• Mauvaises nouvelles

    « L’abus d’information nuit gravement à la santé », avertit le quotidien britannique The Guardian, sans craindre de scier la branche sur laquelle il est assis. Il en critique plus précisément la consommation compulsive, comparée à une nourriture trop riche en sucre.

    Les médias nous procurent de petites bouchées d’histoires triviales, des ragots qui ne concernent pas nos vies et ne sollicitent pas la pensée. Nous pouvons avaler des quantités illimitées de flashs d’information, qui, contrairement aux livres ou aux longs articles de magazine, sont pour l’esprit comme des bonbons vivement colorés. Aujourd’hui, nous avons atteint le même point dans notre relation à l’information qu’il y a vingt ans dans notre relation à la nourriture : nous sommes en train de comprendre à quel point elle peut être toxique. (…)

    Les gens trouvent très difficile d’identifier ce qui est pertinent. Il est beaucoup plus facile d’identifier ce qui est nouveau. Le pertinent contre le nouveau : voilà la bataille fondamentale de la période actuelle. Les médias veulent nous faire croire que l’information nous offre une sorte d’avantage compétitif, et beaucoup tombent dans le panneau. Nous devenons anxieux quand nous sommes coupés de l’afflux d’information. En réalité, la consommation de nouvelles est un handicap : plus elle est faible, plus gros est votre avantage.

    Rolf Dobelli, « News is bad for you – and giving up reading it will make you happier », The Guardian, 12 avril 2013.
    http://www.guardian.co.uk/media/2013/apr/12/news-is-bad-rolf-dobelli

    #Coupures_de_presse (Le Monde diplomatique, #2013/05) http://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/A/49070