Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • BrĂšves de presse :mastodon:
    ▻https://mastodon.social/@Brevesdepresse/112206146845075636

    Le prĂ©sident de la commission d’enquĂȘte sur la TNT, le macroniste Quentin #Bataillon est allĂ© critiquer Y.BarthĂšs chez C.Hanouna aprĂšs avoir auditionnĂ© les 2 animateurs.

    Francois Malaussena malopedia
    ▻https://piaille.fr/@malauss/112206076218354093

    Pour un quart d’heure de cĂ©lĂ©britĂ©, ce dĂ©putĂ© vend son intĂ©gritĂ© et jette aux orties l’impartialitĂ© qu’exige sa fonction de prĂ©sident de la commission d’enquĂȘte. Il devrait ĂȘtre sanctionnĂ©, et, a minima, dĂ©mis de ce poste. ▻https://t.co/nAHm4HyRPu

    #indépendance #crétins_malfaisants

  • Il n’y a plus besoin de compte pour parler Ă  ChatGPT - Numerama
    ▻https://www.numerama.com/tech/1663300-comment-acceder-a-chatgpt-gratuitement-sans-creer-de-compte-openai

    Depuis le dĂ©but du mois d’avril, ChatGPT est une plateforme accessible sans compte, Ă  la maniĂšre de Google et Bing. OpenAI mise sur ce changement pour faire de son service un rĂ©flexe incontournable.

    Chouette, on se demandait comment justifier la mise en place de nouveaux datacenters hyper-consommateurs d’énergie : toi aussi, pose tes questions futiles sur l’IA qui brĂ»le des bĂ©bĂ©s phoques, afin de gagner du temps de cerveau disponible pour avoir la possibilitĂ© de regarder des sĂ©ries en streaming, l’autre service qui permet de justifier la mise en place de nouveaux datacenters hyper-consommateurs d’énergie.

    On a apparemment besoin d’assistants qui nous Ă©vite de rĂ©flĂ©chir et de crĂ©er, mais personne ne nous dit ce qu’on devrait faire de ce temps gagnĂ© Ă  ne pas rĂ©flĂ©chir ou crĂ©er (si, on te le dit, tu peux regarder des sĂ©ries, et te promener dans le mĂ©tavers (toi aussi tu avais oubliĂ© ce bidule, le mĂ©tavers, et pourtant, c’était le futur d’hier))

  • Une guerre pas comme les autres : des mĂ©decins affirment que des enfants ont Ă©tĂ© pris pour cible par des snipers israĂ©liens Ă  Gaza
    ▻https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/04/02/une-guerre-pas-comme-les-autres-des-medecins-affirment-que-des-

    Les mĂ©decins ont dĂ©clarĂ© avoir traitĂ© un flux constant d’enfants, de personnes ĂągĂ©es et d’autres personnes qui n’étaient manifestement pas des combattants, avec des blessures par balle Ă  la tĂȘte ou Ă  la poitrine. Certains mĂ©decins ont dĂ©clarĂ© que le type et l’emplacement des blessures, ainsi que les rĂ©cits des Palestiniens qui ont amenĂ© des enfants Ă  l’hĂŽpital, les ont amenĂ©s Ă  penser que les victimes avaient Ă©tĂ© directement visĂ©es par les troupes israĂ©liennes. Source : The Guardian via Agence Media Palestine

  • Comment la police a utilisĂ© son « permis de tuer » sur Luis Bico
    ▻https://www.flagrant-deni.fr/comment-la-police-a-utilise-son-permis-de-tuer-sur-luis-bico

    Flagrant DĂ©ni dĂ©crypte l’homicide policier de Luis Bico, l’une des premiĂšres victimes du « permis de tuer » offert Ă  la police. La plus haute juridiction française doit juger l’affaire ce 4 avril. Une centaine de personnes sont mortes depuis. Source : Flagrant dĂ©ni

  • Ce puissant outil de reconnaissance automatique d’Amazon Ă©tait en fait 1 000 Indiens derriĂšre un Ă©cran - Numerama
    ▻https://www.numerama.com/tech/1664016-ce-puissant-outil-de-reconnaissance-automatique-damazon-etait-en-f

    Techniquement parlant, Just Walk Out n’est pas une arnaque. Il y a bien une intelligence artificielle derriĂšre ce systĂšme, qui utilise des camĂ©ras pour suivre les clients. Amazon scanne aussi la main des acheteurs quand ils entrent, afin de lier le suivi de leurs mouvements au compte correspondant.

    Le problĂšme est que Just Walk Out n’est pas toujours fiable, ce qui amĂšne Amazon Ă  vĂ©rifier les travaux de son logiciel. Depuis plusieurs mois, il se murmure que 1 000 employĂ©s en Inde accĂšdent aux flux des camĂ©ras en temps rĂ©el et corrigent la machine. C’est beaucoup, pour un systĂšme censĂ© remplacer les caissiers.

  • Alors j’ai des chiffres de visites intĂ©ressants, concernant un magazine d’information indĂ©pendant, au contenu qualitatif et aux articles longs, mais totalisant tout de mĂȘme quelques centaines de milliers de visites par mois.

    Pour les navigateurs :
    – 58% moteur Blink (Chrome et ses clones)
    – 30% moteurs Webkit (Safari)
    – 6% Gecko (Firefox)

    Pour les pĂ©riphĂ©riques :
    – 63% sur smartphone
    – 27% sur ordinateur
    – 7% sur « phablette »
    – 2% sur tablette

    Ça nous fait quand mĂȘme 70% des visites d’un site constituĂ© uniquement d’articles longs, sur smartphone.

    • On est en train d’acter la mort du PC fixe je crois.

      ExpĂ©rience de ce jour. WE en famille, pleins de photos Ă  partager. Celui (moi) qui partage par NextCloud ses photos prises avec un reflex, une seule visite sur le site. Tous les autres se sont inscrits sur un nouveau groupe Whatsapp (sauf moi), et ils y partagent les photos, prises avec les smartphones. En fait, mĂȘme s’ils le voulaient, ils ne sauraient pas les envoyer sur le NextCloud puisqu’ils n’ont plus de PC fixe. Et moi, je ne suis pas en capacitĂ© de rĂ©cupĂ©rer les photos. Et incidemment, Ă©videmment, les photos et nos commentaires et identitĂ©s alimentent les IA de Meta.

  • L’#utĂ©rus, un organe d’homme ?

    Biologiquement organe des corps femelles chez les mammifĂšres, l’utĂ©rus joue un grand rĂŽle dans le processus de #reproduction. Chez l’ĂȘtre humain, l’utĂ©rus, dont la forme rappelle celle d’une poire, est situĂ© au-dessus de la vessie, en avant du rectum, et est tenu par un ensemble de ligaments ; il mesure environ six centimĂštres en hauteur et cinq en largeur, comme le montre la figure 1, issue de la premiĂšre traduction française du manuel fĂ©ministe Our Bodies, Ourselves (Notre corps, nous-mĂȘmes), paru Ă  la fin des annĂ©es 1970 : l’enjeu est alors, en accordant une large place Ă  l’iconographie et Ă  des planches anatomiques simples, de diffuser un savoir sur les corps qui ne soit plus le seul monopole du corps mĂ©dical. Quoique communĂ©ment associĂ© au fĂ©minin et considĂ©rĂ© comme un des attributs de la fĂ©minitĂ©, autant que les seins ou le clitoris par exemple, l’utĂ©rus est pourtant de fait un organe Ă©minemment social. C’est sur cette tension que les diffĂ©rentes notices de cette exposition se concentrent, en optant pour une lecture sociale, culturelle et historique de l’utĂ©rus.

    Depuis plusieurs dĂ©cennies, le #corps est un objet des sciences humaines et sociales, qui l’étudient dans une approche essentiellement globale, le tout primant sur les parties, les organes. Il est de plus surtout analysĂ© par le biais des apparences – sa surface – et de ses capacitĂ©s – sa mĂ©canique. Les organes internes, moins accessibles au regard, sont restĂ©s largement Ă  l’écart de la recherche. Leur Ă©tude se heurte notamment Ă  la difficultĂ© de les apprĂ©hender au-delĂ  du sens fonctionnel que leur confĂšre l’étymologie : organon « instrument, outil ». C’est cette difficultĂ© que cette exposition choisit d’affronter, en faisant primer les reprĂ©sentations de l’utĂ©rus en tant que « partie du corps » sur celles mettant l’accent sur sa fonction reproductive.

    CachĂ©, dissimulĂ© et difficile d’accĂšs, l’utĂ©rus est historiquement sacralisĂ© et fantasmĂ© dans un grand nombre de cultures et d’aires gĂ©ographiques. Il prĂ©sente donc le paradoxe d’un organe qui semble a priori l’étendard du fĂ©minin, mais sur lequel ce sont d’abord ceux qui en sont biologiquement dĂ©pourvus qui s’arrogent des droits. Droit de le connaĂźtre et de le soigner, Ă  travers l’accaparement masculin de la sphĂšre des savoirs. Droit de le possĂ©der et d’en rĂ©gir les usages, politiquement et Ă©conomiquement. Droit de le violenter, comme le montre le caractĂšre systĂ©mique des souffrances infligĂ©es Ă  l’organe, et plus gĂ©nĂ©ralement aux corps qui le portent, sous couvert de soins. Droit d’en discourir et d’en produire des images. C’est ce qu’illustre cette cire (fig. 2) reprĂ©sentant une cĂ©sarienne et exposĂ©e jusqu’au milieu du XXe siĂšcle dans le musĂ©e que crĂ©e Pierre Spitzner en 1856 Ă  Paris afin de vulgariser le savoir anatomique et d’informer sur les maladies vĂ©nĂ©riennes*. La parturiente, consciente, a les pieds attachĂ©s et les bras maintenus derriĂšre la tĂȘte. EntourĂ© des mains masculines de ses accoucheurs, son ventre ouvert laisse voir un utĂ©rus contrĂŽlĂ© par les hommes.

