Nepthys

anime le site imago mundi + chercheuse en histoire et culture des pays de langue allemande + solaviste

  • Sur les traces impossibles du Printemps de Prague - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article36.html

    Pour qui aimerait découvrir dans le paysage des villes européennes les traces de leur histoire récente – celle qui n’est pas encore, ou alors tout juste, mise en mémoire et patrimonialisée – il lui faudra se repérer à de rares monuments, consulter des images d’archives et passer plusieurs heures au département d’un musée dédié au sujet. Il en est ainsi de Prague et de son Printemps de 1968, réprimé dans le sang.
    par Nepthys Zwer

  • Des femmes exilées cartographient leur parcours de vie - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article81.html


    Elles s’appellent Émilie, Habiba, Sira... Elles ont un nom, un visage, une histoire. Elles sont douces et fortes à la fois. Le temps d’un atelier, qui s’est tenu à Montreuil en novembre 2023, elles ont accepté de raconter leur parcours de vie par la cartographie. Les invisibilisées des grands discours sur la migration devenaient ainsi maîtresses de leur propre histoire.
    par Clélia Gasquet-Blanchard et Pauline Gauer

  • Deuxième lettre de Bamako : « Tire-langue malien »
    https://www.imagomundi.fr/article69.html

    Une semaine s’est écoulée depuis ma précédente lettre, dans laquelle je te faisais part de mes premières impressions de Bamako. Dans cette lettre-ci, il est question du plurilinguisme du Mali et de ses 13 langues nationales officielles.
    par Mohomodou Houssouba
    #Articles

  • Taybeh, village chrétien de Palestine - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article61.html


    On n’arrive pas à Taybeh par hasard. Dans le gouvernorat de Ramallah, dans les Territoires occupés, à 50 km au nord de Jérusalem, cette petite ville perchée sur sa colline n’est pas un haut lieu touristique de la Terre sainte. Seuls des groupes de pèlerins chrétiens s’aventurent jusqu’ici, au seuil du désert, entre la Samarie et la Judée bibliques.
    Qu’en est-il d’être chrétien·ne dans les Territoires palestiniens occupés ? Pour comprendre, je me suis rendue sur place et ce périple a pris la forme d’un voyage dans le temps, ancien et récent, autant que dans les lieux.
    par Johanna Schreiner

  • Première lettre de Bamako : « Retour au Golf » - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article68.html

    Depuis longtemps, je vis et travaille à Bâle et chaque été, quand la situation le permet, je me rends au Mali, un pays que je connais bien pour y avoir grandi. Cette fois, j’ai partagé avec une amie les impressions de mon séjour à Bamako de l’été 2023. Dans l’ensemble, il s’est bien passé. Quatre semaines dans la ville en cuve entre ses multiples collines et ses terres vallonnées, une ville très belle – ou potentiellement belle ! Peut-être cette métaphore vaut-elle aussi pour le Mali. Un beau pays – ou, du moins, un pays potentiellement beau, en dépit de ses balafres et autres scarifications profondes creusées par ses ongles en excroissance constante, devenues des griffes suicidaires.
    Voici la première des 11 lettres que je lui ai écrites. Où il est question de géopolitique africaine et de ressentiments.
    par Mohomodou Houssouba

  • À la frontière franco-italienne... - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article67.html

    Dans les Hautes-Alpes, le Briançonnais touche à l’est à la frontière franco-italienne. Si, l’hiver venu, la région est un véritable paradis du ski, son offre touristique vaut pour toutes les saisons. Une nature splendide, des attractions variées et un hébergement adapté à tous les budgets en font un haut lieu du tourisme. Son paysage est pourtant devenu le symptôme d’une inquiétante dissociation : Ici, on s’amuse et on meurt dans une étrange proximité. Car cette même région se trouve être le terrain d’exercice d’une dangereuse politique de répression à l’encontre des personnes en exil.

    par Nepthys Zwer, historienne et contre-cartographe

  • L’État dépense un demi-milliard d’euros d’argent public par an pour harceler quelques milliers d’exilés

    Déploiement incessant de forces de l’ordre supplémentaires aux frontières pour traquer les exilés ; inflation de barbelés, caméras, murs ou drones… basta ! a enquêté sur le coût d’une politique répressive aberrante.

