• Le Bal Musette des Immortels - Pacôme Thiellement Ventscontraires.net, la revue collaborative du Rond-Point
    http://www.ventscontraires.net/article.cfm/15378_le_bal_musette_des_immortels.html

    Les transhumanistes sont le vrai visage de la Mort. Ils sont ses yeux et sa bouche : non pas le changement d’état ni le passage vers l’Autre Monde, mais la survivance artificielle sur cette Terre et dans ce corps. De Gilgamesh à Cavanna, l’immortalité terrestre était le rêve innocent des géants sentimentaux, ces rois guerriers qui ne supportaient pas le chagrin de perdre leurs amis. Elle est désormais le cauchemar lucide des milliardaires cyniques qui veulent survivre à leurs adversaires, les enfants de leurs adversaires et les petits-enfants de leurs propres enfants. Le transhumanisme, c’est le projet des Maîtres de la Terre perpétuant leur règne d’inégalité et d’oppression jusqu’à la fin des temps. Borges avait tout dit dans L’immortel : l’homme devient progressivement un fantôme, la vie ne veut plus rien dire pour lui, il est « bloqué » dans le Temps et comprend de moins en moins les choses qui arrivent… « Qu’est-ce qu’un spectre ? » demandait de son côté James Joyce dans Ulysse, et il répondait : « Un homme que condamne à l’impalpabilité la mort, l’absence ou le changement de mœurs. »Qu’est-ce qu’un transhumaniste ? Un homme que condamne à l’insignifiance le refus de la mort, l’omniprésence ou le refus de la délivrance. Le transhumanisme, c’est un songe idiot de vieux schnock en croisière philosophique, la transformation de la Terre en fête de patronage sordide pour hospice de luxe, le bal musette des immortels.

    #transhumanisme

    cc @fil (<3)

  • Jewelry Designer Lili Murphy-Johnson Is Tired Of Your Period Stigma
    http://women-artists.org/post/134726691455/huffpostarts-jewelry-designer-lili

    British designer Lili Murphy-Johnson isn’t afraid to talk about periods. In fact, she’s sick and tired of the stigma associated with women and menstruation. Months after artist Rupi Kaur encountered the wrath of Instagram censorship with her “period photos,” Etsy deemed images of Murphy-Johnson’s period-inspired jewelry “inappropriate.” The designer conceded that some of her photos were “quite naked,” but she remained perplexed by the idea that they were any more offensive than the near-nude advertisements she sees throughout London on a regular basis.

    #femmes #règles #art

  • Des camps pour les Fichés S : Manuel Valls demande l’avis du Conseil d’État
    https://lundi.am/Valls-Des-camps-pour-les-fiches-S

    Une lectrice de lundimatin nous a fait parvenir ce document exclusif (nous ne l’avons en tous cas pas lu ailleurs). Il s’agit d’une adresse du Premier ministre au Conseil d’État afin de recueillir l’avis de ce dernier quant à la légalité de certains projets constitutionnels. En l’occurence, M. Valls cherche à savoir s’il serait légal de créer des camps afin d’y retenir préventivement les « Fichés S ». PJ Constit Protection de La (...)

  • Dans le genre #shameless_autopromo, je vais parler de crise climatique et de #science-fiction ce vendredi soir avec Annette Davis, Eros Sana, Medhi Derfoufi, invitée par 350.org dans le cadre de la ZAC mais à la salle Olympe de Gouges, 15 rue Merlin à Paris vers 20h.

    " L’apocalypse les jours d’après : la crise climatique dans la science-fiction d’anticipation"
    Si il y a des seenthissien.es dans les parages, welcome. On pourra boire un verre à la pause. Cette table ronde fera suite à celle de F.Vergès, E.Soum, M.Rodrigues et R.Nyambura " Crise climatique : gestion neo-coloniale et capitaliste des ressources"


    #climat

  • Les Ginks refusent la maternité au nom de l’écologie
    http://information.tv5monde.com/terriennes/que-veulent-les-ginks-non-la-maternite-au-nom-de-l-ecologie-72

    Le combat des Ginks serait-il donc vain ? Peut-être pas. Car derrière l’étendard de l’écologie se cache une réelle revendication, le non désir d’enfant. Un choix que la créatrice du mouvement Lisa Hymas assume pleinement. « Nos relations amicales, notre famille, nos amours remplissent déjà suffisamment notre vie, explique-t-elle sur son blog Childfreefeminist. Sans oublier les avantages personnels à une vie sans enfant : aucun horaire, une carrière professionnelle plus épanouissante, l’occasion de développer nos talents propres, (…) d’avoir du temps pour soi et pour les autres (…) ».

    Ces propos qui se veulent altruistes, dérangent et suscitent les plus vives critiques. C’est qu’on ne touche pas au sacro-saint droit de procréer sans être montré du doigt ou sans provoquer l’indignation. Une étude de l’INED, publiée en 2014 et réalisée par les sociologues Charlotte Debest et Magali Mazuy, montre que rester sans enfant demeure un choix de vie à contre-courant. En France, seul 5% de femmes et d’hommes n’en veulent pas. La plupart invoquant des raisons libertaires face à la pression du « faire famille ».

    Mais dire qu’on ne veut pas d’enfant sans raison, la pilule a du mal à passer. Alors le respect de l’environnement, la survie de l’espèce, etc. ne serait-ce pas autant de justifications pour ces femmes lassées de devoir constamment se justifier ? Toujours est-il que pour Emilie Tixador, ancienne Gink et auteur du blog Green Girl, l’écologie a porté ses fruits. « Je choquais les gens quand je disais que je ne voulais pas d’enfant parce que j’avais envie de m’épanouir dans mon métier. Mais dès que j’ai parlé de limiter la surconsommation et la surpopulation, ma cause est devenue noble aux yeux de tous. »

    #childfree #écologie #procréation

    • A mon sens, toutes les raisons invoquées sont critiquables... Vouloir s’investir dans son boulot ? ça ne dure qu’un temps... et c’est même assez vain à mon sens... Vouloir limiter la surconsommation blablabla... Là aussi, on peut en discuter... Il y a des modes de vie qui pour une famille à 5 personnes impactent moins la planète que pour une personne seule vivant comme un jetsetter’... Et le coup des « talents propres »... pfff...

      Je ne veux pas d’enfant « parce que ». Et si tu me poses la question, sache que c’est personnel et que ça ne souffre aucune critique. Limite, c’est comme la religion... Je suis athée et « ta gueule »... Devra-t-on en arriver à une loi de 1905 sur le droit à mener sa vie comme on l’entend ? :-D

    • Mais dès que j’ai parlé de limiter la surconsommation et la surpopulation, ma cause est devenue noble aux yeux de tous.

      Que d’hypocrisie pour dire qu’on n’a pas envie de s’emmerder à élever des chiards. Les mômes, ça prend la tête, ça vous mène au burn out, ça coûte un bras quand ils font des études supérieures, etc ...
      Et pourtant, dans ma vie, ils sont irremplaçables. Va comprendre.

    • L’homme est le cancer de la Terre et j’aime bien trop Gaïa pour lui infliger un parasite de plus.

      #malthusianisme #écologie_profonde

      Perso, je préfère infiniment l’argument féministe unique et polyvalent : « je veux ce que je veux de mon corps. je ne veux pas d’enfant. point ».

      Après je peux comprendre qu’on peut être harcelé par les autres et que du coup on cherche à fournir un autre discours juste pour qu’on nous laisse tranquille. Mais bon, là dans l’article ils parlent quand même pas mal de gens qui pensent vraiment ça. Et du coup en arriver à des arguments malthusianistes comme ça…

    • Super les injonctions culpabilisatrices ! Alors les childfree sont des hypocrites qui veulent pas se faire chier ou des personnes qui pensent trop à leurs travail .... Ca serait bien de ne pas parler a la place des personnes concernées. si dans TA vie de @sombre ils sont irremplaçables c’est tres bien pour toi. Et si ton boulot ne dure qu’un temps,@biggrizzly sache que les enfants ne durent qu’un temps. Vos avis de papas qui ne risquez pas l’episiotomie et autres joies de l’enfantement vous pouvez vous le garder. Les enfants ça coûte cher aux femmes et si vous êtes des super Nice guy qui changez des couches ca change rien au probleme que sont les enfants pour les femmes aujourd’hui en 2015.