    Le fil directeur de l’exposition interroge ainsi prioritairement l’évolution des reprĂ©sentations de l’utĂ©rus, leur caractĂšre genrĂ© et les dynamiques d’appropriation et de rĂ©appropriation de ceux et celles qui les produisent. En accordant, au sein de chaque entrĂ©e thĂ©matique une large place Ă  la diachronie, cette exposition cherche donc Ă  rĂ©vĂ©ler les permanences et les changements dans les discours et les considĂ©rations socio-historiques sur cet organe. Elle offre un parcours trans-siĂšcles, mĂȘme si toutes les pĂ©riodes ne sont pas Ă©galement reprĂ©sentĂ©es. D’un point de vue gĂ©ographique, les notices se concentrent principalement sur des contextes occidentaux ; quelques incursions dans d’autres aires invitent Ă  poursuivre les rĂ©flexions vers d’autres moments et lieux.

    ▻https://omeka.univ-angers.fr/s/musea/page/l-uterus-un-organe-d-homme
    #femmes #hommes #exposition #exposition_virtuelle #représentations #féminisme

  • Aux Etats-Unis, Google accepte de dĂ©truire les donnĂ©es personnelles des utilisateurs ayant activĂ© l’option « navigation privĂ©e » de Chrome
    ▻https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/04/02/aux-etats-unis-google-accepte-de-detruire-les-donnees-personnelles-des-utili

    « Les efforts des plaignants ont permis d’obtenir des aveux-clĂ©s de la part d’employĂ©s de Google, y compris des documents dĂ©crivant “incognito” comme “un mensonge en pratique”, un “problĂšme d’éthique professionnelle et d’honnĂȘtetĂ© Ă©lĂ©mentaire”, et un “bazar qui prĂȘte Ă  confusion” », relatent les avocats dans l’accord, dĂ©posĂ© lundi devant un tribunal de San Francisco. S’il est approuvĂ© par la juge Yvonne Gonzalez Rogers en juillet, Google Ă©vitera un procĂšs mais devra « supprimer et/ou remĂ©dier Ă  des milliards d’enregistrements de donnĂ©es » rĂ©coltĂ©s pendant la navigation en ligne de personnes utilisant l’option « incognito ».

  • Mort de l’écrivaine Maryse CondĂ© : rĂ©cit d’une « vie sans fards » entre trois continents
    ▻https://www.rfi.fr/fr/culture/20240402-mort-de-maryse-cond%C3%A9-r%C3%A9cit-d-une-vie-sans-fards-entre-trois-c

    La grande dame des lettres antillaises, Maryse CondĂ©, s’en est allĂ©e dans la nuit du 1á”‰Êł au 2 avril Ă  l’ñge de 90 ans, suite Ă  une longue maladie dĂ©gĂ©nĂ©rative hĂ©rĂ©ditaire, dite la « maladie des Bouclon », comme la romanciĂšre la dĂ©signait du nom de son pĂšre. Originaire de la Guadeloupe, nĂ©e Maryse Liliane Appoline Boucolon, l’écivaine disparue Ă©tait auteure d’une trentaine de titres, dont des romans, des essais et des titres pour la jeunesse.

  • Transport maritime : les points de blocage se multiplient pour les navires | Alternatives Economiques
    ▻https://www.alternatives-economiques.fr/transport-maritime-points-de-blocage-se-multiplient-navires/00109846

    Il ne manquerait plus qu’un blocus du dĂ©troit de Malacca, pas impossible dans un contexte de tensions grandissantes entre la Chine et TaĂŻwan, pour que le commerce maritime mondial soit dĂ©finitivement plongĂ© en eaux troubles. Pour l’instant, c’est au niveau des canaux de Suez et de Panama que le passage des navires est entravĂ©.

    En mer Rouge, des navires sont, depuis mi-novembre, la cible de tirs de rebelles yĂ©mĂ©nites houthistes, soutiens du Hamas dans la guerre qui l’oppose Ă  IsraĂ«l. Les armateurs prĂ©fĂšrent donc dĂ©sormais Ă©viter la zone entre le dĂ©troit de Bab El-Mandeb et le canal de Suez et contourner l’Afrique par le cap de Bonne-EspĂ©rance.

    Le volume des Ă©changes via la route initiale, qui assure habituellement 15 % du commerce mondial et 30 % du trafic de conteneurs, a diminuĂ© de moitiĂ© au cours des deux premiers mois de 2024 par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Le volume des Ă©changes transitant par le cap de Bonne-EspĂ©rance a, lui, bondi d’environ 75 % sur la mĂȘme pĂ©riode, d’aprĂšs une estimation de la ConfĂ©rence des Nations unies sur le commerce et le dĂ©veloppement (Cnuced).

    Ce sont principalement les porte-conteneurs et les pĂ©troliers qui s’en dĂ©tournent, ainsi que les expĂ©ditions de gaz naturel liquĂ©fiĂ© (GNL). Ces derniĂšres sont complĂštement Ă  l’arrĂȘt depuis le 16 janvier, affectant l’approvisionnement de l’Europe auprĂšs du Qatar, qui lui fournit 12 % de ses importations de GNL. Les chargements de ces diffĂ©rents types de navires ayant plus de valeur que celui des vraquiers, qui transportent notamment des cĂ©rĂ©ales, ils ont plus de probabilitĂ© d’ĂȘtre pris pour cible.

    « Ces Ă©vĂ©nements aggravent les dĂ©fis dĂ©jĂ  posĂ©s au niveau de deux autres points d’étranglement : la mer Noire [en raison de la guerre en Ukraine, NDLR] et le canal de Panama. Ils soulignent la vulnĂ©rabilitĂ© des chaĂźnes d’approvisionnement maritimes face aux tensions gĂ©opolitiques et au changement climatique », signale Jan Hoffmann, chef de la branche logistique commerciale de la Cnuced.

    Au niveau du canal de Panama, depuis cet été, la sécheresse persistante liée au phénomÚne météorologique El Niño et au dérÚglement climatique, restreint en effet le trafic maritime.

    Ce canal situĂ© entre l’Atlantique et le Pacifique utilise un systĂšme d’écluses alimentĂ©es par l’eau douce du lac Gatun, ensuite rejetĂ©e dans la mer Ă  chaque passage de bateau.

    Le dĂ©ficit hydrique actuel oblige donc les autoritĂ©s du canal Ă  limiter la circulation pour maintenir tant bien que mal le niveau du lac qui fournit l’eau potable de la moitiĂ© des habitants du pays. De quarante passages quotidiens avant le dĂ©but de la sĂ©cheresse cet Ă©tĂ©, le quota par jour s’est rĂ©duit petit Ă  petit jusqu’à atteindre dix-huit navires en fĂ©vrier.

    Les compagnies maritimes se retrouvent alors face Ă  un dilemme. Elles doivent soit attendre leur tour (le dĂ©lai d’attente s’était dĂ©jĂ  allongĂ© de quatre jours avant la sĂ©cheresse, Ă  vingt jours en aoĂ»t 2023), soit changer de route. Mais le dĂ©tour par le cap Horn, au sud du continent amĂ©ricain, est plus long (d’environ vingt jours) et plus dangereux que la route habituelle.

    Cette reconfiguration des flux, aussi bien du cĂŽtĂ© de Panama que de la mer Rouge, n’est pas sans consĂ©quences. Alors que le transport par voie maritime assure 80 % du commerce mondial, ce dernier a diminuĂ© de 1,3 % entre novembre et dĂ©cembre 2023, selon l’institut Ă©conomique allemand IfW Kiel.

    Par ailleurs, avec l’augmentation des temps de parcours, un trajet nĂ©cessite plus de carburant. Surtout que, « comme les navires accĂ©lĂšrent pour compenser le retard, ils Ă©mettent plus d’émissions de CO2 par kilomĂštre parcouru », explique Jan Hoffmann de la Cnuced.

    En parallÚle, pour maintenir la cadence de livraison, les armateurs mettent en place des navires supplémentaires.

    « S’ils utilisaient sept navires pour faire une boucle de 77 jours, ils en ont dĂ©sormais huit pour assurer le roulement avec un temps de trajet plus long », explique Paul Tourret, directeur de l’Institut supĂ©rieur d’économie maritime (Isemar).

    Tout cela fait augmenter le coĂ»t du transport. En consĂ©quence, les taux de fret maritime – les tarifs affichĂ©s pour le transport d’un conteneur par la mer – ont plus que doublĂ© entre octobre 2023 et fĂ©vrier 2024, atteignant 2 218 euros par conteneur pour les dĂ©parts de Shanghai, qui servent de rĂ©fĂ©rence.

    Lecture : le coĂ»t moyen du transport, toutes destinations confondues, d’un conteneur au dĂ©part du port de Shanghai Ă©tait de 2 218 dollars au 2 fĂ©vrier 2024.

    « C’est un rebond, mais rien de comparable avec l’inflation connue pendant la crise sanitaire, nuance toutefois Paul Tourret. Cette fois, les chargeurs n’ont pas le mĂȘme sentiment d’urgence, donc ils n’auraient pas acceptĂ© de trop fortes hausses des prix de la part des armateurs. » Il rappelle Ă©galement qu’un porte-conteneurs Ă©conomise 545 000 dollars de droit de passage en Ă©vitant le canal de Suez.