    « Comment se fait-il que l’urgence actuelle, le dénuement de ces migrants en mal de traversée de la Manche, ne trouve pas dans ces millions d’euros quelques-uns qu’on appellerait les euros de la dignité ? » écrit le député Sébastien Nadot (Libertés et Territoires) en introduction du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations, paru en novembre 2021.

    Pour la première fois, les députés membres de cette commission d’enquête, dont la rapporteure Sonia Krimi est issue de la majorité, ont eu accès à des données suffisantes pour évaluer le coût de la stratégie de l’Intérieur pour contrôler la frontière franco-britannique. 337 agents des forces de l’ordre « mobiles » – CRS et escadrons de gendarmes – se sont succédé en 2020 le long du littoral nord de la France pour assurer cette mission. Ce sont ces unités qui s’occupent d’évacuer les camps à Calais ou de confisquer les biens des exilés Ce déploiement a coûté au moins 86 millions d’euros à l’État, rien que pour une année [1].

    Ces forces mobiles s’ajoutent aux effectifs de forces territoriales implantées en permanence, dont ceux de la police aux frontières (PAF) [2]. S’agissant des effectifs déployés en 2021 et pour l’année à venir, la préfecture du Pas-de-Calais fait vœu de silence : « Nous ne communiquons pas sur le dispositif opérationnel en œuvre à Calais ».
    Coût de la « bunkérisation » de la frontière franco-britannique : 425 millions d’euros depuis 2017

    L’année 2021 a aussi été l’occasion pour le ministère de l’Intérieur de passer commande pour du matériel spécifique, lui aussi coûteux. « Plus de 100 véhicules mobiles » ont été achetés par l’Intérieur, dont « des quads, 4×4, bateaux de type Zodiac, véhicules dotés de moyens de surveillance et de détection perfectionnés », annonce le ministère en novembre 2021. Une partie de ces véhicules a été livrée fin 2021, tandis que d’autres le seront courant 2022. À cela s’ajoute « des caméras thermiques, 300 lampes » ou encore « 160 projecteurs d’éclairage tactique » et « des moyens d’interceptions et de communication ». Coût total de ces équipements récemment commandés : 11 millions d’euros. La commande a été passée « dans le cadre de notre accord de coopération avec le Royaume-Uni », précise le ministère de l’Intérieur.

    Avant même cette commande et le déploiement d’unités mobiles supplémentaires, la « bunkérisation » de la frontière franco-britannique représente pour l’État français 425 millions d’euros de dépenses depuis 2017 : dispositifs de vidéosurveillance, contrats de sécurité privée dans les ports, mur anti-intrusion, drones, centres de contrôle… Ce calcul, non-exhaustif, émane du rapport d’enquête sur « 30 ans de politique de dissuasion », coordonné par le chercheur Pierre Bonnevalle pour la Plateforme des soutiens aux migrants et migrantes (PSM), et paru le 4 février.

    Des multinationales comme Thales, ou Vinci, sont les premières à bénéficier de ce marché sécuritaire. L’utilisation d’un drone Watchkeeper, conçu par Thales, pour surveiller le Channel coûte ainsi la bagatelle de 15 millions d’euros. Pour l’installation d’un scanner détectant la présence de personnes dans l’ultime gare avant d’entrer dans le tunnel sous la Manche, Eurotunnel a déboursé plus de 6 millions d’euros... Le rapport dresse dans le détail l’ensemble de ces dépenses. 425 millions d’euros, cela équivaut à la construction d’un hôpital, de 11 lycées ou de 17 collèges modernes [3].
    85 % des dépenses pour la répression, 15 % pour l’accueil

    En comparaison, les dépenses de l’État concernant le dispositif humanitaire – hébergement, aide alimentaire, accès à l’eau… – dans les départements du Pas-de-Calais et du Nord s’élèvent à 25,5 millions d’euros en 2020, selon la DGEF. « Le premier déséquilibre concerne la nature des dépenses : 85 % des dépenses exécutées financent la sécurisation des territoires et 15 % sont dédiées à la prise en charge sanitaire, sociale ou humanitaire des populations migrantes », résument les auteurs du rapport parlementaire. L’enveloppe dédiée à l’aide humanitaire a même légèrement diminué en 2021, malgré l’urgence constante sur le terrain. L’État a investi 22 millions d’euros, selon les chiffres communiqués par la préfecture du Pas-de-Calais.

