaza.

      Depuis plus de trois mois, IsraĂ«l mĂšne une guerre gĂ©nocidaire contre 2,3 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza occupĂ©e et assiĂ©gĂ©e, dont des dizaines de milliers d’athlĂštes, de supporters et de personnes qui suivent les Jeux olympiques. Face Ă  ce gĂ©nocide tĂ©lĂ©visĂ©, les organisations sportives et non sportives internationales n’ont plus aucune excuse pour ne pas expulser IsraĂ«l ou, au minimum, suspendre sa participation. Permettre Ă  IsraĂ«l, en plein gĂ©nocide, de participer aux prochains Jeux olympiques signifierait Ă  la communautĂ© internationale que le CIO approuve le plus grave des crimes de guerre.

      Sur la base des principes olympiques, des rĂ©solutions des Nations unies, du Conseil de coopĂ©ration islamique et de la Ligue arabe, ainsi que des confĂ©rences et conventions internationales, en particulier celles relatives aux crimes d’apartheid et de gĂ©nocide, nous appelons les comitĂ©s olympiques de la rĂ©gion arabe, du Sud global et des États amis de l’Occident Ă  se joindre Ă  nous et Ă  exiger qu’IsraĂ«l soit banni des prochains Jeux olympiques.

      Nous appelons Ă©galement les communautĂ©s sportives, les amateurs de sport et les activistes de la rĂ©gion arabe, du Sud et du monde entier Ă  adopter notre demande et Ă  faire pression sur le CIO pour qu’il interdise IsraĂ«l par des moyens efficaces, notamment en perturbant pacifiquement les rĂ©unions et les rassemblements organisĂ©s en vue des Jeux olympiques.

      Au fil des ans, le secteur sportif palestinien a souffert et continue de souffrir des violations israĂ©liennes flagrantes des droits humains et du droit de pratiquer le sport. Les violations israĂ©liennes comprennent l’établissement de colonies illĂ©gales sur des terres palestiniennes volĂ©es, ce qui inclut l’établissement de clubs sportifs et de stades rĂ©servĂ©s aux colons sur ces terres ; le bombardement et la destruction de stades palestiniens ; la prise d’assaut de clubs sportifs et l’obstruction de matchs ; la confiscation d’équipements sportifs ; la privation de libertĂ© de mouvement des athlĂštes palestiniens pour assister Ă  des entraĂźnements ou Ă  des matchs ; la restriction du dĂ©veloppement de clubs sportifs dans la partie occupĂ©e de JĂ©rusalem ; et la prise pour cible d’athlĂštes palestiniens, les tuant ou leur causant des handicaps qui les privent Ă  jamais de la pratique du sport. Dans le cadre de son gĂ©nocide en cours, IsraĂ«l a tuĂ© l’entraĂźneur de l’équipe olympique palestinienne de football, le capitaine Hani Al Masdar, et a dĂ©truit le bureau du ComitĂ© olympique palestinien Ă  Gaza.

      La Charte olympique oblige clairement le CIO Ă  « respecter [
] les droits humains internationalement reconnus et les principes Ă©thiques fondamentaux universels dans le cadre du Mouvement olympique ». Pourtant, nous n’avons pas vu le CIO prendre la moindre responsabilitĂ© pour mettre fin ou sanctionner les graves violations des droits humains perpĂ©trĂ©es par IsraĂ«l Ă  l’encontre des athlĂštes palestiniens et de l’infrastructure sportive palestinienne.

      Le CIO applique le principe de neutralitĂ© politique de maniĂšre hypocrite et sĂ©lective en fonction du contexte politique mondial et des intĂ©rĂȘts des puissances coloniales qui le dominent. Par exemple, le CIO a rapidement appelĂ© Ă  la solidaritĂ© sportive avec l’Ukraine Ă  la suite de l’invasion russe, en imposant des sanctions globales aux organismes sportifs russes et aux athlĂštes russes. En revanche, lorsqu’il s’agit du systĂšme d’occupation militaire et d’apartheid mis en place par IsraĂ«l depuis des dĂ©cennies, le CIO impose les sanctions les plus sĂ©vĂšres non pas Ă  IsraĂ«l, mais aux fĂ©dĂ©rations sportives et aux athlĂštes individuels qui osent dĂ©noncer les violations des droits humains commises par IsraĂ«l ou qui adoptent des positions morales de solidaritĂ© avec les Palestiniens. Aujourd’hui, alors que les Palestiniens sont victimes d’un gĂ©nocide Ă  Gaza, le CIO menace d’une « action rapide » tout athlĂšte ou officiel qui prendrait une position morale contre les crimes israĂ©liens.

