• Je suis en cours de lecture du livre Résister de Salomé Saqué et j’ai la même frustration que depuis 40 ans quand on me cause du FN. Il n’existerait que le FN qui serait d’extrême droite. Et ce ne serait que le FN qui serait en mesure d’appliquer une politique extrême, et qui serait en volonté de détruire l’équilibre des pouvoirs. Elle écrit sur notre époque, et elle semble, je n’en suis qu’au premier tiers, totalement faire abstraction des attaques frontales à la séparation des pouvoirs de Macron, mais AUSSI de Hollande, quand il nous a déglingué la hiérarchie des normes, sous le fallacieux prétexte d’alléger le droit du travail. Et si je parle de 40 ans en arrière, c’est parce qu’à l’époque déjà, ça se tripotait sur les réseaux capitalistiques du FN, tout en ignorant superbement la façon dont le FMI, l’OCDE, le GATT, etc, préparaient tranquillement le terrain pour appliquer la même politique, la violence en moins, appliquée en Amérique du Sud la décennie précédente, politique inspirée par les Chicago Boys, politique que Milei, en zombie de Pinochet, applique désormais en Argentine, à l’occasion d’un hold up électoral qui devrait tous nous faire réfléchir quand on évoque la nature forcément positive du vote et de la démocratie.

    Bref, je continue la lecture, mais.

    • Le livre est court, j’ai donc déjà terminé.

      La suite évoque la bataille culturelle.

      Ce matin, je lis Irénée Régnauld évoquer une influenceuse d’extrême droite que Salomé Saqué évoque elle aussi, pour décrire ce qui sape notre chose publique.

      https://framapiaf.org/@maisouvaleweb@mstdn.fr/113424349217283673

      Oui, nous, là, qui souhaitons un monde meilleur, on regarde les vidéos kikoolol de nos ennemis de classe et on en discute ; pourquoi pas ; c’est vrai que c’est édifiant ; je me demande si mon fils tout juste adulte regarde les vidéos de ces gens et s’il les trouve pertinentes ; je l’ignore, il est discret sur ce qu’il fait de sa vie en ligne ; et moi aussi.

      Aussi, voilà, je tâche de mettre quelques idées au clair, suite à la fermeture du livre Résister.

      Tout d’abord, dans mon post précédent, j’ai oublié un rappel historique essentiel, celui de l’intégration dans le droit courant de toutes les mesures initialement réservées dans notre constitution à l’état d’urgence. Ce sont ces mesures qui permettent en toute discrétion d’agir sans contre-pouvoir. J’y repense ce matin en lisant les récits de ce qu’il se passe à Valence en Espagne, où des gens remarquent avec ingénuité qu’il y aurait comme un embargo informationnel sur ce qu’il s’y passe ; sauf évidemment le fait que le gvt de gauche et le roi ont été conspués et qu’il se pourrait que cet accueil chaotique aurait été organisé par l’extrême droite. Les mesures de l’état d’urgence permettent ce type d’action et ces mesures sont l’alpha et l’omega des gouvernements occidentaux de ces 50 dernières années, à la faveur des politiques agressives menées au Moyen Orient et ailleurs. Quand l’extrême droite est au pouvoir, et qu’elle a des responsabilités écrasantes sur l’absence de services de secours significatifs, c’est en effet la première action qu’il est possible de mener, à savoir le blocage des informations. On l’oublie trop souvent, et c’était là où je voulais en venir en évoquant le FMI, c’est que lorsque ces gens s’en prennent aux budgets de l’Etat, sous des prétextes de bon sens, l’austérité, la vie au dessus de nos moyens, etc, ils décident qu’il y aura des morts, et que jusqu’à un certain nombre, c’est parfaitement tolérable, et contrôlable ; un principe qu’on pourrait résumer par la fin justifie les moyens et pour détourner toujours plus d’argent vers les plus riches, quelques morts ne doivent pas être un obstacle on est déjà trop nombreux de toute façon.

      Bref, la suite du livre Résister évoque la bataille culturelle. J’ai un petit peu l’impression qu’elle est déjà perdue, et que sa façon d’expliquer que dans cette bataille, il faut parler gentiment et sans mépris à nos proches et moins proches qui se shootent aux vidéos des influenceurs problématiques, c’est une sorte d’aveuglement. L’impression de lire à nouveau qu’il ne faut pas parler trop fort, qu’il faut être gentil. Et que peut-être qu’en face, ils nous écouteront et nous suivront. Je n’ai pas de solution plus opérationnelle à suggérer. Je constate juste que les vidéos « Is It OK To Punch a Nazi ? » n’ont peut-être pas encore assez infusées.

  • S’adapter aux changements climatiques ... Même pas dans vos rêves (les plus résilients).

    dana hiliot : ""S’adapter, ce n’est pas renon…" - Piaille
    https://piaille.fr/@danahilliot@climatejustice.social/113369452961376979

    « S’adapter, ce n’est pas renoncer. »
    (dixit Barnier)

    Heu ???!!!!

    Ce n’est pas renoncer à quoi exactement ? À la croissance ? Au productivisme ? Au mode de vie occidental ("non négociable" comme le disait déjà en son temps GW Bush) À l’exploitation sans vergogne des ressources humaines et non humaines partout sur la planète ? Etc. ?

    Pour le coup, c’est renoncer totalement à faire quoi que ce soit concernant la catastrophe climatique en cours, excepté ce qu’on fait déjà : l’aggraver, en accélérer le déploiement.

    En résumé (lisez ce plan, c’est rapide, y’a rien dedans) : on va continuer de vivre exactement comme on vit maintenant, mais on va s’adapter aux dégâts inévitables que ce mode de vie induit.

    Les néolibs (et pas qu’eux) ne peuvent pas penser le changement climatique autrement que comme une crise - une crise on la traverse, on la dépasse, c’est un défi (et généralement, on siphonne la vitalité des pauvres pour sauver le système). Ils ne veulent surtout pas, et on les comprend, le penser comme la catastrophe qu’il est, car le penser ainsi, serait remettre en question la structure même du capitalisme global, l’exploitation généralisée, la compétition économique, les États-Nations. Ce serait, pour les capitalistes, se tirer une balle en pleine tête. Et de toutes façons, l’immense majorité des abrutis qui peuplent les pays les plus riches sont d’accord avec Bush : « notre mode de vie n’est pas négociable ».

    Et qu’est-ce que c’est que ce délire de +4°C en 2100 ? Et même : +2,7°C en 2050 ?

