Mondes Sociaux

Magazine de sciences humaines et sociales en openaccess

  • L’aventure Seen This pour Mondes Sociaux, c’est terminé !
    Merci à vous tous qui nous avez suivis ici, mais nous cessons nos activités sur ce réseau pour vous proposer une meilleure expérience ailleurs ! On se retrouve sur notre site :
    https://sms.hypotheses.org

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  • Le repas, un enjeu quotidien des parents d’enfants avec autisme. Un article montre la réalité et la complexité d’une situation parentale partagée par des milliers de français 🍴👇 #autisme #santé #handicap #alimentation

    https://sms.hypotheses.org/25525

    Les parents et les particularités alimentaires des enfants autistes

    L’autisme, d’abord décrit comme une maladie rare il y a 70 ans, est à présent défini comme un Trouble du Spectre Autistique (TSA) regroupant des profils hétérogènes. Ces derniers sont caractérisés par des difficultés sur le plan de la communication sociale, la présence de comportements stéréotypés et d’intérêts restreints. D’autres troubles ou maladies peuvent être associés. La notion de spectre autistique (DSM-5, 2013) rend compte de la variabilité de l’intensité des troubles, de la diversité des trajectoires développementales et des retentissements dans la vie sociale. Cette perspective valorise une approche où les différences relèvent exclusivement du degré de sévérité des troubles. Après avoir été considéré comme une maladie, puis un handicap, l’autisme est de plus en plus perçu comme une différence ou un variant dans la « neurodiversité » humaine.

    Les « problèmes alimentaires » au sein de cette population font partie de la description pionnière de « l’autisme infantile précoce » réalisée par Léo Kanner en 1943. Mais il faut attendre les années 1990 pour que les chercheurs de différentes disciplines (nutrition, pédiatrie, psychologie, etc.) analysent la nature et/ou la fréquence de la problématique alimentaire (...)
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  • Longtemps, les femmes à la tête d’entreprises sont restées en marge de l’histoire des femmes et de l’histoire du travail. Et pourtant…
    #histoire #genre #économie

    https://sms.hypotheses.org/20387

    Femmes entrepreneures du XVIIIème siècle

    Des femmes à la tête d’entreprises aux XVIIIe siècle ? L’histoire est méconnue et pendant – trop – longtemps, les entrepreneures sont restées en marge des recherches en histoire des femmes ou en histoire du travail. Pourtant, elles n’étaient pas si marginales qu’on ne l’a d’abord cru.

    Henri Hauser déclarait déjà en 1897 : « C’est une opinion assez généralement répandue que l’emploi des femmes dans l’industrie est une invention des temps modernes. On se figure volontiers que les siècles passés ont laissé exclusivement la femme à son rôle d’épouse et de mère ; c’est, dit-on, le régime capitaliste, c’est la liberté du travail et la machine, qui ont créé ces types nouveaux : l’ouvrière, la patronne, la jeune apprentie. Mais l’histoire constate qu’elle n’est en accord ni avec les faits, ni avec les textes. »

    Il a pourtant fallu attendre les années 1970 et l’avènement progressif d’une « histoire des femmes », dans la droite lignes des women studies américaines, pour que les historiens s’intéressent à la réalité du travail féminin. Il fallu attendre vingt ans de plus pour que commence à émerger une réflexion sur l’entrepreneuriat féminin sous toutes ses formes. Quittant la rhétorique de l’exclusion juridique et économique, les chercheurs ont alors mis en évidence l’existence de stratégies féminines qui confirment l’écart entre la norme et la pratique. Les études de cas se sont enfin multipliées, rendues possibles par la mobilisation de sources nouvelles (correspondance, actes notariés…) (...)

  • Entre rentabilité et management musclé, les explications de Fabien Foureault sur les fonds d’investissement, ces organismes qui font surtout gagner les actionnaires 💰👇 #économie #entreprises #actionnaires

    https://sms.hypotheses.org/25422

    Lors d’une enquête sur l’expérience du chômage, mes collègues et moi rencontrons deux femmes ayant eu affaire, sans le savoir, à des fonds d’investissement. Les opérations mises en œuvre par ces fonds, caractéristiques du capitalisme financier, permettent d’orienter la gestion des entreprises vers la rentabilité du capital mais sont loin de constituer un jeu à somme positive.

    Nadia travaillait dans une entreprise de télécommunication depuis vingt ans en tant que chef d’équipe, avant que celle-ci ne soit rachetée par un fonds d’investissement anglais, allié à un homme d’affaire français. Elle décrit la mise en place d’ « un management américain avec une hiérarchie vraiment très présente » et la perte d’adéquation avec les valeurs de l’entreprise. Comme l’entreprise est fusionnée avec une autre, des postes redondants sont supprimés et un plan de départ volontaire est mis en place, ce qu’accepte Nadia.

    Aissata travaillait depuis dix ans en tant que femme de chambre dans un hôtel parisien. Cet hôtel, appartenant à une marque familiale, est détenu par un groupe lui-même détenu par un fonds d’investissement américain et un français. Selon Aissata, la nouvelle direction désire que les salariés réalisent un plus grand nombre chambres (une vingtaine contre une dizaine auparavant) pour une rétribution bien moindre – ce qui représente une réduction du coût du travail, d’un seul coup, par deux. Pour Aissata et l’ensemble de ses collègues « ça n’a rien à voir » et elle part en rupture conventionnelle (...)

