• Je comptais en parler après avoir noté ces derniers jours une certaine effervescence sur certaines pages Facebook , puis Al-Akhbar s’en est évidemment chargé : un « Hezbol-like » a annoncé sa formation à Gaza.

    « Al-Sabirin : a new resistance movement in Gaza »

    http://english.al-akhbar.com/content/al-sabirin-new-resistance-movement-gaza

    « حصن » ou « HESN » donc, pour « (حركة الصابرين (نصراً لفلسطين », le « Mouvement des Patients » en forme courte. Un premier « martyr » à leur actif (qui s’est certes « martyrisé » tout seul en faisant joujou avec des explosifs, semble-t-il).

    Pas d’identité confessionnelle explicite, à la question du « chiites ou pas chiites ? » ils bottent en touche, sur l’air du « poser cette question c’est déjà de la fitna ».

    Affaire à suivre donc. En 2008 on avait déjà vu la formation d’un « Hezbollah palestinien » sans grand succès. Une « cellule Imad Moughniyeh » s’était aussi brièvement signalée, à l’initative de dissidents du Fatah semble-t-il.

    Gaza ce n’est pas très grand, et on peut douter de leur capacité à s’y faire une place, « l’option iranienne » étant déjà largement incarnée par le Jihad islamique...

    Pour les arabophones, plus de détail dans Al-Akhbar :
    http://www.al-akhbar.com/node/207594
    http://www.al-akhbar.com/node/207595
    http://www.al-akhbar.com/node/207597

  • Sur l’importance prêtée aux milices étrangères qui soutiennent le régime syrien
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    L’article du 26 mai publié par Orient XXI prétend exposer « le rôle joué par les combattants étrangers soutenant le régime [syrien] », ce qui est résumé par le titre : « Ces milices qui se battent aux côtés de Bachar al-Assad ». Le sujet est présenté comme « moins documenté » que du côté rebelle, car son « importance est parfois mésestimée » :
    http://orientxxi.info/magazine/ces-milices-qui-se-battent-aux,0596

    Le texte est constitué de trois parties qui illustrent différentes lubies et fantaisies véhiculées par les propagandistes de la rébellion armée :
    – l’armée du régime se serait déjà effondrée, et le régime ne survivrait plus que par l’afflux massif de combattants étrangers ;
    – la force combattante principale permettant la survie du régime serait le Hezbollah libanais ;
    – même ce soutien du Hezbollah serait condamné par les dissensions internes.

    –-
    1. LE RÉGIME RAPIDEMENT DÉPASSÉ
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    L’idée centrale est que « les troupes syriennes, mal formées et mal équipées, se sont […] effondrées, dévastées par les défections […], les morts et les blessés. » Après cet effondrement de l’armée, c’est donc le recours à des combattants étrangers, organisé par la Russie et l’Iran, qui permettrait au régime de tenir : « le régime syrien ne peut survivre sans la présence du Hezbollah ».

    Il y a plusieurs difficultés avec une telle thèse.

    La première, c’est que cette théorie a déjà été formulée, mot pour mot, par le porte-parole de l’Armée syrienne libre en… novembre 2011 (« Syria rebels : Assad regime recruiting Iranian, Hezbollah mercenaries Israel News », Jack Khoury & Associated Press)
    http://www.haaretz.com/news/middle-east/syria-rebels-assad-regime-recruiting-iranian-hezbollah-mercenaries-1.398010

    The Syrian regime is beginning to lose control over its security forces and is thus forced to hire mercenaries from Iran, Iraq and Lebanon, the Free Syrian Army spokesman told the Saudi newspaper Asharq Alawsat Newspaper on Sunday.

    The spokesman, Ammar al-Wawi, said that in recent months many army and police officers defected, a fact that “requires the regime to make internal changes in the military ranks.”

    Al-Wawi added that the mercenaries include members of Iraqi Shiite militias, the Iranian Revolutionary Guard and Hezbollah, and are being deployed in military operations against rebel forces.

    Or, à l’époque le nombre de morts de l’armée syrienne était encore très faible. Robert Fisk citait le chiffre de 1.150 soldats tués (« Assad’s army remains defiant as it buries its dead », 26 octobre 2011) :
    http://www.independent.co.uk/voices/commentators/fisk/robert-fisk-assads-army-remains-defiant-as-it-buries-its-dead-2375963

    Une récente lettre du Centre de doctrine d’emploi des forces (« L’armée syrienne (2/2) - Dans la guerre civile (2011-2013) », par Stéphane Mantoux, septembre 2013) indique :
    http://www.cdef.terre.defense.gouv.fr/content/download/4883/67608/file/armee_syrienne_2-2.pdf

    Ce qui veut dire que le régime peut compter sur un corps de bataille solide de 65 à 75.000 hommes. Les déserteurs ont peut-être représenté 20 à 30 % de l’effectif total de l’armée. Les services de sécurité ont prévenu les défections et la 4e division blindée, par exemple, pourtant unité d’élite, a dû fusiller 10 soldats qui menaçaient de le faire. Les éléments peu sûrs sont emprisonnés ou maintenus dans les casernes. Les pertes commencent à augmenter sérieusement à partir de la mi-2012. De 500 soldats tués en novembre 2011, on passe à 2.300 morts en juin 2012.

    L’analyse sur l’« effondrement » de l’armée et son remplacement par des supplétifs étrangers remonte donc à une époque où l’armée syrienne avait perdu entre 500 et 1.150 soldats selon diverses estimations, alors que les estimations basses du nombre de soldats fidèles étaient au-delà de 60.000 hommes. Si ces chiffres constituent à l’époque un changement de paradigme important (la militarisation de la rébellion apparaît alors clairement), ils ne permettaient évidemment pas de prétendre que le régime « perdait le contrôle » de ses forces de sécurité, et qu’il ne lui restait plus que des miliciens étrangers pour tenir.

    Cette thèse apparaît alors pour ce qu’elle est : un vœu pieux (ou, plus certainement, un élément de langage central de la propagande guerrière) qui a accompagné toutes les étapes de la militarisation de la révolte syrienne. De la mi-2011 jusqu’à maintenant, on n’a cessé d’annoncer l’effondrement du régime (si ce n’est aujourd’hui, au pire dans quelques semaines) pour justifier toujours plus de soutien en armes et en hommes à la rébellion armée, ou une intervention étrangères (bénigne et légitime à défaut de légale, puisque le régime serait déjà prêt à tomber comme un fruit mûr – de toute façon uniquement soutenu par des ingérences étrangères elles-mêmes illégales).

    Une seconde difficulté est de continuer à présenter les troupes syriennes sur la base de l’image du soldat syrien aux chaussures usées, mal armé, mal entraîné, pas motivé, occupant une maison au Liban sans chauffage ni électricité ni sanitaires. L’armée syrienne combat depuis plusieurs années contre la guérilla, il serait donc temps de considérer que ses troupes sont désormais réorganisées, bien mieux financées, armées et entraînées, et qu’une bonne partie de ses hommes et de son encadrement ont autant, sinon plus, d’expérience au feu que les combattants du Hezbollah (la guerre de 2006 au Liban a duré exactement un mois).

    La troisième difficulté de la thèse de cet article est qu’elle repose sur l’occultation d’une des principales forces loyalistes en Syrie. L’article ne fait aucune mention des Forces de défense nationale, cette force paramilitaire organisée par le régime syrien, et forte de plusieurs dizaines de milliers de combattants (le chiffre de 60.000 combattants circule régulièrement). Ce n’est même pas une milice occulte, son existence est tout à fait officielle depuis janvier 2013 : « Assad forme une nouvelle force paramilitaire pour seconder l’armée »
    http://www.france24.com/fr/20130123-assad-syrie-milices-baas-femmes-force-paramilitaire-seconder-arme

    La nouvelle n’a pas fait grand bruit, et pourtant, le président syrien Bachar al-Assad a annoncé en fin de semaine dernière la création d’une force paramilitaire pour seconder l’armée dans sa lutte contre les rebelles. Le régime baasiste fait face à un conflit ouvert avec une opposition armée qui a fait plus de 60.000 morts en 22 mois.

    Sous le nom de Forces de défense nationale, cette nouvelle formation regrouperait les divers Comités populaires, des civils favorables au régime qui ont pris les armes pour défendre leurs quartiers contre l’incursion de rebelles.

    La quatrième et principale difficulté, c’est que cette théorie ne peut pas du tout expliquer les proportions de combattants tués. Les dernières estimations livrées par l’OSDH sont les suivantes (« Syria Death Toll Reported to Rise By 10,000 in Less Than 2 Months », 20 mai 2014)
    http://www.nytimes.com/2014/05/20/world/middleeast/syria.html

    Mr. Abdul Rahman claims to have contacts among government supporters and the security forces, and has provided rare estimates of the toll among pro-government forces: currently 61,170 Syrians, including 37,685 from the military and 23,485 from pro-government militias.

    The Syrian Observatory also said that it had tallied 438 dead from Hezbollah, the Lebanese militia fighting on the government side, which has not cited a figure for its own losses. And the group said that 1,224 non-Syrian, pro-government fighters had also died. Iraqi and other foreign fighters, most of them Shiite Muslims, have flocked to the government side, much as foreign Sunnis have joined the insurgents.

    The group also said that 42,701 antigovernment fighters had been killed, including more than 13,500 from jihadist groups like the Nusra Front and the Islamic State of Iraq and Syria, both of which are affiliated with Al Qaeda. It has also documented more than 2,000 deaths of people whose names and affiliations could not be determined.

    J’ai réalisé un graphique à partir de ces chiffres, et il est très parlant :

    En haut à droite, le nombre de tués de l’armée syrienne régulière (37.685) ; en bas à droite, les tués parmi les milices pro-régime (23.485), très largement regroupées depuis début 2013 sous la bannière des Forces de défense nationale. L’OSDH souligne qu’il s’agit là de Syriens.

    Les tués parmi les milices étrangères pro-régime sont indiqués, en bas, par les deux toutes petites tranches (438 morts pour le Hezbollah, 1.224 pour les autres miliciens). C’est-à-dire, ensemble, moins de 3% des morts du côté du régime. Visiblement, le nombre de miliciens étrangers pro-régime tués est à la limite de l’anecdotique.

    Face à cela, il n’y a que 3 options :
    – décréter que les chiffres de l’OSDH sont totalement farfelus, non seulement en nombre mais aussi en proportions (et attention : il faut qu’ils soient vraiment très faux – par exemple si l’on considérait, au pifomètre, que l’OSDH triple le nombre de soldats loyalistes tués pour maintenir le morale des rebelles, les étrangers représenteraient encore moins de 10% des morts côté régime) ;
    – considérer que les combattants étrangers pro-régime, ces « autres djihadistes » de l’article, sont des combattants surhumains particulièrement difficiles à tuer ;
    – plus certainement : admettre que les forces loyalistes syriennes subissent 97% des pertes parce qu’elles constituent toujours l’essentiel des combattants, et que la thèse de la prépondérance des miliciens étrangers est fausse. Prétendre que les miliciens irakiens seraient jusqu’à 40.000 (c’est-à-dire à peine moins que l’estimation habituelle des FDN) et que le Hezbollah serait « une véritable force de substitution » est totalement indéfendable.

    Le rôle des milices étrangères est certainement important. Que ces forces permettent de faire la différence dans certaines situations spécifiques est également probable. Mais en faire l’élément fondamental de la survie du régime ne correspond pas à la réalité.

    De fait, il faut s’interroger sur l’intérêt de répandre de telles élucubrations.

    – Cette littérature repose fondamentalement sur le rejet de toute forme de « realpolitik » en Syrie, depuis 3 ans, au nom d’une posture totalement moralisatrice invoquant les grandes figures de la lutte du bien contre le mal. Cette partie du texte est d’ailleurs truffée de petites mentions typiques des prétentions moralisatrices du genre : « ces autres djihadistes », « notamment des snipers » (accompagné d’une note bien mystérieuse : « le parti chiite semble disposer d’une véritable expertise dans ce domaine »), l’affirmation curieuse selon laquelle « les blessés ne reçoivent pas de traitement adapté, quelle que soit la blessure », « Israël, ennemi qu’elle n’osait jamais attaquer »…

    Cette base morale a systématiquement été utilisée pour soutenir toutes les options de la rébellion armée, et éloigner tous ceux qui en ont, très tôt, dénoncé les dérives et la prévisible conclusion catastrophique. Lire par exemple : « Haytham Manna : “Catalogués malgré eux !” »
    http://cpa.hypotheses.org/5004

    Quotidiennement, on nous répétait : « Deux semaines et tout sera fini. » Nous répondions que ce serait long. Les accusations pleuvaient sur nous, nous accusant de toutes les trahisons possibles, alors que ce sont eux qui ont prêté l’oreille à l’étranger, qui ont trahi tous les espoirs. Le jour où nous avons lancé les slogans réclamant la chute du régime dictatorial accompagné des trois « non » (non au confessionnalisme, non à la violence et non à l’intervention militaire étrangère), le porte-parole des Frères musulmans a expliqué qu’il n’y avait pas de tabous.