    La multiplication des traversées en bateaux de fortune de la Manche - conséquence des contrôles accrus du réseau routier - n’a « pas donné lieu à l’affectation de moyens nouveaux » en 2020, indique la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord aux députés. Les sauvetages en mer se font donc à budget constant. Contactée pour savoir si un supplément avait été débloqué en 2021 ou le sera en 2022, la préfecture maritime n’a pas donné suite.

    Il n’y a pas qu’à Calais où des forces supplémentaires sont déployées. Le long de la frontière franco-italienne, l’accumulation de moyens humains et technologiques est également frappante. Depuis 2015 et le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures à la suite des attentats à Paris, l’État a engagé une véritable militarisation de la frontière, au motif initial de lutte contre le terrorisme. Trois points de passage sont particulièrement surveillés : celui de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, de Menton et de la vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes. Les forces mobiles patrouillent à pied ou en motoneige pour attraper ceux qui passent la frontière, avant de les livrer aux autorités italiennes.

    À Montgenèvre, après l’attentat de Nice en 2020, 30 gendarmes se sont greffés aux 55 déjà présents sur place. Dix policiers et vingt militaires de l’opération Sentinelles ont également été déployés. Deux ans plus tard, la frontière continue de se militariser. Deux escadrons de gendarmerie mobile sont désormais postés en permanence à Montgenèvre, soit 140 gendarmes, ainsi que 30 militaires de l’opération Sentinelles et désormais 10 policiers supplémentaires de la PAF, en plus de 50 déjà présents. Dans les Alpes-Maritime, vers Menton et La Roya, ce sont trois compagnies de CRS et trois escadrons de gendarmerie mobiles qui patrouillent à la frontière, dans les gares et sur les routes, à la recherche de personnes exilées.

    Basta ! a sollicité le ministère de l’Intérieur pour connaître les dépenses consacrées à ces missions, qui n’a pas répondu à nos demandes d’entretien. En reprenant le calcul du coût des effectifs des forces mobiles à Calais établi par la commission d’enquête parlementaire, le coût annuel du déploiement des forces mobiles à la frontière franco-italienne avoisinerait les 188 millions d’euros (voir notre encadré pour la méthodologie retenue pour ces calculs). Du côté des Pyrénées, où quatre unités mobiles sont mobilisées, ce coût peut être estimé à 102 millions d’euros.
    « Tout le monde dit que la mission de contrôle de la frontière ne sert à rien »

    En additionnant ces estimations, le surcoût pour les dépenses publiques avoisinent donc les 376 millions d’euros par an (86 millions pour le littoral nord, 188 millions pour les Alpes, 102 millions pour les Pyrénées). C’est l’équivalent de l’embauche de 7000 postes d’enseignants ou d’aide-soignants [4]. Si on y ajoute les dépenses annuelles moyennes de « bunkérisation » du littoral nord, on approche le demi-milliard d’euros !

    Et ce montant n’englobe pas l’ensemble des missions de contrôle aux frontières (moyens affectés à la PAF ou aux gendarmeries locales, militaires de l’opération Sentinelle) ; ni toutes les dépenses liées à l’acquisition de matériel de surveillance. Ni celles dédiées au fonctionnement des centres de rétention ou des maintiens en « zones d’attente »... En 2020, en plus de ces déploiements supplémentaires, l’État a consacré 1,36 milliard à la lutte contre l’immigration, selon les données inclues dans chaque projet de loi de finances annuel, que Pierre Bonneval a compilé. En une décennie, l’enveloppe budgétaire a quasiment doublé !

    Avec cette débauche de moyens, l’État entend bien montrer qu’il gère ses frontières « fermement mais humainement », dans un « en même temps » très macronien. Depuis 2015, les effets d’annonce se succèdent. Doublement d’effectifs en 2020, déploiement de Sentinelles, renforcement des contrôles, lutte contre le terrorisme ; des éléments de langages qui contribuent à criminaliser l’asile, et à pointer l’immigration comme un problème de sécurité nationale. Mais pour quels résultats ?