  • En raison de ses multiples dimensions, le populisme est difficile à pense. Ici, le regard de Pierre Rosanvallon (Collège de France) #politique #société #shs

    https://sms.hypotheses.org/25428

    De quoi le populisme est-il le nom ?

    De par la multiplicité de ses aspects, le populisme est particulièrement difficile à penser ou interpréter. En conséquence, les chercheurs qui l’étudient préfèrent souvent caractériser sociologiquement les électeurs populistes ou bien discuter ce dont il est le symptôme. Pierre Rosanvallon propose pour sa part de le comprendre comme une idéologie cohérente « qui offre une vision puissante et attractive de la démocratie, de la société et de l’économie ».

    À une époque où la pensée de gauche n’offre aucune perspective, adhérer aux discours populistes permet d’exprimer une colère et un ressentiment. Le populisme apparaît donc comme la solution aux désordres du présent, faisant de lui l’idéologie ascendante du XXIe siècle.

    Dans ce podcast, Pierre Rosanvallon dessine une approche à la fois historique, théorique et critique du phénomène, dont il est très difficile de parler au singulier. Ayant isolé la dynamique propre au populisme et l’ayant situé dans l’histoire des formes démocratiques, Rosanvallon propose in fine quelques pistes d’action, notamment de revenir à l’idée de la démocratie – par nature toujours en mouvement (...)

  • L’autonomie empêchée
    https://laviedesidees.fr/L-autonomie-empechee.html

    Le statut d’autonomie relative dont bénéficiait le Jammu-et-Cachemire au sein de l’Union indienne a été brutalement révoqué le 5 août 2019. Ce tournant constitutionnel attise les tensions de la région et reflète une pratique hégémonique du gouvernement indien au nom du nationalisme hindou.

    #International #guerres_de_religion #Inde #autonomie #fascisme #hindouisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200911_cachemire.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200911_cachemire.pdf

  • Comment et pourquoi Nogent s’est-elle appropriée l’image "positive" des guinguettes ? #territoires #communication #loisirs

    https://sms.hypotheses.org/25435

    Histoire d’une cité symbole des guinguettes : Nogent

    Les guinguettes autour de Paris : une image symbolique de la « Belle Époque », où se sont multipliés les lieux de loisirs populaires sur les bords de Marne, à Nogent, à Champigny, ou à Joinville. Filmés plus tard par Marcel Carné en 1929 (court-métrage « Nogent, eldorado populaire »), on y voyait les parisiens affluer par la ligne de chemin de fer de la Bastille et se répandre joyeusement dans les lieux de loisirs populaires au bord de l’eau.

    Le documentaire Nogent, des guinguettes au Grand Paris montre comment Nogent-sur-Marne s’est approprié cette image des guinguettes, mais aussi comment cette image a été façonnée. Une chanson populaire (Ah ! le petit vin blanc) devient l’hymne populaire des guinguettes de Nogent ; elle magnifie Nogent et associe la commune aux loisirs populaires des bords de Marne, à l’exclusion des autres communes, comme le souligne Vincent Villette, archiviste de la ville de Nogent-sur-Marne (...)

  • Dans les smartphones des collégiens | Making-of
    https://making-of.afp.com/dans-les-smartphones-des-collegiens

    Vaulx-en-Velin- Scènes de torture, débats enflammés sur le blasphème, obsession pour la répression de la minorité ouïghoure en Chine : en passant presque trois mois avec des collégiens français, je ne pensais pas découvrir de telles choses dans leurs smartphones sur leurs pratiques informationnelles. Et être si loin d’eux.

    Avec ma consoeur du journal Le Monde, Delphine Roucaute, nous avons effectué cette année “une résidence” au sein du collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin, une zone d’éducation prioritaire près de Lyon, dans le sud-est de la France. Deux heures par semaine, soit 118 heures de rencontres et ateliers avec quelque 275 élèves, surtout des jeunes âgés de 14-15 ans.

    Au fil de l’eau, les débats devenaient plus constructifs. “Cette proximité élèves/journalistes a permis de faire sauter les cadenas, d’ouvrir la parole. J’en ressors convaincue qu’il faut instaurer des temps d’échange autour de l’actualité dans toutes les matières”, même scientifiques, analyse Flore Charbouillot, la professeure-documentaliste du collège qui fut, avec une dizaine d’autres, un moteur essentiel dans cette aventure. Finalement, nos objectifs sont bien ceux-là : aider ces adolescents à accepter la parole contradictoire, à débattre, à avoir envie de s’informer. Pour être des citoyens éclairés.

    Il nous manque les relais, leurs canaux. Car ils s’informent entre eux et sans filtre. Les Gafa investissent pour l’éducation aux médias, le gouvernement a pris la mesure du problème. Mais quelles actions sont vraiment efficaces ? Nous, journalistes bénévoles d’Entre les lignes sommes convaincues que la rencontre est essentielle et que le numérique ne remplacera jamais la force du témoignage et du débat.

