• Surfer sur les vaguelettes de la beauferie anarcho identitaire ?
    https://nantes.indymedia.org/articles/36587

    Depuis les attentats, on voit déferler un « retour » de la haine raciale la plus décomplexé caché sous les apparats de la beauferie et de la bonne morale : liberté d’expression, défense de la culture moderne, rejet de la barbarie. Depuis des années un virage intellectuel s’opérait son paroxysme rdy cette nouvelle manière d’être un raciste respectable, un raciste qui rejette l’obscurantisme et le communautarisme des autres. PS, LR et FN défendent #en effet la laïcité et les valeurs universelles contre les ténèbres. Mélenchon se déclare ouvertement « islamophobe ». Bref la mode est au #Racisme et on n’hésite plus à se mettre au goût du jour même dans des milieux ou jusque là c’était plutôt mal vu… Rien d’étonnant à ce que cette vague pénètre l’extrême-gauche et les milieux anarchistes et autonomes. Bien (...)

    #Guerre #Archives #Répression #Resistances #contrôle #social #/ #-ismes #tout #genres #_anarch-fémin #précarité #antifascisme #quartiers #populaires #immigration #sans-papieres #frontieres #exclusion #chômage #babtou #discordia #mille #Guerre,Archives,Racisme,Répression,Resistances,contrôle,social,/,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,précarité,antifascisme,quartiers,populaires,immigration,sans-papieres,frontieres,exclusion,chômage

    • ...

      Mais, bien que moins nombreux, les plus braillards et de loin les plus amusants, se sont les fantaisistes qui prétende émerger de « l’autonomie radicale » : non fides, discordia, vostanite, garap et racialisateur go home, Ravage édition, Des ruines... les plus téméraire, la posture de la radicalité verbale leur servent de démarcation presque aristocratique. Même si ils multiplient les publications et les coquille vide pour se donner les apparats d’être autre chose qu’un microcosme groupusculaire, personne n’est dupe… ils sont 4 pelés à se ronger l’os nerveusement.

      ...

  • Encyclopédie sur la mort | Récupération du suicide des hommes par les antiféministes
    http://agora.qc.ca/thematiques/mort/documents/recuperation_du_suicide_des_hommes_par_les_antifeministes

    « Il n’existe pas d’explication simple à la question : "Pourquoi les hommes se suicident plus que les femmes ?" ». C’est avec cette citation en exergue que Francis Dupuis-Déri débute son article intitulé « Le chant des vautours : de la récupération du suicide des hommes par les antiféministes ». « Le thème du suicide des hommes, écrit-il, revient régulièrement dans les écrits des masculinistes, qui associent souvent ce phénomène aux avancées du féminisme en général et au choix des femmes* de se séparer de leur conjoint. Ces explications peuvent être interprétées comme une responsabilisation, voire une culpabilisation des femmes face au suicide des hommes. » (p. 147) « Contrairement à ce que proposent les masculinistes, ce serait une redéfinition des rôles sexuels qui pourrait réduire le taux de suicide chez les hommes, plutôt qu’un renforcement de la différence et de la complémentarité entre le « masculin » et le « féminin »(p. 173). Nous présentons ci-dessous la conclusion de cette étude très éclairante.
    Au-delà de propositions d’approches à privilégier dans le cadre d’interventions pour prévenir le suicide, [...], il convient pour conclure de revenir sur la portée politique du discours masculiniste sur le suicide des hommes. Que ce discours soit motivé ou non par.une réelle préoccupation face au suicide chez les hommes, il a pour effet (1) de détourner l’attention des suicides de femmes ; (2) de falsifier la signification de plusieurs suicides d’hommes qui ont posé ce geste sans lien aucun avec les femmes et (3) de dénigrer et de culpabiliser les féministes et les femmes en les accusant d’être responsables du suicide des hommes.

  • J – 126 : Je suis allé voir, coup sur coup, deux films de science-fiction de la grande production hollywoodienne, Premier contact de Denis Villeneuve et Passengers de Morten Tyldum, les deux films s’attaquant chacun à un des grands thèmes de la science-fiction, Premier contact , la rencontre avec une espèce venue d’ailleurs, Passengers , les voyages au long cours avec hibernation et autres complexes temporels dus aux voyages à une vitesse proche de celle de la lumière. C’est la période de la trêve, de la commémoration du massacre des innocents, les enfants et moi n’aimons rien tant que d’enchaîner les visites de musée et les séances de cinéma. À vrai dire je ne pense pas que j’aurais normalement tenu la moindre chronique du film Passengers , grosse production hollywoodienne, moyens de décor et de trucages pléthoriques et spectaculaires, et psychologie de bulots pour les trois personnages de ce film. Et je ne m’attendais pas non plus à trouver des qualités inespérées à Premier contact , le seul film que j’ai vu du même Denis Villeneuve étant Enemy que j’avais trouvé fort poussif.

    Dans Passengers un vaisseau intersidéral, intersidérant dans ses dimensions et son fonctionnement, emmène à son bord 5000 passagers tous en hibernation pour un voyage d’un siècle en direction d’une planète à coloniser, tout fonctionne automatiquement dans ce vaisseau qui traverse un champ de météorites dont l’une, plus grosse que les autres, endommage, superficiellement, croit-on d’abord, le vaisseau, causant une avarie inopinée, un des sarcophages d’hibernation réveille le passager qu’il contient, alors que le vaisseau est encore à 90 années de voyage de sa destination finale. Le type se retrouve tout seul dans un vaisseau qui doit avoir la superficie d’une ville comme Fontenay-sous-Bois dans le Val de Marne et personne avec qui partager ses états d’âme hormis un droïde qui fait office de barman et qui est le sosie de Tony Blair, Michael Sheen, et naturellement aucun moyen de joindre la Terre ou de réactiver l’hibernation. Après un an d’une errance fortement alcoolisée, ce Robinson Crusoé du voyage à la quasi-vitesse de la lumière manque cruellement de compagnie, un droïde barman c’est pas non plus un copain de rugby, fût-il un sosie de Tony Blair, on peut pas toujours compter sur lui pour vous donner le petit coup d’épaule quand ça va pas bien, et donc, il commence à caresser l’idée que peut-être, il pourrait réveiller un autre passager, histoire d’avoir un peu de compagnie, préférablement une passagère, blonde de préférence, et si possible avec une jolie poitrine, on en déduit habilement, c’est finement suggéré, que le type est hétérosexuel, lui-même n’est évidemment pas mal de sa personne, carrure de troisième ligne, mâchoire carrée, apparemment de nationalité américaine, seulement voilà, ce serait quand même lui faire un sale tour à cette jolie blonde, elle aussi se retrouverait prisonnière d’une ville de la taille de Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne avec, pour seule compagnie, un Américain à la mâchoire carrée et au physique d’universitaire jouant dans l’équipe de football américain — je passe un peu sur le conflit intérieur de notre homme qui échange pas mal sur le sujet avec Tony Blair —, ça tombe bien, elle est elle-même américaine et, insupportable suspens, elle est également hétérosexuelle, ils se plaisent beaucoup, il faut dire mâchoire carrée avait lu toutes les archives du blog de jolie blonde, lui ne pouvait pas douter qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, elle, de toute façon, une blonde à belle poitrine, pensez si on a beaucoup développé sa psychologie de personnage d’écrivaine — lui est une sorte de réparateur agréé de tout ce qui se connecte, un type bien je vous dis, elle, un métier féminin, journaliste, écrivaine, intelligente donc, ne vous fiez pas aux apparences, parce que oui, blonde et belle mais intelligente, et drôle, vous n’avez pas idée — quant au consentement c’est redevenu un truc sacrément has been au XXIVème siècle. Tout ne se passe donc pas si mal sur l’ USS-Fontenay .