    Si la parole des forces de l’ordre est contrôlée par leur hiérarchie, quelques échos s’échappent du très opaque poste-frontière de Montgenèvre. Début 2021, lors d’une visite parlementaire, un agent de police affirmait que « 100 % » des exilés refoulés en Italie « finissent par passer » la frontière vers la France, d’après un enregistrement que nous avons obtenu. Un point de vue confirmé par Elsa Tyzsler, chercheuse au CNRS, qui a passé plusieurs mois sur place, pour travailler sur les violences de genre subies par les exilés. Dans le cadre de sa recherche, elle a rencontré plusieurs policiers et gendarmes, qui ont témoigné d’un sentiment d’inutilité. « À Briançon, tout le monde dit que la mission de contrôle de la frontière ne sert à rien, parce que 100 % des gens passent », rapporte-t-elle. « Ce dispositif permet aujourd’hui une gestion maîtrisée des flux », nous soutient pourtant la préfecture.
    Une politique « coûteuse, vaine et inefficace »

    À Briançon, comme à Calais, le déploiement toujours plus massif de forces de l’ordre apparaît comme un cache misère de l’échec des politiques d’accueil. En novembre 2021, face à la suroccupation de l’unique centre d’hébergement de Briançon, Terrasses Solidaires, géré et financé par des associations, la préfète Martine Clavel a balayé l’idée d’ouvrir un centre financé par l’État. « Mon objectif premier reste la fermeture de la frontière », a-t-elle insisté, faisant fi du droit international garantissant à quiconque la possibilité de demander l’asile à n’importe quelle frontière. Deux mois plus tôt, elle avait déclaré par voie de communiqué que ce refuge était « bien identifié par les réseaux de passeurs » : comprendre, qu’il était responsable de l’arrivée des exilés dans la région. On retrouve ici la théorie de l’appel d’air, maintes fois démentie, derrière laquelle se cache l’État lorsqu’il est question d’accueil des exilés.

    « La frontière, on la regarde de Paris : c’est symbolique. Elle représente une marge d’où vient l’ennemi, le danger ; et quand on est tout proche, on voit des personnes, qui traversent… Symboliquement, il faut montrer que l’on fait quelque chose », analyse Cristina Del Biaggio, maîtresse de conférences à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine de Grenoble et spécialiste des politiques d’asile. Lors de la présentation du rapport parlementaire, la Défenseure des droits, Claire Hédon, avait qualifié la politique de déploiement des forces de l’ordre au littoral nord de « coûteuse, vaine et inefficace ». « Il faut aussi avoir conscience d’un chiffre : les trois quarts des personnes qui arrivent à traverser La Manche sont éligibles au droit d’asile au Royaume-Uni », confie également la Défenseure des droits à basta !. Cela laisse perplexe quant à l’utilité de ces centaines de millions d’euros dépensés.

    Inefficace, inutile, mais surtout dangereuse. La mort de 27 personnes dans la Manche en octobre dernier a mis à nu l’échec de la politique migratoire française. Les drames quotidiens s’enchaînent. Le 14 janvier, un homme est mort en tentant la traversée vers l’Angleterre. Le 15, puis le 25, deux exilés sont morts percutés sur la rocade de Calais. Pendant ce temps, les expulsions de campements se poursuivent, inflexiblement, tous les deux jours. « Les hiérarchies sont parfaitement au courant » du manque d’efficacité et des dangers engendrés, estime Elsa Tyzsler, « mais il s’agit de "performer" la souveraineté, la défense de la frontière ».

    https://basta.media/controle-aux-frontieres-migrants-exiles-Calais-Briancon-couts-de-la-repress

    #complexe_militaro-industriel #business #argent #budget #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #France #frontières
    ping @isskein @karine4

    • En reprenant le calcul du coût des effectifs des forces mobiles à Calais établi par la commission d’enquête parlementaire, le coût annuel du déploiement des forces mobiles à la frontière franco-italienne avoisinerait les 188 millions d’euros

      et

      Lors de la présentation du rapport parlementaire, la Défenseure des droits, Claire Hédon, avait qualifié la politique de déploiement des forces de l’ordre au littoral nord de « coûteuse, vaine et inefficace ». « Il faut aussi avoir conscience d’un chiffre : les trois quarts des personnes qui arrivent à traverser La Manche sont éligibles au droit d’asile au Royaume-Uni »

      le coût prohibitif et injustifié de « l’accueil indigne » !