    Le fact checking est utile mais ce ne sont pas des formats vers lesquels ils se tournent spontanément. Plutôt que de contrer, il faudrait attiser leur envie de creuser, par eux-mêmes, certains sujets. Pour cela, il faut être réactif. S’appuyer sur la viralité du post d’un rappeur ou d’un footballeur sur les Ouïghours, pour tenter de réagir sur leurs canaux et leur parler du sujet. Faut-il avoir de très jeunes journalistes ? Des relais chez les influenceurs ? Des vigies sur Snapchat ? Des narrations différentes comme ce podcast sur notre résidence ?

    #Education_médias_information #Journalisme #Adolescents

  • Les travaux de Guy Di Méo ont contribué à ancrer la géographie française dans la théorie et à la relier à d’autres disciplines (économie, sociologie, anthropologie...) #Université #SHS #géographie #territoires

    https://sms.hypotheses.org/25460

    Guy Di Méo, géographe, bâtisseur de théories et de laboratoires

    Selon la Société de Géographie, Guy Di Méo est une « figure centrale de la géographie française contemporaine » (2017). La réputation de ce spécialiste de la géographie sociale s’est essentiellement construite à partir des années 1990. Ses ouvrages théoriques et ses articles publiés dans des revues de géographie en France et à l’étranger ont contribué, avec les travaux d’autres géographes, à ancrer la discipline dans la théorie et à la relier à la philosophie, l’anthropologie, la sociologie et l’économie.

    Auparavant, la géographie était fortement caractérisée comme une praxis. À ce titre, du moins pour les autres sciences sociales, elle était suspecte d’empirisme. Du côté des géographes, elle était encore souvent appréhendée comme une science de synthèse, comme un ensemble de discours pouvant masquer un double tropisme : d’un côté, l’attraction des sciences de la nature (la géologie, l’écologie…), de l’autre celle des sciences sociales (l’économie et la sociologie principalement). Quant au concept de « territoire », aujourd’hui incontournable en géographie, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il était peu usité, toutes disciplines confondues, dans les années 1980. Guy Di Méo contribuera à en faire un concept central qui s’exportera au-delà de la géographie et du monde académique.

    Par ailleurs, en revendiquant son appartenance à la géographie sociale, branche de la géographie apparue dans les années 1960-1980, il a contribué à légitimer la dimension humaniste qui caractérise pour partie ce champ ; au point qu’aujourd’hui la géographie sociale peut apparaître comme une bannière derrière laquelle se placent nombre de géographes (...)

  • Retour sur les arrestations, les conditions de vie et de travail des camps, mais aussi sur la place du Goulag dans l’économie soviétique #histoire #travail #goulag

    https://sms.hypotheses.org/25252

    Goulag, mode d’emploi

    « L’archipel du Goulag » d’Alexandre Soljenitsyne et les « Récits de la Kolyma » de Chalamov ont contribué à faire connaître l’un des systèmes répressifs les plus meurtriers du XXe siècle. De 1920 à 1950, le Goulag, ou Direction Centrale des Camps, compta 20 millions de prisonniers, 6 millions de déportés, 4 millions de morts. Quand Joseph Staline proclamait que « la vie était devenue meilleure », un système concentrationnaire d’environ 400 camps voyait le jour sur le territoire soviétique. Hors norme, à la fois gigantesque et sans égal, il y emprisonna un soviétique sur six.

    Ces prisonniers – les zeks – étaient contraints de travailler jusqu’à l’épuisement dans le froid et le dénuement le plus total. Ils étaient condamnés à l’isolement, la peur et la faim au ventre. Au nom d’une volonté de développement économique, l’humiliation était permanente et leur existence en a longtemps été occultée à l’Est, et niée à l’Ouest.

    À travers différents exemples, Nicolas Werth rappelle les grands chantiers que furent le Canal Mer Blanche-Mer Baltique, la Voie morte. Il évoque les camps des îles Solovki, la Kolyma, Vorkouta et esquisse rapidement les portraits des bourreaux du Goulag que furent Dzerjinski, Iagoda, Iejov, Béria. Il rend hommage aux grands témoins persécutés tels que Soljenitsyne, Chalamov, Guinzbourg, Margolin, Rossi, Buber-Neumann et il n’oublie pas cependant toutes les victimes anonymes (...)

  • Adolescence et YouTube : comment les adolescentes se mettent-elles en scène et affirment leurs identités sur Internet ? #ados #internet #identités #genre

    https://sms.hypotheses.org/25339

    Mettre en scène l’identité de genre des adolescentes sur Youtube

    ’adolescence correspond au moment où les futurs adultes commencent à développer une identité propre, à affirmer leur genre. Dans notre société du numérique, cette affirmation identitaire se manifeste également au travers de vidéos mises en ligne sur YouTube. Les adolescentes s’y mettent en scène face à la caméra et s’adressent à un public de pairs féminins afin de créer le sentiment d’appartenance à un genre commun.