    Ça se corse un peu quand même, le droide barman ne sait pas tenir sa langue et finit par lâcher à jolie blonde écrivaine que mâchoire carrée l’a réveillée pour avoir un peu de compagnie. Crise du couple alors que, jusqu’à maintenant, c’était fusionnel avec accouplement dans la grande salle du réfectoire, déserte, forcément. C’est pas hyper bien développé parce que voilà on n’a pas trop le temps, il y a d’autres priorités, le réacteur principal bat de l’aile, menacerait même de tout faire exploser et de rayer de la carte Fontenay-sous-Bois, donc à défaut de se rabibocher sur l’oreiller, on fait équipe dans la salle des machines, bien obligés, et naturellement en se sauvant mutuellement la vie, on se rapproche, on se pardonne et on repart comme en 14, 2314. L’US S-Fontenay est remis sur pied, il fonctionne à nouveau au quart de tour et maintenant que le couple est également réparé, mâchoire carrée sait tout réparer, et donc, on risquerait de s’emmerder un peu, ellipse de 90 années, l’ USS-Fontenay arrive à bon port, on réveille l’équipage qui découvre qu’il s’en est passé de belles pendant leur sommeil.

    C’est con parce que dans cette ellipse, il y avait un film. Un vrai. Avec deux personnages. Une femme. Un homme. Une femme et un homme. Un début d’humanité. Un début de civilisation peut-être même. Et puis la lente évolution des personnages, de leur relation, avec le vieillissement de l’un et de l’autre, le trépas de l’un, le deuil de l’autre, une vie, deux vies, toutes les vies. Mais pensez si avec une distribution pareille on a beaucoup songé à étoffer un peu les personnages. Bref.

    Premier contact de Denis Villeneuve, alors là c’est pas du tout la même farine. Que c’en est même déconcertant. Au point que si Denis Villeneuve avait dû faire Passengers , il te vous aurait, vite fait mal fait, expédié les problèmes du réacteur principal, en revanche la crise du couple aurait été un moment bergmanien du futur, parfaitement développé.

    Premier contact , une douzaine d’ovules de la taille de Saint-Mandé, toujours dans le Val-de-Marne, arrivent sur Terre pour nous payer une petite visite de courtoisie, ce qui crée un peu d’agitation tout de même. Gouvernements, services secrets et armées armées jusqu’aux dents sont sur les dents et aimeraient bien savoir ce que ces douze ovules réparties aléatoirement sur la planète bleue sont venues faire. Et, c’est très embêtant, les premiers signes d’échange entre les ovules et les militaires sont des sons dont on se demande bien dans quelle langue ils sont produits. Si Morten Tyldum avait fait Premier contact, inutile de vous dire qu’on ne se serait pas beaucoup posé la question de savoir dans quelle langue les ovules et leurs occupants s’expriment, on leur aurait envoyé un ultimatum en anglais pas très shakespearien et direct, ensuite, atome et napalm sont les deux mamelles de l’armée américaine du monde. Forcément les ovules auraient un peu résisté, surtout qu’eux auraient disposé de technologies nettement plus avancées que l’armée américaine du monde mais pensez si la bravitude de ces gars-là auraient été prise en défaut, quelques soldats noirs auraient été sacrifiés pour que la race blanche mondiale survive, on aurait vite été tirés d’affaire et infiniment redevables de l’armée américaine mondiale, sans laquelle en cas d’invasion ovulaire du troisième type on serait cuits et puis ce serait tout, plus d’humanité sans l’armée américaine.

    Denis Villeneuve ne vit pas dans le monde réel, il n’est pas nécessairement convaincu que l’armée américaine internationale peut tout, du coup il se demande si des fois on ne pourrait pas essayer de discuter avec les types des ovules et que pour ça, vu qu’ils sont partis de chez eux en oubliant leur méthode assimil, va falloir trouver des moyens d’échanger, il y a un colonel noir, Forest Whitaker — l’un des acteurs américains les plus sous employés, je n’insinue rien — qui se demande s’il ne devrait pas prendre dans son équipe de fiers à bras tout de même, un ou deux cerveaux, et pourquoi pas, une linguiste.

    Madame la linguiste, votre mission c’est de faire en sorte que les ovules nous révèlent ce qu’elles viennent faire ici. En gros, vous devez leur poser la question What do you want ?

    Et c’est la très heureuse surprise de ce film, la linguiste en question, on a beau l’habiller en treillis et l’accompagner de types aux mâchoires carrées, la linguiste elle fout son souk sur la base, elle fait sa révolution et elle trouve le moyen, très lent certes, mais néanmoins prometteur, de discuter aimablement avec les habitants des ovules qui sont en fait de très très très grands heptapodes, des pieuvres surdimensionnées de la taille de l’étang de Saint-Mandé, du coup ils ne doivent pas avoir beaucoup de place dans leur ovule, et qui parlent en écrivant des signes de prime abord indéchiffrables, mais avec une linguiste pareille, on va finir par se comprendre, restera la question des accents régionaux, mais nous n’en sommes pas encore là, lesquels signes sont produits à l’aide d’une encre dont on fera les livres électroniques du XXIIIème siècle. Quand elle ne planche pas sur les derniers caractères des heptapodes notre linguiste tout terrain donne des cours de sémantique au colonel en lui expliquant, par exemple, que what do you want c’est pas hyperfacile à dire en heptapode et que cela engage tout un tas de considérations linguistiques, que l’on risque, à tout moment, de faire des contresens, qu’en hectopode il y a une gutturalité qui est compliquée à produire avec un larynx humain, et qu’il va falloir être patient mon colonel.

    Les scènes de dialogues, d’apprentissage de la langue et de considérations linguistiques doivent occuper une bonne moitié du film, elles sont très bien filmées dans un éclairage magnifique, le récit est admirablement monté avec une révélation étonnante à la fin, les flashbacks n’étaient pas des flashbacks mais des flashforwards , on n’a pas échangé un seul coup de feu ou de bombe atomique avec les ovules — une petite explosion malgré tout mais c’est le fait isolé de quelques personnages qui se sont trompés de film, bref avec des méthodes pareilles Denis Villeneuve n’est pas prêt de faire carrière à Hollywood, on ne peut pas mobiliser, comme cela, pour de bêtes problèmes de linguistique, l’armée américaine du monde et ne pas exiger d’elle un minimum de coups de feu, il y a des choses qui ne se font pas. Et sans doute la pépite de ce film est à trouver dans cette scène remarquable de la potentielle erreur de traduction entre arme et outil entre les heptapodes, pour les heptapodes le langage est une arme. Du coup l’armée américaine du monde est désarmée. Par la langage. En tant qu’arme.

    Exercice #62 de Henry Carroll : Composez une photographie dans l’intention de l’afficher à l’envers

    #qui_ca

  • « Punir. Une passion contemporaine », audacieuse enquête sur l’emballement carcéral

    http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/01/04/surveiller-et-faire-souffrir_5057711_3260.html

    Le sociologue Didier Fassin enquête sur « la passion du châtiment » qui touche le monde entier et sur ce qu’il révèle.

    Voici un ouvrage qui arrive après dix ans de recherches menées sur la police, la justice et la prison, dix années d’études empiriques qui font de Didier Fassin l’un des sociologues les plus au fait du fonctionnement de ces institutions, capable de mener des comparaisons internationales (notamment entre la France et les Etats-Unis), d’analyser des évolutions globales et d’exhumer des logiques souterraines. Dans La Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, puis L’Ombre du monde. Une anthropologie de la condition carcérale (Seuil, 2011 et 2015), il avait mis au jour la réalité des pratiques masquée par les discours, débusqué les croyances cachées derrière les certitudes.

    Avec Punir. Une passion contemporaine, son nouvel essai, il quitte le genre de l’enquête ethnographique pour un livre d’une autre nature, dont l’ambition est d’« interroger les fondements de l’acte de punir ». Court, resserré, celui-ci manifeste une ambition théorique. Disons d’emblée qu’il faut saluer l’entreprise, tant pour son audace intellectuelle que pour sa portée politique.
    La prison ne sert à rien

    Tout commence par un constat. Celui de la « passion contemporaine » pour le châtiment. Il suffit de regarder les chiffres de l’emballement carcéral. Tous les continents sont touchés par une inflation sans précédent : à titre d’exemple, pendant la décennie 1990, le nombre de personnes sous écrous double en Italie et aux Pays-Bas. L’entrée dans le XXIe siècle change peu la donne : le nombre de prisonniers augmente de 145 % en Turquie, de 115 % au Brésil. A l’échelle planétaire, c’est un fait majeur. Or il y a là un mystère, du moins une inconséquence : la prison ne sert à rien. Pire, elle aggrave la situation. De solution qu’était le châtiment, il est devenu problème, remarque judicieusement Didier Fassin, « à cause du prix qu’il fait payer [aux] familles et [aux] communautés, à cause du coût économique et humain qu’il entraîne pour la collectivité, à cause de la production et la reproduction d’inégalités qu’il favorise, à cause de l’accroissement de la criminalité et de l’insécurité qu’il génère, à cause enfin de la perte de légitimité qui résulte de son application discriminatoire ou arbitraire ».