    Pas de panique Ă  bord, donc, pour ce gĂ©ographe expert du secteur maritime :

    « L’industrie maritime peut s’adapter. Les armateurs avaient commandĂ© beaucoup de bateaux en 2021-2022, engendrant mĂȘme des surcapacitĂ©s. Ils ont les moyens de se rĂ©organiser. Par ailleurs, en cette pĂ©riode d’atonie de l’économie mondiale, il suffit aux entreprises de bien gĂ©rer leurs stocks pour encaisser la hausse des dĂ©lais de livraison. »

    « La capacitĂ© offerte entre l’Asie et l’Europe n’a Ă©tĂ© rĂ©duite que marginalement (- 4,9 % sur la route Asie-Europe du Nord) en raison de la crise en mer Rouge », confirme le cabinet spĂ©cialisĂ© Sea-Intelligence.

    Certaines entreprises, qui fonctionnent Ă  flux tendu avec des stocks trĂšs limitĂ©s, pĂątissent tout de mĂȘme de la crise. Tesla a ainsi Ă©tĂ© forcĂ© d’arrĂȘter la production dans son usine allemande pendant quinze jours en janvier en raison d’une pĂ©nurie de composants fabriquĂ©s en Asie.

    Des conséquences économiques pour certains pays

    Faut-il s’attendre Ă  un report de la hausse des taux de fret sur les consommateurs ? « Le transport maritime ne sera pas responsable d’une inflation mondiale parce qu’il ne reprĂ©sente pas grand-chose dans le prix final des marchandises », estime Paul Tourret. La Cnuced s’attend toutefois Ă  une rĂ©percussion sur les consommateurs d’ici un an.

    Avec cette nouvelle route qui contourne l’Afrique, l’économie des pays mĂ©diterranĂ©ens pourrait aussi ĂȘtre affectĂ©e car leurs ports risquent d’ĂȘtre beaucoup moins desservis.

    En Italie, pays qui rĂ©alise habituellement 40 % de ses Ă©changes commerciaux via la mer Rouge, les exportateurs ont dĂ» retarder ou annuler un certain nombre de cargaisons, pour un coĂ»t estimĂ© Ă  8,8 milliards d’euros entre novembre 2023 et janvier 2024, d’aprĂšs les calculs du centre d’études italien Confartigianato.

    L’Egypte, propriĂ©taire du canal de Suez, est Ă©galement une grande victime de ces changements. Les droits de passage lui avaient rapportĂ© 8,6 milliards d’euros sur l’annĂ©e fiscale 2022-2023, constituant une des principales rentes sur lesquelles est basĂ©e l’économie Ă©gyptienne, aux cĂŽtĂ©s des transferts de la diaspora basĂ©e Ă  l’étranger, du tourisme et de l’énergie. La baisse de 40 Ă  50 % des revenus du canal, annoncĂ©e mi-fĂ©vrier par le prĂ©sident Ă©gyptien, ne sera donc pas sans consĂ©quences pour le pays.

    L’Egypte, comme le reste du monde, devra pourtant s’accoutumer Ă  ces perturbations. Car les tensions gĂ©opolitiques comme le dĂ©rĂšglement climatique sont amenĂ©es Ă  durer. Ils viennent tous deux rappeler la nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper des modes alternatifs de transport, notamment le fret ferroviaire. Difficile toutefois d’imaginer un remplacement massif, le diffĂ©rentiel de prix restant nettement Ă  l’avantage de l’option maritime.

    Ces troubles viennent en tout cas rappeler l’importance d’encourager la relocalisation et une consommation plus locale.

  • Vous avez suivi l’histoire avec la librairie #XZ ?
    C’est Mission Impossible IRL (ou le poisson d’avril le plus dingue de l’histoire des poissons d’avril)

    RĂ©my sur Mastodon

    Ça fait deux jours que je suis fascinĂ© par ce qui se passe dans le monde de la sĂ©curitĂ© informatique, autour de la backdoor XZ. Je vais essayer de vous l’expliquer, ça va ĂȘtre technique, mais c’est important.

    Pour Internet, c’est l’équivalent d’un gros astĂ©roĂŻde qui serait passĂ© Ă  5000km de la Terre. Pas d’impact, pas de dĂ©gĂąts directs, mais on aurait pu tous y passer et personne ne l’a vu venir.

    Je vais chercher Ă  vulgariser un maximum, tout en donnant des liens vers les sources directes, qui sont souvent trĂšs techniques et en anglais.

    Le fil complet :
    ▻https://mamot.fr/@rusty@piaille.fr/112190942190403821

    #cybersecurité #hacking #InfoSec #backdoor #OpenSSH

  • Le doublement de la franchise sur les boĂźtes de mĂ©dicaments entre en vigueur
    ▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/31/le-doublement-de-la-franchise-sur-les-boites-de-medicaments-entre-en-vigueur

    DÚs dimanche donc, la franchise sur les médicaments et les actes paramédicaux passe de 50 centimes à 1 euro. (...)
    En cas de cumul d’actes dans une mĂȘme journĂ©e, le montant ne peut toutefois pas excĂ©der 4 euros de reste Ă  charge par jour sur les actes mĂ©dicaux (contre 2 euros jusqu’alors) et 8 euros sur les transports sanitaires (contre 4 euros prĂ©cĂ©demment).
    La « participation forfaitaire » – qui fonctionne selon le mĂȘme principe pour les consultations et actes mĂ©dicaux, Ă  l’exception de ceux rĂ©alisĂ©s lors d’une hospitalisation, mais aussi les examens de biologie mĂ©dicale et de radiologie – passera, elle, bientĂŽt Ă  2 euros, contre 1 euro aujourd’hui. La date de cette augmentation, actĂ©e par un dĂ©cret paru Ă  la mi-fĂ©vrier, n’est pas encore connue.
    Afin que les personnes ayant le plus fort recours aux soins ne soient pas pĂ©nalisĂ©es, les deux plafonds annuels – l’un pour les franchises, l’autre pour les participations forfaitaires – sont maintenus Ă  50 euros chacun.
    Les franchises et remboursements forfaitaires ne sont pas applicables aux mineurs, aux femmes en congĂ© maternitĂ© et aux bĂ©nĂ©ficiaires de la complĂ©mentaire santĂ© solidaire (C2S) – ces derniers ayant des revenus particuliĂšrement modestes. [infĂ©rieurs Ă  1093e/mois pour une personne seule en 2024, ndc]

    Pour « 800 millions d’euros d’économie par an » Ă  la SĂ©cu.

    #santé #pauvres #accÚs_aux_soins

  • Comment une petite laiterie de Laval est devenue l’empire Lactalis, numĂ©ro un mondial Ă  l’appĂ©tit fĂ©roce - Le Parisien
    ▻https://www.leparisien.fr/economie/comment-une-petite-laiterie-de-laval-est-devenue-lempire-lactalis-numero-

    « On est Ă  660 000 litres et on ne s’en sort pas »

    « J’ai vu des reprĂ©sentants de Lactalis Ă  la limite du poli, presque au point de faire pleurer des Ă©leveurs », affirme Patrice Clavreul, administrateur de l’Unell, rencontrĂ© dans sa ferme, Ă  20 km de Laval. Elle abrite 145 bĂȘtes, dont 65 vaches laitiĂšres. En blouse bleue, Marie-HĂ©lĂšne, la mĂšre de Patrice, s’active, balai en main. Trois gĂ©nĂ©rations se sont succĂ©dĂ© Ă  la ferme, pour livrer le lait Ă  la famille Besnier.

    « En trois gĂ©nĂ©rations, on a triplĂ© notre production. Mais les salaires n’ont pas suivi, cingle Patrice Clavreul. Mes grands-parents produisaient 100 000 litres par an, ils vivaient modestement. Puis mes parents ont repris, ils faisaient 210 000 litres en 1982. »Marie-HĂ©lĂšne se souvient : « Ă€ l’installation, le groupe nous avait prĂȘtĂ© de l’argent, il y avait un cĂŽtĂ© humain. »

    Quand un grand groupe de l’#agroindustrie vous prĂȘte de l’argent, ce n’est pas par philanthropie.

  • « On Ă©tait faits pour ĂȘtre ici » : les Hmong, peuple nourricier de la Guyane Ă  l’hĂ©ritage menacĂ©
    ▻https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/on-etait-faits-pour-etre-ici-les-hmong-peuple-nourricier-de-la-guyane-a-l
    ▻https://www.liberation.fr/resizer/350OYDAdIs45do0zfx01HW5qL50=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3508x1418:3518x1428)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/JXPJM3BJZ5AGTJ5AHETMPABXQ4.jpg

    En produisant environ 70 % des fruits et lĂ©gumes du dĂ©partement, l’ethnie originaire d’Asie, installĂ©e dans deux villages depuis la fin des annĂ©es 70, est un pilier de la souverainetĂ© alimentaire de la rĂ©gion. Mais l’agriculture peine Ă  sĂ©duire les jeunes gĂ©nĂ©rations.

    En Guyane, on vit principalement sur la cĂŽte. Un peu au bord des fleuves ou des nombreux cours d’eau. Mais le reste n’est que forĂȘt. Une forĂȘt dense, parfois opaque, primaire. Hostile en somme. A l’exception d’un village. Un irrĂ©ductible de la jungle amazonienne. Cacao – c’est son nom – ne fait pas partie de ces bourgades boueuses nĂ©es de la fiĂšvre de l’or, celles qui dĂ©chirent et polluent au mercure ce bout de France en AmĂ©rique du Sud. Ici, les Cayennais affluent tous les dimanches pour profiter du marchĂ©, dĂ©vorer une assiette de porc au caramel ou de canard laquĂ©. Il suffit d’avaler les 80 km de route qui s’enfoncent dans la forĂȘt, et finissent, tournicotant, par prendre un peu de dĂ©nivelĂ©. Voici l’un des deux villages hmong, rare point de convergence touristique de Guyane, et vĂ©ritable grenier de la rĂ©gion.