      #bunkérisation #coût_prohibitif

  • Cartes en mouvement - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article64.html

    À une époque marquée par la mobilité mondiale et la multilocalité, la vie quotidienne et, dans beaucoup de cas, la subsistance sont de plus en plus déterminées par la possibilité ou l’impossibilité de se déplacer. Personnes, marchandises et idées « translocales », c’est-à-dire en mouvement, transforment les zones urbaines, les paysages, les territoires. Afin de faciliter l’analyse et la visualisation d’un espace-temps en mouvement, il convient d’adapter nos approches cartographiques. Que pouvons-nous alors apprendre des cartes de personnes en mouvement ?
    par Elisa T. Bertuzzo, ethnographe et urbaniste

    Version en anglais : http://www.imagomundi.fr/article12.html

  • En Palestine, trois formes d’accaparement du territoire - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article40.html

    Colonisation, occupation, annexion, ces trois façons de s’approprier l’espace et le territoire d’autrui reposent sur des dispositifs différents mais complémentaires, l’un pouvant préparer le terrain et les conditions d’application de l’autre. En fait, exploiter, opprimer et contrôler sont des pratiques généralement concomitantes. Trois lieux emblématiques dans les Territoires palestiniens occupés illustrent ces subtils processus d’accaparement, dont les traces sont parfaitement détectables dans le paysage : la zone industrielle de Barkan près de Naplouse, la vallée du Jourdain et Jérusalem-Est.
    par Johanna Schreiner

  • Les olives amères de Palestine - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article57.html

    Analyser le monde au prisme de la seule géopolitique risque de faire oublier la réalité bien concrète de l’existence de la société civile. Or, dans la guerre actuelle entre Israël et le Hamas, ce sont bien les sociétés civiles israélienne et palestinienne qui se retrouvent prises en étau et sacrifiées sur l’autel de la violence. Loin des guerres de déclarations entre personnes qui ne connaissent ni l’histoire israélo-palestinienne, ni le sort de la population palestinienne, nous présentons trois reportages signés Johanna Schreiner, parus en 2019 et 2020. Ils témoignent de la situation en Cisjordanie occupée et permettent de mieux comprendre un drame aux multiples facettes.

    Ce premier article date de décembre 2019. La rédaction a décidé de flouter les visages pour préserver l’anonymat des personnes.
    la rédaction

    Chaque année, aux mois d’octobre et de novembre, a lieu la récolte des olives en Palestine. À l’occasion de la cueillette, la violence de certains colons israéliens à l’égard des paysan·nes redouble d’intensité. Pour protéger un tant soit peu les familles de ces agressions, des bénévoles de la Terre entière viennent les assister. Cette saison, des actes de violence ont été commis à l’encontre des bénévoles mêmes. Voici quelques éléments pour tenter de comprendre une situation très problématique.
    par Johanna Schreiner

    Version en anglais : http://www.imagomundi.fr/article58.html

    • « Je suppose qu’il en est de même dans les autres pays, mais au Proche-Orient et en #Israël, en raison de la situation, l’endoctrinement est très fort. Beaucoup d’Israélien·nes et de Palestinien·nes prennent pour argent comptant ce qu’on leur raconte. Le seul moyen de vraiment comprendre la situation est de s’informer soi-même et d’aller à la rencontre des Palestinien·nes, de nous intéresser à leurs luttes.

      Moi, je fais partie de la jeune société israélienne versée dans la technique et les sciences. En tant que personne rationnelle, j’aborde les questions politiques de façon pragmatique, par une démarche empirique. En tant que laïc, je porte sur les questions raciales, nationales et religieuses, toutes trois fortement imbriquées dans l’imaginaire israélien, un regard rationnel et moins émotionnel. Bien sûr, c’est aussi en tant qu’être humain que je m’engage, ce qui va au-delà des questions morales du bien et du mal. J’ai lu comment, il y a plusieurs mois, à Kufr Kadum, des militaires ont tiré dans la tête d’Abd a-Rachman, un enfant de 9 ans. Non seulement je sais que cela est « mal », mais je suis aussi triste, frustré, horrifié de ce que nous faisons... je suis en colère... Ce qui dicte ma démarche, c’est la volonté de faire tomber les murs de la ségrégation, de la peur et du ressentiment, autant que de venir en aide aux personnes privées de leurs droits.

