neofutur

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  • Un brevet sur “un brocoli coupé” accordé à Monsanto
    http://www.combat-monsanto.org/spip.php?article1023

    Munich, le 13/06/2013 – Hier, à Munich, l’Office européen des brevets (OEB), a encore délivré un brevet sur la sélection végétale conventionnelle. Seminis, une société détenue par Monsanto, a reçu un brevet (EP 1597965) sur un brocoli issu d’un procédé de sélection conventionnelle. Ces plantes, censées être plus faciles à récolter, sont simplement issues de croisements et de sélections conventionnels. Le brevet couvre les plantes, les graines et la “tête du brocoli coupé" comme en témoigne une des revendications du brevet. Il couvre en outre une "pluralité de plantes de brocolis .. . cultivées dans un champ de brocolis".

    Le Parlement européen et le Parlement allemand ont tous les deux déjà été très critiques vis-à-vis de ces brevets. L’OEB doit obéir aux représentants des gouvernements qui l’ont mis en place. Les membres français de No Patents on Seeds ! attendent du Parlement français qu’il exige lui aussi l’abandon de ces pratiques de l’OEB. Tout récemment, deux millions de signatures ont été recueillies dans le cadre d’une pétition appelant à une interdiction des brevets sur les procédés de sélection conventionnelle. C’est pourquoi No Patents on Seeds ! entame une opposition contre ce dernier brevet de Monsanto. "Nous appelons à un large soutien témoignant notre opposition au #brevet sur “le brocoli coupé”.

    Par principe je suis opposée aux brevets sur les plantes et les semences mais là je ne comprends pas même pas ce que c’est, un brevet sur un brocoli coupé...

  • La Chine est-elle impérialiste ?, par Michael T. Klare (#2012/09)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/09/KLARE/48110

    Jamais les échanges commerciaux entre la #Chine et l’#Afrique, en hausse de 89 % en deux ans, n’ont atteint de tels records. Pékin inonde de ses produits les marchés du continent noir tout en s’y approvisionnant en minerais. En quête de ressources énergétiques, l’empire du Milieu multiplie les investissements dans les pays du Sud, mais il aimerait ne pas établir de rapports de type colonial avec les Etats qui lui fournissent ses #matières_premières. Sans toujours y parvenir…

    #Histoire #Économie #Diplomatie #Colonialisme #Géopolitique #Impérialisme #Mondialisation #Commerce_international #Relations_bilatérales

  • Trop de sommets tue les sommets, par Jonas Gahr Støre (#2012/09)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/09/STORE/48103

    De nouvelles puissances sont apparues, ces dernières décennies, à côté des centres de pouvoir historiques, rendant plus difficile encore la gestion des dossiers internationaux : commerce, environnement, équilibres stratégiques, etc. Du G20 aux conférences sur le climat, les réunions multilatérales se multiplient. Mais elles ne donnent pas des résultats spectaculaires…

    #Diplomatie #Démocratie #Géopolitique #Mondialisation #Organisation_internationale

  • #Essais_nucléaires : ce que l’Etat a caché pendant 50 ans - 03/07/2013 - leParisien.fr
    http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/essais-nucleaires-ce-que-l-etat-a-cache-pendant-50-ans-03-07-2013-2949221

    Retombées massives de plutonium, zone radioactive bien plus importante qu’annoncée, nous levons le voile sur l’un des grands secrets de l’armée française.
    « Secret défense. » Pendant des dizaines d’années, ce sceau inviolable a empêché les vétérans des campagnes d’essais nucléaires français, et les civils qui les ont subis, d’avoir accès aux données de l’armée. A ces militaires malades de cancer, ces civils exposés aux retombées radioactives, l’armée a toujours opposé la même réponse : les essais étaient contrôlés, les conséquences minimes. Jusqu’en décembre. Pour la première fois, un gouvernement a accepté de déclassifier une partie de ces éléments, à la demande de la justice qui enquête depuis 2006. 58 documents, 2050 pages sur les essais aériens en Polynésie, de 1966 à 1974, auxquels nous avons pu avoir accès. Ils donnent une idée de ce que, sous couvert de protéger notre dissuasion nucléaire, l’armée a caché.

