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photographie, féminisme et révolution ^_^

  • Parcoursup accusé de discrimination, un lycée bloqué
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/parcoursup-accus%C3%A9-de-discrimination-un-lyc%C3%A9e-bloqu%C3%A9/ar-AAy4DEF?li=BBoJIji

    Selon plusieurs élus, syndicats et professeurs, un élève sortant d’un lycée prestigieux aurait plus de chances de voir ses vœux acceptés qu’un autre au dossier identique. Le ministère dément.

    le rectorat ne voit rien d’inquiétant dans les chiffres communiqués par le proviseur du lycée Paul-Eluard et demande aux élèves d’être patients

    Ben oui posez-vous les jeunes, oklm !!! Non mais quel foutage de gueule !

    Propos de la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal :

    « Un lycéen de Seine-Saint-Denis qui souhaite rejoindre une licence de psychologie, de Paces ou de Staps à Paris ou à Versailles est traité à égalité avec un lycéen issu des lycées de Paris ou de Versailles. »

    J’avais lu exactement le contraire il y a quelques semaines dans un article qui expliquait que les lycéens de Seine St Denis était considéré hors zone donc non prioritaire s’ils demandait une fac à Paris par exemple.

    #parcoursup #éducation #seine_st_denis #93 #université #rectorat #sélection #discrimination

  • La France devra verser 6,5 M d’euros à un homme handicapé après une arrestation - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2018/05/31/la-france-devra-verser-65-m-d-euros-a-un-homme-handicape-apres-une-arrest

    La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France à verser 6,5 millions d’euros à un homme, devenu lourdement handicapé après son interpellation par des agents SNCF et des policiers en 2004, a-t-on appris jeudi auprès de la CEDH.

    Rendu le 15 février et devenu définitif le 15 mai, l’arrêt de la Cour, dévoilé par Le Parisien jeudi, a conclu que le réquérant, Abdelkader Ghedir, avait subi des mauvais traitements lors de son interpellation dans une gare en Seine-et-Marne il y a 14 ans.

    L’homme, âgé aujourd’hui de 35 ans, avait été arrêté le 30 novembre 2004 en gare #RER de Mitry-Mory par des agents de sécurité de la SNCF, qui l’avaient ensuite remis à la police. Ils le soupçonnaient de faire partie d’un groupe de lanceurs de cailloux sur un train dans une gare du réseau RER, repérés précédemment.

    Après les mauvais traitements subis lors de son interpellation, M. Ghedir était tombé dans un coma profond pendant plusieurs semaines. Depuis les faits, il vit confiné dans un fauteuil, avec une incapacité partielle permanente (IPP) estimée à 85%.

    Ses avocats avaient contesté l’interpellation de leur client et les conditions de celle-ci, affirmant que M. Ghedir n’avait rien à voir avec les faits reprochés.

    Après enquête, l’affaire s’était soldée par un non-lieu prononcé par le juge d’instruction du tribunal de Meaux. La décision avait été confirmée par la cour d’appel de Paris et en 2011 par la Cour de cassation.

    En 2012, Abdelkader Ghedir avait saisi la CEDH, estimant notamment que la justice n’avait pas admis le lien entre les coups portés et son état de santé actuel. La Cour de Strasbourg, dans un premier arrêt en 2015, avait noté que « des éléments contradictoires et troublants » avaient été rassemblés dans cette affaire.

    Ces contradictions concernaient « notamment la violence dont Abdelkader Ghedir aurait ou non fait preuve lors de l’arrestation et celle dont il aurait été victime, ainsi que des variations dans les déclarations de certains fonctionnaires de police ».

    Alors que les agents de la Sûreté ferroviaire avaient affirmé avoir procédé à « une interpellation modèle (...), les fonctionnaires de police y ayant assisté la qualifièrent de +musclée+ », selon les juges de Strasbourg.

    En outre, certains policiers avaient raconté avoir vu un agent de la Surveillance générale (Suge, la police ferroviaire de la SNCF) « donner un coup de genou au visage à Abdelkader #Ghedir, alors qu’il était maintenu au sol », selon le rappel des faits par la #CEDH.

    L’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme, devenu définitif, ne peut plus être contesté par la France qui devra verser 6,5 millions d’euros au requérant, au titre du préjudice matériel et moral dans cette affaire.
    AFP

    Donc il faut aller jusqu’à la CEDH pour avoir gain de cause dans ce genre d’affaire ? Et ça prend 14 ans pour épuiser les recours ! C’est ça qu’on appelle la justice ? Honte aux juges français !

    #violences_policières #Suge #racisme

  • Tamimi teen slipped into coma due to Israeli prison neglect | The Electronic Intifada
    https://electronicintifada.net/blogs/tamara-nassar/tamimi-teen-slipped-coma-due-israeli-prison-neglect

    Imprisoned Palestinian teenager Hassan Abdulkhaleq Mizher Tamimi was subjected to life-threatening medical neglect by Israeli authorities.

    Tamimi, 18, has a serious medical condition in his liver and kidneys, which makes him unable to absorb proteins. He requires a strict vegetarian diet, medicines and periodic tests at the hospital.

    Israeli authorities provided him with none of that since his arrest two months ago, and his medical condition deteriorated sharply.

    #crimes «#villa_dans_la_jungle»

  • Levothyrox : comment je me suis trompé - Santé Corps Esprit
    https://www.sante-corps-esprit.com/levothyrox-je-me-suis-trompe

    Des motivations inavouables !

    En réalité, personne ne s’est réveillé un beau matin en se disant que le lactose posait problème.

    Le Levothyrox a été commercialisé pendant 15 ans avec du lactose, sans que personne ne s’en inquiète, et surtout pas nos autorités de santé qui recommandent encore aux Français trois produits laitiers par jour.

    Quant au « manque de stabilité » du Levothyrox, il n’avait jamais été reconnu par le laboratoire #Merck, qui disait plutôt le contraire aux autorités de santé américaines.

    Ce qui a changé, c’est que Merck a soudainement eu un énorme intérêt financier à changer de formule.

    La triste réalité derrière l’histoire du #Levothyrox. Toujours les mêmes conflits d’intérêt et les histoires de gros sous évidemment !

    #big_pharma #industrie_pharmaceutique #conflit_d_intérêt #Buzyn #scandale_sanitaire #laboratoire_pharmaceutique

  • Comme Mamoudou Gassama, Mohssen Oukassi, « héros » de l’incendie d’Aubervilliers, avait été régularisé après avoir sauvé des vies. Nous l’avons retrouvé
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/enfant-sauve-par-mamoudou-gassama/comme-mamoudou-gassama-mohssen-oukassi-heros-de-l-incendie-d-aubervilli

    En 2014, au péril de sa vie, Mohssen Oukassi avait évacué des habitants de son immeuble ravagé par les flammes, à Aubervilliers. Depuis, la vie de ce jeune Tunisien est une course d’obstacles.

    Après les belles paroles…

    Après l’incendie, il m’avait promis des cartes de séjour d’un an pendant trois ans, puis une carte valable dix ans la quatrième année, puis un coup de pouce pour être naturalisé la cinquième année, rappelle-t-il. Je n’ai toujours qu’une carte d’un an. Mon dossier administratif s’est perdu entre la Seine-Saint-Denis et Paris."

    Sans même parler des problèmes de santé suite à son intervention.
    #titres_de_séjour #immigration #préfecture #régularisation #mensonge #sans_papier #incendie

  • Parcoursup : dans les coulisses d’une commission d’examen des vœux - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=292&v=4SiFXChLMRw


    Pffff ! Que dire ? Quand je pense que mon arrivée à la fac je l’ai vécue comme une libération à l’époque. C’est comme si on m’avait amenée dans un grand restaurant avec des buffets partout et plein de sortes de plats du monde entier, en me disant « vas-y ! Prends ce que tu veux ». Apparemment cette époque est définitivement révolue, et je trouve ça totalement scandaleux et horrible.
    #parcoursup #université #sélection #éducation #lille3 #commission_d_examen

  • CheckNews | Parcoursup : les lettres de motivation ont-elles été utiles ?
    https://liberation.checknews.fr/question/75091/parcoursup-les-lettres-de-motivation-ont-elles-ete-utiles

    Vous nous avez posé cette question : « Dans Parcoursup, les lettres de motivation ce sont-elles avérées d’une quelconque utilités ? ».

    Les élèves de terminale et les étudiants en réorientation ont du remplir un « projet de formation motivé » - c’est-à-dire une lettre de motivation -pour chaque vœux d’affectation dans l’enseignement supérieur. Sur les réseaux sociaux, certains candidats se sont étonnés d’avoir décroché un « oui » alors que leur lettre de motivation n’avait pas été rédigée sérieusement.

    Ce témoignage peut faire sourire vu la phrase écrite par l’étudiant sur le dossier mais il illustre surtout le fait que la sélection se fait en réalité autrement que ce qui est dit. L’étudiant en question vient sûrement d’un bon établissement, d’une bonne filière, avec un bon dossier donc pas de problème. Ça rend la mise sur le carreau de tous les autres encore plus scandaleuse.
    #parcoursup #sélection #discrimination #orientation #éducation #école

  • Deux éboueurs arrêtés au volant d’un camion-poubelle à Paris, ils voulaient vider les détritus devant le siège de LREM
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/deux-eboueurs-arretes-au-volant-d-un-camion-poubelle-a-paris-ils-voulaien

    Deux #éboueurs de la ville de #Paris ont été arrêté ce vendredi matin, dans le quartier Opéra. Au volant d’un camion-poubelle, détourné, ils avaient l’intention de vider les détritus devant le siège de la République En Marche.

    Mince, trop con qu’ils n’aient pas eu le temps…
    #lrem

  • Match Ajaccio - Le Havre : la LFP durcit ses sanctions
    https://www.francebleu.fr/sports/football/match-ajaccio-le-havre-la-lfp-durcit-ses-sanctions-1527218129

    La Ligue de football professionnel sévit après les incidents du pré-barrage de Ligue 2 polémique entre l’AC Ajaccio et Le Havre. Le Corse Mathieu Coutadeur écope de sept matches de suspension ferme. L’attaquant havrais Mateta est suspendu une rencontre, contre trois pour le défenseur Denys Bain.