      Le CIO ignore Ă©galement que l’armĂ©e d’occupation israĂ©lienne a crĂ©Ă© un statut spĂ©cial pour les soldats « athlĂštes olympiques » et leur accorde des privilĂšges particuliers afin qu’ils puissent continuer Ă  s’entraĂźner et Ă  concourir tout en servant dans l’armĂ©e israĂ©lienne. L’armĂ©e israĂ©lienne estime que 150 athlĂštes olympiques israĂ©liens servent dans l’armĂ©e.

      Le prĂ©sident du CIO dĂ©clare : « Nous devons ĂȘtre politiquement neutres, mais pas apolitiques. Nous savons bien que nos dĂ©cisions ont des implications politiques et nous devons en tenir compte dans notre rĂ©flexion ». Nous sommes tout Ă  fait d’accord. Dans le cas du rĂ©gime israĂ©lien de colonialisme, d’apartheid et d’occupation militaire, sans parler du gĂ©nocide en cours contre notre peuple, ne pas demander des comptes Ă  IsraĂ«l est en soi une position politique, qui consacre l’impunitĂ© dont il jouit pour poursuivre son carnage.

      Tout au long de l’histoire moderne, les dĂ©cisions des organisations sportives « internationales » telles que le CIO, la FĂ©dĂ©ration internationale de football association (FIFA) et d’autres ont jouĂ© un rĂŽle dĂ©cisif pour mettre fin aux violations des droits humains et aux crimes contre l’humanitĂ© dans le monde entier. L’exemple le plus marquant est le rĂŽle que les sanctions sportives et le boycott sportif mondial ont jouĂ© dans le dĂ©mantĂšlement du rĂ©gime d’apartheid en Afrique du Sud. Cependant, la lecture de l’histoire montre Ă©galement que ces dĂ©cisions morales n’ont pas Ă©tĂ© prises d’emblĂ©e. À l’époque, les organisations sportives internationales ont Ă©galement invoquĂ© le principe de neutralitĂ© et de sĂ©paration du sport et de la politique pour rĂ©sister aux appels Ă  sanctionner l’apartheid. Cependant, la pression mondiale du mouvement anti-apartheid, suivie par la pression des membres des organisations, en particulier dans le Sud, a menacĂ© les intĂ©rĂȘts de ces organisations sportives internationales, les incitant finalement Ă  imposer des sanctions au rĂ©gime de l’apartheid.

      Nous nous joignons Ă  ceux et celles qui protestent contre les Jeux de Paris, qui imposent des infrastructures nuisibles Ă  l’environnement Ă  la « colonie française de Tahiti », qui dĂ©placent les sans-abri et les migrants de la ville, et qui utilisent les Jeux comme un laboratoire pour la surveillance intrusive par l’IA.

      Ces organismes dominĂ©s par l’Occident qui prĂ©tendent ĂȘtre mondiaux ne comprennent que le langage de la pression. Unis dans nos appels Ă  la justice, nous avons le pouvoir d’exercer la pression nĂ©cessaire pour mettre fin Ă  la complicitĂ© et Ă  l’hypocrisie du CIO. Si ce n’est pas maintenant, quand ?

  • Le scandale des offres bidons : 61 % des offres d’emploi de France Travail sont illĂ©gales - L’HumanitĂ©
    ▻https://www.humanite.fr/social-et-economie/assurance-chomage-2/le-scandale-des-offres-bidons-61-des-offres-demploi-de-france-travail-sont-

    La CGT chĂŽmeurs a passĂ© au crible prĂšs de 1 200 offres mises en ligne par l’ex-PĂŽle emploi. Verdict : 61,1 % d’entre elles seraient illĂ©gales, selon le syndicat qui rĂ©clame un vĂ©ritable contrĂŽle des annonces.