      Je me demande, bien sûr, pourquoi tant de jeunes laïques et « rationnels » comme moi ne se sentent pas concernés par la question israélo-palestinienne et ne s’engagent pas dans une résistance douce et non-violente contre l’occupation et les injustices. C’est que beaucoup (ou : un nombre juste suffisant pour maintenir le statu quo) profitent tout simplement de la situation instaurée par 52 années d’#occupation et n’ont même pas conscience qu’elles contribuent au maintien de cette occupation. Les enfants des classes les plus instruites et des classes socio-économiques supérieures s’enrôlent dans les unités de renseignement de haute technologie de l’armée. Peu après leur service militaire, ils peuvent trouver des emplois bien rémunérés dans des entreprises de la high tech, ou même démarrer leur propre entreprise (de fait, une grande partie des start-ups israéliennes sont développées par d’anciens soldats de ces unités). Alors, pourquoi remettre en question une situation si confortable ? Après, il y a celles et ceux d’entre nous qui se consacrent corps et âme à leurs études ou à leur carrière, qui s’y épanouissent, qui y trouvent un sens à leur vie et sont tellement accaparé·es par leur projet que ce qui se passe tout autour est invisible à leurs yeux… Je n’en fait pas partie, moi, je me sens libre de m’occuper d’autre chose que de mes études ou de mon avancement professionnel.

      #Palestine #territoires_occupés #colons #palestiniens #Tsahal

  • Lire un Isotype : Réguler le marché par la destruction - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article60.html


    L’Isotype (International System Of TYpographic Picture Education) est une méthode graphique de représentation de données économiques et sociales à partir de pictogrammes. Notre série « Lire un Isotype » vous explique le fonctionnement de ce langage visuel à partir de différents exemples. Après la carte des zones végétales de la Terre, voici un graphique sur le commerce du café au Brésil dans les années 1930.
    Par Nepthys Zwer

  • Quand Nantes sera sous les eaux...
    https://www.imagomundi.fr/article59.html

    Nous étions 9, ce vendredi 15 septembre 2023 à la [Géothèque->https://lageothequelibrairie.com, pour réaliser une carte sur la potentielle montée des eaux en région nantaise. 9 personnes qui ne se connaissaient pas, mais qui avaient pour objectif de réfléchir à une carte collective à réaliser en 3h30 seulement. Cet atelier de cartographie collective était animé par Nepthys Zwer. par Benoît Albert, libraire-voyageur indépendant L’atelier démarre par un tour de table : chacun·e de nous exprime ses (...) #Articles

    https://lageothequelibrairie.com
    https://archive.org/details/dr_world-physical-land-hemisphere-water-hemisphere-magnetic-declination-la-


    https://www.perrinremonte.com/bretagne70m
    https://www.youtube.com/watch?v=ftENb_WCOtg&list=PLPgzNO04ifEykVU3LFDf8KYir5Yp0kL7s&index=3

    http://www.nathaliekopp.com
    https://leplan.studio
    https://pol-n.org/%C3%A9v%C3%A8nement/invitation-a-lenquete-pour-des-reprises-de-terre/#
    https://www.youtube.com/watch?v=BXf1j8Hz2bU

  • Le son des cartes – un voyage de 40 000 kilomètres - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article56.html

    Le son des cartes – un voyage de 40 000 km – est un spectacle en images et en sons qui associe des images cartographiques avec un piano et des voix. Il est né de la collaboration entre un historien de la cartographie, directeur de recherche au CNRS – Jean-Luc Arnaud – et une pianiste – Hélène Pereira –, professeur de conservatoire et performeur. Ils combinent leurs compétences et leurs savoir-faire, suivant une approche à la fois sensible et scientifique, pour organiser des performances dont les cartes constituent le centre.
    par Jean-Luc Arnaud, Université d’Aix-Marseille, CNRS, Telemme, Aix-en-Provence

  • Partition cartovidéographique
    https://visionscarto.net/partition-cartovideographique

    Explorations visuelles et sonores autour d’un méridien Fondation Camargo, Cassis, 9 avril 2022. Lorsqu’une pianiste — Hélène Pereira — rencontre un historien de la cartographie — Jean-Luc Arnaud —, tout peut arriver. Elle, spécialiste de musique de création, écrit et interprète des partitions graphiques ; lui, directeur de recherches au CNRS, développe depuis plusieurs années une activité de plasticien relative à la monstration des documents cartographiques. Se proposant de considérer les cartes comme des (...) #Billets

  • Les femmes autochtones du Brésil luttent pour leurs terres
    https://www.imagomundi.fr/article55.html

    Du 11 au 13 septembre 2023, des femmes autochtones venues de tout le Brésil se réuniront à Brasilia pour manifester contre l’expropriation en cours de leurs terres ancestrales. par la rédaction Marco Temporal Não ! (Non au marco temporal !) Ces derniers mois, les manifestations se sont multipliées dans tout le Brésil contre la loi PL 490, dite du « marco temporal », qui vise à rendre plus difficile la reconnaissance légale des territoires autochtones. Elle fixe notamment au 5 octobre 1988 la date (...) #Articles

    https://anmiga.org
    https://orangotango.info/solidaritat-mit-dem-marsch-indigener-frauen-in-brasilia-und-mit-dem-ka