    Twitter
    https://mobile.twitter.com/InsideGones/status/998285303650635777/video/1

    Ambiance ultra raciste à #Ajaccio avec le déplacement du Havre. #Mateta (joueur noir) célèbre son pénalty de façon mesurée, ce qui provoque l’agression de la part des joueurs corses (voir vidéo) avec ce magnifique commentaire du journaliste « Mateta il a pas à faire ça ». Bon ok, alors le gars se fait agresser et c’est à lui qu’on reproche son attitude. Dans le normal quoi ! Et en plus il est suspendu…
    #foot #racisme #sport #journalisme

  • Lycée Arago : « On a voulu faire de nous un exemple » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/24/lycee-arago-on-a-voulu-faire-de-nous-un-exemple_1654001

    Parents, camarades et enseignants se sont rassemblés, jeudi, devant le tribunal pour accueillir les lycéens sortant de garde à vue, après 36 heures éprouvantes.

    « Libérez nos camarades ! » Devant le #tribunal de grande instance (#TGI) de Paris, c’est sous les applaudissements et en chantant que, jeudi après-midi, élèves, étudiants, parents, enseignants et syndicats ont accueilli les jeunes placés en garde à vue mardi, à l’issue de la manifestation à l’appel des syndicats de la fonction publique et rejointe par les étudiants mobilisés contre la loi ORE et des cheminots contre la réforme du rail. Un important comité d’accueil qui n’a pas hésité à narguer les forces de l’ordre en jouant sous leur nez à « 1,2,3 soleil ».

    Enlacée par plusieurs de ses amis, Anna, 20 ans, étudiante à Nanterre, a été l’une des premières à ressortir du tribunal : « On m’a convoquée à un procès en octobre. » Motif : « intrusion non autorisée dans un établissement scolaire commise en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement. » Epuisée, elle raconte : « A la fin de la manifestation [de mardi], on a entendu un appel à soutenir les lycéens en bloquant le lycée Arago de manière pacifique. On a sonné et le gardien nous a ouvert la porte. Très vite, on a été encerclés par les CRS. On a alors commencé à bloquer les escaliers et à monter dans les étages. Les CRS ont forcé une porte, et là ça a commencé à être la panique. On s’est barricadés dans une salle, ils ont déboulé dans la pièce et ont attrapé une personne par la gorge. »Les jeunes ont alors l’idée de s’asseoir et de dégainer leurs smartphones pour filmer la scène. L’initiative calme immédiatement les forces de l’ordre.

    Mise en examen.
    L’étudiante poursuit : « On a été encerclés comme du bétail dans la cour. Les CRS nous ont dit que si on les suivait, il n’y aurait pas de suite. Ils nous ont fouillés et palpés avant de nous faire monter dans des bus. » Débutent alors plusieurs heures difficiles : « On était parqués dans ce bus, sans pouvoir aller aux toilettes, boire ou manger. Certains n’en pouvaient plus et ont uriné à l’intérieur. » Jade (1), 16 ans, en seconde dans un lycéen parisien, a été mise en examen pour les mêmes motifs. Elle ajoute : « On y est restés près de cinq heures. On était plus de 60, tous les uns sur les autres. On avait à peine assez d’air pour respirer. Je ne savais même pas que j’étais en garde à vue, on nous avait dit qu’on nous laisserait sortir si on obéissait. A ce moment-là, je pouvais encore entrer en contact avec mes proches, ce qui me rassurait. Mais dès 3 heures du matin, je n’ai fait qu’être déplacée de cellule en cellule jusqu’à passer devant le tribunal. Je n’avais qu’une hâte, sortir. J’étais seule, sans rien pour m’occuper, à part dormir… C’est vraiment aberrant, ce qui s’est passé. On n’a fait que me répéter de ne plus faire de manifestations, ce n’est pas pour autant que je vais arrêter. » Son père, Thomas (1) : « On va saisir le Défenseur des droits et j’appelle personnellement à la démission de Jean-Michel Blanquer et de Gérard Collomb. Cette mise en examen, c’est une mesure politique. Le juge, gêné, nous a affirmé qu’elle était requise par le procureur. » Anna ne compte pas en rester là : « On a voulu faire de nous un exemple pour stopper la mobilisation des jeunes, mais je vais continuer à me mobiliser, même davantage. J’ai été choquée par le dispositif déployé, l’agressivité des forces de l’ordre et les conditions de détention. »

    Inquiétude.

    Devant le TGI, Sophie, mère d’un ado de 17 ans du lycée Voltaire, peine à contenir son émotion : « On a eu des nouvelles lorsqu’il était dans le lycée, puis dans le bus. On est allés rue de l’Evangile [XVIIIe arrondissement] où les cars étaient, en espérant qu’ils les laisseraient partir. Sans succès. On a appris à 5 heures du matin qu’il était déplacé dans un commissariat, sans nous dire le lieu. L’attente a été terriblement longue et angoissante. On n’a su qu’à 19 h 30 où il était et je n’ai pas pu lui parler depuis l’interpellation. Certains parents n’ont même pas été prévenus. On n’avait jamais vu ça en France. » La prof d’histoire-géo à Voltaire Marianne Cabaret-Rossi se mobilise : « Dans mon établissement, deux tiers des élèves sont en attente sur #Parcoursup. Le blocus est un moyen qu’ils ont trouvé pour montrer leur inquiétude. On veut les empêcher de s’exprimer, on pense que la répression va marcher, mais il y aura un retour de bâton. » A noter que selon ses confrères d’#Arago, contrairement à ce qui a été notifié par la proviseure dans un mail aux parents, aucun dégât important n’a été constaté. Seule une fenêtre aurait été brisée.
    L’étudiante poursuit : « On a été encerclés comme du bétail dans la cour. Les CRS nous ont dit que si on les suivait, il n’y aurait pas de suite. Ils nous ont fouillés et palpés avant de nous faire monter dans des bus. » Débutent alors plusieurs heures difficiles : « On était parqués dans ce bus, sans pouvoir aller aux toilettes, boire ou manger. Certains n’en pouvaient plus et ont uriné à l’intérieur. » Jade (1), 16 ans, en seconde dans un lycéen parisien, a été mise en examen pour les mêmes motifs. Elle ajoute : « On y est restés près de cinq heures. On était plus de 60, tous les uns sur les autres. On avait à peine assez d’air pour respirer. Je ne savais même pas que j’étais en garde à vue, on nous avait dit qu’on nous laisserait sortir si on obéissait. A ce moment-là, je pouvais encore entrer en contact avec mes proches, ce qui me rassurait. Mais dès 3 heures du matin, je n’ai fait qu’être déplacée de cellule en cellule jusqu’à passer devant le tribunal. Je n’avais qu’une hâte, sortir. J’étais seule, sans rien pour m’occuper, à part dormir… C’est vraiment aberrant, ce qui s’est passé. On n’a fait que me répéter de ne plus faire de manifestations, ce n’est pas pour autant que je vais arrêter. » Son père, Thomas (1) : « On va saisir le Défenseur des droits et j’appelle personnellement à la démission de Jean-Michel #Blanquer et de Gérard #Collomb. Cette mise en examen, c’est une mesure politique. Le juge, gêné, nous a affirmé qu’elle était requise par le procureur. » Anna ne compte pas en rester là : « On a voulu faire de nous un exemple pour stopper la mobilisation des jeunes, mais je vais continuer à me mobiliser, même davantage. J’ai été choquée par le dispositif déployé, l’agressivité des forces de l’ordre et les conditions de détention. »
    (1) Les noms ont été modifiés.
    Marlène Thomas

    Bien sûr que cette garde à vue collective est faire pour l’exemple et pour empêcher la moindre contestation de prendre de l’ampleur. Mais le "On n’avait jamais vu ça en France" de la part d’une parent d’élève est complètement à côté de la plaque. Si on estime que tous les quartiers populaires et autres cités peuplées de noirs et d’arabes ne font pas partie de la France, c’est peut-être vrai mais dans les cités c’est un traitement fréquent réservé aux jeunes parfois dès le collège et depuis longtemps. Alors c’est comme les violences policières, quand on s’aperçoit que ce qui était jusqu’à présent réservé au lumpen prolétariat arrive même aux enfants de cadre (lycée parisien quand même) ben on commence à faire la gueule.
    Et on s’aperçoit que c’est une loi de 2009 proposée par Estrosi (http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion1641.asp) qui voyait des hordes de barbares déferler partout (prenez le temps de juste lire les motifs, c’est très connoté) qui sert à justifier ces mises en examen.
    La morale c’est que toute loi destinée au départ à criminaliser une minorité aura vocation à être utilisée contre n’importe qui au moment où le pouvoir en a besoin (c’est comme le fichage ADN). Dans les cités on est déjà passé à autre chose avec les lois contre les terroristes, euh les islamistes, non les barbus, enfin je veux dire les musulmans, bref… les noirs et les arabes. Et ça craint carrément.

    https://www.politis.fr/articles/2018/05/reprimes-pour-lexemple-38864
    #garde_à_vue #répression #sélection

  • Mort de la petite Mawda : émotion et polémique en Belgique
    http://www.parismatch.com/Actu/International/Course-poursuite-en-Belgique-une-enfant-abattue-par-un-policier-1524488

    Mawda Shawri, une Kurde irakienne âgée de 2 ans, a été tuée par un policier belge dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 mai. Des questions sur le traitement réservé à la famille de la petite victime se posent.