    • En mĂȘme temps j’ai fait pas mal de candidatures bidons pour ĂȘtre sĂ»r de pas ĂȘtre recrutĂ© mais faire croire que je cherchais Ă  l’époque ou j’étais chez popol, ça compense.

  • Tensions entre Iran et Pakistan : « L’escalade n’est pas le scĂ©nario Ă  privilĂ©gier »
    ▻https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20240118-tensions-entre-iran-et-pakistan-l-escalade-n-est-pas-le-sc%C3%A9n

    Les frappes aĂ©riennes menĂ©es par le Pakistan et l’Iran ciblant des groupes rebelles rĂ©fugiĂ©s sur le territoire du voisin marquent une brusque aggravation des frictions entre les deux voisins, Ă  un moment oĂč la rĂ©gion est dĂ©jĂ  sous forte tension. Entretien avec Marc Goutalier, spĂ©cialiste du Moyen-Orient.
    [
]
    Depuis quelques jours, les Iraniens enchaĂźnent les frappes sur l’Irak, sur la Syrie et maintenant sur le Pakistan. Est-ce un message lancĂ© aux AmĂ©ricains et aux IsraĂ©liens ?
    C’est ce message qui est envoyĂ© depuis quelques jours. Cela s’inscrit dans cette sĂ©rie de frappes, assez inĂ©dite aussi, de la part de l’Iran. On connaĂźt les Iraniens commanditaires. GĂ©nĂ©ralement, ils dĂ©lĂšguent la tĂąche de frapper les adversaires Ă  leurs relais comme les Houthis au YĂ©men, le Hezbollah au Liban ou les milices chiites en Irak. LĂ , ils ont frappĂ© eux-mĂȘmes et revendiquĂ© tout de suite. Il s’agit en plus des Gardiens de la rĂ©volution, donc la garde prĂ©torienne du rĂ©gime iranien. C’est un message de fermetĂ© qui est envoyĂ© Ă  la fois aux adversaires mais aussi aux propres alliĂ©s de l’Iran qui sont trĂšs pro-palestiniens. Ils estiment que l’Iran devrait en faire un peu plus pour soutenir les Palestiniens contre IsraĂ«l. C’est pour cela que l’une des frappes menĂ©es au Kurdistan irakien visait une base du Mossad : pour rappeler que l’Iran est bien engagĂ© dans cet axe de la rĂ©sistance. Dans un contexte oĂč l’on parle Ă©ventuellement d’une escalade, d’une possible explosion rĂ©gionale, l’Iran se montre prĂȘt Ă  intervenir, Ă  employer les grands moyens. Ce n’est pas si simple parce que le Pakistan a rappelĂ© son ambassadeur. L’Irak, qui est censĂ© ĂȘtre un État alliĂ©, voire infĂ©odĂ© Ă  l’Iran, a rappelĂ© son ambassadeur Ă  TĂ©hĂ©ran. Il y a une crise diplomatique entre l’Irak et l’Iran qui paraĂźt d’une ampleur assez inĂ©dite. Ce qu’a fait l’Iran avec ses frappes directes l’expose plus que d’habitude.

    • Iran : neuf morts dans des frappes menĂ©es par le Pakistan, les tensions entre TĂ©hĂ©ran et Islamabad atteignent un niveau sans prĂ©cĂ©dent
      ▻https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/18/neuf-morts-dans-des-frappes-menees-par-le-pakistan-sur-des-camps-rebelles-en

      Les frappes menĂ©es par Islamabad interviennent aprĂšs que les mĂ©dias iraniens ont annoncĂ© que l’Iran avait ciblĂ©, le 16 janvier, des bases du groupe terroriste Jaish al-Adl au Pakistan par missiles et drones, tuant deux enfants.

      Les tensions entre TĂ©hĂ©ran et Islamabad ont atteint un niveau sans prĂ©cĂ©dent jeudi 18 janvier. TĂŽt le matin, le Pakistan a dĂ©clarĂ© avoir menĂ© des frappes Ă  l’intĂ©rieur du territoire iranien, en rĂ©ponse aux attaques de ce dernier, deux jours plus tĂŽt au Pakistan contre « des camps rebelles », selon TĂ©hĂ©ran. Les frappes entre les deux pays voisins, qui entretiennent d’habitude d’étroites relations, notamment en matiĂšre de renseignement, surviennent alors que les conflits qui secouent le Moyen-Orient menacent de s’étendre.

