• Pour la fin de l’armée française en Afrique | L’Actualité des Luttes
    https://actualitedesluttes.info/?p=1642

    Dans l’émission d’aujourd’hui, un reportage réalisé lors du contre sommet France Afrique organisé par l’association SURVIE en janvier 2017 à Montreuil. Le thème de cette table ronde : Pour la fin de l’armée française en Afrique. Durée : 1h. Source : Fréquence Paris Plurielle

    http://actualitedesluttes.info/wp-content/uploads/2017/03%20mars/170303.mp3

  • Mélanie Gourarier : « La masculinité contemporaine, c’est se gouverner soi-même pour mieux gouverner les autres » - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/03/01/melanie-gourarier-la-masculinite-contemporaine-c-est-se-gouverner-soi-mem

    En crise, le masculin ? Pas vraiment affirme Mélanie Gourarier dans Alpha mâle (sous-titré : Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes) qu’elle publie ce jeudi au Seuil. Elle voit plutôt dans les discours sur la féminisation des hommes et la confusion des sexes une volonté de conserver le pouvoir et le refus d’une égalité réelle entre les sexes.

    #domination_masculine #patriarcat #virilité #malealphisme

    • « Malgré les discours sur le déclin et la crise, il n’y a pas eu d’affaiblissement du masculin ni dans le politique, ni dans l’économie, ni dans le quotidien. La crise de la masculinité est plutôt une stratégie face aux revendications d’égalité entre les sexes, une volonté de renouveler l’idéal de la puissance masculine. Une ruse du pouvoir. »

  • [Terrorisme d’Etat] : les sites de 21 nouvelles prisons (sur 33) rendus publics
    http://cettesemaine.info/breves/spip.php?article2166

    On pourra relire : « [Terrorisme d’Etat] : le pouvoir veut 33 nouvelles prisons, dont 9 prioritaires [mis à jour] », 7 octobre 2016 [Terrorisme d’Etat] : vers la construction de 10 000 à 16 000 cellules de prison pour 2025 ? (+ extraits du rapport officiel), 24 septembre 2016 Un budget de 1,15 (...) — 0-217.jpg, dossier_plan_encellulement_individuel_20170223.pdf, 1-415.jpg, 2-283.jpg, 5-113.jpg, Propagande policière


    http://cettesemaine.info/breves/IMG/pdf/dossier_plan_encellulement_individuel_20170223.pdf

    • « Nous déplacerons ces blocs, nous les graverons, nous les taillerons, nous les sculpterons et nous reviendrons si cela est nécessaire car la pierre, la petite et les autres, a valeur d’éternité et de symbole. Et nous ne voulons pas que ce symbole soit celui de la lâcheté », est-il écrit dans un message daté de mercredi. « Nous sommes tailleurs de pierres, alors c’est un matériau qui nous parle », a expliqué à l’AFP l’un des organisateurs, Richard.

    • À Paris, les tailleurs de pierre aux côtés des exilés

      Un reportage photographique de #Célia_Bonnin aux abords du centre de la porte de la Chapelle. Le camp dit « humanitaire » est saturé et participe des dysfonctionnements orchestrés par la préfecture de police et le ministère de l’intérieur. Un collectif de tailleurs de pierres s’est rendu sur place pour déplacer et inscrire des messages de solidarité avec les personnes exilées contraintes de survivre entre ces blocs.



      http://www.lacimade.org/a-paris-les-tailleurs-de-pierre-aux-cotes-des-exiles

    • Publié sur FB par Chowra Makaremi, le 10.03.2018 :

      Karim, 1988-2008.
      Today, a gathering in the North of Paris porte de la Chapelle commemorated the death of a soudanese man, last week among these stones, at the gates of Paris’ humanitarian centre, where hundreds of people queue and wait for a shelter.
      Instead of increasing housing capacities, the city council put these stones in order to “deter” migrants from waiting there (in the trend of anti-homeless urban furniture and situational prevention strategies).
      In resistance, the stones have been carved by activists stone masons (@coeurs de pierre et solidaires) with the words “Welcome” and “Freedom”.
      Today, these stones are literally becoming grave stones. And mirroring the horror.


      https://www.facebook.com/chowra.makaremi/posts/10156254094452363

    • J’ai trouvé cela, @sinehebdo

      « Je suis ici à la mémoire de #Karim, mort de l’incurie de l’Etat français »

      Pour honorer sa mémoire, Clarisse Bouthier a lu un texte, traduit en plusieurs langues : « La #mort est partout ici porte de #la_Chapelle. Dans les souvenirs du pays, de la route, de ceux qui ont disparu en mer, dans la vallée de la Roya, ou porte de la Chapelle. Mais Karim, tu sais que la vie est aussi partout. Difficile mais riche, elle est dans la solidarité de tous envers tous. » Avant d’encourager chacun à se saisir d’une bougie ou d’une fleur blanche, jaune ou violette, et de la déposer sur l’une des pierres disposées par la mairie, en février 2017, sous l’un des ponts voisins de la Bulle, officiellement pour « éviter de constituer des camps de migrants à l’endroit où des travaux [étaient] prévus » selon le communiqué de l’Hôtel de Ville.

      Quand les pierres ont été installées, cela a révolté #Yan_Noblet, un habitant de Montreuil (Seine-Saint-Denis) qui traverse le quartier pour aller jouer au football en salle au Five, à quelques rues de là. Avec son collectif #Cœur_de_pierre, un regroupement d’artistes tailleurs de pierre et de compagnons, il est venu en faire des sculptures. Les mots « liberté » ou encore « Salut à toi le Soudanais » ont été gravés sur les blocs. « On aimerait savoir dans quel cerveau malade cette idée a germé… Ça me fout hors de moi, je vois des bâtiments entiers qui sont chauffés et restent vides. En bas, il y a des gens qui crèvent de froid », juge-t-il.


      http://www.liberation.fr/france/2018/03/11/je-suis-ici-a-la-memoire-de-karim-mort-de-l-incurie-de-l-etat-francais_16

    • Et un deuxième article aujourd’hui. Je met les deux in extenso ici pour éviter d’aller sur le site de Libération qui limite à 4 articles gratuits par jour :

      Je suis ici à la mémoire de Karim, mort de l’incurie de l’Etat français
      Kim Hullot-Guiot et Edouard Caupeil, Libération, le 11 mars 2018
      http://www.liberation.fr/france/2018/03/11/je-suis-ici-a-la-memoire-de-karim-mort-de-l-incurie-de-l-etat-francais_16

      Une centaine de personnes se sont réunies à Paris ce dimanche pour honorer la mémoire d’un trentenaire soudanais, mort jeudi 8 mars dans la rue, en face du centre de premier accueil de la porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement.

      Pendant une minute, ce dimanche, le silence a régné sur un bout de trottoir de la porte de la Chapelle (Paris XVIIIe). Une centaine de riverains et d’exilés s’y étaient réunis en début d’après-midi pour rendre hommage à Karim Ibrahim, un trentenaire soudanais mort, jeudi 8 mars, à deux pas de « la Bulle », le centre de premier accueil et d’hébergement pour migrants installé en novembre 2016 par la mairie de Paris et géré par Emmaüs. Les circonstances de son décès sont pour l’heure incertaines : est-il mort de froid ? De maladie ? D’épuisement ? Pour Clarisse Bouthier, membre du collectif Solidarité migrants Wilson, Karim Ibrahim est surtout mort « de désespoir ».

      « Il est mort sur la bouche d’aération, 3 m2 où il y a un tout petit peu de chaleur », explique cette habitante de la Plaine-Saint-Denis, de l’autre côté du boulevard périphérique. Avec son collectif, fondé au moment de l’ouverture du centre, « c’est la débrouille tous les jours. Pour les nourrir, pour les faire soigner… Des milliers de gens à Paris et en banlieue se relaient pour donner des repas, des vêtements, des serviettes hygiéniques… Ça devient mission impossible. [Les migrants] ne sont pris en charge que par les citoyens ! », s’insurge-t-elle.

      Ces 3m2, c’est aussi la « maison » d’Ali, arrivé de Libye il y a un mois, de Kaba et Alpha Diallo, venus de Guinée, et de Vidal, débarqué il y a deux mois du Cameroun, au même moment que Karim Ibrahim. Lequel était « comme un frère », disent-ils. Ils décrivent un personnage avenant, qui « donnait le sourire. Depuis qu’il est mort, le coin est mort. Il se débrouillait en français et en arabe donc il parlait à tout le monde », explique Vidal.

      « Il disait "moi je suis français" »

      « Il disait "moi je suis français". Il faisait rire, il ambiançait le coin. C’est lui qui balayait [il montre les détritus sur le trottoir, ndlr]. Pour encourager les gens à ramasser leurs déchets, il leur donnait de l’argent », raconte Kaba. Avant son décès, Karim Ibrahim « était malade, il était gris. Il faisait froid. Il a dormi longtemps, longtemps, ce n’était pas normal. La police a essayé de le réanimer, mais je pense qu’il s’est étouffé » sous les couvertures lestées d’eau de pluie, raconte encore Vidal. Et d’ajouter, dépité : « S’ils avaient trouvé une maison pour lui, il ne serait pas mort, il ne serait pas mort. »

      Pour honorer sa mémoire, Clarisse Bouthier a lu un texte, traduit en plusieurs langues : « La mort est partout ici porte de la Chapelle. Dans les souvenirs du pays, de la route, de ceux qui ont disparu en mer, dans la vallée de la Roya, ou porte de la Chapelle. Mais Karim, tu sais que la vie est aussi partout. Difficile mais riche, elle est dans la solidarité de tous envers tous. » Avant d’encourager chacun à se saisir d’une bougie ou d’une fleur blanche, jaune ou violette, et de la déposer sur l’une des pierres disposées par la mairie, en février 2017, sous l’un des ponts voisins de la Bulle, officiellement pour « éviter de constituer des camps de migrants à l’endroit où des travaux [étaient] prévus » selon le communiqué de l’Hôtel de Ville.

