• Clouez le bec à l’#anti-féminisme !

    Que ce soit l’affreux Tonton Jacques au repas de famille, un.e collègue de travail ou un.e « ami.e » sur les réseaux sociaux, les personnes qui véhiculent un discours anti-féministe sont malheureusement nombreuses et partout. Cette résistance contre les idées féministes peut finir par réduire les féministes au silence et par empêcher des personnes intéressées de se joindre à notre mouvement. Autant de raisons de réunir nos forces avec l’Université des femmes, qui a mené un groupe de pilotage pour recueillir des expériences, témoignages et besoins de féministes, pour rédiger Clouez le bec à l’anti-féminisme ! Guide de défense verbale pour féministes.

    Trois principes étaient au centre de notre démarche : le self-care activiste ou comment prendre soin de soi pendant l’engagement dans un mouvement social, la déculpabilisation pour des situations anti-féministes vécues, le choix stratégique de notre réponse et le renforcement de nos capacités individuelles et collectives d’agir contre l’anti-féminisme. Vous y apprendrez plusieurs manières de clouer le bec aux PAF (personnes anti-féministes), de différentes formes d’argumentation, par la défense sémantique, la confrontation ou encore la fuite - en étant forte !

    Parsemé de témoignages, ce guide ne se veut ni une liste complète de toutes les situations qui pourraient arriver, ni un répertoire exhaustif de toutes les répliques possibles. C’est un point de départ, une mise en bouche, et nous espérons que vous vous en emparerez, que vous construirez des réponses qui vous conviennent... et que vous partagerez vos meilleurs réussites, par exemple via notre collection d’histoires de succès des Echappées belles.


    http://www.garance.be/spip.php?article1101
    #féminisme #guide #manuel #féminisme #défense_verbale #résistance

  • Woman charged with pretending to practice witchcraft after allegedly bilking man out of $600K | CTV News
    https://www.ctvnews.ca/canada/woman-charged-with-pretending-to-practice-witchcraft-after-allegedly-bilking

    A Toronto woman has been charged with fraud and pretending to practice witchcraft after she allegedly convinced a man that he needed to sell his house and transfer the money to her account in order to get rid of evil spirits.

    York region police say the 67-year-old victim met with a psychic who used the name Evanna approximately five years ago. “Evanna” allegedly convinced the man that in order to get rid of evil spirits in his home, he had to sell the house and transfer the money to her account, where it would remain until the spirits were gone.

    Police said the money was never returned and the victim was asked for another $6,000, which the psychic said she would burn in order to ward off the evil spirits.

    The man sold his car and used his credit cards in order to meet her demands. He lost more than $600,000 in the alleged scheme, police said.

    Following a nearly year-long investigation, police have charged 27-year-old Samantha Stevenson with pretending to practice witchcraft, fraud over $5,000 and possession of property obtained by crime.

    Police say Stevenson used the alias Evanna Lopez.

    Witchcraft is among the antiquated offences that the federal government plans to remove from the Criminal Code. That legislation is currently before a House of Commons committee.

    cc @mona

  • Nadia Murad et son Prix Nobel : la paix pour les Yazidis et la mort pour les Palestiniens ? Par Al-Quds Al-Arabi - Actuarabe
    http://actuarabe.com/nadia-murad-et-son-prix-nobel-la-paix-pour-les-yazidis-et-la-mort-pour-le

    Il faut croire que c’est son point de vue « impartial » envers les conflits au Moyen-Orient et sa « défense de tous les opprimés » qui ont poussé Nadia Murad à se rendre en Israël pour s’entretenir avec des membres de la Knesset sur les persécutions et meurtres dont étaient victimes « son peuple ». Elle a fait part de sa « grande joie » d’être en Israël et a considéré que « ce pays qui a connu l’holocauste comprend les crimes commis par Daech contre le peuple yazidi et de nombreuses minorités en Irak et en Syrie ».

  • Le « secret des affaires » est invoqué pour la première fois, au profit d’un labo pharmaceutique
    https://www.bastamag.net/Le-secret-des-affaires-est-invoque-pour-la-premiere-fois-au-profit-d-un-la

    C’est la première invocation officielle du « secret des affaires », adopté cet été par la majorité parlementaire malgré les critiques de la société civile. Cette invocation n’émane pas directement d’une entreprise privée mais d’une agence publique : l’Agence du médicament refuse de rendre publique l’autorisation de mise sur le marché de la nouvelle formule du Levothyrox fabriqué par le laboratoire Merck. Il y a un peu plus d’un an, le laboratoire pharmaceutique Merck met discrètement en vente une nouvelle (...)

    En bref

    / #Multinationales, #Justice, Surveillance, fichage, censure : la démocratie en danger ?, Démocratie !, (...)

    #Surveillance,fichage,_censure:la_démocratie_en_danger ? #Démocratie_ ! #Santé_

  • 14 novembre 2002 : La documentariste Amandine Gay accède à son dossier d’enfant née sous X
    dimanche 30 septembre 2018

    https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-30-septembre-2018


    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/17869-30.09.2018-ITEMA_21831706-0.mp3?track=false

    Amandine Gay, est noire adoptée par des parents blancs d’origine ouvrière. Une mère institutrice, un père cantonnier. Ils l’ont aidée à construire son identité noire : la couleur de sa peau n’est pas un sujet tabou. Sa poupée est noire, et le dimanche, toute la famille va à la messe de la communauté guadeloupéenne.

    L’année 2002, c’est aussi l’entrée à Sciences Po Lyon. Une fierté pour son père. Mais pour elle, des années difficiles durant lesquelles, elle ne s’est jamais sentie aussi différente des autres, à cause de sa couleur et de son milieu social. Depuis cette époque, Amandine Gay se revendique afro-féministe. Femme et noire, et donc au cœur de trois discriminations : la race, la classe sociale et le genre.

    Sur ce thème, la documentariste tourne son premier film : « Ouvrir la voix » en 2016. 24 femmes noires francophones y prennent la parole à propos du regard des autres, de l’intime...

    Elles répondent à un questionnaire bâti sur mes propres interrogations depuis l’enfance.

    Car pour Amandine Gay , la revendication des féministes des années 70 - « Le privé est politique » - est toujours d’actualité. Et de la même façon qu’elle a donné la parole aux femmes noires, elle cherche aujourd’hui à la donner aux personnes adoptées. Car la question raciale et migratoire se pose pour beaucoup d’entre elles.

    En France, les adoptés sont Français mais ont la couleur des migrants

    Ils figurent l’altérité mais ne l’incarnent pas puisque le lien est rompu avec leur pays d’origine.

    Pourquoi l’Etat impose-t-il cet effacement et cette rupture totale des liens de filiations avec la famille biologique ? Pourquoi être adopté et donc devenir Français c’est obligatoirement abandonner ses origines et ses particularismes ? Une logique assimilationniste qui ne peut concevoir la coexistence de plusieurs identités et appartenance culturelles et affectives.

  • Plastique : la grande intox
    https://www.youtube.com/watch?v=wZT3drAYIzo

    Dans le monde, dix tonnes de plastique sont produites chaque seconde. Un dixième finit dans les océans, laissant présager qu’en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans la mer. Face à ces chiffres effarants, Elise Lucet et son équipe partent explorer ce « continent plastique » qui ne cesse de grandir. Les responsables ? Les grands marques qui s’acharnent à développer une addiction à cette matière. Pour éviter d’endosser la responsabilité de la pollution, certains industriels ont trouvé la parade : la mettre sur les épaules des consommateurs. Enquête sur les stratégies secrètes de l’un des géants mondiaux des sodas et les promesses de recyclage des emballages. Source : Cash (...)

  • Les miraculés d’Azerailles, unis par la foudre qui ne les a pas tués
    https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/09/21/les-miracules-d-azerailles-unis-par-la-foudre-qui-ne-les-a-pas-tues-fascinen

    La vingtaine de personnes frappées simultanément par la foudre le 2 septembre 2017 en Meurthe-et-Moselle sont un groupe uni et un échantillon précieux pour la recherche.

    Ce samedi-là, rien n’annonce le drame. L’air est léger et le soleil brille sur Azerailles, village de huit cents habitants en Meurthe-et-Moselle. C’est le week-end du festival de musique Le Vieux Canal. Dans l’après-midi, des amoureux de la nature se sont donné rendez-vous sur un « espace naturel sensible ».

    Au choix, atelier sur les plantes sauvages comestibles sous un petit chapiteau, ou balade contée le long de la Meurthe. Ce 2 septembre 2017, chacun découvre donc cette zone marécageuse avec tritons et azurés des paluds, un papillon dont la chenille se fait passer pour une fourmi afin de mieux squatter les fourmilières. La nature est étonnante. Personne n’imagine encore à quel point.

    « S’IL N’Y A PAS EU DE MACCHABÉE, C’EST PARCE QUE NOUS NOUS SOMMES PARTAGÉ LA DÉCHARGE. » HERBERT ERNST, JOURNALISTE FULGURÉ EN PLEIN REPORTAGE

    Il est un peu moins de 16 heures quand la pluie se met à tomber dru. Tout le monde fonce sous la tente. Un énorme bruit retentit. Un responsable pense à un attentat. Un enfant crie, un autre pleure. Plusieurs personnes tombent à terre, inanimées.

    Au pied d’un aulne, la broussaille prend feu. La foudre vient de tomber. « Francis, c’est la guerre, on a plusieurs blessés », téléphone un pompier du village à son supérieur. Une soixantaine de ses collègues débarquent, ainsi qu’une trentaine de gendarmes. Une zone d’atterrissage pour hélicoptère est même improvisée en cas de besoin.