    R.I.P. Mawda
    Je ne pensais pas qu’un jour j’allais mettre un lien vers Paris Match mais comme quoi tout arrive.
    #Mawda #migrants #meurtre #violences_policières #impunité #frontière #Irak #enfance

    • Lu ailleurs

      Que la mort de la petite Mawda nous ouvre les yeux : petit à petit, jour après jour, incapables d’affronter de façon réaliste le difficile défi des nouvelles migrations, nous nous sommes habitués à l’inadmissible, à l’indigne, à l’inhumain.
      Tirer lors d’une course-poursuite , on peut en percevoir la logique - même si c’était, dans ce cas, sans doute illégal, et scandaleux en sachant qu’il y avait des enfants dans le véhicule ;
      mais comment des policiers belges en sont-ils venus à :
      - séparer immédiatement les parents (et le petit frère) de leur petite fille mourante ?
      - les empêcher de l’accompagner dans l’ambulance ?
      - puis leur interdire de la rejoindre à l’hôpital ?
      - leur passer les menottes - oui, les menottes !
      - les enfermer au cachot, en séparant du papa la maman et le garçon ?
      - pendant que la petite agonisait et mourait seule ?
      - les laisser longtemps sans nouvelles ?
      - ouvrir la porte du cachot, leur annoncer qu’elle était morte, puis refermer la porte en les laissant enfermés ?
      - après 24 heures, rouvrir la porte pour leur donner un ordre de quitter immédiatement le territoire - dans les vêtements tachés du sang de leur petite fille, dont ils auraient donc dû abandonner le corps en Belgique (après autopsie) ?
      Ce qui apparaît dans cette séquence inimaginable, c’est que de braves gens - policiers, fonctionnaires, etc - ne perçoivent plus qu’ils sont amenés à se comporter de façon totalement inhumaine.
      Et pourquoi ? Parce que, depuis l’arrivée au pouvoir de Jambon/Franken couverts par Charles Michel, la communication, l’action et les directives du gouvernement ont consisté à à légitimer cette inhumanité en déshumanisant systématiquement les migrants - et donc aussi les fonctionnaires en contact avec eux .
      Depuis le début, lorsqu’on les attrape, on - « on » : les représentants de notre pays - leur arrache systématiquement (c’est la « procédure » normale, obligatoire !) et on détruit tout leur minuscule bagage : petit sac, affaires de toilette, médicaments, sac de couchage, provision, souvent vêtements et chaussures - même les attelles posées sur des blessures ! ; on déchire les tentes dans lesquelles se trouvent des parents avec leur petits enfants ; on les enferme en cellule longuement, sans boire ni manger, sans information, avant de les chasser à coups de pied. Faut-il rappeler la collaboration avec les tortionnaires de la police soudanaise pour identifier les migrants de leur pays avant de les leur livrer ? Les mauvais traitements se multiplient dans les commissariats, ou sur la voie publique, à la vue de tous. Et la police des autoroutes a reçu l’ordre de se concentrer sur la chasse aux clandestins.
      C’est ce long processus de déshumanisation A LA FOIS des migrants - transformés en gibier criminel - et des agents de l’Etat- transformés en chasseurs ou en brutes - qui a porté ses fruits dans le traitement inhumain, mais devenu légal, légitime, normal, infligé à la famille de Mawda par des fonctionnaires qui sont sans doute de braves gens.
      Que le premier ministre, en grande mise en scène médiatique, reçoive ensuite la famille ainsi traitée, ce n’est rien d’autre qu’un déshonorant écran de fumée pour travestir en compassion la déshumanisation systématique qui est la ligne politique de son gouvernement, et dont il ne compte pas changer d’un millimètre.
      Les victimes, ce ne sont pas seulement les migrants, pris entre la police et des passeurs qui sont souvent des marchands d’esclaves sans scrupules : c’est nous-mêmes. C’est nous, nos voisins, nos collègues, nos amis, nos enfants qui nous déshumanisons petit à petit. En trouvant cela d’abord regrettable, mais inévitable. Ensuite regrettable, mais normal. Ensuite normal et bien nécessaire. Ensuite tout à fait justifié. Et finalement une excellente chose : la majorité de la population (surtout en Flandre, mais pas seulement) soutient activement ou passivement cette politique.
      Je ne vois pas de « solution » au défi posé que représentent les nouvelles migrations ; je crois vraiment que sur ce coup-la, les politiques et les intellectuels ne font pas leur boulot, qui est d’élaborer une perspective plausible à court, moyen et long terme, de bricoler de nouvelles pratiques, et de reconstruire à partir de là une opinion raisonnable, au-delà des fantasmes adverses et symétriques (et tellement confortables puisque hors réalité, de frontières soit effacées, soit étanches.
      Mais je sais que si on reste dans cette dynamique de déshumanisation, on va au pire, pas à pas. Et le coup d’arrêt à la fois indispensable et symbolique, c’est la démission de Franken et Jambon.
      PS : ce que j’écris ici, c’est ce que Lutgen, le président du CDH, appelle du populisme ( « vert ») ; et aussi ce que Charles Michel, d’un ton noblement indigné, appelle « l’instrumentalisation politique de ce drame », qu’il condamne ... parce qu’il a, lui, le respect des victimes. Nausée.
      La faute politique impardonnable et irrattrapable de Charles Michel, c’est de ne pas avoir démissionné Franken lorsque ce dernier, pour célébrer son entrée en fonction, a diffusé un clip immonde montrant comment il envisageait la responsabilité de ministre de l’asile : attraper un migrant (noir) par la tête avec une ventouse de WC et le balancer à la mer. En acceptant cela, Michel s’est engagé en pleine connaissance de cause dans le chemin de l’ignoble, si bien que ses attitudes vertueusement compatissantes aujourd’hui ne sont plus qu’un enfumage au service de cette ignominie.
      PPS : extrait du communiqué du Délégué général aux droits de l’enfant, Bernard de Vos Dumont : « On a ainsi découvert, lors de la conférence de presse organisée ce lundi, le traitement indigne qui a été réservé aux parents et au petit frère de Mawda. Alors qu’elle tentait de soigner son enfant encore vivante et qu’elle l’avait veillée, durant de longues minutes, avant l’arrivée de l’ambulance, la mère n’a pas été autorisée à accompagner sa petite fille à l’hôpital. Sous le choc, elle a été emmenée, menottée, avec son fils de quatre ans, vers le commissariat de police de Mons où les deux, mère et fils, séparés du père, ont été détenus en cellule durant plus de 24 heures ».
      Guillaume de Stexhe

  • Comité Adama : « On va se battre ensemble »

    Ça pose la question de la centralité. Pour le mouvement social classique, porté à gauche, les « vraies luttes », ce sont celles des cheminots, les étudiants, les hospitaliers… Tout le reste est considéré comme secondaire. Dans l’imaginaire de cette #gauche, on soutient, d’accord, mais de loin ; on pense que la lutte « réelle » ne s’y joue pas. Beaumont, Aulnay, Grigny, ce sont des #territoires secondaires. (...) Ce qu’on dit, c’est qu’aucun #mouvement_social ne gagnera sans les #quartiers. C’est impossible. (...)

    « #Convergence », c’est un mot qui laisse des traces : c’est un rendez-vous manqué. C’est devenu creux. Quand je l’entends, j’entends une arnaque. Mais parlons d’#alliances, oui. Nous sommes des alliés. Nous avons à nous confronter à un même #ennemi. Les coups, on va les prendre ensemble. On va au front ensemble. On va se battre ensemble. C’est ce qu’on dit, pour le 26 mai et pour la suite. Ce que propose #Macron est inacceptable.

    « Nous sommes des #alliés. Nous avons à nous confronter à un même ennemi. Les coups, on va les prendre ensemble. On va au front ensemble. »

    Nous, on ajoute que le #racisme structurel englobe la question économique. L’#antiracisme structurel est anticapitaliste. Le #capitalisme s’est construit sur le corps des esclaves noirs : il n’y a pas de #colonialisme sans capitalisme, pas plus qu’il n’y a de capitalisme sans colonialisme. Lutter contre le racisme et lutter contre le capitalisme, c’est indissociable.

    https://www.revue-ballast.fr/comite-adama-on-va-se-battre-ensemble

  • Humanitaire : Le fléau des « sexpats » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/05/20/humanitaire-le-fleau-des-sexpats_1651503

    Après les révélations du « Times » sur le recours à la prostitution dans une mission d’Oxfam en Haïti, qui ont conduit le directeur de la branche britannique à démissionner la semaine dernière, « Libération » a enquêté auprès de dirigeants et d’employés d’ONG. Tous reconnaissent des dérives et déplorent des obstacles juridiques.

    C’est un énième coup donné à l’image d’Oxfam dans la cascade de scandales qui ne cesse d’éclabousser l’ONG depuis quatre mois. Mark #Goldring a annoncé, mercredi, quitter la direction de la branche britannique de l’organisation. En février, le Times avait révélé qu’en 2011 le directeur d’Oxfam en Haïti, Roland Van Hauwermeiren, avait organisé une soirée avec des prostituées haïtiennes dans les locaux de l’ONG, peu après le tremblement de terre de 2010 qui a ravagé l’île, faisant près de 300 000 morts, autant de blessés et 1,2 million de sans-abri. Lors d’une enquête interne, l’homme a avoué les faits et a pu démissionner via une procédure « progressive » et « avec dignité », d’après le rapport d’enquête publié par Oxfam. Mais ce même homme a été recruté par Action contre la faim entre 2012 et 2014, sans qu’« aucune alerte au sujet d’une conduite inappropriée ou d’éventuels abus sexuels n’ait été donnée », assure l’ONG française.

    « Problème systémique »

    Après que l’affaire a éclaté, Libération a enquêté sur l’ampleur du recours à la prostitution dans le secteur humanitaire. Peu à peu, les langues se sont déliées. Du moins de manière anonyme. Des témoignages qui montrent que l’affaire Oxfam n’est pas un cas isolé. « Il ne s’agit pas d’une ou deux pommes véreuses, mais d’un problème réel et systémique », déclarait le 20 février Kevin Watkins, directeur général de l’ONG Save the Children et ancien cadre d’Oxfam, devant une commission parlementaire britannique. Le phénomène reste malgré tout difficile à cerner car aucune étude exhaustive, ou même étendue sur plusieurs organisations, n’a été menée sur le sujet. Ce n’est que récemment que des ONG internationales ont commencé à publier des rapports internes, à la demande de leurs bailleurs. Par ailleurs, le recours à la prostitution n’est pas considéré comme un abus sexuel par la loi française (à moins que ce ne soient des mineurs). Mais le contexte de l’aide humanitaire ajoute des facteurs aggravants : l’ascendant des employés des ONG sur les populations aidées, la défaillance des systèmes judiciaires dans certains pays d’intervention qui renforce le sentiment d’impunité et des situations d’urgence qui nécessitent des recrutements rapides sans laisser le temps de faire des enquêtes approfondies sur les candidats.

