• « Nos vies se déploient au-delà de notre peau » - La méridienne
    http://www.la-meridienne.info/Nos-vies-se-deploient-au-dela-de-notre-peau

    En supposant que toutes nos pulsions soient égo-générées, les thérapeutes ont tendance à considérer les sentiments de désespoir à l’égard de notre planète comme des manifestations de quelque névrose privée. Une fois, alors que j’avais confié à une psychothérapeute mon indignation concernant la destruction de forêts anciennes, elle m’expliqua que les bulldozers représentaient ma libido et que ma détresse jaillissait de la peur de ma propre sexualité. Un professeur m’a écrit ceci : “Même dans mon groupe de thérapie, j’ai arrêté de mentionner mes craintes de contamination par la décharge toxique située près de notre ville. Les autres ne cessaient de me dire : “Que cherchez-vous à fuir dans votre vie en vous créant ces soucis ?”” (...)

    #écologie #individualisme #écoféminisme

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Noël iconoclaste : de la #maternité
    http://hypathie.blogspot.fr/2017/12/noel-iconoclaste-de-la-maternite.html

    Voilà, c’est Noël encore une fois, cette fête de famille où on finit par s’engueuler en fin de repas, après un long trajet dans les embouteillages ou dans des trains bondés, puisque tout le monde part en même temps, après avoir dévalisé les magasins, tout ça pour fêter la naissance d’un garçon -je sais on nous le vend comme la naissance d’un enfant, sauf que si une fille était née, on n’en parlerait pas. Et bien sûr, tout bénéfice, c’est de la propagande patriarcale pour la maternité.

  • « Comme si ta vocation était de me conforter dans la mienne » - La méridienne
    http://www.la-meridienne.info/Comme-si-ta-vocation-etait-de-me-conforter-dans-la-mienne

    « Lui, il écrit jour et nuit ; elle, elle l’aime et l’aide par sa présence », disait Laure Adler en introduction à la dernière de ses trois émissions consacrées à André Gorz (1923-2007) et à sa relation avec sa femme Dorine Keir (France Inter, 25-27 décembre 2017). Figure centrale de la pensée écologiste et de la critique du travail, théoricien du revenu garanti, Gorz est un intellectuel important pour moi. Et pourtant ces émissions m’ont exaspérée — et pas seulement par le choix d’inviter Daniel Cohn-Bendit dans la dernière.

    #féminisme #Gorz #écologie #amour

  • Mouvement d’occupation des écoles : « On demande juste l’application de la loi »
    https://rebellyon.info/Mouvement-d-occupation-des-ecoles-Quand-18526

    Nicolas est enseignant auprès d’élèves dont la langue parlée n’est pas le Français (allophones). Il participe au mouvement d’occupation des écoles pour loger les familles de ses élèves. Il a raconté à une contributrice de Rebellyon la vie de ses élèves qui dorment dehors, celle d’une école qui se mobilise et les pressions de l’inspecteur d’académie qu’il subit.

    #Infos_locales

    / #Migrations_-_sans-papiers, #Éducation_-_partage_des_savoirs, #Manchette, #Logement_-_Squat, #Luttes_dans_les_écoles_pour_le_logement

  • Palestine : A girl’s chutzpah -

    Ahed Tamimi, 16, is a heroine, a Palestinian heroine. Maybe the intifada of slappings will succeed where all other methods of resistance have failed

    Gideon Levy Dec 20, 2017
    read more: https://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.830229

    Last Tuesday, Israel Defense Forces soldiers shot Hamed al-Masri, 15, in the head, wounding the unarmed boy from Salfit severely. On Friday, soldiers shot the unarmed Mohammed Tamimi, also 15, in the head, wounding the Nabi Saleh boy severely. Also on Friday, soldiers killed Ibrahim Abu Thuraya, a double amputee, shooting him in the head, too. On the same day Ahed Tamimi, 16, stood in the courtyard of her home with her girlfriend and slapped an IDF officer who had invaded her home.
    Israel woke from its slumber angry: How dare she. The three victims of the barbaric shooting didn’t interest Israelis, and the media didn’t even bother to report on them. But the slap (and kick) by Tamimi provoked rage. How dare she slap an IDF soldier? A soldier whose friends slap, beat, abduct and of course shoot Palestinians almost every day.
    She really has chutzpah, Tamimi. She broke the rules. Slapping is permitted only by soldiers. She is the real provocation, not the soldier who invaded her house. She, who had three close relatives killed by the occupation, whose parents have been detained countless times and whose father was sentenced to four months in prison for participating in a demonstration at the entrance to a grocery store – she dared to resist a soldier. Palestinian chutzpah. Tamimi was supposed to fall in love with the soldier who invaded her house, to toss rice at him, but, ingrate that she is, she rewarded him with a slap. It’s all because of the “incitement.” Otherwise she certainly wouldn’t hate her conqueror.
    But there are other sources of the unbridled lust for revenge against Tamimi. (Education Minister Naftali Bennett: “She should finish her life in prison.”) The girl from Nabi Saleh shattered several myths for Israelis. Worst of all, she dared to damage the Israeli myth of masculinity. Suddenly it turns out that the heroic soldier, who watches over us day and night with daring and courage, is being pitted against a girl with empty hands. What’s going to happen to our machismo, which Tamimi shattered so easily, and our testosterone?
    Suddenly Israelis saw the cruel, dangerous enemy they are confronting: a curly-haired 16-year-old girl. All the demonization and dehumanization in the sycophantic media were shattered at once when confronted by a girl in a blue sweater.
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    Israelis lost their heads. This is not what they were told. They’re used to hearing about terrorists and terror and murderous behavior. It’s hard to accuse Ahed Tamimi of all that; she didn’t even have scissors in her hands. Where’s the Palestinian cruelty? Where’s the danger? Where’s the evil? You could lose your mind. Suddenly all the cards were reshuffled: For one rare moment the enemy looked so human. Of course you can rely on Israel’s machinery of propaganda and brainwashing, which are so efficient, to assassinate Tamimi’s character soon enough. She too will be labeled a cruel terrorist who was born to kill; it will be said she has no justifiable motives and that there’s no context for her behavior.

    Ahed Tamimi is a heroine, a Palestinian heroine. She succeeded in driving Israelis crazy. What will the military correspondents and right-wing inciters and security experts say? Why good are 8200, Oketz, Duvdevan, Kfir and all these other special units if at the end of the day the IDF is confronting a helpless civilian population that is tired of the occupation, embodied by a girl with a kaffiyeh on her shoulder?
    If only there were many more like her. Maybe girls like her will be able to shake Israelis up. Maybe the intifada of slappings will succeed where all other methods of resistance, violent and non-violent, have failed.
    Meanwhile Israel has reacted the only way it knows how: a nighttime abduction from her home and detention with her mother. But in his heart of hearts, every decent Israeli likely knows not only who is right and who isn’t, but also who is strong and who is weak. The soldier armed from head to toe who invades a house that doesn’t belong to him, or the unarmed girl defending her home and her lost honor with her bare hands, with a slap?