    Pour les étudier, la sociologue Claire Balleys s’est immergée dans le monde de ces vidéastes, cherchant à comprendre les formes de féminité mises en scène par les adolescentes. Ce faisant, elle tend à identifier les discours et gestes utilisées dans leurs vidéos, face à un public d’abonnés chargés indirectement de valider leur identité féminine. Elle a pour cela sélectionné et analysé 80 vidéos d’adolescentes, notamment les vidéos de type « je suis bizarre » et « Anti Boyfriend TAG ». Il s’agit de deux formats classiques sur YouTube et dans lesquels les vidéastes répondent à une liste de questions concernant les attentes dans le domaine amoureux.

    En analysant l’ensemble de ces vidéos, la chercheure montre que les adolescentes vidéastes répondent à de nombreux enjeux sociaux, liés au formatage, à la performance et aux exigences de la féminité. À travers la mise en scène de leur intimité, elles réussissent notamment à mobiliser autour d’elles un collectif féminin. Mais la sociologue montre également qu’en utilisant la dramatisation et en affirmant qu’elles se conforment malgré elles à des stéréotypes de genre (...)

  • Sur et sous les rencontres en ligne. Analyse des multiples usages sociaux des sites de rencontres en ligne #numérique #Internet #rencontres #sexe

    https://sms.hypotheses.org/25214

    Petite topographie des sites de rencontres

    Match, Meetic, Okcupid, GrindR, Tinder, Happn, Bumble… Vous connaissez au moins l’un de ces sites ou application mobile. Objets d’un stigmate social au moment de leur création, les sites de rencontres se sont depuis démocratisés. Le succès est tel que ce marché a vu émerger de nombreux sites spécialisés, dont certains ont été déclinés en applis mobiles. Les rencontres en ligne sont ainsi devenues des rencontres à part. Elles bousculent les pratiques et les représentations, notamment par la privatisation de la rencontre : « spécifiquement et très explicitement consacrés à l’appariement de partenaires, les nouveaux services (…) font de la rencontre une pratique distincte, c’est-à-dire spatialement et temporellement circonscrite et dotée d’une finalité explicite ».

    Dans un récent travail de recherche, Marie Bergström a mené une enquête se plaçant à la fois du côté des concepteurs des sites (recensement des sites, analyse quantitative et qualitative des plateformes de rencontres, étude de la communication et de la publicité des entreprises) et des utilisateurs (analyse des annonces et des comportements de contacts, entretiens biographiques avec des inscrit(e)s). Elle a notamment constaté que les transformations démographiques sont à l’origine de nouvelles normes qui déterminent les usages des sites de rencontres. Retour sur les usages sociaux d’une pratique inédite (...)

  • Bernard Maris, une personnalité marquante et atypique, mais aussi un économiste dont la production se caractérisait par une pensée critique et des propositions fortes #Bernard_Maris #économie #pensée_critique #humanisme

    https://sms.hypotheses.org/22140

    Né à Toulouse en 1946, Bernard Maris a été l’un des protagonistes de la vie intellectuelle française de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Économiste reconnu, universitaire, écrivain, essayiste, journaliste, il a été assassiné à Paris le 7 janvier 2015 lors de l’attentat contre le magazine satirique Charlie Hebdo, dont il était un des rédacteurs et actionnaires. Retour sur une personnalité marquante et atypique de la pensée contemporaine, pourfendeur inlassable des impostures de l’économie dominante (mainstream).

    Bien que sa notoriété internationale ait été compromise par l’inaccessibilité de ses écrits aux non-francophones, Bernard Maris ne reste pas moins l’un des intellectuels les plus originaux de la France contemporaine. Acteur et penseur de son temps, il s’est attaché, sans relâche, à participer à l’indispensable examen des idées, des institutions, des pratiques et des discours.

    Sa production protéiforme se caractérise par le déploiement systématique d’un esprit critique fin, toujours accompagné de propositions fortes. Elle nous laisse en héritage une critique puissante du postulat de neutralité axiologique de l’économiste : la soi-disant « science dure » que l’économie standard dominante prétend être n’était, pour lui, qu’un discours rhétorique masquant des rapports de pouvoir bien réels (...)

  • #Économie monétaire : La silencieuse réinitialisation US - El Correo
    http://www.elcorreo.eu.org/Economie-monetaire-La-silencieuse-reinitialisation-US

    Premièrement, les USA a déjà commencé à s’engager sur la voie d’une économie nationalisée (gérée centralement) – un peu comme celle de la Chine. Le Trésor et le Blackrock Hedge Fund, (qui gère la distribution des renflouements par le Congrès au nom du Trésor), prennent désormais les décisions (économiques) de vie ou de mort pour les entreprises américaines – des plus grandes aux plus petites.

    Il s’agit d’une « grande réinitialisation ». Et comme la plupart des mesures temporaires, il est probable qu’elle restera en vigueur. Pourquoi le Président américain ne serait-il pas d’accord ? Il contrôle l’émission de « monnaie » maintenant que le Trésor et la Fed sont effectivement fusionnés, et peut « orienter » l’économie US dans une direction « d’intérêt national » pendant sa guerre technologique avec la Chine (et l’Europe). Les marchés libres ? Ils n’existent pas en USA à l’heure actuelle.