    Ont-ils la moindre idée de ce que signifient ces chiffres dans le réel ? 2,7°C, (et je n’ose même pas parler de 3 ou 4°C), ça veut dire que ton adaptation, tu peux te la foutre où je pense. Tu ne t’adapteras à rien du tout. Pour la plupart des gens, ce sera juste la merde complètement et pour pas mal d’entre eux la survie, point barre (et là je ne parle que des riantes contrées de l’Europe de l’Ouest. Dans le Global South, ce sera tout simplement un massacre).

    Les mecs, ils ont lu (enfin) les rapports du GIEC, ont repris les chiffres, mais ont zappé tout le volume consacré aux impacts. (et je vous assure ce que ce volume est lui-même très très mignon comparé à la manière dont je vois les choses).

    Et la blague, c’est qu’en face de ces 4°C 😆 on met quoi ? Un plan national d’adaptation au CG fort de 51 mesures qui m’ont fait hurler de rire. Dans lequel on trouve le mot résilience à toutes les sauces. Lisez ce machin : c’est vraiment « on continue de vivre exactement comme on vit maintenant », mais, « on améliore nos capacités de résilience ». Mais quelle bande d’abrutis finis. Putain, les néolibs, en plus d’être des criminels, ils sont stupides. J’arrive même pas à croire qu’ils soient assez stupides pour penser un seul instant que ce plan complètement creux permettra une quelconque adaptation, je ne dis même pas à 2,7°C, mais à 1,7°C.

    https://www.ecologie.gouv.fr/presse/presentation-du-plan-national-dadaptation-changement-climatique

    En somme ils n’ont absolument rien compris à ce que racontent les scientifiques et tous ceux qui travaillent sur les impacts du CG (présents, passés et à venir). Sans parler des causes : alors là, on est en-deça du néant - à les lire, on a l’impression que le climat s’est soudainement déréglé, pas de bol, sans que personne n’y soit pour rien, comme ça, pif paf boum, 1°C, 2°C, 3°C, c’est con hein, mais bon, ce putain de climat on va le fighter, on va se mobiliser, on va faire bloc, vive la France vive la République et mes couilles en Alaska.

    Bon.
    J’aurais pu écrire ça avant même d’avoir lu une ligne de ce plan adaptation. Mais ils arrivent quand même à me surprendre avec leurs 4°C. Les mecs s’imaginent réellement qu’avec +4°C dans la tronche il y aura encore quelque chose comme les États-Nations, le Capitalisme, la production industrielle, le travail salarié, les assurances habitations, la rénovation thermique ? Non mais faut être perché hein (et manquer pathologiquement d’imagination).

    +4°C, y’aura longtemps que les plus aisés auront fait sécession, vivront dans des domaines fortifiés surarmés après avoir achevé d’accumuler tout ce qu’ils pouvaient accumuler. Il y aura longtemps qu’ils auront renoncé au pouvoir et au profit capitaliste - ils se contenteront de jouir de la fortune qu’ils auront transformé en réserves pour passer ce sale moment, bien à l’abri, protégés par des armées privées.

    Et, +4°C, je vous fait le pari que d’ici là, on se sera tapé au moins une guerre mondiale (sans parler de centaines de conflits régionaux de plus en plus monstrueux) + quelques catastrophes nucléaires, et que le monde sera devenu pour des milliards de gens un enfer.

    Bref, tout cela est lunaire. Ça fait 20 ans que j’écris sur le climat. Je me demande pourquoi je m’énerve encore.
    (SI ! Je suis fou de rage parce que je pense aux générations futures, et aux quelques milliards de pauvres dans le monde qui sont condamnés à l’enfer avec ces « plans » dégoulinants de stupidité, en réalité, des armes létales, de la nécropolitique pure et simple)

    Avec ce lien : https://www.ecologie.gouv.fr/presse/presentation-du-plan-national-dadaptation-changement-climatique

    Source : https://piaille.fr/@danahilliot@climatejustice.social/113369452961376979

  • Je sais plus quoi raconter à mes enfants.

    Il est tard, je suis fatigué et déprimé, je ne vais pas me lancer dans le sujet là-maintenant, mais il faudra bien qu’on aborde cette question un jour ici, parce que moi ça me ronge.

    L’autre jour téléphone, mon beau-père m’a dit : « les enfants, il faut que vous leur transmettiez de l’espoir ». Mais je sais plus trop comment, où, quoi.

  • Le génocide invisible - La méridienne
    https://www.la-meridienne.info/Le-genocide-invisible

    Pour ma part, j’y suis résignée. Ce que peuvent penser de moi des gens qui défendent un génocide m’est complètement indifférent. Ma seule préoccupation est désormais de ne pas décevoir ou trahir celles et ceux – chrétien·nes, juif·ves, musulman·es, athées ou croyant·es – dont je partage la sensibilité sur ce sujet. Comme l’écrit encore Lina Mounzer, le niveau de violence mis en œuvre par Israël dès octobre 2023 était « si bouleversant qu’il a immédiatement divisé le monde en deux : entre ceux qui savaient ce qui se passait et ceux qui le niaient ».

    Naomi Klein - How Israel has made trauma a weapon of war | Israel-Gaza war | The Guardian
    https://www.theguardian.com/us-news/ng-interactive/2024/oct/05/israel-gaza-october-7-memorials

    #Palestine #Israël #génocide #journalisme #invisibilisation #Mona_Chollet #Naomi_Klein #colonisation

  • Entre Israël et l’Iran, la crainte d’une guerre régionale
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/02/entre-israel-et-l-iran-la-crainte-d-une-guerre-regionale_6341552_3210.html

    Plusieurs facteurs ont permis au système israélien de défense de ne pas être saturé : ses capacités d’interception bien sûr, mais aussi l’absence d’aide qu’aurait pu apporter à l’Iran le Hezbollah, rendu impuissant par des frappes israéliennes.

    Le Monde vit dans une autre dimension du multivers (une dimension réservée aux gens qui n’ont pas Internet).