    • Mardi dernier, les soldats des Forces de défense israéliennes ont tiré sur Hamed al-Masri, 15 ans, dans la tête, blessant gravement le garçon désarmé de Salfit. Vendredi, des soldats ont tiré sur Mohammed Tamimi, un homme non armé, également âgé de 15 ans, dans la tête, blessant gravement le garçon Nabi Saleh. Vendredi également, des soldats ont tué Ibrahim Abu Thuraya, un double amputé, lui tirant aussi dans la tête. Le même jour, Ahed Tamimi, 16 ans, se tenait dans la cour de sa maison avec sa petite amie et a giflé un officier des FDI qui avait envahi sa maison. Israël s’est réveillé de son sommeil en colère : Comment ose-t-elle. Les trois victimes de la fusillade barbare n’ont pas intéressé les Israéliens, et les médias n’ont même pas pris la peine d’en parler. B La gifle (et le coup) de Tamimi provoqua la rage. Comment ose-t-elle gifler un soldat de Tsahal ? Un soldat dont les amis giflent, battent, enlèvent et, bien sûr, fusillent les Palestiniens presque tous les jours. Elle a vraiment chutzpah, Tamimi. Elle a enfreint les règles. Les gifles ne sont autorisées que par les soldats. Elle est la vraie provocation, pas le soldat qui a envahi sa maison. Elle, qui a eu trois proches parents tués par l’occupation, dont les parents ont été détenus plusieurs fois et dont le père a été condamné à quatre mois de prison pour avoir participé à une manifestation à l’entrée d’une épicerie - elle a osé résister à un soldat. Chutzpah palestinien. Tamimi était censée tomber amoureuse du soldat qui envahissait sa maison, lui lancer du riz, mais, bien qu’elle le sache, elle le récompensa d’une gifle. C’est tout à cause de « l’incitation ». Sinon, elle ne détesterait certainement pas son conquérant. Mais il existe d’autres sources de la convoitise débridée pour se venger de Tamimi. (Ministre de l’Education Naftali Bennett : « Elle devrait finir sa vie en prison. ») La fille de Nabi Saleh a brisé plusieurs mythes pour les Israéliens. Le pire de tout, elle a osé endommager le mythe israélien de la masculinité. Soudain, il s’avère que le soldat héroïque, qui veille sur nous jour et nuit avec audace et courage, est confronté à une fille aux mains vides. Que va-t-il arriver à notre machisme, que Tamimi a brisé si facilement, et à notre testostérone ? Soudain, les Israéliens ont vu l’ennemi cruel et dangereux auquel ils sont confrontés : une fille de 16 ans aux cheveux bouclés. Toute la diabolisation et la déshumanisation dans les médias sycophantiques ont été brisées à la fois quand confronté par une fille dans un chandail bleu. Restez à jour : Inscrivez-vous à notre newsletter Email * S’inscrire

      Les Israéliens ont perdu la tête. Ce n’est pas ce qu’on leur a dit. Ils ont l’habitude d’entendre parler de terroristes et de la terreur et du comportement meurtrier. Il est difficile d’accuser Ahed Tamimi de tout ça ; elle n’avait même pas de ciseaux dans ses mains. Où est la cruauté palestinienne ? Où est le danger ? Où est le mal ? Vous pourriez perdre votre esprit. Soudain, toutes les cartes furent remaniées : pendant un moment rare, l’ennemi semblait si humain. Bien sûr, vous pouvez compter sur la machinerie israélienne de propagande et de lavage de cerveau, qui sont si efficaces, pour assassiner le personnage de Tamimi assez tôt. Elle aussi sera étiquetée comme un terroriste cruel qui est né pour tuer ; on dira qu’elle n’a aucun motif justifiable et qu’il n’y a pas de contexte pour son comportement.

      Ahed Tamimi est une héroïne, une héroïne palestinienne. Elle a réussi à rendre les Israéliens fous. Que diront les correspondants militaires et les incitateurs de droite et les experts en sécurité ? Pourquoi bien sont 8200, Oketz, Duvdevan, Kfir et toutes ces autres unités spéciales si en fin de compte les FDI affrontent une population civile sans défense qui est fatiguée de l’occupation, incarnée par une fille avec un kaffiyeh sur son épaule ? Si seulement il y en avait beaucoup plus comme elle. Peut-être que des filles comme elle seront capables de secouer les Israéliens. Peut-être que l’intifada des slappings réussira là où toutes les autres méthodes de résistance, violentes et non-violentes, ont échoué. Pendant ce temps, Israël a réagi de la seule façon dont il sait comment : un enlèvement nocturne de sa maison et sa détention avec sa mère. Mais dans son cœur, chaque Israélien décent sait probablement non seulement qui a raison et qui ne l’est pas, mais aussi qui est fort et qui est faible. Le soldat armé de la tête aux pieds qui envahit une maison qui ne lui appartient pas, ou la fille désarmée qui défend sa maison et son honneur perdu à mains nues, avec une gifle ?

  • « Jamais un gouvernement n’était allé aussi loin. » En France, une politique migratoire d’une dureté sans précédent
    http://lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/12/16/en-france-une-politique-migratoire-d-une-durete-sans-precedent_5230634_16542

    Au fil des jours, la « ligne Macron » devient plus nette et dessine une politique migratoire d’une rudesse sans précédent. Vendredi 15 décembre, en fin de journée, une réunion interministérielle sur le projet de loi immigration, qui arrivera en discussion au printemps 2018, a révélé que les tenants de la ligne dure avaient la main. La même philosophie prévalant déjà sur le terrain et dans les textes ministériels.

    A Calais (Pas-de-Calais), alors que la ville grelotte, les couvertures des 700 exilés sont jetées au gré des opérations policières, les abris détruits. A Paris, les petites toiles de tente des plus chanceux des 800 migrants vivant dans les rues ont été lacérées cette semaine. Dans ces deux départements, la consigne donnée aux forces de l’ordre d’éviter la reconstitution de campements efface toute autre considération.

    Dans la Roya ou l’arrière-Briançonnais, la frontière se gère à coups de « refus d’entrée » notifiés en série. Et, dans les terres, les centres de rétention administrative se referment chaque soir sur de nouveaux prisonniers – de plus en plus souvent des familles –, comme dans celui du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), où un homme, marié avec une femme ayant obtenu le statut de réfugiée et père d’une petite fille, a entamé une grève de la faim et de la soif début décembre.

    Outre cette dissuasion policière, les dernières semaines ont été marquées par la publication de circulaires signant une volonté d’expulser massivement. Dans un texte daté du 20 novembre, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a demandé à chaque préfet de multiplier les renvois et d’élaborer un plan de bataille départemental. Les déboutés du droit d’asile, mais aussi des « dublinés », ces demandeurs qui ont laissé trace de leur passage dans un autre pays d’Europe avant d’arriver en France, sont dans la ligne de mire du ministère.

    Pour parvenir à expulser, l’intérieur va même désormais prendre la main sur l’hébergement d’urgence qu’il sait être une réserve de sans-papiers. Une autre circulaire, en date du 12 décembre, instaure la création de « brigades mobiles » envoyées pour contrôler les personnes hébergées dans les hôtels sociaux.

    Jamais un gouvernement n’était allé aussi loin. C’est la première fois, en effet, que le ministère de l’intérieur met un pied dans l’hébergement d’urgence géré par les affaires sociales. Depuis la création du ministère de l’identité nationale, au début du quinquennat Nicolas Sarkozy en 2007, l’immigration glisse doucement vers l’option sécuritaire, donc sous la coupe de la Place Beauvau.

