• Huit mois d’attente et une demande satisfaite mais partiellement seulement. Le 13 janvier dernier, Olivier Marleix, député LR d’Eure-et-Loir, a enfin reçu les résultats des élections municipales par nuances politiques qu’il réclamait depuis le scrutin du 15 mars 2020. Surpris par l’absence de ces données sur le site du ministère de l’Intérieur, l’élu s’était alors tourné en vain vers le premier ministre, Édouard Philippe, pour lui demander de réparer les choses au motif que la comptabilisation nationale de ces résultats était « habituellement » affichée publiquement Place Beauvau lors des soirées électorales. Déjà, même si la pandémie commençait à bousculer la vie politique, Olivier Marleix voyait cette absence comme une « manoeuvre » trahissant une « volonté délibérée de dissimuler aux Français l’ampleur de la claque prise par La République en marche » .

      Finalement, la précieuse pièce jointe contenant ces chiffres nuancés s’est affichée le 13 janvier dans un e-mail adressé au député depuis le ministère de l’Intérieur, suivi d’une lettre de Gérald Darmanin. Dans ce courrier, le ministre note la démarche de Marleix auprès de la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs), précise que les informations demandées « ont bien été publiées » dans les communes de plus de 3 500 habitants mais reconnaît la justesse de l’observation : « Il est vrai que ces données n’ont pas été publiées de manière agrégée sur le site du ministère. » Les informations fournies au parlementaire n’étaient toujours pas visibles vendredi sur le site du ministère.

      Dans sa lettre, au-delà du fichier de résultats remis, Darmanin renvoie l’élu vers la « plateforme ouverte des données publiques françaises data.gouv.fr » mais sa réponse est une pirouette car même les curieux les plus habiles en informatique auront du mal à en extraire un tableau synthétique, comme celui de 2014 présentant clairement les scores « France entière » pour les 17 nuances ayant participé au scrutin. « En voyant ces chiffres, où LREM atteint seulement 2,22 % sous ses propres couleurs, on comprend bien pourquoi le pouvoir n’est pas pressé de les diffuser. En réalité, cela révèle l’échec d’un ancrage politique qui ne parvient pas à bousculer le paysage local. Autant, il y a une marque Macron, autant ces municipales montrent la grande difficulté pour son parti à exister » , juge Olivier Marleix.

      Risques politiques d’un report

      En décembre 2019, le député avait bataillé ferme contre la « circulaire Castaner » diffusée aux préfets trois mois avant les municipales. Dans ce document, le prédécesseur de Gérald Darmanin avait demandé de réserver l’attribution des nuances politiques aux communes de plus de 9 000 habitants. L’initiative avait suscité un vent de colère à droite comme à gauche. À la suite des recours engagés contre cette circulaire par LR, DLF, le PS et le PC, le Conseil d’État a suspendu la décision de Castaner après avoir jugé qu’elle portait atteinte à « l’objectif d’information de citoyens » . Olivier Marleix s’était réjoui de cette suspension, estimant pour sa part que la « tentative » des macronistes avait révélé « la peur panique du pouvoir face au camouflet annoncé » des municipales.

      Le document transmis par le ministère peut être analysé en isolant cinq blocs : gauche (des communistes aux écologistes, 36,66 %), centre (LREM, MoDem et alliés, 15,98 %), droite (UDI, LR, Debout La France, 33,71 %), extrême droite (3,33 %) et listes sans étiquette et « gilets jaunes » rassemblées sous « divers/autres » (10,32 %). « La gauche profite du sursaut écologiste, la droite affiche une certaine stabilité et les Marcheurs ne permettent pas au bloc centre de faire une réelle percée... D’où le fait, sans doute, qu’ils ne sont pas impatients de participer aux prochaines élections territoriales » , anticipe encore l’élu, convaincu que le gouvernement s’est battu pour maintenir la clause de revoyure en avril dans le but de se laisser la possibilité de reporter les régionales et les départementales au-delà du mois de juin. Cette clause a été envisagée en cas de rebond épidémique mais, récemment, devant les sénateurs, Jean-Louis Debré, auteur d’un rapport commandé par le gouvernement sur l’organisation des prochains scrutins, a mis en garde face aux risques politiques d’un tel report.

      En attendant, Olivier Marleix somme le gouvernement de se plier aux « bases réglementaires » en mettant à la portée de tous les Français les résultats des municipales. Cette photographie du paysage politique lui semble « fort utile pour la démocratie » .

  • Sister Rosetta Tharpe, l’âme sœur du rock
    https://pan-african-music.com/black-history-month-rosetta-tharpe

    Inspiratrice méconnue de Chuck Berry ou Elvis, cette chanteuse gospel et guitariste virtuose a longtemps été oubliée par l’Histoire avant qu’un récent revival ne lui rende enfin justice, près de quarante ans après sa mort.

    https://www.youtube.com/watch?v=Y9a49oFalZE

    #musique #Rosetta_Tharpe #rock #gospel #guitare #femmes #Histoire

  • Épuration Milice Haute Savoie - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Gvky2Y0k9j4

    Excellent documentaire (2012) sur le déroulement en Haute-Savoie de la guerre civile franco-française pendant la seconde guerre mondiale avec témoignages de survivants des deux bords.

    Dans sa description de la vidéo, l’auteur se dit opposé à la colonisation de la Savoie par la France et défend les aspects « lumineux » de la Milice mais cela ne ressort pas de son documentaire ; au contraire…

  • Richard Horton, Le COVID-19 n’est pas une pandémie, 2020

    Le #COVID-19 n’est pas une pandémie ; il s’agit d’une #syndémie.
    Le nombre total de personnes vivant avec des maladies chroniques est en augmentation.
    La recherche d’une solution purement biomédicale au COVID-19 échouera.

    Traduction française :
    https://sniadecki.wordpress.com/2021/02/09/horton-syndemie-fr

    Version originale :
    https://sniadecki.wordpress.com/2021/02/09/horton-syndemic-en

  • Anticor : le gouvernement a bien cherché à connaître le nom du plus gros donateur de l’association
    https://www.capital.fr/economie-politique/anticor-le-gouvernement-a-bien-cherche-a-connaitre-le-nom-du-plus-gros-donat

    Contrairement à ce qu’a soutenu le cabinet du Premier ministre, le gouvernement a bien réclamé à l’association #Anticor l’identité de son plus gros donateur, dans le cadre de sa demande d’agrément. Une exigence pourtant irrégulière selon un avis de la CNIL.

    « Après avoir traîné le plus possible, mis la pression pour connaître le nom des donateurs puis menti en le niant, #Castex doit se prononcer aujourd’hui sur l’agrément d’Anticor.
    Une chose est claire, ce gouvernement préfère la corruption à la transparence... »

  • Et soudain 24h Pujadas se justifie en inventant la « moyenne glissante sur 24 heures » :
    https://twitter.com/24hPujadas/status/1357284018266513410

    Vous avez été nombreux à réagir à notre chronique du mardi 4 février sur la baisse des cas dans le monde et dans la majeure partie des pays. Beaucoup ont souligné l’incohérence des courbes diffusées. (1/6)

    Nous reconnaissons que le choix des cas quotidiens n’était peut-être pas le meilleur. Si certains ont pu croire que nous cherchions à faire passer un message ou à démontrer par tous les moyens une baisse qui n’existerait pas, sachez que c’est faux. Et la baisse continue. (2/6)

    En moyenne glissante, sur 24 heures (moyenne glissante du 3 février vs 2 février), elle est de -3% aux Etats-Unis, -3% au Mexique, -6% au Japon, -7% au Portugal… (3/6)

    … -4% en Espagne, -2,4% en Italie, -4% en Allemagne, -3,8% en Grande-Bretagne, -2,2% au Brésil et -8,5% en Afrique du Sud (Source : Our World in Data). (4/6)

    Un dernier mot pour vous dire que nous resterons toujours ouverts aux remarques et critiques tant qu’elles sont formulées dans le respect. Discutons, dialoguons, débattons. Les réseaux sociaux sont de superbes outils lorsqu’ils le permettent. (5/6)

    Et réjouissons-nous lorsqu’il y a lieu autant que nous nous inquiétons lorsque c’est justifié également.
    bit.ly/3cEKVAR

    La rédaction de ’24h Puajdas’. (6/6)

    Et ils en sont tellement fiers que c’est le touit épinglé sur leur page Twitter depuis 2 jours.