    • @mad_meg : J’ignore comment tu as fait pour lire que j’écrivais en tant que parent ni comment mon commentaire peut être considéré comme genré. Et je note que tu n’as pas lu ma conclusion, sans doute pour ne pas rendre boiteux le raisonnement que tu souhaitais mettre en avant. Qu’un argument particulier soit criticable, et que j’en émette une critique, ne présume pas du fait que les arguments que je n’ai pas traités ne le soient pas eux non plus... à mon sens. Je te souhaite une bonne journée :-)

    • J’ai tres bien lu ta ccl @biggrizzly et j’y ai lu un gros « yaka-fokon » typique d’une parole androcentrée. Yaka pas se justifié. Tu peu effectivement envoyer chier des gens imaginaire qui ne te demandent rien (ou presque rien) vu que c’est aux femmes qu’on pourris la vie pour faire de la progeniture qui portera le nom de mâles la plus part du temps. D’ailleurs il manque le tag #feminisme car c’est un sujet hautement feministe.
      Sur ce bonne journée à toi aussi.

    • Tu prends mon intervention comme un conseil : c’est hors sujet. Je ne fais que dire qu’à mon sens ses propres choix de vie ne méritent aucune justification, de quelque genre que l’on se classe (je ne veux pas d’enfant : parce que et « ta gueule » ; je porte le voile : parce que et « ta gueule » ; je suis tatoué : parce que et « ta gueule » ; je vis avec telle personne : parce que et « ta gueule »).
      Le texte partagé par Mona semble ne proposer que des justifications normalisatrices qui ne me semblent pas particulièrement performantes/progressistes/féministes. Et c’est d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle elle l’a partagé.

    • Perso je pense juste que ce sont des femmes ont choisi de ne pas avoir d’enfants, et que la société veut tellement leur imposer qu’elles sont obligées de consacrer beaucoup de temps et d’énergie à monter des assos, des blogs, à trouver des argumentaires, à essayer de se faire entendre auprès des personnes qui veulent leur faire comprendre que ce n’est pas normal ou des femmes qui tendent vers ce chemin.

    • L’étude de Charlotte Debest :
      http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1671/publi_pdf1_population_societes_2014_508_choix_sans_enfant.pdf

      Effectivement c’est de l’ordre de 5% et stable dans le temps. L’an dernier, j’avais contacté l’auteur et lui avais signalé que j’étais surpris de ne pas voir, parmi les facteurs interrogés, de motif « politique » (monde pourri, surpopulation...).

      Elle m’avait répondu : « Dans les entretiens que j’ai réalisés, ce type d’arguments est très peu apparu, et d’après mes analyses lorsqu’il est apparu, il n’était pas au coeur du refus d’enfant »... Je reste surpris, voire dubitatif...

    • @biggrizzly « Il y a des modes de vie qui pour une famille à 5 personnes impactent moins la planète que pour une personne seule vivant comme un jetsetter’ ». Non, ce n’est pas vrai, car 5 personnes feront en moyenne 10 enfants, 20 petits enfants etc., alors que le jetsetter gink, dans 100 ans son empreinte écologique est nulle...

    • Ce que je trouve formidable, c’est que quand une femme dit : je ne veux pas d’enfants, on lui explique toujours ce qu’elle doit penser et en plus, elle doit argumenter. Alors que bon, c’est quand même pas une obligation que je sache. Et que x ou y soit heureux d’avoir un ou plusieurs enfants dans sa vie et ses raisons on s’en branle un peu non ? Ce qui est important ici c’est que des femmes refusent le rôle qui leur est assigné et que leur simple refus et donc l’expression de leur position d’adulte autonome ne suffise jamais. Je suis assez d’accord avec @rastapopoulos, je peux comprendre la nécessité face à la pression sociale d’aller chercher des arguments ici ou là, mais franchement, un simple « je ne veux pas » devrait suffire. En la matière, je ne comprends pas vraiment la crispation : des personnes, des femmes, des hommes aussi, ne veulent pas d’enfants et d’autres en veulent et donc ?

    • @biggrizzly Si tu compare l’impact écologique d’un jetsetteur cocaïnomane par rapport a une famille d’écolos paysans chinois c’est sur que ton calcule peu fonctionné. Mais si tu compare l’impacte d’un paysan chinois nulipart avec une famille de 5 enfants du 15eme arrondissement bah ca marche plus du tout. A mode de vie comparable, la personne qui veille à l’extinction de sa race a un impact bien plus légers que la personne qui se reproduit comme un lapin en rut. C’est quant même pas difficile à comprendre. Et le model couche lavés a la main et allaitement qui permet un faible impacte, ça fait chier que les femmes, puisque 80% des tâches domestiques sont pour elles et que plus elles se reporduisent moins les mecs en font. Alors parler des familles qui se reporduisent et laissent les gosses cul nus pour pas salir l’ozone c’est assez mal venu surtout de la part d’hommes qui ne se ferons jamais couper la chatte ni le salaire et la retraite pour faire passer un nourisson qui ne portera même pas votre nom vu que 95% des pères osent encor donner leur noms comme de vulgaires pater familias romains.

      @koldobika tu fait bien de rappeler que quelque soit l’option pour les femmes, elles seront toujours perdantes.
      0 - sale egoiste carriériste qui n’a pas d’enfants et le regrettera.
      1 - c’est pas assez, le pauvre va être dans un sale enfant roi.
      2 - c’est deja trop ou pas assez. Et si il y a deux du même sexe va falloir penser à equillibré ca. Le principal etait tout de même des faire des fils comme on l’observe partout dans ce monde.
      3 - la tu peu commencer a etre traiter de lapine qui se contrôle pas et si les géniteurs sont different on va commencer a t’envoyer des compliment sur ton hygiène intime.
      4 et + - voir 3 en pire et tu aura droit à des commentaires sur la contraception et selon ta couleur des proposition de stérilisation de la part du corp médical vont te tomber dessus. Moi comme blanche on a essayer de me dissuader de me faire stérilisée mais je sais que les femmes racisées ont le probleme inverse.
      #racisme

  • The Pirate Book “changer notre point de vue sur le piratage lui-même“ - Les univers du livre
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/the-pirate-book-changer-notre-point-de-vue-sur-le-piratage-lui-meme/62434

    Le Pirate Book « est une compilation d’histoires sur le partage, la distribution et l’expérience des contenus culturels en dehors des limites des économiques, des politiques ou des législations locales », expliquent ses auteurs. Nicolas Maigret et Maria Roszkowska ont réalisé un travail tout à la fois graphique et sociologique, réunissant des expériences personnelles.

    #droit_d'auteur

    • Toutes nos pratiques culturelles sont imprégnées et ce, depuis des siècles, par l’idée que les violences sexuelles sont érotiques, séduisantes, excitantes et que le non-consentement féminin, en plus de n’avoir pas grande importance est excitant. Bien sûr il faudrait nuancer cette assertion ; cela dépend qui prend la femme qui ne consent pas. Pendant des siècles, le viol n’existait pas comme nous l’entendons aujourd’hui. Le viol conjugal n’existait pas et il était souvent fréquent que le viol par un inconnu soit considéré comme grave parce que le violeur avait pris le bien d’un autre, pas parce qu’il avait violé une femme.

    • Le viol est consubstantiel à la configuration physique mammifère en général, mais plus particulièrement humaine.
      Que ce soit par la technique ou la différence de force physique.
      La société en a rajouté une couche.
      Mais un homme est un violeur en substance.
      Et il faut de la société - du respect de l’autre en temps qu’égal - pour qu’il ne le soit plus... momentanément.

    • @perline je pense pas qu’on puisse parler de viol chez les non-humains. A par dans le cadre de la zoophilie, quant un humain viol un non-humain. J’ai déjà vu ces théories défendu chez les « psycho-evolutionnistes » à la Peggy Sastre.
      http://allodoxia.blog.lemonde.fr/tag/peggy-sastre

      Par rapport au texte de Crêpe Georgette, je dirait que le viol est en effet partie de la sexualité en régime patriarcale mais qu’en fait c’est de la torture et de la domination et qu’il faut impérativement extraire la torture et la domination de nos sexualités. Alors je fait partie des féministes qui disent que le viol ne fait pas partie de la sexualité.