      Quand les pierres ont été installées, cela a révolté Yan Noblet, un habitant de Montreuil (Seine-Saint-Denis) qui traverse le quartier pour aller jouer au football en salle au Five, à quelques rues de là. Avec son collectif Cœur de pierre, un regroupement d’artistes tailleurs de pierre et de compagnons, il est venu en faire des sculptures. Les mots « liberté » ou encore « Salut à toi le Soudanais » ont été gravés sur les blocs. « On aimerait savoir dans quel cerveau malade cette idée a germé… Ça me fout hors de moi, je vois des bâtiments entiers qui sont chauffés et restent vides. En bas, il y a des gens qui crèvent de froid », juge-t-il.

      « La France n’est pas à la hauteur »

      Une dame d’environ 65 ans, rose blanche à la main, porte un panneau autour du cou : « Je suis ici à la mémoire de Karim, mort de l’incurie de l’Etat français ». Sur un trottoir, les mots « Sorry Karim » ont été peints à la bombe de peinture jaune. Le chanteur Francis Lalanne est là aussi. Depuis Sangatte, au début des années 2000, il est engagé contre « la situation inacceptable des demandeurs d’asile en France. Les dirigeants politiques surfent sur la peur des étrangers pour mettre en place des mesures liberticides, qui trouvent leur paroxysme dans le projet de loi de Collomb. Gérard Collomb, il transforme Marine Le Pen en modérée ! » L’artiste, qui a été candidat aux dernières législatives, milite désormais, via le lancement d’une pétition, pour sortir des accords du Touquet, qui font selon lui des policiers français les « mercenaires de l’Angleterre, ce qui n’a aucun sens depuis que l’Angleterre a quitté l’Europe ».

      Traverser la mer, arriver porte de la Chapelle, et y mourir : le destin de Karim révolte, au-delà de la tristesse, Vidal, Kaba, Ali et Alpha Dialo. « La France n’est pas à la hauteur. Elle a perdu, juge Vidal. Ce n’est pas seulement les immigrés : j’ai vu un Français qui avait travaillé toute sa vie aller aux Restos du cœur… Macron, il est parti en Afrique dire qu’il allait investir, pour le développement, pour aider les gens, mais nous on est là et on meurt ! »

      Vidal reprend : « C’est eux [les dirigeants européens, ndlr] qui disent que nos présidents sont des dictateurs. On fuit. Et voilà comment on est accueillis. Liberté, égalité, fraternité, mais c’est quoi ça ? La liberté de dormir dehors ? L’égalité de dormir dans le froid ? Macron donne des leçons mais chez lui c’est pourri. » Kaba ajoute, de plus en plus énervé : « La France nous a colonisés. On nous a dit : "Ici, il y a les droits de l’homme, il y a l’humanité, il y a la dignité." On est venus et on n’a pas trouvé ça ici. En Afrique, quand il n’y a pas la guerre, il n’y a pas d’homme qui meurt dans la rue. Même les animaux ne meurent pas comme ça. »

      Tous les quatre s’inquiètent de ce que va devenir le corps de leur ami. Sera-t-il enterré ? Sera-t-il « brûlé », comme ils disent ? Sous le pont, à côté du terminus de la ligne de tramway T3b, Karim Ibrahim aura au moins un ersatz de pierre tombale. Comme personne ne connaît son âge exact, on y lit : « Karim, 198...-2018 ».
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      Réfugié mort à Paris : « Karim a vu des choses atroces, il était livré à lui-même »
      Kim Hullot-Guiot, Liberation, le 12 mars 2018
      http://www.liberation.fr/france/2018/03/12/refugie-mort-a-paris-karim-a-vu-des-choses-atroces-il-etait-livre-a-lui-m

      Jeudi, un trentenaire soudanais et érythréen a été retrouvé mort porte de la Chapelle, à Paris, un an après avoir obtenu l’asile. S’il disposait bien d’un logement, l’absence de suivi psychiatrique lui a été fatale, selon des associations.

      Au mois de mars l’année dernière, la France a accordé sa protection à Karim Ibrahim, un migrant d’origine soudanaise et érythréenne, en le reconnaissant comme réfugié. Un an plus tard, le 8 mars, Karim Ibrahim est mort dans une rue du XVIIIe arrondissement de Paris. Que s’est-il passé durant cette année pour que ce trentenaire perde la vie sur une bouche d’aération ? La France a-t-elle failli à sa mission d’accueillir et protéger ? Dimanche, lors du rassemblement citoyen en sa mémoire, c’est le sentiment qui dominait parmi la centaine de personnes présentes. Ce lundi, de nouvelles informations viennent éclairer la funeste trajectoire de Karim Ibrahim.

      S’il vivait ces derniers temps porte de la Chapelle, il semble que Karim Ibrahim n’était en fait pas « réellement » à la rue. Il y a environ un an, Yannick Martin, le vice-président de l’association Rallumeurs d’étoiles qui propose des activités sportives et culturelles au centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Laval (Mayenne), a fait sa connaissance. Il décrit un homme traumatisé par son passé, dont la famille avait quitté son Erythrée natale pour le Darfour : « Il a vu des choses atroces, sa famille a été massacrée devant lui. Il s’est réfugié dans l’alcool. Et puis Karim n’avait pas de but. La demande d’asile c’est une procédure longue, qui génère de l’ennui. Laquelle est la mère de tous les vices… Il était livré à lui-même. » « Il avait un vrai problème d’addiction tout à fait identifié », confirme Pierre Henry, le directeur général de France Terre d’asile, association qui intervient aussi au CAO de Laval.

      « On pressentait qu’un drame allait arriver »

      Après avoir obtenu son statut de réfugié, en appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile, Karim Ibrahim s’est vu proposer un logement dans une résidence sociale en Mayenne. Il y disposait de sa propre chambre mais partageait la cuisine avec d’autres hommes. « Karim avait du mal à rester tout seul, explique Yannick Martin. Il revenait régulièrement au CAO. Parfois il se montrait difficile, enfantin. Il était aussi assez malin. Son problème, c’était qu’il avait besoin de se raccrocher à des gens. » Seul, Karim Ibrahim n’arrivait pas à prendre soin de lui. Pour Pierre Henry, « on retombe sur la question du système de soins disponibles pour les personnes malades, alcooliques, sur la misère de la psychiatrie. Ce secteur est sinistré ».

      Les deux responsables associatifs s’accordent à dire que si l’Etat n’a pas failli en proposant bien à Karim Ibrahim une solution d’hébergement, l’absence de prise en charge psychiatrique et sociale lui a été fatale. Pour Yannick Martin, « l’accueil c’est une bonne chose mais l’intégration c’est une autre paire de manches. Ce garçon n’a pas eu le suivi psychiatrique ou psychologique qu’il aurait dû avoir. Je ne jette la pierre à personne, les assistantes sociales ont déjà beaucoup de dossiers à traiter. Mais on pressentait qu’un drame allait arriver, il était retombé dans ses démons ».

      Même discours chez Pierre Henry : au-delà du cas de Karim Ibrahim, c’est toute la prise en charge psychiatrique des personnes réfugiées ou exilées, dont certaines sont par leur parcours et leur histoire particulièrement fragiles, qui est défaillante. « On a de plus en plus souvent ce type de pathologie, il y a un phénomène de décompensation lourde et on est très, très mal outillés pour y faire face, juge-t-il. Les centres d’accueil pour demandeurs d’asile ne sont absolument pas équipés pour traiter ces sujets. Sans accompagnement, les gens ne s’en sortent pas. On est démunis. »

    • Et autre décès à Paris. Le décès de #Nour.

      Un mineur isolé pris en charge par l’ASE de Paris meurt faute d’un suivi adapté

      Il se prénommait #Malik_Nurulain mais préférait qu’on l’appelle Nour. Nour est mort le 14 février 2018, retrouvé noyé dans la Seine à Paris. Il avait 17 ans. Victime de tortures, il avait fui le Pakistan à l’âge de 15 ans.

      En France depuis un an, sous la responsabilité de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) de Paris, il bénéficiait depuis peu de la protection subsidiaire accordée par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

      Depuis cinq mois, il était pourtant logé seul à l’hôtel sans encadrement adéquat et en grande détresse psychique. Il avait déjà été pris en charge à deux reprises en hôpital psychiatrique avant que l’ASE ne décide de le mettre à l’hôtel faute de place adaptée en foyer.

      Quelques mois après son placement à l’hôtel, il est sauvé d’une première tentative de suicide dans la Seine et pris en charge pour la troisième fois en hôpital psychiatrique. À sa sortie, il est à nouveau relogé à l’hôtel, seul face à ses traumatismes. Son corps inerte est repêché sept jours après sa sortie de l’hôpital.

      Seule responsable légale de ce mineur non accompagné, l’ASE l’a maintenu à l’hôtel, dans un environnement manifestement inadapté pour assurer sa protection et ce malgré les risques avérés de suicide et les signalements répétés de l’entourage (amis, associations, administrateur ad hoc). En conséquence, nous dénonçons l’inaction de l’ASE de Paris qui, selon nous, relève d’une situation manifeste de non assistance à personne en danger.

      Interrogée par l’entourage de Nour cinq jours après sa sortie de l’hôpital, l’ASE affirmait n’avoir aucune nouvelle de lui. Le signalement de la disparition à la Brigade des mineurs ne sera fait que douze jours après sa sortie de l’hôpital. Au moment du signalement de sa disparition par l’ASE, il était déjà mort depuis cinq jours. Sans la mobilisation d’associations et d’individus qui ont croisé le chemin de ce garçon, la mort de Nour serait probablement passée sous silence.

      Le système actuel de la prise en charge de ces jeunes est totalement inadapté. Il est inadmissible qu’un mineur, qui relève de la protection de l’enfance, reste seul dans un hôtel sans l’accompagnement régulier de professionnels, alors qu’on connaît, de surcroît, sa vulnérabilité puisqu’il sort d’un séjour en hôpital psychiatrique. L’ASE a failli à son obligation de protection.