  • Un sondage sur l’instruction en famille interroge la loi séparatisme

    « Le sondage porte sur 3654 familles et 6 294 enfants c’est à dire qui est très représentatif de ces familles. »

    « La grande majorité des familles (83%) ne déclarent aucune pratique religieuse ce qui est une réponse à l’argument gouvernemental qui assimile terrorisme et IEF. »

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2021/02/09022021Article637484497483950639.aspx

    #loi_séparatimse #grand_blabiboulga #blabiblanquer #éducation #ief #loi_séparatismes

    • Brèves de presse
      @Brevesdepresse
      🔴 🇲🇫 FLASH -L’indice de démocratie est en recul en #France selon l’étude annuelle de The Economist qui se base notamment sur le pluralisme, les libertés civiques & le fonctionnement du gouvernement. La France est désormais reléguée dans la catégorie des « démocraties défaillantes ».

    • Intéressant comme une énigme crypto dans Spirou, mais le commentaire « using a single symbol » est trompeur car chaque nombre est l’assemblage de 4 symboles (unités en haut à gauche, dizaines en haut à droite, centaines en bas à droite, milliers en bas à gauche) reliés par une barre verticale. Tout pareil, en somme, que si nos 4 chiffres 1923 étaient reliés par une barre horizontale.

    • il y a un lien évident avec le système utilisé depuis l’Antiquité gréco-romaine pour compter sur ses doigts jusqu’à 9999, resté en usage jusque au XVIè siècle avec le triomphe des chiffres arabes qui a balayé ce système véritablement millénaire.

      cf. https://seenthis.net/messages/322631

      et le système en question (pas très lisible)

      (bien noter la différence entre 1 et 7 : dans le premier cas, le petit doigt est replié pour que son extrémité touche la base du doigt, dans le deuxième il vient franchement sur la paume ; idem pour les autres doigts)

      à l’époque, 2014 déjà …, je m’étais un peu entrainé à pratiquer, au début ça demande de mobiliser des muscles de la main totalement inutilisés actuellement, on finit par s’y faire, mais le début est laborieux

      depuis, j’ai tout perdu …

    • rapidement :
      • les nombres de 1 à 9 sont réalisés par les positions des doigts 3, 4 et 5 de la main gauche
      – représentés dans le système cistercien par la partie en haut à droite de la barre verticale

      • les nombres de 10 à 90 par les doigts 1 et 2 (pouce, index) de la main gauche
      – partie en haut à gauche de la barre

      et ça fonctionne de la même manière pour la main droite, dont les doigts 1 et 2 codent les centaines et les doigts 3 à 5 les milliers, en miroir de la main droite

      les moines cisterciens n’ont pas inventé un système de numération, ils ont adapté (la systématisation des positions de 1 à 9, quelle que soit le rang (unités, dizaines, centaines ou milliers) à une symétrie près et transcrit un système attesté depuis environ le Ve ou IVe siècle avant l’ère chrétienne et qui a traversé les âges inchangé pendant pratiquement deux millénaires

      les commerçants et changeurs qui utilisaient couramment ce sytème devait avoir des images mentales des nombres associés aux positions physiques des doigts qu’il était probablement relativement aisé ensuite d’associer aux symboles de la transcription

      EDIT : oups, j’ai été un peu vite, entre droite et gauche. Corrigé…

  • Un article relatant un fait divers sur fond d’espionnage qui pourrait paraître rocambolesque. Sauf que en l’occurrence, nous avons affaire à une nouvelle dérive mafieuse de l’état français sous l’emprise de ses factieux services policiers et paramilitaires. Toute similitude avec un grand pays d’Amérique Centrale serait évidemment fortuite.

    INFO FRANCEINFO. Tentative de meurtre par des militaires de la DGSE : le commanditaire présumé arrêté
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/tentative-de-meurtre-par-des-militaires-de-la-dgse-le-commanditaire-pre

    Deux « cambrioleurs » qui appartiennent à la DGSE

    Placés en garde à vue, les deux « cambrioleurs » revendiquent aussitôt leur appartenance à la DGSE. Vérification faite, ils disent vrai : ces caporaux, Pierre B. et Carl E., sont bel et bien affectés à la surveillance de la base de Cercottes, dans le Loiret, le centre parachutiste d’entraînement spécialisé du service Action. Ils répondent aux pseudos d’Adelard et Dagomar. La suite est à peine croyable.

    Si Adelard et Dagomar étaient en planque à Créteil ce matin-là, c’était de leur propre aveu pour… assassiner une femme, coach en entreprise, en raison des liens qu’elle entretient − selon eux − avec le Mossad, les services secrets israéliens. Une mission « homo » dans le jargon de l’espionnage, une opération en théorie prohibée sur le sol français. Ils ont songé à l’empoisonner, à la jeter d’un pont, à poser une bombe sous sa voiture ou encore à simuler un accident de la circulation. Pour organiser le guet-apens du 24 juillet, à proximité de son domicile, ils avaient pris soin de placer une balise sous la voiture de leur cible.

    #DGSE #barbouzeries

    • Tentative de meurtre par des militaires de la DGSE : le commanditaire présumé mis en examen après ses aveux
      https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/info-franceinfo-tentative-de-meurtre-par-des-militaires-de-la-dgse-troi

      Pendant six mois d’enquête, le cercle des opérationnels demeure étanche. Jusqu’au témoignage capital de la compagne de l’un des #barbouzes présumés. Le 21 janvier, cette dernière évoque le rôle central d’un homme qui fait le lien entre les tueurs et le commanditaire. A la lumière de ses déclarations, se dessine un deuxième cercle, encore plus confidentiel que le premier : un petit groupe qui fréquente le milieu de la franc-maçonnerie à Puteaux (Hauts-de-Seine). Comme cet ancien policier de la DCRI (l’ancêtre de la DGSI), qui a créé sa société et bourlingue de temps à autre en Afrique. Celui-ci reconnaît avoir mis en œuvre deux contrats pour intimider Marie-Hélène Dini. Le premier consistait en une violente agression, en octobre 2019, déguisée en vol de sac. Et le second visait à la supprimer purement et simplement. En l’empoisonnant, en la pulvérisant dans une attaque à la bombe, en l’écrasant en voiture ou en la jetant d’un pont. C’est finalement la bonne vieille méthode de l’assassinat par balle qui, de sous-traitant en sous-traitant, aurait été retenue par les deux tueurs recrutés pour l’occasion au sein de la DGSE.

      Le commanditaire présumé, personnage très en vue dans le petit milieu des formateurs en entreprise, est arrêté à son tour vendredi 29 janvier. Selon nos informations, il reconnaît dans un premier temps avoir demandé une « simple » mission de surveillance. Le mobile ? En créant, en 2019, un syndicat professionnel dont dépendront les labellisations, cette dernière risquait de le priver de revenus financiers. Mais ce n’est pas tout.

      La piste d’un homicide ?

      L’enquête ouvre bien d’autres perspectives : lors de ses auditions, l’un des protagonistes affirme avoir organisé la #liquidation d’un homme qui tardait à payer ses dettes. Le corps de la victime, abattue dans son garage, serait enterré quelque part dans une forêt francilienne. Une piste prise au sérieux par les enquêteurs, selon nos informations.

  • VIDEO. En 1986, le premier témoignage télévisé d’une victime d’inceste suscitait des réactions sidérantes
    https://www.francetvinfo.fr/sante/enfant-ado/video-en-1986-le-premier-temoignage-televise-d-une-victime-d-inceste-su

    C’était en 1986, et c’était une première en France : une victime d’inceste témoignait à visage découvert à la télévision. Dans une émission phare de l’époque, Les Dossiers de l’écran, Eva Thomas racontait le viol perpétré par son père quand elle était âgée de 15 ans. Elle en avait alors 44. Pour « Envoyé spécial », elle a accepté de revoir cette émission.