    http://www.leparisien.fr/images/2013/07/03/2949221_act3_545x341.jpg
    Info via le Guardian
    French nuclear tests ’showered vast area of Polynesia with radioactivity’
    http://www.guardian.co.uk/world/2013/jul/03/french-nuclear-tests-polynesia-declassified

    Le Parisien said the documents “lifted the lid on one of the biggest secrets of the French army”. It said papers showed that on 17 July 1974, a test exposed Tahiti to 500 times the maximum allowed level of plutonium fallout.

    Bruno Barillot, who has investigated the impacts of the nuclear tests for the Polynesian government, complained of the high levels of thyroid cancers and leukaemia in Polynesia. He said the declassified documents revealed Tahiti had “literally been showered with plutonium for two days” during the Mururoa test; from the outset France knew the impact spread further than it publicly admitted. But of the 2,050 pages declassified, 114 remained blacked out.

    #nucléaire #armée #cancer #leucémie #Polynésie

  • Affaire #Snowden : Evo Morales empêché de survoler la France et le Portugal - #ETATS-UNIS / #BOLIVIE / FRANCE - RFI
    http://www.rfi.fr/ameriques/20130703-affaire-snowden-evo-morales-survol-france-portugal

    le président bolivien rentrait dans son pays en provenance de Moscou où il avait assisté au forum des pays exportateurs de gaz. Son avion devait effectuer une escale technique au Portugal. D’après le ministre bolivien des affaires étrangères, David Choquehuanca, les deux pays européens auraient émis ce refus car ils auraient soupçonné la présence d’Edward Snowden dans l’avion qui a du finalement atterrir en urgence à Vienne en Autriche.

  • Le bûcher des traders
    http://www.article11.info/?Le-bucher-des-traders#pagination_page

    En littérature, rien ne vaut les personnages immondes, les salauds finis qu’on déteste avec gourmandise. Parmi ceux-ci, une catégorie décevait rarement : celle des traders aux dents longues. Las, « progrès » technologique aidant, ces monstres sont en voie de disparition. Retour sur une hécatombe – détaillée dans 6, livre uppercut. (...) Source : Article11

    • Au fil des pages, l’auteur de 6 détaille l’historique de ce « soulèvement des machines ». Il revient sur l’irruption des premiers ordinateurs à la Bourse de New York, s’attarde sur quelques figures marquantes du trading décomplexé – le pur requin Sheldon Maschler, le petit génie de l’informatique Josh Levine. Et dépeint le processus par lequel ces précurseurs ont pavé la voie aux acteurs d’aujourd’hui, à ces algorithmes aux noms guerriers lâchés sur le champ de bataille financier. Des montages mathématiques si complexes que ces empotés de traders sont incapables de les contrôler : « La rapidité des analyses et des décisions n’est temporellement plus tangible pour les humains : […] ils sont rigoureusement incapables d’observer en temps réel ce que font les algorithmes qu’ils ont programmés. » Oui, si les algorithmes font désormais la loi sur les marchés, c’est qu’ils sont plus rapides et plus efficaces que les poussifs bipèdes. Au rebut les traders.

      RÈGNE DU BUG

      6 s’attarde sur ce qui peut être vu comme le point de bascule symbolique dans la rivalité « entre la rationalité humaine et l’intelligence artificielle des machines » : la défaite du meilleur joueur d’échec mondial – Gary Kasparov – contre un ordinateur conçu par IBM, Deep Blue. Le 3 mai 1997, le Russe est humilié par la machine lors d’une partie épique. Après coup, il s’emporte, dénonce une magouille, explique que le 44e coup, celui qui l’a terrassé, résulte forcément d’une intelligence humaine, qu’il est « trop sophistiqué pour être le seul fait d’une machine ». Il se trompait, explique Sniper : « Quinze ans plus tard, un informaticien ayant participé à la création de Deep Blue confessa que ce 44e coup, contre-intuitif et réellement déstabilisant, était en fait un bug lié à un algorithme : incapable de faire un choix en fonction de la position des pièces, l’algorithme avait choisi un mouvement au hasard. »

      Un bug bat l’homme. Parfaite métaphore du système financier contemporain.