    Au total, quatorze blessés, dont deux graves, sont évacués vers les hôpitaux de Lunéville, Saint-Dié et Nancy. Les concerts du soir sont annulés. Par un miracle que nul n’explique, la mort, qui faisait ce jour-là plusieurs millions de volts, n’a emporté personne.

    Liés à jamais

    Un an plus tard, les rescapés du 2 septembre forment un groupe unique, fascinant et mystérieux. Ils sont une vingtaine, en comptant ceux qui n’ont pas été hospitalisés. On les appelle des fulgurés. Les foudroyés meurent, les fulgurés survivent.

    Certains souffrent encore de séquelles importantes. D’autres se portent bien. Beaucoup expliquent devoir leur vie à leur nombre. C’est la thèse d’Herbert Ernst, correspondant local de L’Est républicain, fulguré en plein reportage.

    « S’il n’y a pas eu de macchabée, pense-t-il, c’est parce que nous nous sommes partagé la décharge. Cette explication n’est peut-être pas vraie, mais je m’en fiche, c’est notre ciment. Quand on se retrouve, c’est difficile à expliquer, c’est comme faire un plein d’émotion. »

    « JE FAISAIS DES MULTIPLICATIONS DE TROIS CHIFFRES PAR TROIS CHIFFRES, EN MÊME TEMPS JE FREDONNAIS DES AIRS ET PENSAIS À L’ORGANISATION DU QUOTIDIEN. » RAPHAËLLE MANCEAU, FULGURÉE

    En un an, ils se sont réunis trois fois. Liés à jamais, les fulgurés d’Azerailles suscitent aussi un fort intérêt scientifique. Pour la première fois en France, un médecin peut observer sur un large groupe les effets de l’électricité naturelle, mal connus. Dans un contexte de changement climatique et de multiplication des orages, l’enjeu est particulièrement intéressant.

    Solidaires lors de l’impact, plusieurs victimes le sont restées ensuite, comme les deux plus atteintes : Raphaëlle Manceau, 46 ans, et Jocelyne Chapelle, 66 ans, qui ne se connaissaient pas avant l’accident.

    Passionnée de randonnées, Jocelyne Chapelle a cru que la foudre lui avait fait perdre l’usage de ses jambes. Sur le coup, elle a éprouvé une vive douleur dans le dos, s’est figée, puis a perdu connaissance. Elle aurait même été en arrêt cardiaque : un organisateur du festival ne trouvait pas son pouls et lui a fait un rapide massage. Quand elle a repris ses esprits, la sexagénaire ne sentait plus ses jambes.

    En sortant de l’hôpital deux jours plus tard, elle les bougeait mais sans pouvoir les plier. Des mois durant, elle a souffert de crises exténuantes pendant lesquelles son corps était comme secoué par d’intenses décharges électriques.

    Pendant plusieurs semaines après l’accident, Jocelyne Chapelle a cru avoir perdu l’usage de ses jambes. Passionnée de randonnée, elle récupère peu à peu ses capacités.
    Cette retraitée des pompes funèbres de Baccarat s’est alors fixé un défi : marcher coûte que coûte. A force d’entraînements quotidiens, elle y est parvenue en février. Puis en mai, victoire, elle a réalisé sa première randonnée de huit kilomètres.

    Désormais, elle atteint les douze et en vise vingt. « Raphaëlle est venue me voir un mois après le coup de foudre et on s’est beaucoup téléphoné, raconte-t-elle. On s’aidait à supporter les moments difficiles. »

    Capacités cérébrales augmentées

    Un besoin de soutien d’autant plus fort que le manque de reconnaissance est total. Beaucoup de médecins semblent perdus. Son assurance, elle, a refusé de financer une aide à domicile, quand elle ne pouvait plus se déplacer : avoir été fulguré n’est pas un motif valable.

    De son côté, Raphaëlle Manceau n’était guère mieux lotie. Dans sa grande maison de rondins, au milieu des épicéas et des bouleaux, à Saint-Dié, dans les Vosges, elle explique avoir dû changer son rythme de femme suractive.

    Professeure des écoles, elle est en arrêt longue maladie. Elle, ce ne sont pas ses jambes mais son cerveau qui a été touché. Lors du coup de foudre, elle a perdu connaissance. Les semaines suivantes, elle a souffert de forte fatigue et de maux « insupportables » à la tête et aux pieds, zones de passage de la décharge.

    « La foudre est sortie par cinq points sur un pied, et sept sur l’autre, témoigne-t-elle devant un sirop de menthe maison. Ça faisait des taches noires, comme des verrues. » Chose étonnante, elle a bénéficié de capacités augmentées.

    « Je faisais des multiplications de trois chiffres par trois chiffres, en même temps je fredonnais des airs et pensais à l’organisation du quotidien », se souvient-elle. Mais ses « superpouvoirs » ont duré à peine plus d’un mois.

    Elle a également changé de comportement. Déjà très sociable et enjouée, elle abordait des inconnus dans la rue pour un brin de causette, « attirée comme un aimant ». Puis, au bout d’un mois et d’un jour, elle a perdu la parole. Elle ne trouvait plus ses mots, s’exprimait de façon très lente.

    Spécialiste des enfants en difficulté, elle a découvert qu’elle aussi était devenue dysgraphique, dysorthographique, dyspraxique (soucis de coordination)… Elle a alors multiplié les séances de kiné et d’orthophonie puis, au bout de trois mois, a commencé à mieux parler.

    Aujourd’hui, c’est quasiment parfait. Mais, surprise, elle a attrapé l’accent alsacien. Elle a certes habité quelques années de l’autre côté des Vosges, mais certifie que jamais elle ne s’est exprimée ainsi. « Selon l’orthophoniste, ça me permet de faire traîner certaines syllabes et de réfléchir aux mots que je dois utiliser. »

    Elle a beaucoup de mal à apprendre par cœur. En revanche, elle retrouve des souvenirs d’enfance oubliés. Enfin, elle souffre d’acouphènes et de fatigue intense. Parfois, en revenant de courses, elle doit se garer en urgence sur le bord de la route et dort… trois heures. « J’ai fini par accepter de ne plus être tout à fait moi », glisse-t-elle.

    30 000 degrés sur le crâne

    Pendant un an, Raphaëlle Manceau a échangé avec deux autre fulgurés habitant également Saint-Dié, Lilian Gérard et Anne Chrisment. Tous trois étaient déjà amis lors de l’ère pré-électricité. Grand barbu aux yeux verts, Lilian Gérard, 47 ans, est conteur et chanteur.

    C’est lui qui organisait la balade au bord de la Meurthe. Il est aussi un peu le patient zéro, le premier à avoir été touché. Lors du choc, il a senti une pression sur ses épaules, qui l’a poussé à terre. Dans sa jolie ferme vosgienne rénovée, il nous montre le chapeau de cuir pointu qu’il portait ce jour-là.

    Tombée sur la cime de l’arbre, puis sur une barre en aluminium du barnum, la foudre a ensuite percé son couvre-chef humide. La trace est petite comme un trou d’aiguille. Mais sur son crâne, la brûlure était grosse comme une pièce de 2 euros.

    « J’AI DES PEURS, MAIS PAS QUE DE L’ORAGE, DE TOUTES LES SITUATIONS OÙ JE PEUX MOURIR. COMME LE SOLEIL QUI S’ÉCRASE SUR LA TERRE. OU QUELQU’UN QUI RENTRE DANS LA MAISON, CROIT QUE J’AI APPELÉ LA POLICE ET ME TUE. J’Y PENSE TOUS LES SOIRS, AVANT DE DORMIR. » QUENTIN, 9 ANS

    Un coup de foudre, c’est 30 000 degrés. « Ça sentait le cochon grillé, paraît-il », raconte Lilian Gérard. Il poursuit au présent, comme s’il y était encore : « Je ne sais plus qui je suis. Je ne retrouve plus le nom de mes enfants ni de ma compagne, je ne me souviens pas de leur visage, juste de celui de ma mère. Je me dis que si je suis amnésique, j’ai perdu mon métier. Je suis vraiment en panique, mais je ne le montre pas. »

    La mémoire lui est revenue à la caserne des pompiers. Il sentait un courant continu dans sa joue, a souffert de maux de tête et, deux jours durant, d’une arythmie cardiaque. Longtemps, il a été essoufflé et très fatigué : « Je travaillais deux heures et dormais le reste de la journée. »

    Aujourd’hui, surtout par temps chaud, il souffre encore de forts maux de tête et de nausées qui le font dormir trois jours d’affilée, ainsi que de problèmes de concentration. Mais il ne s’attarde pas sur ses symptômes, préfère en rire. Lors des premières retrouvailles des fulgurés en octobre 2017, il a même concocté un spectacle humoristique : Paratonnerre. Sa façon d’exorciser l’accident.

    Stress post-traumatique

    Raphaëlle Manceau a souvent pris des nouvelles de ce voisin troubadour, et réciproquement. Mais c’est avec son amie Anne, plus réservée, qu’elle a partagé « ses hauts et ses bas ». Elles ont même instauré les « mardis papotes ». Anne Chrisment, 47 ans, a juste souffert de fourmillements dans le bras gauche. Pourtant, elle aussi a eu besoin de cette bouée hebdomadaire.

    Car même les moins atteints physiquement n’en sont pas sortis indemnes. Anne Chrisment a tout vu, tout entendu : la détonation, « la boule transparente qui grossissait », son amie à terre… Depuis, elle craint les orages et réfléchit au sens de la vie plus que jamais.