      Jeudi, le ministĂšre pakistanais des affaires Ă©trangĂšres a confirmĂ© des « frappes militaires de prĂ©cision » contre ce qu’Islamabad appelle des « caches terroristes » dans le sud-est de l’Iran. « Un certain nombre [de terroristes] eux ont Ă©tĂ© tuĂ©s », affirme le communiquĂ© d’Islamabad, qui prĂ©cise que l’opĂ©ration baptisĂ©e « Marg Bar Sarmachar » a Ă©tĂ© menĂ©e au vu de « renseignements crĂ©dibles sur d’imminentes activitĂ©s terroristes ». « Sarmachar », qui signifie « guĂ©rilla » en baloutchi, est un terme utilisĂ© par les insurgĂ©s opĂ©rant dans la rĂ©gion transfrontaliĂšre entre l’Iran et le Pakistan.

      Les autoritĂ©s iraniennes ont, de leur cĂŽtĂ©, confirmĂ© ces frappes menĂ©es dans la province marginalisĂ©e du Sistan-et-Baloutchistan, situĂ©e dans le sud-est de l’Iran, Ă  la frontiĂšre avec le Pakistan. TĂ©hĂ©ran Ă©voque la mort de neuf personnes dont quatre enfants et trois femmes, tous d’« une nationalitĂ© non iranienne », ce qui peut signifier qu’ils appartenaient Ă  une minoritĂ© ethnique baloutche (d’obĂ©dience sunnite, dans un pays majoritairement chiite) qui vivent en Iran et sont privĂ©s de passeport.

      Les frappes menĂ©es par le Pakistan, puissance dotĂ©e de l’arme nuclĂ©aire, interviennent aprĂšs que les mĂ©dias iraniens ont annoncĂ© que l’Iran avait ciblĂ©, le 16 janvier, par missiles et drones, des bases du groupe terroriste Jaish al-Adl au Pakistan. Selon Islamabad, deux enfants ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors de cette attaque. Le Pakistan l’a condamnĂ©e, la qualifiant d’« inacceptable » et se rĂ©servant « le droit de rĂ©pondre Ă  cet acte illĂ©gal ». Mercredi, Islamabad a rappelĂ© son ambassadeur Ă  TĂ©hĂ©ran et indiquĂ© que l’ambassadeur iranien, en visite dans son pays, ne serait pas autorisĂ© Ă  retourner Ă  Islamabad pour le moment.

      Le groupe rebelle Jaish al-Adl contre lequel l’Iran dit avoir menĂ© son attaque au Pakistan a Ă©tĂ© formĂ© en 2012. Ses membres, d’origine baloutche, mĂšnent une lutte armĂ©e contre la RĂ©publique islamique d’Iran et revendiquent souvent l’assassinat de forces de sĂ©curitĂ© iraniennes dans la rĂ©gion du Sistan-et-Baloutchistan. Hormis l’Iran, d’autres pays comme les Etats-Unis et le Japon considĂšrent Jaish al-Adl comme un « groupe terroriste ». Le 10 janvier, le mĂȘme groupe a revendiquĂ© une attaque armĂ©e contre un poste de police dans le district baloutche de Rask en Iran, lors de laquelle un militaire iranien a Ă©tĂ© tuĂ©.

    • Frappes en Irak et en Syrie : l’Iran s’engage dans le conflit rĂ©gional
      ▻https://www.revolutionpermanente.fr/Frappes-en-Irak-et-en-Syrie-l-Iran-s-engage-dans-le-conflit-reg

      L’Iran frappe la Syrie et l’Irak en rĂ©ponse Ă  l’attentat de Kerman et aux multiples attaques ciblĂ©es contre les cadres de l’Axe de la RĂ©sistance. La riposte, brouillonne et mineure, illustre les contradictions d’un pays en crise, confrontĂ© aux provocations incessantes de l’État israĂ©lien et Ă  la dĂ©stabilisation de la rĂ©gion.