    Les Hmong sont des nomades du Sud-Est asiatique, originaires du Laos, et un peu des pays alentour. Dans la deuxiĂšme partie du XXe siĂšcle, ils se sont alliĂ©s aux Français en Indochine et aux Etats-Unis au Vietnam, s’attirant les foudres des rĂ©gimes communistes qu’ils ont systĂ©matiquement combattus. L’arrivĂ©e de ceux-ci au pouvoir au Laos, en 1975, les a poussĂ©s Ă  l’exil. Sur les 20 000 qui demandent l’asile, la France, redevable, en accueille une partie dans le Gard, et dĂ©cide d’envoyer un millier d’entre eux en Guyane, entre 1977 et 1988, oĂč les conditions climatiques sont jugĂ©es similaires Ă  celles du Laos. Aujourd’hui, ils reprĂ©sentent 2 % de la population, et produisent entre 70 et 80 % des besoins en fruits et lĂ©gumes de la rĂ©gion, selon la chambre d’agriculture.

    Alternative salvatrice

    « Nous sommes les harkis d’Asie », rĂ©sume sobrement Ky Gilles Lau, membre de l’association de sauvegarde de la culture hmong. Agriculteur comme son pĂšre, le voici qui range son Ă©tal sur la place du marchĂ© qui jouxte un grand parking plein qu’une fois par semaine, le dimanche. Il fait partie de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration nĂ©e dans la rĂ©gion, se dit « Guyanais de chez Guyanais », mais plaide pour prĂ©server la culture hmong, son dialecte qu’on entend encore Ă  chaque coin de rue, et transmettre la mĂ©moire de la gĂ©nĂ©ration pionniĂšre qu’il voit peu Ă  peu disparaĂźtre. « Mon pĂšre et mon oncle sont arrivĂ©s ici dans les annĂ©es 70, rembobine-t-il. Ce n’était qu’un camp d’orpaillage, sans route, accessible uniquement en pirogue. Les Français pensaient peut-ĂȘtre qu’on allait disparaĂźtre. Mais nos parents ont bĂąti Cacao Ă  la sueur de leur front. » Ils ont troquĂ© l’exil pour la survie.

    L’une des particularitĂ©s du peuple hmong, c’est qu’il a toujours voyagĂ© « muni de graines », selon Ky Gilles. DiffĂ©rentes espĂšces de fruits et lĂ©gumes que ses parents ont plantĂ©es ici, en mĂȘme temps qu’ils bĂątissaient leur village. D’abord incitĂ©s Ă  cultiver du riz, sans succĂšs, ceux-ci s’adonnent finalement au maraĂźchage. « Cacao est une cuvette, ce qui rend sa terre plus fertile que d’autres parties de la Guyane », prĂ©cise le quadragĂ©naire. De quoi survivre dans un premier temps sans trop dĂ©pendre de l’aide des militaires français, installĂ©s non loin de lĂ . Puis de prospĂ©rer, en utilisant parfois des produits chimiques, pour devenir la principale manne agricole d’un territoire qui manque cruellement d’exploitations.

    Cacao et l’autre village hmong – Javouhey, plus Ă  l’ouest – offrent une alternative salvatrice Ă  la Guyane qui importe l’essentiel de ce qu’elle consomme. Ici, la nourriture se paie 40 % plus chĂšre que dans l’Hexagone. Alors toute production locale est bonne Ă  prendre. Surtout Ă  l’heure oĂč l’Etat français ambitionne d’aider son territoire d’outre-mer Ă  atteindre la souverainetĂ© alimentaire Ă  l’horizon 2030. Ce qui nĂ©cessiterait, Ă  en croire Emmanuel Macron qui Ă©tait de passage ici les 25 et 26 mars, de cultiver 20 000 Ă  30 000 hectares supplĂ©mentaires. Le PrĂ©sident n’a pas honorĂ© Cacao de sa prĂ©sence : il a prĂ©fĂ©rĂ© visiter l’une des rares exploitations crĂ©oles Ă  Matoury, dans la banlieue de Cayenne.

    Tourisme et transmission

    Un dĂ©fi complexe, de l’aveu mĂȘme des Hmong, qui luttent depuis bientĂŽt cinq dĂ©cennies contre une mĂ©tĂ©o capricieuse, notamment lorsque la pluie tombe Ă  torrent. Les exploitants qui se lancent se heurtent souvent au manque de foncier, en grande partie dĂ©tenu par l’Etat, et doivent se contenter du marchĂ© guyanais, car il est n’est pas rentable d’exporter leur production vers la mĂ©tropole, ni vers le BrĂ©sil ou le Suriname voisin. Bernadette Heu, 32 ans, constate qu’une bonne moitiĂ© des jeunes de sa gĂ©nĂ©ration ont quittĂ© le village pour rejoindre Cayenne ou la mĂ©tropole. « Si vous n’avez pas de terre, il n’y a pas beaucoup d’opportunitĂ© ici. » Ky Gilles abonde : « On fait un peu de l’agriculture par dĂ©faut, il n’y a pas d’autres dĂ©bouchĂ©s. Donc ceux qui ne trouvent pas de boulot dans les champs s’en vont. »

    Reste tout de mĂȘme le tourisme. Et ce rendez-vous dominical qui attire toujours plus de monde. « Venir ici, c’est un peu une balade de santĂ©, une Ă©vasion. Ça change de Cayenne », raconte StĂ©phane, un « mĂ©tro » – nĂ© dans l’Hexagone – installĂ© en Guyane depuis trois ans. Il est attablĂ© avec un ami sous un hall ouvert oĂč quelques stands de broderies asiatiques cĂŽtoient des cuisines Ă©phĂ©mĂšres. Sa voiture est garĂ©e dans la rue principale, entre les centaines d’autres visiteurs d’un jour venus respirer l’air moite de la forĂȘt, et faire leurs courses pour la semaine. On vient autant pour les lĂ©gumes que pour les maisons sur pilotis, oĂč le matĂ©riel agricole est stockĂ© au rez-de-chaussĂ©e. Voyage asiatique dans une France sud-amĂ©ricaine, symbole du syncrĂ©tisme propre Ă  la Guyane. On y avance sous le concert des picolettes, des oiseaux qui chantent depuis leur cage, vĂ©ritables institutions guyanaises. « C’est aussi une tradition hmong, s’amuse Ky Gilles. Comme quoi on Ă©tait faits pour ĂȘtre ici. »

    Lorsque la nuit approche, les voitures dĂ©campent, et le village retrouve sa torpeur habituelle. Les adolescents, qui semblaient terrĂ©s jusque-lĂ  pour fuir le brouhaha des Ă©trangers, se retrouvent, les yeux rivĂ©s sur leurs tĂ©lĂ©phones. Leurs parents circulent dans des pick-up rutilants, le bas de caisse dĂ©bordant d’une terre ocre sĂ©chĂ©e. Eux vivotent sur des quads. Jason se dit « attachĂ© au village », mais avec son accent moins marquĂ© que celui de son paternel, il rĂȘve de mĂ©tropole.

    « Nos parents se sont battus pour s’installer ici et, nous, nous risquons de nous battre pour retenir nos propres enfants », rĂ©sume sans fatalisme Bernadette Heu. Car mĂȘme si le dialecte hmong tend Ă  se diluer, la vie reste douce Ă  Cacao. D’oĂč l’optimisme de Ky Gilles, qui voit mal son hĂ©ritage disparaĂźtre. « Tant que le village existera, il vivra. » Et l’agriculture de Guyane avec.❞

    #Guyane #Laos #Hmong #GuerreIndochine

  • XZ et liblzma : Faille de sĂ©curitĂ© volontairement introduite depuis au moins deux mois
    ▻https://linuxfr.org/news/xz-et-liblzma-faille-de-securite-volontairement-introduite-depuis-au-moins-

    Andres Freund, un dĂ©veloppeur Postgres, s’est rendu compte dans les derniers jours que xz et liblzma ont Ă©tĂ© corrompus par l’un des mainteneurs du projet. Le problĂšme a Ă©tĂ© dĂ©couvert par chance, pour la seule raison que la performance de sshd s’était dĂ©gradĂ©e sur sa machine.

    L’investigation d’Andres Freund a montrĂ© que Jia Tan, co-mainteneur de xz depuis environ un an et demi, a poussĂ© plusieurs commits contenant une porte dĂ©robĂ©e extrĂȘmement bien cachĂ©e au milieu d’un certain nombre de contributions valables depuis environ deux ans et demi, aprĂšs avoir gagnĂ© la confiance du mainteneur historique, Lasse Collin.

    Jia Tan a ensuite fait deux versions de xz, la 5.6.0 et 5.6.1, et les a poussĂ©es vers les mainteneurs de diffĂ©rentes distributions, comme Fedora Rawhide, Debian Unstable, Kali Linux ou encore Suse. (...)