    Cette scientifique venait de suivre une formation en expertise comptable. Le choc l’a poussée à réaliser que ce n’était pas pour elle : « Pas assez humain. » Depuis un an, « pour relativiser », elle fait tous les jours du yoga et de la sophrologie, parfois de la méditation.

    Bien que légèrement blessée, ce « coup de foudre » a déclenché chez Anne Chrisment une prise de conscience : « J’ai arrêté d’être en pilotage automatique. Je me dis : “T’es en vie, profite.” »
    « J’ai arrêté d’être en pilotage automatique, explique-t-elle dans son salon, en resservant du thé vert. Je me dis : “T’es en vie, profite, demain, tu seras peut-être dans une moins bonne posture.” Je peux avoir déclenché des problèmes de santé, sans qu’ils apparaissent encore. » Et voilà, cachée sous le tapis de yoga, l’angoisse malgré tout.

    Elle n’est pas la seule. Dans sa maison d’Azerailles, Jean-Luc Mellé, artisan serrurier, raconte souffrir de problèmes de vue. Mais on le sent nerveux. Il finit par avouer ne plus dormir que cinq heures par nuit.

    Quentin, 9 ans, fait, lui, partie des quatre enfants présents le 2 septembre. Touché à la main et au bras, mais sans séquelles physiques, il confie : « J’ai des peurs, mais pas que de l’orage, de toutes les situations où je peux mourir. Comme le soleil qui s’écrase sur la terre. Ou quelqu’un qui rentre dans la maison, croit que j’ai appelé la police et me tue. J’y pense tous les soirs, avant de dormir. »

    Plusieurs fulgurés souffrent de stress post-traumatique. Sans oublier ceux qui cherchent un sens à l’histoire : pourquoi moi, pourquoi ce sursis, quel est le message ? Consciemment ou non, personne n’échappe à la mythologie de la foudre.

    Cobayes rares

    Angoissés ou sereins, avec ou sans séquelles, toutes les victimes ont accepté de devenir des cobayes, au nom du progrès de la science. Interne en médecine aux urgences d’Aurillac, Rémi Foussat lancera un protocole de recherche d’ici à la fin de l’année. Juste après avoir passé sa thèse sur les troubles neurologiques chez les fulgurés.

    En France, la foudre touche une petite centaine de personnes par an, recensées par le SAMU, et « de 200 à 500 personnes en tout, selon des estimations floues », dit-il. Parmi elles, de 10 % à 15 % décèdent. Avec le chef des urgences d’Aurillac, Laurent Caumon, il compte d’ailleurs créer un réseau régional de recensement des victimes de la foudre.

    Mais les fulgurations collectives, qui permettent de comprendre les variantes entre individus, sont rarissimes. « Les troubles du groupe d’Azerailles sont assez représentatifs, constate l’interne. Ils sont de trois types : transitoires, prolongés et retardés. Ces derniers se déclenchent trois semaines à six mois après l’accident. Au bout d’un an, il y a donc peu de risque que de nouveaux troubles apparaissent. » Anne Chrisment devrait être rassurée.

    « NOUS AVONS UNE CONNAISSANCE NULLE DE LA FAÇON DONT PASSE LE COURANT SUR UN ORGANISME VIVANT. » MARIE-AGNÈS COURTY, GÉOLOGUE AU CNRS

    Il a été bien plus étonné par l’hyperactivité cérébrale de deux victimes, « symptôme très rarement décrit ». Quant à la thèse du partage de la décharge qui aurait sauvé tout le monde, il ne la retient pas : « Trop simpliste, juge-t-il. Le coup de foudre est si puissant que le diviser ne change pas grand-chose. » Mais il n’a pas d’explication.

    Rémi Foussat va traquer chez ces survivants des marqueurs invisibles de la foudre. Il va tenter de déceler dans leur corps des nanocomposites, soit un assemblage de nanoparticules métalliques, végétales ou cristallines. Grâce à cette mise en évidence, il espère mieux comprendre les lésions d’un courant électrique sur les nerfs, afin d’expliquer, entre autres, les troubles retardés.

    En France, la spécialiste du sujet s’appelle Marie-Agnès Courty. Géologue au CNRS à Perpignan, elle a découvert que les nanocomposites permettent de tracer les effets du passage d’un courant électrique sur un organisme vivant, un sol ou tous types de surfaces.

    « Une fulguration entraîne la production considérable de nanocomposites sur le moment et dans les mois qui suivent, expose-t-elle. L’étude de Rémi Foussat représente un enjeu important car nous avons une connaissance nulle de la façon dont passe le courant sur un organisme vivant. »

    Ces recherches en entraîneront d’autres plus larges, espère-t-elle : « Montrer le fort impact de la foudre sur la santé incitera à explorer le lien entre les nanoparticules produites par les décharges électriques dans l’atmosphère et le climat. » Les fulgurés œuvrent donc pour la planète.

    « CELA FAIT TRENTE ANS QUE J’HABITE ICI, J’AI VU LA FOUDRE TOMBER À CET ENDROIT AU MOINS UNE TRENTAINE DE FOIS. » FRANCIS MUNIER, LIEUTENANT POMPIER

    Samedi 8 septembre. Ils sont tous venus à Azerailles, hormis les enfants. Petit discours, déjeuner… La maire, Rose-Marie Falque, dont la voix se casse encore quand elle raconte l’événement, a marqué le coup pour l’anniversaire du drame. Elle sait que les fulgurés n’attendent que ça, pouvoir échanger encore une fois.

    Le ciel est tout bleu. « Comme il y a un an », note Raphaëlle Manceau. De retour pour la première fois au pied de l’arbre, elle avoue ne pas se sentir très à l’aise. A côté d’elle, un couple craque. Carole Gérard et Christian Jeandel se sont vus mourir l’un l’autre, il y a un an.

    « Un petit miracle »

    Nathalie Obrecht, l’animatrice de l’atelier de plantes sauvages comestibles, est présente aussi. « C’est la joubarbe qui protège de la foudre », lance-t-elle. Ça fait un flop. Elle seule a été épargnée par la décharge. A cause de ses pieds plus secs ? Mystère.

    Certains blaguent, l’appellent « la sorcière ». C’est elle qui a décidé de l’emplacement du barnum, « à l’ombre ». Mauvais choix, selon le lieutenant pompier Francis Munier, dont la maison fait face au lieu où se dressait la tente : « Cela fait trente ans que j’habite ici, j’ai vu la foudre tomber à cet endroit au moins une trentaine de fois. »

    Nathalie Obrecht s’est sentie responsable : « Mais personne ne m’en a voulu. C’est la nature, il faut l’accepter, on ne maîtrise pas tout. » L’aventure, elle l’a vécue comme les autres : « Je me sens solidaire du groupe. Ce qui nous lie, c’est un petit miracle. On est comme soudés. » Soudés à vie par quelques millisecondes d’électricité tombée du ciel.

    #fulguré

  • « Ma femme a été emprisonnée pour avoir dénoncé le harcèlement sexuel en Egypte » - Le Courrier
    https://lecourrier.ch/2018/09/05/ma-femme-a-ete-emprisonnee-pour-avoir-denonce-le-harcelement-sexuel-en-eg

    Amal Fathy, arrêtée le 11 mai pour avoir posté sur Facebook une vidéo dénonçant le harcèlement sexuel et critiquant le gouvernement égyptien pour son inaction, a été maintenue en détention pendant quinze jours. D’abord libérée sous caution, elle est aujourd’hui inquiétée dans le cadre d’une autre affaire portant sur ses liens présumés avec un mouvement de jeunes militants et placée en détention provisoire. Cette deuxième affaire est portée en jugement, mais l’on ignore ce qui lui est concrètement reproché. Son mari, Mohamed Lotfy, chercheur dans le domaine des droits humains, témoigne.

    #Egypte #harcèlement_sexuel

  • Le grand bluff du travail « à la cool » | PME Magazine
    https://www.pme.ch/management/2018/08/09/grand-bluff-travail-cool

    Un problème fondamental des entreprises aujourd’hui, « c’est qu’elles cherchent à occulter l’absence de sens au travail avec un certain nombre de dérivatifs, explique Jean-Michel Bonvin. Ces palliatifs donnent l’illusion de sens, de liberté ou de bonheur au travail, mais ils s’inscrivent finalement dans la logique de rentabilité. L’enjeu est de masquer cette logique en donnant une apparence de convivialité au travail, qui ne touche cependant pas au cœur de l’activité. » Le sociologue de l’Université de Genève ajoute : « N’oublions pas que le contrat de travail reste un cadre de subordination. L’entreprise achète une force de travail. La tendance du management participatif ne change pas ce cadre. Cela reste de la subordination. L’entreprise demande à l’employé d’être autonome dans le cadre qu’elle a préalablement défini. Sa créativité doit se mettre au service des objectifs de l’employeur. »

    L’autonomie, c’est l’autre désillusion du monde de l’entreprise en 2018. Les employés sont désormais captifs d’un cadre qui les prend en charge dans une sphère de plus en plus privée. Au fil de sa carrière à la direction des ressources humaines de diverses multinationales suisses, Agnès Gabirout a vu, voire approuvé le changement. « L’entreprise n’est pas responsable du bonheur de l’employé ou du sens, mais elle doit créer un cadre pour que le bonheur au travail soit possible. C’est une responsabilité individuelle. Ce cadre a beaucoup évolué. Les employés sont pris en charge dans toute leur vie. Nous en sommes revenus au paternalisme des années 1950. Ces packages sous-entendent que vous êtes dédié corps et âme aux objectifs de l’employeur. »

    Le texte traite de nombreuses autres problématiques.