    Nikolaos van Dam explique cette politique basée sur des vœux pieux : « Syria : The West Should Stop Raising False Expectations », 19 mai 2014
    http://www.joshualandis.com/blog/syria-west-stop-raising-false-expectations-nikolaos-van-dam

    The Western approach to the Syrian uprising has from the very beginning been dominated by an overdose of wishful thinking, because precedence was given to supposedly democratic and moralistic ideals over realpolitik. Many Western politicians based their positions on their day-to-day domestic political reflexes, rather than on the long-term vision and result-oriented pragmatism that is needed to work towards genuinely helping to solve the conflict. Most Western politicians became fixated on the idea that the conflict could only be resolved if al-Asad was removed from power. They had clear thoughts about what they did not want, but no realistic ideas of what they wanted in al-Asad’s place. Yes, they wanted a democracy, but a violent deposal of al-Asad could not realistically have been expected to result in such a desired peaceful democracy.

    Or, l’échec de cette politique est désormais tellement patent que Juan Cole peut écrire un jugement aussi explicite que celui-ci (« Is the Fall of Homs a turning point in Regime’s Quest to Recapture Syria ? », 8 mai 2014) :
    http://www.juancole.com/2014/05/turning-regimes-recapture.html

    The opposition’s decision to militarize was a serious error.

    On est là, très clairement, à l’opposé de ce qui pouvait se publier ouvertement en France il n’y a pas si longtemps. Ce genre de positions vous valait d’être rapidement traité d’« idiot utile du bacharisme », de « conspirationniste » et d’« ennemi du peuple syrien ». Et en tout état de cause, il était impossible d’être progressiste, de gauche, et de ne pas adhérer aux charmes d’une révolution armée soutenue par l’OTAN, les pétromonarchies et le 14 Mars libanais.

    Prétendre au rôle fondamental des milices étrangères en faveur du régime apparaît comme une justification à un choix stratégique catastrophique. Rendez-vous compte : sans le soutien russe, sans le soutien iranien, sans le Hezbollah, sans les milices irakiennes, ce serait déjà terminé puisque l’armée s’est déjà effondrée (et on mettrait Paris en bouteille). Mais on reste toujours dans l’argument purement moralisateur, alors que la question n’est pas là : même si tout cela était vrai, le problème reste que les soutiens étrangers au régime syrien ont toujours été connus et que l’importance stratégique de la Syrie pour ses alliés régionaux était notoire. À nouveau, il s’agirait d’avancer un jugement purement moral pour justifier les errements d’une politique fondée sur une « overdose of wishful thinking ».

    – La seconde utilité de ce genre de texte, c’est de justifier les dérives sectaires de l’opposition. Ces derniers temps, il est très fréquent d’entendre qu’il y aurait « plus de jihadistes étrangers chiites pro-régime que de jihadiste sunnites dans l’opposition ». C’est un des éléments de langage à la mode. C’est le genre d’excuse moraliste (basée sur de chiffres approximatifs) qui permet de distiller l’idée qu’il y aurait en Syrie un ignoble confessionnalisme chiite parfaitement illégitime, et un gentil confessionnalisme sunnite tout à fait légitime.

    – La troisième utilité est plus grave : c’est encore et toujours le même accompagnement des politiques de changement de régime de l’OTAN sur des base prétendument humanitaires et morales. On gagnera à lire le texte d’Edward S. Herman (le co-auteur, avec Chomsky, de l’ouvrage de référence La fabrication du consentement) : « Manufacturing Failed States », 27 août 2012 :
    http://zcomm.org/zmagazine/manufacturing-failed-states-by-edward-s-herman

    This is helped still further by the fact that the atrocity claims and pictures of grieving widows and refugees, the seemingly compelling evidence on atrocities, and an establishment consensus on the “responsibility to protect” the victim populations, also affect liberal and left elements in the West, causing some to join the mainstream throng in denouncing the targeted regime and demanding humanitarian intervention, and many others to lapse into silence because of confusion and an unwillingness to be accused of “supporting the dictators.”

    The argument of the interventionists is that while we may seem to be supporting an expanding imperialism, exceptions must be made where exceptionally bad things are happening and the home public is aroused and wants action, but we may show our progressive credentials by trying to micro-manage and contain the imperial attack, as in insisting on adherence to a no-fly zone intervention in Libya (see Gilbert Achcar, “A legitimate and necessary debate from an anti-imperialist perspective,” ZNet, March 25, 2011; and my reply in “Gilbert Achcar’s Defense of Humanitarian Intervention,” MRZine, April 8, 2011, which refers to the “imperialist fine-tuning left”).

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    2. LE HEZBOLLAH À L’AVANT-GARDE DES COMBATS
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    Si le texte d’Orient XXI prétend présenter « ces milices » et « les combattants étrangers », « l’engagement du Hezbollah, des pasdarans et des chiites irakiens », en pratique le texte est presque entièrement consacré au cas du Hezbollah.

    Hors Hezbollah, le lecteur a droit à deux phrases : la première au sujet d’une « mission de conseil » iranienne afin de coordonner l’arrivée des forces étrangères » et une rapide évocation des « miliciens irakiens », estimés par le Guardian à 10.000 hommes, et par Al Ahram Weekly à 40.000. (Le paragraphe suivant évoque des éléments totalement anecdotiques.)

    Rien sur le PSNS :
    http://english.al-akhbar.com/content/ssnp-‘hurricane’-syrian-conflict-syria-and-south-lebanon-are-same

    Rien sur les Nationalistes arabes :
    http://english.al-akhbar.com/content/arab-nationalists-take-arms-battle-syria

    Rien sur les Palestiniens du FPLP-CG :
    http://www.lemonde.fr/international/article/2013/01/03/les-palestiniens-de-syrie-dechires-par-les-combats_1812428_3210.html

    Rien (heureusement ?) sur les réfugiés afghans envoyés par l’Iran récemment introduits par le Wall Street Journal (affirmation récemment moquée par Angry Arab) :
    http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304908304579564161508613846

    Une statistique éclairante : sur les 11.000 caractères du texte, 8.000 ne concernent que le Hezbollah. C’est donc une attaque frontale contre le Hezbollah, publiée par Orient XXI le lendemain même de l’anniversaire de la Libération du Liban le 25 mai 2000. C’est le genre d’élégance qui met donc Orient XXI au niveau de pertinence du site Now Lebanon, et de son magnifique « Resistance…What Resistance ? » :
    https://now.mmedia.me/lb/en/lebanon/548646-resistancewhat-resistance

    Toute la seconde partie prétend démontrer que « la branche militaire du parti chiite s’est rapidement transformée en véritable force de substitution ». Voir précédemment : avec moins de 1% des morts au combat, il n’est pas possible de parler ainsi de « substitution », ni de prétendre que « les régime syrien ne peut survivre sans la présence du Hezbollah ».

    Un aspect intéressant est le chiffre de 4.000 combattants du Hezbollah envoyés combattre à Qusayr. Cette information n’est pas sourcée. Je pense qu’il faut s’y attarder.

    Le 23 mai, l’AFP cite une estimation entre 800 et 1200 combattants : « AFP : ’75 Hezbollah fighters killed in Syria so far’ »
    http://www.arabnews.com/news/452647

    Le 29 mai 2013, sur la base des agences, Al Jazeera annonce 1700 combattants : « Syria and Hezbollah bolster forces in Qusayr »
    http://www.aljazeera.com/news/middleeast/2013/05/2013529105510937115.html

    Le WINEP, le 31 mai, s’arrête sur le chiffre de 2000 combattants (et cinq à six mille troupes gouvernementales) : « The Qusayr Rules : The Syrian Regime’s Changing Way of War »
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/the-qusayr-rules-the-syrian-regimes-changing-way-of-war

    At present, around five to six thousand government troops are involved in the battle, along with some two thousand Hizballah fighters. Each of these contingents has been reinforced in the past few days, reflecting the stubbornness of rebel resistance and the regime’s need for a clear victory. Unconfirmed opposition reports have also claimed that Iranian fighters are involved in the fighting.

    Toujours le 29 mai, la théorie est la suivante : les combattants étaient chiffrés à 1700, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port : « AFP (édité par LCI) : De 3.000 à 4.000 combattants du Hezbollah en Syrie »
    http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/de-3-000-a-4-000-combattants-du-hezbollah-en-syrie-7978352.html

    Le chiffre de 1.700 combattants du Hezbollah lancés dans l’offensive contre Qousseir était jusqu’à présent évoqué, mais l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG syrienne, a fait état mercredi [29 mai] de l’envoi de renforts du Hezbollah et des forces spéciales syriennes pour prendre le dernier carré de cette ville.

    Le 24 mai, le porte-parole de l’Armée syrienne libre estime le chiffre à 3.000 et annonce que 1.200 renforts sont prêts à arriver : « Hizbullah leading the fight in Qusayr : Syrian activists »
    http://al-shorfa.com/en_GB/articles/meii/features/2013/05/24/feature-01

    En fait de prompt renfort, c’est surtout une « Audition du ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale » qui fixe la fourchette autorisée :
    http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/index.php?fichier=bafr2013-05-31.html

    Et en ce qui concerne le Hezbollah, puisqu’une question m’a été posée sur l’estimation qui peut être faite des chiffres des militants Hezbollah présents dans la bataille, les chiffres hésitent entre 3.000 et 10.000. Notre estimation est autour de 3 à 4.000, mais quand vous avez des combattants très solidement armés, qui sont prêts à mourir et qui sont plusieurs milliers, cela fait une différence importante.

    Pourtant, le 19 mars, Aurélie Daher faisait déjà remarquer que le chiffre de 3000 combattants n’était « pas crédible » (« En Syrie, le Hezbollah se bat d’abord pour préserver ses propres intérêts ») :
    http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/en-syrie-hezbollah-se-bat-d-abord-preserver-propres-interets-10603

    Il est difficile d’avancer des chiffres fiables. Certains sont exagérés, quand on parle par exemple de plus de 3000 combattants lors de la bataille de Qusayr. Ce n’est pas crédible. A titre comparatif, durant l’offensive israélienne contre le Liban de l’été 2006, le nombre de ses combattants oscillait entre 2500 et 5000, selon les sources. Or, il est très peu probable que la RIL dégarnisse largement ses rangs au profit de la Syrie, en abandonnant largement le territoire libanais.

    Habituellement, les estimations du nombre de combattants du Hezbollah engagés en 2006 contre Israël montent à 4.000 ou 5.000 combattants, alors qu’il s’agissait d’une guerre plutôt longue sur le sol libanais lui-même, et dans toutes les villes et tous les villages envahis par les Israéliens.

    En juillet 2013, on trouve une estimation plus récente, et plutôt élevée : Le Liban dans la crainte d’une nouvelle guerre civile
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/07/11/le-liban-dans-la-crainte-d-une-nouvelle-guerre-civile_3445096_3218.html

    L’avantage militaire et stratégique du Hezbollah au Liban freine encore les velléités des uns et des autres. « C’est une véritable armée conventionnelle et confessionnelle, qui dispose de 5000 à 7 000 combattants et d’une réserve de jeunes chiites formés dans ses camps, ainsi que d’un arsenal important. C’est un élement de neutralisation des forces en présence, même s’il n’est pas une garantie de paix et de stabilité », souligne Vincent Geisser.

    De fait, 4.000 combattants du Hezbollah à Qusayr signifierait que le parti aurait engagé toutes ses troupes d’active en Syrie. Plus loin, l’affirmation qu’« entre 5.000 et 10.000 hommes du Hezbollah y seraient présents en permanence » pose le même problème logique : il n’y aurait plus aucun combattant du Hezbollah sur le sol libanais.

    La reprise du chiffre de 4.000 combattants est ici intéressante : elle se base sur l’estimation haute fournie par Laurent Fabius le 29 mars 2013. À l’époque, personne ne doute que la déclaration de Fabius s’inscrit dans un agenda politique : « Faustine Vincent : Quel rôle joue le Hezbollah libanais en Syrie ? », le 29 mars :
    http://www.20minutes.fr/monde/syrie/1164279-20130529-role-joue-hezbollah-libanais-syrie

    Cette implication inquiète les Etats-Unis, la Turquie et le Qatar, qui ont déposé un projet de résolution débattu ce mercredi pour condamner « l’intervention de combattants étrangers » à Qousseir. Le projet vise, sans le nommer, le Hezbollah. Présenté au cours d’un débat en urgence devant le Conseil des droits de l’Homme, ses résolutions n’ont toutefois pas de caractère contraignant.

    En Europe, où l’on partage ces craintes sur le rôle croissant du Hezbollah, les pressions se multiplient pour classer le mouvement sur la liste européenne des organisations terroristes, comme c’est le cas aux Etats-Unis. « L’Europe cherche la position à adopter face à lui, mais sanctionner est délicat, parce que [la branche politique] du Hezbollah fait partie de la coalition au pouvoir au Liban », confie à 20 Minutes une source proche du dossier.

    La déclaration de Fabius est ici immédiatement associée à un projet de résolution au Conseil de sécurité, et au classement du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes (ce qui a finalement été obtenu le 22 juillet 2013).