    Le quinquennat Hollande n’a pas mis de coup d’arrêt à ce transfert. Et un nouveau pas est désormais franchi. C’est d’ailleurs l’analyse du Conseil de Paris, qui rappelle dans un vœu voté lundi 11 décembre « qu’un débat de nature comparable [sur les contrôles dans les centres d’hébergement] a déjà été ouvert en 2007 à l’occasion de l’examen du projet de loi sur l’immigration ».

    M. Sarkozy y avait renoncé. Emmanuel Macron ira-t-il plus loin ? La question s’invite dans le débat alors qu’au vu de sa campagne présidentielle la France s’attendait à une politique plus nuancée. Le candidat d’En marche ! avait parlé d’« honneur de la France à accueillir les réfugiés » et avait cité l’Allemagne en modèle. Cet été, le président avait ouvert un autre espoir, promettant qu’à la fin de l’année plus personne ne dormirait « dans les rues, dans les bois ».

    Dans la pratique, depuis l’élection de M. Macron, la Place Beauvau et son ministre d’Etat, Gérard Collomb, ont la main sur la gestion territoriale, l’Elysée se penche sur les flux africains et se garde les opérations à haute portée symboliques comme la réinstallation de réfugiés venus d’Afrique ou de Turquie. Dans le fond, MM. Macron et Collomb semblent partager la même vision de la politique migratoire et s’accordent sur une stratégie en trois temps.

    D’abord ils souhaitent limiter les arrivées en France. Ce qui explique la politique menée en Afrique et notamment en Libye. Ensuite, M. Collomb déploie beaucoup d’énergie pour monter des dispositifs permettant de renvoyer tous ceux qui n’obtiennent pas l’asile. Et, dans un troisième temps, une fois les deux premiers points mis en place, il s’agira de mieux accueillir des réfugiés, qui, de fait, seront bien moins nombreux compte tenu de la politique de dissuasion migratoire appliquée.

    « On semble surpris, mais, en quelques phrases prononcées devant la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg, M. Macron avait déjà tout dit », remarque Yves Pascouau, chercheur à l’université de Nantes et à l’Institut Jacques-Delors. Ce 31 octobre, il avait rappelé qu’il souhaitait une « petite révolution » qui consiste à donner le statut de réfugié « dès le pays d’origine », puis à « être intraitable avec celles et ceux qui ne relèvent pas du droit d’asile, accélérer nos procédures de manière drastique pour qu’en six mois, recours compris, nous puissions y voir clair, que la décision prise soit notifiée ». La raison était simple : « pouvoir efficacement reconduire dans leur pays celles et ceux qui n’ont pas ces titres à l’issue de la procédure ».

    Sept mois après l’arrivée à l’Elysée d’Emmanuel Macron, plus question donc de penser qu’il y aurait deux lignes sur ce sujet. Le chef de l’Etat et Gérard Collomb semblent au diapason. Ce qui laisse d’autant moins de marges de manœuvre au secteur associatif, qui pallie quotidiennement ce que l’Etat n’offre pas en termes d’hébergement et de nourriture, et s’inquiète de la suite.

    « Le contrôle dans les hôtels sociaux va casser ce lien de confiance établi avec des populations en difficulté dans ces lieux sanctuarisés. Je reste très dubitatif sur les résultats, car les gens auront peur de nous et on risque de renvoyer à la rue des personnes qu’on avait sorties », observe Bruno Morel, le directeur d’Emmaüs Solidarité.
    Une crainte partagée par Laurent Giovannoni du Secours catholique, pour qui les mesures annoncées révèlent « un manque criant de pragmatisme ou de réalisme ». Selon lui, « des milliers de personnes et de familles seront à la rue dont les pouvoirs publics ne sauront que faire, malgré ce qu’ils prétendent ». Preuve que personne ne croit vraiment à la possibilité de renvoyer très massivement.

    Dans le silence des bureaux, certains observateurs évoquent quand même une possible ouverture pour les sans-papiers non expulsables auxquels il manquait juste un titre de séjour pour prendre le chemin de l’intégration. La circulaire qui autorise les recensements dans les foyers va concentrer l’attention sur eux. Rien n’empêchera demain les préfets de regarder les dossiers au plus près pour régulariser au cas par cas. Une vague de régularisations massives comme la France en a connu ces dernières décennies n’est plus dans l’air du temps. Mais il existe des manières moins voyantes de parvenir au même but.

    Si les associations comptent bien faire entendre leur voix sur ce point, elles espèrent aussi occuper le terrain lundi 18 décembre. La Journée internationale des migrants devrait marquer un temps fort dans leurs états généraux des migrations.

    Une initiative portée par 470 collectifs locaux ou nationaux qui ont envie, comme le rappelle Jean-François Dubost, d’Amnesty International, « de remettre au cœur des choix du gouvernement le respect des droits des migrants et des réfugiés, quel que soit leur statut, comme l’exigent les textes internationaux de protection des droits humains ». Et de montrer qu’il existe bien une France de l’accueil.

    #migration #réfugiés #frontières #macronie

  • « J’ai pris le merlin pour la tuer et la hache pour la finir »
    http://www.epris-de-justice.info/jai-pris-le-merlin-pour-la-tuer-et-la-hache-pour-la-finir

    « J’ai tué ma femme. Je viens me rendre. » Il est minuit passé, dimanche 10 août 2014, lorsque Jean, 79 ans, se présente à la caserne Margueritte à Rennes. Petit, en plein pendant la Seconde Guerre mondiale, il a grandi un temps dans des baraquements non loin. C’est pour ça qu’il a choisi cette caserne, à une dizaine de kilomètres de chez lui, pour se constituer prisonnier. Margueritte, il connaît. Le retraité est si calme que les gendarmes lui font répéter. Il réclame un verre d’eau, puis s’accuse avec les mêmes mots.

    • Au quotidien, Jean, qui a « toujours été dur, très très dur », selon sa sœur Odette, n’épargne pas Yolande. Les anecdotes malheureuses se sont succédé pendant les deux jours de procès. « Il la traitait souvent de "fille de divorcée" », accuse Laurence, « la meneuse » pour son père. « Elle avait pas le droit de cueillir du persil, elle cueillait mal », hurle de douleur Claudine, la benjamine, dernier témoin de la première journée. Elle poursuit, tout essoufflée : « Quand elle allait chez le coiffeur, il lui disait qu’elle était moche. Je peux vous dire plein de choses, il n’arrêtait pas. »
      « Elle avait pas le droit »

      Le lendemain matin, c’est au tour d’Odette de déposer. Elle y va calmement, après que son frère, trop agité, a été expulsé, en vociférant jusque derrière les lourdes portes dorées. « Elle avait le droit de rien, elle n’était qu’une feignante. » Silence. « A la fin, elle n’avait plus le droit de faire ses courses, sa cuisine. Elle avait pas le droit de sortir de table avant qu’il sorte. » Silence. « Elle avait très mal aux pieds. Je lui avais dit d’aller voir la pédicure, mais mon frère ne voulait pas. » Silence. « Elle a vécu un calvaire ma belle-soeur ; un calvaire elle a vécu. Oui, on peut dire un calvaire. » Long long silence.

