• 17 décembre 2018 « Pense-bête
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=7623

    Pour la première fois depuis des lustres, l’exécutif au pouvoir a reculé face à un rapport de force auto-organisé hors les vieux cadres paritaristes de la lutte syndicale. On ne doit ni minorer ni surestimer cette victoire, obtenue malgré l’enfumage des gouvernants et le recours à une armada répressive délirante.
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    Pour la première fois depuis des lustres, l’exécutif au pouvoir a reculé face à un rapport de force auto-organisé hors les vieux cadres paritaristes de la lutte syndicale. On ne doit ni minorer ni surestimer cette victoire, obtenue malgré l’enfumage des gouvernants et le recours à une armada répressive délirante.
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    Pour la première fois depuis des lustres, l’exécutif au pouvoir a reculé face à un rapport de force auto-organisé hors les vieux cadres paritaristes de la lutte syndicale. On ne doit ni minorer ni surestimer cette victoire, obtenue malgré l’enfumage des gouvernants et le recours à une armada répressive délirante.
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    n a exclu d’emblée cette masse de précaires en tous genres – victimes depuis des décennies d’un saucissonnage statutaire du marché de l’emploi, de la non-indemnisation des périodes de chômage et de la stigmatisation pour les bénéficiaires des minimas sociaux –, de toute possibilité d’y gagner eux aussi ne serait-ce que des miettes en terme de survie.
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    D’où l’urgence à faire émerger dans les cahiers de doléances, les actions, les banderoles, les tags, les slogans, toutes les parts maudites de ce mouvement : ceux qui n’ont eu que silence et mépris, moins que rien. Et pourtant ils existent, ces bouche-trou vacataires, ces CDD à perpétuité, ces chômeurs en fin de droits, ces bénéficaires du RSA sous contrôle humiliant, ces stagiaires interchangeables à 400 boules le taff de 35 heures, ces intérimaires et saisonniers hyper-corvéables, ces employées en sous-traitance du nettoyage payées au lance-pierre, ces auto-entrepreneurs au rabais sans retraite ni chômdu, ces esclaves ubérisés par le challenge hyperconcurrentiel, ces privés d’allocs pour trop perçu, ces locataires insolvables en baisse d’APL, ces étudiants extra-européens qui voient augmenter de 1500% leurs frais d’inscriptions, ces travailleurs immigrés légaux qui ne toucheront pas la prime d’activité faute de prouver 5 ans d’activité en continu, etc.

  • Pourquoi le Kremlin n’est pas derrière les Gilets jaunes et Facebook n’est pas à l’origine de la polarisation politique de nos sociétés | Ephemeron
    http://ephemeron.eu/2058

    Après l’échec des récits médiatiques et politiques tentant de circonscrire les Gilets jaunes à une pure revendication catégorielle (« ce sont des gens qui veulent circuler en voiture sans se soucier de l’intérêt général »), à une forme de radicalisation politique (« ce sont les nouvelles « chemises brunes ») où à l’ignorance (« ils ne comprennent rien à la transition écologique »), il a fallu élaborer des théories plus sophistiquées pour expliquer l’incompréhensible.
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    Si le phénomène des Gilets jaunes n’aurait sans doute pas pris l’ampleur et la forme qu’il a aujourd’hui sans Facebook, l’usage politique de Facebook n’existerait pas lui sans une insatisfaction généralisée des populations envers l’ordre établi (régimes autoritaires pour le Printemps arabe, néolibéralisme austeritaire pour les Indignés et autres Occupy, inégalités fiscales et sociales pour les Gilets jaunes) qui n’a rien à voir avec l’outil.
    [...]
    De la même manière, si une part croissante de la population accorde autant de crédit à des rumeurs, voire des informations sciemment manipulées qui circulent sur Facebook c’est parce qu’ils croient fermement que les « grands médias » ne sont pas dignes de confiance (sans être forcement complotistes, ni paranoïaques). En effet, deux français sur trois pensent que les journalistes ne sont pas indépendants du pouvoir politique et économique.
    [...]
    De ce point de vue la concentration de la propriété des médias, la précarisation des journalistes, la proximité idéologique des cadres de l’industrie médiatique avec les pouvoirs en place et leur incapacité à prendre en charge les aspirations populaires sont autant des dangers que les dérives algorithmiques des plateformes.