    Cette interview, elle l’a donnée à une époque pas si lointaine, et pourtant tellement différente... Ce soir-là, au standard de l’émission, les réactions des téléspectateurs étaient nombreuses, et beaucoup susciteraient aujourd’hui l’indignation sur un plateau.

    Comme les propos de ce médecin : « Je suis amoureux de ma fille adoptive, ma famille le sait, l’accepte. Pourquoi semez-vous la zizanie dans les familles ? » Ou ceux de cet ingénieur : « J’ai des relations quotidiennes avec ma fille de 13 ans, pourquoi empêchez-vous les gens d’être heureux ? » Ou encore ceux d’un agent technique : « Où commence et finit l’inceste ? J’ai une fille de 10 ans, que j’aime caresser, et je me demande si mes pulsions sont coupables. »

    Ces paroles qui résonnent aujourd’hui d’une façon choquante l’avaient-elles étonnée il y a presque quarante ans de cela ? « Dans le contexte de l’époque, pas tellement », répond Eva Thomas.

    Sur le plateau, le surprenant discours d’un médecin gynécologue
    En plateau, le 2 septembre 1986, elle insistait après ces « témoignages » sur la toute-puissance du parent face à l’enfant, qui peut le laisser « se bercer d’illusions », répétait que, en cas d’inceste, « l’enfant subit toujours une violence ». Et alors qu’elle se tournait vers un invité en quête de son approbation, elle entendait un discours particulièrement surprenant, celui d’un médecin gynécologue, renommé à l’époque (et aujourd’hui décédé).

    Réfutant le terme de « violence », le médecin préférait parler « de persuasion, de tendresse, et même de jeux de séduction ». Plusieurs de ses patientes lui avaient raconté leur première relation incestueuse, affirmait-il, « dans des conditions... ’romantiques’ : feu de bois, musique, tendresse… Et une des caractéristiques essentielles de ces victimes de l’inceste, appuyait-il, c’est qu’elles sont… elles crèvent de tendresse ».

    Sidérée, en écoutant de nouveau l’intervention de ce médecin, par « la confusion qu’il organise dans son discours », Eva Thomas rappelle encore une fois que « une relation sexuelle d’un adulte sur un enfant, ce n’est jamais de la tendresse. C’est un crime, point ».

    Extrait de « Inceste : le combat d’Eva », un témoignage diffusé dans « Envoyé spécial » le 21 janvier 2021.

    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/envoye-special-du-jeudi-21-janvier-2021_4240645.html

    • Comme beaucoup j’attends depuis longtemps ces excuses comme un acte adulte et juste.
      Et je suis au désespoir pour toutes celleux qui subissent encore les « dommages collatéraux » de cette colonisation, et je me demande combien de générations vont continuer d’être humiliées parce que la france refuse de reconnaitre ses responsabilités ?
      Tant que la France n’aura pas regardé en face ses horreurs commises en Algérie et fait son mea-culpa, le terrain de la politique intérieure restera miné et rien ne pourra avancer vers l’intelligence.
      Macron le crétin en est la preuve même, et le racisme de toute l’organisation sociale, de l’urbanisme au taux de chômage, continue de se déployer avec la police française à la manœuvre.
      Je suis triste pour mes ami·es d’origine algérienne né·es en france tout comme pour les traumatisés de la guerre, mon oncle soldat durant la guerre et qui refuse d’en parler, mon beau-père soldat dans les tirailleurs qui a disparu abandonnant ses trois enfants en bas âge parce que devenu violent au retour de l’Algérie.
      Toute cette haine qui perdure dans la croyance de la supériorité raciale française qui a prévalut à la colonisation et à l’enrichissement de certains, il serait bien temps de s’en excuser.

    • Comme je te l’avais dit, la conquête de l’Algérie est peu documentée, et très mal connue. Alors que ce fut une boucherie. A lire les manuels scolaire, on a l’impression d’une installation presque pacifique dans un pays presque vide. Ce ne fut évidemment pas le cas mais on a bati une légende dorée allant plus ou moins dans ce sens puisque le meilleur et le plus grand lycée d’Alger s’appelait lycée Bugeaud.
      Après formuler des excuses, je ne sais pas si ça a vraiment un sens, pour la conquête s’entend, mais on pourrait au moins faire en sorte que l’enseignement de l’histoire soit correct (et envisager des poursuites au civil pour les mecs qui racontent objectivement n’importe quoi à la télé)

    • Effectivement, surprenant J.-M. Aphatie, à son tout meilleur.

      La référence à l’Argentine est bien venue : il est notoire que ce sont des militaires français, anciens de l’Algérie, qui ont « théorisé » les bases de la contre-insurrection (on dit maintenant à l’états-unienne Coin). David Galula a été LA référence pour les états-uniens et pour les militaires d’Amérique latine aux premiers rangs desquels les Argentins.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Galula

    • Selon ce post LinkedIn qui devient viral sur Facebook, la France a envoyé ces 60 camions de police pour soutenir la répression des manifestations en cours en #Tunisie.
      https://twitter.com/MedDhiaH/status/1353066462848507905


      https://www.linkedin.com/posts/marseille-manutention-roro-terminal_cette-semaine-marseille-manutention-te
      https://www.arquus-defense.com/fr
      On ne change pas une équipe qui gagne !

      Les camions étaient non seulement importés de France mais aussi fabriqués en France par Arquus, le principal fournisseur de l’armée française. Le producteur est anciennement connu sous le nom de Renault Trucks Defense. L’entreprise appartient au groupe suédois Volvo.

      #marchands_de_canons

    • https://www.sudouest.fr/2021/01/24/bugeaud-l-assassin-jean-michel-apathie-veut-que-la-france-demande-pardon-au

      "Bugeaud, l’assassin" : Jean-Michel Apathie veut que la France demande pardon aux Algériens


      Frilosité sur le sujet en Périgord

      Au fil de son réquisitoire (validé par Pascal Blanchard pour sa justesse historique), Jean-Michel Apathie s’est encore une fois prononcé pour "déboulonner" le maréchal colonisateur #Bugeaud, "figure de cette barbarie" et "assassin", en demandant que la Ville de Paris débaptise l’avenue qui porte son nom. La Dordogne, où il possédait une propriété à Lanouaille et fut maire d’Excideuil, est plus prompte à célébrer la figure du "soldat laboureur" à l’origine des comices agricoles. Aucun élu, y compris la nouvelle maire socialiste de Périgueux Delphine Labails, ne se s’est prononcé pour débaptiser les lieux célébrant Bugeaud ou retirer ses statues.

      “Nous, Français, avons martyrisé un peuple pendant un siècle.”
      Pour @jmaphatie, la France doit présenter des excuses aux Algériens. #Clhebdo pic.twitter.com/a2mhqoitJ5
      — C l’hebdo (@clhebdo5) January 24, 2021

      Bugeaud (1784–1849) était l’un des militaires chargé de la conquête de l’Algérie en 1844–1845. Nommé gouverneur général, il y a pratiqué « les enfumades » (mort par enfumage d’Algériens enfermés dans des grottes). Sur ses consignes, « plus de 1 000 hommes, femmes et enfants de la tribu des Ouled Riah qui s’étaient réfugiés avec leur bétail dans une grotte du Dahra, près de Mostaganem », en 1845, ont par exemple été asphyxiés.

    • Guerre d’Algérie : qui est Ali Boumendjel, à qui le rapport Stora recommande de rendre hommage ?
      par Chloé Leprince - france Culture
      https://www.franceculture.fr/histoire/guerre-dalgerie-qui-est-ali-boumendjel-a-qui-le-rapport-stora-recomman

      Le rapport sur “les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie de 2021" remis le 19 janvier 2021 à Emmanuel Macron par l’historien Benjamin Stora avait pour objectif officiel de "regarder l’histoire en face" d’une "façon sereine et apaisée" afin de "construire une mémoire de l’intégration". La ligne de crête choisie par Benjamin Stora est celle de la reconnaissance à défaut de "repentance" (ou d’excuses). Pour ça comme pour réanimer la volonté politique en berne, il faut des figures. Et l’une des 22 propositions que compte le rapport Stora (que vous pouvez consulter ici) consiste justement à renflouer, côté français, la #mémoire d’une personnalité importante de la guerre d’Algérie, Ali Boumendjel : l’historien suggère à Emmanuel Macron de reconnaître que l’armée française a assassiné l’avocat et dirigeant nationaliste algérien en 1957.