    Deuxièmement, cette guerre financière est déjà en cours, et la Chine utilisera probablement son CIPS (système de paiement interbancaire transfrontalier) et le yuan numérique initié par sa Banque Centrale (déjà utilisé) pour contourner SWIFT et le dollar US. Sauf que cela signifiera que d’autres seront payés dans une #monnaie numérique non fongible qui ne pourra être remise en circulation en Chine que pour ses marchandises. Ou, peut-être pas ? Comme sur le marché à terme du pétrole de Shanghai, les vendeurs étrangers peuvent avoir la possibilité de conserver le produit de leur vente soit dans des titres de créance chinois, soit de sortir leur yuan via le marché physique de l’or.

    Mais, à part les États-Unis et la Chine, la Russie, l’Italie, l’Iran et le Royaume-Uni prévoient, entre autres, leurs propres Monnaies Numériques de Banque Centrale. Sommes-nous donc en train d’évoluer – dans une ère de guerre financière accrue – vers une numérisation multiple, non ou quasi-fongible des moyens de paiement, comme la nouvelle norme ?

    Troisièmement, le monde réclame à nouveau de l’or en échange de dollars américains. Et les spécialistes de la Fed en valeurs du Trésor – dont certains font office de banques d’or – semblent incapables de s’y conformer. Mais avec l’apparition du Coronavirus, le système financier américain a été contraint de baisser les taux d’intérêt réels en territoire négatif, ce qui fait que l’or semble plus attrayant que les bons du Trésor Américain en cours de dévaluation.

    Traditionnellement, la Fed contrôle le marché de l’or afin d’empêcher l’or de concurrencer efficacement le dollar américain, ou de le remplacer comme instrument monétaire primordial. Mais quelqu’un, ou une entité quelque part, se bat maintenant contre la banque centrale américaine pour ce contrôle. En bref, le processus de manipulation de la Fed est actuellement en train d’échouer. Et à moins que la Fed ne puisse supprimer le prix de l’or, et en reprendre le contrôle, nous pourrions assister à une spirale croissante et décroissante de la valeur du dollar par rapport à l’or.

  • Réussir ses études à l’Université tout en gérant tant bien que mal des situations de précarité est désormais le pari de nombreux étudiant.e.s… Article en collaboration avec le Cereq #éducation #université #précarité

    https://sms.hypotheses.org/11667

    Quand études et autonomie riment avec vulnérabilité

    Réussir ses études est un des principaux défis auxquels sont confrontés les étudiants. Les réussir tout en gérant des situations de précarité plus ou moins importantes, dans un parcours de marche progressive vers l’autonomie, en est un autre dont on parle beaucoup moins alors qu’elles affectent désormais un nombre important de jeunes.

    En voie d’autonomisation, les jeunes étudiants sont prédisposés « naturellement » à la vulnérabilité avec ses formes multiples. Certains sont affectés sur le court terme, d’autres sur le long terme. La précarité se révèle notamment par un renoncement aux soins et/ou aux sorties, un report des repas, etc. avec des conséquences prévisibles sur les parcours de formation. Parfois la vulnérabilité est telle qu’elle conduit à l’expérience de la sans-domiciliation.

    Mais s’ils se heurtent à des situations qui les fragilisent et les rendent vulnérables, les étudiants ne restent jamais véritablement passifs et ils sollicitent régulièrement les ressources associatives, familiales et celles de l’emploi. Ils essaient d’établir de manière plus ou moins construite des stratégies combinant coûts, avantages, risques. À cela s’ajoutent des éléments plus personnels dans la transition vers l’âge adulte, la volonté de partir du foyer parental, la mise en couple ou la parentalité (...)

  • Derrière les Brigades internationales, l’engagement d’hommes et de femmes #film #histoire #Espagne

    https://sms.hypotheses.org/23918

    _ Guerre d’Espagne : des Brigades internationales au Secours
    populaire_

    Le coup d’Etat du Général Franco (1936) contre le gouvernement de Front populaire espagnol provoque une guerre civile dans laquelle les protagonistes ne sont pas seulement espagnols. D’un côté, les forces franquistes ont le soutien actif de l’Allemagne nazie et de l’Italie mussolinienne. De l’autre, les Républicains peuvent compter sur la mobilisation d’anti-fascistes européens, nord-américains (…) car leur combat symbolise la lutte contre la montée du fascisme et du nazisme en Europe. C’est dans ce contexte que, dès le début du conflit, naissent les Brigades internationales… et se construisent leurs mythes.

    Le documentaire Guerre d’Espagne, retour sur l’histoire, des Brigades internationales au Secours populaire sur le processus complexe de leur création ainsi que sur la solidarité d’hommes et de femmes volontaires, engagés militairement sur le territoire espagnol. Il montre également l’importance des activités de solidarité dans plusieurs organisations de gauche à l’intérieur des frontières de la France.

    Ces organisations (Union des jeunes filles de France, Secours rouge…) étaient, pour nombre d’entre-elles, des satellites du Parti Communiste Français. Ainsi, Corentin Lahu est interrogé sur le rôle du Secours Rouge, devenu Secours populaire en 1936. Il livre de nombreux exemples permettant de comprendre les contours d’un engagement qui s’est parfois terminé tragiquement lors de livraisons en Espagne de vivres récoltés en France (mort de la militante marseillaise Agnès Dumay, par exemple, lors d’un bombardement à Madrid) (...)