    Une vision simpliste de la sociologie des usages et de la réception

    Enfin, ce type d’analyse contient également une vision simplificatrice à l’extrême de la sociologie des usages et de la réception de l’information. C’est rarement explicite, mais tout se passe comme si les tentatives de manipulation et les ingérences diverses et réelles dans le débat public autour des Gilets jaunes étaient suivis d’effets automatiques sur le public, conçu par défaut comme un sujet passif, sans esprit critique, isolé dans sa bulle à filtre numérique, susceptible de suivre n’importe quel bot russe ou de croire n’importe quelle rumeur infondée sans la mettre en rapport avec son expérience vécue.

    En somme il s’agit d’un sujet totalement aliéné et réifié par l’efficacité présumée des nouvelles techniques de propagande imparables. On se croirait revenus dans les années 40 et les premières hypothèses de la sociologie fonctionnaliste sur les effets des médias de masse.

  • Danielle Tartakowsky : « Les ’gilets jaunes’, un phénomène miroir du macronisme »
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0600272685469-danielle-tartakowsky-les-gilets-jaunes-un-phenomene-miroir-du

    Le mouvement est moins contre l’impôt que contre l’injustice fiscale et le mauvais usage de l’impôt résumé par l’expression : que fait-on de l’argent ? Ce mouvement traduit l’instabilité qui résulte du détricotage de l’Etat social tel que je l’ai analysé dans mon livre (1). Il faut en revenir à l’histoire : de 1800 à 1930, on a d’abord construit un compromis républicain autour de la classe moyenne de petits propriétaires, dont le poids était suffisant pour ne pas avoir à sceller de compromis social avec les ouvriers. A partir des années 1930, les mobilisations ouvrières contribuent à la construction de notre Etat social et au compromis transpartisan - la charte du Conseil national de la résistance - conclu en 1944 par l’ensemble des formations politiques et syndicales.

    Depuis les années 1980, dans un cadre marqué par le chômage de masse et la mondialisation, l’Etat social se délite. Sans qu’aucun autre compromis n’ait émergé. Conduisant à un mal-être, un mal vivre, à la fois social et démocratique, qu’expriment les « gilets jaunes ». On est dans l’existentiel, pas sur le registre des grandes peurs (Europe, immigration) ni sur l’exigence de changement de modèle. Le message c’est : « On n’en peut plus, on ne nous écoute pas, on veut des mesures concrètes ».

    [...]

    Cinquante ans après Mai 68, l’histoire se répète-t-elle ?

    La comparaison n’est pas bonne. Certains mettent en avant la violence des deux mouvements, mais en mai 1968, les manifestants n’allaient pas sur le territoire de l’autre. Ils défendaient le leur : les étudiants le quartier latin, les ouvriers leurs usines. Ils revendiquaient aussi un changement de société. Et les forces syndicales et politiques, puissantes à l’époque, en sont sorties renforcées.

    [...]

    Des fautes politiques ont été commises la première année. De nombreuses phrases d’Emmanuel Macron ont été perçues comme du mépris. La négation des corps intermédiaires a privé le gouvernement d’interlocuteurs, voire de médiateurs. Et la suppression de l’ISF a cristallisé un sentiment d’injustice, toujours latent en France. Car l’histoire de notre pays est celle d’un peuple acteur depuis 1789. Emmanuel Macron a pu croire que tout lui était possible et il a effectivement gagné des batailles réputées perdues d’avance, telle la réforme de la SNCF . Mais l’idée que la lutte paie marque toujours l’imaginaire des Français, même si cela n’a plus été vrai depuis longtemps. Il ne faudrait pas qu’elle soit remplacée par cette autre idée que c’est la violence qui paierait.

    Le mouvement syndical a pris des coups majeurs ces dernières décennies, et constater son affaiblissement n’est pas une nouveauté. De 1986 à 1997, les manifestations débouchaient sur des victoires comme si elles faisaient fonction de référendum d’initiative populaire. Puis l’année 2003, avec la résistance du gouvernement Raffarin sur les retraites, a marqué un coup d’arrêt.

    Le mouvement syndical a pris des coups majeurs ces dernières décennies, et constater son affaiblissement n’est pas une nouveauté. De 1986 à 1997, les manifestations débouchaient sur des victoires comme si elles faisaient fonction de référendum d’initiative populaire. Puis l’année 2003, avec la résistance du gouvernement Raffarin sur les retraites, a marqué un coup d’arrêt.