      Yolande n’avait pas non plus le droit de recevoir. A l’heure du thé, « il fallait ranger vite fait les tasses pour pas que monsieur se rende compte, se rappelle une voisine. Alors la plupart du temps, on allait chez moi, c’était plus pratique. » Pas le droit non plus d’utiliser l’eau comme elle voulait. Pas le droit de se doucher comme bon lui semblait. Pas de le droit de tirer la chasse, surtout pas la nuit. « Elle a été obligée de mettre un seau dans sa chambre, rage Laurence. C’est même pas des économies, c’est juste pour l’emmerder. »

      Une fois, Yolande a eu le droit. Ou plutôt le permis. « Alors le permis de conduire, c’est encore autre chose… se remémore Laurence, sur un ton blasé. Monsieur avait un cancer du rein, donc il a dit à maman de passer son permis pour l’emmener là où il voulait. Elle avait 42 ans... Elle l’a eu du premier coup. Une fois revenu de l’hôpital, il a récupéré très vite. Il l’a emmenée conduire dans les remparts de Saint-Malo. Elle a paniqué. C’était terminé. »

      #culture_du_viol #patriarcat #emprise #féminicide

    • Avec en toile de fond les acteurs et traumatisés des violences de la #guerre_d'algérie
      Est-ce qu’un jour des historiens mesureront l’impact que cette guerre a eu sur les femmes et les enfants de ces soldats ?
      Les témoignages de faits terribles ne manquent pas, violence, abandon, maltraitance et surtout, aucun remord avouable, parce qu’un soldat doit supporter l’horreur.
      #soumission_à_l'armée
      #colonisation
      #mariage

    • Mon avis que c’est plutôt son goût pour l’ordre et la domination qui l’ont fait rentrer dans l’armée, ce qu’il y a vu et fait ont mis la dernière couche.
      Il est l’exemple exacerbé et poussé jusqu’au bout de la domination masculine et du patriarcat : l’emprise sur sa femme, l’emprise sur ses filles qui n’ont droit à aucune existence en tant que telle à part le servir. Il y en a beaucoup, beaucoup d’autres que lui sans forcément le passage à l’acte final.

    • @ninachani je ne suis pas en train d’excuser ce criminel, je souligne le rôle de la guerre d’Algérie en toile de fond.

      Commettre des crimes ordonnés par un Etat légitime l’immonde et détruit toute notion d’humanité pour ériger la violence en norme. Il faut une sacré résistance pour ne pas renoncer à penser l’avenir et sombrer dans un comportement de violence.

      Vu les tabous et inconnus qui règnent encore sur cette *$# !& de guerre coloniale d’Algérie, je fais l’hypothèse que les femmes et les enfants des soldats ont payé un lourd tribu à leur retour. Cette guerre a alimenté la haine raciale et exacerbé l’idée qu’il y aurait des êtres humains indignes de vivre comme les algériens ou les femmes. Mais aussi que les hommes rentrés n’ont eu aucun soutien et que beaucoup ont ensuite menés des vies suicidaires.

      Je n’ai pas envie de noter ici les familles détruites que je connais à la suite du retour de la guerre d’Algérie, souvent il est difficile de les faire parler.

    • @touti Je n’ai pas pris ton commentaire comme une excuse de ses actes. Mais il n’était pas appelé, il était soldat de métier, et en plus dans les paras. D’où mon insistance sur sa personnalité qui l’a poussé à faire ce choix et surtout d’y rester dans l’armée.

  • Cartographier la guerre nucléaire avec William Bunge - Alexandre Chollier - Visionscarto
    https://visionscarto.net/cartographier-la-guerre-nucleaire

    Si l’actualité nucléaire ne nous laisse aucun répit, elle n’offre en revanche que peu de prise à la réflexion. La cartographie peut-elle être un outil pour prendre la mesure d’une menace aussi fondamentale pour la survie de l’humanité ?

    par Alexandre Chollier

    #cartographie #nucléaire #guerre #anti-guerre

  • Gros effort contre l’écriture inclusive, aujourd’hui…

    – Harcèlement : les "briseurs de silence" désignés "personnalité de l’année" par "Time magazine"
    https://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20171206.OBS8812/harcelement-les-briseurs-de-silence-designes-personnalite-de-l-

    – Harcèlement : Merkel salue les "Briseurs de silence" récompensés par le magazine Time
    http://www.bfmtv.com/international/harcelement-merkel-salue-les-briseurs-de-silence-recompenses-par-le-magazine-

    – Celles qui ont « brisé le silence » désignées « personnalité de l’année » par le « Time »
    http://www.lepoint.fr/monde/time-designe-les-briseurs-de-silence-comme-personnalite-de-l-annee-06-12-201

    « Pour avoir donné une voix à des secrets de Polichinelle, pour être passés du réseau des chuchotements aux réseaux sociaux, pour nous avoir tous poussés à arrêter d’accepter l’inacceptable, les briseurs de silence sont personnalité de l’année », a-t-il ajouté, cité dans un communiqué du magazine.

    – Les "briseurs de silence", "personnalité de l’année" 2017 selon "Time Magazine"
    http://www.ozap.com/actu/les-briseurs-de-silence-personnalite-de-l-annee-2017-selon-time-magazine/544532

    Et comme ça sur des dizaines de (gros) supports…

    C’est d’autant plus crétin que le Time a ostensiblement rebaptisé le titre « Man of Year »/« Woman of the Year » en « Person of the Year » depuis… 1999.

  • Ancient Trees: This Woman Spent 14 Years Photographing The World’s Oldest Trees
    https://anewkindofhuman.com/ancient-trees-woman-spent-14-years-photographing-worlds-oldest-tree

    In this collection of breath taking photographs, Beth Moon — a photographer based out of San Francisco — traveled all around the world to capture some of the most remarkable ancient trees that she could find.

    “Standing as the earth’s largest and oldest living monuments, I believe these symbolic trees will take on a greater significance, especially at a time when our focus is directed at finding better ways to live with the environment” explains Beth Moon.

    She published her incredible photos in her book “Ancient Trees: Portraits Of Time” which will be linked at the bottom of this article. Here you can have a sneak preview of her journey.

    #arbre #photographie #magnifique

    Je veux habiter là :)

  • Des sorcières de toutes origines vont se réunir à Washington pour jeter un sort à Trump
    http://www.konbini.com/fr/tendances-2/les-sorcieres-de-toutes-origines-se-donnent-rendez-vous-a-washington-pour-j

    Le 20 janvier 2018, les #sorcières de couleur du monde entier se réuniront à Washington DC afin de jeter un sort à Donald Trump. C’est le site Web #féministe consacré à l’#intersectionnalité des luttes Wear Your Voice qui nous l’apprend. Il s’agit, par la magie, de réagir aux menaces qui planent sur les personnes marginalisées par la politique stigmatisante de Donald Trump.

    L’appel à la mobilisation de Witches of Color, écrit par Asé, la responsable de publication du site, insiste sur l’importance de réunir les personnes de couleur pratiquant la sorcellerie. Dans son communiqué, elle explique :

    « Au-delà des clichés sur les sorcières blanches, de nombreuses formes de magie sont des pratiques culturelles fortes pour les Noirs, les Indigènes et les gens de couleurs de cette nation. En tant que sorcières de couleur, notre magie aux vertus soignantes s’ancre dans le pouvoir de nos ancêtres qui nous ont transmis ce savoir durant les centaines d’années qu’a duré l’oppression #suprémaciste_blanche ».