      Comme de nombreux autres exilés, Nour avait risqué sa vie pour venir chercher la protection de la France. Ce n’est pas l’exil qui l’a tué, mais la défaillance du système de prise en charge des mineurs non accompagnés à Paris.
      Le 15 mars 2018

      http://www.gisti.org/spip.php?article5880

    • Idem à #Calais :

      Calais : la France doit fournir de l’eau potable et des services d’assainissement aux migrants (experts de l’ONU)
      ONU info le 16 octobre 2017
      https://seenthis.net/messages/705052

      Et à #Nice :

      Dans sa place forte de Nice le Duc d’Estropier installait mille camera et chassait par mille moyens les pauvres au nom de La Défense des valeurs chrétiennes qui édictait d’aimer son prochain comme soi même. Il avait déduit que ses prochains étaient les riches qu’il fréquentait
      Duc de Saint-Frippon, Twitter, le 13 juillet 2018
      https://seenthis.net/messages/708067

      #eau

    • Paris : Un dispositif anti-SDF retiré d’une banque après un tollé sur les réseaux sociaux
      J.-L. D., 20 Minutes, le 28 juillet 2019
      https://seenthis.net/messages/794770

      Quels sont les pires dispositifs anti-SDF « primés » par la Fondation Abbé-Pierre
      Delphine Bancaud, 20 Minutes, le 13 février 2019
      https://seenthis.net/messages/794770

      Site web de la Fondation Abbé-Pierre consacré à ces dispositifs anti-SDF en France, et qui organise la cérémonie des « Pics d’or » :
      https://soyonshumains.fr
      https://seenthis.net/messages/650079

      #Pics #dispositif_anti-SDF #Fondation_Abbé-Pierre #Soyons_Humains #anti-SDF #SDF #pauvreté #Pics_d’or

  • France : vos droits en danger - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/actualites/rapport-france

    #Etat_d’urgence, crise de l’#accueil_des_réfugiés, ventes d’#armes, #discriminations des #Roms… revue de détail d’un sombre bilan en matière de #droits_humains.

    La France vit sous état d’urgence depuis plus d’un an. Un état d’exception qui menace les droits fondamentaux. Des catégories de personnes sont particulièrement visées mais c’est toute la société qui subit cette restriction des droits et des #libertés.

    D’autres droits essentiels continuent d’être remis en cause ternissant le bilan de la « patrie des droits de l’homme » en matière de protection des droits. De l’accueil des réfugiés, à la lutte contre les discriminations, en passant par la nécessité de responsabiliser les ventes d’armes… les engagements manquent pour que les droits de tous soient garantis et protégés.

  • Trump et l’Ogre Génialement Monstrueux | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2017/02/21/trump-et-logre-genialement-monstrueux

    Pourquoi ne pas admettre que l’Amérique ne pouvait espérer meilleur président que Donald Trump ? Pour quoi ne pas admettre qu’elle s’est choisi un président à son image, conforme à sa réalité socioéconomique et non à son storytelling qui s’avoue lui-même bâti sur des rêves ? Pourquoi ne pas admettre que Donald Trump est celui qui incarne le mieux l’arrogance fondée sur une profonde ignorance, l’agressivité d’une société qui refuse d’objectiver les causes de son déclin et qui célèbre comme valeur absolue de la réussite et du succès le fait de savoir entasser un maximum de pognon pour soi, au détriment de tous les autres ?

    #agriculture #catastrophe #civilisation #débat #fascisme #Les_Affabulateurs #libéralisme #politique #science #technologie #OGM

  • L’émission du #collectif_des_Olieux du lundi 20 février de 15 à 16h sur Radio Campus Lille, 106.6 FM. Une émission en grande partie consacrée à 2 lanceuses d’alerte sur les conditions de (non)accueil des mineurs isolés étrangers. Au programme :

    – Présentation du collectif et de l’émission
    – Discours d’Adeline, championne d’Europe de boxe Française, à la mairie de Lille. Magnifique crochet du gauche au gratin en refusant la médaille de la ville en raison de leur mépris des jeunes mineurs isolés des Olieux.
    – Empêché de s’exprimer à la mairie, Hadj prend la parole sur Campus
    – Interview d’Adeline
    – Interview téléphonique d’#Ibtissam_Bouchaara. Éducatrice à Châlons-en-Champagne, elle dénonce publiquement la maltraitance par le département de la Marne des mineurs isolés étrangers

    Bonne écoute. Fête tourner !

    http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/2017-02-20/15h.mp3

  • Nouvelle ligne ferrovière grande vitesse : le projet rencontre une forte contestation à Biot et dans tous les lieux impactés de la région niçoise :

    c37.pdf
    http://www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr/sites/lnpca.sncf-reseau.fr/files/Contributions/c37.pdf

    BLNB
    (Basta Ligne Nouvelle Biot
     !)
    Collectif pour modifier le projet de Ligne Nouvelle Provence Côte D’Azur SNCF - Réseau
    Siège de l’association
     : 1684 chemin Saint Julien 06410 BIOT
    Email :bastalignenouvellebiot@gmail.com
    page facebook : Basta Ligne Nouvelle Biot

    Contribution de l’association à la concertation post débat public
    Septembre à Décembre 2016
    Introduction

    La perspective d’un arc méditerranéen ferroviaire reliant l’Italie à l’Espagne, à la demande pressante des élus niçois, a abouti à la décision de l’État de confier en 2005, le pilotage du projet LGV - PACA (Ligne à grande vitesse Provence Alpes Côte d’Azur) à Réseau Ferré de France et de le soumettre à un débat public.
    Depuis 2005, le projet initial a connu quelques changements, notamment l’abandon du tracé direct Nice - Aix au profit du "tracé des Métropoles" via Toulon et Marseille et s’appelle aujourd’hui LN - PCA (Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur). La traversée du Haut Var, envisagée dans le projet initial, a été abandonnée suite à une très importante mobilisation citoyenne.
    Aujourd’hui SNCF Réseau nous dit que l’État a retenu l’évolution du projet de ligne à grande vitesse vers une ligne nouvelle, à réaliser par phases :
    – la priorité 1 portant sur le traitement des "nœuds" (ferroviaires) de Marseille et de Nice (les tronçons Marseille - Aubagne et La Siagne -
    Nice) à réaliser avant 2030
    – la priorité 2 consacrée à l’amélioration des tronçons Aubagne -
    Toulon et Est Var – Siagne (entre 2030 et 2050)
    – des aménagements complémentaires qui permettront de traiter les sections Toulon - Est Var et Nice – Italie (après 2050)
    La consultation publique sur le projet de la LN - PCA a débuté le 21 avril et s’achèvera le 30 décembre 2016 sous l’égide de la Commission nationale du débat public.
    Aux dires de SNCF Réseau, le projet LN - PCA (Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur), qui succède au projet LGV - PACA, a comme objectif « d’ouvrir la région aux autres régions françaises et désenclaver l’Est de la région en le reliant au réseau français à grande vitesse ». Il n’est donc en rien un projet qui facilite les déplacements quotidiens sur Sophia - Antipolis.
    Sur le territoire des Alpes Maritimes, le projet qui nous a été initialement présenté consiste à établir, à partir de Nice St Augustin, un tronçon de Ligne Nouvelle, via le secteur de Sophia - Antipolis comportant une gare nouvelle appelée OAM, jusqu’à la Vallée de la Siagne.
    Quelle que soit la position de la gare OAM (Bréguières, Fugueiret ou Bouillides) tous les tracés ont un impact sur Biot.

    De septembre
    2016 à décembre 2016, dans le cadre de la priorité 1, la concertation concerne les variantes des tracés entre une gare Ouest Alpes Maritimes sur le territoire de Sophia Antipolis et Nice Saint Augustin. Pour SNCF Réseau, cette concertation a pour but unique de permettre au citoyen de choisir un tracé parmi les 3 proposés.
    Du point de vue de BASTA LIGNE NOUVELLE BIOT, lors de cette étape, dite de concertation post débat public, nous ne sommes pas dans la découverte d’un projet, mais dans la conduite d’une deuxième phase d’un processus qui peut encore révéler des points de blocage, y compris sur l’opportunité du projet.
    Nous rappelons que la période post débat doit permettre aux citoyens d’évaluer tous les aspects concrets du projet qui sera porté au dossier d’étude d’impact. Il faut donc, durant cette concertation, atteindre un degré élevé de définition du projet. Nous avons malheureusement constaté au cours de la concertation que SNCF Réseau affirme le bien fondé d’un projet dont elle est juge et partie.
    En se référant aux textes en vigueur, BASTA LIGNE NOUVELLE BIOT souligne que le sens de la consultation post débat est d’inscrire le projet dans une dynamique multicritères qui permette d’identifier les avantages et les inconvénients du projet et des 3 tracés, afin d’apporter des réponses au citoyen.
    Les réponses doivent être basées sur des études dont SNCF Réseau doit fournir la méthodologie et les résultats.
    La qualité des réponses apportées aux citoyens par SNCF Réseau lors des réunions publiques et des permanences ne relève pas d’un souci
    d’évaluer les risques du projet ni de permettre aux citoyens d’identifier si le projet vaut l’investissement. En effet les réponses sont souvent évasives et relèvent plutôt d’un argumentaire destiné à convaincre que seule la solution retenue est envisageable.
    SNCF Réseau utilise des arguments se rapportant aux principes du projet global plutôt que de répondre aux questions sur les aspects factuels et concrets en lien avec la faisabilité, les impacts et l’utilité de la ligne nouvelle PCA.
    SNCF Réseau répond à nos questions sur les risques naturels et environnementaux sur le mode « nous avons des experts, ne vous inquiétez pas » ou bien « ce risque ne peut pas être évalué à cette étape du projet, il le sera lors de l’étude d’impact ».
    Nous avons dans notre avis relevé des points qui nous empêchent véritablement d’identifier la pertinence du projet.
    A ce jour, SNCF Réseau présente la consultation comme ayant pour objectif le choix entre 3 tracés de la boucle azuréenne. Cet objectif n’est pas réalisable en raison de l’absence totale de données factuelles, mesurables et suffisamment détaillées pour permettre à la population de se projeter.