      Avec cette recommandation, Benjamin Stora met en exergue un dossier essentiel, et laborieux : celui des disparus de la guerre d’Algérie, et en particulier des milliers d’hommes, de frères, de maris, de pères ou d’oncles des Algériens et des Algériennes d’aujourd’hui, qui ont disparu un jour. Ce fut particulièrement le cas dans une période du conflit que l’on appelle “la bataille d’Alger”, et qui correspond à l’année 1957, lorsque le pouvoir civil des représentants de la France métropolitaine en territoire algérien a été confisqué par les militaires. Et en particulier, par des parachutistes. De cette époque demeure la trace d’une impuissance de la justice et de l’administration civile à faire respecter le droit et, en miroir, celle d’une impunité immense. De cette époque, reste, surtout, une mémoire béante dans des centaines de familles où l’on n’a rien su de ses morts. Et un besoin d’histoire.

      https://information.tv5monde.com/afrique/rapport-stora-la-famille-du-militant-assassine-ali-boumendjel-

      « Je crois que les responsables politiques français ne mesurent pas à quel point des familles entières ont été dévastées par les mensonges d’Etat », souligne aujourd’hui la nièce du militant assassiné. Elle aimerait que l’on reconnaisse que « le colonialisme est une atteinte à la dignité humaine au même titre que la Shoah et l’esclavage ».

      « La réhabilitation (d’Ali Boumendjel) est une approche de la vérité. C’est bien, à condition que l’on reconnaisse qu’il a été sauvagement torturé durant des semaines et que son assassinat a été masqué en suicide », dit-elle du rapport Stora.

      « Mais pourquoi le singulariser ? Il faut la vérité pour tous. Célèbres ou anonymes. Pourquoi ne pas célébrer le martyr inconnu ? ».

      #Guerre_d'Algérie #torture #histoire #décolonisation

    • Sur le rapport de Benjamin Stora : le conseiller contre l’historien, par Olivier Le Cour Grandmaison
      https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/280121/sur-le-rapport-de-benjamin-stora-le-conseiller-contre-l-historien

      Le Benjamin Stora historien a capitulé devant le Benjamin Stora devenu conseiller pour permettre au second de présenter à Emmanuel Macron un programme commémoriel congruent à ses desseins électoraux. Afin de ne pas heurter certains groupes mémoriels au mieux conservateurs, au pire réactionnaires, et justifier par avance, conformément aux desiderata du chef de l’Etat, l’absence de reconnaissance officielle des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés par la France, il fallait euphémiser ces derniers pour mieux rejeter cette revendication en faisant croire qu’elle est dangereuse, irresponsable et inutile.

    • Une histoire française. A propos du rapport Stora
      https://blogs.mediapart.fr/julien-cohen-lacassagne/blog/030221/une-histoire-francaise-propos-du-rapport-stora

      Benjamin Stora sait que l’histoire n’est jamais éloignée de la politique. Son style élégant et son érudition éclectique en ont aussi fait un authentique écrivain. Mais le dispositif d’une commande d’Etat interroge l’exigence d’indépendance qu’un intellectuel doit s’imposer. C’est parce que j’ai toujours aimé lire l’auteur de La Gangrène et l’Oubli que je lui adresse ici ma critique.

  • L’#encampement des #réfugiés aux #frontières de l’#Europe - Métropolitiques

    https://metropolitiques.eu/L-encampement-des-refugies-aux-frontieres-de-l-Europe.html

    L’attention médiatique pour la question migratoire se focalise sur la traversée de la Méditerranée et ses conséquences souvent dramatiques. Cet article éclaire les trajectoires des personnes exilées vivant dans les « centres d’accueil » du sud de l’Italie, devenus un secteur économique à part entière.

  • Hydrocarbures : le Turkménistan et l’Azerbaïdjan mettent fin à une dispute en #mer_Caspienne | Connaissances des énergies

    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/hydrocarbures-le-turkmenistan-et-lazerbaidjan-mettent-fin-u

    Le #Turkménistan et l’#Azerbaïdjan ont annoncé jeudi la prospection conjointe d’un gisement d’hydrocarbures en mer Caspienne, mettant ainsi fin à des années de désaccord, ce qui pourrait faciliter la construction d’un gazoduc turkmène vers l’Europe.

    Dans un communiqué, le ministère turkmène des Affaires étrangères a indiqué que les deux ex-républiques soviétiques avaient signé un mémorandum « sur la prospection, le développement et la mise en service du champ d’hydrocarbures Dostluk en mer Caspienne ». La présidence azerbaïdjanaise, dans une annonce similaire, a précisé que les chefs d’État des deux pays, Ilham Aliev et Gourbangouly Berdymoukhamedov, avaient échangé par vidéo-conférence pour sceller cet accord.

  • La Genèse selon Saint-Nelson ou "le dit de Blanquer"

    L’âme du monde éducatif, en cette veille de reprise sous Protocole Renforcé-Accru-Renforcé, est au bord de l’égarement.

    Il faut donc revenir aux textes fondamentaux pour comprendre comment on en est arrivé là :

    « Au commencement était le Verbe, alors le Ministre dit "On est prêt" et la lumière fut. Le Ministre vit que sa politique était bonne et il sépara le temps scolaire et il fit le "confinement" et il fit le "déconfinement". Et ce fut ainsi.

    Le site du CNED était informe et vide et l’enseignant·e errait dans les ténèbres. Le Ministre dit "Que 3 fichiers par niveau soient uploadés" et il appela cela "continuité pédagogique". Et ce fut ainsi. Et Le Figaro vit que cela était bon.

    Le Ministre vit que l’apprenant·e était au-dessus de l’abîme et le souffle du Ministre planait sur les médias. Alors le Ministre dit : "Que les connaissances se rassemblent sur l’écran 30 minutes par jour en un seul lieu" et il l’appela "Nation Apprenante". Et ce fut ainsi. Et FranceTV vit que cela était bon.

    Le Ministre vit que le distanciel au-dessus du firmament se noyait dans les eaux de la fracture numérique, alors le Ministre dit "Que foisonnent les connections et que se multiplie le matériel informatique". Et rien ne fut vraiment ainsi, mais il y eut une distribution de tablettes dans un quartier populaire et BFMTV vit que cela était bon.

    Le Ministre dit "Remplissez les salles de classe, soyez les maîtres de l’hybride et dédoublez les êtres vivants qui vont et viennent dans les établissements, selon leur espèce". Et ce fut ainsi. Et le Ministre l’appela "Protocole" et "2S2C". Et les êtres vivants, selon leur espèce, se multiplièrent pour écrire les premiers et animer les seconds, sans en être rétribués. Et Léa Salamé vit que cela était bon.

    Mais il apparut qu’aucune herbe n’avait poussé parce que le Ministre n’avait pas fait pleuvoir, alors le Ministre dit "Parce que tu as récriminé, enseignant·e, tu seras maudit·e parmi tou·tes les salarié·es. Tu iras cueillir des fraises tous les jours de ta vie, ton point d’indice restera sur la table et je prélèverai une côte de ton budget pour créer le SNU." Valeurs Actuelles vit que cela était bon et ce fut ainsi.

    Ainsi furent achevés les travaux du Ministre, il vit que cela était bon, que l’Éducation et le Sport étaient sains, et efficaces, et basés sur des faits fondés sur la Preuve Neuroscientifique, alors il sanctifia les statistiques favorables et il bénit toute l’œuvre de création qu’il avait faite.