    Bref, nous traversons un « moment punitif », qui voit une rétorsion inappropriée tenue pour seule issue possible. De cette séquence paradoxale, ni le droit ni la philosophie, disciplines que l’on convoque quand il est question de penser la peine, ne nous disent rien. C’est donc avec elles que le sociologue va batailler. Lui dit « dialoguer » : c’est en effet par un « dialogue critique » avec les définitions juridiques et philosophiques de la juste peine que le livre progresse, en convoquant deux types d’approche. La première est anthropologique (elle consiste à montrer que bien souvent ce qui devrait être n’est pas et que la réalité dément les principes avancés) et la seconde généalogique (elle tente de comprendre « comment on en est venu à punir comme on le fait aujourd’hui »).

    Une cruauté presque archaïque

    Alors, qu’est-ce que punir ? Essentiellement une chose, démontre Didier Fassin : l’infliction d’une souffrance. Cela ne va pas de soi, puisque certaines sociétés ont préféré d’autres formes de réparation. Aujourd’hui, néanmoins, la souffrance est le seul élément de la conception classique de la peine qui résiste à « l’épreuve empirique ». Au lecteur de rentrer dans l’argumentation méticuleuse ici déployée. Nous dirons pour notre part ce qui frappe : cette façon inédite de dévoiler la cruauté. Car personne ne tient vraiment à dénuder le châtiment des justifications juridiques et philosophiques dont il est paré. Quand Didier Fassin le fait, c’est après avoir constaté que « la rationalité n’épuise pas les raisons qui poussent les agents à punir ». Il exhume donc, armé des réflexions de Durkheim et de Nietzsche sur la sanction comme vengeance, une cruauté presque archaïque, « une pulsion, plus ou moins refoulée, dont la société délègue les effets à certaines institutions et professions ». Ça déborde. Et en conséquence, pourrions-nous ajouter, les prisons aussi.

    Sans compter que l’on punit toujours davantage alors même que le nombre de crimes et délits est en baisse. C’est bien à tout cela que se heurte l’idéal de la peine : à son absence de lien avec le taux de criminalité, à sa corrélation (troublante) avec la montée des inégalités, à l’inégale distribution sociale des peines – qui n’est pas un mince chapitre. La prison touche de façon disproportionnée les catégories les plus dévalorisées de la population : « Selon que vous serez puissant ou misérable », selon que l’on cible la consommation de cannabis ou l’abus de biens sociaux… En somme, à l’épreuve de cette puissante lecture ethnographique et généalogique, la peine n’est rien de ce que l’on voudrait qu’elle soit. Elle apparaît comme une manifestation crue de la violence politique à l’œuvre dans nos sociétés inégalitaires.

    Extrait de « Punir »

    « “Celui d’entre nous qui dit qu’il juge uniquement en fonction des faits et du détenu ne dit pas la vérité.” Commentant une série de peines de quartier disciplinaire récemment décidées pour des fautes mineures qui se sont produites dans un contexte de tensions au sein de l’établissement [pénitentiaire], [le directeur adjoint] ajoute que punir les prisonniers, même lorsqu’il est évident qu’ils n’ont fait que répondre aux provocations d’un agent, permet de satisfaire et d’apaiser le personnel : “Ça évite aux surveillants de vouloir se venger sur les détenus”, conclut-il sans ambages. (…)

    En m’en tenant à ces brefs récits, je veux montrer la difficulté de répondre à la question “pourquoi ­punit-on ?” dès lors qu’on est confronté non pas à des dilemmes imaginaires mais à des faits réels. »

    Punir, pages 100-101

  • Retour sur la situation de la famille d’Adama Traore + « mixité sociale » + islamophobie | Décolonisons
    http://www.canalsud.net/?Retour-sur-la-situation-de-la

    Ce mois-ci, retour sur la situation de la famille d’Adama Traore, « la mixité sociale » à la française, Islamophobie et guerre contre le terrorisme. Nous vous proposons également nouvelles rubriques

    Le traitement de la colonisation par les manuels scolaires,

    les grandes figures de la révolution africaine assassinées : Ruben Um Nyobe assassiné par la France au Cameroun. Et puis comme toujours, lecture d’un extrait de livre en fin d’émission. Durée : 1h28. Source : Canal Sud

    http://www.canalsud.net/IMG/mp3/decolonisons_20dec16.mp3

  • Les plantes et les animaux ont-ils une âme ?

    Dans la plupart des sociétés prémodernes étudiées par les ethnographes, on confère aux animaux, comme aux plantes cultivées, les mêmes attributs spirituels qu’à l’être humain. Pour penser les relations entre humains et non-humains à l’échelle de la planète, il faut donc dépasser l’opposition entre nature et culture propre à l’Occident moderne.

    [...] Ainsi entendus, l’animisme, le totémisme et l’analogisme constituent ce que l’on pourrait appeler des modes d’identification, c’est-à-dire des manières de définir les frontières de soi et d’autrui telles qu’elles s’expriment dans la conceptualisation et le traitement des humains et des non-humains. Les appréhender comme des manifestations légitimes de l’ambition de donner un sens au monde ne va pas sans soulever des difficultés de toutes sortes pour l’anthropologie, notamment en raison des présupposés qui découlent de notre propre mode d’identification, à savoir le #naturalisme. Le naturalisme est simplement la croyance que la #nature existe, autrement dit que certaines entités doivent leur existence et leur développement à un principe étranger au hasard comme aux effets de la volonté humaine.

    Le naturalisme produit un domaine ontologique spécifique, un lieu d’ordre et de nécessité où rien n’advient sans une cause, que cette cause soit référée à une instance transcendante ou qu’elle soit immanente à la texture du monde. Dans la mesure où le naturalisme est le principe directeur de notre propre cosmologie et qu’il imbibe donc notre sens commun comme notre pratique scientifique, il est devenu pour nous un présupposé en quelque sorte naturel qui structure notre épistémologie et, en particulier, notre perception des autres modes d’identification. Considérés dans une perspective naturaliste, le totémisme, l’animisme ou l’analogisme nous apparaissent ainsi comme des représentations intellectuellement intéressantes, mais fondamentalement fausses, comme de simples manifestations symboliques de ce champ spécifique de phénomènes que nous appelons nature.

    #Philippe_Descola

    http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20161228.OBS3156/les-plantes-et-les-animaux-ont-ils-une-ame.html

  • #Anna_Fisher : Qu’est-ce qu’une femme ?
    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/26/quest-ce-quune-femme

    J’entends de plus en plus de gens critiquer les femmes en général, et les féministes en particulier, de ne pas accepter les transfemmes comme de « vraies » femmes et de les « exclure ». Les personnes trans sont opprimées, disent-ils, et ces comportements et attitudes qualifiés d’« exclusifs » créent le dogme sous-jacent à cette oppression, tout comme le racisme est le dogme sous-jacent à l’oppression des Noir·e·s. Ils qualifient cette position de malavisée et dangereuse, en l’appelant « transphobie », ce qui fait de vous, de moi, et de quiconque n’est pas d’accord avec eux, une personne intolérante qui mérite d’aller en enfer avec tous les fascistes et les racistes.

    Mais quand des féministes tentent d’expliquer que, bien sûr, elles s’opposent à toute discrimination et violence contre les personnes trans, mais qu’il existe certains problèmes qui sont complexes et que nous devons examiner, discuter et comprendre, il semble que nos accusateurs refusent d’écouter. (Rien de surprenant à cela : la non-écoute des femmes est, après tout, un élément primordial de la domination masculine.) Dans le présent essai, j’essaie d’expliquer certains de ces enjeux en me basant sur ma propre expérience de l’intuition féministe que le personnel est politique, c’est-à-dire que le patriarcat est un système politique et qu’il opère dans la sphère personnelle. Et si nous n’examinons pas la sphère personnelle, il nous est impossible de comprendre pleinement le système.