    Quel est donc, à nouveau, l’intérêt de reprendre des informations approximatives sur l’implication du Hezbollah sur la base de chiffres non sourcés ? Comment prétendre que « l’importance [de ces “autres djihadistes”] est parfois mésestimée », alors que ces chiffres et ces événements ont déjà été très largement exploités par le Quai d’Orsay pour obtenir le classement du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes européennes ? « Le Hezbollah classé organisation terroriste par l’UE », 23 juillet 2013
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/07/23/le-hezbollah-classe-organisation-terroriste-par-l-ue_3451432_3214.html

    Mais la décision de l’UE constitue aussi et surtout la riposte de Bruxelles à l’enrôlement croissant des combattants du Hezbollah dans les rangs des forces favorables au président syrien, Bachar Al-Assad. “Le lien est indirect, mais rien n’aurait changé dans le débat européen sans le contexte syrien”, indiquent des diplomates à Bruxelles. Certains Etats, à commencer par la France et l’Espagne, ont revu leur position il y a quelques semaines. Il est probable à cet égard que la chute de Qousseir, une place forte de la rébellion syrienne, reconquise début juin par le régime et ses alliés libanais, ait constitué un tournant.

    Par ailleurs, il s’agit d’une des obsessions des propagandistes de la rébellion armée, et notamment du 14 Mars libanais et ses soutiens du Golfe. Le Akhbar a encore rappelé, le 22 mai 2014, qu’une partie de l’opposition, proche du 14 Mars libanais, avait très tôt attaqué le Hezbollah : « Syria : The ‘comforting’ narratives of the conflict »
    http://english.al-akhbar.com/content/syria-‘comforting’-narratives-conflict

    It was also natural for these factions to desire a clash between the Syrian uprising and Hezbollah (at the first week of the protests, Maamoun al-Homsi, a Syrian dissident close to the Future Movement, claimed that Hezbollah was behind the crackdown on protesters in Daraa).

    Le même était complaisament relayé par al-Arabiya en mai 2011 : « Analysis : Nasrallah comes to the rescue of Assad »
    http://www.jpost.com/Middle-East/Analysis-Nasrallah-comes-to-the-rescue-of-Assad

    On May 20 [2011], Al-Arabbiya interviewed Syrian oppositionist Mamoun Al-Homsi who accused Hezbollah of direct involvement in repressing the Syrian revolution.
    “Today thousands of men from Hezbollah entered the grand Bani Umayyah mosque [in Damascus] and beat the youngsters inside, sending dozens to the hospital,” Al-Homsi said. “What are Lebanese doing in the middle of the mosque with batons and knives? What is this brutality?”

    Hezbollah spokesman Ibrahim Al-Musawi denied Al-Homsi’s claims, but Nasrallah accused the station of broadcasting the denial only once while broadcasting the fallacious allegations “around the clock”.

    En fait, la focalisation très précoce sur le rôle supposé sur Hezbollah est une des raisons principales de la méfiance des gauches arabes et anti-impérialistes envers cette partie de la « révolution » organisée autour des Frères musulmans et soutenue par les dictatures du Golfe et le 14 Mars libanais. Il s’agit d’un axe fondamental de l’agitation organisée au Liban contre le parti de la Résistance. Je l’avais d’ailleurs indiqué en conclusion de mon article sur le cablegate au Liban :
    http://blog.mondediplo.net/2013-06-24-Au-Liban-ce-que-devoilent-les-cables-de-Wikileaks

    Sous couvert de soutien militaire à la révolution syrienne, c’est un étrange mélange des genres entre fondamentalisme religieux, haine confessionnelle contre les chiites et les alaouites, récupération des slogans des révolutions arabes, et volonté de « revanche » contre le Hezbollah, qui finit d’enterrer le sunnisme politique, néolibéral et pro-occidental, que prétendait incarner le camp de M. Hariri.

    D’ailleurs, le magazine Time, avec toujours une longueur d’avance dans le traitement du sujet-qui-intéresse-l’OTAN et la promotion du wishful thinking, s’interrogeait déjà lourdement en décembre 2011 (un an et demi avant Qusayr) : est-ce que le soutien du Hezbollah à la Syrie va provoquer sa chute ? L’article concluait avec l’introduction d’un jeu de mot élégant et pas du tout sectaire : « Hezb al-Shaitan » (le parti du diable) : « Will Hizballah’s Support for Syria Lead To Its Downfall ? »
    http://world.time.com/2011/12/08/will-hizballahs-support-for-syria-lead-to-its-downfall

    With Mubarak gone, and a new Israel policy in flux, Hizballah could find that it no longer dominates the anti-Israel space. “Hizballah is not the only game in town anymore,” says Cambanis. “As a result of the Arab Spring we now have authentic indigenous groups that oppose Israel. Egypt might be moving to a model where they challenge Israel politically without trying to start a war, where they can offer an alternative to armed resistance.”

    For Syrians of course, the betrayal is even more sharply felt. During the wars with Israel, Hizballah members and their families sought refuge among Syrians across the border with Lebanon. In many cases they are the same Syrians who are now suffering so acutely from the regime crackdown. To see Hizballah repudiate the anti-Assad resistance is the worst kind of betrayal, says Ahmed Moussa, a spokesman for Syrian refugees in Lebanon. “Hizballah means ‘Party of God,’ but we don’t call them that any more. What Hizballah is doing now is Satan’s work, so now we call them Hezb-e-Shaitan [party of the devil].”

    On est donc dans la vieille lubie, lancée dès les tous débuts de la révolution, mise en avant de manière systématique dans tous les médias internationaux depuis 3 ans, bien avant l’intervention du parti, et présentée ici comme « mésestimée ». De façon totalement transparente, il s’agit d’un axe central de la campagne de délégitimation de la Résistance libanaise.

    Le fait que le Hezbollah, avec les événements de Syrie, serait forcé de choisir entre deux (très) mauvaises solutions apparaissait comme inéluctable. Placé devant le même choix, le Hamas palestinien a opté pour la solution inverse, personne ne saurait dire aujourd’hui ce qu’il y a gagné.

    –-
    3. TENSION INTERNES AU CONDITIONNEL
    –-

    La dernière partie tente de broder sur les difficultés de la « cohabitation » entre le Hezbollah et l’armée syrienne. Il n’y a pas grand chose à discuter, vraiment, parce que l’intégralité de cette partie est rédigée au conditionnel de précaution.

    J’en ai fait une petite compilation (authentique) :

    […] semblent avoir contribué […] auraient été tués […] aurait même poussé […] auraient entraîné la mort […] tiendraient notamment […]

    […] elle serait tombée […] il est évidemment difficile de connaître les détails […] bien des interprétations […] aurait interdit […] auraient ainsi été tués […] Si… excessive et… mal documentée, elle souligne… qui pourraient…

    […] aurait tiré […] Qu’il s’agisse… ou… l’acte aurait apparemment […]

    […] pourraient, à terme, poser des difficulés […] pourrait conduire, sous peu…

    Je ne vois pas comment un site avec un minimum de sérieux peu publier quelque chose d’aussi invraisemblable. Ce qui donne une phrase qui devrait figurer dans les manuels de formation des journalistes (en tant que contre-exemple) :

    Si une telle interprétation apparaît comme sans doute excessive et en tout cas faiblement documentée, elle souligne néanmoins le développement de logiques qui pourraient à terme devenir conflictuelles.

    J’ignore comment on peut accepter qu’une interprétation présentée comme fausse et fondée sur rien pourrait souligner un « développement de logiques » qui pourraient… blah blah blah.

    Si l’on arrive cependant à supporter tous ces conditionnels, il semble que l’auteur affirme (peut-être et sous conditions) que l’armée syrienne serait en train de tuer des gens d’Al Manar et du Hezbollah au motif que ce dernier serait trop efficace dans sa façon de mener les combats (et donc de sauver le régime). À ce jour, c’est la théorie du complot la plus stupide que j’ai entendue au sujet du conflit syrien.

    Et évidemment, la toute dernière phrase de la conclusion est écrite au conditionnel :

    Cette situation pourrait conduire (ou pas) à aggraver les tensions… »

    –-
    4. ET UN PETIT MOT GENTIL POUR NOS AMIS
    –-

    J’aurais dû commencer par la fin :

    Mais d’autre part, le parti chiite, sous pression de la coalition libanaise du 14-mars (anti-syrienne et dirigée par Saad Hariri), n’envisage pas de rester indéfiniment en Syrie.

    Ah, c’est donc de ce genre comique qu’il s’agit…

    • Parfait ! Un reproche tout de même : la qualité de la réponse pourrait faire penser que l’article possède un minimum de sérieux, ce qui n’est vraiment pas le cas. Un petit exemple : "L’histoire retiendra la présence hallucinante de membres du gang californien Sureños, de combattants yéménites issus de la rébellion « houthiste » ou encore la « folle histoire » de ces mercenaires russes projetés pour reprendre les champs pétrolifères des mains des groupes djihadistes, avant d’être finalement rapatriés dans l’urgence."
      Comme j’aime bien ce genre d’histoires, je suis allé fouiller du côté des "membres du gang californien Sureños" en me disant que j’avais dû rater un truc passionnant. Il y a peut-être mieux comme source, mais ce que j’ai trouvé c’était ça !!!
      “I’m pretty sure that they’re in Syria ; I have no reason to believe they’re lying,” said Rafael Green, a researcher at the MEMRI, in comments to FoxNews.com.
      http://english.alarabiya.net/en/News/middle-east/2014/03/04/Video-Los-Angeles-gang-members-fighting-in-Syria.html
      Pour ceux qui l’ignorent encore, le MEMRI est une officine de propagande israélienne aux USA (qui fait par ailleurs un énorme travail, mais ils doivent avoir la foi des convaincus...) Quant à FoxNews, disons que c’est du niveau de l’article !

    • Sujet traité de manière à peine moins subtile hier dans le Financial Times :
      http://www.ft.com/intl/cms/s/0/b6f93e4e-e584-11e3-8b90-00144feabdc0.html

      The war this time generally pits three increasingly allied Shia-dominated governments in Syria, Iraq and Lebanon against Sunni rebels who appear to be learning tactics from each other and sharing resources. The governments are also taking varied levels of direction from Ayatollah Ali Khamenei’s regime in Iran. Weaponry supporting the Syrian regime comes from Russia, which with China provides cover from the UN Security Council.

      Shia-dominated government in Lebanon ?

    • Romain Caillet a aimé qu’on parle du sujet dont on ne parle jamais :
      https://twitter.com/romaincaillet/status/471690960213000192

      #Syrie : le jihadisme internationaliste chiite dont on ne parle jamais. http://orientxxi.info/magazine/ces-milices-qui-se-battent-aux,0596 …

      Ennasri Nabil aussi :
      https://twitter.com/ennasrinabil/status/471037192601485312

      De ces « jihadistes » qui soutiennent le massacre de Bashar et dont on parle peu : le « Hezbollah » notamment : http://orientxxi.info/magazine/ces-milices-qui-se-battent-aux,0596 … @Alkanz

      Et Leverrier Ignace a retweeté :
      https://twitter.com/orientxxi/status/471679951302057984

      #Syrie Le sujet est moins évoqué que les #djihadistes : qui sont ces étrangers qui se battent pour #AlAssad ? http://orientxxi.info/magazine/ces-milices-qui-se-battent-aux,0596 …

    • Peut-être Angry Arab devrait-il un peu moins « moquer » cette histoire de combattants afghans. Une explication alternative pour ces images des ces miliciens Hazaras dans les montagnes de Lattaquié ? A partir de 6:36, on peut les entendre converser en Dari et se présenter comme « Afghans ».

    • – Vous avez trouvé une vidéo avec deux Afghans. L’article du WSJ commence par cette phrase :

      Iran has been recruiting thousands of Afghan refugees to fight in Syria…

      Il y a de la marge.

      – C’est moi qui signale l’affirmation de la présence d’Afghans par le WJS, affirmation que je minore par la mention d’Angry Arab. L’article d’Orient XXI que je commente, en revanche, ne parle pas des Afghans (ni du PSNS, ni des nationalistes, ni de grand monde en fait).

      – L’article que vous indiquez va tout à fait dans le sens de ce que je dis : oui il y a 250 combattants du Hezbollah, et plein d’autres gens, tous Syriens :

      Predictably, they abandoned their positions in Zahra when the fighting began, leaving the other overstretched formations, the army, the Ba’ath Brigades, a Hezbollah detachment, Air Force Intelligence personnel and the Al-Quds Brigades to stand alone against an overwhelming number of attackers.

    • Plein d’autres gens qui, de leur propre aveu, auraient été incapables de tenir leurs positions sans le bataillon du Hezb ("Without them, I don’t think we could have held on").

      Je ne crois pas à la thèse de la « substitution », mais au fait que les combattants étrangers chiites ont joué un rôle clé dans la quasi-totalité des victoires remportées par le régime depuis un an. Sans eux, le régime n’aurait sans doute pas repris al-Qusayr, et donc Homs. Sans eux, il n’aurait pas pu affamer les banlieues sud de Damas et conclure les trêves qui en ont résulté. Le Hezb s’est suffisamment vanté de ses « exploits » dans le Qalamoun pour que l’on considère sa participation comme essentielle dans cette campagne. Et à en croire l’article cité plus haut, les rebelles auraient peut-être enfoncé le front de Jam’iyyat al-Zahra’ à Alep sans la présence de ces combattants étrangers (notons que la présence de bataillons irakiens est également attestée à Alep-Ouest, not. Harakat al-Nujaba’, établi à l’Académie Militaire). Bref, sans ces derniers, le régime syrien serait dans une situation catastrophique.