    Ainsi furent achevés l’œuvre qu’il avait faite et tout son déploiement. Alors le JDD vit que cela était bon et le Ministre se reposa de toute son œuvre en Île-de-France. »

  • Ce que révèlent les archives de François Mitterrand sur le rôle de la France au Rwanda
    https://www.lemonde.fr/afrique/video/2021/01/16/ce-que-revelent-les-archives-de-francois-mitterrand-sur-le-role-de-la-france


    François Mitterrand et le président rwandais Juvénal Habyarimana le 7 octobre 1982 à Kigali, capitale du Rwanda.
    PIERRE GUILLAUD / AFP

    Selon le directeur de recherche au CNRS, « ces pièces viennent consolider un puzzle qui montre que Mitterand et un petit groupe de militaires (…) ont mené une politique qui a soutenu avant, pendant et après le génocide des Tutsi, les extrémistes hutu et les chefs de l’armée rwandaise ». « Ce soutien a été fait en connaissance de cause (…), c’est pour cela que cela s’appelle de la complicité de génocide », explique François Graner, alors que plusieurs documents montrent que la France a couvert la fuite des génocidaires et a continué à livrer des armes après les accords d’Arusha le 4 août 1993. Selon le chercheur, « l’intention de la France était de maintenir, à tout prix, le Rwanda dans la zone d’influence française ».

  • FAIRE PART

    Le Ministère de la Santé,

    La Direction Générale de la Santé,
    La Direction de la Santé Publique,
    Santé publique France,
    La Direction de la Haute Autorité de Santé,
    Les Directions des Agences Régionales de Santé,
    La Direction de l’Agence Nationale Sanitaire,
    La Direction de l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé,
    L’Agence Epidémiologie-France,
    Le Centre National de Recherche Scientifique en Virologie Moléculaire,
    L’Agence Nationale de sécurité du médicament et de la Santé,
    Le Conseil Scientifique de la Présidence de la République,
    Le Haut Commissariat de lutte contre les Epidémies,
    Le Haut Conseil de Veille Sanitaire,
    L’Agence Nationale de Sécurité de Logistique Médicale,
    Le Haut Conseil de Santé Publique

    ont le plaisir de vous annoncer la naissance du petit dernier :

    Le Haut conseil d’orientation pour la stratégie vaccinale

  • #Allo_Place_Beauvau - c’est pour un signalement final
    http://www.davduf.net/allo-place-beauvau-c-est-pour-un-signalement

    Après deux années, 992 signalements, des jours et des nuits, #Allo_Place_Beauvau s’arrête. Place à de nouvelles initiatives ! Quelques explications dans la vidéo ci-dessous et mille mercis chaleureux à tous ceux qui ont œuvré dans l’ombre, victimes, témoins et vidéastes. Source : Violences policières : « Evidemment qu’il y a un problème systémique » (Mediapart) Allo Place Beauvau

    / Une, Allo Place Beauvau, #Gilets_Jaunes, #Maintien_de_l'ordre

    https://www.mediapart.fr/journal/france/120121/violences-policieres-evidemment-qu-il-y-un-probleme-systemique

  • Comprendre la défiance envers le #vaccin pour sortir de l’épidémie de #Covid
    https://www.frustrationmagazine.fr/comprendre-la-defiance-envers-le-vaccin

    Ce n’est pas un hasard si les #femmes sont les plus inquiètes des effets indésirables – si l’on en croit l’étude de la fondation Jean Jaurès. Les scandales sanitaires les plus récents ont eu des femmes pour principales victimes. Le scandale du Mediator a provoqué des milliers de morts, majoritairement des femmes. Ce médicament commercialisé par le laboratoire Servier a été prescrit pendant 33 ans comme complément alimentaire à des personnes diabétiques alors même qu’il provoquait des atteintes cardiaques graves. La complicité des autorités sanitaires, le lobbying et les manipulations menées durant des décennies par le laboratoire ont depuis été largement prouvées et documentées.

    D’autres scandales ont eu principalement pour victimes des femmes : les prothèses mammaires commercialisées par l’entreprise française Poly Implant Prothèse se sont révélées défectueuses et dangereuses. Là encore, la complicité des autorités sanitaires a été prouvée et reconnue. Plus récemment, le scandale des implants contraceptifs Essure, commercialisé par Bayer, détruit la santé de milliers de femmes sans réelle action des autorités de santé. A chaque fois, le scénario est globalement le même : des femmes alertent leurs médecins sur les effets de leurs implants ou traitements et ne sont ni écoutées ni prises au sérieux. Ce qui fait dirent aux journalistes Delphine Bauer et Arianne Puccini, auteures d’une enquête sur le sujet, que « le souci des effets secondaires liés aux médicaments est une problématique très féminine ». Pour elles, l’avis des femmes est moins pris au sérieux que celui des hommes en matière de santé. Et leur corps est traité avec dédain par une corporation médicale encore très masculine.

  • 1925, guerre du Rif. L’alliance entre Pétain et Franco contre les insurgés marocains | Alain Ruscio
    https://orientxxi.info/magazine/1925-guerre-du-rif-l-alliance-entre-petain-et-franco-contre-les-insurges

    Dans un entretien donné à L’Express le 23 décembre 2020, Emmanuel Macron a expliqué : « Je me suis construit dans la haine, dans le rejet de l’esprit de défaite et de l’antisémitisme de Pétain, mais je ne peux nier qu’il fut le héros de 1917 et un grand militaire ». Le président français aurait pu pourtant rappeler sa contribution à l’écrasement des insurgés dans le Rif marocain en 1925. Avec tous les moyens de la barbarie « civilisée » et en alliance avec celui qui allait devenir le dictateur de l’Espagne : Francisco Franco. Source : Orient XXI

  • Comment la police veut combattre les black blocs , Jean-Marc Leclerc
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/comment-la-police-veut-combattre-les-black-blocs-20201218

    Des black blocs marchant devant un scooter en feu, lors de la manifestation des « gilets jaunes », le 12 septembre à Paris. Xeuhma/Hans Lucas via AFP

    ENQUÊTE - Le combat qui s’engage pour tenter de contenir les #casseurs sera de longue haleine. Plusieurs options sont sur la table.

    « Force reste à la loi. Plusieurs centaines de casseurs étaient venues pour commettre des violences. La stratégie de fermeté anticasseurs - 142 interpellations et encadrement du cortège - a permis de les en empêcher, de protéger les commerçants ». Le tweet volontariste du ministre de l’Intérieur après la #manifestation parisienne du 12 décembre dernier contre la loi « sécurité globale » masque une autre réalité : pour parvenir à ce résultat, il a fallu mettre sur le terrain trois policiers ou gendarmes par casseur. Il y avait 500 casseurs sur le pavé parisien ce samedi-là et 3 000 membres de forces de l’ordre, dont une moitié mobilisée sur l’essaim des enragés venus en découdre.

    « Près de 150 interpellations dans un cortège de 5 000 manifestants, c’est bien, mais après les gardes à vue, l’essentiel des interpellés échappera à une peine effective, faute de preuves suffisantes, aux yeux des magistrats du siège », spécule un professionnel du #maintien_de_l’ordre.


    Comment l’épisode Notre-Dame-des-Landes sert de laboratoire à la Chancellerie, Paule Gonzalès
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/comment-l-episode-notre-dame-des-landes-sert-de-laboratoire-a-la-chanceller
    Des forces de l’ordre face à des zadistes, le 17 mai 2018. GUILLAUME SOUVANT/AFP

    DÉCRYPTAGE - À l’époque, les parquets de Nantes et de Saint-Nazaire étaient confrontés à des difficultés aujourd’hui récurrentes dans les manifestations.


    Classique : Au “Figaro”, un journaliste [Jean-Marc Leclerc] qui connaît très bien l’Intérieur, 28/11/11
    https://www.telerama.fr/medias/au-figaro-un-journaliste-qui-connait-tres-bien-l-interieur,75644.php
    ...désigné en 2011 par un ministre de l’intérieur comme "personnalité qualifiée" pour être membre d’un "groupe de travail sur l’amélioration du contrôle et de l’organisation des bases de données de la police [!]"...

    #police #renseignement_opérationnel #black_bloc #justice #Judiciarisation

    #paywall (il doit manquer des morceaux)

    • Clappings, fumigènes, « ACAB »... Dans les manifestations, l’influence des supporteurs « ultras » au sein du black bloc, Abel Mestre (...)
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/12/19/violences-pendant-les-manifestations-des-supporteurs-de-football-ultras-deso

      Les supporteurs de football radicaux sont de plus en plus présents dans le cortège de tête. Le phénomène s’est amplifié pendant le mouvement des « gilets jaunes », puis avec celui contre la loi « sécurité globale ».