    J’ai changé les noms et des détails mineurs de ces anecdotes parce que mon analyse est de nature politique et que je ne veux ni identifier ni chercher à critiquer quiconque des autres personnes impliquées.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://thefeministahood.wordpress.com/2015/04/05/what-is-a-woman

    #Trans #féminisme #non-mixité

    • J’ai pensé à toi en le lisant effectivement @aude_v
      Le coté très biologisant du texte sur la grossesse en particulier m’a plutot mise mal à l’aise. Le fait aussi qu’elle fasse une distinction aussi nette entre les femmes trans qui ont subit une intervention chirurgicale. J’imagine qu’elle ne doit pas demandé de vérification et que ca traduit une idée d’un degrès d’investissement dans la « féminité » de la part de la personne trans. Ca reste difficile à évalué et ca me fait pensé aux testes de féminité dans les JO qu’on inflige aux sportives.

      La fin est très interessante avec ce lien entre capitalisme et vision du pénis et du corps masculin comme d’une arme.

      Je pense aussi que le mot « trans » recouvre des réalités assez différentes. Les transformistes, ou Drag Queen peuvent être dans un jeu de parodie de la féminité, joué seulement à quelques occasions festives qui me semble relevé de la misogynie. Ca semble être le cas de Frankie qui dit être trans seulement de temps en temps. Mais une personne trans qui se vie comme d’un genre autre que celui lié à ses gonades ca me semble différent. Et je pense que par exemple pour les filles trans, qu’il y a une expérience assez forte de la condition politique de femme comme ca doit être le cas pour la jeune fille qui pose sur la couverture du National Géorgaphique actuel

      Sinon je ne trouve pas problématique le mot de cis-femme. Ca ne m’enlève rien et c’est une nuance qui a parfois son intérêt. Je ne sais pas grand chose de ce que ca doit être de vivre comme trans et pour des problématiques liées à cette condition je pense que ma situation peut être mentionné utilement.

  • L’égalité n’a pas à être « performante »
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=analyse&id_article=2133&id_rubrique=64&id_mot=25&id_groupe=

    Afin de ne pas être contraint.e de participer à un arbitrage cynique entre les #inégalités coûteuses et les inégalités rentables, les politiques d’égalité « performantes » et celles qui ne le sont pas, il faut politiser le principe d’égalité en le libérant de son conditionnement à la performance.

    Article court de Réjane Sénac qui peut se résumer par cet extrait :

    Défendre l’égalité au nom de la « performance » est une démission politique.

    Indispensable !

    #égalité #Réjane_Sénac #capitalisme #discriminations

  • Les Occidentaux, ces badauds diplomatiques d’une des plus graves crises de l’après-guerre (B. Badie)
    http://www.bruxelles2.eu/2016/12/15/syrie-les-occidentaux-ces-badauds-diplomatiques-dune-des-plus-graves-cris
    Accablant mais excellent

    Humainement, les souffrances de la population d’Alep couvrent toute autre considération. Politiquement, la déroute occidentale fait l’événement tant elle est accablante. Les vieilles puissances étaient jadis tour à tour les gendarmes, les administrateurs et les arbitres d’une région où, dès 1919, elles se considéraient chez elles.

    Elles se retrouvent aujourd’hui au rang de spectateurs impuissants, badauds diplomatiques d’une des crises les plus aiguës de la scène internationale d’après-guerre. Pire encore, incapables d’agir, elles sont en partie les responsables plus ou moins conscientes du drame. Réunions au Quai d’Orsay, missions parlementaires, bons sentiments rhétoriques : tout est bon pour servir de cache-misère. Mais la débâcle est là : il va falloir la gérer…

    Un mauvais départ et une naïveté diplomatique

    Peut-être convient-il d’abord de la comprendre. Convenir que le point de départ était absurde : brandir, la main sur le cœur, qu’on ne parlerait plus jamais au dictateur incriminé. Bonne ou mauvaise sur le plan éthique, la posture relevait de l’extrême naïveté diplomatique. Elle rendait impossible toute négociation, puisqu’elle l’excluait par avance et qu’elle brandissait le résultat avant même que ne commence le débat.

    Assortie de la certitude que Bachar al-Assad ne tiendrait que quelques semaines, elle devenait l’otage d’un pari risqué digne de turfistes ou de pelousards d’occasion. Le choix était même irréaliste dès lors qu’on savait que les armées occidentales ne conduiraient aucune coalition capable d’épauler une insurrection dont on ne s’assurait ni de l’identité ni des soutiens régionaux. Il devenait carrément arrogant dès lors qu’il était perçu, à tort ou à raison, comme le prolongement d’une diplomatie « transformationnelle », c’est-à-dire visant à guider les changements de régime là où on le décide.

    L’échec de la diplomatie transformationnelle

    Cette diplomatie a échoué partout tout en faisant pourtant la réputation de l’Occident : elle s’est effondrée en Afghanistan, en Irak, en Libye ; elle s’est révélée meurtrière et source de problèmes nouveaux sans cesse plus graves. Pire encore, elle a éveillé le soupçon d’un grand nombre pour s’imposer comme une aubaine chez les plus cyniques. Les islamistes radicaux s’en sont nourris avec abondance, les puissances émergentes au souverainisme sourcilleux s’en sont inquiétées jusqu’à s’éloigner de la diplomatie de l’ancien monde tandis que la Russie de Poutine y a trouvé les choux gras de sa nouvelle diplomatie : se protéger d’un interventionnisme qu’elle n’avait pas vu venir en Libye et se présenter comme la garante des pouvoirs établis, là où tant de régimes autoritaires tremblent pour leur survie.

    S’immiscer pour imposer un autre pouvoir n’aboutit jamais

    L’équation est pourtant simple : intervenir chez l’autre pour réchauffer un pouvoir chancelant est possible, parfois gratifiant à court terme. S’immiscer pour imposer un autre pouvoir n’aboutit jamais : aucun fourgon étranger n’est assez grand pour y transporter un régime de substitution. Les puissances occidentales ont pu sauver des dictateurs, au Gabon, en République démocratique du Congo, au Tchad et ailleurs : elles ont été moins heureuses lorsqu’il s’agissait de mettre en place des formules de substitution.

    Moscou ou Téhéran avaient trop besoin de démontrer à l’Occident que celui-ci perdait la main en la matière pour faciliter une transition politique douce en Syrie. Ils ont trop besoin de démontrer que la diplomatie occidentale a définitivement perdu cette prétention d’antan pour se prêter à une concertation ouverte sur l’évolution du régime de Damas.

    Le choix dangereux des révoltes qui arrangent

    L’avenir n’est réjouissant en fait pour personne. Renforcée par son succès militaire, la coalition russo-irano-assadienne n’a pas fini le travail, tant s’en faut. Quelques heures après que François Hollande se fut réjoui des « reculs » de Daech, celui-ci avançait victorieusement vers Palmyre, tandis que la bataille de Mossoul semble s’enliser. Les actions menées vers Raqqa sont le fait d’une coalition « arabo-kurde » qui risque de provoquer l’ire d’Ankara et mettre la Russie face à des soutiens occidentaux ambigus.

    Devant de telles incertitudes, les handicaps l’emportent sur les atouts. Le jeu occidental est terriblement pauvre. Les puissances qui l’orchestrent n’ont pas d’alliés dans la région, face à une Turquie incontrôlable et une Arabie saoudite des plus complexe. Elles n’ont plus de leviers, tant la méfiance des uns et l’incrédulité des autres viennent à les affaiblir. Appuyant certaines dictatures et choisissant les révoltes qui les arrangent, elles ne savent pas construire une diplomatie réellement en prise avec les réalités sociales régionales ; piégées par leurs échecs, elles ont du mal à atteindre les tables de négociation, à l’exception des États-Unis que la Russie recycle partiellement pour lui servir de faire-valoir…

    Les impasses des uns, le bonheur des autres

    La Russie, quant à elle, a mangé son pain blanc : elle a pu montrer sa force, ce dont elle rêvait pour revenir dans le jeu. Il lui faut maintenant montrer que cette force est convertible en capacité politique. Mais il ne suffit plus de faire d’Assad un nouvel Husak ou un Gomulka d’après 1956. Ce temps est terminé et cette résistance des dynamiques sociales risque bel et bien de faire le jeu du troisième larron incarné par les entrepreneurs islamistes les plus radicaux. « Voilà pourquoi votre fille est muette » et comment les impasses des uns font le bonheur des autres : il serait temps d’y penser…

  • "Syrie : le "réalisme" est le poison de notre temps"

    "L’hypothèse de l’Américain Samuel Huntington est devenue réalité. Il nous promettait la "guerre des civilisations" ; nous avons "l’état de guerre" tout court. Le problème est que, lorsqu’une guerre est déclarée, malheur aux tièdes ! La morale civique, qui se confond avec la Realpolitik, conduit à tout faire pour la gagner. Tout, même l’indéfendable... Or, en matière d’identité, de culture ou de civilisation, les guerres ne se gagnent pas.