    • @iraultza ca serait bien que tu fasse un poste pour cet article. Car il mérite qu’on en parle spécifiquement et pas au milieu d’autres commentaires. Et il risque de détourné l’attention de celui dont on parle ici et qui est très important et dit des choses assez fondamentales sur l’hétérosexualité.

      Puisque tu parlait de ton inquiétude de père, sache qu’il y a beaucoup de ressources sur le #viol la #culture_du_viol le #male_entitlement et pas mal de sujets autour du #féminisme qui aborde le #consentement voire aussi le tag #lolita. Tout ceci pourrait t’être profitable. #male_gaze peut aussi te donner quelques ressources utiles.

    • Je rejoins @Perline sur le fait que la nature nous montre des scènes de reproductions parfois violentes. Pas uniquement chez les mammifères : les femelles crapauds communs pourtant deux fois plus grosses que les mâles, meurent souvent noyées par les mâles qui se ruent sur elles. Une fois j’ai même sauvée une salamandre qui était en train de mourir car étouffée par un crapaud qui la prenait pour une femelle.
      Viol ou pas viol, il y a en tous cas violence meurtrière.

      Je crois qu’au delà du non-consentement, on érotise la « virilité » brutale, comme si cette idée bestiale de la reproduction violente était le signe d’une désirable et irrésistible toute-puissance, comme si paradoxalement cette violence effrayante était un truc « rassurant »...

      Comme si notre culture voulait exacerber les clichés, où d’un côté les femmes doivent être épilées, fardées, et gommer toutes traces de nos origines animales, et en même temps on accepterait les pulsions viriles des hommes comme un symbole de puissance. On fait mine d’en jouer, mais ça ne faiblit pas.. D’ailleurs la « domination » est bien une catégorie « érotique » en vogue (voir le succès de 50 nuances de Grey).

      Enfin dans ma vie sociale, je constate que mon refus d’adopter des comportements de dominants me vaut parfois de ne pas susciter l’adhésion, voire être antipathique, car non-rassurant. On attend de mon identité masculine que je « rassure » mes interlocuteurs en me montrant sûr de moi et dominateur, ce que je refuse de faire, préférant essayer d’être attentif, humble et digne de confiance.

    • @aude_v Je crois que c’est ce que j’ai dit, en indiquant que la société en avait rajouté une couche, c’est évidemment intéressant les discussions sur la société incitatrice de viol.
      Mais la base étant que l’homme est un violeur, il serait (également, plus ?) intéressant de considérer que c’est contre cette base-là qu’il faut lutter.
      Au lieu de dire que la société pousse au viol, il est plus proche de la réalité de travailler sur le fait que le viol est masculin par nature (le viol féminin, lui, est sociétal).
      La société devrait déconstruire cette nature violeuse, et non pas la promouvoir. C’est mon angle de vue.

    • Pierre Clastres dans La société contre l’Etat , fait part de son étude des tribus d’Amérique du sud, et il me semble qu’il souligne que le groupe a obligation de se diviser lorsqu’il devient trop important, créant ainsi un maillage territorial plus large. Les femmes ne sont donc pas importées dans le groupe mais le quittent pour fonder un autre village, il est vrai qu’il parle de matriarcat.

      Question cinéma et sur l’excitant non consentement féminin, je remarque qu’il y a beaucoup de scénario téléfilm ou cinéma (surement écrit par des hommes) qui renforce cette assertion en l’inversant.
      Oui, j’avoue que je regarde une grosse merde débile dont nous détaillons régulièrement les incohérences et horreurs véhiculées en nous esclaffant et qui s’appelle plus belle la vie. C’est un téléfilm qui doit, pour faire de l’audience, tenter de remplacer le journal de 20h en faisant de l’actualité ludique, il traite donc des sujets de société ou des évènements par la fiction avec quelques jours de retard sur l’actualité.
      Ainsi, il peut faire croire que les histoires qui arrivent à ses personnages seraient la réalité et colleraient à un portrait de la société.
      Or, dernièrement, parmi toutes les inepties scénaristiques et les incohérences psychologiques des personnages, il y en a quelques unes qui tiennent bien de cette inversion violeur/violé et qui voudraient en faire assumer la responsabilité aux femmes.
      Ainsi deux femmes, d’origine étrangère (mais de toute façon toutes les femmes deviennent dans ce téléfilm à un moment ou un autre des salopes manipulatrices) font prendre du GHB aux hommes avec lesquelles elles veulent coucher ! l’une a 60 ans et va violer un homme de 30, l’autre veut se marier et viole donc son futur mari qui ne lui résistera pas par la suite. Le plus intéressant n’est pas de voir autant de bêtises mais de s’imaginer un instant dans la tête des scénaristes et comprendre ce que cette mise en scène signifie socialement.

      Je vais démonter le tour de passe passe extraordinaire dans lequel les téléspectateurs sont poussés à adopter un point de vue masculiniste qui entérine l’idée que le viol est fun.

      Le scénario malheureusement le plus vraisemblable est un fait social réel prédominant où les hommes frappent et violent des femmes (je ne vais pas vous ressortir les chiffres).
      Donc, contrairement à ces faits, c’est pourtant l’inverse qui est mis en scène, parce que c’est nettement plus confortable pour tout le monde, d’autant que le téléspectateur est ainsi amené à
      – prendre plaisir ou s’amuser d’un viol puisque seul le viol d’une femme est moralement répréhensible. Si il s’était agit d’un viol de femmes, le scénario se devait de mener les hommes jusqu’à la case prison. Ici, rien de tel.
      – minimiser la notion de viol, car une femme donne du plaisir et l’homme ne peut en être victime
      – faire croire qu’une femme a les mêmes désirs de viol qu’un homme
      – plaindre les hommes qui ont été manipulés
      – équilibrer la perception des rapports de violences sociales H/F

      Pour poursuivre le décorticage, aucun des hommes violés ne va aller se plaindre d’avoir été victime d’un viol, ni à leurs proches, ni à la police. C’est inutile, ils ne sont pas affectés psychologiquement et la seule gêne qu’ils éprouvent est d’avoir été manipulés. Alors de quoi se plaignent les femmes qui sont violées ? avec une telle mise en scène, une personne violée n’est pas une victime et le consentement n’est pas une nécessité.

    • Et d’ailleurs, ça véhicule aussi des idées fausses quant à la réalisation d’envies féminines : à 60 ans il est extrêmement facile de coucher avec un homme (et pas un « garçon » @Touti ! On va pas parler de pédophilie à 30 ans !) de 30 ans.
      C’est une envie très répandue de la part des hommes, parfois attribuée (par les intéressés) à la réalisation de fantasmes adolescents jamais réalisés, ou l’image de la mère que cela véhicule.
      Mais aussi pour des raisons de goût ou, simplement, des raisons pratiques (expérience plus avancée, pas de risque de grossesse, pas envie de mariage, etc.).
      #cougarquelmotatroce #femmede60ans

    • @mad_meg : où a-t-on écrit cela ???
      Pour ma part j’ai la conviction, comme semble-t-il @perline que le débat entre l’essence et la culture n’est pas binaire.
      Je ne vois pas les être vivants comme des êtres innocents que seules des cultures humaines patriarcales auraient pervertis.
      La barbarie est aussi dans la nature.
      Je crois que la nature nous lègue des ornières comportementales, on n’est pas dans le déterminisme absolu, mais dans la statistique (tous les mâles ne sont pas des violeurs, mais la probabilité est plus forte que les violeurs soient masculins)
      Soit la culture, basée sur une idée collective bienveillante et égalitaire, vient activement (et fermement) gommer ces ornières, soit on est dans une culture paresseuse qui accepte et légitime la domination et la prédation des uns sur les autres, et qui va accentuer ces ornières.
      Je milite pour la première, c’est une construction longue et difficile.
      Je crois qu’il ne suffit pas de se débarrasser d’une culture maligne (le patriarcat) pour qu’on retrouve un hypothétique paradis sur terre qui à mon avis n’a existé que dans le mythe d’Adam et Eve. Je crois que cette culture vraiment égalitariste est à inventer et concrétiser, qu’elle n’est pas « innée » si on peut dire.
      Bien sûr je précise que je ne cherche pas à dédouaner les individus masculins malveillants de leurs responsabilités, je ne cherche pas à leur trouver des circonstances atténuantes, et encore moins les absoudre de leurs méfaits. Je rappelle cette excellente précision détaillée ici : expliquer n’est pas excuser http://seenthis.net/messages/435075#message435090
      Voilà je sais qu’il y a débat sur ce genre de convictions, j’espère ne heurter personne que le débat restera courtois :-)

    • « cultures sans viol »...ça rappelle la vision idyllique des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire, êtres sans violence... Même wishfull thinking

    • @mad_meg Je ne sais pas si tu es de mauvaise foi ou juste si tu as envie de polémiquer.
      Et d’abord, je n’ai jamais dit que c’était bien d’être amoureuse d’un homme mais d’être amoureuse tout court.
      Un peu hétérocentré comme interprétation.
      Ensuite, j’ai aussi écrit que la société devait éduquer contre le fait que les hommes sont des violeurs par essence.
      Il faut lire, il faut lire... Mais parfois c’est, aussi, beaucoup demander, tant il est plus facile de fustiger et de sortir le bazooka des lettres, que de réfléchir et d’argumenter.