      A première vue, la scène est classique. Le 28 novembre, lors de la manifestation parisienne contre la loi « sécurité globale », des manifestants affrontent les forces de l’ordre, comme c’est devenu la règle à chaque manifestation depuis le mouvement contre la loi travail, en 2016. Ils font partie du cortège de tête et sont adeptes de la stratégie du black bloc, où des militants radicaux se réclamant de l’antifascisme, de l’anarchisme ou de l’autonomie revêtent une tenue entièrement noire, masques ou cagoules compris, afin de ne pas être identifiables. Mais, si l’on s’attarde sur les détails, ce qu’il se passe ce jour-là semble incongru. La charge se fait derrière une banderole qui est bien particulière : elle représente un portrait de Diego Maradona, joueur de football argentin et idole d’une partie de la gauche, mort trois jours plus tôt.

      Cette irruption du football dans une manifestation politique n’est pas anecdotique. Elle marque les liens forts qui unissent depuis plusieurs années, notamment à Paris, une partie des supporteurs radicaux des tribunes, les ultras, et ceux du mouvement social. Les « ultras » – qui soutiennent de manière collective et organisée leur équipe avec des chants, des slogans et des scénographies, pour qui la violence est acceptée mais n’est pas une fin en soi, contrairement aux hooligans – étaient ainsi présents dans les cortèges contre la loi travail il y a un peu plus de quatre ans, pendant le mouvement des « gilets jaunes » en 2018-2019 et, donc, cette fois-ci contre la loi « sécurité globale ». Edouard (le prénom a été changé), la petite trentaine, supporteur du PSG et qui manifeste dans le cortège de tête, confirme : « Il y a pas mal d’ultras qui viennent des tribunes. Cette fois-ci, c’est dans de plus fortes proportions : il y en avait 30 à 50 en première ligne aux dernières manifs. »

      Plus encore que numériquement, l’influence ultra se note dans certains codes repris dans les cortèges : des chants rythmés par des clappings (comme le chant Siamo tutti antifascisti, « nous sommes tous antifascistes »), la généralisation des fumigènes (utilisés par les seuls cheminots dans les années 1990) et, surtout, le mot d’ordre « ACAB ». Cet acronyme signifie « All Cops Are Bastards » (« Tous les flics sont des bâtards »). On peut le retrouver dans sa déclinaison numérique (« 1312 », selon l’ordre des lettres dans l’alphabet), voire dans une version « horaire » avec, parfois, des rassemblements convoqués à 13 h 12. Il est peu à peu devenu un signe transversal de ralliement et de sentiment antipolice.

      Des codes « spectaculaires »

      Au départ, ACAB est une chanson d’un groupe skinhead londonien, The 4-Skins, sortie au début des années 1980. La première fois que des ultras le reprennent sur une banderole, c’est à Padoue, en Italie, dans les années 1990. Sa déclinaison numérique est quant à elle l’idée des supporteurs de Livourne. « Les ultras importent des codes, une nouvelle manière de faire. Ces codes sont repris car ils sont spectaculaires dans l’espace public, encore plus dans une manifestation, explique au Monde Sébastien Louis, docteur en histoire contemporaine, spécialiste du supportérisme radical. Chez les ultras, il y a une cohésion de groupe, où le collectif est mis en avant par rapport aux individualités. Il y a aussi des personnes prêtes à aller au contact, qui sont disposées à la violence. C’est quelque chose que les militants d’extrême gauche n’ont pas, à part dans les manifs. »

      Olivier Laval, ancien ultra parisien, qui collabore à Encré dans la tribune, revue spécialisée sur ce thème, détaille : « Les ultras ont une aptitude à faire face aux forces de l’ordre. Aucun segment de la population n’est autant confronté au maintien de l’ordre qu’eux. Quand, toutes les semaines, tu vois des CRS ou des gendarmes mobiles, ils ne t’impressionnent plus. Ils savent se fondre dans la masse pour ne pas se faire repérer, leur mode opératoire est fait de petits groupes mobiles. »

      Le sigle « ACAB » est, en tout cas, passé des tribunes aux cortèges. La multiplication des affaires de violences policières, aussi bien pendant les manifestations qu’en dehors, joue ainsi un rôle de ciment pour des contestations protéiformes qui dépassent les structures traditionnelles syndicales et partidaires. Les images d’affrontements avec les forces de l’ordre lors des manifestations peuvent également attirer des supporteurs au départ peu politisés, pour qui le réflexe « antiflic » reste une base de la culture ultra.

      Ce mélange des genres n’est pas nouveau. Il est même consubstantiel aux ultras. Cette mouvance est née dans l’Italie de la fin des années 1960. Pour la première fois, des jeunes tifosi s’organisent au sein de groupes aux noms provocateurs comme les Fedayn (AS Roma) ou les Brigate rossonere (« brigades rouges et noires ») du Milan AC. Certains d’entre eux reprennent même le geste mimant le pistolet P38, comme dans les cortèges de la gauche extraparlementaire de l’époque. « Il s’agit davantage d’une source d’inspiration et d’une récupération des noms et des symboles que de l’expression immédiate d’une culture politique. Les ultras ne sont pas des courroies de transmission des organisations extraparlementaires qu’ils parodient », nuance Sébastien Louis, dans son livre référence Ultras, les autres protagonistes du football (Mare et Martin, 2017).

      En près de cinquante ans, les interactions entre ultras et contestation politique ont cependant évolué, voire ont changé de nature : en Europe, les idées d’extrême droite ont peu à peu gagné les esprits, en particulier en Italie (Vérone, Lazio Rome, entre autres) ou encore en Grèce. Au Moyen-Orient, les ultras ont joué un rôle important lors de la révolution égyptienne de 2011 contre le régime d’Hosni Moubarak. Ces supporteurs deviennent, ici ou là (Turquie, Tunisie…), des acteurs politiques évoluant hors des structures institutionnelles.

      Une « porosité limitée »

      En France, dans la géographie des virages ultras, Paris est une exception. Pourquoi certains ultras viennent-ils aujourd’hui dans le cortège de tête ? La polarité entre les tribunes Auteuil du Parc des Princes (dont les abonnés sont souvent issus des quartiers populaires et ont, au fil du temps, assumé un discours antiraciste) et Boulogne (où de nombreux supporteurs, par le passé, étaient d’extrême droite) a joué il y a quelques années le rôle d’un catalyseur, d’un accélérateur de conscientisation politique.

      Pour comprendre ce phénomène, il faut revenir aux années 2005-2010 et à la « guerre des tribunes parisiennes ». Les ultras d’Auteuil prenant de plus en plus de poids, les incidents et les affrontements se multiplient et s’intensifient avec leurs rivaux de Boulogne, en particulier les hooligans. Jusqu’au 28 février 2010, où une bagarre entre les deux tribunes laisse un blessé grave, Yann Lorence, du kop de Boulogne. Il mourra après trois semaines de coma. A la suite de ces événements, le président du PSG de l’époque, Robin Leproux, met en place son plan de sécurisation du stade, les ultras se retrouvant « à la rue ». Edouard se souvient : « L’antagonisme avec Boulogne a radicalisé une minorité à Auteuil. C’est comme ça que j’ai rencontré des militants, en allant traîner à Ménilmontant [quartier parisien où les antifascistes sont implantés]. »

      Sébastien Louis confirme : « Paris est un cas spécifique en raison de l’opposition entre les Tigris Mystic [groupe de la tribune Auteuil, aujourd’hui dissous] et Boulogne, de la violence qui a continué autour du stade [en 2010]. » Il poursuit : « C’est vrai qu’il y a des signes de politisation, comme la banderole à Auteuil dénonçant la politique extrêmement répressive de la Chine contre les Ouïgours [en 2019], mais il faut rester prudents. Certains ultras fréquentent des activistes de gauche, ils se nourrissent. Mais la porosité est limitée. Peu d’ultras sont militants et peu de militants sont ultras. » En clair : si des ultras participent à certaines manifestations, la grande majorité se tient très éloignée de la politique. Certains préfèrent ainsi les actions caritatives, comme à Saint-Etienne où ils distribuent des colis alimentaires.