    En pratique, la course à la tension, le jeu de la riposte et de la contre-riposte conduisent à l’abîme. Pour justifier la fermeté de "l’Occident" et de sa "civilisation", on évoque l’"ensauvagement" et le "retour de la barbarie" qu’alimentent sans fin nos images télévisuelles. Mais la barbarie ne fait-elle pas partie de notre monde depuis les conquêtes coloniales et les deux guerres mondiales ? N’avons-nous pas nous-mêmes pratiqué l’extermination massive de civils, le camp de concentration, le travail forcé, l’anéantissement des villes et l’assimilation brutale au nom de nos "valeurs", voire au nom de la République ? S’il y a un problème majeur, il tient en fait à ce que, jusqu’à ce jour, les puissances ont décidé du bien et du mal, de la guerre et de la paix, de la cruauté tenue pour nécessaire et du mal absolu qu’il faut éradiquer. Non pas les peuples, mais les puissances, c’est-à-dire des États.

    La guerre des identités est une guerre sans raison
    Au temps de la guerre froide, les deux camps ont pu penser, à un moment donné, que l’usage de la méfiance et de la violence était une nécessité. Le maccarthysme et le jdanovisme se faisaient écho, le général américain MacArthur demandait l’utilisation de la bombe atomique en Corée, et Mao Zedong expliquait qu’une guerre nucléaire pouvait provoquer un milliard de morts, mais que la population restante vivrait heureuse sous le communisme. Heureusement, aucune de ces logiques n’est allée jusqu’au bout, parce que, à chaque moment, dans chacun des deux camps, la raison a pu l’emporter. Mais, à l’époque, le conflit avait une rationalité fortement ancrée dans l’économique et le social, et la raison, au bout du compte, trouvait une base matérielle pour le réguler.

    Or, quand le conflit porte sur des identités, quand l’autre est supposé mettre en question un mode de vie, une manière d’être chez soi, quand le soubassement de l’affrontement oppose la richesse d’un côté et le ressentiment de l’autre, si des centaines de millions de déshérités se mettent à penser qu’ils n’ont plus rien à perdre, est-on sûr que la raison, in extremis, sera en état de jouer ?

    À ce jour domine le "paradigme réaliste", dont le politologue américain Hans Morgenthau, l’un des promoteurs de la doctrine américaine de l’"endiguement", a fourni la théorie la plus forte au début de la guerre froide. « La société en général, écrivait-il, est gouvernée par des lois objectives qui ont leur racine dans la nature humaine [autour] d’instincts biopsychologiques élémentaires tels que l’instinct de vie, de reproduction et de domination. [...] La politique internationale, comme toute politique, est une lutte pour la puissance. » Or rien n’est pire aujourd’hui que le "réalisme" de la puissance et de la guerre. Nul ne peut penser que la guerre disparaîtra de notre horizon d’un coup de baguette magique, que les stocks d’armement fondront comme la banquise et qu’il n’y a plus place nulle part pour des activités de défense des territoires. Mais la question qui nous est posée est toute simple : allons-nous longtemps laisser aller le monde tel qu’il va ?

    La logique de la guerre ne fait que préparer la victoire des puissants
    Comme au temps de la guerre froide, le monde semble relever d’une logique binaire : Islam et Occident, démocratie et terrorisme, mondialisation et souverainisme, impérialisme et anti-impérialisme. Qui n’est pas avec moi est contre moi ; les ennemis de mes ennemis sont mes amis… Il n’y a jamais eu autant d’esprit de guerre froide que depuis que le mur de Berlin et tombé. Beaucoup trop, à gauche comme à droite, nous expliquent qu’il faut en finir avec "l’angélisme". Être réaliste, ce serait désigner l’ennemi principal et tout faire pour le mettre à terre. Or se résigner à ce constat serait une folie.

    Combattre le pseudo-réalisme n’est pas s’enliser dans le verbiage des demi-mesures, ce n’est pas verser dans l’apologie dérisoire du consensus. C’est prendre la mesure de ce que, s’il y a lutte entre des conceptions antagoniques du monde, la logique de la guerre ne fait que préparer la victoire des puissants. Staline, en 1947, pensait qu’il n’avait pas d’autre choix réaliste que d’accepter le bras-de-fer avec les États-Unis. Il ne savait pas que, en mettant le doigt dans l’engrenage, il créait les conditions de l’échec global du système qu’il voulait officiellement préserver. La lutte démocratique de masse rend possible la perspective de l’émancipation ; la logique de la guerre crée les conditions de son impossibilité.

    Plutôt que le simplisme du choix binaire, il faut assumer des contradictions. Refuser le contournement ou l’humiliation de la Russie – dont les Occidentaux se rendent responsables depuis plus de trente ans – est juste ; ne pas accepter la brutalité cynique de l’État russe n’en est pas moins une nécessité. Vouloir éradiquer l’inhumanité de Daesh est un devoir ; penser que l’extension de la guerre et, pire encore, le bombardement de populations civiles en sont les conditions premières est une faute. Laisser faire l’inacceptable est impensable ; répondre à la barbarie par la violence aveugle est un gouffre." [Extrait]

    http://www.regards.fr/qui-veut-la-peau-de-roger-martelli/article/syrie-le-realisme-est-le-poison-de-notre-temps

  • Le ministère de l’intérieur entrave le #désarmement de l’ETA
    https://www.mediapart.fr/journal/france/171216/le-ministere-de-l-interieur-entrave-le-desarmement-de-l-eta

    Enlisé depuis cinq ans, le processus de #paix au #Pays_Basque bute sur la question du désarmement de l’ETA. Plusieurs personnalités de la société civile ayant pris en main ce désarmement ont été interpellées dans le cadre d’une opération antiterroriste. Unanimes, les élus locaux dénoncent le « cynisme » du gouvernement.

    #France #Bruno_Le_Roux #ETA #ministère_de_l'intérieur #Police #terrorisme

  • #Samantha_Grey : Lettre ouverte aux hommes : la pornographie, c’est aussi votre problème.
    http://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/12/12/la-pornographie-investit-dans-la-deshumanisation-c

    J’ai été suffisamment choyée pour rencontrer plusieurs hommes ‘bons’ dans ma vie : amis, famille, amants, collègues d’études, alliés pro-féministes. Pourtant, peu importe combien ‘bons’ vous êtes et quelles sont vos habitudes de consommation pornographique (pour lesquelles je vous prie de m’épargner les détails), j’espère quand même que vous lirez cette lettre.

    Vous avez probablement remarqué que je m’oppose vivement à l’industrie de la pornographie. Peut-être en avons-nous discuté ensemble, peut-être avons-nous évité le sujet complètement. Bien qu’il ne soit pas facile pour moi de parler de pornographie avec des hommes – particulièrement avec ceux que j’aime – je vais tout de même essayer.

    La plupart de mes arguments contre la pornographie sont reliés aux impacts négatifs de celle-ci dans la vie des femmes. Ces effets vont beaucoup plus loin qu’un simple malaise devant des images pornographiques. La pornographie façonne la violence que nous vivons comme femmes dans les mains des hommes. En tant que militante contre les violences faites aux femmes, je sais que la pornographie est utilisée par les hommes pour nous attaquer. Des femmes m’ont raconté des cas d’hommes se servant de la pornographie pour préparer des jeunes filles aux actes qu’ils leur imposaient, des hommes qui contraignent leur copine/épouse à performer des actes qu’ils ont vu dans des films porno, des hommes qui utilisent la pornographie pour harceler sexuellement leurs collègues de travail, ainsi que des hommes qui demandent aux prostituées des actes de scènes vues dans la pornographie. Mais je vais laisser ces arguments de côté pour le moment pour m’attarder aux effets négatifs qu’a la pornographie sur vous les hommes.