    #femmes #féminisme merci @mona

  • Elles sont trentenaires et ne veulent pas avoir d’enfant
    Marion Galy-Ramounot, Madame Figaro (eh oui !), le 23 octobre 2017
    http://madame.lefigaro.fr/societe/ces-femmes-trentenaires-qui-ne-veulent-pas-denfant-etre-mere-201017-

    J’ai l’impression qu’il y a deux catégories d’enquêtes sur le sujet : celles qui montrent que les femmes qui ne veulent pas d’enfants ont fait ce choix pour des raisons politiques (comme le film de Magenta Baribeau par exemple), et celles qui au contraire n’en parlent même pas (comme cet article (+) ou celui de Charlotte Debest) et avancent d’autres raisons. Je suis surpris de ne pas trouver d’article qui, quand il interviewe des femmes sur ce sujet, ne trouve pas un peu des deux ! Comme s’il y avait un biais, soit dans le choix des femmes, soit dans les questions ?

    (+) sauf la dernière phrase, et encore elle est au négatif...

    #childfree #no_kids #nullipare

  • La revue Panthère Première : « Panthère Première est née de l’envie de faire une #revue généraliste et féministe en #non-mixité » – DIACRITIK
    https://diacritik.com/2017/11/08/la-revue-panthere-premiere-panthere-premiere-est-nee-de-lenvie-de-faire-u

    En prélude au 27e Salon de la Revue qui se tiendra le 11 et 12 novembre, Diacritik, partenaire de l’événement, est allé à la rencontre de jeunes revues qui y seront présentes et qui, aussi vives que puissantes, renouvellent en profondeur le paysage littéraire. Aujourd’hui, entretien avec le collectif #Panthère_Première, pour leur épatante revue.

    Panthère Première est née de l’envie de faire une revue généraliste et féministe en non-mixité. Le collectif de la revue est composée par une dizaine de femmes dont une partie a travaillé ou travaille au sein d’autres revues de critique sociale. L’idée d’utiliser le moyen de la non-mixité pour fabriquer cette revue vient d’un constat tristement banal, et tristement structurel : y compris dans les milieux qui se disent sensibles à ces questions, y compris dans les milieux militants, la répartition des tâches reste très genrée – on trouve plus de femmes que d’homme pour exécuter les tâches invisibles (traduction, édition, correction, tâches administratives…) et beaucoup plus d’hommes que de femmes quand il s’agit d’écrire, de partir enquêter, de signer un papier, d’être publié en somme.

    Et c’est là pour avoir toutes les infos sur le salon...
    https://www.entrevues.org/actualites/27e-salon-de-revue-dores-deja

    • Merci pour le rappel : bloquer le troll. Et ne pas relire son intervention dans l’espoir qu’elle ait un sens qu’on aurait loupé la première fois.

      Panthère Première est une expérience éditoriale en non-mixité qui part de l’expérience de pas mal d’entre nous d’une répartition des tâches genrée, jusque dans les milieux qui se disent anti-sexistes. Ce sont les femmes le plus souvent qui ont la gentillesse de prendre en charge des tâches chiantes, tandis que les hommes écrivent et font écrire d’autres hommes, très majoritairement. Je me souviens d’un dossier sur les sorcières coordonné par un gars avec l’interview d’une femme et cinq ou six articles d’hommes, y compris un type qui se prétendait « sorcière », belle #appropriation_culturelle. Pourquoi est-ce que des hommes publient prioritairement d’autres hommes ? Effet de notoriété (on demande aux mêmes personnes d’écrire les mêmes choses) qui reproduit l’existant, sollicitation qui s’arrête au premier « J’ai peur de m’engager » et ne cherche aucun arrangement avec les disponibilités de la contributrice ou, pour celles qui ne sont pas sûres que le monde attende leur prose, avec ses scrupules ou hésitations (#syndrome_de_l'imposteur), et tout bêtement entre-soi, si ce sont les hommes qui sont déjà les plus nombreux dans les comités de rédaction.

      Et pourquoi les hommes sont plus nombreux dans les rédactions ? Pour avoir monté un tel groupe qui a fini par être très masculin, je me souviens que les femmes que j’avais sollicitées avaient pour la plupart d’entre elles mis en avant leur manque de compétences ou leur faible disponibilité et qu’au final, ça nous avait privé d’elles mais pas d’un tas de gars incompétents et indisponibles, qui ne prenaient jamais la peine de se désavouer quand ils ne pouvaient pas assurer et préféraient se faire relancer (donc se sentir importants) moultes fois plutôt que de céder à un·e autre mieux placé· un mandat dont ils s’étaient chargés de manière inconséquente. L’une d’elles avait accepté mais était partie parce que l’ambiance était dégueulasse, l’humour moqueur, le manque d’égards constant... Je dois avoir les pires expériences de la bande à cet égard, parce que j’étais tombée sur de vraiment sales bonhommes, mais dans les autres revues les structures sont assez similaires c’est le sexisme ambiant), plus ou moins atténuées par la bonne volonté, la décence ou l’intelligence humaine des camarades. Dans tous les cas, l’hostilité vis-à-vis de ce qui est pour nous un expérience et ne signe aucune rupture avec les revues mixtes dont nous sommes toujours membres (Z, Jef Klak entre autres) est assez étonnante. Mais heureusement très minoritaire !

      Panthère Première ne refuse pas les contributions des hommes mais quand on fait l’effort de solliciter des femmes, on découvre qu’il y en a plein qui ont plein de choses à dire (l’université et les mouvements militants sont mixtes, et les femmes sont des personnes comme les autres, alors automatiquement...). Moralité : un peu de volontarisme peut faire céder les constats les plus pessimistes.

  • À New Delhi, les autorités pulvérisent de l’eau pour réduire la pollution
    http://www.france24.com/fr/20171110-inde-eau-pulverisee-contre-pic-pollution-new-delhi-particules-fin

    Pour le deuxième hiver consécutif, Delhi étouffe sous la pollution
    http://lemonde.fr/planete/article/2017/11/10/pour-le-deuxieme-hiver-consecutif-delhi-etouffe-sous-la-pollution_5213353_32

    Les autorités envisagent de faire voler des hélicoptères pour arroser la capitale de gouttelettes d’eau et faire tomber les particules de pollution.