  • Mayenne : « Des vaches dĂ©coupĂ©es alors qu’elles sont encore vivantes », selon l’association L214 qui porte plainte contre un abattoir de Craon
    ▻https://www.francetvinfo.fr/animaux/bien-etre-animal/maltraitance-dans-les-abattoirs/mayenne-des-vaches-decoupees-alors-qu-elles-sont-encore-vivantes-selon-

    L214 publie de nouvelles vidĂ©os. Sur des images de l’abattoir municipal de Craon en Mayenne, l’association assure qu’on y voit « des vaches [qui] commencent Ă  ĂȘtre dĂ©coupĂ©es alors qu’elles sont encore vivantes, elles rĂ©agissent aux coups de couteau et Ă  la pince guillotine lors de la dĂ©coupe de leurs pattes, de leurs cornes ou de leur tĂȘte ». L214 pointe du doigt « l’absence d’intervention des services vĂ©tĂ©rinaires », qui, selon l’association de dĂ©fense des animaux, « expliquent en partie cette situation effroyable ».

    France Bleu Mayenne a pu regarder ces vidĂ©os transmises Ă  la presse et dĂ©crit « une vache dont la corne se coince dans une grille d’affalage ». A ce moment-lĂ , poursuit France Bleu Mayenne, « les opĂ©rateurs interviennent et finissent par Ă©gorger la bĂȘte encore vivante ». L214 porte Ă©galement plainte pour les infractions commises par l’employeur envers ses salariĂ©s, dans la mesure oĂč, selon l’association, ceux-ci se mettraient en danger « au moment de l’étourdissement des veaux, de l’accrochage des bovins, et de la saignĂ©e des animaux ».

    France Bleu Mayenne fait savoir que la mairie de Craon communiquera jeudi 18 janvier via un communiquĂ©. Une dĂ©lĂ©gation de L214 se rendra le mĂȘme jour Ă  10h devant l’abattoir municipal dans l’espoir de rencontrer la direction. La prĂ©fecture de Mayenne indique que les services du ministĂšre de l’Agriculture sont en train d’analyser les vidĂ©os diffusĂ©es par L214.

    Article complĂ©tĂ© par :

    ▻https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/des-images-dignes-d-un-film-d-horreur-une-plainte-deposee-par-l214-contre

    Et aussi (et surtout) ▻https://www.l214.com/communications/18-eqt-abattoir-craon-animaux-decoupes-vivants

    #agroindustrie #abattoirs #département_de_la_Mayenne #élevage #boucherie #viande

    ▻https://www.openstreetmap.org/way/75972128

    • La municipalitĂ© de Craon monte au crĂ©neau pour dĂ©fendre ses abattoirs municipaux en accusant L214 d’avoir publiĂ© un faux :

      L’association L214 a publiĂ© des images qu’elle aurait tournĂ©es dans l’abattoir municipal de Craon, ce jeudi 18 janvier 2024. Elle y dĂ©nonce les conditions de mises Ă  mort des animaux. Des accusations rĂ©futĂ©es en bloc par la Ville de Craon, qui rappelle que de lourds investissements ont Ă©tĂ© menĂ©s pour rĂ©pondre « aux nouvelles normes en termes de bientraitance animale ». La prĂ©fecture affirme de son cĂŽtĂ© que les installations prĂ©sentĂ©es dans la vidĂ©o ne sont pas celles actuellement en service.

      ▻https://laval.maville.com/actu/actudet_-abattoir-en-mayenne-vise-par-l214-les-installations-presente

  • « Le macronisme, qui n’a jamais Ă©tĂ© social, n’est mĂȘme plus libĂ©ral. Il s’agit d’un technocratisme managĂ©rial dans lequel la France devient une entreprise ou Emmanuel Macron est le patron, l’administration ses cadres et les citoyens ses salariĂ©s. Cela dĂ©montre aussi l’imposture d’un prĂ©tendu ’’cercle de la raison’’. Le droit n’est jamais que l’expression d’une souverainetĂ© et sa primautĂ© ne peut que dĂ©couler de la puissance politique, pas d’une supposĂ©e ’’rationalité’’ qui n’est elle mĂȘme le plus souvent qu’un instrument de pouvoir au service des occidentaux et des puissants (il suffit de voir comme il est niĂ© quand ils gĂȘnent leurs intĂ©rĂȘts, comme en ce moment en #Palestine). »

    ▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/18/le-social-liberalisme-d-emmanuel-macron-etait-davantage-une-posture-qu-une-c

    En reprochant Ă  mots couverts au prĂ©sident de la RĂ©publique, Emmanuel Macron, de manquer de dĂ©fĂ©rence Ă  l’égard de l’Etat de droit lors de la cĂ©rĂ©monie des vƓux au Conseil constitutionnel, Laurent Fabius a adressĂ© le 8 janvier au chef de l’Etat une mise en garde qui nous fait prendre la mesure de toute la distance sĂ©parant dĂ©sormais le macronisme de son socle idĂ©ologique originel.

    Un retour sur les conditions de l’adoption, le 19 dĂ©cembre 2023, de la loi relative Ă  l’immigration est nĂ©cessaire pour saisir cette allusion faite par le prĂ©sident du Conseil constitutionnel, qui n’a guĂšre apprĂ©ciĂ© qu’une majoritĂ© politique assume le risque d’adopter des dispositions contraires Ă  la Constitution pour obtenir le vote d’un texte au Parlement.
    L’encre Ă  peine sĂšche, les responsables de la majoritĂ© avaient aussitĂŽt reconnu qu’elle Ă©tait entachĂ©e de dispositions susceptibles d’ĂȘtre retoquĂ©es par le Conseil constitutionnel. Qu’il s’agisse de l’article qui supprime l’automaticitĂ© du droit du sol pour acquĂ©rir la nationalitĂ© française ou des mesures qui introduisent la prĂ©fĂ©rence nationale en matiĂšre de versement de certaines prestations sociales, de nombreux aspects de la rĂ©forme ont Ă©tĂ© tolĂ©rĂ©s, sous la pression des dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs du parti Les RĂ©publicains de la commission mixte paritaire du Parlement, par un exĂ©cutif prĂȘt Ă  tout concĂ©der pour arracher le vote d’un texte.

    Le chef de l’Etat a aussitĂŽt dĂ©fĂ©rĂ© le texte aux neuf sages sans ignorer les vices d’inconstitutionnalitĂ© dont il est potentiellement souillĂ©. C’est donc en toute conscience qu’il a demandĂ© Ă  sa majoritĂ© d’accepter de prendre le risque de mĂ©connaĂźtre la Constitution.
    La situation est inĂ©dite sous la Ve RĂ©publique : pour en mesurer l’ampleur, il suffit de comparer la stratĂ©gie empruntĂ©e par Emmanuel Macron Ă  l’ascĂšse rĂ©publicaine que s’imposait Michel Rocard (1930-2016) lorsqu’il Ă©tait premier ministre entre 1988 et 1991, durant le second septennat de François Mitterrand (1916-1996).

    « DeuxiĂšme gauche »

    Pourquoi cette mise en perspective ? Michel Rocard Ă©tait d’abord un responsable politique qui incarnait ce fameux courant, la « deuxiĂšme gauche », dont les spĂ©cialistes s’accordent Ă  dire qu’il constitue l’une des sources d’inspiration du macronisme des origines, le social-libĂ©ralisme, dont l’actuel chef de l’Etat, dĂ©sormais l’otage d’une opposition de droite sur laquelle dĂ©teignent les idĂ©es de l’extrĂȘme droite, s’éloigne d’annĂ©e en annĂ©e.
    Michel Rocard dut assumer ses responsabilitĂ©s de premier ministre de la France dans un contexte analogue Ă  celui dans lequel se trouve aujourd’hui l’exĂ©cutif depuis les Ă©lections lĂ©gislatives de juin 2022, Ă  savoir celui d’une majoritĂ© relative Ă  l’AssemblĂ©e nationale, qui empĂȘche de lĂ©gifĂ©rer sereinement sans dĂ©pendre d’accords de circonstance avec des dĂ©putĂ©s plus ou moins hostiles.

    ▻https://twitter.com/Aurelientache/status/1747915766597402643