    Sophie (1), la trentaine, nous a contacté spontanément pour témoigner. Cette humanitaire américaine, avec plus de dix ans de missions d’urgence derrière elle, a vu plusieurs fois des collègues avoir recours à la prostitution dans leurs zones d’intervention. Comme au #Nigeria, il y a trois ans, où « plusieurs humanitaires de [son] équipe ont fait venir des prostituées dans leur chambre de la résidence ». Une pratique « courante », selon elle, bien que seuls quelques collègues s’y adonnent. « Un jour, un d’entre eux a même enfermé une prostituée dans sa chambre toute la journée pour ne pas avoir à la payer, raconte-t-elle. Plusieurs fois, des cas ont été rapportés à mes supérieurs mais il n’y a eu aucune sanction. Pour moi, c’est une manière d’approuver ces actions. »

    Emmanuel (1) a vécu la même situation : « Il n’est pas rare de voir des collègues expatriés ramener des prostituées à la résidence ou aller en voir, assure l’#humanitaire qui travaille pour une ONG basée en Afrique de l’Ouest. Il y a un an, un de mes collègues passait ses journées avec des prostituées. Mon chef de mission le savait mais il ne l’a pas signalé au siège et l’homme a pu terminer sa mission sans problème. »

    « Un décalage de pouvoir »

    Les termes de « zone grise » ou de « question morale » pour qualifier l’échange d’argent contre des actes sexuels reviennent régulièrement dans la bouche de travailleurs du secteur. Pourtant, le recours à la prostitution, bien qu’il ne soit pas illégal dans tous les pays, est interdit par la majorité des ONG humanitaires. Ces prostitués, femmes et hommes, se trouvent souvent réduits à ces activités contre leur gré, qu’ils soient l’objet de traite d’êtres humains ou contraints à vendre leur corps pour survivre. « Le recours à la prostitution dans les pays où nous travaillons est considéré comme de l’exploitation sexuelle, c’est sanctionné par un licenciement, assure Alexandre Giraud, directeur général de l’organisation française Solidarités international, qui compte 2 000 salariés dans le monde. Dans certaines zones de conflit, il existe un décalage de pouvoir, réel ou supposé, entre les humanitaires et les bénéficiaires. Il est important de sensibiliser nos personnels aux risques d’abus de pouvoir, parfois inconscient. » Sur les quatre dernières années, l’organisation a reçu 97 alertes de comportements contraires à son code d’éthique : « corruption, abus de pouvoir, abus sexuel, discrimination ». Parmi celles-ci, 18 cas tenaient du « harcèlement, de l’abus ou de l’exploitation sexuelle », et « 16 ont donné lieu à des fins de contrat », sans que soit précisé combien de ces cas relevaient du recours à la prostitution.

    Le Comité international de la Croix-Rouge (#CICR), basé à Genève, nous a confirmé avoir reçu « en janvier 2017 des informations sur un employé expatrié qui avait commencé une mission en 2016 en république démocratique du Congo. L’employé a été licencié en février 2017. » Un autre cas a été rapporté à Libération sans que le CICR ne puisse confirmer qu’il en ait été informé : « En 2011, je travaillais sur le continent africain, quand un collègue, avec de nombreuses années de CICR derrière lui et qui n’en était probablement pas à sa première faute, a été dénoncé pour avoir utilisé les services de prostituées locales, décrit Sarah (1), qui travaille toujours dans l’ONG. Il a été immédiatement sorti de la mission, mais il a juste reçu un avertissement et il a été envoyé sur une autre mission, où les possibilités de sortir sont plus restreintes. » Le code de conduite du CICR, signé par tous les membres envoyés en mission, précise bien qu’il « est interdit d’acheter des services sexuels et de pratiquer l’exploitation sexuelle ». En 2017, un bureau a été créé au sein de l’ONG pour permettre à ses employés de rapporter des comportements abusifs de manière confidentielle.

    « Problème de culture collective »

    Médecins sans frontières (MSF), avec ses 40 000 employés permanents, n’est pas non plus épargné. En 2017, le siège aurait reçu 146 alertes, dont 24 étaient des cas de harcèlement ou d’abus sexuels, et 19 personnes ont été licenciées, précise un communiqué qui comptabilise les deux ensemble. « On sait qu’on est en dessous des radars pour le nombre de cas rapportés, admet Thierry Allafort-Duverger, directeur général de #MSF France. Notre organisation n’est pas hors-sol. Nos activités peuvent attirer des prédateurs. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir à licencier des collègues qui s’étaient mal comportés avec des bénéficiaires. » Et de reprendre : « Le plus difficile est d’aider à libérer la parole. Les missions se trouvent souvent dans des zones très violentes où les personnes, notamment les bénéficiaires, peuvent craindre des représailles si elles parlent. » Une cellule composée de deux employés et dédiée à la prévention des abus sexuels a été créée en 2007 à Paris.

    De son côté, l’ONG Care a indiqué à Libération avoir reçu en 2017, pour ses 9 000 employés, « huit cas d’abus ou exploitation sexuelle [qui] ont été confirmés, sept membres du personnel ont été licenciés ».
    « Ambiance sexiste »

    Les ONG sont nombreuses à revendiquer une politique de « tolérance zéro » vis-à-vis du paiement d’actes sexuels. Seulement, la réalité sur le terrain est différente, et les limites entre ce qui est interdit et toléré sont plus floues. Lesley Agams a travaillé entre 2010 et 2011 en tant que directrice pays au Nigeria pour Oxfam. « Les hommes expatriés, nous les appelions les "sexpats", tellement il était courant de les voir avec des prostituées, rapporte-t-elle, en précisant qu’il ne s’agissait pas de ses collègues. On était si habitués à voir cela qu’on ne faisait que détourner le regard. » L’avocate décrit aussi « une ambiance de travail très sexiste et pesante », dans son bureau et celui d’Afrique de l’Est de l’ONG britannique. Des faits qu’elle rapporte à l’époque à sa responsable des ressources humaines, sans que cela ne provoque de réaction.

    Une autre employée d’Oxfam, Marguerite (1), toujours en poste, déclare n’avoir jamais été témoin d’abus sexuels par des humanitaires. Elle regrette en revanche que le scandale d’Oxfam ne se soit concentré que sur certains cas comme s’ils étaient des exceptions, et non sur « le problème de culture collective, où les rapports de domination et de pouvoir exercés par des responsables souvent masculins continuent de prévaloir ». « Il ne faut pas créer d’autres règles, d’autres mécanismes, ajoute-t-elle. Il faut faire respecter ceux qui existent déjà et ouvrir le débat sur la vraie question de fond : le #sexisme inhérent à nos organisations. »

    Il existe des #prédateurs dans tous les secteurs. Mais dans l’humanitaire, l’importante rotation des effectifs sur de courtes missions leur permet de sévir plus longtemps. C’est le cas de Roland Van Hauwermeiren, d’Oxfam. C’est aussi celui de l’homme qui a agressé sexuellement Ellen (1), en Irak, dans la résidence de l’ONG pour laquelle ils travaillaient en 2014. Il a été employé par trois ONG internationales depuis et se trouve toujours dans les circuits de recrutement. L’explication à cela tient à un blocage juridique. Il est illégal de révéler la raison d’un licenciement, même si ce sont des abus sexuels, s’il n’y a pas eu de condamnation judiciaire, souligne-t-on à la Croix-Rouge et à Solidarités international. Un droit à l’oubli garanti par la loi française, et que les organisations essayent de contourner via des codes propres à la profession. Lors des prises de références, un « on ne l’emploiera plus » suffirait à blacklister un ancien employé. Mais certains passent entre les mailles du filet en cachant leur passage dans l’ONG qui les a licenciés. La création d’un fichier commun d’individus auteurs d’abus est maintenant envisagée, mais ne pourraient y figurer que les condamnés par la justice. Or, souvent, les victimes, quand elles dénoncent les faits, craignent les conséquences d’un procès sur leur vie.

    « Notre image va être ternie »

    Patrick (1) n’a, lui, jamais été témoin d’abus sexuels perpétrés par des humanitaires, pendant les dix années où il a travaillé dans le secteur. Mais il a vu des personnes se faire renvoyer pour cela. Aujourd’hui chef de mission pour une #ONG internationale sur le terrain d’une crise humanitaire, il interpelle : « Comment peux-tu faire ce métier et être l’auteur de comportements aussi inacceptables ? » Et prévient : « L’impact va être majeur pour beaucoup d’organisations. Notre image va être ternie, alors qu’elle est essentielle pour garantir la confiance des populations bénéficiaires. C’est la clé de notre sécurité et de la réussite de notre travail. »
    (1) Les prénoms ont été modifiés
    Aude Massiot

    #prostitution #agression_sexuelle #colonialisme #domination #oxfam #Van_Hauwermeiren

  • CheckNews | Est-il vrai que la grenade GLI-F4 qui a grièvement blessé un homme le 22 mai est déconseillée en raison de sa dangerosité ?
    https://liberation.checknews.fr/question/74891/est-il-vrai-que-la-grenade-gli-f4-qui-a-grievement-blesse-un-ho

    Votre question : " Est-il vrai que les grenades offensives GLI-F4 du type de celle qui a grièvement blessé un homme à Notre-Dame-des-Landes, le 22 mai, sont d’un usage déconseillé pour le maintien de l’ordre ? En raison des nombreux dégâts qu’elles ont causé ces derniers mois ? "

    La #grenade qui a grièvement blessé, ce mardi, un manifestant sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, en lui arrachant la main tandis qu’il tentait de la ramasser, selon les forces de l’ordre, est une grenade de type GLI-F4 (grenade lacrymogène instantanée). Sa spécificité, selon le communiqué de presse du ministère de l’Intérieur, est de produire un triple effet : "lacrymogène, sonore et souffle". Outre l’effet lacrymogène (gaz CS pulvérulant) et sonore (165 décibels à 5 mètres), elle produit en effet une forte explosion. Et est régulièrement mise en cause pour sa dangerosité. Il y a un mois d’un an, en août 2017, elle avait encore grièvement blessé au pied un jeune manifestant à Bure (Lorraine). Dans la foulée, en septembre 2017, une pétition dans Libération demandait son interdiction, ainsi que celle de toutes les grenades explosives, rappelant que les les grenades offensives de type OF-F1 avaient proscrites après le décès de Rémi #Fraisse, le 24 octobre 2014 à #Sivens.

    Plus gênant pour le ministère de l’Intérieur, la dangerosité de la GLI-F4 a été reconnue par les forces de l’ordre elles-mêmes, dans un rapport commun à l’IGPN (inspection générale de la police nationale) et de l’IGGN (inspection générale de la gendarmerie nationale), publié le 13 novembre 2014, soit quelques semaines après la mort de Rémi Fraisse. Ces grenades à effet de souffle, rappelait ainsi le document, "constituent le dernier stade avant de devoir employer les « armes à feu » telles que définies par le code de sécurité intérieure". Et d’expliquer, sans ambages, que ces "dispositifs à effet de souffle produit par une substance explosive ou déflagrante sont susceptibles de mutiler ou de blesser mortellement un individu, tandis que ceux à effet sonore intense peuvent provoquer des lésions irréversibles de l’ouïe (pour avoir un effet efficace, une intensité sonore de 160 db mesurée à un mètre est requise)". Avant de reconnaître que "quel que soit le moyen utilisé, comme il s’agit d’un dispositif pyrotechnique, une atteinte à la tête ou sur le massif facial ne peut jamais être totalement exclue".