  • ChatGPT : face aux artifices de l’IA, comment l’éducation aux mĂ©dias peut aider les Ă©lĂšves
    ▻https://theconversation.com/chatgpt-face-aux-artifices-de-lia-comment-leducation-aux-medias-peu

    Comme le montre une Ă©tude de la Columbia Journalism Review, la panique n’a pas commencĂ© en dĂ©cembre 2022 avec l’évĂ©nement lancĂ© par OpenAI mais en fĂ©vrier 2023 avec les annonces de Microsoft et Google, chacun y allant de son chatbot intĂ©grĂ© dans leur moteur de recherche (Bing Chat et Bard, respectivement). La couverture mĂ©diatique opĂšre un brouillage informationnel, se focalisant davantage sur le potentiel remplacement de l’humain que sur la rĂ©elle concentration de la propriĂ©tĂ© de l’IA dans les mains de quelques entreprises.

    Comme toute panique mĂ©diatique (les plus rĂ©centes Ă©tant celles sur la rĂ©alitĂ© virtuelle et le mĂ©tavers), elle a pour but et effet de crĂ©er un dĂ©bat public permettant Ă  d’autres acteurs que ceux des mĂ©dias et du numĂ©rique de s’en emparer. Pour l’éducation aux mĂ©dias et Ă  l’information (EMI), les enjeux sont de taille en matiĂšre d’interactions sociales et scolaires, mĂȘme s’il est encore trop tĂŽt pour mesurer les consĂ©quences sur l’enseignement de ces modĂšles de langage gĂ©nĂ©rant automatiquement des textes et des images et de leur mise Ă  disposition auprĂšs du grand public.

    Les publics de l’IA, notamment Ă  l’école, se doivent donc de dĂ©velopper des connaissances et compĂ©tences autour des risques et opportunitĂ©s de ce genre de robot dit conversationnel. Outre la comprĂ©hension des mĂ©canismes du traitement automatique de l’information et de la dĂ©sinformation, d’autres prĂ©cautions prĂȘtent Ă  Ă©ducation :

    prendre garde au monopole de la requĂȘte en ligne, tel que visĂ© par Bing Chat et Google Bard, en jouant de la concurrence entre elles, donc en utilisant rĂ©guliĂšrement plusieurs moteurs de recherche ;

    exiger des labels, des codes couleur et autres marqueurs pour indiquer qu’un document a Ă©tĂ© produit par une IA ou avec son aide est aussi frappĂ© au coin du bon sens et certains mĂ©dias l’ont dĂ©jĂ  anticipĂ© ;

    demander que les producteurs fassent de la rĂ©tro-ingĂ©nierie pour produire des IA qui surveillent l’IA. Ce qui est dĂ©jĂ  le cas avec GPTZero ;

    entamer des poursuites judiciaires, en cas d’« hallucination » de ChatGPT- - encore un terme anthropomorphisĂ© pour marquer une erreur du systĂšme !

    Et se souvenir que, plus on utilise ChatGPT, sous sa version gratuite comme payante, plus on l’aide Ă  s’amĂ©liorer.

    Dans le domaine Ă©ducatif, les solutions marketing de la EdTech vantent les avantages de l’IA pour personnaliser les apprentissages, faciliter l’analyse de donnĂ©es, augmenter l’efficacitĂ© administrative
 Mais ces mĂ©triques et statistiques ne sauraient en rien se substituer Ă  la validation des compĂ©tences acquises et aux productions des jeunes.

    Pour tout intelligente qu’elle prĂ©tende ĂȘtre, l’IA ne peut remplacer la nĂ©cessitĂ© pour les Ă©lĂšves de dĂ©velopper leur esprit critique et leur propre crĂ©ativitĂ©, de se former et s’informer en maĂźtrisant leurs sources et ressources. Alors que la EdTech, notamment aux États-Unis, se prĂ©cipite pour introduire l’IA dans les classes, d’école primaire au supĂ©rieur, la vigilance des enseignants et des dĂ©cideurs reste primordiale pour prĂ©server les missions centrales de l’école et de l’universitĂ©. L’intelligence collective peut ainsi s’emparer de l’intelligence artificielle.

    #Intelligence_artificielle #EMI #Education_medias_information

  • SocialitĂ© brisĂ©e | Nate Holdren
    ▻https://cabrioles.substack.com/p/socialite-brisee-nate-holdren

    La solitude sociale se mĂȘle Ă  une autre facette de la socialitĂ© brisĂ©e, que je nommerai solitude politique. C’est le sentiment d’un fossĂ© dans les valeurs ou la comprĂ©hension de certains aspects trĂšs importants du monde. Savoir que le retour Ă  la normale signifie encore plus de morts et de souffrances qui altĂšrent la vie est terrible. Savoir que beaucoup de gens ne semblent pas s’en rendre compte, que des compagne·ons de route de gauche ne traitent pas cela comme une prioritĂ©, tout cela isole Ă  un degrĂ© que je trouve difficile Ă  exprimer.

    #covid #politique #gauche

  • Pourquoi Glucksmann ? | Stefano Palombarini
    â–șhttps://www.contretemps.eu/pourquoi-glucksmann-parti-socialiste-gauche-strategie-palombarini

    RaphaĂ«l Glucksmann semble l’enfant chĂ©ri de la presse mainstream, qui voit en lui – dans la perspective des Ă©lections europĂ©ennes Ă  venir – un antidote utile Ă  la gauche de rupture, incarnĂ©e depuis plusieurs annĂ©es par Jean-Luc MĂ©lenchon et la France insoumise. Son profil politique ne laisse effectivement guĂšre place au doute : il s’agit d’une version vaguement rafistolĂ©e de l’orientation d’accompagnement du capitalisme nĂ©olibĂ©ral qui a plongĂ© la gauche dans une crise historique, partout dans le monde.

    Mais qu’est-ce que cela dit des batailles qui se jouent Ă  gauche actuellement et des stratĂ©gies des diffĂ©rents partis qui s’étaient unis dans le cadre de la NUPES, en particulier du PS ? L’économiste Stefano Palombarini, auteur notamment (avec Bruno Amable) de L’Illusion du bloc bourgeois, avance quelques pistes.

    Beaucoup a Ă©tĂ© dit sur la candidature de RaphaĂ«l Glucksmann aux Ă©lections europĂ©ennes, de son choix d’en faire une occasion de propagande des positions ultra-atlantistes sur la politique internationale tout en minorant les thĂšmes de politique Ă©conomique et sociale. On sait qu’il parle peu volontiers de la situation Ă  Gaza, pour laquelle il refuse d’utiliser le terme gĂ©nocide pourtant validĂ© par la Cour Internationale de Justice dans son verdict Ă  la suite de la plainte dĂ©posĂ©e par l’Afrique du Sud. On sait qu’il va bien au-delĂ  de la volontĂ© de soutenir militairement l’Ukraine, une volontĂ© partagĂ©e aussi par ceux qui pensent qu’une aide de ce type est nĂ©cessaire pour Ă©tablir un rapport de force suffisamment Ă©quilibrĂ©, et laisser ainsi une chance Ă  une solution nĂ©gociĂ©e du conflit. Non, pour lui aucun accord de paix n’est possible avec Poutine, un tyran qui menace nos dĂ©mocraties : la seule possibilitĂ© est de le « dĂ©faire totalement », de « l’humilier ». En bon nĂ©oconservateur, il va mĂȘme plus loin : les dĂ©mocraties occidentales ne sont pas simplement menacĂ©es par Poutine, mais par « l’alliance entre la Russie et la Chine [
]. Ce n’est pas une alliance conjoncturelle, mais une alliance idĂ©ologique, dont le ciment est le ressentiment Ă  notre Ă©gard », oĂč Ă©videmment le « notre » ne fait pas rĂ©fĂ©rence seulement Ă  la France, mais Ă  l’Occident[1].

    Ces positions ne sont guĂšre Ă©tonnantes pour qui connaĂźt son parcours : contributeur regulier de la revue Les meilleurs des mondes, qui a Ă©tĂ© un soutien indĂ©fectible de la politique Ă©trangĂšre de George Bush ; membre du cercle de l’Oratoire, think tank atlantiste et nĂ©oconservateur ; sous l’impulsion de Bernard-Henri Levy[2], conseiller de MikheĂŻl Saakachvili pendant que celui-ci prĂ©sidait la GĂ©orgie sur une ligne atlantiste et libĂ©rale. En 2007, d’abord candidat pour Alternative LibĂ©rale, Glucksmann dĂ©cida finalement d’apporter un soutien enthousiaste Ă  Sarkozy, qu’il considĂ©rait comme « l’hĂ©ritier rebelle » de 1968[3]. Dix ans plus tard, il accueillait avec ces mots le rĂ©sultat de la prĂ©sidentielle :

    « Emmanuel Macron s’adresse Ă  des individus empĂȘchĂ©s dans leur quĂȘte d’épanouissement par des blocages culturels, des structures sociales ossifiĂ©es, des « assignations Ă  rĂ©sidence » gĂ©ographiques, identitaires ou Ă©conomiques, qu’il promet de dĂ©passer. Il est structurellement antiraciste et ouvert sur le monde. Il entend donner Ă  chacun d’entre nous les moyens de se rĂ©aliser, rendre la sociĂ©tĂ© moins rigide, plus fluide. Il incarne une pensĂ©e centrĂ©e sur les libertĂ©s individuelles, Ă  laquelle la France fut longtemps rĂ©tive. VoilĂ  pourquoi il a sĂ©duit tant d’anciens soixante-huitards : le prĂ©sident Macron est, de ce point de vue, leur fils spirituel »[4].