  • Patrouiller, dénoncer, détruire : comment le vigilantisme est né à Calais
    http://theconversation.com/patrouiller-denoncer-detruire-comment-le-vigilantisme-est-ne-a-cala

    Les collectifs anti-migrants ont ainsi mené une activité soutenue entre 2013 et 2016, incluant des citoyens a priori sans affiliation politique particulière. Ils sont pourtant discrètement appuyés par des groupuscules d’extrême droite qui oeuvrent plus ou moins dans l’ombre, et grâce aux réseaux sociaux.

    Si ces derniers attirent l’attention médiatique, par exemple le groupe des Identitaires, ils essaiment aussi désormais parmi « Monsieur et Madame Tout Le Monde ».

    [...]

    Ces groupes ne vont pas ainsi seulement manifester, mais aussi agir contre les migrants, en les surveillant, en les signalant en ligne, voire en intervenant directement à leur encontre.

    [...]

    Les militants de Sauvons Calais nient avoir participé à ces actes « individuels commis par des gens perturbés ». Cette version est mise à mal par Alain Fauquet, le maire du village, qui nous affirme lors d’un entretien que les militants de Sauvons Calais ont « remplit des grands sacs de pierres [pris] sur la voie ferrée pour organiser le caillassage » sans nécessairement les jeter eux-mêmes, se contentant de fournir les pierres.

    Ces faits illustrent une violence de groupe organisée, certes minimisée mais aussi une stratégie d’évitement. Les militants agissent en sous main afin de ne pas se voir attribuer la responsabilité des violences et préserver ainsi une forme de « respectabilité ».

    [...]

    Les groupes anti-migrants à Calais sont ainsi représentatifs d’un certain flou entretenu sciemment par certains militants de l’extrême droite, permettant d’impliquer des citoyens « ordinaires » dans des actes de violence collective.

    Ce type de mouvement contre l’immigration n’est pas isolé en Europe, loin de là. En Allemagne, les actes contre les migrants se sont multipliés pour culminer dans des journées de mobilisations et de violences à Chemnitz lors du mois d’août 2018.

    Cette tendance se retrouve aussi en Italie ou les actes de vigilantisme contre les migrants se multiplient depuis l’accession de la Ligue de Matteo Salvini au pouvoir

    De même, en Bulgarie, des milices traquent les migrants à la frontière turque.

    En France, les groupes de « Calaisiens » semblent avoir trouvé une postérité avec les actions du mouvement Génération Identitaire, qui a bloqué la frontière franco-italienne et mène campagne contre les ONG qui soutiennent les migrants en Méditerranée.

  • Facebook a déjoué une campagne de propagande en français
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/11/28/facebook-a-dejoue-une-campagne-de-propagande-en-francais_5389576_4408996.htm

    Au total, six pages Facebook et une dizaine de comptes Instagram postaient des messages ou des images en français. Tous formaient un seul et unique réseau, piloté par un ou plusieurs individus. Ils brassaient des thèmes variés, mais beaucoup abordaient, à intervalles réguliers, des questions sociales ou politiques. Trois se faisaient passer pour des femmes noires ; un autre postait des contenus liés aux femmes et à la mode musulmanes ; un compte était consacré au football ; d’autres prétendaient être un trotskiste, un militant nationaliste ou un citoyen engagé dans l’écologie. Les deux comptes Facebook semblaient, selon les éléments recueillis par le DFR Lab, aborder essentiellement des problématiques féministes.
    [...]
    Outre la politique, de nombreux comptes ont partagé des images et des textes plus neutres, voire positifs, très vraisemblablement pour construire leur audience auprès de catégories bien spécifiques de la population, expliquent les chercheurs,
    [...]
    Certains comptes, sans poster d’images ou de textes ouvertement politiques, abordaient des thèmes sociétaux, comme les discriminations, l’exploitation de l’Afrique par l’Occident ou l’écologie.
    [...]
    D’abord, la stratégie déployée par ces comptes pour attirer des abonnés, notamment auprès de segments bien précis de la population. Ensuite, la prégnance des thématiques sinon politiques, du moins sociales, qui parfois sont loin de faire consensus dans la société française.
    [...]
    La combinaison de ces deux facteurs fait penser « aux opérations de manipulation de la Russie, qui utilisaient des inquiétudes et des tensions sociales pour promouvoir la division et attaquer des hommes et femmes politiques dans différents pays », écrivent-ils. Ils ajoutent cependant qu’il « n’y a pas suffisamment de preuve pour attribuer avec certitude [ce réseau de comptes] à l’Internet Research Agency. »