    • Je ne vois pas bien de quoi on discute, là. Très clairement, je n’ai pas écrit qu’il n’y a pas de combattants étrangers côté régime (au contraire, je signale qu’il « en manque » dans l’article), et je ne dis pas non plus qu’ils ne sont pas importants.

      J’ai écrit :

      – plus certainement : admettre que les forces loyalistes syriennes subissent 97% des pertes parce qu’elles constituent toujours l’essentiel des combattants, et que la thèse de la prépondérance des miliciens étrangers est fausse. Prétendre que les miliciens irakiens seraient jusqu’à 40.000 (c’est-à-dire à peine moins que l’estimation habituelle des FDN) et que le Hezbollah serait « une véritable force de substitution » est totalement indéfendable.

      Le rôle des milices étrangères est certainement important. Que ces forces permettent de faire la différence dans certaines situations spécifiques est également probable. Mais en faire l’élément fondamental de la survie du régime ne correspond pas à la réalité.

    • Historicoblog (3) : Les autres combattants étrangers du conflit syrien. Quelques réflexions sur un débat
      http://historicoblog3.blogspot.fr/2014/06/les-autres-combattants-etrangers-du.html

      Quelques jours plus tard, un auteur écrivant sous le pseudonyme de Nidal publie un article en forme de réponse au précédent, qu’il massacre pour ainsi dire en règle avec des arguments plus ou moins fondés, le tout desservi par un ton très polémique3. Comme je suis cité dans l’argumentaire de Nidal par l’intermédiaire de mes travaux, je souhaite réagir à ce sujet, en particulier sur les point sur lesquels je suis en désaccord, assez brièvement, en renvoyant aussi vers mes précédents billets.

    • Sur l’effondrement supposé de l’armée syrienne, Fabrice Balanche, Insurrection et contre-insurrection en Syrie, juin 2014
      https://www.academia.edu/7311706/Insurrection_et_contre_insurrection_en_Syrie_insurgency_and_counterinsurge

      L’armée syrienne était estimée à 325.000 hommes avant la crise, elle semble aujourd’hui réduite à 235.000 hommes. Une partie des désertions et les pertes ont été comblées par l’appel des réservistes. La moitié des troupes est constituée de conscrits qui effectuent un service militaire de deux ans et demi. […]

      Bachar el Assad, tout comme son père, contrôle personnellement les mutations et les promotions d’officiers. Il veillait notamment à ce que les officiers sunnites ne soient pas placés à des postes stratégiques et concentrés dans une même garnison pour éviter que des régiments entiers ne se mutinent. Aucun régiment complet n’a fait défection depuis le début de la crise, les désertions furent toujours individuelles ou en petits groupes.

    • Pour ceux qui n’ont pas saisi : le chateau est le Krak des Chevaliers. Au-delà des thématiques assez transparentes du film, ce choix induit des messages moins évidents pour l’extérieur (mais là encore, assez transparents en Syrie) :

      – le chateau a été repris aux rebelles récemment, en mars 2014 ; montrer le chateau permet donc d’imposer une image de vainqueur, mais par la suggestion ;

      – il y a eu une grosse campagne médiatique internationale, courant 2013, dénonçant la destruction du Krak par les bombardements du régime ; le film montre (ce qui était déjà apparu en mars 2014) que les destructions sont dans des proportions très gérables ; manière donc de suggérer que la campagne médiatique étrangère est mensongère (technique classique de généralisation) ;

      – surtout : une Syrie à la culture multi-centenaire (donc, derrière, multi-millénaire), multi-religieuse… opposée donc à l’absence de culture des takfiristes financés par les wahhabites (utilisation classique de la figure du barbare).

      Je me demande en revanche à qui ça s’adresse. Si l’on s’adresse à une classe moyenne, d’accord. Pas certain que le reste des Syriens soient séduits par la priorité mise à reconstruire quelques vieilles pierres. (Au Liban par exemple, il est toujours très difficile d’aborder sérieusement la question du patrimoine archéologique en dehors de quelques milieux ; c’est une question largement sacrifiée derrière les impératifs de la « reconstruction » et du développement économique.) Mais peut-être que les autres films montrent de magnifiques villes nouvelles là où les bombardements n’ont laissé que des ruines.

    • Sur la question « à qui ça s’adresse », vu que l’élection est tout de même déjà jouée, que de toute façon, elle ne sera reconnue que par les gens (Syriens, et pays étrangers) qui reconnaissent déjà le régime, les petits films de campagne électorale n’ont certainement pas une grande utilité dans la logique purement électorale.

      L’intérêt principal est à mon avis de projeter l’image d’une campagne électorale plus ou moins normale (puisqu’il y a des films de campagne), à destination de l’étranger (et des communautés syriennes expatriées). Savoir si « ça parle » aux Syriens en Syrie est alors une question plus ou moins accessoire.

    • Pas encore de villes nouvelles, mais effectivement le deuxième clip se passe à Homs (explicitement à Bab Amr même) et évoque la reconstruction.

      https://www.youtube.com/watch?v=SWc9GSOli0w

      Globalement ça ratisse quand même assez large en fonction des différents clips, mais ça ne serait en effet pas inintéressant de se pencher sur les messages et leurs cibles (pour un prochain billet de @gonzo ? mais ça risque encore de susciter l’ire de certains confrères...).

      En revanche je m’interroge sur la pertinence de celui-ci : la file d’attente, perso ça m’évoque surtout la fameuse photo de Yarmouk... : https://www.youtube.com/watch?v=8p2xEGoEBTo

    • Merci merci merci ! Dans le second, pour contribuer aux éclaircissements, l’école s’appelle Azzaher Baïbars, du nom d’un héros national médiéval passé dans la littérature populaire.
      Moi aussi, je trouve le troisième moi « bon ». J’ai même une hypothèse (gratuite) : dans les deux premiers, il y a du savoir-faire libanais (école hezb) et le 3e est plus « feuilleton syrien » et plus maladroit sur le plan de la communication politique. Inutile que de dire que c’est purement au feeling, et que je veux bien des échos à ce sujet !
      Dans le trois aussi, l’ajout de la vignette avec la tronche du gus, pas génial !

    • La vignette, si on parle bien de la même chose, c’est la vignette du propriétaire du compte Youtube, et c’est ajouté par Youtube, c’est pas dans la vidéo. Tu peux la virer (tu dois la virer) en cliquant sur la petite roue crantée en bas, et en choisissant « Annotations : Non ».

    • Oui c’est le compte officiel ! Il y a trois autres vrais « spots » en fait, le reste ce ne sont que des vidéos très courtes (dix secondes), essentiellement pour présenter les slogans.

  • Bientôt on ne pourra même plus se raccrocher au fameux « front Sud », cet endroit magique de Syrie où les insurgés portent tous la barbe courte et sentent bon la démocratie. Et ça risque de rendre les Jordaniens de plus en plus nerveux - on a déjà pu le voir ces dernières semaines...

    (le Ahmed al-Naimah dont il est question, récemment arrêté par Jabhat al-Nusra, était semble-t-il un intermédiaire clé entre les « Etats modérés » et les factions rebelles de la région)

    http://www.islamistgate.com/686

    It seems that this “southern exceptionalism”, which has resulted from the policies adopted by Jordan and its Arab allies, has been shaken in the past few months – particularly after a number of Islamist factions, together with Jabhat Al-Nusrah, have carried out a number of operations near the Syrian-Jordanian border and seized control of a number of buildings adjacent to the Jordanian side. To the authorities in Amman, such steps heralded an unwelcome scenario.

    Then came the recent development – Al-Naimah’s arrest – to reveal changes in the rules of the game in the south and to portend the decline in the influence of moderate Arab states in the area. What’s more, the video of Al-Naimah, which has been recorded after his arrest, as well as his referral to a so-called Sharia court, indicates an escalation against Jordan, because the video shows him making confessions related to Jordan’s stance on Syria’s Islamist factions.

    Regardless of whether these confessions – which were extracted from Al-Naimah while he was under arrest – are true or false, they do pose important questions about the future of the southern Syrian front and whether Islamist factions have decided to extend their control to the south and end the southern exceptionaism, given that there are areas in the south that constitute fertile grounds for Islamist rebels. This means that the nature of the security challenge could change in the coming period.

  • Je suis un arabe espèce de mulet : rap de Safa’ Hathout

    صفاء حتحوت واحمد الطيبي | انا عربي يا جحش.. الاغنية والايحاء
    http://www.ehna.tv/Watch/116-3102

    اطلقت فنانة الراب صفاء حتحوت من عكا كليب بعنوان انا عربي يا جحش بايحاء من عضو الكنيست ورئيس الحركة العربية للتغيير د. احمد الطيبي الذي كان قد رد على يريف ليفين بعد المصادقة على قانونه “المساواة بفرص العمل” الذي غيرّ إثره تركيبة اللجنة الاستشارية بتعيين ممثل مسلم وأخر مسيحي علماً أن اللجنة ضمت سابقاً ممثلان عربيان دون الإشارة إلى دينهما، بالإضافة إلى تشكيل لجان لكل طائفة على انفراد فقام الطيبي بمخاطبته بمقولة ناجي العلي “أنت مسلم أو مسيحي سني أو شيعي ؟! درزي او علوي؟ قبطي او ماروني؟ روم كاثوليك او روم ارثوذكس.. أنا عربي يا جحش !”

    https://www.youtube.com/watch?v=763Ool5j3tM

  • Il y a une difficulté avec tous ces articles consacrés aux réfugiés syriens au Liban : ils se focalisent presque systématiquement sur ceux qui sont dans des camps de fortune (près de la frontière syrienne), alors qu’il ne s’agit que d’une minorité des réfugiés au Liban. La grande majorité (les trois quarts, les deux tiers ?) des réfugiés syriens sont logés dans les villes et villages libanais. La carte de l’UNHCR qui circule en ce moment (voir @cdb_77) montre d’ailleurs que la répartition des réfugiés est la même que celle de la population libanaise, sur l’ensemble du territoire du pays :

    C’est quasiment l’exact opposé de la Jordanie et ses immenses camps.

    En décembre, cet article indique que 80.000 des 800.000 réfugiés au Liban vivaient dans des tentes :
    http://www.lorientlejour.com/article/846406/au-liban-80000-refugies-syriens-vivent-sous-des-tentes-de-fortune-bal
    C’est certes affreux, mais cela signifie que 720.000 ne vivaient pas dans des tentes. Ce qui est assez remarquable : essayer d’imaginer un million de réfugiés arrivant en France en deux ans, et se demander quel pourcentage se retrouverait enfermé dans un camp de tentes et de préfabriqués avec des barbelés autour.

    Par ailleurs, ces articles consacrés aux petits camps au Liban plutôt qu’aux autres réfugiés syriens semblent se multiplier dans les médias ayant un certain agenda politique. Articles qui, tous, regrettent qu’il n’y ait pas de grands camps (façon Zaatari), avec généralement une mise en accusation du gouvernement précédent. Pourtant d’autres commentateurs, comme George Corm, déclarent très clairement qu’ils préfèrent qu’il n’y ait pas de camps syriens au Liban.

    Un aspect pas inintéressant tout de même, c’est que dans les témoignages qui circulent, les Syriens au Liban survivent (survivaient ?) en s’intégrant dans le bas de l’échelle des boulots. Une fois dans un camp, c’est clair, ils seraient parfaitement exclus de la vie sociale et de toute possibilité d’activité économique (même peu reluisante).

    Je ne suis pas choqué que les organisations humanitaires se focalisent sur les camps : ce sont certainement les situations les plus graves, et par ailleurs (surtout ?) c’est là de manière quasi exclusive qu’ils savent (peuvent) intervenir. Les familles syriennes logées chez l’habitant dans une petit village, je suppose que c’est un peu moins grave qu’un camp dépourvu d’eau, mais surtout je suspecte que les humanitaires étrangers sont totalement incapables d’intervenir de façon aussi diffuse sur tout le territoire libanais.

    Quelques questions auxquelles je ne trouve pas de réponses :
    – les nouveaux arrivants se répartissent-ils toujours de la même façon (très grosse majorité en dehors de camps de fortune), ou bien est-ce que désormais ils se retrouvent obligés de se regrouper dans des camps de fortune ? Si c’est le cas : pourquoi ?
    – comme évolue la situation des Syriens présents depuis plusieurs mois (ceux qui vivent avec les Libanais) ? Est-ce qu’ils survivent de manière vaguement stable, ou est-ce qu’ils s’effondrent dans la misère après quelques mois, une fois que leurs économies sont épuisées ? par exemple : est-ce qu’ils parviennent encore à payer un loyer ?
    – est-ce que la concurrence économique entre plus pauvres s’applique désormais entre anciens et nouveaux réfugiés, rendant la situation plus difficile pour les réfugiés eux-mêmes (dans un article, une dame irakienne raconte qu’elle n’arrive même plus à se faire embaucher pour faire la vaisselle) ? est-ce que le fait que les réfugiés soient répartis sur l’ensemble du territoire ne dilue pas ces phénomènes de concurrence ?
    – Zaatari, c’est au mieux 150.000 personnes ; il y a déjà plus d’un million de Syriens au Liban. Quand on évoque l’idée de camps de réfugiés, on parle de combien de camps monstrueux façon Zaatari ?