    • Bitcoin is a new kind of thing: a currency whose rules are determined by #open-source governance.
      What does this mean for governments that want to regulate Bitcoin? I’ll consider that question in a future post.

      on attend la suite avec impatience

  • The #Bitcoin believers - FT
    http://www.ft.com/cms/s/2/910858fa-d3bf-11e2-95d4-00144feab7de.html

    The strongest evangelisers of Bitcoins have always been libertarians. This is broadly the political hue of the Bitcoin Foundation, set up by some of the earliest users and entrepreneurs of the currency to steward its development. But an increasing majority of the people interested in Bitcoin are only “libertarianish”, despairing of government rather than opposed to it. And they are hardly just in the US.

    http://im.ft-static.com/content/images/b220acbe-d3d2-11e2-95d4-00144feab7de.img

    • L article est plutot bon et c est plutot vrai que le fondement de bitcoin est libertaire, et plait aussi a certains liberaux qui commencent a comprendre l arnaque du systeme actuel.
      Beaucoup critiquent l alliance libertaires/liberaux qui se forme actuellement autour de bitcoin . . . moi ca me plait plutot bien en fait .

  • En dix ans, le nombre de #faits_divers dans les #JT a augmenté de 73 %
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2013/06/17/en-dix-ans-le-nombre-de-faits-divers-dans-les-jt-a-augmente-de-73_3431764_32

    Le sociologue Pierre Bourdieu avait coutume de dire : « Les faits divers font diversion. » Un baromètre de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) révèle qu’en dix ans, le nombre de sujets consacrés aux faits divers dans les journaux télévisés du soir sur les chaînes historiques a augmenté de 73 %.

    #misère

    • « Drame social à Paris : l’article était un fait divers

      Roger B, journaliste à Paris était pourtant au-dessus de tout soupçon, comme en témoignent ses collègues du club de pétanque qui [...] »

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    • De nos jours, le journal de 20h de France2 n’est plus de l’information, mais de la docu-fiction : on y narre une histoire qu’on voudrait collective, mais qui n’est plus guère qu’un discours officiel à la gloire de l’institution en cours de réforme.

      Je ne comprends même pas qu’on puisse en tant que travailleur accepter de devoir financer cette propagande que le grand capital est bien assez riche pour faire lui-même.

      Si un accord de libre-échange transatlantique pouvait avoir pour conséquence de mettre fin à ces auxilliaires subventionnés du patronat, je crois qu’au final cela vaudrait presque la peine d’accepter les OGMs et le veau aux hormones que de toute façon seuls les riches mangent.

    • Est-ce être libéral que de souhaiter l’affaiblissement des auxilliaires de l’exploitation capitaliste ?

      Si oui, je suis libéral.

      Je suis assez âgé pour me souvenir d’une époque où les services de l’état étaient des contre-pouvoirs au Capital. Je constate que, notamment sous l’impulsion de la construction européenne, ils sont devenus ses plus loyaux auxilliaires. J’en tire les conclusions qui s’imposent. Etre de gauche, ce n’est ni être étatiste, ni être conservateur : c’est identifier les oppositions, majoritairement internes, aux avancées sociales.

      L’exploiteur n’a ni éthique, ni idéologie, ni états d’âme. Il rit des épithètes, tout en nourrissant ceux qui les cultivent. Qu’ils le veuillent ou non, ses serviteurs, associés, salariés ou fonctionnaires sont embarqués dans son action. A la renforcer, ils deviennent les ennemis du peuple et des valeurs humanistes qui caractérisent la gauche.

      Bref, l’institution est de droite.

    • A quelques éléments de langage près, on est à peu près d’accord.