  • http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/11/21112018Article636783828370437579.aspx

    En clair, le choix de l’établissement en 3ème va s’avérer déterminant pour l’avenir du jeune. En avançant ainsi l’âge de l’orientation, la réforme effectue un premier tri social de façon importante d’autant que le ministère s’est bien gardé de toucher aux filières professionnelles et technologiques.

    Le deuxième outil de sélection ce sont les maths. Celles ci ne sont plus obligatoires à partir de la première. Ne suivront un enseignement mathématique en première et terminale que les jeunes qui les demanderont. En même temps les nouveaux programmes ont nettement relevé le niveau des spécialités mathématiques. Il n’y a plus de place pour les élèves moyens en maths à partir de la première, comme ceux de ES. Soit ils investissent dans les maths pour pouvoir suivre en première soit ils laissent tomber. Là est le piège puisque les attendus de la quasi totalité des formations supérieures longues exigent des maths. C’ets le cas par exemple de la psychologie.

    De piège en piège, sous couvert de liberté ,la réforme sélectionne et elle le fait scolairement et socialement. Ce sont les élève sles mieux informés qui vont tirer leur épingle du jeu. Or on sait bien que cette information est le propre des familles et des établissements privilégiés.

  • https://usbeketrica.com/article/silicon-valley-capitalisme-dechaine

    Le coût de la vie dans la « Valley » assomme aussi ceux qui, comme Gee et Virginia, respectivement fondateur d’une start-up et au service financier d’Hewlett-Packard, gagnent 350 000 dollars par an, soit six fois le salaire national médian d’un foyer, mais appartiennent ici à la « classe moyenne ». Coût exorbitant de la vie, inflation des loyers, creusement des inégalités, pollution environnementale liée à la production de silicium dans les années 1970…

  • https://noiriel.wordpress.com/2018/11/21/les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-lhistoire/amp

    Les paysans et les artisans du XVIe siècle disaient : « J’ai mal à la foi au lieu de dire j’ai mal partout ». Aujourd’hui, les gilets jaunes crient « j’ai mal à la taxe au lieu de dire j’ai mal partout ». Il ne s’agit pas, évidemment, de nier le fait que les questions économiques sont absolument essentielles car elles jouent un rôle déterminant dans la vie quotidienne des classes dominées. Néanmoins, il suffit d’écouter les témoignages des gilets jaunes pour constater la fréquence des propos exprimant un malaise général.
    [...]
    « Avoir mal partout » signifie aussi souffrir dans sa dignité. C’est pourquoi la dénonciation du mépris des puissants revient presque toujours dans les grandes luttes populaires et celle des gilets jaunes n’a fait que confirmer la règle.
    [...]
    Une étude qui comparerait la façon dont les médias ont traité la lutte des cheminots au printemps dernier et celle des gilets jaunes serait très instructive. Aucune des journées d’action des cheminots n’a été suivie de façon continue et les téléspectateurs ont été abreuvés de témoignages d’usagers en colère contre les grévistes, alors qu’on a très peu entendu les automobilistes en colère contre les bloqueurs.
    [...]
    Avec le recul du temps, on s’apercevra peut-être que l’ère des partis et des syndicats a correspondu à une période limitée de notre histoire, l’époque où les liens à distance étaient matérialisés par la communication écrite. Avant la Révolution française, un nombre incroyable de révoltes populaires ont éclaté dans le royaume de France, mais elles étaient toujours localisées, car le mode de liaison qui permettait de coordonner l’action des individus en lutte reposait sur des liens directs : la parole, l’interconnaissance, etc. L’Etat royal parvenait toujours à réprimer ces soulèvements parce qu’il contrôlait les moyens d’action à distance. La communication écrite, monopolisée par les « agents du roi », permettait de déplacer les troupes d’un endroit à l’autre pour massacrer les émeutiers.
    [...]
    L’histoire montre pourtant qu’une lutte populaire n’est jamais complètement vaine, même quand elles est réprimée. Le mouvement des gilets jaunes place les syndicats et les partis de gauche face à leurs responsabilités. Comment s’adapter à la réalité nouvelle que constitue la « démocratie du public » pour faire en sorte que ce type de conflit social – dont on peut prévoir qu’il se reproduira fréquemment – soit intégré dans un combat plus vaste contre les inégalités et l’exploitation ?