    • Pour l’imagination, on peut faire un petit retour en arrière à l’année 1962 en France.

      Pieds-Noirs — Wikipédia
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Pieds-Noirs#Guerre_d'Algérie_(1954-1962)

      Les historiens distinguent trois grands groupes sociaux constituant les rapatriés d’Algérie :

      • les Européens rapatriés d’Algérie : communément appelés Pieds-Noirs, ils sont de loin les plus nombreux. En 1962, environ 800 000 Pieds-Noirs quittent l’Algérie dont 512 000 entre le mois de mai et le mois d’août.
      • les Juifs rapatriés d’Algérie : souvent associés aux Pieds-Noirs, estimés a 120 000 en 1962, environ 110 000 s’installent en France en 1962.
      • les Français musulmans rapatriés (FMR), aussi appelés FSNA (Français de souche nord-africaine) avant l’indépendance, puis souvent englobé sous le terme générique de « harkis », ils sont constitués de plusieurs groupes différents : anciens membres des forces supplétives (Harkis, Moghaznis, GMS…), militaires engagés ou appelés au côté de l’armée française et élites francisées (hauts fonctionnaires, membres du « double collège », députés, sénateurs…) . Ils sont au nombre de 138 458 au recensement de 1968.

      Ça fait plus d’un million en un an.

      Avec la sollicitude bien connue du gouvernement français.

      Le gouvernement avait estimé à 200 000 ou 300 000 le nombre de rapatriés temporaires en France qu’il qualifiait de « vacanciers ». Aussi, rien n’était prévu pour leur arrivée. Beaucoup durent dormir dans les rues à leur arrivée en France, où la majorité n’avait jamais mis les pieds et n’avait ni famille, ni soutien. Certains souffrirent également du ressentiment des métropolitains qui n’étaient généralement pas favorables à la guerre et avaient souffert des appelés morts ou blessés en Algérie. Ils bénéficièrent cependant d’aides à l’installation (qui par contrecoup générèrent des jalousies en Corse qui aida au décollage du nationalisme corse), sauf pour les pieds noirs d’origine corse.

    • Je me permets d’ajouter une question qui me trotte depuis quelques jours et à laquelle je n’ai pas encore trouvé de réponse : j’imagine que, proximité géographique aidant, une partie non-négligeable des réfugiés était originaire de Homs et sa région, non ? Du coup, sait-on si l’on a déjà assisté à des « retours » voire à un reflux du nombre de réfugiés depuis l’arrêt des combats ?

    • oui, il y a certainement des mouvements de cette nature. Cela a été évoqué pour le cas de la Jordanie par Cyrille Roussel dans le billet cité plus haut. Dans le cas des réfugiés syriens au Liban, près de 40% proviennent du gouvernorat de Homs : cf doc ci dessous :
      https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/ref-syr-gov-of-orig.JPG (source : UNHCR 15 mau 2014, lien cité ci dessus)
      Et j’ajoute une intéressante carte qui représente les différentes populations par mohafazats, toutes considérées comme des « targets ». Il semble que bcp d’ONG cherchent à ne pas trop distinguer et séparer les groupes cibles, autrement dit lorsqu’elles aident des Syriens dans un village, elles s’efforcent aussi d’aider les Libanais qui sont dans une sitaution similaire :
      https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/pop-leb-syr.JPG
      source : http://data.unhcr.org/syrianrefugees/download.php?id=5707

    • – Aspect économique à prendre en compte, plus que sécuritaire, si l’on suit Charbel Nahas :
      http://seenthis.net/messages/244728

      – Plus gênant, une rumeur entendue plusieurs fois. Les déplacés de l’intérieur pourraient être considérés par le régime comme bienvenus (fidèles au régime), les réfugiés expatriés pourraient être considérés comme plus ou moins indésirables (hostiles au régime). (Il y a 6,5 millions de déplacés à l’intérieur du pays, et 2,7 millions de réfugiés à l’étranger.) Que ce soit vrai ou que ce soit faux, si les expatriés croient qu’ils ne sont pas les bienvenus et qu’ils risquent de subir un dangereux « background-checking » à leur retour infligé par les services de renseignement, il y a des chances que beaucoup restent à l’étranger.

      (Je vous fais l’économie des spéculations sur l’opinion politique pro ou anti-régime des réfugiés eux-mêmes, spéculations qui circulent largement, mais qui sont à la fois totalement impossibles à déterminer, relèvent de la police de la pensée, et sont totalement injustes – des familles de réfugiés sont des familles de réfugiés…)

  • Quelques éléments pour répondre aux remarques de @nidal (http://seenthis.net/messages/257959). Je suis d’accord sur le constat que cette arrivée massive correspondant à un cinquième ou à un quart de la population libanaise résidente se passe dans des conditions finalement pour l’instant assez remarquables. Deuxièmement, en effet, les réfugiés syriens sont largement logés en appartement (53% en mars), mais aussi dans toute une série de situations et de locaux précaires, même s’ils ne sont pas des tentes (je suppose que les tentes correspondent, dans le camembert suivant, aux collective shelters ainsi que aux informal settlements, soit 3=15%=18%, d’un total de 1 M, soit 180.000). Le chiffre est différent de celui de l’article, mais il doit y avoir des recensements plus précis par type de shelters).
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/logt-ref-syr-march2014.JPG
    (source : http://data.unhcr.org/syrianrefugees/download.php?id=5452)
    Troisièmement, il faut quand même corriger l’idée d’une répartition identique à celle de la population libanaise mais si on effectivement une impressionnante diffusion dans toutes les régions, y compris les plus éloignées de la Syrie, comme le Sud.
    Selon le tableau ci dessous on observe que la Bekaa rassemble un peu plus d’un tiers des réfugiés syriens fin avril, suivi non par le Nord mais par Beyrouth et surtout Baabda, Aley et le Metn cad la banlieue de Beyrouth (d’abord banlieue sud, puis banlieue est. Le Chouf est également en bonne position. En revanche, Jbeil et Kesrouane sont nettement en retrait pour l’accueil.
    Globalement, ce n’est pas la même structure régionale que celle de la population libanaise.
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/ref-syr-leb-gov-may2014.JPG
    Le tableau détaillé par caza :
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/ref-syr-leb-caza-may2014.JPG
    (source : http://data.unhcr.org/syrianrefugees/download.php?id=5571)
    Structure régionale de la population libanaise en 2007 (eh oui, pas de données plus récentes...)
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/pop%20leb%202007%20gov.JPG
    (source : http://cas.gov.lb/images/PDFs/Demographic2007-ar.pdf)

    Je n’ai pas encore trouvé les éléments permettant de savoir si la population en abris et sous tente et en installation informelle augmente, même si c’est probable. Il y avait un stock important de logements et de structures vides que les premiers arrivés ont pu utilisés. Par la suite, j’ai entendu parler d’un mouvement de construction mais j’imagine que cela est cher pour les réfugiés. Peut être certains réfugiés, trop paupérisés, sont ils conduits à quitter des logements où ils ne peuvent plus payer les loyers.
    Sur les aspects économiques, il est certain que cette population créée une demande, et que par ailleurs, il y a beaucoup d’argent de l’aide (même si pas assez) qui solvabilise cette demande, d’où des créations d’emplois. Mais certainement avec pour conséquence, en raison de l’informalité et de la pauvreté, une concurrence salariale à la baisse entre Syriens et Libanais et entre Syriens.
    Pour ce qui est de l’action des ONG, je pense qu’elle est très diversifiée et qu’elle ne s’arrête pas du tout aux camps. De ce fait, les ONG sont très actives dans les villes et villages, dans l’enseignement, la formation, l’assistance alimentaire, médicale et sanitaire.
    Voir par exemple ce témoignage sur Jadaliyya :
    The Everyday Experience of Humanitarianism in Akkar Villages http://www.jadaliyya.com/pages/index/17438/the-everyday-experience-of-humanitarianism-in-akka
    Pour ce qui est de la comparaison avec la Jordanie, je renvoie au billet de novembre synthétisant une intervention de Cyrille Roussel (http://crisyr.hypotheses.org/40). Certes, il existe en Jordanie un grand camp, et un deuxième vient d’être ouvert (Azraq) mais la population dans les camps reste de l’ordre de 25%, cad que comme au Liban, l’essentiel de la population réside dans les villes et villages (au nord principalement mais aussi de plus en plus, à Amman et vers le Sud). Autrement dit, si l’expérience de Zaatari constitue une situation radicalement opposée à celle qu’on rencontre au Liban, est n’est pas l’expérience majoritaire.
    Un étudiant que je suis vient de rentrer de Jordanie. Je vais voir avec lui pour savoir comment se débrouillent ceux qui vivent hors des camps.

    Sur le fond, totalement d’accord avec Nidal sur la question des camps, il est bien préférable que les deux populations se mêlent, sans ériger de barrières physiques qui viendraient s’ajouter aux barrières nationales qui malgré tout vont peser de plus en plus.
    #SYrie #Liban #Jordanie #réfugiés #camps

    • Merci @rumor, c’est très éclairant. Il y a un autre aspect sur lequel je n’ai pas de détails, et je profite donc de tes lumières : quel est la répartition du « niveau de vie » des réfugiés (sans aides, avec aides) par rapport à la population libanaise pauvre ?

      Il ne faut jamais perdre de vue qu’un tiers de la population libanaise vit avec moins de 120 dollars par mois, 8% avec moins de 70 dollars (chiffres d’octobre 2011) :
      http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/PAYSEXTN/MENAINFRENCHEXT/0,,contentMDK:23035833~pagePK:146736~piPK:226340~theSitePK:488784,00.

      Même si de telles conditions de vie ne sont pas censées exister à grande échelle dans un pays à revenu intermédiaire comme le Liban, les dernières statistiques en date montrent qu’environ un million de Libanais, soit 28,5% de la population, continuent de vivre sous le seuil de pauvreté supérieur, fixé à 4 dollars par personne et par jour. Quelque 300.000 personnes, c’est-à-dire 8% de la population, vivent dans l’extrême pauvreté, avec moins de 2,4 dollars par personne et par jour, et ne peuvent pas satisfaire leurs besoins alimentaires et non alimentaires les plus essentiels.

      Dans un des sujets vidéo de l’UNHCR, une femme réfugiée se plaint de ne pas avoir l’eau courante et l’électricité plus que quelques heures par jour. C’est certes indigne, mais un aspect central du problème, c’est que c’est déjà le lot quotidien d’une grande proportion des Libanais.

      Ce qui pose beaucoup de questions extrêmement pénibles : quand on parle de concurrence entre réfugiés et Libanais pauvres, on est vraiment dans une question particulièrement aiguë (y compris, c’est assez épouvantable, dans la répartition de l’aide caritative – il y a beaucoup d’associations caritatives au Liban, sont-elles en train de « réorienter » leur activité ?).

      Avec plus d’un million de Libanais sous le seuil de pauvreté, auxquels on ajoute les réfugiés syriens, et on arrive à 40% de la population du Liban qui vit en dessous du seuil de pauvreté (très grossièrement : 2 millions sur 5 millions – vraiment grossièrement, puisque le revenu médian qui détermine les seuils varie également).

      Le problème humanitaire devient alors, avant tout, un problème politico-économique de développement et de répartition des richesses (dans un pays extrêmement inégalitaire). Je suspecte qu’on va assister de plus en plus à une approche limitée aux aspects humanitaires et au détournement confessionnel de ces questions, selon la méthode usuelle (l’agitation confessionnelle servant à préserver les inégalités et à justifier le pillage économique).