    Dans un article d’août 2017, le journal de la gendarmerie, l’Essor, semblait, de son côté, peu confiant dans l’avenir de la GLI-F4, eu égard à sa dangerosité. Évoquant un appel d’offre, à l’époque, de plusieurs millions d’euros sur des grenades, l’auteur expliquait que cette commande, divisée en cinq lots, "ouvre la porte, pour les gendarmes mobiles, à l’équipement d’une nouvelle génération de grenades, appelées à remplacer petit à petit les grenades lacrymogènes instantanées, les GLI F4. [...] Concrètement, ces grenades lacrymogènes et assourdissantes ne contiendront plus d’explosif". Et l’Essor d’en déduire que "ce changement était envisagé depuis quelque temps. Dans un avis daté du 24 novembre 2016 sur le projet de loi de finances pour 2017, la commission de la défense du Sénat remarquait ainsi que des études « sont en cours sur l’évolution des grenades en dotation au sein des escadrons de gendarmerie mobile, en coordination avec la police nationale. L’objectif de ces études est le remplacement des grenades GLI F4 par des grenades assourdissantes lacrymogènes sans explosif ». Rappelant que même si leurs conditions d’utilisation ont été encadrées (nécessité d’un binome), "les #GLI restent en sursis. Des associations contestent son usage, estimant que le #TNT contenu dans ces grenades est susceptible de tuer".

    Une inquiétude confirmée par le Défenseur des droits : "Le renforcement du cadre d’utilisation de cette grenade doit être salué mais la dotation dans les opérations de maintien de l’ordre d’une arme présentant une telle dangerosité, eu égard à sa composition, reste problématique", estime un rapport de l’institution, publié en janvier 2017.
    Autre signe, enfin, de leur dangerosité, la France est le dernier pays en Europe à utiliser les grenades explosives. « L’étude d’exemples pris dans les pays voisins a permis de confirmer la spécificité française, seule nation d’Europe à utiliser des munitions explosives en opération de maintien de l’ordre avec l’objectif de maintenir à distance les manifestants les plus violents », explique le rapport commun de l’IGPN et de l’IGGN.
    L. Peillon

    #NDDL #maintien_de_l_ordre #gendarmerie #luttes #manifestations

  • Que nous apprend l’algorithme de Parcoursup qui a été rendu public ? - Libération

    Avec l’absence de hiérarchisation des voeux, les mécontents risquent d’être plus nombreux qu’avec APB.

    Le ministère a publié, à la veille des premiers résultats de Parcoursup, le contenu de son algorithme. Que dit-il du fonctionnement de ce nouveau dispositif qui a remplacé la très critiquée plateforme APB ?

    Le code est très transparent, mais ne concerne qu’une petite partie de la procédure d’admission

    Des éloges ont été émis par des gens du métier : le code publié est très bien documenté et expliqué. Il est par ailleurs publié sur une plate-forme open source (framagit). Il s’agit donc d’un très net progrès par rapport à l’algorithme d’APB, particulièrement opaque et mal documenté. Il ne concerne cependant qu’une petite partie de la procédure.

    Chaque formation à laquelle un étudiant postule lui attribue un premier classement, qu’elle garde confidentiel, et qui est ensuite traité par un algorithme. Seule cette dernière partie est rendue publique. Les formations doivent, dans un temps limité, départager de très nombreux candidats. Statistiquement, il est certain que nombre d’entre eux ont eu des résultats très similaires, voire identiques. Or, les formations ne pouvaient pas fournir à l’algorithme un classement où plusieurs candidats arriveraient ex-aequo. Malgré toute leur bonne volonté, elles ont donc nécessairement dû avoir recours pour les départager à des méthodes proches de la pifométrie.

    Le classement fourni par les universités ou les formations sélectives est donc ensuite traité par l’algorithme. Le but : respecter pour chaque formation des quotas de boursiers, de résidents de l’académie et de bacheliers des filières technologiques et professionnelles pour les IUT et BTS. L’algorithme remonte dans les classements les candidats concernés jusqu’à ce que les quotas, fixés par le rectorat pour chaque formation, soient remplis.

    Quelle différence avec l’ancien #algorithme ?

    Différence notable avec APB ? Outre une transparence plus grande, l’impossibilité pour les candidats de hiérarchiser leurs vœux lors de leurs choix. Cette différence devrait largement perturber le système. En effet, jusqu’alors, un candidat sélectionné pour son premier choix était automatiquement retiré de la course pour ses autres vœux. Avec Parcoursup, les candidats peuvent garder un oui, mais rester en lice pour leurs vœux en attente au cas où une place se libérerait dans une filière qu’ils préfèrent. Ce qui pourrait créer un embouteillage et placer de nombreux autres candidats en liste d’attente.

    Le nombre de mécontents sera-t-il plus élevé qu’avec APB ? Ce dernier algorithme permettait d’avoir une réponse plus rapide, et de satisfaire le plus grand nomrbre possible de candidats. A l’époque, 81% des candidats avaient immédiatement obtenu une proposition correspondant à l’un de leurs trois premiers vœux. Avec Parcoursup, le ministère envisageait mardi matin qu’environ 50% des candidats devraient avoir reçu au moins une proposition le premier jour.

    Risque de saturation

    Pour tenter d’optimiser son recrutement, chaque filière a pu faire jouer deux critères : un taux d’appels supplémentaire et un rang limite d’appel. Il s’agit d’accepter plus de candidats que la formation dispose de places en postulant que certains choisiront plutôt une autre formation. On appelle cela de l’overbooking.

    On voit tout de suite les problèmes qu’une telle pratique peut poser : une formation qui ouvrirait trop largement son classement risquerait de se retrouver saturée. Les filières faisant le choix inverse risquent d’avoir un nombre d’étudiants largement inférieur à leur capacité, ou de n’attirer que les étudiants du bas du classement, après avoir découragé les étudiants mieux positionnés.

    Étant donné qu’il s’agit de la première année d’existence de Parcoursup, une formation n’a aucun moyen de savoir jusqu’à quel rang ouvrir son classement. Pour les nombreux candidats qui se trouveront sans affectation au moment du bac, #Parcoursup risque d’être une source de stress majeure.

    Lors d’une audition parlementaire en novembre, en présence de responsables d’université, des universitaires avaient pourtant souhaité conserver la hiérarchisation des souhaits, sous peine de revenir « dix ans en arrière ». Le gouvernement ne les a pas écoutés. #APB était relativement efficace mais opaque, Parcoursup, plus transparent, risque de ne pas être plus efficace.
    Savinien de Rivet

    « L’overbooking », de mieux en mieux ici, on dirait qu’on parle des techniques de réservation pour des vacances. Le but (et la conséquence) sera de limiter le peu de mobilité sociale qui peut exister en France, même si on est déjà complètement nul là-dedans et enlever le peu d’espoir qu’il restait à tout un pan de la jeunesse qui rejoindra ceux qui ont déjà été éjectés du système scolaire bien plus tôt. Si ça perdure ça aura juste pour effet de préparer la prochaine révolution des quartiers populaires à qui il ne restera même plus les miettes qui pouvait être grappillées.
    #sélection #discriminations #éducation #université #enseignement_supérieur

  • Ndate Yalla Mbodj, la reine Wolof qui s’opposa à l’invasion coloniale
    http://www.lisapoyakama.org/ndate-yalla-mbodj-la-reine-wolof-qui-sopposa-a-linvasion-coloniale

    Ndate Yalla Mbodj fait partie de ces nombreuses femmes fortes au cours de l’histoire africaine, qui se sont opposées aux Européens, depuis l’impératrice du Soudan Kandake Amenirenas dans l’antiquité, en passant par la reine Nzinga en Angola pendant la traite, jusqu’à la prêtresse Aline Sitoe Diatta toujours au Sénégal ou la reine Yaa Asantewaa au Ghana actuel.

  • Parcoursup : « Sept refus et trois "en attente", j’ai encore rien dit à mes parents » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/23/parcoursup-sept-refus-et-trois-en-attente-j-ai-encore-rien-dit-a-mes-pare

    Élèves, profs, enseignants-chercheurs… Tous sont en première ligne face à la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, qui se met en place à toute vitesse. « Libération » leur donne la parole pour qu’ils racontent les bouleversements en cours. Aujourd’hui, Salem, 17 ans.

    Aujourd’hui, Salem, 17 ans, en terminale ES au lycée Jean Dautet, à La Rochelle

    « Sur dix vœux, j’ai sept refus et on m’a mis sur liste d’attente pour les trois autres vœux dans des universités. J’avais demandé des DUT d’informatique et de techniques de commercialisation. Et l’université, en droit et en informatique. Être sur liste d’attente pour des facs, c’est quand même affolant.

    Je ne suis pas un élève très mauvais, ni très bon, je suis un élève moyen qui donne de lui-même, ma moyenne générale tourne autour de 10-12. J’ai de bonnes notes en maths et mes appréciations sont bonnes. J’ai juste raté un trimestre sur deux ans.

    Je n’appréhendais pas vraiment l’arrivée des réponses, d’ailleurs je ne me suis pas précipité à 18 heures pour voir ce qu’il en était, puisque je m’étais dit que j’allais être accepté au moins dans une université sans difficulté. J’espérais même avoir une chance d’être sur liste d’attente pour les DUT, même si je ne suis pas prioritaire pour ces formations. Là, c’est un « non » catégorique. J’aurais aimé avoir un entretien au moins pour montrer ma motivation et qu’ils se basent sur autre chose que des notes et des appréciations.

    Je n’ai pas encore annoncé la nouvelle à mes parents. Ils vont percevoir ça comme un échec scolaire et j’ai peur qu’ils soient déçus. On se projette dans le futur et quand on n’a rien, le retour à la réalité est plutôt désagréable. Je garde l’espoir de remonter dans la liste d’attente et d’être accepté dans une des universités. Beaucoup ont demandé des facs en roue de secours, donc des places vont se libérer, mais ça m’énerve de savoir que même si je suis accepté, c’est par défaut.

    J’ai vu qu’on pouvait voir sa place sur les listes d’attente. Pour la fac de droit, je suis 598e sur 1040 (pour 300 places), pour celle d’informatique 355e sur 532 (pour 140 places disponibles) et la troisième en informatique à Pau 236e sur 251 (pour 30 places disponibles). Cela donne une idée, mais finalement ça m’inquiète encore plus. Le système est d’autant plus pervers que les réponses arrivent avant le bac. J’ai déjà un ami qui m’a dit que ça le décourageait. Ceux qui ont été acceptés, ça les motive bien sûr à décrocher le diplôme, mais quand on essuie des refus, qu’on est en attente, c’est plutôt l’inverse.