    • @paulo as usual tu dis des inepties, il se trouve justement que les hommes de la préhistoire n’auraient pas survécu sans bienveillance et solidarité, des valeurs antinomiques avec la phallocratie. Le mythe de la construction de la violence aux temps préhistoriques à la peau dur …

    • merci @touti, je vois que tu restes ferme sur tes convictions, quitte à rêver sur « la construction de la violence » lors d’une époque de l’histoire de l’humanité, (probablement capitaliste, pré-capitaliste ? Bref, peu importe, ça ne fait pas de mal, les bons sentiments, enfin pas tout le temps. Bonne continuation.

    • voire aussi :
      « Dans les premiers temps de l’humanité, les hommes et les femmes étaient égaux (les inégalités sont une invention tardive) »
      http://seenthis.net/messages/372186
      On peu voire d’ailleurs que @paulo tennait le même discours
      et @sinehebdo avait fournis une belle liste de liens seenthis sur le sujet.

      Voir aussi :
      http://seenthis.net/messages/160207
      http://seenthis.net/messages/160319
      http://seenthis.net/messages/221329
      http://seenthis.net/messages/233683
      http://seenthis.net/messages/241377
      http://seenthis.net/messages/285362
      http://seenthis.net/messages/343999
      http://seenthis.net/messages/371071

      De l’homme - et de la femme - préhistoriques (2000) :
      http://www.canalu.mobi/video/universite_de_tous_les_savoirs/de_l_homme_et_de_la_femme_prehistoriques.890

      Mon squelette a-t-il un sexe ?
      Agnès Giard, Libération, le 15 février 2015
      http://sexes.blogs.liberation.fr/2015/02/15/le-squelette-t-il-un-sexe

      Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes (2015) :
      http://www.tv-replay.fr/redirection/15-05-15/pourquoi-les-femmes-sont-elles-plus-petites-que-les-hommes-arte-11069289.h

    • Pourtant l’opposé, le « plus-que-consentement », c’est à dire le « besoin urgent sexuel » (féminin, entre autres) est (aussi) très excitant et pourrait avantageusement être exploité par des artistes, des cinéastes, des romancier.e.s...

      Il l’a été d’ailleurs, mais moins, alors qu’il n’empêcherait pas le ressort dramatique de nombreux scénarios, tout en faisant la promotion du sexe consenti...

    • @Dror@sinehebdo c’est intéressant ce mot créé « plus que consentement » !
      C’est juste de l’envie pressante, pourquoi intégrer une notion de consentement, et pire encore « plus que », chez les femmes exclusivement, et pas du tout chez les hommes, pour une simple envie très forte et très urgente ?
      Je note que tu emploies le mot « besoin », qui est en général une justification pour le viol, la prostitution, etc ;
      On dit qu’on a des « besoins » (comme manger, respirer) donc qu’on ne peut leur refuser.
      Les hommes n’ont pas « envie », ils ont « besoin » de sexe.
      Ouhlala....
      Les envies des hommes et de femmes ne sont pas considérées comme équivalentes, une fois de plus. Et une fois de plus, évidemment, celles des femmes sont considérées comme moindres donc étonnantes quand elles dépassent ce qu’on leur a appris comme étant leur normal.
      Par ailleurs, bien sûr que si cette envie pressante est utilisée, et beaucoup.
      Maintenant analysons comment elle est présentée (voir ci-dessus) et utilisée dans les ressorts culturels : toujours avec un sous-entendu négatif pour les femmes.

    • Désolé, j’ai fait court avec le risque d’être mal interprété, juste pour défendre une autre façon peut-être moins sexiste d’écrire des scénarios ou de peindre des peintures, mais bien entendu « envie pressante » correspond aussi à ce que je voulais dire, et bien entendu elle pourrait émaner d’un homme comme d’une femme, dans une relation hétéro ou homo (tu noteras d’ailleurs que j’ai bien utilisé le mot « besoin » pour une femme, pour justement renverser cette idée que le besoin n’est toujours que masculin). Si je prenais le cas d’une femme c’était pour répondre en symétrique aux tableaux de Fragonard qui auraient pu dépeindre une « envie pressante » plutôt qu’un « non consentement »...

      Après, j’avais le sentiment que ces envies pressantes féminines n’étaient pas si « utilisées » que ça, mais je me trompe peut-être. D’autre part tu dis qu’elles sont utilisées avec des sous-entendus négatifs pour les femmes. Tu as sans doute des exemples en tête : à quoi penses-tu ?

    • @dror@sinehedo En fait je ne t’accuse pas personnellement, et je ne demande pas d’explication. Je profite de ce que tu écris pour mettre le point sur ce qui est généralement acquis et pensé.
      Quand tu dis que as fait court avec le risque d’être mal interprété, en réalité tu utilises les mots et les concepts courants, comme tout le monde, qui ne font que refléter la pensée et les affirmations ambiantes. Ce n’est pas toi qui es visé mais à travers toi toute la société.
      Les mots ont de l’importance :)
      Je n’ai pas d’exemple en tête (parce que j’ai toujours un mal fou à me rappeler des titres des films, des acteurs et tout ça, gros handicap) mais, en tout cas dans les relations hétéro, je sais que quand je vois ce genre de situation, en général je me sens mal à l’aise sur les sous-entendus véhiculés et je ne me reconnais pas du tout, pas comme étant respectée en symétrie d’une situation inverse (l’homme a très envie).
      Exception récente à la règle (qui va donc dans ton sens) : Crazy Amy. Mais écrit par Amy elle-même, une femme par ailleurs, alors...

    • Il y en a pas mal des films et des séries, à commencer par Laers Von Trier et ceux qui ont suivi son dogme, qui passe par le cathociné ou les fmmes qui ont du désir sont soient violées soient punies. je t’assure que ce n’est pas si simple de s edépetrer de ces représentations, entre la maman et la putain, peu de choix pour un désir qui ne soit pas celui de LA femme vu par les hommes, ou plutot de LA femme vu par le prisme patriarcal (qu’adoptent aussi les femmes). Vu distraitement la semaine dernière une merde de film à la télé avec Morgan Freeman et son acolyte (qui a les cheveux teints parce qu’il doit bien avoir 50 balais, on s’en foutrait si il ne jouait pas les jeunes) qui viole une femme qui a très envie de lui au début et l’allume. Ce == à je disais plus haut c’est que c’est ainsi très déculpabilisant de représenter (parce qu’on parle de représentation) le désir féminin comme « aussi irrépressible que » celui d’un homme pour justifier la prédation. Je retrouverai des titres tiens, en général ça ne manque pas mais j’y vais de moins en moins surtout à cause de ces schémas récurrents qui m’ennuient .

    • OK, j’émettais une hypothèse, ou une piste pour pouvoir représenter l’excitation sans tomber dans ces pièges. Je me suis trompé. Merci. Je retiens au moins que dans ce cas (l’exception à la règle citée par @perline), c’est « possible », alors que dans le cas du non-consentement c’est juste impossible...