    • [vidéo] Frappes de l’Iran : les images analysées par « Le Monde » montrent plusieurs sites stratégiques israéliens touchés
      https://www.lemonde.fr/guerre-au-proche-orient/video/2024/10/03/frappes-de-l-iran-les-images-analysees-par-le-monde-montrent-plusieurs-sites

      Selon l’armée israélienne, l’Iran a tiré environ 180 missiles en direction de l’Etat hébreu mardi 1er octobre, dont un « grand nombre » d’entre eux auraient été interceptés. Les images filmées lors de l’attaque permettent d’identifier plusieurs sites stratégiques visés par ces tirs : le siège du Mossad à Tel-Aviv et les bases aériennes de Nevatim et de Tel Nof. L’armée israélienne n’a pas détaillé les dégâts subis lors de ces frappes. Des images par satellite prises au lendemain de l’événement montrent qu’au moins un bâtiment de l’une des bases a été touché et endommagé.

      Et donc, après avoir bêtement répété les mensonges de l’armée israélienne, le Monde s’est rendu compte qu’on avait tous vu les vidéos de dizaines de missiles qui arrivaient au sol.

      Et de « la plus grande partie » et « ne pas être saturé », la communication officielle israélienne passe à « un grand nombre ». Demain ce sera « un certain nombre », et ensuite « quelques uns… ».

      Il faudrait vraiment que nos journaux cessent cette habitude de rapporter, le jour même, les propos des officiels israéliens, surtout quand ils ne publient aucun autre point de vue. Parce que c’est systématiquement faux.

    • L’occasion de préciser que le premier jour des combats l’état sioniste reconnaît des morts au sein des terroristes sionistes (très probablement sous-estimées) pour crédibiliser le fait qu’ensuite il n’en reconnaisse que très peu et très rarement.

      C’est ce qui était arrivé début octobre 2023 quand le Hezbollah a commencé à cibler le nord de l’état sioniste.

  • OK, tout le monde a repéré les euphémismes des médias occidentaux depuis cette nuit autour de l’invasion israélienne, mais la palme c’est tout de même Libération avec ce très poétique :
    https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/en-direct-guerre-au-proche-orient-des-troupes-au-sol-israeliennes-sont-en

    L’armée israélienne a annoncé ce mardi 1er octobre que des troupes au sol avaient traversé la frontière pour combattre le Hezbollah dans des villages du sud du Liban, des opérations « limitées, localisées et ciblées » contre des « cibles et des infrastructures terroristes », d’après Tsahal.

    L’euphémisation, ce sacerdoce.

    • Alors : des troupes au sol avaient traversé la frontière n’est absolument pas entre guillemets. Et quand on ne publie qu’un seul et unique point de vue (celui de l’armée israélienne), il y a moyen d’introduire un peu plus de distance que de simples guillemets.

      Monsieur Hitler a annoncé que des troupes au sol avaient traversé la frontière pour libérer les Allemands des Sudètes, des opérations « limitées, localisées et ciblées » contre « des cibles et des infrastructures terroristes », d’après monsieur Hitler. (Je gagne un point Godwin.)

  • Le Monde, messieurs-mesdames : Israël déclenche une brusque escalade du conflit avec le Hezbollah, à un fil de la guerre ouverte
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/24/brusque-escalade-entre-israel-et-le-liban_6331028_3210.html
    avant de t’annoncer 492 morts.

    Hum… 500 morts, on n’est pas passés loin de la « guerre ouverte », dites-donc…

    Puisque pour le 7 Octobre on faisait ce genre de calcul macabre, allons-y : ramené à la population française, c’est comme si Israël venait de tuer en une seule journée plus de 6000 personnes en France dans une campagne massive de bombardements aériens.

    Et donc, si ce n’est pas un acte de guerre ouverte, qu’est-ce que c’est pour le Monde ? Un acte terroriste ? Non, je te rassure : c’est « une confrontation de haute intensité ». C’est rassurant.

    L’euphémisation, ce sacerdoce.

  • Un grand rabbin ne devrait pas justifier les massacres commis à Gaza – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/un-grand-rabbin-ne-devrait-pas-justifier-les-massacres-commis-a-gaza-2024
    https://www.liberation.fr/resizer/XcUl5Od4Zd0x0kVbkmHH54L6Uo0=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3837x2609:3847x2619)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/XCYKOUDXIVEOLJWHPFDMZY4WU4.jpg

    Le grand rabbin Haïm Korsia, en approuvant sans réserve l’intervention militaire meurtrière menée par le gouvernement d’extrême droite israélien, ne peut qu’alimenter l’antisémitisme, dénoncent plusieurs personnalités civiles juives vivant en France.
    par Un collectif
    publié le 10 septembre 2024 à 13h03

    « Plus fort que le glaive est mon esprit » : cette inscription gravée sur le fronton de la synagogue de Strasbourg ne semble pas concerner Haïm Korsia, le grand rabbin de France. Réagissant lundi 26 août sur BFM TV à la tentative d’incendie de la synagogue de la Grande-Motte survenue le samedi 24 août, il a ajouté à la condamnation de cet acte des commentaires sur la situation en Israël et à Gaza qui nous ont indigné·es.

    Comparant l’attaque criminelle du 7 octobre, au cours de laquelle le Hamas a tué près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et enlevé 251 otages, aux crimes de guerre commis par l’armée israélienne depuis onze mois à Gaza, « ce n’est pas du même ordre », a assumé Haïm Korsia, affirmant que « je n’ai absolument pas à rougir de ce qu’Israël fait dans la façon de mener les combats ». Plus même, il indique que « tout le monde serait bien content qu’Israël finisse le boulot et qu’on puisse construire une paix enfin au Proche-Orient », comme si la paix pouvait être construite sur un amoncellement de cadavres, comme si la guerre était un travail comme un autre et comme si les Palestiniens – civils comme combattants du Hamas – étaient les incarnations indifférenciées d’une humanité niée et propre à être éliminée.

    Français juives et juifs, nous ne nous reconnaissons en rien dans sa justification des massacres commis par l’armée israélienne depuis onze mois à Gaza. L’intervention de l’armée israélienne à Gaza a provoqué la mort de plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens, en grande majorité
    des femmes et des enfants. Elle a organisé la destruction systématique des habitations et des infrastructures, n’épargnant ni les écoles ni les hôpitaux, elle a délibérément conduit à affamer et à priver de soins la population, tout en interdisant l’accès du territoire à la presse.

    Le grand rabbin fait honte à son titre religieux en témoignant d’un mépris humain et d’une négation de l’autre, propres au racisme et à la mentalité coloniale. En tant que citoyens, qu’êtres humains, que juives et juifs. Associer judaïsme et défense inconditionnelle du gouvernement criminel d’extrême-droite israélien est d’autant plus inacceptable que cela ne
    peut qu’alimenter l’antisémitisme en laissant croire que tout juif serait solidaire et donc complice des crimes contre l’humanité et du génocide en cours à Gaza.