  • L’excommunication qui choque le Brésil - 2009
    http://www.liberation.fr/planete/2009/03/11/l-excommunication-qui-choque-le-bresil_544161

    Le docteur Rivaldo Mendes de Albuquerque ne parvient pas à cacher sa « tristesse ». Ce fervent catholique, qui a coutume d’aller à la messe tous les dimanches, est l’un des médecins qui ont été excommuniés jeudi dernier par l’archevêque de Recife (Etat de Pernambouc, dans le nord-est du Brésil), Mgr José Cardoso Sobrinho, pour avoir fait avorter une fillette de 9 ans violée par son beau-père. Une affaire qui révolte et abasourdit les Brésiliens. « J’ai pitié de notre archevêque parce qu’il n’a pas réussi à avoir de la miséricorde face à la souffrance de cette enfant », a déclaré le médecin. Frêle - 1, 33 mètre pour 36 kilos -, mal nourrie et anémique, la victime, dont l’identité n’a pas été révélée, portait des jumeaux. L’équipe médicale qui a procédé à l’IVG a expliqué que celle-ci était d’autant plus inévitable que la fillette risquait de succomber à la grossesse, entrée dans sa quinzième semaine. En voyant son ventre protubérant, sa mère, qui ignorait tout du comportement de son époux, a d’abord cru à un abcès vermineux…

    Verrous. Mère et fille ont quitté leur ville d’Alagoinhas, dans l’arrière-pays de Recife, et vivent dans un lieu maintenu secret.

    Le beau-père, un ouvrier agricole de 23 ans, est lui sous les verrous après avoir avoué qu’il abusait de l’enfant depuis qu’elle a 6 ans, ainsi que de sa sœur aînée de 14 ans, de surcroît handicapée. La famille est issue d’un milieu pauvre où l’avortement est particulièrement mal vu. Aidée par des activistes, sa mère a fait face aux pressions de son entourage et notamment du père biologique de la gamine, un évangéliste, qui ne voulait pas entendre parler d’IVG. Pour avoir autorisé la démarche, elle a également été excommuniée. L’IVG est toujours interdite au Brésil, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. L’avortement était donc parfaitement légal.

    « La loi de Dieu est au-dessus de celle des hommes et la fin ne justifie pas les moyens : deux innocents sont morts », martèle Mgr Sobrinho, un ultra-conservateur qui avait tenté, l’an dernier, de faire interdire la distribution par le gouvernement de la pilule du lendemain dans le Pernambouc. L’ecclésiastique persiste et signe. Quand on lui a demandé pourquoi il n’a pas puni le beau-père, il a déclaré : « Le viol est un péché moins grave que l’avortement » … Et il a enjoint au président Lula de réviser la doctrine de l’Eglise après que ce dernier a affirmé qu’« il n’était pas possible de permettre qu’une gamine violée garde [ses enfants] d’autant qu’elle risquait de mourir ». Comme Lula, de nombreux catholiques brésiliens dénoncent l’« obscurantisme » et la « cruauté » de l’Eglise. D’autant que le Vatican, par la voix du cardinal Giovanni Battista Re, président de la commission pontificale pour l’Amérique latine, a défendu cette excommunication collective au nom du « droit à la vie ».« C’est un cas triste mais le vrai problème, c’est que les jumeaux conçus […] ne pouvaient être éliminés », a déclaré le cardinal au quotidien italien La Stampa.

    Hommage.« A partir d’aujourd’hui, je cesse d’être catholique ! » écrit une lectrice de la Folha de São Paulo, qui se dit « écœurée et indignée ». Une autre se demande pourquoi les prêtres pédophiles, eux, n’ont pas été excommuniés… La Folha accuse l’Eglise d’exercer une « pression indue alors que le domaine de l’avortement est du ressort exclusif de l’Etat ». Pour le principal journal du Brésil, qui rappelle que plus de 3 000 IVG ont été légalement réalisées dans les hôpitaux publics l’an dernier, c’est surtout la médiatisation de cet incroyable fait divers qui a poussé Mgr Sobrinho à une décision aussi radicale. « Il a encore aggravé la violence subie par la victime alors que des prêtres brésiliens pardonnent l’avortement aux femmes qui viennent le confesser », renchérit Yury Puello Orozco, de l’ONG Femmes catholiques pour le droit de décider, favorable à l’IVG. L’opinion est d’autant plus choquée que ce cas est loin d’être isolé. Selon une étude menée l’an dernier dans un hôpital de São Paulo, 76 % des victimes de sévices sexuels avaient moins de 17 ans et près de la moitié, moins de 12 ans… Ces sévices sont généralement commis par quelqu’un de leur entourage : beau-père, père, grand-père, oncle ou voisin… « Souvent, les victimes ne savent même pas que la loi autorise l’avortement en cas de viol et bien des médecins se gardent de leur en parler, par conviction ou par crainte de représailles », dénonce Orozco.

    Olimpio Moraes, le chef de l’équipe qui a procédé à l’IVG, en sait quelque chose. C’est la deuxième fois que Mgr Sobrinho l’excommunie : le prélat ne lui avait pas pardonné non plus sa défense de la pilule du lendemain. « Je ne donne pas mon avis sur la religion et je m’attends à ce que les religieux ne donnent pas non plus le leur sur la médecine », a lancé le Dr Moraes, après avoir été chaudement applaudi à Brasília, avant-hier. Le ministre de la Santé, José Gomes Temporão, a rendu hommage à son équipe qui a « sauvé la vie d’une enfant ». L’affaire devrait permettre de « faire mûrir dans la société l’idée que l’avortement est une question de santé publique », a espéré Temporão. Le ministre est favorable à la dépénalisation totale de l’IVG, contrairement à l’écrasante majorité de ses compatriotes, encore très imprégnés des préceptes de la religion. Au Brésil, les IVG clandestines - près d’un million par an - sont la quatrième cause de mortalité maternelle.

    Ca date de 2009 mais c’est pour rappeler le sort que l’eglise catho réserve aux enfants et femmes victime de viol alors que le pape ne cesse de faire de grandes déclarations creuses.
    #catholicisme #IVG #culture_du_viol #pedoviol

  • Tous dans le book bloc : avec le roman, contre la théorie du complot ! - Humaginaire.net
    http://www.humaginaire.net/post/Tous-dans-le-book-bloc-%3A-avec-le-roman-contre-la-th%C3%A9orie-du-comp

    "C’est à la fois un personnage virtuel (« Q ») et la théorie du complot (QAnon) qui a le vent en poupe dans les milieux trumpistes fanatiques. L’intox démarre à l’automne dernier quand, sur les sites de la sphère conspirationniste, de premiers messages signés « Q » apparaissent. D’après la légende, l’émetteur - individu ou collectif - a choisi cette lettre pour exprimer son degré d’accréditation aux secrets d’Etat, une manière de prouver, selon ses adeptes, qu’il se trouve dans le premier cercle du pouvoir à la Maison Blanche. Ses partisans publient des photos censées attester de sa présence aux côtés de Donald Trump dans l’avion présidentiel Air Force One.

    (...)

    Comme toujours, avec les théories du complot, tout apporte de l’eau au moulin à paroles plus délirantes les unes que les autres. Mais cette fois, un grain de sable est peut-être en train de se glisser dans les rouages. Avec sa publicité désormais mondiale - les adeptes commencent à être recrutés au Canada et sans doute en Europe -, « Q » a attiré l’attention, hors de son terrain de chasse. Quelques lecteurs ont désormais repéré les emprunts - à fronts renversés, certes, mais tout de même - à une œuvre romanesque parue à la fin des années 1990 en Italie, tout comme aux pratiques de détournement et de guérilla communicationnelle conduites par ses auteurs. Pour les Wu Ming, auteurs de Q, sous le pseudonyme de Luther Blissett, les analogies ne sont pas toutes des coïncidences, évidemment : l’émetteur des messages porte le même nom ; dans QAnon, tout renvoie à des réseaux pédophiles ou satanistes, alors que les Italiens ont, eux, tourné en dérision les emballements médiatiques sur le sujet en organisant des canulars extrêmement sophistiqués il y a une vingtaine d’années. Tout en récusant l’idée d’une farce qu’ils auraient eux-mêmes fomentée aujourd’hui, ils sont déterminés à venir répandre, contre le venin de QAnon, le contre-poison d’une littérature autrement plus riche et stimulante."

    #complotisme #littérature #altermondialisme #Italie #Etats-Unis

  • Antisémitisme : le leader travailliste britannique Jeremy Corbyn à nouveau dans la tourmente

    Plusieurs erreurs dans un article du Monde

    https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/08/14/antisemitisme-le-leader-travailliste-britannique-jeremy-corbyn-a-nou

    Le Daily Mail a publié samedi une photo montrant M. Corbyn en 2014 tenant en ses mains une couronne de fleurs lors d’une cérémonie à Tunis. Celui qui était alors simple député était sur place pour une conférence consacrée à la Palestine, organisée par le président tunisien. A la fin, deux gerbes de fleurs ont été déposées sur des tombes palestiniennes.