    Il est choquant de constater que SNCF Réseau ne développe que des arguments en faveur du dossier et que les rares résultats d’études présentées sont le fait d’ingénieurs de SNCF Réseau.
    Nous souhaitons, comme il est légitime de le faire à ce stade de la concertation, des rapports complémentaires constitués d’études documentées par des experts indépendants afin que nous puissions vérifier la solidité des résultats.
    Vous trouverez ci - dessous les différents points qui nous permettent d’affirmer que le projet
    de traitement du nœud Niçois n’est pas acceptable en l’état et doit être reconsidéré.

    #GPII #SNCF

    (D’autres tags sont les bienvenus)

  • Face au #féminisme radical, quatre positions-type chez les hommes (Léo Thiers-Vidal) | Singulier masculin
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2017/02/19/face-au-feminisme-radical-quatre-positions-type-chez-le

    « L’#analyse matérialiste des rapports de genre révèle que les hommes exploitent la force de travail des femmes (Delphy), s’approprient le corps des femmes (Guillaumin), monopolisent les armes et les outils au détriment des femmes (Tabet), domestiquent la sexualité des femmes et exploitent les capacités reproductives des femmes (Tabet), hétéro-sexualisent les femmes (Wittig)… ainsi qu’ils contrôlent la production du savoir (Le Doeuff, Mathieu). Ces pratiques masculines inter-reliées créent et maintiennent deux « classes de sexe ». Ces « classes de sexe », les hommes et les femmes, (dont les principes organisateurs respectifs sont la masculinité et la féminité) sont des groupes sociaux opposés et mutuellement constitués : l’un ne peut exister sans l’autre et le lien fondateur de ces classes est celui de l’#oppression d’un groupe social par l’autre. (…) Certains agents humains ont donc progressivement pris le pouvoir sur d’autres agents humains ; ils se sont octroyés le droit – et l’ont inscrit dans les lois régulant les pratiques humaines – de contrôler d’autre agents humains afin d’augmenter leur bien-être matériel et mental. Il en ressort logiquement que « la position des femmes est structurellement différente de celle des hommes et les réalités des vies des femmes sont profondément différentes de celles des hommes » (Hartstock, 1987, p.158). »

    #domination #masculinisme

    • « les hommes savent qu’ils dominent les femmes »

      [...]

      Il y a d’abord les masculinistes heureux, qu’il appelle les tenants du « masculinisme explicite ».

      [...]

      Il y a ensuite les masculinistes de la différence, qu’il appelle tenants d’un « masculiniste implicite ».

      [...]

      En troisième lieu, vient le type de l’anti-masculiniste abstrait, tenant de l’ « anti-masculinisme désincarné ».

      [...]

      Les anti-masculinistes concrets, tenants [de l’anti-]masculinisme incarné, constituent le dernier type.

      [...]

      le positionnement anti-masculiniste incarné propose d’abolir la ressource identitaire masculine – « de mettre fin au genre tel que nous le connaissons » – à travers une transformation des pratiques, en particulier hétérosexuelles, des hommes vis-à-vis des membres du groupe social opprimé. Cela exige des hommes qu’ils fassent le deuil d’une perception positive de soi et de leurs pairs, qu’ils reconnaissent le caractère épistémologiquement limité et biaisé de la position vécue masculine et qu’ils acceptent de se vivre sur un mode dissocié, contradictoire, décentré et structurellement illégitime.

  • Egalité filles/garçons : et si on effaçait les terrains de foot des cours de récré ? - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/20170214.OBS5312/egalite-filles-garcons-et-si-on-effacait-les-terrains-de-foot-d

    A l’école du Peyrouat, il y a des récréations sans football. Un jour je discutais avec un garçon et je lui demande ce qu’il fait pendant les récréations. « Le lundi, mardi, mercredi, je fais du foot, le vendredi aussi et le jeudi je m’amuse. » C’est drôle. Je ne pense pas qu’il ne s’amuse pas les autres jours mais ça dit quelque chose.

    Chris Blache [cofondatrice et coordinatrice de Genre et ville, ndlr] le montre dans son travail : l’imaginaire des petits garçons est relativement restreint. Tous ces « petits jeux » de filles, comme ils les appellent, ce sont des jeux où il y a une diversité de choses (on joue à la télé-réalité, à faire des chorégraphies, à danser…). Les garçons se l’interdisent.

    On pourrait imaginer ne rien mettre dans l’espace dédié habituellement au terrain de foot, ou mettre des choses qui permettent aux enfants d’imaginer faire plein de choses. On pourrait leur donner des craies par exemple : c’est éphémère, on peut dessiner ce qu’on veut (y compris un terrain de jeu)... Dans une cour de récré, tout espace peut être amené à être dévoyé.

    #genre #récréation #discrimination #domination_masculine #foot #sexisme #enfance #éducation

  • Le discours sur l’excision doit changer | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/97657/discours-excision-changer

    Et pour ma part, je m’en fiche du qu’en dira-t-on sur mon ressenti, de surcroît de la part de personnes qui n’y connaissent absolument rien et sont extérieures à tout ça. Les « moi à ta place » ou les « oh, je sais pas comment j’aurais fait » ou les « toutes les mères qui excisent leur filles sont des bourreaux » ou les « ces sauvages et leurs traditions barbares, on voit où est la modernité, c’est chez nouuuuuuus ». En gros tout ces Blanc.he.s qui se la ramènent avec leur morale ethno-centrée visiblement achetée au marché sans essayer de... Non, il n’y a rien à essayer en fait. Quand on est totalement extérieur à un système, on a juste à écouter la parole de celles qui le vivent et/ou l’ont vécu. Et compatir. Et informer. Et dénoncer. Mais pas juger les victimes, leurs ressentis et leurs choix. Jamais. Non, je suis pas en colère, j’en ai juste ma claque des bottes pleines de boue qui viennent salir mon vécu et mon ressenti. Vraiment.

    #excision #féminisme #paternalisme #féministes_blanches

    • Je n’ai pas lu l’article de Slate, mais je vous ai lus avec attention. Je me permets d’intervenir pour vous dire combien vos propos font écho. Nous recevons dans notre association aujourd’hui plus d’une quarantaine de femmes par mois, pour lesquelles les violences subies, et en particulier l’excision a changé fondamentalement leur vie, l’image d’elle-même, et impacte sur leur relation avec leurs enfants, leur conjoint, voire leur communauté.
      Nous avons volontairement voulu que l’excision ne soit pas stigmatisée et être considérée comme une violence parmi toutes les autres, sans pour autant minimiser cette violence la plus symbolique touchant l’intégrité du corps féminin.
      Ce sont grâce aux femmes africaines, indiennes..., qu’aujourd’hui des femmes victimes de violences sexuelles libèrent leur parole. Elles arrivent à partager leurs douleurs dans l’intimité de nos cercles de parole.
      Les actions faites lors des campagnes de sensibilisation spécifiques (accentuées pour l’excision autour du 6 février), renforcent des clichés « l’excision c’est pour les africaines », tout comme « les violences conjugales c’est pour les familles de bas niveau social ». Ces clichés ont fait perdurer une vision qui ne revendique pas suffisamment de (re)mettre la femme à la bonne place dans la société.
      Nous nous engageons auprès d’elles pour « réparer » ce qu’elles croyaient irréparables. Nous n’avons aucune volonté à imposer une vision unique, nous les écoutons simplement et leur venons en aide.
      Parce que la femme est unique, nous sommes confrontés à de multiples demandes selon son parcours de vie.
      Nous tentons de rétablir ce lien, nous entendons leurs maux, prenons en charge leur post traumatique, car oui la plupart sont gravement impactées par cette mutilation. Nous n’oublions jamais qu’une femme en mauvaise santé, fragilisée par un traumatisme subi avec des douleurs gynécologiques et/ou des incontinences urinaires insupportables, ne pourra être une mère sereine, dont la transmission éducative est tellement essentielle.
      Elles nous sollicitent aussi (et de plus en plus souvent) pour une aide sociale dans le cadre de l’asile. Nous sommes émus par leur forte volonté de protéger leurs enfants, et pourtant l’absence de réponses sociales décentes perdure. Nous tentons de rétablir leur intégrité physique mais aussi sociale (on cherche un logement, on leur propose des bons alimentaires, des vêtements).
      Aidez nous à continuer à croire que ce que l’on fait pour elles est juste bien, et ne laisse pas s’imposer l’image du "blanc" qui vient au secours. La violence subie par les femmes quels que soient leur origine, le niveau social, leur parcours singulier, est le lien commun de nos actions, elles ont confiance en nous, sans honte et culpabilité à demander de l’aide, car elles ont la volonté réelle de s’en sortir. Pour autant, je comprends combien il est important d’exprimer nos questionnements et nos doutes, et je remercie de nous remettre en question, car ils nous permettent de progresser au bénéfice du plus grand nombre.

  • Nos luttes sont belles et fortes, elles n’ont pas besoin de vous !

    http://fuiqp.org/pourquoi-nous-ne-participerons-pas-au-rassemblement-appele-entre-autres-par-l

    18 février 2017
    Pourquoi nous ne participerons pas au rassemblement appelé entre autres par Le #MRAP, SOS racisme , la# CGT et #Unef ce Samedi 18 février.
    Halte a la récupération politique : nos luttes sont belles et fortes, elles n’ont pas besoin de vous !

    La lutte contre les crimes policiers ne peut pas être menée par des structures qui accueillent en leur sein des amis et collaborateurs directs d’un gouvernement qui appelle le viol en réunion de Théodore Luhaka par 4 policiers un « tragique accident ». Ces gens, ne sont pas des alliés des quartiers populaires assoiffés de justice mais des complices des violeurs de Théo.
    Ceux qui appellent à ce rassemblement sont les complices d’un Etat raciste et bourgeois qui travaillent main dans la main avec ce gouvernement qui nous tue et nous viole via sa milice policière.
    En mémoire de nos luttes : #SOS_racisme a contribué transformer la révolte des quartiers populaires lors la marche de 1983 « marche pour l’égalité et contre le racisme » en la vidant de son contenu politique, en la transformant en vulgaire Logo. La récupération des luttes de l’immigration et des quartiers populaires est un procédé qui tire son origine de l’époque coloniale et consiste à choisir des « arabes et des noirs de services » pour vider nos luttes de leur contenu politique et mater les révoltes des indigènes.
    Que ce soit pour cette manifestation-mascarade ou pour toutes les initiatives militantes, le #FUIQP 93 n’a qu’une seule boussole : celle qui s’ancre dans les quartiers populaires et oriente le combat à partir de ses propres forces, sans paillettes mais avec nos lumières à nous, que ce soit celles des feux de poubelles, du néon des locaux du quartier où les projecteurs des artistes qui portent nos indignations.