  • Une journaliste qui a déclaré ne pas vouloir d’enfant, sous protection d’un garde du corps | Sans Compromis
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2015/11/28/une-journaliste-qui-a-declare-ne-pas-vouloir-denfant-sous-protection-dun-garde-du-corps

    C’est cette peur de céder pour quelqu’un et de mettre de côté ses propres désirs qui l’a poussée à vouloir se faire ligaturer les trompes. Mais là encore, la pression a été forte et les médecins n’ont eu de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. Certains lui ont menti, disant qu’elle était trop jeune alors qu’il n’y a pas de limite d’âge au Royaume-Uni pour se faire stériliser. D’autres ont fait en sorte qu’elle se décourage, lui disant qu’aucun chirurgien n’était disponible pour pratiquer cette intervention, l’obligeant à s’adresser à un autre établissement.

    #stérilisation #injonction #reproduction #corps_des_femmes

  • Contre Daech, tu mets un noun signifiant chrétien (ن) dans ton pseudo, tu mets un drapeau français dans ta photo, et tu hashtagues #PrayForParis. Et évidemment, tout ce gloubiboulga au nom de… l’universalisme que nous représenterions.

    Continuez comme ça, et je vais te me mettre un portrait de Charles Pasqua comme photo de profil. Pour symboliser mon ouverture d’esprit.

  • WikiLeaks cables portray Saudi Arabia as a cash machine for terrorists (article de décembre 2010)
    http://www.theguardian.com/world/2010/dec/05/wikileaks-cables-saudi-terrorist-funding

    Saudi Arabia is the world’s largest source of funds for Islamist militant groups such as the Afghan Taliban and Lashkar-e-Taiba – but the Saudi government is reluctant to stem the flow of money, according to Hillary Clinton.

    “More needs to be done since Saudi Arabia remains a critical financial support base for al-Qaida, the Taliban, LeT and other terrorist groups,” says a secret December 2009 paper signed by the US secretary of state. Her memo urged US diplomats to redouble their efforts to stop Gulf money reaching extremists in Pakistan and Afghanistan.

    “Donors in Saudi Arabia constitute the most significant source of funding to Sunni terrorist groups worldwide,” she said.

    Three other Arab countries are listed as sources of militant money: Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates.

    The cables highlight an often ignored factor in the Pakistani and Afghan conflicts: that the violence is partly bankrolled by rich, conservative donors across the Arabian Sea whose governments do little to stop them.

  • Majed Bamya - Je ne voulais pas en parler. Trop pénible, trop...
    https://www.facebook.com/bamya.majed/posts/823198481126556

    Je ne voulais pas en parler. Trop pénible, trop difficile, ou peut etre parce que les mots semblent insignifiants face a une telle réalité. Mais l’execution sommaire d’un palestinien dans un hopital m’a decidé a rapporter ce que j’ai vu de mes propres yeux hier.

    J’ai participé a la marche pour commémorer le martyr de notre symbole Yasser Arafat de sa tombe jusqu’a la base militaire et la colonie de Beit El a Ramallah. Nous protestions contre cette occupation coloniale et ses crimes.

    Ce qu’on appelle communément les heurts ont eclaté. Mais définissons les heurts. Des jeunes munis de pierres contre des jeeps militaires blindes, des tours, des murs, et un arsenal militaire. Ici se passe l’histoire que personne ne vous raconte, celle du soulevement d’une génération qu’on assassine impunément. Aucun soldat ou colon israelien n’a été tué dans ces manifestations, alors que l’immense majorité des 80 martyrs palestiniens depuis un mois ont été assassinés en y participant. En focalisant l’attention sur les attaques aux couteaux, et en en faisant la source de l’escalade et non une de ses conséquences, Israel essaye de se faire passer pour la victime et de nous faire passer pour les agresseurs, et s’est octroyé le droit de commettre des éxécutions sommaires en se contentant de prétexter des attaques sans devoir amener aucune preuve ou se justifier.

    Nous étions entrain de discuter de la situation et des jeunes essouflés nous entouraient. Les soldats étaient hors de portée, et nous regardaient du haut de la colline, tout en se positionnant en formation de combat.
    Nous nous demandions quand est ce que commencerait la salve de bombes lacrymogenes qui durant les derniers jours ont provoqué la mort de deux personnes au moins et comment s’adapter au vent pour en minimiser la portée.

    Face à moi, à moins d’un mètre, un jeune homme porte la main a son cou, pour moi le temps est suspendu durant cette infinie seconde, je sais ce qui suivra... il s’écroule. Des taches de sang apparaissent sur son col. Les jeunes crient, appellent l’ambulance. Un jeune homme crie a la foule « des snipers, des snipers a couvert ». Panique dans la foule, on évoque d’autres jeunes qui s’ecroulent sans qu’un seul bruit de balle se fasse entendre. Tout le monde court pour esquiver ces balles silencieuses et invisibles. Devant nous apparait un homme a la main deformé et ensanglanté, comme un puzzle impossible a assembler de nouveau, il demande une ambulance. Des jeunes bravent les balles pour l’amener a l’ambulance. Les blessés se succèdent et il n’y a plus d’ambulances disponibles.
    Nous sommes à des centaines de metres des soldats et pourtant les balles réelles pleuvent desormais assourdissantes. Nous nous éloignons et les soldats se rapprochent. Un jeune appelle les gens à se mettre à couvert derriere les voitures, mais rien n’y fait des blessés continuent à tomber. On décide alors de se réfugier derrière un batiment. Alors que nous entreprenons cette course, un jeune à deux mètres derriere moi s’écroule, une balle l’a atteint dans le dos. Les soldats s’acharnent. C’est une punition collective, un terrorisme rendu possible par une totale impunité. Le jeune est à terre. Les autres jeunes se regardent. Ils ne peuvent le laisser. De nouveau leur courage défie toute logique et ils vont le porter et le mettre a l’abri, mais il n’y a plus d’ambulance. Une voiture passe par là, des gens supplient le conducteur d’amener le blessé à l’hopital, meme si cela signifie qu’il sera privé des premiers soins auquel il aurait pu s’attendre dans une ambulance. L’homme accepte.

    Nous sommes désormais a l’abri. Tout ce que je viens de décrire a eu lieu en 10 minutes. Ces jeunes palestiniens ne savent pas que dans de nombreux médias ils passeront pour la menace et ceux qui tirent à vue de l’autre côté de la colline comme les seuls à pouvoir prétendre à la securité qui les autorise au meurtre. Au mieux, personne n’en parlera de ces manifs, de nos blessés et de nos morts. Au pire, on dira qu’on l’a bien chercher. Les médias palestiniens ont relayé l’information. 20 personnes ont été blessés par balles lors de cette manifestation. Mais à ma connaissance aucun media international n’en fera état.

    Je suis animé d’une colère terrible. Les images de ces corps en sang ne sont pas les premiers que je vois, ni les derniers, mais quelque chose dans cette désinvolture des balles qui viennent se loger dans notre chair et nos rêves sans se soucier de nos prénoms ou notre histoire et encore moins de justice et de droits me révolte. Le sniper sait qu’il n’aura pas à répondre de ses actes. Un ami s’approche de moi, tente de m’apaiser, mais rien n’y fait. La saison de chasse est ouverte et cette chasse ne connait aucune réglementation.

    Nous sommes abandonnés à notre sort. Quoi que nous fassions, nous serons condamnés, nous sommes responsables de notre propre martyr, et de cette occupation et on exige de nous d’assurer la securité de l’occupant qui sème l’insecurite et la mort sur notre terre. Je regarde ces jeunes et ces enfants que nous sommes incapables de proteger. Je regarde ces soldats qui se sont accaparés nos collines pour nous priver de l’horizon. Je leur refuserai ce qu’ils cherchent, que cette colère se transforme en haine aveugle et j’apprivoiserai ma rage pour qu’elle devienne détermination, même s’ils font tout pour rendre cette tâche impossible. Notre force est de trouver dans cette rage non l’égarement de la haine mais les sentiers de la volonté qui mènent à l’espérance.
    Plus de 80 Palestiniens tués en un mois, et plus de 2000 palestiniens blessés par balles, la plupart n’ont pas atteint leurs 18 ans. Ils sont nés avec l’occupation et l’oppression et le déni de leurs droits, comme leurs parents et leurs grands parents. Ils sont à se demander si leurs propres enfants connaitront la meme tragedie et si un jour ils vivront libres comme les autres peuples du monde. Je connais la réponse à cette question, elle est inscrite en lettres indelibiles dans mes veines et dans chaque couche de mon âme, nous serons libres. Mais a cet instant précis, de feu et de sang, je ne parviens pas a distinguer la route qui mène a cette horizon.