    La première commémorait 47 Palestiniens tués dans une attaque aérienne israélienne sur une base de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1985. M. Corbyn affirme que c’est ce que la photo du Daily Mail montre. La seconde a été déposée sur les tombes de Salah Khalaf, le fondateur de Septembre noir, Fakhri al-Omari, son bras droit, et Hayel Abdel-Hamid, le chef de la sécurité de l’OLP. Tous les trois ont été assassinés vingt ans après l’attentat de Munich par le Mossad, les services secrets israéliens. C’est cette cérémonie à laquelle M. Corbyn dit avoir été simplement « présent ».

    Noter : que Salah Khalaf, aussi connu sous le nom d’Abou Iyad, a été assassiné par le groupe Abou Nidal. Mais le réduire à fondateur de Septembre Noir est une absurdité : il était un des principaux compagnons d’Arafat et un des principaux dirigeants de l’OLP. Il a soutenu les évolutions politiques de l’organisation après 1973. Il faut lire le livre qu’Eric Rouleau lui a consacré « Palestinien sans patrie ».Pourquoi refuserait-on de déposer des fleurs sur sa tombe ? Il faudrait alors refuser aux dirigeants étrangers d’aller sur la tombe de Yasser Arafat.

    La campagne engagée contre Corbyn ne vise pas des dérives antisémites, mais bien la solidarité avec les Palestiniens. Il est dommage que Le Monde y contribue.

    A relire sur OrientXXI
    https://orientxxi.info/magazine/antisemitisme-offensive-orchestree-contre-jeremy-corbyn-au-royaume-uni,2

  • LesInrocks - Comment les talk-shows ont fait grimper l’extrême droite
    https://www.lesinrocks.com/2018/07/12/actualite/comment-les-talk-shows-ont-fait-grimper-lextreme-droite-111104098

    « Ce qui se passe en Italie aujourd’hui, c’est représentatif de ce qui se passe partout ailleurs », commente sans ambages la journaliste italienne Anaïs Ginori en faisant référence aux plateaux télévisés qui de plus en plus servent de tremplin aux idées populistes. Le phénomène ne connait pas de frontières : en France, la chaîne CNews est par exemple épinglée pour sa ressemblance de plus en plus saisissante avec la chaîne américaine Fox News, proche de Trump, tristement célèbre pour ses fake news construites de toutes pièces et reposant la plupart du temps sur les préjugés de ses téléspectateurs. Un phénomène qui commence à être pointé du doigt, notamment par le célèbre auteur de Gomorra, Roberto Saviano. L’écrivain et journaliste napolitain a ainsi affirmé avec virulence dans les pages du Monde que les talk-shows assiégeaient les citoyens par « une politique [populiste, du gouvernement Di Maio-Salvini] qui, loin d’être réelle, se fait dans les talk-shows et sur les réseaux sociaux » et « parle aux citoyens furieux ».

    « Il est vrai que la télévision pèche parce qu’elle est superficielle et spectaculaire, elle simplifie tout pour s’adresser à tous », reconnaît Karsten Kurowski. Le journaliste allemand qui a longtemps travaillé pour la chaîne Arte fait référence au « framing ». Bien-aimée des plateaux télévisés, cette technique consiste à formuler des questions de manière schématique et subjective, comme par exemple : « Criminalité : est-il vraiment possible d’intégrer les migrants ? ». Le journaliste et professeur à l’Institut d’études journalistiques de Bordeaux souligne néanmoins la déontologie des journalistes des talk-shows, qui « n’ont plus jamais invité le président de l’AFD Alexander Gauland après que ce dernier a déclaré que le IIIe Reich n’était qu’une fiente d’oiseau » dans l’histoire allemande, à la manière de Jean-Marie Le Pen déclarant que « les chambres à gaz n’étaient qu’un détail de l’histoire ».

    Cependant, Karsten Kurowski concède que les talk-shows « font le commerce » de l’extrême droite dans leur forme actuelle, qui pourrait s’approcher « du podium » si les plateaux allemands « restent comme ils sont aujourd’hui, différenciés et racoleurs, alors ils font le jeu de l’extrême droite ». « D’ailleurs, la technique du framing avec l’association de préjugés et d’amalgames marche sur le moment, ça fait le buzz, mais après c’est fini, on oublie », tance le journaliste, qui estime que les plateaux télévisés actuels sont « tabloïds et vendeurs ». C’est de la « dramaturgie, on invite l’émotion là où il devrait y avoir de la réflexion », condamne Karsten Kurowski, qui réitère que « le format des talk-shows pourrait ne pas être si stérile si les invités des émissions offraient un argumentaire tranquille et posé ».

    Être au gouvernement sans gouverner

    « Pourquoi pas, finalement, avoir recours au framing, si on s’impose des limites ? Il faut absolument apporter une réflexion, au risque de seulement nourrir et encourager les préjugés », met en garde Anaïs Ginori, correspondante du journal italien La Repubblica. Et de regretter que le paysage télévisuel italien n’apporte pas de réponses constructives aux enjeux politiques : « la spécificité italienne, c’est la ’politica spectacolo’, la politique du spectacle, c’est ce à quoi se réfère Roberto Saviano en disant que les talk-shows politiques reposent sur la vulgarisation et la provocation ». Il s’agit de chercher le clash à tout prix. « C’est vieux comme le monde, poursuit-elle. Mais aujourd’hui, ce qui est extrêmement dangereux, c’est que le système de l’information est démultiplié par les réseaux sociaux et les médias audiovisuels, une info trash circule beaucoup plus vite. » L’écueil des talk-shows est de trop « courir après les combats de pugilat pour assurer leur taux d’audience ».

    Anaïs Ginori est absolument certaine que Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur du gouvernement italien actuel, populiste et d’extrême droite, « est une pure créature de la télé, il s’est construit lui-même et sa carrière politique grâce aux talk-shows ». Cet homme de pouvoir transalpin est un véritable professionnel de communication politique. L’homme fort de la Ligue du Nord a gravi les échelons du pouvoir au moyen de son sens de la rhétorique, particulièrement éloquente devant la caméra. S’il a pu tenir un rythme haletant en participant à une dizaine de talk-shows par jour, ses sujets de prédilection restent restreints : Salvini n’a de cesse d’alpaguer son audience au sujet de l’immigration et du danger que représentent les réfugiés.

    Matteo Salvini, pur produit des plateaux télévisés

    C’est d’ailleurs là « où le rôle du bon journalisme intervient : quand Salvini détourne l’attention d’autres problèmes de fond en déblatérant sur les méfaits de l’immigration, le journaliste doit axer le débat sur les vrais enjeux », sans quoi « un emballement du reste des médias est à craindre » puisque ceux-ci ont tendance à traiter l’information comme elle a d’abord été présentée sur les plateaux télévisés. Pour la journaliste, « Matteo Salvini et Berlusconi avant lui ont lancé, par la politique du spectaculaire qui se déroule sur les talk-shows, la mode d’être au gouvernement sans gouverner ».

    Pour Christopher Lauer, membre du parti social démocrate allemand, les talk-shows « servent juste à entériner des idées reçues, comme celle que les étrangers représentent un danger pour les citoyens allemands ». Pour cet homme politique allemand de 33 ans, « les talk-shows ont totalement provoqué l’ascension de l’extrême droite allemande, cela ne fait pas l’ombre d’un doute ».

    Le journalisme est véritablement « dans la merde »

    Amer, il souligne que les journalistes de talk-shows « se disent : ’on a un très grand public, on atteint plein de gens, il faut continuer à faire grandir notre audience en choisissant des thèmes racoleurs’ », alors qu’ils « devraient justement ne pas faire ça puisqu’ils ont un impact extrêmement fort sur la manière dont vont penser le commun des Allemands ». Ainsi, le parti populiste AFD a fait une entrée remarquée au Bundestag, avec des scores jamais vus depuis la Seconde guerre mondiale.

    « Associer de manière négative des idées reçues sur les migrants n’est pas la bonne manière de mener un débat », s’indigne Christopher Lauer. Quand les journalistes de talk-shows se justifient en disant qu’ils traitent des sujets qui « occupent le peuple », c’est « exactement comme du fascisme, idéologie qui repose sur le fait de vouloir ‘parler au peuple ‘ ». Et de conclure que sur ce point, « le journalisme télévisuel est globalement dans la merde ».

    • Le problème me semble tout de même plus large que ce qui est directement énoncé d’extrême-droite à la télé (notamment la focalisation sur des thèmes racistes).

      Même sans inviter les purs-fachos, on est lourdement dans la vulgarisation de méthode de « discussion » qui n’ont rigoureusement rien de la discussion. Pour les sujets foireux : néo-libéralisme à l’emporte-pièce, guerre aux pauvres, haines des fonctionnaires et des assistés, fascination pour le fric… Et pour la forme : couper systématiquement la parole, l’attaque ad hominem, la mauvaise foi assumée, la confusion systématique entre opinions, analyses et exposé de faits…

  • Hildegarde de Bingen, rêves de Rhin
    http://next.liberation.fr/livres/2018/08/08/hildegarde-de-bingen-reves-de-rhin_1671597

    Cette moniale bénédictine morte à 81 ans en 1179 est une figure médiévale lumineuse, une des quatre femmes (contre 32 hommes) à être docteure de l’Eglise avec Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne et Thérèse de Lisieux. Elle a sa première vision à 3 ans. A 8 ans, avec deux amies, elle entre au couvent de Disibodenberg, où elle sera élue abbesse à 38 ans. En 1147, elle décide de faire sécession avec celles des nonnes qui la suivent pour bâtir l’abbaye de Rupertsberg, à flanc de colline entre rivière et vignoble. C’est la première fois qu’une femme fonde un couvent sans le voisinage d’hommes. Cette prophétesse, botaniste, compositrice, canonisée en 2012 après un procès qui durait depuis le XIVe siècle, a régulièrement des retours en grâce. Ainsi, ces vingt dernières années, par sa musique et ses conseils sur les plantes médicinales et l’alimentation. A 43 ans, Hildegarde a commencé à consigner les visions qu’elle avait depuis l’enfance dans le Scivias, puis enchaînera sur d’autres ouvrages en supervisant l’édition de son vivant.