  • Tuer pour civiliser : au cœur du colonialisme

    http://www.revue-ballast.fr/tuer-pour-civiliser-au-coeur-du-colonialisme


    « Halte à la repentance ! » piaffent-ils en chœur de leurs perchoirs. « Les Français » n’auraient qu’une passion : « la haine de soi » pour mieux expier un passé dont ils ne sont plus fiers. Le siècle dernier fut celui des luttes d’indépendance ; l’affaire, puisqu’entendue, serait donc à classer — à l’heure où Eric Zemmour, jurant à qui veut l’entendre de l’évidence du « rôle positif » de la colonisation, caracole sur les étals des librairies ; à l’heure où Alain Finkielkraut, assurant que les autorités hexagonales ne firent « que du bien aux Africains », est sacré à l’Académie ; à l’heure où l’auteur de Vive l’Algérie française !, nous nommons Robert Ménard, a transformé la ville de Béziers en sujet d’actualité, les « vieilles lunes » n’ont-elles pas encore certaines choses à dire ? L’historien Alain Ruscio remonte le temps pour nous faire entendre ces voix qui, de gauche à droite, appelèrent à la guerre par souci de « pacification »

    Commençons en 1580. Un penseur français, des plus fameux, écrit ces lignes, devenues célèbres, que les plus intransigeants anticolonialistes du XXe siècle n’auraient sans nul doute pas désavouées : « Tant de villes rasées, tant de nations exterminées, tant de millions de peuples passés au fil de l’épée, et la plus riche et belle partie du monde bouleversée pour la négociation des perles et du poivre ! […] Jamais l’ambition, jamais les inimitiés publiques ne poussèrent les hommes les uns contre les autres à si horribles hostilités et calamités si misérables. » On aura reconnu Michel de Montaigne, l’auteur des Essais.

    Combien, depuis cette époque et ces lignes, à l’ombre des drapeaux des puissances colonisatrices, d’autres « villes rasées », de « nations exterminées », de « peuples passés au fil de l’épée » ? On pourrait se contenter de cette question, sans crainte d’être contredit, et entrer dans les détails et les descriptions, pour le moins horrible, des fusillades, des razzias, des décapitations, des corvées de bois, des tortures, des viols, de l’utilisation de l’aviation, des armes chimiques, du napalm… On pourrait citer mille auteurs qui protestèrent, de Victor Hugo (« L’armée faite féroce par l’Algérie ») à Anatole France, en passant par Albert Londres, André Gide, Malraux, Aragon, Sartre ou encore François Mauriac… On pourrait, certes. Mais nous resterions dans le comment ; nous devons plutôt tenter de comprendre le pourquoi.

  • Violences policières : Un rappel à l’ordre de la domination
    http://laviemanifeste.com/archives/11319

    Avec le sociologue Eric Fassin, nous tenterons de comprendre comment et pourquoi les violences policières sous-tendent une politique qui les encourage. Comment et pourquoi elles contribuent à une politique de racialisation de la société. Et enfin les enjeux que font peser sur les luttes contre les violences sexuelles, le procès à venir et la qualification de « viol par accident » proposée par Inspection Générale de la Police Nationale. Durée : 41 min. Source : Radio Grenouille

  • LE PARLEMENT VOTE LES PLEINS POUVOIRS À LA POLICE

    C’est dans un parlement vide à 90% que vient d’être votée une des lois les plus importantes du quinquennat. Alors qu’à Bobigny, Barbès, Nantes et ailleurs, la police réprime avec une extrême violence des manifestants révoltés par le viol de Théo, une trentaine de députés – sur 577 – ont adopté la « loi de sécurité publique ». Dans une indifférence quasi-générale.

    Cette loi offre à la police, la gendarmerie et même aux polices municipales une très large autorisation de tirer, modifiant considérablement la doctrine policière en France. Elle vient satisfaire les revendications des manifestations nocturnes, armées et autonomes de dizaines de policiers cagoulés à l’automne dernier, qui réclamaient le permis de tuer.

    En résumé, les policiers pourront ouvrir le feu :
    – Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent ;
    – Lorsqu’une personne cherche à échapper à leur garde, qu’ils ne peuvent l’arrêter autrement et qu’elle présente une menace ;
    – Lorsqu’ils ne peuvent arrêter autrement un véhicule présentant une menace ;
    – Dans le but d’empêcher un "périple meurtrier".

    Revenons sur le premier point : « lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent ». La police française est donc autorisée à tirer à balle réelle autrement que pour se défendre, mais par exemple pour protéger une zone où elle se trouve. On imagine d’avance une permission de tirer sur des ZAD, dans des quartiers populaires, ou même en manifestation, lorsque des protestataires s’approcheraient de bâtiments officiels gardés par des policiers.
    Cette décomplexion progressive des tirs à balles réelles en direction de civils est mise en œuvre depuis 20 ans par la multiplication de tirs de balles en caoutchouc, puis par la dotation d’armes de guerre depuis l’instauration de l’état d’urgence. Armes utilisées cet été face à des émeutiers à Beaumont-sur-Oise après la mort d’Adama Traoré, ou tout récemment à Aulnay-sous-Bois pour « des tirs de sommations ».

    Cette loi prévoit également de durcir encore plus les peines pour « outrage », déjà utilisés massivement par les policiers à l’encontre de manifestants où dans les quartiers, lors de contrôles. La simple parole d’un agent assermenté pourra faire condamner à de lourdes peines de prison ferme tout ceux qui auront eu une apparence ou un comportement déviants.
Enfin, les agents de police et de gendarmerie auront désormais le droit d’anonymiser leurs actes de procédures, ce qui va forcément favoriser les faux témoignages et affaiblir la nécessaire contradiction judiciaire entre accusateurs et accusés, au détriment de ces derniers. Par exemple le témoignage anonyme du policier qui a envoyé en prison Antonin en mai dernier, accusé sans autre preuve que les seules déclarations d’un agent infiltré dans le cortège,après l’incendie d’un véhicule de police.

    Sur la trentaine de députés ayant approuvé le texte, 25 appartiennent au groupe socialiste. Avis aux masochistes qui s’apprêtent à continuer à voter pour le parti du 49.3, de l’état d’urgence et de la Loi Travail.

    Nous sommes en février 2017, le fascisme arrive en France, et vous êtes toujours sous un gouvernement de gauche.

    https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/photos/a.336512019718311.70910.294803323889181/1245590592143778

    • Pour produire du fascisme, on n’a rien inventé de mieux que la #démocratie.
      #apathie
      #représentation
      #citoenneté
      Il y a longtemps que l’on connaît le très bon slogan "Tout ce qui rampe vers l’urne mérite d’être gouverné par des coups" .

      Il est assez morbidement fascinant de le voir toujours plus explicitement et quotidiennement illustré - et de voir dans le même temps l’urne en question sempiternellement promue comme seule et unique défense concevable contre des coups qu’elle seule est à même de construire et légitimer.
      Mais il est à craindre que les mécanismes psychologiques et les appuis idéologiques qui ont jusqu’ici permis aux citoyens électeurs de vivre avec les plus navrantes de leurs contradictions ne résistent encore bien trop longtemps aux plus éloquents des faits. Aussi abominables puissent-elles être, les innombrables exactions qu’implique l’existence de forces de l’ordre et d’un état, comme tant d’autres manifestations sanglantes et brutales des effets immanquablement calamiteux qu’entraînent les hiérarchisations et rapports de domination de toute sortes donnent à penser qu’il ne soit pas de dissonance cognitive que ne puissent résoudre quelque rationalisation ad hoc.

    • @Aude

      J’avais envie de faire une réponse courte :
      « Pour peu qu’on accepte d’en exclure l’idée de Peuple, trop massive et discutable, et celle de Pouvoir, bien trop terrible, alors il est possible que je n’aie plus rien à redire contre la démocratie. »

      mais j’ai préféré te faire une réponse longue.

      Il me semble que ce slogan, certes provocateur est pourtant clair sur un point : les coups dont il est question, ce sont bien celleux qui gouvernent qui doivent les donner - ou, plus sûrement, les faire donner par d’autres, pour parvenir à leurs fins.
      Aspirer à gouverner ou à faire gouverner autrui, et ce y compris soi-même, en affectant d’ignorer la nécessité pour qui gouverne de disposer du pouvoir et de la force nécessaire pour le faire : voilà une attitude qui me semble depuis fort longtemps des plus discutable, pour le moins.

      Et comme je conviens volontiers que la provocation n’est pas souvent une façon pertinente de formuler une critique, j’ai justement pris la peine d’écrire ceci :

      Il est assez morbidement fascinant de le voir toujours plus explicitement et quotidiennement illustré - et de voir dans le même temps l’urne en question sempiternellement promue comme seule et unique défense concevable contre des coups qu’elle seule est à même de construire et légitimer.
      Aussi abominables puissent-elles être, les innombrables exactions qu’implique l’existence de forces de l’ordre et d’un état, comme tant d’autres manifestations sanglantes et brutales des effets immanquablement calamiteux qu’entraînent les hiérarchisations et rapports de domination de toute sortes donnent à penser qu’ il ne soit pas de #dissonance_cognitive que ne puissent résoudre quelque #rationalisation ad hoc .