  • La biographie visuelle d’Otto Neurath : l’Isotype au service de la cartographie - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article29.html

    Les cartographes au service du public était l’un des titres qu’Otto Neurath (1882-1945) envisageait de faire paraître dans une série de livres d’images Isotype. En raison de son décès, cette série n’a jamais vu le jour. L’ouvrage qui devait l’inaugurer, Des hiéroglyphiques à l’Isotype, resté inédit du temps de son vivant, a paru aux éditions B42 dans sa version française [1]. C’est l’occasion pour nous de revenir sur le rapport qu’entretient l’Isotype avec les cartes.
    par Nepthys Zwer, historienne de l’œuvre d’Otto Neurath et de l’Isotype

  • La biographie visuelle d’Otto Neurath : l’Isotype au service de la cartographie
    https://www.imagomundi.fr/article29.html

    Les cartographes au service du public était l’un des titres qu’Otto Neurath (1882-1945) envisageait de faire paraître dans une série de livres d’images Isotype. En raison de son décès, cette série n’a jamais vu le jour. L’ouvrage qui devait l’inaugurer, Des hiéroglyphiques à l’Isotype, resté inédit du temps de son vivant, a paru aux éditions B42]. C’est l’occasion pour nous de revenir sur le rapport qu’entretient l’Isotype avec les cartes. par Nepthys Zwer, historienne de l’œuvre d’Otto Neurath et de (...) #Articles

    https://editions-b42.com/produit/des-hieroglyphiques-a-lisotype

  • Bouts de Bois, d’Agnès Stienne : Que savez-vous d’eux ? - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article52.html

    Paru en mai 2023 dans la collection Zones des éditions La Découverte, Bouts de Bois. Des Objets aux Forêts invite à découvrir ce qui se cache derrière les objets en bois de notre quotidien et ce qu’ils révèlent de notre usage du monde. Pour Agnès Stienne, artiste plasticienne et cartographe, chacun de ces objets familiers est l’ombre d’un être vivant merveilleux : un arbre. Un arbre, dont nous ignorons à peu près tout…
    par la rédaction

  • À la recherche de la maison de Farouk (dans le Golan occupé) - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article53.html

    De-Colonizer est un centre de recherche alternatif sur la Palestine/Israël visant à apporter à un large public de nouvelles connaissances et de nouveaux outils de recherche. Son but est de proposer, à partir d’exemples concrets, une lecture des réalités socio-politiques différente de celle de la narration israélienne officielle. L’équipe a ainsi réalisé la carte Colonialism in destru(A)ction, qui montre toutes les localités détruites en Palestine et en Israël depuis le début de l’immigration sioniste (à la fin du XIXe siècle). Elle a aussi mis au point une méthode pour localiser une maison détruite à Mansura, village disparu du Golan occupé.
    par Éléonore Merza et Eitan Bronstein Aparicio

  • #De-Colonizer

    De-Colonizer is a research and art laboratory for experimenting and creating tools aimed at enabling those who live/who want to live in this land (Palestine/Israel) to share it.

    https://www.de-colonizer.org

    (source trouvé dans le livre Cartographie radicale. Explorations , de @nepthys et @reka :
    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

    #cartographie #visualisation #Israël #Palestine #destruction

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    des mêmes auteur·es, voir, sur @visionscarto :
    À la recherche de la maison de Farouk (dans le #Golan occupé)

    De-Colonizer est un centre de #recherche alternatif sur la Palestine/Israël visant à apporter à un large public de nouvelles connaissances et de nouveaux outils de recherche. Son but est de proposer, à partir d’exemples concrets, une lecture des réalités socio-politiques différente de celle de la narration israélienne officielle. L’équipe a ainsi réalisé la carte Colonialism in destru(a)ction, qui montre toutes les localités détruites en Palestine et en Israël depuis le début de l’immigration sioniste (à la fin du XIXe siècle). Elle a aussi mis au point une méthode pour localiser une maison détruite à Mansura, village disparu du Golan occupé.

    https://visionscarto.net/la-maison-de-farouk

    ping @cede