  • Une réaction en chaîne irréversible pourrait transformer la Terre en étuve
    https://www.20minutes.fr/planete/2318199-20180807-reaction-chaine-irreversible-pourrait-transformer-terre-e

    Notre planète fonce vers un point de rupture qui déboucherait sur un scénario catastrophe irréversible. C’est l’avertissement lancé par des chercheurs internationaux dans une nouvelle étude sur le climat, publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PDF). Selon eux, un effet domino pourrait transformer la Terre en étuve d’ici quelques décennies, même si l’humanité parvient à limiter la hausse des températures à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels – l’objectif fixé par l’Accord de Paris.

    Si les calottes polaires continuent de fondre, les forêts d’être décimées et les émissions de gaz à effet de serre de battre chaque année des records, la Terre va franchir un point de rupture, concluent des chercheurs de l’université de Copenhague, de l’Université nationale australienne et de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique en Allemagne.

    Une réaction en chaîne en trois temps

    Les chercheurs ont identifié une dizaine de facteurs de risques interconnectés qui pourraient provoquer une réaction en chaîne en trois temps. Avec des puits de carbone affaiblis, des forêts qui rétrécissent et une hausse des températures comprises entre 1 et 3°C, la calotte glaciaire recouvrant la terre de l’Antarctique ouest et du Groenland, les glaciers des Alpes et la Grande barrière de corail seraient les premiers menacés.

    « Quand un seuil critique est atteint, le processus de réactions s’auto-entretient », note l’étude. La machine s’emballerait alors jusqu’à une hausse des températures de 5°C, menaçant l’Antarctique Est et le méthane et le CO2 emprisonnés dans le permafrost, sol censé être gelé en permanence en Russie ou au Canada, correspond à environ 15 années d’émissions humaines.

    Une hausse du niveau de la mer de 25 mètres

    Les conséquences seraient dévastatrices. La fonte des glaces de l’Antarctique Ouest et du Groenland conduirait à une hausse du niveau de la mer de 13 mètres. La calotte de l’Antarctique Est, plus sensible au réchauffement qu’estimé précédemment, représente 12 mètres potentiels supplémentaires. Deux-tiers des mégalopoles sont installées moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer, tout comme les plaines agricoles qui les nourrissent.

    #climat #capitalocène #submersion

  • Documenting Trump’s Abuse of Women | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/magazine/2016/10/24/documenting-trumps-abuse-of-women

    Aussi signalé par @mona je crois

    When the news broke that Donald Trump had been caught on video in 2005 boasting that, as a celebrity, he feels free to “grab” women “by the pussy,” Harry Hurt III experienced a sense of vindication. In 1993, Hurt published “Lost Tycoon: The Many Lives of Donald J. Trump,” an unauthorized biography that has long been out of print. The day the tape surfaced, he was hitting golf balls at a driving range in Sagaponack, New York, when a text message arrived from a friend: “Donald is done!”

    After Hurt watched the tape, he said, “I thought, Finally, this behavior is coming out.” But he doubted that the revelation would do any real damage to Trump’s campaign. Researching his book, in the early nineties, Hurt discovered and documented more serious instances of Trump’s mistreatment of women, yet most news outlets had declined to report on them. Even during the current campaign, Hurt said, “I’ve been a voice in the wilderness.”

    #trump #culture_du_viol

  • L’assistanat des riches nous coûte un « pognon de dingue » ! Jean Gadrey, Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/jean-gadrey/lassistanat-riches-coute-un-pognon-de-dingue/00085130

    L’aide sociale et les minima sociaux coûtent environ 70 milliards d’euros par an aux finances publiques, soit 3 % du produit intérieur brut (PIB). Ces prestations contribuent de façon décisive à réduire la pauvreté et les inégalités.

    Face à cela, le coût de « l’assistance aux plus riches » pourrait être de l’ordre de 150 milliards d’euros par an hors fraude et évasion fiscales, et de l’ordre de 250 à 300 milliards au moins en incluant ces deux derniers coûts, comme le développait un billet de blog récent. Avec comme impact certain un creusement des inégalités et en particulier un enrichissement devenu indécent des très riches : les 500 individus les plus riches gagnent en moyenne 1 670 fois plus que la moyenne des plus pauvres. Je précise : 1 670 fois plus, après impôts.

    Le coût de « l’assistance aux plus riches » pourrait être de l’ordre de 150 milliards d’euros par an hors fraude et évasion fiscales Twitter

    On peut retenir trois grands postes de « cadeaux » aux plus riches. Chacun d’eux a été développé et amplifié par étapes depuis le milieu des années 1980. C’est aussi depuis ce moment que les inégalités, qui avaient nettement reculé depuis 1900 et au cours des « Trente Glorieuses », ont repris une tendance à la hausse. Cette dernière s’est certes avérée moins forte qu’aux Etats-Unis, mais elle est néanmoins nette, comme l’indique entre autres constats l’évolution de la part du revenu des ménages « accaparée » par les 1 % les plus riches :

    Niches fiscales et niches sociales
    Une fiscalité de plus en plus douce
    Fraude et évasion fiscale, 100 à 150 milliards par an

    #inégalités #riches #assistanat

  • Rhône | Des étudiants d’EM Lyon fichaient les filles de leur école
    https://www.leprogres.fr/rhone-69/2018/08/02/des-etudiants-d-em-lyon-fichaient-les-filles-de-leur-ecole

    Sur le mur d’un groupe #Facebook privé animé par des #étudiants de l’#EM_Lyon, environ 120 étudiantes de la même école de #commerce sont jugées, #évaluées et même #notées (de 2 à 17) sur leur apparence physique. Les yeux, les sourcils, la bouche et le reste… Dans de nombreux cas, il est également précisé si les filles sont “maquées” ou non.

    Le groupe, créé en juin 2017, ouvert par des étudiants à leurs camarades (#mâles) sur invitation, s’appelle “Mur pipos 2k17”. Le mot pipos faisant ici plus sûrement référence en argot à la verge masculine qu’aux étudiants de Polytechnique ou de Sciences politiques.

    Les étudiants de la sélective école de commerce, basée à Ecully, s’ennuieraient-ils entre leurs cours ? Sans aucun doute, il a fallu du temps pour construire et remplir ce tableau partagé aux “pipos” (les membres). Il s’agit d’« un véritable processus d’enquête, trop sérieux pour rester du domaine de la plaisanterie », comme le relève un étudiant de l’EM sous couvert d’anonymat. Au total, figurent les noms de plus de 450 jeunes femmes de 17 à 23 ans. La date de naissance étant indiquée pour la moitié d’entre elles. 

    C’est une autre colonne, titrée “#stalking ” qui contient le lien vers le profil Facebook de nombreuses étudiantes. Pour rappel, le terme peut se traduire par harcèlement ou traque furtive. La colonne des adresses courriel, remplie pour l’ensemble des jeunes femmes porte aussi un intitulé évocateur : “send nudes” à savoir l’envoi de photographies dénudées.

    On ne connaît pas le nombre des futurs entrepreneurs et manageurs se livrant à ce “benchmarking” à l’égard de leurs camarades, traitées comme des produits à comparer. S’agit-il de quelques individus isolés, comme l’assure une étudiante qui s’inquiète de la réputation de son école ? Ou bien, sont-ils bien plus nombreux ? Ce qu’affirme le même étudiant choqué de ce fichier sexiste et selon lequel la pratique « fait partie des #traditions estudiantines de l’école ». « Chaque promotion crée son groupe et son tableau Excel », ajoute celui-ci.

    Selon une étudiante, le fichier a fait l’objet d’une communication aux associations en début d’année, mais le groupe ne serait plus actif. Pourtant, c’est bien ces dernières semaines qu’il est (ré)apparu. Quelques étudiants vraisemblablement impliqués n’ont pas répondu à nos sollicitations. Deux autres jeunes gens actifs dans la vie associative de l’école semblent pour leur part très gênés lorsqu’on les sollicite sur ce sujet. L’un d’eux se fend même d’un message aux présidents des associations pour leur recommander la discrétion face aux questions « de la journaliste ».

    Quant au directeur de l’EM Lyon, Bernard Belletante, assure « ne pas être au courant de ce fichier ». « Si cela avait été le cas, nous aurions immédiatement réagi te cela aurait conduit à un conseil de discipline » poursuit vigoureusement le directeur, qui regrette, si les faits sont avérés, que les associations étudiantes n’aient pas informé l’administration.

    #fichage #balancetonporc

    • C’était l’utilisation d’origine de facebook il me semble. Lorsque les filles ou femmes ont des fichiers secrets d’hommes c’est pour se préservé des viols et agressions sexuelles. C’est le cas des listes qui circulait entre les journalistes pour se préservé des politiciens et des actrices vis à vis de producteurs.