    Ça perturbe également nos révisions. Je trouve ça complètement ridicule de regarder sans cesse sur Parcoursup pour voir si on a gagné des places ou non. Certains ont envie de réviser, de se débarrasser de ça et d’avoir l’esprit tranquille. En plus, c’est contraignant, si on est accepté, mais qu’on n’a pas validé notre choix [dans les 7 jours, ndlr], on peut se retrouver sans rien. Du coup, on va être obligé de regarder tous les jours.

    Le plus angoissant est de se dire : "Si je n’ai rien à la fin de la semaine, qu’est-ce que je fais l’an prochain ?" Je sais qu’on peut avoir des réponses jusqu’en septembre, mais c’est angoissant. J’aimerais passer un été tranquille. »
    Marlène Thomas

    Tout ça veut donc dire, contrairement aux annonces officielles (mais on a l’habitude de leurs mensonges érigés en technique de communication), qu’un postulant peut tout à fait se retrouver sans aucune solution et n’être accepté nulle part même quand il met des vœux pour des formations à l’université.
    #parcoursup #enseignement_supérieur #sélection #discrimination #éducation

    • « Être sur liste d’attente pour des facs, c’est quand même affolant »...
      étant enseignant-chercheur a l’université, j’évite de lire ce que les lycéens disent de l’université (ou « la fac »), sinon j’ai vraiment l’impression de travailler dans la benne a ordures de l’enseignement supérieur...

    • « Benne à ordures » c’est fort mais de fait, comme tout le système post bac a été organisé jusqu’à présent pour qu’il n’y ait pas de sélection à l’université et qu’en plus le budget par étudiant est très bas comparé à ceux de toutes les autres filières, ben forcément ça n’incite pas à la valorisation de l’enseignement dans la tête des étudiants. Mais ce n’est pas en faisant une sélection inique que ça rendra l’université plus attractive. En plus, à partir du 2ème cycle, là ça s’inverse comme si un système qui ne sélectionne pas n’était pas valorisant, idée que je trouve profondément réactionnaire.

  • Ces aides sociales que Bercy veut réduire selon une note interne
    https://www.nouvelobs.com/societe/social/20180518.OBS6858/ces-aides-sociales-que-bercy-veut-reduire-selon-une-note-interne.html

    Dans une note interne, dont « le Monde » dévoile le contenu ce vendredi 18 mai, la direction du budget constate que les prestations sociales constituent « un poids croissant » des dépenses publiques en France (26% des dépenses de l’Etat en 2016), et appelle à « maîtriser la dynamique » – comprendre, revoir à la baisse le niveau de plusieurs aides sociales. Il ne s’agit que de « travaux techniques », qui ne se situent pas du tout au « niveau politique », souligne auprès du « Monde » l’entourage du ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin.

    http://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2018/05/18/les-pistes-explosives-de-bercy-pour-reduire-les-aides-sociales_53010

    Si le gouvernement ne sait pas comment s’y prendre pour réduire les dépenses publiques, il dispose d’une administration, prestigieuse mais crainte – voire honnie, parfois –, qui saura toujours lui souffler des idées : la direction du budget. Celle-ci a récemment formulé de « premières pistes d’économies » portant sur des dispositifs d’aide aux ménages, en général, et aux personnes démunies. Synthétisées dans un document qui s’intitule « Transformer les prestations sociales », que Le Monde s’est procuré, ces propositions seraient susceptibles – pour plusieurs d’entre elles – de provoquer un tollé si elles étaient mises en œuvre. Il ne s’agit que de « travaux techniques », qui ne se situent pas du tout au « niveau politique », fait-on valoir dans l’entourage du ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin. Mais l’inventivité des hauts fonctionnaires de Bercy pour alléger le montant de la facture peut cependant nourrir quelques inquiétudes.

    La direction du budget part du constat que les prestations sociales constituent « un poids croissant », représentant 26 % des dépenses publiques en 2016 (soit près de cinq points supplémentaires en une quinzaine d’années). « Plusieurs approches [sont] possibles pour maîtriser la dynamique », écrit-elle : ne plus indexer (totalement ou partiellement) la progression des aides à l’évolution des prix, « revoir les règles d’éligibilité », mieux prendre en compte le patrimoine des personnes dans le calcul de l’allocation, encourager le retour à l’emploi – par exemple en conditionnant l’octroi de certains minima sociaux « à des démarches actives de recherche » d’un poste, etc.

    Le document ne précise pas le montant d’économies induites par les diverses options esquissées, sauf dans un cas : le gel en 2019 des prestations, dites « légalement indexées » (allocations familiales, retraites…), « pourrait rapporter 3,5 milliards d’euros », sans que soient remises en cause les « revalorisations exceptionnelles » de certaines aides, décidées par le gouvernement d’Edouard Philippe (par exemple pour la prime d’activité). La direction du budget ne se place pas dans une optique strictement comptable : sa démarche vise également à améliorer le fonctionnement de dispositifs, dont elle rappelle les imperfections, à ses yeux.

    Allocation adultes handicapés (AAH)
    Des « disparités fortes » sont relevées entre départements dans l’octroi de cette aide. Il est, du coup, proposé de « maîtriser les flux d’entrée en [révisant] les critères d’attribution » et d’« uniformiser (…) les pratiques de prescription ». Les hauts fonctionnaires de Bercy suggèrent par ailleurs de « revoir plus périodiquement le stock » de bénéficiaires de l’AAH et d’« inciter effectivement à la reprise d’activité ».

    Allocation personnalisée pour l’autonomie (APA)
    Destinée aux personnes âgées qui ont de la peine à accomplir des gestes de la vie quotidienne, cette prestation est jugée « trop diluée et insuffisamment redistributive ». Il convient donc de la « recentrer (…) sur les publics prioritaires (…) pour garantir [sa] soutenabilité (…) dans un contexte de vieillissement démographique ». Les « plans d’aide » doivent également être modulés « en fonction du patrimoine » de la personne, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle, et non des seuls revenus. Les budgétaires de Bercy recommandent, par ailleurs, de se pencher sur « l’articulation de la prestation » avec les avantages fiscaux existants, par exemple l’abattement de 10 % sur les pensions dans le cadre de la déclaration d’impôt sur le revenu.

    Aides personnelles au logement (APL)
    Le dispositif comporte plusieurs limites, aux yeux de Bercy. Parmi elles, le fait que « les APL favorisent (…) les personnes inactives », à niveau égal de ressources. En outre, les « APL étudiants sont peu ciblées et ont trop peu d’effet redistributif », car le montant de la prestation « dépend très peu des ressources réelles (salaires et transferts intrafamiliaux) » des bénéficiaires. Dès lors, une réforme serait la bienvenue, en prévoyant le « non-cumul part fiscal et APL étudiants » – ce qui signifie que les intéressés devraient choisir : soit être rattachés au foyer fiscal de leurs parents, soit percevoir l’aide. Une idée maintes fois évoquée, mais jamais mise en œuvre, à ce stade, de crainte de provoquer des manifestations monstres d’étudiants. Le document formule d’autres pistes « à compter de 2020 », dont l’une est d’intégrer les minima sociaux et les prestations familiales dans la « base ressources » servant au calcul des APL.

    Bourses sur critères sociaux (BCS)
    Accordées aux étudiants « issus de foyers modestes », ces aides ont vu leur montant s’envoler (+ 60 % en dix ans), du fait du dynamisme de la démographie dans l’enseignement supérieur et d’un « rythme de revalorisation discrétionnaire, supérieur à l’inflation ». Le dispositif est « faiblement ciblé », pour la direction du budget, qui souligne que « le nombre de bénéficiaires (…) atteint désormais 27 % des étudiants ». Du coup, plusieurs solutions sont énoncées : « accroître le ciblage », par exemple en abaissant les plafonds de ressources ; geler les revalorisations des barèmes ou, « a minima, en limiter la progression » ; « renforcer le contrôle d’assiduité » – les jeunes qui ne vont pas en cours étant susceptibles de perdre l’aide.

    Des recommandations sont faites également au sujet du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation de solidarité spécifique (pour les chômeurs en fin de droits), le minimum-vieillesse, la prime d’activité et les prestations familiales. Le fait que la direction du budget phosphore sur le sujet n’est nullement une surprise. Dans un entretien accordé au Parisien, M. Darmanin avait déclaré, le 27 avril, que, parmi les sources d’économies, « il y a bien sûr le champ social, qui (…) doit être audité ». Le comité d’experts CAP22, chargé de remettre prochainement un rapport sur la réforme de l’Etat, explore cette thématique.

    Toute la question, désormais, est de savoir si les pistes développées par Bercy seront retenues ou non. Certaines d’entre elles ont peu de chance de prospérer, notamment celles consistant à étaler, voire à annuler les revalorisations exceptionnelles décidées en 2017 par le gouvernement d’Edouard Philippe. Dans l’entourage de M. Darmanin, on affirme que ce sont aux ministères concernés de faire des propositions pour rénover les dispositifs sociaux, tout en reconnaissant que celles-ci ont vocation à être confrontées à « l’expertise » de la direction du budget. Les arbitrages interviendront au cours de l’été, ajoute-t-on. Ils seront guettés avec une bonne dose d’appréhension dans l’opinion.

    #prestations_sociales #darmanin #minima_sociaux #rsa #ass #apl #apa

  • Meet Tarek Loubani, the Canadian Doctor Shot by Israeli Forces Monday While Treating Gaza’s Wounded | Democracy Now!
    https://www.democracynow.org/2018/5/17/meet_tarek_loubani_the_canadian_doctor

    DR. TAREK LOUBANI: Thank you for having me, Amy. Basically, on Monday, I was doing what I’ve been trained to do for years. I’ve been a field medic for quite a while. I’m an emergency physician with specialization in trauma. I do trauma work in London, Ontario, in Canada, where I spend most of the year. And I also do lots of trauma work here. I know where to be. I’ve been around gunfire an awful lot. I’ve been at massacres, as well, such as in Egypt previously and a few other places. And, I tell you, I was in fact the least experienced person on the team when it came to gunshots. The paramedics were even more experienced than I was, unfortunately.

    We were away from the protest area, about 25 meters west, 25 meters south of the protesters. It was calm. Everybody was sort of loitering. There were no tires on fire. There was no chaos. It was a very controlled scene. We knew where we were. We could see the sniper posts. For sure, they could see us. And I was just sort of talking to the medical team. We were testing out some medical devices that we’ve been trying to make in Gaza because of a shortage. And we had resupplied, because we ran out. It was very early in the day, and yet we had run out of our entire supply, so we resupplied. That’s when, unfortunately, I heard a loud bang, found myself on the ground and realized I had been shot.

    • AMY GOODMAN: Dr. Loubani, what happened to the paramedic who treated you, the one who asked if you wanted a tourniquet put on your legs?