    Macron comme Sarkozy, les hĂ©ritiers de 1968
 Si, depuis, Glucksmann dit avoir virĂ© Ă  gauche (une gauche qui s’identifie, comme dans la meilleure tradition du Parti socialiste, avec la toujours trĂšs hypothĂ©tique construction d’une « Europe sociale »), ses positions sur la politique internationale n’ont pas changĂ© d’un iota, et correspondent toujours Ă  celles du nĂ©oconservatisme le plus aveugle.

    Si le profil de Glucksmann ne laisse place Ă  aucun doute, on peut en revanche s’interroger sur les raisons qui ont conduit le Parti socialiste Ă  le dĂ©signer pour la deuxiĂšme fois comme tĂȘte de liste, en renonçant de nouveau Ă  attribuer le rĂŽle Ă  l’un de ses dirigeants. Bien Ă©videmment, il s’agit d’une candidature qui peut se rĂ©vĂ©ler efficace dans une Ă©lection qu’on prĂ©voit largement boudĂ©e par les jeunes et les classes populaires : selon un sondage Ipsos publiĂ© dĂ©but mars[5], qu’il faut considĂ©rer plus solide que d’autres en raison de la taille importante de l’échantillon, le taux d’abstention se situerait Ă  65% pour les employĂ©s et les ouvriers, et dĂ©passerait le 70% pour les moins de 35 ans. Mais la question ouverte porte sur ce que cette candidature dit des perspectives stratĂ©giques d’un parti qui, sorti en miettes de la prĂ©sidentielle, avait dĂ©cidĂ© de s’engager dans la NUPES avant de « suspendre » sa participation au mois d’octobre 2023.

    Une premiĂšre hypothĂšse, souvent Ă©voquĂ©e, est celle d’une volontĂ© de renĂ©gocier la NUPES sur la base du rĂ©sultat des europĂ©ennes, ce qui permettrait au PS, si les sondages devaient se confirmer, de jouer un rĂŽle majeur dans la dĂ©signation du candidat commun Ă  la prĂ©sidentielle. Mais cette interprĂ©tation apparaĂźt plus que fragile : le PS a choisi non seulement de refuser une liste unique, mais aussi de mener campagne sur des thĂšmes trĂšs clivants Ă  gauche, qui l’éloignent radicalement non seulement de la France insoumise, mais aussi du Parti communiste et d’une fraction non nĂ©gligeable des Ă©cologistes. De ce point de vue, le rĂ©sultat des europĂ©ennes n’a guĂšre d’importance : si la perspective Ă©tait toujours celle d’un rassemblement de l’ensemble de la gauche, le PS n’aurait pas dĂ©signĂ© Glucksmann, ni dĂ©cidĂ© d’axer sa campagne sur la guerre comme unique instrument de solution du conflit ukrainien. Il l’a fait, et l’enseignement qu’on doit en tirer est que pour les socialistes, la NUPES est dĂ©finitivement enterrĂ©e.

    Une deuxiĂšme hypothĂšse prend ainsi corps : la dĂ©cision de rompre durablement toute dĂ©marche unitaire pourrait ĂȘtre le produit d’une nostalgie de la longue pĂ©riode qui a vu le PS dominer l’espace de la gauche avec les autres mouvements rĂ©duits Ă  la marginalitĂ©, une nostalgie qu’on sait ĂȘtre bien prĂ©sente parmi les cadres du parti. Cette perspective interprĂ©tative laisse cependant songeurs tant elle relĂšverait de l’absence complĂšte d’analyse des Ă©checs subis en 2017 et 2022. La crise du Parti socialiste a Ă©tĂ© celle de la gauche d’accompagnement, dont le projet depuis les annĂ©es 1980 Ă©tait une transition vers le capitalisme nĂ©olibĂ©ral accomplie « en douceur », qui Ă©viterait toute rupture brutale Ă  la Thatcher, avec des rĂ©formes institutionnelles s’attachant d’abord aux domaines les moins directement connectĂ©s aux intĂ©rĂȘts populaires, comme le systĂšme financier ou le commerce international, et menĂ©es dans une logique de compromis, Ă  l’image du gouvernement Jospin qui a battu les records en matiĂšre de privatisations tout en concĂ©dant la rĂ©duction de la durĂ©e lĂ©gale du travail Ă  35 heures.

    Si cette stratĂ©gie a fonctionnĂ© pendant presque quatre dĂ©cennies, elle Ă©tait destinĂ©e Ă  rencontrer sa limite : au moment oĂč la poursuite de la rĂ©forme nĂ©olibĂ©rale imposait de s’attacher Ă  la relation salariale et Ă  la protection sociale, le bloc de soutien au PS s’est scindĂ© en deux, avec d’une part les groupes sociaux dĂ©cidĂ©s Ă  prolonger le mouvement qui ont ralliĂ© Macron, et d’autre part les catĂ©gories populaires dĂ©finitivement dĂ©goutĂ©es par l’action des gouvernements socialistes qui ont pris d’autres directions, principalement vers l’abstention ou vers la gauche de rupture, au cri de « jamais plus le PS ». L’impossibilitĂ© de François Hollande de se reprĂ©senter et le mauvais rĂ©sultat de Benoit Hamon, puis la dĂ©route d’Anne Hidalgo ne sont pas des Ă©vĂ©nements Ă  l’intĂ©rieur d’une parenthĂšse qu’il s’agirait de refermer : la stratĂ©gie de la gauche d’accompagnement, Ă  une Ă©poque gagnante, n’est aujourd’hui plus viable.

    En crĂ©ditant d’un minimum d’intelligence politique les dirigeants socialistes, il faut donc douter de la pertinence de cette deuxiĂšme hypothĂšse et en formuler une troisiĂšme en mesure de rendre compte du choix de se ranger derriĂšre Glucksmann. La lutte pour succĂ©der Ă  Macron dans la reprĂ©sentation du bloc bourgeois est destinĂ©e Ă  s’ouvrir dans la pĂ©riode qui vient, et rien ne dit qu’elle sera rĂ©servĂ©e aux composantes de la minoritĂ© prĂ©sidentielle. La dĂ©rive droitiĂšre du PrĂ©sident et de ses fidĂšles laisse d’ailleurs imaginer qu’un espace puisse s’ouvrir pour un candidat en mesure de rejouer la campagne « progressiste » du premier Macron, et il y a beaucoup de raisons pour imaginer que le profil de Glucksmann soit adaptĂ© Ă  une telle tĂąche.

    Cependant, mĂȘme dans les sondages sur les prochaines europĂ©ennes qui lui sont les plus favorables, il n’y a pour l’instant aucun signe d’une capacitĂ© du PS d’intercepter le soutien ne serait-ce que d’une petite fraction du bloc bourgeois : celui-ci s’effrite, mais exclusivement Ă  l’avantage de la droite et (surtout) de l’extrĂȘme-droite, alors que le total des voix pour les listes socialiste et Ă©cologiste est, dans tous les sondages, au mieux identique Ă  celui de 2019[6]. Mais de façon plus fondamentale, il faut rappeler quels Ă©taient les axes structurants de la premiĂšre campagne macroniste : accent sur dĂ©mocratie, libertĂ©s publiques, droits individuels, certes ; attachement total Ă  la construction europĂ©enne, Ă©videmment ; mais aussi volontĂ© ferme d’amener Ă  son terme la transition nĂ©olibĂ©rale, y compris au prix de rĂ©formes impopulaires sur le travail et la protection sociale.

    C’est sur ces axes que le bloc bourgeois s’est construit, et c’est la capacitĂ© d’ĂȘtre crĂ©dible sur les trois axes qui sera dĂ©terminante pour savoir si un autre Macron est vraiment possible[7]. ConcrĂštement, pour le PS cela reviendrait non seulement Ă  se payer plein de mots sur l’Europe et la dĂ©mocratie, exercice qu’il maitrise parfaitement, mais aussi Ă  rĂ©habiliter la loi El Khomri et François Hollande, ce qui n’est pas Ă  exclure mais qui demanderait d’effacer de la mĂ©moire des Ă©lecteurs toutes les critiques formulĂ©es par le parti Ă  leur encontre, l’inventaire « sans concession » dressĂ© par Olivier Faure du quinquennat de l’ancien prĂ©sident[8], la participation Ă  la NUPES, l’alliance aux lĂ©gislatives avec la France insoumise. Bref, si l’idĂ©e est de se positionner de sorte Ă  reprĂ©senter un bloc bourgeois par ailleurs dĂ©clinant, l’éphĂ©mĂšre virage Ă  gauche de la pĂ©riode qui va de mai 2022 Ă  octobre 2023 pourrait se rĂ©vĂ©ler un handicap insurmontable.

    MĂȘme si c’est Ă  des degrĂ©s divers, chacune de trois clĂ©s de lecture Ă©voquĂ©es a de quoi laisser perplexe. Il y en a en revanche une quatriĂšme qui paraĂźt plus pertinente. Il est possible que le PS ait tirĂ© comme enseignement de ses derniers Ă©checs l’impossibilitĂ© de jouer de nouveau un rĂŽle de premier plan dans le gouvernement du pays, et qu’il considĂšre dĂ©sormais comme objectif prioritaire simplement sa survie : ce qu’on pourrait appeler « le syndrome PCF ». La dĂ©cision d’intĂ©grer la NUPES, qui restera peut-ĂȘtre dans les mĂ©moires comme la derniĂšre tentative socialiste de traduire une ambition nationale dans une stratĂ©gie politique, impliquait un risque sur la viabilitĂ© d’un parti qu’elle a profondĂ©ment divisĂ©.