    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2016/08/25/letter-men-porn-not-just-womens-problem

    Samantha Grey est une des incroyables auteures invitées de Feminist Current’s ! Elle est travailleuse sociale dans une association de terrain contre les violences faites aux femmes à Vancouver, B.C, Canada.
    #violences_masculine #déshumanisation #pornographie

    • @aude_v Très belle lettre, rien à y redire en fait.

      Une réponse plus détaillée de ma part demanderait sans doute plus de temps que je n’en dispose aujourd’hui, mais elle s’articulerait autour de cette idée que je ne tromperais personne qu’avec la pulsion scopique d’un photographe je n’ai jamais été tenté de trouver mon content dans la pornographie, en revanche en de très très rares exceptions j’y ai trouvé mon plaisir, notamment parce que ce qui me fait habituellement craquer est imprévisible, telle façon de pincer sa cigarette entre ses dents de telle amie (elle serait contente de l’apprendre), telle façon de s’endormir d’une ancienne compagne, telle geste pour remettre son soutien gorge d’une autre, telle façon qu’a une voisine de remettre ses cheveux derrière ses oreilles (elle serait contente de l’apprendre aussi !), et pourtant il me semble que toutes les femmes qui sont coiffées comme elle ont le même geste, mais à elle ce geste lui va particulièrement bien, etc... qui ne sont naturellement jamais visibles dans la pornographie ou alors dans des recoins très reculés que l’on atteint seulement à la faveur d’une reptation au travers de couloirs visqueux et poisseux.

      En revanche, oui, ce qui est décrit dans l’article, et très bien, est infiniment problématique de ces images, du viol déguisé (tellement mal déguisé d’ailleurs que pour certaines vidéos, c’est à se demander si on n’est pas en train de regarder l’équivalent d’un snuff movie) quelle en veux tu en voilà, des caractères raciaux infiniment problématiques, de la violence de l’humiliation, et finalement l’absence quasi complète de caresses, d’hésitations, de petites hontes surmontées en rougissant de part et d’autre, de maladresses et d’accidents, de surprises finalement.

      J’ai un très vague souvenir d’une chronique de radio sur Arte radio de @mona dont la conclusion était magnifique, elle prônait, plutôt que d’être sollicitée selon des normes, d’être bousculée là où elle ne s’y attendait pas (mon dieu, Mona, elle est où cette chronique ? Et est-ce que tu vois seulemet de quelle chronique je veux parler ? Est-ce qu’elle est seulement de toi ? Rassure-moi, sinon c’est abominablement scabreux de ma part.)

      @aude_v, j’espère que tu n’es pas déçue par cette réponse de « copain » (ravi d’être considéré en tant que tel, honoré même) . En revanche je ne pense pas que tu devrais beaucoup te formaliser des interventions de @francoiscarmignola1, je serais surpris du nombre de personnes ici qui les lisent (je crois qu’on appelle une telle personne un troll ).

    • Si vous avez commencé à regarder de la pornographie à un bas âge (et plusieurs études à lire ici) démontrent qu’une accablante majorité de garçons commencent à utiliser la pornographie avant 18 ans – plusieurs alors même encore enfants), vos préférences sexuelles ont été façonnées par les images avec lesquelles vous vous êtes masturbés. Alors que votre habitude progressait, il en était de même pour vos comportements sexuels. Ceci a peut-être commencé par de la ‘porno soft’ en tant qu’adolescent. Par contre, pendant que votre esprit se désensibilisait à ces formes ‘douces’ de pornographie, vous avez graduellement recherché des formes plus frontales, plus extrêmes et plus violentes.

      J’ai été confronté à la fréquentation de la pornographie par les ados au cours d’une intervention dans un collège dont le thème était l’Internet. Effectivement, les adolescent-e-s fréquentent la pornographie de plus en plus jeune. C’est la réflexion d’une gamine de 12 ans qui m’ a fait prendre la juste dimension des dégâts (bien que j’en avais l’intuition depuis un moment). La pornographie eût été, d’après elle, une façon d’apprendre « les choses de la vie ». On appréciera déjà la pudeur de l’expression pour nommer la sexualité.
      La pornographie n’influence pas que le comportement des garçons mais aussi celui des filles à qui on enjoint de se soumettre et d’endurer les pires maux pour le bon plaisir de leur partenaire masculin.

      #coercition #prostitution

  • Rokhaya Diallo victime de sexisme lors d’un débat sur le sexisme
    http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/itele-rokhaya-diallo-victime-de-sexisme-ordinaire-pendant-un-debat-su

    Ce phénomène a déjà un nom : le « manterrupting ». Il est le symptôme d’un sexisme ordinaire qui se traduit ainsi par l’interruption systématique de la parole des femmes par les hommes en place. Lors du débat présidentiel américain, Donald Trump s’était par exemple particulièrement illustré dans l’exercice en interrompant systématiquement sa rivale démocrate Hillary Clinton. La journaliste, réalisatrice et militante féministe Rokhaya Diallo a connu le même phénomène de « manterrupting », sur le plateau d’iTélé, mardi dernier, lors d’un débat qui portait sur le sexisme.

    #manterrupting #sexisme #racisme #tv

  • Végan/végétarien : « un truc de bobo » ? | Sylvie Tissot
    http://lmsi.net/Vegan-vegetarien-un-truc-de-bobo#nh1

    Un jour lors d’une discussion avec des amis-militants (des hommes), alors que nous parlions du féminisme, un de ces amis m’a dit : mais le féminisme c’est une lutte de bourgeoises. Un moment fondateur dans mon histoire compliquée avec l’extrême-gauche. Sous une forme plus en phase avec le langage actuel, on entend aujourd’hui un argument assez proche – l’argument de la classe sociale – pour disqualifier le refus de manger des animaux : ce serait « un truc de bobo ». Source : Les mots sont importants

  • Rencontre avec Amandine Gay
    http://www.bondyblog.fr/201612162251/le-grand-entretien-du-bondy-blog-rencontre-avec-amandine-gay

    La réalisatrice et universitaire afro-féministe française Amandine Gay est l’invitée du grand entretien du Bondy Blog cette semaine. Elle sort son premier documentaire “Ouvrir la voix” où pendant deux heures, elle donne la parole à vingt-quatre femmes qui témoignent, sous la forme d’une quasi conversation, dans des récits intimistes, de leur parcours de femmes noires en France et en Belgique, des préjugés, du racisme et de la violence dont elles ont été et sont victimes. Entretien. Source : Bondy Blog

  • L’installation de caméras dans les abattoirs écartée par les députés
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/12/15/01016-20161215ARTFIG00166-l-installation-de-cameras-dans-les-abattoirs-fina

    Les parlementaires ont adopté la proposition de loi de la commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux mais sans retenir l’une de ses principales dispositions : la vidéosurveillance. Le rapporteur Olivier Falorni dénonce une « position extrêmement conservatrice » et reproposera la mesure en janvier.

    Le rapport d’enquête concluait à « trois avantages indiscutables » de la vidéosurveillance qui « favoriserait la prévention des actes de maltraitance, permettrait un contrôle objectif permanent et donc des sanctions plus justes et plus efficaces et, enfin, serait un outil d’aide à la formation des salariés et des responsables ». Olivier Falorni, également rapporteur de la proposition de loi, était lui-même un fervent militant de la mesure : « J’y suis favorable à titre personnel. C’est un moyen d’éviter les dérives individuelles », expliquait-il au Figaro.

    Les problèmes de cadences et de pression à la rentabilité ne sont pas des « dérives individuelles ». Vu les quelques témoignages de salariés des abattoirs, le problème est la pression hiérarchique pour une rentabilité extrême et incompatible avec une prise en compte de la souffrance des non-humains, pas du tout les « dérives individuelles ». Et de toute façon comment est ce qu’on pourrait faire ce travail et aller bien ?