    Dignité et sécurité aux deux peuples
    L’indispensable lutte contre l’antisémitisme, recrudescent en France et en Europe, ne peut qu’être affaiblie par de telles indignités. En tant que juives et juifs, nous refusons d’être associés à ces propos, comme nous dénonçons les amalgames grossiers entretenus par les instances
    de représentation du judaïsme en France accusant d’antisémitisme tous ceux qui critiquent la politique du gouvernement israélien. Juives et juifs vivant en France, nous écoutons avec respect et soutenons les courageuses voix juives qui en Israël parlent de paix, condamnent la guerre de Gaza, dénoncent l’occupation, appellent à la reconnaissance des droits nationaux
    du peuple palestinien et à une solution pacifique qui, seule, apportera la dignité et la sécurité aux deux peuples palestinien et israélien.

    Nous affirmons en particulier notre solidarité avec B’Tselem (Centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les Territoires occupés), Breaking the silence (regroupant des anciens soldats), Standing together (militant pour un avenir commun entre les deux peuples), les Refuzniks (jeunes Israéliens refusant d’aller combattre à Gaza ou dans les Territoires occupés) et toutes celles et ceux qui s’opposent aux actes criminels menés par Netanyahou et ses ministres, comme Meir Baruchin, enseignant de philosophie et d’éducation civique dans un lycée de Tel-Aviv, inculpé pour « troubles à l’ordre public » et « intention de trahir l’État d’Israël »
    après la publication, en octobre 2023, sur Facebook, de deux courts textes dénonçant la mort de civils palestiniens, tués dans des frappes de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.

    Signataires : Isabelle Avran Journaliste, Simone Bitton Cinéaste, Alain Lipietz Economiste, ancien député européen ; Rony Brauman Ex-président de Médecins sans frontières (MSF) ; Alain Champaux Professeur agrégé ; Nicole Lapierre Socio-anthropologue ; Georges Yoram Federmann Psychiatre gymnopédiste ; Dominique Glaymann Professeur émérite en sociologie ; Véronique Hayem Militante pour la paix ; Pierre Khalfa Economiste, Fondation Copernic ; Danièle Lochak Universitaire ; Véronique Nahoum-Grappe Chercheure en sciences sociales ; Claude Szatan Militant associatif ; Dominique Vidal Journaliste et historien ; Michèle Zémor Ex-conseillère région Ile-de-France, vice-présidente agglomération Plaine commune ; Agnès Zissmann Militante associative.

    repris par : https://aurdip.org/un-grand-rabbin-ne-devrait-pas-justifier-les-massacres-commis-a-gaza

  • La nouvelle normalité - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2024/09/15/la-nouvelle-normalite

    La nouvelle normalité, c’est que même l’éducation n’est plus acquise. La nouvelle normalité, c’est la pauvreté écrasante des étudiants, ce sont leurs files d’attente pour les distributions alimentaires. C’est également des classes sans profs, des écoles sans chauffage, des lycées bondés où les jeunes se prennent les plafonds sur la tête et où il pleut dans les couloirs pendant que le lycée privé entretient sa piscine avec de l’argent public.

    La nouvelle normalité, c’est que la démocratie, la République, la Constitution et même le Droit en général sont des farces avec lesquelles il est loisible de se torcher abondamment et délibérément sans aucune espèce de conséquence. Ce n’est pas une surprise ou même une nouveauté pour tout le monde, mais notre naufrage dans la voyoucratie sans fin et sans fond est tout de même une énorme déconvenue pour ma modeste personne.

    La nouvelle normalité, c’est la xénophobie. La haine. L’inversion des valeurs. Les humanistes sont des criminels. Les haineux ont l’oreille du pouvoir au plus haut niveau et de plus en plus de médias couchés pour y déverser H24 leur bile aigre. Les ennemis, ce sont ceux qui réclament que soient rendus vivants, réels et permanents les mots qui ornent le fronton des derniers bâtiments publics.

  • Résister à la culpabilisation - Mona Chollet - Éditions La Découverte
    https://www.editionsladecouverte.fr/resister_a_la_culpabilisation-9782355222146

    Harcèlement, humiliations, insultes : nous sommes bien averti.es de ces fléaux de la vie en société et nous nous efforçons de lutter contre eux. Mais il y a un cas de figure que nous négligeons : celui où l’agresseur, c’est... nous-même. Bien souvent résonne dans notre tête une voix malveillante qui nous attaque, qui nous sermonne, qui nous rabaisse ; qui nous dit que, quoi que nous fassions, nous avons tort ; que nous ne méritons rien de bon, que nous présentons un défaut fondamental. Cette voix parle particulièrement fort quand nous appartenons à une catégorie dominée : femmes, enfants, minorités sexuelles ou raciales...
    Ce livre se propose de braquer le projecteur, pour une fois, sur l’ennemi intérieur. Quels sont ces pouvoirs qui s’insinuent jusque dans l’intimité de nos consciences ? Comment se sont-ils forgés ?
    Nous étudierons quelques-unes de leurs manifestations : la disqualification millénaire des femmes et, notamment, aujourd’hui, des victimes de violences sexuelles ; la diabolisation des enfants, qui persiste bien plus qu’on ne le croit ; la culpabilisation des mères, qui lui est symétrique ; le culte du travail, qui indexe notre valeur sur notre productivité ; et enfin la résurgence de logiques punitives jusque dans nos combats contre l’oppression et nos désirs de changer le monde.

    par @mona

  • Recommandé par Mona Chollet sur X

    Une étrange défaite - Didier Fassin - Éditions La Découverte
    https://www.editionsladecouverte.fr/une_etrange_defaite-9782348085369

    Avec le recul du temps, les événements qui, après l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023, se sont déroulés en Palestine et leur réception dans une grande partie des lieux de pouvoir, tant politiques
    qu’intellectuels, de la planète apparaîtront à la lumière crue de leur signification : plus que l’abandon d’une partie de l’humanité, dont la réalpolitique internationale a donné maints exemples récents, c’est le soutien apporté à sa destruction que retiendra l’histoire.