    • @nidal : c’est une manière très intéressante et pertinente de poser le problème, même si cela va à l’encontre des représentations politiques dominantes. Dans la banlieue sud de Beyrouth, les populations syriennes sont mêlées aux Libanais (et cela fait longtemps que cela dure) : ils en partagent les conditions de travail, la précarité du logement, etc. avec la précarité du statut en plus.
      Sur ce sujet voire le livre de J. Chalcraft et le CR par E. Longuenesse, par ex. : Chalcraft John, The invisible cage, Syrian migrant workers in Lebanon, Stanford, California, Stanford University Press, 2009, 310 p. http://remmm.revues.org/6530
      Je vais chercher pour voir s’il existe des références plus précises, notamment pour répondre à ta question sur le niveau de vie

  • Les #réfugiés syriens du #Liban au centre des préoccupations diplomatiques

    « À #Chebaa, le nombre des réfugiés n’est plus loin du nombre de la moyenne des habitants de cette ville. » C’est ce qu’a déclaré hier le coordinateur spécial pour le Liban, Derek Plumbly, lors d’une visite dans la région de Chebaa qui l’a conduit à effectuer une tournée tout le long de la ligne bleue.
    Le responsable onusien s’est également rendu aux camps des réfugiés de la région et dans les écoles de la localité qui accueillent les enfants des réfugiés au même pied d’égalité que les écoliers libanais.
    Il a rencontré cette occasion les représentants du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et des organisations humanitaires, saluant au passage la « générosité dont a fait preuve le peuple libanais à l’égard des déplacés syriens ».
    Le responsable onusien a assuré l’engagement des Nations unies à poursuivre ses efforts en vue d’aider le Liban à faire face à « cet énorme défi humanitaire », invitant une fois de plus la communauté internationale à répondre aux besoins des réfugiés.

    http://www.lorientlejour.com/article/867312/les-refugies-syriens-du-liban-au-centre-des-preoccupations-diplomatiq

    #Syrie #migration #asile #visualisation #carte #guerre

  • L’argent séoudien et les politiciens libanais : un extrait d’une version (inédite et très) longue de mon article sur le #cablegate au Liban

    En juillet 2006 (06BEIRUT2323), Walid Joumblatt livre ses soucis d’argent à l’ambassadeur américain : la famille Hariri ne lui verse plus ses 3 millions de dollars par an comme du temps de Rafic, destinés à « répondre aux attentes de [ses] électeurs ». En août 2006 (06BEIRUT2703), Marwan Hamadeh va accompagner « le leader druze Walid Joumblatt […] en Arabie séoudite […], et il espére que les États-Unis vont placer un petit mot auprès des séoudiens pour qu’ils “donnent à Walid trois ou quatre millions de dollars” pour maintenir les druzes du côté du 14 Mars. » Un câble de février 2007 (07BEIRUT291, évoquant des informations de 07BEIRUT60) analyse : « Joumblatt semble avoir [maintenu son statut de leader] jusqu’à maintenant, largement en dépassant Arslan par des dons, faveurs et emplois gouvernementaux pour ses électeurs. […] Dans une rencontre récente avec l’ambassadeur, Joumblatt a reconnu avoir reçu une dotation de cash de 10 millions de dollars de la part des séoudiens, sans doute en remerciement de son soutien au gouvernement du Premier ministre sunnite Fouad Siniora. La part la plus importante de cet argent sera dépensée pour maintenir son apparat féodal à Mukhtara, son appareil sécuritaire, et la loyauté de milliers de ses fidèles. »

    En mai 2009 (09BEIRUT537), les américains sont initiés aux arcanes de la politique libanaise : « Nos interlocuteurs libanais nous ont appris que Mukrin et Khoja, traditionnellement, ont le plus d’influence sur les cordons de la bourse séoudienne au Liban. » Et pour l’instant : « Selon Joumblatt, “tout le monde a des ressources (financières) maintenant.” Il a confirmé que lui-même, Hariri, l’allié chrétien du 14 Mars Michel Mouawad (de Zgharta) et l’indépendant du Keserwan Mansur Ilbon, avaient reçu des perfusions de cash de la part des séoudiens récemment. Cependant, d’après lui, Mouawad et Ilbon ne dépensent pas leur argent sagement. Il a également critiqué les manières dispendieuses de Hariri et lui a reproché de “gâter” ses supporters en les payant trop tôt, et désormais certains d’entre eux changent leur soutien en faveur du leader d’opposition du Mouvement patriotique libre Michel Aoun, et du Hezbollah, au motif que Hariri “ne paierait pas assez”. À l’opposé, le leader chrétien du 14 Mars Amine Gemayel serait un “avare”, a accusé Joumblatt, lequel a présenté cette même attitude, dans le passé, comme raison pour laquelle le 14 Mars a perdu les élections anticipées du Metn après l’assassinat de son fils, le politicien populaire Pierre Gemayel. »

    Mais que sont quelques dizaines de millions de dollars, quand on peut compter en centaines de millions ? Ainsi le français Boris Boillon dénonce, en septembre 2008 (08PARIS1703), une idée séoudienne : « il avait rencontré, la semaine dernière, un “envoyé personnel” du roi séoudien Abdallah, qui avait souligné une initiative pour donner un milliard de dollars aux groupes sunnites libanais, à utiliser dans les prochaines élections législatives et rivaliser “avec le Hezbollah”. »

    L’ambassadeur Jeffrey Feltman feint la naïveté (06BEIRUT2703, août 2006) : « il lui semblait étrange, alors que les deux tiers du Liban ne partageraient pas la vision du Hezbollah pour le pays, que les forces du 14 Mars ne puissent reprendre l’initiative sans utiliser de cash. » Poser la question, c’est déjà y répondre…

    Par ailleurs, il apparaît très clairement ici que le 14 Mars n’est pas « pro-américain » ; de par ses financements, il est, stricto sensu, « pro-séoudien ».

  • Libération des otages français en Syrie : la piste israélienne - BFMTV.com
    Harold Hyman & journaliste spécialiste de géopolitique
    Le 21/04/2014
    http://www.bfmtv.com/international/liberation-otages-francais-syrie-piste-israelienne-759427.html

    Et si un officiel israélien avait aidé à la libération de nos quatre confrères ? On ne pourra jamais tout à fait prouver ce que les services secrets ont fait dans le cas d’une négociation pour la libération d’otages. Mais une personne au moins prétend avoir aidé à la libération. Il s’agit de Mendi Safadi, druze israélien, homme politique à ses heures, au sein de la droite israélienne. Il est depuis le début de la révolte syrienne l’ « homme-contact » entre l’État israélien et les forces d’opposition démocratiques et modérées syriennes dont l’Armée syrienne libre fait partie. On peut le voir deviser avec des Syriens de l’ASL en Turquie, dans un reportage de INews24, chaîne israélienne multilingue, gardée sur Youtube.

    Voici en résumé son récit, que nous n’avons pas encore pu vérifier, à part ceci : un spécialiste du renseignement au Moyen-Orient avait effectivement entendu parlé de la démarche Safadi. Résumons : la branche modérée de la rébellion syrienne, et particulièrement sa branche armée l’Armée syrienne libre (ASL), a appris que les quatre Français étaient détenus. Apparemment, les geoliers étaient des ravisseurs criminels ordinaires. Autrement dit des bandits. La demande de ces derniers, transmise à l’ASL, était simple : 50.000 dollars pour la restitution des Français.

    (...) En écoutant ce récit non encore répandu ici en France, je suis étonné qu’avec 70.000 dollars entre les bonnes mains, tout pouvait se débloquer. Maintenant, il faudra attendre que cette version des faits soit comparé aux autres : celle du gouvernement français, et d’éventuelles tierces versions qui ne manqueront de filtrer, sans oublier la version des ex-otages eux-mêmes. Au moins la version de Mendi Safadi, qu’il faudrait peut-être un jour vérifier, valait la peine de mentionner pour sa simplicité.

    #Mendi_Safadi

    • Je relaie parce qu’effectivement ça vaut la peine de mentionner... mais gardons à l’esprit que le montant dont on parle est tout bonnement ridicule : le Français, sur le « marché des otages », ça se chiffre en plusieurs millions.

  • Finesse américaine :

    The incident was recorded by an Australian photojournalist embedded with an American combat unit in Afghanistan. The unit, blasting music by Pink Floyd, races towards an Afghan village where an American and an Afghan soldier have been killed the day before. The unit’s interpreter is instructed by a psychological operations specialist, Sergeant Jim Baker, to encourage the villagers via loudspeaker to turn over the perpetrators of the killing that had occurred the previous day. When he receives no response, Sergeant Baker then orders the burning of the bodies of two Taliban fighters killed the day before. Baker surely knows that the burning of bodies contravenes Islamic law: bodies are to be buried quickly and the head is to face Mecca. While the bodies burn, the interpreter is instructed to insult the villagers:

    You allowed your fighters to be laid down facing west and burned. You are too scared to come down and retrieve the bodies…. Your time in Afghanistan is short. You attack and run away like women. You call yourself Talibs, but you are a disgrace to the Muslim religion and you bring shame upon your family. Come and fight like men instead of the cowardly dogs you are.

    Sergeant Baker explains to the journalist recording the incident that the idea is to flush the Taliban out with these insults and then to shoot them. Pratt’s description of these events illustrates quite graphically, the tactical use of “foreign language and cultural awareness” as a weapon.

    Tiré de cet article, pas inintéressant au demeurant : comment le Pentagone et les services de renseignements US ont mis la main, après le 11-Septembre, sur l’enseignement de l’arabe et des langues orientales aux Etats-Unis.

    http://www.jadaliyya.com/pages/index/17286/teaching-arabic-in-the-us-after-9-11

  • الاسد محظوظ ببعض معارضيه.. واللبواني يجدد استغاثته بالاسرائيليين “بجرأة اكبر”.. ويضع النظام والاسلاميين في كفة واحدة.. والائتلاف يواصل صمته
    http://www.raialyoum.com/?p=74140

    Beaucoup de commentaires au dernier édito d’Abdel-bari Atouane.

    En gros, cela raconte que Bachar n’a pas toujours de la chance avec ses ennemis, mais tout de même, il faut reconnaître que certains d’entre eux l’aident de leur mieux. Nous (=Atouane) avions lu, sans vouloir y croire, ses précédentes déclarations à propos d’Israël (voir ici http://seenthis.net/messages/237389). Mais il vient de recommencer, sur le mode Israël peut nous libérer du régime. Et visiblement, une bonne partie de l’opposition partage son point de vue muisque ces déclarations n’ont pas soulevé le moindre commentaire lors de la dernière réunion de la Coalition nationale en Turquie. Difficile pour nous qui avons défendu en leur temps Riad el-Seif, Kilo, Labwani et d’autres contre le régime syrien d’imaginer qu’ils évolueraient ainsi...

    • qui est « il », qui est « nous » ? en fait, Atouane rapporte les propos d’un tiers (Labwani d’après le titre ?), si je comprends bien. Mais tu parles de bcp de commentaires, mais ce que tu sources, c’est l’édito, pas les commentaies

    • Beaucoup de commentaires (une 60aine au moment où je suis passé, mais je ne les ai pas tous lus !) Sinon, j’ai juste + ou - résumé l’essentiel du raisonnement de Atouane. Rien de plus que cela. Les propos de Labwani, apparemment c’était sur une chaîne israélienne que je n’ai pas retrouvée...

    • Non, je ne pense pas. Atouane parle d’une seconde prise de position, toute récente apparemment, et sur une chaîne israélienne. Cette vidéo fait partie de la( ou des) premières prises de position, dénoncées par le premier édito que j’avais signalé en son temps.

    • Il s’agit en fait d’une interview donnée à « Walla News », site en hébreu hélas, datant du 11 avril (on notera donc la remarquable célérité de ’Atouane : l’édito étant aussi daté du 11).

      Dans tous les cas je crois que les grandes lignes sont compréhensibles grâce à Google Traduction :
      – le régime a l’Iran, les islamistes ont « des soutiens conséquents » (il n’a pas l’air de citer qui que ce soit), mais « nous » n’avons personne ; les Occidentaux/Obama n’étant pas fiables, il ne nous reste plus qu’Israël.
      – l’Iran est « notre » ennemi commun (à « nous » et Israël) ; partout où il y a de la violence/de la déstabilisation, il y a l’Iran.
      – il plaide pour la mise en place par Israël d’une zone d’exclusion aérienne dans le sud.
      – il a l’air de dire que les médias arabes ont exagéré ses déclarations sur le Golan, mais dit vouloir en faire "un espace commun pour l’industrie et le tourisme, sans avoir à expulser les « résidents » israéliens" (une espèce de zone binationale ? c’est peu clair, si quelqu’un parle l’#hébreu par ici, peut-être pourra-t-il nous éclairer...)

      Enfin on apprend qu’Isaac Herzog, chef du parti travailliste (et donc leader de l’opposition), se réjouit d’entretenir des contacts réguliers avec l’opposition syrienne depuis plus d’un an. En 2005 il était « ministre de la Construction et du Logement » sous Sharon.

      http://news.walla.co.il/?w=/13/2736934

  • Syrian opposition sees Lebanon election as life or death matter
    http://www.dailystar.com.lb/News/Lebanon-News/2014/Apr-10/252871-syrian-opposition-sees-lebanon-election-as-life-or-death-matter

    On this particular day, everyone was discussing the possible outcomes of the presidential election in Lebanon, as though it were the contested Syrian presidential elections to take place in June.

    Opposition figures voiced concern about the election of a Lebanese president loyal to the regime.

    “It’s a matter of life or death,” [Wael al-] Khalidi [of the Syrian Relief Commission] said. “It is imperative for us that someone such as Jean Obeid, who is known for his strong ties with the Syrian regime, is not elected to the presidential palace.”

    The Syrian regime calls Obeid their “loyal friend,” he added.

    We will not allow a Lebanese informant who is loyal to the Syrian regime to become the president to Lebanon,” he threatened.

    (...)

    Khalidi believes that a political solution should be the ultimate goal to end the Syria crisis and accused Assad’s family of controlling the country’s riches for 41 years and willfully undermining efforts to forge peaceful solutions to suit his obsession with power.

    “How can we reach an understanding with them while they see us as numbers and not as citizens who have duties and should practice their rights? They don’t recognize state institutions nor do they believe in transferring power,” he added.

    Bakir, however, says resistance is key: “We have to be resilient for as long as possible. Our battles abroad are as important as our battles inside Syria.”

    Khalidi criticized Hezbollah’s military involvement in Syria.