      Les « ennemis du peuple », sachant que le peuple est majoritairement de droite, la formule ne me semble pas pertinente. Les deux parties n’ont pas vraiment conscience de cet affrontement. Les « bourreaux du peuple » ça me convient mieux. On peut être à la fois des bourreaux et des victimes inconscientes...
      Ce qui me faisait dire cela, c’est que dans le rejet des institutions, à jeter le bébé et l’eau du bain, tu sembles rejeter toute approche collective et solidaire de l’espace public et miser sur l’initiative individuelle, un peu comme les anarchistes de droites, les libertariens... C’est une idéologie qui se tient aussi, y a pas de mal à vouloir l’épouser .. :-)

    • Les « ennemis du peuple », sachant que le peuple est majoritairement de droite, la formule ne me semble pas pertinente

      Oui, et non : sous couvert d’alternance et de débat démocratique, suffisamment de français choisissent de faire de la France une nation oppresseuse heureuse de vivre du travail d’autrui en contrepartie de la mise au service de l’exploitation mondiale de son armée et de ses forces vives. Si l’on peut qualifier certains pays de paradis fiscaux, rares sont ceux qui sont de plus efficaces auxilliaires de l’exploitation mondiale des travailleurs, travailleuses et miséreux du monde entier que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, chacun à leur manière.

      Donc, admettre qu’une majorité suffisante de petits bourgeois français consanguins se complait dans son rôle de contremaître de l’exploitation planétaire suffit à expliquer pourquoi, fondamentalement, il n’y aura jamais de gouvernement de gauche en France. Bien sûr, on trouvera toujours matière à donner aux inemployables du système quelque menue à moudre pour les laisser survivre, idéalement, en culpabilisant de ne pas se révéler assez utile.... pour quoi faire, déjà, en France ?

      Et quel regard un humaniste portera sur la France : celui qui ne pourra que se réjouir d’en voir les institutions sombrer, quel que soit l’iceberg.

    • @touti Ce procédé est même tellement efficace comme signalé par ailleurs que le plus tangible espoir de changement en France est devenu de parier sur le FN, le seul à même de fédérer malgré eux les petits bourgeois apeurés et les français de gauche honteux de ce que leur pays devient.

    • @bp314 :

      Et quel regard un humaniste portera sur la France : celui qui ne pourra que se réjouir d’en voir les institutions sombrer, quel que soit l’iceberg.

      Un humaniste qui se réjouit de voir sombrer les institutions, qu’il se réjouisse ou pas de voir en plus émerger le FN, ne peut être qu’un humaniste qui sombre lui aussi... Sauf si bien sûr on peut me prouver qu’une institution telle que l’Etat, et quel que soit l’iceberg qui le torpille, peut sombrer sans noyer au passage des milliers de nos congénères...

    • La plupart des gens ne retiennent pas les chiffres, voire ils les ignorent, nous sommes des être facilement manipulables par nos émotions et la peur de perdre notre petit confort. Tiens, dans le même temps, combien ce sont recentrés sur leur jardin ou la décoration d’intérieur ? C’est bien pour cela qu’il est important de ne pas poursuivre l’amalgame dont se servent les #industriels_de_l_armement_qui_dirigent_la_politique qui consiste à faire croire que mathématiquement la délinquance augmente puisqu’on en parle davantage, et qu’il faut en toute logique, sévir, c’est à dire #surveiller_et_punir.
      Je ne goûte donc pas à tes plaisanteries petit_ecran_de_fumee et ces chiffres prouvent juste que nous vivons dans le mensonge et la peur.

    • Un humaniste s’intéresse au destin des hommes, pas de ceux qui les exploitent. Il est bien naturel que l’exploiteur capitaliste, prenant ou non le costume de l’institution, prenne en otage autant de citoyens qu’ils peuvent en imposant le monopole de l’énergie, de la santé, de l’éducation pour ne pouvoir sombrer sans entrainer dans sa chute ceux dont il se nourrit.

      Maintenant, raisonnons un peu globalement : combien d’irakiens seraient encore vivants si les USA n’avaient plus d’armée ? Le concept de nation n’est qu’un prétexte pour asservir les travailleurs contre les travailleurs, en matière d’horreur, il ne faut jamais oublier de savoir raisonner globalement.