    Cet acquiescement à la dévastation de Gaza et au massacre de sa population par l’État d’Israël, à quoi s’ajoute la persécution des habitants de Cisjordanie, a suscité l’indignation de celles et ceux qui, tout en condamnant les actes sanglants ayant déclenché l’offensive, rappelaient les décennies de spoliation, de violence et d’humiliation qui les avait précédés et refusaient la poursuite de l’écrasement d’un peuple et de l’effacement de sa mémoire. Mais on les a stigmatisés et réprimés. Une police de la pensée s’est imposée. Le détournement des mots et l’inversion des valeurs ont mis à l’épreuve l’intelligence politique et le discernement moral. Ce livre propose une archive et une analyse de cette abdication historique.

  • Comme ça a l’air d’immédiatement défriser les virilistes de droite dès que quelqu’un rappelle qu’Alain Delon était un homme violent avec les femmes et ses enfants, voici un article du Figaro Madame de février 2024 : Violences verbales et physiques : la relation d’Alain Delon avec ses proches
    https://madame.lefigaro.fr/societe/actu/violences-verbales-et-physiques-la-relation-ecrasante-d-alain-delon-

    Là, au cœur de la campagne, caché derrière de grandes grilles, la peur régnait en maître, raconte-t-il alors. Là, la colère d’Alain Delon s’abattait comme des coups de fouets sur celle qui partageait alors sa vie. Alain-Fabien avait pris l’habitude d’attendre que l’orage passe. « Huit côtes cassées et un nez fracturé par deux fois. Méritait-elle tout cela ? », s’interrogeait-il pour le journal italien.

    […]

    En 2022, dans son autobiographie, Entre chien et loups (Éd. du Cherche Midi), Anthony Delon, aîné de l’acteur, âgé de 59 ans aujourd’hui, livrait en effet un récit glaçant de son enfance. Comme ce jour où, du haut de ses 10 ans, en vacances avec ses cousins à Douchy, il se serait mal tenu à table. « C’est la fourchette qui va à la bouche et pas le contraire », avait tempêté le père Alain, avant de lui hurler de « se tirer dans sa chambre », et de le rejoindre avec un fouet en cuir. « Même mes chiens, je ne les frappe pas avec ces fouets », aurait-il conclu la séance.

  • J’ai le sentiment très désagréable que si on avait une vidéo officielle d’une réunion de responsables palestiniens en train de discuter pour savoir si c’est légitime d’insérer un bâton dans l’anus d’un prisonnier israélien, et que l’un d’eux beuglait doctement que oui, on a bien le droit de violer un prisonnier israélien, ça ferait autrement plus de bruit, la vidéo serait instantanément passée en boucle sur nos écrans, et aucun de nos médias ne s’autoriserait à euphémiser que le-dit soldat israélien a été « victime de mauvais traitements »…

  • Les journalistes semblent sincèrement et unanimement scandalisés à l’idée qu’un député de gauche condamne la présence d’Israël aux JO, au lendemain même d’une décision historique de la Cour pénale internationale qui condamne Israël.

    C’est un vrai bonheur, non ?, ce spectacle sans cesse renouvelé des peigne-culs et des foutriquets qui peuplent nos médias.

  • Au sujet des motivations des électeurs fachos
    Thread by HugoTouzet on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1805721750052716679.html

    Cette séquence déjà très partagée est intéressante car elle (ré)ouvre enfin le débat stratégique à gauche, bien plus structurant que les questions de personnes. 🧶1/

    https://twitter.com/TF1Info/status/1805658220675187099

    Dans son essai « Je vous écris du front de la Somme » (évoqué ici), Ruffin plaide pour faire des « fâchés pas fachos » la cible prioritaire pour faire gagner la gauche. Il estime que c’est cet électorat qui permettra la bascule. 2/
    Cette option repose sur l’idée que l’abandon de l’État, le recul des services publics, le chômage et les délocalisations auraient poussé de larges pans de l’électorat historiquement de gauche à se tourner vers le RN. En remettant au cœur de la matrice la question 3/
    du travail et des services publics, ces électeurs et électrices seraient alors susceptibles de voter « de nouveau » pour la gauche. J’aimerais ici apporter quelques éléments de réflexion sur cette stratégie, appuyés sur des travaux de sciences sociales. 4/
    En premier lieu il convient de rappeler que les « électeurs de gauche qui votent RN » n’existent pas statistiquement. Le fameux exemple du « communiste qui se tourne vers Le Pen » n’a aucune réalité tangible. Les analyses qui évoquent ce basculement se situent souvent à l’échelle 5/
    d’un territoire. Dans les faits il est possible que des circonscriptions ou départements aient été longtemps à gauche puis qu’au fil des générations la norme soit devenue l’abstention et/ou le vote RN. Mais c’est très différent de parler de basculement à l’échelle individuelle 6/
    Mais arrêtons nous sur le profil du « fâché par facho ». Fâché contre quoi/qui ? Une immense majorité des individus rejettent aujourd’hui E. Macron, mais plus généralement le système capitaliste. Il y a donc des « fâchés » un peu partout. En revanche, le trait absolument 7/
    commun aux électeurs du RN c’est la xénophobie, le rejet de l’autre, l’islamophobie, bref, le racisme. Cela est attesté par toutes les enquêtes quantitatives mais aussi finement détaillé par les travaux qualitatifs. 8/
    Plusieurs mécanismes sont mis au jour. On parle par exemple de conscience « triangulaire » : face à la violence du système économique, on tire sa dignité en se distinguant du haut (les élites) mais aussi du « bas » (et l’occurrence les assistés/les immigrés) 9/
    Plus encore, les électeurs de MLP, s’ils et elles trouvent le système injuste, sont convaincus qu’il n’est pas possible d’en changer. Face à ce constat, la seule solution reste de se protéger de ce qui viendrait nous menacer de l’extérieur et que l’on peut combattre 10/
    La récente campagne de Bardella ayant jeté à la mer en une semaine toutes ses mesures « sociales » sans perdre un demi point de pourcentage dans les sondages est une belle démonstration que la matrice de ses soutiens est avant tout ancrée dans le rejet de l’autre 11/
    Mais un autre point me semble sujet à discussion dans la proposition de Ruffin : en proposant de remettre le « travail » au centre, il suggère que cela pourrait mettre tout le monde d’accord. Or, les électorats LFI et RN 2022 ont des conceptions très différentes du travail 12/
    Je détaille pas ici mais je base mon propos sur des travaux récents que nous menons avec des collègues. En gros : les votant·es de gauches ont une vision principalement solidariste du travail, comme un espace de lutte collective. Ils et elles sont pour davantage 13/
    de protection sociale, qu’il s’agisse de l’assurance chômage par exemple ou de la retraite par répartition. Du côté du RN, on observe une vision beaucoup plus « méritocratique » du travail, qui s’accompagne d’une demande moins forte de protection sociale, d’une condamnation 14/
    plus importante de « l’assistanat ». La question n’est donc pas seulement de savoir s’il est opportun ou non de faire du combat contre les discriminations en tous genre la priorité, mais de prendre conscience que les rapports politique au travail diffèrent considérablement 15/
    d’un bout de l’échiquier politique à l’autre. Cela rappelle, si besoin était, que les dimensions « culturelles » et « économiques » ne sont pas pensées séparément par les individus, elles sont au contraire profondément imbriquées. 16/
    Il est tard et j’avais la flemme, mais je vous promets que je peux mettre en face de chaque argument plusieurs références précises. Pour finir, je veux juste préciser que mon propos de vise pas à appliquer des arguments d’autorité ("la science a dit que..."). 17/
    Un résultat sociologique n’est pas une ligne ni une stratégie politique. Le seul objet de ce trop long thread est de donner quelques éléments de réflexion pour un débat qui va probablement beaucoup nous occuper ces prochains mois. D’ici là, prenez soin de vous et votez NFP /fin