      Si dire cela d’elleux est mépriser « les gens », alors je mérite certainement tes reproches. Mais il me semble que c’est au contraire banalement essayer de dire d’où nous vient à tou-te-s le plus lamentable de nos actes, et de nous fournir un début de moyen de chercher à nous en déprendre.
      C’est à dire exactement le contraire que de prendre qui que ce soit, aucun-e démocrate, et jusqu’aux flics et même les plus détestables de leurs donneurs d’ordre, « pour des merdes ».
      Si donc tu peux me dire ce qui te mène à m’attribuer pareille conception, cela m’intéresse.

      Pour ma part, je tiens le #mythe_démocratique, son calendrier et ses élections pour autant d’armes tournées contre chacun-e d’entre nous, - des armes redoutables justement parce que leur efficacité et leur production repose sur nos propres façons de vivre nos contradictions, de nous accommoder tant bien que mal du gouffre qu’il existe entre les valeurs dont nous nous réclamons, l’idée que nous nous faisons de nous mêmes, et notre vie quotidienne dans la société capitaliste, - ;
      je tiens les élections en particulier pour un moment particulièrement intense de la guerre que nous nous faisons nous mêmes, et ce démos, ce peuple dont je participe pour une idée pour le moins discutable.

      Aller voter pour légitimer le Pouvoir, c’est toujours, quoi qu’on s’en dise, aller au devant de coups que celui-ci doit toujours être en mesure de donner pour être - j’y ajouterai : être assez irresponsable ou arrogant pour y exposer aussi autrui contre son gré . Qu’on le fasse en rampant ou en bombant le torse, la tête haute et les mains propre, qu’on vote « contre » ou « pour », voilà qui n’a guère d’importance, puisque c’est aussi notre implication dans le processus qui est recherchée, pour ce qu’elle produit en chacun-e- de nous.

      Comme l’écrivit terriblement #Mathieu_Rigouste, il y a déjà trois ans, « L’état m’a tabassé, il a fait son travail ».
      http://iaata.info/L-etat-m-a-tabasse-il-a-fait-son-249

    • Tout le Monde Déteste la Justice.

      La gauche flippe, comme à son habitude quand elle doit gérer cet « électorat traditionnel »… qu’elle a perdu depuis longtemps. Elle claque des genoux d’un nouveau 2005, et plus encore de vraiment perdre ces #élections déjà perdues. Ben oui, à force d’être déjà « en état d’urgence permanent » depuis deux ans, elle peut même plus sortir cette #arme de dissuasion des masses – comme ses confrères de droite l’avaient fait en 2005. Alors Hollande tente un truc : il fait son Obama de dernière minute en posant pour la photo à l’hosto à côté de #Théo ; on n’avait pas vu ça pour les proches d’Adama… Le #FN, par le biais de son porte parole, voudrait quant à lui « interdire les troubles publics pour l’avenir »… Au delà du fait que cette phrase n’a aucun sens, c’est un très très gros mensonge. Il trépigne, le petit mari de Marine. Tout son parti fait des rêves humides de contagion brûlante. Il est déçu quand un expert quelconque – mesurant l’opinion qu’il fabrique – explique que « pour l’instant, c’est le thème de la lutte contre le terrorisme qui paraît le plus important quand on évoque les fonctions régaliennes auprès des français »… On en a tellement fait en deux ans sur le terrorisme qu’il faut y aller franco pour revenir au petit #quotidien_sécuritaire. Marine Le Pen – entre des larmes de crocodile sur la Prom’ pour les victimes de l’attentat de Nice et un Vendée Globe sauce PNL dans son clip de campagne –, revient à ses premières amours : la défense de la police qu’il « faut réarmer moralement et matériellement ». Vous noterez l’usage du ré, alors qu’on a vu des #flics_cagoulard et armés manifester tout l’hiver, pénétrant même le périmètre interdit du palais de l’Élysée… Et puis, pour la route, histoire que nos amis les bêtes n’aient pas l’impression de travailler pour rien, elle y va d’un « 40 000 places de prison supplémentaires ».

      #violence_de_la_police


      http://lenvolee.net/toutes-les-luttes-menent-a-boboch

    • Au-delà des situations inhérentes à son statut d’agent de la force publique et de militaire, le gendarme dispose de pouvoirs spécifiques conférés par la loi du 22 juillet 1943 modifiant l’article 231 de la loi du 28 germinal an VI (17 avril 1798) et par le décret du 22 juillet 1943 modifiant les articles 174 et 280 du décret du 20 mai 1903. Ces textes, promulgués par le gouvernement de Vichy, avaient pour objet d’étendre les conditions d’usage des armes des forces de l’ordre engagées dans les opérations de répression menées contre la Résistance. À la Libération, la gendarmerie n’en conserva pas moins ces pouvoirs exceptionnels, qui furent, par contre, retirés à la police (à la faveur de la guerre d’Algérie, ils furent restitués aux policiers par l’ordonnance du 23 décembre 1958, avant d’être supprimés définitivement par l’ordonnance du 12 juillet 1962).

      La gendarmerie, secrets d’un corps, François Dieu, éd. Complexe, 2002 p. 123
      (suit l’énumération d’un certain nombre de problèmes posés par cette autorisation de tir)
      https://books.google.fr/books?id=cje5G62KFUsC&lpg=PA123&ots=eyyWgBuq11&dq=d%C3%A9cret%20du%2022

      Le 22 juillet 1943 ? C’est aussi la date de la loi 428 de Vichy. Coïncidence…

    • La tristement célèbre « Division Charlemagne » :

      http://www.slate.fr/culture/86829/waffen-ss-francais-racines-droites-radicales

      L’idéologie des combattants volontaires des légions nazies contre le « judéo-bolchevisme » a alimenté les idées de l’extrême droite radicale d’après-guerre et lui a donné la capacité de se réorganiser.

      Cela me fait aussitôt penser à un article mis en ligne sur « Ballast » à propos d’un entretien avec Edgar Morin qui prétend qu’"il y a toujours eu deux France" :
      http://www.revue-ballast.fr/edgar-morin-y-a-toujours-deux-france

      Qu’est-ce qu’un intellectuel ? Ce n’est pas seulement un philosophe ou un écrivain ; c’est un auteur qui prend parti sur la place publique. Zola est romancier ; il devient intellectuel avec « J’accuse ». Dès l’affaire Dreyfus, nous avions des intellectuels
      des deux bords — souvenons-nous des Barrès et des Maurras. Il y avait un mouvement intellectuel de droite très fort, alors. Ce
      n’est qu’après la Libération que l’on a assisté à l’hégémonie dont vous parlez. Il y a toujours eu deux France : la France aristocratique, antisémite et monarchique a toujours existé, mais elle s’est, en grande partie, déconsidérée sous Vichy. On assiste aujourd’hui à un dépérissement de l’intellectualité de gauche ; pourquoi ? Parce que nous faisons face à un système de régression généralisée. Et ce dépérissement s’accompagne d’un vichysme rampant : c’est la deuxième France qui reprend du poil de la bête car la première n’est plus alimentée. Il est normal, dès lors, que l’hégémonie bascule et que surgissent ces porte-paroles — c’est un phénomène regrettable, mais compréhensible.

  • « Lutter contre les violences policières n’est pas que le combat des Noirs et des Arabes »