      « Rupture générationnelle »

      Il n’empêche. La situation des tribunes parisiennes a contribué à l’émergence d’une nouvelle génération de militants, dont l’Action antifasciste Paris-Banlieue (AFA) est la composante la plus connue. « Il y a eu une rupture générationnelle dans le mouvement antifasciste parisien, confirme Marco (le prénom a été changé), 33 ans, qui évolue dans ces milieux. Avant, c’était très influencé par le punk rock et les redskins [skinheads d’extrême gauche], la CNT [Confédération nationale du travail] était hégémonique. Le nouveau mouvement antifa naît avec une génération tournée vers le stade, notamment à Auteuil, qui est fortement implantée en banlieue et qui a plus une culture rap. Le lien se fait au moment de “la guerre des tribunes”, où des gens du stade sont venus avec les antifas pour aller trouver les mecs de Boulogne. » A en croire certains activistes du cortège de tête, il y a aujourd’hui une « agrégation » entre les militants « autonomes, des “gilets jaunes”, des gens qui viennent du stade. Et les antifascistes font le lien ».

      Il est vrai qu’une des particularités de l’AFA est d’être à la confluence de ces divers mouvements. Ses militants théorisent l’idée d’« autodéfense populaire », qui entend combattre, selon leur terminologie, « les aspects fascistes » du régime politique français, notamment, selon eux, les violences policières dans les quartiers populaires ou la « justice de classe ». Une répression qui s’exprime, toujours selon ces militants, d’abord dans les quartiers populaires mais aussi envers les supporteurs de football, avant de se généraliser à l’ensemble du mouvement social. En découle une convergence des objectifs contre un système qui s’incarne dans un adversaire commun : le policier.

    • « Le black bloc est difficile à cerner, il s’agrège et se défait au gré des événements » , Sylvain Boulouque, historien, 29 avril 2019
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/29/le-black-bloc-un-ensemble-heterogene-aux-traditions-politiques-bigarrees_545

      Plusieurs générations et traditions politiques cohabitent au sein de cette mouvance qui pratique l’émeute urbaine pour lutter contre le capitalisme, explique l’universitaire Sylvain Boulouque dans une tribune au « Monde ».

      Tribune. Depuis maintenant une vingtaine d’années, dans de nombreuses manifestations et partout dans les démocraties libérales, un nouveau groupe est apparu dans les cortèges : le black bloc, qui se présente comme une nouvelle pratique de l’anticapitalisme, en réplique aux nouveaux moyens de surveillance et de contrôle, et aux mutations de l’économie mondiale.

      Le black bloc est avant tout une pratique manifestante. Formés de plusieurs dizaines ou centaines de personnes qui se masquent le visage et se couvrent de vêtements noirs, ces groupes cherchent à faire reculer les barrages policiers et à ouvrir un trajet non officiel aux manifestations. Ils assument et s’efforcent de banaliser un niveau de violence urbaine impliquant des risques élevés, tant pour les membres des forces de l’ordre que pour eux-mêmes, et pour les manifestants de base pris dans les affrontements.

      De plus en plus souvent mixte – la présence de femmes y est en augmentation –, le black bloc est difficile à cerner, tant politiquement que socialement.
      Au-delà de l’aversion commune envers le « capitalisme », il recrute sur des bases plus affinitaires que strictement idéologiques. Il s’agrège et se défait au gré des événements. Défiant l’ordre public, il s’en prend à tout bien matériel susceptible de symboliser le libéralisme économique et laisse derrière lui, inscrits au fil des dégradations, des slogans souvent rédigés dans une veine sarcastique.

      Anonymat

      Le black bloc n’a pas pignon sur rue. Si des appels explicites à l’émeute urbaine circulent et peuvent être relayés, notamment sur certains sites et sur les réseaux sociaux, ils ne sont pas signés et, comme la tenue noire, renvoient à l’anonymat. Ses membres, sauf exception, ne revendiquent jamais ouvertement leur participation.
      Pour pouvoir se mettre en ordre de bataille, le black bloc bénéficie de la bienveillance des autres manifestants qui, sans prendre part aux affrontements, protègent sa formation. Le « cortège de tête », informel, avec lequel il n’a pas de démarcation claire, est à la fois son refuge et sa protection.

      Dans ces groupes, plusieurs générations et plusieurs factions politiques cohabitent. Les plus anciens ont transmis l’expérience acquise depuis les années 1970. Si dans les deux décennies suivantes, les actions violentes sont devenues moins fréquentes, la culture de l’émeute n’a pas pour autant disparu.

      Anarchisme

      En Europe, ces pratiques renaissent à Gênes (Italie) en 2001 puis à Evian (Haute-Savoie) en 2003. Une nouvelle vague d’émeutiers émerge à Strasbourg, puis à Poitiers en 2009, rejoints ensuite par une frange des participants aux « zones à défendre » de Notre-Dame-des-Landes (loire-Atlantique) et de Sivens (Tarn) entre 2014 et 2018.
      S’y mêlent certains manifestants contre la « loi travail » en 2016, des participants aux mouvements universitaires de 2018, jusqu’à la « casse » d’ampleur du 1er mai 2018. Il semble falloir compter aujourd’hui aussi avec le ralliement de « gilets jaunes ».

      Le black bloc forme donc un ensemble hétérogène aux traditions politiques bigarrées, comme le résume le slogan « Beau comme une insurrection impure », renvoyant au mélange des appartenances et des révoltes. Il bénéficie de la mansuétude voire du soutien tacite d’une partie de la gauche radicale anticapitaliste.

      Les groupes se réclamant de l’anarchisme sont une composante importante, comme l’indiquent les drapeaux noirs et noir et rouge ainsi que le « A » cerclé bombé sur les murs. A la frontière entre anarchisme et marxisme, les différents courants héritiers de « l’autonomie » des années 1980, refusant les formes traditionnelles de la contestation politique, sont très présents.

      De manière toujours informelle et déterminée par des choix individuels, des membres et des sympathisants de diverses déclinaisons du marxisme, se réclamant pour quelques-uns du maoïsme et pour d’autres du trotskisme, participent aussi aux affrontements. Cette porosité – impensable jusque dans les années 1990 – s’explique par l’affaiblissement des barrières idéologiques, les solidarités de terrain l’emportant sur les appartenances politiques.

      Patchwork idéologique

      L’explication est à chercher dans leurs engagements spécifiques et notamment dans la sociabilité associative.
      Toujours sans aucune généralisation possible, les émeutiers peuvent appartenir à des nébuleuses variées : antifascistes radicaux, membres de collectifs contre les violences policières, aide aux migrants, écologie radicale, collectifs féministes, groupes de « solidarité internationale » avec les Palestiniens et les Kurdes, par exemple. La pratique sportive joue aussi un rôle, des sports de combat jusqu’au football, notamment à travers les clubs de supporteurs des villes ouvrières ou des quartiers populaires.

      Loin du cliché sur les émeutiers issus prioritairement des milieux intellectuels, le black bloc actuel est beaucoup plus divers dans sa composition sociale. Si les premières analyses des participants au début des années 2000 montraient un haut niveau d’études, les différents éléments aujourd’hui recueillis soulignent une présence plus forte des milieux populaires.

      Cette « sédimentation » insurrectionnelle repose également sur des cultures musicales partagées. Si les plus anciens ont baigné dans l’atmosphère du punk rock anglais, les générations récentes ont de nouvelles références, où les paroles et les concerts soulignent la détestation de l’ordre social.

      Les références historiques mises en avant témoignent aussi de ce patchwork idéologique : la Révolution française, la Commune de Paris restent incontournables mais s’y ajoutent les révoltes contemporaines. Les slogans utilisés soulignent le caractère bigarré d’une mouvance où se mêlent le vocabulaire propre aux banlieues, les clins d’œil aux séries télévisés, mais aussi la reprise d’aphorismes de René Char, comme « Agir en primitif et prévoir en stratège ».