    • Mon grain de sel sur masto.

      Oui, ça me semble assez clair.

      Le rapport au travail aussi : ce sont des gens sur-exploités, dont le corps a souvent été abimé très tôt par des boulots dégueus et mal payés. Ils devraient vouloir + de protection sociale… mais non.

      Il est important pour eux de penser qu’ils ont « choisi » de se faire niquer la santé plutôt que d’être des fainéants. Donc, ils veulent que les autres en chient aussi, pas qu’ils soient + protégés qu’eux ne l’ont été.

      Vignette extraite de l’album « Idées noires » de Franquin, qui est la dernière d’une page où une femme répond au téléphone à un journaliste qui lui demande si c’est cool de vivre à côté d’une centrale nucléaire. Elle dit tout le temps que c’est génial. Une fois raccroché, son mari demande : « Mais pourquoi tu leur a raconté ça ? ». On arrive donc à cette fameuse dernière vignette où on voit le mari bouffé par les tumeurs, ses deux gosses complètement déformés avec des tentacules et des yeux qui sortent de partout et la femme qui hurle : « PARCE QU’IL N’Y A PAS DE RAISON POUR QUE NOUS SOYONS LES SEULS EMMERDÉS ! ».

      Il y a une forme de pensée très religieuse dans cette idée d’un travail pénitence. Une sacralisation de ce qu’on ne peut éviter. Liée à une forte haine de ceux qui ont des jobs « passion », des jobs intéressants et bien payés, les intellos en premier. Le travail intellectuel n’est pas considéré comme du « vrai » travail, puisqu’il ne fait pas mal, n’use pas, ne « fatigue » pas.

      Il y aurait une ébauche de conscience de classe, mais elle est noyée par des simplifications type racisme.

      Sous-jacent, y a le tri social toujours très fort de l’école soit-disant républicaine et le fait que les gosses des classes populaires y sont impitoyablement triés pour la relégation… vers les fameux boulots pénibles, usants et mal considérés.

      Et donc, une rancœur immense contre l’école, les profs et les gens qui « expliquent ».

      + tu fais de la « pédagogie », + tu les fouts en rage.

      Et Mélenchon, c’est quand même le roi des profs qui déroule une pensée construite pendant des plombes.

  • L’éléphant dans la pièce - Une campagne électorale hantée par le racisme anti-Arabes - @mona
    https://www.la-meridienne.info/L-elephant-dans-la-piece

    Si La France insoumise (LFI) subit une telle campagne de diffamation, c’est donc parce qu’elle dénonce avec constance, depuis des mois, le génocide qui se déroule en Palestine. Parler d’« antisémitisme » ou de « haine des juifs » pour cette raison ne traduit qu’une chose : le mépris abyssal pour la vie des Palestiniens, dont l’extermination – une population soumise à une famine organisée et bombardée avec une régularité impitoyable, des lignées familiales entières rayées de la surface de la Terre [5] – est apparemment un non-événement absolu. Sous un abord vertueux, les accusations d’antisémitisme ne sont ici que le paravent d’un racisme anti-Arabes inouï, racisme qui s’exprime autant de manière inconsciente, par la condescendance et la paresse intellectuelle, que par une revendication active.

    S’élever contre un génocide perpétré sous nos yeux avec la complicité (idéologique, politique, militaire [6]) de la France : on aurait pu penser que c’était là un devoir absolu, une question d’honneur. Au lieu de cela, même des commentateurs de bonne foi parlent d’une démarche « électoraliste » ou « communautariste » de la part de LFI. Enfermez le génocide des Palestiniens dans la boîte de l’« électoralisme », et voilà que l’énormité de l’événement, sa monstruosité, son poids dans la conscience du monde, disparaissent comme par magie.

    • Oui !

      Il y a quelques mois, incrédule devant la surenchère dans l’horreur apparemment infinie des crimes perpétrés jour après jour à Gaza, j’avoue avoir pensé que le soutien occidental ne pouvait pas durer, que c’était intenable, que politiciens et journalistes allaient forcément ouvrir les yeux, reconnaître leur erreur, faire marche arrière. Puis j’ai compris ma naïveté. Nos dirigeants et leurs relais médiatiques ne lâcheront jamais le gouvernement israélien. Ils ont choisi le jusqu’au-boutisme dans leur complicité, quelles qu’en soient les conséquences, quitte à nous entraîner dans un désastre généralisé. Et cela implique une répression sans faille de toute opposition.

    • Comme je le disais sur l’autre RS indigent : si « la zone d’intérêt » est indispensable à voir, les fascisants à peine masqués répliquent « mais arrêtez heu de comparer le RN avec des vieilles lunes qui ont heu plus de 80 ans heu, c’est pas pareil maintenant ! ».

      C’est pour cela qu’il faut regarder en face « Green border » qui décrit parfaitement l’Europe actuelle et les monstres que nous sommes collectivement devenus.

      https://www.senscritique.com/film/green_border/57308007

    • « Plutôt Bardella que le Front populaire »
      https://blogs.mediapart.fr/andre-gunthert/blog/260624/plutot-bardella-que-le-front-populaire#at_medium=custom7&at_campaign

      Après deux semaines de campagne, la manipulation opportuniste de l’antisémitisme a discrédité la gauche, faisant obstacle au débat sur l’arrivée au pouvoir d’un parti ouvertement xénophobe.