    “Hezbollah is implementing an Iranian plot to secure Iranian influence to span Iraq, Syria, Lebanon and the rest of the Mediterranean,” Khalidi said.

  • Depuis quelques jours, il y a une visible (et assez réjouissante) campagne contre le dernier article de Seymour Hersh, sur le thème (usé jusqu’à la corde concernant la Syrie) de la théorie du complot.

    Sur l’article de Hersh, lire absolument :
    http://seenthis.net/messages/244648

    Comme je l’ai déjà fait remarquer, je trouve assez amusant de voir ceux qui insultent Hersh prétendre qu’il aurait perdu toute crédibilité à cause de cet article, alors qu’en fait c’est au moins depuis 2007 qu’ils ne peuvent plus tolérer la moindre référence à Hersh, dont l’article The Redirection a contredit (à l’avance) une grosse partie de leurs théories concernant la région.

    Hier, Angry Arab a posté sur son blog un long extrait d’un message qu’il avait auparavant envoyé sur une liste académique privée. Il y répond à un intervenant qui avait qualifié l’article de Hersh de « honteuse théorie du complot » :
    http://angryarab.blogspot.fr/2014/04/syria-conflict-and-western-media.html
    Je viens de traduire ce billet d’Angry Arab :

    Je voudrais dire ceci : les médias étatsuniens, et occidentaux en général, ont essentiellement publié un seul point de vue sur la Syrie. Je ne peux me souvenir d’un seul article dans la presse américaine des trois dernières années qui remettrait en cause les présupposés d’une « révolution » syrienne – ce terme est désormais devenu tragiquement comique. Pas un seul article. Bien sûr, je ne parle même pas de publier des articles qui présenteraient le point de vue du régime syrien, car il y a au moins trois perspectives sur la Syrie, mais un seul est autorisé. Même les points de vue de ceux qui s’opposent à la fois au régime syrien et aux groupes armés de l’opposition (et à ses branches exilées) ne sont pas autorisés. Seymour Hersh était l’un des journalistes d’invesgition américains les plus respectés et célébrés – jusqu’à ce que ses articles contredisent les orientations de la politique étrangère américaine. C’est seulement à partir de ce moment que Hersh a été disqualifié comme un « théoricien du complot ». (Ayant dit cela, je n’ai aucune moyen de décider si le contenu de son article est vrai ou pas, puisque je ne suis pas un expert en technique militaire, et son article – comme d’ailleurs les articles qui soutiennent la « révolution » syrienne – est basé sur des sources anonymes. Mais je peux certainement affirmer que David Ignatius du Washington Post – qui a une carrière journalistique bien moins stellaire que celle de Hersh – utilise bien plus de sources anonymes que Hersh, et qu’il était d’ailleurs encore en train de faire les louanges du brigadier général le Dr Salim Idriss comme le sauveur de la Syrie le jour même où ce dernier était remplacé par le régime séoudien.)

    Maintenant, X décrit l’article de Hersh (et je ne suis pas en train de discuter de l’article lui-même ici, ni ne m’apprête à en discuter les détails) comme une « honteuse théorie du complot ». Voilà qui est un langage bien polémique, et je ne sais pas ce qu’il entend par « honteuse théorie du complot ». Est-ce qu’il veut dire que toutes les théories du complot sont honteuses, ou seulement celles qui contredisent la narrative de la « révolution » syrienne ? Et que signifie « honteuse » ? C’est un mot qui provient soit de la morale religieuse, soit de la morale des civilisations anciennes. Mais laissons cela de côté. Si X est en train de se lamenter du simple fait qu’il s’agit d’une « théorie du complot », alors il a terriblement tort. Je ne vois pas comment quelqu’un qui est un expert du Moyen Orient et qui a étudié l’histoire moderne de la région, et qui a lu les documents déclassifiés touchant aux politiques occidentales au Moyen Orient, peut rejeter en bloc les théories du complot. Quand les États-Unis ont « simulé » une révolution contre Mossadegh en 1953, et quand les sionistes ont contrôlé les monarques arabes du Moyen Orient par des paiements en cash, et quand les États-Unis ont fabriqué des preuves d’armes de destruction massive en Irak pour justifier une invasion et une occupation, et quand la carte politique du Moyen Orient a été décidée lors d’un accord secret en 1916, il serait pour le moins déraisonnable et irrationnel de rejeter par principe les théories du complot dans les analyses du Moyen Orient. Plutôt que de rejeter en bloc les théories du complot, il serait plus sage d’étudier les preuves au cas par cas.

    Quant aux faits au sujet de la Syrie, la fuite de l’enregistrement d’une réunion entre des officiels turcs importants, durant laquelle une fausse attaque par la Syrie est proposée pour justifier une intervention turque en Syrie, n’a jamais été remise en question et sa véracité a été essentiellement confirmée. Alors qu’y a-t-il de honteux dans cette théorie du complot ou d’autres ? Que les gouvernements occidentaux mentent et trichent et truquent pour justifier leurs actions militaires ? Le fait que les États-Unis et son allié séoudien invoquent la démocratie (et l’amour de la démocratie) comme motif, n’est-ce pas honteux – pour utiliser ce mot ?

    J’ignore si le contenu de l’article Hersh est véridique ou non, mais je ne pense pas que l’homme (que je n’ai rencontré qu’à quelques occasions) soit un baasiste syrien, ni soit devenu un shabiha, à moins que X ait des révélations à ce sujet. Mais la tentative d’imposer un seul point de vue sur la Syrie doit être remis en cause. Les sionistes occidentaux ont réussi à imposer une narrative de propagande uniforme au sujet du conflit israélo-arabe en Occident, et les partisans de l’alliance américano-séoudienne-turco-israélo-qatari sur la Syrie tentent de faire la même chose : imposer (dans les médias et même dans le monde académique) une narrative unique sur le conflit syrien. Cela ne pourrait pas tenir, d’autant que les prétentions mêmes des supporters de la « révolution » syrienne – si les gens ne sont toujours pas embarassées d’utiliser ce mot – sont quotidiennement réfutées sur le terrain.

    Il y a beaucoup de propagande au sujet du conflit syrien qui va dans le sens de l’alliance États-Unis-Arabie séoudite, alors pourquoi quelqu’un deviendrait-il aussi intolérant face à un unique article qui n’irait pas dans le sens de la propagande du gouvernement américain ? Que propose donc X ici ? Que tous les articles concernant la Syrie dans les médias occidentaux devraient adhérer strictement aux préceptes de l’alliance américano-séoudienne, et que s’ils en dévient, on les rejette comme de « honteuses théories du complot » ?

    Et puisqu’on parle de théorie du complot : est-ce que le camp de l’opposition armée que X soutient n’invoque pas (et souvent de manière totalement dingue selon moi) des théories du complot ? L’opposition armée (et l’organisation en exil) ont depuis deux ans distribué ces éléments d’information : que la Russie soutient le régime syrien parce que le régime iranien a soudoyé Poutine et Lavrov ; que Bachar al-Assad a un accord secret avec Israël pour rester au pouvoir ; que le lobby sioniste empêche le gouvernement américain d’envahir la Syrie pour « libérer » le pays ; que le Hezbollah a des dizaines de milliers de combattants en Syrie mais garde leurs noms secrets, que des dizaines de milliers de Gardiens de la Révolution combattent en Syrie ; et les groupes armés ont fait des déclarations quasiment hebdomadaires au sujet d’attaques chimiques (certains ont même suggéré que le régime avait des armes nucléaires). Alors oui, le régime syrien a une histoire documenté de mensonges, mais les groupes armés et l’opposition en exil a prouvé qu’ils n’étaient pas moins experts dans l’art de la fabrication, du mensonge et de la duplicité que le régime syrien.

    Mais X a un autre reproche au sujet de l’article de Hersh : il se plaint qu’il ne « repose sur aucune preuve valable ». Mais est-ce que les rapports des correpondants occidentaux à Beyrouth sont basés sur des « preuves valables » alors qu’ils sont pour la plupart basés sur des communiqués de presse de l’Armée syrienne libre, et sur des discussions sur Skype avec des individus dont les contacts ont fournis par – vous avez deviné – des attachés de presse de l’Armée syrienne libre ?

    Les médias américains sont facilement intimidés par le gouvernement : ceux qui écrivent au sujet des affaires étrangères (surtout aux États-Unis et surtout au sujet du Moyen Orient) sont rarement des gens qui ont étudié le Moyen Orient. Ils n’ont souvent aucune base pour fonder un jugement indépendant. Mais ici, je vous le rappelle, X – nous sommes dans un cadre universitaire, et les gens ont bien le droit de lire ce qu’ils veulent et de se faire leur propre opinion. Pourquoi devenez-vous si nerveux si un unique article qui n’est pas représentatif de la ligne américano-saoudiennes-qatari est posté ici ?

  • The Angry Arab News Service/وكالة أنباء العربي الغاضب: Syria conflict and Western media
    http://angryarab.blogspot.fr/2014/04/syria-conflict-and-western-media.html

    Long extrait d’une correspondance d’Angry Arab qui mérite d’être lu en entier. Pour les pressés, voir tout de même l’extrait ci-dessous qui permet de constater que le même climat intellectuel règne aux USA comme en France (je le sais pour avoir essayé de faire passer dans des médias dits indépendants, Orient XXI en l’occurrence, un point de vue différent de celui qui est adopté le plus souvent).

    When the US has “faked” a revolution against Mosaddeq in Iran in 1953, and when the Zionists have controlled through cash payments Middle East monarchs, and when the US faked evidence of WMDs in Iraq to justify an invasion and an occupation, and when the political map of the Middle East was created through a secret agreement in 1916, it would be unreasonable and irrational to dismiss conspiracy theory out of hand in Middle East analysis. It is more wise than to rule out conspiracy theories but one has to weigh the evidence carefully on a case-by-case basis.

    And as to the facts about Syria, the leak of a taped meeting between high Turkish officials about Syria, in which a fake attack by Syria is proposed to justify Turkish military action in Syria, was never questioned and its veracity has been basically verified. So what was shameful about that conspiracy theory or other conspiracy theories? That Western governments lie and cheat and fabricate to justify their military action? That the US and its Saudi ally invoke democracy (and the love of democracy as motive) is not shameful—to use that word?

  • Tiens, une info de juillet 2013 qui m’avait totalement échappé : Carlos Corach, ancien Ministre de l’Intérieur argentin, soupçonné par la justice de son pays d’être impliqué dans l’attentat de 1994 contre le Centre culturel juif. L’enquête de l’époque, menée en étroite collaboration avec le Mossad, avait opportunément conclu à la responsabilité du Hezbollah libanais.

    http://www.worldjewishcongress.org/en/news/13690/former_argentine_minister_investigated_in_connection_with_amia_

  • Airbridge transporting jihadis from #Jordan to #turkey
    http://english.al-akhbar.com/content/airbridge-transporting-jihadis-jordan-turkey

    A handout picture taken on April 2, 2014 and released by the official Syrian Arab News Agency (SANA) on April 3, 2014 allegedly shows a pro-government fighter standing on a tank at an undisclosed location in the north of #syria's #Latakia province. (Photo: AFP-HO/SANA) A handout picture taken on April 2, 2014 and released by the official Syrian Arab News Agency (SANA) on April 3, 2014 allegedly shows a pro-government fighter standing on a tank at an undisclosed location in the north of Syria’s Latakia province. (Photo: AFP-HO/SANA)

    Turkey is not alone in supporting jihadis in the battles in Latakia’s northern countryside. Recent information revealed the existence of an airbridge between Jordan and Turkey, transporting (...)

    #Mideast_&_North_Africa #Articles #jihadi #Kasab #Sham_al-Islam_movement

    • Syria’s southern battlefront front has been moved to the north. Al-Akhbar received information suggesting an active and growing Jordanian role in the fight for Kasab and its surrounding territory. The information referred to an airbridge carrying hundreds of fighters from Marka airport in Amman to Antakya in the Iskenderun province in Turkey.

      According to a Syrian opposition source, more than a thousand jihadis were transported in the past three days and they immediately joined the fierce battles in Latakia’s northern countryside. The information “was confirmed by accurate Jordanian sources,” the Syrian opposition source maintained.

      The jihadis belong to various nationalities, including Saudi, Jordanian, and Syrian. “Some of the airlifted jihadis had undergone extensive training in camps in the al-Rasifa region north of Amman,” the source added.

      According to the source, training and transport are coordinated with the Jordanian intelligence services and with direct US supervision. He explained it could be an alternative plan to opening a southern battlefront from Jordan, which has been speculated about for a long time.

  • http://www.israelvalley.com/news/2011/05/27/31878/israelvalley-delphine-matthieussent-de-liberation-en-israel-ce-qui-me-

    ’’J’utilise le mot ’’colon’’ car je n’ai pas vraiment le choix’’, se justifie Delphine Matthieussent. ‘’Les habitants des implantations de Judée-Samarie, c’est beaucoup trop long. Les mots sont certes importants mais ils ne sont qu’un élément de l’article’’.

    Delphine Mathieussent, ancienne correspondante de Libération en Israël. La seule chose qui l’a « frappé » (pas trop fort j’espère) durant son séjour, c’est donc « la bonne coexistence entre Juifs et Arabes ».