    "La pollution atmosphérique a entraîné 525 000 morts prématurées en Inde en 2015, soit le quart du total mondial, selon une étude publiée par la revue The Lancet en octobre. A New Delhi, les premiers à avoir vu ou senti la couche de pollution sont les sans-abri, endormis sur la banquette arrière de leur tricycle, ou les gardes de sécurité postés devant les résidences des quartiers aisés de la capitale. Les autres l’ont découverte le matin dans leur chambre, en se réveillant au milieu d’une fumée blanchâtre. Depuis ce jour, l’air de Delhi pique les yeux et irrite la gorge des habitants. On y respire comme dans un pot de peinture. « New Delhi est devenu une chambre à gaz », a reconnu Arvind Kejriwal, le dirigeant de l’Etat de Delhi. (...)
    Les autorités indiennes, qui font face à leur deuxième hiver « airpocalyptique » d’affilée, sont toujours aussi désemparées. La pollution atmosphérique est causée par les incinérations de déchets à ciel ouvert, les briqueteries, les usines, la circulation automobile, l’usage de combustibles polluants comme le coke de pétrole, ou encore la poussière des chantiers de construction. Mais les autorités de l’Etat de Delhi ont surtout pointé du doigt la culture du brûlis pratiquée à cette période de l’année dans l’Etat voisin du Pendjab. Son ministre en chef, Amrinder Singh, a répondu que le gouvernement régional n’avait pas les moyens de verser des compensations financières aux paysans pour qu’ils arrêtent de brûler leur champ, et a renvoyé la balle dans le camp du premier ministre indien, lequel ne s’est toujours pas exprimé sur la question."

    #vraiment_formidable

  • Affaire Brisseau : le jour où l’actrice Noémie Kocher a brisé l’omerta sur le harcèlement - L’Obs

    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20171019.OBS6198/affaire-brisseau-le-jour-ou-l-actrice-noemie-kocher-a-brise-l-o

    Seul ? Dans un dossier épais, Noémie a gardé les coupures de presse de l’époque, comme autant de coups de poignard. Louis Skorecki dans « Libération », écrivant d’ailleurs que « Tippi Hedren, harcelée par Hitchcock ’avait dit non à ses avances. Mais ne l’avait pas traîné en justice’ ». « Les Inrocks » expliquant doctement que « les différentes parties dissimulaient leur ignorance profonde de ce qu’est le cinéma ». Le pire ? Cette pétition lancée en faveur du cinéaste, « artiste blessé », sans un seul mot pour ses victimes, qui rassemblait toute la fine fleur du cinéma d’art et d’essai, Olivier Assayas, les frères Dardenne, Claire Denis et tant d’autres. « Que des personnes dont j’admirais le travail. »

    (...)

    Claire Doubliez, avocate de Noémie Kocher et de Véronique H., se souvient. « Quand j’ai pris le dossier, je n’étais pas optimiste. C’est toujours très compliqué ces affaires car il faut démontrer le non-consentement. Et comme il s’agissait d’essais, avec rôles à la clé… Mais lors de l’instruction, on a exhumé tout un système. L’accumulation des témoignages nous a permis de démontrer cette relation d’emprise et d’obtenir une condamnation. » Car tous les témoignages étaient concordants. Comme pour Weinstein. Hélène de Fougerolles ou Marion Cotillard ont elles aussi témoigné. La mère de Vanessa Paradis a évoqué « un incident » lors du tournage de « Noce blanche », la toute jeune actrice conditionnant la poursuite du film à la présence constante de sa mère pendant le tournage.

    #harcèlement_sexuel #viol #cinéma

    • Au procès, Jean-Claude Brisseau, assuré certainement du soutien de ses pairs, n’a jamais exprimé la moindre culpabilité. On peut même dire qu’il a eu le dernier mot, puisqu’il a ensuite à nouveau justifié ses actes dans un livre, puis dans le film « les Anges exterminateurs », encensé par la critique. Les « Cahiers du cinéma » relevaient son « absolu respect pour les personnes qui sont filmées ». « Libération » martelait : « L’affaire Brisseau fut surtout un procès fait au cinéma français d’auteur », et s’enflammait dans un plaidoyer pro domo, signé Antoine de Baecque, auteur justement du livre d’entretiens avec le cinéaste.
      « Jean-Claude Brisseau est un homme dont la seule perversion est de vivre son cinéma comme perpétuellement coupable. Je ne crois donc pas une seconde à la vérité des accusations dont il a fait l’objet quand je vois ’les Anges exterminateurs’, film admirable et pleinement convaincant : la manière même dont il filme les jeunes femmes, [...] est d’une telle justesse, [...] qu’il est pour moi, c’est mon intime conviction, aux antipodes d’un harceleur, d’un violeur, d’un homme agressant une femme. Un appel en forme de film. Jean-Claude Brisseau a été sauvé et blanchi par son cinéma. »
      "J’ai brisé l’emprise"

      Un appel en forme de film ? Si en 2006, le cinéma a acquitté Brisseau, une nouvelle fois, la justice, elle, l’a condamné une nouvelle fois. Comme le relevait notre confrère Didier Jacob, dans le silence le plus total, Julie Q., qui avait été déboutée, a gagné en appel, condamnant le cinéaste pour agression sexuelle. Plus terrible. Deux comédiennes dont l’une joue dans « les Anges exterminateurs » vont accuser Brisseau de viol en 2007. Une information judiciaire a été ouverte, l’homme a été entendu comme témoin assisté, mais la procédure a été abandonnée, faute d’éléments permettant d’établir le « non-consentement ».


      #culture_du_viol #fraternité #artiste

    • Oui il y a toujours cette confusion (chez « le public » ou chez des victimes) de voir la victime comme un statut permanent, ou le résultat d’une action de la victime, alors que le fait qu’on soit active ou passive ne change strictement rien : on est victime parce qu’il y a un agresseur qui agresse, peu importe qu’on se soit défendu ou pas, on est victime de.

  • Le P’tit Libé - l’affaire Weinstein et le harcèlement sexuel
    http://ptitlibe.liberation.fr/affaire-weinstein,100879

    Un producteur américain de films, Harvey Weinstein, fait beaucoup parler de lui en ce moment. Il est accusé d’avoir fait beaucoup de mal à plusieurs actrices, pendant de nombreuses années. Il les a harcelées et agressées sexuellement. Ça crée un énorme scandale. Depuis que cette affaire a été révélée, beaucoup de femmes dans le monde, sans lien avec Harvey Weinstein, disent qu’elles aussi ont subi des violences de la part d’hommes.

    Je t’explique ce qui est reproché au producteur américain, quels problèmes ça a révélé et comment tu peux réagir si quelqu’un te fait du mal.

    Ce dossier a été relu par la pédopsychiatre Marie Rose Moro.

    Je savais pas qu’il y avait un libé pour les enfants. Ici un dossier sur les #violences_sexuelles suite à l’affaire #weinstein et au tag #balancetonporc
    A la fin il y a pas mal de livres proposés de 3 à 14 ans

    @heautontimoroumenos

  • Mort de Marie Trintignant - Nul n’a su contourner l’agresseur | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/non-classe/35211/mort-de-marie-trintignant-nul-n-a-su-contourner-l-agresseur

    Selon les informations diffusées, le frère de Marie Trintignant indique que l’amant de sa soeur lui a dit qu’elle dormait. Il se serait donc fié au mauvais interlocuteur pour conclure qu’une querelle sans conséquences dramatiques pour sa soeur avait eu lieu. Il était peut-être aussi gouverné par l’idée que les querelles entre amants sont de caractère privé. Ces explications sont cependant insuffisantes tant les événements sont exceptionnels.

    L’agresseur devait exsuder la violence et l’incohérence. Son discours devait être centré sur ses tourments de jalousie, sa douleur de vivre. Au point de capter toute l’attention du frère de Marie Trintignant. Au point de bloquer un geste simple : s’approcher de sa soeur et obtenir son assurance que tout allait bien.