  • Le symptôme de la mise sous tutelle des Etats par le pouvoir financier : les élus, anciens intermittents du pouvoir, nouveaux intermittents du spectacle.
    Disparition du représentant « politique » pour peu qu’il en ait beaucoup existé, remplacé par le dirigeant, c’est à dire une sorte de pdg, de « manager » du peuple, chargée de faire appliquer une politique non plus décidée par le peuple, mais par les créanciers « actionnaires » financiers de l’Etat..

    http://www.lesinrocks.com/2013/04/28/actualite/christian-salmon-lhomme-politique-est-peut-etre-en-train-de-disparaitre-

    Plus l’Etat est “insouverain”, plus les communicants prennent de l’importance et cannibalisent le politique. Dans son livre sur les sociétés sans Etat, Pierre Clastres définissait le rôle du chef comme une autorité sans pouvoir, une parole sans pouvoir de commandement. Il le définissait comme un mannequin du pouvoir. L’Etat ayant perdu beaucoup de ses prérogatives, le chef d’Etat est de plus en plus un homme qui parle, raconte des histoires. Ses missions régaliennes ? Rassurer, redonner confiance, conjurer la spirale de l’incrédulité. Avant, un ministre était entouré de conseillers techniques ; aujourd’hui, il vit et travaille surtout avec son chargé de communication ; plus de 50 % de son temps est consacré à occuper une place dans les médias. Une logique de “réapparition” spectrale, de persistance et de survie médiatique. La puissance de la communication est l’envers de l’impuissance politique.

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  • Témoignage n°2, lundi 10 juin 2013

    « Je descendais du métro Barbès avec mon cousin vers 15h30. La police m’a demandé un titre de transport, je le leur ai donné, et ensuite ils ont demandé les papiers. J’ai dit que je n’en avais pas. Ils m’ont mis les menottes et m’ont amené dans un car. Dans le commissariat [rue de Clignancourt] il devait y avoir 80 personnes arrêtées. On a passé 3 ou 4 heures dans une cellule à 20. il y avait une personne très malade qui se plaignait auprès des policiers mais ils s’en fichaient. Et puis quelqu’un a demandé d’aller aux toilettes et les policiers ont dit non. Les gens n’étaient pas contents. Alors des flics sont entrés dans la cellule et ils ont frappés 3 personnes avec les mains et les pieds. Dans la cellule, on avait ni ceinture ni lacets puis, 3 ou 4 flics sont arrivés et ils nous ont demandé de nous mettre tout nu, d’enlever les vêtements, d’enlever les slips
     ! On ne voulait pas, on a refusé ! Alors le chef est intervenu et a dit à
    ses collègues de laisser tomber.

    Pour l’instant, à ma connaissance, personne de Barbès n’a été expulsé. Mais il y a des gens qui ne sont pas bien, ils ne veulent pas manger et ils ne veulent pas rester enfermés. »

    Karim, arrêté
    lors de la rafle et enfermé au CRA de Vincennes.

  • Témoignage d’un sans-papiers arrêté lors de la rafle de Barbès et
    conduit au CRA de Vincennes, vendredi 7 juin

    Les flics nous ont traités comme des terroristes. Ils nous ont mis des
    menottes en plastique. Elles étaient très serrées, on a encore les
    marques. On va aller voir le médecin pour faire un certificat.
    Ils ont encerclé Barbès et ils contrôlaient « au visage », tous les
    Arabes, les Noirs... Ils étaient très méchants et ne respectaient
    personne. Ils sont arrivés vers 14 heures et gueulaient après tout le
    monde dans la rue. Il y a des gens, ça fait dix ans qu’ils sont ici et
    ils n’avaient jamais vu ça. Moi je sortais de chez le coiffeur et c’est un policier en civil qui m’a arrêté. C’était comme Guatanamo. Ça veut dire quoi ? Parce que on est arabe, on est des terroristes, ou quoi ? On a risqué notre vie sur un bateau, on est passé par Lampedusa et ici il n’y a pas de liberté. On a cru qu’on était en Tunisie. On n’a pas de problème avec les gens ici, on a un problème avec les flics.