      DR. TAREK LOUBANI: Musa Abuhassanin was a great guy. I’m talking about him in the past tense because about an hour after he rescued me, he ended up going back to the field on a call, and, unfortunately, he was shot in the chest. There was so much fire around him and so much live ammunition that his colleagues couldn’t get to him and couldn’t treat him. And when they finally did get to him, it was about 20 minutes later. The problem he had, it’s called a pneumothorax, basically air where it shouldn’t be in the chest. And it shouldn’t have killed him. I knew how to fix it. If I were there, I could have fixed it with literally a BIC pen. But, unfortunately, he couldn’t receive the treatment he needed, and he died.

  • À Paris, le restaurant L’Avenue ne veut ni Arabes ni femmes voilées
    https://www.buzzfeed.com/davidperrotin/a-paris-le-resto-des-stars-ne-veut-ni-arabes-ni-femmes

    L’Avenue, brasserie ultrachic du 8e arrondissement de Paris, aime les célébrités et ça se voit. Au fil des années, le 41 avenue Montaigne est devenu la cantine de stars comme Cyril Hanouna, la chanteuse Rihanna, Kim Kardashian et sa demi-sœur Kendall Jenner, ou encore l’actrice Sienna Miller. Plusieurs personnalités politiques françaises sont ravies d’y côtoyer l’aristocratie du show-biz mondial, pour le plus grand bonheur du propriétaire des lieux, Jean-Louis #Costes, 231e fortune de France en 2017, fondateur avec son frère Gilbert d’un empire de la #restauration.

    Ce que notre enquête montre, en revanche, c’est que la direction de L’Avenue n’aime pas trop les Arabes, ni les femmes voilées. Pour leur fermer les portes du restaurant, ils ont mis en place un véritable système discriminatoire en plusieurs étapes. Les témoignages que nous avons recueillis auprès du personnel du restaurant, les messages échangés par des employées que nous avons consultés et une lettre envoyée à l’inspection du travail mettent en lumière les méthodes mises en place par la direction pour trier cette clientèle.

    #racisme #discriminations #islamophobie #avenue

  • Annie Métais, voyage au bout de son « enfer » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/16/annie-metais-voyage-au-bout-de-son-enfer_1650592

    Mardi, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône va juger cette psychologue et ancienne cadre de la Banque de France pour le meurtre de son ex-mari en 2010. Soutenue par ses enfants, elle raconte une vie de terreur au côté d’un homme aux accès de violences destructeurs.

    Le carrelage de la cuisine est posé. Il reste les joints à faire, les peintures, le jardin à déblayer… Et tout l’étage à finir. Les ouvriers ont pris du retard, alors, jour et nuit, depuis des semaines, Annie Métais met la main au chantier. Tout doit être terminé avant le 22 mai. Ce jour-là, la psychologue de 61 ans est attendue devant les assises des Bouches-du-Rhône. Elle doit y être jugée pour le meurtre de Jacques Métais, son ex-mari et père de ses trois enfants.

    Les faits remontent au 25 septembre 2010. Ce soir-là, sur son catamaran amarré à Bandol, près de Toulon, Jacques Métais meurt étouffé des mains de son ex-femme. Un instant auparavant,il avait les siennes autour de son cou, tentant de l’étrangler après une violente dispute qui a viré au corps à corps. Des tentatives de strangulation, il y en a eu d’autres durant leurs quinze ans de vie commune. Comme souvent dans ses phases maniaques aiguës, Jacques Métais avait beaucoup bu, déliré, insulté son épouse, avant de l’attaquer physiquement. Ce soir-là, dit Annie Métais, c’était lui ou elle. Ce sera Jacques. Pour Annie, désormais, c’est à la justice de décider.

    Cocktail Molotov

    L’ordonnance de mise en accusation ne la ménage pas. Le juge d’instruction valide le récit de la dispute qui tourne mal, mais détaille ensuite comment Annie Métais a enveloppé le corps de son ex-mari avant de le jeter en mer, lesté d’une ancre, puis ses mensonges aux enquêteurs après la découverte du cadavre, dans la rade de Marseille. « Manipulatrice », « sang-froid glaçant », « intelligence supérieure et narcissisme… » Si l’ordonnance confirme les violences de son ex-époux, Annie Métais n’a pas le profil de la « victime idéale ». Sa beauté sévère, son regard bleu perçant, sa maîtrise des mots : les apparences jouent contre elle. « Je sais », renvoie-t-elle tristement. Elle n’aura que deux jours et demi de procès pour raconter aux jurés ce que ne dit pas ce meurtre. La maladie qui saborde le quotidien, la violence, la peur pour les enfants, le renoncement, puis la séparation et une vie, enfin tranquille, qui s’effondre brutalement un soir, parce qu’il fallait sauver sa peau, affirme Annie Métais. « J’aimerais que les jurés puissent comprendre que ce qui m’est arrivé aurait pu arriver à n’importe qui, espère-t-elle. Que personne ne peut prédire ce qu’il aurait fait ou pas fait, soumis à la même histoire que moi. »

    L’histoire d’Annie et de Jacques Métais débute en 1988, dans les couloirs de la Banque de France à Paris. La jeune cadre, déjà mère d’un petit Jonathan, tombe sous le charme de ce veuf brillant qui élève seul ses trois filles depuis le suicide de sa femme, un an plus tôt. Un premier enfant, Samuel, naît de leur amour. Ce n’est que quatre ans après, enceinte de Jonas, qu’elle épouse Jacques et s’installe avec lui. La première alerte, raconte-t-elle, survient très vite. Au rez-de-chaussée de leur immeuble, un bar fait résonner sa musique sous les fenêtres de Jonas, âgé de 3 mois. Jacques, survolté, décide de jeter un cocktail Molotov sur l’établissement. Découvrant le bidon d’essence, sa femme le cache. Ivre de rage, il lui ordonne de le rendre. « J’ai dit non, dit Annie Métais. Et là, il m’a étranglée. Il a serré très fort jusqu’à ce que je cède. » Il finit par jeter son cocktail.« J’ai pensé que c’était un accident… mais je me suis tout de même mise en mode "chien de garde", pour les enfants. »

    Dès lors, la famille vit au rythme de la maladie du père, diagnostiqué maniaco-dépressif. Tantôt sombrant dans une dépression profonde, cloîtré, mutique, tantôt dans une surexcitation aiguë, buvant à outrance, claquant l’argent du ménage et jouant avec sa vie. Annie : « Il pouvait rouler ivre à contresens, provoquer plus fort que lui… Dans ces phases maniaques, on est Dieu… On a des idées délirantes et on s’attaque à quiconque viendrait s’y opposer. Et c’était moi. » Car elle lui tient tête. D’abord pour les enfants, « pour ne pas banaliser cet exemple paternel ». Et parce que les réactions de son mari sont imprévisibles. « Ce n’était pas une violence permanente, insiste-t-elle. Pour un même acte, il pouvait partir dans un éclat de rire ou dans une rage folle. Parfois, ça passait. Parfois non. »

    Entre-deux-crises

    Quand la rage l’emporte, la famille est en première ligne. Annie Métais évoque des flots d’insultes, des menaces de mort dans le meilleur des cas, des attaques à la tronçonneuse ou à la hache quand la situation dégénère. « J’ai eu peur une bonne partie de mon enfance, confirme Jonathan, 32 ans aujourd’hui. Pour ma mère surtout, qui subissait les violences les plus graves. Pour nous aussi. Gamins, on a eu des certificats médicaux qui ne sont pas jolis à voir… » Souvent, il faut fuir par la fenêtre, se réfugier la nuit à l’hôtel. La police est régulièrement alertée. Jacques Métais fait même de la prison, des séjours en psychiatrie. « Il y a eu des réponses, concède Jonathan, mais pas assez fermes. Et puis ma mère retirait souvent ses plaintes… Quand on n’a pas vécu ça, on ne peut pas comprendre. Elle pensait qu’elle allait le sauver. » Pendant des années, Annie Métais se raccroche à ces entre-deux-crises, quand son mari révèle « son vrai lui ». Dans l’espoir né de ces parenthèses, elle décide de quitter la Banque de France pour installer la famille à Meyreuil, dans la campagne aixoise. Mais le Sud n’apaise rien. La bipolarité de Jacques Métais, qu’il refuse de soigner, le coupe de toute relation sociale. Ses trois filles aussi, plus tard, rompront tout contact. Son épouse finit par capituler : en 2006, le couple se sépare et Jacques part s’installer aux Baléares.

    Mensonge

    A Meyreuil, c’est le soulagement. Annie Métais reprend des études en psychologie. Avec Jacques, les relations s’apaisent. Il semble se stabiliser, s’investit dans l’éducation des enfants, accueille même Jonas pour un trimestre à Minorque. Elle y croit tant qu’en 2010, alors qu’elle doit s’éloigner quelques mois pour valider son stage de master, elle demande à son ex-mari de venir prendre le relais auprès de leur fils Jonas, qui entre en seconde. Mais quand il débarque en septembre, elle comprend que« l’enfer est de retour ». « C’était le délire comme on l’avait connu, raconte-t-elle. D’autant plus insupportable que ça me replongeait des années en arrière… » Le week-end approche et les deux grands, étudiants à Marseille, vont rentrer. Pour éviter les confrontations, Annie propose à Jacques de partir avec elle sur son catamaran. « Je voulais préserver les enfants du risque d’une explosion à la maison,explique-t-elle. Et l’explosion a eu lieu sur le bateau, avec moi. »

    Annie Métais a du mal à se remémorer en détail cette soirée. Elle se souvient surtout du silence, après la mort : « Jacques n’avait plus qu’un poumon depuis son cancer, il souffrait d’insuffisance respiratoire. On pouvait l’entendre respirer dans la pièce à côté. Là, plus rien… » Épouvantée, elle s’enfuit. Puis revient, ne sait plus quoi faire, rentre chez elle, tente de réfléchir. Surtout, ne rien dire aux enfants. « C’était déjà impossible pour moi d’assumer, alors pour eux… Et puis j’étais révoltée contre le sort : on avait réussi à s’en sortir, et là, cette catastrophe allait démolir leur vie. » Elle décide de dissimuler le corps. Une semaine plus tard, quand la police se présente à son domicile, elle raconte n’avoir plus vu son ex-mari depuis qu’elle l’a déposé à l’aéroport, quelques jours auparavant. « Ma hantise, c’était que Jonas, mineur, soit placé, explique-t-elle. J e voulais tenir jusqu’à son bac. »

    Ce mensonge, elle s’y accroche huit mois durant, devant ses enfants et face aux enquêteurs. Mais les preuves s’accumulent : en mai 2011, elle est placée en garde à vue et finit par avouer. A peine arrivée aux Baumettes, elle écrit à ses fils pour leur demander pardon. Leur soutien, immédiat, sera sans faille. Au bout de dix-huit mois de préventive, elle obtient sa libération sous contrôle judiciaire. Depuis sa sortie en 2012, la sexagénaire, qui a passé son diplôme en prison, s’est installée comme psychologue. Quand la date du procès tombe, en octobre dernier, la famille se met en ordre de bataille. Jonathan a quitté son travail à Briançon avec femme et enfants pour s’installer à Meyreuil. Si sa mère est condamnée lourdement, elle ne pourra pas être incarcérée aux Baumettes - pour les femmes, seules les courtes peines y sont effectuées. Ce sera Paris ou Lyon. Il faudra veiller sur Jonas, qui vit toujours à Meyreuil. Cette semaine, la psy a arrêté ses consultations. Les travaux dans la maison devaient assurer une rentrée locative palliant la perte de ses revenus. Si le chantier se termine enfin, il lui restera encore quelques jours pour préparer son procès.