    #Israel #Palestine #Violences #Snipers #Etat_Criminel #punition_collective #Témoignage #Majed_Bamya

    • 70 injured in West Bank clashes during Arafat commemoration marches
      Nov. 11, 2015 4:53 P.M. (Updated: Nov. 12, 2015 12:21 P.M.)
      http://www.maannews.com/Content.aspx?id=768766

      BETHLEHEM (Ma’an) — Clashes erupted across the occupied West Bank on Wednesday after marches to mark the 11th anniversary of Palestinian leader Yasser Arafat’s death, with at least 70 Palestinians shot and injured by Israeli forces.

      Large rallies were held in Hebron, Ramallah, Bethlehem, and other West Bank cities to commemorate the late president’s death in 2004, with crowds of people waving Palestinian flags and carrying portraits of Arafat.

      In Ramallah’s al-Bireh city, Israeli forces shot and injured more than 70 Palestinian youths with live fire and rubber-coated steel bullets during clashes in the al-Balou area in northern al-Bireh.

      One protester, shot in the chest with live fire, is in a critical condition. Medical sources said that the youth underwent surgery in the Ramallah Governmental Hospital where his condition was reported as “very critical.”

      Other injuries were reported as light to moderate, with medics and journalists also injured during the clashes.

      Sources added that Israeli forces used silencers when shooting off live fire at the protesters.

  • Des ouvrières rescapées du Rana Plaza créent leur propre coopérative textile - Basta !
    http://www.bastamag.net/Des-ouvrieres-rescapees-du-Rana-Plaza-creent-leur-propre-cooperative-texti
    http://www.bastamag.net/IMG/arton5198.jpg?1445944979

    Des ouvrières rescapées du Rana Plaza créent leur propre coopérative textile

    par Axelle de Russé, Elsa Fayner 13 novembre 2015

    Il y a eu les 1 135 morts et les milliers de blessés de l’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh. Puis les engagements des multinationales de l’habillement, leurs codes de conduite et leurs chartes éthiques. Enfin, des centaines d’inspections aboutissant à la fermeture de nombreux ateliers textiles aux conditions de travail indignes. Une quarantaine d’ouvrières et d’ouvriers, traumatisés par le drame, ont décidé de ne pas en rester là et de créer leur propre coopérative textile : Oporajeo, les invincibles, en bengali. Mais les clients européens en quête de fournisseurs alternatifs sont rares, et la coopérative peine à remplir son carnet de commandes. Reportage à Dacca.

    Shirin pensait ne plus jamais pouvoir retravailler après l’effondrement du Rana Plaza. Non pas à cause de sa blessure au thorax, qui l’étreint toujours, mais parce qu’elle avait peur. Peur de tout : du simple bruit des machines à coudre, de la seule évocation des termes « travail », « immeuble », raconte la fine jeune femme au regard franc dans son sari bleu. À 18 ans, elle aurait pu rester prostrée chez elle, dans ce quartier de Savar où vivent la plupart des rescapés, tous ces voisins qui, autrefois, se rendaient au matin dans cette grande usine qui bordait la route, ce haut bâtiment dans lequel œuvraient cinq sous-traitants pour des dizaines de marques occidentales. Sur les 3 000 ouvriers qui travaillaient là, en majorité des femmes, plus de 1 000 sont morts, et 2 000 ont été blessés (voir le dossier qu’y consacre notre Observatoire des multinationales).

    En juin 2015, le Comité de coordination du Rana Plaza (CCRP), présidé par l’Organisation internationale du travail (OIT), a annoncé avoir levé les fonds nécessaires pour verser l’intégralité des indemnités dues aux victimes. Des actions de formation et de reclassement ont été entamées. Mais tous les survivants n’en ont pas profité, trop atteints dans leur corps ou trop déprimés. D’ailleurs, quand Shirin a entendu parler d’Oporajeo, elle a d’abord écarté la possibilité avec lassitude. Plus de force. Puis, en se laissant le temps d’y réfléchir, elle a décidé de s’y rendre « une journée, pour voir ». Un détail la rassurait : le bâtiment ne comportait que un étage, il risquait moins de s’écrouler. Elle y est finalement restée pour la « bonne ambiance » et pour « l’administration sympathique ».

  • L’Etat islamique revendique le double attentat-suicide de Beyrouth
    http://www.lemonde.fr/international/article/2015/11/12/double-attentat-suicide-dans-un-fief-du-hezbollah-au-sud-de-beyrouth_4808562

    dans un fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth

    Comme pas mal d’autres je pense, je commence à ne plus supporter du tout qu’on nous parle SYSTEMATIQUEMENT du « fief du Hezbollah » ou de son « bastion » (plus militaire encore), quelles ques soient les circonstances. Un « quartier populaire de Beyrouth », c’est vraiment impossible à écrire ? les victimes sont des chiites-enrôlés-par-le-Hezbollah ou juste de pauvres civils massacrés par des tueurs qu’on arme en toute impunité depuis des années ?

    #liban

  • Scenes de guerre en zone de paix - Making-of
    http://blogs.afp.com/makingof/?post/scenes-de-guerre-en-zone-de-paix
    Ce matin, au bled, un Camerounais qui vit dans le bled d’à côté et qui donne des conférences un peu partout dans le monde pour raconter la vie des migrants, ce qu’il a été, est intervenu au cinéma pour expliquer son parcours aux jeunes du lycée. Il a raconté sa tentative par Melilla et le fait que les Marocains les ont rabattus par milliers contre la clôture où les attendaient les Espagnols qui leur ont tiré dessus… délibérément… 5 ou 6000 personnes.
    Ils ont été une poignée à survivre. les Marocains les ont embarqué, leur ont pris leurs pompes et les ont largué dans le désert, histoire qu’il finisse le job.

    La politique migratoire européenne est un putain de #génocide, il n’y a pas un seul autre mot pour désigner ça. C’est aujourd’hui et une majorité écrasante de nos concitoyens approuvent ça.
    Hier soir, j’ai fini de visionner Le Chagrin et la pitié.
    Pas pris une ride…

    Il y a quelques jours, j’ai transporté le corps d’un bébé pendant des heures. On avait crapahuté avec des collègues jusqu’à une plage assez éloignée et rocheuse. C’était impossible à atteindre, il fallait escalader des tas de rochers et de falaises pour arriver là. Et quand nous y avons été, nous avons vu ce bébé, couché dans les rochers. Il était là depuis quelques jours, il commençait à y avoir une odeur. Tout seul dans les rochers.

    On a décidé de le ramener. Alors on l’a mis dans un sac et on a remonté la falaise avec, pour qu’il puisse au moins être enterré.

    #migrants #photo

    • Aris Messinis parlant de ses filles :

      Je crois que je serai plus strict avec elles, après ce que j’ai vu ici.
      Parce que quand elles se mettront à pleurnicher pour une bêtise, par exemple pour un jouet, je penserai à leur chance de ne pas connaître ça. Je vais essayer de le leur faire comprendre. Bien sûr que je ferais tout pour elles, mais en essayant maintenant de leur apprendre davantage de choses, des choses que je ne leur aurais pas apprises si je n’avais pas couvert cette histoire.
      Elles doivent comprendre que le bonheur c’est de respirer, de voir le soleil, d’avoir quelque part où dormir.

  • Où sont les féministes mainstream ? (Océane Rosemarie)
    http://www.liberation.fr/debats/2015/11/05/ou-sont-les-feministes-mainstream_1411495?xtor=rss-450

    J’étais à cette marche en tant qu’alliée certes, mais aussi parce que je suis concernée : je refuse de vivre dans une société injuste, où le racisme d’Etat s’exprime quotidiennement au travers de ces abus policiers, de l’arbitraire judiciaire et carcéral. Beaucoup de gens « de gauche » m’ont reproché d’avoir signé l’appel et d’y avoir participé. Ce serait une initiative « communautariste », « identitaire », ou encore « dangereuse ». Ah bon ?

    Ce n’est pas ce que j’ai vu samedi. Ce que j’ai vu ce sont des femmes et des hommes affirmant leur dignité et dénonçant les discriminations structurelles qui les touchent. Une mère m’a expliqué s’être engagée auprès de la BAN (Brigade antinégrophobie) quand elle a eu son fils. Parce qu’elle a peur pour lui. Qu’elle se sente, elle, dans une certaine insécurité passait encore, m’a-t-elle dit, mais imaginer que son fils puisse subir ça, qu’il puisse se faire courser par des flics pour rien, que sa vie soit en danger pour rien, ça non elle ne pouvait pas le supporter. Qu’on m’explique ce qu’il y a de « communautariste » dans cette démarche.

