est désolée mais même quand on lit un bouquin vintage, là, un truc en papier qui ne sent pas très bon, eh bien le livre c’est le serveur, le ciboulot c’est le disque dur sur lequel on va le télécharger, et la vision c’est la connexion Wi-Fi ! Intrinsèquement il n’y a pas de différences, ça fonctionne pareil, l’informatique et Sapiens Sapiens c’est kif-kif bourricot — d’ailleurs le Lectorat le plus assidu s’en souviendra, la vieille dictateuse avait jadis développé toute une théorie sur le fait que nous n’étions que des ordinateurs croyant s’être affranchis et cherchant à se dupliquer.
Non, la seule chose qui nous distingue encore un peu de ce que nous prenons pour des machines c’est l’orgueil — mais ce n’est qu’une question de temps, quelques fils à transformer en nerfs et le tour sera joué. Et quand l’ordinateur nouvelle génération nous aura supplanté·e·s (bon débarras !), nous qui serons l’ancienne, il adoptera la même démarche en se considérant comme être vivant et en élaborant d’autres appareils à peine moins sophistiqués qu’il nommera à son tour « informatique ».
Combien de fois ce processus s’est-il déjà répété jusqu’à aujourd’hui ? Ha ha, même cette question est nulle et non avenue : pour savoir cela il faudrait qu’il y ait un point de départ, une linéarité, une direction, une fin. Mais nous (et donc l’Univers) ne sommes que des 0 et des 1, il n’y a donc pas de limites physiques, spatiales ou temporelles !
Savoir pertinemment que rien n’existe concrètement et pourtant devoir vivre comme si ce n’était pas le cas ; vous admettrez que si nous n’étions pas entre esthètes et érudit·e·s y aurait de quoi virer zinzin.