    Le 19 mars 2017 un collectif de familles de victimes de violences policières organise une marche à Paris. Une marche pour la justice et la dignité .
    Je répondrai à l’appel des familles de victimes car elles sont les plus légitimes dans ce combat. Ce sont elles qui ont été meurtries dans leur chair et parfois touchées dans leur honneur.
    Ce sont elles qui, au cours de procès longs et traumatisants, ont dû faire face à un système bien huilé qui tend à accorder aux policiers une impunité quasi-totale qu’ils sont étrangement les seuls à ne pas constater.
    Ces années de lutte pour faire éclater la vérité leur ont permis d’acquérir une expérience et une expertise sur les questions des violences policières qui sont le socle de leurs revendications.
    Comment s’engager dans cette lutte autrement qu’en marchant à leur côté ? Elles qui y étaient déjà engagées et qui le seront encore lorsque l’effervescence médiatique autour de cette question disparaîtra.
    Le 19 mars je marcherai donc avec elles et j’espère que tous ceux qui trouvent inacceptable qu’un citoyen puisse être violé sur la voie publique en feront autant .
    J’espère que tous ceux qui trouvent aberrant qu’un syndicaliste policier puisse déclarer sur un plateau de télévision en toute décontraction qu’il est convenable d’appeler un homme noir « bamboula » marcheront également le 19 mars .
    Car si tel est le discours assumé en public, on peut aisément imaginer la violence des propos qui peuvent être tenus dans les rues et les commissariats à l’abri des caméras.
    Mais je veux encore croire que les comportements racistes et déviants ne sont l’affaire que de certains policiers et me refuse à les attribuer à la totalité d’entre eux.
    Je m’y refuse car je n’accepte pas que l’on stigmatise toute la banlieue à cause des agissements d’une minorité.
    Je m’y refuse parce que j’ai rencontré des policiers courtois qui ont souvent agi avec moi avec respect et m’ont témoigné leur sympathie.
    J’en profite pour manifester ma solidarité envers les policiers qui ont le courage de briser l’omerta en dénoncant les comportements abjects de certains qui ne voient en l’uniforme qu’un moyen de laisser s’exprimer leurs pulsions les plus sauvages en toute impunité.
    Toutefois, je m’oppose fermement et sans complaisance aux policiers délinquants protégés par la loi qui à chacune de leurs exactions salissent plus encore l’image de la profession et contribuent à faire monter le sentiment anti-policier.
    Cette fermeté est celle qui devrait être affichée par tout homme ou toute femme de bon sens, engagé dans la vie politique et désireux de préserver la cohésion sociale.
    Quel est donc l’avenir de ce pays si une partie des Français ne se sent pas en sécurité en présence de ceux qui sont censés les protéger ?
    J’espère que tous ceux qui veulent dire non à une France où une partie de la population, fragilisée par sa condition sociale peut-être dans un premier temps discriminée, puis humiliée, puis assassinée ou violée marcheront le 19 mars.
    Ne soyons pas tel celui qui voyant le feu au loin ne se mobilise pas pour aider à l’éteindre, jusqu’à ce que ce feu arrive à sa porte et réduise son habitation en cendres.
    Ce combat contre l’injustice n’est pas uniquement le combat des Noirs et des Arabes. On nous violente aujourd’hui à cause de notre couleur de peau, d’autres le seront demain en raison de leurs opinions ou revendications politiques.
    Je pense à Rémi Fraisse décédé suite à un tir de grenade offensive lors de la manifestation de protestation contre le barrage de Sivens..
    Les familles des victimes organisatrices de la marche du 19 mars souhaitent voir toute personne désireuse de manifester sa solidarité marcher à leurs côtés quels que soit son origine, sa couleur de peau, son bord ou son camp politique.
    Elles espèrent que tous ceux qui sont choqués que des émeutiers puissent être jugés en comparution immédiate et écopé de peines de prison ferme alors que d’autres, soupçonnés de viol ou de meurtres circulent dans nos rues, libres marcheront ce 19 mars .
    Comment ne pas évoquer la loi dite de la réforme de la sécurité publique qui vient d’être votée au Parlement comme une ultime provocation envers les victimes de violences policières et leur famille ?
    Cette loi qui a été portée par ce gouvernement prétendument de gauche dans la précipitation va permettre entre autres aux policiers de faire usage de leur arme à feu contre quiconque cherche à échapper à leur garde après de simples sommations et selon leur propre appréciation du danger.
    Comme le syndicat de la magistrature, l’Ordre des avocats de Paris, la conférence des bâtonniers, ou le collectif des familles de victimes, je m’oppose à cette loi et particulièrement aux dispositions qui tendent à élargir la possibilité pour les policiers de faire usage de leur arme à feu.
    Si cette loi est promulguée, lorsque la première victime sera abattue dans des conditions suspectes et que les policiers mis en cause s’abriteront derrière cette réforme, nous devrons nous rappeler quel gouvernement a porté ce projet de loi et quel Président l’aura promulguée et rendu applicable.
    Les habitants des quartiers populaires qui sont les premiers exposés à la violence policière-pour le moment devront se poser les questions suivantes : « pourquoi ce gouvernement dit socialiste et ce président nous ont mis dans une telle situation ? »
    « Quel est le sens de se rendre au chevet des victimes de violences policières tout en promulguant dans le même temps une loi qui risque de multiplier le nombre de victimes de ces mêmes violences ? »
    Ils nous ont promis le récépissé contre les contrôles au faciès, nous aurons la réforme de la sécurité publique.
    Quant aux Racailles en col blanc, elles ne seront certainement pas inquiétées par cette loi.
    Détournement de fonds publics à des fins d’enrichissement personnel, emplois fictifs payés avec l’argent des contribuables, mensonges éhontés…
    Malgré tout, elles ne seront pas interpellées sur un trottoir, fouillées, palpées sous les regards des passants, violées ou condamnées à mort dans un transformateur électrique.
    Pas étonnant que leur seule réponse face aux derniers événements qui ont pourtant ému toute la France soit un soutien inconditionnel à la police.
    Ce qui s’est passé à Aulnay-sous-Bois n’est malheureusement pas un cas isolé. Je pense notamment à Alexandre blessé au rectum par un policier municipal de Seine Saint Denis en 2015 à Drancy.
    Ce qui s’est passé à Beaumont sur Oise n’est pas non plus un cas isolé. Je pense à Ali Ziri ce retraité Algérien de 69 ans décédé par asphyxie suite à une interpellation et sur le corps duquel on a retrouvé une trentaine d’hématomes.
    Selon l’ACAT (action des chrétiens pour l’abolition de la torture), 15 personnes par an meurent suite à des violences policières en France.
    C’est trop ! Cela doit cesser ! Et c’est pour cela que je marcherai avec le collectif des familles de victimes de violences policières le 19 mars.
    Et je me désolidarise dès à présent de quiconque voudrait profiter de ce rassemblement pacifique pour casser, voler, piller, dégrader ou s’en prendre physiquement et même verbalement aux policiers.
    Quiconque agira ainsi ce jour-là sera considéré à mes yeux comme n’ayant aucun sens de l’intérêt général et peut-être même comme quelqu’un qui agit volontairement pour nuire à cette cause.
    Je marcherai le 19 mars aux côtés des familles de victimes de violence policière, avant tout en tant que père.
    J’ai aujourd’hui le sentiment profond que mes enfants ne sont plus en sécurité. Les faire grandir dans un certain confort matériel, leur inculquer des valeurs, financer leurs études, leur donner les armes intellectuelles pour se défendre, les éloigner de la délinquance ne suffira pas à les préserver des prédateurs armés, protégés par l’uniforme qui ne les verront que comme des « bamboulas ».
    À cause de leur couleur de peau, ils pourront être présents au mauvais moment au mauvais endroit et je sais aujourd’hui que cela pourrait leur être fatal.
    C’est avant tout pour eux que je me mobilise. Afin que dans quelques années lorsqu’ils me demanderont des comptes sur l’état de la France que nous leur aurons laissé, je puisse leur répondre « J’ai essayé… Le 19 mars, j’ai marché »

    Kery James

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/17/kery-james-lutter-contre-les-violences-policieres-n-est-pas-uniquement-le-co

  • Le viol du jeune homme noir par la BST : un acte masculiniste et colonialitaire | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/02/16/le-viol-du-jeune-homme-noir-par-la-bst-un-acte

    Un peu plus loin dans le temps, ce système renvoie aux relations entre maîtres et esclaves. Il en est le direct héritage. À l’époque de l’esclavage et de la colonisation, et plus récemment en période d’apartheid ou plus généralement de ségrégation (notamment aux États-Unis), il était courant que les Blancs lynchent, violent et castrent les « nègres », afin d’assouvir leur désir de « consommer »/anéantir/supprimer le corps de l’« Autre », cet être inférieur – féminin reproducteur de génération humiliée, masculin brutal au sexe proéminant. Cet « Autre » était le bien des maîtres qui pouvaient en disposer comme bon leur semblait et sans limites. Disposer du corps du « nègre » masculin, le torturer, le tuer, le violer, n’était pas un crime, mais un droit. Ces actes, le plus souvent commis en public, permettaient aux Blancs, et en particulier aux hommes blancs, de satisfaire leur besoin de mutiler le corps de l’« Autre » et ainsi de le réduire à l’état d’objet, mais aussi d’expurger leur peur d’être « pénétré » par l’« Autre ». Ils liaient, de façon concomitante, racisme et sexisme, au sens où la relation entre dominant et dominé était très sexualisée et entendue comme telle.

    Ainsi, partout où la répression, outil de la domination, est à l’ordre du jour, les violences racistes, homophobes et de genre, la victimisation des femmes, la forte sexualisation masculine, le virilisme et le masculinisme s’imposent. L’une ne va pas sans les autres. L’ensemble fonde le renouvellement de la colonialité. Les agents de la BST d’Aulnay-sous-Bois en attestent. L’héritage des rapports de domination imposés par l’esclavagisme/le colonialisme habite leur imaginaire et vécu quotidien, professionnel et sans doute personnel.

    #virilité #sexisme #racisme #colonialisme #misogynie #esclavagisme #police #violences #viol #victimes

  • Humiliations sexuelles : la banalité méconnue des contrôles d’identité | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160217/humiliations-sexuelles-la-banalite-meconnue-des-controles-d-identite?ongle

    Après l’agression dont a été victime Théo à Aulnay-sous-Bois, les langues se délient. Si les viols sont exceptionnels, ce n’est pas le cas des palpations humiliantes sur des zones érogènes, accompagnées d’insultes homophobes, lors des contrôles d’identité effectués sur les Noirs et les Arabes. Éducateurs, avocats, victimes et chercheurs témoignent et analysent ces humiliations.

    Recueillir cette parole est en effet complexe, au-delà de considérations d’ordre général. Les jeunes préfèrent souvent raconter l’expérience en se cachant derrière une tierce personne même s’ils parlent d’eux-mêmes (« je connais quelqu’un qui… »). Issa Coulibaly, président de l’association Pazapas dans le quartier de Belleville, explique : « Le contrôle peut donner lieu à un récit entre amis (“l’enculé m’a palpé les couilles”), mais on n’en parle pas à sa copine, pas à ses parents, pas aux travailleurs sociaux. » Et encore moins à un journaliste.

    Dans ces conditions, pourquoi faire état d’un « simple » attouchement, qui ne laisse aucune trace, et qui risque d’attirer plus de moqueries que de compassion ? Que vaudra la parole d’une victime face à celle des policiers ? « Les jeunes savent bien que s’ils protestent lors d’un contrôle, on va leur coller un outrage, qu’ils passeront du statut de victime à coupable. » Fait révélateur, explique Issa, « la seule proposition de loi qui touche de près ou de loin aux contrôles actuellement [celle qui assouplit les règles de légitime défense pour les policiers – ndlr] vise à durcir les peines pour outrages aux forces de l’ordre. Alors qu’aucune politique publique ne s’attaque à la question des contrôles abusifs »

    Pour Omer, les pratiques ont changé. « Quand j’étais jeune, on nous demandait de baisser notre froc et de nous pencher pour voir notre trou de balle version panoramique. Mais sans attouchements. C’était déjà humiliant. Depuis les années Sarko, les jeunes subissent des palpations pour voir s’ils n’ont pas quelque chose de planqué, et hop, je te glisse le doigt dans la raie des fesses. C’est régulier, et ça devient systématique. Ça fait partie du cérémonial et c’est accompagné de paroles du genre “T’es une tafiole ?”, “Tu fais le malin, petite fiotte ?”. » Ou encore, comme le rapporte Slim Ben Achour, des propos visant à humilier au sein d’un groupe : « Alors Mohamed, qu’est-ce qui t’arrive quand je te touche ? Ce serait pas une érection ? » Omer poursuit : « Sinon, ils ouvrent le calbar et ils matent. C’est sorti à Paris XII, ça aurait pu sortir n’importe où. Mais qui a envie de dire ça ? D’être le sac de sable ? Il faut garder une position, faire le mec. Et si t’as pas envie de passer quatre heures au poste, tu fermes ta gueule. En tant qu’éducateurs, on est obligés d’apprendre à des jeunes qu’on traite comme des merdes, qui sont insultés, traités de “bamboulas” ou de “tafioles”, qu’ils doivent fermer leur gueule, être dociles, pour ne pas être embarqués au poste ou humiliés devant tout le monde. Mais on fabrique des enragés, des bombes ambulantes qui se retrouvent en Syrie. Et un jour, on va avoir un gamin qui va planter un flic à cause de ça. »