      Ici les étudiants ont un fichier pour harceler (ils ont une fonction stalker). 120 étudiants qui n’ont pas fait fuité depuis 2017. Ca me rappel aussi les groupes facebook ou des mecs partageaient des photos de leurs partenaires sexuelles sans qu’elles soient consentantes, j’ai oublié le nom de ce groupe de plus de 50.000 bitard. Connaitre le nombre d’étudiants (masculins moins une portion pour les gays puisque l’article ne parle que de fichage de filles) donnerait une idée du pourcentage de prédateurs sexuels sur une promo d’école de commerce.

    • En 2016 on avait découvert le même type de fichier à Assas, mais je sais pas si il y avait la fonction « stalker ».
      http://www.europe1.fr/societe/un-site-polemique-classait-les-etudiantes-dassas-selon-leur-physique-2670285
      Zuckerberk avait crée fessebouc exactement pour la même utilisation, et il semble que ca soit assez rependu et que ca fuite très peu.

      En cherchant des infos sur l’origine de la fuite (la plus part du temps ca viens de femmes, les hommes étant très solidaire entre eux quant il s’agit de nuire aux femmes) j’ai trouvé deux articles qui affirment sans aucune source (dont un qui viens d’un ancien étudiant probablement actif dans ce fichage et l’autre qui le cite en ajoutant des chiffres sorti de son chapeau du coup je prend pas la peine de linké ces stupidités) qui prétend que les étudiantes pratiquent aussi ce fichage. J’imagine que ca doit existé quant même, ne serai-ce qu’en réponse aux hommes pour leur rendre la pareille, puisque les étudiantes savent qu’elles sont classées sur des critères physiques et sexuels. Par contre je doute que ces fichiers comportent la fonction « stalker ».

      Sinon le directeur de l’école, M.Belletante (joli nom) dit qu’il enquêtera à partir du 20 aout (date probable de son retour de vacances qu’il ne compte pas écourté pour une si petite affaire) et n’envisage pas de porté plainte. Ca indique que pour lui c’est pas un grave dommage à l’encontre de ses étudiantes (qui ne pèse pas lourd face au bien être de ses étudiants prédateurs sexuels), ni un grave dommage à l’encontre de son école (EM Lyon à pour vocation de formé des prédateurs y compris sexuels comme @monolecte le soulignait).

    • J’ai tagué #vidéo, au cas où il y aurait un traitement spécifique pour les sources vidéos.

      Sinon, on a le discours en version intégrale :

      Voici le texte écrit et lu par Carole Thibault à Avignon :

      "Je vous remercie pour ce Molière.
      Probablement le seul Molière que je recevrai jamais.
      Ce n’est pas une question de talent, il n’est pas question ici de talent.

      Je suis désolée. J’avais commencé à écrire un truc rigolo.
      Un de ces trucs pour lesquels on fait appel à moi de temps en temps.
      Oh tiens si on invitait Thibaut. Elle est rigolote Thibaut. C’est une excitée rigolote. Elle nous casse bien un peu les coucougnettes avec ses histoires d’égalité femmes-hommes, mais elle est rigolote. Elle pique des gueulantes rigolotes, bien brossées. Et puis elle met des jolies robes. Elle porte bien. Elle fait désordre policé.
      On devient vite le clown de service. Le bouffon du roi.
      Et ici le roi, comme ailleurs, c’est la domination masculine.
      Il a beau faire GENRE, le roi, il est et reste la domination masculine.
      Et moi j’en ai ma claque d’être la bouffonne de service de la domination masculine.

      Il y a deux ans, ici même, Thomas m’avait invitée à écrire et dire un texte sur l’absence des autrices, des auteurs femmes, donc, dans le festival d’Avignon depuis sa création. Plus précisément dans la Cour. La grande cour du théâtre. La cour d’honneur.
      La Cour d’honneur c’est comme les Molière.
      Quand tu es une femme artiste, une de ces femmes qui a la prétention d’être de ce côté-là de la création, je veux dire autrice, metteuse en scène, conceptrice d’œuvres, quand tu es une de ces bonnes femmes qui a cette prétention-là, tu sais que tout ça n’est pas pour toi.
      Mets-toi bien ça dans le crâne, petite bonne femme créatrice : la Cour d’honneur et les Molière ne sont pas pour toi.
      Ou alors tente le jeune public. Le jeune public ici c’est un endroit réservé aux bonnes femmes créatrices.

      Il y a deux ans, donc, j’étais ici même en train de déblatérer un texte sur la quasi absence des autrices dans le festival In, à l’invitation de Thomas.
      Cette année, deux ans après, Thomas joue dans la cour d’honneur, et moi je suis de nouveau ici, invitée cette fois par David, en train de déblatérer devant vous un autre texte censé être rigolo et bien enlevé sur la situation des femmes artistes-créatrices.

      Il y a deux ans, j’avais encore l’espoir que ça change, puisqu’on en parlait, ici, dans le cadre du festival In justement, de la non représentation scandaleuse des femmes dans ce festival depuis sa création.
      Il y a deux ans j’avais mis une belle robe et j’avais donc pondu un truc bien brossé, enlevé, rigolo, à la façon Thibaut rigolote. Et tout le monde avait bien ri. Et puis chacune et chacun était reparti à ses petites affaires après notre grande fête estivale du théâtre.

      Cette année, deux ans après donc, la programmation du festival IN, hors jeune public, présente 9% d’autrices femmes pour 91% d’auteurs hommes. (Pour les deux spectacles jeune public elles représentent 75%.)

      Cette année, deux ans après, la programmation "théâtre" représente 89,4% d’artistes créateurs hommes (auteurs et metteurs en scène) pour 10,6% d’artistes créatrices femmes.

      Cette année, deux ans après, sur la totalité des spectacles et expo programmées dans le festival IN, on recense 25,4 % d’artistes créatrices femmes. Et encore on peut remercier la SACD qui exige dans les Sujet à vif la parité. Sans ces petites formes performatives de 30mn chaque, il ne faut rien exagérer non plus, on ne serait même pas à 20% d’artistes créatrices femmes programmées.

      Je parle des spectacles, pas des lectures. Il suffit d’ouvrir le programme et de compter.

      C’est ce que j’ai fait l’autre matin. 1 fois. 2 fois. 3 fois. Pour être bien sûre. Parce que je n’arrivais pas à y croire. Et puis après je me suis mise à pleurer. Moi la grande gueule rigolote je me suis mise à pleurer comme une conne.

      On a beau être habituée, on a beau connaître tous les pièges, tous les cynismes, tous les détours de l’humiliation, être blindée, après tant et tant d’années de ça, il y a des fois où ça craque malgré tout. Mais franchement pleurer devant un programme du IN, c’est la honte. C’est minable même, à l’heure où peut-être un nouveau bateau rempli à ras bo

      rd de femmes, d’enfants, d’hommes, de vieillards, sombrait en méditerranée, et avec lui tous ces êtres qui s’en allaient ainsi par le fond nourrir les poissons, nous épargnant d’avoir à partager avec eux nos richesses dégoulinantes de paradis de la consommation.
      Bref.
      C’est pas le sujet.
      Ici nous sommes dans la grande fête du théâtre. Et je viens de recevoir un gros pavé.
      Il faut sourire, mettre des belles robes, être joyeux, légers et quelque peu potaches.

      Mais cette année, je suis désolée David, je n’ai pas envie de faire la bouffonne de service, en polissant ma colère brossée rigolote dans une joyeuse fête sur le genre, dans un festival, que certains journalistes, qui auraient mieux fait de faire leur travail de journalistes, ont qualifié de festival féministe.

      Cette année, j’en ai ma claque d’être la copine sympa de tous les copains sympas, les copains qui ont plein de copines femmes, les copains qui interrogent le genre, qui interrogent tout ce qu’on voudra, pendant que rien ne change.

      J’en ai ma claque de voir une majorité de femmes muettes, privées de paroles, venir s’assoir dans l’obscurité des salles pour recevoir là bien sagement la parole des hommes, la vision du monde portée par des hommes, dessinée par des hommes, en majorité blanc, en plus.

      D’accord pour l’intersectionnalité des luttes. D’accord pour lutter contre toutes les injustices, contre toutes les discriminations, contre la binarité si stupide et pathétique qui gouverne notre monde contemporain si moderne, comme il gouvernait l’ancien. Mais comment se fait-il que toute lutte semble écraser et annihiler la lutte pour l’égalité des hommes et des femmes ? Comment se fait-il que cette lutte-là soit systématiquement écartée, remplacée par une autre lutte ? Les femmes se sont fait niquer à la révolution française. Elles se sont fait niquer durant la Commune. Elles se sont fait niquer durant le Front Populaire. Elles se sont fait niquer en 68. Et elles se font encore niquer au festival d’Avignon 2018, ce grand festival dont le thème revendiqué cette année est … le genre, et dont une des seules rencontres thématiques programmées qui aborde le sujet s’intitule « les femmes dans le spectacle vivant, doit-on craindre le grand remplacement ? » Je n’épiloguerai pas sur le concept de grand remplacement, concept xénophobe développé actuellement par l’extrême droite. C’est p. 27 du programme si vous voulez vérifier. Et si vous voulez y aller pour protester ça tombe bien c’est aujourd’hui même à 14h30 aux ateliers de la pensée.