      Le black bloc souligne l’hétérogénéité des formes de l’anticapitalisme contemporain. Ses participants sont pour beaucoup des enfants de la démocratisation scolaire. Majoritairement issus des banlieues proches et plus marginalement des centres-villes, beaucoup se sont formés à la politique sur les bancs de l’université.
      Les métiers qu’ils exercent recoupent en grande partie les classes moyennes. Ils renouvellent une volonté de rupture avec le fonctionnement de la société actuelle et s’inscrivent dans une forme de continuité, comme si les « enragés » d’hier étaient devenus les « ingouvernables » d’aujourd’hui.

      #anticapitalisme #black_bloc #analyse #histoire

    • Black blocs : qu’est-ce que la « violence légitime » ?
      https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/05/09/black-blocs-qu-est-ce-que-la-violence-legitime_5296478_4401467.html

      La violence est un état de fait, elle est aussi un problème de droit, analyse le professeur de philosophie Thomas Schauder. Sans une certaine dose de violence, l’ordre peut-il être respecté ? Et sans violence, l’ordre pourrait-il être renversé ?

      #violence_politique #violence_légitime

    • Black bloc : « La multiplication des manifestations a offert à certains l’occasion d’apprendre le cycle provocation-répression », Sylvain Boulouque, Historien
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/21/black-bloc-la-multiplication-des-manifestations-a-offert-a-certains-l-occasi

      Tribune. Contrairement à ce qui est généralement affirmé, le black bloc n’est pas un mouvement politique, mais une pratique manifestante, apparue d’abord dans la mouvance autonome allemande et qui s’est depuis développée dans la gauche émeutière européenne. L’un des premiers Schwarzer Blocks est apparu à Frankfurt, le 1er mai 1980. Il s’agissait d’un groupe anarchiste manifestant le visage découvert.

      L’expression est ensuite reprise par la police allemande pour désigner les autonomes tentant d’empêcher les expulsions des squats. Elle connaît une réappropriation positive dans les années 1990 et se dessine sous sa forme actuelle. Le black bloc est aujourd’hui une pratique manifestante internationale qui se retrouve aussi bien à Hongkong, à Barcelone, à Santiago…

      Les émeutiers ne se revendiquent pas forcément de cette mouvance. Cette pratique prend une tonalité particulière en France parce qu’elle s’inscrit dans la continuité de deux siècles d’émeutes urbaines depuis la Révolution française. En France, actuellement, de l’observation du phénomène black bloc, quelques constantes se dégagent.

      Une force capable de défier l’Etat

      Le bloc se constitue en avant ou dans le cortège au début ou au cours des manifestations. Pour se développer, il doit bénéficier d’un effet de surprise, d’un terrain et d’un milieu favorables. Le bloc se forme au sein d’une foule plutôt bienveillante, parfois appelée, en fonction de sa place dans la manifestation, « cortège de tête ». Il lui sert de zone de protection et de refuge. Ses participants s’habillent de noir pour rester dans l’anonymat et éviter toute personnalisation, par refus du principe du chef et parfois même par romantisme révolutionnaire.

      Les émeutiers se pensent et se constituent comme une force capable de défier l’Etat. Ses membres affirment une forme de désobéissance civile. Ils rejettent les manifestations imposées par les pouvoirs publics et s’inscrivent dans une logique révolutionnaire visant à rompre avec les pratiques dites réformistes des manifestations pacifiques. Le recours à la violence est une de ses expressions possibles. Il est l’affaire de choix individuels ; tous les manifestants physiquement présents au sein du bloc ne participent pas à l’émeute ou à des actions violentes, mais se montrent solidaires ou refusent de condamner les choix des autres.

      Force est de constater que les actions du black bloc ne sont médiatisées que lorsque certains de ses participants ont recours à la violence. Ainsi, peu de commentateurs ont fait état de l’existence d’un « pink bloc » lors de la manifestation féministe du 23 novembre 2019 à Paris ; personne, ou presque, n’a relevé qu’à Hambourg, le 6 décembre dernier, un black bloc de plus de 3 000 personnes a manifesté pacifiquement pour afficher sa solidarité avec cinq manifestants incarcérés lors de précédentes manifestations pour des actions violentes.

      Des émeutiers pas tous issus de la catégorie des CSP +

      Inversement, les dégradations sont filmées en direct avec une forme de fascination, voire une certaine délectation. Elles sont ensuite reprises en boucle et font l’objet d’une avalanche de déclarations politiques, traduisant les discours sécuritaires qui viennent étayer des projets de lois ou des discours politiques dans les traditions des mouvements de droite conservatrice ou nationaliste, sur lesquels se greffe une pseudo-analyse du phénomène black bloc, souvent éloignée des réalités sociopolitiques.

      Les émeutiers appartiendraient tous à la catégorie des CSP +, seraient des enfants de bonnes familles, voire des enfants d’enseignants. Or, excepté quelques cas isolés, rien ne permet de valider ces hypothèses. Régulièrement brandi par une partie de la sphère politique de gauche et de droite, le thème des provocations policières – les « casseurs » seraient manipulés pour discréditer les mouvements revendicatifs, voire certains d’entre eux seraient des policiers – relève, pour l’essentiel, de la fantasmagorie.

      Cette fantasmagorie rejoint des thèses avancées principalement par le Parti communiste français pour qualifier les actions des autonomes dans les années 1970, sans qu’aucune preuve n’ait été apportée, hormis la réalité de certaines infiltrations à des fins de surveillance. Dans la même logique, une partie de la mouvance antifasciste est parfois incriminée par l’extrême droite, qui, par un procédé rhétorique, cherche à jeter l’opprobre sur le mot même.

      Un reflet de l’évolution d’une partie de la société

      Si les tenues et les pratiques manifestantes peuvent parfois être proches et si quelques manifestants participent à ces actions, rien ne prouve que la majorité des militants qui se revendiquent « antifas » participent aux violences. L’accusation de laxisme de la justice bute sur la réalité des faits. Des dizaines de personnes ont été condamnées à des peines de prison ferme et plusieurs centaines ont été frappées d’interdiction, avec des mises à l’épreuve, de manifester ou de se rendre dans les villes le jour des manifestations depuis 2016.

      Ces débats biaisés empêchent de comprendre la nature et la transformation du phénomène. En effet, si le black bloc est une pratique manifestante, cherchant à renvoyer l’Etat à ses propres contradictions, il est aussi un reflet de l’évolution d’une partie de la société, la renvoyant à sa propre violence. La forme du black bloc semble en mutation, un reflet et une conséquence de la déshumanisation et de la crise sociale, d’une part, et de l’augmentation des violences policières, d’autre part.

      Comme la pratique émeutière se diffuse in situ, par l’expérimentation de la rue, la multiplication des manifestations a offert à de nouvelles générations l’occasion d’apprendre le cycle provocation-répression. Les anciennes générations cohabitent avec de nouvelles, dont le profil évolue. On assiste à un élargissement générationnel – des mineurs aux cinquantenaires –, quantitatif, et à une diffusion géographique du nombre de personnes pouvant potentiellement participer aux émeutes.

      L’émergence d’une nouvelle forme de conflictualité

      Les blocs se formaient principalement dans quelques îlots (Paris, le Grand-Ouest). Aujourd’hui, dans toutes les grandes villes se produit ce type d’action. Socialement, une mutation s’opère. Les informations qui émergent suite aux différents procès et aux comparutions immédiates montrent que toutes les catégories sociales se retrouvent devant la justice. Aux profils majoritairement d’étudiants et d’ouvriers qui composaient les accusés auparavant succèdent, devant les tribunaux, des individus aux situations encore plus précaires.

      Ils viennent non des centres-villes mais des banlieues et, plus encore, des périphéries. La socialisation politique évolue. Les nouveaux émeutiers se sont forgé une opinion de manifestation en manifestation. Les slogans et graffitis qui accompagnent les émeutes se sont modifiés. L’anticapitalisme demeure, mais le caractère sarcastique et symbolique des attaques s’est réduit, sans avoir totalement disparu.

      Cette mutation traduit l’émergence d’une nouvelle forme de conflictualité, illustration d’une rupture interne dans la violence politique et sociale, subie comme exprimée. Le caractère jusque-là codifié des émeutes tend à disparaître. La tendance actuelle est bien plus inscrite comme une forme de révolte contemporaine qui, faute de perspectives, verse dans le nihilisme.

      #autonomes #anticapitalisme #précaires