    Par rapport à la question de la viande, le discours se focalise sur les non-humains qui sont abattus mais les ouvrier·e·s qui travaillent sur ces mises à mort à la chaine subissent aussi une violence par ce qu’on leur demande de faire.

    Un avis que ne partagent pas les députés de la commission des Affaires économiques. Ces derniers ont choisi de supprimer « les dispositions introduisant le contrôle-vidéo des postes d’abattage » malgré l’avis du rapporteur. Lors des débats précédant le vote, les détracteurs de la mesure ont fait valoir le coût et le caractère intrusif d’une généralisation de la surveillance vidéo.

    Par rapport à la videosurveillance elle n’est intrusive que lorsqu’elle contredit les plans des dominant·e·s. Pas de souci pour etre intrusifs avec les citoyens dans l’espace publique, et pas de soucis d’argent pour coller des caméras tous les 10m. Mais des caméras pour surveiller les violences policières ou faire diminuer la rentabilité industrielle des abattoirs et surveiller les conditions de travail des ouvrier·e·s et les conditions d’abattage des non-humains c’est beaucoup trop intrusif.

    #videosurveillance #carnisme #thanatocratie

    • Par rapport à la videosurveillance, je remarque que dans ce contexte les LR et autres députés de droite ainsi que le figaro, n’utilisent pas leur mot habituel de « videoprotection ». Ce mot « videoprotection » révèle tout son intérêt politique ici, comme dans le contexte des violences policières.
      Cet article du Figaro ne figure d’ailleurs pas dans leur catégorie « Videoportection » :
      http://plus.lefigaro.fr/tag/videoprotection
      mais il est bien taggé « Videosurveillance »
      http://plus.lefigaro.fr/tag/videosurveillance

      #vocabulaire #langage #novlangue #videoprotection

      Par rapport au caractère « protecteur » de ces caméras, il y aurais pourtant 3 manières de les voire comme telles.
      a-protection des non-humains contre certaines souffrances lors de leur abbatage.
      b-protection des employé·e·s sur les chaines d’abatage- on peu vérifier leurs conditions de travail de travail, la cadance etc.
      c-dans une perspective droitière type le figaro plus préoccupé par la protection du patronat. Ces caméras pourraient aussi protégé les patrons contre ces prétendus employés en « dérives individuelles » qui leur donnent une mauvaise image lorsque les asso les rapportent. Je dit ca dans l’hypothèse que ces « dérives individuelles » soient vraiment le problème, ce qui ne me semble pas être le cas.

      Par rapport à la camera, on pourrai facilement mettre un lien vers la video de la mise à mort sur l’emballage des steaks comme ca chaque mangeur de cadavre pourra se rassurer sur le fait que l’animal à été tué gentilement dans des conditions sympas pour se mettre en appétit.

    • Ma fille de 5 ans ce matin, qui a constaté la disparition de son tube dentifrice dans la salle de bain, m’a suggéré d’installer deux caméras (une dans la salle de bain pour prouver le forfait, et l’autre à l’extérieur pour savoir vers où le voleur est parti). Le papa est resté sans voix. Il y a des « standards » qui ont l’aire de bien s’incruster y compris chez les enfants :)

    • @reka Ca doit faire tout drole son idee de vidéosurveillance a 5 ans. Ca me rappel qu’à cette âge j’avais préparer un plan pour empoisonner le président de la république. J’avais du voire un film policier et mélanger Ca avec mon desir (toujours tres vif) de tuer le père :)

      @bce_106_6 je pense que tu parle de ma propositions de vidéos sur les emballage de viande . Je trouvè que Ca serait pas mal d’utiliser cette technologie pour montrer ce que c’est vraiment qu’un steak. Ca me fait pensé aux déco de paquets de clop, en version sympas car il faudrait aller voire la vidéo soi meme et pas la voire de force. Ca respect la liberté de déni des carnistes. J’ai bien conscience que c’est pas réaliste mon idee mais bon de toute façon il y aura pas de caméras sauf au supermarchés, pour protéger la viande des pauvres qui ne pourraient pas se la payer.

    • humm oui il est bien rangé dans ma tête mais c’était pas vraiment faisable comme plan.

      Pour les personnes contraintes de voire ces horreurs pour la surveillances video, ca me semble moins horrible que le sort des personnes qui doivent mettre à mort, sans parler de celui des bêtes. Et si on doit avoir une industrie de la mort ca serait bien de commencer à la regarder en face.

  • Collectif 8 juillet – Montreuil
    VIOLENCE EN RÉUNION PAR DES POLICIERS ARMÉS DE FLASHBALL : LES JUGES CONFIRMENT.

    https://collectif8juillet.wordpress.com/2016/12/16/violence-en-reunion-par-des-policiers-armes-de-flashbal

    16 décembre 2016 · par huitjuillet

    Aujourd’hui, le tribunal de grande instance de Bobigny a condamné trois policiers pour violences volontaires avec arme : 15 mois de prison avec sursis et 18 mois d’interdiction de port d’arme pour le gardien de la paix Le Gall, et 7 mois avec sursis et 12 mois d’interdiction de port d’arme pour le gardien de la paix Vanderbergh et le brigadier Gallet. Aucune interdiction d’exercer n’a été retenue malgré les réquisitions du procureur.

    Quant aux indemnisations, le tribunal s’est déclaré incompétent et a renvoyé la décision au tribunal administratif. À ce propos, rappelons que le 28 décembre 2016, le tribunal administratif de Nantes a rendu un jugement d’un cynisme sans précédent, considérant que Pierre Douillard était co-responsable de sa mutilation avec l’État, pour ne pas s’être désolidarisé d’une manifestation. À l’époque Pierre avait 16 ans.

    La condamnation des trois policiers qui nous ont tiré dessus, blessé et mutilé admet que la violence intervenue le soir du 8 juillet 2009 n’était pas une bavure mais un cas typique de violence en réunion par des policiers armés de Flashball. Lors de ce procès, on a pu vérifier le caractère tristement ordinaire et systémique de cette violence. Rappelons que la police tire en moyenne plus de 10 fois par jour au Flashball et au LBD 40 ; entre le début du procès et aujourd’hui, la police a donc tiré environ 250 fois.

    Ce qu’il s’est passé dans et autour du TGI de Bobigny tout au long de ce procès est exceptionnel et important. Les mensonges policiers et les expertises bidonnées, mais aussi la vérité de l’action banale de la police, sont apparus aux yeux de tous. Pendant plusieurs heures, magistrats et policiers ont dû écouter des témoignages édifiants d’autres blessés par flashball ou LBD40, de proches de personnes assassinées par la police, de collectifs s’organisant contre les violences policières exercées contre les migrants et leurs soutiens à Calais. Par ailleurs, un rassemblement a eu lieu à Montreuil sur les lieux où la police nous a blessé et mutilé, le soir du 8 juillet 2009. Une action a été menée au siège parisien de Nobelsport, qui fabrique les balles du LBD40.

    Sept ans après les faits, trois policiers sont condamnés à quelques mois de prison avec sursis pour nous avoir tirés dessus, blessés et mutilés. La même semaine, Youssouf et Bagui Traoré, tous les deux incarcérés préventivement, sont condamnés à trois mois et huit mois de prison ferme. Pourquoi ? Pour rien, sinon pour s’être mobilisés afin d’obtenir que vérité et justice soit faite sur la mort de leur frère Adama, tué par des gendarmes.

    Au TGI de Pontoise la justice suit son cours ordinaire ; depuis des mois, elle montre un visage des plus sordides face à une famille endeuillée : manipulatrice, arbitraire, raciste, soumise au pouvoir exécutif.

    Le combat continue et doit mobiliser toujours plus de monde. Dans les quartiers, la rue, les lycées, les universités, les lieux de travail…

    Rappelons que le 15 janvier à 13h, le policier qui a blessé gravement au LBD 40 Geoffrey Tidjani en octobre 2010 à Montreuil comparaitra devant la cours d’appel du TGI de Bobigny.

    Défendons-nous.