  • Quand les HLM se racontaient en cartes postales
    https://www.enlargeyourparis.fr/societe/quand-les-hlm-se-racontaient-en-cartes-postales

    En 1980, Renaud chantait « Dans mon HLM ». Vingt ans après, #Renaud_Epstein, spécialiste des politiques urbaines et qui enseigne l’urbanisme à Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye, se lançait dans une collection de cartes postales représentant les grands ensembles. Des reliques qu’il partage chaque jour sur Twitter depuis 2014 et dont il nous évoque l’histoire.

    L’urbanisme de barres et de tours des ZUP (zones à urbaniser en priorité) n’est clairement plus au goût du jour. En tout cas en France car hors de nos frontières, on assiste plutôt à un retour de hype de l’urbanisme moderne. Cet urbanisme est loin d’être dénué de qualités. Quand on regarde la production immobilière actuelle, notamment celle qui se développe un peu partout dans le Grand Paris, on ne peut qu’être frappé par la pauvreté architecturale de ce qui est train de sortir de terre, et surtout par l’absence de projet urbanistique. On juxtapose des opérations de promotion privée sans cohérence d’ensemble et sans souci des espaces publics. Il en va de même dans le périurbain où s’étalent des nappes infinies de lotissements pavillonnaires à l’obsolescence programmée. Ce qui devrait conduire à relativiser voire réviser notre perception collective très négative des grands ensembles. Car même s’il y a eu dans la période de la construction des ZUP des opérations catastrophiques, dans leur conception comme dans leur réalisation, ce n’est pas la norme. Il y a de nombreux quartiers HLM qui sont bien conçus et qui offrent des logements et des équipements collectifs de qualité pour des millions de ménages qui seraient mal logés si la France n’avait pas construit massivement du logement social dans les années 1960.

    #Un_jour_une_ZUP_une_carte_postale
    et son compte sur l’oiseau bleu
    https://twitter.com/renaud_epstein

  • Dans l’économie mondialisée, le droit permet de domicilier les activités et les revenus dans le pays où le système juridique et fiscal est le plus favorable #économie #droit #impôts #paradisfiscaux

    https://sms.hypotheses.org/25010

    Le Droit privé, incubateur d’inégalités **

    Dans l’économie mondialisée qui s’est imposée depuis quelques décennies, les capitalistes ont le choix de domicilier librement leurs revenus ou leurs activités dans les pays où le système juridique leur convient le mieux. Générant une véritable « course au moins-disant » fiscale et réglementaire, ce système est à la source du creusement spectaculaire des inégalités. Mais cette situation est-elle vraiment inévitable ?

    Cette question a été posée à Katharina Pistor, Professeure de Droit comparé à la Columbia Law School de New York et auteure du livre Le code du capital : comment le droit crée richesse et inégalités, en cours de traduction aux Éditions du Seuil. Spécialiste du droit international des affaires, elle analyse dans deux vidéos (en anglais et sous-titrées en français) l’économie mondialisée à travers ses fondements juridiques, leur évolution au cours du temps, ainsi que leurs étonnantes fragilités.

    Dans la première vidéo, Katharina Pistor explore les fondations juridiques du capitalisme global : on découvre alors comment les produits financiers hautement sophistiqués qui caractérisent les marchés contemporains reposent sur des institutions juridiques centenaires, et comment une véritable « privatisation du droit » s’est produite depuis quelques décennies.

    Dans la seconde, elle déchiffre les conséquences sociétales de cette privatisation du droit, et notamment le lien souvent caché entre le système légal et l’insécurisation économique et sociale de la plupart des citoyens, ainsi que les possibles solutions aux failles actuelles (...)

  • Selon Michelet, nous n’en avons jamais fini avec le récit historique ! Et Patrick Boucheron d’écrire : " Introduire une histoire de France, vraiment ? On aimerait pouvoir passer outre, en plongeant directement dans le grand bain des récits rassemblés." #histoire #récits #mémoires

    http://sms.hypotheses.org/8743

    Quand l’histoire devient un champ de bataille

    Des « ancêtres gaulois » de Nicolas Sarkozy jusqu’à la promotion du « récit national » qui doit, pour François Fillon (son ancien Premier ministre), remplacer les cours d’histoire, la rentrée scolaire 2016 a vu de nombreuses personnalités politiques françaises s’emparer de l’histoire. Le phénomène n’a rien de nouveau.

    Depuis plus de dix ans, le passé est devenu un champ de bataille qu’investissent ceux qui souhaitent promouvoir une vision essentialiste de l’identité française, qui aurait été la même depuis 2000 ans et qui serait maintenant menacée par l’installation de populations immigrées. Ce renouveau du roman national s’appuie sur un vaste réseau médiatique « d’historiens de garde » constitué lorsque Nicolas Sarkozy était Président de la République (...)

  • C’est bien connu, le numérique démultiplie l’offre musicale. Mais diversifie-t-il pour autant les goûts musicaux, et principalement ceux des jeunes ? #musique #jeunes #culture

    http://sms.hypotheses.org/8396

    Le numérique diversifie-t-il vraiment les goûts musicaux ?