    Ensuite ils nous ont amenés au commissariat de Clignancourt, on était 40 dans une cellule et on ne pouvait pas respirer. Et si on protestait, les flics disaient : « Ferme ta gueule. Pourquoi vous êtes venus ici, Restez chez vous ! ».

    Il y avait aussi un vieux touriste marocain au commissariat, sa
    famille a apporté ses papiers et il a été libéré. Quel accueil touristique ! Devant le commissariat il y avait des dames qui n’étaient pas d’accord et qui criaient « Liberté ! » Et les flics les ont frappées. On doit être 40-50 de Barbès au CRA. Même en Tunisie la prison c’est pas comme ça. Personne ne mange. On a décidé de faire la grève de la faim la semaine prochaine. La prison c’est mieux parce que là je ne sais ce qui va se passer demain. Il n’y a pas de solution. Si on passe le [Ramadan] ici, on va brûler le centre.

  • Rafle le jeudi 6 juin 2013.

    On n’a pas de problème avec les gens ici, on a un problème avec les flics.

    Jeudi dernier, une rafle géante de personnes sans papiers a eu lieu autour de Barbès. La Goutte d’or a été complètement bouclée et ratissée. Ambiance guerre d’Algérie. Voici le récit écrit d’une camarade (version non tronquée par Mediapart), suivi de deux témoignages téléphoniques d’hommes arrêtés puis enfermés au camp de rétention de Vincennes.

    Jeudi 6 juin 2013 après-midi, une rafle comme on n’en voyait plus depuis la guerre d’Algérie ou depuis les grandes vagues d’expulsions de squatts au début des années 80, a eu lieu à Barbès. Pendant presque 2 heures tout un quartier a été bouclé, les gens ne pouvant plus ni entrer ni sortir bloqués par des centaines de flics de toute sorte arrivés à bord de dizaines de véhicules quadrillant la zone jusqu ’à gare du nord, la chapelle, château rouge et Anvers. A l’intérieur du périmètre qui comprenait la rue de la goutte d’or, la rue des islettes et une autre rue parallèle à la rue des islettes, les flics se déploient. A l’extérieur du périmètre ils sont apparemment
    aussi extrêmement nombreux. Divers contrôles sont effectués : papiers et ventes à la sauvette, hygiène dans les établissements (d’après ce que disent certains commerçants mais ça je n’ai pas vu). Des gens commencent à s’entasser aux différents check points. Protestations molles entre résignation et agacement. Très vite, à l’intérieur du quartier bouclé, beaucoup moins de "vrais gens" que d’habitude et une multitude patrouilles de robocop qui interpellent au faciès. Comme souvent, délit d’extranéité et de classe sociale sont de mise, à savoir que les cibles principales du contrôle sont les Africains qui ressemblent à des mecs qui viennent d’arriver du bled. A chaque fois qu’ils en capturent les bleus appellent victorieusement leur central avec leur talkie pour annoncer combien ils en ont attrapé. Puis ils les ramènent vers des bus d’embarquements sur le boulevard barbès. Apparemment tout un staff technique et bureaucratique était installé dans les bus.

    Après, quelqu’un m’a raconté qu’à un moment, une vieille dame juive a attrapé un jeune sans papier qui était capturé et elle a dit que c’était son fils. Les flics voulaient quand même l’emmener car évidemment ils ne la croyaient pas mais elle criait et s’accrochait au jeune homme et ils ont finalement du le lâcher. Quand les flics bouclent un quartier ils sont plus ou moins obligés de
    relacher les barrages qui empêchent de sortir et entrer dans le quartier pour la sortie de l’école. Du coup ils ont ouvert les barrages à 16h25 Mais attention, info à faire circuler autour de vous, ouvrir les barrages et laisser les gens circuler dans le quartier ne signifie pas que les controles vont s’arrêter... Au contraire, et de fait plein de gens se sont fait attraper comme ça. Voyant que certains flics en uniforme partaient et que les camionettes de crs qui barraient les rues se poussaient, pas mal de personnes sans doute réfugiées dans des halls sont sorties de leurs cachettes... Mais c’était sans compter sur des groupes de civils qui par 4 ou 5 ou 6 sillonaient le quartier, pour certains avec des camouflages assez réussis (le rasta, le gars qui ressemble à un sans pap, la fille déguisée en jeune de quartier), et controlaient et arrêtaient les gens. Les personnes arrêtées étaient alors conduites menottées dans des bus stationnés à ce moment là sous le métro au carrefour barbès.