    En 2010 elle nous avait également gratifiés d’un reportage inoubliable sur l’angoisse vécue par les habitants du Nord d’Israël, vivant dans la peur constante des « infiltrations et kidnappings de civils » par le Hezbollah (car ces choses-là surviennent tous les quatre matins ma bonne dame, oui oui). Reportage qui fut intelligemment décortiqué par Acrimed en son temps : http://www.acrimed.org/article3501.html

    • Mais pourquoi tant de haine ? Et pourquoi sortir les citations de leur contexte ? Pour votre info, Delphine Matthieussent n’est plus correspondante de Libération depuis 2012, elle travaille pour le bureau de Jérusalem de l’AFP et milite dans l’organisation pacifiste composée de femmes israéliennes et palestiniennes « Women wage peace ».

  • Malheureusement, l’article du jour d’Orient XXI sur Tripoli au Liban est sans intérêt :
    http://orientxxi.info/magazine/tripoli-deux-quartiers-en-proie,0556

    L’importance de la pauvreté, qui facilite les manipulations politiciennes – cœur de l’article – est certes réelle, mais minorer les enjeux politiciens aujourd’hui même est aussi gentiment naïf qu’un éditorial de Beirut Spring. Et ne citer aucun nom de personnalités liées au Courant du Futur donne l’impression de lire un communiqué de presse sur Now Lebanon.

    La responsabilité des « hommes politiques » se résume à deux personnalités :
    – « Même Najib Mikati, ancien premier ministre, […] finance une milice »
    – « de l’autre bord. […] Rifaat Al-Eid, c’est l’homme fort du quartier »

    La tournure est tout de même assez invraisemblable : à Tripoli, Mikati contre Rifaat Eid… Certes, sur Mikati, j’avais traduit un billet d’Angry Arab en mai 2012, L’autre sponsor d’Al Qaeda au Liban :
    http://seenthis.net/messages/70149
    Mais il est très extravagant d’en faire le seul acteur côté sunnites, en ne citant que lui. Les magouilles du Courant du Futur à Tripoli sont pourtant connues et documentées de longue date, notamment le rôle d’Ashraf Rifi et de Amid Hammoud.

    Dans mon billet sur le Cablegate au Liban :
    http://blog.mondediplo.net/2013-06-24-Au-Liban-ce-que-devoilent-les-cables-de-Wikileaks

    En avril 2008 (08BEIRUT490), M. Joumblatt s’inquiète de « l’entraînement des milices sunnites de Saad [Hariri, constituées de] 15 000 membres à Beyrouth, et plus à Tripoli » sur les « mauvais conseils » du chef des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Ashraf Rifi.

    Sur les lourdes ingérences françaises et américaines en faveur de Rifi, qui participeront à faire chuter le gouvernement libanais en mars 2013 :

    La révélation de l’implication de M. Rifi dans la création d’une milice sunnite n’a évidemment pas été oubliée. Début 2013, l’ambassade américaine, l’ambassadeur saoudien et le premier ministre français font ouvertement connaître leur soutien à la prorogation, par voie législative, du mandat du chef des FSI au-delà de l’âge légal de départ en retraite. Pris entre ces ingérences étrangères et le refus absolu de ses ministres alliés du Hezbollah, le premier ministre Nagib Mikati est contraint à la démission le 22 mars. Moins d’une semaine plus tard, en pleine crise politico-sécuritaire, le général Rifi est ostensiblement reçu par l’ambassadrice américaine et par l’ambassadeur français Patrice Paoli.

    J’évoquais les révélations du Akhbar de mars 2013 :

    Parmi ces démissionnaires, un certain Amid Hammoud rejoint M. Hariri pour réorganiser sa milice en déroute. Il annoncera en octobre 2012 « avoir de nouveaux plans pour “armer la communauté sunnite et affronter le Hezbollah” [7] » ; son nom resurgit en mars 2013, lorsque des miliciens sunnites impliqués dans les attaques contre les Alaouites de Tripoli (la capitale régionale du Nord) dénoncent leur propre instrumentalisation [8], et accusent M. Hammoud d’être responsable d’une récente vague d’attaques à la grenade et de saborder les tentatives d’apaisement entre les groupes armés.

    Un article très important en octobre 2013. À peine retraité, Ashraf Rifi reprend la main à Tripoli avec une nouvelle structure milicienne avec de l’argent séoudien. Pour cela, il force la main à Amid Hammoud. La crainte de ses concurrents du Courant du Futur : il ferait cela pour devenir Premier ministre
    http://english.al-akhbar.com/node/17447

    “Ahrar Tripoli” – that’s the name of a new militia under construction in the northern city of Tripoli, led by former ISF commander Rifi, who seeks to unite the various bands of fighters under the banner of protecting the Sunni sect.

    Sources tell Al-Akhbar that Rifi started working on this project shortly after his retirement on 1 April 2013, with Saudi funding and under the direct supervision of the kingdom’s intelligence chief, Bandar bin Sultan, sparking the ire of many Future Party competitors who fear the former police chief being anointed the next prime minister.

    The first sign of tensions over Rifi’s growing prominence came last September 10, when his men clashed with another group loyal to Saad Hariri’s security adviser, retired Col. Amid Hammoud. The fighting only ended after the mediation of yet another former army officer at the request of Hariri.

    Précision explicite en fin du même article : ce sont bien les zones sous l’influence de Rifi qui explosent, celles contrôlées par Mikati restent relativement calmes :

    Rifi’s attempts to lure some of the local commanders loyal to Prime Minister Najib Mikati have yet to succeed. Local sources in Tripoli insist that all the hot spots in the city are those under the influence of Rifi, while others have remained relatively quiet.

    Sinon, l’article d’Orient XXI évite très visiblement l’actualité pourtant ultra-chaude du moment concernant Tripoli :
    – Rifi n’est pas devenu Premier ministre, mais est devenu Ministre de l’intérieur d’un cabinet perçu comme le fruit d’un accord régional ; une analyse étant donc que la Syrie neutralise le clan Eid, pendant qu’au Liban, Rifi est « neutralisé » par une promotion ministérielle :
    http://english.al-akhbar.com/content/ashraf-rifi’s-new-type-justice

    There are two sides waging a bloody war in Tripoli. Former MP Ali Eid politically represents one side, while Justice Minister Ashraf Rifi politically represents other side. Both figures have used their political backers to protect their fighters from ever facing any sort of accountability for their actions. It was assumed that the no winners and no losers equation on the ground will be reflected on the political level but political compromises made Rifi justice minister and Eid a fugitive, “It is the shrewdness of their political backers.” The Future Movement once again took in times of peace, according to one of Tripoli’s politicians, what they failed to take in war.

    – ce qui se traduit sur le terrain, depuis hier, par un vaste (et très sensible) plan de sécurisation de Tripoli, dont le Akhbar indique qu’il se joue certainement aujourd’hui même :
    http://www.al-akhbar.com/node/203837

    حتى ليل امس، لم تكن «الخطة الأمنية» في طرابلس قد بدأت بشكل جدي بعد. فهي استهدفت بشكل رئيسي قادة المحاور في جبل محسن، وقائدي الجبل السياسيين، النائب السابق علي عيد ونجله رفعت. عملياً، صار الجبل في قبضة الجيش. لكن الاختبار الحقيقي للخطة الأمنية يبدأ اليوم، إذ من المنتظر ان يدخل الجيش وقوى الامن الداخلي منطقتي باب التبانة والحارة البرانية، حيث ثقل انتشار مسلحي طرابلس.

    L’article de Nicolas Lupo contient même la désormais rituelle invocation de Michel Seurat, « même si les circonstances ont changé ». Citer Seurat sur Tripoli et la Syrie, c’est devenu une sorte de signature, manière de (très scolairement) signaler une certaine connivence intellectuelle (assez directement opposée, par exemple, à ce que pourrait écrire un intellectuel libanais comme George Corm).

  • Infographic: Hezbollah fighters killed in Syria
    http://english.al-akhbar.com/content/infographic-hezbollah-fighters-killed-syria

    What is the death toll of Hezbollah fighters in Syria?

    This issue is still a matter of debate since the beginning of Hezbollah’s intervention in Syria on the side of the Syrian regime. And Hezbollah adds to this ambiguity, by not providing any numbers or other comprehensive information.

  • Selon Al Akhbar : c’est une opération commando du Hezballah dans le Qalamoun, qui a liquidé tous les responsables des voitures piégées envoyées au Liban

    هكذا انتقم حزب الله لضحايا التفجيرات | الأخبار
    http://www.al-akhbar.com/node/203407

    في معلومات الأجهزة الأمنية الرسمية في لبنان، أن منطقة القلمون السورية كانت منطلق العمليات الإرهابية التي استهدفت المدنيين في الضاحية والبقاع الشمالي خلال الأشهر الماضية. جهاز أمن المقاومة يلاحق المتورطين في تلك العمليات، في سوريا، بالتنسيق مع الجيش السوري والأجهزة المعنية. في ما يأتي، معلومات تُنشر للمرة الأولى عن تفاصيل عملية ملاحقة هؤلاء ومعاقبتهم، في مناطق خاضعة لسلطة المعارضة السورية

  • Ryad a-t-il à voir avec les émeutes du M’zab ?

    La diplomatie algérienne silencieuse devant l’ingérence saoudienne | Actualité
    http://www.lematindz.net/news/14010-la-diplomatie-algerienne-silencieuse-devant-lingerence-saoudienne.h

    La diplomatie algérienne silencieuse devant l’ingérence saoudienne
    Mots clés : Algerie, Diplomatie, Qatar, Lamamra, Saoudiens, Ingérence, Ibadites

    Par Le Matin | 28/03/2014 08:28:00 | 10974 lecture(s) | Réactions (8)

    Depuis pratiquement la dernière rentrée que le royaume de l’Arabie Saoudite ne cesse de manifester ouvertement son hostilité à l’égard de l’Algérie.

    La diplomatie algérienne laisse les Saoudiens insulter la communauté Ibadite.
    Ainsi la chaîne satellite du wahhabisme Igraa s’est déchaînée contre la communauté Ibadite de l’Algérie en appelant carrément à son extermination. La diplomatie Saoudienne se cache derrière la liberté de la presse prétextant que cette chaîne exprime son point de vu qui n’a rien à voir avec la position du royaume. De cette manière, la monarchie tente de montrer au monde un visage démocratique comme si les responsables de cette chaîne propagandiste pouvaient s’ingérer dans des affaires des pays étrangers sans se référer à la monarchie. Il a selon toute vraisemblance adopté la même position du Qatar vis-à-vis de Youcef al Karadaoui qui prêchent contre eux dans la chaîne qatarie El Djazira. Cette leçon de démocratie que le royaume veut donner à ses voisins et amis Arabes et occidentaux cache en vérité un malaise profond qui perturbe son équilibre social. En effet, les prédicateurs saoudiens font la loi à condition de diffuser les messages du royaume pour endoctriner les populations et les rendre complètement débiles en les ramenant à l’âge de pierre. Ainsi le célèbre prédicateur Fayhan al Ghamdi, qui doutait de la virginité de sa fille Lama, l’aurait emmenée voir un médecin. Selon l’infirmière sociale qui a pu examiner Lama à l’hôpital où elle a été admise, le dos de la fillette était brisé et elle avait visiblement été victime de viol. Accusé donc d’avoir violé et torturé à mort sa fille de cinq ans, Fayhan al Ghamdi a finalement été relâché après avoir accepté de payer une simple amende d’environ 50 000 dollars. Cette affaire que les medias saoudiens ont passé sous silence, les militantes de Women to Drive, qui ont bravé l’interdiction faite aux femmes de conduire dans le royaume saoudien le 17 juin 2011, l’ont internationalisé à travers les réseaux sociaux. Contrairement à l’image qu’il donne dans le monde avec ses pétrodollars, ce pays est en déconfiture économiquement et socialement. Il ne contrôle plus les intrigues dans ses propres palais. Les princesses se donnent en spectacle dès qu’elles quittent le royaume. En plus de la maîtrise domestique, le royaume saoudien comme toutes les monarchies qui l’entoure commencent à faire face à de vrais problèmes économiques et ceci explique en partie sa rage envers certains pays du Maghreb notamment l’Algérie.

  • #syria’s #Kessab: The devastation of an Armenian safe haven
    http://english.al-akhbar.com/content/syria%E2%80%99s-kessab-devastation-armenian-safe-haven

    A combo made up of file pictures shows the cross on top of Armenian Catholic Church of the Martyrs in the northern rebel-held Syrian city of #Raqqa on September 16, 2013 (L) and the flag of the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) fluttering on the “dome” of the church on September 28. (Photo: AFP-Mohammed Abdel Aziz) A combo made up of file pictures shows the cross on top of Armenian Catholic Church of the Martyrs in the northern rebel-held Syrian city of Raqqa on September 16, 2013 (L) and the flag of the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) fluttering on the “dome” of the church on September 28. (Photo: AFP-Mohammed Abdel Aziz)

    The Syrian town of Kessab, once a popular holiday destination, has recently (...)

    #Mideast_&_North_Africa #Aleppo #Antakya #Armenia #Articles #turkey