  • Combattre la racialisation des questions de genre et de sexualité à la racine | Le blog de João
    https://joaogabriell.com/2016/11/18/combattre-la-racialisation-des-questions-de-genre-et-de-sexualite-a-la

    Selon un article paru le 15 novembre de cette année, s’appuyant lui-même sur des sources allemandes, l’affaire des « viols de masse » en Allemagne se révèle de plus en plus être une construction médiatique s’appuyant sur de faux témoignages de policiers ou de témoins :

    […] la décision du tribunal de Hambourg affirme que les accusations et les preuves avancées ont été trafiquées par la police.[…] De fil en aiguille, autorités judiciaires, politiques mais aussi médias ont tricoté de toutes pièces l’« affaire de Cologne » pour « renforcer l’appareil policier, étendre la surveillance de la population et durcir les lois visant les étrangers et les réfugiés dans le but de pouvoir expulser aussi rapidement que possible les réfugiés du pays », écrit le journaliste du World Socialist Web Site Dietmar Henning. En plus du petit nombre des personnes condamnées pour agression (une seule), la décision du tribunal laisse donc entendre que les « événements survenus la nuit de la Saint-Sylvestre » ont été en grande partie une invention des médias. Un verdict effarant au vu de l’encre déversée autour de cette affaire, fustigeant les réfugiés syriens et dénonçant des « valeurs » et une « culture » non compatibles avec celles de l’Europe.

    Le verdict de Hambourg est tombé, viendra ensuite celui de Cologne, où vraisemblablement on se dirige vers un résultat similaire, ou en tout cas bien loin de ce que la construction médiatique de cette affaire laissait penser. Profitons de cette funeste occasion pour aborder les mécanismes de production par l’idéologie raciste des immigrés comme « problèmes » ; processus qui dépasse de loin cette seule affaire. Revenons aussi dans un second temps sur la manière bien connue dont les hommes non blancs sont présentés, là encore par l’idéologie raciste, comme des « menaces » pour l’intégrité sexuelle des femmes blanches européennes ; constructions dont il me semble que les fondements ne sont pas sapés, même par des pensées antiracistes radicales. Et c’est à ce dernier point que j’aimerais tenter de proposer des analyses et discours alternatifs.

    #racisme #sexisme #genre #classisme #culture_du_viol #harcèlement_sexuel #domination_masculine #violences_sexuelles

  • Sans transition — “La police républicaine française tue des ‘Arabes...
    http://sanstransition.tumblr.com/post/131276973351/la-police-r%C3%A9publicaine-fran%C3%A7aise-tue-des-arabes

    Le média indépendant Bastamag a publié en 2014 une enquête que je voulais réaliser depuis longtemps : “Homicides, accidents, « malaises », légitime défense : 50 ans de morts par la police”.

    Elle revient sur des centaines de cas de Français souvent, ou personnes mortes en France. Un constat ressort :

    “L’éventail des 320 personnes tuées par un agent des forces de l’ordre ou suite à leur intervention est large : de 7 ans – Ibrahim Diakité, tué accidentellement à Paris le 26 juin 2004 par un policier stagiaire qui manipule son arme de service – à 77 ans – Joseph Petithuguenin, un ouvrier à la retraite qui meurt dans le département du Doubs le 22 juin 2010 pendant sa garde-à-vue. Mais un profil-type se dessine. C’est un homme noir ou d’origine arabe, habitant un quartier populaire de l’agglomération francilienne ou lyonnaise, âgé de 25 à 30 ans. Idem pour les circonstances qui leur ont été fatales : course-poursuite en voiture, garde-à-vue ou placement en cellule de dégrisement, contrôle d’identité ou interpellation qui tourne mal, tentative de fuite…”

    Au-delà de l’humiliation ressentie par des Français considérés comme des citoyens de seconde zone dans leur pays, le contrôle au faciès peut mener à la mort. En 2012, j’ai assisté au procès historique de plaignants contre l’Etat, raconté ici en BD. En se basant sur les faits, il paraissait évident que la justice condamnerait l’Etat. Elle ne le fit pas. Avant finalement, de le condamner pour “faute lourde” en juin 2015. Une décision historique. La justice française reconnaissait ainsi qu’en France, la police discrimine ses citoyens en se basant sur leur couleur de peau et/ou leur origine réelle ou supposée, et que c’était la responsabilité de l’Etat français. Cette décision de justice arrivait après le verdict qui innocente, en dépit de tous éléments, les policiers, dans le procès “Zyed et Bouna”. Sur le sujet, lire le très bel article d’Ariane Chemin du Monde, qui, quand Sarkozy et de nombreux médias ont repris uniquement la version de la police, a enquêté, confirmant que ces derniers mentaient et voir le Spécial investigation.

    #violence_policière #racisme

  • Viols et agressions sexuelles en France : premiers résultats de l’enquête Virage - Christelle Hamel, Alice Debauche, Elizabeth Brown, et al.
    Population et Sociétés, n° 538, novembre 2016
    Ined - Institut national d’études démographiques
    http://www.ined.fr/fr/publications/population-et-societes/viols-agressions-sexuelles-france

    Dans l’enquête Virage, une femme sur sept (14,5 %) et un homme sur vingt-cinq (3,9 %) déclarent avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle (hors harcèlement et exhibitionnisme) au cours de leur vie (tableau 2). Ces taux se situent à un niveau intermédiaire de ceux estimés par l’enquête Enveff en 2000 (où 11 % des femmes de 20 à 59 ans déclaraient des violences sexuelles au cours de la vie) et CSF en 2006 (20,6 % des femmes et 6,8 % des hommes de 18 à 69 ans) [6]. Les différences de formulation des questions et des tranches d’âges des populations interrogées peuvent expliquer ces écarts.

    Les violences sexuelles que subissent les femmes sont non seulement beaucoup plus fréquentes, mais elles se produisent dans tous les espaces de vie (tableau 2) et tout au long de la vie. Parmi celles qui ont subi des viols et tentatives de viol, 40 % les ont vécues dans l’enfance (avant 15 ans), 16 % pendant l’adolescence et 44 % après 18 ans. Les violences subies dans le cadre familial ou conjugal sont fréquemment répétées et peuvent se poursuivre pendant de longues périodes. En revanche, pour les hommes, les trois quarts des viols et tentatives de viol subis l’ont été avant 18 ans (figure 1).

    Globalement, c’est au sein de l’espace privé, c’est-à-dire dans les relations avec la famille, les proches, les conjoints et ex-conjoints, y compris les petits amis, que se produisent l’essentiel des viols et des tentatives de viols. Trois femmes sur quatre, parmi celles qui en ont subis, les ont vécus dans ce cadre.

    http://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/25953/538.population.societes.2016.novembre.fr.pdf

  • Bagui Traoré condamné à huit mois ferme pour violences
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/12/15/un-des-freres-d-adama-traore-condamne-a-huit-mois-ferme-pour-violences_50490

    Bagui Traoré, le grand frère d’Adama mort lors de son interpellation par les gendarmes cet été, a été condamné, mercredi 14 décembre, à huit mois de prison ferme à Pontoise (Val-d’Oise) pour des violences commises contre des policiers municipaux.

    Dix mois de détention ferme avaient été requis contre le jeune homme de 25 ans, qui est en outre frappé d’une interdiction de séjour de deux ans dans la commune de Beaumont-sur-Oise.

    Le tribunal a avancé « le besoin de sérénité » pour justifier cette décision, alors que la ville de grande banlieue parisienne où vit une grande partie de la famille Traoré est le théâtre de troubles récurrents depuis le décès suspect d’Adama, le 19 juillet.

    Et si l’idée de faire appel puis cassation lui passe par l’esprit, vu que par decret la cour de cassation est sous la tutelle de l’executif c’est plié pour les Traoré.

    #la_gebe #justice_de_race #justice_de_classe #etat_policier #democrature #discrimination #acab
    #justice_aux_ordres

  • L’Assemblée nationale vote la prolongation de l’état d’urgence
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/12/14/l-assemblee-nationale-vote-la-prolongation-de-l-etat-d-urgence_5048477_3224.

    Les députés ont adopté – par 288 voix contre 32 et cinq abstentions –, dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 décembre le projet de loi prévoyant de prolonger pour la cinquième fois l’état d’urgence. Le régime d’exception est étendu pour une durée de sept mois, jusqu’au 15 juillet 2017.

    #démocrature