    • Ce qu’il y a de communautariste c’est que les mêmes qui organisent cette marche (je ne parle pas des individus qui y vont sur le seul texte d’appel mais pas en creusant l’info sur les appelants) n’iront pas à une marche qui parlerait d’autres ségrégations, comme l’antisémitisme (pour ne citer que ça).
      Pour ne citer que ça, déjà quand Ilan Halimi a été torturé avant d’être tué uniquement parce qu’il était juif(https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_gang_des_barbares), la, petite, manif qui a suivi n’avait que des juifs dans ses rangs.
      Il n’y avait ni les grands médiatiques qui défendraient le vivre ensemble, ni les personnes qui disent aujourd’hui défendre le non-racisme.
      Ce n’est qu’un exemple, tout comme la femme citée n’est qu’un exemple.
      Tout le monde peut être contre le racisme, contre la pollution, pour la paix, mais il faut regarder qui appelle et leur histoire.
      Ça s’appelle de la politique citoyenne.

    • Peut-être parce que dans cette petite manif, il y avait (pas que mais entre autre, et non des moindres) des participants qui promeuvent (et contribuent) directement à des oppressions structurelles, et qui le revendiquent (notamment en ce qui concerne Israël). Je ne pense pas que les orgas qui étaient à la marche pour la dignité aient envie de marcher aux côtés de ça.

      Tandis qu’à la marche pour la dignité, que je sache, il n’y avait pas d’organisations officiellement oppressantes. Et c’est d’ailleurs sûrement pour ça que LÀ, il avait aussi des juifs, mais pas n’importe lesquels (UJFP + les Juifs et Juives Révolutionnaires, entre autre).

    • Le passage central : "A tous les gens de gauche, voici ce que je voudrais dire : je suis blanche, lesbienne, bourgeoise, féministe, militante des droits LGBT, j’ai été à la marche de la Dignité et je déplore l’absence de toutes les féministes dites « intersectionnelles » et de toutes celles et ceux qui partagent mes combats. A ces gens, je voudrais poser une simple question : Quand il s’est agi d’aller marcher le 11 janvier avec une pancarte « Je suis Charlie », vous êtes passés outre la présence de certains dictateurs ou de personnalités de la droite française… par ce que la « liberté d’expression » et le deuil national étaient plus importants que ça et qu’il fallait à tout prix être rassemblés autour de valeurs communes, malgré les divergences sur de multiples sujets. Alors sincèrement, pourquoi, quand il s’agit de soutenir ici aussi des familles de victimes, de combattre un racisme systémique, d’exiger que notre système judiciaire, carcéral et policier soit le même pour tous, pourquoi tout d’un coup la présence de « signataires louches » pour cet l’appel vous gêne-t-elle ? Comment justifiez-vous ces différences de traitement ?"

    • @perline j’avais pas le temps.

      Donc. Il n’y a pas grand chose de commun entre un tragique fait-divers antisémite et la manifestationen réaction à ce meurtre et une manifestation préparée depuis des mois, en réaction à une violence systémique d’État.

      Dans le cas d’I.Halimi, l’État fait le travail pour lequel on le délègue, enquête, et écarte de la société les petites frappes antisémites de merde. Il y a une forme de justice qui s’opère.

      Quand tu regardes en détail les histoires des personnes victimes de violences policières, on ne peut pas dire que la justice s’exprime dans toute sa splendeur. Je dis donc tu t’égares en comparant des manifestations qui ne portent absolument pas sur les même termes, même si les deux relèvent de la lutte contre le racisme. Après le meurtre du jeune homme, il y a eu des manifestations dans toute la France. Sur le mode de l’indignation, qui par ailleurs ne nous avance pas vraiment en terme de lutte contre l’antisémitisme et de formulation politique de cette lutte et de la convergence anti-raciste sur tous les fronts du moment et ils sont nombreux.

      Je ne vois pas ce qui te permet de dire ici, que les appelant à la marche de la dignité n’appeleraient pas à une marche de type de celles qui ont suivi le meurtre d’I.Halimi. Nombre des associations en tête de cortège n’existaient pas à l’époque car elles émanent d’un renouveau militant en provenance des quartiers populaires. Certaines associations ne manifesteraient pas au côté du CRIF, d’autres oui, c’est un procès d’intention que tu fais là.

      Un amalgame à l’emporte-pièce bien dans la tendance actuelle à toujours vouloir diviser sur la question de l’antisémitisme les mouvements antiracistes et amalgamer mouvements issus des « banlieues » et autres quartiers populaires et antisémitisme, à cause d’un soutien ouvert ou diffus à la cause palestinienne. C’est en ça que tu t’égares, selon moi.

  • The latest sign of Greece’s decay: children’s teeth
    http://www.reuters.com/investigates/special-report/greece-teeth

    Greek children now have some of the worst dental health in Europe. It is a measure of the country’s economic depression [sic], and could be storing up more problems for the future

    #santé_dentaire #grèce #inégalités merci l’#europe

  • Denis Robert : comment les fondateurs de Charlie se sont fait avoir - Rue89 - L’Obs -
    Publié le 03/11/2015
    http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/03/denis-robert-comment-les-fondateurs-charlie-sont-fait-avoir-261934

    Le livre a pour titre « Mohicans », et en sous-titre « Connaissez-vous Charlie ? ». Il est signé Denis Robert, et c’est à la fois un livre d’histoire(s) et un pamphlet.

    L’histoire est celle de ces « Mohicans », à l’origine des aventures de Hara-Kiri et de Charlie, et qui se sont fait avoir.


    « Mohicans », de Denis Robert, éd. Julliard, novembre 2015

    Le pamphlet, c’est l’accusation lancée par Denis Robert, journaliste que rien n’arrête, contre Philippe Val et l’avocat Richard Malka, accusés d’avoir fait une OPA sur l’âme de ces « Mohicans » à leur profit.

    Le livre est polémique, il va à l’encontre de forces puissantes, et, comme le reconnaît lui-même Denis Robert, il peut être interprété comme un « règlement de compte » du journaliste de l’affaire Clearstream avec Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo et... de la société financière Clearstream.

    Mais ce récit est trop sourcé, trop nourri aux origines de la « saga Charlie » pour être ignoré. C’est une pièce indispensable au puzzle qui a explosé le 7 janvier 2015.

    Denis Robert nous a autorisés à en publier des extraits, qu’il en soit remercié. (Les intertitres sont le choix de la rédaction.) Pierre Haski

  • Le 4 mai 1978, Henri Curiel, héraut des luttes anti-coloniales, était abattu par deux hommes à son domicile parisien. En mai 2015 sortait Le roman vrai d’un fasciste français, dans lequel un membre de l’Action française, René Resciniti de Says, décédé en 2012, revendique l’assassinat et dit avoir agi sur ordre du patron du service d’action civique (SAC), sorte de police parallèle dévouée au général de Gaulle. « Ce témoignage déterminant rend indispensable la réouverture de l’enquête », a expliqué, le 23 octobre dernier, la famille d’Henri Curiel par la voix de son avocat, Me William Bourdon : « Il y a des personnes qui sont encore vivantes dans l’entourage de celui qui s’auto-désigne comme l’assassin ».

    Henri Curiel, citoyen du tiers-monde, par Gilles Perrault (avril 1998)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1998/04/PERRAULT/3642

    Voir aussi : Vers une réouverture de l’enquête sur l’assassinat d’Henri Curiel ? - France Inter http://www.franceinter.fr/depeche-vers-une-reouverture-de-lenquete-sur-lassassinat-dhenri-curiel


    http://www.dailymotion.com/video/x3arnc9_mort-d-henri-curiel-la-famille-veut-rouvrir-l-enquete_news

  • « Il faut démanteler l’industrie des bas salaires ! » Retour sur le mouvement Fight for $15
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5342

    Aux Etats-Unis, l’émergence des fast-foods a supposé d’appliquer au secteur de la restauration les principes du taylorisme : segmentation des tâches, nivellement des compétences des employés et bien sûr casse des […]

    #Luttes_des_classes_aux_USA #fast_food #fight_for_15 #jacobin_mag #mc_do #précariat #restauration_rapide


  • http://www.desordre.net/blog/?debut=2015-10-25#3123

    Fatima est une femme de ménage d’origine maghrébine portant foulard, mère célibataire de deux filles, l’une qui commence des études de médecine, l’autre qui est en pleine crise d’adolescence.