      Tous ceux qui ont étudié l’histoire de l’Allemagne se sont un jour posé cette question : comment ce pays a-t-il pu basculer dans la barbarie ? Depuis la dissolution brutale de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron au soir du 9 juin, nous avons pu observer plusieurs processus susceptibles de répondre à cette interrogation.

      Marquée par la progression des voix d’extrême-droite entre 2019 et 2024, les élections européennes ont vu leurs scores exploser en France (23% pour le RN en 2019, 31% pour le RN et 5% pour Reconquête en 2024, soit un total de 36%). Face à cette poussée, le président a cédé au réflexe « moi ou le chaos » qui avait assuré sa réélection en 2022. Mais la dissolution a inscrit pour la première fois dans le paysage politique français la perspective concrète d’une majorité pilotée par un parti ouvertement xénophobe, dont le principal projet est la « préférence nationale ». Devant cette menace, on aurait pu s’attendre à ce que le débat public se focalise sur les questions du racisme ou du suprémacisme – application du modèle colonial dans un contexte métropolitain.

      Deux semaines après le démarrage de la campagne, on n’a pourtant rien vu de tel. En lieu et place d’une interrogation des mécanismes du racisme républicain, on a assisté à une campagne de dénigrement d’une rare violence du Nouveau Front populaire, et plus particulièrement des Insoumis, par une écrasante majorité des médias, des acteurs politiques ou des personnalités en vue. La réunion soudaine des forces de gauche après la décision présidentielle avait en effet surpris les spécialistes, en créant les conditions d’une opposition vigoureuse à la menace d’extrême-droite.

      Cette hypothèse a fait long feu. Un éditorial du Monde du 23 juin, en mettant en musique les éléments de langage macronistes de l’opposition aux « extrêmes », a révélé le principal stratagème utilisé par le camp bourgeois. En reprenant les accusations récentes d’antisémitisme proférées à l’encontre de la France insoumise dans le contexte de l’invasion de Gaza, il devenait non seulement possible de disqualifier un adversaire politique, mais d’établir une équivalence entre le racisme consacré du mouvement créé par Jean-Marie Le Pen et l’« antisémitisme d’atmosphère » reproché à plusieurs Insoumis – décrédibilisant par la même occasion l’ensemble de la coalition de gauche.

      Un autre article du Monde, publié le 6 janvier, avait illustré la méthode employée pour faire le procès de Jean-Luc Mélenchon. Un échafaudage brinquebalant de calomnies, de soupçons, de raccourcis, d’amalgames ou de présupposés racistes devenait l’instrument d’une mise à l’index infamante. A défaut d’éléments à charge qui auraient pu alimenter une plainte en justice, le terme d’« ambiguïtés », volontiers repris sur les plateaux télé, aurait dû suggérer la fragilité de ce parti-pris. Il aura pourtant suffi à discréditer la seule force politique ayant ouvertement pris le parti du peuple palestinien.

      Un paragraphe de l’éditorial du 23 juin est révélateur. Par ses « sous-entendus nauséabonds », explique Le Monde, Jean-Luc Mélenchon « tente d’exploiter la colère liée au massacre des Palestiniens de Gaza pour conquérir des électeurs issus de l’immigration. Niant l’explosion des agressions antisémites et la peur de nombreux juifs, renvoyant ses contempteurs à une judéité supposée (…), il jette de l’huile sur le feu, essentialisant chaque Français musulman en victime palestinienne, chaque Français juif en suppôt de Benyamin Nétanyahou. »

      Les arrières-pensées attribuées à Mélenchon dévoilent l’impensé de la défense inconditionnelle d’Israël. Pour l’éditorialiste anonyme, il est apparemment inimaginable que l’on puisse s’opposer au massacre à Gaza pour des raisons humanitaires ou politiques. Gommant l’émotion mondiale suscitée par les représailles israéliennes, l’essentialisation que traduit l’opposition exclusive entre juifs et musulmans ne semble pouvoir envisager les réactions au conflit que sous la forme d’une assignation de nature raciale. Mais les étudiants mobilisés dans le monde entier contre les visées de l’extrême-droite israélienne sont-ils tous musulmans ? Et que dire des Israéliens qui manifestent contre le gouvernement Netanyahou au sein même de l’Etat hébreu ?

      Le refus de penser la nature coloniale du conflit est un biais injustifiable au regard de l’histoire de la Palestine depuis 1948. Mais la focalisation sur l’antisémitisme évacue également ce que Mona Chollet dénomme « l’éléphant dans la pièce ». « Sous un abord vertueux, écrit la journaliste, les accusations d’antisémitisme ne sont ici que le paravent d’un racisme anti-Arabes inouï, qui s’exprime autant de manière inconsciente, par la condescendance et la paresse intellectuelle, que par une revendication active. »

      Avec l’arrivée des premiers sondages, qui montrent l’avance du Rassemblement national, on aperçoit les rudiments d’une nouvelle séquence du débat public, plus orientée sur les choix du programme de Jordan Bardella. Va-t-on enfin questionner la montée du racisme à l’encontre des non-blancs, que la perspective du succès des partis xénophobes contribue à renforcer ? En attendant, l’instrumentalisation de l’antisémitisme, accusation d’une extrême gravité morale, aura convaincu de nombreux électeurs de préférer l’abstention, si ce n’est l’extrême-droite, au moment décisif. Plutôt Bardella que le Front populaire. En cédant à une condamnation relevant plus de l’antipathie de classe que de l’analyse politique, une grande partie des médias, de la bollosphère aux quotidiens de la bourgeoisie de centre-gauche, portent une lourde responsabilité dans ce triste épisode.

      Références
      Sandrine Cassini, « Antisémitisme : comment Jean-Luc Mélenchon cultive l’ambiguïté », Le Monde, 5 janvier 2024.
      Ludivine Bantigny (coll.), « Réponse collective à une infamie. Sur l’accusation d’antisémitisme portée contre LFI », 17 juin 2024.
      Editorial, « L’antisémitisme de droite ou de gauche, un même poison », Le Monde, 22 juin 2024.
      Mona Chollet, « L’éléphant dans la pièce », La Méridienne, 25 juin 2024 .