    Faure n’a gagnĂ© le congrĂšs de janvier 2023 qu’avec un trĂšs faible Ă©cart, rĂ©sultat d’ailleurs contestĂ© par ses opposants ; et tout indique qu’au moins depuis octobre, il a perdu la main sur un parti aujourd’hui dominĂ© par son ancienne minoritĂ©, une (ex)-minoritĂ© constituĂ©e trĂšs largement par des Ă©lus locaux dont les choix stratĂ©giques sont liĂ©s bien davantage au renouveau de leurs mandats qu’à un projet de gouvernement pour la France. Il suffit de rappeler que ses figures principales s’appellent Carole Delga, prĂ©sidente de la rĂ©gion Occitanie (ovationnĂ©e sur demande de Glucksmann au meeting toulousain du 23 mars), Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, MichaĂ«l Delafosse, maire de Montpellier, ou encore Anne Hidalgo, maire de Paris. Tous rĂ©unis aujourd’hui, avec Faure, dans le soutien Ă  Glucksmann, dont la candidature s’explique avec la nĂ©cessitĂ© de rĂ©unifier un parti menacĂ© de disparition Ă  cause des mauvais rĂ©sultats Ă©lectoraux mais aussi de ses fractures internes.

    Ainsi, comme je l’ai indiquĂ©, le rĂ©sultat des europĂ©ennes Ă  venir, quel qu’il soit, ne jouera guĂšre dans la renĂ©gociation d’une NUPES que le PS a dĂ©cidĂ© de dissoudre dĂ©finitivement ; il pourra Ă©ventuellement donner quelques illusions, mais bien fragiles, aux nostalgiques des annĂ©es glorieuses du parti ; et se rĂ©vĂšlera trĂšs probablement inefficace pour ceux qui voient dans l’essayiste nĂ©oconservateur le successeur possible de Macron. Mais si elle ne correspond Ă  aucun projet politique national solide et cohĂ©rent, la candidature Glucksmann permet aujourd’hui au PS de se considĂ©rer comme enfin ressoudĂ© : l’appareil n’est pas mort, comme n’est pas morte sa capacitĂ© d’aider des notables locaux Ă  garder leur place.

    • « AprĂšs l’adoubement de Taubira, la suite...
      Celle qui voulait le "big bang" en 2019 avec les sociaux-libĂ©raux (avant de soutenir MĂ©lenchon aprĂšs l’échec de son truc) est bien Ă©videmment prĂȘte Ă  s’allier avec les sociaux-libĂ©raux. Elle l’a fait Ă  la marie de Paris avec DelanoĂ« » !

      🔮⚡Info @le_Parisien L’option @Clem_Autain pour 2027 | « C’est l’une des rares Ă  LFI avec qui on peut travailler » loue un socialiste. « Il y a quelque chose Ă  crĂ©er » affirme un autre du PS. « Je l’aime bien, elle pourrait ĂȘtre une hypothĂšse » affirme un insoumis.

      ▻https://twitter.com/GastonLefranc/status/1774374732932038767

    • CLÉMENTINE AUTAIN PASSE LA SECONDE

      2027 EN SECRET. ClĂ©mentine Autain a dĂ©cidĂ© d’accĂ©lĂ©rer sa stratĂ©gie, avec 2027 dans le viseur. En toute discrĂ©tion, la dĂ©putĂ©e de La France Insoumise a rĂ©uni environ soixante-dix personnes dans une salle du XIXe arrondissement de Paris le 29 fĂ©vrier, a appris Playbook.

      Objet de la rĂ©union : “Commencer Ă  s’organiser en vue de la prĂ©sidentielle”, dans les mots de l’un de ces soutiens. Un autre rassemblement de ce type est prĂ©vu la semaine prochaine.

      En piste. La dĂ©putĂ©e de Seine-Saint-Denis “a dit qu’elle se prĂ©parait pour ĂȘtre une possibilitĂ© pour la prĂ©sidentielle, c’était trĂšs clair”, nous racontait un autre participant Ă  cette premiĂšre soirĂ©e. Devant son auditoire, elle “a expliquĂ© pourquoi elle avait pris sa dĂ©cision et pourquoi elle pensait ĂȘtre une solution pour rassembler la gauche”.

      “C’était la premiĂšre fois qu’elle le disait comme ça”, relevait-il encore.

      Top secret. “On a assurĂ© la confidentialitĂ© aux participants”, relatait le mĂȘme, qui refusait de dĂ©voiler le nom des prĂ©sents. Parmi ces derniers, plusieurs, embĂȘtĂ©s, n’ont pas souhaitĂ© confirmer leur prĂ©sence ; d’autres ont minimisĂ© la portĂ©e de l’initiative.

      Playbook a tout de mĂȘme grattĂ© : d’aprĂšs plusieurs sources, une demi-douzaine de dĂ©putĂ©s Ă©taient lĂ , dont Raquel Garrido, Alexis CorbiĂšre et Danielle Simonnet — tous les trois en rupture de ban avec la direction de LFI — ou encore la communiste Elsa Faucillon, une proche de longue date d’Autain. Dans la salle Ă©taient aussi prĂ©sents des maires d’Ile-de-France, des personnalitĂ©s des milieux associatif, fĂ©ministe, artistique, ou de la sociĂ©tĂ© civile.

      Il va y avoir du sport. “D’habitude ils sont cinq ou dix max, en cercle serrĂ©. LĂ , elle Ă©largit aux deuxiĂšme et troisiĂšme cercles, elle change de dimension”, dĂ©taillait, enthousiaste, le soutien citĂ© en haut. Lequel analysait : “Elle est dans une stratĂ©gie de marathonienne, elle a besoin de se compter”. “Elle se bouge, elle est dans une dĂ©marche d’unitĂ©”, louait un autre.

      Passage Ă  la douane. InterrogĂ©e sur cette rĂ©union hier, ClĂ©mentine Autain refusait d’en dire plus en pleine campagne des europĂ©ennes : “Je n’ai rien Ă  dĂ©clarer, si ce n’est que oui, c’est vrai, je travaille avec beaucoup de gens dans un cadre privĂ© et dans un spectre large, et j’écoute”, Ă©vacuait-elle.

      ET APRÈS ? L’ex-adjointe Ă  la mairie de Paris “a dit qu’elle voulait structurer quelque chose” et engager un “travail commun” avec les participants, nous assurait l’une de nos sources. Mais la dĂ©marche n’en est qu’à son commencement : “Personne n’a de rĂŽle dĂ©terminĂ©”. Seule une boucle WhatsApp au titre encore imprĂ©cis — “Rdv ClĂ©mentine Autain” — a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e.

      To-do list. “Il faut travailler un rĂ©cit, une personnalitĂ©, un style ; une campagne, c’est des annĂ©es de labeur”, Ă©nonçait un proche, expliquant qu’Autain entendait “incarner une gauche alternative mais sans ĂȘtre dans ‘le bruit et la fureur’”.

      Passif. La dĂ©putĂ©e remet rĂ©guliĂšrement en cause publiquement cette stratĂ©gie de conflictualisation thĂ©orisĂ©e par Jean-Luc MĂ©lenchon. DĂ©but fĂ©vrier, les nouvelles critiques qu’elle avait Ă©mises ont provoquĂ© la colĂšre de l’Insoumis en chef qui l’a appelĂ©e Ă  “cesser” son “sabotage” dans un message Telegram interne rĂ©vĂ©lĂ© par Le Nouvel Obs. “Partir serait mieux”, avait cinglĂ© MĂ©lenchon.

      PrivĂ©e de micro. Signe de l’état exĂ©crable des relations entre Autain et la direction de LFI, l’élue de Seine-Saint-Denis n’a pas Ă©tĂ© invitĂ©e Ă  dire un mot d’accueil sur scĂšne lors du premier meeting de Manon Aubry pour les europĂ©ennes, contrairement Ă  l’usage. Ce dernier se tenait pourtant Ă  Villepinte, dans sa circonscription.

      Au passage, notez que Christiane Taubira, l’ancienne garde des Sceaux, interrogĂ©e hier par LibĂ©ration sur les candidats potentiels pour reprendre le flambeau chez LFI, a dit sa prĂ©fĂ©rence pour ClĂ©mentine Autain.

      ▻https://www.politico.eu/newsletter/playbook-paris/4498911

    • Tous les deux jours des nouvelles de cette entreprise ultra discrĂšte !

      ▻https://www.liberation.fr/politique/presidentielle-2027-comment-clementine-autain-et-francois-ruffin-se-prepa

      Chacun Ă  sa façon, ClĂ©mentine Autain et François Ruffin travaillent Ă  une possible candidature pour 2027. En froid avec la direction de LFI, ils avancent sans entrer l’un et l’autre en confrontation.

  • Francesca Albanese : « Aucun État n’est au-dessus des lois » | Mediapart | 30.03.24

    â–șhttps://www.mediapart.fr/journal/international/300324/francesca-albanese-aucun-etat-n-est-au-dessus-des-lois

    Entretien Ă  Mediapart avec la rapporteure de l’ONU pour les Territoires palestiniens occupĂ©s.

    MP : Votre analyse est critiquĂ©e par plusieurs chancelleries, notamment en France, oĂč le ministre des affaires Ă©trangĂšres, StĂ©phane SĂ©journĂ©, affirme qu’« accuser l’État juif de gĂ©nocide, c’est franchir un seuil moral ». Que leur rĂ©pondez-vous ?

    Le gĂ©nocide est dĂ©fini par le droit international. Il n’est pas dĂ©fini par des opinions personnelles ou par des expĂ©riences historiques douloureuses. Aucun État n’est au-dessus des lois. Que signifie dire : comment peut-elle accuser l’État d’IsraĂ«l ? Pourquoi ne le pourrais-je pas ?

    [...]