    • L’une des questions que personne n’a encore posée à propos des gilets jaunes est celle-ci : pourquoi des chaînes privées dont le capital appartient à une poignée de milliardaires sont-elles amenées aujourd’hui à encourager ce genre de mouvement populaire ? La comparaison avec les siècles précédents aboutit à une conclusion évidente. Nous vivons dans un monde beaucoup plus pacifique qu’autrefois. Même si la journée des gilets jaunes a fait des victimes, celles-ci n’ont pas été fusillées par les forces de l’ordre. C’est le résultat des accidents causés par les conflits qui ont opposé le peuple bloqueur et le peuple bloqué.

      Cette pacification des relations de pouvoir permet aux médias dominants d’utiliser sans risque le registre de la violence pour mobiliser les émotions de leur public car la raison principale de leur soutien au mouvement n’est pas politique mais économique : générer de l’audience en montrant un spectacle. Dès le début de la matinée, BFM-TV a signalé des « incidents », puis a martelé en boucle le drame de cette femme écrasée par une automobiliste refusant d’être bloqué. Avantage subsidiaire pour ces chaînes auxquelles on reproche souvent leur obsession pour les faits divers, les crimes, les affaires de mœurs : en soutenant le mouvement des gilets jaunes, elles ont voulu montrer qu’elles ne négligeaient nullement les questions « sociales ».

      Au-delà de ces enjeux économiques, la classe dominante a évidemment intérêt à privilégier un mouvement présenté comme hostile aux syndicats et aux partis. Ce rejet existe en effet chez les gilets jaunes. Même si ce n’est sans doute pas voulu, le choix de la couleur jaune pour symboliser le mouvement (à la place du rouge) et de la Marseillaise (à la place de l’Internationale) rappelle malheureusement la tradition des « jaunes », terme qui a désigné pendant longtemps les syndicats à la solde du patronat. Toutefois, on peut aussi inscrire ce refus de la « récupération » politique dans le prolongement des combats que les classes populaires ont menés, depuis la Révolution française, pour défendre une conception de la citoyenneté fondée sur l’action directe. Les gilets jaunes qui bloquent les routes en refusant toute forme de récupération des partis politiques assument aussi confusément la tradition des Sans-culottes en 1792-93, des citoyens-combattants de février 1848, des Communards de 1870-71 et des anarcho-syndicalistes de la Belle Epoque.

    • Un manager répondrait probablement « Le droit à l’erreur ».

      La publicité anticipée pour les gilets jaunes (auxquels ils ne croyaient pas) pouvait aussi.
      – Profiter à un secteur d’activité, celui de la bagnole, vous devez changer de voiture.
      – Eviter de parler d’autre chose.
      – Annoncer d’immenses manifestations, afin de les décrédibiliser le lendemain en annonçant une faible participation, ce qu’ils ont fait, un plantage en beauté.

      Ils ne sont pas intelligents, ces gens là, ce ne sont que des requins.

  • https://www.meta-media.fr/2018/11/11/bientot-lere-post-news.html

    Face à un monde de plus en plus complexe et incertain, les gens se replient dans leur bulle. C’est le sacre de la vie privée, nouvelle zone prioritaire à défendre et cœur de la vie sociale. Isolés, ils ne se préoccupent plus que d’eux-mêmes et se déplacent moins. Enfermés dans leurs podcasts, ils attendent, chez eux, leur colis Amazon et ils « bingewatchent » les séries Netflix. Même caricaturale, la description sonne vrai.
    [...]
    Aider à tenter de refaire société est un nouveau et grave défi pour les rédactions et nos nouvelles tribus éclatées. L’information est un bien commun. Y accéder, un droit de l’homme. Mais des communautés solidaires ne peuvent fonctionner que si nous nous sentons aussi connectés à ceux qui ne pensent pas comme nous.