    Demandez à quelqu’un, et plus particulièrement à un jeune, ce qu’il écoute comme musique. Souvent, sa réponse spontanée sera : « de tout ». C’est en tout cas cette réponse que j’ai obtenue de manière dominante au cours des entretiens réalisés dans le cadre de ma thèse sur les pratiques d’écoute musicale des adolescents à l’heure du numérique. Mais en affinant les questions sur les genres écoutés, les artistes préférés et les moments particuliers d’écoute, les musicophiles – c’est-à-dire ceux qui ont un lien faible ou fort avec l’écoute musicale – délaissent pourtant systématiquement des genres musicaux et/ou des artistes. En fait, nul n’écoute « de tout », même quand il affirme le contraire.

    Derrière ce « de tout » se cache une croyance en l’éclectisation des goûts musicaux, notamment chez les jeunes, que l’on met souvent en perspective avec la digitalisation de l’écoute musicale. Et de fait, plusieurs indices sont convergents. D’abord la musicalisation de la société occidentale n’est plus à démontrer : elle est à la fois due à un effet de génération (depuis les années 1960, chaque génération écoute davantage de musique que la précédente), doublé d’un effet d’âge, les 15-25 ans écoutant plus de musique que leurs congénères plus ou moins âgés. D’autres indices comme la démocratisation des dispositifs socio-techniques d’écoute (téléphone portable, lecteur MP3, casque…), ainsi que la baisse des prix de vente des équipements d’enregistrement, ou encore la forte exposition médiatique de la musique (naissance de MTV, multiplication des chaînes TV et des stations de radio musicales, développement des télé-crochets) vont dans le même sens (...)

  • La démocratie athénienne est souvent convoquée dans l’espace politico-médiatique pour justifier des réformes ou des projets politiques. Mais les historiens sont prudents… #Athènes #démocratie #citoyenneté #réformes

    https://sms.hypotheses.org/15266

    Être citoyen et citoyenne dans l’Athènes classique

    Régulièrement, la démocratie athénienne classique (Ve-IVe siècle) et ses citoyens sont convoqués dans l’espace médiatique et politique contemporain. Dans le cadre de la « crise démocratique » actuelle, ils servent à justifier une pratique politique nouvelle ou un projet de réforme dont le but serait de parvenir à un régime politique dans lequel le citoyen aurait toute sa place et se sentirait impliqué, « comme à Athènes ».

    Pourtant, les vingt-cinq siècles qui nous séparent des concitoyens de Périclès semblent inviter à davantage de prudence. Ce constat amène à s’interroger sur ce que sont un citoyen et une citoyenne dans l’Antiquité, et ce que leurs pratiques effectives peuvent apporter aux débats contemporains (...)

  • La marche comme forme particulière de découverte, d’interprétation et d’appropriation des lieux, contient aussi un potentiel de (re)découverte de soi, des autres et de ce qui nous entoure #géographie #villes #territoires

    http://sms.hypotheses.org/10320

    Interpréter l’espace urbain en marchant

    Avez-vous déjà essayé de lire et d’explorer l’espace urbain par l’expérience de co-création procurée par une promenade collective ? C’est cette expérience réalisée avec Hendrik Sturm, artiste « marcheur-sculpteur d’espace » selon Élise Olmédo, qui a été proposée aux étudiants du Master de Géographie et Aménagement de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Le film (Dé)marche retrace et reconstitue cette démarche d’interprétation des lieux où l’enseignant joue le rôle de pédagogue au sens premier de celui qui accompagne l’élève à l’école en cheminant à ses côtés.

    La marche comme forme particulière de découverte, de lecture et d’appropriation des lieux, contient aussi un potentiel de (re)découverte de soi, des autres et de ce qui nous entoure. Elle relève bien ici de l’hodologie, cette science des cheminements qui permet une « conduite de l’individu (…) selon un ensemble de ‘détours’ et de chemins privilégiés, relatifs à ses investissements psychiques dans le monde (Besse, 2004) ». En termes géographiques, cela revient à mettre en œuvre une géographie des territorialités, au sens de « manières de vivre le territoire », et des espaces vécus (...)

  • Adolescence et YouTube : Comment les adolescent.e.s se mettent en scène et affirment leurs identités sur Internet ? #internet #identités #genre

    https://sms.hypotheses.org/25339

    Mettre en scène l’identité de genre des adolescentes sur Youtube

    L’adolescence correspond au moment où les futurs adultes commencent à développer une identité propre, à affirmer leur genre. Dans notre société du numérique, cette affirmation identitaire se manifeste également au travers de vidéos mises en ligne sur YouTube. Les adolescentes s’y mettent en scène face à la caméra et s’adressent à un public de pairs féminins afin de créer le sentiment d’appartenance à un genre commun.

    Pour les étudier, la sociologue Claire Balleys s’est immergée dans le monde de ces vidéastes, cherchant à comprendre les formes de féminité mises en scène par les adolescentes. Ce faisant, elle tend à identifier les discours et gestes utilisées dans leurs vidéos, face à un public d’abonnés chargés indirectement de valider leur identité féminine. Elle a pour cela sélectionné et analysé 80 vidéos d’adolescentes, notamment les vidéos de type « je suis bizarre » et « Anti Boyfriend TAG ». Il s’agit de deux formats classiques sur YouTube et dans lesquels les vidéastes répondent à une liste de questions concernant les attentes dans le domaine amoureux (...)