    Comment enquĂȘter en tant qu’experte indĂ©pendante des Nations unies sur un tel terrain et alors que vous ne pouvez pas y accĂ©der ?

    IsraĂ«l a annoncĂ© en fĂ©vrier 2024 qu’il m’interdisait le territoire. Mais en rĂ©alitĂ©, aucun rapporteur spĂ©cial de l’ONU pour les Territoires palestiniens occupĂ©s n’a Ă©tĂ© autorisĂ© Ă  entrer dans le pays au cours des seize derniĂšres annĂ©es.

    Pour quelles raisons ?

    Parce qu’IsraĂ«l agit au mĂ©pris du droit international et des rĂšgles de l’ONU de bout en bout, considĂ©rant que nous serions partiaux ou anti-israĂ©liens, ce qui n’est pas vrai. Aucun de nous n’a jamais eu quoi que ce soit contre IsraĂ«l. Nous voulons simplement qu’IsraĂ«l se comporte conformĂ©ment au droit international. Est-ce trop demander ? Il faut cesser de nier les comportements criminels imputables Ă  IsraĂ«l. À long terme, cela va ĂȘtre encore plus prĂ©judiciable que cela l’a Ă©tĂ© jusqu’à prĂ©sent, tant pour les Palestiniens que pour les IsraĂ©liens.

  • 75% des auteurs et autrices de BD installé·es Ă  AngoulĂȘme sont RSA.

    Comme eux, beaucoup de professionnels de la crĂ©ation tels que les graphistes, photographes, graphistes, peintres, designers, illustratrice, Ă©crivains, traductrices et j’en passe, possĂšde des droits sociaux au rabais.

    Ils cotisent comme tout le monde, mais n’ont pas les mĂȘmes droits que des salariĂ©s. C’est pour en finir avec cette injustice que le dĂ©putĂ© communiste Pierre DharrĂ©ville ainsi que plusieurs syndicats et associations (SNAP CGT, STAA CNT-SO, La Buse, la SRF, l’AFD) ont rĂ©digĂ© un projet de loi visant Ă  intĂ©grer les artistes-auteur·ices dans la caisse commune de l’assurance chĂŽmage.

    Une pĂ©tition en faveur de ce projet de loi a Ă©tĂ© signĂ© prĂšs de 15.000 fois. N’hĂ©sitez pas Ă  y participer !

    ▻http://www.continuite-revenus.fr/tribune.php

  • Quand les vitres brisent les oiseaux
 Nos solutions pour Ă©viter les chocs - Fondation 30 Millions d’Amis
    ▻https://www.30millionsdamis.fr/actualites/article/24003-quand-les-vitres-brisent-les-oiseaux-nos-solutions-pour-eviter

    Si malgrĂ© ces prĂ©cautions, vous croisez un oiseau posĂ© au sol, au pied d’une vitre, sans rĂ©action, les yeux mi-clos et le plumage gonflĂ©, il importe de l’aider. Pour ce faire, limitez son stress en le maintenant au calme, dans un petit carton solide, percĂ© de trous et agrĂ©mentĂ© d’une bouillotte. « En apportant cette source de chaleur, vous aidez le corps Ă  tenir une tempĂ©rature corporelle suffisante pour fonctionner, confirme AurĂ©lie Amiault, capacitaire pour le soin aux oiseaux et mammifĂšres, fondatrice de Faune et Savoir. Ce dernier peut alors concentrer son Ă©nergie sur la cicatrisation des plaies internes ».

    • petit plus pour celleux qui trouvent des oisillons

      On ne fait pas boire un oiseau, ajoute le centre de soins de la faune sauvage des Alpes-Maritimes. L’eau versĂ©e dans son bec tombe directement dans les poumons, le vouant Ă  la noyade

  • Puisque l’Inde n’est pas la Chine, par Renaud Lambert (Le Monde diplomatique, avril 2024)
    ▻https://www.monde-diplomatique.fr/2024/04/LAMBERT/66752

    Imagine-t-on Washington dĂ©couvrant que PĂ©kin projette d’assassiner des opposants sur son territoire sans que l’affaire produise davantage que quelques vaguelettes diplomatiques ? C’est ce qui vient de se produire avec New Delhi. En novembre dernier, le ministĂšre de la justice amĂ©ricain met au jour une opĂ©ration des services secrets indiens visant Ă  Ă©liminer des opposants sikhs aux États-Unis et au Canada. RĂ©action du prĂ©sident Joseph Biden Ă  la dĂ©couverte ? Il se contente de dĂ©cliner l’invitation de M. Narendra Modi Ă  cĂ©lĂ©brer le jour de la RĂ©publique avec lui, le 26 janvier, en se gardant de dĂ©tailler publiquement ses motivations. La proposition indienne dĂ©gringole dans la hiĂ©rarchie des capitales du « monde libre » pour atterrir sur le bureau du prĂ©sident français Emmanuel Macron. Lequel s’empresse d’accepter, et d’apporter l’assurance que la contrariĂ©tĂ© occidentale sera de courte durĂ©e.

    L’« ordre international fondĂ© sur des rĂšgles », celui dont se prĂ©vaut le Nord pour imposer ses prĂ©fĂ©rences, se montre ainsi d’une singuliĂšre souplesse. Certains pays jouissent d’une forme de blanc-seing dont on peine Ă  imaginer l’élargissement au reste du monde. GĂ©ant asiatique, l’Inde dispose en effet d’un atout gĂ©opolitique considĂ©rable : elle n’est pas la Chine. Or, dans le bras de fer qui l’oppose Ă  PĂ©kin, Washington compte sur New Delhi pour jouer le rĂŽle de contrepoids Ă©conomique et diplomatique Ă  l’essor de l’empire du Milieu. Ce qui rend l’Occident trĂšs comprĂ©hensif.

  • Pascal Rogard : « La France a laissĂ© tomber la dĂ©fense du droit d’auteur pour faire plaisir Ă  Mistral »
    ▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/03/30/pascal-rogard-la-france-a-laisse-tomber-la-defense-du-droit-d-auteur-pour-fa

    Jusqu’à prĂ©sent, dans tous les dossiers liĂ©s aux droits d’auteur et Ă  la dĂ©fense de la crĂ©ation, Bruxelles apparaissait prolibĂ©rale, et la France Ă©tait partisane de la rĂ©gulation et de la dĂ©fense de la crĂ©ation. LĂ , pour la premiĂšre fois, les rĂŽles Ă©taient inversĂ©s : celui du « gentil » Ă©tait tenu par Thierry Breton, tandis que les « mĂ©chants » Ă©taient Bruno Le Maire [ministre de l’économie] et Jean-NoĂ«l Barrot [ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© de la transition numĂ©rique sous le gouvernement Borne, entre 2022 et 2024]. La France, pays inventeur des droits d’auteur, est apparue Ă  front renversĂ©, Ă  l’inverse de ce qu’elle a toujours dĂ©fendu. MM. Le Maire et Barrot ont laissĂ© tomber la dĂ©fense du droit d’auteur au nom d’un dĂ©veloppement du numĂ©rique national. Mais surtout pour faire plaisir Ă  Mistral – l’une des principales start-up françaises de l’IA –, dont le lobbyiste Ă  Bruxelles est CĂ©dric O, ex-ministre chargĂ© du numĂ©rique.

  • « Les exĂ©cutions de femmes s’inscrivent dans de longues biographies de violence » | Alternatives Economiques
    ▻https://www.alternatives-economiques.fr/executions-de-femmes-sinscrivent-de-longues-biographies-de-viol/00110060

    Aucun homme ne commence par ĂȘtre un fĂ©minicidaire. Les exĂ©cutions de femmes s’inscrivent dans de longues biographies de violence. Pour qu’un homme tue une femme parce qu’elle est une femme, il faut qu’il soit dans un environnement oĂč les violences faites aux femmes sont globalement rĂ©gies par un rĂ©gime d’impunitĂ© et que l’Etat – et ses institutions – y collabore, activement ou passivement.

    Ces violences doivent ĂȘtre pensĂ©es dans un flux qui, selon moi, ne peut pas ĂȘtre hiĂ©rarchisĂ©. Un meurtre n’est pas, dans l’absolu, plus grave qu’une insulte, car les deux procĂšdent de la mĂȘme logique mortifĂšre.

    L’homme qui va tuer une femme aura commis avant cela de nombreuses violences considĂ©rĂ©es par la sociĂ©tĂ© comme « acceptables » – car banales et banalisĂ©es – et n’aura donc jamais Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. On aura qualifiĂ© ces violences de « micro-agressions ».

    Les femmes sont d’ailleurs souvent les premiĂšres Ă  les minimiser : « Je me suis encore fait traiter de “sale pute” dans la rue. Je n’ai rien dit car j’étais pressĂ©e, je ne peux pas ĂȘtre en guerre permanente, j’ai eu peur... » Comme le souligne la grande Ă©crivaine canadienne Margaret Atwood, si « les hommes ont peur que les femmes se moquent d’eux, les femmes ont surtout peur d’ĂȘtre tuĂ©es par eux ».

    Or, les hommes sont habituĂ©s Ă  agresser les femmes en les insultant, en les touchant sans leur autorisation, Ă  l’école, au travail, dans la rue. Les hommes sont aussi acclimatĂ©s Ă  la culture de l’inceste et du viol


    En bout de chaĂźne, cela donne des hommes qui s’autorisent Ă  tuer des femmes. Tout cela est accentuĂ© par nos habitus culturels, licites ou illicites, de la littĂ©rature au cinĂ©ma, en passant par la pornographie straight. C’est une machine de guerre dirigĂ©e contre les femmes.