    Partie civile

    Annie Métais encourt la perpétuité, le #meurtre sur conjoint étant une circonstance aggravante. Jonathan, pour qui l’affaire Jacqueline Sauvage (1) a fait bouger les lignes, espère une peine courte, symbolique. « Je peux entendre que la justice doit répondre à un acte répréhensible, mais là, c’est la double peine. Ma mère s’est fait tabasser pendant quinze ans et quand elle se défend, elle part en prison ? » dénonce le jeune homme, qui s’est porté partie civile avec ses frères. Le sens de la peine, c’est aussi ce que questionne Me Olivier Lantelme, l’avocat d’Annie Métais : « Elle ne représente aucun danger pour la société. Elle est madame Tout-le-Monde, personne n’est à l’abri d’un passage à l’acte. Il faut les laisser libres, elle et ses trois garçons. Pas besoin de rajouter des barreaux au malheur. »Annie Métais, elle, a déjà choisi sa peine : « Toute ma vie, je me sentirai coupable au fond de moi, quoi que décide la justice. Je lui ai ôté la vie, même si je ne l’ai pas voulu, même si je n’ai fait que réagir par instinct de survie. J’aurai toujours le regret et la douleur que Jacques ne soit plus là… »
    Photo Olivier MONGE. myop
    Stéphanie Harounyan Correspondante à Marseille

    Il y a quand même un sacré problème d’éducation chez nous les femmes pour qu’on essaie sempiternellement de sauver, aider, soutenir nos conjoints même quand c’est à nos dépens. Cette illusion qu’il va changer, que je peux le "sauver" de sa maladie, de sa violence, de son alcoolisme etc. Il est urgent d’éduquer les filles pour qu’elles soient un peu plus égoïstes ou du moins qu’elles aient un instinct de préservation/conservation minimal envers leur propre personne. Qu’elles s’aiment avant toute chose et après elles pourront aimer qui elles veulent.
    #violences_conjugales #légitime_défense #patriarcat #procès #cour_d_assise

  • Logement : LREM bien à droite sur les HLM - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/17/logement-lrem-bien-a-droite-sur-les-hlm_1650846

    Alors que l’exécutif avait promis de ne pas toucher à la loi SRU, qui impose aux communes un quota de HLM, un article de la loi Elan prévoit qu’un habitat social soit comptabilisé comme tel jusqu’à dix ans après sa vente, au lieu de cinq actuellement. Il a aussi pour effet de provoquer une pluie d’amendements menaçant la mixité sociale.

    Le gouvernement n’entend pas toucher à la loi SRU : c’est ce qu’a toujours assuré à ses interlocuteurs Jacques Mézard depuis sa nomination comme ministre de la Cohésion des territoires. Adopté en décembre 2000 sous le gouvernement Jospin, ce texte impose aux communes d’avoir sur leur territoire un quota de 25 % de HLM. Sont concernées toutes les villes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France) appartenant à des agglomérations de plus de 50 000 habitants. Celles qui sont en dessous du seuil de 25 % sont tenues de rattraper progressivement leur retard en matière de HLM. L’objectif est de desserrer la contrainte qui pèse sur les villes populaires, en amenant chaque collectivité à contribuer à l’accueil des ménages pauvres et modestes par le biais du logement social.

    Au fil des années, cette loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) est devenue un texte de référence dans notre corpus législatif. Elle est aussi connue que la loi de 1905 sur la laïcité. Ses défenseurs saluent sa dimension républicaine. « Les familles les moins aisées ne doivent être exclues d’aucune ville, y compris celles où les prix de l’immobilier et des loyers du privé leur sont inaccessibles », pointe Thierry Repentin, un ancien ministre de François Hollande, qui préside une commission chargée du suivi de l’application de la SRU. La droite, au pouvoir entre 2002 et 2012, a tenté à plusieurs reprises de revenir sur cet acquis législatif pro-mixité sociale avant de renoncer, face à la levée de boucliers.

    Avec son projet de loi pour l’Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan), actuellement examiné par la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, le gouvernement Philippe a finalement - lui aussi - décidé de remanier la loi SRU, en modifiant les modalités de comptage des HLM.

    « Boîte de Pandore »
    Explication : dans le cadre de la loi Elan, le gouvernement veut donner un coup d’accélérateur à la vente de logements sociaux avec l’objectif de réaliser la cession de 45 000 habitations par an contre 8 000 actuellement. Cette marchandisation du logement social suscite de vives controverses. Et pour favoriser le mouvement, l’article 46 du projet de loi #Elan prévoit que ces logements vendus continueront à être comptabilisés pendant un délai de dix ans comme des HLM au titre de la loi #SRU (au lieu de cinq ans aujourd’hui). Une ville qui vendrait des logements sociaux en quantité continuerait ainsi à afficher un nombre de HLM en trompe-l’œil. Pendant une décennie, la diminution du parc HLM du fait des ventes serait masquée.

    Cet article 46 a aussi pour effet d’ouvrir un boulevard aux parlementaires qui souhaitent aller encore plus loin et vider de sa substance - à coup d’amendements - la loi SRU dont les maires de communes résidentielles ne veulent pas. « Avec cet article, ils disposent d’un support pour amender à volonté, souligne Daniel Golberg, un ancien député PS de Seine-Saint-Denis, spécialiste des questions du logement. Le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore. » Effectivement, pas moins de 106 amendements sur ce sujet doivent être examinés par la commission des affaires économiques. Beaucoup émanent du groupe LR, mais les députés de la majorité Modem et LREM ne sont pas en reste. Les élus ont fait preuve d’une grande imagination sur le sujet. Ainsi, des députés Les Républicains ont déposé un amendement consistant à compter pour l’éternité les HLM vendus dans le quota des logements sociaux d’une ville ! D’autres proposent de les compter pendant vingt-cinq ans. Les élus ont fait feu de tout bois. Certains amendements LR et Modem veulent revoir le champ d’application géographique de la loi SRU : l’obligation d’arriver à un taux de 25 % de HLM ne serait plus opposable aux communes, mais à la communauté d’agglomération, ou même aux « bassins de vie ». Une grosse ficelle consistant à additionner les HLM des villes, qui en ont beaucoup, avec ceux des communes voisines qui en ont très peu et à établir une moyenne à l’échelle intercommunale… ce qui ferait qu’au global tout le monde serait à peu près en règle. Comme dans les Hauts-de-Seine, avec les villes Gennevilliers (66 % de HLM) ou Nanterre (56 %) et celles de Neuilly-sur-Seine (6,3 %) ou Vaucresson (7,7 %). Un autre amendement émanant du Modem vise à soustraire du champ d’application de la loi SRU de très nombreuses communes en relevant par exemple le seuil de la population qui déclenche l’obligation pour une ville d’atteindre un parc de 25 % de HLM. Ce seuil serait ainsi porté à 3 500 habitants en Ile-de-France au lieu de 1 500 aujourd’hui, alors que la région manque cruellement de logements aux loyers accessibles.

    Échappatoire
    Plusieurs députés LREM proposent pour leur part que « les communes qui entrent dans le champ d’application de la loi littoral » puissent être exemptées dans certaines conditions de la loi SRU, pour tenir compte de leurs « contraintes d’urbanisme ». Une échappatoire est ainsi offerte à de nombreuses communes résidentielles du littoral méditerranéen, basque ou breton, pas très volontaires pour construire des logements sociaux. Un autre amendement (toujours LREM) prévoit des arrangements pour les villes exposées à des risques naturels. Le Modem veut la même chose pour celles qui ont des sites classés. Les Républicains veulent réduire la voilure, et ramener de 25 % à 20 % le quota de #HLM à réaliser par les communes. Mis bout à bout, tous ces amendements réduiraient à néant la portée de la loi SRU qui a permis de construire plus de 500 000 logements depuis son adoption.

    « Il n’est pas question de toucher à ce texte très bénéfique pour la mixité sociale », a assuré à Libération le député LREM Richard Lioger, corapporteur du projet de loi Elan à l’Assemblée. Il y a « pléthore d’amendements qui vont dans tous les sens, admet-il, mais il n’y aura pas de remise en cause de la SRU ». Il laisse entendre que le gouvernement et la majorité parlementaire tiendront bon pour rejeter les amendements déposés, y compris ceux des députés #LREM ou Modem. Mais dans les milieux du logement, des sources estiment que le gouvernement pourrait leur faire « quelques concessions ». On l’a vu, son texte prévoit ainsi de continuer à compter comme HLM pendant dix ans des logements sociaux vendus. Un vrai mauvais coup.
    Tonino Serafini

    #logement #oligarchie #assemblée_nationale

  • Classement de la plainte pour « abus de faiblesse » : « C’est l’échec de l’acharnement orchestré » contre Gérald Darmanin, selon son avocat
    https://www.francetvinfo.fr/politique/gerald-darmanin/classement-de-la-plainte-pour-abus-de-faiblesse-cest-lechec-de-lacharne

    Il a indiqué sur Facebook : « Je laisse ceux qui ont sali mon nom et mon honneur à leur conscience. »

    Et allez hop, un classement sans suite supplémentaire pour Gégé !! On s’en doutait mais ça fait toujours aussi mal quand on l’apprend.
    Encore un beau message pour les femmes qui auraient l’idée saugrenue de porter plainte contre leur agresseur si celui ci est un homme à un poste influent, sauf s’il est arabe/noir/musulman bien sûr.
    #agression_sexuelle #impunité #Darmanin #abus_de_faiblesse