  • Crise de nerfs à Sciences Po Lille autour d’un « poste à moustache »
    https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2020/07/17/crise-de-nerfs-a-sciences-po-lille-autour-dun-poste-a-moustache

    Le recrutement d’un maître de conférence sur lequel pèse des soupçons de favoritisme a fait l’objet d’un recours en annulation au tribunal administratif et d’un signalement au procureur, générant des tensions au sein de l’établissement nordiste. L’affaire met en lumière l’existence de postes d’enseignants faussement ouverts au concours, dits « postes à moustache » dans le milieu universitaire.

    Cette affaire a déchiré le vivre-ensemble à l’école. Elle a créé un conflit qui a forcé tout le monde à choisir qui soutenir. » Pour ce professeur vétéran de Sciences Po Lille, qui s’exprime sous couvert d’anonymat (voir l’encadré En Coulisses), il n’y a pas de doute : le recrutement controversé d’un enseignant-chercheur voilà deux ans a provoqué un traumatisme au sein de la grande école lilloise.

    En février 2018, l’IEP de Lille décide d’ouvrir un poste de maître de conférences en « sociologie financière et fiscale ». Quatre candidats postulent. Un est retenu. Jusque-là, hormis l’intitulé plutôt original du poste, rien que de très banal. Sauf que les trois candidats recalés décident de déposer un recours en annulation du concours au tribunal administratif. Plus étonnant encore, des enseignants, membres de la commission scientifique, adressent un signalement en mai de la même année auprès du procureur de la République pour faux et usage de faux.

    « L’affaire » commence lorsqu’un des candidats non retenus désire prendre connaissance de son dossier. Comme il réside à l’étranger, sa candidature doit faire l’objet d’un examen préalable du conseil scientifique. Et de fait, un procès verbal atteste de la tenue d’une réunion. Problème, trois enseignants de Sciences Po, sur les neuf membres de ce comité, affirment ne pas avoir été présents ce jour-là. Et se disent « choqués » d’avoir vu leur signature apposée sur le procès verbal. Ils décident donc de le signaler au Procureur.


    Fausses signatures
    
Dans ces signalements, que Mediacités a pu consulter, les enseignants s’émeuvent de l’usurpation de leur signature. « Je n’ai reçu aucune convocation à cette réunion, aucun ordre du jour, aucune pièce préparatoire, et je doute fortement qu’elle ait eu lieu » ; « ces documents me paraissent être des faux et sont de nature à me causer un grave préjudice professionnel et moral », peut-on notamment y lire.

    Tous leurs collègues ne partagent pas cet émoi. « C’est secondaire, c’est du détail, tente d’expliquer un enseignant-chercheur qui ne siège pas dans cette commission scientifique. Il aurait mieux valu régler ça en interne plutôt que d’entacher la réputation de l’institution. Il y a certes des informalités. Mais il nous arrive de signer des PV a posteriori, notamment pour des jurys sans délibération. » Sauf que dans ce cas précis, les membres en question s’insurgent qu’on puisse utiliser leur signature sans leur consentement. « C’est clairement un faux en écriture alors que . . . . . .

    #sciences_po #SciencesPo #Sciences-Popo #faux #usage_de_faux #faux_en_écriture #procès_verbal #lille #france #IEP #conseil_scientifique

  • Comment organiser les musées pour répondre aux attentes de publics toujours plus divers et nombreux ? Quelques éléments de réponse pour penser le service au public à partir du British Museum et du Louvre #musées #public #culture

    https://sms.hypotheses.org/25360

    Quel service public pour les institutions muséales ?
    Comment organiser les musées pour répondre aux attentes de publics toujours plus nombreux ? En France et en Grande-Bretagne, les réponses apportées à cette question ont évolué dans le temps et reflètent une vision différente du service public et du travail qui y est associé. Comparer le Louvre et le British Museum permet alors de détailler les engagements, l’organisation et les évolutions des politiques publiques muséales.

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’introduction du public dans l’administration muséale relève des politiques culturelles, alors que dans d’autres administrations, comme celle des PTT, l’usager ou le client est introduit pour des raisons managériales afin d’accroitre la productivité. La logique gestionnaire, notamment celle des ressources humaines et la connaissance de ce qu’est un corps de fonctionnaire, est réduite au musée. Entre 1946 et 1981, en France et en Grande-Bretagne, deux hommes donnent une impulsion décisive au développement des musées. Tous deux entendent répondre aux besoins de nouveaux publics par une action de l’État : l’économiste hétérodoxe et haut fonctionnaire John Maynard Keynes et l’écrivain et homme politique gaulliste André Malraux. Se met en place progressivement une politique volontariste de démocratisation culturelle et d’élargissement des publics des musées. Paradoxalement, dans les deux pays, l’augmentation du nombre des visiteurs n’incite l’État ni à revoir le volume et la répartition de ses emplois, ni à transformer l’organisation du travail au musée (...)