    La longue écoute du discours de l’amant et l’inaction à l’endroit de la soeur sont stupéfiantes. Le discours d’un agresseur peut donc occuper tout l’espace, détourner totalement l’attention sur les souffrances de l’agresseur plutôt que celles de la victime. L’amant de Marie Trintignant a pu opérer ce détournement pendant de longues heures. À l’évidence, le frère de Marie Trintignant ignorait qu’à l’ampleur du discours de l’agresseur correspond l’ampleur de l’agression.

    Les malheurs d’enfance, les tourments de jalousie, de ruptures, les blessures d’ego, le mal de vivre et le désir de contrôler des agresseurs de femmes sont régulièrement décris par les médias. Ils ne le sont pas ou le sont peu pour les motards criminels, les criminels de la route ou les pédophiles, par exemple. Parce qu’ils ne susciteraient aucune empathie. Pourquoi le discours de l’agresseur de femme est-il écouté ? Pourquoi est-il reçu avec empathie par une portion de la population ? Deux explications s’imposent : il est socialement accepté et intégré.

    Il est de la mission posée des femmes de panser les blessures émotives, affectives et psychiques de leur conjoint, de ménager leur ego, de veiller au bonheur et à l’harmonie du couple, et il est de l’avantage des hommes qu’il en soit ainsi. Il suffit pour s’en convaincre de constater combien les articles et livres destinés aux femmes portent sur la réussite conjugale et combien ce sujet est absent des publications destinées aux hommes. Aucune réciprocité ici. Il n’est pas de la mission posée des hommes de panser les blessures de l’âme des femmes. La culture assure un espace pour le discours des agresseurs.

    Le discours des agresseurs ne fait pas que détourner l’attention sur leurs souffrances plutôt que sur celles de leurs victimes. Il participe à la perpétuation de la violence. L’invocation de ses souffrances par un agresseur poursuit un but disculpatoire. Il est l’un des éléments discursifs de sa « contrition ». La culture dans laquelle nous baignons tous reconnaît à la violence conjugale un cycle de trois phases : montée de la violence, agression, « contrition ». La « contrition » consiste à demander pardon, offrir des cadeaux, jurer que cela ne se reproduira pas ; à proclamer son amour, sa dépendance affective, ses blessures de l’âme ; et à se disculper.

    Les trois phases du cycle de la violence conjugale sont de fait celles de l’agresseur. Pour la victime, la violence n’en a que deux : contraintes et agressions. Lors de la phase de « contrition » de l’agresseur, la victime de violence répétées est contrainte à écouter le discours et à pardonner à l’agresseur au moment où celui-ci le demande, pas dans 40 ans. Le pardon est la grande victoire de l’agresseur. Il permet au cycle de la violence de tourner. L’écoute du discours de l’agresseur participe donc du cycle de la violence conjugale. Malheureusement, les experts de tout acabit entretiennent et perpétuent la méprise sur la phase de « contrition » des agresseurs et avalisent la réceptivité de leur discours.

    En sus de la culture relative à la mission des femmes et à la réceptivité du discours des agresseurs, il faut ajouter la perméabilité particulière d’un nombre important de femmes violentées et d’agresseurs dans la population. Il n’est donc pas étonnant que le discours de l’agresseur soit invoqué, écouté et diffusé. Le refus d’écouter le discours, par la victime et par la population, contribueraient à briser le cycle de la violence conjugale.

    #pardon #domination_masculine #féminicide #violence_masculine #couple #amour

    excellent texte mentionné par @vanderling ici : https://seenthis.net/messages/638830

    • Ce matin un nouvel exemple qui viens du FN.
      « Une élue régionale FN porte plainte contre un de ses collègues après une altercation physique »
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/10/21/une-elue-regionale-fn-porte-plainte-contre-un-de-ses-collegues-apres-une-alt

      « C’est une affaire privée qui déborde sur la sphère publique », reconnaît à mots couverts un élu du Front national. En l’occurrence, en plein cœur du conseil régional d’Ile-de-France. Le 6 juillet, les conseillers régionaux siègent en séance plénière quand deux agents de la région, alertés par des cris, surprennent les élus frontistes Aurélie Cournet et Pierre-Charles Cherrier en pleine altercation physique, seuls dans une salle allouée au FN.

      Selon plusieurs sources, l’élue aurait été bousculée violemment par M. Cherrier et serait tombée, se blessant légèrement. « Une rupture qui se passe mal », explique-t-on au FN pour qualifier l’attitude des deux élus, qui ont entretenu une relation amoureuse.

      « Monté de toutes pièces »

      « Pierre-Charles a voulu me parler, et comme j’ai refusé il m’a forcé à le suivre en m’arrachant des mains mon téléphone portable. Il m’a piégé en m’entraînant jusqu’à l’intérieur de la salle de réunion du conseil régional où il m’a arraché ma robe puis m’a giflé et m’a ensuite poussé violemment contre le mur où je me suis écroulée par terre », raconte la jeune femme dans un email qu’elle a fait parvenir à la présidente du FN, Marine Le Pen, le 7 septembre. « C’est elle qui m’a suivi dans la salle, elle a voulu reprendre son portable et elle est tombée en arrière, assure quant à lui M. Cherrier. C’est monté de toutes pièces, je me demande si elle n’a pas fait exprès de tomber. »

      Elle s’est aussi arraché son téléphone des mains toute seule ainsi que sa robe.

      #il_ne_voulait_pas_qu'elle_le_quitte

  • La nuit des Béguines, une histoire de femmes puissantes et émancipées au Moyen Âge, racontée dans un livre
    http://information.tv5monde.com/terriennes/la-nuit-des-beguines-une-histoire-de-femmes-puissantes-et-eman

    Nombre d’entre elles étaient veuves, et rejoindre le béguinage leur permettait aussi d’échapper à des tentatives de remariage imposé par les familles, au nom des alliances sociales et de la bienséance. Elles mettaient en avant leur foi, mais n’étaient pas recluses comme les religieuses. Dedans et dehors en quelque sorte : une vie en communauté entre des murs, dans de petites maisons individuelles, entourées de jardins médicinaux, dont elles pouvaient sortir comme elles le voulaient pour vaquer à leurs activités professionnelles, spirituelles, sanitaires, prophylactiques ou charitables.

    Très beau roman

    cc @mad_meg bien sûr
    #béguines

  • NATHALIE MAGNAN - Film Screenings in NYC (5-6 November)

    http://anthologyfilmarchives.org/film_screenings/series/48199

    Nathalie Magnan (1956-2016) was recognized in the English-speaking world and in France as a remarkable media theoretician. Over the course of her career, she edited two anthologies of texts, published numerous articles, and created various websites. As a moving-image artist, she worked as a director for entities across a wide spectrum of the media landscape, making videos for various alternative media collectives as well as the French television giant, Canal +. A pioneer of cyberfeminism, she was one of its most prominent figures, working with Zelig, Faces, and Old Boys Network, and co-moderating the pioneering listserv nettime. Magnan introduced the work of scholar and theorist Donna Haraway to France, translating and publishing “The Cyborg Manifesto.” Spending 12 years in the U.S., where she completed her graduate studies and collaborated with, among others, the media collective Paper Tiger Television, she returned to France in 1990, where she would become a professor at the École Nationale Superieure d’Art in Bourges. A committed, generous, and rebellious teacher, she taught generations of young artists that art could be the practice of freedom. In celebration of her life and career, we host these two programs of her provocative and inspired video work.