  • « Je n’ai pas pensé mon combat comme féministe. Je sauvais ma peau » | Julie Quéré
    https://www.la-meridienne.info/Julie-Quere-Je-n-ai-pas-pense-mon-combat-comme-feministe-Je-sauvais-

    Douze ans avant #MeToo, le procès du réalisteur Jean-Claude Brisseau, accusé d’avoir fait subir à des dizaines d’actrices des « essais » pornographiques, fut la première grande affaire de violences sexuelles à éclater dans le cinéma français. Source : La méridienne

  • Longtemps que je n’ai pas fait un #SeenthisSaitTout : je me souviens du travail d’un-e artiste qui avait remplacé les corps de personnes noires par des corps de personnes blanches sur des photos de conflits et de massacres, pour mettre en évidence la différence de perception en Occident. Mais je n’arrive pas du tout à retrouver ce travail. Est-ce que quelqu’un le connaîtrait ?

  • Pierre Abi-Saab à propos d’une chanson méconnue de Fairouz, qui circule beaucoup en ce moment :
    https://video.twimg.com/amplify_video/1761713267074838528/vid/avc1/480x270/t6hYQ2fD9C0rJJ7v.mp4

    أغنية خاصة جدّا لـ #فيروز يتم تداولها بكثافة هذه الأيام على المجموعات ومواقع التواصل. يكتشفها كثيرون بدهشة فهي غير معروفة، وغير موجودة في أي اسطوانة لفيروز بحدود معرفتي وإطلاعي (1). غنتها مرة واحدة في #الجزائر، العام 1968 اي بعد #النكسة! ثم اختفى أثرها. لكنها حسب بعض المراجع اقدم بكثير… ألفها #الأخوان_رحباني العام 1956، عاماً قبل أغنية «راجعون». لا يحتاج المرء إلى أن يكون ناقداً متخصصاً، كي يلاحظ أن هذا النص النثري المباشر، لا يشبه أي أغنية أخرى للرحبانيين: «كان القضاةُ تعبوا… أتعبَهُم طول النقاش/فأغلقوا الدفاتر وذهبوا للنوم/ وكان في الخارج صوتُ شتاء وظلامْ/ وبائسون يبحثون عن ســلامْ/ والجوعُ في ملاجىْ المشرّدين ينامْ/ وكانتِ الرياحُ ما تزالْ/ تقتَلعُ الخيامْ»… الأغنية تعكس عبقرية الأخوين ورؤيويّتهما. أم أن العالم الخاضع للهيمنة الاستعمارية الغربية لم يتقدّم قيد أنملة طوال 75 عاماً؟ وقضية فلسطين لا تزال جرحاً راعفاً في وجدان الانسانية؟

    (1) بعض المعلومات تحتاج إلى تدقيق. آلو، #محمود_الزيباوي؟

    • سافرت القضيه
      سافرت القضية تعرض شكواها في ردهة المحاكم الدولية
      وكانت الجمعية قد خصصت الجلسة للبحث في قضية القضية
      وجاء مندوبون عن سائر الأمم جاؤوا من الأمم
      من دول الشمال والجنوب
      والدول الصغيرة والدول الكبيرة
      واجتمع الجميع في جلسة رسمية
      وكانت الجمعية قد خصصت الجلسة
      للبحث في قضية القضية
      وخطب الأمين العام حكى عن السلام
      وبحث الأعضاء الموضوع
      وطرح المشروع عدالة القضية

      وقف إطلاق النار إنهاء النزاع
      التصويت التوصيات البت في المشاكل المعلقة الإجمـــــاع
      وصرحت مصادر موثوقه نقلا عن المراجع المطلعه
      ودرست الهيئة وارتأت الهيئة
      وقررت الهيئة إرسال مبعوث
      وصرح المبعوث بأنه مبعوث
      من قبل المصادر وأن حلا مـــا
      في طريق الحل وحين جاء الليــــل
      كان القضــاة تعبــــوا أتعبهم طــــول النقاش
      فأغلقوا الــدفاتر وذهبـــوا للنـوم
      وكان في الخــارج صوت شــتاء وظلام
      وبائســون يبحثون عن ســلام
      والجوع في ملاجى المشردين ينام
      وكانت الرياح ماتزال
      تقتلع الخيــــام

  • Le gouvernement refuse de subventionner les associations féministes « ambiguës » sur le massacre du 7 octobre
    https://www.nouvelobs.com/societe/20240211.OBS84352/le-gouvernement-refuse-de-subventionner-les-associations-feministes-ambig


    Doc, tu n’es plus sanctionné sur tes réactions ou tes propos, mais sur ton absence de réaction.
    Tu as ordre d’affirmer que tu penses comme le gouvernement.
    #Police_de_la_pensée #dystopie

    Depuis l’attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre et les représailles israéliennes, le collectif Nous toutes, et plus largement les associations et figures féministes en France s’étaient vus reprocher un « silence » sur les informations et témoignages faisant état de viols commis par des hommes du Hamas.

  • Read novelist Lana Bastašić’s blazing response to yet another act of literary censorship. ‹ Literary Hub
    https://lithub.com/read-novelist-lana-bastasics-blazing-response-to-yet-another-act-of-literary

    It is my political and human opinion that children should not be slaughtered and that German cultural institutions should know better when it comes to genocide.

    –Lana Bastašić

    #Allemagne #censure

  • De plus en plus de voix soulignent que les pays qui ont coupé leur financement à l’UNRWA le lendemain même de l’ordonnance de la cour internationale sont certainement en train de participer elles-mêmes au crime de génocide.

    J’aurais même tendance à penser que c’est là la réponse des amis d’Israël à l’ordonnance de la cour. C’est plus qu’un « contrefeu » destiné à détourner l’attention : au contraire, c’est ce qu’en anglais on nomme « power move » (An aggressive action taken to demonstrate power and dominance.) Montrer que la décision de la cour non seulement n’aura aucun effet pratique pour les Palestiniens (les médias ne cessent déjà de répéter que l’ordonnance est inutile, parce qu’elle sera sans effet), mais qu’au contraire plus on ira dans sur cette voie (de la justice internationale) et plus les Palestiniens souffriront.

  • Le monde d’après | Mona Chollet
    https://www.la-meridienne.info/Le-monde-d-apres

    Toute la circulation de la compassion est détraquée dans cette guerre. Le dispositif idéologique qui s’est mis en place exige constamment des soutiens des Palestiniens qu’ils fournissent des preuves de leur empathie pour les civils israéliens tués, tout en semblant s’acharner, simultanément, à essayer de décourager cette compassion. En la refusant obstinément aux Palestiniens, d’abord, et ce, depuis des décennies. Source : La méridienne