    Le dernier bus rempli est parti vers 16h30 je pense. En tout cas, même à 4 ou 5 ça vaut le coup de commencer à gueuler. Dans cette apathie déprimante où on a l’impression que les gens sont menés à l’abattoir dans la passivité la plus totale si ce n’est quelques ronchonnements individuels (mais on est prisonniers dans notre quartier) ou désabusés (Ah ici c’est comme ça ils cherchent les cigarettes, les sans papiers, pff) ça finit toujours par entrainer des personnes qui n’osaient pas se lancer pour protester et se transformer en petit rassemblement, ça permet de discuter de ce qu’il se passe. Ca met un rapport de solidarité minimal mais essentiel avec les gens arrêtés et les autres qui y ont échappé. A une époque où, de plus en plus, chacun/e pointe mutuellement l’ « Autre » comme responsable de ses petits tracas et des malheurs du monde (les Rroms, les vendeurs à l sauvette, les sans papiers, les jeunes...) ça permet de rappeler que la cible de l’Etat qu’il soit estampillé de droite ou socialiste c’est toujours les pauvres. Même seul/e, et bien pareil on peut toujours discuter (et donc de ne pas rester seul/e) et même parfois donner des petits coups de main à des gens pour essayer de leur éviter d’être controlés. Et puis ça permet toujours d’essayer d’analyser comment cela se passe et raconter.

    Plus tard, au rassemblement pour l’assassinat de Clément Méric nous avons appris qu’une partie des gens emmenés dans les bus avaient été conduits au commissariat de la rue de Clignancourt. Cela avait un vrai sens par rapport à l’assassinat de Clément Méric et à ses engagements de lier les 2 événements. C’est en tout cas ainsi que plusieurs d’entre nous l’ont ressenti. On ne peut pas laisser des Manuel Valls affirmer vouloir « éradiquer la violence d¹extrême droite » le matin et faire rafler 150 sans-papiers à Barbès l¹après-midi. On ne peut pas ignorer que les politiques de tous bords depuis des années instrumentalisent la montée de l’extrême droite pour leurs objectifs électoraux tout en faisant son terreau en favorisant le nationalisme et en désignant des bouc-émissaires (les « clandestins », les Rroms, les vendeurs à la sauvette...) à la misère sociale dont ils sont les gestionnaires. Cela a d’ailleurs été rappelé aux socialistes tels Anne Hidalgo qui sont venus au rassemblement mais qui ont du très vite le quitter sous les cris de « les fascistes assassinent à saint lazare ; le PS rafle à barbès »

    Un appel à se rendre au commissariat de la rue de Clignancourt pour 20h30 a donc circulé. La rue était bloquée à la circulation par plusieurs camionettes et un bus de la police qui sert à transporter les gens arrêtés dans les manifs. Les premières personnes arrivées ont
    constaté que dans ce bus posté juste devant le commissariat étaient parqués plusieurs sans-papiers. Quelques autres sortaient libres. Ils nous ont dit que dans le commissariat ils avaient été triés : certains comme eux pouvaient sortir et d’autres qui allaient être conduits au
    centre de rétention de Vincennes étaient montés dans le bus. Ils pensaient que les gens emmenés à Vincennes étaient ceux qui avaient déjà un « quitte » (oqtf). Cela faisait plusieurs heures que ces derniers étaient enfermés là sous une chaleur écrasante, sans pouvoir boire ; manger, aller aux toilettes. Sans attendre l’heure du rassemblement, des slogans ont commencé à fuser « Liberté », « solidarité avec les sans-papiers » auxquels les dizaines de personnes emprisonnées dans le bus ont répondu chaleureusement en criant eux aussi et en tapant sur les vitres. Très vite les flics ont violemment repoussé les quelques personnes présentes en bas de la rue à grand renfort de coups de tonfas, coups de pieds, insultes, Š Très vite, alors qu’en bas de la rue quelques autres personnes commençaient à arriver, le bus a commencé à partir, protégé par un grand renfort de flics dont certains étaient flashball à la main. Nous n’avons pu qu’unir nos slogans à ceux de ceux qui étaient enfermés à l’intérieur.