    Sunday Nov. 5 7:30 PM

    NATHALIE MAGNAN: PROGRAM 1: MEDIA JAMS

    Film Notes
    Introduced by Catherine Lord.

    NATHALIE MAGNAN: MEDIA THEORETICIAN / NATHALIE MAGNAN, THÉORICIENNE DES MÉDIAS (2012, 12 min, video)
    In this interview with the magazine MONSTER, Magnan speaks about tactical media, jamming, gender changes, the cyborg manifesto, and (h)activism.

    INTERNAUTES (1995, 13 min, video)
    With humor and intensity, Magnan documents all manner of internet communities, from small to large, from young artists to engineers.

    HAVE YOU SEEN THE WAR? / AVEZ-VOUS VU LA GUERRE? (1991, 45 min, video. Made in collaboration with Canal Dechaine.)
    A montage of archival footage and interviews (with Serge Daney and Félix Guattari, among others) about the representation of the First Gulf War on French television.

    THERE’S NO SMOKE WITHOUT FIRE AND BESIDES, IT’S TRUE / IL N’Y A PAS DE FUMÉE SANS FEU ET EN PLUS C’EST VRAI (1996, 24 min, video)
    A visionary document examining what we now call fake news: the explosion of unverified rumor into the public sphere.

    Total running time: ca. 100 min.

    Monday, November 6

    7:30 PM
    NATHALIE MAGNAN: PROGRAM 2: GENDER TRANSFORMATIONS: NO SMOKE NO MIRRORS

    Film Notes
    Introduced by Marita Sturken.

    BORN TO BE SOLD: MARTHA ROSLER READS THE STRANGE CASE OF BABY M (1988, 35 min, video)
    Martha Rosler tackles mainstream media’s representation of the case of surrogate mother Mary Beth Whitehead. This video, made with the collective Paper Tiger Television, uncovers the class and gender bias of the courts and of the media coverage.

    ONE MAN IN TWO IS A WOMAN / UN HOMME SUR DEUX EST UNE FEMME (1996, 5 min, video)
    Spiked with archival footage as well as interviews with key French female thinkers and public figures, this very funny “instructional” film discusses gender disparity in French politics.

    TESTING THE TEST TUBE / L’ÉPROUVANTE ÉPROUVETTE (1991, 34 min, video)
    The surprisingly varied experiences of seven women undergoing in-vitro fertilization.

    LESBORAMA (1995, 30 min, video)
    Is there such a thing as lesbian culture? Magnan creates a montage of scenes from the history of lesbianism in cinema and interviews with prominent and not-so-prominent lesbians.

    Total running time: ca. 110 min.

    (…) This retrospective is presented alongside our series devoted to radical French video maker Carole Roussopoulos (http://anthologyfilmarchives.org/film_screenings/series/48204)

  • City of Women - The New Yorker

    https://www.newyorker.com/books/page-turner/city-of-women

    Juste parce que je viens de rencontrer la cartographe #Moly_Roy qui a eu l’idée de cette carte et qui l’a mise en scène, et que la carte est super.

    What if the New York City subway map paid homage to some of the city’s great women? (Hover over the map to magnify.) Cartography by Molly Roy, from “Nonstop Metropolis,” by Rebecca Solnit and Joshua Jelly-Schapiro. Subway Route Symbols ® Metropolitan Transportation Authority

    “It’s a Man’s Man’s Man’s World” is a song James Brown recorded in a New York City stu­dio in 1966, and, whether you like it or not, you can make the case that he’s right. Walking down the city streets, young women get harassed in ways that tell them that this is not their world, their city, their street; that their freedom of movement and association is liable to be undermined at any time; and that a lot of strangers expect obedience and attention from them. “Smile,” a man orders you, and that’s a concise way to say that he owns you; he’s the boss; you do as you’re told; your face is there to serve his life, not express your own. He’s someone; you’re no one.

    #visibilité_des_femmes #new_york

  • Les racines culturelles de l’#anti-environnementalisme de Trump – La pensée écologique
    http://lapenseeecologique.com/les-racines-culturelles-de-lanti-environnementalisme-de-trump

    La trajectoire culturelle de cette nation commence tôt. Aux yeux des colons européens (ou envahisseurs – à vous de choisir), les #richesses naturelles de l’Amérique du Nord paraissaient incommensurables. Les contraintes économiques sur l’utilisation des #ressources, fondées sur leur #rareté dans le Vieux Monde, ne semblaient guère nécessaires face à une telle #abondance. A mesure que les colons se dispersaient, leurs manières de consommer et d’affecter des terres ont stupéfié leurs visiteurs européens, en raison de leur #gaspillage volontaire. Au dire de l’historien Bill Cronon, « l’abondance écologique et la prodigalité économique allaient de pair » ; « le peuple de l’abondance » dans la Nouvelle-Angleterre coloniale est devenu « un peuple du gaspillage[2]. » Ce que l’historien Daniel Worster a récemment nommé « la théorie du feu vert » guidait la nouvelle culture[3]. Disposant de ressources aussi vastes, pourquoi l’Amérique ne foncerait-elle pas vers l’avenir ?

    Aujourd’hui, cet élément clé de la culture américaine – ce mélange d’abondance apparente, de liberté, d’individualisme et de capitalisme – reste fort, en dépit de cent-cinquante années d’efforts pour le contrer. La technologie et la croissance de la population ont joué des rôles importants dans notre abus de la nature. Mais notre culture est encore plus influente. Nous nous servons de la nature et nous en abusons en raison de nos façons de la percevoir et de la valoriser, en raison de nos manières de penser notre rapport à elle et de nos rapports sociaux, en raison de notre confiance – ébranlée mais toujours significative – dans notre capacité, fondée sur notre prétendu statut moral unique, d’aller de l’avant n’importe comment, en surmontant des pénuries, en nettoyant nos dégâts et en maintenant la nature sous nos talons.

  • Caliban au théâtre : Le Monde renversé au Théâtre de l’Usine :
    http://www.theatredelusine.ch/spectacle/le-monde-renverse

    Dans Le Monde Renversé, les quatre comédiennes de la compagnie Rêver l’ObscurE s’attaquent à l’adaptation théâtrale de Caliban et la Sorcière, ouvrage emblématique de l’universitaire américaine, enseignante et militante féministe radicale, Silvia Federici.
    Comme moteur de cette création ; la volonté de raconter un moment de l’histoire, celui où, dans le passage du féodalisme au capitalisme, les corps des femmes se retrouvent violentés, assignés à résidence, privatisés et dédiés aux bienfaits de la famille nucléaire.
    Une période sombre où la figure de la sorcière, femme libre, indépendante et révoltée, se retrouve stigmatisée pour être complètement éradiquée et brûlée. Le Monde Renversé porte sur le plateau du théâtre une partie de l’histoire du patriarcat et de la domination masculine qui continue à nous hanter aujourd’hui. C’est un spectacle qui décolonise nos imaginaires et se réapproprie le temps et l’espace de la pensée et de l’action.

    #théâtre #féminisme #livres #édition