    Emmanuel Blanchard, historien au Cesdip, considère que les palpations font partie de la « cérémonie de dégradation », une expression utilisée par le sociologue américain Harold Garfinkel pour montrer comment, devant la justice, les gens sont remis à leur place. « Le contrôle d’identité ne sert pas à identifier des individus parfaitement connus, ni à mettre au jour des délits et des crimes : l’immense majorité des contrôles ne connaissent pas de suite. Ils servent à dévaloriser ceux que les policiers voient comme des Français racisés, moins légitimes à être Français que les autres, et à leur rappeler qu’ils ne sont que des Français de papier, des citoyens diminués, ce qui renvoie à l’histoire coloniale. »

    Pour la chercheuse, face à cette culture, « la solution est à chercher du côté d’une population trop consentante : à chaque contrôle d’identité, un citoyen devrait s’arrêter, prendre le temps de regarder les policiers. Le contrôle social doit venir de l’extérieur ».

    #police #racisme

  • SOUTENIR L’ÉMEUTE
    Rien n’est fini, tout commence.

    Samedi dernier à Bobigny, nous étions 4000 à jeter d’une seule voix « tout le monde déteste la police » à la face des cadors en uniforme qui nous toisaient depuis leur passerelle de métal. Comme l’avaient fait avant nous les manifestants qui n’avalaient pas l’assassinat de Rémi Fraisse et les mensonges d’État. Comme l’ont fait durant tout le printemps ceux qui ont combattu le monde dévasté que promet la loi « Travaille ! ». Comme n’ont pas manqué de le crier bien des soutiens de la famille Traoré. Il n’y a pas d’ « affaire Théo » : l’« affaire Théo », c’est un élément de langage gouvernemental et médiatique qui vise à ramener une situation criante de vérité, et d’une vérité en quoi nous nous sommes tous reconnus, à un cas isolé, une « bavure », un brave garçon ayant fait l’objet d’une « violente interpellation » et quelques brebis galeuses ayant infiltré la police. Ce qu’il y a, c’est ceci : une police absolument souveraine, qui fait ce qu’elle veut et s’est arrogée une impunité à peu près totale car elle est le dernier levier qui répond encore un peu entre les mains des gouvernants. La police est à ce point souveraine qu’elle a pu marcher sur l’Élysée, armée, masquée, au cri de « Les racailles en prison ! » à l’automne dernier, et ratonner les mécontents au passage. Elle est de moins en moins un instrument aux mains d’autorités terminalement discréditées, et de plus en plus une force autonome ayant d’ores et déjà pris parti, pour une majorité d’entre ses éléments, pour le Front National. C’est ce que tous les appels au calme, à la République, au vivre-ensemble et à l’union nationale, ce que toute cette désastreuse bonne volonté de gauche et l’hypocrite invocation d’une « police citoyenne » cherche à masquer. Le véritable tort de la BST d’Aulnay, c’est de s’être fait pincer, et d’avoir un peu anticipé sur la domination nue à quoi ils associent la victoire de Marine Le Pen . Ceux qui disent que tout va bien, que la démocratie triomphera, qu’il faut se concentrer sur le vote utile, continuer de débattre et élaborer un nouveau projet de société et que le FN n’est tout de même pas le NSDAP puisqu’il n’a pas de sections d’assaut, font mine de ne pas voir qu’il a déjà de vastes troupes de choc, et que celles-ci sont parfaitement armées, organisées et entraînées aux frais de l’État - puisqu’elles travaillent à la BAC. Les éditorialistes qui glosent avec quinze ans de retard sur l’incompréhensible « fossé » qui s’est creusé entre police et population font semblant de ne pas voir que, s’il y a un fossé qui s’est creusé, c’est entre une population qui déteste la police pour des raisons évidentes et un tas apeuré de « citoyens », de retraités, de bons Français, d’employés et de cadres, de petits et grands bourgeois qui voient en elle leur unique planche de salut, et qui votent. Le jeu de massacre à quoi se réduit de plus en plus la campagne présidentielle – quel est le prochain candidat montant qui va se désintégrer au contact des prochaines révélations ? -, le dégoût général pour la politique et ses mensonges, le besoin de s’extraire du cours d’un monde qui va visiblement au gouffre quitte à s’y jeter sans attendre, la lâcheté de tout ce qui se dit encore « de gauche » et le fétiche persistant de la Nation, tout se configure en une sorte de conjonction astrale maudite qui semble promettre à Marine Le Pen l’appareil d’État. Et ce n’est pas Macron, le candidat du Capital, qui y pourra quelque chose au vu des intérêts qui se cachent derrière lui et des révélations dont il sera à son tour l’objet, au moment opportun.

    Depuis qu’avec l’été les affrontements de rue déclenchés par la loi « Travaille ! » ont cessé, l’irréalité de la politique et l’obscénité du cirque présidentiel avaient repris le dessus : il avait à nouveau fallu endurer l’usuelle mascarade de faux débats, de déclarations à l’emporte-pièce, le feuilleton des ambitions, des concussions et des trahisons. Le spectacle de la politique se survivait comme spectacle de sa décomposition, et le feuilleton n’en était en un sens pas moins passionnant, quoiqu’un peu plus cruel. C’était somme toute une assez bonne série américaine avec ses rebondissements inattendus à la fin de chaque épisode. Les acteurs les plus célèbres, les candidats logiques aux premiers rôles, étaient justement ceux qui passaient à la trappe sous l’oeil médusé des spectateurs les plus avertis. De révélation en scandale, d’élimination en déchirement des « familles politiques », il aurait pu durer encore des mois ce Koh-Lanta présidentiel qui divertit et détourne le regard de ce qui est là, de ce qui se fait, de ce qui peut se faire et de ce qui menace.

    Avec les faits d’Aulnay-sous-Bois et le début d’incendie qu’ils ont déclenché, un peu de réel fait à nouveau irruption dans l’exercice de dénégation générale. Ce réel est celui d’une montée aux extrêmes, d’une guerre civile larvée où nous nous présentons désarmés, inorganisés, fichés, sans stratégie et inaudibles. Les pitres du PCF, de la « France insoumise », des Verts et du Parti Socialiste qui « jouent l’apaisement », « condamnent les violences », « appellent à la responsabilité » et entendent « faire renaître l’espoir » sont en vérité ceux qui organisent notre désarmement. Ils sont les grands irresponsables. Ils nous veulent inorganisés pour nous mener à l’isoloir comme on mène le troupeau à l’abattoir. Ils nous veulent sans stratégie pour pouvoir se livrer à leurs intrigues de palais. Ils nous veulent pleins d’espoir car nul n’a jamais agi par espoir, et que notre passivité est leur fonds de commerce. Il y a à craindre que si l’incendie ne se propage pas et ne tourne pas au conflit ouvert, politique, il aura formé une parfaite piqûre de rappel pour tous ceux qui hésitaient encore à voter FN. Plus que jamais, il faut soutenir l’émeute. Car la bande émeutière est une première esquisse d’auto-organisation, une reprise de confiance en soi et dans les autres, l’expérience d’une libre capacité d’agir. L’émeute, si elle paraît négative dans ses résultats, est tout entière positive dans son processus. La joie éruptive qui l’accompagne toujours en témoigne assez.

    La situation est la suivante : il ne restait plus à l’État, pour se justifier, que la légitimité plébiscitaire des grandes élections démocratiques, or cette ultime source de légitimité est à présent épuisée. Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, même si c’est l’option d’un « pouvoir fort » qui l’emporte, ce sera un pouvoir faible. Ce sera comme si l’élection n’avait pas eu lieu. La minorité qui se sera mobilisée pour faire vaincre son favori l’aura mis aux commandes d’un navire en perdition. Comme on le voit avec Trump aux États-Unis, la promesse de refaire brutalement l’unité perdue de la société et de ressusciter la Nation se retourne en son contraire : une fois parvenu au pouvoir, le candidat du retour à l’ordre trouve face à lui non seulement des pans entiers de la société, mais des pans entiers de l’appareil d’État lui-même. Il ne fait qu’accélérer le processus de fragmentation général à quoi il avait juré de mettre fin. Ça fuit de toutes parts. Pour la France, cela signifie que nous allons au-devant de grands désordres, de temps durs mais riches en possibles. Cela signifie surtout qu’il y a urgence à s’organiser, à tisser des complicités inattendues, à se doter de tous les moyens nécessaires. Chaque fragment du social en lambeaux, et qui ne consent pas à son écrasement, doit trouver les chemins, les contacts et les liens avec ceux qui furtivement désertent dans la même direction, quels que soient les points inattendus d’où ceux-ci partent. Tout ce qui contribuera à faire brèche dans l’irréalité de la campagne, tout ce qui ramènera du réel dans un pays en état de siège fictif - comme les appels à rassemblement de ces derniers jours, comme la manifestation de Nantes contre le Front National le 25 février - ne peut qu’entamer un peu plus la légitimité d’un grand barnum électoral déjà en faillite, et du futur pouvoir. Le moment est venu d’y aller, en toutes directions. Souvenons-nous qu’il y a moins d’un an, un mouvement de quatre mois soulevait le pays suite à un simple appel de youtubeurs. La démesure des déploiements policiers que déclenche le moindre appel à manifester sur Facebook dit assez la panique du parti adverse. Rien n’est fini, tout commence.

    Parti Imaginaire (tendance Bobigny)
    Le 16 février 2017
    https://lundi.am/SOUTENIR-L-EMEUTE