      Et c’est comme ça qu’on se fait niquer, depuis de siècles, des décennies, des années, des mois.
      Ce n’est pas seulement sociétal, politique. Ça s’inscrit dans nos chairs, dans les recoins les plus obscurs de nos cerveaux, dans nos inconscients, nos subconscients. Cela gangrène toutes nos vies. Ce ne sont pas que des chiffres et des statistiques. Et pourtant ceux-là il faut les faire, les analyser, pour regarder bien en face notre humiliation, pour regarder bien en face le système qui nous exclue, au grand jour, aux yeux de tous, sans que personne n’y trouve à redire. Il faut les analyser, ces chiffres, pour avoir une grille de lecture précise du réel, pour comprendre ce qui se passe réellement. Quitte à se mettre à pleurer alors comme une conne, comme une pauvre fille qui y a cru cette fois, au grand amour, à la rencontre possible, et qui se retrouve au matin toute seule, après s’être fait niquer encore une fois.

      Bon, on ne va pas jeter la pierre, ou plutôt le pavé, à Olivier. Où qu’il soit aujourd’hui, il doit déjà bouillir sur sa chaise. Et vue la chaleur qu’il fait... Il y a eu bien assez des curés qui ont fait cramer des femmes à cause de leurs vagins, on ne va pas se mettre à faire bouillir des artistes directeurs de festival à cause de leur programmation, simplement parce qu’ils sont un peu en dessous de la moyenne nationale.

      Parce que dans la totalité du spectacle vivant aujourd’hui en France, 23% seulement des subventions publiques d’état vont à des projets portés par des artistes femmes, parce que qu’elles ne représentent que 11% des spectacles programmés sur toutes les scènes et parce qu’elles ne reçoivent que 4 à 12% des pavés, pardon des récompenses. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’état lui-même, le haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes.

      Mais, après tout, sur les « scènes de l’institution » comme on dit, la part des autrices représente environ 22% et celle des metteuses en scène 35%. C’est loin d’être l’égalité, c’est sûr, mais bon on y travaille.
      Mais pas ici. Du moins pas encore, apparemment.

      Oui, cette année le IN fait Genre.

      Parce qu’on peut revendiquer haut et fort la liberté d’être à loisir homme, femme, ou les deux mélangés, il n’en demeure pas moins que quand tu nais avec un sexe de femme, ou quand tu deviens femme, que ce soit par le grand tirage au sort de la nature – ah zut pas de chance t’es née avec un vagin - ou par choix, tu fais partie de la caste de celles qui se font baiser, niquer, nier toute leur vie. Parce qu’avant d’être un genre, la sexuation est un déterminisme physiologique, totalement arbitraire, qui, selon que tu reçois un vagin ou une bite à ta naissance, te prédétermine comme sujet dominant ou dominé. Parce que le phallocentrisme et le patriarcat sont les petits rois qui continuent à gouverner ce pays, et particulièrement ce petit milieu cultivé, si fier de son ouverture d’esprit, si fier de sa soit-disant liberté de création, d’expression, de choix, si fier de ses prérogatives, si donneur de leçon au monde entier.

      Le phallocentrisme et la domination masculine sont la honte de tout le milieu intellectuel, artistique et culturel de ce pays. Ils sont la honte de chaque artiste de ce pays et d’ailleurs. De chaque institution qui ne respecte pas une juste redistribution de l’argent public. De chaque directeur de lieu, de galerie, de festival, qui ne fait que représenter et reproduire à l’infini la pensée dominante.

      L’écrasement des femmes par les hommes est le premier crime contre la pensée humaine. Il produit des millions de meurtres chaque année. C’est un crime qui se perpétue depuis des millénaires, qui se poursuit partout et trouve ses racines malheureusement ici aussi, sur ces espaces sacrés du théâtre qui devraient être au contraire les lieux sacrés de la parole libre et émancipatrice.

      Je ne veux pas de ta récompense, David. C’est comme un gros pavé reçu en pleine gueule.

      Et hors les chiffres, désormais, sachez-le, nous ne croirons plus rien. Pour ne plus subir la honte de pleurer encore. "

      Carole Thibaut - 13 juillet 2018

      #sexisme #patriarcat #domination_masculine #arts #spectacle #discours #femmes #féminisme

  • Sorcières - Mona CHOLLET - Éditions La Découverte
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Sorci__res-9782355221224.html

    Sorcières
    La puissance invaincue des femmes
    Mona CHOLLET
    Qu’elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
    Ce livre en explore trois et examine ce qu’il en reste aujourd’hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante – puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant – puisque l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d’horreur. Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s’est développé alors tant à l’égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.

    Version papier : 18 €

    Vivement la rentré !

    • "Sorcières", de @mona , explique pourquoi les femmes qui ne veulent pas d’enfant sont vues comme les sorcières d’aujourd’hui

      Quel est le point commun entre les femmes qui ne désirent pas d’enfant aujourd’hui et les sorcières d’autrefois ? Pour la journaliste du Monde diplomatique Mona Chollet, dont le livre « Sorcières - La puissance invaincue des femmes » est paru jeudi 13 septembre, ces deux types de femmes se ressemblent plus qu’on ne le croit.

      Dans cet essai, l’auteure de « Beauté fatale » et de « Chez soi » décortique cette figure de notre histoire -et de notre imaginaire- et démontre comment des femmes d’aujourd’hui, celles qui s’émancipent de certaines normes sociales, sont en fait des héritières directes de celles qu’on traquait, chassait, censurait, éliminait à la Renaissance.

      « Elles ont réprimé certains comportements, certaines manières d’être. Nous avons hérité de ces représentations forgées et perpétuées au fil des siècles. Ces images négatives continuent à produire, au mieux, de la censure, ou de l’autocensure, des empêchements ; au pire, de l’hostilité, voire de la violence », explique Mona Chollet, qui relève trois types de femmes étant des sorcières des temps modernes : « la femme indépendante -puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant -puisque l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité, et la femme âgée -devenue, et restée depuis, un objet d’horreur ».

      C’est surtout la deuxième catégorie de femmes, celles qui font le choix de ne pas devenir mères, qui a donné à Mona Chollet l’envie d’écrire sur les sorcières, comme elle l’explique à Cheek Magazine.

      Refuser d’être mère

      De nos jours, souligne la journaliste, seulement 4,3% des femmes françaises déclarent ne pas vouloir d’enfant. Le nombre de femmes sans enfant a même baissé tout au long du XXe siècle. Aux États-Unis, elles sont aussi de plus en plus nombreuses.

      Dans cette enquête passionnante, Mona Chollet analyse les motifs, tellement divers, qui ont pu motiver et motivent encore certaines femmes à résister, d’une certaine manière, à ce que la société attend d’elle : devenir mères.

      Parmi celles-ci, le refus de mettre au monde un enfant qui n’a rien demandé, dans une société qui ne semble pas à la hauteur, avec un avenir qui paraît s’assombrir. Mona Chollet cite ainsi l’écrivaine française Corinne Maier qui voit « dans la procréation le verrou du système actuel, dans la mesure où elle nous conduit à perpétuer un mode de vie qui nous mène à la catastrophe écologique ». Pour Corinne Maier, « nous vivons dans une société de fourmis, où travailler et pouponner modèle l’horizon ultime de la condition humaine. Une société pour laquelle la vie se limite à gagner son pain et à se reproduire est une société sans avenir car sans rêves ».

      Ascension sociale

      Mona Chollet décrit également les envies et parcours de ces femmes qui, en prenant la décision de ne pas enfanter, s’extraient de leur milieu social, poursuivent leurs ambitions, grimpent les échelons et attribuent leur ascension à cette décision. Par exemple, Gloria, 43 ans, qui décrit dans les travaux de la chercheuse Carolyn M. Morell : « Si j’avais été gentille et docile, aujourd’hui, je vivrais probablement en Floride avec six enfants, je serais mariée à un mécanicien et je me demanderais comment payer la prochaine facture ».

      La journaliste évoque également ces femmes qui ne veulent pas reproduire le schéma de leur propre enfance malheureuse, celles qui trouvent que la vie est dure et ne veulent pas la transmettre, celles qui veulent mener leur vie seules ou au contraire se consacrer pleinement à leur couple, sans tierce personne dans le cocon. Au final, il existe sûrement autant de raisons de ne pas enfanter que de femmes.

      C’est sans compter toutes celles qui sont mères mais regrettent de l’être, un tabou peut-être encore plus important mais qu’on a pu voir émerger en 2016 en Allemagne à travers le hashtag #RegrettingMotherhood.

      Sorcières modernes

      Quant à Mona Chollet, qui livre régulièrement son expérience personnelle tout au long de l’essai, elle estime, par exemple, ne pas pouvoir « ajouter un membre à la société alors que celle-ci a si spectaculairement échoué à établir un rapport harmonieux à son milieu vital et semble si bien partie pour le détruire tout à fait ».

      En quoi ces femmes sont-elles des sorcières d’aujourd’hui ? Parce qu’à leur époque, entre autres, elles étaient celles qui n’enfantaient pas, qui vivaient à l’écart de la société.

      Ces dernières années, à travers les mouvements féministes, la figure de la sorcière a considérablement gagné en popularité. Si certaines livrent leurs recettes de potions ou d’amulettes sur les réseaux sociaux, d’autres se reconnaissent dans le pouvoir très particulier des sorcières : celui de s’extraire des injonctions sociales, des représentations attendues de la féminité, renversent l’ordre des choses et choisissent de vivre telles qu’elles l’entendent. Un pouvoir qui, aujourd’hui comme à la Renaissance, rend ces femmes aussi menaçantes que fascinantes.

      https://www.huffingtonpost.fr/2018/09/15/sorcieres-de-mona-chollet-explique-pourquoi-les-femmes-qui-ne-veulent-pas-denfant-sont-vues-comme-les-sorcieres-daujourdhui_a_23526093/?ncid=other_twitter_cooo9wqtham
      #maternité