    Le lendemain nous avons su qu’une quarantaine de personnes étaient enfermés au centre de rétention de Vincennes. D’autres sont peut être dans d’autres centres de rétention. Les gens arrêtés devraient passer devant un JLD mardi ou mercredi si ils ne sont pas expulsés d’ici là.

    • dans le même temps :

      "PARIS, 10 juin 2013 (AFP) - Le gouvernement veut inscrire dans la loi le droit des journalistes d’accéder aux centres de rétention, où sont placés les sans-papiers avant leur expulsion, a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur.

      « L’accès des journalistes aux centres de rétention sera dans le
      prochain projet de loi immigration », qui doit être présenté en
      Conseil des ministres à la rentrée, a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls.

      Les modalités pratiques pour « permettre aux journalistes d’entrer sans empêcher les services de fonctionner » ne sont toutefois « pas encore arrêtées », a ajouté cette source.

      En France, la loi pénitentiaire de 2009 établit précisément sous
      quelles conditions un directeur de prison peut refuser à un journaliste d’entrer dans son établissement.

      Mais rien n’existe pour les centres de rétention administrative (CRA) ou les zones d’attente en aéroport. Dans ce vide juridique, l’administration refuse quasiment systématiquement les demandes de journalistes.

      Environ 25.000 personnes sont passées en 2011 par un CRA de métropole et autant en Outre-Mer, selon un rapport d’associations publié fin 2012.

      Depuis plus d’un an, les réseaux Migreurop et Alternatives européennes mènent une campagne baptisée « #Open_Access » pour faciliter l’accès aux structures de détention des étrangers sur l’ensemble du continent européen. Dans ce cadre, Reporters sans frontières (RSF) avait transmis en octobre un recours au ministère de l’Intérieur pour obtenir l’accès en #CRA." #détention #migration #prison #police #journalisme

      chp/caz/nm

      http://seenthis.net/messages/147421
      http://seenthis.net/messages/157608

    • J’ai entendu hier matin aux infos sur France culture, que selon cette nouvelle loi, les journalistes pourraient accéder aux centres de rétention dans la mesure où ils accompagneraient un élu en mission... C’est déjà beaucoup plus restrictif mais ça reste à vérifier.

    • Voici un reportage à lire ici :
      http://www.streetpress.com/sujet/94794-quand-la-police-met-barbes-en-etat-de-siege-pour-rafler-des-sans-

      Métro Barbès – 15 heures. Ce jeudi, Kamel* est posté comme chaque jour face aux tourniquets de sortie de la station. Il tente d’alpaguer le chaland -« cigarettes, cigarettes ! » – quand il voit « des dizaines de fourgons de police arriver par tous les côtés. » En un instant c’est la débandade. Les vendeurs à la sauvette courent dans tous les sens, semant derrière eux des paquets de clopes et quelques babioles. Le jeune Tunisien, comme bon nombre de ses amis, n’a pas de titre de séjour. La plupart se précipitent à l’intérieur du Tati situé de l’autre côté de la rue.

      Du premier étage du magasin, ils assistent au déploiement des CRS. « Ils ont mis en place des barrages », raconte Karim. Harnachés « comme Robocop », ils prennent position en travers de la rue, formant un mur d’uniformes. Impossible de passer. La même scène se répète dans les rues voisines : les forces de l’ordre établissent un périmètre. A l’intérieur : une partie de la rue de La Goutte d’Or, la rue des Islettes, la rue Capla, la rue Charbonnière et une partie du boulevard Barbès. En un instant, le quartier est bouclé.