    A partir de ces éléments vous créerez un scénario dont l’objectif est d’éveiller les consciences des lecteurs de Télérama sur le fait que peut-être leur femme de ménage est un être humain à la richesse insoupçonnée. Vous avez une heure et trente minutes.

    Ah ça le cinéma formatté pour les lecteurs de Télérama , #ne_me_lance_pas_la_dessus !

    • c’est un film avec une morale de bourgeois : si on travaille on s’en sort. Ben non, des fois cela ne suffit pas.

      La bonne fille est adorablement mignonne, la mauvaise fille a elle un physique nettement plus ingrat. La bonne fille, d’extraction très modeste donc, sans grand soutien, sinon celui moral de sa maman courage qui fait des ménages, réussit sa première année de médecine du premier coup. tu t’es renseigné un peu à propos de ce genre d’occurrences ?

    • @aude_v Oui, tu as raison. Et Télérama , c’est bien tout ce que je lui reproche, n’est pas une mauvaise parution en soi, sa nocivité est en fait insidueuse. A quelques exceptions près on ne peut jamais tout à fait lui reprocher tel ou tel article, cela relève davantage de la construction et de la tonalité d’ensemble qui n’est finalement perceptible qu’après avoir lu plusieurs numéros, et une fois qu’on a mis le doigt dessus, alors la lecture de chaque article devient un prurit. En fait c’est une parution qui n’a jamais su se départir entièrement de sa vocation prosélyte première, quand bien même cette dernière n’est plus ouvertement catholique, et qui a fini par être remplacée par un truc infiniment plus puant : les bons sentiments.

      Par ailleurs cette contamination interne finit par rejaillir aussi sur le corpus des oeuvres décrites, critiquées et donc notées par eux : c’est une appropriation bourgeoise, ce qui passe dans leur camp devient de la culture, un bien culturel, il n’est de voir que leurs numéros spéciaux pour Noël. Ce faisant certaines oeuvres finissent par quitter le biotope qui les a vues naître, l’art, pour rejoindre le monde de la règle, la culture.

    • Des nanos dans les poumons (on vous l’avait bien dit)

      Les technocrates nous diront comme d’habitude que le risque zéro (alias dysfonctionnement, effet pervers, etc) n’existe pas. Nous vous disons qu’à partir du moment où l’on développe les nanotechnologies, on crée les pollutions et les accidents nanotechnologiques.

      La revue médicale en ligne Ebiomedicine vient de publier un article intitulé « Des nanotubes de carbone anthropogènes trouvés dans les voies respiratoires d’enfants parisiens » (Anthropogenic Carbon Nanotubes Found in the Airways of Parisian Children).(1)

      Ayant étudié les poumons d’enfants parisiens asthmatiques, et trouvé des nanotubes de carbones dans tous les échantillons examinés, les neuf auteurs américains et français concluent : « Ces résultats suggèrent fortement que les humains d’aujourd’hui sont exposés de façon routinière aux nanotubes de carbone provenant de sources anthropogènes. »

      À Paris, et sans doute dans toutes les villes, nous respirons des nanotubes de carbone issus de la pollution industrielle. C’est la moindre des choses, puisque ces nanoparticules infestent tous les écrans électroniques, les pneus, les cadres de vélo modernes et de multiples marchandises.

      Rappel aux nouveaux venus : dès 2004, nous avons signalé les inquiétudes des toxicologues à propos des nanotubes de carbone, qui provoquent des effets semblables à ceux de l’amiante. À l’époque, les rats exposés à ces nanoparticules dans les labos de la Nasa, de la Rice University ou de l’industriel DuPont, et les lapins de chez L’Oréal ne faisaient pas de vieux os et présentaient, nous disait-on « des lésions atypiques ».(2)

      À l’époque, Louis Laurent et Jean-Claude Petit, du département de recherche sur l’état condensé, les atomes et les molécules (Drecam) du Commissariat à l’énergie atomique, s’étaient fendus d’une « réflexion » destinée à contrer les luddites, intitulée : « Nanotechnologies : nouvel Age d’or ou Apocalypse ? »(3)

      Mesurez la profondeur de la « réflexion » : « La structuration à l’échelle nanométriques est la règle depuis que l’Homme utilise des matériaux : le bois, les textiles naturels, les os, les roches, le ciment. De même la plupart des aliments que nous ingérons sont structurés à l’échelle moléculaire ! Les nanoparticules errantes ne nous sont pas non plus étrangères. Elles sont générées par la nature en centaines de millions de tonnes par an (embruns, volcanisme, poussières désertiques) mais aussi par l’industrie, par exemple le noir de carbone (production de 8 millions de tonnes par an) ou le dioxyde de titane (2 millions de tonnes par an) et la combustion (dizaines de millions de tonnes par an), en particulier celle qui a lieu dans les moteurs qu’ils soient diesel ou à essence. D’une certaine façon, tout processus de combustion est de la nanotechnologie ! (…) On ne peut donc diaboliser un produit sous prétexte qu’il est associé au préfixe « nano ». »

      À l’époque, lorsque nous interpellions les nanocrates lors de leurs conférences, ils répondaient avec un large sourire : « Mais les nanoparticules existent depuis la nuit des temps ! Elles sont présentes dans les peintures des Mayas, les vitraux et dans les fumées de diesel, c’est vous dire s’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. » On cite de mémoire Jean-Louis Pautrat, le premier VRP des nanotechnologies envoyé par le CEA pour séduire les foules. Le physicien Pautrat, chargé de la communication de Minatec, nous traitait d’obscurantistes dans Télérama. (4) Il n’a pas écrit la suite de son ouvrage de propagande Demain le nanomonde. Dommage. Le nanomonde, nous y sommes, et il ne dément aucune de nos alertes depuis plus d’une décennie.

      En 2004, les chercheurs assénaient cet argument-massue : les nanoparticules ne sont pas plus dangereuses que les particules fines du diesel. Dans le même temps, en bons cyniques scientistes, ils vantaient devant les autorités susceptibles de les subventionner l’intérêt des nanoparticules… pour limiter la pollution des moteurs diesel. Les marchands de mort de chez Rhodia (ex-Rhône Poulenc) faisaient ainsi de la retape devant le Sénat : « Vous introduisez dans le gas-oil des nanoparticules d’oxyde de cérium pour diviser par un facteur de 100 environ la production de suies et ce pendant plus de 80 000 km. Peugeot développe cela avec nos produits. » (5)

      Non seulement le diesel tue plus de 40 000 personnes par an en France, mais on l’enrichit de nanoparticules dont les effets, révélés au compte-gouttes, sont tout aussi désastreux. Admirez le progrès : l’oxyde de cérium utilisé pour rendre « plus propre » la combustion du diesel attaque nos poumons tout autant que les nanotubes de carbone, selon deux études publiées en 2014 et le 1er octobre 2015 : l’inhalation d’émissions de diesel additionné de nanoparticules d’oxyde de cérium induit des effets nuisibles. Les rats exposés développent entre autres des inflammations et des fibroses pulmonaires. (6) Quelqu’un en a-t-il informé le Sénat ? Mais pas de panique, les nanoparticules existent depuis la nuit des temps.

      Résumons. En octobre 2011, le CEA avouait que, conformément à que nous écrivions depuis dix ans, les nanoparticules de dioxyde de titane pouvaient provoquer des inflammations cérébro-vasculaires et perturber certaines fonctions cérébrales. (7) Une aubaine pour Clinatec et la recherche en neurotechnologies, un vaste marché en expansion pour les dispositifs neuro-électroniques.

      En octobre 2015, nous apprenons que les nanotubes de carbone, réputés pour leurs effets voisins de ceux de l’amiante, envahissent nos poumons. Une aubaine pour les nanotechnologues du rayon « Cancer », un vaste marché en expansion pour leurs futures molécules innovantes à base de nanoparticules et autres nanorobots tueurs de tumeurs.

      En somme, rien de neuf sous le soleil de l’innovation.